_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades. _ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose". _ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.
L'ocre et l'or s'entrelaçaient dans le ciel éridanien alors que le dernier soleil allait gentiment se coucher derrière l'horizon. Le bleu de l'azur n'avait pourtant pas disparu, il s'était réfugié dans deux prunelles malicieuses. Strié de quelques mèches d'ébène enhardies par la brise, le délicat minois de la féline affichait une moue languissante. Sur l'un des balcons qui surmontait la façade coloré de l'hôte Mirage, la belle attendait. Ni prince charmant, ni preux chevalier mais, sans doute, sa plus impitoyable ennemie. La générale Raikes n'était pas connue pour porter les Nérozias dans son coeur et son efficacité sur le terrain ne faisait plus débat. Nyx se lançait souvent dans des jeux dangereux mais celui-là pouvait se transformer en carnage en un clignement de paupières. Etait-ce dont l'attrait du danger qui motivait ses actions ?
Penchée à son balcon, la princesse du désert observait la ville qui doucement s'éveillait à la nuit. L'obscurité s'emparait de ses rues, une à une, une ombre rampante inéluctable. Quelques bougies s'allumaient ici et là, luttant fébrilement derrière les vitres des belles maisons du quartier résidentiel. Dans le dos de l'argyréenne, la porte fenêtre s'ouvrit plus grand pour laisser apparaitre un homme au teins sombre.
Tout est prêt en bas.
Manat se tournait vers son ami, ils s'étaient un peu chamaillés plus tôt, lorsqu'elle avait anoncée qu'elle comptait se battre contre la générale. Il n'était pas inquiet mais contrarié.
C'est toi qui voulais que j'essaie la méthode douce.
La jeune femme sourit, taquine, attendant ce grognement qui ne tarderait pas à faire vibrer les lèvres serrées de son comparse. Un argument comme un coup bas que l'argyréen balaya d'un geste de la main.
Tu as une conception bien à toi de cette méthode.
Hajr soupire mais ne ploie pas, et si il adresse un regard sévère à la demoiselle, il est plus protecteur que courroucé. Conscient que sa soeur ne faisait jamais rien sans une bonne raison et en partie convaincu lors de leur dispute préliminaire, il lui faisait confiance.
Si tu as besoin d'aide..
Vous n'êtes pas loin.
Ils acquiescèrent et se séparèrent, Hajr quitta le balcon pour rejoindre les autres au rez-de-chaussé et Manat se replongea dans la contemplation du tableau crépusculaire qui s'offrait à elle. Jusqu'à ce que la silhouette de la femme la plus crainte et respectée d'Eridania n'apparaisse au détour d'une rue, entourée de près par ses gardes du corps. Un léger sourire glisse sur le visage de la révolutionnaire alors qu'elle les voit se disperser. Bien entendu, elle ne savait pas où tous allaient et, pour une fois, elle ne chercherait pas à le savoir. Elle s'attendait à ce que la générale ne vienne pas seule, elle ne l'avait d'ailleurs pas demandé. Son invitation n'était pas un guet-apens. Du haut de son perchoir, le chat noir épiait le bel oiseau qui venait toquer à sa porte. La prédatrice créature ne voyait pas vraiment la femme comme sa proie. Elle l'avait chassé pourtant, traquée, débusquée, attirée.. et la générale était là, à sa merci, ou presque. Manat laissait son minois retomber légèrement sur le côté. Le chat réfléchissait. L'oiseau était trop beau pour être croqué en une seule bouchée. Sans doute était-ce simplement pour cela qu'elle faisait durer le jeu.. Sans doute.
Perdant de vue la chevelure sombre de la terran, l'argyréenne fit volte-face et entra rapidement dans sa chambre, jeta un bref regard à son reflet dans le miroir et quitta la pièce. Elle dévalait les escaliers comme une adolescente qui attendait son cavalier pour aller à son premier bal. À la différence évidente qu'elle n'était pas en robe de balle. Ses pieds nus cavalaient avec grâce sur les marches couvertes d'un épais tapis. Habillée d'un pantalon large au tissu fluide qui se resserrait sur ses chevilles, la jeune femme était presque vêtue convenablement. Presque. Son haut noir se réduisait à un bandeau, laissant sans protection son ventre délicatement sculpté, sous la peau ambrée se dessinaient en toute discrétion des abdominaux trahissant un corps bien plus athlétique qu'il ne le paraissait.
Avant qu'elle n'arrive en vue de la générale, une jeune adolescente au teins hâlé c'était approchée, curieuse de voir entrer ce qu'elle considérait être une étrangère. Deux tresses brunes encadrait un visage mi-suspicieux mi-intéressé de la demoiselle qui ne devait pas avoir dépassé ses treize ans.
Aniqa, tu peux dire bonjour au lieu de fixer les personnes que tu ne connais pas.
La dénommée se sentant prise en défaut s'enfuit sans demander son reste. Laissant les deux jeunes femmes seules. Manat posa ses prunelles bleues sur la nouvelle tenue de la générale, elle ressemblait un peu trop à l'ancienne à son goût mais, elle ne doutait pas que cette dernière évoluerait au cours de la soirée.
Bienvenue au Mirage, madame Raikes.
Ouvrant ses bras pour accueillir la visiteuse, Manat aurait pu se dire propriétaire des lieux mais ce n'était pas le cas. Ou pas encore.
Nous avons privatisé l'auberge pour le temps de notre séjour. La tenancière est une amie de la tribu, elle nous laisse parfois profiter de l'endroit. Ne vous inquiétez pas, tous ne sont pas aussi farouche que Aniqa.
L'exotique créature sourit avec chaleur avant de jeter un regard au-dessus de l'épaule de la générale, affichant une surprise toute feinte.
Vous êtes seule ? Vous pouviez faire entrer vos hommes si vous le souhaitiez.
L'argyréenne se donnait en tout cas du mal pour faire entendre à la générale qu'elle n'était pas en danger. La question pouvait se poser, d'autant plus si l'établissement était entièrement aux mains de la tribu de la jeune femme. On pouvait d'ailleurs entendre des hommes et femmes entrain de parler et rire dans une salle non loin.
Ils sont tout excités, il est rare que les éridaniens acceptent de se battre.. à notre manière.
La belle amenait une main à son menton, elle semblait chercher de meilleurs mots pour exprimer sa pensée mais abandonnait finalement. Rien ne valait l'expérience.
Mais avant cela, nous trinquerons !
La féline fit un pas en avant, vers une porte entre-ouverte d'où provenait les conversations mais aussi des odeurs d'encens et une légère musique. Elle s'arrêtait soudain, se tournant vers son invitée pour lui tendre la main.
Ce soir.. laissez moi être votre cavalière.
L'invitation se voulait alléchante et le sourire charmeur qui mordait les lèvres de Manat promettait une soirée loin de l'ennui. Derrière la porte qui s'ouvrait, il fallait encore repousser un voile sur le côté pour pénétrer dans la pièce. La salle était grande, de larges tentures rouge et ocre cachaient le plafond, donnant l'impression immédiate de se retrouver soudain projeter dans une tente argyréenne au milieu du désert. D'épais tapis couvraient le sol, parsemés de coussins de toutes tailles et de toutes formes, où se prélassaient parfois quelques argyréens. Ils étaient une vingtaine dans la pièce, réunis en petits groupes éparses, discutant en isther le plus souvent. Certains tiraient distraitement sur des narguilés qui diffusaient une douce odeur aux arômes capiteux, d'autres lisaient tranquillement le lourds ouvrages enluminés et d'autres encore semblaient jouer à un jeu dont le plateau était invisible depuis la porte.
