Jeux d'enfants [Pv:Abel]

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Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 Jeux d'enfants [Pv:Abel]

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Pandora Vanes
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Pandora Vanes
MessageSujet: Jeux d'enfants [Pv:Abel]   Jeux d'enfants [Pv:Abel] Icon_minitimeMar 9 Nov - 21:22


Le soleil se faisait rare dans les allées de la capitale éridanienne et l'eau se réfugiant dans les inégalités du sol pavé  formait ça et là d'infranchissables flaques. Infranchissables, peut-être pas pour tout le monde. Si la noble demoiselle richement vêtue hésitait face à la surface aqueuse, ce n'était en rien le cas du bambin qui, déboulant à toute allure d'une ruelle voisine, sautait, les deux pieds en avant, dans les quelques centimètres d'eau boueuse. L'éclaboussure était graphique, abondante et explosive, elle dessina instantanément d'abstraits dessins sur la robe de la pauvre demoiselle, désormais rouge de rage. Elle devrait pourtant retrousser ses bas si elle voulait rattraper le malappris qui courrait désormais en sens inverse avec la même vélocité.

À la fenêtre d'un carrosse, Pandora observait la scène avec amusement et compassion. Les rues défilaient dans le rose de ses prunelles, curieuse et attentive, la jeune femme attachait une importance toute particulière à ses banales scènes de rue. Elles avaient longtemps été exotiques pour la petite princesse protégée dans son palais mais, depuis la Convergence, elles revêtaient une toute autre symbolique. La banalité d'une ville en paix n'avait rien d'anodin lorsqu'on avait fait l'expérience de la guerre.

Lorsque les chevaux à l'avant de l’attelage s'arrêtèrent, la dernière des Vanes n'avait pas tout à fait atteint sa destination, pourtant c'était bien elle qui avait décidé de stopper la voiture. Elle finirait le trajet à pied, profitant du temps frais et des flaques d'eau. Il n'était évidemment pas question qu'elle soit seule cependant. On ne laisse pas sans protection la fille d'un duc, encore moins dans la capitale. Il y avait donc deux personnes à ses côtés, à sa gauche un homme à la carrure marquée et à la démarche militaire, un Lion au regard froid et analytique qui surveillait le moindre mouvement dans son champs de vision et à sa droite une jeune femme qui pouvait facilement passer pour sa suivante. En réalité, si il s'agissait effectivement d'une jeune femme de bonne famille, elle n'était en rien une suivante mais une apprentie Lion, elle portait le nom de Sophie Delarte et c'était l'une de ses premières missions d'escorte auprès de la jeune Vanes. Les deux demoiselles avaient presque le même âge et leur carrure n'étaient pas si éloignées, il y avait pourtant tout un monde dans leur façon de se mouvoir. Sophie était une combattante aguerrit malgré son jeune âge, elle compensait sa silhouette fluette par une énergie décuplée et des réflexes hors du commun. Son visage noble surmonté de prunelles bleues océanes, encadré de cheveux blonds comme les champs, trompaient les moins observateurs de ses adversaires, ce qui s'avérait systématique fatal pour eux.

L'homme à la gauche de la jeune Vanes avait davantage l'allure attendue d'un fier Lion vanésien, de haute stature, les épaules larges, il portait à sa ceinture un étrange duo de fourreaux. Âgé d'une trentaine d'années, l'homme avait des cheveux noirs brossés en arrière, dévoilant un visage anguleux aux traits sérieux et concentrés.

- Sir Orvald, ne soyez pas si tendu, nous sommes à Hesperia, pas en territoire hostile.

Le dénommé Orvald ne se dérida pas pour autant, il avait la responsabilité de la protection de la jeune femme et devait la protéger principalement contre les enlèvements. Il avait la confiance du duc de Vanes et ne le décevrait pas. Pandora était consciente de la lourde tâche qui incombait à son garde-du-corps mais, elle aurait aimé pouvoir lui faire profiter à lui aussi, de la douce banalité d'une simple balade dans la capitale. Ce n'était pas gagné.

- Si vous aviez bien voulu rester dans le carrosse jusqu'à la destination..

- Je vous aurai lu pour la troisième fois le traité de médecine du docteur Julius, ou bien vous auriez à nouveau perdu aux devinettes.

L'homme tourne un visage sévère vers Pandora qui lui adresse un sourire radieux, emplit d'une légèreté toute à l'opposée du sérieux de son interlocuteur. Un instant distrait par sa maîtresse, Orvald ne voit pas le garnement qui bondit vers une flaque adjacente, le fripon n'en était pas à son coup d'essai et la robe blanche de Pandora ferait irrémédiablement les frais d'une pareille attaque. Cela était sans compter sur la rapidité de Sophie, interceptant le jeune garçon avant qu'il n'ait le temps de salir Pandora, elle le saisit par le col et le soulève aisément à quelques centimètres au-dessus du sol.

- On ne t'as pas appris à regarder où tu marches ?

Le chenapan renifle bruyamment, soudain au bord des larmes.

- C'est que.. m'dame.. j'ai pas d'parents moi..

Surprise par les larmes du garçon autant que par sa réponse, Sophie tourne la tête vers son supérieur, incertaine de la punition à infliger au jeune garnement. Sensible à la détresse du pauvre garçon, Pandora s'empresse de faire signe de le relâcher.

- Je suis désolée jeune homme, peut-être..

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase, le garnement libéré, lui tirait la langue dans un pied de nez magistral avant de détaler, ses larmes bien vite séchées. Il s'était joué de la crédulité de la demoiselle qui n'en prenait pas ombrage, le regardant s'éloigner avant de disparaitre à l'angle d'une rue.

- J'aurai dû le corriger sans attendre !

Sophie était elle, bien plus vexée de s'être fait roulée, quand bien même ce n'était pas elle qui avait choisi de libérer le fripon. La jeune Vanes haussait doucement les épaules, souriante et éternellement optimiste.

- Voyez, il nous montre le chemin à suivre pour rejoindre notre destination.

- S'il ne nous a pas menti en plus d'avoir joué la comédie.

Pandora faisait confiance à son intuition et surtout, Orvald à son côté ne bronchait pas, signe qu'ils étaient effectivement sur la bonne route. Par habitude, la demoiselle aux cheveux roses vérifiait sa tenue, une robe dessinée spécialement pour elle par sa nouvelle couturière. D'un style typiquement heldari, la coupe était pourtant plus moderne, adoptant des lignes plus proches du corps, mettant en valeur les courbes féminines de la demoiselle tout en respectant la règle principale du style heldari, ne jamais montrer plus de peau qu'il n'en faut. La jeune couturière de Pandora avait cependant opté pour une couleur pâle, un blanc nacré très lumineux, alors que la tradition heldarine aurait voulu que la demoiselle, célibataire, porte des couleurs vives. Une entorse à la tradition qui saillait particulièrement bien à la jeune femme. Le tissu était aussi plus épais, plus adapté aux températures en baisses il permettait aussi d'épaissir un peu la frêle silhouette de Pandora.

Fluette depuis toujours, la demoiselle avait perdue du poids pendant l'épidémie, travaillant jour et nuit sur les plans d'un nouvel hôpital, puis de différents systèmes d'assainissement de l'eau, étudiant sa propre version d'un calmant contre la fièvre avant de se rendre au haut monastère pour y apporter sa modeste contribution. Sa condition physique déjà fragile ne s'était guère améliorée et si sa détermination sans faille avait fait tenir tendons et muscles pendant tout ce temps, son poids avait chuté. Chétive à son retour du haut monastère, elle avait reçu les bons soins de ses médecins et surtout celui de ses suivants attentionnés mais sa silhouette restait tout en finesse. Pourtant, la jeune demoiselle n'avait jamais été aussi resplendissante d'assurance et c'est bien son attitude plus que son corps qui lui donnait aujourd'hui plus qu'hier l'air d'une femme et moins d'une enfant.

Le bal de son dix-huitième anniversaire lui semblait bien loin, les mois qui s'étaient écoulés depuis Mirios semblaient être des années. Ses cheveux roses en grande partie détachés sur ses épaules, seulement ornés de quelques perles soulignant les deux petits chignons qui ornait son visage, donnaient un air plus décontracté à la jeune femme dont la tenue bien qu'épurée et élégante trahissait son appartenance à la haute société.

Au détour d'une rue, le trio arrivait devant la grande bâtisse qui hébergeait très certainement le sacripant qui avait tenté d'éclabousser Pandora. Un manoir à l'allure bien lugubre, tout de pierres grises, Pandora se demanda si elle était au bon endroit. Ce sont des cris d'enfants qui répondirent par l'affirmative à sa muette interrogation. Avant qu'elle n'ait le temps de franchir le portail, un duo de têtes passaient par l’entrebâillement de la porte d'entrée, deux enfants à la tignasse blonde qui dévalaient à présent les quelques marches qui descendaient jusqu'au portail. Visiblement ce dernier n'était pas fermé à clé car les enfants s'empressèrent de l'ouvrir et se saisir des mains de Pandora, qui rassura d'un regard ses deux chaperons avant de se laisser emporter par les deux petits êtres.

- Tu viens jouer ?

Difficile de refuser pareille demande, puis, après tout, elle était venu pour cela, voir de ses yeux ce fameux orphelinat qui détonnait tant de la personnalité qu'on lui avait décrite du froid et distant conseiller royal. Elle verrait plus tard si il était ou non présent, elle pourrait toujours revenir un autre jour pour lui rendre visite en bonne et due forme comme elle le lui avait promis. Derrière elle, ses gardes du corps habillés en civils, à la mode hesperanne, suivaient avec difficulté, eux-mêmes pris à partie par d'autres enfants.

- Avec joie. À quoi voulez-vous jouer ?

Les deux enfants s’engouffraient dans le manoir, tenant entre eux l'élégante demoiselle qui n'avait aucune idée du jeu auquel elle devrait jouer et dont elle devrait certainement apprendre les règles, elle qui n'avait jamais pu jouer avec de petits camarades. Sur son visage se dessinait le sourire joyeux de l'enfant qu'elle aurait pu être.


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Dernière édition par Pandora Vanes le Ven 25 Fév - 12:34, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Jeux d'enfants [Pv:Abel]   Jeux d'enfants [Pv:Abel] Icon_minitimeMer 10 Nov - 20:08

Jeux d'enfants




Cladil 1306


La saison pluvieuse touchait à sa fin et déjà les  prémices de l'hiver commençaient à se faire sentir. Chaudement habillé Abel se dirigeait à grands pas en direction du quartier résidentiel et plus exactement vers l'orphelinat. À sa suite, quelques hommes de mains dont Marcus et des serviteurs porteurs de paquets. Cela faisait quelques semaines que le Sylphide ne s'était pas rendu sur place et Hortense Darrow, la directrice, souhaitait s'entretenir avec lui à propos des adoptions à venir.  Des adoptions, lorsque Abel avait reçu sa missive et avait lu ces mots, un sourire était apparu sur son visage. Depuis la fin de l'été aucuns enfants n'avaient été placés et d'autres orphelins étaient venus s'ajouter à ceux déjà présents. A ce rythme, la demeure manquerait bientôt de lits et il faudrait envisager un agrandissement.

Une averse s'abattait subitement sur la capitale, obligeant le groupe à forcer l'allure. Peine perdue, la pluie redoublait d'intensité et notre troupe avait tôt fait de se retrouver trempé jusqu'aux os. Arrivés à l'orphelinat la lourde grille était ouverte avec empressement afin de permettre au Sylphide et sa suite de pénétrer dans la propriété et de gagner le porche rapidement afin de trouver un abri.  Déjà derrière les carreaux , une multitude d'enfants s'étaient agglutinés afin de voir qui venait. Dès que certains reconnaissaient Abel, des cris retentissaient dans la maisonnée et bien vite la porte s'ouvrait sur une domestique.

"Conseiller Thorn ! Par les dix ! Vous êtes trempé, entrez vite ! Vous aussi messieurs et allez vous sécher aux cuisines, prêts des fourneaux."

Abel pénétrait dans la maison et les enfants l'entouraient gaiement en criant et sautillant, attirant tour à tour son attention. Il ébouriffait quelques têtes, un petit sourire aux coins des lèvres.

"Bonjour les enfants. J'espère que vous allez bien. J'ai quelques présents pour vous, mais pas de bousculade, il y en a pour tout le monde."

Il faisait signe aux serviteurs d'aller déposer les paquets dans la grande salle. Aussitôt les gamins se jetaient dessus fous de joie. C'est alors qu'une petite fille qui marchait depuis peu, venait s'agripper au pantalon d'Abel. Ce dernier l'observait quelques secondes et la prenait dans ses bras.

"Que tu es jolie, une vraie petite poupée."

Dans son dos, la voix d'Hortense, la directrice de l'établissement, se faisait entendre.

"Messire Thorn, comme toujours à chacune de vos visites vous les gâter trop. Ce n'est pas raisonnable."

"Je plaide coupable, Hortense. Ne m'en veuillez pas. Voyez comme ils sont heureux. Ils ont déjà assez souffert et ont droit à un peu de bonheur, eux aussi. Je ne vous ai pas oublié pour autant, Marcus  vous remettra une coquette somme d'argent qui vous permettra d'améliorer le quotidien de ces garnements. "

"C'est très aimable à vous Abel. Si tous les notables de la cité pouvaient en faire autant cela simplifierait considérablement la vie de cet établissement. Il y a tant à faire."

"Ne vous inquiétez pas Hortense, quoi qu'il arrive vous aurez toujours mon soutien financier. Mais dites-moi, cette enfant, je ne me souviens pas de l'avoir vu lors de ma dernière visite."

La dame poussait un soupir.

"Elle est arrivée à la fin de l'épidémie comme tant d'autres, toute sa famille à succomber. Jusqu'à présent, elle se montrait assez sauvage avec tout le monde, mais on dirait qu'elle vous a adopté. À croire que vous avez un don avec les enfants. Chaque semaine, la plupart d'entre eux me demandent quand vous allez venir. Ils vous aiment beaucoup, Abel."

Gêné, il ne répondait pas et tendait la petite à Hortense.

"Si vous permettez, je vais m'installer dans la grande salle et profiter de l'âtre pour me sécher. Je lirai quelques histoires aux enfants et nous parlerons des adoptions par la suite."

Hortense acquiesçait et Abel s'éclipsait en direction de la pièce en question, dont la porte était ouverte. À l'intérieur des rires.

"Messire Thorn, une jeune femme..."

"Oui, oui, plus tard..."

