Sytrinn Sandström (terminé)

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 Sytrinn Sandström (terminé)

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MessageSujet: Sytrinn Sandström (terminé)   Sytrinn Sandström (terminé) Icon_minitimeJeu 7 Juil - 0:26


PRESENTATION



Sytrinn Sandström (terminé) 482898vignettecadrelargesansombre

Sytrinn Sandström
"N'essaie pas de devenir quelqu'un, efforce-toi de devenir qui tu es"


SURNOM: Rinn
AGE: Une vingtaine d'années
SEXE: Féminin
PEUPLE: Terran
CASTE: Ladrini
METIER: Espionne, voleuse, assassine


• • • • • • • • • • • •

ARMES PRINCIPALES:
 Une rapière
 Une dague
AUTRES POSSESSIONS:
 Un petit coutelas caché dans sa botte.
 Une pierre précieuse de couleur jaune, qui luit de temps à autres, portée en pendentif. C'est son oncle qui lui a offert pour ses treize ans : la coutume familiale veut que le jour de son treizième anniversaire, la jeune fille entame son évolution pour devenir une femme. A cette occasion, le père lui offre un pendentif orné d'une pierre précieuse qui l'accompagnera tout au long de sa vie. Il s'agit en fait d'un catalyseur.
 Un violon, instrument fétiche qu'elle a hérité de sa mère et dont elle joue depuis son enfance.
Une bourse accrochée sur le côté de sa ceinture.
DONS:
ͻ Agilité développée
Grande adaptabilité
POUVOIRS:
Télékinésie (capacité à manipuler les objets sans les toucher, et à distance) 
Contrôle du feu (manipulation des flammes et de la chaleur)
Contrôle de l'eau (manipulation de l'élément aqueux)
SPECIALITES:
Combattante d'exception (capacité à se battre à mains nues sans aucune difficulté) : si ses gestes sont empreints de grâce et de souplesse, ils n'en sont pas moins techniques, précis et redoutables. De même lorsqu'elle manie l'épée ou la dague.
Trompeuse (capacité de tromper n'importe qui, menteuse d'exception, maîtrise de l'art du déguisement) : dans le cadre de son métier ou lorsque la situation le nécessite, Sytrinn peut devenir une tout autre personne. Elle s'efforce de jouer une autre personnalité que la sienne, qu'elle a pu observer dans sa vie, allant parfois jusqu'à se déguiser ou même se travestir. Sa voix peut lui permettre de se faire passer pour un homme de son âge et moins, ou un vieillard lorsqu'elle adopte une voix très éraillée.


Sytrinn Sandström (terminé) 311695CrisOrtegafantasyart19338430580819sansfondnoir


Comment la voit-on ?


Sur une petite place de Tyrhénium, un bruit de chausse, un pas alerte. Celui d'un jeune garçon ? Vous levez les yeux sur une demoiselle. Elle ralentit tout à coup et l'étincelle de ceux qui pensent être en retard disparaît de son regard. Quelque chose de solaire émane de son apparence, quelque chose de chaleureux. Ce doit être à cause de sa chevelure, c'est ce que vous avez remarqué en premier. Des ondulations blondes ambrées cascadent dans son dos ; aucun temps n'a visiblement été accordé à l'élaboration d'une coiffure. Sa démarche se veut nonchalante mais son maintien trahirait volontiers une éventuelle appartenance à la noblesse. Alors qu'elle envoie mollement valser un caillou de son pied en faisant craquer bruyamment ses doigts, vous lui trouvez un charme dont elle n'a apparemment pas conscience. Il semble d'ailleurs que sa féminité soit pour elle davantage un fardeau qu'une fierté. Et si son accoutrement s'apparente plutôt à celui d'un homme, cette dernière transparaît à son insu. Des bottes de cuir et un pantalon de toile brune galbent ses jambes fines et sa chemise blanche, négligemment lacée, laisse entrevoir la naissance de sa poitrine. Un plastron de velours marron s'ajuste à l'aide d'une ceinture enserrant sa taille marquée et vient finir de parer cette silhouette élancée. Désormais face à vous, elle semble être dans les nuages, ou bien dans une intense réflexion. Brièvement, son regard passe de la nostalgie la plus touchante à la détermination la plus saisissante. Et il suffit qu'elle replace d'une main ferme le fourreau de sa lame pour que cette envie de la protéger, qui vous étreint depuis tout à l'heure, vous paraisse soudain ridicule. Maintenant, vous devinez cette créature attendrissante plus griffue qu'elle en a l'air. Derrière la chaleur qu'avait instaurée sa présence se terre un froid latent et bien vite, à la fascination se mêle l'effroi car, tout à coup, elle vous voit. Ses prunelles dorées sont teintées de méfiance, mais en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, son visage se décontracte et elle vous salut noblement d'un signe de tête. Vous ne savez plus quoi faire et cela étire ses lèvres rosées en un sourire franc, rempli de malice. Comme pour mettre fin à votre malaise, la demoiselle s'éloigne, estimant qu'elle a suffisamment patienté. Visage d'ange et lame au fourreau, elle disparaît, emportant avec elle l'image d'une héroïne romantique.


Comment pense-t-elle ?


