Arrivée d'un long convoi

L'ordre revenait peu à peu et la vie commençait à reprendre doucement son cours à Hesperia. Nous pouvions enfin envisager l'après maladie de feu. Il subsistait encore des malades et il arrivait que des gens meurent encore, les doses du remède n'étaient pas suffisantes pour soigner tout le monde. Il fallait en plus y ajouter les gens qui refusaient de prendre le remède sous prétexte qu'ils ne savaient pas la composition du remède ou qu'il ai entendu un proche en dire du mal. Que ce genre de remarques viennent d'un paysan ou d'un vendeur sur le marché qui entendait des ragots à longueur de temps et qui savait seulement répéter ce qu'il disait et combien lui coûterait la marchandise ne me surprenait guère mais venant de la bouche de nobliards ou même de gens hauts placés, cela me dépassait. En Eridania, je me démenai pour que lorsque le remède soit administré cela se fasse sous escorte, notamment en allant voir les cas les plus atteints. Les ordres venaient directement de ma main : les valides et les épargnés devaient éviter tout contact avec les infectés, les malades devaient être soignés le plus vite possible peu importe leur condition sociale et aux récalcitrants une seule option était valable. Ils prenaient le remède et étaient soignés avant de pouvoir retrouver leurs proches, ou bien ils choisissaient la mort par l'épée car il était hors de question de laisser la maladie aller à son terme et à ma connaissance, quiconque était infecté n'avait aucune chance de s'en tirer sans remède. Il allait sans dire que de tels ordres provoquaient parfois des bagarres voire dans de rares cas, des émeutes, auquel cas, la répression s'imposait. La population était protégée, prise en charge et soignée et on trouvait quand même des enflures pour nous traiter d'assassins... De la part même des gens que nous voulions protéger.

Néanmoins, le fait que nous étions toujours là et que la vie reprenait son cours me fit dire que nous avions pris la bonne décision. Je revenais de l'inspection du poste de garde d'une des portes d'entrée de la capitale, sous l'escorte d'une douzaine de soldats de ma garde personnelle et nous étions en partance pour le palais royal à pinces. Kennedy m'accompagnait en tête de la colonne sans mot dire. Il était à l'affût du moindre geste déplacé envers nous mais il n'y avait pas à s'en faire. Les gens autour de nous s'écartaient sur notre passage ou jetaient un regard avant de reprendre leurs affaires. Alors que nous approchions du palais, nous pouvions voire que l'une des routes principales de la rue était bouchée. Nous pouvions passer mais les véhicules ne le pouvaient plus. Intriguée, je fis arrêter la colonne pour venir voir ce qui se passait. Une escouade de lupins était déjà sur place et une autre était en route depuis l'autre bout de la rue. Mais pourquoi ce bordel dans la rue... Mes yeux me firent comprendre qu'un convoi de bois de grande taille se tenait là et que l'un des chariots de tête avait une roue brisée. Quelques éclats de voix nous parvinrente. Ah les lupins étaient plus nombreux et les sous officiers se prenaient la tête avec le personnel de transport... J'avisai immédiatement le premier officier sur place, monté sur un cheval... peu réglementaire et qui s'entretenait avec une femme également à cheval. Mon regard s'attarda un instant sur elle, il fallait dire qu'elle aimait bien paraître, elle aimait s'afficher... Personnellement, je n'aimais pas trop, elle ne devait pas être d'ici. En revanche, madame avait un joli minois et ça avait l'air de faire de l'effet au jeune lieutenant.


La voix était forte et autoritaire pour essayer d'attirer l'attention malgré le fait que je sois à pied et lorsque l'officier me reconnut, il devint livide et les quelques soldats lupins non loin se raidirent dans une posture de garde-à-vous. Le lieutenant descendit de son cheval et me salua précipitamment, au bord de la crise cardiaque.


Mon capitaine de la garde fit le même regard courroucé que le mien pendant que je sermonnai mon subalterne. Ce dernier s'excusa auprès de moi et oubliant momentanément la femme à cheval, il me salua à nouveau avant de donner l'ordre à dégager la rue des obstacles tout en aidant alors que l'un de ses soldats, sur un ordre de Kennedy, fit repartir le destrier. Nous avions pris le nom de l'officier et j'allais m'assurer qu'il serait sanctionné pour son manque de rigueur et de professionnalisme. Mon regard se porta cette fois sur la femme à cheval et je la toisai de manière moins agressive mais non moins sévère malgré son perchoir.

