Jeu de miroirs dans les ténèbres[Illumina, Verna,Torenheim]

Cela faisait un certain temps qu'Illumina entendait parler d'un certain Torenheim. Mais qui était-il par tous les dieux? Quelques-uns des membres de la Guilde, dont Seto, lui avait mentionné ce nom. Apparemment ce mystérieux personnage croupissait à l'intérieur des "Prisons des déments". Juste par le titre, Illumina se faisait déjà une image dans la tête d'une bande de fous qui avaient perdu la raison. Cela la fit même rire un peu, même si ce n'était pas vraiment son intention.

Qu'est-ce qu'il y a de drôle Lumin?

Rien du tout Seto, je me fait juste une image assez comique des détenus dans ces prisons, héhé! Tu sais, je crois que je vais aller y jeter un coup d'oeil et en même temps visiter ce "Tokenleim"

C'est Torenheim....

Elle sortit donc de la Guilde des Aventuriers le lendemain matin, après avoir dormi comme une buche. Illumina avait même rêvé de Rick et elle, pendant leur mariage, un rêve sans doute prémonitoire. Elle ignorait même qu'elle allait le rencontrer très prochainement, dû moins Rick déguisé en Edge, qu'elle ne connaissait pas du tout. Elle prit Epona et galopa pendant des heures.... en réduisant en bouillit quelques malfrats au passage. Une fois arrivé dans la région de Phelgra, habité par les cavaliers de Sharna (qu'elle détestait, elle ne s'arrêta même pas en chemin à Thémisto, de peur de croiser sa cousine. Après tout, la Sindarine n'avait pas vraiment le gout de se mesurer à nouveau à sa cousine qui avait des pouvoirs assez particuliers. Elle piqua donc droit vers les souterrains d'Umbriel.

Enfin à l'entrer de la prison, elle s'arrêta un cours instant pour regarder autour d'elle. C'était une prisons assez non-orthodoxe: humide, très sombre, des murs craqués et jaunis à certaines place. Ce n'était pas trop le genre d'endroit qu'Illumina aimait visiter en tout cas. Elle avança mais ce fit arrêter par le garde à l'entrer.

Halte, les armes son interdites ici, mademoiselle Ragnarok, je vais vous demander de me les donner et je vous les rendrez à votre retour à l'extérieur. (évidemment elle était maintenant très connue partout sur Istheria, pas étonnant qu'il la connaissait.)

Vous ne pouvez pas faire un exception pour moi?

Je suis désolé mais c'est non.

Bon, d'accord....

Elle lui remetta donc son arc et son Einlanzer (son épée massive à deux lames) puis pénétra à l'intérieur. C'était un vrai labyrinthe, elle demanda même à un garde de la guider vers la cellule de Torenheim, tellement elle était perdu. Elle fut très surprise, lorsqu'elle arriva à la cellule du détenu. Verna, un autre membre de la Guilde des Aventuriers se trouvait à l'intérieur, assise sur une chaise devant une table. L'autre personnalité ne lui disait absolument rien par contre, ignorant totalement que c'était Rick lui-même, déguisé.

Bojour Verna! ...C'est donc vous le fameux Torenheim? Je m'appelle Illumina Ragnarok, chef de la Guilde des Aventurier (du moins, depuis que Rick était partit).

petit thème musical ?:

Umbriel. 
La Prison des Déments. Une petite idée de ce que pourrait être l'enfer, sans aucun doute. Peut-être le lieu le mieux gardé et le plus dangereux de tout Isthéria, c'était ici qu'était regroupé le pire de ce que la société avait put produire : brigands, assassins, voleurs, traîtres, fous ; tous étaient voué à croupir dans ces ombres humides pour l'éternité. Ce monde souterrain s'enfonçait profondément dans les abîmes de Phelgra, là où la lumière du jour ne parvenait jamais, là où l'espoir n'était plus qu'un vain mot, et où ceux qui se cachaient dans les ténèbres derrière leurs barreaux de métal n'attendaient que d'être libéré pour vous sauter à la gorge. Et pour vous dévorer. Ses boyaux visqueux et obscures formaient un réseau bien plus vaste que la ville elle même, descendant à des profondeurs telles que la pression semblait pouvoir vous broyer le crâne et écraser vos poumons oppressés. La douce mélodie des plaintes et des cris répondait au cliquetis angoissant des goûtes d'eau - si c'était de l'eau - chutant de quelques stalactites, et résonnait dans un délicieux désordre, un brouhaha tamisé omniprésent, qui semblait glisser sur les ombres du sol jusqu'à venir peu à peu émietter votre santé mental. 
C'était peut-être ce qu'avait connu ces pauvres gardes, forcés d'enfermer derrière des murailles leurs cœurs de chairs et leurs esprits fragiles : il n'était plus que des machines, agissant méthodiquement comme on le leur avait ordonné. Il ne devait pas laisser leurs défenses s'effriter sous peines de finir par sombrer eux aussi : la Prison des Déments concentrait en son sein une telle accumulation d'esprits malades et de folie contagieuse qui restait trop longtemps pouvait vous faire perdre la raison si vous n'y étiez pas préparé. Si vous ne faisiez pas parti du personnel de la prison, vous étiez sans défenses. Les gardiens vous confisquaient vos armes et vous fouillaient au corps pour s'assurer que vous ne puissiez en aucun cas permettre l'évasion d'un des détenus. Et pour ce qui était de votre magie, elle était brouillé par le réseau d'Intras qui parcourait la bas niveaux de la prison. Oui, vous étiez sans défenses. Plongé corps et âmes dans ce que l'humanité avait de pire à offrir, dans un monde sans lumière, sans air pur, qui transpirait par chaque pore de ses murs moisis l'insanité la plus profonde.
C'était un lieu immonde où chaque parcelle de lumière se faisait dévoré, les ombres ne laissant que des cadavres de clarté joncher le sol de-ci de-là, agonisant dans une teinte maladive. Un lieu où les regards étaient vides, sans âmes, où les sourires n'était que des rictus nerveux, des grimaces figés voir simplement inexistantes. Et pourtant ... Il y en avait un qui semblait se plaire entre ces murs. Il avait oublié depuis combien de temps il était là, les jours se suivaient et se ressemblaient tous pour lui. Mais il savait .. que ça n'avait aucune importance. Attendre était devenu habituel pour lui, chaque seconde, chaque respiration, chaque note rapprochait le monde de son destin. Il n'avait qu'à ... Attendre. Et sourire.
Aujourd'hui, on l'avait fait sortir de sa cellule : apparemment il avait de la visite. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas vu de nouveaux visages. Il était tout excité. On l'avait "escortait" jusqu'à une grande salle, tenu par des bars au cou, les mains attaché entre elle, une chaîne reliant ses deux pieds. Les gardes le tenait à l’œil, le regard nerveux, et lui il ne faisait que suivre comme une pauvre brebis, indolente et inoffensive, le sourire aux lèvres, sans chercher à se rebeller. On l'avait fait s’asseoir sur une chaise, puis fermement accroché à de multiples attaches, des chaines l'accrochant au sol pour qu'il ne puisse pas se lever, le privant de toute liberté de mouvement si ce n'est au niveau de sa tête. Puis on le laissa là, seul parmi les ombres. Il baissa la tête, et ferma les yeux, semblant s'évader un peu. 
Il entendit la porte grincer, et la lumière pénétrer la salle. Il ne bougea pas d'un pouce, sa capuche gardant son visage dans la pénombre. Il garda les yeux fermé. Et son sourire se fit plus large.
Que le spectacle commence ♪

SI seulement Illumina savait que le procureur Edge était en fait Rick sous un déguisement, elle aurait sans doute tombé dans les pommes. Un peu comme la fois où sa mère, qu'elle n'avait pas vu depuis des décennies, lui rendu visite à la Guilde. Par exemple, la Sindarin ne put s'empêcher de voir l'air contrarié de Verna en la voyant alors qu'elle entrait à l'intérieur de la salle d'interrogatoire. Illumina avait tout essayé pour devenir ami avec Verna mais cette dernière n'appréciait pas vraiment sa personnalité. Elle lui fit un petit sourire en voyant son visage crispé.

Je sais Verna.

Illumina savait bien ce qu'elle se disait dans sa tête, pas besoin d'être un médium pour deviner, c'était son regard: Elle a vraiment le don de se faire remarquer. Elle avait surtout un "vrai" don pour se faire intercepter par des méchants sur la route. Elle décida finalement de s'asseoir à côté du procureur, qui devait se sentir déjà un peu mal à l'aise puisque c'était sa propre fiancée. Puis elle l'écouta attentivement au sujet de Torenheim. Chacun d'eux semblait venir pour un but précis, Verna savit lire les pensées et le procureur... et bien il faisait son travail. Illumina elle.... elle était très curieuse et était venu incognito, sans vraiment aucun pouvoir qui pourrait bien leur servir, à part celui-ci.

Il fait un peu froid ici vous ne trouvez pas?

Elle matérialisa une flamme dans sa main et enflamma les quelques torches sur les murs de la salle, illuminant beaucoup mieux l'endroit en y mettant de la chaleur. Puis, elle reprit sa position initiale, les jambes croisée, à se bercer sur deux pattes de chaise. Pour passer le temps elle fit même tournoyer 3 minuscules boules de feu autour des doigts de sa main droite. Oui, cela se confirmait, elle avait vraiment de quoi ce faire remarquer, ses compétences résidaient plus en combat.



HRP: Désolé j'avais pas trop d'idée, j'espère que je ne vous fait pas honte en intégrant ce RP :(

Tic-tac, c’est le temps qui passe. Tac-tic, il avance trop vite. Qu’on le retienne ou pas, il affine la plume. Qu’on le contrôle ou non, il révèle l’écume, d’une mer chargée de sueurs et de sanglots. D’une mer agitée par la force du mot. Aujourd’hui il est calme, il est crépuscule dans le ciel. Ce soir sera sombre, quand sombrera le soleil. Quand verra la couleur des nuages tamisant le firmament très haut autrefois de miel. Quand verra la couleur du sol souillé de sang, questionnant vainement les divins éternels.

Tic-tac, c’est le temps qui avance. Tactique pour donner la sentence.

Torenheim regardait attentivement le spectacle, les prémices de la scène qui se mettait en place. Observant chaque détail, écoutant chaque son, depuis les ombres qui le recouvraient il voyait tout. Entre ses deux fines bandelettes, ses yeux se posaient partout, se représentaient le monde qui bougeait devant lui, et déduisait de sa dance la douce mélodie. Tiens donc, la surprise dans le regard du loup. Il ne s’attendait pas à la voir ici ? Pourtant, elle ne semble pas le connaître, où tout du moins le reconnaître. Étrange, pensa Torenheim, on est rarement aussi transit par l'apparition d’un être inconnu. Elle reste indifférente, elle ne semble pourtant pas l’ignorer, peut être est-ce le masque ? Pourtant, il est procureur ! Connu de la cour et des sujets ! Est-elle donc si peu instruite ? Tant bien même qu’elle soit Sindarin, elle est chef d’une Guilde d’Hesperia, cela parait peu vraisemblable. Tout ceci est … Troublant. Et la rouquine ? Ils se connaissent. Oh, elle ne l’aime pas … Pourquoi ? Peut être le saura-t-on plus tard. Le prisonnier sourit poliment à ses hôtes, les laissant prendre leurs aises. Le procureur s’est repris, il s’installe sur la chaise et sors un dossier. Oh les dossiers … Une preuve de plus de l’incapacité des humains à mémoriser ce qui est important, hein ? Enfin.

-Rassurez vous, d'ici peu vous n'aurez plus à vous préoccuper de choses aussi terre à terre. Après tout, la génerosité du roi ne peut-être sollicitée sans contrepartie, collaborez et vous vous retrouverez à l'air libre plus tôt que vous oserez l'éspérer.

Torenheim sourit doucement, silencieux, calme. Amusé. Se « préoccuper de choses aussi terre à terre. » ? C’était comme on le pouvait dire « l’Hôpital qui se moque de la Charité ». Mais il ne répondit pas, il n’était pas du genre à écraser les pauvres enfants entre ses doigts des le début. Il avait envie de se divertir, ces invités étaient ce qu’il attendait. Peut être aurait-il le droit à une entrevu plus intéressante qu’un simple « Que s’est-il passé la nuit du … ? ». Les mortels et leur manie de toujours chercher des réponses aux mauvaises questions …

-Prisonnier DX-8541 répondant aussi sous le nom de Torenheim.

Le détenu ainsi dénommé ne put se retenir de pouffer doucement.  « DX-8541 » ? Original.

- Vous avez été condamné à l'emprisonnement à perpetuité dans la Prison d'Umbriel sous les charges d'homicides volontaire des sieurs Dreak et Kodran et êtes soupçonné de l'homicide du sieur Ivan Mackhorl. Quand il serait agréable de vous voir interrogé, les résultats de cette procédure coûteuse en matériel n'en seraient pas pour autant à la hauteur des attentes du trône. La mugnificence de sa majesté à votre égard ne s'est faite que trop sentir que ce soit pour les quartiers mis à votre disposition, le personnel qui vous est dévoué et les services divers qui vous ont été fournis sans parler du couvert. Aussi celui-ci à fait connaître son souhait d'entendre la verité sortir de votre bouche par n'importe quel moyen.

Ah de mieux en mieux ! On l’avait emprisonné ici pour avoir des réponses, mais il semblerait qu’il soit d’hors-et-déjà reconnu coupable ! Et bien, que la justice est belle. Pendant ce temps, la rouquine vint s’assoir sur la table, et plongea son regard dans le siens, tandis que Torenheim l’ignorait royalement, bien trop occuper à se moquer intérieurement de la parodie d’homme de loi qu’il avait en face de lui.

- Quand il serait agréable de vous voir interrogé, les résultats de cette procédure coûteuse en matériel n'en seraient pas pour autant à la hauteur des attentes du trône. La mugnificence de sa majesté à votre égard ne s'est faite que trop sentir que ce soit pour les quartiers mis à votre disposition, le personnel qui vous est dévoué et les services divers qui vous ont été fournis sans parler du couvert. Aussi celui-ci à fait connaître son souhait d'entendre la verité sortir de votre bouche par n'importe quel moyen.

Torenheim bailla après s’être avachi sur son siège, le regard dans le vide. Tout le charabia administratif l’avait toujours profondément ennuyé. Cette croyance commune que ce qui était plus complexe fonctionnait mieux … ! Il suffisait de voir la simplicité du monde pour se rendre compte de l’absurdité d’une telle pensée. Il n’écouta son interlocuteur ennuyeux que d’une oreille, laissant son regard se balader ailleurs, regardant les vêtements de ses invités. Il remarqua que la rouquine le fixait depuis un moment. Quoi, elle était tombée sous le charme ? Le regard du détenu témoignait d’une profonde lassitude.

- Dites, il est toujours comme ça ? Demanda-t-il avec désinvolture.

Elle lui sourit. Il prit ça pour un « oui », mais il vit dans son regard quelque chose de plus ... profond, comme si ses yeux s'étaient pendant une fraction de seconde changé en miroir. Et si les yeux sont les fenêtres de l'âme, si on les change par des miroirs ... Torenheim sourit. Le procureur avait parlé de sa détention comme si elle avait été de tous repos : repas infecte, pas de couche, une cellule vide, des gardes si aimables qu’un Léviathan affamé n’aurait pas voulu d’eux pour le déjeuner, bref : le paradis ! Il se posa à nouveau contre son dossier, contemplant ses doigts de pieds. Dieu qu’ils étaient laid ! Que c’est moche un pied … Pourquoi les dieux avait créé de telles horreurs ? C’était tordu, sinueux, ça empestait, ça ne ressemblait à rien, un semblant de main horriblement déformé muté au 36ème degré … Il était guère étonnant que l’homme est si tôt fait d’inventer la chaussure.

-Maintenant que nous sommes débarassés du bla bla administratif, j'aimerais d'abord savoir ce que vous répondez aux chefs d'accusations portés contre vous, ainsi qu'un exposé détaillé de vos activités le jour du meurtre de Kodran. Après tout, ayant à l'esprit les frais  de votre entretien au roi, je suis sûr qu'un homme aussi bien éduqué que vous ne verra pas d'inconvénient à coopérer.