Sytrinn est toujours apparue comme quelqu'un d'ouvert et d'à l'aise avec autrui. Encore aujourd'hui, sa vivacité semble teintée d'insouciance, mais si vous êtes observateur, vous comprendrez vite qu'elle est bien plus intelligente qu'elle ne veut bien le montrer. Et pour cause ! L'éducation riche et variée qu'elle s'est vu recevoir, alliée à sa nature curieuse, a fait d'elle une jeune femme très cultivée. Cependant, loin d'être pédante, elle accorde beaucoup plus d'importance à l'expérience qu'aux savoirs théoriques. Chaque lendemain est donc pour elle une chance, une chance d'apprendre des rencontres qu'elle pourrait faire et des difficultés qu'elle pourrait avoir à surmonter. Racontez lui vos mésaventures, partagez lui votre manière de voir les choses, vous pourrez difficilement lui faire plus plaisir. D'ailleurs, Sytrinn n'oublie jamais les personnes qu'elle rencontre et est très physionomiste. Sa mémoire lui fait rarement défaut. 
Bien qu'il n'y paraisse pas le moins du monde, on dit que la demoiselle entretiendrait des rapports difficiles avec la notion de confiance. Tout d'abord, gagner la sienne n'est pas chose aisée. Mais ce qui l'est encore moins, pour elle cette fois, c'est de l'avoir en elle-même ! Consciente de l'entrave que ce manque de confiance en soi constitue pour sa liberté, elle se met sans cesse au défi, se sachant beaucoup plus réactive et astucieuse dans l'urgence. C'est également avec une appréhension bien dissimulée qu'elle prend la parole, ayant peur de laisser échapper quelque ânerie. Pour remédier à cette gêne, rien de tel que de faire preuve de spontanéité et de lâcher prise. Et si maladresse il y a, Sytrinn joue la carte de l'auto-dérision, sa spécialité. Aussi lui reconnaît-on un talent certain pour dédramatiser et relativiser dans les situations délicates. Peut-être cela semble-t-il immature, mais cette désinvolture qu'elle se plaît à adopter l'a toujours maintenue hors des crises d'angoisse dans lesquelles elle refuse de plonger. Le sourire et le rire sont ses armes principales et son meilleur bouclier. Ce genre de réaction peut en exaspérer certains, mais elle ne sait réagir autrement... Il ne vaut simplement mieux pas qu'elle réagisse autrement. En effet, la jeune femme est d'une grande nervosité, une nervosité palpable derrière sa courtoisie et son sarcasme à l'égard de ceux qui abusent de sa patience. Ceux-là vous diront d'ailleurs qu'ils y ont même perçu de la colère. Et ils ont bien raison puisque c'est précisément ce sentiment qui sommeille en elle et que les obstacles de la vie n'ont fait que renforcer. Cependant, combattre le mal par le mal reste pour elle la meilleure solution et sa détermination réside dans le fait de vivre pleinement, quoi qu'il arrive. 
Cette demoiselle est donc bien plus complexe qu'il n'y paraît. Et ce n'est pas pour rien que ceux qui ont l'habitude de la côtoyer disent que sous son air avenant et agréable, elle est la plus réservée des interlocutrices. Oh, elle a bon fond, c'est indéniable. C'est une jeune femme simple, bien plus sereine parmi les petites gens que les membres de l'aristocratie, pouvant aisément se passer de son confort natal tout en sachant l'apprécier lorsqu'elle le retrouve. Son sourire, elle éprouve un malin plaisir à le communiquer, surtout chez les plus sérieux et les plus acariâtres. L'authenticité est une qualité que l'on retrouve nécessairement chez les amis de Sytrinn. C'est une condition fondamentale pour qui veut gagner sa confiance et elle appréciera même une personne qui la déteste pour peu qu'elle soit authentique. Lorsqu'elle s'exprime, on lui devine l'âme romantique de la demoiselle en fleur que son apparence dépeint. Pourtant, elle demeure une jeune femme qui refuse de se laisser gagner par ses émotions et qui prend toujours beaucoup de recul face à ses sentiments. L'amour en est un vis à vis duquel elle émet quelques réticences, craignant qu'il ne se mue en faiblesse. Certains en seraient même venus à soupçonner qu'elle aurait une attirance pour les femmes ; mauvaises langues ou non, en tout cas, personne ne l'a jamais vu fréquenter qui que ce soit. Et s'il est facile de s'attendrir face à ce minois angélique, on peut toutefois reprocher à la belle de manquer de douceur, voire d'être brusque par moments. Néanmoins, il ne faut pas oublier que, comme à tout un chacun, la vie ne lui a pas épargné son lot de douleurs et ceci aurait eu sur elle un effet inattendu. Du moins, pour ceux qui ne se seraient jamais frottés à la facette moins joviale de sa personnalité. Car la souffrance qui lui a été infligée, plutôt que de l'anéantir, l'a peu à peu ramenée vers le mal qu'elle est capable de faire. Et bien qu'elle ait fini par accepter son passé, une trace de ce dernier réside dans le fait que, par sécurité, elle conserve toujours une distance entre elle et son prochain. Il se peut que cette distance s'amenuise avec le temps, mais qu'une infime tension persiste, comme face à l'animal tout juste apprivoisé que l'on craint d'effrayer en faisant le moindre geste brusque. D'ailleurs, qui sait ce qu'il arriverait si l'on passait outre les remparts qu'elle dresse autour d'elle ? Quoi qu'il en soit, inutile de nier qu'elle n'est pas sans avoir du sang sur les mains. Mais pour revenir et terminer sur la confiance, concernant celle que l'on peut lui accorder, je dirais que c'est à vous d'en décider...


Quelle a été sa vie ?


~ L'enfant de l'amour ~

La famille Sandström est entrée dans la noblesse il y a plusieurs siècles de par ses exploits militaires accomplis jadis au service de la couronne. Elle s’est ensuite davantage illustrée dans les affaires et a ainsi agrandi sa fortune, tout en délaissant depuis quelques générations le domaine de l’armée. Lorsque Tyrhénium se développa, elle s’éloigna peu à peu de la capitale pour s’installer définitivement dans la ville frontière, cité commerçante dans laquelle elle possède plusieurs demeures, dont la principale est appelée « le Manoir ».