Abel quittait son manteau ruisselant et s'empressait d'ôter sa chemise tout aussi mouillée qui collait à sa peau. Il n'avait pas remarqué qu'une personne ou plutôt plusieurs étaient présentes et profitaient du spectacle. Il n'y avait pas à dire, le conseiller Thorn était bien fait de sa personne. Des muscles dorsaux bien dessinés par des années d’entraînement et de combats. Quelques cicatrices plus ou moins profondes et un tatouage sur l'épaule gauche. Une rose noire dont les épines s'enroulaient autour d'une rose des vents. Chaque parcelle de son corps se dessinait à la perfection. Rien d'étonnant à ce que cet homme plaise autant.

Abel se passait une main dans les cheveux et se retournait chemise en main, se retrouvant en présence de Pandora Vanes et de deux gardes qui l'accompagnaient. Cette dernière jouait avec des enfants à même un tapis.
Sur le torse du Sylphide, une cicatrice ressente, boursouflée et rouge. Les traces laissées sur sa peau ressemblaient à un coup de griffes. Quel animal avait donc pu causer pareille blessure ?
La situation était pour le moins inattendue et gênante, du moins pour la demoiselle qui semblait embarrassée de se trouver devant un homme à moitié dénudé. En d'autres circonstances, être surpris dans un pareil moment les aurait mis dans une situation fort compromettante.


"Damoiselle Vanes!"

De la surprise dans la voix du conseiller. Abel ne renfilait pas pour autant sa chemise, la déposant sur une chaise près de l'âtre afin de la faire sécher. Il hélait un de ses hommes et lui demandait de lui trouver une chemise rapidement. L'individu s'exécutait et revenait peu après avec le vêtement en question. Abel le revêtait aussitôt ne l'attachant que partiellement.

"Si on m'avait prévenu de votre visite, je vous aurais épargné un tel spectacle. Ce n'est pas vraiment une tenue à avoir devant une demoiselle de votre rang. Veuillez m'en excuser."

Il ne paraissait pas le moins du monde gêné devant cette situation pour le moins cocasse. Certains enfants, les plus grands s'amusaient de la chose en les désignant du doigt tout en pouffant. Abel leur lançait un regard qui les faisaient déguerpir.

"Que me vaut..."  

A cet instant une ribambelle de gamins surgissaient et se précipitaient vers Abel, l'assaillant de toute part.

"Pourquoi tu es pas venu nous voir avant? Tu étais où?"
"Ambre est pas avec toi ? Et Marcus il est là ?"
"Dit ? C'est qui la dame aux cheveux rose ?"
"C'est ta fiancée ?"
"Tu vas te marier avec elle ? Elle est très belle. "

Devant tant de question le conseiller ne savait plus où donner de la tête. Hortense intervenait tout à coup, accompagnée de quelques professeurs. Elle tapait dans ses mains.

"Les enfants ! Allons, allons ! Il est temps de laisser Messire Thorn tranquille. Il vous verra un peu plus tard."

Des râlements de déception alors que le Sylphide prenait la parole.

"Les enfants ! Ce soir, je resterai dîner avec vous et vous me raconterez vos dernières péripéties. Ambre pourra même se joindre à nous."

Des cris de joies retentissaient alors que tous sortaient, laissant Abel en compagnie de Pandora et de son escorte. Il se tournait alors vers la demoiselle. N'avait-elle pas un peu maigri depuis leur rencontre?

" Je ne m'attendais pas à votre visite. C'est une réelle et très agréable surprise. Soyez la bienvenue."

Il s'avançait à sa hauteur, lui tendait la main afin de l'aider à se relever. Quelques gouttes d'eau s'écoulaient de sa chevelure tombant sur la dextre délicate.

 "Que me vaut l'honneur de votre présence au sein de cet établissement ?"

Son regard accrochait celui de la jeune demoiselle avant que son pouce ne vienne essuyer d'une caresse les gouttes d'eau. Il l'invitait à prendre place sur une banquette près des fenêtres qui donnaient sur le jardin.

"Peut-on vous offrir quelque chose? Un chocolat chaud, une infusion, peut-être ?"

L'homme qui se tenait à présent devant elle, était en tout point différent de celui qui s'inquiétait des enfants quelques minutes plus tôt. Il avait retrouvé son aspect froid et la posture hautaine qu'il arborait à la cour et que tous lui connaissaient.

Codage par Libella sur Graphiorum


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Pandora Vanes
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MessageSujet: Re: Jeux d'enfants [Pv:Abel]   Jeux d'enfants [Pv:Abel] Icon_minitimeMer 10 Nov - 23:17



Installée à même le sol, assise sur un simple tapis, ses jambes sur le côté, la jeune femme semblait étrangement à l'aise dans une situation qui collait si peu à son train de vie. Au milieu des enfants curieux et enjoués, la demoiselle ne pensait pas un instant à son rang, ni ne se souciait de respecter une étiquette inexistante aux yeux innocents des bambins hyperactifs. Ses deux chaperons semblaient eux aussi s'attendrir au contact parfois invasif des enfants, ils n'en restaient pas moins professionnels et s'ils se mettaient à l'écart, leurs yeux furetaient plus vivement encore que ceux des enfants. Le trio de vanésiens avaient fait la rencontre de la directrice de l'orphelinat, madame Darrow, quelques dizaines de minutes plus tôt. La jeune femme avait été très surprise de recevoir pareille visite sans en avoir été avertie mais, elle leur fit un excellent accueil. Pandora apprécia immédiatement l'aura douce et ferme qui entourait la directrice, il fallait sans doute au moins ces deux qualités pour gérer pareil endroit.

Pandora n'avait guère anticipée comment se déroulerait sa visite, ni comment réagiraient les enfants, leur enthousiasme la touchait particulièrement et elle se pliait volontiers à leurs jeux. Suite à une violente averse, madame Darrow leur avait demandé de resté à l'intérieur, près du feu pour ne pas attraper froid. La jeune éclari qui ne sommeillait jamais longtemps derrière les jolis yeux roses de Pandora s'était alors interrogée sur le moyen de chauffer la bâtisse. Le bâtiment était grand, trop pour être aisément chauffé, les pièces possédant une cheminée étaient limitées et ne pouvaient évidemment pas chauffer toute la demeure. Les enfants se pressaient naturellement vers le salon où brillait un beau feu, ils ne se plaignirent pas un instant de devoir se serrer un peu auprès de l’âtre. La jeune Vanes croulait déjà sous les questions alors que certains enfants essayaient de lui apprendre les règles d'un jeu.

- Tu viens d'où madame ?

- Je viens du duché de Vanes, savez-vous où cela se trouve ?

Un des enfants les plus âgés approchait, il avait bien appris sa leçon de géographie et expliquait aux autres que le duché de Vanes se trouvait à l'est d'Eridania, très proche d'un autre pays, Noathis. Un second enfant, plus féru d'histoire, ajouta que le duché de Vanes était l'un des plus ancien du pays et qu'il portait le même nom que celui des gens qui dirigeaient là-bas. Cependant, aucun enfant ne demanda à la jeune femme quel était son nom de famille.

- L'emblème de Vanes c'est un lion.

Complétait une jeune fille à l'allure studieuse, Pandora sourit mais on ne lui laissa pas l'occasion de poursuivre, un bambin de quelques années demandait :

- C'est quoi un li-on ?

Les autres enfants se lançaient dans une réponse collective, la plupart s'accordaient à décrite un gros chat avec des cheveux autour de la tête mais, évidemment, aucun n'en avait jamais vu et tous n'étaient pas d'accord sur la taille de l'animal, voire de son existence réelle. La jeune femme écoutait avec attention et amusement, puis après quelques secondes d'intenses débat, elle reprit la parole.

- Peut-être que lorsqu'il ne pleuvra plus et que madame Hortense nous y autorisera, je pourrais vous montrer cela, dans le jardin.

Les enfants haussèrent haut leurs sourcils, leur montrer un lion dans le jardin de l'orphelinat ? Est-ce que l'animal se cachait là depuis longtemps ? Ou bien l'un d'eux accompagnait la dame et était resté dehors ? Ils n'avaient pas vu d'animal dehors avec les trois terrans mais, tout était possible. Pandora se contentait de sourire, volontairement énigmatique alors que les enfants la questionnait. Elle peinait bien à tenir bon et à garder le suspens lorsqu'une diversion apparu à point nommé.

Le conseiller royal était très apprécié des enfants, à l'annonce même de son nom, le jeune auditoire se précipitait vers la porte. Les prunelles roses de la demoiselle se posaient donc en toute innocence sur la silhouette du nouvel entrant et c'est avec surprise qu'elle découvrait la nudité partielle du sylphide qui très décontracté, se débarrassait d'une chemise détrempée. Il dévoilait une musculature prononcée, un torse digne des descriptions que l'ont faisait des réceptacles sylphides. Pandora s'attardait plus que la convenance ne le tolérait sur la peau dénudée de l'homme. Elle qui dévorait les romans à l'eau de rose lorsqu'elle était adolescente, n'était pas insensible à ce genre d'entrée, pourtant ses yeux s'attardaient sur des détails qui n'avaient rien à voir avec ses émois de jeune fille.

Elle observait le tatouage rapidement dévoilé, traçant en noir les corolles d'une rose dont les ronces s'enroulaient autour d'une rose des vents. Le dessin était délicat et Pandora s'en demanda la signification sans faire d'hypothèse. Son regard était attiré autre part, caressant les pectoraux du sylphide avant de se poser sur la balafre qui striait en longues estafilades la peau tuméfiée. Abel passa une nouvelle chemise et Pandora se rendait compte qu'elle s'était un peu trop laissée distraire en entendant les rires des enfants qui les pointaient tout deux du doigt. Si ses pommettes s'empourprèrent, elle s'espérait sauvée et dissimulée par les enfants qui assaillaient soudain le conseiller royal, laissant un précieux moment dont la jeune femme se saisit pour reprendre contenance. Elle était moins gênée par les questions enfantines que par son regard, ce n'était après tout, que des questions innocentes et elle se doutait qu'elles auraient été pareillement posées en la présence de toute autre dame.

Les bambins sortaient docilement alors que la directrice venait les sermonner et que Abel promettait de rester diner avec eux le soir même. La jeune femme aux cheveux roses observait le comportement du conseiller, elle était stupéfaite de la différence entre l'homme avec lequel elle avait partagé une danse et celui qui se tenait devant elle à présent. Il rayonnait d'une bienveillance tout à fait inattendue et Pandora le trouvait bien plus charmant ainsi que lors de son bal. Il tendait une main secourable vers elle et si les deux lions s'étaient approchés à son arrivée, ils restèrent cependant en retrait lorsque Pandora confiait sa menue dextre au creux de la main masculine. Elle sentait quelques gouttes tomber sur le dos de sa main sans s'en formaliser et s’apprêtait à répondre à la question d'Abel mais il lui fallut une seconde de plus, son esprit pétris de romantisme soudainement déconcentré par le geste délicat et prévenant de l'homme qui chassait d'une caresse du pouce les perles d'eau.

Elle se crut rougir à nouveau mais lorsque ses prunelles rencontrèrent à nouveau celles de l'homme, il était redevenu celui qu'il était à son bal. Froid et distant, inaccessible alors qu'il se tenait si proche, un air de dédain remplaçant toute la bienveillance de son visage, chassant au loin, comme un mirage, le si bel homme qui avait un instant charmé la Rose. Ses lèvres dessinèrent en demi-teinte une légère déception alors que son sourire se faisait aimable. Elle ne pouvait guère reprocher à un homme de la cour de se comporter ainsi en sa présence, il était attendu qu'un homme soit ainsi, comme il était attendue d'elle qu'elle prenne une distance raisonnable. Sa main quittait celle du sylphide alors qu'elle se conformait aux exigences de leurs rangs respectifs.

- Je vous remercie pour votre hospitalité, monsieur Thorn.

Tranquillement, la jeune femme rejoignait l'assise qu'on lui indiquait, sa démarche gracieuse avait gagnée en assurance.

- Madame Hortense nous a déjà servis un thé délicieux.

Elle indiquait d'un léger geste de la main les tasses vides posées sur un plateau abandonné sur le rebord de la cheminée.

- J'espère que vous excuserez notre visite impromptue. Je vous avais promis de venir visiter votre orphelinat lorsque j'en aurai l'occasion.

Peut-être que l'homme avait oublié leur conversation de Mirios dernier, il fallait bien avouer que le bal semblait appartenir à un passé déjà lointain et il lui semblait se souvenir que le conseiller avait alors à son bras une dame de toute beauté qui avait bien pu lui faire tourner la tête.

- Je comprend à présent, pourquoi il vous tient à cœur.

Pandora souriait avec douceur, elle n'avait jamais été très proche des enfants, ou plutôt, les enfants n'avaient jamais été autorisés à être très proches avec elle. Peut-être avait-elle en commun avec le sylphide de ne pas avoir eu une enfance comparable à beaucoup d'autres. Les sylphides avaient beaucoup de secret et il était rare qu'ils parlent de leurs premiers pas puisqu'il ne s'agissait pas tout à fait d'enfance au sens commun. Si Pandora aurait adorée poser la multitude de questions qui trottaient derrière ses lèvres, elle resta silencieuse. Abel Thorn n'était certainement pas du genre à se confier sur sa vie passée et encore moins sur sa vie personnelle. Elle respecterait cela et refoulerait ses élans de curiosité, au côté de son romantisme exacerbé. Alors qu'elle se disciplinait, ses prunelles roses n'en faisaient apparemment qu'à leur tête et tombaient du visage de l'homme pour s'égarer dans l'ouverture de sa chemise. Etait-ce à ce point séduisant pour qu'une jeune fille de la stature de Pandora ne puisse se tenir correctement ?

La jeune femme relevait ses jolis yeux vers ceux d'Abel alors qu'elle se penchait légèrement en avant, approchant sa main de la chemise.

- Permettez-vous ?

Surpris et sans doute curieux, Abel ne se dérobait pas, acceptant silencieusement d'en voir davantage. Comme dépouillés de leur habituelle pudeur, les doigts fins se faufilèrent sans mal par l'ouverture de la chemise, effleurant avec une précaution extrême la cicatrice encore fraiche. A peine les doigts gracieux eurent toucher la peau malmenée qu'une douce chaleur naquit, réconfortante comme celle du feu qui crépitait derrière eux, enveloppant les tissus traumatisés d'une douceur cotonneuse. Sur la peau se traçait en filament d'essence divine, les délicats arabesques d'une rose dont les corolles couvraient bientôt tout entier le torse du sylphide, faisant émaner de lui une lumière tamisée par le tissu de sa chemise. Pandora retirait sa main alors que le dessin s’effaçait, comme absorbé en même tant que sa chaleur, par le corps du sylphide. Il ne restait rien de la cicatrice.