Torenheim haussa un sourcil et tendit l’oreille, s’attendant à ce que les choses deviennent intéressantes après la paperasse. Quelle ne fut pas sa déception ! Combien de fois lui avait-on posé cette question totalement inutile depuis son arrivé ici ? N’avait-il donc pas compris qu’ils cherchaient sur une fausse piste ? Qu’il ne faisait que perdre du temps stupidement ? Si au début cela l’amusait, aujourd’hui Torenheim semblait déçu. Il s’attendant à un peu mieux de la part du procureur du roi.

Ah le roi … Le roi qui, soit dit en passant, était roi grâce au meurtre de son propre maire. Que c'était cocasse ... Il s'amusa intérieurement de l'ironie de l’échiquier où le Roi n'était qu'un pion. Cette pensée fit sourire le prisonnier. Un sourire énigmatique qui semblait arrivait comme un cheveu sur la soupe. C’est bien peu de chose qu’un roi. Coopérer ? Bien sur qu’il voulait bien, encore fallait il qu’eux le comprennent. Il était prêt à faire des efforts, mais il peinait à se faire comprendre par des êtres aussi limités. Limités oui … Ce mot collait parfaitement. C’était exactement ce qu’ils étaient, c’était précisément leur plus grandes faiblesses : ils se créaient des limites. Et ceux, dans n’importe quel domaine ! La pensée, l’action, la croyance, seule leur ignorance semblait ne connaitre aucune limite. Torenheim baissa la tête en souriant. C’était tellement pathétique que ça en devenait comique. Il releva les yeux et adressa un sourire poli à l’homme masqué et parla calmement.

- Ce que j’aurai à répondre à ces accusations ? Il me semble que la cour à d’hors-et-déjà assumé le fait que je sois coupable, quoi que je puisse dire. Mais au final, elle n’aurait peut être pas tellement tord, seulement … Elle est aussi coupable que moi. Nous sommes tous coupables de la mort de ces deux pauvres maires, que cela soit par notre inaction, notre ignorance, notre persévérance maladive ou notre folie. Vous êtes aussi coupable que moi de ce qui est arrivé à Dreak et Kodran, en tant que Procureur vous devriez savoir que l’innocence n’existe pas, qu’il n’y a que … Des degrés de culpabilité. Son sourire se fit plus large, puis il reprit. Bien sur, je doute que la cour ne se satisfasse de simple jeu de mot … Les nobles manquent cruellement d’humour.

Torenheim croisa les jambes, souriant encore en regardant un peu autour de lui. Il semblait pensé à une mélodie, et sa tête oscillait doucement de gauche à droite, puis il se reprit et continua.

- Pour répondre plus précisément à la question, sachez que je n’ai absolument rien n’à me reprocher, procureur. J’ai la conscience tranquille, je ne suis ni plus ni moins coupable que vous. Un sourire sans joie s’afficha sur ses lèvres alors qu’il baissa les yeux vers la gauche. En fait, je suis peut être la créature la plus innocente de tout Isthéria … Dit-il comme pour lui-même. Puis il releva les yeux et son regard redevint habituel. Enfin, tout cela n’est que question de point de vu, n’est-ce pas ? Mais je m’éloigne du sujet, encore. Peut être parce qu’il manque cruellement d’intérêt. Parce que vous avez toujours la mauvaise habitude de vous posez les mauvaises questions.

Torenheim haussa les épaules, puis il reprit calmement.

- Pour ce qui est de ce … Ivan Machin-chose, jamais entendu parler avant mon procès. Mais bon, quand on tient un suspect, autant tout lui mettre sur le dos n’est-ce pas ? C’est tellement plus facile ! Il rit doucement. Toutefois, je vais faire un effort considérable et vous répondre très clairement : je plaiderai Innocent, car c’est la vérité bien que cela soit sans espérance.

Le prisonnier s’adossa à nouveau sur sa chaise et leva les yeux en l’air, semblant réfléchir, comme s’il fouillait dans sa mémoire.

- Par contre, pour ce qui est du rapport détaillé de ma journée avant le meurtre de Kodran … ! C’était il y près de trois saisons ! Soyons sérieux, même un Eclaris ne se souviendrait pas de ce qu’il a fait précisément un jour après trois quart d’année ! J’ai déjà du mal à me souvenir ce que j’ai mangé hier … Ah si, une purée étrange et verdâtre avec un bout de pain rassie …  J’avais même trouvé un cadavre de mouche dedans ! Ah les merveilles de la cantine d’Umbriel … On ne s’y ennui jamais ! Survivra-t-on au prochain repas ? Le suspens est insoutenable ! Héhéhé. Enfin … Je m’égare.

Torenheim réfléchit puis repris.

- Si ma mémoire est bonne, je dirais que j’avais rendez-vous avec le défunt maire dans son bureau. Ce dernier ne voulait pas que je passe par l’entrée principale - allez savoir pourquoi – alors il m’a indiqué un passage secret situé dans les égouts menant à son office. Je l’ai emprunté et quand je suis arrivé … Vous devinez ce que j’y ai trouvé.

Il resta très sérieux tout le long, puis avec autant de sérieux il ajouta :

- Une belle brochette.

Il rit seule à sa propre blague, se moquant de son mauvais goût. Aller quoi, il fallait bien s’amuser un peu ! Ce n’était pas comme si sa vie était en jeu ! En faite … Si. Petite plaisanterie.

- Il fait un peu froid ici vous ne trouvez pas?

La remarque de la Sindarin le tira de sa rêverie, et il tourna les yeux vers elle. Celle-ci usa soudainement de sa magie pour allumer les différentes torches accroché aux murs, chassant un peu les ombres oppressantes de la salle d'interrogatoire. Cela ne déplut pas à Torenheim qui profita de la lumière des flammes, quoi que faible et tremblotante, pour voir un peu mieux ses invités. La jeune femme matérialisa trois sphère de feu et joua avec sans se soucier de l'extérieur.

- Amusant ! Et très intelligent surtout : grâce à vous le procureur aura d'autant plus d'aisance à lire sur mon visage ou dans mon regard ! Vous faites honneur à votre guilde. Est-ce le procureur qui vous a fait venir pour ça ? Non j'en doute, n'importe quel garde aurait suffit pour allumer des torches, nul besoin d'appeler la chef de la guilde des Aventurier ... Peut être avez vous d'autres atouts qui ont intéressé le procureur, ne serait ce que votre charme physique pour me faire perdre mes moyens. Plaisanta le détenu. Cependant, vous qui devez le connaître personnellement - Edge si ma mémoire est bonne ? - vous pourrez peut être répondre à ma question.

Et avec exactement le même ton et la même mimique, il demanda :

- Il est toujours comme ça ?

Illumina faisait un peu la sotte et la fille qui n'a rien à faire ici. Elle essayait en fait de faire parler le détenu, bien que le procureur était là pour ça justement. Disons qu'Illumina aimait bien la manipulation, mais cela ne fonctionnait pas toujours et elle s'en servait rarement. De toute façon, la spécialiste de la manipulation dans sa famille ce n'était ps elle, mais sa cousine au coeur de glace, Stella des cavaliers de Sharna. Elle voyait bien que Torenheim semblait se moquer un peu d'elle. Il semblait se dire: Qu'est-ce qu'elle fait là ou encore, peut-elle faire d'autres tours de magie? Illumina n'avait pas allumés les torches par ce qu'elle avait froid mais parce qu'elle voulais le regarder de plus près. c'aurait été le comble si vraiment elle avait froid, car elle contrôlait le froid elle-même, les sorts de températures quoi...

Ce que j’aurai à répondre à ces accusations ? Il me semble que la cour à d’hors-et-déjà assumé le fait que je sois coupable, quoi que je puisse dire. Mais au final, elle n’aurait peut être pas tellement tord, seulement … Elle est aussi coupable que moi. Nous sommes tous coupables de la mort de ces deux pauvres maires, que cela soit par notre inaction, notre ignorance, notre persévérance maladive ou notre folie. Vous êtes aussi coupable que moi de ce qui est arrivé à Dreak et Kodran, en tant que Procureur vous devriez savoir que l’innocence n’existe pas, qu’il n’y a que … Des degrés de culpabilité. Bien sur, je doute que la cour ne se satisfasse de simple jeu de mot … Les nobles manquent cruellement d’humour.

Elle prit son commentaire un peu comme une insulte. Déjà qu'elle était suceptible sur certains points, elle détestait par dessus tous les insultes. La Sindarine continua de le regarder en plissant légèrement les yeux et fronçant les sourcils. Elle lui montra sa main qui lui faisait un mime d'étranglement, mais l'aspect de sa main changeait à vue d'oeil, juste à voir les ongles qui poussaient comme de longues griffes de 10 cm et tournait du blanc au noir.

Tu vois, les types dans ton genre qui se moque des autres, je ne les tolère pas longtemps. Je pourrais très facilement te tordre le coup et te tuer rien qu'avec cette main. Mais heureusement pour toi, tu es en prison. Je ne suis qu'ici parce que ça m'intriguait... Ou alors, peut-être aimes-tu mieux que je me métamorphose complètement?

Dit-elle en commençant à se changer en Nemesis. Rick avait Edge et Illumina avait Nemesis. Il faut dire qu'il faisait un drôle de couple tous les deux. Ses yeux se mirent à tourner au rouge, sa peau devint grise et ses cheveux devont noir. Sans parler de la brume noir autour d'elle en permanence et ses dents pointues.

Pour répondre à ton interrogation, oui je suis vraiment le chef de la Guilde des Aventuriers, mais seulement parce que mon fiancé qui était le chef est mort.... en tout cas les autres le pense, pas moi. Mais je suis ici aussi parce que nous faisons un peu régner la justice à la Guilde.

Elle reprit ensuite sa forme normale, reprenant son charme habituelle et ses cheveux argentés. En tout cas, ils avaient tous l'air abasourdis. Lumina ne s'était jamais métamorphosée devant Verna ou Rick... enfin le procureur Edge.

Vous pouvez reprendre.

La momie semblait ailleurs. En fait, elle n'avait rien à faire de ce qui se passait pour l'instant sous ses yeux, et pour cause : ce n'était ni utile, ni intéressant, ni distrayant. Surtout le procureur. Pire qu'une machine ... Lui qui était de bonne humeur, le voilà terne maintenant, grâce à la froideur monotone et tranquille de ce "représentant de la loi". Habituellement, c'était typiquement le genre de personnage qu'il s'amusait à écraser, au sens propre. Bien sur, Torenheim pouvait être violent quelque fois ... Oh, c'était plutôt rare, il n’y prenait pas plus de plaisir que ça ! Mais il était habitué à voir le sang couler, menant une vie dangereuse qui nécessitant de savoir se défendre. S'il avait eut les mains libres, il aurait sans doute eut des dizaines de manière de tuer l'homme au masque avant qu'il ne s'en rende compte : l'étrangler avec les chaines, briser un pieds de la chaises ou de la table pour lui planter dans la gorge, utiliser une des armes que portaient ses "amies" ou lui même pour le poignarder, même tuer était un art. Et Torenheim était un artiste.

Mais tout cela n'avait pas d'importance, aussi n'y pensa-t-il pas vraiment. Il n'écoutait que d'une oreille distraite son interlocuteur, comme un enfant ennuyé qui écoute son professeur le sermonner sans aucune attention pour ce dernier. Il aurait put jouer sans doute, faire semblant, ou le mener en bateau, mais pour le moment il ne semblait pas d'humeur. Quelle bande de bras-cassés ... Une Sindarin qui ne servait à rien, un procureur de pacotille sans ambition, et ... la rouquine. Non, celle-là avait... quelque chose d'intéressant. Il sourit sans même la regarder, les yeux dans le vague. Dans son regard ? Dans son pouvoir ? Il n'en savait rien, il la trouver juste un peu plus ... digne d'intérêt que les deux autres zigotos. Surtout celui masqué. La Sindarin, son "alter-ego" lui, était bien plus intéressant. Savoir qu'une telle créature était à la tête d'une guilde aussi importante, cela était toujours bon à connaître, aussi garda-t-il cette information dans un coin de son esprit. Enfin ... Tout cela n'avait aucune importance.

- Aurait pu? Vous ne pouvez l'affirmer? Non, ces réponses ne conviennent pas. Je comprends tout à fait que vos souvenirs de ces évènements ne soient plus très clairs... Néanmoins, vous n'avez pas répondu à mes questions. Peut-être que celles-ci nécessitent un effort de mémoire que vous ne pouvez pas encore faire, ça date de si longtemps après tout. Mais ce n'est pas grave, je vais vous aider un peu. À la question concernant l'appel de sa mère, vous devez répondre ou oui monsieur le procureur j'ai entendu le maire Kodran appeler sa mère dans son dernier souffle ou non monsieur le procureur je n'ai pas entendu le maire Kodran appeler sa mère dans son dernier souffle. Pour celle du passage secret, vous devez dire je me souviens distinctement que le passage menait à... et vous dites le lieu... dans l'office du maire. Vous n'êtes bien sûr pas obligé de répondre maintenant, laissez vos souvenirs revenir petit à petit.

Et Bla et Bla et Bla ... Il commençait à comprendre la torture qu'il infligeait à ces interlocuteur quand il parlait énormément pour ne rien dire ! C'était ironique. Ce gars était encore plus assommant que lui. Pire, il ne semblait pas le faire exprès ! Il semblait parfaitement sérieux et sûr de lui. C'était ridicule. Ça lui rappelait quelqu'un ... Vraiment, quelqu'un qu'il avait déjà croisé. Et qui s'était avéré tout aussi assommant que cet homme - et pourtant il en fallait beaucoup pour assommer Torenheim ! Mais qui ... ?

- Il y a une autre question que j'aimerais vous poser, avec une réponse beaucoup plus facile à vous remémorer. Avez-vous entretenu une correspondance ou tout autre type de relations avec feux Kodran et Dreak, maires de leurs états respectifs avant leurs décès. Bien évidemment, j'espère que la réponse ne sera pas seulement oui ou non et sûrement pas peut-être. Soyez aussi précis et détaillé que possible, avec qui des maires correspondiez vous si tel était le cas, si vous correspondiez avec les deux, veuillez le préciser. L'objet de ces correspondances si celles-ci existent serait aussi une information précieuse et soyez précis sur cet objet... un objet comme je ne sais pas disons vos recherches serait trop vague et me forcerait à demander d'autres précisions.

La momie fut tenter de répondre avec ce fameux "peut-être" juste pour taquiner l'homme de lois, mais elle s'abstint : il n'avait pas l'air bon public. Il se contenta de compter dans sa tête le nombre de mètres qu'il y avait entre lui et la surface. Dans un coin de son esprit complètement désorganisé, semblable à un bain bouillonnant d'idées confuses qui fusaient dans tous les sens, des dessins se formèrent. Des schémas de lui même descendant dans les boyaux d'Umbriel : il se souvenait de chaque pas, de chaque marche, de chaque virage, et même de chaque dénivelé entre deux pas. En quelques minutes seulement, le calcul fut effectué, et il estima la profondeur de sa cellule à près 1598 mètres. A peu de chose près ... Et donc à présent, il devait se trouver au alentour de 1543 mètres, avec toutes les marches qu'il avait dut monter. Pourquoi s'était-il posé une telle question ? Pour préparer un plan d'évasion ? Que nenni. Il s'ennuyait, voilà tout.

- Naturellement... Un individu aussi raisonnable que vous aura compris que ce que je lui demande est sa version des faits, aussi précise, aussi détaillée que possible sans pour autant être superflue. Les quelques questions que je vous pose sont bien sûr dans le seul but de vous aider à vous souvenir aussi peu pertinentes semblent-elles. Après tout, je m'en voudrais de changer votre mémoire des événements par des éléments d'une enquête qui au final a mené à votre culpabilité aux yeux de la loi.

Naturellement. La momie n'avait relevé que "version des faits" et "superflue". Tout le reste s'était perdu dans le vent ... Enfin, il comprit tout de même l'essentiel. L'homme au masque avait aussi pris la peine de remettre à sa place la Sindarin un peu trop "débordante", tant pis, tant mieux. Ça n'avait pas d'importance. Il resta silencieux quelques longues minutes, attendant la suite. Puis soudain, il leva les yeux vers le procureur, semblant étonné, il regarda tour à tour ses invités, comme s'il se demander ce qu'il faisait là.

- Oh pardon ! C'est à moi ? Excusez moi, je rêvassais.

Il se remit plus droit sur son siège, ayant été avachis jusqu'alors. Il adressa un sourire gêné à ses "petits camarade", puis tenta de reprendre un peu son sérieux. Il se racla la gorge et chassa de son esprit toute pensé parasite pour ne laisser que ce masque d'intérêt grossièrement faux, faisant un gros effort pour garder son esprit focaliser sur l'instant présent : un instant si désespérément ennuyeux. Il ne donnait pas l'impression de faire ça pour les tromper, mais seulement pour ne pas les vexer.

