Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]

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_ Raël veut des clients.
_ Deirdre a besoin d'employé!

Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]

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MessageSujet: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] Icon_minitimeLun 21 Juil - 22:25

Quelques jours avaient passé depuis la dernière chasse de notre baroudeur. Depuis cette nuit là il n'avait pas revu la chère enchanteresse avec qui il celui-ci avait partagé une partie de sa soirée d'une façon sans doute peu ordinaire. Certes l'ombre blanche ne s'attendait pas à vraiment la revoir et il faut même dire qu'il ne s'était pas originellement attendu à voir au courant de leur seule et dernière soirée ensemble. Ils formaient un étrange duo, la belle et le rustre, mais ensemble semblait être en mesure de s'équilibrer l'un l'autre.Du moins, elle semblait apporter un certain équilibre chez ce très cher Áedh.Pour qu'une personne ait pu être capable d'attirer son attention et son intérêt ainsi, cette charmante Elië devait être une sacrée femme.

Avec un peu de chance, peut-être qu'il sera en mesure de la revoir, de la remercier et possiblement lui demander pardon de l'avoir entrainé dans une telle aventure.Il ne possédait aucune raison pouvant justifier avoir fait de telles demandes. Certes la compréhension du blondinet face aux actions de son enchanteresse pouvait justifier certaines demandes.Toutefois, a bien y réfléchir les exigences de notre protagoniste et ce qui avait été accompli n'était pas exactement les mêmes choses.Tout comme demandée par notre chasseur de primes, elle l'avait rejoint en soirée et avait distrait l'antiquaire.Cependant, la demande d'Áedh en cas de complication étaient qu'elle mettre les voiles.C'est à partir de ce moment que les choses entre notre étrange duo semble s'être un peu compliqué, mais c'est aussi suite au fait qu'elle n'a point suivi ces instructions qu'il a pu en apprendre un peu plus à propos d'elle.

C'est à partir de ce moment qu'il avait connu la colère et la compassion qu'elle possédait, qu'il s'était rendu compte à quel point le mystère qu'entourait la Sindarine était des plus profond.Sa fascination initiale avait presque tourné à l'obsession.Il doit avouer qu'après avoir fait le nettoyage nécessaire à la boutique qu'il avait tenté de la retrouver.Il avait parcouru les rues d'Hesperia en espérant que la rouquine qu'il verrait en tournant le prochain coin de rue serait-elle.Cependant il s'agissait là d'une quête sans véritable succès et il ne pouvait se permettre de dédier sa vie à la poursuite d'une étrangère, elle n'était pas l'Iseut au Tristan qu'il était... à vrai dire Áedh est bien loin d'être un Tristan.Il apprécie l'idée de la romance, le concept, mais son style de vie ne pourrait nullement lui permettre un tel luxe. Alors pourquoi ce désir de revoir cette demoiselle ?Sans doute, la curiosité face à l'énigme qu'elle représentait.

Le prix de la tête dans sa bourse, la capitale d'Eridania était un endroit magnifique afin de prendre un peu de repos.Résident chez le bon docteur depuis les quelques derniers jours, en échange des services rendus et de son hospitalité, le baroudeur tentait de lui rendre service lorsqu'il le pouvait et avait offert de payer pour le logis avec ce qu'il avait obtenu pour la tête de Samil.Il s'agissait là d'une échange équitable entre les deux êtres, mais cela ne changeait rien au fait que l'ombre blanche se disait toujours qu'il est toujours dans la dette de ce cher Malfinnor.

Prenant un peu de repos, l'ombre blanche se baladait parmi la populace de la cité.Autour de lui il y avait un bon nombre de gens qu'il ne connaissait point et qu'ils ne le connaissaient pas. Il était une ombre parmi tant d'autre et se fondait à la masse en tant qu'un simple baroudeur.Nul ne savait qui il était, d'où il venait et c'était parfait ainsi à ses yeux.Il ne recherchait nullement la gloire ou les richesses, simplement un peu de travail afin de vivre confortablement.Certes, son mode de vie le poussant à travers le monde ne se fait pas toujours dans le confort.Bagarre, manque de sommeil, blessures, déshydratations et famine sont des risques du métier, mais il ne saurait quoi faire d'autre. Il ne pourrait pas être marchand ou fermier, être soldat lui demanderait trop de discipline et d'accepter de se plier a un autre.

C'est dans ce moment de liberté et en parcourant les rues de la cité qu'il s'arrêta un moment afin de se reposer un peu. Prennant place sur un banc et une pomme en main, les prunelles azure du baroudeur observaient les passants.Ses oreilles écoutaient occasionnellement les rumeurs qui avaient su attirer un peu son attention.Bien qu'il s'agît ici de la fin de la journée, la cité ne semblait point souhaiter se reposer. Les soleils à l'horizon étaient tranquillement en déclin, d'ici quelques heures la nuit allait recouvrir une fois de plus Hesperia. Le capuchon du baroudeur descendu, il exposait en cette fin d'après-midi son visage et sa crinière au soleil de la saison.Une légère brise était venue le retrouver alors qu'il merdait à pleines dents dans le fruit.

La cité lui plaisait bien, mais s'il n'y trouvait point de contrat, il savait que bientôt, il allait devoir quitter celle-ci vers de nouveau horizon.Il aimerait bien revoir Elië, la connaître un peu mieux et dans un contexte différent, cela lui permettrait peut-être de mieux la connaître, d'élucider le mystère de l'enchanteresse. Cependant, il savait qu'il ne pouvait pas non plus trop s'y attarder... il ne savait rien d'elle sauf un nom et à quoi elle ressemblait.Il ne connaissait rien de ses habitudes autres que le fait qu'elle semble posséder une certaine passion pour les ouvrages obscurs, au point de les dérober

L'attention d' Áedh fut tournée momentanément par une petite troupe de troubadour jouant non loin.Autour d'eux une petite foule semblait s'être assemblée.Écoutant la douce musique, le tout attira suffisamment l'attention de l'ombre blanche afin de faire en sorte qu'il se dirigea vers la foule Passant discrètement entre quelques personnes tel un agile féline, les prunelles de l'homme observaient le groupe de jeunes artistes.Ils appréciaient les artistes notre baroudeur, ils rendent souvent la route un peu moins ennuyeuse.Notre protagoniste se souvenait de son dernier voyage à travers les plaines. Suivant la même route que notre baroudeur une troupe de troubadours s'étaient engager dans une grande quête, celle de conquérir le cœur du monde avec leur musique.Suivant la même route, l'ombre blanche avait partagé quelques moments avec eux durant le trajet.Chaque soir alors qu'ils pratiquaient le blondinet avait droit à un spectacle gratuit. Il s'agit là de souvenir un peu plus heureux, car il en possède.Écoutant la musique, le regard du baroudeur scrutait rapidement la foule, observant les visages des gens qui l'entourait...Espérait-il voir son enchanteresse parmi la foule ?


Dernière édition par Áedh Wintersun le Dim 24 Aoû - 15:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] Icon_minitimeMar 22 Juil - 8:17

Comme il est facile de reprendre le cours de sa vie après un moment d’escapade ou d’égarement selon le point de vue. Quelques jours plus tôt, une courtisane pouvait se muer en complice d’un chasseur de primes, lui servir de diversion, le soigner et l’emmener chez un médecin tout en essayant de percer le mystère de cet homme. Quelques jours plus tôt, une assassin pouvait se sentir fascinée par cet étrange personnage qui pouvait se montrer menaçant avec douceur et une certaine classe, orgueilleux et enfantin, dur et fragile, attentionné et désinvolte. Quelques jours plus tôt, elle se demandait quelle place chacun pouvait occuper chez l’autre.

Mais depuis, qu’elle l’avait laissé chez la Vieux Sindarin, il était devenu un souvenir. Oh ! Ce ne fut pas forcément facile, mais elle avait eu assez de mauvaise foi, d’orgueil aussi pour lui faire bien des  reproches. Car après tout, il l’avait soumise à un chantage pour obtenir sa participation à une soirée certes excitante, mais qui aurait pu tourner à la catastrophe. De plus, il n’avait jamais essayé de la remercier ni de la revoir. La question de savoir ce qu’elle représentait pour lui était réglée, même si ses pensées furent traversées par un ombre blanche au sourire carnassier, une crinière blonde à la voix d’acier dans un ton de velours. Le baroudeur se faisait donc petit à petit une place dans les souvenirs de la belle rouquine. Souvenir plutôt agréable, avec le petit goût d’inachevé comme lorsque l’on quitte un spectacle avant la fin, que le dénouement ne peut pas encore être envisagé avec certitude, malgré toutes les hypothèses que le spectateur a pu échafauder…

Bien sûr elle aurait, elle, pu prendre l’initiative de revoir le blondinet, mais le souvenir de la peur qui l’avait saisie dans le couloir du vieux médecin, avait suffi à l’en dissuader. Peur des obstacles qui se dresseraient inévitablement entre un chasseur de prime et une assassin. Peur de l’inévitable confrontation avec la vérité qui à n’en pas douter les aurait détruits…

Elle avait donc pris le temps de se réinstaller dans sa petite routine si tant est que sa vie puisse un jour être considérée comme routinière. Elle avait pu cette fois de lire et relire l’ouvrage qui la reliait encore à cette rencontre. La valeur intrinsèque du grimoire se doublait maintenant d’une valeur personnelle. Elle l’avait même retrouvé une fois au matin dans son lit, au mépris de la fragilité de l’objet et une robe noire déchirée avait repris sa place dans un coffre. Elle savait qu’elle ne la remettrait jamais et aurait eu meilleure place dans une friperie ou chez un chiffonnier, mais elle n’avait « pas pris le temps » de s’en débarrasser…

Elië s’était réconciliée avec Elië qui n’essayait plus de la faire explorer des chemins inconnus qui pourraient par trop l’exposer. Leurs rapports étaient redevenus simples et complice comme auparavant et elles s’en félicitaient. Il ferait beau voir que quelqu’un les sépare ! C’était le genre de jeu dangereux pour tout le monde. Sans mettre de mots dessus, elles sentaient bien que la séparation des « deux » aboutirait à leur perte et que par conséquent, toute tentative extérieure dans ce sens représentait un danger pour celui qui en aurait la velléité …

A deux elles se prenaient cependant parfois à imaginer la suite de l’errance du chasseur. Il devait être parti bien loin de la cité sûrement sur les traces d’un autre aigrefin et peut être même avait-il réussi  entrainer dans sa mission une autre demoiselle sans défense qui n’aura pas su résister à sa persuasion à cause d’un péché véniel… C’est à peine si elles se raidissaient lorsque dans la foule, une crinière blonde apparaissait, ou qu’une cape blanche la fendait. Mais ces visions étaient toujours des leurres, il n’était plus dans la cité… Elles en riaient seules dans la rue.

Pour lui faciliter la tâche, Hespéria n’avait pas oublié la courtisane, ni les mâles en recherche de prestance dans les soirées mondaines, ni les frustrés par la morale, ni même les mères en quête de dépucelage acceptable pour leur cher petit qui tardait à quitter le nid, mais qu’elle ne voulait voir partir pour rien au monde.

C’est ainsi qu’elle pouvait se retrouver à flâner dans les rues au bras d’un petit bourgeois craintif, qui la déshabillait des yeux mais ne semblait pas pressé de se retrouver seul avec elle. Aucune moquerie chez Elië pour ce fils à maman. Après tout, grâce à lui sa bourse serait moins légère dans quelques heures. En outre, se targuer d’être le premier souvenir d’un homme, lui plaisait assez et elle s’appliquer à ce que ce souvenir soit des plus agréables et impérissable. Elle savait qu’ensuite même si elle croisait le chanceux qu’elle avait déniaisé, il ferait mine de ne pas le connaître, mais cela faisait partie des règles du jeu et elle ne s’en plaignait pas. Elle prenait tout le temps donc qu’il fallait pour que le petit garçon s’habitue à elle, pour s’approcher de lui, pour que son sourire soit comme un appel et que ses yeux le pénètre jusqu’en bas du ventre, là où l’animal refuserait de se laisser plus longtemps dompter par le peur…
S’il fallait commencer par aller écouter une troupe de troubadour sur une placette, pourquoi pas ? Les musiciens n’étaient pas de de premier ordre, mais si ça avait été le cas ils joueraient dans une haute demeure. Le petit d’homme semblait pourtant apprécier le spectacle mais peut-être était-ce l’acrobate qui attirait plus son regard : une blondinette que les exercices avaient ma fois pas trop mal sculptée. Elië n’était pas du genre jaloux et s’amusa du regard transi dont il la dévorait, malgré les seulement quinze printemps qu’elle pouvait compter. Elle abandonna son client à sa contemplation pour laisser errer son regard sur l’assistance, tableau toujours intéressant de la population de la cité. Toutes les couches sociales y étaient représentées et même…

… même les chasseurs de prime car à n’en pas douter c’était bien lui. Elle sentit un frisson parcourir son crâne, comme autant de micro décharges électrique voyageant entre ses mèches rousse puis se propageant le long de son dos. Elle se raidit, le regard obnubilé sur cette apparition. Son regard avait-il croisé le sien ? Elle se retourna prestement et retira la capuche de sa mante sur sa tête. Décidément il serait dit qu’elle serait toujours en fuite face à cet homme !
Elle posa sa main doucement sur l’épaule du petit d’homme en lui souriant :

« J’ai un peu chaud et soif… Je ne dirais pas non à une halte dans un estaminet… Lorsque vous aurez fini de regarder le spectacle bien sûr. »

C’était à tout point de vue, un abus d’autorité, car si son sourire était charmant et sa voix douce comme de la soie dans la brise d’Enkilil, elle savait que le jeune puceau n’aurait pas le cran de lui refuser ce qu’elle lui demandait.

« Bien sûr… Allons-y ces musiciens ne sont pas si intéressants… »

Il tourna les talons lui aussi et prit… la taille de la rouquine. Elië en oublia presque le chasseur de prime et en conçut un sourire amusé. Comme quoi parfois, il fallait peu de chose pour qu’un homme se réveille… Ils se frayèrent un passage et sortirent de l’attroupement.

C’est alors qu’Elië se détendit.
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] Icon_minitimeMer 23 Juil - 2:53

Il s’agit ici d’un simple baroudeur en plein cœur d’une foule, un homme inconnu aux yeux du monde, une ombre blanche qui n’est souvent que de passage. Le voilà qu’il a pris le temps de s’arrêter, de ne pas mettre les voiles immédiatement et de prendre un peu de repos. Il n’avait sans doute rien qui le retenait ici dans la cité d’Hesperia, rien sauf peut-être un peu d’espoir de revoir l’enchanteresse à la crinière de feu. Notre blondinet ne l’avait point revue dans la capitale. Il avait certes croisé quelques charmante rouquine ici et là, mais nulle n’était-elle. Il ne savait pas vraiment pourquoi il désirait tant la retrouver, peut-être que l’idée d’avoir un mystère qu’il n’a pas su résoudre était ce qui le retenait dans le moment présent ? D’un autre côté il est possible qu’il s’agisse de ce qui l’empêchait de vivre le moment présent et de progresser, vivant dans le passé et l’espoir de la retrouver. Mais la retrouver dans quel but ? Qui était-elle aux de notre blondinet ? À première vue elle n’était qu’une pauvre demoiselle dont ce très cher Áedh a abusé en l’utilisant ainsi.

Tous prêts d’une troupe de troubadour notre mystérieux protagoniste se fondait à la masse, il était devenu un parmi tant d’autre. Autour de lui de la populace de tout rang social et peuplade ou presque semblaient être sur la place publiquement afin d’apprécier l’art et la performance des artistes. Une mélodie des plus joviales et vive faisant danser une jeune demoiselle, un spectacle grandiose sur une scène si commune. Il ne s’agissait certes pas ici des arts fins que la noblesse du monde se dit fier d’apprécier. Il ne s’agit pas ici d’un art que seuls les gens d’une classe social haute et distingué se disent comme ayant le droit d’apprécier. Non! Il s’agit là d’un art par le peuple et pour le peuple, d’un art que la masse peut apprécier et à l’intérieur s’y trouver. Ils sont sans doute des musiciens sans nom célèbres, une danseuse dont le visage ne sera point reconnu autre que sur sa scène, mais ils sont à l’image de la personne moyenne dans cette foule. À travers de tels artistes libres même notre baroudeur peut s’y retrouver.

Autour de lui il peut y voir des personnages victimes du temps, d’autre toujours dans l’innocence de la jeunesse… et certains cherchant à simplement sortir de la routine qui les tue peu à peu. Il s’agit du peuple dominant, de l’être moyen. Et notre protagoniste, appartient-il à la populace commune ? Est-il un être extraordinaire ou l’un des rats de la pire espèce qui empoisonne le monde ? Peut-être est-il le visage des deux côtés de la pièce ? Peut-être que tous ces gens dans la foules sont à leur façon chaque côté de la même pièce. Les prunelles azure du chasseur de primes balayait la foule du regard, observant durant un moment les visages émerveiller face au spectacle qui se déroulait sous leur yeux. L’art était vraiment ce qui unissait les peuples du monde sous un même ciel.

Son attention se posa alors une fois de plus sur les artistes venus de loin, du moins jusqu’à ce qu’une crinière rouge semblait avoir apparu. Il ne l’avait que vu brièvement du coin de l’œil avec que cette crinière enflammé ne s’éclipse dans la foule. Sans doute une simple illusion, cela ne pouvait certainement pas être elle. Il s’agissait sans doute d’une autre rouquine parmi tant d’autres, du moins c’est ce qu’il se disait jusqu’à ce qu’il avait cru apercevoir le visage de celle-ci passant rapidement à travers la foule. Il aperçut le coin d’un doux visage ressemblant à celui de la belle enchanteresse. Était-ce là son esprit qui lui jouait un tour ? Son subconscient souhaitait-il la revoir à un point qu’il hallucinait maintenant ? C’était possiblement qu’une simple illusion créer par le désir de revoir une fois de plus l’enchanteresse. Toutefois, bien qu’il s’agisse peut-être ici d’une fausseté, il ne pouvait pas manquer cette opportunité. Si c’était véritablement elle et qu’il la laissait glisser une fois de plus…

Poussant légèrement les membres de la foule, entre eux il se faufilait agilement, n’en bousculant. Il était certes déterminé à la prendre en chasse, mais pas au point de bousculer la masse. S’il s’approchait avec trop de vigueur et d’agressivité, il est possible qu’elle souhaite mettre à nouveau les voiles. Il doit aussi songer à la possibilité que si cette rouquine n’est pas celle qu’il recherche, l’approche d’un baroudeur tel notre charmant blondinet pourrait possible paraitre nettement moins charmante. À travers la foule alors qu’il progressait vers l’endroit où il l’avait aperçu, l’ombre blanche scrutait les environs du regard à sa recherche. Il est dommage que le faucon ne soit pas à proximité en cette fin de journée, de son point de vue, l’oiseau de proie aurait facilement pu offrir à Áedh la réponse à sa question : Était-ce Elië qu’il avait vu ?