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Comme seule réponse de ma part à la femme qui se présenta comme comme la propriétaire légitime du convoi, un seul mot fusa laconiquement.


Je restai encore quelques minutes pour assister au dégagement de la route sans rien faire. Ce n'était pas mon boulot de superviser il y avait déjà des officiers pour ça. Le type à l'allure peu avenante se ramassa un regard groupé irrité de ma garde derrière leurs casques et de ma part. Pour qui il se prenait ? Parce qu'il jouait les caïds pour un joli minois, il pensait pouvoir se permettre de critiquer l'armée devant nous ? Au moins ce dernier ne s'attardait pas, comprenant sans doute qu'il valait mieux retourner ce qu'il savait faire de mieux que de réfléchir à savoir trimer.


D'ailleurs je vis bien que c'était difficile de coordonner les efforts de ce que je voyais comme des mercenaires de la part de De Méduza avec les soldats lupins présents. L'échauffourée n'était pas loin... Néanmoins, je saluai la discipline de mes hommes qui se mirent à travailler en meilleure intelligence pour au moins dégager un passage. Peu après, les Lupins se mirent en position pour réguler la circulation tandis qu'on demandait aux hommes de De Méduza de ne pas s'en mêler et de rester à l'escorte de leur convoi. J'attendais personnellement que les choses se tassèrent pour à nouveau me repréparer à partir et fendre à travers la ville pour revenir au palais royal. Mon capitaine de la garde choisit ce moment pour me rappeler que le temps pressait et que je devais me préparer pour le dîner de ce soir. Un autre évènement mondain auquel j'étais tenue de venir dans un restaurant huppé. Autrement dit, une bonne foutue corvée pour moi que d'y être "invitée"...


Je portai mon regard à nouveau sur la certaine Réhane de Méduza qui était restée.


Je la saluai d'un signe de tête avant de laisser ma garde reprendre sa position. La rue était suffisamment dégagée pour que l'on s'apprête à s'engager et repartir.

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Je demeurai interdite alors que je m'attendais à ce que la dénommée Réhane de Méruza prenne également congé et me lança ce que je compris... comme une invitation. Elle était en train de me draguer ? Un de mes sourcils s'arqua très légèrement tandis que je la fixai sans rien dire. Hm... Je me faisais doute des illusions et puis une femme, d'une autre espèce et étrangère qui plus est, avait doucement fait chavirer mon cœur de toute façon. Je ne savais pas quand je la reverrai mais je préférai penser à elle que de voir le contraste clair et sombre sur ce beau visage terran... Sa question eut le don de me rappeler à des choses un peu plus terre à terre et je dus lui hocher négativement de la tête.


Je dardai un regard sévère envers les gens de cette dame avant de revenir à elle, non sans adoucir très légèrement mes traits malgré ce que j'avais en tête là.


Je pris enfin congé d'elle avec un dernier regard avant que Kennedy ne reprenne place à mes côtés et que ma garde nous suive dans le bruit d'une troupe en armes. Je ne m'attendais de toute façon à ne plus revoir cette jeune femme de Cimmeria.


Cette soirée était longue, très longue. Le dernier dîner mondain que j'avais fais était chez les Vanes et il était plus intéressant, sans doute à cause du nombre de personnalités présentes et des enjeux de la soirée. Ils m'emmerdaient tous ces nobliards dans des tenues criardes ou froufroutantes. C'était varié mais dans l'extravagant alors qu'il n'y avait même pas de thème particulier pour la tenue, seulement une tenue correcte demandée. Correcte... visiblement pour certains et certaines, nous n'avions pas la même définition, même en temps de post-crise.

Je faisais de toute façon tâche parmi les convives, j'étais la plus sobrement habillée dans mon uniforme militaire. Dans le jargon militaire, cette tenue était la tenue de parade, l'uniforme porté uniquement lors des grandes occasions comme les rassemblements annuels d'officiers, les remises de récompenses et de médailles, les défilés... et les dîners officiels. Hommes comme femmes portaient la même tenue, la féminine était seulement un peu plus moulante. Sur ma poitrine, figurait les barrettes relatives à mes états de service ainsi que l'insigne de l'armée et une étoile, une distinction que seuls les officiers généraux de l'état-major avaient le droit d'arborer, l'étoile étant de couleur dorée uniquement pour moi. Seul l'officier le plus gradé de l'armée, en l'occurrence moi, portait une étoile de couleur dorée tandis que tout autre officier de l'état-major portait quant à lui une étoile argentée.

