Un voyage bien étrange...

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Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 Un voyage bien étrange...

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Allaatkasik
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Allaatkasik
MessageSujet: Un voyage bien étrange...   Un voyage bien étrange... Icon_minitimeVen 27 Sep - 16:48


















A  peine, l’aurore avait-elle dissipée les derniers lambeaux de ténèbres dans le cobalt profond du ciel, en cette fin de saison pluvieuse, qu'Allaatkasik traversait, le pas pesant, les bois entourant sa petite masure pour se rendre au village d'Upiq, travailler, comme à son habitude, à l'étude de maître Amaraq. Son pas lent et lourd, s'enfonçait mollement dans l'épaisse couche d'aiguilles grises, détrempées par la pluie nocturne. Les majestueux mélèzes se dressant tout autour d'elle se paraient d'aiguilles brunies qui n'allaient pas tarder à recouvrir, elles aussi, le sol. De subtiles senteurs de résine mêlées à celles des champignons flottaient de ça, de là telles d'espiègles feux follets. Seul dans ce sinistre décor détrempé se faisait entendre le craillement nostalgique des corneilles qui annonçait l'arrivée prochaine des glaces et des vents. Une fois les bois traversés, elle déboucha sur le sentier la conduisant au village. Son visage tourné vers le sol, elle fixait le boue luisante et froide, comme hypnotisée, le regard englué dans cette matière triste et morne. Ses pensées étaient vides, son corps sans aucune volonté, elle était juste mue par la force de l'habitude. Et finalement elle se sentait bien plus morte qu'à son habitude, ce qui la déprimait plus que de coutume.



T out les ans, à la même saison, Allaatkasik sombrait invariablement dans une profonde déprime durant quatre longs mois. Sous le joug d'une étrange asthénie, elle se recroquevillait sur elle-même, tapie au fond du gouffre amer de ses turpitudes d'où elle ne sortait que contrainte et pour ne jeter que quelques paroles acrimonieuses. Maître Amaraq, ne le sachant que trop bien, l'affectait, durant cette période, au classement des archives. Elle pouvait ainsi donc restée murée dans son silence et sa solitude dans la poussière des vieux documents, que ce soit au grenier ou bien à la cave. Durant sa journée de travaille, elle n'adressait à maître Amaraq que de laconiques hochement de tête. Le vieil homme n'en prenait jamais ombrage, mais de la voir ainsi, un voile de tristesse se déposait sur son âme. Certes, jamais il ne l'avait vue rire ou bien même sourire, jamais elle n'avait montré aucun signe d’enthousiasme ou bien même de contentement, mais il était flagrant que quelque chose portait au supplice chaque année à cette même période.



C 'est en fin de cette maussade matinée, alors qu'elle s'évertuait à essayer d'apporter un peu d'ordre au sein de ce pandémonium qu'elle fit la découverte d'un petit carnet dont la couverture était faite de peau de caribou. Délicatement, du bout de ses doigts elle enleva la poussière la recouvrant. Le cuir semblait vieux et montrait de forts signes d'usures. Sur la couverture de cuir verte délavée, aucune inscription n'y était visible et dans le silence sépulcrale du grenier elle l'ouvrit. Sur les pages du feuillet s'alignaient des symboles tous aussi étranges qu'indéchiffrables, mais aussi des planches représentant des plantes qui lui étaient inconnues. Les dessins des plantes avaient étaient soigneusement peints et les couleurs demeuraient vives. Le carnet ne devant mesurer pas plus d'une vingtaine de centimètres sur une douzaines était assez peu épais. Le parcourant rapidement, elle y chercha un nom ou bien un titre, enfin n'importe quelle information pouvant lui indiquer son auteur ou bien de quoi il traitait. Mais les caractères lui restèrent sibyllins et son contenu hermétique.



/* S'agirait-il d'un carnet de botanique ? Mais dans ce cas, que ferait-il ici, perdu dans ces archives... Était-ce un leg ? Peut-être... Et qui aurait intérêt à chiffrer un ouvrage de botanique sinon ?  */



D ans ces petites mains d’albâtre, le mystère demeurait entier. Et sans plus réfléchir à son geste elle le dissimula sous sa toge de clerc de notaire. Ce n'était pas qu'elle veuille le dérober à son employeur, c'est juste qu'elle n'aurait pas la force de lui adresser d'aimables paroles à ce sujet. Se sachant d'une humeur particulièrement acariâtre, elle préférait se murer dans le silence. C'était mieux ainsi. Retournant à sa tache, elle l'oublia et le soir venu, alors qu'elle s’apprêtait à quitter l'étude, maître Amaraq s'approcha d'elle tout en se raclant la gorge. Il devait appréhender de lui adresser la parole tout autant qu'elle de devoir lui répondre. Mais elle demeurait pas moins curieuse de connaître le sujet de cette requête. Alors, de cette voix qu'elle lui connaissait si bien, douce et prévenante, il se hasarda:



-"Excuse moi Allaat, j'aurais besoin de tes services. Tu imagines bien que si cela n'avait pas été de première importance, je m'en serais occupé moi-même... Il nous faut régler une affaire de succession rapidement... C'est pour l'un de nos plus important client et il m'a demandé, expressément, de régler cette histoire dans les plus brefs délais. Mais comme d'habitude, il y a de nombreux documents à établir et à transmettre... Enfin, tu le sais bien... En fait, il te faudrait partir pour Hellas dès demain matin... Je sais, c'est assez inopportun, je me doute... Mais j'ai vraiment besoin de toi."



D u coin de son œil, il guettait prudemment la réaction d'Allaat qui contre toute attente acquiesça d'un hochement de tête lui faisant mine de lui expliquer les détails de l'affaire. Lui aussi fit un hochement de tête, signe de son contentement.



-"Bien bien. Tu devras te rendre à l'étude de maître Marghraf, lui remettre cette close testamentaire qu'il devra faire signer à son client. Une fois cela fait, il te remettra un document nouvellement établit en bonne forme que tu me ramèneras. La procédure habituelle quoi. Le client est déjà à Hellas, donc cela devrait être rapide. En prenant le navire à Gaeaf demain matin, tu y seras d'ici trois ou quatre jours tout au plus."



S ans plus attendre, il joint le geste à la parole en lui tendant deux plis, l'un son billet pour la capitale et l'autre, le document notarial. Sans mot dire, Allaatkasik prit les plis et lui adressa un hochement de tête pour tout au revoir. Amaraq, lui, affichait un discret sourire victorieux. Sur le chemin du retour, alors que l'astre du jour n'était plus qu'une ligne de lumière pâle et blafarde à l'horizon, Allaatkassik se noyait en de désespérantes et tristes conjectures.



/* Comment puis-je oser de me comporter de cette horrible manière envers un homme qui a toujours été aussi prévenant envers moi... Lui, si attentionné, obligeant, aimable et moi qui suis incapable de lui montrer la moindre sympathie... J'ai si honte... Et le pire, c'est qu'il me pardonne, en silence, année après année... Sans jamais me tancer ! Quel monstre suis-je pour ne point maîtriser mes haïssables humeurs ! Pourquoi suis-je ainsi ? N'est-il déjà point suffisant que je ne sois plus humaine ?! Condamnée à l’errance dans cette non vie... toujours à me plaindre... Si je continue de la sorte, même la vénérable Kesha finira par se lasser de mes prières implorantes... Que je hais cette fichue saison !! Non, en fait c'est moi que je dois haïr... */



D éprimée, ses remords la mettaient au supplice. Une fois arrivée dans sa petite masure, elle fit ses préparatifs, machinalement, espérant ainsi tromper le malaise qui la rongeait. Mais c'était peine perdue... La soirée fut mauvaise, la nuit aussi et le matin, c'est saoulée de chagrin et de contrition qu'elle enfourcha sa fidèle monture Avanneq pour rejoindre le bac qui la conduirait d'Upiq à Gaeaf. Le ciel était bas, plombé, menaçant. La seule petite chose qui lui apporta un léger réconfort fut de revêtir les habits que lui avait offert son père adoptif et par la suite mentor, Sifdérik. Elle mit son pantalon en cuir de jeune rêne à la couleur laiteuse puis une chemise de coton épais nouée avec un lacet sur le devant. Elle chaussa ses bottes en phoque aux larges revers de fourrure épaisse et blanche et fit quelques pas. Ensuite, elle enfila son amauti fait de fourrures savamment enpiéces, de lynx et de phoque, toutes aussi immaculées. Seules trois petites poires en verres teintées, d'à peine cinq centimètres de long pendaient, accrochées dans son dos au niveau des épaules, apportaient une touche colorée au somptueux vêtement. Il ne lui restait plus qu'à mettre sur son petit nez sa paire de lunette de verre coloré. Ensuite, elle se fit, soigneusement, deux tresses avec ses longs et raides cheveux noirs qu'elle laissa choir sur l'amauti. Il ne lui restait plus qu'à mettre son sceau de confrérie, fait d'argent, à son doigt. Sauf que ce baume nostalgique lui tordit les entrailles et se surajouta à ses souffrances. Sa vie toute entière n'était plus que plaie béante.


snowflakes

A rrivée sur le bac, elle descendit de selle et présenta son billet de passage. Elle était la seule en cette matinée. Tant mieux. Alors que son regard se perdait dans l'infini de l'horizon, une chose tout aussi improbable qu'impossible se produisit. Un éclair blanc, venu de nul part l'aveugla et immédiatement, elle perdit connaissance. A son réveille, elle était allongée dans un pré d'herbe rase, au dessus d'elle, un ciel nuageux et menaçant. Tournant lentement la tête sur le coté, elle put voir sa jument non loin de là. Un autre corps était allongé dans l'herbe, elle le reconnu, c'était le passeur. Encore sous le choc, elle essaya de se relever mais la tête lui tournait. Alors, elle s'assit sur son séant et se fit cette réflexion qu'elle trouva par la suite légèrement décalée.



/* Heu... il vient de se passer quoi là ?  */



D evant-elle s'étirait jusqu'à l'horizon de vastes tourbières brunes et caramel ponctuée de tâches verdâtres piquées de jaunes. Essaimés dans ce paysage, des marécages arboraient subtilement le jaune des iris d'eau. Un sentiment de vide et de chute la pris soudainement. Ces vertiges la mire profondément mal à l'aise et commençant à rassembler peu à peu ses esprits, elle se rendit compte de la gravité de la situation. Elle était tout simplement perdue et plus grave encore, elle ne pourrait remplir sa mission. Encore toute étourdie, elle se leva sur ses jambes mal assurées et lentement elle regarda derrière elle, espérant secrètement apercevoir au loin les majestueuses tours de la cité d'Hellas. Malheureusement, elle ne vit qu'une chaîne de montagnes qu'elle ne reconnu point. Cette fois, elle compris qu'elle était bel et bien perdu. Était-elle même sur le territoire Cimmérien ? Elle ne saurait le dire. Une peur panique s'éprit brutalement d'Allaatkasik et elle en aurait pleurée si elle avait pu. Anéantie, elle chut, les genoux au sol. Non loin d'elle, le passeur reprenait lui aussi ses esprits et vint la voir. Lui adressant la parole, les yeux agars et terrorisés, Allaatkasik ne l'entendit point. La croyant encore plus mal en point que lui, il partit sans demander son reste. Peut-être savait-il où ils avaient été transporté, peut-être connaissait-il la direction à prendre pour rejoindre la cité, mais elle était tout simplement incapable de formuler des pensées cohérentes et encore moins capable de régir dans l'urgence de cette situation. Elle n'avait qu'à l'esprit son échec et par conséquence la déception amère qu'elle allait infliger, malgré elle, au vieil homme et elle sombra dans une tristesse infinie. Elle resta prostrée comme cela jusqu'au soir. C'est alors qu'Avanneq vint lui pousser l'épaule de son museau comme si la bête voulait la forcer à sortir de sa léthargie. Cette présence rassurante mit un peu d'ordre dans l'esprit d'Allaatkasik qui se rappela une phrase de son mentor.