- Gardons cela pour nous.

Un index sur les lèvres, la jeune femme souriait avec amusement, se doutant fort bien des rumeurs qui circuleraient si on venait à apprendre que la fille des Vanes avait touché au torse nu du conseiller royal. La réputation sulfureuse d'Abel ferait sans doute le reste. Pandora ne semblait pourtant pas s'en inquiéter davantage, son regard se tournant vers le jardin assaillit par une pluie drue.

- Comment allez-vous, monsieur Thorn ? Cette période troublée n'a pas dû être de tout repos à la capitale.

Elle ne pouvait que se douter de la pression terrible qui devait peser sur une personne gérant un orphelinat et toutes les innocentes vies qu'il abritait. Tous les enfants avaient l'air en forme et Pandora s'en réjouissait.


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MessageSujet: Re: Jeux d'enfants [Pv:Abel]   Jeux d'enfants [Pv:Abel] Icon_minitimeJeu 11 Nov - 13:56

Jeux d'enfants




Cladil 1306


Abel notait une légère rougeur sur les joues de Pandora, et s'en amusait intérieurement avant d'être pris d'assaut par les enfants. Ainsi donc la demoiselle n'était pas insensible à sa personne, voilà qui était pour le moins intéressant. À présent qu'ils se trouvaient un peu plus au calme tous deux allaient pouvoir converser tranquillement. Enfin tous deux, c'était sans compter sur les gardes de la demoiselle qui demeuraient là, comme s'ils craignaient pour la vie de cette dernière.
Abel portait un regard sur eux avant de revenir sur Pandora et de fixer le plateau sur le manteau de la cheminée. Comme toujours Hortense s'était montrée accueillante et bienveillante.

« Dame Hortense Darrow est une femme d'exception et je ne regrette pas un seul instant de l'avoir mise à la tête de cet établissement. Elle fait des merveilles grâce à son exigence et sa sévérité. Les enfants et les enseignants l'apprécient énormément. C'est une personne sur qui je peux compter et que j'estime.

Il gratifiait Pandora d'un très léger sourire à l'évocation de sa visite surprise.

« Soyez rassurée, votre venue ne me dérange en rien. Je suis enchanté que vous ayez répondu favorablement à mon invitation. Cette dernière remonte à quelques mois déjà et j'avoue avoir pensé que vous aviez peut-être oublié, trop accaparée par des affaires plus importantes. »

On sentait dans la voix du conseiller qu'il était sincère.

« Dites-moi, vos gardes comptent rester ici, figés comme des piquets ? Non qu'il me dérange, mais entre mes hommes de mains et mon compagnon à quatre pattes qui rode dans les parages, vous ne craignez rien. A moins qu'ils ne craignent pour votre vertu, car je sais que ma réputation n'est plus à faire et qu'elle a dû atteindre votre comté. »

Un léger rire comme s'il se moquait entièrement de ce qu'on pouvait penser de lui. Il est vrai qu'à chaque réception mondaine il était toujours accompagnée par d'élégante et belle jeune femme. Après tout où était le mal ? N'était-il pas le célibataire le plus convoité de la capitale ? Combien de mère espéraient en vain voir leur progéniture finir au côté du Sylphide ? Beaucoup trop et pour l'heure toutes avaient échoué dans leurs manigances, malgré les invitations, les présents et autres sollicitations. Il semblait que le bel Abel n'était pas homme à se faire attraper si facilement.

La dernière née des Vanes laissait soudainement son regard s'égarer sur le Sylphide pour se perdre un peu plus bas sur la chemine entre ouverte. Le geste en sa direction surpris le conseiller qui ne s'attendait pas à pareille audace de la part de cette demoiselle de bonne famille. Elle lui adressait un regard lui demandant si elle pouvait. Il hésitait quelques secondes avant qu'acquiescer d'un léger hochement de tête. La main délicate se faufilait par l'ouverture de la chemise venant effleurer la cicatrice qui barrait son torse. Abel tressaillait malgré la douceur du geste. La plaie était sensible et la sensation des doigts sur sa peau agréable malgré tout. La chaleur qu'il ressentait dû à l'essence divine déployée par Pandora et celle dont il était porteur eut pour effet d'apaiser sa blessure avant que cette dernière ne finisse par disparaître totalement. Suite à quoi, Pandora posait un index sur ces lèvres tout en souriant lui suggérant de garder le secret. S'il y avait bien une chose à laquelle il ne s'attendait pas, c'était bien le geste que venait d'avoir cette demoiselle. Il l'observait longuement alors qu'elle regardait  vers le jardin.

« Merci . Cependant, rien ne vous obligeait à un tel geste. Alors pourquoi ? »

Il ne parvenait pas à comprendre. Et voici que soudain, elle lui demandait comment il allait, ce qui le décontenançait un peu. C'était comme si rien ne venait de se passer et que la discussion reprenait son cours normalement. Il haussait le sourcil et enchainait comme si de rien était.

« Il est vrai que cela n'a pas été simple et ça ne l'est toujours pas. La fièvre de cendres a fait des ravages parmi la population, et nous avons dû faire fasse à une vague sans précédent d'orphelins. Si d'autres arrivaient en masse comme les semaines précédentes, nous manquerions de place. Les dortoirs ont atteint leur maximum de capacité d'accueil. Il me faudra alors paré au plus presser et sans doute acquérir dans l'urgence une autre demeure et créer un autre orphelinat. Espérons que nous n'en arriverons pas là.» 

On sentait que cela lui tenait à cœur et que le bien être des enfants étaient sa priorité. Ainsi donc sous cette carapace de froideur, Abel Thorn avait un cœur. Voilà qui révélait un tout autre aspect de sa personnalité que peu avait eu l'occasion de connaître.

« Et vous chère Pandora.  A part une visite de l'orphelinat qu'est-ce qui vous amène à Hespéria ? Une envie subite de changement ? D'échapper aux mondanités qui son notre lot quotidien ? Ici vous serez à l'abri de cela, enfin presque. Vous devriez dire à vos gardes de prendre congés, le temps que nous conversions et que je vous fasse visiter les lieux. A moins que Dame Darrow ne l'ait déjà fait. »

Un sourire franc, c'était bien la première fois qu'il souriait ainsi.

« Je vous trouve changer. »

Soudain un coup à la porte qui s'ouvrait sur Marcus.

« Patron, on vient de me signaler un soucis à la maison de jeux. »

Abel fronçait les sourcils.

« Rend-toi sur place et règle le problème rapidement. Emploie tous les moyens nécessaires pour que tout rentre dans l'ordre. Je n'aime pas qu'on vienne faire du tapage dans mon établissement. Dit à Ambre de se préparer et fait la conduire jusqu'ici. »

« Entendu. Autre chose ? »

« Non, tu peux disposer. »

L'homme acquiesçait et filait aussitôt.

« Navré de cette interruption. J'ose espérer que vous ne m'en voudrez pas trop.  Ou en étions-nous ? »

De nouveau ce sourire.


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MessageSujet: Re: Jeux d'enfants [Pv:Abel]   Jeux d'enfants [Pv:Abel] Icon_minitimeDim 14 Nov - 19:07


Etait-il rare d’entendre le conseiller royal faire l’éloge d’une personne ? Pandora n’en avait aucune idée mais elle notait la sincérité de ses compliments à l’attention de la directrice de l’orphelinat. Exigence et sévérité, étaient-ce des qualités chères au sylphide ? Il s'entendrait alors bien avec Ophélia Vanes. Il semblait tout aussi sincère lorsqu’il se disait enchanté de la voir répondre favorablement à son invitation vieille de plusieurs mois maintenant. Il connaissait, lui aussi, encore bien mal Pandora pour craindre qu’elle ait oublié. La jeune demoiselle répondait d’un sourire polis, nul Vanes n’a la mémoire courte, pour le meilleur et le pire. Le sourire se perd un bref instant alors que Pandora réalise qu’elle n’a pas présenté ses chaperons que le conseiller appelle “gardes”. Elle se tourne donc à demi vers eux, tendant un bras de nacre dans leur direction.

- Excusez mon impolitesse, je vous présente Sir Orvald, Lion de Vanes, fils de Sir Dimitriov Orvald et de Dame Catherine Orvald. Sa soeur Dame Marie de Langlois habite à Hesperia, peut être connaissez-vous son mari, il occupe un siège à la trésorerie royale.  

Tous ces noms n'étaient pas sans signification, la famille Orvald était noble et occupait depuis des décennies des postes clés dans le domaine des finances à Vanes comme à la capitale.

- Et voici Dame Delarte, apprentie Lion de Vanes, fille de Sir Lucenzo Delarte et Dame Lucia Delarte du duché d'Arghanat.

Moins connue que celle des Orvald car plus détachée de la capitale eridanienne, la famille Delarte était aussi issue de la noblesse, réputée proche de la famille ducale d'Arghanat elle avait un poids politique important au sein de ces frontières.

Le constat restait le même, les deux personnes qui accompagnaient Pandora n'étaient pas de simples gardes mais d'éminents membres de la noblesse éridanienne. Chacun d'eux inclinait humblement le torse à l'évocation de son nom, portant un poing fermé sur son coeur. Aucun ne commentait les propos du conseiller royal, ils étaient au service de la famille ducale de Vanes et en mission officielle, ils restaient de marbre et ne prendraient d'ordres que de Pandora. Le roi lui-même n'avait pas autorité sur eux.

Elle ne les congédiait pas, sa liberté de déplacement était grande pour une fille de duc et cette liberté allait de paire avec le respect d'une règle simple, un Lion devait l'accompagner où qu'elle se rende. Les Vanes n'avaient qu'une fille et à moins que le duc ne se remarie, il n'en aurait qu'une, la rareté d'une chose faisait souvent sa valeur et il en était ainsi avec Pandora Vanes. Qu'elle le veuille ou non. De plus, elle savait pertinemment que les Lions qui l'accompagnaient avaient une mission et que les congédier c'était en partie rompre le contrat de confiance qui les unissaient. Puisque le conseiller disait lui-même ne pas être dérangé par leur présence, il n'y avait aucune raison de les chasser.

Suite au geste peu protocolaire de la demoiselle, Abel l'interrogeait sur ses raisons. Pandora lui sourit avec une désarmante bienveillance et une touche d'amusement.

- Même dans le monde qui est le nôtre, la gentillesse n'a pas toujours besoin de raison.

Ses prunelles roses se posaient comme deux papillons sur les yeux glacés du conseiller avant de repartir comme ils étaient venus, avec légèreté et désinvolture.

- Avec le remède et la bénédiction des Dieux, j’espère que nous mettrons bien vite cette maladie derrière nous. La venue de l'hiver pourrait cependant relancer l’épidémie, soyons prudents. Si vous avez besoin de doses supplémentaires, vous en trouverez à Deux Moulins, à la frontière avec les domaines royaux, sur le territoire de Vanes, le personnel hospitalier sur place est formé pour en produire.

Avec un bon attelage, l'aller-retour ne devrait pas prendre plus de quelques jours, c’était plus proche que le Haut Monastère et soumis à une moins forte demande. Quant à la raison de sa venue à la capitale, Pandora n’eut pas le temps de répondre, un coup sec à la porte détournait l’attention du conseiller royal. La jeune femme aux cheveux roses écoutait malgré elle la conversation entre les deux hommes. À le voir au sein de l’orphelinat, elle aurait presque oublié qu’Abel gérait aussi une maison de jeux et de plaisirs. Quel profil étrange que celui du sylphide, conseiller royal, homme d'affaires, de luxure et pourtant bienfaiteur d’un orphelinat. Il était déroutant mais c’était sans doute pour cela que Pandora se trouvait là. Elle ne serait certainement pas venue le visiter dans son autre établissement et n’aurait sans doute pas cherché à le revoir s'il ne lui avait pas parlé de cet orphelinat.

Le conseiller royal informait celui qui devait être son second ou bien l’un de ses employés, de faire conduire une certaine Ambre. Pandora ne savait pas de qui il pouvait s’agir et ne se perdrait pas en hypothèse, tout ce qu’elle savait, c’est qu’elle était une invitée inattendue et peut-être malvenue ou, en tout cas, de trop.

- Ne vous en faites pas. Ce serait plutôt à moi de vous présenter mes excuses, je ne me suis pas annoncée et je ne souhaite pas vous importuner.

À l’extérieur, la pluie avait cessé et bien qu’il fasse toujours gris, le temps était lumineux. Entendant les voix des enfants derrière la porte qui demandaient à madame Hortense l’autorisation de sortir, Pandora osait une requête à l’adresse du conseiller royal.

- Puis-je abuser de votre hospitalité encore un instant ?

Derrière les vitres, une dizaine d’enfants se jetaient à l’assaut du jardin, certains apercevaient la jeune femme avec Abel et les pointaient du doigts ou faisaient signe de venir les rejoindre.

- Je leur ai promis un lion.

Un sourire tel un rayon de soleil éclairait le visage de la jeune femme alors qu’elle répondait d’un léger signe de la main aux enfants. Elle se tournait à nouveau vers l’homme à ses côtés et découvrait sur ses lèvres un sourire plus franc, plus vrai. Inspirée par ce nouveau visage, si peu vanté, du conseiller royal, Pandora se laissait elle aussi aller à plus de simplicité.

- Peut-être pourrez-vous me faire visiter ensuite ? Si vous avez le temps.

S'il était légitime qu’elle se pense de trop, le conseiller invitant quelqu’un et la journée passant, Pandora laissait pour une fois le temps à son vis-à-vis de définir son calendrier. La chose était rare, les Vanes n’avaient pas pour habitude d’avoir un autre tempo que le leur. La Rose d’Eridania se jouait pourtant de plus en plus des codes de sa famille et de ceux de la noblesse, s'affranchissait parfois des barreaux dorés de sa cage pour explorer de nouveaux horizons.


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MessageSujet: Re: Jeux d'enfants [Pv:Abel]   Jeux d'enfants [Pv:Abel] Icon_minitimeLun 15 Nov - 20:57

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Tout en conversant Abel remarquait le manque dans la cheminée, se levait et allait déposer quelques bûches dans l'âtre avant de revenir prendre place près de Pandora. Cette dernière rebondissait sur la remarque du conseiller et s'empressait de lui présenter ceux qui l'accompagnaient. Les noms prononcés ne lui étaient pas inconnus, notamment celui de Langlois. Abel avait plusieurs fois eut à faire à ce Monsieur et cela ne s'était pas toujours très bien passé. Cela relevait en partie de désaccords concernant certaines dépenses, et non l'homme en lui-même. Abel les saluait sans se départir de son air distant et froid.