- Oh, oui oui bien sûr, vous êtes un procureur bien clément monsieur le procureur. Cela me touche que vous vous préoccupiez tant de ma condition de pauvre petit citoyen de la couronne, heureusement qu'il y a des gens comme vous pour faire avancer la justice et la vérité dans ce bas monde obscure et cruel ! Enfin... Comme vous remplissez si bien votre rôle d'enquêteur, je vais tâcher, humblement, de remplir mon rôle de témoin le mieux que je le puisse. Je suis vraiment navré pour le manque de coopération dont j'ai fait preuve, mais vous devez comprendre : après tant d'interrogatoire, de torture, de ténèbres et de folies ici, qui pourrait se vanter d'avoir encore toute sa tête ? Plus encore de garder ses bonnes manières ? Mais cela n'a que peu d'importance, je vais faire un effort.

Il se remémora les questions de l’homme au masque pour tenter d'y répondre, sans grande conviction, mais pour une fois avec sérieux. Il donnait l'étrange impression que son esprit fragmenté par quelque maladie mental se rassemblait à nouveau, pour laisser place à un être calme et consciencieux. Il fallait bien que ça avance un peu, pas vrai ?

Pour Kodran appelant sa génitrice, comme je l'ai déjà dit, non je ne l'ai pas entendu. Quand je suis arrivé, le bonhomme était déjà mort, cloué au mur si l'on peut dire, il ne pouvait donc vraisemblablement plus parler. Pour ce qui est du passage secret, si je m'en refaire à ma mémoire, il menait derrière la bibliothèque personnel du Maire. Un horrible meuble en bois massif sombre de très mauvais goût, mais très lourd qui devait sans doute se déplacer par le biais d'un mécanisme caché.

Dans son esprit, les images réapparaissaient : par fragments oui, mais conformes à ses dires. Torenheim continua sur sa lancé, toujours aussi sérieux et appliqué. Quelque chose avait changé dans son attitude, quelque chose de subtil et pourtant de très marquant : il ne souriait plus.

- Une correspondance avec les maires ? Bien évidemment. J'entretenais bien une correspondance avec Dreak et Kodran ... du temps de leur vivant. Je dois vous avouez que je ne les appréciais pas particulièrement ... Kodran était un lâche et une brute épaisse, et Dreak un fourbe hautain qui se pensait supérieur à tous. Ils étaient plutôt agaçant c'est vrai... mais ils étaient les seuls à pouvoir m'aider, d'où notre correspondance. Comme je l'ai surement déjà dit dans l'un de vos rapports, je suis avant tout un chercheur : je parcours le monde pour en connaître les moindres recoins, les moindres secrets. Je suis passionné dans nombre de domaine : l'histoire, la biologie, l'architecture, la sociologie, l'économie, bref ! Je suis un éternel curieux. Ce que je voulais de nos chers maires, ce n'était rien de moins que l'accès à leurs bibliothèques municipales, y compris les documents interdits normalement au public. Non pas pour en divulguer les mystères mais simplement pour assouvir ma soif de connaissance. Vous savez, quand on a une passion ... Enfin. Et eux, ce qu'ils voulait ...

La momie haussa les épaules en faisant la moue.

- Et bien ce que tous les hommes de pouvoirs veulent ! Plus de pouvoir. Et ce pouvoir, il le voyait dans mon savoir : en échange des donnés qu'ils me permettaient d'examiner, je devais leur prodiguer des connaissances utiles pour eux. Ils étaient un peu mes mécènes, je devais les tenir au courant si je trouvais des choses qui pouvaient les intéresser ... Par exemple, Kodran fut très intéressé par l'existence d'un artefact capable de rajeunir son détenteur - un certain "anneau de longévité", caché dans les profondeurs même de Ridolbar. Dreak lui, trouva son bonheur dans mes informations sur la vie privé de certaines personnalités politiques importantes, des hauts-prêtres, des ducs, etc. Oh, eux ce n'était pas par curiosité scientifique : en vérité ils se fichaient de mes travaux ! Ce qu'ils voulaient c'était le pouvoir. Toujours plus. Leur vénalité me consterna au début ... mais je fus forcé de m'y faire. Je ne voulais pas leur sympathie, je voulais leurs documents. Si je voulais espérer avancer dans mes travaux, il me fallait ... coopérer.

Torenheim soupira, le regard semblant marqué d'une certaine mélancolie. Encore une fois, ses pensées et ses paroles étaient en parfait cohésion, et bien que son esprit fût toujours aussi profond et obscure, le bouillonnement semblait s’être endormi, comme la surface d’un lac calme et tranquille dont on ne pouvait percevoir le fond. Les visions et les sensations qui en ressortaient concordaient toutes sans exception. Esprit et mot étaient en harmonie. Autrement dit : il ne mentait pas. Du moins, pas visiblement.

[Hors RP] Milles pardon mais mon rôle de gardien m’oblige parfois à recourir à ce genre d’intervention rapide et peu conséquente. [Hors RP]

Avec toutes ces interruptions, comment pouvait-il mener son interrogatoire en paix? Verna venait d'exploser dans un torrent de rimes. Mais par la suite, les informations si précieuses finirent par se déverser en un torrent  précieux. D'abord, comme il s'en doutait Toren jouait avec eux depuis le début et ses souvenirs d'avant son arrestation étaient clairs. Que sa mémoire était terrifiante et qu'il pourrait le reconnaître. Peut-être, mais en fait ça n'avait aucune importance, parce que vraiment, la seule raison qu,il gardait son loup était en dehors de cette salle. Et il préferait juste éviter d'être surpris par une viste inoppinée du garde Ensuite, un homme avait mis Kodran au pouvoir et conduit celui-ci à sa perte. Ensuite, Torenheim passait enfin à table et ça c'était admirable. Néanmoins, son expression restait figée dans ce sourire froid. Automatique, une machine, non un outil, Edge pouvait plonger dans le coeur du vice et ne pas être ému, mais il avait une fonction beaucoup plus sombre, une fonction nécessaire. Le mal ne reculait que devant un mal beaucoup plus grand et pour arrêter les pires criminels, le procureur devenait un monstre de sadisme impitoyable. Ses méthodes étaient aussi redoutables que vicieuses. Donc en quelque sorte, Rick était le frein du procureur,  il ne se lâchait que sur ceux dont il était convaincu de leur culpabilité.

Donc Toren communiquait avec Dreak et Kodran, cela le liait définitivement aux deux victimes. L'anneau de longévité, oui il connaissait, définitivement un épisode traumatisant pour Scale, un épisode qui faisait surgir des visions d'yeux verts et une impression de claustrophobie quand il se trouvait à Ridolbar. Le plus étrange était cette histoire de hurlement. Il ne pouvait pas exclure que Toren avait menti sur la scène du crime. Mais dans ce cas, pourquoi l'avoir fait. Oui pourquoi? Pourquoi Toren avait-il sorti ce mensonge et pourquoi ne pas s'être défendu s'il était innocent comme il le prétendait. Il le savait, il y avait un secret, un secret qui reliait ensemble Torenheim, les maires et les syliméas. Autrement dit, tant et autant qu'il n'aurait pas résolu les trois meurtres, il ne pourrait pas empêcher ce qui allait arriver.

Le procureur croisa les bras et ferma les yeux, il ne devait pas seulement comprendre ce qu'il s'était passé, il devait le maîtriser, le voir, le visualiser, le concevoir, et pour ça il devait réutiliser sa technique de logique. C'est dans son esprit que naîtra la vérité.

Thème: Heavenly Horrors de Nemesis Theory



Enfin il touchait au but, tous les éléments étaient réunis, il ne restait plus qu'à les assembler pour former la vérité... mais est ce qu'il pouvait prendre ses dires pour argent comptant? Que lui cachait Toren? L'heure était enfin venue de dévoiler la vérité. Encore une fois il filait vers la lumière, le temps de formuler les bonnes questions et..

-Non.

La lumière disparut et les ténèbres se concentrèrent pour former le procureur démoniaque, mais pour la première fois... il ne l'avait pas appelé.

-Je ne te laisserai pas t'éloigner de la vérité par des suppositions insensées.

Le procureur démoniaque ne souriait pas, et une émotion proche de la colère semblait se diffuser de son être. Comment par Sharna ce masque pouvait-il se craqueler?

-Ce coup-ci, je ne t'accorderai pas de répit et je te ferai abandonner de force tes chimères!

-Je t'ai déjà vaincu une fois, je peux recommencer.

Son sourire cruel revint, et son ton se fit plus calme.

-En es tu sûr, après tout ce n'est plus une simple recherche d'une vérité qui ne te concerne pas. Tu as été acteur et témoin de ce qui s'est passé! En tant que tel, cela signifie que c'est un combat contre toi même que tu dois mener!

Et tandis qu'il prononçait ces paroles, il s'écarta pour laisser voir la dernière personne que l'aventurier s'attendait à voir. Son visage angélique affichait une profonde tristesse et dans ses yeux bleus se lisaient le regret, mais aussi la détermination

-Scale mais pourquoi?


L'angelot blond lui sourit tristement.

-Je suis désolée Rick, mais ce coup-ci je ne peux adhérer à ton jugement. Pour défendre quelqu'un, il faut croire de tout son coeur qu'il est innocent, lui accorder sa confiance. Mais il me fait peur, toi-même tu ne peux lui faire confiance.


Cela avait du sens. Comment se rendre à la vérité si nos actes devenaient des mensonges? Scale ne mentirait pas et lui non plus ne voulait pas s'éloigner de la vérité.

-De toutes façons, il mérite d'être ici. Les preuves s'accumulent contre lui et il est complétement cinglé. Connaître toute l'étendue de son crime est la raison même de notre existence, il est hors de question que tu nous la retire pour aller te perdre!

Allait-il conclure qu'il était innocent? Le ressentait-il instinctivement? Est ce que son raisonnement l'aurait amené à cela?

-Procureur Edge, à propos de ce que vous venez de dire?

-Ah ça y est, tu t'y remets! Tu ne vas quand même pas remettre en cause la raison de notre existence!

-N'essayes même pas! Ce qui me pose problème, c'est ton histoire de preuves Timothée l'a fait condamner mais il allait être acquitté. Il s'est moqué de la justice, mais à part ça, on n'avait rien de concret. Du coup pourquoi mériterait-il de finir à Umbriel?

-C'est toi qui ne devrait pas me tenter! Bien sûr que le roi l'a condamné et a décidé de le maintenir en vie pour l'interroger! Mais s'il l'a fait, c'est que nous savions tous qu'il était coupable! Même toi!

-C'est pourquoi j'ai voulu en savoir plus! Et j'étais prêt à découvrir toute la vérité! Y compris son innocence!

-On dirait que tu as fait ton choix... Soit très bien, mais nous avons des invités... Il serait vraiment malvenu de les exclure de notre petite conversation.

Le procureur rouvrit les yeux, son sourire froid se fit franchement sadique, enfin une émotion apparaissait sur son visage. Et celle-ci inspirait l'idée que pouvait se faire une proie devant un prédateur.

-Krkrkrkr! À l'exception de notre ami enchaîné! Que ceux qui ne souhaitent pas  voir la suite s'en aillent! Quand aux autres, vous êtes tous cordialement invités à notre petite distraction!

Le procureur  s'imagina le tribunal d'Hesperia vide, une salle d'audience à l'éclairage variable, lui même en compagnie de la jeune adolescente blonde aux yeux de couleur ciel sur le banc de la couronne. Quand le lieu commun fût enfin suffisamment détaillé, il referma son carnet. Et l'invitation à venir sur cet espace commun qu'il avait créé se propage aux personnes présentes dans la salle. Pour celles qui accepteraient, la salle serait remplacée par le tribunal qu'il avait créé.

Une fois que ses invités se trouvaient dans le tribunal. Le procureur repris de nouveau la parole de son banc son sourire froid en place.

-En regard de votre coopération, et avec les éléments apportés par ce nouveau témoignage, la couronne accorde la rouverture du procès pour les doubles meurtres de Dreak et de Kodran ainsi que l'ouverture du procés pour le meurtre du cavalier Mackhorl. Néanmoins vue la nature des accusations portées contre vous et d'où elles émanent, l'audience se déroulera à huis clos  et la couronne statuera du verdict. Ce qui signifie en Ishtar que cette audience a pour but de statuer sur la necessité d'un éventuel appel.

Le procureur eût un sourire sans émotion à l'attention du prisonnier.

-Bien sûr, durant cette séance, vous serez probablement amené à témoigner, ce qui selon l'article 43-2 ne vous autorise pas à vous défendre seul. Un avocat commis d'office vous sera donc assigné.

Le procureur ouvrit son carnet. Et regarda les gens présent dans les yeux, son loup deux puits sombres, et une impression de froid se propagea dans l'assemblée.

-Naturellement et ce en dépit du contexte, je compte prouver et ce sans l'ombre d'un doute la culpabilité de l'accusé sur les deux affaires afin de clore définitivement ce dossier resté en suspens depuis trop longtemps.

Le témoignage de Torenheim, le procureur n'en avait rien à faire, les intérêts de la couronne primerait, il ne restait plus qu'à voir s'il était seulement possible de retourner le verdict royal.

Il releva la tête et regarda en face de lui, derrière les personnes réunies dans la salle d'audience.  Le banc de la défense alors dans l'ombre s'était graduellement éclairé durant son explication.

-Que plaide la défense?

Une personnne se tenait sur ce banc en train de tourner les pages d'un large compendium. Cette personne vétue d'un ensemble blanc et d'une cape blanche releva la tête,sourire de défi en place. Une mèche blanche contrastant avec sa chevelure de nuit. Dans ses yeux du même noir, une flamme de détermination et de volonté brûlait intensément.

-Naturellement, la défense plaide non coupable à ces crimes.

Le plus grand aventurier que la terre ait jamais porté et le procureur infernal se faisaient de nouveau face, la tension était palpable entre ces deux adversaires.

-Dans ce cas je déclare l'audience ouverte!

Spoiler:

Après s’être tranquillement confier sans grande conviction, comme s’il se fichait que sa liberté voir sa vie soient en jeu, Torenheim resta calme et silencieux, tête basse et yeux clos, pris quelque part dans ses pensées obscures. Il se contenter de patienter et d’ignorer les exactions des mortels en face de lui, attendant simplement que les choses se fassent plus intéressantes. Il s’ennuyait un peu, mais il espérait que sa « bonne volonté » serait appréciée par les bourreaux de son divertissement. Il fallait passer par là, alors autant rendre ça amusant, non ? En face de lui, toujours ce sourire froid et vide, ennuyeux et insipide. Hautain même. Il y voyait presque une caricature très grossière et superficielle de sa propre expression. Mais non, leurs sourires étaient différent … Peut être pas en apparence, mais dans le fond oui.

Après quelques instants, se rendant compte que rien ne se passait, la momie releva la tête, s’attendant à ce qu’on lui ai posé – encore – une question sans qu’il n’ait écouter. Le Procureur croisait tranquillement les bras, semblant à son tour s’être enfermé dans sa tête. Il restait sans dire un mot de longues secondes, laissant dans l’attente et le silence ceux qui l’entouraient. Et quoi, il s’ennuyait lui aussi ? Torenheim le regardait sans afficher aucune expression. Ses yeux glissèrent vers la droite, puis vers la gauche, comme s’il cherchait une réponse. Puis un de ses sourcils monta doucement le long de son front alors qu’il observait le procureur qui semblait s’être assoupis sous mon masque. Sa tête se pencha doucement sur le coté, alors qu’une incompréhension calme et ridicule s’affichait dans son regard. La momie aurait-été si ennuyeuse que ça ?

- Euh … je sais que je n’ai pas été très coopératif au début de cette rencontre, et que j’ai dut un peu abuser de votre patience, et je ne suis sans doute pas le plus grand comique d’Isthéria avec mes jeux de mots douteux, tout ça … Mais … de là à s’endormir pendant mon témoignage après tout ce travail pour l’obtenir … ! Ça a quelque chose de … Désobligeant, vous savez ?

Bien évidemment, Torenheim n’était pas sérieux une seule seconde, il ne disait ça que pour s’amuser. Détendre l’atmosphère si on veut. Son outrance était une grossière mascarade bien visible n’ayant pour seule but que de dédramatiser l’atmosphère. Même face à la mort il trouverait le moyen de manquer de sérieux … Alors face à un homme manquant aussi singulièrement d’humour que ce cher procureur … Enfin ce dernier rouvrit les yeux, semblant se réveiller d’un rêve ailleurs. Il eut un rire étrange et parla tranquillement, mais non sans un certain entrain.