Sortant de la foule autour des troubadours, il n’était pas nécessairement sortie de l’auberge. Bien qu’un groupe se fût temporairement stationné autour des artistes performants sur la grande place, une bonne partie de la populace circulait librement voilant les horizons. C’est entre deux passants qu’il avait cru la revoir une fois de plus, s’éloignant peu à peu de lui. L’ombre blanche la prenait donc en chasse à nouveau sans masquer son visage, car cela était fort inutile. Elle le reconnaitrait peu importe avec ou sans sa capuche blanche. Se glissant entre les gens, il s’approchait rapidement de la demoiselle, suffisamment afin d’apercevoir que celle-ci n’était point seule parmi la masse. Un ami, un membre de la famille, un amoureux ? L’ombre blanche ne savait point qui était l’homme qui l’accompagnait. À première vue il s’agissait là d’un homme paraissant plus jeune que notre chasseur de primes. Enfin il faut dire que notre cher blondinet a connu les ravages du temps et de l’environnement, lui donnant en ce jour une apparence bien différent de celle que pouvait posséder un jeune être ayant grandi dans la capital et n’ayant sans doute rien connu du monde. Un jeune être distingué, d’une classe sociale nettement plus élevé que celle de notre baroudeur. Un jeune garçon un peu sophistiqué en apparence, des vêtements à la tendance de la saison, une coupe de cheveux bien entretenue, bref face à un tel être, Áedh était vraiment un rustre. Il n’osa point s’approcher immédiatement de l’enchanteresse et du gamin. Oui, avec à peine un ou deux poils sur son menton, l’homme avec qui trainait Elië paraissait d’être un gamin aux yeux du baroudeur. Il avait donnait l’impression qu’avant de se pavaner avec la belle Sindarine en ce jour, celui-ci passait la plupart de son temps sous les jupons de sa mère.

À savoir que l’ombre blanche avait une telle opinion du jeune être, certaines personnes lui diraient qu’il est jaloux de lui. De quoi serait-il jaloux ? De sa fortune, de sa tête et le luxe dans lequel il vie ? Ou bien serait-il jaloux du fait qu’il a son bras l’enchanteresse à la crinière de feu. Il l’avait recherché à travers la capitale et pour la retrouver en ce jour au bras d’un fils de riches ? Ah les fils de riches… un garçon de la rue tel qu’Áedh est un ennemie naturel de ce genre d’être. Il les méprise un peu depuis sa jeunesse, mais avec le temps a appris à les tolérer… car après tous les Dias qui remplis la bourse du chasseur de primes vient souvent de la leur. Il a chassé de nombreux malfaiteur afin de rapporter aux prospères gens de ce monde peu importe ce qu’il leur avait été dérobé.

Il se contenta donc de les suivre sans trop s’en approcher. Il observait la belle et le gamin avancer dans la place publique tel un couple. Était-ce là la vie qu’elle menait loin de la nuit ? Était-elle tout simplement une noble demoiselle en quête d’une aventure avec un sombre baroudeur ? Si c’était ça le mystère que cachait la belle rouquine, notre protagoniste doit avouer être un peu déçus par un tel cliché. Il s’attendait à mieux d’elle… il avait cru voir de la lumière et les ténèbres dans le regard de la belle lors de leur soirée ensemble, s’était-il trompé à son sujet ? Est-ce que jouer au chat et à la souris avec elle en ce moment valait toujours le coup ? Peut-être qu’il avait là une autre explication à ce qui se déroulait devant le regard azure du blondinet. Peut-être que d’une certaine façon le mystère ne faisait que débuter. Lorsqu’ils s’arrêtaient, l’ombre blanche en fit de même, gardant ses distances et se fondant avec la masse. Il ne souhaitait pas l’approcher immédiatement puisqu’il est possible qu’en ce moment au bras de son noble ami, qu’elle renierait avoir eu jadis fréquentée un homme tel que notre ombre blanche. Certes ces vêtements avaient été lavé depuis leur dernière rencontre, mais l’usure des voyages paraissait toujours, il est toujours le même rustre personne qu’il y a de cela quelques jours.
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] Icon_minitimeMer 23 Juil - 9:38

Le brouhaha de l’attroupement s’estompait derrière la courtisane et son protégée. En effet, le jeune adulte n’était pas vraiment le client car n’étant pas le payeur. La cliente comme dit plus haut était sa mère. Comment s’était fait l’arrangement entre elle et son fils, Elië l’ignorait et n’en avait cure. Elle allait être payée pour un travail, qu’elle comptait mener à bien et le reste n’était qu’anecdote, détail de leur vie privée qui ne la regardait que de très loin. Les exigences des mères qui en sont réduite à ce genre de procédé sont très variables suivant leur degré de méfiance et de protection qu’elles déploient autour de leur progéniture… La cliente du jour avait laissé la bride sur le cou de la fille, alors qu’elle avait souvenance d’une intrusive qui avait tenu à assister aux ébats de son fils par l’intermédiaire de judas percés dans le mur d’une chambre… Mais cela est une autre histoire.

La rouquine se sentait maintenant soulagée et en venait même à douter d’avoir aperçu le blondinet. N’était-ce pas l’effet de son imagination, d’un délire inspiré par la Sindarine ? Pourtant cela fait quelques jours que celle-ci n’avait pas abordé le sujet. Elles étaient de toute façon persuadées qu’il avait repris ses pérégrinations solitaires… Et même si par hasard c’était bien lui, il était très certainement occupé par une traque quelconque et avait sans doute son esprit monopolisé par celle-ci à moins que ce ne fut par la gamine qui se trémoussait et semblait intéresser vivement son compagnon du moment.

Elle retira donc son capuchon qui n’était plus nécessaire par cette journée qui n’annonçait pas encore les rigueurs de la saison prochaine. Elle se trouva alors assez rassurée pour rendre son empressement à la petite oie blanche qui l’accompagnait et posa sa main sur celle qui lui enlaçait la taille. Elle secoua légèrement la tête en arrière pour finir de libérer sa chevelure à sa suite.

Seuls quelques notes et soupirs d’applaudissements leur arrivaient encore lorsqu’ils arrivèrent en vue d’une petite auberge bien comme il fallait. Il n’était pas question pour Elië d’emmener son protégé dans un lieu de perdition et de son côté, lorsqu’elle pouvait les éviter elle ne les fréquentait que peu. En outre, la foule avait le don de lui gâcher son plaisir. Aucun de ces gens ne représentait rien pour elle. Elle dont l’unique centre d’intérêt était son propre plaisir ne pouvait se projeter dans les autres. Tous ces autres qu’elle ne connaîtrait jamais et que son travail garderait hors de son chemin… Ils n’étaient souvent là comme les agents du bruit de fond de la vie, comme des fautes d’impression au milieu d’un précieux manuscrit, comme une fausse note à une harmonie extatique… Seuls leur or, leur sexe et leur sang  représentait quelque chose pour elle. L’absence de fréquentation que sa vie lui imposait l’empêchait de découvrir les personnes qui avaient une chance d’entrer dans un panthéon où la vie triviale n’avait aucune place : les artisans qui comme elle, mettaient tout leur cœur dans leur ouvrage, le courage des mères, le dévouement des pères lui étaient étrangers… Elle n’avait pas besoin de connaître les poètes pour en apprécier les vers, ni les peintres pour en goûter le trait de pinceau. Quelles étaient les personnes qui pouvaient l’arrêter sur sa route ?

Elle se tourna vers le jeune adulte en souriant comme pour lui demander s’il n’avait pas oublié l’objet de leur présence ici, c’est dire la soif de la belle.
Ils s’arrêtèrent à la terrasse et elle ne prêta pas d’attention aux amabilités convenus de son compagnon qui pourtant la débarrassa de sa cape et lui avança sa chaise. Toutes ces fadaises lui étaient aujourd’hui d’un ennui ! Il s’installa dos à la rue et elle en face de lui, profitant de la vue sur un petit square arboré.

La commande fut vite passée, de façon machinale. Elle se laissa prendre la main et prit la sienne. Ses sourires lui étaient destinés et il semblait aux anges. Tout à l’heure il lui demanderait de la suivre dans quelque endroit charmant… Son regard partit vers le square et ses arbres et le même frisson que quelques minutes auparavant la parcourut.
Il était là. Elle ne pouvait en douter. Appuyé contre un des arbres, c’était bien lui. Avec son attitude à la fois désinvolte et puissante. Cette attitude que seuls ceux qui sont sûrs de ce qu’ils sont devenus peuvent avoir. Qui semble dire :
« Je ne suis pas invulnérable mais je le sais. Si tu me sous-estimes tant pis pour toi !» Cette attitude forgée par l’habitude des difficultés et parfois même de la mort, maintenant elle le réalisait, qui l’avait impressionnée. Son sourire s’effaça et son visage enfantin, prit une expression que seule la sagesse ancestrale des Sindarins pouvait lui donner. La lumière rougit telle que seule la nature des Syliméas pouvait le percevoir.
Elle baissa les yeux afin de cacher cette lueur qui altérait ses prunelles. Le jeunots de tut et se tourna vers le square.

« Qu’avez-vous ? On dirait que vous avez vu un invité de Kron… »

Elle retrouva son sourire amusé à cette remarque. Un invité de Kron ? Oui. C’était presque cela. Un invité qui apportait toujours avec lui, les questions que les messagers de l’au-delà suscitent.

*Pourquoi est-il là ? Pourquoi nous a-t-il suivies ?
_ Humm… Peut-être a-t-il découvert qui nous étions ?
_ Comment l’aurait-il fait ? Je n’ai eu aucune occupation de ce type depuis qu’il nous connait…
_ Et bien vas le lui demander !...
_ As-tu remarqué que nous étions au travail ?
_ Le pauvre petit d’homme ! Cela fait quelques minutes que tu ne t’en préoccupes plus beaucoup…*


« Mademoiselle ? Mademoiselle ? Quelque chose ne va pas ?"

Elle semblait sortir d’un songe et sourit comme un enfant convalescent. De ces sourires qui indiquent le retour de la vie mais n’a pas effacé la fragilité de la maladie…

« Rien, rien, un moment d’absence… Je vous prie de m’excuser…. »

Et pourtant c’était vrai, la présence du baroudeur avait comme déréglé la belle mécanique professionnelle de la courtisane et si elle n’y prenait garde, elle allait échouer dans sa mission. C’était étrange comme le terme de mission revenait invariablement à chaque fois qu’une activité professionnelle était évoquée. Pour ceux qui prendraient les aventures de la coquine rouquine et pour les autres qui ne l’auraient pas compris depuis, les occupations professionnelles sont un peu la raison de vivre d’Elië. Ce sont elles qui ont désigné Elië comme hôte. Ce sont elles qui ont soudé les deux femmes, ce sont elles qu’elles continuent encore à exercer et à leur donner le plaisir qui rythme leur vie… Et là, la présence d’un quasi inconnu mettait en péril à la fois une relation unique, le plaisir et le gagne-pain de la belle courtisane-assassin…

Il était temps de cesser de fuir devant ce qui n’avait jamais jusqu’à présent été un danger. Mais qu’était-il alors ? Avec sa cicatrice sur le visage il pourrait être comme tous les autres, une erreur d’écriture du monde fait pour distiller beauté et harmonie aux yeux redevenus d’émeraude. Avec ses vêtements élimés, il devrait être définitivement déclassé aux yeux de la rouquine toujours apprêtée. Avec sa vie ponctuée de blessures diverses, le plaisir était certainement banni…
Alors pourquoi prenait-il tant d’importance et pourquoi les réponses à ces questions devenaient-elles indispensable et enfin pourquoi ne se sentait-elle pas contrariée de la voir appuyé à son arbre, sur le point de mettre en péril une des deux choses qu’elle faisait le mieux ?
Il était là au milieu de se square comme un miroir de ce qu’elle était. Sa réprobation silencieuse semblait pouvoir l’emprisonner bien mieux que toutes les geôles du monde. Il était le chasseur de prime qui arraisonnerait l’assassin qu’elle était, le justicier solitaire qui se passait des services des catins et continuait sa route sans leur accorder un regard.

S’il s’agissait de faire face maintenant, autant faire comme si sa présence n’avait pas d’importance et ne pouvait pas mettre en péril ce qu’elle était : une courtisane qui aimait le sexe et une assassin qui aimait le sang… Elle se redressa et adressa un sourire de défi au square. Il était sans doute trop loin pour le percevoir, mais le sourire contenait le remerciement de leur seule nuit, durant laquelle, elle n’avait pas été la putain ou l’assassin et où le regard d’une personne n’avait vu qu’elle…

Cela lui donna la force de revenir à ce qui ‘aurait jamais dû quitter ses préoccupations. Elle prit le verre que le serveur avait comme par magie apporté durant son absence involontaire et laissa glisser le liquide parfumé dans sa gorge comme la sève au printemps dans les feuilles, comme une promesse de jouissance. Le reposant, son sourire rencontra celui du petit d’homme qui s’y noya.

Tout avait retrouvé sa place, tout était en ordre.
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] Icon_minitimeJeu 24 Juil - 3:08

La belle et le rustre semblait une fois de plus jouer à un de leur petit jeu. Notre baroudeur l’avait suivis telle une ombre parmi la masse, discret tel un agile félin ayant pris une proie en chasse. Certes le terme proie n’est sans doute pas le meilleur afin de déterminer l’enchanteresse que notre blondinet suivait. Elle était un centre d’intérêt aux yeux de l’ombre blanche, une source de mystère des plus fascinante et il cherchait à la connaître. Toutefois, avec elle celui-ci ne souhaitait point aborder les grandes questions de façon directe, elle les éviterait sans doute, du moins c’est ce que sa propre personne ferait dans une telle situation. Ils sont certes tous les deux des gens pouvant sans doute avoir des grands moments d’honnêteté et s’ouvrir, mais ces moments ils semblent être rares. La belle et le rustre semble être deux côtés d’une même pièce par moment, si différent et si semblable. Le regard d’acier du baroudeur ne la quittait que momentanément lorsqu’il y avait une personne ou un objet lui obstruant le vue directe sur elle. Toutefois, les moments ou la foule obstruait la vue de notre protagoniste n’était jamais bien long, elle retournait dans son champ de vision rapidement. Il les observait, elle et lui, la belle et le jeune homme à peine sorti de l’enfance. Il observait de loin leur relation, tentait d’y comprendre ce qui unissait les deux êtres ensemble en ce moment. De ce qu’il connaissait de la belle, certes elle aimait les belles choses, les choses rares et précieuses, mais elle ne lui avait cependant nullement donné l’impression d’être du genre à vivre une vie plutôt… normale. Certes il avait remarqué les quelques airs des plus gracieux, mais il s’était difficilement imaginer que la charmante Elië soit une noble demoiselle.

Passant ensuite de la masse à un endroit où il pouvait un peu mieux l’observer, c’est sous l’ombre d’un arbre au loin qu’il s’était installé. Elle était là, en face de lui, le jeunot lui faisant dos. Un jeune couple tout à fait ordinaire ou presque. Malgré l’impression de banalité de l’image qui se trouvait devant ses yeux, le baroudeur trouvait qu’il y avait là quelque chose d’irrégulier. Il y avait sans doute un détail qui lui échappait, mais il ne savait trop dire de quoi il s’agissait. Le regard d’acier les observait de loin, sans s’approcher. Il savait que tôt ou tard l’enchanteresse finirait par le remarquer. Elle était en face de lui et en tournant simplement la tête en sa direction et levant le regard un instant, la Sindarine finirait par apercevoir l’ombre blanche qui se trouvait non loin d’elle. De ce lieu, il pouvait bien la voir, distinguer son visage et quelques traits. Certes il n’était pas ici suffisamment prêt afin d’y observer les discrètes expressions de son visage, mais suffisamment prêt afin d’observer la réaction de la belle lorsqu’elle avait aperçue au loin ce très cher Áedh. C’est tout comme si elle venait de voir un fantôme et qu’elle arrivait difficilement à croire qu’il était là. Leur regard s’étaient croisés de loin, un bref moment fut partagé entre les deux êtres avant qu’il l’observe retourner à ses affaires du moment. Les prunelles du chasseur de primes avaient aussi observé le jeune être qui accompagnait la belle rouquine. Il avait tenté d’élucider le mystère qui avait su attirer l’attention de sa belle compagne du moment. Oh pauvre jeune homme, son regard était si prêt et à la fois si loin de ce qu’elle avait vu à l’horizon. Le regard du jeune être semblait se perdre avec la foule qui passait ne semblait point être en mesure de le poser sur l’ombre blanche posé au pied d’un arbre.

Suivant les observant de l’ombre blanche face à la réaction de la belle, un discret sourire apparu sur ses lèvres. Un peu amusé par la situation, le tout semblait être un jeu si familier pour la belle et le rustre. Il avait été un peu amusé par la réaction de celle-ci. Elle l’avait certes remarqué, mais ne semblait point avoir démontré le signe qu’elle l’avait reconnu. Pourtant c’était le cas, elle jouait possiblement le jeu face à son bel et jeune ami. Comment pouvait-elle démontrer qu’elle avait eu la moindre association avec un tel rustre alors qu’elle était en ce moment en compagnie d’un personnage si raffiné. Il fit l’analyse ses deux êtres, songeant à la grande question du moment : devait-il approcher Elië en ce moment, attendre ou simplement faire d’elle un souvenir du passé ?