"Dame Delarte, Sir Orvald, soyez les bienvenus."

Sans s'attarder, le Sylphide  revenait à Pandora qui lui confiait que la gentillesse ne demandait pas toujours de raison. La gentillesse... Tout le monde attendait quelque chose en retour. Un jour ou l'autre, une contrepartie était demandée, mais Abel se gardait bien de le dire. Il vivait depuis longtemps et son expérience lui avait appris combien la nature des Terrans était perfide, comme celle des autres races d'ailleurs, mais en pire. Leurs prunelles se croisaient une fois de plus et il se demandait si la demoiselle ne le faisait pas exprès ? Voulait-elle le charmer d'une certaine façon ou bien n'était-ce que le fruit de son imagination ?
La rose se comportait  différemment lors de leur rencontre, sans doute à cause de la présence des siens. Ici, elle semblait rompre avec les préceptes stricts de sa famille, se permettant plus de liberté. Elle évoquait une potentielle reprise de l'épidémie et Abel  avait un léger rictus.

"Si cela venait à se produire, je crains que la production de remèdes ne soit pas suffisante et sa distribution encore moins. La plupart des nations ont mis tout en œuvre pour que les doses soient distribuées le plus vite possible,  mais cela n'a pas été sans difficultés. Seront-elles à même d'essuyer une autre épidémie, tout est moins sûr. Une seconde vague serait une catastrophe, aussi espérons ne pas en arriver là.  Je ne manquerai pas de demander de l'aide à  Deux moulins en cas de besoin. Je vous en remercie."

Après l'intervention de Marcus, Abel poussait un léger soupir, contrarié par ce qui se passait à la maison de jeux. Était-ce pour cela que Pandora s'excusait tout à coup de ne pas s'être fait annoncer ?

"M'importuner ?! Ce n'est pas le cas, Damoiselle Pandora. Je suis enchanté de votre visite. Ce n'est pas tous les jours que des nobles de votre rang poussent la porte de cet établissement. C'est assez rare pour le souligner. Aussi abuser de mon temps, autant qu'il vous plaira."

Les cris des enfants s'élançant dans le jardin attirait le regard du Sylphide vers l'extérieur, alors que certains chenapans les pointaient du doigt.

"Je crois qu'avant le fin de votre visite, ils auront trouvé mainte façon de nous marier."

Un rire avant de reprendre son sérieux.

"Un lion, vraiment ?! J'ai hâte de voir ça. Si vous voulez bien ?"

Abel se redressait, invitant la jeune femme à faire de même.

"Sachez ma chère que je vous consacrerai tout le temps que vous voudrez.

Il guidait la demoiselle jusqu'à l'entrée, attrapait son manteau et venait le déposer sur les épaules de la rose. Se faisant son souffle venait se perdre dans le cou de la belle.

"Il serait fâcheux qui vous preniez froid avec toute cette humidité."

Ouvrant la porte, il la précédait afin de lui prévenir toute chute éventuelle. À peine venaient-ils de franchir le seuil qu'ils se voyaient entourés par  certains enfants.

"Dit Madame, il est où le lion ? Tu nous le montres ?"
"Abel, elle arrive quand Ambre ?"
"Pourquoi tu portes le manteau de Monsieur Thorn?
"Tu vois que j'avais raison et qu'ils sont fiancés !"

Les questions et les remarques affluaient de toute part si bien qu'Abel répondait à certaine de leur demande.

"Ambre ne devrait plus tarder, je l'ai envoyé chercher. Et non, Damoiselle Vanes et moi-même ne sommes pas fiancés. Elle souhaitait juste vous rencontrer."

Se penchant vers les orphelins, il leur glissait un peu plus bas.

"Vous allez la faire rougir la dame avec de telle supposition."

Il leur adressait un petit clin d’œil et certains gamins pouffaient ne croyant pas un seul instant ce qu'il racontait.  Il jetait un regard à Pandora;

"Prenez garde ou vous mettez les pieds, certaines flaques sont traîtresses et on a vite fait de se retrouver avec de l'eau jusqu'aux chevilles. "

Le ciel était menaçant et le vent s’était mis à souffler. Un attelage s'arrêtait devant les grilles de l'orphelinat. Un laquais ouvrait la porte de la calèche et une silhouette féminine emmitouflées dans une longue cape en descendait. Constatant qu'il ne pleuvait plus, la personne ôtait son capuchon dévoilant une chevelure violette et un visage d'adolescente. Habillée à la dernière mode, elle soulevait le bas de sa robe et remontait l'allée en direction du couple. Arrivée près d'eux, elle adressait un sourire au Sylphide et un petit signe de main aux orphelins qui trépignaient d'impatience.

"Pandora, laissez-moi vous présenter ma protégée, Ambre."

La jeune Sindarin effectuait une révérence en tout point parfaite.

"Damoiselle Vanes, c'est un honneur de vous rencontrer. J'espère que nous aurons le plaisir de vous recevoir à notre table ?"

Ambre détaillait la tenue de Pandora et ajoutait.

"Votre tenue est très élégante. Je ne vais pas vous déranger plus que nécessaire et vous laisse converser avec Abel."

Elle s'inclinait, rassemblait ses jupes et s'élançait vers les enfants de son âge.

"J'ai pris en charge l'éducation d'Ambre au décès de sa mère. Cette dernière dans ses dernières volontés me demandait de placer sa fille à l'orphelinat. Je n'ai pu m'y résoudre. Depuis elle vit avec moi."  

Puis plus enclin à passer quelque chose de plus amusant.

"Alors ce lion !? Daignerez-vous nous le montrer à présent ?

"Oui ! Oui ! Oui !

Les orphelins criaient d'impatience.

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MessageSujet: Re: Jeux d'enfants [Pv:Abel]   Jeux d'enfants [Pv:Abel] Icon_minitimeMar 16 Nov - 20:08


L'Immortel pouvait-il vraiment douté de la sincérité de la Rose ? Elle qui délivrait sa gentillesse comme des perles de rosée, ruisselant une à une de ses pétales pour abreuver une terre aride. Qui pouvait savoir, ce qui naîtrait de ces modestes gestes ? La Rose se savait éphémère, sa vie était un souffle, à peine plus qu'un papillon sans doute aux yeux d'un immortel. Il la trouvait naïve certainement, ses yeux avaient-ils trop vu du monde et de ses défauts pour ne plus percevoir la beauté d'une âme sincère ?

Abel s'inquiétait des dégâts inévitables d'une potentielle seconde vague et Pandora trouvait cette expression un brin trop poétique pour décrire une épidémie mortelle mais, elle devait avouer que c'était assez équivoque. Telle la houle la maladie pouvait frapper puis se retirer avant de revenir à nouveau s'écraser sur leurs côtes.  Seraient-ils prêts si la marée montait ? Leurs murailles n'étaient pas encore battit et leurs forces fébriles. Pandora acquiesçait avec gravité, elle était d'accord avec le conseiller royal, une nouvelle période épidémique pourrait être catastrophique cependant, ils avaient désormais des armes pour lutter. Le combat ne serait pas égal mais, il serait porteur d'espoir. L'expérience acquise durant cette épidémie était déjà réinvestie pour améliorer les soins et moderniser les infrastructures à Deux Moulins et plus largement à Vanes, Pandora était persuadée que les autres territoires feraient de même. Cependant tous n'avaient pas les moyens du riche duché et d'autres pays n'avaient clairement pas cette priorité.

Le conseiller royal changeait de sujet en affirmant que la demoiselle ne l'importunait pas, elle le remerciait d'une légère inclinaison du menton avant que les enfants n'attirent l'attention de l'homme. Pandora souriait à sa remarque sur leur mariage déjà inventé de multiples façons par les enfants. C'était le propre des jeunes esprits de divaguer en hypothèses et d'imaginer mille et un mondes. Cette imagination débordante n'était que le symptôme d'une bonne santé et Pandora ne saurait s'en offusquer. Elle savait les centaines d'histoires et de rumeurs qui l'entouraient à Vanes depuis son plus jeune âge, faisant d'elle l’héroïne romantique de bien des contes et lui valant au moins en partie ses surnoms de princesse de Vanes et de Rose d'Eridania. La jeune femme se levait à la suite d'Abel, heureuse de pouvoir tenir parole auprès des enfants et d'assouvir la curiosité de son hôte.

Un bref geste des deux Lions à quelques pas derrière elle la fit légèrement se retourner, elle eut juste le temps de percevoir Sophie qui s'arrêtait après avoir fait un pas vers elle, avant de sentir le tissu qui touchait ses épaules. Pandora se tournait vers Abel alors qu'il posait sa veste sur ses frêles épaules, se penchant sur elle pour souffler quelques mots qui sonnaient comme une ligne de roman à l'eau de rose. La jeune femme retenait un léger frisson déclenché par le souffle sur son cou, elle espérait détourner l'attention du conseiller royal en prenant la parole.

- Merci, c'est très gentil.

Elle appuyait discrètement sur ce dernier mot, un sourire de connivence aux lèvres, comme si elle avait deviné ses pensées lorsqu'elle avait répondu avoir agit un peu plus tôt par gentillesse désintéressée. À moins que la gentillesse du conseiller royal ne soit pas innocente ? Pandora devrait sans doute se méfier, l'homme n'avait pas acquis une réputation de coureur de jupons sans avoir fait ses armes. Elle n'était sans doute qu'une novice dans un jeu dont il était passé maître. Cependant, étaient-ils vraiment entrain de jouer ?

Les enfants les imaginaient déjà fiancés, il furent rapidement repris par le conseiller royal qui niait naturellement un tel engagement et pointait très justement la réelle raison de sa venue à l'orphelinat. Sur cet entre-fait une jeune demoiselle les rejoignait, de longues boucles violettes encadraient son visage encore marqué par l'adolescence et sans même voir ses oreilles, Pandora soupçonnait ses origines sindarines. Il y avait quelque chose de déconcertant à avoir devant soi une jeune fille, une adolescente, qui avait en réalité sans doute trois fois son âge. Pandora avait déjà vécu ce décalage, à Amaryl surtout, où toutes les races se mêlaient plus aisément encore qu'en Eridania. Elle s'inclinait légèrement en retour, notant mentalement l'utilisation du "nous" et du prénom du conseiller royal, ainsi ils étaient proches, très proches même si il y avait un "nous". La révérence était parfaite mais Pandora n'avait toujours qu'un prénom pour nommer la demoiselle et il n'était pas convenable de l'appeler si familièrement à leur première rencontre.

- C'est un plaisir de vous rencontrer. Nous seront enchantés de partager votre table si cela n'ajoute pas trop de travail aux cuisiniers.

Pandora voyait se poser sur elle un regard plus observateur, détaillant sa tenue à la manière d'une connaisseuse. La jeune Vanes remarquait par la même occasion l'application qu'avait eu la jeune sindarine à choisir sa toilette, collant parfaitement aux modes de la capitale.

- Je vous remercie, vous êtes très en beauté aussi.

Ambre s'inclinait à nouveau avant de les laisser et le conseiller royal en profitait pour expliciter leur lien. Pandora avait donc vu juste, ils étaient effectivement très proches, elle était surprise pourtant que la mère de l'enfant ne laisse pas Ambre à Canopée, une sindarine orpheline n'aurait eu aucun mal à être adoptée sur la terre de ses ancêtres et aussi.. qu'en était-il du père ? La curieuse jeune femme se gardait pourtant bien d'être indiscrète et acquiesçait simplement.

- Apparemment, vous avez été un bon tuteur.

La jeune demoiselle semblait parfaitement éduquée à l'étiquette de la noblesse, peut-être même était-elle plus douée que son maître, le conseiller royal ayant aussi la réputation de souvent dépasser les limites de la bienséance et de sortir de son rang, pour tenir tête à des membres de la haute noblesse par exemple. Pandora souriait légèrement en pensant que la jeune sindarine avait peut-être dors et déjà des choses à apprendre à son tuteur. La jeune Vanes fut tirer de ses réflexions par la demande du sylphide, reprise en coeur par les enfants. La Rose se pliait très volontiers aux exigences de ce public impatient.

- Il ne s'agit pas de n'importe quel lion. Commençait-elle, attendant patiemment que son auditoire soit attentif. Le lion de Vanes est particulier..

Elle laissait courir le suspens alors qu'elle s'avançait d'un pas, évitant une flaque d'eau alors que ses doigts décrivaient un discret mouvement, portés par une invisible ondulation d'essence divine. Derrière les enfants, la terre se soulevait en silence, formant un monticule informe qu'ils ignoraient, leurs yeux rivés sur la jeune femme.

- C'est un animal de légende, capable d'accomplir des merveilles..

Le monticule avait atteint le mètre cinquante de haut et doucement, sous l'impulsion des doigts fins de Pandora, il prenait forme. Terre, roche et sable s'unissaient pour ne former qu'un. Quatre pattes se dessinaient, un corps massif, une queue féline et une gueule féroce prenaient vie.

- On dit que le premier Lion de Vanes était albinos, son pelage était aussi blanc que les cimes cimmériennes. On raconte qu'il régnait alors sur tous les animaux qui peuplaient nos terres, bien avant que les terrans, les sindarins ou les sylphides ne soient là. Ce lion ne régnait pas seulement sur les animaux terrestres, il régnait aussi sur les cieux.

Derrière les enfants captivés la statue de terre déployait de larges ailes, si grandes qu'elles vinrent bientôt couvrir les petites têtes, projetant sur eux une large ombre. Ce n'est qu'à ce moment que les enfants se retournèrent et découvrir avec enchantement ou effroi la créature qui était apparue. Ils virent bien vite que l'animal n'était qu'une statue et Pandora se penchait vers les plus petits qui avaient eu un peu peur. Se faisant, la chaine d'un collier apparu subrepticement, dépassant un instant de son col, une chaine ornée de petits diamants mais dont le pendentif restait encore prisonnier derrière le tissu.

- Ne vous en faites pas, le Lion de Vanes n'est pas méchant.