/* Une cimmérienne n'est pas vaincue tant qu'elle n'est pas morte !  */



S i sa situation n'avait pas été aussi désespérée et que de surcroît elle soit capable d'éprouver une telle émotion, elle aurait trouver cela relativement comique. Mais bon, maintenant qu'elle sortait de sa torpeur, elle regarda la situation en face. Finalement, il était plus judicieux d'attendre la nuit. Ainsi elle pourrait au moins se repérer grâce aux étoile comme le lui avait enseigné Sifdérik. Cette pensée la submergea de nostalgie, mais au lieu de sombrer dans l’abattement, elle recouvra son courage et sa détermination. Une fois les étoiles hautes dans le ciel, elle reprendrait sa route en direction de Hellas. La grande inconnue était qu'elle ne savait pas quelle distance il lui faudrait parcourir pour parvenir à sa destination. Mais sur le moment, celui lui importait peu. Maintenant, il lui fallait partir, quelque soit la longueur à parcourir. Sur la route, elle ne pouvait s'empêcher de repenser à ce qui lui était arrivé. Quelques rumeurs chuchotées étaient parvenues à se faufiler jusqu'à Upiq où il était question de phénomènes étranges survenus depuis un certains temps. Un peu comme si la main du chaos s'était plongée dans le monde. Elle adressa secrètement de ferventes prières à Kesha pour lui épargner une nouvelle fois d'être touchée par cette main malicieuse.


snowflakes

C haque jour qui s'écoulait faisait fondre comme neige au soleil ses espoirs d'arriver à temps à l'étude de maître Marghraf. Chaque jour, son angoisse d'échouer se faisait plus pressante, plus obsédante. Il n'en n'aurait pas fallu guère plus pour que sa raison vacille si au bout du septième jours elle n'avait aperçue au loin une surface miroitante et cendrée où s'effilochaient des fils blancs et gris métalliques. Et juste devant cet océan qui semblait immobile, un point plus soutenu, anthracite d'où s’élevait des aiguilles lumineuses. A n'en point douter, il devait s'agir de la cité d'Hellas. Demain, Allaatkasik poserait son pied pour la première fois dans la noble cité. Elle ne put s'empêcher de lâcher un long soupir de contentement. Certes, elle y arriverait avec cinq jours de retard, mais comme le lui avait indiqué maître Amaraq, le client y était déjà depuis plusieurs jours. Avec un peu de chance, il pourrait y être encore. Elle l'espérait de tout son cœur et encore une fois, sollicita la bienveillance de Kesha.



L e lendemain, elle entra donc dans la cité, harassée, éreintée. Remontant la grand'rue, qui à cette heure matinale restaient encore assez calme, elle aperçue quelques auberges aux enseignes alléchantes. Que n'aurait-elle pas donnée pour rentrer dans l'un de ces établissements et y prendre une chambre pour y dormir tout son sou. Mais s'il lui restait une chance de réussir sa mission, elle devait la tenter, coûte que coûte. Rassemblant ses dernières forces, elle se mit à la recherche de l'étude. Et après avoir demandé à quelques passants son chemin, elle arriva dans la rue de l'horloge où devait résider le notaire.



L a rue, assez étroite, était toute pavée de granit gris clair, au bossage rustique afin que piétons et véhicules puissent garder l’adhérence au sol en cas de verglas ou bien de neige, lui rendait la marche assez incommode. Et elle remarqua que les quelques passants, qu'elle croisait, prenaient soin de toujours poser leurs pieds au centre des bugne. Effectivement, cela facilitait grandement la marche, mais Allaatkasik éprouva quelques peines à les imiter et sa démarche devait leur sembler assez incongrue. La rue était flanquée de chaque coté par des immeubles de trois ou quatre étages, étroits, se succédant gauchement et rendant ainsi la rue tortueuse. Les façades opposées, semblaient vouloir se toucher tant elles étaient obliques et le poutres de bois noir dessinaient d'étranges motifs géométriques dans le torchis brunâtre. C'est quelques dizaines de mètres plus loin qu'elle aperçut, pendue à un potence, une enseigne représentant deux mains se serrant, symbole de la confrérie des notaires. Descendant de sa monture, elle noua les rennes d'Avanneq à l'un des anneaux de bronze, patiné de vert de gris, fixés solidement au mur, laissant ses sacoches pour ne prendre que sa besace de cuir beige.



D evant, elle une porte de bois de hêtre, ajourée que quelques carreaux de verre couleur paille où scintillaient prisonnières, de minuscules bulles d'air. Sur le montant gauche, pendait une chaînette pourvue d'une poignée en bronze poli. Elle tira dessus et put entendre un tintement étouffé qui provenait de l'intérieur. Un bref instant après, la silhouette d'un jeune homme, svelte, à la figure avenante, lui pria d'entrer. Il revêtait la toge des notaires, mais Allaatkasik en déduit qu'il devait seulement être le clair du notaire vu son jeune âge. Comme toute formalité, elle s'annonça simplement et le jeune homme ouvrit une petite porte sur la gauche du couloir qui débouchait sur un petit vestibule. La faisant s'y installer, il referma la porte derrière lui tout en lui demandant d'attendre. Elle s’exécuta et scruta la pièce.



L a pièce, d'une vingtaine de mètres carré, était pratiquement vide de tout mobilier. Deux banquettes occupaient le mur opposée à elle et une troisième sous la petite fenêtre donnant sur la rue. A sa droite, une vielle commode s’appuyait au mur. D’apparence vétuste, l'on y avait posée dessus deux lampes à huiles en terre cuite. Les flammes dégagées bien plus de suif que de lumière, chargeant l'atmosphère d'une odeur lourde et écœurante. Mais cette odeur lui était familière et ne la dérangea pas le moins du monde. Elle se dirigea vers une banquette lui faisant face et elle s’assit. Elle sortit de sa besace le livre emprunté à maitre Amaraq et se mit à le parcourir. Bien que d’apparence calme, son esprit brûlait de savoir si le client de maître Marghraf demeurait toujours en ville et s'il lui serait possible d’honorer sa mission. Posant le carnet sur ses genoux,  elle passa ses mains d’albâtre sur la fourrure des manches de son amauti, machinalement. Inconsciemment, ce geste la rassurait. Harassée par cet épuisant voyage, les nerfs mis à mal, elle n'y teint plus. Allaatkasik rabattit sa large capuche sur sa tête, encadrant ainsi son visage émacié dans l’angora de la fourrure blanche de lapin, ne prit même pas la peine d'enlever ses lunettes de verres teintées et elle rabattit ses jambes en chien de fusil sur la banquette. Un bras sous sa tête, l'autre tenant le carnet sur sa poitrine,il ne lui fallut qu'un instant pour sombrer dans un sommeil sans rêve. Son bras se relâchant, le carnet chût sur le sol dans un bruit mou.


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Dernière édition par Allaatkasik le Jeu 30 Jan - 13:31, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Un voyage bien étrange...   Un voyage bien étrange... Icon_minitimeDim 6 Oct - 16:39

    Soizic se trouvait dans la caverne avec Ylivi et un groupe de deux personnes. Après de nombreuses discussions et surtout grâce au plus jeune, la neko avait obtenu le livre ancien qu’elle était venue chercher. Mais voilà que les choses avaient tournées étrangement, elle s’était sentie mal et s’était rerouvée dans un endroit inconnu entourée de verdure avec des monstres qui lui couraient après et alors qu’elle se faisait attaquer, elle se retrouvait finalement de nouveau à son point de départ avec les autres. Soizic n’avait pas compris ce qui lui était arrivée et elle avait horreur de ne pas comprendre, surtout ces derniers temps où tout ce détraquait mais qu’aucun des Eclari n’avait de réponse et pourtant ce n’avait pas été faute de réfléchir, elle n’avait aucun moyen de savoir exactement ce qu’il se passait puisqu’elle n’était pas à Hespéria et n’avait donc pas ses livres afin d’y faire des recherches.

    Enfin bref, après s’être mis d’accord avec le fils de l’ermite, ils avaient convenus de partir pour Hellas le jour-même, Soizic avait fini par dire à Ylivi de rentrer, cela ne faisait pas partie du plan original alors elle se débrouillerait pour rentrer. En plus, elle lui avait fait gagner du temps en la portant dans la montagne et puis leur compagnon avait le pouvoir de téléportation, il allait les emmener le plus loin possible. Après plusieurs jours à voyager et à se reposer dans le froid, ils étaient enfin arrivés devant la cité d’Hellas.

    Il leur fallut encore plusieurs heures avant de trouver l’enseigne d’un notaire afin d’avoir une preuve de leur transaction. Parce que c’était à cette condition que l’échange avait lieu, il ne suffisait pas de payer, il fallait faire notifier cela par écrit. Soizic aurait put s’en charger mais elle ne voulait pas se mettre à dos les deux hommes alors elle avait accepté la proposition. Et les voilà finalement devant la porte.

    Et maintenant ? Ils s’y prenaient comment ? L’homme à ses côtés frappa de longues minutes à la porte avant qu’un page ne lui ouvre, il lui expliqua la raison de notre visite et le jeune homme nous fit nous installer dans une sorte de salon d’attente où se tenait déjà une jeune fille, endormie. Avant que Soizic n’ait put dire quoi que ce soit, son compagnon de voyage se mettait à crier sur le fait que le notaire aurait déjà dut être sur place, continuant sur sa lancée pour dire qu’un page aurait put faire le travail, il n’avait aucune envie d’y passer la nuit. Soizic secoua la tête avant de regarder la fillette qui était maintenant bien réveillée. Elle se retourna vers l’homme qu’elle accompagnait :


    - Voyez ce que vous avez fait ! Vous venez de réveiller cette pauvre enfant… Ne pouviez vous pas parler moins fort ? Est-ce une coutune des habitants de Cimmeria ?

    En se retournant vers la fillette, elle lui fit un triste sourire en s’asseyant non loin d’elle.