Je bus dans ma coupe de pétillant, la même que je gardai depuis le début du dîner, seule telle un îlot de sobriété au milieu d'une mer d'exubérance. Les quelques officiers militaires conviés sur place avaient l'air de passer un bien meilleur moment que moi, une paire d'entre eux étaient des membres de mon état-major. Un couple vint m'aborder après une petite observation, me permettant de rencontrer un couple noble qui venait des Gorges de Paramis. Oui je savais à quel point ces gorges étaient magnifiques, je les ai déjà vue en vrai... Pas parce que je venais de Méphrit que je ne savais rien du reste du pays. Je déviai légèrement du regard pour regarder un peu ailleurs lorsque mes yeux se posèrent sur une jeune femme en grande conversation. Elle était fort bien mise, dans cette robe noire dites, avec une jolie fraise et un... sacré décolleté...  Minute... Mais je la reconnaissais... C'était la cimmérienne de cet après-midi. Incrédule, je la fixai sans m'en rendre compte. Mais comment avait-elle pu être invitée ici ? Quoique si c'était une femme d'affaires elle devait connaître du monde ou essayer de se faire des relations... Néanmoins cela n'empêchait pas qu'au vu de la soirée, je ne m'attendais pas à la voir ce soir.

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Un très léger geste de recul accueillit l'étrangère mais mes yeux tombèrent quant à eux directement dans son décolleté après avoir remarqué à quel point ses lèvres ornées de ce rouge sombre étaient pulpeuses... Une surprise, en effet. Je fis une imperceptible moue en serrant quelque peu ma mâchoire car je m'en voulais de tomber aussi vite dans le panneau alors que j'avais passé un instant très agréable voilà quelques temps auparavant. Le sourire était enjôleur, le regard qu'elle posa sur moi me fit frissonner le long de ma colonne car je savais très bien ce qu'il voulait dire. Ma première impression dans la rue ne m'avait pas trompé : je l'intéressai et elle me draguait. Mon ego en fut flatté mais je ne pus m'empêcher de me dire que c'était pas vraiment une bonne idée que ça aille plus loin et puis il fallait dire que la dame, plus jeune que moi, avait un charme redoutable. Je jetai un œil à son précédent interlocuteur qui ne faisait que la fixer. Le regard était légèrement baissé, vers son fessier je présume... Lorsque l'homme me regarda, il détourna le regard respectueusement. Quant à moi, je me cachai à moitié derrière mon verre tandis que Réhane me questionna sur ce soir.


J'absorbai ma gorgée de pétillant avant de remarquer que mon verre était vide, auquel cas je fis signe à un serveur de venir avec son plateau. Je reposai mon verre sans prendre de verre supplémentaire. Un simple signe de tête de remerciement fut effectué envers le domestique puis je croisai les bras devant Réhane quant à sa dernière remarque. En effet, je n'en pensais pas moins qu'elle.


Je mis mes mains dans mon dos dans une posture un peu plus martiale avec la poitrine en avant et le regard légèrement relevé, accentuant mon air sévère et inconsciemment assez arrogant de ma famille. Daisi et même ma petite sœur Edlyn pourtant gentille comme tout arboraient le même air que moi quand nous nous trouvions dans la même pièce comme au bal des Vanes. Seul mon frère n'avait pas hérité de cette caractéristique. La conséquence fut que personne ou presque n'osa m'approcher, sans doute par peur ou par animosité. Nombreux furent les membres de la noblesse eridanienne, notamment masculins à m'en vouloir encore pour mes réformes militaires imposées. Si Réhane devait être régulièrement abordée ici, il fallait croire que le fait de s'être rapprochée de moi lui donnait une certaine tranquilité. En tout cas, ce fut non sans attiser des regards de convoitise ou d'une certaine antipathie masquée derrière de la piètre hypocrisie typiquement nobliarde.


