Far from home

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 Far from home

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MessageSujet: Far from home   Far from home Icon_minitimeDim 18 Juin - 19:04


Far from home

Il avait marché pendant des jours. Les soleils n'arrivaient même plus à brûler sa peau, ses yeux étaient secs sans douleur et son corps s'était habitué à sa constante déshydratation. Cocoon était en train de mourir. Chaque pas tiraient sur des muscles atrophiés par l'effort constant, du sable entrait en permanence dans son nez et sa bouche et le moindre vent un peu tiède finissait de le cuire.

Niché dans les colonnes d'Ebreus, un petit village douanier d'autochtones et quelques voyageurs, accueillit l'esclave. Les différentes tentures qui couvraient les allées apportaient une ombre bienvenue au marcheur épuisé et le bruit ambiant des conversations animées le fit reprendre vie. Son visage était aussi sale que ses vêtements mais couvert comme il était, on ne distinguait que ses yeux bicolore à travers son foulard clair. Des petits enfants virent quémander de l'argent, se jetant à ses pieds, mais en voyant qu'il faisait partit de la même caste qu'eux, ils repartirent, déçus.

Cinq jours passèrent. Il trouva hospice dans une auberge qu'il paya avec le salaire qu'il s'était fait à la mine. Il s'acheta de nouveaux vêtements et prit le temps de se reposer. Lorsqu'il se coucha la première nuit, il se laissa tomber sur le lit dont le sommier se brisa sous sa taille et son poids. Il s'endormit malgré le meuble fendu en deux. Il fallut que les propriétaires, alertés par les clients qui avaient entendu le bruit, vinrent le déranger pour constater que tout allait bien. Cocoon se rappelait parfaitement de leur tête lorsqu'ils virent son corps étendu sur l'amas de bois et de draps. En y réfléchissant, il n'était pas si mal installé.

Le village accueillait un peu moins de cinq cent personnes, habitants et caravanes confondus. Les masures étaient très regroupées, souvent à étages, et dans les périodes de grandes traversées, il était possible que les locaux accueillent les voyageurs. Les gens vivaient au ralentit, profitant de la fraicheur du soir pour sortir tous ensemble et de la journée pour effectuer quelques travaux en intérieur ou tenir leurs étals.
Cocoon eut le temps d'assister à un spectacle pour une fête spéciale dont il n'en comprit pas la teneur, d'échanger vers des propriétaires de convois pour savoir quelle était leur prochaine étape, d'acheter des vivres et objets du quotidien et surtout, de planifier la suite de sa propre vie. Il voulait quitter ce désert de désolation.

Le quatrième jour, le temps se couvrit étrangement. C'était inhabituel mais les habitants espéraient une pluie pour rafraîchir l'atmosphère. Cocoon voyait ça d'un mauvais œil car chaque changement de climat était dévastateur là où il habitait avant et sur le flanc d'un tel bief, ils pouvaient rapidement se mettre en danger. Ainsi, il resta à l'intérieur toute la journée où il entretint ses armes et parla avec d'autres combattants.

L'auberge servait aussi de taverne et différentes personnes venaient prendre un peu de repos. Aujourd'hui ne ressemblait jamais à hier et c'était incroyable de visualiser le passage qu'il y avait alors que la cité était vraiment toute petite (très grande pour lui, évidemment). Certaines personnes le marquèrent puis il ne les vit plus jamais.

La nuit du cinquième jour, le ciel gronda et la pluie tomba. Les éclairs striaient les nuages et le roulement audible au-delà des montagnes racontait l'histoire d'un affrontement divin. Au bout de deux heures, les gens descendirent au rez-de-chaussée, étonnés de la violence des éléments. L'aubergiste avait beau rassurés tout le monde, ça ne prenait que peu et quand Cocoon se pencha sur la balustrade pour regarder l'agitation en contrebas, il se rendit compte en effet que la tension était plus que palpable. Dehors, quelques ordres étaient hurlés, tant il était difficile de s'entendre.

Un éclair. Puis deux. Le troisième fut le plus bruyant de tous et fatal. Le sol sous leurs pieds trembla. Cela avait commencé par quelques objets déplacés puis tombés à terre avant que ce ne soit eux-mêmes qui vacillaient. Le démon termina de s'habiller et s'arma en un temps record avant d'entendre une des poutres du plafond de sa chambre commencer à craquer. Il se jeta hors de la pièce, sauta par-dessus la rembarde et sortit. Quand il ouvrit la porte, celle-ci s'arracha tant le vent était fort et du sable, mêlé à de la terre, volait dans tous les sens. La fin du monde était si proche... il aurait espéré un peu plus de temps...

Les cris qu'il entendit bien plus loin furent un vrai mystère. Il tenta de rejoindre une sortie du village mais la foule amassée dehors l'en empêchait. Jouant des coudes, il sentit un nouveau tremblement plus fort cette fois, plus proche, et des cris à nouveau de terreur. Il regarda ses pieds et vit que la pierre se fendait. Il fit un bond avec une grosse détente et se mit à l'abris alors que des civils, des habitations et un chariot basculèrent dans le ravin qui venait de se créer. Ils venaient de partir pour les entrailles de la Terre. Argyrei venait de les avaler.

Il devait partir d'ici mais la déroute était telle, que les gens paniquaient, se bousculaient, paniquaient. On entendait des femmes hurler, des enfants pleurer et on sentait sous nos pieds des corps piétinés. A travers le temps noir, la foule sale et l'atmosphère terreuse, une pointe de couleur attira ses yeux. Un feu sauvage se débattait et se protégeait comme il pouvait. Sa peau blanche avait quelques traces de poussière et il vit qu'elle s'était coincée une partie de la jambe sous des gravats. Jambe qu'elle n'arrivait pas à retirer.

En tant normal, il ne se serait pas spécialement attardé là dessus. Après tout... il devait sauver sa propre vie, c'était tout ce qui importait. Cependant, la cohue le rapprochait de plus en plus d'elle et si ils traversaient la maison qui leur était adjacente, alors ils pourraient contourner l'agitation pour s'en aller. Si il avait pu agir pour sauver son Terran, les choses auraient été différentes...
Le bout de ses doigts piqua, son dos fut parcouru d'un millier d'épines, et il fit un large mouvement de bras pour dégager tout ce qu'il avait devant lui. En trois enjambées il fut sur elle, toute déséquilibrée qu'elle était. Il se baissa à ses pieds -pieds en bas desquels il serait dans le futur, et pour le restant de ses jours-

- Accroche toi à moi.


Si elle tombait dans cette foule en délire, elle mourrait.
De ses grandes mains il attrapa les pierres puis vint à la partie du mur qui posait problème. Ses doigts s'agrippèrent alors aux deux côtés brisés et il souleva le roc qu'il jeta un mètre plus loin. Celui-ci se brisa en quatre morceaux.

- Tu peux march...


Alors qu'il se relevait, une femme et son môme le heurtèrent en hurlant de les aider. Mais le sort en décida autrement. La brèche principale continua de s'ouvrir plus loin. S'ils ne réagissaient pas immédiatement alors ils allaient y passer. Il saisit le feu irradiant par la taille et s'engouffra dans la demeure. Lorsqu'il sortit par ce qui était la porte arrière, le sol fragile s'effrita. Sauter ne servit à rien et ils chutèrent tous les deux. Cocoon eut le réflexe ultime de se mettre au-dessous d'elle et perdit connaissance pendant la chute. Le rugissement qu'il poussa ne concurrença même pas le tonnerre qui continuait de gronder là-haut. Car jamais il ne serait l'égal des dieux.