    - Je suis navrée que mon compagnon d’aventure ne vous ait réveillés mademoiselle. Il n’a vraisemblablement aucun savoir-vivre. Je vous présente nos excuses.
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MessageSujet: Re: Un voyage bien étrange...   Un voyage bien étrange... Icon_minitimeMar 8 Oct - 11:09









Alors qu'elle s'était perdue dans un sombre rêve, fortement inspiré par cette toute aussi mystérieuse qu'incompréhensible téléportation, Allaatkasik entendit une voix raisonner dans sa tête. Au fur et à mesure, le son s’amplifiait dans un crescendo qui ne semblait vouloir s'interrompre. La voix, venue de nul part et qui l'entourait, l'enveloppait, finit par devenir inquiétante avec ses accents menaçants. La tension se fit telle, que le songe en fut soufflé. Et c'est alors qu'elle réalisa qu'elle était en train de rêver. Seule cette voix demeurait. Alors, ouvrant lentement ses yeux cachés derrière les verres de ses lunettes teintées, une profonde inquiétude l'assiégea. Elle comprit qu'elle n'était plus seule dans la petite pièce faiblement éclairée, aux relents âcres de suif, en cette matinée. Réalisant cela, elle fut quelque peu honteuse que l'on puisse la voir endormie sur cette banquette et elle se redressa derechef tout en s'évertuant à recouvrir un semblant de dignité. Sa fierté cimmérienne venait d'être sérieusement mise à mal. L'anxiété lui noua l'estomac à l'idée de devoir relever sa tête pour soutenir du regard ceux qui venaient d'arriver.



En se rasseyant convenablement sur la banquette, le dos bien droit, sa botte de fourrure immaculée heurta un petit objet sur le plancher. Dans un éclair de lucidité retrouvée, elle constata que le petit carnet qu'elle avait serré tout contre sa poitrine, n'était plus là et que c’était sûrement lui qu'elle venait de heurter. Si elle n'avait pas été une Gorgoroth, sûre que le rouge lui serait monté aux joues. Alors, aussi stoïquement qu'elle le pu, elle le ramassa et le posa sur ses genoux, l'air de rien. Ne sachant trop quoi en faire, elle le couvrit de ses petites mains crayeuses, dépassant à peine des longues manches de son amauti. Et une fois toutes ces ennuyeuses péripéties passées, elle se décida enfin à relever la tête pour affronter les regards étrangers.



En face d'elle, se tenait un homme qui vociférait, peut-être un cimmérien et à ses cotés, une singulière jeune femme qui le tançait. Elle était de grande stature et devait bien dépasser la taille d'Allaatkasik d'au moins deux ou trois têtes. Élégante, elle portait un magnifique collier mais qui ne retint pas plus son regard. Ce qui lui fit passer dans ses grands yeux sombres un éclair d'émerveillement douloureux, étaient que cette personne était affublées de ravissantes petites oreilles de chat et qui de surcroît tenait dans ses mains un volumineux ouvrage. A n'en pas douter elle devait appartenir à cette race appelée yorka, du moins c'est ce que lui avait raconté son mentor Sifdérik. Elle qui vivait recluse dans son village depuis plus de dix ans et qui n'en avait jamais vue, fixait de son petit minois tout pâle, narquois et tout plein d'admiration la jeune femme. Ne voulant pas paraître impoli en la dévisageant, Allaatkasik détourna son regard vers le livres, une lueur de convoitise dans les yeux. D'emblée, elle était tombée sous le charme de cette remarquable créature. Son esprit se brouilla tant l'agitation qui y régnait la submergeait.



Quel ne fut pas son embarras lorsque la jeune femme se détourna de son compagnon pour lui adresser la parole et de surcroît, lui présenter des excuses. L'image si belle de cette jeune femme, si poli, ne faisait que lui renvoyer en miroir sa propre laideur, sa propre monstruosité, sa nature impie. Les muscles de son visage se crispèrent tandis que la vague amer du désespoir déferlait dans sa bouche. Allaatkasik ne serait jamais plus qu'une non vivante, une non morte. Enfin, quoi qu'elle put être, elle ne serait jamais plus que le moins de quelque chose. Emportée par le flot tumultueux des ses noires pensées, elle détourna son regard de la jeune femme. Et c'est avec effort qu'elle se ravisa pour ne point lui paraître impolie et qu'elle redressa la tête pour lui faire face. Alors, de sa petite voix basse et sourde, presque un murmure dans lequel perlait une muette détresse:



-"Vous n'avez pas à vous excuser, madame... Mon voyage m'a tellement fatigué et comme il n'y avait personne... Et puis c'est mieux ainsi, je n'aurais pas voulue que le clerc de notaire me voit comme cela... Finalement tout est pour le mieux..."



Quelque peu intimidée, Allaatkasik baissant la tête, tripota instinctivement sa bague en argent, sceau de sa profession. Puis relevant la tête tout en réajustant, de son index, sa monture en laiton sur son petit nez retroussé, elle prit le même ton égal:



-"Heu... Désolée d'en oublier les convenances... Je me présente, Allaatkasik Aappilattutke, clerc de notaire au service de maître Amaraq du village d'Upiq..."



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Dernière édition par Allaatkasik le Jeu 30 Jan - 13:31, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Un voyage bien étrange...   Un voyage bien étrange... Icon_minitimeJeu 10 Oct - 15:36

    Soizic regardait calmement la fillette qu’elle avait devant elle. Elle se demandait si la fillette travaillait pour le clerc de notaire de la cité ou si elle était sa propre fille, dans tous les cas, elle semblait venir elle aussi de dehors car elle portait encore un manteau. Elle la vit tourner le visage plusieurs fois avant de finalement de lui faire face et de s’adresser à elle pour murmurer plusieurs choses assez décousues. De ce que la bibliothécaire comprit, la fillette avait à faire avec le clerc comme eux et se trouvait bien heureuse de ne pas avoir à faire à l’homme alors qu’elle s’était endormie. Quelque part, elle semblait heureuse qu’ils l’aient réveillés par inadvertance.

    Soizic continuait de lui sourire doucement, son compagnon faisant les cents pas dans la salle d’attente, ils avaient tous deux des choses à faire, elle en était consciente mais bouger dans tous les sens ne feraient pas venir le notaire plus rapidement. La Yorka suivit le regard de la fillette à ses mains, elle jouait avec une bague portant un sceau. Elle avait déjà vu ce sceau quelque part mais où ? Et puis tandis qu’elle réfléchissait, la tête baissée vers ses propres mains, la fillette reprit la parole pour se présenter. Elle était clerc de notaire ?

    Soizic releva la tête, pour la fixer, les yeux grands ouverts, la bouche légèrement entrebaillée. Voilà qui l’arrangeait, son compagnon aussi s’était arrêté pour la fixer, ses yeux aussi grands que des soucoupes. Et puis, elle se souvint qu’elle ne lui avait toujours pas répondu.


    - Je suis enchantée de vous rencontrer mademoisellle Aappilattutke, je me nomme Soizic Eyesgold, je travaille à la Bibliothèque des Lumières à Hespéria. Et voici...
    - Marc Durian, chef cuisinier. Vous êtes vraiment une clerc de notaire ?

    Soizic remua sa queue d’énervement avant de reprendre la parole tout en fixant mauvaisement le jeune homme.

    - Vous manquez vraiment de tact. - se retournant vers la fillette, elle ajouta à son adresse – Il se trouve que nous sommes venus ici dans l’espoir de trouver un clerc de notaire ou un notaire tout court afin de procéder par écrit à une transaction. Je sais que vous ne travaillez pas ici mais vous serait-il possible de vous occuper de notre demande, le propriétaire des lieux ne devant pas arriver avant un bon moment ? Il se trouve que nous sommes assez pressés et nous aimerions repartir le plus rapidement possible. Bien sûr, je comprendrais que vous n’acceptiez pas et dans ce cas, nous attendrons le clerc d’Hellas.

    Soizic avait joint les mains sur le livre et s’était penchée un peu en avant pendant qu’elle lui parlait. Il y avait de grandes chances que la fillette refuse et elle ne pourrait pas lui en vouloir. Peut-être devait-elle penser à d’autres arguments comme une bonne rémunération voire une meilleure que celle prévue pour le propriétaire ? Elle n’avait aucunement envie de la brusquer, elle savait pertinnement que cela ne servirait à rien mais l’homme qui était à ses côtés, ne semblait pas penser la même chose. Il devait avoir l’habitude de donner des ordres et d’être obéi mais avec elle, cela ne servait à rien, il l’avait bien compris quand elle avait pris la défense de son père et qu’elle lui avait bien dit de les laisser traiter ensemble de leur affaire. Soizic n’avait pas apprécié la manière dont il avait parlé à son père, homme lettré vivant reclus dans les montagnes. La Yorka comprenait son choix mais pas son propre fils et si elle avait finalement eu le livre, ce n’était pas sans prix et pas seulement un prix pécunier, il y avait eu une longue discussion entre père et fils qui avait fini en dispute, le fils refusant d’accompagner Soizic en ville pour voir le notaire.
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MessageSujet: Re: Un voyage bien étrange...   Un voyage bien étrange... Icon_minitimeSam 12 Oct - 4:55









Après s'être présentée, voilà que ces deux personnages dont les caractères étaient situés à l'opposé, s'arrêtèrent pour la fixer de leurs yeux narquois. Dans le petite pièce, l'atmosphère sombre et alourdit de senteurs âpres se fit subitement pesante. Mal à l'aise, Allaatkasik ne put s'empêcher de se demander ce qu’elle avait bien put commettre comme impair en se présentant pour qu'elle attire leur attention de la sorte. Ses manières avaient-elles été discourtoises, heurtant leurs sensibilités ? Quoi qu'il en soit, elle aurait voulu disparaître sur le champs.



/* Hou là là... Qu'est-ce j'ai donc bien pu dire ?  Ça commence bien... pour mon premier voyage hors des murs de mon village... */



Mais elle n'eut pas le loisir de se laisser envahir par de déplaisantes réflexions que la jeune femme se présenta à son tour, rompant ainsi court à son malaise. Cette fois, se fut à son tour d'ouvrir tout grand ses yeux. La jeune femme aux yeux vairons travaillait dans une bibliothèque ! Il n'en fallut pas plus pour qu'Allaatkassik tomba complètement sous son charme. Elle ne savait que peu de chose sur la bibliothèque des Lumières, mais elle en avait entendu parler et la connaissait au moins de réputation. Elle, plus amoureuse des livres que du genre humain, n'en croyait pas ses oreilles et une légère excitation lui parcouru le corps. Mais le ton tranchant du cuisinier la fit bien vite retomber des ses illusions. Certes, son comportement énervé et ses vociférations ne faisait pas de lui un homme charmant, mais jusqu'à présent, Allaatkasik n'avait pas encore eu matière à le détester. Mais sa question, si brutalement jetée, lui fit passer une étrange et inquiétante lueur dans ses grands yeux sombres, presque noirs.