Elle tendait sa main à un petit garçon encore craintif, lui souriant avec bienveillance et tendresse. Ensemble ils s'avancèrent jusqu'à la statue. Pandora tendit sa main libre, la posant sur le poitrail imposant du lion, le jeune garçon suivit son geste, touchant la terre inerte et douce, sculptée et essorée de son eau, elle restait froide mais n'était plus humide. Le petit garçon était rassuré et dans son dos, les enfants observaient avec curiosité la sculpture mais certains étaient sceptiques, voire déçus.

- Je voulais un vrai lion moi.

Bougonnait une jeune fille qui détournait le regard lorsque Pandora se tournait vers elle. Loin d'être fâchée, la demoiselle aux cheveux roses posait un index sur ses lèvres, pensive.

- C'est vrai, le lion de Vanes n'est pas si statique. Peut-être que vous pourriez lui donner un peu de votre énergie pour le réveiller ?

Les bambins se regardèrent un instant puis, voyant le petit garçon une main toujours posée sur la statue, ils l'imitèrent d'abord timidement puis avec plus d'entrain à mesure que tous essayaient de poser la main sur le grand lion. Ils chahutaient un peu mais au bout d'une poignée de secondes, tous étaient agrippés à la statue de terre, Pandora avait profité de la déconcentration des enfants pour se pencher doucement à l'oreille du lion. Lorsque les enfants eurent tous trouver leur place, elle se détachait d'un pas en arrière.

- Attention cependant, le lion de Vanes peut aussi se montrer très joueur.

Les regards se tournaient un instant vers Pandora, une seconde d’inattention qui profita au lion qui se mit à s'ébrouer sous les mains des enfants. Il n'envoyait ni eau, ni terre mais un souffle de vent qui en surpris plus d'un, sans doute sceptiques sur les chances de "réveiller" une statue. Le lion massif déployait sa belle crinière, secouait doucement la tête et faisait légèrement bouger ses ailes avant de les replier sur son dos. Il abaissait tranquillement sa gueule pour se mettre à la hauteur d'une petite fille qui avait posé sa main sur une des pattes avant. Ils s'observèrent un instant avant que la courageuse ne lève une main pour la poser très lentement sur le museau du faux animal qui paraissait bien vivant. Le lion fermait les yeux et la statue se mit à vibrer doucement, produisant ce qui ressemblait fort à un ronronnement. Rassurés et définitivement curieux et fascinés, les enfants se mirent à tester la statue, la caressant ou essayant de déceler le trucage. Le lion quant à lui, vivait sa vie, loin d'être fixé au sol, il pouvait librement marcher au milieu des enfants. Il était cependant bien docile, acceptant même quelques occupants sur son dos pour un petit tour du jardin. Le lion avait reçu ses instructions et Pandora le regardait évoluer sans crainte, s'en retournant vers le conseiller royal, tenant du bout des doigts sa veste sur ses épaules.

- Que pensez-vous de mon lion, monsieur Thorn ?

La jeune femme souriait avec amusement en regardant les enfants joyeux qui entouraient l'animal, elle était heureuse de pouvoir égayer leur journée et de leur donner peut-être de beaux souvenirs et des rêves un peu magiques. Cet endroit l'apaisait et réchauffait son cœur, au-dessus de l'orphelinat, les nuages s'écartaient doucement, le vent s'essoufflait pour devenir brise, même le soleil réussit à percer le ciel par endroit pour pointer ses rayons sur le jardin.


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Jeux d'enfants




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Lorsque Abel avait déposé le manteau sur les épaules de Pandora, il avait noté le mouvement des Lions, comme s'ils avaient craint pour la vie de la demoiselle. Il concevait parfaitement que le Duc de Vanes ne veuille pas laisser son unique fille sans surveillance. Mais par les Dix ! Elle se trouvait en présence du Conseiller du Roi et non pas avec un brigand de la pire espèce. Et qui plus est dans un orphelinat rempli d'enfants. Alors où était le danger d'autant que les hommes qui avaient servi d'escorte au Sylphide étaient toujours présent, se montrant fort discret.
La rose le remerciait tout naturellement et s'employait volontairement à appuyer sur le dernier mot de sa phrase ce qui attirait un sourire sur les lèvres d'Abel.

'Touchez, très chère ! "

Il n'y avait rien de calculer, juste de la galanterie. Abel était considéré comme une personne galante et il n'était pas rare de le voir agir de la sorte avec ces dames quelles qu'elles soient lorsqu'il se trouvait à la cour. C'est sans doute pour cela qu'il était aussi apprécié des femmes et détesté par leur époux ou prétendants. Il savait user de mots aimables, mais pouvait tout autant se montrer redoutable, n'hésitant pas affronter les membres de la haute noblesse. Comme le jour où il avait fait face aux accusations du Duc de Trémise, fin saoul. Après tout, n'est-ce pas ce Duc qui avait ouvert les hostilités ? Abel n'avait fait que se défendre en retournant la situation en sa faveur, se jouant du Duc, tout en gardant son calme. Cela avait fait grand bruit et nombreux étaient ceux qui n'avait pas apprécié la façon dont le Conseiller s'était moqué du noble en publique. Abel n'avait jamais eu sa langue dans sa poche et c'est peut-être sa franchise qui avait plu au Roi. Il n'était pas comme la plupart des nobliaux du Royaume à lui cirer les pompes afin d'obtenir quelques miettes. Ce qu'il avait, il ne le devait qu'à ses efforts et à sa façon d'agir. Et il entendait bien à ce que cela perdure. Il avait l'éternité devant lui. À présent, il y avait Ambre et elle ne devait manquer de rien, il devait lui assurer un avenir serein.

Ambre se montrait fort aimable et Abel était fier de constater que toutes les leçons dispensées, commençaient à porter leur fruit. Bientôt la jeune demoiselle pourrait faire son entrée à cours et être l'égale en élégance et éducation des filles bonnes familles. Ne possédant aucun titre, elle allait devoir se détacher du lot par d'autres moyens. Ambre se permit d'inviter la rose à dîner à leur table et l'initiative plus à Abel. Pour le coup, la Sindarin l'avait pris de vitesse. Il avait cru que la fille Vanes refuserait l'invitation, mais contre toute attente, elle acceptait. Décidément, Abel allait de surprise en surprise. Était-ce la majorité qui l'avait changé à ce point ? Ou bien le fait de pouvoir enfin faire ce qu'elle voulait sans avoir de compte à rendre à ses parents, ou à demander la permission ?

"Ne vous inquiétez pas, il y a toujours largement de quoi faire. Cependant, ne vous attendez pas à un repas mondain, nous ne sommes pas à la cour, bien que nos gens préparent des bons petits plats pour toutes ses bouches affamées. "

Les deux jeunes femmes échangeaient quelques courtoisies sur leurs tenues respectives puis Ambre prenait congé, rejoignant quelques adolescents de son âge.  Très vite Pandora signifiait au conseiller qu'il avait été un bon tuteur et il esquissait un petit sourire.

"Je n'ai aucuns mérites, cette demoiselle a déjà de solides bases, je ne fais que les consolider en lui offrant les meilleurs précepteurs qui soient, afin de la préparer à un avenir. Vous la voyez sous un bon jour, mais il n'en est pas toujours ainsi. A son arrivée, elle était perdue, désorientée, sa mère lui manquait et elle s'emportait pour un rien. J'en ai fait les frais quelques fois. Ambre a un caractère fort pour son âge. La vie ne la pas épargner. Un père qui les a abandonné. Une  mère morte suite à la fièvre de cendres et voici que tout à coup, elle se retrouve avec moi qui lui suis un parfait étranger, si ce n'est ce qu'elle a appris par sa mère. Il n'est pas simple de se retrouver du jour au lendemain avec une adolescente à éduquer. J'essaie de faire au mieux et Dame Eurydice, la gérante de la maison de jeux m'est d'une aide précieuse en ce sens. Certaines choses sont délicates à aborder, aussi avec une femme à qui parler est plus simple pour Ambre."

À leur façon, ses deux là s'étaient apprivoisés même si la cohabitation n'était pas toujours facile. Pourtant, on sentait qu'Abel faisait tout son possible pour que la demoiselle s'épanouisse. Il tenait à elle, cela crevait les yeux. Lorsque son regard se posait sur cette enfant, il était chaleureux, bienveillant et protecteur. Comment cet homme pouvait-il être à ce point différent lorsqu'il se trouvait à la cour ? C'était comme s'il était doté de deux personnalités.

Abel coupait court aux confidences et demandait à voir ce fameux lion, demande reprise en chœur par des gamins curieux et impatients. Pandara se lançait alors dans un récit pour le moins palpitant qui captivait l'assistance juvénile. Le conseiller suivait avec une attention toute particulière ce qui se passait dans le dos des enfants et pensait qu'ils auraient une sacrée surprise. Il était ravi de constater des sourires sur les visages et les yeux pétillants de joie. Cette journée resterait à jamais graver dans leur mémoire et leur amenait du baume au cœur. C'est ainsi que le Sylphide rêvait de les voir chaque jour, mais hélas, très peu d'entre eux trouvaient des familles et parfois certains enfants étaient ramenés après quelques semaines. Au bien sûr, il faisait son possible pour qu'ils soient heureux ici au sein de l'orphelinat, mais cela ne remplaçait pas une famille aimante.
Concept pour le moins étrange pour un Sylphide de vouloir donner des familles à ces enfants quand on savait que leur race ne connaissait pas ce concept. Sans doute avait-il eu le temps d'observer et d'apprendre à ce propos.

Quoi qu'il en soit, il revenait bien vite à la petite démonstration de Pandora que  créait par le biais de la magie un lion de taille impressionnante. Certains enfants eurent un peu peur et la demoiselle Vanes s'empressait de les rassurer. À cet instant, le Conseiller remarquait un scintillement autour du cou de Pandora. Un bijou unique qu'il reconnut aussitôt. Ainsi donc, la Rose portait le présent qu'il lui avait offert pour son anniversaire.
Certains étaient presque déçus qu'il ne s'agisse pas d'un vrai lion et très vite, cette déception était transformée lorsque la demoiselle dotait l'animal de vie sous les yeux ébahis des enfants qui n'en revenaient pas. Très vite les petites bouilles accaparaient le lion allant même jusqu'à le chevaucher et à se laisser transporter en riant, tandis que le lion marchait tranquillement dans le jardin. Curieusement comme si un tour de magie en appelait un autre, les nuages se dissipaient laissant apparaître un rayon de soleil sur une Pandora rayonnante et amusée. Abel l'observait longuement et alors qu'elle lui posait une question, il sortait de sa contemplation.

"Je dois dire, que c'est une merveille. Merci pour eux, ils chériront les souvenirs de ce jour toute leur vie. C'est un bien beau cadeau que vous venez de leur faire." 

Soudain, un feulement sinistre se faisait entendre et Abel instinctivement se positionnait devant Pandora.

"Ne bougez pas. Je crains que mon compagnon à quatre pattes, n'apprécie pas votre petit tour. Il se sent menacer par votre créature qui a envahi son territoire. Dites à vos Lions de rester tranquilles." 

Le conseiller sifflait plusieurs fois, et tout à coup, un animal sortait des buissons situés le long du mur d'enceinte. Depuis combien de temps guettait-il dans l'ombre ?

"Reckless, tout va bien. Vient, mon beau. Vient ! "

Le puma observait les étrangers tour à tour, immobile. Puis, il avançait dans leur direction.

" Évitez tous gestes brusques lorsqu'il arrivera à notre hauteur. Ne le touchez pas avant que je vous le dise. Il serait capable de vous sauter à la gorge. Il n'est pas très sociable, un peu comme moi. "

La démarche légère, l'animal progressait vers son maître, laissant de belles empreintes sur le sol détrempé.

"Hé regardez ! C'est Reckless !"
" Il a l'air en colère !"
" Moi, je m'en approche pas !"

Abel se tournait vers les gamins qui avaient remarqué la présence de l'animal tandis que les autres continuaient à s'amuser avec le lion.

" Ne vous en faites pas. C'est le petit tour de Damoiselle Vanes qui l'a mis en rogne. Tout va rentrer dans l'ordre."

L'animal arrivait près de son maître et frottait sa tête contre lui tel un gros chat. Abel s' accroupissait, le gratifiant de caresses, posait son front contre celui du puma.

" Mon fidèle ami. Toujours à veiller dans l'ombre."

Le sylphide lui flattait le flanc tandis que le félin scrutait Pandora de son regard pénétrant. Il la reniflait longuement, comme pour savoir si ça se mangeait.

" Vous pouvez le caresser, si le cœur vous en dit. Cela n'est pas donné à tout le monde."


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MessageSujet: Re: Jeux d'enfants [Pv:Abel]   Jeux d'enfants [Pv:Abel] Icon_minitimeJeu 3 Fév - 21:24


Les enfants s'égaillaient autour de la statue mouvante, leurs rires emplissaient l'air d'une mélodie joyeuse et innocente. Pandora était ravie et son émotion gagna rapidement le coeur de son essence divine, le soleil perçait alors les nuages. C'est Sophie qui la première réagit, elle s'avançait d'un pas alors que derrière eux retentissait un lourd feulement. Les deux Lions ne semblèrent pas réagir, ils n'eurent pas besoin du signe de la jeune fille, se contentant de rester immobiles et détachés, au moins en apparence. Pandora était quant à elle bien désolée d'avoir apparemment provoqué cette réaction de la part de l'animal. Cela ne lui était jamais arrivé mais les animaux étaient peu tolérés au sein du palais ducal.

On lui avait bien raconté qu'à une époque, une véritable famille de lion parcourait librement le domaine ducal mais, on ne lui avait jamais vraiment expliqué pourquoi cette tradition s'était perdue. La Rose n'avait guère eut l'occasion de côtoyer des animaux et encore moins de s'en faire des amis, il ne lui avait jamais été offert de ce lier à un familier. Ses parents n'en possédaient pas et elle doutait que ses frères diffèrent mais, peut-être James ? Elle se trouvait donc bien démunie face au comportement du félin et totalement incapable d'anticiper ses réactions, elle obéissait bien sagement aux conseils du Conseiller royal. Elle ne se sentait pas en danger, il y avait là bien assez de protecteurs pour assurer sa sécurité mais elle était soucieuse de réparer le semblant de malentendu qu'elle avait créée avec sa statue.

Elle hésitait un instant lorsque Abel proposait de caresser l'animal, ne sachant en réalité trop comment s'y prendre. Fallait-il poser sa main sur la tête de l'animal ou au contraire tout à fait éviter de s'approcher trop de sa gueule ? Devait-elle imiter le geste de l'homme ou bien était-ce une sorte de caresse plus intime qui demandait donc que l'animal soit en confiance avec la personne ? La jeune femme aux cheveux roses s'accroupissait à son tour, avec toute l'élégance inconsciente d'une princesse, tournant ses prunelles parme sur le visage du sylphide.