-Krkrkrkr! À l'exception de notre ami enchaîné! Que ceux qui ne souhaitent pas  voir la suite s'en aillent! Quand aux autres, vous êtes tous cordialement invités à notre petite distraction!

Torenheim écouta avec plus d’intérêt. « A l’exception de notre ami enchaîné » … Bien évidement ! On faisait toujours une « exception » pour l’ami Torenheim ! Le lancer au cachot alors que les juges l’avaient déclaré innocent, le considérer coupable alors qu’on n’avait aucune preuve contre lui, lui laisser ses chaînes et ses « gardes rapprochés » même lors des heures de repas où les autres prisonniers étaient libres de leurs mouvements, même les activités « culturelles » normalement laissées aux autres pensionnaires et leurs quartiers libres dans les cours souterraines lui étaient interdites ! L’atelier poterie, bon dieu ! L’atelier poterie lui était fermé ! Toujours des exceptions pour lui : c’était quoi, les bandelettes qui faisaient cet effet ? Discrimination contre les momies sans doute.

Alors, autour de lui les images se déformèrent et se modifièrent doucement. Petit à petit, morceau par morceau, la pauvre petite salle d’interrogatoire sombre et mal aérée se changea en un lieu qu’il avait déjà rencontré. Un lieu où il était déjà allé par le passé, un lieu où le monde avait vu son visage pour la première fois. Un lieu où ses bandelettes furent haït par un peuple tout entier. Un sourire s’afficha sur ses lèvres alors que ses yeux dévoraient la démonstration de pouvoir de ce mystérieux procureur. Le tribunal d’Hesperia … Quelle douce ironie.

L’homme au loup s’adressa a lui, à ces coté une petite blonde qu’il ne connaissait pas et qu’il n’avait jamais vu. Une personne extérieure ? Impossible, les Intras bloqués toutes communications magiques … Alors … Une illusion ? Peut être. Mais pourquoi ?

- En regard de votre coopération, et avec les éléments apportés par ce nouveau témoignage, la couronne accorde la réouverture du procès pour les doubles meurtres de Dreak et de Kodran ainsi que l'ouverture du procès pour le meurtre du cavalier Mackhorl. Néanmoins vue la nature des accusations portées contre vous et d'où elles émanent, l'audience se déroulera à huis clos  et la couronne statuera du verdict. Ce qui signifie en Ishtar que cette audience a pour but de statuer sur la nécessité d'un éventuel appel.

Torenheim resta calme et posé, souriant tranquillement. Il hocha la tête respectueusement, sans dire un mot. Que venait faire encore ce Cavalier de Sharna ici ? On allait encore le prendre pour un bouc-émissaire, il commençait à être habitué. En huis-clos, bien sur … Ça aurait été trop facile. Le simulacre de « justice » voulait sa revanche ? Et bien soit. Ça promettait d’être divertissant … Inutile, sans doute, il n’était pas stupide au point de croire que ce procès changerait quelque chose a sa condition. Mais divertissant.

-Bien sûr, durant cette séance, vous serez probablement amené à témoigner, ce qui selon l'article 43-2 ne vous autorise pas à vous défendre seul. Un avocat commis d'office vous sera donc assigné.

Allons bon, c’était nouveau ça … Il pouvait très bien se défendre tout seul. Il l’avait fait lors de son précédent procès ! Et si le « roi » n’était pas intervenu, il serait libre à l’heure qu’il est. Enfin … il demander à voir. Un peu de changement ne faisait pas de mal, pas vrai ? Qui allait donc être l’idiot de service qui allait lui servir de « d’avocat » ?

-Que plaide la défense?

Coupable ? Pensa Torenheim en s’amusant de sa propre boutade, imaginant le procureur répondre « Très bien, dans ce cas le procès est clos, merci de votre participation, Torenheim à demain pour votre exécution ! » aussi pouffa-t-il à la question étrange d’Edge.

-Naturellement, la défense plaide non coupable à ces crimes.

Les yeux de Torenheim semblèrent s’écarquiller en entendant la voix qui venait de derrière lui. Lui … C’était bien sur. Pourquoi n’en avait-il pas été certain plus tôt ? Lentement, tête basse, Torenheim tourna son regard en arrière, laissant juste ses yeux survoler le dessus de son épaule pour observer l’aventurier tout de blanc vêtu du coin de l’œil. Lui, son avocat ? La momie apprécia la délicieuse ironie. Un sourire amusé sur ses lèvres, il garda la tête basse, caché dans l’ombre de sa capuche brune. Délicieuse ironie, en effet. Voilà que les choses devenaient vraiment distrayantes ! Le prisonnier se crut pendant un instant spectateur d’une pièce de théâtre. Sentiment qu’il éprouvait souvent en fait. Le théâtre … Qu’est-ce qu’il adorait le théâtre ! Comme le disait un grand dramaturge d’une autre dimension : « Le théâtre n’est pas le pays du réel : il y a du fard sur la joue, les arbres sont en carton, les bijoux sont en strass, chacun porte un masque, et tout n’est qu’illusion ... le théâtre est le pays du vrai, il y a des cœurs sur la scène, il y a des cœurs dans les coulisses, il y a des cœurs dans la salle. » Qu’est-ce Torenheim aimait le théâtre … S’il sortait de là un jour, il se rendra au plus vite à une représentation, cela lui manquait.

Baptisma n’était vraisemblablement pas une illusion, il était bien réel il l’avait déjà rencontré, et même de très près quand ce dernier c’était jeté sur lui. Donc, l’illusion serait le procureur ? Et la jeune fille aussi ? D’où le masque … Que c’était intéressant. Sans le savoir, en ôtant son masque, le jeune aventurier avait offert à Torenheim le contrôle parfait de la situation actuelle. C’était très généreux de sa part. Toutefois, la momie ne comptait pas s’en vanter ni en tirer profit. Après tout, n’était-il là pour « défendre » son innocence, pas vrai ? Alors autant le laisser faire, et profiter du spectacle.

-Dans ce cas je déclare l'audience ouverte!

Et le « plus grand aventurier que la terre ait jamais porté » et le « procureur infernal » se faisaient maintenant face : la tension était palpable, et le spectacle pouvait commencer.
Et entre ces deux géants manichéens, tranquillement assis à son siège d’accusé, comme un simple spectateur jubilant du divertissement épique dont jouissaient sa vue et son cœur d’artiste : l’Ombre souriait.

Que c’était cocasse …

La scène sous ses yeux avait quelque chose de … Surréaliste. Et cela ravissait Torenheim. Lui depuis plusieurs mois habitués aux ténèbres d’Umbriel, voilà qu’il prenait part à un divertissement propre à faire jubiler un roi. Que de suspense, que de retournement de situation et de coup de théâtre se sentait déjà à l’avance ! Il ne connaissait pas plus Edge que ça, mais il pouvait deviner les traits de sa construction. La probabilité que ce … « Maverick » ait généré cette illusion simplement pour avoir un contrôle parfait de la situation et le déclaré coupable ou non à sa guise était … Trop faible. Et pour cause : qu’aurait-il a y gagner ? Sans le connaître personnellement, la momie voyait bien le tenant et les aboutissants de ce cher aventurier. L’argent ? La gloire ? Le pouvoir ? Ce n’était pas ce qui le motivait. Alors, créer de toute pièce ce faux-procès, ce n’était pas son but. En vérité, ce procès était, à ces yeux, le plus vrai auquel Torenheim se serait rendu.

Alors si Edge et la blondinette n’étaient ni des illusions ni des personnes extérieurs … Ils seraient des créations. Tout cela était hypothétique bien entendu, mais l’esprit de Torenheim pouvait appréhender plusieurs possibles à la fois, et celui-ci semblait le plus probable. Une sorte de personnalité multiple très poussé que l’aventurier aurait créé dans un seul but : se confronter à lui-même, et trouver la vérité. Intéressant, très intéressant. Malgré qu’il soit le plus assommant du monde, ce petit bout d’homme n’était pas un idiot. Malgré cela, il manquait … terriblement d’expérience.

-Si la défense a fini de rêvasser, la couronne aimerait faire son exposé introductif.

Torenheim eut les épaules secouées par un léger rire. Ce procureur avait du mordant, il aimait ça. Un vrai personnage de théâtre, ce qui appuyait d’une certaine manière sa théorie. En face de lui, les images du passé se mêlaient à la vision présente, rappelant des faits qui le rattachait encore au monde extérieur. Torenheim les visionna avec une certaine nostalgie, et un amusement non feint. C’était décidément divertissant.

-Il y a de cela douze mois, le dénommé Torenheim a comparu devant le tribunal d'Hesperia pour les meurtres des sieurs Dreak et Kodran maire de leurs états.

Douze mois, déjà ? Seulement ? Sans soleil pour se repérer, il ne pouvait vraiment savoir combien de temps s’était écoulé. Ah, s’il l’avait voulu, il lui aurait suffit de compter le nombre de déjeuner qu’il avait eut. A raison d’un maigre repas par jour, il pouvait vite faire le calcul. Mais la momie s’adonnait à ce genre de raisonnement mental inutile seulement lorsqu’elle s’ennuyait. Ce qui n’était pas le cas ici. Le procureur claqua des doigts et deux cadavres, l’un assis dans un bureau sombre et l’autre embroché sur un mur apparurent devant eux. Pauvres, pauvres maires.

-Le premier a été retrouvé étranglé 52 jours avant le procés étranglé dans son fauteuil sans lutte. Une semaine plus tard, des conseillers suivent la piste du tueur jusqu'à Ridolbar et tentent de le sauver. Le voyage a pris une semaine d'Hesperia à Ridolbar. Mais quand ils arrivent... krkrkr disons que ça c'est joué à quelques minutes. Voilà pourquoi le sieur Torenheim a pu être accusé.


Nouveau claquement de doigts, et Torenheim ne put retenir un petit rire inaudible et attendri en se voyant lui-même au bureau de ce bon vieux Kodran. Alors, c’est à ça qu’il avait eut l’air ? Diable. Mais c’est qu’il avait du charme ! Ce regard, ce sourire, cette prestance … Et ces bandelettes ! C’était à se demander pourquoi il était toujours célibataire.

-Il a été trouvé sur la scène du crime. Naturellement avec des éléments aussi accusateurs, et des preuves qui le désignaient, le verdict ne pouvait être que coupable.


Limité. Faible et limité. Et honteusement sur joué ! Non, le procureur ne pouvait pas être sérieux. L’image disparut, et Torenheim fut presque désolé de voir la vision s’envoler. Les trois coups de marteaux raisonnèrent …

-À mon souvenir, ça ne s'est pas passé comme ça.


… Et la voix s’éleva très haut dans les airs : « Non-coupable ! ».

-Le roi a ensuite décidé de le condamner quand même. Les preuves n'étaient juste pas décisives.


Sur l’image, Torenheim revit le roi miniature faire son « petit putsch politique » et en profité pour jeter la momie en prison, sans aucune légitimité si ce n’est la force. Amusant.

- Ça n'a aucune importance, car à partir du moment où il a été reconnu coupable, toutes les preuves utilisées au procés le désignent d'office.


Une bien étrange manière de considérer la justice, surtout venant d’un procureur … C’était presque… Désolant. Mais tellement croustillant, cette mauvaise foi. Torenheim n’en perdait pas une miette.

-Comme tu l'as dit toi même, ce procès sert à voir s'il est nécessaire de faire appel, ces preuves peuvent tout aussi bien signifier autre chose!


Torenheim se fit plus attentif, se ré-adossant tranquillement à son siège en souriant, les jambes croisées, bien droit pour une fois.

-Dans ce cas la responsabilité te revient de le prouver. Mais même si ça n'a aucune valeur, je te le concède ces preuves n'ont rien de décisif. Alors soit, les preuves ne sont peut-être pas concluantes, mais intéressons nous aux conséquences. Thimotée a pris le pouvoir, on a eu une épidémie, un double meurtre, suivi d'une émeute et d'un vol! Il n 'y a donc pas eu d'autre meurtre de maire. Ergo, Torenheim est le coupable!


Raisonnement peu trop facile au gout de la momie … Enfin. Au moins il en apprenait toujours un peu plus. Qu’aurait à répondre la défense ?  Un nouveau « Torenheim » apparut sous le regard amusé de la momie, ainsi qu’un homme qu’il ne connaissait pas, mais visiblement un Eclari. Ah … Si, il lui disait quelque chose … Peut être l’avait-il déjà vu … Oh, à la Masure sans doute. Ça n’avait pas d’importance.

-Ce serait oublier la raison de cette visite. Le vol des antidotes! Et je vais t'épargner la peine de me dire que le coupable a déjà été arrêté. Il y a une similitude entre les deux crimes. Deux personnes commettent un crime qui en apparence n'a aucune autre raison d'être que de semer le chaos. Ils se font facilement attraper et pire détruisent eux-mêmes leur plan! Le but de Toren était d'avoir accés à des documents et celui de notre eclaris de jeter l'opprobre sur Dim. Et tous deux se retrouvent à agir contre leur intérêt. Il y a trop de similitudes pour que ce soit une coïncidence!


Le … Vol des antidotes ? La raison de sa visite ? Bah. Si ça lui faisait plaisir, il avait simplement dut mal s’expliquer, Torenheim n’intervint pas. Agir contre son intérêt ? Encore fallait-il connaître l’intérêt en question, non ? Peut-être que l’aventurier le révélera plus tard dans sa démonstration. Il était curieux de voir où elle le mènera.

-Mais ce n'est pas non plus un schéma certain! Si on généralise alors oui il y a des liens. Mais il y a aussi beaucoup de différences. La première est bien sûr qu'un meurtre n'est pas un vol.


La blondinette muette pris enfin la parole. Bravo ! Quelle déduction ! Excellent, excellent, elle avait été formé par les Eclaris pour être aussi futée ? Pourquoi intervenait-elle maintenant ? Elle n’était  pas là pour le décor donc ?

-Oui mais dans les faits, le vol a des conséquences beaucoup plus importante que le meurtre. Beaucoup de personnes vont mourir à cause de la destruction des remèdes.


Certes, certes, mais le vol n’avait peut être pas pour but la mort de milliers de personne. En général, on vol pour de l’argent, ou pour le pouvoir, pas pour la mort gratuite. Enfin … En « général ». Des « originaux », il y en avait dans tout Isthéria, et lui, il le savait mieux que quiconque après avoir voyager aussi longtemps. Les deux illusions se statufièrent lentement, puis tombèrent en poussière … Ironique.

-Destruction accidentelle! Je veux dire, c’est un accident non? Il était impossible de prévoir que les soldats arrêteraient les voleurs avant qu’ils ne traversent la frontière! Peut-être qu’il comptait rendre les remèdes, peut-être que le poids de ses actes l’a poussé à se rendre.


C’était mignon. Et faux surtout. Enfin, disons plutôt « trop léger ». Impossible ? Et pourquoi donc ? Peut être que les soldats étaient de mèche ? Ou que la magie aider beaucoup notre voleur ? Qui sait, ils n’étaient pas dans la tête du coupable, ils ne pouvaient donc pas connaître toutes les possibilités à imaginer, à moins d’être des génies – comme lui – ou bien … des complices.
-Et pourquoi pas?


-Plaît-il?


-Rick tu n’insinues pas !


Torenheim gloussa doucement, la scène était vraiment divertissante, une vraie pièce de théâtre. Premier rebondissement  peut être ? Qu’allait donc sortir ce cheeeer Baptisma ?

-Je n’insinue rien! Les faits sont là. De ce vol, la seule conséquence a été la destruction des potions. Et puis, rappelle-toi, Ladrini et Nerozias ne travaillent pas ensemble! Quand aux raisons de ce vol, elles sont invraisemblables. Enfin comment les gardes auraent réussi un aussi joli coup de filet. Ils ne sont pas débutants, mais les Ladrinis et les Nerozias ne sont pas faciles à capturer non plus. Trop d’incohérences pour un accident! Alors oui, le but de ce vol a été la destruction des remèdes. Et dans ce cas, cela peut-être assimilé à un meurtre!