Il y a un peu plus d’un demi siècle, la famille Sandström vit naître en son sein deux frères. L’aîné, Roderik, avait le teint pâle, des boucles d’un roux flamboyant et des yeux azurs. Son cadet, Aslak, était au contraire un brun au regard sombre. Mais leur différence ne se résumait pas à leur apparence. En grandissant, leurs personnalités se distinguèrent pleinement : Roderik était cultivé, romantique et désireux de découvrir les moindres secrets de ce monde ; Aslak était fort, extraverti et un meneur de troupe souhaitant faire carrière dans l’armée afin d'honorer ses ancêtres. Bien que tout les opposait, une bonne entente régnait entre eux.
Veillant sur sa fortune, la famille Sandström savait faire du mariage un bon moyen de l’accroître. Roderik fut le premier marié, avec Sunilda, une belle femme aux cheveux d'ébène, dont il n'était malheureusement pas amoureux... Elle lui donna néanmoins une fille, Rebecka, et deux ans plus tard, un fils, Ulrich. Les parents des deux frères choisirent ensuite une épouse à Aslak, nommée Ariange. Elle était belle et gracile, une chute de cheveux lisses et blonds, descendant jusqu'à sa taille, caressaient ses joues claires et se reflétaient dans ses yeux dorés. A vrai dire, le futur époux n'était pas mécontent de la trouvaille de ses parents...
Une fois le mariage célébré, le soir, la fête prit place dans la salle de bal. Les bardes faisaient vibrer leurs instruments et les invités dansaient en rythme. Roderik, assit calmement sur une chaise, observait une scène moins joyeuse en revanche. A l'autre bout de la salle, près du buffet, une bande de costauds s'agitaient, s'esclaffaient, buvaient, titubaient... Parmi eux, Aslak. Il tenait une bouteille dans une main et enserrait la taille de son épouse dans l'autre, comme s'il avait tenu un morceau de gibier. Roderik eut un pincement au cœur en voyant la gêne se peindre sur le visage de celle qu'il aimait. Car oui, il avait aimé Ariange à la seconde où il l'avait vu, plus tôt dans la journée, à l'instant même où elle avait offert sa main à son frère. Il observait, là, de sa chaise, celle qui aurait dû être sienne... Soudain, Ariange croisa son regard. Leurs cœurs eurent un raté et, timidement, ils se sourirent l'un à l'autre. Puis elle détourna le regard vers son mari, lui chuchota quelque chose à l'oreille et s'éclipsa. A la surprise de Roderik, Aslak ne la rejoignit pas. Elle avait dû aller se reposer, pensa-t-il. Il décida de sortir prendre l'air, traversa le parc et, près de l'étang sous le saule pleureur, une apparition. Ariange, dans sa robe blanche contrastant avec les ténèbres de la nuit, regardait l'eau paisible où se reflétait la lune. Ses cheveux voletaient au gré du vent et se confondaient avec les branches du saule. Roderik s'approcha, une larme perlait sur la joue d'Ariange. Il se plaça à côté d'elle, elle se tourna vers lui. La jeune femme admira longuement son visage de marbre et l'azur de ses yeux empreints de douceur qui tranchaient avec le flamboiement de ses cheveux. Ils se contemplèrent ainsi en silence. Il n'y avait rien à dire, ils s'aimaient. Ils regrettaient que les dieux aient mal fait les choses. Mais cette nuit là, sous le saule pleureur, les dieux les laissèrent s'unir pour la seule et unique fois...
De cette union secrète naquit une fille, Sytrinn. Elle avait les yeux dorés de sa mère. L'union interdite ne fut jamais démasquée, si ce n'est par Aslak lui même, qui se savait stérile mais qui était trop fier pour l'avouer.


~ Hécatombe ~

Depuis la naissance de Sytrinn, Ariange se sentait de plus en plus las. En effet, la jeune femme avait toujours eu une santé fragile et l'accouchement l'avait énormément affaiblie. Cela faisait presque six mois qu'elle ne quittait plus son lit, lorsqu'Aslak décida de faire venir son frère afin de fêter les premiers mois de Sytrinn. Pour l'occasion Ariange se fit porter au salon et sa fille fut ensuite déposée dans ses bras. Quand Roderik arriva, il n'était accompagné que de Rebecka et d'Ulrich. Ce fut Aslak qui les accueillit.
- Mon cher frère ! Les enfants ! Soyez les bienvenus. Dit-il gaiement, les bras grands ouverts. Cela fait si longtemps ! Mais où est ta femme, Sunilda ?
- Elle est tombée malade, il y a quatre mois. Elle n'a pas survécu. Dit Roderik d'un ton grave.
- Nous vous présentons nos plus sincères condoléances, on ne nous avait pas informer de cette triste nouvelle... Après un bref silence, il reprit. Mais aujourd'hui est un jour de fête, n'est ce pas, très chère ?
Aslak se tourna vers sa femme, qui lui rendit un sourire bienveillant. Tout à coup, la petite Rebecka accourut vers le bébé, en tirant son frère par la manche.
- C'est ma petite cousine ? Dit-elle d'un ton enjoué. Elle est si jolie !
Sytrinn ouvrit de grands yeux d'admiration en direction du visage enfantin qui venait de parler et afficha un sourire édenté. Ulrich, impressionné, regardait le bébé avec curiosité et fascination. Pendant ce temps, Roderik s'était approché de l'enfant, cependant il regardait la mère, si faible mais si aimante. Il eut un pincement au cœur, ses sentiments étaient toujours présents. Ariange le regarda à son tour, ses lèvres s'étirèrent en un sourire, le sourire qu'elle ne réservait qu'à lui, le sourire du saule pleureur. Mais bientôt Sytrinn se tortilla, gazouilla et tendit ses petites mains vers l'homme aux yeux d'azur.
- Tiens, dit doucement Ariange en tendant le bébé à Roderik.
Il souleva Sytrinn au niveau de son visage, et les petits doigts de l'enfant agrippèrent tendrement ses cheveux de feu. Roderik attira ensuite le bébé contre lui pour l'apaiser, regarda Ariange dans les yeux et une larme presque invisible tomba sur sa joue.
Deux mois plus tard, Ariange rejoignit le ciel. La nouvelle arriva à Roderik qui ne s'en remit jamais.
Aslak, se savait malade avant son mariage, c'est cette maladie incurable qui le rendit stérile. Sytrinn avait huit ans lorsqu'il mourut. Elle appréciait son père, mais le jour de sa mort, étrangement, elle ne pleura point...


~ Bienvenue au Manoir ~

C'est ainsi, qu'à l'âge de huit ans, Sytrinn alla vivre avec son oncle et ses cousins dans la demeure principale de la famille : le « Manoir ». Y résident, par succession, les gérants de la fortune familiale, leurs femme et enfants. Elle porte ce nom car sa façade possède un certain cachet lui donnant l’aspect d’un petit château urbain, ce qui la distingue légèrement des maisons voisines du quartier résidentiel. Le Manoir dispose, comme les autres demeures, d’un jardin paisible et fleuri. La bâtisse renfermerait toutefois quelques secrets visant à la protection de ses habitants... Spacieuse et agréable, elle ravit Sytrinn qui s'y sentit bien dès son arrivée. 
Rebecka, se comportait en véritable grande sœur vis à vis de la jeune orpheline, étant de quatre ans son aînée. De son côté, Sytrinn voyait en sa cousine un modèle. Elle était sa seule représentation de la féminité, n'ayant que très peu connu sa mère. Ulrich, de deux ans plus âgé que Sytrinn, était un garçon timide et un peu malmené par le fort tempérament des filles. Tous les trois étaient inséparables, ce qui ravissait Roderik qui depuis plusieurs années, éprouvait une sorte de lassitude de la vie. Ariange... Chaque jour passant, il la regrettait davantage. Mais voir ses trois raisons de vivre heureuses le remplissait d'un nouvel espoir. 