- Pourriez-vous guider ma main ? dit-elle, esquissant le sourire innocent et humble de ceux qui savent admettre leurs lacunes.

La fourrure vint rapidement enfouir les doigts délicats de la jeune femme qui s'appliquait à apprendre. Elle se rappelait un bref instant sa rencontre avec Loup, un bien atypique yorka qui préférait garder sa forme animale et qui avait un croc contre toute l'humanité. La différence était pourtant significative car, jamais elle n'avait réussi à considérer Loup comme un animal, il en avait les traits mais son raisonnement était en réalité.. très humain. C'était différent avec le félin, à moins que le dénommé Reckless ne se mette à parler soudainement, il serait son premier contact direct avec un animal depuis sa dernière montée à cheval et cela aussi, datait.

Elle finit par se redresser, ne souhaitant pas importuner le félin davantage et ne sachant trop si elle devait présenter ses excuses, que cela soit à l'animal ou à son maître, pour ce désagrément bien malencontreux. La pensée s'étiola alors qu'une chape de plomb s’abattait sur elle, une fatigue intense qui la frappa si soudainement qu'elle chancelait un instant. Sophie se porta immédiatement à son côté, glissant à elle comme si elle n'avait jamais été à plus d'un pas.

- Mademoiselle, il vous faut contenir votre essence.

Pandora clignait lentement de paupière, relevant ses prunelles sur les yeux d'un bleu vif de la jeune Lion, elle comprit alors que depuis un moment déjà, avant que le pumas n'apparaisse, son corps laissait échapper une grande quantité d'essence divine. Elle peinait encore à tout à fait saisir la nature et l'intensité de ce nouveau don qu'elle sentait grandir en elle mais, il était pour l'heure très difficilement contrôlable. Acquiesçant elle se ressaisit, maîtrisant le flux de magie qui quittait son corps et reprenant tout à fait contenance, se tournait vers son hôte.

- Pardonnez cet instant de faiblesse et le bien malheureux désagrément que j'ai pu causer à votre compagnon félin. Puis-je faire quoi que ce soit pour réparer ce malentendu ?

Le lion de terre ne se préoccupait pour l'instant pas le moins du monde du félin bien réel, continuant de jouer les carrousels pour les enfants. D'un mot de sa maîtresse pourtant, il serait là, obéissant au moindre ordre, disparaissant si cela lui était intimé.


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MessageSujet: Re: Jeux d'enfants [Pv:Abel]   Jeux d'enfants [Pv:Abel] Icon_minitimeDim 13 Fév - 13:51

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Cladil 1306


Abel accroupit près de son fauve, le caressait. Lorsqu'il invitait Pandora à faire de même, elle hésitait, semblant ne pas savoir si c'était une bonne chose. Craignait-elle la réaction de l'animal ? À moins qu’elle n'ait jamais eu l'occasion d'approcher un familier d'aussi prêt ? Il est vrai qu'avoir un tel félin pour compagnon n'était pas chose habituelle, vu que l'animal est de nature solitaire. Allez donc savoir pourquoi il s'était lié à Abel ? En ce sens, le Roi et le Conseiller se ressemblaient pour avoir tous deux des compagnons hors du commun.

Les yeux gris d'Abel croisaient ceux de la demoiselle, alors qu'elle s'accroupissait à son tour et demandait à ce que sa main soit guidée. Avait-elle peur de connaître un impair et que le félin ne se rebiffe ?
Abel saisissait délicatement la dextre de Pandora, mêlant ses doigts aux siens et l'amenait à enfouir sa main dans la fourrure de Reckless. Ses poils étaient longs, signe évident que l'animal venait des montagnes. S'il avait vécu dans un climat plus aride, son pelage aurait été dur et rude, mais ce n'était pas le cas. Le Sylphide se trouvait proche de Pandora, peut-être même un peu trop au goût des Lions. Il soufflait doucement, son souffle chaud s'égarant dans le cou de la jeune femme.

 "N'avez-vous jamais ressenti pareille sensation ? Sentez-vous sous vos doigts son pelage doux, sa silhouette fine et musclée ? Cette puissance et cette force tranquille. Cela ne vous donne-t-il pas envie d'en côtoyer un plus souvent ?"

Était-ce une invitation de la part du Conseiller ou bien une question anodine ? Alors qu'ils se tenaient si près l'un de l'autre Abel pouvait sentir l'essence divine qui émanait de Pandora comme un peu plus tôt lorsqu'elle avait soigné sa blessure. Cependant, cette fois, elle semblait ne pas pouvoir la contenir. Après quelques minutes à caresser le félin, elle se redressait et chancelait. Aussitôt la garde Sophie intervenait, signifiant à sa jeune maîtresse de contenir son essence.
Pandora ne paraissait pas au mieux et Abel se redressait à son tour alors que la demoiselle s'excusait du désagrément qu'elle avait pu causer. Demandant comment réparer son erreur.
Abel sans s'embarrasser du protocole ou des Lions en faction la soulevait de terre. Avant même Pandora ne comprenne ce qui se passait, il se dirigeait vers la bâtisse, l'emportant dans ses bras.

" Nous verrons cela plus tard, très chère. Vous n'avez que trop usé de votre pouvoir et votre corps vous rappelle à l'ordre. Il vous faut du repos. Et pas de protestation jeune fille, cela n'est pas négociable."

La voix semblait autoritaire, signe évident que le Sylphide ne souffrirait d'aucun refus. Ambre suivait la scène de loin et eut un sourire en coin. Une fois entrée dans la maison, Abel montait l'escalier, traversait un long couloir et ouvrait une porte qui donnait sur un petit boudoir. Il déposait Pandora sur une méridienne et arrangeait les coussins. Il jetait des bûches dans l'âtre, ravivait les braises, revenait vers la jeune Vanes et lui tendait un plaid de fourrure.

"Reposez-vous. Je vais vous faire porter une décoction qui aura pour effet de vous requinquer. Je viendrai vous chercher pour le dîner, à moins que vous ne préfériez que je vous tienne compagnie jusque-là ?"

Debout, devant à la porte, les deux gardes venaient de les rejoindre et le moins que l'on puisse dire, c'est que Sophie ne regardait pas le Conseiller d'un bon œil. Certes, il avait fait fi du protocole et puis quoi ? Aurait-il dû laisser défaillir la jeune Vanes sans réagir ? C'était bien mal le connaitre.


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MessageSujet: Re: Jeux d'enfants [Pv:Abel]   Jeux d'enfants [Pv:Abel] Icon_minitimeLun 14 Fév - 21:33


Le pelage épais glisse entre les doigts de la jeune femme et du conseiller royal, l'animal ne se soucie guère du rang social de son maître ni de la proximité qu'il devrait proscrire avec celle qui lui confie sa main. Il semblerait que d'une façon ou d'une autre, le maître en question n'est que faire des règles et que, pour une raison ou une autre, la rose ne s'en préoccupe pas davantage. Il demandait si elle ne voudrait pas côtoyer un animal plus souvent et la jeune Vanes lui répond dans un sourire.

- Ne suis-je pas déjà entourée de redoutables félins ?

Des Lions dont elle ne chercherait certainement pas à toucher ni le pelage, ni les muscles et qui devait lui tenir une compagnie plus utile et protectrice que celle de n'importe quel animal compagnon. Les Vanes n'ont nul besoin de s'encombrer d'une ménagerie, même enfant, Pandora n'avait jamais eu d'animal de compagnie et s'en était finalement passé, se détachant peu à peu de l'indicible désir d'avoir un compagnon à quatre pattes.

Lorsqu'elle se relevait, chancelante un court instant, elle proposait de se faire pardonner de la manière qui semblerait la plus correcte au maître du félin dérangé par la présence de la statue vivante. Elle s'attendait à ce que le conseiller lui suggère de suspendre les allers et venues du faux lion ou bien qu'il l'informe d'un met particulier qui pourrait faire plaisir à son animal, elle n'aurait pas pu prédire que le sylphide tende si vivement ses bras vers elle pour s'emparer de sa frêle silhouette comme le vent emporte un pétale dans l'alizé.

Surprise et totalement décontenancée par l'attitude du conseiller royal, Pandora se trouvait bien dépourvue de répartie alors qu'ils passaient le pas de la porte comme un couple tout juste marié. Ses pommettes s'empourpraient alors qu'elle peinait à rassembler les mots. Elle n'osait plus bouger, ne sachant guère où elle pourrait bien poser ses mains ou ses bras si elle devait se mouvoir. C'est bien impuissante et déstabilisée qu'elle abandonna l'idée de se rebeller. Elle jetait un regard furtif au visage du sylphide alors qu'ils montaient les escaliers, détournant rapidement les yeux, confuse.

- Je peux marcher..

Sa voix était si basse qu'elle même eut du mal à savoir si elle avait bien dit ces mots à voix haute. Il était évident que l'attitude du conseiller la troublait, nul autre n'aurait osé agir ainsi envers elle en connaissant son statut et d'ailleurs, elle ne se rappelait pas la dernière fois que quelqu'un avait eu à la porter. Enfant sans doute, un serviteur avait du la porter jusqu'à son lit un peu de la même manière que Abel la portait à présent. Pourtant, aussi troublée puisse-t-elle être, Pandora ne s'imaginait pas un instant que le conseiller agisse avec elle autrement qu'il aurait agit avec n'importe quelle autre demoiselle qu'il aurait pensé en détresse.

Déposée sur une confortable méridienne, la jeune femme commençait enfin à quitter les couleurs carminées qui parsemaient ses joues. Elle osait à nouveau regarder l'homme qui se préoccupait de sa santé, se rendant compte qu'il la traitait en réalité moins comme une femme que comme une enfant. Ne l'avait-il pas appeler "jeune fille" ? Toutes ses intentions ressemblaient à celles d'un père ou d'un grand frère, en tout cas, tels que les contes le racontaient. Pandora doutait que son frère ait jamais été aussi attentionné envers elle et son père.. ne l'avait pas porté ainsi depuis ses trois ou quatre ans. La jeune femme se redressait doucement, restant tout de même assise sur la méridienne, elle adressait un sourire plein de tendresse à Abel.

- Vous faites un père exemplaire.

La sincérité transperçait ses mots, la demoiselle n'était pas de nature aussi directe que le sulfureux conseiller royal mais, elle aussi, avec un certain don pour l'honnêteté. Elle rassemblait ses jambes sur le côté dans une position plus confortable alors qu'une question étonnamment directe passait le seuil de ses lèvres.

- Quel âge avez-vous, monsieur Thorn ?

Comme si elle semblait se rendre compte que ce n'était peut-être pas la question à poser, comme si elle venait d'interroger une vieille dame sur son âge.. Elle poursuivit rapidement.

- Nous devons tous n'être que des enfants à vos yeux.

Elle souriait plus tranquillement comme si elle avait enfin comprit que sous ses traits de Dom Juan le sylphide n'était en réalité pas intéressé et que ses gestes n'étaient que ceux d'un gentleman plié à l'exercice depuis des siècles. Elle faisait signe aux Lions de quitter le pas de la porte et ils s'exécutaient sans une hésitation.

- Si vous n'êtes pas appelé ailleurs, tenons-nous mutuellement compagnie. Je ne veux cependant pas vous priver de vos joyeux et nombreux bambins, aussi ne vous en faites pas pour moi si vous souhaitez les rejoindre.



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MessageSujet: Re: Jeux d'enfants [Pv:Abel]   Jeux d'enfants [Pv:Abel] Icon_minitimeMar 15 Fév - 20:44

Jeux d'enfants




Cladil 1306

C'est par pure formalité et courtoisie qu'Abel avait demandé à Pandora si elle désirait de la compagnie. En effet, il aurait été mal venu de laisser seule la dernière des Vanes après son léger malaise. Tout gentleman digne de ce nom aurait agi de la sorte, n'est-ce pas ?
Il n'avait pas échappé au Sylphide, la gêne qu'il avait suscitée chez Pandora. Ne l'avait-il pas entendu vaguement murmurer quelques mots ? Mots qu'il n'avait pas compris ou volontairement ignoré afin de mener la belle en un lieu de repos. Il se trouvait devant l'âtre lorsqu'elle lui signifiait qu'il faisait un père exemplaire. Cela le coupait dans son élan et un léger rire lui échappait.

" Je crains que vous ne vous trompiez. J'essaie d'être un bon guide pour Ambre, rien de plus. Je n'ai pas la fibre paternelle et je ne l'aurai jamais, cela n'est pas inscrit dans mes gènes. Cependant j'apprécie votre compliment à sa juste valeur. Il est flatteur pour le Sylphide que je suis de se voir ainsi perçu."
 
Pandora était sincère, cela était perceptible dans sa voix, mais Abel n'en était pas moins étonné d'avoir entendu de telles paroles. Qui aurait cru qu'un jour une délicate jeune femme le verrait ainsi ? Certainement pas lui. Était-ce à cause du geste qu'il venait d'avoir ou de l'attention qu'il portait aux enfants de l'orphelinat  ?

Il s'avançait lorsqu'une question fusait dans la foulée, suivit qu'une affirmation. Le conseiller la scrutait longuement avant de se pencher sur elle et de lui répondre.

" Vous voici subitement bien curieuse Damoiselle Vanes et appelez-moi Abel. Après tout nous ne sommes plus des étrangers l'un pour l'autre."

Un regard en direction des Lions que Pandora congédiait d'un geste. Un mince sourire étirait la commissure des lèvres du Sylphide alors qu'il venait fermer la porte afin de rester seule en compagnie de la demoiselle.
Il demeurait dos à la porte un instant et revenait près de la Rose, s’asseyant à son côté. Son regard gris acier venant chercher volontairement celui de Pandora.

"Je suis d'un autre temps, d'une autre ère. Si je vous disais que j'ai connu Amaryl alors qu'elle n'était pas encore frappée par les maladies. Que j'ai assisté à la chute des rois d'Espéria et vu la cité d'Elusia être lentement abandonnée pour être finalement laissée à la nature, me croiriez-vous ?

Il laissait sa question en suspens quelques secondes avant de poursuivre.