Madame Raikes, je vous présente les Marcheurs des Sables, enfin, une partie du moins.
Certains se tournèrent vers les deux femmes, adressant un bref salut de la main ou du menton avant de vaquer à leurs occupations. Sans attendre davantage, Manat serra la main de Cassandra dans la sienne et l'attira vers un des nombreux recoins de la salle. Relâchant son étreinte seulement lorsqu'elle s’assit en tailleur contre une pile de coussins, tirant devant elle une petite table de bois sombre sur laquelle était posée une petite jarre et deux verres sans pied.
J'espère que vous n'avez rien contre l'alcool fort.. Ou je ferais venir une jarre de jus de fruits.
La taquine redressait un regard amusé sur le visage de la générale, oserait-elle prendre le risque de s’enivrer au milieu d'inconnus ? Ou demanderait-elle un verre de lait comme une enfant ? Le combat n'avait pas commencé qu'un premier défis se présentait à la générale. Le jeu ne s'était lui, jamais arrêté.
Dernière édition par Nyx Ananké le Ven 11 Juin - 19:20, édité 1 fois
Sujet: Re: Catch me if you can. Mer 9 Juin - 22:22
Catch me if you can
Q'était le Mirage au juste ? Un hôtel, un restaurant, une auberge, un bar... Une ambassade peut-être ? Peut-être tout ça à la fois. Toujours était-il que j'avais l'impression d'arriver dans un endroit désert. Quoique pas si désert que ça car en tendant un peu l'oreille, j'entendis le brouhaha étouffé d'un établissement de type restaurant ou bar. Je n'étais donc pas seule... Mais personne pour m'accueillir. C'était comme ça que j'étais reçue par cette étrangère ? Peut-être que je n'allais finalement pas m'attarder... Je fis quelques pas, mes bottes rencontrant un sol plus mou que je ne le pensais. Ça ressemblait à du parquet mais... c'en n'était pas un. J'arquai un sourcil, perplexe avant d'entendre un bruit de pas léger et discret et d'apercevoir une jeune fille marcher dans ma direction.
Bonsoir. Je suis invitée par une certaine Manat.
Pas de réponse... Mais en revanche un regard insistant et perçant qui ne me mettait pas à l'aise, son apparence me rappelant un petit peu Manat. Un air de famille peut-être ? Néanmoins ce regard me rendit méfiante et je le soutins, la main crispée sur la poignée de l'épée. Qu'allait-elle faire ? J'allai lui demander d'arrêter de me fixer ainsi lorsqu'enfin une tête familière fit son apparition. Manat déboula dans une tenue... différente de tout à l'heure et ne manqua pas de rappeler à l'ordre sa cadette qui prit d'ailleurs la fuite sans rien dire. Hm... Il y avait peut être bien une raison qu'à mon âge, je n'ai jamais voulu avoir d'enfants. Et puis au vu de mon attirance, aucune chance d'en porter un, un jour à moins d'avoir un quelconque moyen magique inconnu et fertilisant donc sous la main.
Merci... Manat.
Je voulus sourire mais je ne fis qu'un rictus bizarre car je me rappelai un brin trop tard qu'elle voulait que l'on se batte. En tout cas, Manat avait le don d'être vraiment très accueillante... Elle était plus découverte à mon goût que tout à l'heure et par les dieux, elle devait savoir que je la trouvais délicieuse. Manat arborait toutes les qualités physiques pour me plaire. Elle était de bonne taille, elle n'était pas trop petite comme le sont beaucoup trop de femmes actuelles à mon avis -Sam dans mes lointains souvenirs était également une grande femme- et cela l'honorait, elle possédait ces longs cheveux bruns que le désert n'avait pas brûlé et elle cachait un corps affûté et élancé, plus athlétique que je ne le pensais. Elle avait ces jolis petits abdominaux qui apparaissaient et je trouvai ça vraiment mignon. Que dire alors de ses deux belles collines, ni trop érodées ni trop élevées seulement recouvertes par ce tissu noir provocant... Manat était une vrai beauté étrangère. Hmpf, pensai-je avec un brin de dédain et de dépit, rien d'étonnant à ce qu'elle avait des hommes à ses pieds et je n'étais quelque part en rien différente...
Vous êtes... fort bien en beauté pour ce combat, Manat.
Avouai-je en rougissant un instant, trahissant ce qui me passait par la tête avant de la laisser m'expliquer la situation. Je retrouvai dès lors mon air sévère habituel.
Mes gardes sont en service, Manat, pas moi.
Je sous-entendais par cette phrase que j'étais ici sur mon temps libre. C'était aussi une manière détournée de dire que je n'étais pas seule. Aucun de mon personnel ne se trouvait dans le Mirage mais ils n'étaient pas loin. La générale en cheffe de l'armée ne se promenait en réalité jamais seule. Après est ce que cette garde permanente était pertinente, ceci était un autre débat... Je ne pus cependant m'empêcher de frémir à l'idée d'être au milieu d'un groupe d'argyréens, même en compagnie de Manat. Mon cœur se mit à battre plus fort encore en voyant cette femme se mouvoir. Quel âge devait-elle avoir... Je ne lui donnais pas plus de la trentaine, Manat avait une apparence de jeune adulte, cette sorte d'entre deux entre être sortie de l'adolescence et en train de devenir une femme adulte. Était-elle terran ? Pourtant quelque chose me disait qu'elle ne l'était pas, j'avais ce ressenti, comme avec Sam à la différence près que contrairement à elle, Manat avait un aspect parfaitement normal sans la moindre parcelle de peau violacée.
Impossible d'en savoir plus... Mais en mon for intérieur, j'étais certaine qu'elle n'était pas terran. Décidément, j'adorai fricoter avec les autres races. Au moins personne ne pourra m'accuser de racisme ou de xénophobie. Hm ? Pardon ? Elle voulait... trinquer ? Elle voulait m'enivrer avant le combat ? C'était une technique basse... Après, j'étais invitée, était-ce de l'impolitesse de refuser un verre ? Sans doute... Peut-être allai-je me plier à un verre. Je m'emparai de sa main délicate et chaude, une invitation au voyage à elle seule et je la suivis comme une adolescente avec sa première copine pour que l'on aille s'embrasser dans un coin discret. Le seuil franchi, j'avais l'impression d'avoir à nouveau débarqué à Amaryl.
Votre cavalière... Hin, nous verrons. Les Marcheurs des Sables sont donc votre tribu argyréenne ?
Je fis un simple signe de tête à ce qui se déroulait sous mes yeux. Oui ça me rappelait bien Amaryl, ce qui pouvait se trouver dans ces bâtisses qui ne payaient pas de mine de dehors, sous ses tentes montées en périphérie de la cité ou encore dans ces souks de la ville que l'on avait déjà visité avec ma commandante en second. Les fumées qui émanaient ici et là avaient une douce odeur, rien de désagréable. Ces objets... Des narguilés. À peine le temps de le déterminer que Manat me tira doucement vers son coin à elle, un peu plus à l'écart des autres. Sa zone à elle était un amas de coussins, de tissus drapés en tout genre... Bref une invitation à se prélasser. J'étais ailleurs... mais de l'autre côté, un brin mal à l'aise car je faisais très tache dans ce décor exotique. Je me mordis la lèvre alors que je m'installai sur son invitation, le coussin dessous et ma tenue crissant doucement.