L’idée de s’approcher dans l’immédiat pouvait lui apporter les réponses qu’il recherchait, il pouvait l’abord ici, publiquement, malgré la présence du jeune être. Il s’agit ici d’une approche qu’un rustre tel que lui peut sans doute se permettre, car après tout il est tout sauf à l’image de l’élégance. Cependant, en utilisant une telle approche il y existait la possibilité qu’elle renie le connaître… et une belle et un jeune homme d’une bonne famille approché par un tel baroudeur, les autorités de la capitale n’attendrait pas bien longtemps avant d’intervenir. Certes, il défit à l’occasion les autorités, enfreins les règles du monde, mais c’est habituellement pour la bonne cause ! La rouquine ne faisait-elle pas partie de la bonne cause ? Il s’agirait là d’un point qu’il pourrait difficilement défendre s’il devait se retrouver devant un jury de ses semblables.

Et puis il y avait attendre un moment, l’observer durant un moment. Certes un tel personnage en ce lieu en train d’observer un jeune couple pouvait sans doute paraitre fort suspect. Cependant il s’agissait sans doute de l’approche la plus sécuritaire. Il pouvait ainsi attendre le meilleur moment afin de l’aborder, peut-être lorsqu’elle sera seule… si jamais elle est seule. Et si elle se retrouve seule avec son jeune amie, est-ce qu’il irait jusqu’à les suivre là ? Il est peu probable que rendu à un tel point il vaudrait mieux d’abord le tout et d’opter à ce moment-là pour la troisième option, soit faire d’elle un souvenir du passé.

Certes, il ne s’agissait pas ici d’une idée qui plaisait bien à notre cher baroudeur. Il avait pourtant l’habitude de laisser des gens derrière lui, des gens avec qui il avait sans aucun doute été plus intime qu’avec Elië. Enfin, l’intimité c’est relatif. Deux corps nu ensemble, c’est indubitablement très intime, mais de connecter avec une autre personne l’est tout autant. Il ne pouvait dire qu’il avait connu avec elle une relation émotionnel, ni même véritablement physique si ce n’est que des quelques échanges qu’ils ont eu. Le plus prêt du plaisir charnel qu’il avait connu avec celle-ci fut lorsque ses doigts s’étaient frôler à ses hanches et qu’il lui avait doucement murmuré à l’oreille. Cette scène particulière de leur passé commun était la seule chose qui se rapprochait d’une véritable relation physique entre les deux personnages. Il s’était éloigner de gens avec qui il avait connu bien plus, toutefois il n’arrivait pas à se faire à l’idée de la laisser ainsi sans l’approcher une dernière fois.

Avait-il d’autre choix ? En y réfléchissant il avait certes une autre option qui se présentait. Il n’avait pas besoin de choisir entre les trois précédent choix afin de satisfaire sa curiosité sans effrayer le jeunot ou la belle rouquine. C’est en un battement de paupière que l’ombre blanche avait quitté le lieu où il s’était arrêté. Il était à nouveau un avec la masse. Tel l’agile personnage qu’il était, celui-ci s’était faufilé sur la place publique entre les gens de la populace, passant par la droite la belle et le noble. Dans son champ de vision, bien qu’indirectement, il pouvait toujours les situer. Suivant l’ombre d’un nuage dans les cieux qui passait au-dessus du couple. Il prit ensuite siège faisant dos à la demoiselle. Un homme a dont cette terrasse était le lieu de travail approcha alors notre baroudeur avec une certaine hésitation. Une hésitation qui s’est rapidement dissipé alors qu’il sorti quelques Dias de sa bourse avant de les mettre sur la table.

«Comment puis-je aider monsieur?» dit alors l’homme d’un ton un peu supérieur, mais tout de même fort poli.

«De l’eau… puis qu’avez-vous comme bouillon…» répliqua alors l’ombre blanche.

Bien que les mots fussent doux, la voix rauques et profonde du baroudeur affichait clairement son caractère pouvant sembler comme étant imprévisible.

«Celui-ci du jour est au poulet monsieur
-Je vais prendre ça aussi…
-Très bien monsieur…» répliqua alors le steward tout en signalant l’une de ses collègue d’apporter de l’eau à notre protagoniste.

La jeune femme s’approcha alors de notre baroudeur, les deux êtres s’échangèrent alors un regard. Les prunelles azures croisèrent les noisettes de la jeune femme durant un moment et ce très charmant blondinet lui fit un léger sourire. Sous son apparence de rustre des bas-fonds, notre mystérieux ténébreux pouvait être très charmant. Elle lui rendit la pareille alors qu’elle versa le verre d’eau. Elle quitta notre protagoniste, passant derrière lui et au côté de la rouquine. Suivant la brunette du regard, ils continuèrent d’échanger un léger sourire alors qu’elle s’éloignait. Un peu captivé par notre rustre aux nombreux charmes, elle se cogna un peu contre une table, manquant de reverser son eau. Suite à cela, le chasseur de primes retourna à ses affaires, prenant son vers d’eau et regardant devant lui. Il ne s’était certes pas immédiatement adressé à la rouquine, mais elle l’avait sans l’ombre d’un doute remarqué. C’est en silence qu’il but son eau tranquillement. Patiemment, il attendait le moment propice afin d’aborder l’enchanteresse.
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] Icon_minitimeJeu 24 Juil - 9:11

Si tout était rentré dans l’ordre dans la mesure où la belle avait chassé sa peut du regard du baroudeur, elle ne pouvait pas prétendre, qu’il n’occupait plus ses préoccupations. Ses réflexes et sa concentration pour ce qu’elle faisait étaient revenus, mais cela n’allait pas jusqu’à avoir gommé le blondinet du paysage qui l’entourait. Dans son esprit, il n’avait pas suivi le couple et ne s’était pas installé dans le square pour disparaître et ressortir de sa vie. Elle ne savait pas trop ce qu’il attendait d’elle après ces quelques jours de séparations, peut-être la deuxième faveur qu’il avait mentionné ? La balle était dans le camp du chasseur alors que la proie avait vaincu sa crainte.

A mesure qu’elle conversait et se rapprochait du petit d’homme, elle se posait non sans un certain amusement la question de l’image qu’elle donnait à Áedh. Il devait être un peu dérouté. La prenait-il maintenant pour une petite bourgeoise ? La fréquentation du jeunot de bonne famille pouvait le laisser penser… Mais alors pourquoi avait-elle volé et accepté de participer à une expédition hasardeuse ? Petite bourgeois en manque d’action ? Un peu frivole et inconsciente qui était retournée depuis à son confort ? Dans ce cas, correspondait-elle aux personnes que le baroudeur fréquentait d’ordinaire ? Lui-même cachait-il alors une vie plus confortable que les apparences ne le laissaient supposer ? En revanche, s’il ne la classait pas dans les petites bourgeoises bien élevées en manque de sensation, dans quelle case l’avait-il rangée ? Quelle jeune femme sans défense était amenée à côtoyer les bourgeois de la cité ?
Sans doute ne devait-il plus être très loin de la vérité… En avait-il effleuré la surface avant de chercher une autre solution ? Etait-il sûr de son fait ? L’avait-il par la même occasion classée dans les personnes répréhensibles à arrêter, à enfermer, à juger, condamner, exécuter ?

Une chose était sûre : depuis les quelques secondes qui lui avait permis de se rasséréner, elle avait reconquis sa fierté et il était hors de question qu’elle se laisse juger et elle lutterait contre tous ceux qui tenteraient de le faire…

De même, de son côté c’était bien parce qu’elle savait qu’elle était jugée quotidiennement, qu’elle évitait de juger autrui et qu’elle ne s’enfuyait pas ou plus devant le baroudeur. Il pouvait bien être qui il voulait, cela n’empêchait pas la rouquine de le respecter. La peur qui la tenaillait était bien la confrontation des deux côtés de la pièce : le chasseur de prime et la criminelle, la dissimulation et l’envie incompréhensible d’en connaître plus sur lui.

Elle le pensait assez incorruptible pour ne pas la laisser continuer à commettre plus longtemps son activités sanguinaire et elle se savait assez têtue pour continuer à l’exercer. L’idéal serait qu’il ne pose pas de question, mais son attitude montrait le contraire. Si elle s’engageait sur la voie du mensonge, ce serait dicté par la nécessité et l’observateur qui connaîtrait les tenants et les aboutissants pourrait le comprendre mais de quelle relation parlerions-nous alors ? Une relation tronquée ? Une duperie ? Ou tout simplement l’honnêteté de respecter les faces cachées de l’autre, comme on ne cherche pas à aller voir derrière le visage de l’astre lunaire tellement lumineux, mais à la face tellement sombre et inconnue ?

De son côté, pour la première fois elle se trouvait égoïste car les choses étaient faciles : il lui avait dévoilé qui il était. C’est pour lui que les choses seraient les plus difficiles à accepter et à comprendre. C’est à lui que revenait la part d’effort si effort il y avait à fournir…

Dans l’attitude du blondinet il y avait matière pourtant à espérer ou en tout cas à gagner du temps. S’il l’avait cernée elle et ses activités, pourquoi tardait-il à venir la circonvenir ? Parce qu’il passait outre ? Le sourire épanoui qu’elle envoya au jeune homme ne lui était pas destiné, mais il ne pouvait le savoir. Dans le cas contraire cela signifiait qu’il ne savait pas à quoi s’en tenir et qu’elle pouvait encore profiter de la situation. De la situation et non du blondinet. Certains y verraient de l’hypocrisie. N’était-ce pas la même chose ? Pour Elië, profiter de la situation pour mieux connaître une des rares personnes qui à ses yeux le méritait, et non profiter de cette personne en tant que telle pour en abuser comme elle le ferait sans vergogne dans d’autres situations. Mais dans ce deuxième cas elle savait que ce ne pouvait être que temporaire… Dans ce cas pourquoi entamer quelque chose voué à l’échec et à la souffrance ? Cette souffrance que tout son être fuyait depuis toujours!

Tous les méandres de ces pensées qui circulaient librement sans éviter de se télescoper revenaient à une seule et mêmes question centrale : Pourquoi était-il là ? Qu’attendait-il ? Que projetait-il ?
Cela fait bien trois questions les deux dernières précisant la première…  cette même question explosait en une multitude d’autres comme le rocher qui dévale le flanc de la montagne et entraîne à sa suite et pousse devant lui tous ceux que sa course a rencontrés.
S’il ne venait pas pour des motifs bassement professionnels ? Pourquoi ne l’avait-il pas encore abordée ? Avait-il lui aussi des peurs, des choses à cacher, des choses qui le mettraient à égalité ? Si c’était le cas elle savait qu’elle n’en aurait cure, mais elle savait aussi qu’il ne pouvait peut être pas plus prendre le risque qu’elle de s’exposer à sa curiosité à un désir légitime de savoir… Ou encore, il ne se risquait pas faire plus ample connaissance avec des gens alors que le chemin le réclamait déjà plus loin. Pouvait-elle l’en blâmer ?

Le petit d’homme prit la main de la rouquine et ses pupilles se dilatèrent. Elle connaissait bien ce signe, ce moment où à force de la fréquenter, après lui l’avoir  débarrasser de sa cape en toute bienséance, le mâle ne pensait qu’à la débarrasser de ce qui n’était que des remparts sociaux à son désir. Elle lui prit l’autre main pour lui signifier qu’elle avait compris et qu’il pourrait l’emmener dans un lieu à sa convenance…

Elle sentit alors la radiance qu’elle avait ressentie lorsque le baroudeur tenait le livre sous sa cape. Il était là. Elle ne le voyait plus dans le square, le chasseur avait sans doute profité de la conversation entre les deux jeunes gens attablés pour changer sa position, mais elle savait qu’il était encore plus proche que cela, même si elle ne le voyait pas et qu’elle ne comptait même pas le chercher du regard.
La lumière passa bleue devant ses yeux. Les fin rideaux de ses paupières se baissèrent comme pour cacher au spectateur une scène trop osée. Elle savoura l’aura qui la caressait en même temps qu’elle recomposait ses prunelles. Le livre s’ouvrit entre eux et une plume se mit à courir à toute vitesse sur ses pages vieilles comme le monde. Elle eut l’impression que les pages étaient sa peau, à moins qu’elles ne fussent la sienne… La sensation dura une fraction d’éternité avant que la voix…

La voix arriva à elle et lui arracha un sourire amusé et admiratif. Elle était encombrée de tout ce que le quotidien avait de trivial, mais elle le localisait, signifiait sa présence, son audace, sa chère audace...
Pauvre petit d’homme qui devait prendre tous ces sourires pour lui ! En même temps, n’était-elle pas avec lui pour cela ? Combien de qui pro quo allait-il encore vivre sans même s’en rendre compte et allaient gonfler son orgueil de mâle, allait lui donner l’assurance pour s’approcher du corps de la courtisane?
Áedh avait fait ce qu’elle n’avait pas envisagé. Il lui envoyait un message :
« Je suis là pour toi …»  

Elle se devait de lui répondre : lui faire savoir qu’elle acceptait ou pas de le rencontrer, mais que le moment n’était pas le bon. Elle était occupée à gagner sa vie… Aurait-il assez de patience pour le comprendre ? Le comprendrait-il tellement qu’il passerait son chemin vers les aventures qui devaient déjà l’attendre ?
Le jeunot sortit sa bourse et jeta une pièce sur la table. Elle couvrait bien plus que les consommations. Elië détestait cette condescendance qui marquait le décalage entre les classes sociales, mais était trop préoccupée pour, aujourd’hui, s’en soucier.

Le fils à sa maman se leva et disparut quelques instants pour aller prendre les effets du couple. Elië en profita pour se lever et se pencher légèrement derrière le blondinet :

« Vous ne savez donc plus aborder les jeune femmes sans défenses ? »

Référence à leur première rencontre et non à sa façon de magnétiser les serveuses n’en ayant été témoin qu’auditivement… En y repensant, elle devait avouer que le baroudeur ne devait pas être bien avancé avec ce message...

Mais le jeunot revenait déjà , elle se dirigea vers la rue où l’autre la rejoignit et lui posa galamment la mante sur ses épaules. Ils s’éloignèrent sans que la courtisane ne se retourne…
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] Icon_minitimeVen 25 Juil - 1:08

En ce jour, la belle et le rustre pouvait sembler être deux individus ne possédant aucun lien apparent au premier regard. Elle était là en compagnie d'un jeunot et lui tel un loup solitaire. Les deux individus était dos à dos et n'avait point croisé leur regard depuis que l'ombre blanche avait quitté le pied de l'arbre. Bien qu'aucune parole ne fût échangée entre notre belle et notre rustre, ils communiquaient ensemble à leur façon. Entre eux, l'ombre blanche y voyait une connexion, mais cela est possiblement qu'une illusion qu'il se faisait. Peut-être qu'il voyait là quelque chose qui n'existait pas entre eux, peut-être aurait-il mieux fait de la laisser derrière lui tel un souvenir de jours anciens. Sur cette place publique, les deux êtres s’étaient retrouvés grâce à un fruit du hasard. L'ombre blanche était prête à avouer qu'il y a de cela quelques jours il l'avait recherché, certes sans succès. Vous pouvez donc un peu comprendre pourquoi celui-ci était fort surpris de la retrouver un peu plus tôt en proximité des troubadours parmi la populace. Cette étrange obsession l'avait mené jusqu'à la suivre sur cette terrasse alors qu'elle partageait le plaisir d'un repas avec un jeune être. Bien que le regard d'acier du baroudeur ne fût plus posé sur la belle enchanteresse, elle avait encore et toujours toute son attention.

On l'aurait possiblement cru un peu distrait alors qu'il avait su faire preuve de charme avec la ravissante demoiselle qui lui avait apporté de l'eau. En temps normal, il est fort probable que ce très cher Áedh aurait tenté un peu sa chance avec elle, si le moment avait permis une telle audace. Cependant, son obsession du moment n'était pas la ravissante brunette, mais la séduisante rouquine à qui il faisait dos. Elle avait sans l'ombre d'un doute remarqué sa présence alors qu'il avait échangé quelques mots ici et là avec le serveur. Elle avait sans doute même dû remarquer la maladresse qui avait su accabler la pauvre brunette suivant l'échange de sourire avec notre beau rustre. Quel était l'impression que la rouquine avait eu face à cela ? Un peu d'amusement peut-être, de la jalousie ou était-elle tout simplement indifférente ? N'étant pas en mesure de la figure de son enchanteresse, il ne pouvait que stipuler sur la réaction de celle-ci. Il y existait même ici la possibilité qu'elle n'y avait nullement porté attention, contrairement aux pauvres gens qui étaient assis à la table où la charmante ténébreuse s'était heurter à leur table.

Un verre d'eau à la main, un discret sourire amusé à ses lèvres, les prunelles azures du baroudeur demeurait posées sur l'horizon. D'un geste du poignait, il faisait tournoyer l'eau dans le verre doucement, attendant une réaction de la belle rouquine. Au loin il pouvait y observer le steward qui avait pris sa commande préparer le bol de bouillon. Il ne s'agissait pas là du repas le plus luxueux, mais c'était soutenant et c'est ce qui importait. La vie de notre chasseur de primes ne lui permet pas souvent la luxure que les gens appartenant à une classe sociale supérieure à la sienne. Le jeunot avec qui sa belle se trouvait avait sans doute grandis dans la luxure et les richesses, possédant une bourse plus lourde que nécessaire pour ses affaires de tous les jours. La présence de son enchanteresse avec un tel personnage allait à l'encontre de ce qu'il avait connu d'elle depuis leur rencontre. Elle lui avait naturellement donné l'impression d'être en mesure d'apprécier les choses raffinées tel un vieil ouvrage des plus rares. Peut-être que son appréciation des belle choses raffinés était ce qui poussait cette chère Elië à être en ce moment en compagnie du jeune être. Il faut dire qu'elle ne lui a jamais véritablement donné l'impression d'appartenir à la même classe que notre cher rustre ici présent.

