La fin d'un long apprentissage [monoposte]

On peut vouloir parfois que le temps s'arrête. Souvent, désirer retourner en arrière... Et encore, des fois, on aimerait que tout passe plus vite, afin d'arriver enfin au jour que l'on attend. Et généralement, lorsqu'on se sert de cette troisième option, on fini ensuite par vouloir que la première se réalise, puis plus tard, que ce soit au tour de la deuxième. C'est toutes ces émotions que Elyowïn ressentait à ce moment.

Il avait attendu pendant des années d'en arriver là. Son apprentissage se terminait avec cet ultime cours. Deux jours plus tard, Vedihr et lui partiraient de l'île à la découvertes des terres au-delà de l'océan. Le jeune Sindarin qui venait de fêter ses 75 ans éprouvait une tristesse in-considérable, bien qu'heureux de partir enfin à l'aventure. Il allait abandonner ses proches, son père, son grand père, avec qui il avait vécu toutes ces années heureuses et animées. Ils allaient lui manquer, mais il savait qu'il les reverrait : le jour où il serait devenu quelqu'un d'important, un héros, comme l'avaient été ses grands parents à leur époque. Son apprentissage avait beau se finir, il avait encore beaucoup de choses à apprendre, et ses pouvoirs demanderaient toujours encore plus de maitrise, qu'il obtiendrait avec l'expérience de ses voyages.

Elyowïn se rendit au terrain d'entrainement de maitre Géolias. Il le salua comme le voulait la coutume et rejoignit son ami déjà présent. Il lui adressa un grand sourire, et se tourna vers leur professeur. Ce dernier s'avança et dit simplement

- Mes chers élèves ! Notre parcours ensemble s'achève aujourd'hui ! Sachez que j'ai été très heureux de vous avoir sous mes leçons, et que je suis fier de vous ! Afin d'achever votre formation, je demanderais que vous vous affrontiez en duel pour que vous me montriez tout ce que vous avez apprit et retenu avec moi !

Elyowïn se sentit soudain très enthousiaste. Il avait hâte de commencer. Vedihr était son ami, mais aussi son rival. Et il aimait quand ils étaient en défi. Il lui jeta un regard brûlant de malice, puis dirigea sa main vers le sol, il laissa couler son pouvoirs au bout de ses doigts, et invoqua la magie de l'air. Il se projeta en équilibre au sommet d'une colonne de bois, et attendit patiemment que Vedirh ouvre les hostilités, comme à son habitude. Cléos, l'aigle du jeune Sindarin le rejoignit, se tenant droit sur son bras. Elyowïn le caressa distraitement, concentré au combat à venir.

Vedihr

Comme d'accoutumé, le jeune Sindarin était arrivé le premier et se tenait droitement face au maître, attendant tranquillement que Elyowïn arrive. C'était tout lui. Vedihr était du genre perfectionniste. Il faisait toujours en sorte de tout faire bien, et d'être un exemple pour tous. Il ne s'accordait aucune enfreinte. Il aspirait à la perfection, il voulait que tout le monde le reconnaisse, et cite son nom avec comme une sorte de gloire teinté dans leurs acclamations. Bref, Vedihr était tout le contraire de son camarade, et qui aurait crû qu'eux deux, si différent l'un comme l'autre, étaient amis ?

Le garçon vit Elyowïn arriver et le salua de la main avec un léger sourire. Il était pressé que le cours se finisse, c'était le dernier de leur apprentissage, et cela signifiait donc la venue de leur départ de l'île de El Bahari pour les terres au delà de l'océan. Maître Géolias leur annonça alors qu'il voulait les voir s'affronter l'un contre l'autre, l'ultime épreuve, avant de pouvoir clôturer leur apprentissage. Vedihr jeta alors un regard de défi envers Elyowïn, et une détermination franche se dessina sur son visage. Son ami entama la danse, s'élevant grâce à sa magie de l'Air sur une haute poutre. Vedihr invoqua quant à lui l'élément de la Terre, et modifia les plaques terrestres, faisant s'élever la masse de terre sous lui afin d'arriver à la hauteur de Elyowïn. Ce fut Vedihr qui débuta les hostilité. Il dirigea vivement le bras vers sa droite, et une épaisse liane violâtre jaillit du sol. D'un geste sec, il ouvrit la main et la dirigea vers son ami, et la liane s'anima et se jeta violemment sur lui. Avant de savoir si son attaque avait atteint sa cible, Vedihr se chargea des ombres qui habitaient les coins de murs non illuminés par le soleil. Il créa ainsi une cage de ténèbres volumineuse, qu'il dirigea au dessus de la tête de Elyowïn, tandis que la liane poursuivait follement son chemin vers lui afin de le ligoter et l'empêcher d'éviter sa future cellule.

Elyowïn regarda calmement son ami passer à l'action. Vedihr maîtrisait la magie de la terre, et celle des ténèbres. Il était très doué avec ces deux formes et malaxait son pouvoir avec talent. La masse de terre qui éleva le rival était parfaitement taillée. Il fit sortir une énorme liane du sol, qu'il envoya attaquer Elyo. Ce dernier se prépara à la trancher nette, mais il comprit qu'il avait affaire à une double attaque en sentant le pouvoir de Vedihr circuler à nouveau à la limite de son corps, anticipant un nouveau sort.

Le jeune Sindarin attendit que son rival invoque le second maléfice pour sauter de la poutre et se jeter sur la liane. Sortant son épée de son fourreau, il trancha la plante, mais ne put empêcher le coup de fouet de celle-ci. Elyowïn roula lourdement sur le sol caillouteux. Il se releva d'une main, et contempla la cage d'ombre qui gisait inutile là où se tenait Elyo auparavant. Il l'avait échappé belle, au prix d'un léger sacrifice. Le jeune Sindarin jeta un bref regard à la blessure douloureuse que la liane avait provoqué sur son bras. Bah ! Il savait qu'elle guérirait vite, il était un Sindarin, après tout !

Elyowïn décida de riposter. D'une main il appela la magie de l'air, et créa un courant qui fila en ligne droite vers son rival. De l'autre, il dessina des cercles dans le vide à une vitesse folle, et une boule de feu se matérialisa soudainement. Cette dernière flottait rageusement au dessus de la paume de sa main, et brûlait d'un feu sans chaleur. Elyo prit son élan, et jeta la boule dans le courant. Au contact de l'air, la boule devint plus violente, et grossit à vue d'oeil. Sa vitesse d'éjection était également amplifié par la force du courant, et les flammes mordantes fusèrent méchamment vers Vedihr. Elyo eut un sourire victorieux. Son rival ne pouvait éviter cette attaque.