"J'ai vu le jour dans le monde qui est le vôtre aux alentours de l'an 900. Ce qui fait que je dois avoir environ 400 ans à quelques années près. J'avoue avoir arrêté de compter il y a bien longtemps.
Comme vous le savez sûrement, les ans n'ont pas de prise sur moi, alors que les affres du temps font leur œuvre sur les mortels que vous êtes. Quand vous arborez vos premiers cheveux blancs et vos premières rides, j'aurai toujours la même apparence.
Les années ne sont qu'un grain de sable dans le grand sablier du temps pour nous autres Sylphides. Nous apparaissons et poursuivons notre route jusqu'à que las de notre existence, nous décidions de ne pas nous réincarner dans une nouvelle enveloppe. Ainsi est notre existence, solitaire la plupart du temps. Pourtant, certains s'emploient à côtoyer d'autres peuples et à occuper le temps qui est le leur. J'ai vécu plus de vies que vous n'en vivrez jamais. Cela est-il enviable pour autant ?"


Un soupir alors qu'il se lèvait et se dirigeait vers la fenêtre, son regard se perdant sur le jardin où les enfants s'amusaient .

" Assez parlé de moi. Dites-moi plutôt ce qui vous amène à la capitale ? Et ne me dites pas que c'est uniquement pour honorer mon invitation ou pour ma charmante compagnie ? "

Voici que tout à coup, le côté séducteur du Sylphide refaisait surface.

" Je vous inviterai bien à venir passer une soirée dans mon établissement, mais je doute que vous acceptiez. Pourtant, de nombreuses Dames de la haute société s'y pressent afin de passer un moment aux tables de jeux ou dans le salon de ces dames. C'est un établissement très respectable. Notre renommée s'est étendue sur tout Isthéria."

On sentait à quel point le Sylphide était fier d'avoir fait de cet endroit, un lieu prisé et apprécié.


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Dernière édition par Abel Thorn le Jeu 24 Fév - 9:06, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Jeux d'enfants [Pv:Abel]   Jeux d'enfants [Pv:Abel] Icon_minitimeMar 22 Fév - 16:16


Petit à petit, avec douceur et lenteur, la coquille de métal qui entourait le conseiller royal semblait bien vouloir se craqueler. Un rire échappé, des mots plus modestes et une stature qui perdait de sa froideur habituelle pour laisser entre apercevoir un être plus sensible. Il répliquait pourtant qu'elle se trompait, invoquant sa nature comme un contre-argument imparable qui laissait sur les lèvres rosées de la petite princesse de Vanes un sourire inébranlable.

- Sommes-nous seulement ce que notre nature fait de nous ? Vous n'avez guère besoin de partager son sang ou ses gènes pour être un bon père.. ou un bon guide, si vous préférez ce terme.

Son sourire s'étend alors qu'elle détourne légèrement le regard pour ne pas se montrer insistante mais, qu'importe le terme, les mots qui couvrent une même vérité, qu'était un bon père s'il n'était pas un bon guide ? Pandora glissait distraitement ses doigts de marbre sur la fourrure que le conseiller lui avait confié avant que Abel ne se penche vers elle. Si ses pommettes rosissaient d'être, en effet, bien curieuse, elle soutenait son regard. Elle l'observait se diriger vers la porte pour la fermer, restant un instant là, dos à la porte, pensait-il à sa réponse ? Ou à une manière d'éviter la question ? La scène ressemblait un peu trop à ses romans à l'eau de rose pour que Pandora esquive quelques pensées parasites. L'homme était beau, charismatique et bien plus attirant ainsi, à venir s'installer à son côté pour s'ouvrir, même si ce n'était que sur une infime partie de sa vie. Le coeur de guimauve de la jeune femme frémissait mais c'est avec un tout autre intérêt qu'elle buvait ses paroles.

Dès l'évocation d'une Amaryl encore rayonnante son dos se redressait et un éclat flamboyant venait embrasser ses prunelles roses. Pandora imaginait déjà, la capitale éridanienne en proie au chaos alors que les anciens rois s'effondraient, la magnifique cité des yorkas dans toute sa gloire lentement délaissée alors que sa population était la proie des vendeurs d'esclaves. Elle le voyait dans les yeux gris du sylphide, une connaissance du monde tel qu'elle ne le verrait jamais. Comme elle aurait aimé pouvoir se faire une place derrière ces prunelles d'acier et voir par ces yeux, toutes les merveilles de ce monde oublié. Des beautés perdues et des combats menés dans l'ignorance de l'Histoire, des pages manuscrites qui se perdraient à jamais dans les limbes d'un être destiné à se lasser de la vie.. N'était-ce pas la plus triste de toutes les fins ? Les mortels fuyaient la mort dans une course poursuite qu'ils savaient pourtant perdue d'avance mais, dans leur effort pour aller de l'avant, ils donnaient naissance à une flamme à nulle autre pareil. Les sylphides naissaient sans doute avec une flamme similaire mais elle finissait étouffée sous le poids des siècles.

Une vie éternelle de solitude sans autre finalité que la lassitude, cela fendait le coeur de la bien mortelle flamme qui écoutait avec attention. Elle si fragile, si proche d'être soufflée par le moindre coup du sort, sentait ses doigts fourmiller alors que son poignet se levait inconsciemment. Sa main s'était élevée discrètement mais les doigts de porcelaine ne sentiraient que le froissement du tissu de la manche d'une chemise alors que l'homme se levait. Abel se dirigeait vers la fenêtre et Pandora ramenait sa main égarée pour passer une mèche rose derrière son oreille. Elle n'était pas tout à fait sûre de la direction qu'aurait pris son geste s'il n'avait pas été avorté. Afin de ne pas paraître inutilement troublée, elle préféra ne pas s’appesantir sur la question et sourire à la tentative de changement de sujet du conseiller royal.

- Comment pourrais-je trouver meilleure raison ?

L'ingénue laissait courir le mystère sur ce qu'elle entendait par meilleure raison, s'il s'agissait d'honorer sa promesse ou de profiter de la charmante compagnie du sylphide. Elle souriait avec amusement, n'était-ce pas de bonne guerre ?

Pandora reprenait un peu de sérieux lorsque l'homme évoquait son établissement, il semblait si fier que la jeune femme se demanda si ce n'était pas ainsi que les sylphides tentaient de maintenir éveiller leur flamme, en créant des choses qui pourraient leur survivre. Elle mesurait donc ses mots avant de répondre, ne cherchant pas pour autant à détourner la vérité.

- Je ne doute pas un instant de la respectabilité de votre établissement, ni de son attractivité. Il est vrai pourtant que je refuserai. Les jeux d'argent et les plaisirs.. superficiels, ne sont pas bien vus par la noblesse vanésienne, d'autant plus concernant la gente féminine.

La jeune femme était honnête, elle ne pouvait se permettre d'apparaitre dans l'établissement du conseiller royal.. Pas en tant que Pandora Vanes en tout cas. Ses prunelles s'égarèrent un bref instant alors qu'elle envisageait un instant la possibilité de s'y rendre sous les traits d'une inconnue aux cheveux noirs.. Son imagination se heurta cependant à un mur d'acier, elle pouvait tromper les innocents habitants de la capitale mais, elle doutait fortement d'échapper au regard observateur d'Abel. Du conseiller royal ou d'autres membres de la cour éridanienne d'ailleurs, la renommée de l'établissement en faisait en réalité un nid de vipères pour la jeune Vanes.

- Vous dites avoir assisté à la chute des anciens rois, en avez-vous fréquenté ?

Pandora repliait soigneusement le plaid en fourrure avant de se lever, faisant le tour de la méridienne pour se rapprocher du sylphide. Elle s'appuyait légèrement contre le dossier, posant ses mains de part et d'autre dans une posture assis-debout moins protocolaire. Elle semblait encore hésiter un instant comme si elle se lançait dans une confidence avant que ses lèvres ne finissent pas céder.

- Que pensez-vous de notre roi actuel, sa majesté Thimothée Mannus ?

Qu'y avait-il de plus banal que de demander à un conseiller royal ce qu'il pensait de son employeur ? Banale et sans intérêt la plus part du temps, un conseiller ne se risquant que rarement à dire le moindre mal de sa majesté, la question avait un autre goût sur les lèvres de la jeune Vanes et surtout, posée à un conseiller royal aussi atypique que l'était Abel.


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MessageSujet: Re: Jeux d'enfants [Pv:Abel]   Jeux d'enfants [Pv:Abel] Icon_minitimeJeu 24 Fév - 9:05

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Cladil 1306


Pandora était de nature confiante, un peu trop même et cela transparaissait dans ses propos. Elle avait foi en la nature humaine. Cependant, elle ne connaissait rien de la nature profonde des Sylphides, ni de la façon dont ils appréhendaient le monde ou les personnes qui les entouraient. Aussi lorsqu'elle lui signifiait qu'il n'avait pas besoin de partager le même sang pour être un bon père cela le fit sourire de nouveau.

"Un guide ou un père cela ne change en rien ce que je suis. J'ai agi par amitié, me refusant de voir Ambre livrée à elle-même. Peut-être n'ai-je pas fait le bon choix. Elle aurait pu être adoptée une famille Sindarin et s'épanouir auprès d'eux. Au lieu de cela, elle est déjà cataloguée comme étant la protégée du Conseiller Royal et des rumeurs courts déjà à notre propos. Des rumeurs calomnieuses que j'ai dû faire taire en étant des plus fermes avec la personne qui les lancées. La cour est un ni de vipères et les siècles passant rien ne change. Pourtant, on pourrait croire qu'avec les années cela évoluerait, mais non. Enfin, c'est ainsi..." 

Un silence avant qu'il ne poursuive.

"Vous êtes encore bien jeune et naïve par certains côtés, mais vous faites preuve d'une grande maturité malgré tout. Je parie qu'adolescente, vous dévoriez des histoires à l'eau de rose et que vous êtes fleur bleue. Est-ce que je me trompe ?"  

Il la fixait longuement, attendant une réponse.

"Vous êtes née noble, mais cela ne vous empêche pas d'avoir de la compassion, de vous soucier du bien-être du peuple. Certes, vous n'irez jamais à l'encontre de votre éducation, mais je soupçonne en vous un côté rebelle. Je pense même que vous avez dû faire le mur plus d'une fois afin de sortir en cachette de votre demeure."

Abel était conscient qu'il avait éveillé chez la demoiselle l'envie de lui poser maintes questions à propos de ce qu'il avait pu vivre tout au long de ces années passées. Pourtant, elle se retenait de l'interroger. Après tout, une demoiselle éduquée comme il se devait se montrer discrète. L'étiquette toujours et encore… Quel fardeau parfois.Lorsqu'elle évoquait le fait qu'il n'y avait pas meilleure raison pour justifier sa présence en ce lieu, le Sylphide affichait un petit sourire en coin fort charmant.

"Vous êtes tout aussi habile que moi pour jouer avec les mots, très chère. Tout homme serait flatté de recevoir un tel aveu de votre part. Et ce sourire sur vos lèvres ne laisse penser que vous en être parfaitement consciente. Si je peux permettre, à jouer de la sorte, prenez garde à ne pas vous brûler les ailes. Tous n'ont pas la même retenue et éducation que moi."

Ce n'était qu'un conseil donné amicalement et non une remarque désobligeante. Pandora poursuivait sur la respectabilité de la maison de jeux d'Abel et avouait sans mal qu'effectivement elle refuserait une telle invitation. Pourtant, Abel sentait qu'elle mourrait d'envie de venir découvrir cet endroit.

"Je comprends fort bien et je n'en prends pas ombrage, rassurez-vous. Si vous  veniez à changer d'avis, faite le moi savoir et je vous ferai visiter les lieux en privé en tout bien tout honneur, il va de soi. Je suis certain qu'Ambre aimerait pouvoir parler mode avec vous. Vous avez presque le même âge après tout."

Il délaissait la fenêtre et se retrouvait presque face à face avec Pandora qui avait quitté la méridienne pour se rapprocher de lui.

" M'interroger sur Tim, quelle vilaine petite curieuse. Beaucoup ne vous répondrait pas."  

Il la gratifiait d'un regard amusé.

"J'ai fréquenté la cour d'Hespéria alors que j'étais encore un Eclaris. C'est ma connaissance de la magie et mes recherches sur l'essence divine qui m'en a ouvert les portes. Je me suis créé une place en ce monde qui n'appartenait pas au mien, au fil des siècles. Pourtant, je n'aimais guère les mondanités, plus attiré par les connaissances qu'aux ronds de jambes et aux courbettes. Avec le temps, on s'habitue à tout ...
J'ai effectivement côtoyé plusieurs souverains, de plus ou moins loin. Celui que je connaissais le plus était le père de Thimothée. Je l'ai vu œuvrer et diriger son royaume d'une main de fer.  C'était un homme dur et odieux et il le fut tout autant avec son fils.

Peu de personne sont sans doute au courant, mais notre souverain actuel a été contraint à un mariage sans amour. Jadis, il aimait une femme passionnément. Une femme qui lui a été enlevé par son propre père. La suite, vous la connaissez , un mariage, puis le décès de son épouse et de son enfant. Dès lors Timothée a sombré et a vu de nombreuses portes lui être fermées et des amis qu'ils pensaient sincères lui tourner le dos. Il a basculé littéralement et a trouvé refuge dans mon établissement.  J'ai alors fait sa connaissance. 
Au fil de ses visites, nous avons sympathisé. Suite à cela, il est venu me voir régulièrement, trouvant une oreille attentive et de bons conseils. Il a remonté la pente et s'est pris en mains pour devenir ce qu'il est aujourd'hui. Un homme juste, à mille lieux de son père. J'ai vu l'adolescent qu'il était, devenir homme puis souverain.

C'est un être bienveillant à bien des égards, qui s'est entouré de personne fiable, en qui il peut avoir confiance. Je le qualifierai d'intègre, même si nos avis diverges parfois. Il est tout aussi tête de mule que je le suis. Je ne compte même plus le nombre de fois où nous avons eu des prises de becs, même en plein conseil."


Un léger sourire à cette évocation.

"Il a donné un bon coup de balai parmi ceux, qui œuvreraient son le joug de son père et ce n'est pas plus mal. Il pourrait agir avec brutalité, ignorer les arguments qui lui sont présentés pour imposer de force ses décisions, mais il ne le fait pas. C'est un bon roi, à l'écoute de tous. Il fait de son mieux, même si les décisions qu'il a prises n'ont pas toujours été acceptées de bon cœur par la haute noblesse. Il n'est pas aisé de faire de ce trône laissé en héritage, le sien. Compliquer de gagner la grâce puis la confiance de ses sujets."

On sentait que le Sylphide appréciait Thimothée.