Un alcool fort ? Vous voulez m'enivrer avant de nous battre ? C'est bas comme méthode, Manat... Et je vous dispense du "madame Raikes". Puisque je suppose que Manat est un nom informel au vu de votre nom complet, je vous permets de m'appeler Cassandra.
Un sourire en coin sur les lèvres et un ton doucereux mais néanmoins porteur d'une sourde irritation. Je n'étais pas au stade de la menace mais puisqu'elle était coquine, j'en devins un brin taquine moi aussi. Bien sûr, la belle du désert savait... et je ne demandais pas autre chose à boire. Je pouvais bien tenir un gobelet d'alcool fort... Mais en revanche, alors que Manat nous servit, je ne touchai pas au verre avant qu'elle même ne le fasse. Comme l'adolescente avant, je trinquai avec elle mais je la fixai aussitôt sans la lâcher du regard, attendant que Manat n'en prenne une gorgée et je ne lui laissai pas le loisir de seulement tremper ses lèvres à l'intérieur. Mes yeux s'étrécirent légèrement alors que je la voyais effectivement boire. Peu après, ils regardèrent le liquide qui avait l'air d'une couleur rougeoyante... Ou bien était-ce le fond du gobelet ? Qu'une manière de savoir.
Merde, elle avait pu en boire... Alors moi aussi. J'en pris une gorgée. Ce fut au départ doux, on aurait dit un goût de fruit comme celui d'un... agrume, quelque chose d'un peu amer... avant que cela ne déferle peu à peu et que la force de l'alcool ne devienne plus fort que la saveur. J'en devenais davantage rouge et je me mis à tousser. Ah oui quand même... Heureusement ça allait, je m'éclaircis la gorge. Ah le goût de fruit revenait... Oui ça va aller, je n'avais pas de larmes.
C'est raide non votre alcool ? C'est vrai que c'est quelque chose... Et vous buvez ça souvent ? Je devrais peut-être boire davantage d'alcool... Et c'était donc vous... Hmmff... qui êtes à l'origine de la perte de la plume de mon masque. Hm... Je croyais l'avoir perdue. Il y a une raison particulière à ce larcin ? Je me dis vraiment que notre rencontre à l'exposition d'Edlyn n'était pas dû au hasard... Je ne pensais pas vous revoir pour être franche et honnête avec vous.
L'étape suivante, c'était la chaleur ressentie par le corps et en plus avec la pièce animée ici malgré notre relative intimité, elle en était renforcée. J'ouvris légèrement le haut d'uniforme, le col en moins dévoilant un début de décolleté.
Sujet: Re: Catch me if you can. Ven 11 Juin - 20:24
Ainsi le phoenix entrait dans un bois inconnu, loin des rayons des soleils et loin, si loin, du regard de ses congénères. Perdu en territoire étranger, il se saisit d'une main tendue. Une patte de velours qui l'entraine dans une curieuse aventure.
Prudente pourtant, la générale glisse dans l'oreille de son hôtesse que si elle n'est pas en service, il n'en est pas de même pour ses gardes. Manat ne semble pas relever, préférant répondre à l'interrogation de sa -peut-être bien malgré elle- cavalière.
Ma tribu, ma famille, mes amis, un peu de mon peuple et de ma terre.
Le joli minois de Manat s'éclairait d'une sincère affection alors qu'elle décrivait tout ce qu'étaient pour elle les Marcheurs des sables.
Pour le reste du monde, des nomades orfèvres et marchands. Ou de parfaits inconnus.
Elle hausse les épaules, peu soucieuse que le monde ne connaisse que peu les Marcheurs des sables. Ceux qui comptaient pour leur commerce commençaient à les connaitre et c'était l'essentiel, pour l'heure. Les deux femmes s'asseyaient au milieu des coussins et face au petit verre d'alcool aux reflets rougeoyants, la générale soupçonnait un coup en traitre. La féline sourit en coin, mimant l'espièglerie qui saillait finalement plutôt bien à la terran.
Si je voulais vraiment vous enivrer, j'userai d'une toute autre méthode, Cassandra.
Sur ces mots qui s'enroulaient sensuellement autour de la générale, l'argyréenne levait son verre pour le boire d'une traite. Reposant le gobelet vide sur la petite table, l'exotique créature était gagnée par une intense satisfaction, les yeux légèrement plissés alors que le feu de l'alcool courrait le long de sa gorge pour venir réchauffer ses entrailles. La générale suivait, non sans se laisser surprendre, faisant sourire l'argyréenne.
C'est un mélange de notre cru, de l'alcool de fleurs de cactus principalement, auquel nous ajoutons quelques ingrédients secrets et une touche de safran. Nous n'en buvons que lors de certaines célébrations.
Voilà en tout cas d'où venait la couleur rougeoyante. Cependant, qu'étaient-elles entrain de célébrer au juste ? Quant à leur rencontre et au larcin..
Croyez-vous au destin Cassandra ? Aux Dix peut-être ?
La féline reprenait déjà la petite jarre d'alcool pour les resservir toutes les deux. La couleur rehaussée de ses pommettes laissait aisément comprendre que la demoiselle n'était pas insensible aux effets de l'alcool. Ses yeux bleus pétillaient pourtant d'autre chose que de vapeurs d’éthanol alors qu'elle les redressait sur le visage de Cassandra.
Ne croyez pas m'avoir si facilement.. Je vous l'ai dis, si vous voulez m'interroger sur ce sujet, il vous faudra parvenir à me dominer.
Un sourire malicieux glisse sur les lèvres pulpeuses de la belle alors qu'elle lève à nouveau le verre à sa bouche. Une gorgée plus tard, elle esquissait une petite moue déçue en reprenant les paroles de la générale.
Ainsi vous m'auriez oublié comme cette plume.
La mimique disparaissait rapidement pour laisser place à un rire franc, visiblement détaché de cette fausse comédie sans prétention. Pointant finalement du doigt leurs verres d'alcool, l'hôtesse sembla se rappeler d'une partie de son rôle.
Sujet: Re: Catch me if you can. Dim 13 Juin - 20:45
Catch me if you can
De la fleur de cactus, du safran et d'autres ingrédients que je ne connaissais pas... J'étais certaine qu'il y avait de l'agrume mais je me disais que même en interrogeant Manat, je ne saurai rien de plus. Hm qu'importe... je ne connaissais pas cet alcool mais c'était bon en tout cas. Il fallait faire attention, on dirait que ça pouvait se boire facilement... Je regardai alors la beauté du désert.
Je dirai plutôt que je ne crois pas au hasard. Tout arrive pour une raison.
Elle nous resservit... Je n'y touchai pas à nouveau pour le moment. Quoique, je la voyais reboire... Allez juste une petite gorgée de plus. Je n'étais pas déjà complètement éméchée, je buvais prudemment. Puis je hochai la tête à sa question, plutôt satisfaite et je reposai mon petit bol dont Manat se servait pour me servir non sans un dernier regard un brin inquisiteur envers mon contenant.
C'est bon. Mais ça m'a l'air un brin traître comme boisson, on dirait que ça se boit assez facilement.
Et ils buvaient ça seulement en des occasions particulières ? Mon regard dévia des verres jusqu'à la belle Manat. J'étais donc une occasion particulière pour elle...