/* Quelle grossièreté ! Ce ruffian mérite le bâton ! J'aurais bien du plaisir à lui briser les os un à un... A faire sortir ses globes oculaires de son crane sous la violence de mes coups... puis les écraser avec mon talon... Un lit de lave ! De furieuses rivières de sang ! Le râle obscène des égorgés dans la cacophonie des lances et des épées ! En voici, un bien agréable tableau... */



Fixant le cuisinier, son visage resta fermé et elle n'afficha qu'une tristesse froide et lointaine. Par courtoisie pour la jeune femme, elle ravala son amer colère et sa brûlante indignation. Tout en reposant les yeux sur cette dernière, elle remarqua une curiosité. Quelque chose venait de s'agiter sous la longue robe de la jeune femme. Et elle ne pu s'empêcher de faire le rapprochement entre ce qui avait pu faire bouger ainsi sa robe et les adorables petites oreilles de chat dont elle était affublées... La grossièreté de l'homme, tout autant que ses sombres pensées disparurent sur le coup.



/* Je me demande quand même ce que peut faire cette jeune femme avec ce cuisinier ? Y aurait-il un rapport entre eux et le livre qu'elle tient ? Ou bien ne se charge t-il que de lui préparer ses repas ? bizarre quand même... */



Après avoir attentivement écoutée attentivement la demande de la jeune femme, elle savait qu'elle serait sa réponse. Comment pourrait-elle lui refuser ses services ? Elle n'en n'aurait pas le cœur...



/* Hou là là... Ça va être délicat comme situation... Si maître Marghraf vient à savoir que je lui vole ses clients, je risque fort un blâme, voir même de me faire exclure de la profession... Et pire encore, la déception que j'infligerai à maître Amaraq... Bon, je vais faire ça avec tact... */



Mais elle savait que quoi qu'elle fasse, elle agirait mal et de manière égoïste. Son visage se fit triste, enfin un peu plus triste qu'à son habitude et de sa voix grave, encore plus ténue que précédemment, où perçait déjà le remord d'un crime qu'elle s’apprêtait de commettre:



-"Heu... Enfin, si vous le désirez, je suis à même de rédiger votre acte de vente... C'est juste que... comment le dire... Si cela ne vous ennuie pas outre mesure, nous pourrions faire cela dans un endroit plus tranquille... Je crois avoir aperçue une petite auberge non loin de là... Par contre, je vais rapidement rédiger un mot à l'attention de maître Marghraf... Ce ne sera pas long... Vous pourrez ainsi rapidement reprendre votre route..."



Et sans plus attendre la réponse de la jeune femme, elle sortit de sa besace de cuir un nécessaire d'écriture portatif et rédigea une lettre succincte à l'attention du notaire lui expliquant qu'une affaire urgente la pressait autre part et qu'elle repasserait à l'étude en début d'après midi. Cela fait, elle plia soigneusement la lettre, y apposa son sceau et releva la tête vers Soizic, triste et résignée.



-"Voilà... je n'ai plus qu'à la remettre à son clerc en sortant... Nous pouvons y aller, si vous le désirez...



Allaatkasik était curieuse de savoir quel livre elle détenait entre ses mains, mais ne savait pas trop si elle trouverait un moyen poli de lui demander sans paraître effrontée... Dans sa tête se pressait déjà mille autres questions qui lui brûlaient la poitrine. Soizic avait-elle lu des ouvrages concernant les Gorgoroths ? Ou bien connaissait-elle l'existence de tels ouvrages ? Savait-elle des choses sur les gens de son espèce ? Pourrait-elle espérer un jours visiter cette légendaire bibliothèque ? Et puis pourrait-elle la renseigner sur le mystérieux carnet "trouvé" à l'étude de maître Amaraq ? Tant de questions et si peu de temps..



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MessageSujet: Re: Un voyage bien étrange...   Un voyage bien étrange... Icon_minitimeDim 27 Oct - 15:34

    Soizic avait baissé le regard, plongé dans ses réflexions, elle se demandait si tout allait bien pour le vieil homme qu’ils avaient laissés dans sa grotte souterraine ainsi que pour Ylivi qu’elle avait renvoyé à Hespéria. Et si la demoiselle disparaissait ? Le Roi risquait de lui en vouloir et elle n’avait pas besoin de cela pour l’instant surtout au vu de ce qu’elle avait convenu avec Samaléone. Mais dans quel merdier s’était-elle fourrée ? La voix de la fillette la fit revenir à l’instant présent. Ainsi, elle acceptait mais leur demandait de sortir de l’étude pour aller dans une auberge. Au fond c’était compréhensif, alors elle ne fit aucun commentaire, par contre elle voyait bien à l’attitude de son compagnon qu’il n’était pas heureux de ressortir.

    - Bien sûr mademoiselle, nous allons y aller. Ce n’est pas un souci.

    Soizic se releva et se plaça à côté de son comparse pour lui parler à voix basse le temps qu’elle n’écrive sa lettre. Elle lui expliqua qu’en lui demandant de prendre la place du notaire, la fillete ne devait pas se trouver dans une situation facile mais qu’elle acceptait malgré tout leur demande. Il devait donc lui être reconnaissant au lieu de tirer une tête d’outre-tombe. Soizic n’était pas à l’aise avec les autres mais une chose était sûre, elle avait pris l’habitude de regarder les gens et de pouvoir dire si ou non ils étaient heureux. Et la jeune fille qu’elle avait en face d’elle n’avait pas l’air d’être heureuse, elle avait la tête d’une enfant triste qui n’arrive pas à exprimer son mal-être ni par des larmes ni par des mots.

    - Je n’ai pas réfléchi avant de vous en faire la demande mais si cela vous mets dans l’embarras, nous pouvons attendre… Même si il est vrai que je préférerais repartir au plus tôt. Hespéria commence à me manquer.

    L’homme qui l’accompagnait était déjà dehors et faisait voir qu’il n’était pas d’accord. Elle ne l’aimait pas depuis la première minute où elle l’avait vu. En arrivant chez l’ermite, elle avait interrompu leur discussion, le fils voulait absolument que son père ne vienne vivre avec sa famille alors que le vieil homme était encore capable de vivre seul dans la montagne, en plus, il n’aimait pas la ville et le fait que ce soit si bruyant. Au final, elle avait cédé pour ne pas risquer de les froisser et que l’accord ne soit rompu mais cela la démangeait de lui dire ces quatres vérités.
    Elle sortit à la suite de l’enfant et une fois arrivés dans l’auberge, elle demanda une tasse de lait chaud et s’installa à une table dans un coin à l’écart.


    - Comment procédons-nous maintenant ?

    Les commandes arrivèrent et elle remercia le gérant, enlevant sa cape de voyage et la déposant sur la chaise où elle était, le livre posé sur la table, tout près de sa main. Le cuisinier avait d’ailleurs failli le faire tomber par terre et elle l’avait rattrapé durant la chute peu après qu’ils ne se soient installés.
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MessageSujet: Re: Un voyage bien étrange...   Un voyage bien étrange... Icon_minitimeSam 2 Nov - 13:48







Allaatkasik s’assit avec ses deux compagnons à une table un peu en retrait dans la bruyante salle de l'auberge. Elle retint son souffle et écarquilla grand ses yeux derrière ses lunettes, lorsque l'homme qu'elle trouvait assez horripilant fit tomber l'ouvrage et qu'il fut rattrapé de justesse par la jeune femme. Il avait l'air ancien et sûrement d'une grande valeur, enfin un peu comme tout les livres aux yeux d'Allaatkasik qui ne supportait absolument pas qu'on puisse les abîmer. En un sens, elle les trouvait bien plus précieux que l'existence de la majorité des êtres humains qu'elle estimait bien plus médiocre voir vile. L'accident évité, elle se sentie soulagé mais ne put s'empêcher de lancer un regard assassin à ce rustre. Et attablée, elle commanda à la suite de Soizic une tasse de thé. S’étant assise en face d'eux, elle leur expliqua de sa voix douce et basse, comment il fallait procéder tout en sortant le matériel nécessaire de sa besace. Joignant le geste la parole, elle s'appliqua avec sa plume pour rédiger l'acte de vente sur une feuille de parchemin vierge. Les yeux rivés sur la page blanche:



-"Donc... madame Soizic Eyesgold, en la qualité de bibliothécaire de la bibliothèque des Lumières d'Hespéria... Vous-même résidez-vous à Hespéria ?"



La question posée, elle leva le nez vers la jeune et charmante Yorka et attendit avant de reprendre sa rédaction puis continua:



-"Heu... il me faut le nom de l'ouvrage... son auteur... et la somme versée au vendeur aussi..."



Alors qu'elle posait soigneusement tous les renseignements sur le parchemin, brutalement un flot de pensées assez déplaisantes se déversèrent dans son esprit.



/* Heu... Comment se fait-il qu'un cuisinier puisse vendre un tel ouvrage... En avait-il hérité ? Ou  bien l'avait-il volé ? Ces deux cas me paraissent bien improbable... Mais si ce n'est pas lui le vendeur, comment vais-je pouvoir rédiger l'acte de vente ? Hou là là là... Bon, d'un autre coté, je peux toujours me porter garante pour cette vente, rédiger un procès verbale et de retour à l'étude, envoyer un courrier au vendeur... Elle est quand même bibliothécaire... de plus à Hespéria... Et puis, elle m'a l'air honnête... Peu de chance que cette personne cherche à acquérir un bien à l'origine douteuse... */



L'air triste, presque gênée, elle posa une nouvelle fois son regard sur Soizic. Et d'une voix à peine audible:



-"Heu... Je suppose que ce n'est pas le cuisinier qui est le vendeur de cet ouvrage, n'est-il pas ?"



Bref silence. Puis sur le même ton:



-"Ce n'est pas véritablement important... Dites moi juste quel est son nom, sa qualité ainsi que son lieu de résidence... Dans notre métier ce genre de cas arrive de temps en temps... je ferai le nécessaire une fois revenue à l'étude... Oups, j'allais oublier, il me faudrait aussi la date de l'achat..."



Cela dit, elle finie de rédiger l'acte de vente, sortie un palimpseste de sa besace et rédigea rapidement le procès verbale. Il ne lui resta plus qu'à apposer son sceau sur les deux documents. Elle sortie de sa besace un briquet d'amadou en argent et l'alluma. Puis prenant un bâtonnet de cire verte, elle le présenta à la braise rougeoyante pour qu'elle fonde. Quelques gouttes de cire colorée s’écrasèrent que le parchemin et elle y appliqua méticuleusement son sceau. Renouvelant l'opération sur le procès verbale, elle tourna délicatement vers Soizic les deux documents. D'un ton grave, presque solennel:



-"Vous pouvez y apposer votre sceau..."