Leur première véritable interaction avait suivis le départ temporaire de l'aristocratique jeune homme qui accompagnait la belle alors que le steward apportait le bol de bouillon à notre baroudeur. Le regard d'acier de ce très cher Áedh se posa rapidement sur le serveur, démontrant qu'il était conscient de sa présence tout en le payant rapidement avec quelques Dias.et un de plus pour le service. Néanmoins, l'attention du baroudeur demeurait principalement sur son enchanteresse qui s'adressa à lui. Une remarque discrète en réminiscence de leur première rencontre. À lui-même regardant le bol qui était maintenant sur la table en face de lui, l'ombre blanche ne pouvait s'empêcher d'afficher un petit sourire sur ses lèvres. Il était amusé par ce commentaire. Elle avait donc remarqué ce qui s'était passé avec la brunette, il n'y avait aucun doute la dessus. Comment devait-il prendre ce commentaire ? Oh il ne prenait avec une certaine légèreté. Il ne s'agissait pas nécessairement là d'une critique, de plus les paroles de sa charmante Elië l’avaient amusé un peu.
Toutefois, avant qu'il puisse lui offrir une réplique, le jeune homme était de retour afin d'amener sa belle loin de lui. Alors qu'il venait à peine de la retrouver, voilà qu'elle allait disparaitre à nouveau. Cependant, cette fois il s'avait qu'elle était toujours dans la cité. Elle n'allait sans doute pas être bien loin alors qu'elle le quittait au bras d'un jeune noble. Les prunelles azure du blondinet l'observait marcher vers l'horizon, s'éloignant peu à peu de sa personne, mais pas pour bien longtemps. Il allait la retrouver sa belle enchanteresse. Car bien que les soleils se couchent tranquillement à l'horizon, pour un être tel que notre protagoniste la journée ne faisait que débuter. Savourant alors son bouillon alors qu’ils les observaient s'éloigner, le regard du chasseur s'était déplacer vers les cieux alors qu'il avait alors entendu le cri du faucon.

Ah le voilà ce cher Airut, de retour parmi nous. Levant alors le bras gauche et sifflant ensuite, Áedh appela l'oiseau de proie qui venu le rejoindre immédiatement. L'apparition de l'oiseau parmi la masse semblait en avoir choqué certains et fasciné d'autre. L'oiseau posé sur son bras, les griffes acérée de l'oiseau était plongé dans le cuire protégeant le bras de baroudeur. De sa main droite il caressa doucement avec son pouce la tête du faucon, puis plongea ses doigts dans le bouillon afin d'y attraper un morceau de poulet avant de le donner à l'animal. La présence d'Airut avait su déranger suffisamment afin que le jeune serveur approche à nouveau notre baroudeur.

«Excusez-moi monsieur... »

Le regard de notre beau ténébreux se retourna vers l'homme en apparence un peu nerveux de devoir approcher notre très cher Áedh. Les prunelles d'acier du baroudeur se posèrent sur le jeune homme, mais il ne dit rien. Il attendait que l'homme poursuivre sa phrase qu'il avait laissé en suspens. Alors qu'il tenta d'ouvrir la bouche pour continuer, ce très cher Airut cria, interrompant le serveur. Un moment de silence, puis il avait ensuite eut l'occasion de poursuivre.

«Je suis navré, mais cet oiseau ne peut pas rester ici...
-Ne vous inquiétez pas, il n'est pas ici pour bien longtemps...»

Il caressa alors le plumage d'Airut en lui murmurant quelques mots avant de le laisser s'envoler. Avant de retourner à son bol de bouillon qui s'achevait, le baroudeur offrit alors un regard un peu froid au serveur. L'homme n'ajouta rien avant retourner ses talons. Finissant alors son bouillon et plaça sur la table un Dias additionnel avant de se remettre en route. Quelques yeux indiscrets étaient demeurés sur lui depuis la venue d'Airut, mais il ne s'en souciait nullement. Dans les cieux il pouvait toujours voir l'oiseau de proie lui indiquant le chemin à suivre. Il est possible pour son enchanteresse de s'aventurer loin des yeux du baroudeur, mais des cieux le regard du faucon arrivait à la suivre. C'est d'ailleurs ainsi qu'il avait su la retrouver la première fois, grâce à ce très cher Airut.

L'ombre blanche était à nouveau sur la trace de la rouquine. Si elle croyait qu’elle pouvait simplement le quitter ainsi après une seule phrase plutôt vague, elle se trompait. Cependant, avec ces paroles, l’ombre blanche se doutait qu’elle ne souhaitait pas nécessairement se débarrasser de notre baroudeur, mais que la situation immédiate demandait à ce qu’elle s’éloigne un peu de ce dernier. Elle possédait sans doute des obligations envers le jeunot, envers elle-même, des obligations faces auxquels notre chère ombre blanche pouvait se montrer très compréhensive. Cependant, cela ne signifie point qu’il ne souhaite nullement les connaitre, afin d’obtenir le droit de sa compréhension, les justifications sont requises. Il ne peut certes pas directement l’aborder, mais à l’observer celui-ci allait bien finir par comprendre, connaître qui était ce jeune homme pour Elië et que représentait la belle aux yeux du jeune homme. À chaque nouvelle découverte, le mystère devenait de plus en plus profond.

En route, sur les traces de la belle, le rustre la suivait telle une ombre de loin. Il songeait à ce qu’il avait vu d’elle, à ce qu’il avait pu observer de son interaction avec le jeune homme. De son évaluation, leur relation n’était pas celle d’une simple amitié, mais ne semblait point d’être une romance. À les observer en les suivant de loin, l’ombre blanche en apprenait sur eux. Bien qu’il n’ait point vu la romance et l’amour, cette relation connaissait sans l’ombre d’un doute un but très charnel. La façon dont le jeune homme approchait, tenait Elië… sa façon à elle de lui répondre… était-ce là sa vie en dehors de ses petites aventures nocturnes avec le baroudeur? Était-elle ce genre de dame ? Cela expliquerait cette facette plutôt enchanteresse…

A proximité du «couple», mais suffisamment loin et discret afin qu’un jeune être possédant ici peu de sens d’observation, ou du moins des sens trop distrait par la figure sublime de l’enchanteresse, puisse remarquer notre protagoniste. La rouquine, oh elle devait se douter que son baroudeur n’allait pas la laisser partir ainsi. Elle devait savoir qu’il était tout prêt et qu’il l’observait de loin, sous l’ombre. Cependant la présence de son ami du moment, oser démontrer la moindre distraction, la moindre attirance pour l’ombre blanche ne lui était pas permis. C’est pour cette raison qu’il se contentait de demeurer dans l’ombre, si loin d’elle mais à la fois si prêt.
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] Icon_minitimeVen 25 Juil - 9:14

Elle s’éloignait le cœur léger tout à ce qu’elle s’apprêtait à faire. Elle avait aujourd’hui vaincu sa position de proie qu’elle s’était elle-même imposée dans la relation mystérieuse qui l’unissait au baroudeur. Elle avait retrouvé ce qui la caractérisait le plus jusqu’à ces derniers jours, le plaisir de la vie au jour le jour, sans responsabilité.
Peut-être parce que sa présence en ces lieux lui signifiait égoïstement qu’il ne restait pas indifférent à sa disparition, peut être que quelque chose comme les vibrations qu’elle avait ressenties à son approche l’assuraient que leurs liens avaient quelque chose de spécial ? Tout simplement que tout à coup elle se sentait redevenir chasseuse après avoir subie les arabesques de questionnements dont elle n’avait pas l’habitude et qui la rendait méconnaissable  à ses propres yeux… Si quelque chose de spécial devait se tisser entre eux et bien qu’il se tisse ! Elle n’avait certes pas l’habitude d’un tel jeu avec qui que ce soit. Avec une vie terrestre de quelques mois, on ne pouvait pas lui en vouloir et elle n’avait rien lu dans les souvenir de la Sindarine qui y ressemblât.

*Pourtant…
_ Pourtant quoi ?
_ Je me demande comment j’ai fait pour te cacher cela…
_ Cacher quoi ?
_ J’ai déjà vécu cela il y a fort longtemps.*


Les méandres du temps et de la mémoire se démêlèrent comme un écheveau que la dentelière avait laissé échapper et que ses doigts habiles remettaient en fuseau bien rangé apte à se connecter aux autres dans un dessin qui prenait peu à peu l’allure d’une œuvre d’art, celle de la vie, du destin peut être.
Le visage d’un Terran apparut et dansa une étrange sarabande autour d’Elië. Un jeu qui ressemblait au jeu du baroudeur jusqu’à la connexion des corps.

*Je ne vois rien de spécial jusque-là. Je vis cela avec chacun de nos clients sans avoir besoin de passer par la ronde absurde qui l’a précédé…*

Quelques échanges de liaison entre écheveau et le manque et la dépendance s’installèrent

*C’est absurde ! Nous savons bien que c’est stupide !
_ Nous le savons parce que nous l’avons appris. Tu le sais parce que tu n’es pas tout à fait moi. Tu le sais mais regarde ce qui ce passe en ce moment…
_ Il s’agit juste d’un jeu, de curiosité
_ Si tu le dis… Regarde… Voilà pourquoi c’est stupide.*


La dentelle montrait maintenant la trahison, le chantage, les déchirures et le sang. Le paysage autour des deux promeneurs se changea en monochrome de cinabre. Elië passa sa main devant ses yeux.

*C’est malin ! Je n’arrive pas à remettre les choses en ordre…*

Le petit d’homme posa un regard inquiet sur la femme qui l’accompagnait.

« Ca ne va pas ? Nous sommes presque arrivés, vous pourrez vous reposer… »

Il était charmant, mais se reposer ? Ce fut comme un coup de fouet qui fit revenir l’émeraude…

« Ce n’est rien une poussière je suppose… »

*C’est donc grâce à lui que nous somme devenues assassin ?
_ A cause de lui ! Tu aimes ça mais ce ne fut qu’une conséquence pour moi et le seul moyen de vaincre ma rage. Tu vois, tu n’es pas la seule à être complètement f…
_ Ca suffit !*


Elië congédiée, il était évident que les choses ne seraient pas les mêmes dans cette histoire qui après tout n’avait pas commencé. Ils arrivaient maintenant à la porte d’une auberge qu’Elië avait déjà fréquentée, les hommes ne sont vraiment pas originaux !
Pas commencé puisque à l’évidence il allait encore perdre sa trace. Il avait après tout un bouillon à terminer et elle en aurait fait sans doute autant. Un bouillon ou peut-être… La brunette n’était pas désagréable à regarder…

Elië avait donc tué la personne qui semblait avoir eu le plus d’importance à ses yeux. L’idée lui plaisait assez… Au moins, Áedh avec sa brunette et avec une aventure d’un soir ne risquait pas de se faire piéger et la rouquine ne se voyait pas dans les tourments que la Sindarine avait endurés…

L’escalier  était éclairé par une flamande qui faisait pleuvoir la lumière du jour sur la courtisane et son protégé. Elle avait été très forte cette fois pour chasser les mauvais démons et ses craintes. A croire que depuis qu’elle avait murmuré à l’oreille du blondinet, elle se sentait invincible.

« C’est joli ici !... »

Elle savait déjà mais les relations commerciales exigeaient quelques flagorneries. Elle laissait courir un regard faussement émerveillé sur les murs et le moulures qui rendaient l’endroit très cosy… Sans doute très mièvre aussi aux yeux de la Syliméa. Le blondinet et la brunette iraient sans doute dans un endroit moins sélect, mais avec sans doute plus de charme. Le charme de l’improvisation et de la spontanéité.

*Nous n’avons pas beaucoup côtoyé de spontanéité ces derniers temps…
_ C’est vrai, mais parfois de délicieuses perversités…
_ Et il faut parfois un peu de préparation pour cela n’est-ce pas ma chérie ?
_ Arrête ! Nous avons du travail.*


Le jeunot avait ouvert la chambre et s’était effacé pour la laisser entrer et refermer derrière eux. Elle se retourna en délaçant sa cape pour ne pas le laisser seul à ce moment où l’âme inexpérimentée peut chavirer et l’embarras s’installer…
Il se racla la gorge :

« Hum… Madame…Je… Je ne… »

Madame ?! Voilà qui commençait très mal… Elle ne le laissa pas terminer, s’approcha de lui et lui en laissant tomber sa mante sur une chaise, posa son index sur les lèvres. Elle murmura à la fois maternelle et sensuelle :

« Chut… Vous serez parfait, j’en suis sûre… »

Au dehors le cri d’un rapace aurait pu paraître un mauvais présage, mais la Sindarine ne croyait pas à  ces choses. Croyait-elle à quelque chose ? A la chair et au sang à son amour de la vie, de sa vie. C’était déjà bien assez suffisant.

Elle entoura les encore frêles épaules de ses bras et posa un baiser dans le coup du jeune homme pour poursuivre :

« Préférez-vous conduire cette danse ou… »

Ce qui suivit aurait pu être délectable pour le lecteur, mais inutile à la compréhension de notre action et nous aurons sans doute l’occasion ne serait-ce qu’à cause de la profession de votre servante d’en découvrir plus…

Quelques heures plus tard, Áedh devait avoir fini avec sa brunette et Elië n’avait pas dormi. Elle souriait en pensant aux multiples expériences que devait avoir son baroudeur. Le jeunot dormait comme un enfant qu’il n’était plus, la tête sur son giron. Elle lui caressait machinalement ses boucles de trop vieil adolescent en pensant à la tignasse ébouriffée du blondinet…
Il se réveilla et sourit à la rouquine tandis qu’ Áedh se rhabillait…

« Mère vous a bien choisie… »

Elle tourna sa tête vers lui et lui sourit faiblement. Voilà pourquoi il ne pouvait être question d’attachement à un sexe opposé, quel que soit le plaisir qu’il lui donnait : la goujaterie au réveil. La brunette dormait encore. Elle accueillit sa note avec détachement, elle n’avait jamais passé d’examen et avait plutôt fait preuve de pédagogie et tenue le rôle de l’examinatrice bien plus que le petit d’homme.

Son sourire devint alors l’expression de l’amusement. Le petit s’en était bien tiré et elle aurait mauvaise grâce à bouder le plaisir qu’elle avait eu.
Le baroudeur quitta la chambre sans un mot. Avait-il besoin de se justifier, d’ajouter quelque chose, de la payer de lui laisser un petit mot ? Il était aussi libre que la courtisane, peut-être plus libre car désintéressé…

Le garçon s’entoura du drap pour se lever et prendre ses habits derrière le paravent, laissant Elië nue sur le matelas. Elle se tourna pour enlacer l’oreiller et cacher son regard maintenant goguenard. Pauvre bourgeois pudique ! Il avait déjà oublié que tout à l’heure, il avait collé sa peau contre la sienne et s’était laissé si bien explorer qu’elle connaissait le moindre recoin de son corps comme cette petite tâche de vin en forme de papillon au pli de l’aine, tatouage gratuit de mère nature…

Áedh, regagnait son auberge, la nuit était son amie. Elle l’avait constaté. Le petit d’homme posa la main sur la poignée de la porte avant d’ajouter sans se retourner :

« Vous pouvez profiter de la chambre jusqu’à demain… »

Elle ne broncha pas les yeux fermés. A cet instant elle aurait bien laissé ses crocs trop souvent brimés se planter dans la jugulaire juvénile, mais ça aurait été mauvais pour le commerce et sa réputation…

Ce fut au rai de lumière qui la réveilla le lendemain. Elle prit le temps de se plonger dans le tub, ou une eau claire, mais maintenant froide l’attendait. Les frissons la revigorèrent. Sans hâte elle se rhabilla remis ses cheveux en ordre, vérifia dans le miroir que ses yeux ne lui jouaient pas de tour et que ses canines étaient bien ceux d’une Sindarine. Elië ne serait pas contente de se voir affublée de crocs !...

Satisfaite, elle quitta les lieux. Áedh devait avoir quitté la ville. Il en savait sans doute assez sur elle et la brunette n’avait pas essayé de le retenir et d’ailleurs qui pouvait retenir une ombre ?
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] Icon_minitimeVen 25 Juil - 16:37

Il s’agissait ici presque d'une dépendance, le désir de poursuivre la belle enchanteresse à travers les rues de la cité. Notre ombre blanche ne pouvait point retrouver la paix sans être en mesure de résoudre l’énigme qu’elle a créée dans son esprit. Elle lui avait montré un visage lors de leur première rencontre chez l’antiquaire il y a de cela quelques lunes et puis un autre lors de leur escapade nocturne. Cette belle, elle possédait divers visages selon la lumière ambiante, mais cela était sans doute une chose des plus normales. Il n’y existe sans doute aucune créature dans ce monde, même l’être le plus simplet, qui possède une personnalité monochrome. Tout être que notre blondinet avait rencontré jusqu’à ce jours possédait plus d’une teinte et une couleur à leur personnalité, leur histoire. Rien n’est totalement noir ou blanc, entre les deux chaque être possèdes divers teintes de gris, et certains traits de caractères créant les couleurs de leur autoportrait. Tout être de ce monde, cela inclus notre ombre blanche, ce cher baroudeur dont l’apparence d’un vagabond rustre n’est qu’un des multiples visages du mystérieux personnage qu’il est. Si un homme tel que notre cher Áedh peut posséder divers têtes de gris et quelques couleurs dans son portrait, pourquoi est-ce que cela différent pour la belle rouquine qu’est la Sindarine. Habituellement un très bon détective afin de bien déterminer la personnalité généralement des personnes qu’il rencontre, cette enchanteresse a su créer autour d’elle un mystère fort fascinant aux yeux de notre baroudeur. Peut-être est-ce le fait qu’il s’imagine qu’il y a tant d’autres visages qu’il peut découvrir à propos de cette dernière qui le fascine. Une chose est incontestable, il y existe chez elle un aspect qui a su le fasciner, mais il n’arrive pas à mettre le doigt dessus.

Lors de ses voyages, notre mystérieux et ténébreux protagoniste a su faire de nombreuses rencontres. Une peuplade? Une caste ? Vous la nommez et il l’a sans doute déjà rencontrée lors d’un de ses voyages, mais cela ne signifie que la relation avec tout être qu’il a eu le plaisir de croiser fut des plus agréables. Il a vu les couleurs du monde, des plus profonds ténèbres jusqu’au lumières aveuglantes de l’âme. La plus grande leçon qu’il a su retenir de tout cela est qu’il ne faut jamais juger un livre par sa couverture, car sous l’apparence ce cache les nombreuses pages définissant leur personnalité et leur histoire. Cette belle enchanteresse, elle possède une histoire, une personnalité et la lecture du grand livre qu’elle est n’a fait que débuter aux yeux de notre protagoniste. Il en est qu’au prélude et déjà il a su être fasciné par elle, mais seul le temps peut lui révéler les prochaines pages, seul la poursuite et les rencontres fortuites peuvent être l’encre sur les pages de ce livre.