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MessageSujet: Re: Far from home   Far from home Icon_minitimeDim 18 Juin - 23:20



Far from home
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La preuve que les divinités veillaient sur ces terres était que jusqu’à présent, le voyage de Lily s’était déroulé sans la moindre encombre. D’aucuns auraient parié sans perdre gros qu’une jeune femme seule qui parcourait les routes armée de son sourire et de ses seuls pieds avait tout de la cible idéale pour la malchance ou les bandits de grand chemin. Loin d’être inquiète, elle vadrouillait au travers des contrées sans jamais se départir d’un optimisme qui frisait l’inconscience. Et puisque rien ne lui arrivait de fâcheux, Lily n’avait vu aucune raison de revoir à la baisse sa bonne humeur.

Dans les villages et villes où elle se rendait, l’accueil des habitants lui avait toujours paru aimable, si ce n’était tout à fait chaleureux. Sa condition de Prêtresse de Cimmeria n’y était pas totalement étrangère, elle s’en doutait, mais cet habit lui faisait l’effet d’un cocon protecteur, qui la mettait en confiance pour aller aux devants de ceux qu’elle entendait aider. Combien d’enfants avait-elle aidé à se rétablir, depuis son départ ? Suffisamment pour qu’elle se sente tout à fait utile, et comblée de constater que son souhait d’itinérance portait ses fruits.

Même l’Argyrei n’avait eu raison de son enthousiasme. Une fois qu’elle l’eut traversé en compagnie d’une caravane peuplée de personnages les plus intéressants les uns que les autres, Lily était arrivée dans une petite ville au cœur des colonnes d’Ebreus. En franchissant la porte de l’auberge, forte de sa détermination à aider encore davantage de petits patients, elle était bien loin d’imaginer la catastrophe qui se produirait pas moins de deux jours plus tard.

- Ngh! Bon sang… !
Sa jambe bloquée depuis quelques minutes ne bougeait pas d’un iota tandis qu’elle tirait dessus de toutes ses forces. Elle était incapable de dire si elle avait mal ou non. Trop de sable lui fouettait le visage, pénétrait ses narines et recouvrait ses lèvres, trop de hurlements se mêlaient à ceux de la tempête qui faisait rage. Trop de panique saisissait les cœurs de chacun alors que le monde s’effritait comme une pierre ponce sous leurs pieds. Tout était allé vite. Si vite… Cet homme et son petit garçon avaient forcément évité le toit qui s’était effondré sur eux, n’est-ce pas ? Et ces femmes qui couraient si bien n’avaient pu être englouties par les entrailles de la terre qui s’offraient indécemment aux cieux.
Ce n’était pas possible. Pas dans cette ville qui était pourtant si paisible, il y avait à peine quelques heures. Cela ne devait être qu’un orage. Telle ne pouvait être la volonté des dieux.

La foule qui s’amoncelait à chaque issue qui se présentait se faisait de plus en plus nombreuse autour d’elle. Bientôt Lily remarqua que les gens qui se trouvaient à sa proximité immédiate se tenaient immobiles sur le sol, désarticulés comme des poupées tombées de trop haut. On leur marchait dessus, tout comme on l’enjambait elle-même comme un obstacle, tandis que sa jambe demeurait désespérément coincée.
- Kesha je t’en prie, si j’ai déjà fait quelque chose de bien, délivre tous ces pauvres gens, gémit-elle alors qu’elle tirait, à nouveau, sur son genou qui semblait avoir fusionné avec le roc qui faisait pression sur elle. Prier lui donnait de la force. Prier était tout ce qu’elle pouvait faire, présentement, sottement bloquée par ce poids mort tombé des nues.

Une masse sombre se dressa au travers de sa paupière à demi-close par le vent et le sable. Derrière un rideau de cheveux affolés par la tempête, Lily l’aperçut, au loin, dominer le reste de la foule qui grouillait sous elle comme des fourmis aux pieds d’un géant. Au milieu de tout ce tumulte, il était si droit, si immobile, qu’il lui évoqua volontiers une montagne qui défiait les éléments déchaînés.

La carrure colossale balaya le passage devant lui d’un grand geste avant de glisser vers elle d’un seul mouvement rapide, fluide et puissant. L’ombre faite homme, Lily leva les yeux vers celui qui l’avait vue, au cœur de la tourmente, et qui lui faisait ordre d’une voix profonde de s’accrocher à lui. Elle se sentit ébranlée jusqu’aux tréfonds de son cœur par l’aura de force inouïe qu’il dégageait. Force qui se vérifia dès la seconde où elle lui obéit, sans réfléchir, et le contempla broyer d’une seule main le piège qui s’était refermé sur elle. Libérée, Lily put enfin se remettre debout.

Il lui dit quelque chose qu’elle n’entendit pas. Juste à côté d’eux, un enfant et une femme hurlèrent, et l’instant d’après, le colosse la soulevait par la taille et la tenait fermement contre lui, pour fuir les lieux à grandes enjambées. Son sauveur la sauvait une seconde fois, sans qu’elle sache alors que ce geste de s’emparer de son corps serait, dans un futur proche, quelque chose dont elle aurait l’habitude et dont elle ne pourrait plus se passer.

La force faite homme les mena dans une bâtisse, mais lorsqu’ils sortirent à l’arrière, le sol s’éventra sous ses pieds. Protégée par son étreinte ferme, elle le sentit s’abandonner au délire du vertige, qui eut bientôt raison de sa conscience. Les bruits d’effondrement étaient si nombreux et si intenses que Lily ne se douta en rien de la durée de leur chute, qui aurait pu aussi bien être quelques secondes comme une véritable éternité.

Ils atterrirent en deux temps, leur chute amortie par des débris qui les avaient précédés, si bien que le choc de leur arrivée au sol s’en trouva amoindri. Plusieurs pans de murs, par miracle, tombèrent l’un contre l’autre pour former au-dessus d’eux comme une charpente qui les contint à l’abris de ce qui restait à tomber et qui chuta, pendant les quelques secondes qui suivirent.

Le calme revint. Alors qu’un simple rai de lumière provenant probablement de la lointaine surface les éclairait vaguement, Lily réalisa qu’elle se trouvait sur le titan qui l’avait secourue. Le visage contre son torse, elle toussa un peu, et remua pour voir son visage. Elle constata qu’il s’était évanoui, mais aussi et surtout qu’il présentait deux plaies saignantes, l’une à l’épaule et l’autre au niveau de la tempe.
- Oh non !
Fort heureusement il respirait encore. Sans réfléchir à ce qui pourrait lui faire mal sur son propre corps, Lily glissa sur le côté pour ne pas peser de tout son poids sur l’homme déjà mal en point et appliqua derechef ses mains sur la plaie qui suintait de sa tête. Elle se concentra, pria Kesha de l’aider à calmer ses battements de cœur paniqués et laissa agir son pouvoir de soins. Une douce lueur scintilla sous ses paumes et répandit une chaleur tendre sur les tissus. La blessure, qui était en réalité superficielle, se résorba rapidement. La Yorka répéta alors l’opération sur la blessure à l’épaule. Il lui faudrait certainement plus de soins, lorsqu’ils seraient dehors, sans quoi il garderait certainement un cicatrice.
- Ça va ? Est-ce que tu m’entends ?
Lily procéda à un examen de contrôle, posant ses mains sur le visage, la nuque et les parties proches des organes vitaux de l’homme gigantique qui lui avait sauvé la vie. S’il était vivant, il lui fallait s’assurer qu’il n’avait pas de commotions internes. Pour sa part, elle n’avait presque rien, dans la mesure où il avait largement encaissé la chute pour eux deux.

Une fois que Lily se fut assurée qu’il ne présentait aucune blessure de nature à emporter sa vie, elle soupira de soulagement. Elle se pencha au-dessus de lui et fit passer une main de son front basané jusqu’à ses joues, pour essayer de le réveiller.
- Est-ce que ça va ? répéta-t-elle de la voix affirmée des soignants qui cherchent à ramener avec eux les blessés dans les vapes.

Ses paupières papillonnèrent après quelques secondes. Quand ses yeux furent complètement ouverts, la pénombre révéla que l’un était clair et l’autre beaucoup plus brun. Des yeux vairons, songea Lily, qui lui adressa un sourire aussi rassurant que possible.
- Comment tu te sens ? Ohlà, doucement avant de te redresser ! Tu as été blessé à la tête et à l’épaule. Je t’ai prodigué quelques soins, mais il vaut mieux faire attention.