Le ton était bien choisi, l’intonation certaine, la forme bien exécuté. Torenheim ne pouvait reprochait qu’une simple … légèreté de l’argument. Mais il commençait à s’habituer, après tout tant que cela ne nuisait pas à la beauté de la scène et à l’intensité de l’action … Enfin, il est vrai que si l’on raisonnait par probabilité, alors la logique de l’aventurier se tenait … Plus ou moins. Ce n’était pas absurde, mais ce n’était pas pour autant certains. Bien que peut être un peu tirée par les cheveux. Soit, passons.

-Ne sois pas absurde, quelle pourrait-être la raison d’un acte aussi stupide!


La … Naïveté du procureur avait quelque chose de vraiment … Touchant. Tellement touchant que Torenheim ne put empêcher un léger rictus amusé se glisser doucement sur ses lèvres, laissant voir sa dentition étonnement blanche. Absurde … Ce mot sonnait si bien. Enfin, il aurait pensé qu’un homme tel que le procureur puisse avoir une vision plus large de la criminalité.

-Je viens de le dire à détruire les remèdes et faire plus de victimes.


Bingo. Enfin, c’était une hypothèse … La plus simple, mais aussi la plus probante. Mais ce n’était pas la seule.

-Mais si c’est ce qu’il voulait pourquoi se rendre?


Très bonne question de la part de la petite … Toutefois, si le but absolu était vraiment de faire plus de victimes, alors pour le coupable : se rendre ou pas, quelle importance ? Cela revenait au même. Si l’on suivait le raisonnement, tout du moins.

-Il n’y avait aucune raison.


Nouveau sourire carnassier. Aucune raison, hein ? Voyons voir ce que l’aventurier avait derrière la tête…

-Alors il se serait rendu comme ça ?


-Non.


-Bon sang! Il avait une raison ou pas!


-Non.


-Non!


Quelle belle scène. La justice se baisait sur la causalité, la logique et la raison. Elle trouvait les motivations, amassait les preuves, étudiait les alibis, débusquait les inconnus de l’équation. Cette méthodologie avait toujours était très efficace face à la plupart des criminels que l’histoire ai connu. A l’exception d’un seul type : ceux qui n’agissaient pas par logique. Ceux là, la justice était impuissante face à eux, trop rigide qu’elle était. Cela ne voulait pas dire qu’ils étaient intouchables … Seulement que pour les toucher, il fallait « changer » de logique.

-Le but du voleur était de détruire les remèdes, il n’avait donc aucune raison de se rendre. Il ne s’est donc pas rendu! À la place il a envoyé un bouc émissaire avec une excuse bancale.


Une autre hypothèse, en effet. Et elle se tenait aussi, aussi probable que l’autre en plus. Voir même plus, car les problèmes à la surface ne s’étaient pas calmé depuis … Envoyé un bouc émissaire oui, c’était une technique des plus connus. Sous les yeux de la momie, une silhouette apparut faisant bruler un chariot plein de fiole. Bien qu’il était assez étrange de vouloir faire disparaitre des fioles par le feu, Torenheim n’en resta pas moins admiratif devant la beauté de la scène.

-Et revoilà le poète qui s’y met! Et naturellement tu n’as pas de preuves!


-Non, mais comme précédemment, une démonstration par l’absurde suffit. Supposons que l’intention de ce vol était bien à but commercial ou de se venger, dans ce cas comment par Sharna aurait-il pu rallier à sa cause Nérozias et Ladrinis? Leurs valeurs leurs interdisent ça. De plus les renforts devaient-être Eryllis. Quand à la destruction pure et simple, ce n’est pas la peine d’y penser. Alors c’est certain qu’il a pu coordonner les actions Nérozias, Eryllis, Ladrinis et gouvernementales. Et tu voudrais me faire croire que la personne derrière cette action a décidé de se rendre!


Leurs « valeurs » ?

La momie fut légèrement amusée. Les « valeurs » d’hommes comme les Ladrinis et les Nérozias pouvaient si facilement être … Oubliées. Pour l’argent parfois, pour autre chose sinon. Fonder un raisonnement sur la pensée irréaliste que tous les hommes respectent leurs valeurs … Cela pouvait s’avérer dangereux. A part ce point, le raisonnement du jeune homme se tenait plutôt bien … A part le point final, car après tout comme dit plus tôt : ils ne connaissaient pas les motivations du coupable.

-Alors ce vol était une action coordonnée ?


La blondinette ferma les yeux, tandis que Torenheim leva les siens vers son visage d’angelot.

-Alors cela n’a rien à voir avec le double meurtre.
Un sourcil monte doucement sur son front, alors que son sourire froid et amusé s’étend vers son oreille. Nouvelle hypothèse, nouveau possible. Il allait les laisser tester la probabilité de cette dernière, car après tout le doute était permis.

-QUOI!!!


-Krukrukru!


Torenheim resta calme et tranquille, posé sur son siège jambe croisé, son regard posé planté profondément dans le visage de la blondinette, examinant chaque trait, écoutant chaque son. Prêtant une grande attention à ce qu’elle avait à dire,  qui promettait d’être intéressant. Toujours affiché sur ses lèvres, son sourire étrange ne le quittait plus. Depuis son poste d’accusé, il était comme souvent extérieur à la situation. Comme un enfant qui regarde une pièce de théâtre. Comme un chercheur qui teste un sujet d’expérience et qui apprend de chaque test, de chaque réaction.

-Hmm oui, je suis désolée, vraiment, profondément même. Mais… mais… mais malheureusement le double meurtre a été accompli par une seule et même personne, et son but était de tuer les deux maires. Je ne veux pas dire qu’il n’y a pas de similitudes, mais c’est juste une grosse coïncidence, la méthode d’exécution n’est pas la même ! Il n’y a aucun lien entre les deux actes.


Les paupières de la momie se fermèrent doucement alors que son torse fut légèrement remué par un rire intérieur. Si limité, si délicieusement limité. Aussi bien dans l’espace que le temps. Les mortels manquaient décidément de … Recul. Et surtout d’imagination. Enfin … Comment l’aventurier se sortirait de ce mauvais pas ?

-C’est moi qui suis désolé Scale, de ne pas avoir établi le lien plus tôt.


Le sourire se calme pour se faire plus tranquille. Ah ? Cela allait-il redevenir intéressant ? Nouveau petit coup de théâtre dans la scène du procès illusoire ?

-C’est le moment où tu recommences à délirer… Faites-moi signe quand on reviendra sur du concret.


-Tu devrais rester attentif, car ce lien n’a rien d’imaginaire. Même s’il semble tout droit sorti d’un conte de fée!


Torenheim tandis l’oreille. Il avait toujours aimé les contes de fée. Il se douter de quoi l’aventurier allait parler ensuite, ce qu’il se demandait en revanche c’était … Comment allait il établir le lien ? Voilà qui promettait d’être intéressant.

-Tu parles des syliméas?


-Exactement.


Torenheim changea son croisement de jambes, et resta adossé tranquillement sur son siège, serein, au milieu de ceux qui se disputaient vainement son innocence ou sa culpabilité. Il reposa son dos contre le bois, attendant tranquillement la suite des hostilités. Pour lui, tout cela n’avait aucune importance. L’innocence n’existait pas, tout le monde ici était plus ou moins coupable des événements présent … Et pourtant, tout le monde était innocent. Tout était question de point de vu, et de ces paradoxes étranges et incompatibles parfois naissaient des vérités … Bien dérangeantes.

Nouveau coup de théâtre dans la parodie de procès ; nouveau coup du destin dans le simulacre de justice.

L’aventurier semblait bien sur de lui, allait-il donc dévoiler sa théorie ? Cela promettait d’être intéressant. Torenheim n’en perdait pas une miette. La blondinette n’avait aucune chance face à lui c’était certain, mais elle permettait de trouver les points important. Sans dire un mot, l’accusé tendait l’oreille en souriant, profitant de chaque mot, chaque regard, chaque soupir. Profitant de chaque seconde de ce spectacle aussi absurde que réussit.

-Mais ce n’est pas la même chose! Je veux dire les syliméas n’ont rien à voir avec la Sarnaroah.

Qui sait ? pensa Torenheim dans un sourire.

Durant toute scène et l’argumentation de Maverick, Torenheim ne broncha pas une seule fois. Les sphères de lumière fusaient autour de lui, les mutations s’opéraient et les subtilisations s’accomplissaient, comme par magie. Nouvel assaut de la jeune fille, l’heure pour l’aventurier de sortir le grand jeu. Et par grand jeu, il ne mâchait pas ses mots … Les figurants illusoires se firent légions, hurlant et se tordant de douleur dans une scène d’apocalypse, alors que d’un coté, tel une marée de lumière gelé, des milliers de sphère se déversaient pour assurer la pérennité de leur race. Prêt à fusionner avec la chair et à faire craquer les os. Et de l’autre coté, l’ombre gigantesque s’était relevé, dévoilant toute la splendeur de sa roche taillée. Ses yeux de sphène brillaient dans cette absence totale d’émotion envers les mortels qui gesticulaient devant lui. Et le Colosse de Taulmaril rependait le cadeau qui l’avait fait connaître d’Isthéria, alors que les uns après les autres, les pauvres créatures autour de lui tombaient en poussières.

Alors apparut l’autre, toujours encapuchonné. Ses deux mains tendues vers la scène, comme un chef d’orchestre macabre, un marionnettiste fou, gardant son emprise tyrannique sur les pièces de l’échiquier. Une ombre inconnue manipulant depuis les ombres, tirant les fils de la destinée pour un but encore obscure. L’aventurier continuait d’avancer sur sa piste, sa théorie. Où celle-ci le mènerait-elle ? Très bonne question, ils ne tarderaient pas à le savoir. Ne restaient sur la scène que les innombrables victimes agonisante qui voyait leurs corps déchirés par la naissance brutale des parasites. Triste fin pour ces regrettables créatures … Baptisma continuait sur sa voie, s’enfonçant toujours plus dans les méandres de son raisonnement vers une vérité encore bien éloignée, et pourtant maintenant plus proche que jamais. Le combat ne faisait que commencer entre l’aventurier et ses autres lui : qui aurait le dernier mot ?

La blondinette revint à la charge, s’accrochant désespérément à tout ce qu’elle pouvait pour ne pas perdre, pour démontrer à son ami qu’il se trompait, mais sans succès. Toutefois, sa remarque avait du sens. Le jeune homme ne se dégonfla pas, et une fois de plus il avança plus loin sur sa théorie, allant jusqu'au bout de son idée. Une idée sommes toutes plutôt intéressantes, l’une des nombreuses possibilités dans le jeu du destin. Une qui collait plutôt bien pour l’instant. La joute continuait encore, l’aventurier menant clairement le score. Le match était un peu … déséquilibré. Enfin, qu’adviendrait-il par la suite ? Nouvelle hypothèse, nouvelle idée. Les « syliméas » comme remède à la Sharnoah, intéressant. Bien que très difficilement faisable. Mais ça valait la peine d’être pensée.

La jeune fille était en mauvaise posture, c’était déséquilibrer … ça en devenait presque lassant. Déjà. Elle était sur le point de perdre le premier round, cela n’aura même pas été un challenge pour l’aventurier. Aussi cela commençait à ennuyer Torenheim qui changea de croisement de jambe et s’appuya sur son accoudoir, le sourire toujours aux lèvres caché dans l’ombre de sa capuche. Il commençait à jouer avec ses chaînes sans plus trop écouter les jérémiades pathétiques de la petite pleurnicheuse. 

Tout cela l’avait bien divertit jusqu’à présent, ce serait dommage qu’il recommence si vite à s’ennuyer … Il ne regardait plus vraiment les scènes qui s’affichait autour de lui, créer pour appuyer les propos de Baptisma. Il trouvait plus intéressant de reposer son esprit en ne pensant à rien de spécial. Un cheval de bois passa dans son imagination, un pauvre jouet. Puis des soldats de plombs, se faisant la guerre avec des lances trop pointues. Des scènes de carnages perpétrés par des milliers de figurine de métal, des jouets pour enfant. Des sociétés et des cités entières battis avec des jeux de constructions. Et cette délicate mélodie sortant d’une boite à musique, quelque part dans les nuages.

-Ça suffit!

L’exclamation du procureur, silencieux jusqu’alors, l’arracha cruellement à sa rêverie mélancolique. Mais il ne lui en tint pas rigueur, au contraire. Il s’enfonça d’avantage dans son dossier, décroisant les jambes et souriant tranquillement sans dire un mot. Enfin, les choses aller reprendre un peu de piquant, l'équilibre aller être un tant soit peu restauré … Il était temps, il avait faillit s'ennuyer.

-Donc Torenheim ne mérite pas son sort d'après ton joli conte... Je suis tout à fait d'accord. Il devrait-être mort depuis longtemps!

-KEUWAAAA !!!!

Edge souriait, un sourire qui aurait fait s'éteindre les forges de Bor, Cela signifiait qu'il avait trouvé quelque chose qui allait condamner définitivement Torenheim sans espoir qu'il s'en tire. Au milieu du bureau de Dreak, un morceau de parchemin déchiré avec écrit Toren dessus.


-Et si nous poursuivions ta parodie de raisonnement jusqu'à son terme ? Avec le journal, il a été prouvé que l'assassin est un passionné d'histoire, si on poursuit notre investigation, une lettre de menace de mort a été trouvée, une lettre signée Toren. Alors ou tu fais ce qui est juste et tu passes Torenheim par le fer ici et maintenant ou tu redeviens sensé et tu abandonnes ta stupide théorie ! Dans tous les cas c'est échec et mat pour toi!

Rick en resta sans voix, Edge venait tout simplement de réduire son argumentation à néant, en définitive, Torenheim était bien coupable du double meurtre. La lettre laissée dans le bureau de Dreak avait été signée par lui, de plus, c'est lui qu'on avait retrouvé chez Kodran, prochaine cible du tueur de Dreak. Il n'y avait rien à ajouter, et Rick savait qu'il était inenvisageable de défendre un meurtrier. Pourtant, il y avait une petite pointe en lui, regret ? Peur ? Impuissance ? Non, pourquoi ressentait-il ça vis à vis d'un être qui l'avait entraîné au delà de la réalité?

*Non, ce n'est pas à cause de Torenheim que je suis dérangé, l'idée que la Sarnaroah puissent être un acte criminel déliberé me dérange, et si Torenheim n'est pas coupable, alors un monstre se promène en liberté ! Allez réfléchis Rick ! Souviens toi ! C'est impossible qu'Edge ait raison ! Allez, souviens toi ! Rappelle toi du premier jour ! Il le faut ! Allez rappelle toI!!

Rick ferma les yeux s'isolant du monde qu'il avait créé, dans les ténèbres d'Umbriel ses paupières se resserrèrent et ses sourcils se froncèrent sous l'effort qu'il faisait pour revivre l'enquête qui avait changé sa vie et, bien que ses contemporains l'ignoraient encore, le monde.  Il revivait en accéléré les étapes de ce jeu de pistes macabres, Dans sa tête, les paroles du prisonnier fou résonnaient. Quand on était seul à voir une chose que nous savions vrai,qu'est ce qui était la réalité et qu'est ce qui était l'illusion ? Et plus il avançait au delà de la réalité, et plus les horreurs derrière cette paix factice se multipliaient, Lentement, la scène ralentissait, les mots se faisaient de plus en plus intelligibles. Et puis tout se cristallisa.

Thème: Sonic Lost world final boss



-PAS SI VITE ! EDGE!

-Alors ça ne t'a pas suffi!

Le procureur infernal avait un sourire sadique et rempli de dérisions, Sentait-il vraiment que la victoire lui était acquise ? Pas sans combat ! Il s'était juré de poursuivre la  vérité, aussi affreuse soit-elle !

-Croyais-tu vraiment que ça suffirait pour me faire abandonner ? Tu ne devrais pas me sous-estimer comme ça!

-Krkrkrkrkrkr ! Alors tu as trouvé un élément pour contredire les faits ? Vas y donne tout ce que tu as!

-Avec Joie ! D'abord l'expéditeur de la lettre ! Toren, sauf erreur, il y a pleins de noms avec Toren dans Istheria, alors accuser celui-ci parce que son nom y ressemble, c'est un peu léger!

-Sérieusement ! Tu oses me sortir ça!Krkrkrkrkrkr ! HAHAHAHAHAHAHAHA !! Mon pauvre Rick, toutes ces études et tu n'as pas évolué d'un ïota. Laisse moi le plaisir de lier Toren et Torenheim ! Cette lettre est une lettre de menace laissée par l'assassin, celui-ci dans un jeu de pistes nous amène droit à Kodran, mais pris de court, il se retrouve piégé alors qu'il perpétrait son deuxième méfait.