Comme pour ponctuer mon propos, je fusillai du regard une femme qui me dévisageai d'un air que je qualifierai de dédaigneux, sans savoir si cela était dirigé envers moi ou mon interlocutrice mais je détestai cette haine silencieuse. Elle avait de la chance que je n'étais pas reine, ils étaient tous chanceux que je ne le sois pas et que je dépende néanmoins d'un patron en la personne du roi. Reine, j'aurai mis toute cette noblesse pourrie au pas en les remettant au service de la nation et de son peuple avant leurs minables petits intérêts. J'aurai sans doute affronté une féroce résistance mais rien ne m'aurait fait plus plaisir que de les réprimer. Bref au moins ils baissaient les yeux quand ils me croisaient. Je revins à Réhane non sans blâmer la ligne de regard de mes yeux qui invariablement empruntait le même chemin, à savoir décolleté, lèvres, yeux quand je reposai les yeux sur elle. Même que je la trouvai anormalement proche de moi, je pouvais ressentir son parfum.


Je ne fis pas de pas en arrière mais je me tournai pour lui faire entièrement face.

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Je fusillai du regard l'importun qui se pointa auprès de nous. L'odeur fut tout d'abord frappante, un homme ivre sentait fort et celui là était bien aviné. On ne servait pas un vin très raffiné à cette réception, c'était sans doute du vin de Ditham ou de Tiloch, je me rappelai du goût de celui des Vanes, infiniment meilleur. Je le reconnaissais, c'était l'un de ces petits marquis de merde qui gérait pour le compte de la couronne un petit domaine royal autour de la capitale, il avait dû graisser une patte ou baisser son froc devant un nobliard de plus haut rang pour être ici et il s'en est donné à cœur joie sur le buffet. Le type n'en avait pas après moi, il avait encore l'air de savoir à qui il avait affaire même beurré mais par contre, il se porta directement auprès de Réhane avant de mettre une main bien grossière au fessier de Réhane. La réaction de cette dernière fut immédiate et la gifle, violente. Je ne savais pas les Cimmériennes aussi sanguines... mais cela eut le don de me dessiner un sourire un coin en voyant le gus se manger sa gifle de l'année et tomber à la renverse tellement il était plein. Il bougeait à peine après l'attaque et me plaçant entre Réhane et lui ivre mort, je le regardai avec mépris.

Mouais... Il empestait. Je me redressai avant d'adresser un signe de tête au garde le plus proche après l'avoir avisé. Il s'avança prestement, suivi par un de ses collègues afin de faire sortir la carcasse inconsciente du nobliard de la réception. Le garde ne faisait pas partie de l'armée mais il savait qui j'étais et il savait aussi qu'il valait mieux m'obéir s'il ne voulait pas voir une escouade de lupins débouler chez lui. Je croisai les bras en silence en voyant l'évacuation du pochetronné mais Réhane m'interrompit dans ma supervision en me disant vouloir prendre l'air après cet incident. J'opinai en la laissant partir, je voulais terminer de voir l'évacuation.

Tout se passa bien et les gardes reprirent leur place, leur sergent s'excusant auprès de moi. Je me contentai d'un simple signe de tête respectueux envers l'homme en armure avant de chercher l'étrangère des yeux. Elle n'était pas là... Sans doute était-elle à l'un des balcons de la réception. Je me dirigeai vers la porte du balcon entrouverte qui donnait sur une belle vue d'Hesperia la nuit et sans surprise, j'y trouvai la silhouette en forme de sablier de la jeune femme d'affaires. Mon arrivée n'était pas discrète et je refermai la porte derrière moi puis je me portai à côté d'elle afin de pouvoir lui parler, les mains jointes dans le dos et la poitrine en avant dans une posture martiale normale pour moi. Je regardai son profil sérieusement.


Je fis un pas vers elle, m'appuyant cette fois sur le rebord du balcon de mes mains.


Je la regardai à nouveau, m'appuyant maintenant des coudes sur le rebord et guettant sa réaction tout en espérant que ça allait, mon visage à moitié dans la pénombre de la nuit et éclairé de l'autre moitié par les lumières de la capitale.

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Ma position changea et je m'adossai à la rambarde, m'appuyant des coudes sur elle et regardant dans le dos de Réhane bien que la hauteur était de bonne taille entre nous et le sol pendant que je ne dis rien en l'écoutant.