Elle avait levé les mains devant elle, pour le préserver de tout geste brusque. Pipelette, elle poursuivit :
- Nous avons fait une sacrée chute. Tu t’en souviens peut-être, le sol s’est effondré derrière le bâtiment où nous nous étions réfugiés
Elle baissa ses mains, pour les joindre, dans une posture d’humilité.
- Sans toi ma jambe serait restée coincée sous les décombres. Merci de m’avoir sauvé la vie. Je te la dois, désormais.
Bien sur leur situation fut désespérée, puisqu’ils se trouvaient certainement à quelques dizaines de mètres sous terre, et sous des décombres, Lily adressa un sourire au héros qui avait bravé les dangers pour la sortir de son pétrin. Un sourire discret qui montait néanmoins jusque dans ses yeux clairs.
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MessageSujet: Re: Far from home   Far from home Icon_minitimeLun 19 Juin - 16:09


Far from home

Cocoon avait amorti l'entièreté de la chute. Tombé dans l'inconscience quand il vit le vide sous ses pieds, il n'eut aucun souvenir de sa réception. Il ne voyait pas grand chose et sa tête lui faisait mal. La voix féminine qui lui parlait et tentait de capter son attention finit par le sortir totalement de son coma involontaire.
Le feu. Le feu était là penché sur lui, au-dessus de lui. Il sentait ses mains sur son torse et une partie de sa peau. Il aurait aimé la pousser, bondir, se redresser, l'affronter, mais il n'était capable de rien et les grands yeux bleus qui le regardaient ne possédaient rien de malveillant. De toute façon ça ne l'arrangeait pas de se mettre en branle, il avait mal partout.

Son corps commença à bouger après quelques secondes mais la jeune inconnue l'arrêta avec une douceur et une bienveillance accrues. Il l'écouta, silencieusement, sans la lâcher du regard. Ses sourcils étaient légèrement froncés et ses yeux étrécis : il l'observait, comme un guépard guettait une proie. Il détailla sa bouche qui parlait, puis son cou, son buste avant de revenir sur ses iris. Elle parlait beaucoup, il pourrait juste prendre sa tête entre ses mains et la faire taire à jamais. Mais il n'en avait pas du tout envie. Et puis... elle était marrante.

- Merci de m’avoir sauvé la vie. Je te la dois, désormais. Le visage de Cocoon s'assombrit d'un sourire narquois et d'un regard déterminé. Ne dis pas ce genre de chose ça pourrait t'être fatal. Mais dans le cas où tu veux vraiment m'appartenir... Il s'appuya sur un de ses coudes pour se pencher vers elle ...je ne m'y opposerai pas.

D'un geste il poussa sur ses bras puis sur ses jambes et fut complètement debout. Au-dessus de leurs têtes, ça ne tremblait plus. Le mauvais temps avait-il cessé ? Cocoon n'en avait aucune idée.

- Merci. Pour les soins.

Il s'épousseta avant d'observer les environs. Il y avait de la lumière tant par une sorte de flore, que par le haut entre trous et crevasses. Ses pieds le portèrent cinq mètres plus loin, là où son épée était tombée. Il en observa la lame quelques instants avant de la remettre dans son dos.

Cocoon était rustre. Il ne s'enquit pas de comment elle allait, ni de pourquoi elle était là. Il ne lui fit pas la conversation et n'éprouva pas le besoin de la rassurer.

- Avançons.

Il était impossible de repartir par là où ils étaient venus. Les débris ne montaient pas assez haut pour rejoindre la terre ferme. L'avantage était qu'il n'y avait qu'un seul chemin et au fur à mesure qu'ils avançaient les champignons luminescents éclairaient un peu plus, comme sentant leur présence. Ces trucs devaient être sacrément toxiques.
Ainsi, le village était détruit, les habitants étaient morts et il était coincé ici. Ca venait sérieusement handicaper son planning. En marchant il remarqua que des lambeaux de vêtements pendaient du côté de sa jambe droite et son flanc gauche. Ses habits tenaient encore, mais il arracha ces morceaux là, mettant à jour des trous béants dans le tissus. Tsss...

Il laissa tout ça tomber au sol. Devant eux, plusieurs pierres ou rochers venaient leur barrer la route, mais quelques coups de pied les poussaient ou les brisaient. Et puis enfin la lumière changea. Au détour du couloir, il s'arrêta totalement et sentit à peine la petite flamme lui rentrer dedans. Sans tourner la tête, il mit sa main sur la sienne pour la sortir de l'obscurité formée par son dos et la faire regarder, elle aussi, ce qu'ils avaient devant. C'était... magnifique.


Le soleil du petit matin perçait à travers les crevasses de la croûte terrestre pour éclairer le paysage subjuguant qui se trouvait devant eux. Les ruines d'une ancienne cité désertique, au coeur des montagnes d'Ebreus, se tenaient là fièrement, attendant le passage du temps. Plusieurs centaines de mètres plus loin, la porte principale, aussi immense que toutes constructions détruites ça et là, invitait discrètement le voyageur à pénétrer ses murs. La lumière jaune venait embellir la façade taillée dans la pierre, exposer le sable qu'ils allaient fouler s'ils avançaient et leur montrer que tout n'était pas perdu. Ils étaient en présence d'un trésor précieux et oublié de tous. La teinte orange de la montagne contrastait avec les minarets détruits et élimés qui étaient plantés dans le sol. En effet, vieux de plusieurs siècles, on pouvait en voir les fondations ou, au contraire, juste les restes du haut. Il y avait des rocs, du sable, de la nature, mais rien de vivant si ce n'était eux.

- Tu sais ce que c'est... ?

Cocoon était de nature blasée. Il se fichait d'à peu près tout et ne servait que ses intérêts. Mais il n'avait pas vu grand chose du monde et de la vie et quand celle ci lui claquait dans le nez des merveilles pareilles, colossales et classées, il ne pouvait que changer d'attitude. C'était incroyable, le monde avait tant de secrets. Peut-être que la petite en saurait plus sur cet endroit mais en tout cas, la surprise était totale. Et il comprenait mieux pourquoi ils n'étaient pas tombés très bas et que le chemin était comme déjà présent.
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MessageSujet: Re: Far from home   Far from home Icon_minitimeMar 20 Juin - 0:28



Far from home
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D’une seule de ses mains nues, il avait certainement la force de défoncer un crâne. Bien qu’il se tint seulement assis, l’homme paraissait bien plus colossal à mesure que les yeux de Lily s’habituaient à la pénombre. Ses épaules et son torse avaient la largeur d’une porte, et chacun de ses bras semblait plus musclé qu’une seule jambe de la Yorka. Il l’observait comme s’il la découvrait, comme s’il jaugeait le danger qu’elle pourrait constituer pour lui. Lily aurait pu avoir peur, peut-être l’aurait-elle dû.

Mais elle n’envisageait jamais qu’un inconnu face à elle pouvait être animé par de la malveillance.

Lily retint son souffle à le voir se pencher vers elle de toute sa masse comme se balançait un corps céleste dans le vide de l’univers. La malice qui teintait ses mots et son visage auraient fait paniquer n’importe qui de sensé, évidemment, mais tout ce qu’en tira Lily était que la chute n’avait pas porté atteinte à ses capacités intellectuelles ni de parole. Elle eut la certitude qu’il allait bien lorsqu’il se leva.
- Je t’en prie, répondit la jeune femme quand il la remercia, suivant des yeux sa haute silhouette qui s’en était allée chercher une épée valdinguée non loin de là.