D'un côté, je me sentais flattée, je ne savais pas si elle recevait souvent des gens de ma qualité et si ce n'était pas le cas, elle avait raison de marquer le coup. De l'autre côté, je me disais aussi qu'elle devait dire ça à chaque personne qu'elle laissait bien approcher ainsi pour le faire se sentir spécial alors qu'en réalité, ce n'était qu'un nom de plus sur son tableau de chasse. Je ne pus chasser ceci de mon esprit, Manat était une séductrice, une charmeuse et elle en usait voire en abusait comme en attestait le vol de ma plume. Et maintenant j'étais là... Étais-je contente d'être là ? Sans aucun doute même si j'aurai préféré un cadre beaucoup plus intime que d'être au milieu de sa tribu. Me sentais-je aussi insignifiante malgré tout ? Oui un peu aussi, Manat a dû voir défiler des colonnes entières de prétendant(e)s et je n'étais qu'une de plus... Manat avait déjà dû rejeter des avances et en accepter d'autres, c'était donc que quelque chose lui plaisait chez moi. Ma carrure, ma musculature de militaire, mes cicatrices, mon allure, mon rang ou mon verbe ou autre chose, je ne saurai dire quoi mais bien quelque chose.
Détrompez-vous, perdre cette plume n'était pas agréable. Et puis ne vous comparez pas à une plume, quand même...
Moitié amusée, moitié exaspérée par sa remarque, je me joignis à son rire un peu à retardement avant de pencher légèrement la tête sur ma gauche... et de m'approcher prudemment de l'argyréenne. Mes réflexions me tambourinèrent le crâne mais j'avais à présent décidé que quoi qu'il se passe, que j'en profite au maximum. Je passais beaucoup trop de temps à assumer une fonction, un rang, à réfléchir et à décider, je devais prendre cette soirée pour me défaire de toutes ces prérogatives et jouir de cette soirée. Je vins plus près de Manat, la lèvre mordue.
Je connais plusieurs façons de dominer quelqu'un... Vous verrez bien.
Je la voyais qui me fixai... J'en rougissais, à la fois à cause de l'alcool mais aussi parce que cela me faisait bizarre de savoir que j'exerçais une telle attraction. Avec Sam, ce n'était pas comme ça, c'était plus... bref. Avec Manat, je sentais que j'étais l'objet de son attention. J'en aurai roucoulé de plaisir si je ne faisais pas de mon mieux pour paraître la plus normale possible. La boisson au fond de mon gobelet disparut à nouveau dans mon gosier, le breuvage me brûlant moins qu'avant.
Il fait vraiment chaud non ? Je suis plus habillée que vous aussi...
J'ouvris davantage mon haut et je pinçai un pan de ma chemise avant de m'éventer pour faire un peu d'air. Je préférai encore attendre un peu... Je regardai Manat me parler, un peu plus confortablement installée au milieu des coussins, le regard lorgnant du côté de son bandeau de cuir... Avant de me mordre à nouveau la lèvre en voyant ses jolis petits abdominaux. Est ce qu'elle aimerait les miens ? Ils étaient mieux dessinés... Merde c'est vrai, je me rappelai, on devait se battre aussi.
Sujet: Re: Catch me if you can. Jeu 24 Juin - 22:22
L'alcool disparait, emportant dans son sillage, la pudeur bienséante et un peu de prudence. Le noble oiseau se déplumerait presque de lui-même, volant au chat ce plaisir. Une canine prédatrice mord les lèvres gourmandes de l'exotique créature pourtant, elle se garde de resservir leurs verres. Elle ne voudrait pas gagner par forfait et il lui fallait pour cela garder son invitée dans un état à peu près lucide. Pour le moment, en tout cas.
Vous n'avez rien dit sur les Dix. Seriez-vous athée ? Ou de ceux qui croient au Destin ?
La malicieuse ne répondit rien sur la traitrise apparente de la boisson, sans doute n'était-ce pas la dernière surprise qui attendait la générale ce soir. La dame de fer n'entendait pourtant pas restée spectatrice, elle se penchait vers Manat, des sous-entendus au bout des lèvres. L'argyréenne fixait simplement la terran, de ce regard intense qui abattait si aisément toutes les barrières, que les codes du langage ou de la bienséance ne sauraient endurer. Un petit sourire venait accueillir les sous-entendus de la militaire, entre malice et connivence, il invitait Cassandra dans la danse.
Je pourrais arranger cela.
À quoi répondait-elle exactement ? Un sourire énigmatique éclairait son minois satisfait alors que les interprétations s'amoncelaient en fonction des deux dernières phrases de son invitée. Un jeune argyréen approchait, dans la petite vingtaine, il apportait un plateau contenant visiblement des choses à grignoter. Principalement des fruits et racines séchés ou confits. Manat attrapa du bout des doigts un morceau de gingembre confit alors que l'homme s'éloignait.
Comment voulez-vous combattre ? Arme ou mains nues ?
Voilà qui était pour le moins direct. Manat ne semblait pas le moins inquiète de la dangerosité d'un combat armé, comme si c'était un rituel fréquent.
Je vous préviens cependant... Dit la belle aux lèvres sucrées. ...je suis plus dangereuse désarmée.
Une pointe d'espièglerie et de provocation brille dans les prunelles océanes de la princesse du désert. Peut-être était-elle un brin prétentieuse finalement ? Comme un roseau face au chêne, elle défit plus fort qu'elle. Pourtant, dans son élément, la féline ne laisse pas paraître la moindre hésitation et ses mots sonnent avec l'assurance d'une vérité. Laissant le temps à son invitée de choisir, Manat s'empare encore d'un petit bout de banane séchée avant de se lever. Se plaçant à côté de Cassandra, l'exotique créature tend sa main vers son adversaire.
Êtes-vous prête pour cette danse, Cassandra ?
Drôle d'invitation, entre l'appel au combat et la proposition d'un bal dansant. Une petite piqure de leur première rencontre, à cette danse qu'elles n'auraient jamais ou à celle qu'elles avaient finalement décidé d'avoir. Si rien n'était du au hasard, ce moment était sans doute un pied de nez du destin. Les doigts agiles de la nymphe des dunes s'emparent de la dextre de la générale et alors qu'elle se redresse, les mots, plus bas, glissent dans ses oreilles.
Ou bien préférez-vous déclarer forfait et vous abandonner à moi ?
Un sourire fugace embrasse ses lèvres alors qu'elle décrit un arc de cercle de sa main libre, décrivant un vaste espace au milieu de la pièce, un large carré de tapis duquel on écartait les derniers coussins. Leur terrain de bataille. Les argyréens assis tout autour commençaient à se tourner vers les deux jeunes femmes, discutant joyeusement du combat à venir. Djembés et autres instruments à percussion se mirent à entonner un rythme guerrier sous les mains habiles des musiciens. La main chaleureuse de l'argyréenne gardait captive celle de la générale alors qu'elle la menait au devant de cette scène dont elle était devenue l'actrice principale.
Sujet: Re: Catch me if you can. Jeu 1 Juil - 18:38
Catch me if you can
J'éludai volontairement sa question religieuse, mes croyances n'avaient rien à faire dedans. Et puis de là à dire que j'étais croyante... Il m'arrivait de prier les dieux. Il serait plus juste de dire que j'étais pratiquante occasionnelle que véritablement athée. Si des gens croyaient aux Dix, ce n'était pas non plus eux qui leur donnaient à bouffer ou qui faisaient ou défaisaient la pluie et le beau temps dans le monde. Mais peut-être existaient-ils bien des dieux.