"J'avoue avoir été surpris lorsqu'il n'a demandé de devenir un de ces conseillers, plus encore le sien . Moi, le Sylphide, n'ayant nul titre de noblesse, ni terre. Bien des dents ont grincé à l'époque. Aujourd'hui encore, on me prend pour un arriviste vivant au crochet de la couronne. C'est loin d'être le cas.
Je conseille sa Majesté au mieux, dans la mesure de mes moyens et de mon point de vue. C'est sans doute mon franc parlé et le fait que je n’acquiesce pas à tout, qui lui a dicté ce choix. Un choix qu'on lui reproche.
Beaucoup de nobles souhaiteraient que je sois destitué afin que cette place revienne à une personne de haute noblesse. Tant que Thimothée n'en décidera pas autrement, je resterai son conseiller. Il a tout mon soutien, même si nous ne sommes occasionnellement en désaccord. Comme tout un chacun, il a ses qualités et ses défauts, mais avec du temps et de la patience, j'aime à penser qu'il deviendra un des meilleurs rois que j'aurai connus."


Il avançait d'un pas et se penchait au dessus d'elle.

" Cela répondit-il à votre curiosité très chère ? A moins que vous ne désiriez autre chose ? "

Il se tenait si près, qu'elle pouvait sentir le parfum qui émanait de lui. Envoutant et puissant, à l'image de cet homme que beaucoup craignait.

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MessageSujet: Re: Jeux d'enfants [Pv:Abel]   Jeux d'enfants [Pv:Abel] Icon_minitimeVen 25 Fév - 12:23


Abel était de nature opiniâtre, un peu trop même. Il réfutait être autre chose que sa nature avant d'affirmer avoir fait un choix par amitié, un choix qui avait pu attirer des ennuis à sa protégée. La culpabilité qu'il exprimait à demi-mots était pour Pandora un argument de plus à ses précédents propos mais ses lèvres restèrent soigneusement scellées. Elle n'était qu'une invitée ici et elle ne se jetterait pas à l'assaut de l'obstination du sylphide, d'une part parce que ce ne serait pas courtois et d'autre part parce qu'elle ne se permettrait pas de penser connaître le sylphide d'après ses quelques rencontres et ce qu'on lui avait rapporté. Elle acquiesçait vaguement à l'évocation de la cour éridanienne, elle ne l'aurait pas ouvertement appelé un nid de vipères mais elle comprenait le sentiment du conseiller royal.

Puis, après un silence, Abel reprit en s'essayant à peindre le portrait de la jeune femme. Il la décrivait avec une assurance qui tendait insidieusement à la condescendance, il la jugeait à l'envolée, jeune, naïve mais mature, amatrice d'histoires romantiques et fleur bleue. Le visage de Pandora restait égal, un masque de porcelaine si finement ouvragé qu'il reprenait là sa place avec une aisance alarmante. Pensait-il avoir un esprit d'analyse fin et perspicace ? Ce portrait avait été dressé par des dizaines, non des centaines d'hommes avant lui. Elle ne répondit pas à sa question. Comme beaucoup d'autres avant lui, il n'attendait pas vraiment de réponse et n'entendrait ni l'affirmative ni la négative, il se contenterait de se dire qu'il avait vu juste quelque soit la réponse de la concernée. Toute sa vie Pandora avait rencontré des nobles qui la regardaient ainsi, avec cette fameuse expertise d'êtres supérieurs.

La jeune femme laissait le sylphide poursuivre son monologue, sans laisser rien transparaitre de ce qu'elle pouvait penser. Elle n'était qu'une sage petite princesse à l'écoute des grands. Pas la moindre surprise à ce qu'il évoque ses probables fugues, pourtant ne venait-il pas de dire qu'elle n'irait jamais à l'encontre de son éducation ? La prenait-il pour une héroïne de ces fameux romans à l'eau de rose ? Lui aussi, avait du trop en lire. Et pourtant, avait-il tort ? Elle avait effectivement fait le mur, elle était effectivement noble de naissance, jeune par l'âge, naïve puisque humaniste et mature comme elle le devait, sa rébellion était peinte en rose sur son front. Mais est-ce que cela ne correspondait pas à la presque totalité des jeunes filles de bonnes familles de ce monde ? N'était-elle alors qu'une caricature d'elle-même ?

Statue de marbre et de sophistication la demoiselle se tenait toujours là mais son esprit était meurtris. Lorsqu'il enchaina pour la complimenter sur sa verve, il y ajouta un conseil et un avertissement sur sa façon de s'exprimer et sur le manque de retenue d'autres hommes que lui. Pour qui la prenait-il ? Elle n'avait répondu ainsi que parce qu'il s'était montré lui-même friand de ce genre de répartie. Elle pensait alors lui montrer qu'il n'était pas le seul à pouvoir se jouer des mots, sans que cela n'ait jamais rien eu de graveleux. Elle l'avait cru assez subtil pour comprendre. Pensait-il vraiment qu'elle était incapable d'adapter son niveau de langage à la personne en face d'elle ?

Pourtant, elle restait silencieuse, gardant pour elle ses remarques et ses pensées, comme elle l'avait fait de si nombreuses fois avant. Son visage pâle ne se froissa pas d'un cil même lorsque l'homme osait l'appeler "vilaine petite curieuse". Elle se rappelait simplement l'homme qu'elle avait rencontré lors du bal, il l'avait alors nommée "bonne fifille à son papa".

Heureusement, l'histoire du roi était plus intéressante. Pandora n'ignorait pas grand chose des détails du passé du roi, les secrets d’État ne le sont jamais longtemps à la cour éridanienne. Abel peignait un portrait avantageux de son suzerain mais semblait honnête, sans doute appréciait-il l'homme qu'il avait vu grandir. Il l'appelait par son seul prénom et l'amitié qui était du dire de tous à l'origine de sa nomination en tant que conseiller ne semblait donc pas n'être qu'une rumeur. Abel invoquait cependant d'autres arguments pour justifier ce choix, ce qui était bien normal et ce qui pouvait se tenir aussi. C'était d'ailleurs préférable, une nomination sur la seule base d'une amitié était effectivement questionnable et Pandora était soulagée d'entendre qu'il y avait peut-être une autre explication.

Lorsque finalement, le sylphide se rapprochait d'elle, la dominant sans mal par la taille et la carrure, la petite rose resta une longue seconde à le regarder sans émotion avant que sa main ne se lève pour se poser sur le torse du sylphide. Elle-même se redressait et appuyant fermement sur le buste de l'homme, le repoussait.

- En effet, je désire que vous cessiez de me nommer avec tant de familiarité. Vous qui vous pensez habile avec les mots, vous ne l'êtes pas. Traitez-moi avec respect si vous souhaitez que je continue à faire de même.

La jeune femme rayonnait d'une assurance sans faille, sa main se détachait du torse de l'homme et ses prunelles roses ne trahissaient ni colère ni trouble d'aucune sorte, seulement une inébranlable détermination. Ce n'était pas le premier homme qu'elle repoussait et pas le dernier avec lequel elle devrait remettre les pendules à l'heure. La rose était lionne et si elle ressemblait encore à un chaton, c'était lourdement se tromper que de croire qu'elle était sans défense. La demoiselle ne semblait pas vexée, son visage était parfaitement neutre, sans doute aurait-elle fait une splendide sylphide. Elle poursuivait en se contentant de croire en l'intelligence de son interlocuteur pour qu'il prenne lui aussi au sérieux, le conseil qu'elle venait de lui donner.

- Pourquoi avoir accepté la proposition du roi ? Vous étiez éclaris et si je peux entendre que votre expertise sur la magie puisse attirer la curiosité de la cour, vous dites ne jamais avoir apprécié les jeux politiques alors pourquoi accepter d'entrer au service de sa majesté ?

Pandora était en effet curieuse, elle n'entendait que du dédain ou des reproches envers la cour provenir des lèvres du sylphide alors, pourquoi avait-il accepté cette place fortement exposée ? Pourquoi ne s'en détachait-il pas si cela ne lui attirait que des ennuis, à lui et à sa protégée ? La jeune femme n'avait certes pas passé beaucoup de temps au côté du conseiller mais il paraissait certain qu'il n'était pas homme à se laisser enchainer par une fonction.

- Les mentalités changent, lentement mais surement, même à la cour. Il n'y a pas si longtemps, la haute noblesse se serait soulevée en entendant que le roi élevait un homme n'ayant qu'un demi-lignage au statut de comte pourtant la nouvelle n'a que peu émue même les plus conservateurs.

Pandora savait bien de quoi elle parlait, le duché de Vanes était sans doute l'un des plus conservateurs en matière de traditions et d'étiquette.

-  Vous me penserez sans doute encore naïve mais, je crois sincèrement que le peuple éridanien est non seulement meilleur qu'il ne l'était hier mais qu'il est capable de grandes et belles choses.

N'avaient-ils pas abolis l'esclavage sur leurs terres ? Promus une ouverture des cultures jamais égalée par quelque pays que cela soit ? Les immortels pouvaient se penser supérieurs mais leurs pays étaient des reliques d'un autre temps, figées et inertes quand Eridania ne cessait de croître. Peut-être en allait-il de même de leur peuple.


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MessageSujet: Re: Jeux d'enfants [Pv:Abel]   Jeux d'enfants [Pv:Abel] Icon_minitimeDim 27 Fév - 17:33

Jeux d'enfants




Cladil 1306


Abel dominait Pandora de toute sa stature, n'ayant nullement l'intention de l'impressionner. D'ailleurs n'était-elle pas une lionne de Vanes. Aussi quand une main délicate se posait sur son torse le repoussant doucement, il n'y opposait aucune résistance. Le Sylphide reprenait son éternel froideur redevenant l'être que tous connaissait. Il esquissait un léger rictus aux paroles de la demoiselle.

 "Mes excuses Damoiselle Vanes de vous avoir froissée, car telle n'était pas mon intention."

Il faisait quelques pas, main derrière le dos, revenant près de la fenêtre. Son regard se perdant sur le jardin.

 "Je crains que vous n'ayez mal compris mes propos. Lorsque j'ai accepté la fonction qui est la mienne aujourd'hui, il y a des décennies que je n'étais plus un Eclari.  Quand j'appartenais à cette caste, j'ai vu passer de nombreux souverains, mais tout cela remonte à bien longtemps. Thimothée et son père n'avaient pas encore vu le jour.
La cour actuelle me connaît en tant que négociant en pierres de Sphène, mais mon passé n'est un secret pour personne. Quant à ce qui a fait que je n'ai pas décliné l'offre de notre roi, elle ne regarde que moi."


Voilà qui coupait court à toutes autres demandes de précisions que Pandora aurait pu vouloir. Il était clair qu'elle n'obtiendrait rien de plus.
Il l'écoutait argumenter comme si elle souhaitait de convaincre. Le convaincre de quoi ?
Tout ce qu'elle lui narrait, il le savait déjà. Certes des changements avaient eu lieu, mais combien d'années avaient-ils fallu pour en arriver là? Trop, pour si peu d'avancée. Le temps était une chose que Pandora et le Sylphide n'appréhenderait jamais de la même façon.

"J'en conviens. Il y a dix ans en arrière, un enfant illégitime de parent noble n'aurait jamais pu hériter du titre de son père. En ce sens les choses ont changé, il est vrai. Mais pour qu'un peuple soit capable de grande chose comme vous dites, il lui faut un grand souverain et j'aime à croire que Thimothée est de cette trempe. Et puis...

Des coups retentissaient à la porte et Abel s'interrompait. Le battant s'ouvrait sur Ambre.

 " Je vous prie de m'excuser, mais Dame Darrow m'envoie chercher Abel."

Elle lui adresse un regard.

"Merci Ambre. Il est vrai que je devais m'entretenir avec elle à propos des adoptions à venir. 

Les yeux du Sylphide glissaient sur Pandora. Nulle émotion ne transparaissait.

"Nous nous verrons au dîner. Je doute pouvoir me libérer avant."

Un salut courtois avant de quitter la pièce. Ambre l'arrêtait d'une légère pression sur l'avant-bras.

"Marcus te fait savoir que tout est rentré dans l'ordre à la maison."

Abel acquiesçait et poursuivait son chemin, prenant la direction du rez de chausser.  Ambre le regardait quelques secondes avant de revenir à Pandora.

"Vous sentez-vous mieux Damoiselle Vanes?"

Le jeune Sindatin restait sur près du seuil de la porte, ne sachant trop si elle devait entrer plus avant ou pas. Il était évident qu'elle ne désirait pas importuner la fille Vanes plus que nécessaire.


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MessageSujet: Re: Jeux d'enfants [Pv:Abel]   Jeux d'enfants [Pv:Abel] Icon_minitimeMar 26 Avr - 19:09


Le sylphide se refermait comme une huitre. À nouveau. Pandora n'était guère surprise, elle ne l'avait pas espéré mais c'était très certainement la réaction qu'il fallait attendre. Elle préférait encore sa froideur à sa condescendance. C'est sans essayé de le retenir que la jeune Vanes regarde le conseiller s'enfuir. Ils en avaient fini, sans doute. Avec bienveillance et égard, elle rassura la jeune sindarine, lui accorda quelques mots et un brin de discussion si elle se prêtait à l'exercice.

Pandora se rendit finalement dans le jardin pour passer un peu de temps avec les enfants avant le diner. Se pliant à la politesse qui lui était faite, elle partagea ce repas avec une joie simple, dénuée de reproche et d'attente. Elle conversa davantage avec Madame Hortense qui fut heureusement pour elles deux, d'une discussion fort intéressante sur la gestion des lieux. La jeune éclari réfléchissait encore à ce système qui pourrait permettre de réchauffer toutes les pièces d'une même demeure, Pandora n'était pas encore arrivé à une solution concrète mais les idées germaient dans son esprit.

Enfin, l'heure fut venue pour elle et les Lions qui l'accompagnaient de quitter le lieu et leurs hôtes.

- Je vous remercie pour votre invitation, Mademoiselle Ambre, Monsieur Thorn, nous avons passé un excellent moment. Madame Hortense, je vous souhaite de toujours garder votre formidable énergie. J'ai été ravie de faire la connaissance des enfants et je prierais les Dix pour qu'ils trouvent tous une famille aussi aimante et chaleureuse que celle qu'ils ont trouvé ici, grâce à vous et à la bénédiction de notre Roi.

La demoiselle s'inclinait poliment et s'en allait par les rues de la capitale rejoindre l'une des demeures secondaires des Vanes. D'autres missions et d'autres rencontres l'attendaient ici.



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