Il y avait chez cet homme quelque chose de brut et de direct qu’elle n’avait encore jamais vu chez quiconque avait croisé sa route. C’était sans réfléchir qu’il était venu la sauver, et pourtant à son réveil, il n’avait posé aucune question. Il l’avait observée, muet, pour ne prendre la parole que s’il avait une idée en tête. Une parole, une information. Un geste, une action. Se dégageait de lui quelque chose de semblable au survivant qui sauvegarde de lui-même ce qui pourrait, à tout moment, lui être utile pour réagir, fuir ou combattre.

Lily ne s’expliquait pas ce sentiment. Pas plus que ce qu’il avait voulu dire par « lui appartenir ». Peut-être voulait-il qu’elle lui rende service pour qu’ils soient à peu près quittes ?

C’était ce à quoi elle songeait alors qu’ils avançaient dans des galeries curieusement creusées sous terre. Après une pareille chute il aurait été plus que probable qu’ils se trouvent ensevelis et trouvent la mort au gré d’une lente suffocation. Or, ils se tenaient debout et marchaient dans des galeries qui traçaient, très opportunément, un chemin sous terre. L’idée d’un dédale sombre qui n’avait peut-être pas d’issue était anxiogène au possible, cependant Lily n’osa rien laisser paraître à son nouveau compagnon de route qui, de toute manière, la devançait de deux bons mètres. Elle couvrait son dos de ses yeux clairs.

Par Kesha, ce que cet homme était grand. C’était encore plus flagrant que lorsqu’ils étaient encore à la surface.
La surface… Le cœur de la jeune femme se serra quand elle songea au sort de tous les malheureux qui n’avaient eu la chance de s’en sortir, comme eux. Peut-être y avait-il encore de l’espoir ? Après tout, si elle et le titan se tenaient debout et bien vivants, d’autres personnes avaient certainement eu la même chance. Elle voulait y croire.
- Il y a forcément une issue quelque pa-aïe !
Lily n’avait pas vu qu’elle avait foncé tête la première contre son sauveur, qui s’était immobilisé d’un seul coup au beau milieu du chemin. Une de ses énormes paumes vint recouvrir le crâne roux de la prêtresse qui, de surprise, sentit ses oreilles de renard se dresser sur sa tête.

Le spectacle qui s’offrait à leur vue la laissa bouche bée. Dispersée en décombres que les siècles avaient ébranlés, se découpaient devant eux la silhouette de bâtiments en tous points semblables à l’entée de ce qui devait être, autrefois, une cité fière et prospère. La clarté de son marbre avait laissé place à la poussière, au sable et à l’érosion. Quelques colonnes tenaient encore debout, mais aucune lumière ne perçait au travers de ce qui, jadis, constituaient des fenêtres, des balcons, des galeries à ciel ouvert.

Cependant un rideau de lumière, aux rayons divisés comme le seraient les cordes d’une lyre, inondait l’immense cavité où dormait, comme un monstre fossilisé, les ruines de la cité.
- Comme c’est joli, souffla Lily, les yeux émerveillés.
Elle trottina sur quelques mètres pour se percher sur les vestiges d’un muret, pour voir l’édifice d’un peu plus haut, avide de graver dans ses souvenirs les couleurs, les formes, les odeurs et le son de l’échos, vide et lointain, qui hantait les lieux.

La voix profonde de celui dans lequel elle avait foncé juste avant la tira de ses contemplations.
- Dans le désert, j’ai entendu des conteurs qui disaient que sous terre existaient d’immenses cavernes, un peu comme celle-ci. D’après leurs fables, les premiers hommes vivaient cachés sous terre, effrayés par la surface, et avaient bâti de grandes cités qu’ils abandonnèrent quand l’un d’entre eux eu enfin le courage d’aller affronter ce qu’il y avait sous le ciel.

Lily bondit de son perchoir et rejoignit le géant.
- Ou bien on peut penser que c’est une très vieille ville qui aura été engloutie par la terre petit à petit, à force de glissements de terrains et de tremblements.
Elle tourna un visage souriant vers lui.
- A toi de voir quelle version de l’histoire tu préfères. En tout cas, c’est vraiment très beau. Je ne me serai jamais doutée que dormait un tel trésor sous le désert. Mais peut-être aurait-il mieux valu pour tout le monde qu’il demeure inconnu.

Sa mine s’assombrit, songeant aux circonstances de leur arrivée en ces lieux.
Non, stop. La jeune prêtresse s’était décidée à garder espoir, il ne fallait pas baisser les bras maintenant. Tant qu’il y avait de la vie, il y avait de l’espoir après tout. Un espoir permis par celui qui l’avait tirée de ce si mauvais pas.
- Moi c’est Lily. Je viens de Cimmeria. Et toi, comment tu t’appelles, grand homme ?
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MessageSujet: Re: Far from home   Far from home Icon_minitimeMar 20 Juin - 11:15


Far from home

Le spectacle, aussi saisissant soit-il, ne fit pas baisser la garde de l'esclave pour autant. Dans ces entrelacs de lumière dorée, il distingua du mouvement. Peut-être n'était-ce que des tourbillons de sable, mais mieux valait être prudent dans un lieu si grand. Ses yeux observèrent les abords de l'édifices, les renfoncements, les ruines... il cherchait à débusquer quelque chose qui ne devrait pas être ici.

La petite voix le ramena à l'instant présent. Cocoon écouta attentivement ce qu'elle racontait. Il aimait les légendes sur des lieux perdus, c'était quelque chose d'attractif et il pouvait se sentir comme un pilleur de tombeau. Le problème était les gros dangers encourus. Il n'était pas de nature prudente, mais il n'avait aucune raison de se jeter dans la gueule du loup. Sauf si on froissait son égo et qu'on le provoquait mais ici, rien de tout ça. D'ailleurs, il sentit sous ses doigts des cheveux plus doux que d'autres. Tant que ça lui fit assez tourner la tête pour regarder la jeune fille sautiller un peu plus en amont. Elle avait des oreilles. Sa masse de cheveux était telle, qu'il ne s'en était même pas aperçu. C'était... étrange. Il n'était pas étranger au Yorka, mais il n'en voyait que depuis qu'il fréquentait le vrai monde.

- Ca dépendra du nombre de squelettes restés là. S'il n'y en a pas, alors la population a quitté les lieux.

Il trouvait ça vraiment stupide. Construire une telle ville pour finir par en partir... Peut-être était-ce plutôt un fléau ? Il était mal placé pour supposer quoi que ce soit, vu qu'il n'y connaissait rien.

- ...qu'il demeure inconnu. Cocoon tourna la tête vers elle Pourquoi ?

Il regarda ses bras. Si elle comptait partir avec les coffres remplis de trésors, il allait falloir qu'elle se lève tôt. Et pour sa part, même s'il pouvait portait plus que nécessaire, il n'était pas homme à s'encombrer. Le minimum suffisait, surtout pour un nomade tel que lui. Et ils n'avaient aucune raison de saccager cet endroit, quand bien même celui ci leur voudrait du mal.

- Cocoon. Mon nom est Cocoon. Je viens du désert.

Il ne dit rien concernant sa nature profonde, se disant que si elle avait de l'expérience, elle saurait par quelques indices le monstre qu'il était. Et puis si elle s'enfuyait ça lui ferait enfin un peu d'action : il la chasserait.

Les ponts pour traverser le vide et se rendre à la porte béante étaient très larges. Cocoon n'aurait, de toute façon, pas pu s'aventurer en funambule sur une cordelette. Non pas parce qu'il était trop massif, mais plutôt car il avait une et une seule phobie : le vertige. Et toutes ces années à dormir au dernier étage de la tour du mage n'avait pas aidé à résorber cette peur.
Le sable tombait à mesure qu'ils avançaient et toute la grotte était portée par le bruit du vent et la résonnance de leur pas sur la pierre. Toutes ces constructions avaient l'air solides de ce fait, ce qui intéressa le démon était le passage des portes. Battit à même la montagne, il ne savait pas à quoi s'attendre exactement. Sachant que maintenant qu'il avait vu les oreilles de sa compagne de route, il ne pouvait s'empêcher d'en distinguer tous les mouvements au grés de ses émotions.
Cette couleur de feu lui plaisait. Il regardait ses boucles, la façon hirsute que ses cheveux avaient de tenir, leur gravité quand elle marchait. Ils lui revenaient parfois des les yeux, mais elle s'en accommodait.