~ Aristocratie ~

Les enfants grandirent ensemble, formant un drôle de trio. Rebecka était la meneuse et la protectrice, Ulrich le rêveur et le secret. Sytrinn, quant à elle, était une enfant très souriante, qui demandait beaucoup d'attention et amusait beaucoup sa famille. Débordante d'énergie, la pratique du violon était un bon moyen pour elle de la canaliser et de faire montre de sa créativité. Il était généralement difficile de conserver son sérieux quand elle était dans la pièce, car la jeune fille avait une soif de rire communicative et intarissable. Ainsi Roderik, face à l'insouciance de sa nièce, l'avait préservée de la vulgarité du peuple comme de l'hypocrisie de l'aristocratie. Mais cela ne pouvait pas durer indéfiniment et l'homme se résolut à l'éduquer selon le rang auquel elle appartenait. D'autant qu'il avait certains projets pour elle.
Depuis toujours fasciné par les Eclaris, Roderik souhaitait un tel destin pour ses enfants. Cependant, malgré la venue des meilleurs professeurs au Manoir, Rebecka et Ulrich semblaient ne pas répondre aux attentes de leur père. L'une était trop rebelle pour suivre les enseignements et l'autre, bien qu'excellent, avait cerné les projets de son père et s'était fermement opposé à ceux-ci. Roderik avait alors reporté ses espoirs sur Sytrinn, la plus jeune et la plus malléable. Celle-ci s'avérait être aussi brillante que son cousin et, bien que disciplinée, elle épuisait ses professeurs de part sa réactivité et son endurance dans l'apprentissage, toujours alliées à cet humour qu'elle savait manier en toute circonstance et qui mettait à rude épreuve la concentration de ses enseignants. Roderik s'était aussi attaché à son bon développement et l'avait initiée à la danse. Sytrinn s'était pleinement illustrée dans cette pratique et avait acquit une grâce et une souplesse époustouflantes.
Rebecka et Ulrich assistaient à des banquets, des réceptions et des bals depuis bien longtemps. Il était désormais temps pour Sytrinn de faire ses premiers pas dans le monde de l'aristocratie. A quinze ans, la jeune fille faisait sensation partout où elle était conviée. Sa grâce et son innocence émerveillaient, son humour fin surprenait. Roderik était parfois inquiet quant aux réactions des personnes avec qui elle conversait, car elle était très à l'aise avec ces dernières malgré son jeune âge.
Ulrich n'avait d'yeux que pour sa cousine, elle l'avait toujours fasciné et très impressionné de par sa finesse de caractère et sa désinvolture qui, il le savait, dissimulaient une extrême sensibilité. Depuis que Sytrinn était arrivée chez eux, elle avait ensoleillé les journées du jeune homme grâce à sa bonne humeur constante. Mais lui seul sentait qu'elle souffrait par moments. Il était à l’affût du moindre signe de contrariété chez sa cousine. Il espérait seulement qu'un jour elle éprouverait des sentiments réciproques à son égard. Le jeune homme était empreint de romantisme et son apparence illustrait bien ce trait de caractère. Il avait une allure élancée, un visage fin encadré de longs cheveux ondulés couleur d'ébène et la peau claire de son visage tranchait avec ses yeux turquoises. Il avait tendance à rester dans l'ombre de sa cadette pour mieux la protéger. Invisible, discret, silencieux mais jamais très loin. Bien que contre les projets de son père quant à la faire devenir une Eclari, il ne s'était pas interposé. D'une clairvoyance presque surnaturelle et connaissant sa cousine comme personne, il savait pertinemment que jamais elle n'intégrerait la caste savante. Il savait que dès qu'elle serait sortie du dôme de verre sous lequel l'avait maintenu son oncle toutes ces années, la rose s’épanouirait et s'affirmerait. Il savait que Sytrinn enfouissait souffrance et colère au fond d'elle et que ces sentiments attendaient l'opportunité d'un obstacle à venir pour émerger et faire de la jeune innocente qu'elle était, une femme aux crocs acérés, capable du pire.
La famille Sandström déplorait nombre de ses membres et la fortune familiale ne devait en aucun cas se perdre dans la nature. Roderik avait bien conscience que la génération que représentait ses enfants devait faire perdurer leur nom au plus vite. Et ce n'était pas sans un pincement au cœur que le chef de famille se mit en quête d'époux et épouse pour le jeune trio Sandström. Le Manoir n'avait pas connu une telle profusion de réceptions en son sein depuis des années. Rebecka était très courtisée. La belle rousse resplendissait dans ses plus beaux atours à chaque bal, mais n'attirait que des hommes beaucoup plus âgés qu'elle, souvent veufs. Elle déclinait chaque propositions venant de ces derniers et enviait sa cadette. Car Sytrinn, elle, attirait des hommes bien plus jeunes. Seulement elle n'avait que quinze ans et la différence d'âge avec eux restait importante. Elle faisait honneur à chacun de ses partenaires de danse, sans pour autant imaginer le but réel de la manœuvre. Elle appréciait la compagnie de ces hommes mais l'idée qu'ils soient de potentiels époux était si loin de son esprit qu'elle restait fidèle à elle-même, plaisantant avec eux comme si de rien était. Ces derniers tentaient bien de la séduire mais, face à cette jeune fille à la personnalité désarmante, ils abandonnaient toute séduction et se laissaient aller à la discussion, surpris et admiratifs. Peut-être que le regard noir que leur lançait Ulrich y était aussi pour quelque chose, néanmoins. Celui-ci n'avait d'ailleurs que faire des battements de cils qui lui étaient adressés et il lorsqu'il proposait une danse, ses partenaires se trouvaient fort déçues face au peu de conviction qu'il mettait dans ses mouvements. Tout cela lui était pénible, d'autant qu'il croyait percevoir cette même lassitude passer sur le visage de sa cousine. Cependant, quand elle croisait son regard, son visage s'illuminait de malice et elle lui faisait signe en plaçant ses doigts aux commissures de ses lèvres pour l'inviter à sourire.
Sytrinn éprouvait beaucoup de tendresse pour son cousin. Il était le seul qui se faisait résistant à ses plaisanteries et elle peinait à lui arracher ne serait-ce que l'esquisse d'un sourire. Cela avait toujours été un jeu entre eux et Ulrich s'en amusait intérieurement, se délectant des stratégies que la demoiselle élaborait pour attirer son attention. Sytrinn imaginait bien qu'ils paraissaient toujours distants ou en train de se chamailler, mais elle savait que leur lien était fort et unique ; il échappait même à Rebecka qui représentait en quelque sorte la figure maternelle au sein du trio. Sytrinn s'interrogeait rarement au sujet de ses sentiments et il lui semblait aimer Ulrich comme un frère. Mais quel était ce léger picotement au ventre qui se faisait sentir lorsqu'il était près d'elle ?


~ Sytrinn, l''innocence souillée ~

Sytrinn avait toujours eu une admiration sans fin pour Rebecka. Néanmoins elle avait remarqué que depuis presque deux ans, sa cousine s'absentait souvent, de jour comme de nuit. Elle allait en ville, dans Tyrhénium. Mais qu'avait-elle à y faire de si prenant ? En tout cas, sa cousine et leurs moments de complicité lui manquaient affreusement.
Un jour, alors que Rebecka sortait, la curiosité de Sytrinn fut plus forte qu'elle. Elle voulait savoir une bonne fois pour toute ce qu'elle trafiquait. La jeune fille alla trouver Ulrich et le supplia de l'accompagner en ville. Après maintes tentatives de dissuasion, le jeune homme céda, il savait que quoi qu'il arriverait, Sytrinn irait à Tyrhénium et il était hors de question qu'elle courût un quelconque danger. Ils marchèrent longtemps, explorant de long en large la ville. La nuit n'allait pas tarder à tomber et la pénombre s'installait peu à peu, ce fut à ce moment là qu'ils réalisèrent qu'ils étaient complètement égarés. Ils tournèrent, virèrent, jusqu'à tomber dans un cul de sac. Et là, des ricanements sinistres... Ulrich et Sytrinn se retournèrent, effarés : deux hommes, deux monstres, vêtus d'habits sombres ornés d'un blason étrange que Sytrinn n'avait jamais vu auparavant : on aurait dit deux dragons dos à dos. Tout se passa très vite et pourtant sembla durer une éternité...
- Bonsoir, fit l'un d'une voix grave et sournoise.
Les deux jeunes gens n'osaient prononcer un mot. Celui qui avait parlé s'approcha de Sytrinn et commença à jouer avec une mèche de ses cheveux.
- Tu es plutôt mignonne toi...
- Ne la touchez pas ! s'emporta Ulrich en faisant rempart devant sa cousine.
L'homme jeta un regard à son acolyte.
- Occupe-toi de lui ! Dit-il en saisissant Ulrich par l'épaule et le projetant à terre. Maintenant, à nous deux ma jolie. Il plaqua violemment Sytrinn contre le mur et sa tête heurta la paroi.
- Lâchez-moi ! Lâchez-moi ! Ulrich, à l'aide ! Cria Sytrinn à moitié assommée.
Mais Ulrich avait dégainé son épée et s'apprêtait à faire face au deuxième colosse. La demoiselle vit la face de l'homme s'approcher de son visage. Apeurée, elle détourna la tête et sentit un souffle chaud dans son cou, suivi du contact humide et répugnant des lèvres du géant. Elle se débattit, en vain. Il empoigna fermement sa mâchoire et plaqua sa bouche contre la sienne. Sytrinn tremblait de tous ses membres, elle parvint néanmoins à se dégager un instant pour mieux attaquer de ses dents les lèvres imbibées d'alcool qui tentaient de l'étouffer. Le colosse poussa un grognement et desserra son étreinte pour recueillir de ses doigts sales le sang qui s'échappait de sa bouche. La demoiselle n'eut même pas le temps d'esquisser un pas suite à cette diversion, que déjà l'homme plein de rage l'avait saisie au cou, menaçant de l'étrangler, et la maintenait fermement plaquée au mur, ses pieds flottant à trente centimètres du sol. Les larmes coulaient à torrents sur les joues de Sytrinn qui résistait tant bien que mal. Quand elle eut regagné la terre ferme et senti de nouveau l'air approvisionner ses poumons, elle ne réussit pas même à gémir tant sa gorge avait été compressée.
- Je n'en ai pas fini avec toi, sale garce ! Articula l'ivrogne dans un grognement, une lueur malsaine dans les yeux.
Sur ce, il vint une fois de plus l'étouffer de ses lèvres et se colla à elle de toute sa masse en soulevant les pans de sa robe. 
- Non, je vous en supplie, pas ça ! Hurla la jeune fille qui était parvenue à se dégager un instant.
Son cousin se démenait contre le deuxième géant, mais ne pensait qu'à elle : que lui faisait-il ? Il était mort d'inquiétude. Tout à coup, fendant l'espace, le hurlement déchirant de Sytrinn retentit tel un écho à ses craintes. Ulrich se retourna précipitamment vers sa cousine qui criait de douleur. Leurs regards se croisèrent et la lame ennemie transperça le corps du jeune homme qui s'écroula. La jeune fille crut que son cœur lui était arraché.
- ULRICH !
Des cris, des hurlements tressautants de sanglots sans fin : sa voix se répercutait, méconnaissable, inhumaine, dans cette ruelle. Cette douleur si intense qui parcourait son corps et son cœur, faisait trembler son âme d'enfant, s'effritant à mesure que s'éternisait son supplice. Elle était contrainte, prise au piège de cette souffrance qu'on lui infligeait, ne pouvant rejoindre le corps ensanglanté de celui qu'elle aimait et qui vivait encore, qui pouvait être sauvé ! 
Les deux hommes furent soudain alertés par des mouvements dans la rue et s’enfuirent, libérant la frêle silhouette pâle, le spectre de la jeune fille à bout de souffle et brisée qu'était Sytrinn. Secouée de spasmes et de sanglots elle défroissa sa robe afin de cacher ses jupons maculés de sang tout en se laissant tomber à terre pour se traîner près d'Ulrich, agonisant.
- Pardon, par...don, pardon, par... Répétait-elle au jeune homme d'une voix étranglée par le chagrin. Pardonne-moi, reste avec moi ! Implorait-elle en larmes en caressant le visage de son cousin.
- Je sais... ce qu'ils t'ont fait... j'aurais aimé te... protéger... Répondit le jeune en hoquetant de douleur.
- Tout est de ma faute, Ulrich...
Ulrich lui pris la main et les yeux baignés de larmes, il murmura dans une dernière respiration : " je t'aime...". 
Sytrinn se figea, ses yeux rougis accrochés au visage du jeune défunt. Elle ne put lâcher qu'un souffle bref avant que ses traits ne se déforment à nouveau sous le chagrin. A genoux, elle prit Ulrich dans ses bras, tout contre elle, et demeura ainsi jusqu'à ce que la garde de Roderik ne les découvre. Ce jour là on venait de lui voler son innocence, son enfance, son cousin, son frère et un amour inavoué... 
Lors des obsèques d'Ulrich, Sytrinn était pâle, silencieuse, glaciale. Rebecka, en pleurs, traversait des moments d'hystérie où son corps devenait incontrôlable sous les tremblements et devait être retenu par plusieurs personnes. Roderik, inconsolable, se lamentait.
- Mon fils ! Ulrich ! mon garçon ! 
Sytrinn, elle, n'eut même pas la force de pleurer. Quand l'enterrement fut terminé, elle resta seule près de la tombe. Son oncle s'approcha d'elle.
- Sytrinn, comment te sens-tu ?
Il vit l'ombre du dépit marquer son visage.
- Que t'ont ils fait, Sytrinn ? 
- Rien, répondit -elle dans un souffle. 
Roderik posa sa main sur son épaule et la força à lui faire face.
- Que t'ont ils fait ?
- RIEN ! Hurla t-elle avant de s'enfuir. 
La mort d'Ulrich était de sa faute, elle n'aurait jamais dû lui demander de l'accompagner. Selon elle, que cet homme ait abusé d'elle était un juste châtiment... Elle ne l'avoua à personne.  


~ Accepter le passé ~

Durant deux mois, Sytrinn resta cloîtrée dans sa chambre, n'étant plus que l'ombre d'elle même. Elle eu la visite de nombreux médecins qui tentèrent de lui faire avouer le mal qui la rongeait et de lui faire exulter ses traumatismes. Sans succès, elle était muette. Roderik était dans tous ses états, d'autant que Rebecka s'était éloignée davantage, elle n'était à la maison que très rarement, désormais. Son père était très craintif au sujet de ses occupations. La demeure était sans vie et angoissante. La nuit, Roderik était réveillé en sursaut par les cris cinglants de Sytrinn qui avait le sommeil hanté par les horreurs passées. L'homme se précipitait alors au chevet des sa nièce, déjà entourée de plusieurs servantes qui lui épongeait le front.
Un matin, alors que Rebecka rentrait enfin à la maison après trois jours d'absence, Roderik l'attendait, furieux.
- Où étais-tu ? Demanda-t-il d'un ton sec.
- Père, je... Comment va ma cousine 
- Où étais-tu ? Que fais-tu, accoutrée comme un homme et portant l'épée ? 
- Cela ne regarde que moi, dit-elle en baissant les yeux.
- Je sais ce que tu fais, ce que tu es, mais je veux que cela me parvienne de ta propre bouche !
Il la regardait avec des yeux noirs.
- Père, comment avez-vous su que je...
- Vas t'en. Chuchota-t-il gravement.
- Je veux voir Sytrinn, vous savez qu'elle est comme ma sœur...
- Tu aurais dû t'en soucier plus tôt, vas t'en !
Ce jour là, Rebecka resta le journée entière non loin du Manoir, persuadée que ce qu'elle faisait à l'abri des regards de sa famille était juste. La mort de son frère avait détruit une part d'elle-même, mais elle avait également renforcé ses convictions. Le secret qu'elle gardait lui avait permis de devenir plus forte et de surmonter la douleur causée par la perte d'Ulrich, de faire de cette souffrance une énergie la poussant sans cesse à aller de l'avant. Traverser une telle épreuve était difficile mais si elle y était parvenue, alors elle souhaitait qu'il en soit de même pour Sytrinn. Elle ferait tout ce qui serait en pouvoir pour ramener sa cousine à la vie. Ainsi, le soir venu, Rebecka grimpa en cachette jusqu'à la fenêtre de sa protégée. A l'intérieur de la chambre, Sytrinn était assise dans son lit, fixant le néant devant elle. Elle était pâle et exténuée. Rebecka cogna sur le carreau et Sytrinn sortit de sa torpeur intérieure. Les retrouvailles furent riches en émotion. Toute la nuit elles se tinrent enlacées, se disant à quel point elles se manquaient et ravivant des souvenirs d'enfance passée avec Ulrich. Au petit matin, avachi dans son fauteuil, Roderik vit une apparition dans le salon. Sytrinn se tenait devant lui, toujours pâle certes, mais souriante, vêtue d'une robe parme. 
- Oncle Roderik, je meurs de faim, allons déjeuner ! Dit-elle d'un ton espiègle en lui prenant la main, comme lorsqu'elle était enfant.
Le cauchemar était fini, elle était redevenue la jeune fille vive qu'elle avait toujours été. Tous les deux jours, Rebecka venait la voir le soir en cachette. Et Sytrinn était si heureuse de retrouver cette complicité avec elle ! Son admiration pour sa cousine ne s'était pas éteinte, bien au contraire. Rebecka lui paraissait encore plus belle, ses cheveux flamboyants étaient plus longs, ses joues plus roses, elle semblait plus forte et avait gagné en assurance. Grâce à elle, Sytrinn avait repris goût à la vie. Et ce n'était pas pour déplaire à Roderik : elle et lui passaient le plus clair de leur temps ensemble. Il lui faisait part de son amour des plantes tout en se promenant dans le parc, elle lui demandait de lui raconter les histoires qui avait bercées son enfance, encore et encore. La jeune fille virevoltait dans le Manoir tout entier, bien décidée à faire vibrer les murs de son rire. Murs contre lesquels s'étaient répercutés depuis bien trop longtemps ses plaintes et ses cris. Sytrinn dansait à toute heure de la journée et puis, elle jouait du violon mieux que jamais. Mais sous cette joie de vivre, son entourage en avait l'étrange sentiment, se terrait une rage latente. Son attitude à l'égard des membres de la noblesse s'était teintée d'un certain mépris et, si par le passé elle était d'une rayonnante bonne humeur à toute épreuve, son sourire resplendissait désormais d'une lumière inquiétante. Sa patience qui semblait autrefois sans fin, connaissait aujourd'hui des limites qu'il était douloureux de franchir. Déçue du manque d'authenticité de sa classe, elle envoyait paître avec tout le charme et la courtoisie du monde ceux qui amenaient leur hypocrisie et leur égocentrisme trop près d'elle.
Roderik craignait pour la réputation de sa nièce mais, contre toute attente, le charisme qu'elle possédait attirait d'autant plus ceux qui pourtant s'étaient faits évincer. Le chef de famille devait se rendre à l'évidence qu'elle était certainement la plus indomptable des enfants Sandström et qu'elle était de cette génération qui avait soif de justice et de vérité. Jamais elle ne serait la brillante Eclari qu'il avait toujours voulu faire d'elle, jamais elle n'accepterait d'épouser les yeux fermés l'homme qu'il lui avait choisi... Sytrinn lui rappelait le jeune homme plein de fougue, de curiosité et de rêves qu'il avait été ; seulement lui s'était résigné à répondre aux exigences de son rang. Roderik ne savait pas ce que le futur réservait à ses filles mais il voyait se refléter en elles le spectre des guerriers vertueux qui avaient fait entrer leur famille dans la noblesse. Il pouvait partir tranquille...
La mort d'Ulrich, la dépression de Sytrinn et le départ de Rebecka avaient considérablement ébranlé et épuisé Roderik qui n'était plus tout jeune. C'est ainsi qu'un après midi, alors qu'il se promenait avec Sytrinn dans le jardin du Manoir, il sentit une pression douloureuse dans la poitrine. La jeune fille le fit porter dans sa chambre et resta à son chevet. L'homme demanda alors qu'on lui apporte un tas de lettres qu'il donna à sa nièce. Il s'agissait de correspondances entre Ariange et lui. La jeune fille fut heureuse de savoir qu'il était son vrai père car elle l'avait toujours considéré comme tel. Et lorsqu'elle le prit dans ses bras, tout deux pleurèrent de longues minutes, car ils savaient qu'à peine retrouvés, ils se quitteraient. Quand vint le soir, Rebecka cogna à la fenêtre de sa cousine qui lui ouvrit et la supplia de dire adieu à son père. Rebecka appris ainsi le véritable lien de parenté qui l'unissait à Sytrinn. Toutes deux demeurèrent de chaque côté du lit en tenant les mains de leur père, dont l'heure serait bientôt là. 
- Mes filles, vous êtes mes seules descendantes, promettez-moi de veillez l'une sur l'autre. Rebecka, je n'aurais jamais dû te demander de partir, j'ai manqué à mon devoir de père ce jour là et les jours suivants, je te demande pardon. Je te confie la garde de ta sœur, Sytrinn. Je sais à quel point vous êtes liées et je te pense assez responsable pour veillez sur elle comme il se doit. Lorsque je ne serai plus, vous vous devrez de faire honneur aux Sandström, comme je vous l'ai tant appris, et de la manière qui vous semblera la meilleure. Mes enfants, je m'en vais rejoindre votre frère bien aimé, je vous laisse mes biens, mon nom et mon amour. Adieu.
Lorsqu'il s'éteignit, les larmes coulèrent sur les joues des filles Sandström. Le jour de l'enterrement de Roderik, Sytrinn resta sur sa tombe et celle d'Ulrich. Elle se jura de venger son frère, car elle savait que son père aurait aimé voir punis ses meurtriers, tout comme elle. Mais bientôt, une vague de chagrin l'envahit et elle pleura un long moment les deux hommes de sa vie.  