Sa lecture se poursuivait alors qu’il l’avait retrouvé au cœur d’une masse. L’ayant suivis pour recevoir le cadeau d’une seule phrase d’elle. Il ne s’agissait là que d’un avant-goût du plaisir que pouvait réserver la poursuite de la connaissance. La route qui s’étendait devant lui était toujours aussi sombre et énigmatique, l’avenir inconnu était tel un épais brouillard sur son chemin. Toutefois, l’inconnu ne faisait nullement en sorte qu’il désirait rebrousser chemin. Il y avait certes du danger, des choses terribles à venir, mais il y avait aussi des plaisirs et merveilles qui pouvaient être révélés.

La route l’avait mené jusqu’à une auberge. Dans les cieux l’oiseau de proie offrait les indications nécessaires à notre chasseur de primes afin de confirmer qu’il s’agissait ici du bon endroit. Un tel établissement était réservé à un certain type de gens, une classe sociale. Il s’agissait ici d’un lieu de repos pour les nobles êtres venus de loin, mais aussi d’un lieu de plaisirs discrets pour quiconque souhaitait les savourer sans ternir leur réputation. Ce genre d’établissement n’était pas le genre d’endroit que notre protagoniste fréquentait sur une base régulière. Les endroits qu’il fréquentait avaient habituellement un peu moins une bonne réputation aux yeux de la populace générale. Cela n’est pas exactement bien étonnant, vous n’avez qu’à le regarder afin de deviner que les plaisirs qu’apporte les luxures ne fait pas parti de sa tasse de thé. Il est plutôt du genre à boire le rhum des marins, la bière de la taverne du coin et non le divin vin importé d’une terre exotique. Il est un rustre et cela fait partie lui, vous pouvez changer sa coupe de cheveux, lui faire prendre un bain dans l’eau parfumé de rose et le vêtir de velours, cela ne changera nullement l’homme qu’il est à l’intérieur.

A voir le genre d’établissement où le jeunot avait apporté la belle, le blondinet pouvait se faire une idée de ce qui allait se dérouler à l’intérieur des murs. Oh ils n’allaient sans doute pas qu’échanger des belles paroles, des vers poétiques à propos de la pluie et du beau temps. Lorsqu’un tel couple entre dans ce genre d’endroit ce n’est que dans le but de savourer certains plaisirs dans la discrétion. Les patrons de ce genre d’endroit possèdent souvent nombreux secrets concernant certaines personnes de ce monde, les gens qui visitent de tel endroit sont souvent lié par une règle non écrite, un serment de discrétion. Certes, il y existe toujours ici et là les êtres un peu plus bavard qui vous révèlerons certains secrets, certains pour le plaisir, certains pour nuire, d’autres pour le poids juste d’une bourse. Le métier de notre baroudeur avait fait en sorte qu’au fils du temps il avait su connaître certains secrets que ce genre d’endroit tentait de masquer derrière la façade. Oh ici il y avait certes des affaires honnêtes et bien ordinaire, des marchands venus de loin et gens en tout genre, mais le jeunot qui avait entrainé ici la belle avait une idée bien précise en tête. Il ne s’agissait pas là d’un jeune être venu de loin, un voyageur. Non ses vêtements et son apparence était typique d’une certaine classe sociale habitant la capitale et son visage ne démontrait aucune expérience du monde en dehors des murs d’Hesperia. Tant qu’à la belle qui l’accompagnait, cette très chère Elië, de ce que notre protagoniste avait su d’elle, elle possédait à quelque part dans la cité une résidence, cette auberge ne l’était certainement pas.

Prenant place au côté de l’auberge, le blondinet mis son capuchon blanc sur sa tête et attendit patiemment. Il s’avait que ce genre d’établissement allait tenter de rejeter immédiatement un tel baroudeur dans les rues… de plus il est peu probable que son enchanteresse souhaite avoir la visite de notre blondinet… elle est ici sans doute pour affaire. Nul besoin de mentionner quel genre d’affaire il s’agissait, tout s’expliquait par soi-même. Bien qu’il avait résolu le mystère de son occupation, une occupation que peu considèrerait bien nobles, il avait choisi d’attendre et trouver un moment afin de l’aborder à nouveau. Il avait résolu un mystère, mais un autre demeurait et il souhaitait avoir une réponse. Il ne pouvait point la juger pour son choix de professions, à chacun sa vocation. Était-il un peu déçu ? Peut-être un peu, mais il savait dès leur rencontre qu’il ne s’agissait pas là d’une femme des plus vertueuses non plus. Dans ses mouvements, dans son approche des choses, il s’avait que cette apparence des plus enchanteresses n’était pas un accident. Une personne peut tenter de prendre une telle apparence, d’adopter l’attitude désinvolte qui vient avec, mais le masque fini toujours par laissé place au véritable visage. Chez Elië,, l’ombre blanche savait que cette attitude et façon d’être qu’elle avait exprimé n’était pas un masque, mais un de ses nombreux visages. De plus, les femmes vertueuses possèdent certes leur charme, mais celles qui acceptent leur vice est tout aussi attirant.

Assis sur un banc, les coudes sur les genoux et le visage pointant un peu vers le sol, les passants ne pouvaient sans doute pas distinguer le visage du blondinet. Le temps passait, l’oiseau de proie avait temporairement quitté les côté de son maître et était revenu. Les astres célestes laissaient à l’horizon place aux suivant, car ainsi va le rythme du monde. Au bout d’un certain temps, le baroudeur remarqua le jeune homme sortant de l’établissement. Sur son visage il pouvait y lire une certaine satisfaction et un changement au niveau de son être. Il était entré dans cette établissement en tant qu’un grand enfant et voilà qu’il sortait avec la confiance d’un homme… ou presque. En lisant l’expression sur son visage, remarquant les quelques détails au niveau de ses vêtements et de sa coiffure, Áedh savait très clairement ce qui s’était produit entre le jeunot et la belle. Le laissant passer devant lui sans l’arrêter, l’ombre blanche se demandait quand la belle sortira à son tour. Ce soir, demain peut-être, qui sait? Son instinct lui disait qu’elle sortirait sans doute bientôt, mais il pouvait se tromper. Il patientait tranquillement.

La patience avait porté fruits, un peu plus tard, voilà que la belle rouquine sortait de l’établissement. Sur son visage il pouvait y lire la confiance qui venait avec l’habitude de ce genre d’affaire. Elle n’en était pas à son premier puceau et n’en serait pas à son dernier. Elle devait avoir connu nombreux amants cherchant une aventure d’un soir ou semi-régulière. Il faut dire que dans ce domaine, notre baroudeur n’est point un saint. Certes il ne paie jamais pour ce genre de chose et n’accepterait jamais les dias d’un autre afin de devenir le jouet d’un soir d’une inconnue, mais les aventures d’un soir il a connu. Autour de la belle, il y avait quelques passants, entrant et sortant de l’établissement, d’autre circulant tout simplement dans la rue. La belle et le rustre n’étaient définitivement pas seule, mais le nombre de personnes présentes importaient peu, les prunelles azure du baroudeur étaient que posées sur elle.

Se levant, il se dirigea alors vers elle tout aussi discrètement que la première fois. Il était un agile félin ce cher Áedh. Empoignant une fois de plus la belle par la taille en réminiscence de leur première fois, il offrit alors une réplique à la phrase que la belle lui avait dite un peu plus tôt.

«Si j’ai perdu la main, c’est à vous de me le dire… Elië…» murmura-t-il doucement.

Les doigts de notre protagoniste s’étaient glissés contre la hanche de la belle délicatement. Avait-il su la surprendre ou s’était-elle attendue à ce qu’il soit ici ? Il se moquait des activités qu’elle avait entrepris un peu plus tôt avec le jeunot, la relation entre la belle et notre rustre n’aurait pu justifier une jalousie. Non, là il s’agissait du même jeu auquel ils avaient joués depuis leur rencontre, une seconde visite d’un doux plaisir qu’il pouvait sans doute tous les deux partager. Il ne savait pas comment elle allait réagir face à sa présence en ce lieu, au fait qu’il l’avait suivis jusqu’ici, il s’agissait là du mystère à venir suivant ses propres actions.

Les prunelles azures du baroudeur se posèrent sur la crinière de feu de l’enchanteresse, puis les traits de son visage qu’il pouvait remarquer, sur son profile. Le parfum qu’émettait cette dernière était un des signes de l’activité à laquelle elle s’était livrée un peu plus tôt. Le doux parfum naturelle de la belle s’étaient joint à l’arôme des plaisirs charnels. Sur elle, il y avait non seulement ses propres odeurs, mais celle aussi du jeunot avec qui elle avait partagé un lit, mais se second parfum, le blondinet tentait un peu inconsciemment de l’ignorer – sans doute à cause de son côté de mâle dominant. Après tout, toute créature de ce monde était un animal à sa façon, possédant certains instincts et traits distinctifs propres à eux. Il ne s’agit que d’une chose naturel que certaines créatures de ce monde exerce une certaine dominance sur les autres… toutefois dans ce monde, cette dominance n’est pas toujours déterminer de façon naturelle. Le poids de la bourse dicte souvent qui possède le pouvoir, mais ce genre de pouvoir n’est pas ce qui attire notre baroudeur… était-ce possible d’en dire autant pour la belle enchanteresse ? Un discret sourire s’affichait aux lèvres du baroudeur alors qu’il attendait maintenant une réponse, une réaction quelconque de la belle.
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] Icon_minitimeVen 25 Juil - 21:58

Elle progressait dans a rue, l’esprit tout à fait léger. Elle s’était retrouvée alors qu’elle se posait mille questions sur un inconnu qui occupait bien trop de place dans sa vie pour quelqu’un qu’elle n’avait vu que quelques heures durant. Elle s’était retrouvée en retrouvant la mémoire de la Sindarine. Ce qui ne l’avait pas tuée, la rendrait elle plus forte.

Définitivement, se choix de vie étaient le plus à même de la combler et les plus à même d’éviter à d’autres de se faire des illusions sur elle et donc de souffrir. Car au bout du compte, c’était la souffrance sa grande ennemie… Pas celle que l’on ressent en se tordant le pied ou même dans la salle de torture du bourreau, mais la souffrance qui ne vient que de soi et que l’on ne peut maîtriser. Mais de tout cela, elle s’en était rendu compte en retrouvant la mémoire d’Elië, elle était encore ignorante. De plus en plus elle se faisait l’effet d’être un nouveau-né avec un corps  et des capacités d’adulte. Comment pouvait-elle être aussi sûre de pouvoir endurer les tortures du bourreau elle qui n’avait jamais passé une nuit en prison ? Bien sûr c’était une figure de style pour envisager et surtout ne pas envisager la souffrance affective et psychologique provoqué par autrui. Les douleurs qu’avait éprouvées Elië, elle les avait ressenties par procuration et ne voulait pas, ne voulait plus y être confrontée.
En outre, à choisir entre souffrir et faire souffrir, le choix était déjà fait. Mais elle savait bien qu’il ne suffisait pas de le décréter… Le baroudeur lui avait prouvé que la vie réservait bien des surprises… Jusqu’à présent elle avait été plutôt gâtée, mais tout pouvait si vite basculer… Un inconnu qui vous prend en défaut vous emmène en expédition, vous fascine par ces multiples facettes, par le danger qu’il représente et parce qu’il ne vous pose pas de question et tout pouvait être remis en cause. Même les certitudes sur elle.

Il était parti, n’en parlons plus. Un léger pincement au cœur vint troubler sa douce jubilation matinale. Il était parti. Etait-il parti ? Après tout, elle l’avait encore vu hier, lui avait adressé la parole et ne l’avait pas vu partir. Tout cela n’était que le fruit de son imagination, dictée par sa volonté de maîtriser sa vie ne rien devoir à personne, de ne pas se mettre en danger. Mais oui il était parti… Elle en conçu du regret.

*Nous ne savons pas ce que nous voulons…
_ …
_Hé ! Tu m’entends ?
_ Si, si, nous savons très bien ce que nous voulons ma chérie... Mais le beurre, l’argent du beurre et le sourire du crémier, nous savons que ça n’a jamais été possible…*


En fait le lecteur attentif aura compris que la belle était une handicapée de la relation. Oh bien sûr elle savait tromper, elle savait charmer, elle savait la phrase qui était attendue, elle savait, au besoin provoquer, mais chaque fois, cela ressemblait à une manipulation. Ne lui demandez pas depuis quand elle n’avait pas eu de conversation à cœur ouvert avec quelqu’un. Elle vous regarderait incrédule et perplexe. La relation c’était celle qu’elle entretenait avec Elië. Y en avait-il jamais eu d’autres ? Pouvait-il y en avoir d’autre ? Qui avait tout appris à l’autre ? Qui titillait l’autre sur ce qu’il fallait faire ou ne pas faire ? Qui protégeait l’autre ? Qui jetait l’autre dans l’inconnu à corps perdu ? Qui avait donné son corps à l’autre ? Qui profitait de ce corps ? Qui rendait fière d’elle l’autre ? Qui pouvait exaspérer l’autre ? Qui tenait compagnie à l’autre ? Qui abandonnait l’autre à sa solitude ? Qui réconfortait l’autre ? Qui chassait l’autre ?
Il serait fastidieux de reprendre ces questions et d’essayer d’y répondre. A chaque fois l’une et l’autre de partageraient la réponse, l’une et l’autre serait l’artisan de l’existance de l’autre… D’un coin à l’autre de la dentelle, d’une maille à l’autre de cette toile, Elië était liée à Elië comme les deux côtés de la médaille, comme l’eau et la vague, la lame et le manche, la vie et la mort…

Elle rendait grâce à Áedh de ne pas avoir poussé plus loin leur rencontre. Il lui avait donné avec fair-play une victoire facile sur ses démons. Elle lui avait lancé une dernière phrase et il l’avait interprété comme un adieu et c’était mieux ainsi. Il resterait en elle comme un souvenir sans doute inachevé mais que rien ne viendrait altérer et elle savait combien d’agresseurs étaient prêts dans l’ombre à venir ternir l’éclat d’une fugace rencontre. Ils s’appelaient mensonge, silence, jalousie, et surtout peur…

Elle avait retrouvé le pas léger qui n’aurait jamais dû la quitter. Elle irait demain quérir son du auprès de « mama » qui avait loué ses services, mais rien ne pressait. Le matin était doré et l’entrainait vers son repère.

Que reconnut-elle en premier le poids de la main sur sa hanche ou les intonations de la voix ? Le premier avait la fermeté de la main sur le gouvernail et la légèreté des doigts sur une lyre. La deuxième avait la rudesse du vent dans les défilés des montagnes et la mémoire des chemins de traverse. Ce rustre avait plus d’une corde à son arc et quelque chose murmurait à la rouquine qu’il n’avait peut-être pas toujours été coureur sous la lune ou alors il était très doué pour s’imposer là où il n’était pas attendu sans que l’on puisse lui en vouloir. En tout cas le sourire amusé qui se dessina sur les lèvres de la rouquine disait assez qu’elle ne lui en voulait pas ?

« Celle que je sens ne me semble pas perdue en tous les cas… Áedh…»

Comme à leur première encontre, elle continua son chemin comme si cette arrivée était attendue et prévu, comme à un rendez-vous auquel on se devait d’être présent et ponctuel. Lequel des deux avait donné le lieu et l’endroit ? Chacun pouvait s’en défendre. Elië ne lui avait pas demandé de la suivre et le blondinet avait laissé la courtisane à ses affaires sans rien demander. Elle continua son chemin ? Mais où allait-elle ?

*Chérie ?...
_ Oui, je sais nous ne faisons pas cela…*


De toute façon, tel qu’elle le connaissait, il allait bien choisir une direction à emprunter, un arbre sous lequel s’arrêter. Mais il était homme de surprise et elle pouvait s’attendre à tout. C’est une facette du baroudeur qui trouvait grâce à ses yeux. Serait-elle ce qu’elle si elle n’aimait pas les surprises ? Au bout du compte elles étaient toutes bonnes, même si, à brule pourpoint elles paraissaient parfois plus que désagréables… La rencontre avec le blondinet aurait bien pu tourner d’une autre manière et la conduire dans une cellule sans aucun charme…

Elle rendait grâce à Áedh de chercher à donner une chance à leur rencontre. Etait-ce à elle de faire preuve de fair-play  et de laisser de côté ses démons? Il avait pris le risque de s’emparer d’une invitation qui n’en était pas une mais qui n’aurait pas valu qu’on la prononce pour quelle reste nulle et non advenue et c’était bien mieux ainsi. Le temps apparemment n’était pas aux souvenir et si les choses devaient rester inachevées, ce serait au moins après un bout de conduite dans les rues d’Hespéria. Il y avait d’autres démons sur ce chemin qui pourraient épicer le souvenir. Ils s’appelaient curiosité, respect, partage, mais toujours avec leur compagne la peur que la confiance devrait repousser si elle en avait la force…

Elle sourit à la brise qui lui dispensait de chasser ses mèches rebelles de son visage et poursuivit :

« En tout cas, l’habitude d’accoster les jeunes femmes sans défenses est tenace…
Pas de commerçant à molester ou de criminel à appréhender aujourd’hui ?...»


Etait-ce ainsi que naissait la complicité ? Suffisait-il de vivre des moments uniques avec quelqu’un et de s’en souvenir pour les faire ressurgir ? Rendaient-ils les choses évidentes même à demi-mot sans avoir à en chercher d’autre pour être sûr d’être compris ?
Elle goûta cette connivence et vit que cela était bon. Elle se promit d’en reprendre.