Ils enjambèrent les décombres et les amas de poussière. Ils avancèrent ensuite de quelques mètres, comme pour passer une sorte de poste de garde ou de douane, puis se retrouvèrent dans un paysage dantesque. Les maisons n'étaient pas toutes détruites, beaucoup étaient dans la montagne, mais il n'y avait pas âme qui vive et beaucoup, beaucoup de traces du passage du temps. Alors même si les structures étaient encore debout, il était impossible de dire si les habitants durent quitter précipitamment leur foyer ou si c'était un exode préparé. Rien ne traînait dans les rues autres que des rochers, il n'y avait pas d'odeur pestilentielle de choses organiques laissées là et rongées par les vers, et aucun cadavre. Cocoon passa un grand moment à observer ce qu'il avait devant lui, sans bouger. Il jaugea les rues, le plafond caverneux, les décorations sculptées, et attendit de distinguer le mouvement.
Lily voulu s'avancer, mais il l'en empêcha, attrapant sa taille pour la ramener contre lui sans ménagement.

- Je n'ai pas terminé.

Sa prise n'était pas serrée et si elle désirait se détacher elle pouvait mais de lui-même, il n'en fit rien, trop concentré sur ce qu'il avait devant lui. Il se passa ainsi deux minutes avant qu'il ne se détende et qu'il dise.

- Il n'y a aucune forme de vie dans les rues pour l'instant. Avançons.

Tranquillement, Cocoon se mit en route, évoluant dans le dédale qui s'ouvrait face à lui.

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MessageSujet: Re: Far from home   Far from home Icon_minitimeMar 20 Juin - 19:34



Far from home
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- Eh bien... parce que c'est cette catastrophe à la surface qui nous a précipités ici. Je n'aime pas quand des gens sont blessés, ou meurent. C'est toujours si triste...
De l'espoir, on avait dit.

L’oeil du grand échalas jaugeait Lily avec un sérieux extrême. Il lui parlait d’une grosse voix morne, dénuée d’émotion. Bien entendu, cela aurait pu intimider la jeune femme. Or, alors qu’ils ne s’étaient encore jamais rencontrés, il lui avait sauvé la vie. Il aurait pu s’en aller sauver sa peau, mais il avait fait le choix de faire le détour nécessaire à la secourir. Si ce n’était pas la preuve qu’il était quelqu’un de bien, que faudrait-il ?

- Enchantée Cocoon du désert, répondit Lily dans un sourire plein de douceur.
Un homme d’un pays incandescent et une femme de contrées glacées, tous deux dans la même galère. Il y avait de quoi combler le répertoire d’un barde en mal d’inspiration. Peut-être qu’en son temps, cette cité en comptait de nombreux. Tacitement, ils prirent le parti d’explorer les lieux.

Les oreilles dressées, la Yorka guettait chaque mouvement de la caverne. Si ce n’était l’écho de leurs pas sur la pierre froide, on entendait le bruissement des sables qui s’écoulaient, le roulement de petites roches, et l’air qui filait jusqu’à la source de lumière. Ce sanctuaire évoquait davantage un lieu endormi qu’un cimetière, quand bien même chaque habitant devait avoir rejoint les royaumes des dieux depuis bien longtemps.

Après avoir traversé une large passerelle juchée au-dessus d’une gorge vertigineuse, ils franchirent un poste de guet pour se retrouver dans ce qui avait dû être l’une des artères principales de la cité. D’aspect antique, les infrastructures troglodytes laissaient à penser que ceux qui vivaient là avaient des connaissances poussés en géologie et en architecture. De toute sa vie, Lily n’avait jamais vu décor si époustouflant. Portée par son enthousiasme, elle voulut se précipiter dans la rue.

Elle sursauta lorsqu’elle sentit le bras ferme de Cocoon s’enrouler autour de sa taille et la ramener en arrière. Saucissonnée contre lui, elle effleurait le sol de la pointe de ses pieds. Bien qu’il ne lui ai aucunement ordonné le silence, la Yorka n’osa piper mot et se retint de respirer.
- Il n'y a aucune forme de vie dans les rues pour l'instant. Avançons.
- Héhé, excuse-moi, je me suis un peu emballée.
Ce disant Lily s’empressa de courir au milieu de la rue. La tête levée, elle tourna et se retourna sur elle-même, pour admirer les vieilles bâtisses, les vestiges de décorations et autres statues.
- Ce qu’il fait clair ! On ne croirait pas du tout que nous sommes sous terre.

Non loin d’elle, de gros blocs de pierre effondrés formaient un genre d’escalier géant et difforme. Elle s’approcha pour l’escalader, avec toute l’agilité dont elle était capable, s’agrippant et bondissant avec souplesse jusqu’à un promontoire qui dominait toute la cavité comme l’aurait fait la tribune d’un monarque.
- La vue est époustouflante d’ici ! lança Lily à l’attention de Cocoon. Sa voix claire, qui résonnait contre les parois, trouva son chemin jusqu’aux oreilles de celui qu’elle prenait pour un Terran sans aucune difficulté.
- Oh, il y a comme un cratère là-bas. Allons voir ça de plus près !
Sans attendre l’approbation de celui qui pourtant se montrait autrement plus prudent qu’elle ne l’était, la jeune prêtresse sautilla parmi les vestiges jusqu’à l’infrastructure qu’elle avait remarquée, une centaine de mètres plus loin.
Sur place, elle se laissa retomber sur le sol, pour mieux admirer les ruines de ce qui s’avéra être une grande arène dotée de gradins déformés par le temps. Autrefois la piste sablonneuse devait être savamment battue afin d’y accueillir ce que Lily imagina facilement comme de nombreux combats de guerriers, des pièces de théâtre, des démonstrations de dresseurs de créatures ou tout autre divertissement. Pourquoi pas des cérémonies en l’honneur des dieux, également ? Des grilles de part et d’autre de la piste laissaient penser que des coulisses – ou des cachots ? – avaient abrité le petit monde qui s’activait pour divertir le grand.
- Tu penses que des Terrans ont pu vivre ici ? Ou des ancêtres d’une civilisation disparue ? C’est incroyable, je n’aurais jamais cru voir cela un jour !
Cinq secondes plus tard elle se trouvait de nouveau en hauteur, au sommet des gradins. Après un regard à Cocoon, elle éclata de rire.
- D’ici avec ton arme, tu fais penser à un guerrier prêt à en découdre ! C’est impressionnant. Tu devrais me rejoindre, on trouverait peut-être plus facilement un chemin pour retourner à la surface, à nous deux !

Bien qu’elle ne fut aucunement pressée de s’en aller d’ici, aussi amusée qu’une enfant sur une aire de jeux. Une poignée de sable tomba du plafond, en partie sur son crâne. L'une des oreilles de Lily s'agita nerveusement, chatouillée par ce contact un rien désagréable sur sa fourrure.
Soudain elle pointa du doigt l'est de l'arène, vers un gros rocher qui n'avait pas l'air à sa place naturelle. Sur le sable, un léger courant d'air laissait penser qu'une issue se trouvait derrière.
- Regarde Cocoon, j'ai l'impression qu'on pourrait bouger ce bloc. Il a l'air de boucher quelque chose... !
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MessageSujet: Re: Far from home   Far from home Icon_minitimeMar 20 Juin - 20:54


Far from home

Elle était agile comme un écureuil, pleine de vie comme une enfant et aussi positive que les soleils du monde. Sa voix résonnait partout, tout le temps, le hélait, lui montrait des choses, le faisait aller là, puis là bas. Il la regardait s'agitait, s'ébrouer, ses cheveux, ses oreilles, puis tout son corps se mouvèrent de ça et de là. Elle était tout son contraire et ça ne le dérangeait pas. Elle ne l'agaçait pas. Même son imprudence ne lui faisait pas tant défaut que ça car il confirma, même après plusieurs ruelles traversées, qu'il n'y avait pas âme qui vive par ici.
Alors elle pouvait escalader l'entièreté de la roche si elle le souhaitait, elle ne les mettait pas en danger.