 
~ "Rejoins-moi, rejoins-nous..." ~

Un matin, Rebecka vint réveiller sa soeur.
- Sytrinn, habille-toi et viens. Je voudrais te montrer quelque chose.
La voix de Rebecka était douce mais insistante, cela semblait important. Sytrinn s’exécuta, elle enfila une robe, se coiffa et alla retrouver sa sœur dans le hall.
- Hum, pour là où l'on va, tu n'avais pas besoin de te faire si coquette... Dit Rebecka un peu amusée. 
Sytrinn leva un sourcil d'incompréhension. 
Toutes deux partirent pour Tyrhénium, Sytrinn n'y était pas retournée depuis... Un souvenir douloureux remonta à la surface. Elle frissonna et Rebecka lui fit un sourire rassurant car elle avait remarqué son malaise. Après une demi-heure à parcourir la ville, les rues se faisaient plus désertes, plus étroites, jusqu'à arriver dans un endroit sinistre.
- Bienvenue au Bazar Condamné ! Dit Rebecka avec un engouement ironique et un peu gêné.
Elles rencontrèrent des gens aux airs sombres, mielleux, charmeurs, des gens venus de toute part, de toutes les peuplades. Sytrinn était à la fois inquiète et émerveillée. Rebecka ouvrit la porte d'une maison et attira sa cousine à l'intérieur. Elle alluma une bougie posée sur une table ronde en bois. La pièce était sale, on aurait dit un repaire pour brigands. 
- Sytrinn, si je t'ai amené ici c'est parce que j'ai quelque chose d'important à te dire et à te proposer.
Sytrinn semblait attentive, Rebecka poursuivit.
- Le Bazar Condamné est le repaire des Ladrinis. Les Ladrinis sont une association de... mercenaires, si l'on veut. C'est leur chef qui m'a proposé de les rejoindre un jour que je « flânait » dans Tyrhénium. Dit-elle en tapotant le fourreau de son épée qui pendait à sa ceinture. Au départ j'étais méfiante, très méfiante... Mais je compris assez vite qu'il s'agissait d'une grande famille. Certains ladrinis commettent des actes... terribles, il est vrai, mais nous avons le choix. Père nous a toujours enseigné ce qu'était l'Honneur et la Justice, et pour ma part je n'accepte pas n'importe quelle mission, je tiens à notre éducation. Désormais, tu es sous ma responsabilité et j'ai jugé bon que tu nous rejoignes. Je sais quels talents sont cachés en toi, cette guilde m'a aidé à découvrir les miens. A moi, maintenant, de t'enseigner tout ce que l'on m'a appris ici. En nous rejoignant, tu te découvriras toi-même et tu te sentiras utile. Nous mènerons une double vie, Sytrinn. Pour une aristocrate il est bon et sûr de connaître les dessous et les rouages de la société. Cela, Père ne nous l'a jamais enseigné, mais je suis là... 
Sytrinn regardait fixement la bougie posée sur la table. Il y eut un silence. Elle réfléchissait. En fin de compte, une nouvelle vie s'offrait à elle et qui plus est, auprès de la plus chère personne qui lui restait. Après tout ce qu'elle avait vécu, elle avait changé, grandi et il était temps qu'une page se tourne. Elle plongea son regard dans celui de sa sœur. 
- J'accepte.
C'est ainsi qu'à seulement dix-sept ans, sous la protection de sa sœur, Sytrinn Sandström était en voie de devenir une Ladrini. Rebecka était très pédagogue et Sytrinn une excellente élève. Elle apprit à se faire la plus discrète possible, à se battre à mains nues, à manier l'épée et la dague. Mais le plus grand talent qu'elle développa fut sa capacité à tromper, duper, charmer, s'adapter à toutes les personnalités pour gagner la confiance des gens lorsque cela s'avérait nécessaire. Ce fut après avoir fait ses preuves lors de son Introduction effectuée auprès d'Enteri Klypsène, meneur des Ladrinis, qu'à dix-neuf ans Sytrinn intégra officiellement la guilde. Aujourd'hui, la jeune femme est âgée d'une vingtaine d'années et a trouvé un équilibre entre noblesse et contrats à remplir. Les Ladrinis sont devenus pour elle comme une seconde famille, mais bien qu'elle s'épanouisse dans cette nouvelle vie, le désir de venger son frère demeure tapi dans son esprit.



COMPAGNON



Sytrinn Sandström (terminé) 511772falkovignette

PRENOM:
Falko
RACE:
Renard
SEXE:
Masculin
POUVOIR:
Parole
DESCRIPTION:
C'était particulièrement angoissée que, ce soir là, Sytrinn passa par le quartier où avait eu lieu son agression, afin de rejoindre le Bazar. Un bruit métallique avait alors attiré son attention, au détour d'une ruelle et lorsqu'elle s'approcha, elle fit la découverte d'un renardeau apeuré, tremblant au fond d'une cage rouillée. Dans sa vie elle ne s'était pas souvent trouvée en présence d'animaux non domestiqués, aussi se demanda-t-elle si elle devait se méfier de celui-ci. Mais le silence qui les enveloppait parla à leur place, leur révélant le réconfort mutuel qu'ils pouvaient s'apporter. En relevant la tête, Sytrinn vit qu'elle se trouvait devant un magasin de fourrures et comprit que ce renard était le prochain sur la liste. A l'aide de sa dague, elle réussit tant bien que mal à casser le verrou de la cage et l'animal s'échappa. Quant à la jeune femme, elle reprit sa route et au bout de quelques minutes, arriva à hauteur du Bazar Condamné. Sans raison, elle se retourna pour faire face à la pénombre, celle-là même qui d'habitude lui procurait quelques frissons, puis sourit.
- Falko ?
Une lueur apparut devant elle, celle provenant de la pierre de sphène située sur le front du renardeau et trahissant la présence de ce dernier.

- Falko, articula-t-il d'une voix étonnamment grave le nom qui venait de lui être donné.
Les deux compères ne se quittèrent plus. La demoiselle travaille régulièrement avec lui afin de lui faire apprendre davantage de vocabulaire. Il ne s'agit que de simples mots qu'elle parvient à lui faire mémoriser en veillant à ce qu'il saisisse correctement leur sens et le contexte dans lequel ils sont utilisés. Elle lui apprend aussi des noms de personnes ou de lieux qu'il connaît. Enfin, si elle a un message bref à faire passer à quelqu'un, elle prononce la phrase souhaitée et il la mémorise, capable de la répéter mot pour mot au destinataire, bien qu'il n'en comprenne pas le sens la plupart du temps. Le lien fort et privilégié qui l'unit à Sytrinn fait naturellement d'elle la personne qu'il comprend le mieux. Une mimique, un geste, un zeste d'empathie ou d'instinct animal suffisent parfois à établir la communication entre les deux amis.
Ces derniers sont très enclin aux chamailleries, mais ne sont pas moins soudés pour autant. Falko est très protecteur envers la jeune femme et ne manque jamais une occasion de la faire rire. Il n'est pas d'une nature agressive envers les étrangers. Néanmoins, si quelqu'un n'est pas digne de confiance, Sytrinn saura immédiatement repérer le plus infime changement dans le comportement de son compagnon, sachant que son instinct animal le trahit rarement.




MONTURE




Sytrinn Sandström (terminé) 157747amadeusvignette

PRENOM: 
Amadeus
SEXE:
Masculin
DESCRIPTION: 
Sytrinn se vit offrir Amadeus pour ses dix-huit ans, par Rebecka. Il est un magnifique frison noir à l'allure majestueuse. Sytrinn n'était jamais montée à cheval auparavant, car son père trouvait cela trop dangereux pour une jeune fille. Mais le tempérament calme et disposé d'Amadeus en fit la monture parfaite. Néanmoins, sous ses airs tranquilles se cache une rapidité époustouflante et une très bonne résistance au froid. Il n'est pas doué de parole mais fait preuve d'une étonnante expressivité vis-à-vis de sa maîtresse. Parfois elle pose sa tête contre lui et il lui semble qu'il devine toutes ses souffrances. La prestance d'Amadeus, la couleur profonde de sa robe et sa musculature impressionnante en intimident plus d'un. Mais sous la crinière sombre et ondulée du bel étalon noir, se cache un regard doux et rassurant auquel seule Sytrinn a droit.


Dernière édition par Sytrinn Sandström le Mer 26 Juin - 23:10, édité 21 fois
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Sighild
MessageSujet: Re: Sytrinn Sandström (terminé)   Sytrinn Sandström (terminé) Icon_minitimeJeu 7 Juil - 17:51

Bonjour et Bienvenue sur Istheria!

Que voilà une très belle fiche! ^^


Je n'ai rien à redire, tout est en ordre.

fiche validée


si tu as la moindre question sur les Ladrinis, je te conseille de voir avec Enteri qui est ton chef! ^^


Tu vas pouvoir dès à présent ouvrir ton compte en banque, ton journal, ta boîte aux lettres, mais aussi faire ta demande de rang dans la zone évènementielle.

Pense à aller te recenser également.


Bon jeu!!!!
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Sytrinn Sandström (terminé)
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