Mon expression changea en voyant le jeune homme étranger se pointer et nous donner... des fruits secs. Ahhh en prévision du combat... Pour le coup il n'avait pas la même attention que celle de Manat et je lui donnai de mon regard de générale comme si je le considérai comme un importun. Je ne dis cependant rien et me servit des fruits secs, après avoir constaté que Manat mangeait bien ce qu'il nous avait donné. Ça avait l'air bon... mais c'était une bonne dose de nutriments avant de se battre. Manat voulait de toute façon son défi. Hin... Est ce que je l'écrasai ou bien je me contentai de la soumettre ? Je ne voulais surtout pas abîmer ce joli minois parce que je comptais lui faire bien des choses et ça n'impliquait pas d'y mettre mon poing dans la face... Ah elle me laissait le choix des armes ? C'était trop d'honneur... Un de mes sourcils se fronça davantage en l'entendant me dire qu'elle était plus dangereuse à mains nues. Ce défi était décidément bien alléchant.
Alors allons-y pour les poings. Je m'en voudrai de donner un coup d'épée malencontreux parmi votre assemblée argyréenne alors qu'un poing collatéral est moins dangereux... en général.
Une assemblée d'étrangers, un public pour assister à notre joute m'effraya mais me galvanisa à la fois. Cette pression, ce stress était familier... On ressentait la même chose quand on avait des comptes à régler avec des camarades d'unité à l'entraînement. Combien d'abrutis espéraient me battre à l'académie d'officiers parce que j'étais une femme ? Au moins l'enjeu ici est plus intéressant qu'une simple querelle d'ego... Et puis comment lui résister ? Manat avait tout pour me plaire et elle le savait. Avant que je ne m'en rende compte, sa main s'était venimeusement enroulée autour de la mienne et je m'étais levé pour la suivre...
Prête...
La phrase suivante de l'argyréenne me fit frissonner comme rarement. Le tremblement parcourut toute ma colonne pour se poursuivre dans le bas des reins, continuant sa route plus bas encore... Une chaleur comme je le ressentais si peu de fois dans ma vie. Je rougis si fort que mon regard s'étrécit alors que je tournai mon visage vers elle, ignorant les regards des spectateurs. Elle était si forte pour provoquer une telle réaction chez moi... Une part de moi même, plus impulsive et rebelle, plus sauvage et qui détestait le carcan guindé de ma fonction de générale voulait céder pour devenir la chose de cette femme à la peau bronzée et soyeuse, pour m'abandonner contre elle... Mais le reste de ma personne, ego compris ne pouvait refuser le défi qu'il m'a été lancé et je voulais lui faire payer son effronterie. Je sortais victorieuse, je ferai d'elle ma chose... Après tout c'était bien dans ma personnalité non ? J'étais une dominante et le resterait, même dans une couche alors que dire sur une aire de combat ? Ma main libre se porta à la joue de Manat et je lui caressai doucereusement sa mâchoire avec un sourire en coin...
C'est mal me connaître, Manat...
Ma cavalière, si je puis dire, me conduisit au sein de l'aire de combat sans me lâcher mais je dus me mettre en condition. Je me défis de son emprise non sans insister légèrement avant de retirer épée et haut d'uniforme. Je le fis à regret pour mon épée familiale, personne n'avait intérêt à y toucher ou alors je me promis que je retournerai chaque grain de sable d'Argyrei pour débusquer l'enflure qui me l'aurait piqué, peu importait le reste. Autant je me fichai presque de mon haut d'uniforme, autant j'étais prête à mettre n'importe quoi à feu et à sang pour ce à qui ou à quoi je tenais le plus. Désormais porteuse du simple débardeur noir réglementaire pour les femmes dans l'armée en haut et de mon pantalon moulant d'uniforme, Manat avait un aperçu plus clair de ce qui l'attendait pour notre suite.
Elle avait devant elle un corps taillé par et pour la guerre, musclé et dessiné. Je n'étais pas de la race des officiers qui dirigeaient ses troupes assise sur une chaise de campagne planquée derrière trois rangs d'archers en train de terminer mes tartines. Le roi et mon état-major fulminaient lorsque je le faisais mais mon devoir était de me tenir au plus près du front voire au milieu de mes armées. Pendant la campagne d'épuration des errants, il n'était pas rare que je combatte avec mes hommes et j'avais déjà dirigé des assauts de mes soldats. Chaque cicatrice présente sur le biceps, le visage ou l'épaule était un témoignage silencieux que la mort ne voulait pas de moi ce jour là. L'entraînement militaire et l'exercice physique quotidien mais aussi la motivation de réussite, la volonté de fer et la discipline que je m'imposai avaient fait de moi la guerrière que beaucoup de femmes même militaires rêvaient d'être. Il fallait véritablement souffrir pour en arriver là mais ce soir, j'étais heureuse de savoir que quelqu'un comme Manat puisse en profiter. Comme pour lui donner un avant-goût de ce qu'elle pouvait bientôt toucher, je pris de façon -en toute innocence, bien sûr...- distraite le bord de mon débardeur pour me le passer sur le nez, lui donnant un aperçu de ce qu'une belle rangée d'abdominaux de guerrière était... J'espérai être à son goût...
Maintenant, je suis prête à danser, chère Manat...
Les pieds écartés, les genoux légèrement fléchis, fixant intensément l'argyréenne malgré l'alcool ingéré, je me mis en position, les mains à hauteur de visage en forme de garde, les paumes ouvertes dans sa direction. Je savais que chaque personne présente ici me regardait, c'était grisant et effrayant... La musique orchestrée par les argyréens présents m'était inconnue mais le rythme était entraînant et donnait presque envie de se mettre dessus. Concentrée, je me déplaçai prudemment sur le côté en décrivant un cercle sans la lâcher du regard...
Sujet: Re: Catch me if you can. Lun 12 Juil - 19:31
L'oiseau était bien plus joueur que ne l'aurait devinée la féline. L'argyréenne hausse un léger sourcil à la raison évoquée par la générale pour justifier le choix du combat à mains nues, envisageait-elle sérieusement des dégâts collatéraux ? Serait-elle si maladroite ou voulait-elle piquer la jeune femme ? Manat n'avait que peu de crainte concernant un coup égaré et l'habileté de son peuple à l'esquiver. Elle laissa cela de côté alors que ses pieds nus foulaient les épais tapis et que la caresse d'une main quittait sa joue.
La générale se défaisait de son emprise, ne cédant rien à ses avances, déterminée à ne pas succomber si facilement ou à prouver sa supériorité. La créature du désert esquissait un sourire amusé alors que la femme lui dévoilait son ventre et se mettait en position, prête à danser. Les prunelles océanes dévoraient chaque détail, de cette peau marquée par les épreuves surmontées, de cette posture de combat académique, de ces yeux sombres si sûr d'eux.
Combat en trois manches. Le premier adversaire à tomber, dos contre le sol, perd la manche.
La voix masculine sur le côté s'était imposée sans prétention, donnant les consignes que tous ici connaissaient mais qui devaient être inconnues à l'éridanienne. Il avait du prendre l'initiative, surement en voyant que les deux combattantes étaient déjà absorbées par leur duel.