- Un cratère ?

En fonction de ce que c'était, il allait surement y avoir un peu plus d'indices sur ce qui était arrivé à la population ? Ou alors une porte de sortie, tout simplement.

Une fois à la porte du "cratère" Cocoon reconnut immédiatement l'endroit. Une arène de champions, un champ de bataille légal et cautionné par une quelconque autorité. Il s'y était trouvé plusieurs fois, son maître pariant sur sa victoire pour ramener des fonds. Il s'était pris des coups et il en avait donné. Sa cicatrice le lança, comme un rappel de ne jamais oublier d'où il venait. Lily l'attendait et pour ne pas éveiller les soupçons, il passa la porte menant au grand couloir. Du coin de l'oeil, il voyait le feu sautiller de ruines en ruines, bien que le centre de la ville restait en bon état. Sa vision superposa sans mal la foule hystérique de ses souvenirs aux gradins silencieux, les couleurs de banderoles à celles jaunies de la pierre, les ennemis au vide en face de lui. Il se retrouvait là, encore une fois. La jeune femme était intenable, remontée comme un coucou et il la regarda un moment quand elle lui proposa de la rejoindre.

- Reste en haut, je vais observé depuis le sol.

S'il pouvait s'éviter de se retrouver en haut des murs, ce ne serait pas un mal.

Les choses s'enchaînèrent assez rapidement après ça. Le rocher qui avait l'air d'être leur porte de sortie, se mit à trembler. Les secousses reprenaient et, autour d'eux, quelques pierres instables tombèrent.

- Descends ! hurla-t-il.

Si elle se coinçait en haut, il ne pourrait pas aller la chercher, ce serait... plus fort que lui. Les bras légèrement écartés pour tenir en place, ils virent l'impensable. Des rochers s'agglutinèrent sur ce bloc, roulèrent les uns sur les autres, s'empilèrent et comme un seul homme, une entité se redressa.

- Un golem.

Immédiatement, Cocoon sortit son épée mais il la savait bien inneficace contre ce genre de gardien.

- Lily ! Il faut qu'on parte, on ne pourra rien contre lui ! Le bruit rendait ses paroles presque inaudibles.

Cocoon ne voulait pas se transformer, pas ici, pas devant elle. Il respira un grand coup avant de doucement reculer. Mais le golem, au courant de leur présence, sauta le mur d'arène pour atterrir au milieu. Il devait faire cinq mètres, peut-être six et même le démon se sentait petit à côté de lui. L'hostilité du monstre était plus que présente et le roulis de ses membres faisait vibrer la cité enfouie.

- On dégage !

Elle voltigeait ? Parfait, alors elle saurait courir.
Remettant son épée dans le dos, il fit demi-tour contact avant de prendre appuis sur ses jambes. Ses cuisses gonflèrent, se contractèrent et comme une machine se mettant tout de suite en branle, il fila comme le vent. Bon en sprint, ses muscles le portèrent rapidement à l'extérieur. L'adrénaline à bloc dans ses veines, il arpentaient les rues des demeures à toute vitesse alors que derrière lui, la pierre se brisait. Le golem les poursuivait et détruisait tout sur son passage. Le point faible de la créature était sa lenteur mais à force de zigzag elle les rattrapait parfois grâce à sa ligne droite.

Cocoon vit un grand bâtiment dans la pierre qui se perdait dans la paroi. Il regarda autour de lui et attrapa l'incendie qui, si elle avait voulu, aurait pu le dépasser et filer. Même si lui n'eut pas le loisir de faire une visite à cet instant, l'édifice dans lequel il s'apprêtait à entrer en tournant d'un coup était un lieu de culte appartenant à une déesse au vue des formes et symboles féminins sur les bas reliefs. Une partie de l'intérieur comportait des énormes gravats empêchant d'aller plus loin. Le seul bémol était la ravine qui séparait la rue principale et le parvis du temple. Cocoon ne la vit qu'on dernier moment et il donna de l'élan à Lily, la laissant exécuter son saut tout en acrobatie alors que lui se contentait de sa force brute pour traverser. Même si pour le golem ce serait une fissure dans le sol, ça le ralentirait et eux, ça leur permettre de se cacher.
Le démon s'enfonça dans l'obscurité et empêcha son petit écureuil d'aller plus loin, la bloquant dans un renfoncement de mur. Ils étaient essoufflés, leur poitrine se soulevait prestement et la sachant bavarde, il mit automatiquement une main sur sa bouche. Face à face, il pouvait voir ses yeux grâce à la faible lumière du jour très diffuse qui entrait par la porte d'entrée.

Son cœur se calma presque immédiatement, son sang ralentit la course et tout son rythme cardiaque se laissa enivré par la couleur relaxante qu'il voyait. Ce n'était pas qu'un océan tranquille et ensoleillé qu'il y avait là-dedans, mais également un feu chaleureux, une main apaisante, une aura réconfortante et pleine d'amour.
C'était quelque chose qu'il n'avait jamais connu. Et ça le subjugua.
Exit le golem, exit la cité, adieu le temple et tout ce qu'il y avait autour. Sa main s'ôta d'elle-même des lèvres de la Yorka. De cette toute petite Yorka. Et de sa chevelure de braise.
Il ne s'en rendit même pas compte, mais ce qui était un simple contact dû à une fuite précipité, devint bien plus tactile. En effet, son corps s'était rapproché du sien, son torse contraignait cette jeune femme intrépide et ses bras de chaque côté d'elle, l'encageaient. Elle était à lui, l'espace d'un instant.

Le hurlement frustré du golem le ramena à la raison et il redressa la tête. Le plafond trembla et il protégea le petit animal qu'il avait entre ses bras pour lui éviter de se faire blesser par une chute de pierres. Les pas précipités s'éloignèrent, la destruction des bâtiments aussi.

- La sortie n'avait pas l'air d'être par là.

Cocoon prit de la distance. Cette femme était dangereuse. Elle lui avait fait oublié son propre environnement, elle lui avait fait perdre ses repères. C'était inadmissible qu'il puisse baisser si facilement sa garde.

- Les golems qui se trouvent près de ville ou de bâtiments sont souvent des gardiens ou du moins des protecteurs. Ils sont invincibles.

Époussetant ses vêtements il jeta un coup d'œil autour de lui.

- On a l'air d'être dans un temple. Tous ceux que j'ai connu possédaient une sortie à l'arrière pour les cérémonies. Peut-être aura-t-on plus de chance par là. Et les fresques sur les murs répondront à tes questions.

Il n'avait pas oublié les interrogations qu'elle avait émise dans l'arène au sujet d'un peuple Terran mais il aurait été bien incapable d'y répondre, peu éduqué qu'il était. Lui, son travail, c'était de faire place nette pour pouvoir traverser l'espèce d'énorme nef. Après ça, ils verraient bien ce qu'ils trouveront.

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MessageSujet: Re: Far from home   Far from home Icon_minitimeMer 21 Juin - 0:28



Far from home
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Tout était allé si vite que Lily aurait eu du mal à conter les événements sans en mélanger la chronologie. Ils avaient vu le bloc près de l’arène, effondré sur lui-même qui soudain s’était redressé en un agglomérat de roches pour former un gardien archaïque. Le golem, dont c’était le rôle, les prit aussitôt en grippe. Ensuite, ils avaient dû courir. Terrifiée à l’idée que Cocoon puisse être blessé par sa faute, elle s’était précipitée à ses côtés.