J'eus un sourire en coin sinistre en l'entendant alors que je tournai à nouveau mon visage vers elle. Son mouvement de son épaule avec mon bras ne passa pas inaperçu et je compris cela comme une tentative de rapprochement de sa part. Sa phrase suivant ne tomba pas dans l'oreille d'une sourde et il est vrai que ça faisait beaucoup de signes. Je plaisais à cette femme et il était vrai qu'elle était fort bien mise, surtout dans cette robe qui lui rehaussait la poitrine. Le souvenir de ce que j'avais vécu ces derniers jours au Haut-Monastère me revint en mémoire et c'était précisément ça qui me retenait encore. Rien n'avait été inscrit dans le marbre et pourtant... J'avais l'impression de faire une bêtise si je donnais suite à son approche. J'avais peur de moi même, j'avais l'impression de renier des principes moraux auquel je m'étais attachée. Mais en réalité qu'en était-il de ce qui s'était passé sous ma tente... Devais-je attendre pour le savoir, au risque de passer à côté de petites surprises ? Est ce que je le regretterai ? Quelque chose me disait que j'aurai de toute façon des regrets quoi que je fasse, restait donc à savoir lesquels.


Demandai-je non sans un sourire en coin, consciente que ses paroles devaient avoir sans doute un peu dépassé sa pensée. Ma position ne bougea pas mais je penchai la tête légèrement sur le côté pour la voir réagir à ma question. Nous étions proches et à l'abri des regards, elle pouvait bien parler de ce qu'elle pensait comme je le faisais. Je me rapprochai encore un peu jusqu'à ce que nos coudes se touchent et je demandai sur un ton plus sur la confidence de par notre proximité.


Pour le coup, ça m'amusait plus que je ne le pensais et je voyais bien qu'elle ne pouvait pas rester indifférente. J'avais l'impression de l'avoir un peu coincé et je me disais que si elle niait tout en bloc, c'était une piètre menteuse mais à ce moment là, mieux valait tout arrêter. En revanche, si elle était franche avec elle même...

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Le beau minois cimmérien ne se rebiffa pas et assuma ce qu'elle ressentait. C'était bien ça... Elle me disait bien ouvertement ce qu'elle pensait de moi. Mon ego en était dangereusement flatté et il réclamait encore plus de sa part... Mon esprit bascula peu à peu pour céder à ses avances mais pas à n'importe quel prix ni n'importe comment. Elle me voulait... Elle devait donc réclamer et venir prendre ce qu'elle voulait. Je la laisserai bien venir... mais le reste dépendait d'elle. Plus je la regardai, plus je regardai dans son décolleté et plus je regardai ses lèvres bien plus pulpeuses que les miennes... Plus je savais la teneur que je donnerai à notre temps passé ensemble. Il n'y aura sûrement pas d'attachement émotionnel, pas de sentiments... seulement de l'attirance charnelle.

Je la voyais se coller quasiment à moi avec un sourire en coin effronté. Elle semblait bien plus jeune que moi mais la différence d'âge ne me rebuta pas. Elle devait sûrement être pleine de fougue, il fallait réveiller cela. Je ne me laisserai pas faire si facilement mais pour le coup, je voulais qu'elle vienne chercher ce qu'elle voulait. Nous avions fait un pas l'une vers l'autre mais je lui laissai l'initiative de venir à moi. Elle était du menu fretin certainement mais un menu qui avait l'air très délicieux. Je gardai toujours ma position d'appui sur la rambarde mais je levai une main pour venir caresser sa joue alors qu'elle se rapprocha de moi. Mes doigts parcoururent un grain de peau si soyeux que je m'en mordis la lèvre inférieure. Mon pouce se posa alors sur les siennes, appréciant la sensualité de ses lèvres.


Je me délectai d'avance de ce qu'elle allait bien me faire. Je la laissai poser ses mains sur moi, qu'elle me montre à quel point elle avait envie et me désirait. Mes états d'âme commençaient déjà à s'estomper et à moins me faire culpabiliser à l'approche de notre... échange. Je commençai déjà à m'imaginer trouver LA corde de son corset pour libérer d'un coup ses galbes et les faire pop hors de son vêtement, elle devait avoir un grain de peau si doux, rien qu'à sentir son visage déjà... Je souriais d'un air assez narquois en imaginant le soiffard de tout à l'heure s'il savait ce que j'avais en tête et personne en plus pour venir nous déranger ici.

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