-Hé Torenheim n'est pas l'assassin de Dreak ni de Kodran!

-Ah non ? Pourtant on sait que l'assassin est le mystérieux Toren donc qu'il doit porter Toren dans son nom ! Première partie. On sait aussi que l'assassin comptait s'en prendre à Kodran, donc toute personne présente dans le bureau de ce dernier est pas mal suspecte. Torenheim répond à ces deux points parfaitement, enfin avec le témoignage de Toren obtenu aujourd'hui, nous savons qu'il entretenait une correspondance avec Dreak et Kodran. Une seule coïncidence je veux bien, mais là ça ressemble d'avantage à une preuve décisive ! Torenheim a écrit cette lettre ! Rien à rajouter?

Et comme pour lui donner raison, le bas de ce bout de parchemin se compléta et tout le monde pouvait lire dans sa version agrandie le mot Torenheim.

-Grrr ! Ben sûr que j'ai des choses à rajouter ! Le contenu ! Tu appelles ça une lettre de menaces ? Fais moi rire ! Tout ce que j'ai vu était une lettre de démission!

Après la signature, ce fût le contenu de la lettre qui apparut aux yeux de tous. Ces mots précisément:
"...ut cela en définitive pour vous annoncer la décevante nouvelle que vous craigniez peut-être avoir apprise entre ces lignes de verves verbueuses.
Monsieur, je suis au regret de vous annoncer que ce que vous cherchez à vous approprier ne peut avoir de maître ni ne peut être utilisé à quelconque avantage personnel. Cependant, sachez que, si votre projet n'aboutit pas, il en servira un autre bien plus beau et plus grand. Si vous désirez une plus concrète conclusion, nous pouvons toujours nous rencontrer une dernière fois. Je doute que ce que j'ai à vous dire de supplémentaire ne vous fasse plus plaisir mais je reste jusqu'à demain votre obligé.
À notre prochaine rencontre précoce ou bien à jamais monsieur le maire."

La maudite lettre telle qu'il l'avait trouvée apparaissait maintenant dans toute sa splendeur.

-Que tu peux être naïf ! Ou tu crois que je le suis ? Tout ce que je vois c'est que tu préfères te détourner de la verité pour la victoire, Mais rien ne me fera plus plaisir que de t'écraser ! Je te rappelle qu'il dit au maire que ce qu'il cherche ne peut lui servir mais servira à une cause bien plus importante, et il y a aussi cette nécessité de se revoir avec ou sans l'approbation du maire, et bien sûr, il est inutile de revenir sur le petit mot d'adieu «À jamais ! », Voilà une drôle de façon d'écrire une lettre de démission. Par contre, il y a un caractère définitif dans cette lettre qu'on pourrait lier à une promesse de mort!

Au fur et à mesure que le procureur es mentionnait, les passages cités se mettaient à briller pour appuyer son argumentaire.

-Quel argument faible ! Torenheim n'est pas ce qu'on pourrait appeler un individu normal ! Ce genre de formules peut vouloir dire n'importe quoi venant de lui !

-Au moins tu admets que c'est lui qui l'a écrite!

À quoi jouait Edge ? Il avait un sourire à glacer l'atmosphère, comme s'il allait fondre sur Rick pour lui porter le coup de grâce. Mais l'aventurier n'avait pas d'autres alternatives, s'il y avait un piège, il devait plonger dedans la tête la première.

-Il serait difficile de faire autrement, ton argumentaire ne laisse pas de doutes sur l'expéditeur.

-Bien, au moins tu n'as pas décidé d'être complètement absurde ! Puisque cette lettre a été trouvée sur la scène du crime, on peut donc lier Torenheim à ce crime. À moins que tu n'aies une objection ?

Le sourire d'Edge se faisait de plus en plus glacial, on sentait comme une anticipation, Comme s'il attendait que l'aventurier le contredise. Mais qu'attendait-il à la fin?

-Ce n'était pas la seule lettre, il y en avait une autre d'un auteur inconnu et celle-ci parlait de confiance ! Ça semblait beaucoup plus menaçant!

Un nouveau morceau de parchemin apparut à côté du premier avec un autre contenu, celui-ci ne présentait aucune signature. Juste ce texte étrange. "Monsieur le maire [texte manquant] avais une question : après tout ce temps, vous n'avez toujours pas mis au courant votre plus fidèle dévot [texte manquant] Notre affaire [texte manquant] me parait étrange. Auriez-vous plus confiance en moi désormais qu'en lui ?[texte manquant] »

-Krkrkrkr ! « Auriez-vous plus confiance en moi désormais qu'en lui ? »  En quoi cette lettre semble-t-elle menaçante ? Ici il est dit clairement que le maire à confiance en son correspondant.

-Ça ne veut pas dire pour autant que cette lettre n'est pas liée au crime, elle servait à indiquer l'emplacement de la clé ! Donc l'assassin s'en est servi pour son jeu de pistes!

Le parchemin alla se  placer sur le puitre de Dreak, celui-ci s'ouvrit, et le faux fond coulissa pour dévoiler une clef. Celle-ci s'envola vers la bibliothèque où elle alla s'insérer et tourner, le buste hurlant lui-même se tourna vers la fenêtre. Enfin un des livres s'inclina et celle-ci s'ouvrit pour dévoiler les ténèbres.

-Ne me dis pas que tu as oublié où se trouvait la lettre signée Toren, Sa localisation est critique quand au moment où elle est arrivée. Krkrkrkr, Mais dis moi Rick ? Où se trouvait-elle?

-Eh bien, elle  se trouvait sous... LE BUSTE!!!


Alors il voulait le mener à ça ! Bor ! Edge avait un véritable atout avec cette lettre.

-Et dis moi Rick, que nous indique la position de cette lettre par rapport au temps?

-Te fous pas de moi!

-Oh je n'oserais jamais ! Krkrkrkr ! Je veux juste m'assurer que ton imagination ne t'emporte pas trop loin!

-Bien, la position de la lettre indique qu'elle s'est retrouvée sous le buste après le crime, mais avant que le meurtrier ne parte. Donc durant le moment où le maire a été assassiné. Un peu après car il serait absurde que le meurtrier ait emporté de quoi faire son jeu de piste avec un maire vivant.

Tandis qu'il parlait, la lettre signée toren alla se glisser sous le buste.

-Tu vois quand tu veux ! Donc le meurtrier a déplacé le buste de Dreak, apporté le buste grimaçant et laissé sous ce buste un message d'adieux qu'il signe, Mais en faisant ça, il signe son arrêt de mort et ton abonnement à la défaite!

L'aventurier avait les yeux écarquillés et il était en état de choc. Puis lentement, la surprise laissa place à un sourire de défi.

-Edge j'aimerais rappeler ma théorie, L'assassin de Dreak et de Kodran est la même personne qui a libéré les syliméas et donc réveillé le colosse et enfin volé les remèdes. Seulement tant que Torenheim est l'assassin, il lui devient impossible d'orchestrer tout ça, car il lui est impossible de communiquer.

-Et que veux tu que ça me fasse? Tu veux que je te le concède par pitié?

-Non, je tenais à te remercier! Maintenant, je peux enfin exploiter une de tes erreurs! Je n'ai qu'une question, avec quelle main? Le buste est lourd, on s'est mis à plusieurs pour le soulever De plus il est large! C'est un buste! Tant bien même, notre individu aurait eu une force surhumaine, il lui faudrait user de ses deux bras pour le porter! Il lui était alors impossible de glisser un papier sous ce buste. Maintenant, ce papier était sous le buste. Il a donc fallu qu'il arrive en dessous, cela n'a pu se passer que quand le buste était soulevé! Le papier devait dépasser ou était tombé au moment où l'assassin se baissait pour poser le buste. Il faut aussi se rappeler qu'il travaillait dans la pénombre. En fait, il est parti un peu avant l'arrivée de Guisors, il restait des chandelles allumées. Maintenant que ferait Torenheim d'une lettre écrite et signée de sa personne s'il ne comptait pas la laisser? Non, cette lettre dénonce bien l'assassin en tant que destinataire!

Et Rick fit rejouer la scène, pendant que le meurtrier représenté par un individu caché par sa capuche soulevait le buste, un fragment brillant de lettre tomba de sa poche et se retrouva coincé sous la statue de Dreak.

Edge ne perdait pas son sourire, il n'avait quand même pas pensé jusque-là!!

-Oh que c'est amusant! Alors Kodran est le tueur?

-Si seulement! Mais c'est contradictoire avec ma théorie! D'accord ça résolverait le Kodran laissé à la bibliothèque! Il fallait bien que le maire justifie sa présence là-bas,  en empruntant un livre par exemple, Mais si tel était le cas, on ne pourrait plus faire les  liens avec les syliméas et la sarnaroah.

En parlant de la signature de Kodran, il fit apparaître la pièce de la biblioth`que où il se trouvait et zooma sur le livre d'or, là on pouvait voir Kodran avec le sceau du maire d'Hesperia. Et à côté le titre du livre qu'il avait choisi d'emprunter, Traité sur la dictature de Ridolbar.

Au risque de te paraître vulgaire... Qu'est ce que j'en ai à foutre? Il te reste encore à prouver que Kodran est le tueur de Dreak, Mais dans tous les cas, tu ne peux empêcher Torenheim d'avoir tué Kodran!

-Et pourquoi pas? D'abord Torenheim n'avait jamais vu le maire Kodran auparavant, alors ils ne risquaient pas de se revoir, ce qui fait que Kodran n'était pas le destinataire.

Le parchemin signé Toren réapparut et la partie qui indiquait que Toren et son destinataire s'était déjà vus se mit à briller.

-Faut-il vraiment en arriver là? Il a menti bien évidemment!

-Il a aussi dit que quand il est arrivé dans le bureau, le maire était déjà épinglé!

-Puisque tu décides de porter attention à ses propos de cinglé, tu dois aussi te rappeler qu'il a entendu Kodran appeler sa mère. Preuve qu'il a vu le maire vivant et qu'il l'a tué!

-Donc tu reconnais qu'il a appelé sa mère.

-Oui, même les gens aussi puissants que Kodran peuvent appeler leur mère!

Sourire de défi, il était temps de démêler un autre mystère,

-Parfait, parce que maintenant j'aimerais te dire que c'est impossible!

En prononçant ses paroles, il fit de nouveau apparaître le bureau de Kodran, sans Torenheim assis en train de les attendre.

-Pourquoi ça, parce que tu n'imagines pas un maire supplier, pleurer pour sa vie ou appeler sa mère?

-Non, c'est physiquement impossible! Si tu te souviens bien, le maire a été épinglé, c'est un acte violent qui coupe le souffle et la lance s'est enfoncée dans le diaphragme ou l'estomac, inondant les voies respiratoires de sang, Il aurait été impossible pour lui de respirer et encore plus d'appeler qui que ce soit, y compris sa mère!

Et Rick rejoua la scène, le maire Kodran était debout à son bureau et soudain l'homme encapuchonné lança la lance sur Kodran le faisant décoller et se plier en deux au moment de l'impact telle une poupée de chiffon, mais il était clair que si le maire n'avait pas été tué sur le coup, il serait complétement incapable d'émettre le moindre son.

-Sauf si c'est un gorgoroth.

-Si c'était un gorgoroth, alors ce coup ne l'aurait pas tué! Ce qui n'est pas impossible, si ça se trouve, Kodran a simulé sa mort, il aura demandé à Torenheim de l'empaler... mais il était déjà empalé à son arrivée. Dans tous les cas Torenheim n'a pas tué Kodran!

Kodran ouvrit les yeux et se retira la lance du ventre avant de s,en aller tranquillement.

-Sauf si le maire n'était pas déjà mort quand il est arrivé! D'accord au moment où la lance l'a transpercé, il ne pouvait plus appeler sa mère, mais qu'en était-il d'avant?

-Avant?

-Oui avant! Il a peut-être crié maman en voyant la lance lui arriver dessus.

-S'il avait vu la lance lui arriver dessus, et s'il avait eu le temps d'appeler sa mère. Il aurait eu amplement le temps d'esquiver cette lance, Et je parle en connaissance de cause, Aléa seule sait combien de complots il a dû essuyer, Alors oui, il aurait pu l'esquiver!

De nouveau le maire non empalé faisait face à l'individu encapuchonné, mais alors que celui-ci lançait la lance, le maire plongeait sur le côté.

-Ok il a esquivé et alors?

-Alors ça aussi c'est impossible! Après avoir esquivé, il y aurait eu lutte, Seulement l'état de la pièce indique qu'il n'y avait pas de lutte!

Rick fit plonger le maire par dessus le bureau emportant avec lui encrier et feuille, tentant d'arrêter le tueur. puis les figea dans cette postion, montrant le désordre évident qu'il y aurait eu.

-Rhôôô! La pièce aura été rangée après!

-Au lieu de prendre la fuite? Totalement absurde, de plus son bureau était en désordre, mais pas comme un empilage hâtif de feuilles tombées ni une pile ordonnée! Il n'y avait pas non plus d'encre renversée! Traduction, il n'y a eu aucune lutte!

Rick remit la pièce comme il l'avait trouvée avec son maire empalé. L'encrier brillnt pour montrer qu'il n'y avait pas de taches d'encres.

-Tu te noierais dans l'encrier! Il se sera fait empaler par surprise et Torenheim l'aura vu murmurer maman.

-Tellement d'erreurs! Rappelle-toi, il a été retrouvé accroché derrière son bureau et il faisait face à la porte, Ce qui signifie que le tueur devait obligatoirement prendre la lance sur l'armure située à côté de ce bureau, Ensuite à supposer que le bruit ne l'ait pas alerté, il a dû se mettre devant son bureau et bien évidemment lancer cette lance au moment où le maire se retournait. Car Kodran aurait dû tourner le dos à son agresseur tout ce temps! Est ce que je continue ou est ce que tu as enfin compris que Torenheim n'a pas pu tuer Kodran?

À nouveau le maire était vivant mais tournait délibérément le dos à l'assassin alors que celui-ci contournait le bureau sur la pointe des pieds, retirait la lance à l'armure sans que celle-ci ne fasse le moindre bruit. Retournait sur ses pas au lieu de le tuer tout de suite, et tranquillement armait son bras attendant que le maire se tourne. c'était grotesque au delà de l'absurde. Enfin le maire se tourna au moment exact au moment où la lance était lancée et finit cloué contre le mur.

-Il n'a pas pu le faire par des moyens conventionnels donc il l'a fait par magie.

Ce coup-ci on voyait Torenheim, faire planer Kodran et la lance main tendue sourire sadique sur le visage.

-Dans un lieu dépourvu de magie?

Lance et maire retombèrent sur le sol.

-Raaah! Mais arrête d'être aussi tatillon! Dis-moi toi comment il est mort!

-Qui sait, en tout cas Torenheim ne l'a pas tué.

-Krkrkrkrkrkrkrkr! Bel exploit, bravo! Tu as réussi l'impossible avec seulement deux éléments, prouver que Toren n'a pas tué Kodran! Néanmoins ceci na aucune importance! Kodran était pourri, il aurait fini par tomber d'une façon ou d'une autre. Ce pourquoi tu avais été engagé était d'enquêter sur le meurtre de Dreak. Félicitation donc tu as perdu près d'une année de ta vie dans des fioritures, Maintenant si on passait au meurtre lui-même? Je n'ai après tout pas une année à perdre moi!

Et d'n geste tranquille il fit disparaître le bureau de Kodran pour revenir aà celui de Dreak.

La réplique du procureur fit mouche, il sentit son calme olympien diminuer de façon drastique.  Mais si Edge recourait à ce genre de procédé, il devait être perdu non? Pourtant, il le voyait bien, le procureur semblait juste être spectateur de ce procés. Qu'est ce qui se cachait derrière son masque?

-Excellente idée Edge, maintenant que l'échauffement est terminé, place au véritable affrontement!

-Donc Torenheim ne mérite pas son sort d'après ton joli conte... Je suis tout à fait d'accord. Il devrait-être mort depuis longtemps!

Un large sourire s’afficha sur les lèvres de l’accusé. Quelle ironie, si seulement le procureur savait à quel point il visait juste : Kron était un incapable, Torenheim en était la preuve vivante. Horriblement, et contre toute nature, vivante. Mais après tout, ce n’était pas marqué sur son front ! Même s’il était vrai qu’en général les bandelettes étaient pour les vieilles momies, rien, si ce n’est son regard, ne pouvait trahir cet état de fait. C’est ce qui amusé Torenheim : cette ironie d’entendre le procureur dire une chose d’une vérité bien plus singulière que se dernier ne pouvait même l’imaginer.