Et elle lui tendit le briquet ainsi que le bâtonnet de cire du bout de ses petits doigts si blancs dont l'extrémité des ongles étaient légèrement violacées. Une gêne se peignit subtilement sur son visage de craie. Elle qui savait d'habitude si bien dissimuler ce léger mais pourtant dérangeant détails, elle venait probablement de se trahir comme une débutante. Portant toujours des vêtements avec de longues manches, elle y dissimulait facilement ses doigts ou bien elle prenait soin de ne pas trop les approcher du regard des gens, mais là, elle se sentie prise au piège. Aucun repli ne lui était possible, elle devait faire simplement comme si de rien n'était, c'était tout. Mais comment pourrait-elle, maintenant, lui poser les questions qui lui taraudaient l'esprit depuis si longtemps, sans qu'elle ne comprenne qu'elle était sa véritable nature ? Une personne aussi cultivée que Soizic allait immédiatement la confondre et Allaatkasik qui avait été envahie d'un sentiment de honte, prit peur de la réaction de belle Yorka. Allait-elle la dégoûter par son infamante nature qui venait de lui être accidentellement révéler ? Mais sa soif de savoir, de comprendre ce en quoi elle avait été transformée fut plus forte que sa crainte. Des années durant, elle avait été rongée par le vitriol de ses interrogations et devant elle se tenait peut-être la personne qui pourrait apaiser le sel de ses brûlures. Rassemblant tout le courage lui restant, elle posa sur Soizic ses grands yeux noyés dans une indicible mélancolie et presque honteusement, elle lâcha dans un murmure grave



-"Vous savez ce que sont les Gorgoroths ?"



Après cette funeste et pourtant si simple question posée, Allaatkasik ne put soutenir d'avantage le regard de la jeune femme. Et à la manière d'un petit animal craintif voulant se dissimuler et elle baisa la tête, redoutant les prochaines paroles de Soizic



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MessageSujet: Re: Un voyage bien étrange...   Un voyage bien étrange... Icon_minitimeMar 5 Nov - 20:42

    Soizic était attablée et regardait la jeune fille s’affairer près d’elle avec un parchemin et une plume. Elle lui posait des questions et la Bibliothécaire lui répondait au fur et à mesure.

    - En effet j’habite au dessus de la Bibliothèque, dans un logement de fonction.

    Menteuse. Ce n’était pas vrai du tout, elle habitait actuellement dans son bureau à l’étage de l’établissement et elle avait l’intention de se créer une chambre au sous-sol. Alors pour ce qui était du logement de fonction, on repassera. En attendant, aucun des deux ne le savaient donc elle pouvait se permettre d’enjoliver la vérité.

    -Il s’agit de Contes et Légendes cimmérienne de Belfort Jossen que j’ai acheté pour le prix de 2500 dias.

    Plus elle pensait à la somme et plus elle se disait que c’était dérisoire, ce livre était d’une valeur bien plus importante mais elle avait de la chance que Marc Durian avait besoin d’argent pour payer les frais qu’aucasionerait la venue de son père chez lui et qu’il n’était pas regardant à la dépense. S’ils si connaissaient comme elle, Soizic serait revenue bredouille à Hespéria. Au fond, elle avait de la chance, elle était en avance, elle pourrait rentrer un peu plus tôt chez elle. Mais pour l’instant, la question que lui posa la clerc de notaire la ramena sur Terre. Mias contre toute attente ce fut Monsieur Durian qui répondit à sa place.

    - En effet, c’est mon père le propriétaire de ce livre, je suis là pour vérifier que cette femme fasse réellement un contrat et que j’ai un témoin lorsqu’elle me remettra la somme d’argent qui nous revient.
    - Oui, enfin ce contrat de vente me servira également de protection contre une quelconque attaque de votre part sur le fait que je ne vous ai pas payé. C’est pour cela que j’ai accepté ce marché et vous le savez aussi bien que moi Monsieur Durian. Merci de ne pas me faire passer pour ce que je ne suis pas.

    Sa queue battait furieusement de chaque côté de son corps. Comme si elle allait les voler, si tel était le cas, elle ne se serait pas déplacée en personne et aurait utilisé les services d’un Ladrini pour récupérer le livre. Puis d’un ton plus calme, elle reprit :

    - Pour en revenir à votre question, vous pouvez mettre la date d’aujourd’hui et en ce qui concerne le destinataire renseigné simplement « famille Durian » puisque ce n’est pas à une seule personne que j’achète le livre mais bien aux deux hommes de cette famille. En ce qui concerne leur lieu d’habitat...
    - 12 rue de la Sculpture, voilà l’adresse à laquelle mon père va habiter.

    Soizic prit des mains la cire et le briquet et les posa près d’elle, prenant la plume de la demoiselle et signant au bas de chaque page de son nom entier et passa le briquet et la cire à son compagnon les instruments. Elle avait bien remarqué la couleur de ses doigts, elle avait tout de suite pensé à Samaléone. Dernièrement elle faisait la connaissance de beaucoup de personne de ce peuple : les Gorgoroths, des morts-vivants.

    - Je répondrais à ce sujet en tête à tête Mademoiselle.

    Soizic n’avait pas envie d’en parler en face de quequ’un qui n’avait rien à voir avec la question. Quand l’homme eut terminé, elle lui tendit une bourse contenant la somme indiquée qu’il prit et inspecta pour vérifier que tout y était avant d’acquiescer que tout était bon. Il attendit de savoir s’il pouvait y aller et partit dès que possible, laissant les deux autres seules.

    - Concernant la question que vous avez posé tout à l’heure, je ne sais pas grand-chose des Gorgorths, tout ce que je sais, c’est qu’une fois mort, un dieu vous a ramené la vie. Je connais deux autres personnes comme vous mais je n’ai pas encore eu le temps de les questionner sur les us et coutumes de ce « peuple ».
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MessageSujet: Re: Un voyage bien étrange...   Un voyage bien étrange... Icon_minitimeVen 8 Nov - 4:05







Allaatkasik releva lentement la tête vers Soizic. Sur son visage s'était peinte une indicible déception et ses deux grand yeux noirs semblaient être deux lacs d'insondable désolation. Elle avait pensée que Soizic serait en mesure de lui révéler les secrets de sa condition. Bien entendu, elle n'en voulait absolument à la jeune Yorka, juste qu'elle s'attendait à des révélations. Depuis tant de temps l'acide des questions qu'elle se posait lui avait rongé l'esprit et elle était si impatiente d'y appliquer le baume bienfaisant du savoir, que le si peu d'information la replongea dans ses tourments. Par contre, Soizic venait de poser le doigt sur un détail auquel elle ne s'attendait pas. Ce sont les Dieux qui ramènent ceux de sa race à la vie. Quelles facéties pouvait bien donc les animer pour ce jouer d'eux ainsi ?  Était-ce par simple jeux ? Ou bien les ramenait-il à la vie dans un but précis ? Et si but, lequel ? Finalement, ce maigre renseignement posait plus de question qu'elle n’apportait de réponse. Par contre une chose était sûre, les Eclaris était connu pour leur grand savoir et même si Soizic n'était pas une spécialiste dans le domaine, elle possédait bien peut d'informations. Serait-ce que les Gorgoroths se cachent au yeux des autres ? Cette dernière question lui sembla stupide, elle-même se cachait aux yeux des villageois depuis plus de dix ans. Quant à la raison véritable, elle ne la connaissait peut-être pas. Se qu'elle dissimulait aux autres c'était avant tout son aspect physique qui pouvait être dérangeant. D'un autre coté, une fois maquillée pour être présentable, ce n'était pas pour autant qu'elle révélait sa véritable nature... D'où venait donc le problème ? De l'existence même des Gorgoroths ?



Timidement, elle prit son courage à deux mains et tout en posant ses yeux pleins de douceur triste sur la jeune femme et de sa voix grave, lentement, prenant le soin de poser chaque mot, elle s'adressa de nouveau à Soizic.



-"Je vous remercie de tout cœur pour m'avoir répondu... J'ignorais que les Dieux nous ramenaient ainsi à vie, mais dans quel but à votre avis ? Le peu de connaissance que j'ai de mon peuple, c'est que nous sommes tous morts de mort violente. Par contre, je ne sais pas ce qu'englobe cette terminologie, le décès est-il liée obligatoirement à une autre personne, un meurtre par exemple ou bien aussi par accident comme une navire qui sombrerait dans la tempête ? Comment les Dieux choisissent-ils les membres de ma race ? Dans mon cas, je morte dans d'affreuses souffrances, empoisonnée alors que je n'avais que douze ans... Mais je n'ai aucun souvenir de tout cela, ni de qui était mon meurtrier, ni la raison de son acte. Et pour ce qui est de savoir la cause de mon décès, on le l'a appris en regardant mes stigmates. La personne qui m'a occis n'as pas seulement cherchée à me supprimer, il existe de nombreux poisons efficaces et d'une rapidité stupéfiante, non, il en a utilisé un lents et extrêmement douloureux. Comme s'il voulait que je puisse comprendre la raison de son acte ou bien était-ce par pur barbarie... Je ne sais pas et peut-être jamais le de découvrirais-je... Quoi qu'il en soit, quand vous dite que les Dieux nous ramènent à la vie, nous font-ils revenir tel que nous étions ou bien notre essence s'en est-elle retrouvée altérée ? Suis-je bien la même personne que j'étais au paravent ?"



Elle fit une pause, détourna son regard de celui de Soizic et repris:



-"Par contre une chose est sûre, je ne suis pas celle que j'étais. Depuis que je suis revenue à la vie, j'ai été amputé sévèrement si je m'en réfère aux Terrans, peuple auquel je devais appartenir. Je suis incapable d'éprouver toute la large palette de leurs sentiments, je ne connais ni la joie, ni le bonheur et encore moins l'amour. Des notions me sont devenues complètement étrangères comme l'humour, le plaisir de partager, le jeu. Les Dieux m'ont finalement condamnée à un semblant de vie, une non-vie dans laquelle je me perds, tout comme mon corps qui n'est que la prison de cette essence corrompue."



De nouveau elle s'arrêta, mais alors qu'elle reprit son allocution, derrières les verres virides de ses lunettes rondes à monture de laiton, une lueur indéniable apparut dans le noir de ses yeux. Et au fur et à mesure qu'elle parlait, cette lueur chaude de terre de sienne s'accentua en un crescendo d'ocre presque jaune. Derrière ces verres flamboyait un feu inhumain, un feu primal venu du fond des âges.



-"Certes, j'ai perdu tout un pan de mon humanité, mais les les Dieux m'ont joué un sale tour. J'ai au fond de moi quelque chose que je n'arrive pas vraiment à définir. C'est une sorte de ressentiment qui niche au plus profond de moi, une envie de vengeance qui dort et qui parfois se réveille, m'enveloppe, me submerge et m’anéantit. Au début, j'ai pensée que je voulais juste me venger de mon meurtrier ce qui aurait été un sentiment légitime, mais c'est au delà de ça. Ce sentiment de vengeance n'a pas d'objet. Il est tel quel, brut tel un diamant natif, sans raison d'exister, si ce n'est que pour lui-même. Et sous ses doigts, je ne deviens qu'une vulgaire poupée mécanique, une coque devenue vide dont il prend possession. Et dans ces moment là, je ne vois qu'une chose, une chose affreuse. L'humanité toute entière brûlant littéralement sous un feu divin, un holocauste salvateur pour toutes les autres races. Et que l'on soit débarrassé une fois pour toute de ses maudits Terrans..."