Si la voix se tut le silence ne retomba pas pour autant, la musique était marquée du tempo que frappaient au sol les pieds des argyréens alors que plus loin, les fumeurs de narguilés relançaient l'incessant roulis qui agitait l'intérieur du tube de verre. Manat frappa elle aussi du pied, déclenchant en rythme le tintement d'un large bracelet de cuivre qui enserrait sa cheville et où pendait une rangée de grelots. Penchant légèrement le menton, ses longs cils caressant ses arcades sourcilières, la marchande des sables se mordait la lèvre inférieure en réponse peut-être, à la provocation de la générale.
Dans l'espace entre deux percussions, la féline s'élançait, vive et aérienne, elle fondait sur le bel oiseau en un clignement de paupière. Sa main, paume ouverte, partait en direction du torse de la générale. Un coup puissant aurait pu repousser en arrière la générale mais, le bras de l'argyréenne sembla manquer de force lorsque son coup fut bloqué. Le coup était évident, franc et direct.. prévisible. Bloquée, sa main ouverte se refermait sur l'avant bras de la générale, et bien au lieu de la pousser, l'attirait vers elle d'un coup sec et bien plus puissant. Dans le même temps son pied gauche frappait l'intérieur de la cheville gauche de la générale, dans le but de la déséquilibrer.. ou de tester sa posture.
Contrairement à ce que pourrait laisser penser sa carrure peu impressionnante, le corps de danseuse de la maligne créature recelait bien des secrets. Loin d'être dénuée de puissance, elle ne testait cependant pas la force de son adversaire mais son équilibre et ses réflexes. Manat savait déjà qu'elle avait à faire à une combattante entrainée et ne ferait pas l'erreur de la sous-estimer, ce que la générale ignorait par contre, c'est que la créature qui lui faisait face n'avait de la biche que les yeux.
Sujet: Re: Catch me if you can. Mar 13 Juil - 0:11
Catch me if you can
L'œil dévia légèrement à ma gauche en voyant l'homme parler et je pus comprendre malgré la musique que j'avais deux manches à gagner. Le but était donc bien d'immobiliser et de mettre à terre, pas de déglinguer celle d'en face. Je revins à Manat, qui voulait se battre chamarrée comme elle était. Ça allait l'handicaper... Bien, on tape seulement pour distraire ou affaiblir, on ne frappe pas pour cogner et détruire celle d'en face. J'avais de toute façon des projets pour elle après le combat... Elle devait garder sa jolie face juste pour moi.
Je lui fis signe de s'approcher, quatre doigts de la main joints dans un geste l'enjoignant de me rejoindre en les ramenant vers moi. Ce signe déclencha l'attaque à laquelle je m'attendais, fermement posée sur mes appuis et dans le tapis de combat. Je ne bougeai pas de ma position au moment de bloquer l'attaque de Manat, la contrant facilement. Je voulus lui asséner un coup pour la mettre à terre mais elle m'attira contre elle, ce qui me surprit. Je ne m'attendais pas à retrouver de cette manière le parfum enivrant de l'étrangère... Toutefois, le coup qu'elle mit dans ma cheville fut bien léger à mon goût pour espérer me faire chuter. Je réagis et bien que je fis un grognement de douleur, je ne chutai pas.
Je me défis de son emprise en l'écartant de force par une poussée vers l'avant, espérant peut être la faire chuter mais la bougresse était agile, souple et bien qu'elle ne me touchait plus, je voyais comme elle bougeait. Peut être que si elle gesticulait trop, elle se fatiguerait plus vite que moi... Ne pas forcément regarder ses mains ou son visage, plutôt ses hanches, ses épaules... Je gardai ma garde, m'approchant doucement... avant de renvoyer une jambe que je trouvai bien trop proche à mon goût par un pied bien placé. La garde toujours relevée, je profitai de cette faille pour exécuter une balayette soudaine afin d'espérer faire chuter mon adversaire. Elle était douée cette étrangère, bien plus douée que je ne le pensais avec tout son attirail... Mais cette manche était pour moi, ce combat était mien !
Sujet: Re: Catch me if you can. Sam 17 Juil - 16:27
À la cheville de la belle, le tintement des grelots accompagnait le tempo, à chacun de ses mouvements de jambe, Manat se faisait instrument d'une mélodie commune. Agile, la féline retombait sur ses appuis, elle dansait sur un fil mouvant, adaptant incessamment sa posture à celle de son adversaire. À force d'attaques évasives elle commençait à mieux cerner la générale, solidement ancrée au sol, garde haute. Une posture de boxeuse, prête à encaisser des coups sans faiblir, sans doute ce à quoi devaient habituellement servir cette rangée d'abdominaux.
Manat s'attendait à ce genre de posture mais elle était surprise de voir la générale se servir de ses jambes pour l'attaque, elle l'aurait imaginé user davantage de ses poings. Se servir de ses membres inférieurs signifiait fragiliser son ancrage au sol. L'argyréenne évitait la balayette en sautant par dessus la jambe tendue de Cassandra, profitant d’atterrir de l'autre côté elle donnait un coup derrière le genoux de l'autre jambe, déstabilisant l'équilibre de la terran. Pourtant, au lieu de prendre avantage de cet instant de déséquilibre pour pousser la terran, Manat en profitait pour se rapprocher du dos de la générale, juste assez proche pour que son souffle effleure l'oreille de Cassandra.
Vous n'avez toujours pas demandé... ce qui arriverait si je gagnais.
L'argyréenne avait fait la réflexion, alors qu'elles étaient encore dans la galerie du musée, que la générale ne posait pas les bonnes questions. Manat avait promis de révéler pourquoi elle était ici, si elle perdait, mais, Cassandra n'avait jamais demandé ce qu'il adviendrait si la petite marchande de sable devait l'emporter. Sans doute la générale était-elle sûre de sa victoire.
Esquivant la riposte qui ne tarderait pas, Manat fait quelques pas en arrière, et, imitant le geste de la générale, joint quatre de ses doigts pour faire signe à son adversaire de venir à elle. Un sourire provocateur aux lèvres, la danseuse semblait s'amuser et si on pouvait douter qu'elle prenne au sérieux le combat, son attention était pleine et entière. Elle continuait un moment à tester l'équilibre de Cassandra, à analyser ses réponses aux attaques, et à s'évader. Un jeu du chat et de la souris, qui finit par se retourner contre elle, la générale n'était pas une novice et la même stratégie ne réussirait pas indéfiniment. À la suite d'un assaut de la générale, l'argyréenne basculait en arrière, à la joie de Cassandra sans doute, cependant, elle n'entendait apparemment pas tomber seule. Profitant de la force de son adversaire à son avantage, Manat l'entrainait avec elle, roulant au sol pour mieux renverser la terran et inverser momentanément leur position. Le dos de la générale s'écrasait contre le tapis alors que la danseuse atterrissait à califourchon sur elle, le souffle court mais visiblement satisfaite.
Un partout. Dernière manche.
Manat n'était par surprise par le verdict, pour renverser Cassandra, elle avait roulée sur le tapis, son dos avait donc bien touché le sol, la faisant donc perdre la première manche.. pour mieux remporter la deuxième et sans doute appuyer son propos. Penchée sur le visage de la générale, sa longue tresse d’onyx reposant à côté de la joue de Cassandra, la créature du désert laissait traîner le doute sur ses intentions.
Il faut parfois savoir perdre pour mieux gagner.