Le détenu croisa à nouveau les jambes, écoutant tranquillement ce que le procureur s’apprêtait à dire. Pour l’instant il n’interviendrait pas : il se placer en dehors de la conversation comme souvent. Simple spectateur d’une comédie absurde mais outrageusement divertissante.

-Et si nous poursuivions ta parodie de raisonnement jusqu'à son terme ? Avec le journal, il a été prouvé que l'assassin est un passionné d'histoire, si on poursuit notre investigation, une lettre de menace de mort a été trouvée, une lettre signée Toren. Alors ou tu fais ce qui est juste et tu passes Torenheim par le fer ici et maintenant ou tu redeviens sensé et tu abandonnes ta stupide théorie ! Dans tous les cas c'est échec et mat pour toi!

Menace de mort ? La momie ne se souvenait pas qu’une telle menace avait était énoncé – clairement ou non – dans la lettre qu’il avait lut durant le précédent procès. Torenheim était tout de même navré par l’attaque du procureur … Il n’y voyait pas un être qui cherchait la vérité, mais un pion aux mains d’une hypothétique puissance supérieur qui, avec beaucoup de talent peut être, faisait tout pour faire de SA version la vérité. Même s’il fallait pour ça prendre pour des preuves ce qui n’en était pas. Il n’était … pas si différent de l’aventurier, au final. Enfin bref, comment réagirai Maverick ?

-PAS SI VITE ! EDGE!

Ah tout de même, ça aurait été bien triste d’achevé l’affrontement de cette manière ! Le show ne faisait que commencer. Torenheim dégusta les échanges de quolibets entre les deux interprètes, qui en soit n’apportait rien à la justice, mais qui rendait la scène tellement plus vivante appréciable. Une vraie représentation théâtrale, sous tous ces aspects.

-Avec Joie ! D'abord l'expéditeur de la lettre ! Toren, sauf erreur, il y a pleins de noms avec Toren dans Istheria, alors accuser celui-ci parce que son nom y ressemble, c'est un peu léger!

La momie aurait voulut applaudir pour cette première remarque sensée depuis déjà quelques bonnes minutes. Mais elle n’en fit rien, pas d’intervention inutile pour l’instant … Après tout, intervenir aurait était la meilleure manière de « troubler » l’évolution de ses sujets, ce que ne voulait pas Torenheim : il voulait savoir comme ils évolueraient de manière parfaitement autonome. Simple – et peut être un peu morbide – curiosité scientifique.

-Sérieusement ! Tu oses me sortir ça! Krkrkrkrkrkr ! HAHAHAHAHAHAHAHA !! Mon pauvre Rick, toutes ces études et tu n'as pas évolué d'un ïota. Laisse moi le plaisir de lier Toren et Torenheim ! Cette lettre est une lettre de menace laissée par l'assassin, celui-ci dans un jeu de pistes nous amène droit à Kodran, mais pris de court, il se retrouve piégé alors qu'il perpétrait son deuxième méfait.

Ah si les choses pouvaient être si simples … Elles en seraient terriblement ennuyeuses. Heureusement, ce n’était pas le cas, et nombre de rebondissement étaient encore à prévoir. Changement son croisement de jambes, le prisonnier s’appuya à son dossier, ne lâchant pas une miette du spectacle.

-Ah non ? Pourtant on sait que l'assassin est le mystérieux Toren donc qu'il doit porter Toren dans son nom ! Première partie. On sait aussi que l'assassin comptait s'en prendre à Kodran, donc toute personne présente dans le bureau de ce dernier est pas mal suspecte. Torenheim répond à ces deux points parfaitement, enfin avec le témoignage de Toren obtenu aujourd'hui, nous savons qu'il entretenait une correspondance avec Dreak et Kodran. Une seule coïncidence je veux bien, mais là ça ressemble d'avantage à une preuve décisive ! Torenheim a écrit cette lettre ! Rien à rajouter?

Une infinité de coïncidence ne fait qu’augmenter de manière infinie la probabilité qu’un événement soit vrai. Mais on n’atteint jamais une précision parfaite. En aucun cas elle n’exclus les autres alternatives ou ne prouve la véracité d’une théorie. Plus qu’un principe juridique, c’était un axiome mathématique. Sans preuve, sans démonstration, avec juste des soupçons et des « coïncidences » on ne fait pas une Vérité. On fait une Hypothèse fortement Vraisemblable. Jamais rien de plus. Simple loi de probabilité. Purement mathématique.

-Grrr ! Bien sûr que j'ai des choses à rajouter ! Le contenu ! Tu appelles ça une lettre de menaces ? Fais moi rire ! Tout ce que j'ai vu était une lettre de démission!

Haha ! Deuxième remarque intelligente du jour. Elles étaient presque à noter sur l’agenda … Au moins, l’aventurier l’avait bien vu : cette lettre, hors de son contexte, bien qu’elle soit pour le moins original, n’était en aucun cas une lettre de menace. L’aventurier montait dans l’estime de la momie, alors que le procureur masqué glissait doucement dans les ténèbres.

-Que tu peux être naïf ! Ou tu crois que je le suis ? Tout ce que je vois c'est que tu préfères te détourner de la vérité pour la victoire, Mais rien ne me fera plus plaisir que de t'écraser !

Hum … Pour l’heure, c’était plutôt le procureur qui agissait de la sorte … Enfin, il voulait tout de voir même comment il allait contrer.

- Je te rappelle qu'il dit au maire que ce qu'il cherche ne peut lui servir mais servira à une cause bien plus importante, et il y a aussi cette nécessité de se revoir avec ou sans l'approbation du maire, et bien sûr, il est inutile de revenir sur le petit mot d'adieu «À jamais ! », Voilà une drôle de façon d'écrire une lettre de démission. Par contre, il y a un caractère définitif dans cette lettre qu'on pourrait lier à une promesse de mort!

Torenheim eut presque envie d’écarquiller les yeux devant cette démonstration pour le moins original du procureur masqué qui perdait encore plus de crédibilité. « À jamais ! » voulait dire ce que ça voulait dire, c'est-à-dire qu’on ne se reverrait Jamais, pas même pour s’entre-tuer ! Il avait visiblement mal compris ou lut trop rapidement le contenu de la lettre car visiblement il n’y lisait pas la même chose que tous les autres.  Nécessité de se revoir avec ou sans l’approbation du maire … Où ça ? En résumé : des hypothèses, toujours des hypothèses et des mauvais calcule, des mauvaises interprétations qu’on voudrait faire passer pour de la justice. Enfin, c’était comme pour une farce : si on voulait l’apprécier, il fallait oublier le fond absurde pour ne voir que la forme rocambolesque.

-Quel argument faible ! Torenheim n'est pas ce qu'on pourrait appeler un individu normal ! Ce genre de formules peut vouloir dire n'importe quoi venant de lui !

Un point de plus pour le jeune aventurier. La momie sourit de l’image qu’avaient les autres de lui. Allons quoi, c’était vraiment les bandelettes qui donnaient cet effet ? Peu importait. Alors les deux parlèrent d’une nouvelle lettre « plus menaçante » qui parlait de confiance et dont des passages manquait. Quel dommage que des passages puissent manquer … Mais bon, cela collait bien : des pièces à conviction lacunaire pour un procès bien creux. Mais au moins, il avait pour lui d’être aussi riche en rebondissement en tout genre, aussi l’accusé le prenait comme tel : un divertissement.

Torenheim écoutait la démonstration des deux compères en regardant les mécanismes du bureau s’actionner sous ses yeux, la clé, le livre, la bibliothèque, tout ça tout ça… Au final, c’était très classique et on trouvait ce genre de passage secret dans nombre de grandes maisons. Et donc, où se trouvait la fameuse lettre … ?

-Eh bien, elle  se trouvait sous... LE BUSTE!!!

Intéressant. Et un nouvel échange de quolibets comme les aimait Torenheim.

-Bien, la position de la lettre indique qu'elle s'est retrouvée sous le buste après le crime, mais avant que le meurtrier ne parte. Donc durant le moment où le maire a été assassiné. Un peu après car il serait absurde que le meurtrier ait emporté de quoi faire son jeu de piste avec un maire vivant.

Torenheim écoutait la démonstration de l’aventurier qui se démenait sous le sourire glacial et bien vide de son adversaire masqué qui s’apprêtait à parler ! Peut être pour dire quelque chose de sensé …

-Tu vois quand tu veux ! Donc le meurtrier a déplacé le buste de Dreak, apporté le buste grimaçant et laissé sous ce buste un message d'adieux qu'il signe, Mais en faisant ça, il signe son arrêt de mort et ton abonnement à la défaite!

… Et bien non. Tant pis ! Si l’aventurier était abonné à la défaite, le procureur lui l’était au raisonnement qui n’arrangeait que lui.  Ce qui était bien dommage pour un procureur … Ou alors, c’était une preuve de plus de la corruption du gouvernement qui voulait lui faire porter toute la culpabilité du monde sur les épaules ! Pauvre, pauvre Torenheim.

-Edge j'aimerais rappeler ma théorie, L'assassin de Dreak et de Kodran est la même personne qui a libéré les syliméas et donc réveillé le colosse et enfin volé les remèdes. Seulement tant que Torenheim est l'assassin, il lui devient impossible d'orchestrer tout ça, car il lui est impossible de communiquer.

En suivant sa logique, oui. Une fois de plus, l’aventurier marquait un point. Bien que le procureur fût très bon pour jouer sur l’aspect psychologique, avec son sourire glacial, son apparence terrifiante et son manque total de compassion, ses arguments … ne valaient pas grand-chose. Au moins l’aventurier lui, même s’il lui arrivait souvent de se fourvoyer en fonçant tête baisser dans sa théorie, gardait une certaine cohérence et une logique bien à lui. Et ses arguments, en comparaison, était plus … Solide. En comparaison, tout est relatif après tout …

-Non, je tenais à te remercier! Maintenant, je peux enfin exploiter une de tes erreurs! Je n'ai qu'une question, avec quelle main? Le buste est lourd, on s'est mis à plusieurs pour le soulever De plus il est large! C'est un buste! Tant bien même, notre individu aurait eu une force surhumaine, il lui faudrait user de ses deux bras pour le porter! Il lui était alors impossible de glisser un papier sous ce buste. Maintenant, ce papier était sous le buste. Il a donc fallu qu'il arrive en dessous, cela n'a pu se passer que quand le buste était soulevé!
 
Il avait hésitait à poser la question, tiens. Au moins l’aventurier avait eut l’intelligence de comprendre qu’un simple humain n’aurait jamais put soulever le buste ET glisser la lettre. Ou alors ils étaient plusieurs … Mais cela n’avait pas d’importance : « Rick » n’avait pas fini.

- Le papier devait dépasser ou était tombé au moment où l'assassin se baissait pour poser le buste. Il faut aussi se rappeler qu'il travaillait dans la pénombre. En fait, il est parti un peu avant l'arrivée de Guisors, il restait des chandelles allumées. Maintenant que ferait Torenheim d'une lettre écrite et signée de sa personne s'il ne comptait pas la laisser? Non, cette lettre dénonce bien l'assassin en tant que destinataire!

Les sourcils de la momie se levèrent doucement au dessus de ces yeux. L’assassin ? Destinataire ? Pourquoi pas. Il continua d’écouter tranquillement. Après une nouvelle manifestation du don de l’aventurier, le procureur illusoire lança un nouveau défi à ce dernier qui le releva avec le sourire aux lèvres.

-Et pourquoi pas? D'abord Torenheim n'avait jamais vu le maire Kodran auparavant, alors ils ne risquaient pas de se revoir, ce qui fait que Kodran n'était pas le destinataire.

Nouvelle démonstration pleine de sens. Simple, efficace, concise. Rien à redire. Mais l’homme masqué ne se laissa pas démonter !

-Faut-il vraiment en arriver là? Il a menti bien évidemment!

Quelle triste accusation sans fondement ! Outrageuse mauvaise foi ! Torenheim était estomaqué, vraiment. Non plus sérieusement, comment aurait-il put mentir avec la rouquine qui pouvait lire dans ses pensées ? Il n’avait même pas ses pouvoirs pour l’induire en erreur. La probabilité qu’ils mentent existait, certes, mais se retrouvait désespérément faibles. Pour le plus grand déplaisir du procureur.

-Il a aussi dit que quand il est arrivé dans le bureau, le maire était déjà épinglé!

-Puisque tu décides de porter attention à ses propos de cinglé, tu dois aussi te rappeler qu'il a entendu Kodran appeler sa mère. Preuve qu'il a vu le maire vivant et qu'il l'a tué!

-Donc tu reconnais qu'il a appelé sa mère.

-Oui, même les gens aussi puissants que Kodran peuvent appeler leur mère!

-Parfait, parce que maintenant j'aimerais te dire que c'est impossible! 

Une nouvelle fois, le bureau du maire apparut, sans momie maintenant. Cela rendait la scène bien moins intéressante et ôtait tout le charme de l’endroit ! Bref. Qu’avait donc à dire l’aventurier ?

-Pourquoi ça, parce que tu n'imagines pas un maire supplier, pleurer pour sa vie ou appeler sa mère?

-Non, c'est physiquement impossible! Si tu te souviens bien, le maire a été épinglé, c'est un acte violent qui coupe le souffle et la lance s'est enfoncée dans le diaphragme ou l'estomac, inondant les voies respiratoires de sang, Il aurait été impossible pour lui de respirer et encore plus d'appeler qui que ce soit, y compris sa mère!

Un sourire intéressé s’afficha sur les lèvres du détenu. Voilà qui devenait intéressant … Personne n’avait encore soulevé se point avant lui. Comment le petit avocat parviendrait-il à tourner la situation à son avantage ? En voyant la scène du Kodran qui s’envolait, Torenheim eut un autre sourire tinter d’un amusement étrange. Il se dit négligemment qu’il faudrait une très grande force pour, avec une simple lance, soulever du sol ce gros balourd de maire en armure d’apparat, juste en lançant l’arme de cette manière. Peut être autant de force pour soulever un buste d’une centaine de kilo à vu de nez … Enfin, pourquoi pas. L’autre hypothèse aussi l’amusa. Pourquoi pas, un gorgoroth …

Encore une hypothèse de l’homme masquer, qui cette fois tenait debout ! Jusqu’à ce que Rick la démonte méticuleusement.

-S'il avait vu la lance lui arriver dessus, et s'il avait eu le temps d'appeler sa mère. Il aurait eu amplement le temps d'esquiver cette lance, Et je parle en connaissance de cause, Aléa seule sait combien de complots il a dû essuyer, Alors oui, il aurait pu l'esquiver!

Torenheim n’était pas près à parier sur l’agilité et les réflexes de ce gros plein de souple et de stupre, d’autant que l’endroit était plutôt exigu. Mais il était vrai que la probabilité qu’il puisse avoir le temps d’appeler sa génitrice entièrement était … plutôt faible. Soit.

-Ok il a esquivé et alors?

-Alors ça aussi c'est impossible! Après avoir esquivé, il y aurait eu lutte, Seulement l'état de la pièce indique qu'il n'y avait pas de lutte!

Encore un point pour l’aventurier qui décidément se débrouillait plutôt bien ! Quelle belle image que celle de la grosse baleine qu’était Kodran qui volait au dessus du bureau les bras tendu vers son assaillant, qui serait sans doute mort écrasé. Puis la pièce redevint comme on l’avait trouvé : le maire au mur, et l’encrier n’avait rien.

-Tu te noierais dans l'encrier! Il se sera fait empaler par surprise et Torenheim l'aura vu murmurer maman.

Mention spécial pour l'humour ravageur de l'homme masqué au sourire ravagé. Cela dit, son hypothèse était à prendre en compte en effet.

-Tellement d'erreurs! Rappelle-toi, il a été retrouvé accroché derrière son bureau et il faisait face à la porte, Ce qui signifie que le tueur devait obligatoirement prendre la lance sur l'armure située à côté de ce bureau, Ensuite à supposer que le bruit ne l'ait pas alerté, il a dû se mettre devant son bureau et bien évidemment lancer cette lance au moment où le maire se retournait. Car Kodran aurait dû tourner le dos à son agresseur tout ce temps! Est ce que je continue ou est ce que tu as enfin compris que Torenheim n'a pas pu tuer Kodran?