Une nouvelle fois elle se stoppa et l'inquiétante lueur cessa brutalement. Puis, de nouveau elle porta un regard plein de douceur mêlé à un accablement presque palpable sur Soizic.



-"Vous voyez ce que je suis devenue... Un monstre... Pourtant chaque jour je prie Kesha pour qu'elle m'extirpe cette malédiction... Je ne suis peut-être même plus digne de la prier... Désolée de vous avoir mise dans cet embarra... En fait, vous êtes la première personne à savoir ce qui m’anime... Mon père adoptif se doute de quelque chose, mais je n'ai jamais osée lui avouer de peur de le perdre... C'est la seule personne qui compte pour moi, même si je ne sais pas le lui exprimer, je mime ce que ferait un humain dans ces circonstances... Finalement, je ne suis que mensonge... et peut-être est-ce nous qui n'avons pas notre place en ce monde... J'espère que les Dieux savourent bien leur macabre farce, parce que moi, je ne vais plus jouer à cette mascarade encore longtemps..."



Tout cela dit, Allaatkasik se sentait si vidée qu'elle en éprouvait un épuisement jusque là inconnu. Et dans un silence embarrassant, elle se mit à fixer la table et sa tasse de thé à laquelle elle n'avait pas encore touchée. Sa seule crainte était d'avoir effrayée la jeune Eclaris par ses propos. Même si elle ne possédait pas toutes les réponses qu'Allaatkasik attendait, au moins elle en saurait un peu plus sur la condition des Gorgoroths. Ainsi, peut-être qu'un jours les Eclaris pourraient redonner à ceux de sa race leur essence originelle, lavée de toute corruption. Du moins, c'est en cela qu'elle voulait croire.



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MessageSujet: Re: Un voyage bien étrange...   Un voyage bien étrange... Icon_minitimeVen 15 Nov - 16:37

    Soizic se sentait un peu mal pour la fillette, le visage qu’elle lui montrait était si plein de tristesse qu’elle se sentait coupable de ne pas être une encyclopédie sur pattes, elle aurait tellement aimé lui dire tout ce qu’elle désirait savoir, si seulement elle avait pris le temps de se renseigner sur tous les peuples mais en même temps, cela faisait peu de temps qu’elle était à Hespéria et elle avait déjà dévoré beaucoup de livres de la Bibliothèque des Lumières, elle ne pouvait pas non plus lire à une vitesse incroyable et se souvenir de tous. Elle n’avait pas encore touché à la section Peuplades d’Ishtéria ni à la section Autobiographie, elle s’y mettrait dès qu’elle aurait le temps à son retour. Alors qu’elle allait lui répondre, la jeune fille repris son discours et ce plusieurs fois d’affilées, elle la laissa donc terminer tout son monologue avant de prendre la parole.

    - Sincèrement mademoiselle, je n’en sais rien, tout ce que je peux avancer n’est que conjecture mais si vous le désirer, une fois rentrée à Hespéria, je ferais des recherches poussées sur ce sujet et je vous enverrais mes résultats pour peu que vous me donniez une adresse.

    Tout en parlant, Soizic se leva et rapprocha sa chaise de celle de l’enfant, se rasseyant juste à côté d’elle et posa une main sur sa tête afin de lui caresser les cheveux pour tenter de la calmer, c’est ce que sa mère faisait quand elle était elle-même enfant et qu’elle voulait pleurer sans y parvenir, ce n’était peut-être pas le cas de la demoiselle mais la bibliothécaire se sentait si mal pour elle qu’elle n’avait pas vraiment réfléchi et avait fait ce qui lui était venu en tête.

    - Pour en revenir à vos premières questions, j’aimerais croire que les dieux font revenir parmi nous sous la forme de Gorgoroth ceux qui sont morts dans des souffrances sans n’avoir rien demandé comme une femme qu’on viole et qu’on tue avec acharnement ensuite ou alors par noyade lors d’une tempête. Peut-être est-ce Kron qui vous ramène à la vie au vu de votre ancienne existance ou de votre essence divine. Peut-être est-ce parce qu’il pense que vous avez encore des choses à accomplir sur ici bas. Pour ce qui est de savoir si vous êtes toujours la même, je ne peux m’en référer qu’à des rumeurs que j’ai entendu et de ce fait, ma réponse est non. Si ce que j’ai entendu est vrai alors vous n’êtes plus la même que ce soit physiquement ou mentalement. Vous êtes capables de vous fondre dans la masse en imitant les émotions mais pas forcément de les ressentir à moins qu’avec le temps, vous ne parveniez à ressentir de nouveau en moindre mesure certaines émotions.

    Soizic fit une pause pour reprendre son souffle mais elle reprit vite la parole avant que la fillette ne la coupe, elle devait finir son monologue à son tour, recherchant dans sa mémoire les points qu’elle avait abordé afin de lui répondre.

    - Les Terrans sont la race la plus hostile envers les autres peuples que je connaisse mais ce n’est pas une raison pour dire qu’ils doivent périr. Certains commencent à voir que derrière nos différences, nous ne sommes pas si différents et notamment avec la Convergence qui vient d’avoir lieu, tout le monde se repli sur les dieux pour avoir des solutions, la science est impuissante face à ce qui s’est passée, j’en suis la première surprise et pourtant moi aussi la seule explication que j’ai trouvé est celle des divinités qui nous mettent à l’épreuve. Tout cela pour dire que tous les Terrans ne sont pas mauvais tout comme les autres peuples, certains sont bons, d’autres mauvais. Cela vaut aussi pour les Castes, certains ne cherchent qu’à s’enrichir, d’autres sont altruistes et aident leur prochain. Et pour finir, vous n’êtes pas au monstre, vous êtes une enfant perdue qui se pose beaucoup de questions pour lesquelles je n’ai aucunes réponses certaines mais une chose est sûre : vous n’êtes plus la même que celle que vous avez été durant votre vie précédente mais celle que vous êtes aujourd’hui a certainement de nombreuses qualités qu’il vous faut chercher. Le fait que vous ne ressentiez pas la douleur pourrait vous permettre d’aider quelqu’un qui est danger sans avoir peur de souffrir vous aussi. Par exemple, si quelqu’un est coincé au fond d’une crevasse, vous pourriez descendre sans crainte pour aller voir comment elle va le temps que d’autre sécurise les parois pour vous permettre de remonter.


    Soizic avait caressé les cheveux de la fillette tout le long de son discours, elle se voulait rassurante et calme, ce n’était pourtant pas son genre quand on la connaissait, elle était d’un naturel froid avec les autres car elle ne leur faisait pas confiance mais elle ne pouvait pas fonctionner ainsi face à cette enfant. Les enfants avaient toujours eu le don de la faire sourire, ils étaient francs et ne cherchaient pas forcément l’approbation des grandes personnes. C’est pourquoi, elle agissait différement avec eux.
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MessageSujet: Re: Un voyage bien étrange...   Un voyage bien étrange... Icon_minitimeLun 25 Nov - 19:34







La jeune Yorka c'était rapprochée d'elle, de près, de très près, jusqu'à poser une main sur ses cheveux. Un frisson lui parcourut tout le corps, de la tête aux pieds. Prise au dépourvue, elle resta tétanisée sur sa chaise, non pas que cette main lui fut déplaisante ou bien plaisante, simplement elle y voyait quelque chose d'obscène. Le vivant touchant le mort, le ce qui doit être et le ce qui ne devrait plus être. Incapable de réagir, captive de ce geste indécent, elle aurait tout simplement voulue hurler à la face du monde son ignominie. Pourtant, elle demeura aussi calme que la proie que tient fixement le reptile, étrangement elle acceptait ce sort. Et c'est toute résignée qu'elle bue les paroles de Soizic. Et tout son intérêt se porta sur ses paroles où elle aborda une chose essentielle pour Allaatkasik, elle n'était plus ce qu'elle avait été avant sa mort. Qui avait-elle été avant ? Cette question lui rongeait l'esprit tel vitriol sur une plaque de cuivre. Ce tourment lui déchirait l'âme depuis plus de dix ans, écartelée, lui mettant les nerfs à vif, les brûlants, elle n'était plus que le reliquat d'un être du passé. Un être qui n'avait plus sa place ici bas et pourtant, la jeune Yorka lui proposa de voir les choses d'une autre manière. Peut-être n'était-ce que pur spéculation, mais cela valait la peine d'y réfléchir. Quant à Kron, elle préféra de suite l'oublier, dieu absurde qu'elle avait toujours haï, bien plus que les terrans. Si elle n'était plus la même, le fait d'être encore en ce monde ne signifiait donc pas qu'elle est une tâche à accomplir qu'elle aurait du faire de son vivant. Sinon, pour quoi ne serait-elle plus la même ? Et pourquoi ne se rappelait-elle rien de son passé ? C'est donc qu'elle devait avoir une autre destinée n'ayant plus de rapport avec son ancienne vie. Quel jeu cruel ! Parce que tout au fond de son cœur elle ne recherchait qu'une chose, retrouver son meurtrier, non pour se venger, mais juste pour lui demander qui elle avait été, qui avait été ses parents... Retrouver son identité d'antan...



Soizic lui parlait de douleur physique certes, elle n'en ressentait que peu. Mais cette infinie souffrance qui lui disloquait l'esprit à chaque instant, cette torture perpétuelle ! Comment pouvait-on donc vivre avec ?! Et que les terrans puissent être bon ou mauvais, elle trouvait bien plus facile de les détester tous. Juste par raison pratique, bien que certain échappent à ce jugement. Elle haïssait tant ce qu'elle était devenue et tant elle aurait voulue rester humaine, que les abhorrer était pour elle une solution de facilité. Allaatkasik le savait bien et cela ne lui procurait qu'un semi-soulagement. Autant elle ne voulait pas se nourrir, autant elle voulait imiter ceux dont elle ne ferait plus jamais parti. Quoi qu'il en soit, la diligence de Soizic eu raison d'elle et ses paroles n'étaient pas non plus sans lui rappeler celles de prêtresses de Kesha. Peut-être que la jeune femme ne détenait pas toutes les réponses qu'elles désirait si ardemment, mais cela lui prendre conscience de son égoïsme. Et tandis que la main chaleureuse de la Yorka passait sur ses cheveux, d'un coups elle se sentie honteuse. Toujours centrée sur elle-même, toujours à ne penser qu'à ses propres cauchemars.



Quant à la fameuse Convergence, elle ne savait qu'en penser... Une facétie des dieux ? Un groupuscule jouant avec ses pouvoirs et qui dérègle la bonne marche de l'univers ? Là encore, elle ne savait quoi penser, elle qui n'avait qu'entendu des récits de marins au fond d'une auberge obscure... Quoi que, elle même avait vécue une bien étrange aventure, elle aussi... Mais aucun fait tangible pour élaborer la moindre théorie... Des questions, toujours des questions... Était-ce dont cela l'existence ?



/* Quoi qu'il en soit, arrête de t’apitoyer sur ton sort...  Sinon tu va finir par dégoutter cette charmante Yorka... Tu dois te montrer forte ! Lui faire voir que malgré tout tu restes positive. Sacré mensonge, mais bon, elle a été bien plus que gentille à mon égard... Je lui dois au moins cela... Ne serait-ce que par respect... Après tout mentir est presque une seconde nature pour moi... Et quelque part, c'est bien ce qui m'afflige... je n'ai pas envie de lui mentir... Par contre, elle a vue tellement juste... Je suis complètement paumée dans le labyrinthe de cette non-vie... Essayons de faire au mieux, ou du moins, ne pas être repoussante ses yeux... Et puis, revenons aux livres...*/



Allaatkasik releva la tête vers son interlocutrice, le regard un peu moins triste, mais emplis d'une honte et d'une gène non dissimulée. De sa petite voix douce et grave:



-"Je vous remercie pour tout ce que vous avez pu m'apprendre... ou me dire qui pourra me faire réfléchir... Je suis encore désolée des propos irréfléchis que j'ai pu vous tenir et j'espère ne pas vous avoir mise dans l'embarras..."



Bref silence. Puis sur le même ton elle reprit:



-"Bien entendu que je vous laisse mon adresse au village d'Upiq."



Alliant la parole au geste, elle prit un bout de parchemin sur lequel elle écrivit l'adresse de l'étude notariale et la tendit à Soizic.



-"Vous pourrez toujours me joindre à cette adresse... Si vous le désirez..."



De nouveau, elle s’interrompit.



-"J'avoue que je serais très curieuse d'avoir un jour la possibilité de parcourir l'ouvrage que vous venez d’acquérir, si je puis me permettre... Il s'agit de légendes Cimmériennes et... enfin... je sais pas comment dire, mais... cela me passionne en quelque sorte..."



Puis Allaatkasik chercha dans sa besace un livre elle aussi qu'elle posa devant respectueusement devant Soizic.



-"Je ne voudrais pas vous importuner d'avantage, mais j'avoue que ce carnet m’intrigue au plus au point. Par contre, il est écrit dans une langue qui m'est totalement inconnue... Si vous pouviez juste y jeter un coup d’œil..."



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MessageSujet: Re: Un voyage bien étrange...   Un voyage bien étrange... Icon_minitimeSam 30 Nov - 15:04

    Soizic se recula légèrement en voyant la petite relever la tête, elle laissa sa main en l’air en la regardant, elle devait vraiment être ridicule dans cette position, pourtant, elle n’en avait que faire à cet instant, tout ce qu’elle désirait c’est que la fillette qui se trouvait devant elle se sente mieux et qu’elle chasse ses idées noires. Au fond, elle lui avait fait peur en lui parlant, cette lueur de folie qui avait brillé dans ses yeux, elle l’avait vu chez Samaléone la première fois qu’elle l’avait rencontrée. Elle lui avait fiché la frousse et quand elle y repensait, ses poils se dressaient sur tout son corps, que se passerait-il si leur folie prenait le dessus sur leur personnalité actuelle ? Y avait-il un moyen pour qu’ils la contrôlent ? Beaucoup de questions sans réponses, encore une fois. Pour ne pas changer.

    - Ne vous en faîtes pas Mademoiselle Aappilattutke, vous ne m’avez pas mise dans l’embarras et vous n’avez pas été irréfléchie.

    [i]Soizic tendit la main pour attraper l’adresse de la demoiselle et le rangea rapidement dans la poche intérieure de son manteau afin de le garder en sécurité, elle acquiesça les paroles de la clerc de notaire. Bien sûr qu’elle allait la contacter, dès qu’elle serait rentrée et qu’elle aurait repris sa place dans l’établissement et qu’elle aurait vu ce qu’il venait de se passer durant ces deux mois d’absence à son poste. Ce que la jeune fille demanda fit sourire la bibliothécaire, les légendes la passionnaient ? Elle n’était pas la seule.


    - Si vous passez un jour par Hespéria pourquoi pas. Malheureusement je ne peux pas vous le laisser maintenant, il me faut ramener ce livre à la Bibliothèque afin de le noter dans nos collections. Et puis il vous faut vous acquitter de certaines choses avant de pouvoir emprunter, or je n’ai pas mon matériel avec moi. J’en suis désolée.

    Tandis que Soizic regardait assez tristement la fillette, elle la vit trifouiller son sac avant de poser devant elle un autre manuscrit, les yeux de la bibliothécaire se mirent à briller. Un nouveau livre qu’elle ne connaissait pas, voilà qui était excitant. Elle attendit d’avoir l’autorisation pour prendre l’ouvrage entre ses doigts. La Yorka prit soin de l’ouvrir et de le feuilleter, elle avait déjà vu cette langue, elle en était certaine mais où était-ce ? Un livre à la Bibliothèque des Lumières ? Possible… Non, c’était bien plus vieux que cela, c’était quand elle se trouvait encore à Elusia. Oui, c’était lorsqu’elle travaillait pour un des notaires de la cité. Mais pour ce qui était de la langue… Ce n’était pas de l’ishter sinon elle l’aurait reconnu ni du terrania d’ailleurs. Peut-être de l’alfari si le livre était un livre sur la magie.

    - Avez-vous des pistes sur ce livre ? La langue ne m’est pas inconnue, je l’ai déjà lu il y a des années dans un document de notaire à Elusia, mais je ne me souviens plus de quoi il était question. Où l’avez-vous trouvé ? Mais avant tout cela, combien vous dois-je pour l'acte notarial ?
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MessageSujet: Re: Un voyage bien étrange...   Un voyage bien étrange... Icon_minitimeMer 4 Déc - 10:14







Les paroles réconfortantes de Soizic touchèrent Allaatkasik et cette dernière poussa un imperceptible soupir de soulagement. Sans savoir comment l'expliquer, elle ressentait ce même calme triste et serein qu'elle éprouvait lorsque Sifdérik, son père adoptif, essayer de la consoler par d'apaisantes paroles. Et cela ne fit qu'accroire l'estime tout autant que le respect qu'elle éprouvait pour la jeune Yorka. Par contre, une certitude impérieuse s'empara d'elle. Un jour elle irait à Hespéria voir cette bibliothèque pour profiter de toute cette connaissance et par la même occasion revoir la jeune femme. Peut-être qu'au cours de ses périples à travers le vaste monde, elle apprendrait plus sur son peuple  et qu'elle pourrait peut-être donner à la bibliothécaire des éléments nouveaux lui permettant de reconstituer le puzzle de son étrange condition. Par contre, ne pouvant jeter un coup d’œil rapide sur l'ouvrage acquit par Soizic, Allaatkasik fit du mieux qu'elle put pour cacher son désappointement et se résigna. Mais lorsqu'elle entendit Soizic lui parler de son carnet, sa curiosité se raviva et chassa derechef sa précédente déception. Par contre, les questions qu'elle lui avait posée la mirent légèrement dans l’embarras. Certes elle n'avait pas volé à proprement parlé le petit ouvrage, elle l'avait juste emprunté sans avoir demandé l'autorisation au préalable, mais quand même, elle ne pu s'empêcher d'éprouver quand même de la honte, celle qu'on les enfants lorsqu'ils se font prendre lorsque qu'ils viennent de voler une confiserie. Mais si elle voulait en apprendre plus sur ce document, elle devait tout lui dire, et temps pis pour son égo. Alors, de sa voix grave, dont le ton était teinté tout autant de timidité que d'indécision, elle avoua:



-"Heu... en fait... Ce livre, je l'ai emprunté à mon maître dans son étude. En le découvrant dans nos archives, il a tant piqué ma curiosité que je l'ai pris sans avoir pris le temps de lui en parler. Et comme je devais aller à la capitale, je me suis dis que quelqu'un pourrait sûrement m'aider à savoir de quoi il s'agit. Dans le feu de l'action, j'ai oublié de lui dire. Je crois avoir agi sans réfléchir... Mais de retour à Upiq, je lui expliquerai. Je vous promets que je ne pensez pas à mal, je n'ai jamais rien volé à quiconque. Et je ne suis pas une voleuse..."



Elle se tu, honteuse. Qu'allait maintenant penser Soizic d'une jeune fille comme elle ? Sûr qu'elle ne voudrait pas qu'une personne comme elle entre dans sa bibliothèque au risque de lui dérober un ouvrage, quel qu'en soit les motivations. De nouveau, elle se sentie perdue, de nouveau le plancher de sa réalité se dérobait sous le poids de ces actes. Elle sentit enfler en elle un grondement de colère mais se maîtrisa. Si par dessus le marché, elle se montrait soupe au lait, la jeune femme finirais par perdre patience et penserais qu'elle n'était qu'une exécrable gamine, mal élevée, peu scrupuleuse, en un mot, irascible. Quant aux dernières paroles qu'elle avait prononcées, elle se demanda combien de temps encore elle pourrait l'affirmer. C'était une Ladrinis après tout même si pour le moment elle n'avait jamais exercée... Avant de se sentir complètement désemparée par tout ce flot de pensées incontrôlables, elle se concentra sur les détails concernant la découverte de l'ouvrage et reprit, avec une légère précipitation dans le ton:



-"Je l'ai trouvé en rangeant les archives de l'étude, sous une pile de documents qui remontaient à l'époque où le père de de mon maître exerçait encore. Si je m'en référé aux documents les plus récents, ce livre n'a pu être mis à cette place pas avant l'an mille deux cents soixante cinq. Mais je ne peux qu'estimer sa date d'arrivée dans notre inventaire, lui-même pourrait être bien plus ancien. Il s'agit, je le pense, d'un legs qui n'a put être remis à la personne concernée, ni à sa famille. Peut-être le décès du bénéficière, alors si personne n'est venu le réclamer, il sera resté là toutes ses années. Je n'ai retrouver qu'une trace, celui de l'acte de vente du dit ouvrage glissé à l'intérieur des pages. Il avait été acquis par un certain Luodaval, antiquaire de son état et résidant à Cimmérium dans la province de Cebrenia. Par contre, fait étrange, aucune date n'était inscrite sur la lettre, ni le montant de l'achat. Un oubli me parait peu probable, cette omission a été volontaire, bien que pas vraiment légale... Ou bien, ce document est encore plus ancien que je le pense si je m'en référé à sa rédaction. Il pourrait dater d'avant La Grande Guerre lorsque que le code notarial était bien différent du notre... Mais, je ne suis pas très calée en histoire... J'ai toujours été meilleur en géographie... Enfin, ceci n'est qu'une hypothèse... Et c'est bien là tout ce que je puis vous dire à son sujet."



Allaatkasik, s'arrêta et posa ses grands yeux sombres, attentifs, sur la jeune femme. Puis plus posément repris:



-"Mais si vous le désirez, vous pouvez tout à fait emmener cet ouvrage avec vous, il ne manquera à personne. Et puis, entre vos mains, il ne sera pas perdu. Alors si d'aventure quelqu'un venait le réclamer, nous saurions le retrouver facilement... Et puis je dirais tout à maître Amaraq à mon retour au village et je pense qu'il ne m'en tiendra pas rigueur. Pour ce qui est de mes honoraires, n'y pensez plus. Vous m'avez accordé beaucoup de votre temps et aussi donné des renseignements capitaux en ce qui me concerne. C'est moi qui vous suis redevable. Et puis j'aurais mauvaise conscience... Après tout, j'ai quand même mal agit vis à vis d'un confère... Ce n'était pas très honnête de ma part de lui ravir une cliente dans son cabinet..."



Allaatkasik aurait voulu lui sourire. Mais elle s'abstint, car invariablement elle ne faisait qu'esquisser un rictus des plus déplaisant. Alors elle se contenta de tripoter du bout de ses doigts le revers de sa longue manche. Hésitante, elle posa une dernière question, timidement:



-"Sinon, avez-vous reconnue la langue dans laquelle il est écrit ?"



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MessageSujet: Re: Un voyage bien étrange...   Un voyage bien étrange... Icon_minitimeLun 16 Déc - 13:50

    Soizic écouta attentivement ce que lui raconta la jeune fille : elle avait emprunté le livre dans les archives de l’étude où elle travaillait sans le dire au notaire en question mais au vu de son ancienneté, ce n’était pas comme si quelqu’un allait le réclamer. La manière que la fillette avait de s’excuser était touchante et pourtant, elle avait envie d’en rire. Pourquoi s’excuser auprès d’elle et tenter de lui montrer qu’elle n’était pas quelqu’un de mauvais. Soizic tentait de se retenir de rire tandis que la demoiselle renchainait sur comment et où elle l’avait trouvé. Pour enrailler le possible fou rire, elle se concentra sur ce que lui disait la fillette : Luodaval, antiquaire à Cimmerium il y a de cela plusieurs années. Un acte de vente sans date, peut-être l’acte n’a-t-il au final pas été abouti. Peut-être n’y at-il pas eu achat pour une quelconque raison. Elle ne savait quoi en penser pour le moment et alors qu’elle s’apprêtait à lui parler, Allaatkasik reprenait la parole.

    - Je comprends et vous remercie pour votre générosité. En ce qui concerne ce livre, je me ferais une joie de vous le traduire. Je pense sincèrement qu’il s’agit de langue des Sindarins et de je connais plusieurs personnes qui pourraient me le confirmer à la capitale. Si tel est le cas, je me ferais aider pour la traduction et vous renverrais le tout : votre livre et sa traduction pour postier. Je ne sais pas combien de temps cela prendra par contre.

    Soizic feuilletait le livret tout en se posant des questions, cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas vu de livre qu’elle ne pouvait pas lire de suite. Elle n’arrivait pas à savoir si la langue était bien la bonne, elle ne la reconnaissait pas. Peut-être était-ce un ancien alfari ? Très possible, elle avait vraiment l’impression qu’il s’agissait d’un traité sur l’art de la magie. Peut-être donnait-on un cours sur comment l’utiliser, dans quel but utiliser certaines formules ou alors c’était un livre de recettes pour la création de potion. Elle en avait déjà vu dans cette langue, ce n’était pas donc pas étonnant pour elle.
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MessageSujet: Re: Un voyage bien étrange...   Un voyage bien étrange... Icon_minitimeJeu 23 Jan - 16:00





Allaatkasik remarqua que Soizic semblait d'une humeur particulièrement joyeuse, comme si elle avait envie de rire, tout simplement. Et elle se demanda si elle n'avait pas dit quelque chose de travers ou bien à mauvais escient. Quoi qu'il en soit, son interlocutrice n'en avais pas pris ombrage, ce qui d'une certaine manière la rassura. Ou bien avait-elle dit quelque chose d'amusant sans s'en rendre compte ? Sifdérik avait, tant bien que mal essayé de lui faire comprendre ce qu'était le sens de l'humour, mais elle y était irrémédiablement fermée. Alors, si d'aventure elle avait pu dire quelque chose de drôle, forcement cela lui était passé au dessus. Et de toute façon, la bonne humeur de cette charmante personne lui semblait positive. Elle, qui d'un naturel si triste et parfois, il faut bien le dire, déprimant, ressentait une certaine satisfaction face à cette enjouement. Au moins elle ne l'avait point ennuyée par ses propos. Pour un premier voyage hors des murs de son village et une mise en contact avec d'autres personnes, le bilan était plutôt positif. Certes, Allaatkasik n'avait pas obtenue les réponses qu'elle aurait voulues, mais au moins cette adorable Yorka lui proposait d'effectuer des recherches à son sujet et peut être même de le traduire. En soi, c'était déjà formidable et elle n'en attendait pas temps. Maintenant que Soizic avait un moyen de la joindre, il ne lui restait plus qu'à attendre de ses nouvelles. Et elle, de son coté, creuserait un peu plus pour en savoir d'avantage à son sujet si cela était possible. Alors que toutes deux avait longuement discuté, Allaatkasik se rendit compte que le soleil s'avançait inexorablement vers la ligne d'horizon et qu'elle n'avait toujours pas traité son affaire. Si elle avait été pourvue d'un minimum d'humour, elle aurait sûrement trouvée cela cocasse de devoir retourner à l'étude de maître Marghraf après lui avoir subtilisée une cliente. Mais toute son attention se reporta sur l'urgence de la mission qu'elle avait à accomplir, maître Amaraq comptait sur elle. Légèrement déboussolée, comme si elle venait de reprendre conscience de ses obligations, ses paroles se précipitèrent, tout cafouillant légèrement, mais toujours avec son ton doux et grave:



-"hou là là... Mademoiselle Soizic, je suis vraiment désolée, mais j'ai une affaire urgente à régler avant ce soir... C'est pour mon maître... Je ne sais comment vous remercier pour tout... Et aussi, que je serai très heureuse de venir vous voir à la bibliothèque des lumières. Ce serait vraiment bien. Bon, faut que je me sauve... Hou là là... Faut que j'arrive avant la fermeture de l'étude, sinon je vais me faire disputer... Et donc, ben, le livre, je vous le laisse... forcement... Et puis vous savez comment me contacter... Donc... Bien, encore merci pour cet agréable moment et j'espère pouvoir bientôt vous revoir... Ce fut un vrai plaisir... Chui à la bourre."



Allaatkasik se leva en hâte, renversa sa tasse, heureusement vide, en prenant sa besace. Elle y fourra pêle-mêle tout son matériel d'écriture, froissant au passage ses feuilles de parchemin et dans son empressement, ce fut à la tasse de Soizic d'être renversée. S'il elle l'avait pu, elle aurait rougie jusqu'aux oreilles et marmonna honteusement un flot d'excuses. Cherchant nerveusement sa bourse qu'elle finit par retrouver dans tout son fatras et elle en sortit la globalité des dias afin de régler la note des deux thés. Elle posa une dernière fois son regard sur Soizic. Elle aurait tant aimé pouvoir lui sourire. Ne pouvant point, elle se contenta de poser sur elle un regard doux et triste. Puis elle se précipita vers la sortie de l'auberge bousculant sur son passage les clients attablés qui manquèrent de l'invectiver vertement. Seule derrière elle, demeurait un grand regret.



/* J'aurais tant aimée lui caresser ses adorables petites oreilles... */




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MessageSujet: Re: Un voyage bien étrange...   Un voyage bien étrange... Icon_minitimeLun 27 Jan - 12:19

    Soizic continuait de feuilleter le livre qu’elle possédait dans ses mains, il était certain qu’elle allait se concentrer dessus dès son retour à la capitale. Elle en ferait peut-être des nuits blanches mais hors de question de ne pas savoir de quoi il en retournait. En repensant à la capitale d’Eridania, elle se souvint du but premier de son voyage : l’autre livre. Tout avait été réglé, il lui fallait maintenant rentrer le plus vite possible. En réfléchissant bien, elle n’était pas si loin que cela de son lieu de départ, il lui faudrait compter quelques jours pour retourner au village récupérer son cheval et ensuite plusieurs semaines pour rentrer.

    Allaatkasik la sortit de sa rêverie en déclarant devoir partir au plus vite, il semblait qu’elle avait oublié une affaire urgente et de ce fait, elle devait s’y rendre sur le champ. Soizic acquiesça d’un signe de tête et laissa partir, elle récupéra les tasses de thé tombées sur le côté ainsi que les pièces laissées sur la table et se dirigea vers le comptoir pour voir le gérant de l’auberge. Les livres dans son sac, elle fit attention en sortant sa propre bourse et attendit que l’homme s’occupe d’elle. Elle commença par payer les thés avec les pièces de la demoiselle et demanda ensuite si elle pouvait prendre une chambre pour la nuit, le gérant s’excusa, mais il n’avait plus de places disponibles, il la renvoya vers un confrère. La bibliothécaire le remercia et après avoir vérifié qu’il ne lui manquait rien, elle partit pour le lieu indiqué, faisant quelques réserves de provision pour le retour. Arrivée à l’auberge, on accepta la Yorka et le lendemain matin à la première heure, Soizic était reparti.

    Le chemin fut long, surtout que cette fois, elle était toute seule. Il n’y avait personne pour l’aider à tromper son ennui et son attention était porté sur le chemin, elle espérait ne croiser ni animal sauvage ni bandits de grand chemin. La chance semblait de son côté puisque cinq jours plus tard, elle était de retour au village. Elle remercia le dirigeant de la petite cité et récupéra sa jument et sa charrette. Elle attela l’animal et reprit la route, ayant déjà payé son hébergement.

    Les semaines passèrent lentement mais finalement, elle eut en vue les portes de la cité d’Hespéria. Elle était enfin de retour dans son chez elle. Soizic se dépêcha de mettre sa jument dans son box, de la nettoyer et de lui donner à manger. Elle installa la carriole sur le côté et entra dans la Bibliothèque des Lumières. Elle laissa tomber son sac à la porte d’entrée et déclara en regardant le personnel face à elle :


    - Je suis rentrée !

    L’accueil fut chaleureux, elle déposa le livre qu’elle avait acheté pour qu’il soit enregistré dans les registres et rangé à la bonne place. De même, elle montra au Sindarin travaillant sur place le deuxième livre et il lui confirma qu’il s’agissait d’un ancien alfari. Il lui proposa son aide pour la traduction, ce qu’elle accepta avec plaisir.
    Elle était de nouveau chez elle, ce que c’était bon de retrouver ses marques et ses occupations de tous les jours. Les choses iraient mieux dans quelque temps quand le problème de financement pour les travaux du sous-sol seraient résolus. Oui, elle était persuadée qu’il n’y avait qu’ici que se trouvait sa place.
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