Et voilà que Dame la Peur venait de perdre de sa superbe et sans l’aide de Dame Confiance. Peut-être que les évènements se suffiraient-ils à eux-mêmes. Et s’il suffisait pour cela d’aller malmener un antiquaire, elle dirait oui…

Et puis Dame la Peur accusa le coup mais montra les dents pendant les fractions d’éternité où elle dut attendre la réponse en geste ou en parole du rustre le plus classieux qu’Isthéria ait porté.
Ce qui lui suffisait, suffirait-il à un chasseur de prime aux aguets ? Aurait-il assez confiance pour s’en tenir à ce qu’ils avaient déjà vécu ensemble pour prolonger l’histoire du côté pile et du côté face qui ne chercherait pas à entrevoir tous les reliefs de la face opposée ? S’il ne posait aucune question il était exceptionnel mais peu intéressé d’Elië. S’il en posait ce serait bien normal et Dame la Peur remporterait une victoire. A quel moment l’accumulation de ses victoires ferait s’écrouler le pont bâtit par la complicité ?

C’est alors que Dame Confiance entra en scène. Après tout, il n’avait suivie jusque-là.  Il était tout sauf stupide et se doutait bien de ce qui s’y était déroulé, il n’avait pas besoin de poser de question, il avait sans doute les réponses qu’il lui fallait en tout cas dans l’immédiat. Peut-être avait-il soudoyé le maître d’hôtel. Elle avait qu’il en était capable, peut-être même avait-il accosté le petit d’homme pour le questionner comme il savait le faire. Il savait se montrer persuasif elle le savait aussi… Faire irruption dans une chambre d’hôtel au mépris de l’intimité de ses occupants devait être aussi dans le panel des choses qu’il savait faire. Surprendre la proie dans son gîte en plein rut quelle meilleure stratégie : cherchez la femme…
D’ailleurs…

*Depuis quand penses-tu qu’il est en bas de ta fenêtre ?
_ Je n’y avait même pas songé…
_ Tout de même, une nuit à attendre seul dehors… Tu pourrais lui en savoir gré !
_ Nous ne lui avons rien demandé...
_ Il ne doit penser qu’à une chose c’est dormir.
_ Et bien qu’il y aille !
_ Ingrate que nous sommes !
_Surtout toi !*


En tout cas,  cela ne l’avait pas empêché de reprendre contact avec son style qui semblait lui être propre. S’en moquait-il ? Après tout, sa vie devait le tenir longtemps à l’écart du corps des femmes et certaines, comme Elië, étaient prêtes, contre quelques pièces, à combler cette pénurie sans avoir à perdre du temps en cour inutile…. Serait-elle choquée s’il avait ou faisait appel à leurs services ? Áedh dans la peau d’un chaste moine aurait quelque chose de répugnant, oui. Même s’il ne faisait pas appel à des professionnelles, elle espérait bien qu’il avait des aventures. L’inverse aurait été étonnant et sans doute décevant. Quoi que, cela lui lancerait un défi qui n’avait rien de désagréable à envisager : être celle qui ferait craquer Áedh l’homme de bois. Il deviendrait alors un trophée ? Non, elle chassa bien loin cette idée. Elle le respectait bien trop pour l’envisager comme un trophée même si elle préférait la position de la chasseresse à celle de la proie…

Ensuite, on verrait bien. Elië avait à ses côté deux alliées de taille, Dame Confiance et Dame Complicité…
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] Icon_minitimeSam 26 Juil - 20:56

Il s’agissait ici d’un portrait fort familier pour la belle et le rustre, l’approche féline du baroudeur et la jeune femme sans défense. Il s’agissait ici du jeu insalubre auquel ils jouaient et semblait avoir su prendre plaisir. Il avait attendu pour elle en dehors de cette auberge toute la nuit, avec des moments de sommeil léger. Certes, elle n’avait nullement exigé cela de lui, il est même probable qu’elle n’avait nullement espérée le revoir suivant ses paroles sur la place publique. Aurait-il dû voir le tout comme étant un adieu ? Avec sa main sur la hanche de l’enchanteresse, se baladant dans les rues de la cité une seconde fois en tant que ce couple si peu orthodoxe, il était bien évident que l’ombre blanche avait refusée d’interpréter cela comme étant la façon pour la belle de lui dire au revoir. Elle était le poison auquel il semblait être devenu accroc, dont la cure lui causerait l’agonie lié à la séparation. Il allait tôt ou tard devoir ce quitté mutuellement, mais là n’était pas venu l’heure de tirer leur révérence. Cette obsession nuisait sans doute à son travail, il savait que cette poursuite était futile et n’aurait sans doute aucun gain. Il se demandait même pourquoi il avait fait le choix de passer la nuit à l’extérieur de l’auberge à attendre le retour de la rouquine sans savoir si elle désirait le revoir. Il ne savait lui-même nullement pourquoi il souhaitait tant la revoir si ce n’était que pour mettre le doigt sur le détail qui lui échappe depuis leur rencontre. Il savait tant de chose d’elle et connaissait dorénavant ce qui occupait le temps de cette enchanteresse lorsqu’elle ne s’abandonnait pas à une aventure nocturne avec un baroudeur. Elle était ce genre de femme, le genre de femme qui s’offre à vous si votre bourse est suffisamment lourde. Notre protagoniste connaissait ce genre de femme, des demoiselles partageant cette même profession l’avait approché à de nombreuses reprises lors de ses voyages. Hesperia n’est pas la seule cité du monde à posséder ce genre de femme, prête à offrir à un pauvre voyageur un instant de chaleur et de réconfort… s’ils sont prêts à leur ouvrir leur bourse. Les jours, les semaines voir même les mois qu’il avait passé sur les routes aurait pu faire en sorte qu’il se laisse séduire par ce genre de pécheresses, cependant elle n’était pas ce qui l’attirait. Il aimait les défis notre mystérieux baroudeur et payer pour les plaisirs charnels était trop facile.

Cependant, connaitre la profession de son enchanteresse ne changeait rien au fait qu’il lui vouait toujours un certain intérêt. Certes, il n’était nullement intéressé par les services qu’elle pouvait lui offrir, son intérêt pour elle possédait un peu plus de profondeur. Oh notre très cher Áedh ne serait point du genre à renier qu’il possède pour cette rouquine une attirance physique, il souhaiterait bien connaitre les secrets que masques les vêtements de celle-ci. Il est fort probable que dans son approche, bien que celle qu’un rustre aurait, il y était possible d’y lire une certaine sensualité alors que les doigts du baroudeur avait caressé la hanche de la belle. Il y avait réfléchi à cette relation, cette obsession, alors qu’il était posté à l’extérieur de l’auberge. Était-ce un peu pathétique de sa part d’avoir attendu ainsi ? Une partie de lui ayant souhaité laissé l’enchanteresse derrière tel un souvenir, une dernière page d’un chapitre, lui disait que oui. Toutefois, une autre part de son être lui disait qu’il avait manqué dans sa lecture quelques lignes et qu’avoir su lire en avant ainsi lui permettrait sans doute de mieux comprendre les lignes précédentes. Elle était bien plus que la voleuse de livre, que la brave demoiselle qui l’avait rejoint dans la nuit pour aventure des plus étrange. Lors de moment chez l’antiquaire il avait cru voir en elle un débat intérieur, mais connaissait si peu d’elle, il était impossible de confirmer qu’il avait vu juste. Il s’agissait de tout simplement une image familière, d’un débat qu’il avait lui-même connu. Le débat entre la moralité et l’habitude avec la venue du changement, il s’agit souvent là d’un choix ne permettant nul retour en arrière.

Pour notre baroudeur ce fut le choix de quitter la cité qui l’avait vu grandir. Cette route il l’avait trouvé à travers la tragédie suivant la trahison d’un dit ami et la mort de sa mère. Bien qu’il s’agisse là d’évènements du passés et que depuis il a vécu nombreuses aventures, notre chasseur de primes y songe toujours lorsqu’il se questionne sur la route qu’il a pris. Les souvenirs du passé lui rappel alors pourquoi il avait fait le choisi de quitter cette vie et d’entreprendre celle-ci. Songeant à cela, le regard azure se posa sur Elië alors qu’elle lui avait offert une réplique à ses paroles. Sortant un peu de ses pensées, observant la belle à son bras, il lui offrit une réponse à sa question.

«Non, aujourd’hui ce que je recherche est bien différent…» Dit-il alors doucement avec un discret sourire.

Il cherchait des réponses aux questions qu’ils s’étaient posé à propos de la belle enchanteresse, mais aussi des réponses à propos de sa propre personne. Qui aurait cru que la rencontre d’une telle dame, qu’il pouvait sans doute qualifier comme étant une courtisane suivant ses observations, aurait fait en sorte qu’il allait tant se poser des questions. Elle était non seulement un mystère en soit cette énigmatique rouquine aux prunelles émeraude, mais elle créait des énigmes concernant notre cher blondinet. Il songeait à ses décisions, ses motivations, le chemin qu’il avait entrepris et ce qui l’avait poussé à prendre une route et non l’autre. Les décisions de ce dernier ne furent pas toujours selon la logique, nombreuses ne faisait que suivre son instinct, sa curiosité. Elle avait su piquer sa curiosité cette enchanteresse, il avait question ses propres choix concernant l’importance qu’il lui accordait… mais aussi les choix qu’elle avait fait. Pourquoi l’avait-elle retrouvée en cette soirée ? Craignait-elle qu’il la retrouve et soit nettement moins délicat avec elle si elle ne répondait pas à sa requête de façon positive ? Possédait-elle cette même curiosité et avait-elle été satisfaite ? Si sa curiosité concernant notre baroudeur avait comblée, cela expliquerait son départ soudain. Quel était le chemin qu’elle avait suivis jusqu’ici ? Quel chemin avait mené une Sindarine à vendre son corps pour quelques Dias ? Il ne s’agissait pas de questions qu’il pourrait poser sans devoir offrir la même chose en retour.

Songeant à sa dernière phrase, il savait qu’il avait été très vague, laissant sous-entendre de nombreuses possibilités sur ses motivations concernant sa poursuite de son enchanteresse. Alors qu’il lui avait dit cela, guidant la belle à son bras à travers les rues et les passants aux regards indiscrets, il observait les réactions de celle-ci face à ses paroles. Les prunelles azure du baroudeur tentait de discerner sur son visage toute émottions que pouvait afficher son regard, son visage, mais aussi sa façon de bouger. Tournant alors avec elle un coin d’une rue, il avait fait cette fois-ci le choix de demeurer dans un endroit relativement fréquenté par la populace. Ayant demeuré un peu silencieux depuis ses dernières paroles dont l’interprétation étaient libres, il fit le choix de clarifier un peu, ou du moins rassurer Elië sur ses intention.

«Mais ne soyez pas inquiète… ma présence ici ne fait pas de vous un gibier… »

Il tira alors doucement la Sinarine vers lui, forçant l’arrêt à la balade, la retournant afin qu’ils soient face à face. Il menait la marche et avait choisi que l’endroit où notre couple peu orthodoxe se trouvait était là où ils allaient s’arrêter. Le tout ne fut pas choisi dans un but précis, il s’agissait ici d’un arrêt plutôt aléatoire qu’il avait jugé requis selon le moment. Il la tira vers lui, la gardant prêt de sa personne… un geste qui aurait presque paru romantique. Se retirant ainsi un peu de la promenade, il fit le choix de s’assoir un peu. Jusqu’à présent il ne l’avait pas question sur ses activités concernant le jeunot, car là il connaissait déjà les réponses. Les prunelles azure du baroudeur avait quitté la belle durant un moment afin de se poser sur l’horizon. Malgré la masse de gens qui allait dans diverses directions, ils demeuraient tout de même éloignés d’eux. Il ouvrit à nouveau la conversation avec une question des plus… ordinaire.

«J’espère que l’ouvrage fut une lecture des plus intéressante… pouvez-vous me rappelez le titre?»

Oh il s’en souvenait très bien du titre, mais à s’agissait ici d’une façon d’aborder et de continuer sur le sujet. Il avait entendu parler des Sylméas, mais de ce qu’il avait entendu, il s’agissait presque uniquement des choses de légendes. Était-elle là une courtisane érudite ? Car un intérêt pour un tel ouvrage avait su piquer sa curiosité un peu certes, mais il s’agissait ici plutôt d’un prétexte afin de mieux connaître Elië… et possiblement comprendre pourquoi elle avait quitté ainsi. Elle savait peut-être déjà qu’il avait abordé un sujet aussi banal dans le but de progresser vers la question. Il s’agissait là d’une dame des plus étranges, mais il savait l’apprécier… car après tout, elle était à ses yeux une enchanteresse.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] Icon_minitimeDim 27 Juil - 10:45

Cette scène elle la connaissait pas cœur pour l’avoir rejouée durant les quelque jours qui avaient suivis sa première rencontre avec le baroudeur. Elle savait cependant que les histoires ne sont jamais un éternel recommencement que ce chapitre serait si ce n’était un dénouement en tous les cas un passage clé de l’histoire qu’ils étaient en train d’écrire. Une écriture à deux plumes où il n’était pas difficile de sentir que les deux auteurs avaient à la fois la même trame et des mobiles et des façons d’envisager la suite assez différentes. Parfois, l’un prenait l’initiative sur l’autre qui était obligé de suivre sous peine de laisser le manuscrit inachevé, parfois c’était l’autre.
Cette nouvelle, elle ne pouvait sans doute pour l’instant n’être lue que par les auteurs eux-mêmes. Un témoin extérieur à leur étrange couple y verrait sans doute bien autre chose que la réalité de ce qui se jouait entre les personnages. Pour ce lecteur qui aurait déchiffré le visible de ce récit qu’aurait-il vu ? Sans doute, d’un côté une courtisane un tantinet indélicate, mais pouvait-il s’attendre à autre chose de la part d’une courtisane ? De l’autre un baroudeur chasseur de prime dans la force de ses compétences, assez sûr de lui qui aurait jeté son dévolu sur la dite courtisane. Non pas pour profiter de ses compétences charnelles comme sa façon de l’aborder la première fois aurait pu le laisser penser, mais plutôt pour se l’attacher comme partenaire dans une mission sans doute peu ordinaire car qui aurait pu s’imaginer qu’un loup solitaire comme Áedh prenne partenaire, partenaire qui plus était, aussi peu fiable qu’une escamoteuse de livre ? Peut être autre chose le guidait-il, car il avait une tendance affirmée à rechercher la proximité physique de la belle que ce soit lors de leur première encontre que durant celle que nous vivons actuellement. Et dès lors, le lecteur pouvait éventuellement penser à une romance naissante ou pas. Si ses deux personnages se connaissaient, ils ne le montraient pas ou alors leur jeu était très au point peut être une façon de faire durer le plaisir des premiers temps… Ne pas se voir durant quelques jours participait-il aussi de ce désir ? Sans doute car le témoin, reprenant nos héros ne pourrait que percevoir l’image d’un couple plutôt heureux de se retrouver, couple pas si mal assorti que cela si l’on y réfléchissait bien....
A la réflexion, nous savons bien que chasseur de prime et malandrins ne sont pas si éloignés... Qu’attendrait une courtisane d’un homme à la fortune bien établie sans doute pas le frisson que celle-ci semblait rechercher. D’ailleurs, peut-être fréquentait-elle parallèlement, un bourgeois aisé… Comme quoi les apparences sont souvent trompeuses car vous qui avez suivi l’action, mais aussi les méandres des esprits des deux héros pouvez tout remettre en perspective.

Le lecteur qui aura suivi cette trop longue introduction doit se demander ce qu’elle vient faire ici. C’était juste un moyen, peut être malhabile de mettre le doigt sur une autre source de malentendu qui pouvait troubler les témoins mais aussi les témoins les plus proche de l’action que sont les auteurs acteurs… En particulier les raisons de la prudence de ces deux protagonistes, prudence dirigée vers l’autre, mais aussi vers leur propre personne en tout cas pour ce qui est d’Elië, car nous sommes là pour parler d’elle en premier lieux…

Comment pouvait-elle interpréter « l’attachement » que semblait manifester le rustre qui occupait nombre de ses pensées ? Etait-ce une façon de ne pas la laisser s’enfuir comme la première fois, ou une façon qu’il avait de courtiser les jeunes femmes sans défense ? Dans les deux cas, elle en était plutôt amusée, mais sa réaction se serait évidemment pas la même, chacun pourrait le comprendre. Pour le moment elle savourait tout simplement ce qui pouvait l’être. La pensée que le blondinet avait passé la nuit sous sa fenêtre, ce qui était somme toute assez flatteur même ou surtout pour une courtisane ainsi que d’être enlacée de façon ferme et délicate par un homme. Elle était reconnaissante à cet homme de connaître sa profession et de ne pas lui jeter d’anathème et de jugement moralisateurs.
Etait-il plus proche d’elle qu’il semblait vouloir le montrer ? En tout cas,  elle verrait plus tard, si elle devait prendre ses jambes à son cou ou pas…

C’est donc sans arrière-pensée qu’elle suivait les pas d’ Áedh comme dans une danse, juste mue par la curiosité et le plaisir de cette matinée ensoleillée. Son pas était léger et ses mouvement souples alors que, la veille encore ils se seraient sans doute raidis dans les mêmes circonstances.
Elle savourait le rayonnement de cette main sur ses hanches. Elle se connaissait assez pour savoir que cette sensation donnait droit à un laisser passer pour bien plus que cela, son attirance pour le sexe n’avait jamais eu de mystère pour elle. Réciproquement,à la façon du baroudeur de venir l’enlacer à chacune de leur rencontre, elle  se doutait qu’elle ne devait pas le laisser indifférent. Jusqu’à présent, la peur l’avait empêchée d’y songer, mais la confiance en elle revenue, elle ne pouvait pas écarter complètement cette hypothèse.