Ensuite ils avaient fuit, sans réfléchir, droit devant eux, tâchant de semer le monstre déterminé à leur arracher la tête qui les suivait inlassablement. Ils avaient louvoyé pendant de longues minutes jusqu’à ce bâtiment que Cocoon avait repéré.

Le monde avait tourné autour de Lily lorsque, d’une acrobatie improvisée, elle avait franchi un gouffre duquel elle n’aurait eu aucune chance de sortir si elle y avait chuté. L’instant suivant, elle se trouvait coincée entre un renfoncement de mur et Cocoon, tous deux cachés tant bien que mal dans le premier espace sombre apte à les accueillir. Il avait plaqué sa grande main sur la bouche de la jeune femme. De si près, elle remarqua à quel point il était massif, et combien ce qu’elle avait présumé de ses forces se vérifiait.
Il eut été vain d’essayer de bouger. Elle était maintenue dans un étau qui, s’il se serrait davantage, aurait pu ni plus ni moins que la briser. Mais Cocoon, aussi essoufflé qu’elle l’était, semblait un géant qui tenait délicatement dans sa main un petit oiseau tombé du nid.

Son contact était étrange. Jamais encore la Yorka ne s’était trouvée si physiquement proche d’un homme. A Cimmeria, Faye et Nyusha ne lui avaient que très peu enseigné ce qu’était de côtoyer un homme. Il n’était pas dans la culture des prêtresses de s’en approcher avant d’avoir dépassé l’âge de la naïveté. Il était dit qu’ils étaient capables du pire, qu’ils pouvaient broyer, par caprice, ce qui ne leur convenait pas. Si près de Cocoon, Lily laissa couler ses yeux le long de son visage, de sa mâchoire forte, ses épaules robustes, son torse qui semblait renfermer un feu ardent, jusqu’à ce qu’il capte son regard de ses yeux vairons. Il dégageait un je-ne-sais-quoi d’à la fois blessé et sauvage, comme un assoiffé de liberté.

Bien qu’elle ne fut plus essoufflée, les battements de son cœur ne se calmèrent pas.

Ils furent rappelés à la réalité par le cri déchirant du golem qui, de guerre lasse, s’en retourna dormir. Le plafond, qui manqua de s’effondrer, s’effrita sur eux. Cocoon la protégea, encore une fois, la couvrant de toute sa carrure massive.
Le calme revint. Il se détacha d’elle, encore toute tourneboulée de ce qu’ils venaient de vivre.
- La sortie n'avait pas l'air d'être par là.
Lily éclata de rire.
- Pardon Cocoon, articula-t-elle, tu es trop drôle. Par Kesha, ce que j’ai eu peur !
Elle reprit sa respiration alors qu’ils avançaient dans le temple refuge. C’était en effet un lieu de culte sans aucun doute possible, à en juger par les restes de mosaïques contant des légendes sacrées comme elle avait pu en voir sur les terres de sa Déesse, ainsi que les vestiges d’un autel jadis certainement fort bien décoré. Les femmes semblaient faire l’objet d’une adoration sans faille, d’après les fresques que Lily contemplait.
- Les dieux et ceux qui rêvent à eux sont nombreux, observa-t-elle. Je crois que tu as raison, pour la sortie. En tout cas c’est comme ça que fonctionne celui d’où je viens.

Cocoon s’activait à dégager des gravats. Bien qu’assez fluette, Lily s’approcha et choisit de faire sa part à son tour, bien qu’un peu distraite par ses observations.
- Ce golem n’a rien oublié de son rôle de gardien, bien que la cité soit vide désormais. Il doit se sentir très seul.
Une pointe de compassion naquit dans le cœur de la jeune femme.
- Nous sommes certainement ses premiers visiteurs depuis un long moment. C’est touchant de voir que malgré le temps qui passe, il remplit inlassablement son rôle, alors qu'il n'y a plus personne.

Quand les gravats qui restaient à dégager devinrent trop lourds et gros pour elle, le regard de Lily se posa sur une statue féminine qui représentait certainement l’idole qui autrefois devait être célébrée ici-bas. Elle s’en approcha et lui adressa une prière à mi-voix. Des paroles également tournées vers Kesha, pour que leur offense leur soit pardonnée et qu’il leur soit permis de retrouver la liberté à l’extérieur. Elle n’omit pas les hommages aux morts d’aujourd’hui ni aux disparus d’antan. Leur passage dans le temple serait désormais marquée d’un sceau de piété qui la réconforta.

- Encore merci Cocoon. C’est la deuxième fois que tu me sauves aujourd’hui, reprit Lily lorsqu’elle revint aux côtés du jeune homme. A croire que je suis une vraie demoiselle en détresse. Si cela continue, je n’aurais pas assez de ma vie pour te remercier.
Elle n’avait pas oublié ses premiers mots, ceux qu’il lui avait servi à son réveil.
- Promis, je ne dis pas cela à n’importe qui. En vérité tu es le premier (elle haussa les épaules) et je ne compte pas me remettre dans des postures aussi fâcheuses que celles d’aujourd’hui.

Si Nyusha avait été là, elle lui aurait dit prudence, la journée n’est pas encore terminée. Mais Lily n’y songeait pas. Elle se concentrait sur le colosse qui avait réussi, à mains nues, à dégager la grande nef. Ils pouvaient désormais s’avancer et chercher la sortie envisagée par Cocoon. Le chemin était, néanmoins, particulièrement sombre en comparaison à l’extérieur. Si une sortie se trouvait par-là, elle faisait peut-être l’angle d’un couloir, ou bien se trouvait en hauteur.

Lily, en tout innocence, tendit la main à son compagnon.
- On n’y voit pas grand-chose, alors… tu veux bien ? Je vais essayer de sentir quelque chose.

Son hypersensorialité était encore tout sauf au point. Lorsqu’elle se concentrait sur ses sens, elle était rapidement submergée par les sons, les odeurs, la moindre poussière qui l’effleurait. Cependant le calme du temple et son silence l’aidèrent à s’apaiser, et elle sut que son intense concentration ne se muerait pas aussi facilement en panique que si elle était dans le monde extérieur. Il fallait voir cet endroit comme une bulle.
La main de Cocoon dans la sienne lui permit de s’ancrer dans la réalité, et d’abandonner ses sens à leur recherche de ce qui composait leur environnement. En deux secondes, Lily se sentit comme tomber dans le vide, assaillie par la fraîcheur, l’échos du silence et les odeurs de pierre et de poussière qui jonchaient les lieux.

Cependant, au cœur de ce tumulte très bref, elle perçut un petit bout de vent. Un tout petit bout de vent, qui venait de leur gauche. Lorsqu’elle se réveilla, ses oreilles reprirent une place sage dans sa chevelure, comme pour se reposer d’un intense effort qu’elles venaient de fournir.
- Je pense que nous avons une piste par ici.
Ce disant, Lily les engagea sur leur chemin.

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MessageSujet: Re: Far from home   Far from home Icon_minitimeMer 21 Juin - 15:38


Far from home

Elle riait. Ses cheveux rebondissaient, son sourire éclatait, ses joues se gonflaient et ses yeux se courbaient. C'était un spectacle.
Cocoon haussa les épaules : elle était dangereuse, quand allait-il le comprendre ?

Les blocs de pierre étaient une bien meilleure concentration d'autant plus pour maugréer contre lui-même. Il pestait intérieurement de se laisser amadouer si facilement. Cocoon n'était pas beaucoup sortit, il ne connaissait pas bien le monde mais était-ce une raison pour être aussi faible ? Il n'en était pas sur du tout. Il pourra la jeter dans la ravine, ou lui marcher dessus -dans les deux cas elle n'en ressortirait pas vivante- ça lui permettrait d'évoluer alors seul et de se débarrasser de ce problème gênant qu'elle représentait.
D'une oreille plus que distraite, il l'entendait raconter sa vie. L'agacement le gagna par bien des aspects et il retint un hurlement. Il fallait impérativement qu'il se calme sinon...