Un sourire au coin des lèvres, elle se cambrait en arrière et son dos se courbait naturellement, ses mains touchant le sol en premier alors que le reste de son corps suivait le mouvement avec une aisance digne des meilleurs numéros de contorsionnistes. Toute en grâce et en agilité elle revenait sur ses pieds en un instant, prête, pour leur dernière manche.
Sujet: Re: Catch me if you can. Dim 18 Juil - 18:07
Catch me if you can
Elle était bien plus rapide que je ne l'avais pas anticipé ! Je me disais que mon niveau serait suffisant mais il fallait en réalité que je l'élève et à cause de ma bouffée d'arrogance, j'ai laissé tomber mon atout premier qu'était mon épée... Quelle idiote tu fais, Cassandra ! Tes instructeurs te l'ont toujours dit depuis même le début de tes classes dans l'armée, tu es trop effrontée et sûre de toi, tu préfères foncer dans le tas que de planifier ton action avant en arborant ton arrogance naturelle dû à ta naissance comme figure de haut rang. Bien sûr tu as prise de la bouteille depuis, tu es devenue plus stratège, plus subtile mais au combat, tu redeviens parfois cette guerrière qui agit avant de réfléchir et là tu es en train de te faire jouer et manipuler par une femme moins grande et moins forte que toi mais bien plus intelligente et non moins athlétique. Tes instructeurs militaires te mettraient la honte devant la légion au complet s'ils te voyaient... Eh merde, je dois absolument empêcher cette étrangère de venir polluer mon esprit.
Elle était aussi d'un vice rare, n'hésitant pas à sacrifier une partie de sa victoire pour remporter une manche. Si je la saisissais fermement, alors elle ne pourrait pas s'échapper. Sans doute était ce que je me disais lorsqu'après quelques esquives, je pus me saisir d'elle pour l'envoyer à terre sur le dos mais elle manœuvra assez rapidement pour m'entraîner avec elle et me retrouver sous elle. Je rougis momentanément dans cette position, la voir ainsi me donnait bien des idées, d'autant que Manat ne manquait pas de me séduire, même en plein combat. Elle avait poussé son vice jusque là... Je regardai son visage si près, j'avais envie de le toucher et pas par les doigts... Mais elle s'éloigna un peu trop rapidement à mon goût. Grognant légèrement, je me remis en place. Un partout, et en plus le point glané davantage sur une manœuvre de Manat que sur une performance de ma part... une belle bourde, oui. Allez, se reconcentrer, il y a du public en plus.
Je devais être plus maligne qu'elle... Regarder ses déplacements... Elle va être bien plus mobile que moi car elle avait une carcasse de moindre masse à mouvoir donc elle voulait m'avoir comme ça. Elle voudra frapper mes points faibles quand je me déplace ou quand j'attaque... Si je défends, elle ne passera pas parce qu'elle sait que je l'attendrai si j'anticipe suffisamment sa vitesse et j'avais une science du placement et de l'anticipation dû à l'entraînement à défendre avec un bouclier. En revanche, si c'est elle qui défend, je suis plus lente qu'elle et comme je ne souhaite pas lui démonter la face, elle sait que mes attaques ne donneront pas leur pleine mesure... Et elle en profitera... Je passai les minutes suivantes à suivre prudemment les déplacements de mon adversaire, sans m'épuiser et à opposer mon tibia ou mon avant-bras à la moindre de ses attaques. Je voulus répliquer mais elle était plus rapide que moi. Hum, il me fallait être plus patiente qu'elle...
Manat lança un nouvel assaut, une attaque qui rencontra une résistance solide de ma part, je mus mes bras suffisamment rapidement pour empêcher ses poings ou même ses pieds de porter, malgré une paire de coups que je détournai sur mes abdominaux. Je profitai d'une occasion pour lui prendre une main par le poignet et la faire basculer en arrière mais elle était aussi vive qu'un serpent que son emprise m'échappa et que par réflexe, un de mes coudes se leva vers elle. Il y eut un choc et je voulus la mettre à terre mais l'étrangère recula à temps pour éviter l'attaque. Les sourcils froncés, je commençai à me dire qu'il fallait mettre fin à ce combat et la musique ne me calma pas... Je passai désormais à l'attaque mais au lieu de la bourrer de coups, j'essayai de placer des coups plus précis malgré sa rapidité.
J'eus un poing qui parvint à sa cible dans son propre ventre mais ce ne fut manifestement pas assez pour la faire basculer. Manat essaya à nouveau de frapper l'arrière de mes jambes mais je ne lui en laissai pas l'occasion. Je sautai même à deux reprises pour éviter une jambe trop dangereuse à mon goût, me réceptionnant sur un genou et un poing avant de repartir me battre. Elle était décidément trop rapide, je devais l'immobiliser... Désormais, je ne cherchai plus à l'atteindre mais bien à l'attraper. Mes deux premières tentatives furent infructueuses, la seconde atterrissant dans le public avec un de mes pieds dans la face d'un homme mais la troisième devait réussir... Elle savait, elle le voyait arriver, si elle parlait, je ne l'entendis pas du tout à cause du vacarme de la musique et du public. Cette fois Manat, tu es à moi seule et tu seras ma chose pour cette nuit...
En deux enjambées, je franchis la distance entre elle et moi pour la saisir et la lutte s'engagea. Je maintins mon emprise de fer sur son corps qui gigotait pour essayer de se libérer mais je ne lui laissai pas ce loisir. Malheureusement, aucune de nous deux ne fut victorieuse à cet instant car nous tombions toutes les deux sur le côté. La lutte continuait pour mettre l'autre sur le dos... La chaleur de l'étreinte était enveloppante, je ressentais presque son cœur battre contre le mien, nos poitrines l'une contre l'autre... Je ressentais sous mes mains, malgré la sueur, son grain de peau bronzé contre le mien plus clair et mon désir pour cette femme se faire de plus belle... Elle avait enroulé une jambe autour de la mienne telle un serpent venimeux... Gnnn même là je sentais son parfum avec sa sueur dans un cocktail étonnamment attirant... Je me laissais, même dans cette situation, séduire par elle et le pire, c'était que ça ne me rendait même pas furieuse mais faisait enfler dangereusement mon envie... Une poussée et c'était fini... Une main se cala sur la nuque de Manat... et très subrepticement, de manière presque imperceptible mais suffisamment pour qu'elle le perçoive si elle y prêtait attention, aida l'étrangère à me mettre sur le dos. Bien sûr, je montrai ma colère non feinte et ma frustration.
Tssss... Beau combat... Manat...
Concédai-je avec un brin de mauvaise foi car si j'avais agi ainsi, je n'en détestai pas moins d'avoir dû lutter ainsi contre une adversaire que j'étais pourtant sûre de défaire et plus encore, même malgré ce que je ressentais pour l'argyréenne, je détestai la défaite. C'était un sentiment vraiment ambivalent entre ma frustration boudeuse affichée d'avoir perdue comme mauvaise perdante et ma satisfaction encore bien cachée de savoir que j'allais être dans les mains de cette femme qui me faisait un effet encore jamais ressenti. Je m'en rappellerai bien longtemps...
Sujet: Re: Catch me if you can. Dim 18 Juil - 21:05
L'attitude de la générale changeait alors qu'elle se rendait sans doute compte à présent, que la partie n'était pas gagnée d'avance. Elle semblait bien plus sérieuse maintenant, analysant son adversaire alors que la jolie argyréenne souriait comme une enfant qui aurait trouvé son cadeau en avance. Manat appréciait le combat, quelques coups encaissés ne firent pas davantage fuir ni son assurance ni ce petit air amusé. Pourtant, sur sa peau ambrée ruisselèrent bientôt le fruit de ses efforts physique, son souffle se fit plus régulier, sur un rythme travaillé pour ne pas perdre en endurance et garder ses muscles correctement oxygénés. Manat n'était visiblement pas qu'une marchande d'épices, à moins que tous les marchands d'Argyrei soient entrainés au combat. Ce qui ne serait pas si étonnant au vu des dangers des déserts qu'ils devaient traverser.
Après être passé par l'attaque et la défense, Cassandra changeait radicalement de tactique, elle désirait à présent attraper la féline. Le chat facétieux n'était pas tout à fait prêt à se laisser capturer, il lui échappait par deux fois, au malheur d'un argyréen qui, un peu trop proche, reçu un coup de pied au milieu du front. Finalement, la générale n'avait pas avertie sans raison des possibles dégâts collatéraux.. Peut-être Manat était-elle déconcentrée par le pauvre homme ou bien finissait-elle par être fatiguée mais, la fugitive finit par se retrouver enfermée entre les bras puissants de l'éridanienne. Impossible de se défaire de l'étreinte, Manat savait qu'elle n'aurait pas le dessus sur la force brute de son adversaire, elle était cependant très douée pour utiliser la force opposée pour ses propres intérêts. Au sol, les deux femmes entrèrent dans une lutte acharnée qui se finit pourtant rapidement. Si la terran avouait à voix haute sa défaite, l'argyréenne au-dessus d'elle affichait une moue peu convaincue avant de lui sourire.
Vous apprenez vite.
Loin d'être dupe, l'argyréenne ne se faisait pas d'illusion sur cette fausse victoire, elle se redressait promptement et tendait la main à la générale pour l'aider à se relever. Toutes deux sur leurs deux pieds, l'assemblée argyréenne se mit à taper du pied au sol, sans doute leur manière d'applaudir la performance. Manat se pliait d'une révérence d'actrice saluant son public avant de se tourner vers son adversaire.
Vous avez été une excellente adversaire, Cassandra. Je vous remercie d'avoir accepté ce petit affrontement amical.
Cela avait visiblement de la valeur aux yeux de l'argyréenne et le reste des hommes et femmes présents ici acquiescèrent rapidement avant que tous ne reprennent leurs activités. Le jeune homme qui leur avait servi un plateau de fruits se rapprocha et se penchant aux pieds de Manat, détacha les bracelets qui enserraient ses chevilles, ils semblèrent peser lourdement dans ses mains alors qu'ils s'éloignaient avec. La danseuse se tournait à nouveau vers la générale, difficile d'imaginer cette femme en sueur être duchesse et membre de la haute noblesse éridanienne. La main de bronze tenait toujours la dextre de fer alors qu'un sourire plus discret glissait sur les lèvres de Manat qui l'entrainait, de quelques pas en arrière, vers la lourde tenture qu'elle avait du repousser sur le côté plus tôt pour entrer dans la pièce. Sur sa bouche pulpeuse se dessinait un mot inaudible.
Viens.
L'argyréenne tournait le dos à la terran alors que de sa main libre elle repoussait le voile qui les séparait du couloir et emportait dans son sillage la générale vers les escaliers qui menaient à l'étage. Ses pieds nus ne faisaient pas un bruit alors que le tissu de son pantalon large murmurait contre ses cuisses et que sa longue tresse battait la mesure de sa démarche féline. Ses prunelles océanes passaient parfois par dessus son épaule pour envoyer des œillades malicieuses à sa suiveuse.
Elle ne s'arrêtait pas en franchissant les voiles qui gardaient relativement fermée une chambre tout aussi chamarrée que le reste de l'établissement. Un lit rond trônait au milieu de la pièce, les voilures l'entourant étaient en partie retenues sur le côté par un lien de soie, dévoilaient des draps défaits et quelques coussins éparpillés. Certains étaient tombés au sol, donnant un air désordonné qui ne détonnait guère du reste de la décoration. Des bracelets colorés parsemaient une commode de bois exotique et la robe sombre que Manat portait au musée l'après-midi avait été abandonnée sur le dossier d'un fauteuil qui faisait face à un long miroir. Un petit pot de rouge à lèvres était encore ouvert sur la coiffeuse, tenant compagnie à une brosse à cheveux qui semblait neuve. Au fond de la pièce, deux portes fenêtres étaient restées entre-ouvertes sur un balcon d'où provenait une légère brise nocturne qui faisait doucement valser les voilures ocre qui servaient de rideaux.
La chambre était un nid un peu chaotique mais semblait impeccable, à l'exception peut-être de ces quelques mystérieux poils roux qui s'étaient accrochés contre un des pieds du lit.
L'argyréenne lâcha la main de son invitée, se dirigeant vers une porte en partie cachée derrière une autre tenture, elle y disparut à peine une seconde avant de revenir, les bras chargés de deux serviettes duveteuses. Elle en tendit une à la générale avant de prendre le temps de passer la deuxième derrière sa nuque, son visage sembla un instant contrarié avant qu'elle ne passe à côté de la générale pour aller à la porte de sa chambre, toujours ouverte. Passant la tête de l'autre côté des voilages, elle parla rapidement à quelqu'un en bas des escaliers, dans un dialecte argyréen dont Cassandra saurait peut-être reconnaître le mot "Aniqa", nom par lequel Manat avait appelé la jeune adolescente qui l'avait accueillit à son arrivée au Mirage. Une seconde plus tard, des pas grimpaient les escaliers avant de les redescendre et Manat faisait un pas en arrière, laissant les voilages se refermer alors qu'elle posait une petite jarre et deux verres, en tout point similaires à ceux dans lesquels les deux femmes avaient bu à l'étage inférieur, sur la commode à côté d'elle.
Servant généreusement les deux verres du liquide rosé au parfum si caractéristique, elle tendit un verre à la générale et leva le sien comme pour la féliciter.
Ne croyez pas un instant pouvoir vous en tirer avec une fausse défaite.
Elle glissait un clin d'oeil à Cassandra avant de boire une gorgée d'alcool, se délectant un instant de la flamme qui cavalait le long de sa gorge. Elle reposait pourtant bien vite le verre sur le côté, s'approchant d'un pas décidé de la terran. Sa main venait presque distraitement remonter le long du bras de la générale alors que ses prunelles océanes soutenaient avec intensité le regard de la générale.
Devrais-je tout de même réclamer mon dû ?
Ses doigts glissaient le long de la clavicule, remontaient à présent dans le creux du cou de Cassandra, se perdaient à dessiner le contour de sa mâchoire avant d'effleurer ses lèvres.
Ou m'en emparer..
Les mots de velours quittaient à peine les lèvres de la dangereuse créature qu'elles étaient déjà là, à un souffle à peine de celles de la terran. La dextre délicate retombait le long du menton de la générale, traçant du bout des doigts la ligne de sa gorge jusqu'à rencontrer le col de son débardeur, enroulant le tissu entre ses doigts agiles, la féline s'en saisissait fermement alors qu'elle attirait à elle Cassandra. Ses lèvres vinrent à la rencontre de leurs semblables, s'emparant avec sensualité d'un baiser interdit.
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Sujet: Catch me if you can. 
Dim 6 Juin - 22:12