*Tu le ferais payer ?
_ Il est de nombreuses façons de payer ma chérie…
_ Nous nous sommes très bien comprises…
_ S’il m’accorde ma liberté ne serait-ce pas un joli paiement ?*


La Sylimea pensait à toutes les libertés envisageables et revenait aux termes de son ancienne peur sous un angle bien plus positif. La première qui concernait bien sûr sa liberté quant-aux assassinats qu’elle … J’allais dire « avait sur la conscience, mais cette expression ne s’adapte pas à Elië Valanatëel… qu’elle avait à son actif (voilà qui la concerne plus). Mais elle pensait aussi à une liberté plus large, celle de pouvoir continuer ses activités si elle en avait envie, avoir des secrets si c’était nécessaire,  continuer à vivre avec Elië, et ses interventions sinon continuelle du moins des plus fréquentes dans la vie et les pensées de la courtisane. Cette dernière chose était peut-être la plus difficile à admettre, pour quelqu’un de l’extérieur…

Cependant elle ne pouvait être sûre des motivations de son cavalier et sa réponse sibylline ne l’avançait en rien si ce n’est en accroissant encore sa curiosité. Il était habile ce rustre pour susciter l’intérêt, la curiosité… Il avouait cependant que les motifs professionnels étaient étranger à sa présence, restaient donc les mobiles d’ordre privé et là tout restait ouvert… En la matière, cela semblait être des motifs assez importants pour le coureur d’aventure pour le garder en ville et à la recherche de la rouquine.
Rien ne pouvait plus flatter Elië que de réussir à prendre cette importance aux yeux de quelqu’un, un homme de surcroit, car elle osait espérer qu’il ne s’agissait pas seulement d’avoir accès son triangle fauve. Elle n’avait pas non plus la prétention d’être la seule catin disponible ni la plus belle des créatures que l’on pouvait rencontrer en ce bas monde. Quelque chose d’autre donc dirigeait Áedh.

Elle n’en avait pas l’habitude et cela dénotait une certaine ouverture d’esprit de la part de l’ombre blanche et une non moins grande curiosité ce qui pouvait être dangereux elle ne l’oubliait pas, mais était-elle moins curieuse ? Ne cherchait elle pas à avoir de son côté qui était cette ombre qui avait choisi de mettre quotidiennement sa vie en danger en traquant les malfrats alors que bien des activités pouvait vous permettre de vivre sans cette incertitude ? Même le fils d’un paysan cultivant les sols les plus désolés pouvait dans son esprit parfois simpliste sur les réalités du monde, réussir à gagner dignement sa vie sans en arriver à la perdre au détour d’une ruelle que l’on ne pouvait qu’imaginer sombre et étroite.

Si la suite, avait pour but de clarifier ses intentions, ce n’était qu’à moitié réussi car elle avait déjà exclu cette partie des raisons de leur nouvelle rencontre, mais les véritables lui étaient encore masquées. Cependant, elle ne pouvait que se montrer reconnaissante d’avoir quitté le rôle de proie pour le chasseur de prime. Elle tourna son sourire vers lui inclinant légèrement la tête  sur le côté, baissant les yeux en guise de remerciement.

La suite fut tout à fait charmante. Elle suivit les injonctions muettes de son cavalier pour se retrouver non sans plaisir contre lui, les mains posées sur les bras vigoureux. Existait-il quelque chose  qui ne le fût pas chez lui ? Son visage, son regard, sa démarche… Elle ne s’attendait donc pas une autre disposition du reste de sa personne… L’ambiguïté de la situation ne put que faire pétiller ses yeux et redessiner un sourire coquin sur ses lèvres vermeil. Elle attendait… Où cela allait-il les mener ?
Invitée à s’asseoir sur un des bancs qui bordaient la promenade sur laquelle ils s’étaient engagés, elle sentit que le vif du sujet n’allait pas tarde à émerger… Elle dut admettre une certaine tension interne en ce moment où les dés allaient arrêter de rouler sur le tapis, alors que le témoin que nous avons convoqué en début de récit ne pouvait voir là qu’un charmant tableau d’un couple se retrouvant et ayant à innocemment deviser.

Soulagement devant l’innocence de la question, mais la prudence aussi car, elle le sentait, ce n’était qu’une entrée en matière. Les lectures de la courtisane n’était sans doute pas la préoccupation essentielle du baroudeur, mais seulement ce qui les avait mis en présence quelques jours plus tôt. Surprise, elle manqua d’éclater de rire, baissa les yeux et pinça un peu les lèvres pour ne pas avoir l’air désobligeant.

« Intéressante au plus haut point. Des Syliméas, de Ald'ruhn… L’objet à lui seul est une merveille, mais vous avez pu le constater. L’auteur a une plume à la fois érudite et accessible. De plus il a l’honnêteté de s’arrêter où ses connaissances déjà impressionnantes se limitent et de faire la part des choses entre histoire et légende. »

Elle s’interrompit et plissa légèrement les paupières en direction de l’acier des prunelles de son cavalier.

« Mais je dois vous ennuyer avec cela et je gage que vous ne m’avez pas conduite ici pour me parler vieux grimoire… »

Etait-ce son côté direct ou sa curiosité portée à son comble ? Elle avait choisi de mener la conversation en droite ligne au motif de leur présence sur ce banc. Leur jeu avait semble-t-il assez duré pour la belle. Elle en était sûre son niveau d’érudition hérité de la Sindarine n’était pas le fond du problème.

Les passants, la rue disparurent sous la concentration de la rouquine pour la réponse du Baroudeur. Elle espérait y trouver franchise et délicatesse, mais se préparait tout autant à un coup de poing à l’estomac, car elle le sentait apte à se montrer aussi direct qu’elle venait de l’être. Et était-elle prête à entendre ce qu’il avait à lui dire ? Cette pensée émergea un peu trop tard, il n’était plus temps de faire marche arrière…
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] Icon_minitimeMar 29 Juil - 3:39

Pourquoi l’avait-il suivis jusqu’à l’auberge, ce ‘était certainement pas dans le simple but de discuter de la pluie et du beau temps avec celle, ou bien d’un ouvrage des plus particulier. Non, l’ombre blanche avait ici d’autres intentions allant bien au-delà de la simple appréciation d’un manuscrit, mais son intérêt pour le livre était ici une phrase d’ouverture afin d’aborder le sujet. Cela, la belle devait s’en être douté, il s’agit là d’une brillante demoiselle, masquant sans doute plus d’intellect qu’elle le démontre, la dessus notre ombre blanche ne possède aucun doute. Certes celle-ci lui avait alors offert une réplique à sa question et sur son visage notre blondinet avait sur noter une expression démontrant le fait qu’elle avait été un peu amusé par la légèreté de la question. Aux diverses expressions de la rouquine, notre blondinet lui avait offert léger sourire, elle était des plus charmantes. Il appréciait ce moment notre cher blondinet et aurait sans doute apprécié continuer vers ce chemin des plus léger avec cette charmante Sindarine, car de tels conversations, notre cher baroudeur en entretient nullement sur une base régulière. Si cela le charmait autant, pourquoi n’avait-il pas choisi de poursuivre sur cette route avec celle ? Elië semblait initialement des plus enthousiaste à discuter d’un ouvre des plus obscures. Le titre et l’autre de l’ouvrage n’était sans doute pas là ce qui avait de bien populaire parmi la populace général, le fait que notre très charmante demoiselle semble s’intéresser à un tel ouvrage est en soi fort fascinant. Quel étrange intérêt pouvait vouer une dame, qui en apparence était qu’une simple courtisane… du moins à quelques détails prêts. Bien qu’il ait s’agit ici d’une simple phrase d’ouverture pour leur conversation, en observant cet intérêt l’ombre blanche était devenue réellement intéressé par l’ouvrage et la façon que l’enchanteresse décrivait celui-ci.

Cependant, celle-ci avait vu claire, le charmant blondinet n’avait qu’aborder le tout avec cette légèreté dans le but de terminer avec un sujet qui l’intéressait un peu plus. Il souhaitait répondre à certaines questions. Il s’avait qu’il ne serait nullement en mesure d’obtenir toute les réponses qu’il souhaite, car à chaque fois qu’un secret révèle sont véritable visage, que le mystère semble se dissiper, deux autres questions font surfaces. C’est sans doute ainsi que sont faite les choses, de secrets. Il est impossible de tout connaitre, car chaque nouvelle connaissance nous pousse de plus en plus loin vers les véritables questions. Quels étaient les véritables questions à propos d’Elië, son enchanteresse à la crinière de feu? Il aurait pu en avoir tant, mais certaines choses se doivent de demeurer mystérieuses pour le bien de leur relation. Cela, notre chasseur de primes ne se doutait pas à quel point c’était des plus primordial. Ce qui faisait d’eux des êtres si similaire et si différent à la fois, le plus grand secret d’Elië, ou du moins l’un de ses plus grands, changerait leur relation à jamais, demander la bonne question l’apporterait jusqu’au bord du précipice, le point de non-retour. Cependant, quel était cette question ? Quel était la question qu’il ne devait pas poser, ou même se poser. Quel était les secrets que possédait la Sindarine qui changerait sa perception d’elle, qui briserait l’image de l’enchanteresse qu’il s’était fait d’elle ? Áedh était certes très curieux à ce sujet, toutefois une partie de son être craignait la question.

Ce n‘est pas comme s‘il était sans secret lui-même. Il y avait sans doute de nombreuses choses que cette magnifique rouquine aimerait connaître à propos du baroudeur. Certes, elle connaissait la profession de notre protagoniste ou du moins devait posséder un certains doute à propos de celle-ci. Le terme n’a jamais été directement abordé, tout comme le fait que la rouquine soit fort probablement une courtisane. Cependant, la chasse nocturne et les évènements qu’ils ont vécu ensemble lors de leur première soirée… leur seul soirée ensemble, avait démontré à la belle quel genre d’homme son rustre est. Cette chasse nocturne était l’équivalent du parfum du jeunot qu’il pouvait toujours un peu sentir sur la belle rouquine à ses côté.

Échangeant un regard avec celle-ci, les prunelles azure du baroudeur semblait vouloir se perdre à nouveau dans les émeraudes de la Sindarine. Des yeux à la fois si ancien et si jeune, elle ne possédait pas un regard qu’il avait connu de cette peuplade du monde. Elle possédait un regard bien différent de ce cher Malfinnor… mais là c’est sans doute dû à leur style de vie bien différent. Lui répondant d’abord avec un léger sourire, notre baroudeur fini par prendre la parole.

«En effet… ce n’est pas là ce dont je souhaitais discuter… du moins pas initialement…» prononça-t-il doucement avant d’ajouter «Je souhaitais d’abord vous remercier… vous m’avez suivis cette nuit-là… je n’aurais sans doute jamais dû faire une telle requête»

Laissant ses paroles suspendu ainsi, il n’avait certes pas fini de tout révélé sa pensé. Celui-ci jeta un regard sur la populace passant devant eux. Il regrettait avoir mis la Sindarine en danger cette soirée-là, il regrettait avoir brisé ses propres règles concernant la pratique de son travail. D’un autre côté, c’est en brisant la norme qu’il avait su apprécier un peu plus cette ravissante enchanteresse qui se trouvait à ses côtés. Elle le fascinait et il ne s’avait nullement pourquoi. Il ne s’agissait pas ici d’une fascination romantique, ou du moins cela ne semblait pas l’être aux yeux de notre blondinet… mais que connaissait-il de ce genre de sentiment. Ce n’est pas comme s’il avait jadis connu l’amour véritable. Ce dernier n’est qu’un baroudeur, mettant les pieds où le destin le guidera, regardant en avant sans jamais regarder en arrière. Il avait connu les femmes, certes, il avait connu les plaisirs charnels et l’attirance physique, mais l’amour ? Il ne pouvait point le renier, notre cher Áedh possédait une attirance pour la rouquine, en avoir l’opportunité celui-ci serait prêt à savourer avec elle les mille et un plaisirs sexuels. Son attirance pour elle était présente dans ses gestes, dans sa façon d’aborder son enchanteresse. À chaque fois que ses doigts glissaient sur elle, il aurait souhaité être en mesure de caresser la peau de celle-ci. Est-ce qu’elle lui dirait non si celui-ci lui faisait des avances ? Il s’agit là d’une professionnelle, il est probable qu’elle ne souhaite point ici offrir de tel plaisir sans qu’il lui ouvre sa bourse. Mais d’un autre côté… elle ne lui avait pas non plus semblé indifférente à son approche. Du moins, c’est ici l’impression qu’elle lui avait donné, mais encore une fois il existe toujours la possibilité que notre baroudeur se trompe à son sujet. Cette ravissante rouquine lui avait jusqu’à présent réservé nombreuses surprise… une de plus, une de moins… est-ce que cela ferait une grande différence ?

Il disait ici souhaiter la remercier pour l’avoir suivis dans l’étrange aventure nocturne dans laquelle le duo s’était engagé, mais cela n’était pas toute sa pensé, notre ombre blanche en avait bien long à lui dire. Il est possible qu’il puisse trouver quelque chose de nouveau à lui dire chaque jour pour le restant de sa misérable existence. L’avoir à ses côté pour le reste de sa vie… alors voilà une idée des plus farfelue. Imaginez cela, la belle et le rustre… quel coupe étrange en effet. Et même si cela était une possibilité, que ferait-elle d’un terran… un jour, un jour prochain même, il sera un vieil homme et elle… elle sera toujours cette ravissante demoiselle en apparence à invulnérable face aux ravages du temps. Non seulement il s’agissait d’une idée des plus folles pour un nomade tel que lui et une courtisane de vivre ainsi… la grande différence de l’âge et du temps finirait par les séparer. Il s’agit ici l’une des mille et une raison pour laquelle notre très cher blondinet ne peut s’imaginer un tel scénario. Seul un grand romantique ou un être très simplet pouvait s’imaginer une telle chose… notre baroudeur n’était ni l’un ni l’autre.
De plus, il est fort probable que sa très chère enchanteresse soit du genre à maintenir une relation très stable… la profession ne le permet pas. Un amant pourrait lui dire que cette vie ne change rien, qu’il respecte les choix… mais cette romance mènerait à la jalousie… et cette jalousie à la colère… la haine… puis à une séparation absolue. Dans certains scénario, la mort d’un des deux parti, lequel alors là ce n’est pas possible de le prédire. Cette belle enchanteresse peut certes aux yeux d’un être naïf semblez sans défense, mais ce masque fut brisé il ya de cela bien longtemps aux yeux d’Áedh.
Les prunelles azure du baroudeur avait sur retrouver les émeraudes de la belle, il aurait pu s’y perdre, se noyer dans cet océan. Que faisait-il ici à ce perdre dans le regard de cette enchanteresse une fois de plus. Souhaitait-il satisfaire des désirs charnels ? Souhait-il avec une connexion émotionnelle avec celle-ci? Peut-être qu’il avait cherché quelqu’un qui pouvait le lire… quelqu’un qu’il pouvait aussi lire sans se lasser. Ce silence qu’il avait créé parmi le brouhaha environnant, ce moment qu’il partageait avec elle, il le trouvait léger. Cependant, toute bonne choses ont une fin, cela notre mystérieux blondinet le sait que trop bien. Il s’avait qu’il allait devoir la quitter, partir vers une autre contrée. Qui sait… peut-être qu’il ne reverra jamais le visage de cette ravissante enchanteresse qu’il avait mené avec lui lors d’une escapade nocturne. Lorsqu’il allait quitter la cité quelle seront ses souvenir d’elle… quelle seront les souvenirs qu’elle aura de lui? Voilà des étranges pensés pour notre baroudeur, lui qui semble avoir l’habitude de laisser le monde derrière lui à chaque pas qu’il fait vers demain. Est-ce que ce genre de pensé est lié au fait que cette femme qui se trouve en ce moment devant ses yeux fut plus qu’une femme avec qui celui-ci a partagé un lit un soir ? Il brisa alors le silence… mieux vaut en venir au but avant que les choses se compliques.
«Aussi… il y avait cette seconde faveur… je crois que vous ne me devez rien après ce que vous avez fait pour moi… cependant j’appréciais que vos mains habiles ne vous cause pas trop d’ennuie… »

Voilà qu’il faisait référence au vol du livre. Certes, habituellement, peu importe la personne ou la relation, si la tête d’un être devient à prix, il n’hésite pas à apporter le marteau de la justice. Il l’avait fait par le passé avec Castiel. Les deux hommes avaient été amis depuis nombreuses lunes et bien qu’il avait tournée le dos sur la vie qu’il avait mené en compagnie de cet homme après avoir lui-même été trahis par ce dit ami, ce ne fut pas avec plaisir qu’il avait tenté de l’appréhender. Les choses avaient mal tourné, un compère était devenu un antagoniste, un antagoniste était devenu une tête à prix… et cette tête à prix un autre mort parmi tant. Est-ce que notre blondinet serait capable de prendre la vie d’Elië ? Il la connaissait que depuis si peu, mais pourtant elle semblait s’être fait une place d’importance chez lui. Il l’appréciait, elle le fascinait et la respectait. Il ne souhaitait nullement parcourir le monde et voir que son enchanteresse avait un prix sur sa tête. Suivant ses mots, le regard du baroudeur quitta celui-ci de la belle, il avait beau être un rustre, mais malgré cet extérieur ce dernier pouvait être un homme des plus tendres.

Au loin il avait alors remarqué des enfants courir dans la rue, passant entre les gens qui circulaient. Il s’agissait là d’une enfance qu’il n’avait pas connu, les jeux innocents. Mais là n’était pas le moment se songer à son enfance… il avait laissé tout cela derrière lui il y a de cela bien longtemps. Le moment présent, voilà ce qui était important… ce moment avec Elië… il ne savait comment elle allait prendre ses paroles… mais cela seul le temps allait lui donner la réponse.

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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] Icon_minitimeMar 29 Juil - 10:01

Elle était consciente d’avoir un peu mis le couteau sous la gorge au baroudeur. Peut-être n’avait-il pas envie de se montrer direct ou brutal et elle réduisait ses efforts à néant. Elle ne l’imaginait pas être du genre à prendre des précautions, c’était un bel effort de sa part… De son côté elle aurait pu faire comme si de rien n’était et continuer à parler de ce livre ou tout autre sujet qui l’aurait intéressé ou qu’il aurait semblant de priser. Après tout on pouvait aussi apprendre beaucoup de choses sur les gens en discutant de tout et de rien. Sans doute est-ce plus long et demande plus de finesse pour tracer le portrait d’un être seulement à partir de bribe glanées de ci de là comme les pièces d’un puzzle. Mais peut être aussi qu’à la longue le portrait est plus précis et plus en nuance. Il ne s’arrête pas aux lumières contrastées projetant les personnes dans l’ombre ou dans la lumière qui les condamnent et ou les encensent, qui oblige à cligner des yeux et à s’habituer à leur monde de peur de les voir disparaître dans les ténèbres ou sous des cascades de lumière. Car qui pouvait se targuer de n’être que clarté ou seulement obscurité ?