Ça se tenait aussi. Hum. Il aurait fallut être très rapide et s’y connaître avec les armes. Il aurait aussi put empaler le maire sans lancer la lance … Mais au final, ça ne changeait pas grand-chose, si ? Bah, quelle importance ?

-Il n'a pas pu le faire par des moyens conventionnels donc il l'a fait par magie.

Torenheim eut une expression presque blasé. Ça en devenait ridicule, tant que ça le faisait sourire. Sérieusement ?

-Dans un lieu dépourvu de magie?

-Raaah! Mais arrête d'être aussi tatillon! Dis-moi toi comment il est mort!

Normalement, n’était-ce pas justement le TRAVAIL des gens de JUSTICE d’être « tatillon » ? Enfin, bien sur si on parlait des gens compétents. Pas les corrompus ou ceux qui partaient bille en tête. Peu importait… A quand le prochain retournement de situation ? Demanderait-il remboursement ? La scène commençait à s’allongeait plus que de raison, cela nuisait au plaisir du spectateur.

-Qui sait, en tout cas Torenheim ne l'a pas tué.

-Krkrkrkrkrkrkrkr! Bel exploit, bravo! Tu as réussi l'impossible avec seulement deux éléments, prouver que Toren n'a pas tué Kodran! Néanmoins ceci na aucune importance! Kodran était pourri, il aurait fini par tomber d'une façon ou d'une autre. Ce pourquoi tu avais été engagé était d'enquêter sur le meurtre de Dreak. Félicitation donc tu as perdu près d'une année de ta vie dans des fioritures, Maintenant si on passait au meurtre lui-même? Je n'ai après tout pas une année à perdre moi!

La réplique cinglante du procureur manqua de faire rire Torenheim. C’était méchant … Et gratuit. Peut être une tentative désespérée pour attaquer son adversaire directement psychologiquement. C’était commun chez ce genre de sujet. Torenheim continuait de sourire, assis tranquillement sur sa chaise.

-Excellente idée Edge, maintenant que l'échauffement est terminé, place au véritable affrontement!

L’amuse bouche avait été dégusté. Absurde. Un peu long sur la fin peut être. Mais très rocambolesque, plein de charme et de sentiments, de revirement de situation en tout genre, bref ! Peut être pas un chef d’œuvre, mais un bon divertissement pour une après midi tranquille. Qu’en serait-il du plat de résistance ? Torenheim demandait à voir.

-Je commence, ta preuve n'en est pas une! Supppose que Torenheim ait pris cette lettre en dernier! Elle sera tombée de sa poche et le buste l'aura écrasée.


-Tu utilises maintenant  les probabilités? Je vois... Tant et autant que c'est possible, ça laisse des doutes! Mais je ne vais pas te laisser me noyer avec ça! La lettre était déchirée en deux endroits, au début du dernier paragraphe et à la fin sur la signature, Ces deux déchirures montrent que la lettre n'a pas été récupérée dans le bureau de Dreak après tout. Sinon, elle n'aurait été déchirée que d'un côté. Maintenant cessons de perdre du temps, d'après Guisors, l'écriture sur le bureau ressemble à celle sur le mur. Donc le coupable a écrit ce mot!

Pour appuyer ses dires, il montra les parties déchirées de la lettre, mettant en évidence que celle-ci avait été déchirée avant de tomber et illuminant les chandelles pour montrer que si le tueur avait besoin de détruire cette preuve, il avait juste besoin de la brûler. Il fit ensuite briller l'inscription sur l'oriel et celle de la lettre.

-Krkrkrkrkrkr! HAHAHAHAHAHAHAHA! Je n'arrive juste pas à y croire, Toi Rick! Il n'y a qu toi qui puisse faire une connerie aussi énorme. Et maintenant, il est temps pour moi de clouer les derniers clous de ton cercueil! Permets moi de rafraîchir ta mémoire. Guisors a signalé avoir lu un genre similaire d'écriture, c'était un historien et un scientifique ça te rappelle quelqu'un?

Le procureur fit apparaître la silhouette du prisonnier comme si celle-ci était issue des deux inscriptiions.

-Grrr!!

-Pauvre, pauvre petit aventurier. Tu as peut-être réussi à séparer la lettre de Torenheim, mais en faisant ça tu as prouvé qu'il était coupable du meurtre de Dreak et par extension de celui de Kodran!

Comment pouvait-il avoir commis une erreur aussi énorme? Torenheim ne pouvait pas avoir tué Dreak, sinon, il devenait aussi le tueur de Kodran et ça c'était impossible, il l'avait démontré.

-Avant de pendre un homme vérifie que le nœud est bien serré, car ta corde est lâche, les examens graphologiques étaient sommaires... Ce qui veut dire que n'importe qui aurait pu écrire ces lettres de sang!

-Qui ouvre la porte aux probabilités maintenant? Une infinité de meurtriers potentiels, je ne crois pas! Et tu sais quoi, il est temps d'utiliser un raisonnement par l'absurde. Supposons qu'il y ait une personne qui ait voulu imiter l'écriture de Torenheim, alors il aurait fallu que Torenheim lui écrive une lettre, Évidemment pour imiter l'écriture de Torenheim, il faut l'avoir déjà lue. Donc, nous avons Torenheim et ses correspondants comme suspects. J'entends par là Dreak et Kodran. Maintenant, Dreak ne peut pas avoir écrit ces lettres de sang, il est la victime! Ou prétendrais tu que ce soit un suicide?

Dreak, Kodran et Torenheim se tenaient debout tous les trois, des chaînes les reliaient au mot sur le mur et au mot sur la confiance.

-Le maire est mort étranglé quand son corps était détendu, il était impossible pour lui de se suicider.

L'aventurier libéra lui-même le maire de ses chaînes et celui-ci disparut.
-Enfin tu deviens raisonnable. Maintenant, il ne reste que Kodran, seulement dans le cas de Kodran, comment saurait-il que Torenheim a écrit à Dreak? Et voilà la seule personne restante qui répond à ces deux critères est Torenheim. Krkrkrkr! Félicitations Rick, tu viens de condamner Toren à nouveau!

Edge libéra Kodran des chaînes qui le liait à ces deux éléments indiquant le meurtrier, ne laissant que le prisonnier. Il l'avait acculé et avait balayé son argument innocentant le prisonnier, et maintenant, il avait verrouillé toutes les issues, Ou presque!

-Il existe un proverbe que je veux partager avec toi. L'eau que tu transportes en courant et beaucoup plus trouble que celle que tu transportes en marchant. Hé! Tu étais si empressé de me donner tout, que tu as oublié un élément! Et cet élément va te coûter l'affaire!

Le plus grand aventurier que cette Terre ait jamais porté fit sortir de nouvelles chaînes des deux éléments qui allèrent se lier à une silhouette ténébreuse.

-Krkrkrkr! Vas y dis moi ce que j'ai oublié de si précieux, je n'ai pas eu ma dose de rire!

-Tu ne devrais pas rire, je n ai besoin que de trois témoignages pour retourner ton raisonnement!

Les ténèbres se firent plus épaissent et formèrent un drap par dessus cette silhouette, trois cordes vinrent serrer la toile et chacune d'entre elle fût maintenue par un loquet

-Pas ta bestiole imaginaire!

-Hé! Moi aussi ça me rappelle des souvenirs. Mon premier témoignage est celui de Guisors, il a clairement dit qu'il s'occupait du courrier de Dreak jusqu'à son décès. Deuxième témoignage, il vient de toi. Guisors a clairement vu l'écriture de Torenheim. Troisième témoignage encore toi, pour imiter l'écriture de Torenheim, il faut l'avoir déjà lue. Espérons que la connexion sera sufisamment évidente pour que tu la comprennes.

[i] Les images qu'il faisait apparaître en parlant des témoignages devenaient des lances de lumières qui allaient se ficher dans les loquets, les brisant par le milieu. Les cordes se faisaient plus lâches et se dénouaient, le drap se soulevait lentement révélant une nouvelle personne.

-Je vois que tu n'as même pas honte d'oser insinuer ça!

-J'ai eu des doutes, mais il faut avoir le courage d'affronter ses doutes pour  trouver la vérité! Désolé Edge, je suivrais la logique des fats jusqu'au bout! Il n'y avait pas trois personnes en mesure d'imiter l'écriture de Toren, mais quatre! Parmi elles, Guisors!

Les chaînes reliaient maintenant à l'ancien bras droit du maire. Celui-ci avait une expression menaçante sur le visage.

-Ridicule, pourquoi aurait-il imité l'écriture de Torenheim!

-Excellente question! Si tu ne l'avais pas posée, j'aurais été déçu, Pourquoi Guisors a-t-il imité l'écriture de Torenheim? Qu'indiquait le mot sur le bureau? Pourquoi une affaire aussi délicate qu'un assassinat politique a été confiée à des amateurs? Pourquoi toute cette mise en scène? Guisors n'a t-il pas trop facilement trouvé comment ouvrir le passage ou même qui était la prochaine victime? Pourquoi Toren a-t-il été condamné par Timothée quand les juges l'ont acquitté? Et enfin pourquoi Guisors a-t-il été promus géneral après avoir si lamentablement échoué? Ces questions portent leur propre réponse! Le roi l'a utilisé pour tuer Dreak et Kodran! Il s'est ensuite assuré de faire porter le chapeau à Torenheim, Quand on est aussi puissant que Timothée, filer un individu n'est pas bien compliqué. Quand il a découvert le rendez vous avec Kodran, il a décidé de faire d'une pierre deux coups. Ce qui tombait bien, car Dreak perdait confiance en Guisors. La suite est enfantine! Guisors tue Dreak et fait appel à des amateurs pour résoudre une pièce de théâtre.

Les questions devenaient des photographies, toutes s'agençaient pour creer des fils ces fils allaient dans les manches du roi.

-C'est tellement contradictoire! La porte était fermée à clef à son arrivée, les bougies brûlaient encore, les bustes ont été échangés, ai-je besoin de te faire un dessin!  Il lui aurait été impossible d'aller jusqu'à la bibliothèque des lumières et revenir sans que les bougies ne soient entièrement fondues!

Le procureur mit les bougies en surbrillance et dit apparaître une flèche en direction de la bibliothèque.

-Tu as tout à fait raison, mais pourquoi aurait-il à faire tout-ça? Dois-je te rappeler qui a découvert le corps en premier? Et qui nous a dit que la salle était telle que nous la vîmes? Cette mise en scène était exactement ça, une mise en scène! N'essaies pas de me contredire Edge, le double meurtre, la mort de Mackhorl, le réveil du colosse, le vol des potions et même les émeutes, tout cela a été organisé par la même personne, à savoir Timothée! C'est là l'entière vérité!

Rick se contenta d'ouvrir la porte et de faire disparaître toutes ces traces. Il fit ensuite sortir d'autre fil des manches du roi et le recouvrit de la capuche du manipulateur de l,ombre, seulement ce coup là son visage était visible.

-Objection!!

Thème: Monster girl quest, The four Heavenly Knights

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Bras écarté et l'air déterminée, Scale se dressait devant Edge comme pour le protéger de l'assaut verbal de Rick. Le protéger... Mais oui, c'est exactement ce qui s'était passé, Edge attaquait Torenheim et Scale défendait tout autre assassin potentiel.

-Scale je ne suis pas sûr que tu sois en état.

-Ne t'en fais pas pour moi Rick, vas y avec tout ce que tu as! Notre but est de trouver la vérité même si celle-ci est terrifiante, Et ce que tu viens de dire n'est pas la vérité.

-C'est la seule solution possible pour que tout redevienne cohérent.

-Mais Rick, quand Guisors aurait-il eu le temps de tuer Kodran?

-Il existe plusieurs moments possibles, pourquoi pas lorsque nous avons traversé les gardes? Il  était arrivé au bureau de Kodran avant nous!

Rick fit de nouveau apparaître le bureau de Kodran. Seulement, il y ajouta aussi les escaliers qui menaient à son bureau et la porte de bois massive. Il fit sortir le conseiller par la porte.

-Quand tu étais arrivé, il n'était pas seul.

La jeune fille fit apparaître des personnes près de la porte. Scellant le passage.

-Quelle importance? Le maire étant mort, nous étions tous  sous les ordres de Timothée.

D'autres fils vinrent s'accrocher aux personnes.

-Mais Rick, la porte était verrouillée. De plus il y avait un meuble devant. La porte a donc été doublement verrouillée de l'intérieur.

Le loquet de la porte se mit en place et des meubles se placèrent devant la porte.

-C'est difficilement une contradiction, Guisors a juste tué Kodran bien avant que nous ne nous élancions contre les gardes en passant par le passage dérobé. Ensuite, feignant la hâte, il nous aura empressé d'attaquer la garde du maire.

Rick mit en surbrillance une partie appoximatve du bureau pour montrer le passage secret

L'angelot blond secoua gentiment la tête de gauche à droite.

- C'est impossible, Torenheim a dit avoir entendu le maire appeler sa mère.

Ouch, la contradiction qui lui avait permis d'innocenter Torenheim venait maintenant s'opposer à son propre raisonnement.

-Dans ce cas Toren est arrivé bien avant!

-Mais pourquoi être resté tout ce temps dans le bureau de Kodran?

-Je ne sais pas moi, peut-être qu'il cherchait quelque chose!

-Hormis le corps et la lance, la pièce n'a pas été dérangée.

Scale fit briller le bureau de Kodran.

-Ça veut dire que ce qu'il cherchait était en évidence!

-Torenheim a été fouillé après son arrestation, Et rien n'a été trouvé! De plus, c'est contradictoire, si ce qu'il cherchait était en évidence, pourquoi ne pas être parti après l'avoir pris?

-Peut-être que ça lui était impossible, peut-être a-t-il été assommé?

-Pourtant quand tu es arrivé, il ne semblait pas confus. Il savait qu'on était là pour l'arrêter.

-Ça ne veut pas dire qu'il n'est pas revenu suffisamment tôt à lui pour juger de la situation!

-S'il avait eu ce temps, il aurait pu partir par la porte dérobée.

-Alors il a dû arriver juste avant nous, Mais Guisors avait peut-être lancé une action coordonnée, Pendant que nous attaquions les gardes, un groupe armé a pu passer par le passage. Ensuite Torenheim s'engouffre à leur suite, ils tuent le maire, Torenheim rapplique et on l'arrête.

Rick fit apparaître plusieurs personnes dans le bureau et les fit sortir par la bibliothèque.

Les tresses blondes de la jeune fille volèrent de droite et de gauche.

-La porte était verrouillée du côté de Kodran. Ce groupe aurait rencontré Torenheim s'il était passé par la porte dérobée, pourtant celui-ci ne les a nullement mentionné, il n'avait aucune raison de ne pas le faire, En voyant le corps de Kodran dans cet état, il avait bien compris qu'il risquait la mort. Non Rick, il était impossible avec les éléments que nous avons que Guisors ait pu tuer d'une manière ou d'une autre Kodran.

Scale fi apparaiitre un diagramme approximatif du passage secret et montra les deux flèches se rencontrant avec un point d'exclamation.

-Non...

-Krkrkrkrkr! Permet moi de finir le raisonnement de miss Pureté! Puisque Guisors n'a pas pu tuer Kodran, alors il n'a pas pu écrire son nom dans la bibliothèque, et puisqu'il n'a pas écrit son nom dans la bibliothèque, il n'est pas l'assassin de Dreak, et s'il n'est pas l'assassin de Dreak, il n'a pas pu écrire sur l'oriel. Ergo, le seul qui a pu écrire sur la fenêtre est et reste Torenheim! Mwahahahaha! Encore une fois Rick, tu as su prouver ton incompétence à voir les faits!

L'image de Guisors se déconstruisait, celle du roi marionettiste faute de pièce disparaissait aussi, au final, il ne restait plus que Toren de lier à ces écrits.

Son beau raisonnement, il s'effondrait de nouveau! La coopération de Scale et de Edge en faisait un duo redoutable. Attaque, défense,  contre-attaque, il n'y  avait aucune faille à exploiter. Autrement dit, maintenant, il était assuré que la verité était la seule chose qui pouvait défaire leur alliance.

-Laissez-moi un instant pour réfléchir et je résous cette affaire!

-Krkrkr! Allors on en arrive là, le fameux tout où rien... Très bien, je t'accorde une dernière chance, je t'accorde trente secondes de réflexion, après ces trente secondes, tu devras répondre à tous les mystères qui entourent ce double meurtre et ses conséquences!

-Tu crois me faire peur avec tes défis impossibles! Dans trentes secondes, tous les mystères seront résolus.