Le tas de roches tombées du plafond au milieu de cet espace vide, reçu un premier choc. Il en fallut un second puis un troisième avant d'accélérer notablement le rythme. Ca sonnait au début comme un glas ou, au moins, des coups de tambour de guerre. Mais très vite, ça se transforma en pilonnage. Chaque coup qu'il mettait avec ses énormes poings faisait vibrer les murs, la roche, le temple et peut-être dans une moindre mesure, la montagne. Ses phalanges résistantes venaient briser le minéral orangée, réduisant en un peu plus de sable les éclats les plus faibles.
Il détestait les faibles.
Il détestait l'être.
Dans ses gestes, dans sa puissance, dans l'élan qu'il prenait, il n'y avait en vérité que le simple reflet de ses yeux. Sa sauvagerie, sa bestialité, il était un géant indomptable, il était celui dont on n'arrivait jamais à bout. Ses muscles se contractèrent, ils déchirèrent certains lambeaux de ses voiles du désert qui volaient à chaque fois qu'il venait écraser tout ce qu'il se trouvait entre lui et la pierre -et jusqu'à la pierre elle-même-.
Il aurait mentit s'il avait dit qu'il n'y aurait pas vu la tête de l'écureuil une ou deux fois mais l'image partie bien, bien vite...

Et puis il ralentit le rythme, jusqu'à s'arrêter complètement. Les mains contusionnée, légèrement griffées, il les laissa tomber de chaque côté de son corps alors que sa tête se pencha en arrière, comme pour mieux respirer. Essoufflé, il reprit ses esprits, les paupières closes, ne constatant que le vide dans ses émotions. Plus d'agacement, plus de pression, plus d'adrénaline juste le calme presque plat. Le bruit de son cœur lui vrillait les tympans mais ce n'était pas une sensation qui le dérangeait. Très vite, lui aussi se calmerait.

Le front luisant de sueur, il reprit possession de lui même après plusieurs secondes, peut-être une minute. Il ne s'occupa pas de ses blessures vu qu'aucun os n'était cassé. Ce don il le devait à son entraînement rude, à tout ce qu'il avait subit. Il le devait à son maître finalement, qui l'avait endurcit sur tous les plans, même physique. A n'en point douté, tout ce qu'il abattit ici pendant plusieurs secondes, aurait mis hors jeu un Terran quelconque ou une personne banale.

Le temple, comme la ville, qui avait été pensé pour durer, cessa de bien vite trembler et rien ne se brisa plus qu'il ne l'était déjà.

- Viens ici.

Dos à elle, sa voix avait prit un timbre plus sourd et il comprit qu'il avait évité de justesse la transformation monstrueuse. Ses cordes vocales avaient presque muté, les mots qu'il prononçait grattaient et le relent guttural en était la preuve. Peut-être que si il regardait à nouveau dans ses yeux il reprendrait entièrement le contrôle ?
Non.

Son bras s'étendit vivement lorsqu'il l'eut en face et il crocheta sa nuque pour la rapprocher. Son buste vint la surplomber et sa tête se rapprocha de la sienne. Pas de sourire narquois, il ne s'affichait en fait aucun rictus. Il parlait trop doucement, c'était inquiétant. La brute épaisse savait qu'il était capable du pire et il du se contrôler dans un effort surhumain pour ne pas serrer ce cou de lait au point de l'étouffer. La vraie épreuve pour lui était là, il fallait que ses doigts restent lâches tout en étant fermes.

- On va faire quelque chose. Quand je te le dirai, tu te tairas et tu resteras tranquille. Il anticipa : Et ce n'est pas une question.

Son autre main vint chercher une de ses oreilles pour en prendre le bout plein de fourrure entre son pouce et le côté de son index, en une fausse caresse. Il pouvait le lui arracher s'il le voulait. Et, oui, c'était une menace. Mais toujours de sa voix profonde il rajouta :

- Donc maintenant tu t'actives, petit renard, et tu trouves comment sortir d'ici.

Cocoon desserra sa prise et la relâcha.
Comme quoi... suffisait de demander poliment. Lily se mit en branle et tous deux s'enfoncèrent dans la pénombre de la caverne sculptée. De sa voix fluette et gentille elle lui demanda la main. Le démon se sentit à la fois puissant et à la fois minable. Elle n'était même pas une menace et il avait fait exactement ce que son maître faisait avec lui; il avait fait tout ce qu'il détestait. Mais il n'était pas homme à se remettre beaucoup en question et garda le silence en plus de sa dualité. S'exécutant, il prit alors sa main fine et douce dans la sienne caleuse et grande et attendit. Il était patient, ce n'était pas un problème.

Les oreilles de l'intrépide femme se dressèrent, frétillèrent, cherchèrent, mais tout se passa à l'intérieur. Son empathie, qu'il activa sans s'en rendre compte, capta les sentiments de Lily et toutes les émotions par lesquelles elle passait. Il n'en comprenait pas la moitié mais il savait qu'elle travaillait là-dessus. Il attendit dans le silence des souterrains avant qu'elle n'ouvre les yeux à nouveau. Il y avait un endroit visiblement. Cocoon acquiesça et la suivit.

Les couloirs étaient exiguës, la plupart avait subit des glissements de terrain, ils durent faire plusieurs détours avant de l'aider à monter, se hisser, tracter un bloc, en casser d'autres… et puis le sol ne fut plus plat mais en pente, comme montant. Ils étaient loin, très loin du temple. Cocoon n'était pas sûr que c'était une sortie arrière vu la formation rocheuse mais pourquoi pas.

Ils marchèrent longtemps. Le démon ressentait une grande fatigue, comme une lassitude. Il avait dépensé beaucoup d'énergie et ils avaient passé quasiment la journée à se rendre au point où ils en sont. Il n'avait pas mangé et, étrangement, son corps lui faisait mal. La volonté et son mental d'acier arrivaient à le porter sans que rien ne paraissent. Il était plus taciturne et renfermé qu'à l'accoutumé, avançant sans mot dire pour sortir de là aussi vite que possible.

Cocoon ©


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I fight with those who stand beside me;
I defeat those who stand in front of me.
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MessageSujet: Re: Far from home   Far from home Icon_minitimeVen 23 Juin - 10:52



Far from home
Ft. Cocoon
Après une centaine de pas, rien ne laissait penser que Lily et Cocoon se soient trouvés, quelques instants plus tôt, dans un temple fait de colonnes, de marches et de murs bien droits. Les venelles dans lesquelles ils évoluaient relevaient plus volontiers de l’accident de forage que d’un aménagement isthérien. A en juger toutefois par l’usure du sol, Lily demeurait persuadée que c’était un passage qui avait dû être emprunté à de nombreuses reprises, avant que la cité ne demeure dans l’oubli.

La chaleur du désert fit bientôt défaut dans la pénombre humide. Il aurait été difficile de déterminer le temps qu’ils avaient passé à marcher, dans ces recoins rocheux, à la recherche d’une issue. Lily ne se laissait pas décourager par la longue marche à laquelle ils étaient contraints : elle avait senti que c’était la bonne direction, et son instinct ne la trompait jamais. Foi d’essence animale.

Les obstacles ne manquèrent cependant pas. A un moment donné, une pente se forma sous leurs pieds, ce qui les obligea à un effort plus intense, là où ils commençaient tous deux à manquer de souffle. Par plusieurs fois ils durent franchir des pierres, faire un détour, casser des blocs qui gênaient leur passage. Lily ne disait plus rien, plus concentrée que jamais sur sa tache de guide.

Alors que chaque membre de son corps la lançaient tant la marche avait duré, une petite lueur parut soudain au détour d’un tunnel. Le dernier tunnel qu’ils avaient à traverser. Dans un élan d’énergie, Lily commença à courir, avide de respirer l’air frais de la sortie.

C’est éblouie par les soleils qu’elle perça, enfin, du dédale qu’ils avaient patiemment parcouru.

~ Fin du RP ~
(suite par ici)

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