Etait-elle, à ce point impatiente? Pourquoi ? Pour ne pas avoir à se faire d’illusion plus que de raison ? Pour savoir en quoi cette relation allait engager son futur ? Pour faire du mal ? A lui ? A elle ? Elle aurait pu lui rendre sa question en lui proposant de lui prêter le livre ou l’interroger sur ses lectures ou avait-elle de tels préjugés que ce rustre ne méritait pas de lire voir même de savoir lire ? Elle qui s’offusquait du regard des autres sur son métier des clichés qui l’entouraient ne serait alors pas plus ouverte que n’importe qui d’autre ? Elle eut un instant de honte pendant lequel elle eut envie de retirer sa question couperet de changer cette erreur comme l’écrivain rature une réplique mal à propos. Mais la vie, la vraie celle qui l’avait faite devenir  Elië Valanatëel ne permet pas ce genre de retour en arrière. Elle permet juste de tirer des leçons de ses fourvoiements, que le dénouement ait été favorable ou funeste.

Elle qui se faisait une fierté de savourer le moment présent et de se gorger de la vie comme on quête le nectar de chaque fleur que l’on rencontre, pouvait mettre en péril peut être le dernier moment passé avec cet être qui la fascinait mais qui pouvait aussi reprendre son chemin à tout moment. Elle aurait déjà dû se sentir flattée qu’il diffère cette échéance durant tant de jours, juste pour la retrouver et ne pas toujours chercher à tout élucider poussée par une peur dé-raisonnée.

Avait-il tant d’emprise sur elle qu’elle se trouvait si différente de l’Elië Valanatëel qu’elle connaissait ? Evidemment, elle ne pouvait l’admettre. Ce n’était que sa fonction de chasseur de prime qui était en cause. Ce n’était que leurs positions des deux côtés de la montagne des principes qui le voulait. Ce qu’elle pouvait admettre par contre c’est que le blondinet avait plus de sagesse qu’elle, facette supplémentaire de ce personnage qui le rendait de plus en plus complexe et elle n’avait pas eu besoin de le questionner pour s’en rendre compte. Et bientôt c’était-elle qui brûlait d’en savoir plus sur le baroudeur, à mesure que son portrait était éclairé par une lumière plus tamisée, faisant ressortir certains traits trop ou trop peu exposés.

Au bout du compte c’était elle qui venait de se poser en objet d’étude, en objet de questionnement, en objet à scruter, à disséquer, à analyser. Cela ressemblait à un appel à être poursuivie, à un suicide… Mais peut-être ne désirait-il pas à tout prix savoir ce qu’elle avait à cacher, peut être savait-il passer au-dessus de des écrans qu’elle construisait entre elle et les gens. Peut-être étai-t-il motivé par autre chose. Si c’était bien le cas elle l’aiderait avec plaisir à atteindre ses objectifs. Si c’était le cas l’admiration et le respect qui naissait chez elle pour ce rustre serait amplement justifiés. En outre, si la suite des évènements lui pardonnait son erreur d’écriture, elle se promettait de prendre patience et ne plus brusquer ni lui ni le cours de leur destin. Ne restait plus qu’à mesurer les conséquences de ses paroles et de les assumer.

Elle sentait ses yeux rivés dans les siens et était tellement en quête de sa réaction qu’elle les soutenait au mépris du danger que les changements de ses prunelles pouvaient représenter. Cela ferait un nouveau sujet de discussion et d’interrogation pour le baroudeur…

Plus elle y pensait plus elle se disait que leur relation manquait de symétrie. Il avait été tellement loyal à son égard et elle lui montrait si peu de ce qu’elle était vraiment… Elle n’e était pas à culpabiliser, la prison et pire encore étaient des justifications suffisante pour qu’elle ne se sente coupable d’aucun secret à l’égard du blondinet. Serait-elle en mesure un jour d’être aussi franche à son égard ? A l’égard de quiconque ? Il faudrait sans doute pour cela un quidam, qui eût un passé aussi chargé que le sien… Et si c’était le cas du blondinet au visage barré ? Et si c’était ce lourd passé qui le rendait si complexe ? Elle en venait à le souhaiter malgré le peu d’espoir qu’elle pouvait construire sur un chasseur de prime qui se montrait aussi déterminé et inflexible qu’Áedh.

La réponse tomba enfin ! De la gratitude ? Il s’agissait donc de cela ? La montagne accouchait d’une souris ! Toutes ses craintes, toutes ses élucubrations, tous ces plans tirés sur la comète Áedh pour s’entendre remercier ? Elle ne s’y attendait vraiment pas. D’abord parce que cette escapade était le paiement d’une dette et qu’en ce cas nul besoin de gratitude et en second lieu il lui était toujours difficile de s’imaginer éprouver ce sentiment. La vie lui était due, le monde lui était dû et nulle raison à cela de remercier qui que ce fût, ni les gens ni les dieux. Elle écarquilla les yeux de surprise avant de concevoir qu’en effet ce pouvait être des choses qui se faisait de remercier pour quelque chose que l’on avait reçu et d’incliner la tête en signe assentiment.

Il s’était mis dans une position basse et pourtant là encore, elle se sentait toute petite devant son humilité. Elle avait joué, elle avait perdu, elle lui avait dû quelque chose, elle le lui avait donné rien de plus normal et il la traitait comme si elle lui avait accordé une faveur et pour couronner le tout elle réagissait comme si c’était normal. Son cynisme n’avait pas de limite… Ou peut-être si, à cause de sa bourde de tout à l’heure. Peut-être devait-elle répondre quelque chose, le détromper sur ce qu’il lui devait, l’assurer du plaisir qu’elle avait pris à cette aventure, qu’elle n’aurait voulu manquer cela pour rien au monde, que sa personne suffisait à la rendre passionnante… Mais ses lèvres restèrent muettes. Elle était encore trop loin de tels scrupules pour comprendre les remerciements et les regrets du baroudeur…

A quoi s’attendait-elle alors ? Oui bien sûr à un interrogatoire policier. Mais seulement à ça ? Alors pourquoi s’y prêter alors qu’elle savait qu’il ne pouvait en ressortir que du danger ? Toujours cette tendance suicidaire ? Elle ne se reconnaissait pas dans un tel personnage… S’attendait-elle alors à mesurer jusqu’où elle avait pu avoir de l’effet sur le baroudeur ? Sans doute, mais de quel effet parlait-on ? De l’attirance charnelle qu’elle pouvait avoir sur les hommes ? Avait-elle encore besoin de la mesurer ? Elle avait pu tant de fois la vérifier et pas seulement chez des puceaux de la dernière pluie !... Dire qu’elle aurait refusé de répondre aux avances du blondinet serait sans doute mentir, mais ce n’était pas sa seule attente. Comment répondre en outre aux avances d’un homme lorsqu’à chaque fois jusqu’à présent, le commerce y a partie prenante ? Serait-elle capable de donner autant de plaisir qu’à l’ordinaire ? Y prendrait-elle autant de plaisir ? Allait-elle à cause de toutes ces questions se retrouver comme une pucelle à sa défloraison ? Voilà qui avait de quoi perturber la catin experte qu’elle était…

Ce qu’elle aurait préféré mesurer était plutôt,  l’étendue du respect et la considération de l’aventurier pour elle. Cela était plus novateur pour la rouquine courtisane. Il lui avait fait entrevoir une relation dans laquelle ses activités condamnées par les hommes n’entraient pas en ligne de compte et elle avait savouré ces quelques bribes presque en dehors du temps. Etait-ce possible que cela dure ? Elle ne le saurait jamais car à l’évidence, depuis il avait mis un mot sur ce qu’elle était et n’était là que pour mettre sa conscience en paix avant sans doute de reprendre sa route. Sa déception grandissant, elle était prête une nouvelle fois à se montrer injuste avec lui, au moins pour se protéger de l’attachement qui naissait en elle. Attachement sans doute ambivalent comme à l’accoutumée, attachement autant pour elle et l’autre image d’elle qu’elle avait pu donner, que pour Áedh et le mystère qu’il représentait et qui ne serait jamais totalement élucidé s’il partait déjà …

Elle sentit son regard s’échauffer, quelle couleur allait-il prendre cette fois. Elle rendit grâce au baroudeur de se désintéresser d’elle au profit de la foule et baissa les yeux vers ses mains qu’elle avait gardées croisées sur ses cuisses serrées, mettant toute sa concentration à reprendre le contrôle de ses traîtresses prunelles.

*Ne m’abandonne pas !
_ Tu sais bien chérie que nous ne t’abandonnerons jamais… Nous sommes la seule personne sur laquelle tu puisses vraiment compter, tu le sais…*


Sa respiration s’accéléra et elle dut se focaliser sur elle aussi pour que le chasseur de prime ne s’en rende pas compte.

*Oui je sais…
_ Tu m’entends non ?*

« Oui bien sûr »

A son insu, la réponse avait été articulée et sembla la sortir d’un songe. Ses yeux s’étaient toutefois calmés et Áedh n’avait peut-être rien entendu…

Elle se sentait à présent rassérénée par la Sindarine. Il avait sa conscience en paix grâce à son petit remerciement ? Et bien soit ! Qu’il aille se vider de son sang dans la boutique qui lui plaira. Elle avait failli se dire que faire durer cette relation aurait pu être plaisant, agréable, intéressant, voir passionnant, excitant, captivant, séduisant, mais elle s’en rendait compte ce n’était qu’illusion. Seules les chansons des bardes pour fille des tours qui n’ont jamais quitté leur cage dorée narrent ce genre d’aventures et elle n’était pas de ces filles qui se sentent prêtes à tout sacrifier pour un mâle ou à l’attendre toute une vie lorsqu’il part pour une croisade plus ou moins noble, comme arraisonner des pirates en un port perdu de quelque côte obscure. Elle n’avait rien à lui offrir et lui, lui avait déjà offert tout ce qu’il pouvait, inestimables cadeaux mais qui s’arrêtaient là.

Et pourtant que faisaient ces yeux dans les siens ? Que voulaient-ils lui dire ? Quel reproche, ou quelle requête ? Quel aveu ou quelle accusation ? Cet horizon, cet acier restait une part de ce mystère que demeurerait sans doute Áedh… Ils étaient cependant la réponse de l’acier pour la violence, de l’horizon pour le voyage. Cela résumait-il le blond baroudeur ? Elle savait bien que non mais il était sans doute trop tard pour qu’elle en apprenne plus un jour…

*Tiens la deuxième requête remonte à la surface…
_ Au moins il ne perd pas le fil des évènements… Ecoute plutôt.*


Elle reçut un coup à l’estomac. Cela ressemblait en effet à l’adieu auquel elle s’était préparée, mais un adieu qui disait qu’il se souciait de ce qu’elle deviendrait après son départ. De quoi désarçonner l’égocentrique qu’il avait en face de lui.

*Quand on part, on part ! Que lui importe ce que nous devenons ?
_ Avoue que c’est…*


Elle aurait bien été incapable de mettre un mot sur cette attention du baroudeur ni sur l’émotion que cela lui avait procurée. C’était juste doux à entendre. L’acier et l’horizon côtoyaient-ils le bleu de l’affection ? Ses yeux se remplirent de gratitude même si elle ne pouvait pas le savoir et son sourire se fit aussi tendre que les promesses que l’on ne formule jamais. Elle eut envie de caresser du bout de ses doigts de putain la bouche du baroudeur, mais, ses mains étaient promptes  à lui causer des ennuis…
C’était trop et elle devait se préserver de tout cet attachement qu’elle n’avait pas cherché pour celui qui était déjà si loin.

« Ils sont d’ordinaire très sages, mais peut être leur faudrait-il quelqu’un pour les surveiller… »

*C’est tout ce que tu as trouvé ?*

Elle aurait voulu être plus dure et grinçante, au lieu de cela elle avait lancé comme une invitation, mais après tout cela n’avait pas d’importance elle lui avait offert une vérité avant qu’il ne reprenne le fil de ses aventures. S’il pensait aux larcins, elle disait vrai, c’était bien la première fois que cela lui était arrivé. Quand à être surveillée, elle en aurait peut-être besoin en effet, les vices s’installent si vite….
Mais pourquoi se souciait-il de ce qu’elle allait devenir ? De qui se souciait-elle, elle ? Elle aurait pu se soucier de lui, mais cela aurait été par rapport à elle…

*Il se croit peut être indispensable aux femelles qu’il croise… Nous sommes tellement faible et inconséquentes…*

Elle suivit le regard du baroudeur posé sur les enfants. Que représentait pour lui cette période de la vie ? Elle-même n’en avait pas eu et elle devait fouiller très profond chez la Sindarine pour en trouver de bribes. Sans doute que les siècles effacent petit à petit ces souvenirs, ou parce que la vie s’était chargée d’enfouir son enfance sous les turpitudes de l’âge adulte. Autant dire, que les petits d’homme n’étaient que mystère et ne préoccupaient pas la courtisane… Elle respecta juste la contemplation d’ Áedh et attendit qu’il lui revienne…
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] Icon_minitimeMer 30 Juil - 13:33

Les prunelles du baroudeur avaient quitté celles de la belle il y a de cela un moment alors qu’il avait retrouvé une fois de plus le silence. Son regard un peu distant était posé sur des jeunes êtres jouant un peu plus loin. Un regard azure, un regard d’acier, un regard qui pouvait être interpréter de plusieurs façons selon le moment. La lumière passante à travers les nuages reflétait, faisant de ses prunelles un miroir. À travers son regard ont pouvait y voir ce qu’il regardait en ce moment, mais un être un peu plus attentif serait sans doute en mesure d’y voir certains souvenir. Le rire des enfants qui courraient dans les rues, l’illusion d’innocence qui vient avec l’inexpérience de la vie, voilà ce qu’il observait en ce moment. Son observation de ces jeunes êtres lui avait rappelé certains souvenirs auxquels il aurait sans doute pu s’abandonner si la situation actuelle aurait été différente.

Il n’avait rien ajouté suivant ses dernières paroles, laissant ici la liberté à la belle rouquine de non seulement lui répondre, mais aussi d’interpréter les mots ayant su glisser des lèvres du blondinet. Il s’agissait certes de paroles en apparences un peu ambigüe, cependant le blondinet ne doutait aucunement que la rouquine allait comprendre le sens. Ces mots qui avait été prononcé doucement, mais dont l’importance et le poids que possédait chacun pourrait sans doute sembler aussi lourd que celle que l’on crierait sur les toits. Certes, il ne s’agissait pas ici de grandes paroles philosophiques qui allaient éventuellement raisonner à travers le temps, notre cher baroudeur n’est pas ce genre d’homme… voir il est même loin d’être un des grands penseurs de ce monde, mais sa voix pouvait tout de même posséder une certaine importance pour qui ses mots étaient adressé.

Il lui avait démontré un certain intérêt à cette jolie demoiselle jusqu’à présent, bien plus qu’il en a l’habitude. Il s’agissait ici d’un intérêt qui avait fait en sorte qu’il s’inquiétait un peu pour l’avenir de cette enchanteresse. Il est fort possible que si cette dite enchanteresse aurait une toute autre personne, que les choses à qui se sont passé entre eux, le moment présent voir ce qui est à venir aurait pu être bien différent. Cette fascination qu’il avait eut pour elle, l’avait-il développé alors qu’il avait posé son regard sur elle pour la première fois ? Il ne pouvait nier le fait que la ravissante rouquine n’avait pas su attirer son attention, mais cela ne faisait de lui un être aussi commun que la plupart des hommes et il ne suffit que de porter un peu attention à la populace passant non loin de notre couple peu orthodoxe. Les regards d’hommes, parfois même de femmes, se posent rapidement sur la ravissante rouquine à l’apparence des plus savoureuses. Peu importe le statut social, marié ou célibataire, jeune être ou personnes mûres, nombreux regards de posent sur elle. II s’agissait ici d’une observation qu’avait fait notre cher blondinet, rien de plus, cela ne possédait aucune réel signification sauf si une personne souhaitait l’interpréter autrement. Oui, il s’agissait là d’une femme désirable… ce notre très cher Áedh lui-même ne pouvait renier la désirer.

Écoutant les paroles de l’enchanteresse, il doit avoir d’abord été un peu confus par les premiers mots qu’elle avait prononcés, mais n’y fit pas trop attention. Alors qu’elle lui fit le cadeau d’une réponse à sa faveur, notre baroudeur ne pu s’empêcher de sourire légèrement, voir même de rire un peu, mais pas haut, ni très fort. Non le rire du baroudeur était certes profond, mais à la fois léger. Bien que le rire fut que de courte durée, il avait tout de même conservé son discret sourire sur ses lèvres. Elle l’avait amusé avec une telle réplique! Devait-il voir le tout comme étant une invitation ? Comment devait-il interpréter de tels mots ? Un tout autre homme aurait pu voir le tout comme étant un requiem pour une romance, une invitation à rester et quitter cette vie de nomade. Certes, il appréciait l’idée de rester avec elle, mais autant qu’il possédait pour elle ce qui pouvait sembler être un certain amour, il ne pouvait point quitter la route sur laquelle il s’était embarqué. De plus, interpréter les paroles de la belle Elië ainsi aurait sans doute été un peu incorrect, non ? Il est vrai qu’elle n’avait point rejeté notre protagoniste dans son approche d’elle, elle semblait même lui démontrer un intérêt de façon réciproque, mais elle n’était sans doute pas l’une de ces femmes se voyant passer le reste de ses jours avec un rustre tell que notre blondinet. Ou du moins, le reste des jours de notre cher Áedh, car des deux, le temps allait ravager nettement plus rapidement face à l’intemporelle Sindarine. Il ne se faisait pas ici d’illusion, Elië, son enchanteresse, elle possédait un certain style de vie, s’attacher ainsi a un homme tel que lui ne faisait sans doute pas partis de ses plans. De plus, même si elle avait su développer ici ce genre d’affection pour notre rustre, il ne s’agissait que d’une illusion qui aurait fini par se briser tôt ou tard. Il n’est pas un homme à marier notre cher Áedh.

Doucement, laissant glisser les mots de ses lèvres sans toutefois reprendre immédiatement le contacte visuel avec la rouquine, notre baroudeur répliqua à son tour.

« Peut-être… peut-être que quelqu’un devrait rester avec vous et veillez à ce que vos mains ne s’attire pas d’ennuie… »

Parlait-il de lui ? Parlait-il d’un autre ? