Le Roi & la Sindarine

News & Infos

C'est ici que vous trouverez les dernières infos du moment, les utiles et moins utiles.

Temps actuel

Effectifs

• Eryllis: 3
• Ladrinis: 9
• Eclaris: 5
• Prêtresses: 5
• Cavaliers de S.: 5
• Nérozias: 6
• Gélovigiens: 3
• Ascans: 0
• Marins de N.: 4
• Civils: 15

Lien recherché

- Walter cherche de Preux chevaliers.
_ Raël veut des clients.
_ Deirdre a besoin d'employé!

Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

Code par MV/Shoki - Never Utopia



 
AccueilAccueil  FAQFAQ  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  


Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

Partagez
 

 Le Roi & la Sindarine

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
:: Héritière de Ténéis ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Phyrra
:: Héritière de Ténéis ::
Phyrra

MessageSujet: Le Roi & la Sindarine   Le Roi & la Sindarine Icon_minitimeDim 2 Jan - 0:29

Le roi & la Sindarine
Le 1er jour de Cobel 1306
La capitale eridanienne vibrait en ce jour ordinaire. Partout, les gens s’affairaient dans les rues, reflet multicolore des multiples cultures qui s’entrechoquait autour de la prêtresse. Ici, dans ce pays enclavé par tous les autres, les races se mélangeaient, et l’on se surprenait à ne plus se soucier de ce genre de détail. Là-bas, ce charmant marchand d’herbes sindarines discutait avec une grande zélos qui écoutait attentivement les recommandations de l’expert. Là, ce tailleur terran étudiait avec attention l’anatomie du yorka qui lui faisait face, essayant d’adapter à son corps le vêtement que son client souhaitait. Les groupes de discussions étaient multiethniques, créant une certaine harmonie qui se dessinait dans cet étrange, mais rafraichissant portrait d’Hesperia. Dans ce dernier, les terrans dominaient, et au travers des voyageurs, il était facile de remarquer les membres des plus anciennes familles de la ville. Parés d’atours luxueux, posant parfois un regard dédaigneux autour d’eux, ils étaient parés d’une superbe qui faisait défaut aux autres. À cette noblesse se mêlait une bourgeoisie à la fierté patriotique. Si les races ne déterminaient pas les interactions, le rang social, lui, prenait toute la place. Pour une étrangère comme pouvait l’être Phyrra, l’accès à certaines de ces sphères sociales semblait inatteignable, et même si elle avait longtemps demeuré dans la ville, jamais elle n’avait eu la moindre intention de s’y mêler.

Cependant, sa vie prenait un nouveau tournant depuis qu’elle avait été élue au conseil des sages de Canopée. Elle avait maintenant un mot à dire sur la politique de son pays, et sa voix, déjà supportée par son élévation comme haute-prêtresse il y avait déjà x ans, portait maintenant un poids supplémentaire, qui lui donnait un impact différent. Si cela avait surtout un impact auprès des Sindarins, cela avait également une influence sur ses relations avec les nobles d’Eridania. Il était difficile à Phyrra, après des centaines d’années sans se mêler de tout cela, d’apprendre comment se comporter avec ces hautes sphères politiques. Ses récentes rencontres l’y avaient certes un peu préparé. D’abord Othello, dans toute la pureté que lui prêtait Kesha. Puis Abel, qui lui avait réservé une surprise pleine d’amertume, suivi de Cassandra, dont le souvenir faisait naître sur ses lèvres un sourire tendre. Mais aujourd’hui, Phyrra rencontrait le roi lui-même. La sindarine soupira doucement, tendant d’endiguer les vagues d’anxiété qui envahissait son estomac. Dans son esprit complexe, elle revisita plusieurs de ses souvenirs, tentant de ramener à sa mémoire récente de vieux souvenirs de ses années dans cette ville. Malheureusement pour la sindarine, le temps semblait avancer en accéléré dans cette ville ou la majorité des habitants ne vivraient pas plus de cent ans. L’ancien régime féodal s’était mué en une hiérarchie absolue. Cela se rapprochait davantage de ce que connaissait Phyrra à Canopée, mais la politique des terrans souffrait d’une complexité difficile à apprendre pour un étranger.  

Phyrra possédait, depuis de nombreuses années, un appartement dans la capitale. Il était situé dans un endroit prisé de la capitale, près de l’université et de la grande bibliothèque. Elle avait été chanceuse, à l’époque, de pouvoir acquérir ce pied à terre, et même si elle avait passé de longues années sans y retourner, louant l’endroit à divers prêtres et étudiants, jamais elle n’avait regretté de posséder cet endroit. La ville plaisait beaucoup à la sindarine, et elle appréciait particulièrement l’ouverture d’esprit des habitants, une qualité qui faisait malheureusement souvent défaut à ceux de son peuple. Elle-même avait encore du mal à se défaire de certains préjugés, même si elle luttait contre ceux-ci lorsqu’ils s’imposaient à son esprit. Hesperia était une ville parfaite pour cela. Thyrénium était certes beaucoup plus éclectique, mais la cité frontière avait ce côté bordélique qui plaisait moins à la prêtresse. De plus, la noblesse représentait un défi supplémentaire dans cette ville ou chaque interaction pouvait vous apprendre quelque chose. Malgré le stress que la sindarine ressentait, elle était énergisée par ce nouveau défi qui se présentait à elle. Mentalement, elle relut la missive que le roi lui avait fait parvenir, son pouvoir lui permettant de s’en remémorer les moindres détails.  

Ainsi plongée dans ses pensées, la sindarine marcha sans vraiment réfléchir au chemin qu’elle prenait, ses jambes la menant instinctivement sur la route qu’elle avait empruntée des millions de fois. Sans même qu’elle ne se souvienne du chemin parcouru, elle se retrouva devant la bibliothèque des lumières. Elle offrit un sourire désolé à Khinem, le garde astar qui l’accompagnait dans chacun de ses déplacements, s’excusant silencieusement d’avoir été d’aussi mauvaise compagnie. Khinem était l’équivalent d’un garde royal, un sindarin d’une grande valeur, et Phyrra se sentait toujours un peu mal lorsqu’elle se murait ainsi dans ses pensées en sa présence, même si celui-ci, doté d’une admiration sans bornes pour la prêtresse, ne lui en tenait jamais rigueur. Même s’il l’accompagnait en permanence, il la laissa entrer seule dans la bibliothèque. La missive du roi invitait à une rencontre simple et intimiste, il aurait été mal venu d’aller à sa rencontre escortée d’un garde. Alors qu’elle approchait, le cœur de Phyrra se mit à battre à vive allure, et elle pria Ténéis de la préserver. Le roi allait-il vraiment considérer sa candidature comme reine ? Parviendrait-elle à lier un lien de confiance avec le dirigeant d’Eridania, même si elle refusait une potentielle demande en mariage ? La sindarine se secoua, reprenant le contrôle de ses pensées, se forçant à revenir dans le moment présent. Il ne servait à rien de tergiverser davantage.  

La bibliothèque des lumières était un lieu d’une grande beauté, et les millions de pages qui la composaient étaient d’une richesse certaine. Les grandes fenêtres laissaient passer la lumière du jour. Comme souvent durant Langdum, le temps était nuageux, et même s’il ne pleuvait pas, les chandeliers intérieurs avaient été allumés. Observant l’architecture délicate du haut plafond, la sindarine à la mémoire divine vit, comme une double vision, les souvenirs de son passé se superposer à sa vision de la réalité. Derrière les registres et le conseiller qui lui faisait face, l’érudite observa les diverses personnes attablées autour d’ouvrages et parchemins. Ses yeux cherchèrent son endroit préféré, et elle sourit en y apercevant une sindarine aux cheveux blonds penchée sur un ouvrage presque aussi gros qu’elle. Rapidement, un raclement de gorge la ramena à la réalité, et la sindarine posa ses pupilles d’or sur l’homme qui lui faisait face, déclinant rapidement son identité et la raison de sa venue. L’homme s’inclina alors devant elle, et elle le suivi dans les couloirs de la bibliothèque. Elle crut d’abord qu’on l’escorterait aux étages supérieurs, réservés à l’élite, mais elle fut heureuse de constater qu’on la conduisait dans le jardin intérieur qui se cachait au cœur des rayonnages.  

Lui ouvrant la porte, le conseiller demeura à l’extérieur, et Phyrra comprit sans difficulté que le jardin avait été privatisé. Ainsi, la sindarine se retrouva au cœur d’une flore varié, sous les rayons d’un soleil magique. S’étant autrefois intéressée à la question, Phyrra savait qu’il s’agissait d’un phénomène alimenté par des pierres de sphènes, qui permettait de simuler une météo idéale pour chacune des merveilles qui l’entourait. Sous ce soleil, on se serait cru en pleine saison chaude, et c’est avec plaisir que Phyrra laissa sa lourde cape à l’entrée, dévoilant sa longue chevelure blanche qui descendait en cascade sous ses hanches. Elle s’était retenue de faire preuve de trop d’extravagance, et avait gardé ses cheveux naturels. Ils étaient donc longs et fins, d’un blanc pur qui faisait contraste avec sa peau chocolat. Elle était vêtue d’une robe pâle, et quelques bijoux dorés décoraient sa tenue. À son cou se trouvait un pendentif qui représentait la déesse des étoiles. Levant ses yeux du même doré de ses bijoux vers la verdure qui l’entourait, Phyrra tenta de voir si le roi était déjà arrivé, curieuse de voir si le jeune terran ressemblait à ses ancêtres dont le visage s’imposait à son esprit.  

Codage par Libella sur Graphiorum


Le Roi & la Sindarine Phyrra11
Double-compte de Kronos
Revenir en haut Aller en bas
:: Roi d'Eridania ::
Thimothée Mannus
:: Roi d'Eridania ::
Thimothée Mannus
MessageSujet: Re: Le Roi & la Sindarine   Le Roi & la Sindarine Icon_minitimeVen 25 Fév - 0:07

 
Le Roi & la Sindarine


Le jardin intérieur de la bibliothèque des Lumières avait-il à envier aux forêts verdoyantes de Canopée ? Je me posais distraitement la question alors que je me perdais un instant en contemplation. Je n'avais jamais visité la cité forestière mais, j'avais bien l'intention de le faire lorsque la situation le permettrait. On m'avait bien évidemment vanté sa beauté, très différente de celle d'Hesperia. Je devais avoir deux ou trois tableaux représentant les lieux et j'imaginais ainsi sans mal l'imbrication des structures avec la végétation mais, rien ne valait sans doute l'expérience réelle.

La végétation qui m'entourait n'était sans doute pas aussi luxuriante que celle de Canopée mais elle avait le grand mérite de totalement nous isoler du reste de la bibliothèque. Un luxe plus grand encore que le soleil magique qui illuminait l'endroit dans une ville aussi amoureuse des rumeurs et potins en tout genre. Quel grand potin ce serait si on venait à ébruiter que je recevais la Haute Prêtresse de Ténéis et conseillère de la reine de Canopée pour une entrevue privée qui avait plus ou moins pour objectif de cerner sa potentielle candidature au titre de reine d'Eridania. Je grimaçais tout seul à cette trop longue liste de titres, devrais-je être un peu jaloux de n'être "que" le roi d'Eridania ? Ou de n'avoir sans doute que le tiers de l'âge de la dame en question ?

Ce point perturbait les rares conseillers qui avaient vent de la proposition faite par Abel Thorn mais, j'étais depuis toujours entouré d'hommes et de femmes de toutes races et de tous âges. J'avais un sylphide pour premier ministre et un autre pour conseiller royal, je n'avais aucun mal à me lier à des êtres qui avaient une longévité dont mes ancêtres auraient rêvés. Mon premier amour était lhurgoyf et Eridania était le pays des mille cultures, une reine non-terran ne serait pas si étonnante. Je détendais mes épaules en prenant conscience que les divagations de mon esprit sur la question du mariage me tendaient plus que la campagne de Taulmaril.

Je détestais cette situation et toutes ces pérégrinations faussement romantiques me mettaient mal à l'aise. Je n'avais aucun désir de me remarier et encore moins de jouer aux amants. Le mariage n'était pas une affaire d'amour et je devais traiter la question comme un roi, de manière précise, logique et méthodique. Je poussais un lourd soupire, je n'étais pas doué pour me mentir à moi-même. Si j'avais vraiment jugé de la question comme je traitais des autres, je serais déjà remarié depuis longtemps et j'aurais au moins un héritier. Au lieu de cela j'avais repoussé le sujet, retardant l'inévitable autant que possible.

Me voilà dos au mur, face à de pourtant charmantes jeunes femmes, que je considérais comme des numéros, des dossiers à analyser puis à juger. Un autre aurait pu apprécier la situation, se constituer un harem de prétendantes au pouvoir et moi je rechignais, grognais dans un coin de ma tête que j'avais mieux à faire. Je ferrais mieux de prendre garde ou on me prendra bientôt pour un eunuque. Je me redressais, passais en revue ma tenue, délaissant derrière moi le bureau que j'avais fait installer pour ne pas "perdre de temps". Je devrais un jour admettre que le travail me servait d'alibi pour beaucoup trop de choses.. J'arrêtais de m'agiter lorsque je percevais une chevelure blanche entre les branchages. Je la laissais approcher, si elle ne passait pas un bon moment en ma compagnie au moins aurait-elle fait une belle balade. Ahem, Thimothée mon grand, reprends-toi.

Bienvenue Dame Brynelis, c'est un plaisir de faire votre connaissance.

Je la saluais en usant de l'alfalri et de la tradition sindarine, essayant d'imiter à ma hauteur la grâce inimitable des membres de ce peuple. Je me redressais et l'invitais à s'installer dans un des deux fauteuils qui faisaient face au bureau. Je ne lui ferais pas l'affront de passer de l'autre côté du bureau et m'asseyais en face d'elle sur le second fauteuil, d'égal à égal.

J'espère que ma missive ne vous a pas trop surprise.

Je ne pouvais pas non plus m'excuser de l'avoir invité mais, il me semblait plus correcte d'espérer ne pas avoir causé trop de remous dans ses affaires en faisant peser sur elle une invitation qu'elle pouvait difficilement refuser. Mon alfari était assuré, je n'avais pas eu des dizaines de professeurs de langues pour rien et j'étais ravi d'utiliser cette langue mélodieuse mais, je me risquais à un exercice périlleux si nous poursuivions dans la langue des sindarins. Je reprenais donc cette fois dans la langue commune.

Si cela ne vous dérange pas, poursuivons en isthar avant que je n'écorche votre belle langue.

Un sourire humble traversait mon visage et je profitais de son approbation pour l'observer. Je commençais à douter sérieusement que le lien qui l'unissait à Abel soit seulement diplomatique, cette femme était d'une beauté éblouissante et Abel un homme trop intéressé par la gente féminine pour ne pas succomber à tant de charmes. Cela dit, la femme qui me paraissait avoir mon âge quand bien même elle était très certainement bien plus âgée avait aussi ce charisme très typique des hommes et femmes qui savent qui ils sont. Et si je connaissais assez bien mon ami sylphide et ses penchants, je ne savais que peu de choses sur la sindarine. Je ne devrais pas aller trop vite en besogne en assumant que si Abel était intéressé, la dame l'était aussi. Certaines femmes devaient bien lui résister. Je chassais définitivement le conseiller de mon esprit.

Puis-je vous interroger sur la situation en Canopée ? Les échanges entre les éclaris et les gélovingiens du Haut Monastère semblent indiquer que l'épidémie est sous contrôle et je m'en réjouis.

J’omettais sciemment de mettre en cause la fermeture des frontières en cause dans ce manque d'informations et dans le "contrôle" de la maladie. Canopée s'était refermée comme une huitre, laissant à sa porte les problèmes des autres. Ces échanges encouragés entre éclaris et gélovingiens d'un côté et de l'autre de la frontière ne me feraient pas changer d'avis sur la stratégie très égocentrée et égoïste de la reine de Canopée. Je ne me risquerais pas non plus à la blâmer, sa stratégie avait apparemment été payante et si Eridania n'avait pas été aussi vaste et difficilement "confinable" j'aurais peut-être aussi envisagé ce replis.
Codage par Libella sur Graphiorum
Revenir en haut Aller en bas
:: Héritière de Ténéis ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Phyrra
:: Héritière de Ténéis ::
Phyrra

MessageSujet: Re: Le Roi & la Sindarine   Le Roi & la Sindarine Icon_minitimeMer 23 Mar - 23:59

Le roi & la Sindarine
Le 1er jour de Cobel 1306
Il apparut au travers des branchages, et Phyrra put détailler le visage du roi d’Eridania. Tout de suite, la sindarine cerna les détails qui le différenciaient de son père, tout en constatant à quel point il lui ressemblait. Le roi Thimothée affichait, au-delà de la jeunesse de ses traits, une maturité étonnante, qui pourtant avait tout à faire dans les yeux du souverain d’une nation aussi complexe d’Eridania. Pourtant, la noblesse de ses vêtements et la droiture de son dos ne parvenaient pas tout à fait à chasser le fantôme de souffrance que camouflaient ses yeux pâles. Attentive, bénéficiant des sens développés du peuple des forêts, Phyrra se demanda un instant s’il n’avait pas été malade. Il semblait en excellente santé, bien entendu, et la prêtresse n’avait aucun doute à ce sujet. Pourtant, tous un chacun savait que le roi s’était longuement isolé, dernièrement. Au-delà de la fièvre qui avait possiblement altéré la vigueur de son épiderme, le roi portait les marques d’une vie qu’un noble ne vivait que rarement. Visiblement, il avait vécu des moments difficiles, et cela, tout étrange que cela pouvait paraître, rassura la sindarine. Il valait mieux un roi qui avait vécu qu’une poupée de son qui n’avait rien vu de la vie.  

– Majesté, c’est un honneur.

Phyrra s’inclina, espérant que sa position soit celle qu’on attendait d’elle, incertaine des codes qu’elle devait appliquer en vertu de ses titres et de la position de l’homme qui lui faisait face. Le roi avait utilisé l’alfari, et la langue, que son accent teintait d’une dureté étrangère aux élégantes formulations sindarine, dévoilait malgré tout une maîtrise plus qu’appréciable de la langue de son peuple, une langue qui était complexe et difficile à appréhender pour des êtres qui, comme les terrans, ne vivaient que le temps qu’il fallait pour qu’un sindarin quitte l’enfance. Phyrra apprécia l’effort que déployait le roi, lui qui n’avait aucune obligation de quitter le confort qu’offrait le terrania ou l’isthar. Sans se soucier de savoir si son salut convenait à la situation, le roi l’invita d’un geste à le suivre, et ils traversèrent le jardin pour atteindre un bureau, meuble qui tranchait dans l’ambiance naturelle du lieu. Thimothée l’invita à s’asseoir dans l’un des fauteuils, et il prit rapidement place près d’elle, preuve que cette rencontre se déroulerait effectivement dans toute l’informalité que son invitation avait laissé sous-entendre. Soulagée de ce cadre informel, Phyrra croisa les jambes, prêtant toute son attention au souverain qui prenait de son précieux temps pour la recevoir.  

– Au contraire, je suis honoré que vous ailliez voulu me rencontrer.

Pouvait-elle lui dire qu’elle avait attendu avec appréhension de recevoir cette missive, après qu’Abel lui ait dévoilé que son nom figurait parmi les prétendantes du roi ? Phyrra préféra, sans pour autant jouer les innocentes, ne pas dévoiler le fond de sa pensée. Elle était, de toute façon, très heureuse de pouvoir s’entretenir avec le représentant de la nation voisine de Cebrenia, même si la situation n’était pas des plus facile, avec la fièvre et les enchevêtrements politiques que cette rencontre impliquait. Le roi transitionna alors vers l’isthar et Phyrra acquiesça, répondant au roi d’un sourire légèrement amusé. Si l’alfari était sa langue maternelle, elle utilisait l’isthar au quotidien depuis si longtemps que cette langue lui semblait presque plus naturelle, dans le contexte actuel. Le roi semblait la détailler, ses yeux d’un bleu clair parcourant ses courbes. Phyrra dégagea ses cheveux de son visage d’un geste de la main. Habituée au regard des hommes, voire même à celui des femmes, la prêtresse remarqua rapidement que le roi ne la regardait pas de cette façon. Il l’analysait, lisait son langage corporel, observait les informations que pouvait lui livrer son apparence... De la même façon, peut-être, qu’elle-même avait tenté de le percer à jour en le voyant apparaitre entre les branchages.  

Thimothée, malgré son titre, semblait d’une simplicité étonnante. Il était pourtant roi, et avait été prince avant cela, destiné à cet avenir avant même sa naissance. Comme Viwien, il avait été élevé en sachant très bien ce qui l’attendait. Dès son plus jeune âge, il avait été éduqué aux jeux politiques, avait certainement étudié la diplomatie, et son aisance en alfari prouvait qu’il s’était intéressé aux nations voisines. Il demeurait pourtant entouré d’une aura humble, et Phyrra se demanda si, tout comme son amie, Thimothée avait eu sa phase de rébellion. Elle aurait sans doute dû mieux faire ses devoirs, s’informer si le passé du roi, mais elle ne connaissait de lui que les décisions politiques qu’il avait prises dans le passé. Elle ignorait si cela était positif ou si cela nuisait plutôt à l’image qu’elle s’était faite de la personne qui lui faisait désormais face. Pourtant, cette rencontre s’avérait moins stressante que la sindarine l’aurait cru, et ce, malgré la question délicate qui traversa les lèvres du terran. Elle hocha la tête en réponse à la question du roi, prenant le temps d’organiser ses idées.  

– En effet, majesté. Le confinement décrété par notre reine a sauvé bien des vies, et je remercie les Dix pour cela. Comme vous pouvez vous en douter, cela n’est toutefois pas une solution parfaite, et nous avons grande hâte de voir nos frontières s’ouvrir de nouveau. Toutefois, les sindarins sont patients, et le peuple attendra le temps qu’il faudra pour vaincre cette fièvre maudite.  

Cette solution, impossible à l’échelle d’Eridania, était beaucoup plus simple pour la cité forestière. Canopée ne s’était ouverte au monde que depuis l’avènement de Viwien sur le trône, il y avait à peine une centaine d’années. Cela pouvait sembler long, pour un terran, mais la plupart des sindarins étaient, comme elle, nés durant le règne de son père, qui était beaucoup plus conservateur que sa fille. Beaucoup désapprouvaient d’ailleurs encore l’ouverture de leur frontière, même si la plupart acceptaient aujourd’hui cette idée. Quoi qu’il en soit, la vie à Canopée évoluait à un rythme plus lent, plus près de celui de la nature, et il fallait du temps pour que des changements s’y opèrent. Bien peu de sindarin dépendaient réellement du commerce international, hormis ceux qui, de toute façon, vivaient déjà à l’extérieur des frontières de la cité. Confiné un an, cinq ans, dix ans, tout cela n’était rien à l’échelle d’une vie de sindarin. Ceux-ci s’en accommodaient très bien. Phyrra avait assez d’expérience auprès des terrans pour savoir que ceux-ci n’auraient pas accepté aussi facilement de voir leur liberté brimée.  

– Je vous félicite d’ailleurs pour la prise en charge des malades en Eridania, se permit-elle avec franchise. Votre pays est vaste, et la difficulté que cela cause ne fait qu’augmenter mon admiration. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de rencontrer la générale Raikes lors de mon passage au Haut-Monastère, et je vous remercie, au nom des gélovigiens, de permettre cette collaboration entre l’armée et notre caste.

Phyrra représentait Canopée, mais elle jouait également un rôle important au sein de sa caste. En tant que Haute-Prêtresse, elle avait aidé à ordonner la production du remède, notamment avec l’aide de Maître Balibe, l’élue de Delil, et de Dame Lehoia, l’infante de Kesha. Cassandra et l’armée avaient également été d’une grande aide, sans parler du soutien financier qu’Abel, malgré leur dernière rencontre explosive, avait consenti à verser à la campagne qu’ils menaient tous contre la maladie. La production du remède demeurait toutefois un problème majeur, car de nombreux ingrédients demeuraient difficiles à produire en quantité suffisante. Il y avait cette plante, l’imalis cristallin, si rare et que seuls quelques mages parvenaient à faire pousser. Également, le sang d’immunisé était difficile à obtenir. Simplement identifier les porteurs de cette immunité était ardu, et les amener jusqu’au monastère, encore plus. Certes, Phyrra avait découvert certaines informations liées à cette immunité, lié à la découverte des isthars, ce peuple unique qui avait précédé toutes les races actuelles en Istheria. Pour l’instant, toutefois, elle n’avait pas trouvé comment se servir de ces informations.  
Codage par Libella sur Graphiorum


Le Roi & la Sindarine Phyrra11
Double-compte de Kronos
Revenir en haut Aller en bas
:: Roi d'Eridania ::
Thimothée Mannus
:: Roi d'Eridania ::
Thimothée Mannus
MessageSujet: Re: Le Roi & la Sindarine   Le Roi & la Sindarine Icon_minitimeMar 26 Juil - 14:54

 
Le Roi & la Sindarine


La dame maîtrisait l’art courtois de l’éloquence, elle laissait entendre que les sindarins avaient hâte de voir les frontières s’ouvrirent à nouveau tout en précisant qu’ils sauraient se montrer patients. La vérité dans ces belles paroles me semblait limpide, Canopée resterait confinée jusqu’à ce que le reste d’Istheria ne soit plus une menace. La reine Viwien attendait-elle, en haut de sa tour d’ivoire, que son voisin se calcine à ses portes ? Je gardais pour moi l’amertume de mes réflexions, me rappelant que mon invitée était tout autant une représentante de Canopée que une Haute-Prêtresse activement à la recherche d’un remède.

J'acquiesçais à ses remerciements, la caste des gélovigiens avait mon estime et je voyais la collaboration entre eux et la couronne comme une opportunité d’unité. Le peuple devait savoir qu’il pouvait se reposer sur les deux piliers solides de la religion et de l’Etat sans craindre de les voir s’affronter l’un l’autre.

A ce propos, on m’a reporté certaines tensions avec le Haut Prêtre de Delil, j’espère que le malentendu a été levé. Les méthodes de l’armée peuvent sembler manquer d’empathie mais nous devons assurer la sécurité du plus grand nombre. Nous ne pouvons pas nous permettre de faire du favoritisme au risque de laisser la maladie tuer davantage d’innocents. La couronne ne souhaite cependant pas que ce malheureux incident ternisse nos efforts communs.

Le message était sans doute déjà passé via Cassandra mais, il était de mon devoir de le répéter avec peut-être plus de formes. La générale n’était pas friande de diplomatie verbale et si j’ignorais encore beaucoup de choses sur le tempérament du Haut Prêtre de Délil, je savais sans y avoir participé, qu’il n’aurait pas pu défendre très longtemps sa position face à la générale. Je m’imaginais un homme chétif bien penaud face à la générale furieuse. Si le tableau m’avait fait sourire dans un premier temps, les conséquences de cette altercation me ramenaient à un rôle bien plus sérieux.

Je ne pouvais pas laisser ce genre d’incident briser le lien de confiance que je souhaitais instaurer avec les gélovigiens, ni laisser passer. Il fallait que ma position soit claire, les gélovigiens opéraient sur le territoire éridanien en respectant les mêmes règles que le peuple éridanien. Je ne m’assurais pas de la non monétisation du futur remède pour autoriser quelques pontes gélovigiens décider de qui aurait ou non sa dose.

Il me semble que les éclaris de Amaryl travaillent aussi de concert avec le temple de Ténéis pour en découvrir davantage sur les origines de cette épidémie. Avez-vous fait des découvertes intéressantes ?

Codage par Libella sur Graphiorum
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé

MessageSujet: Re: Le Roi & la Sindarine   Le Roi & la Sindarine Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Le Roi & la Sindarine
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Q: Armée Sindarine/ Sindarienne...?

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Istheria, le monde oublié :: Eridania, le pays aux mille culturesTitre :: Hesperia, la Capitale :: • Le Centre Ville :: • La Bibliothèque des Lumières-
Sauter vers:  

(c) ISTHERIA LE MONDE OUBLIE | Reproduction Interdite !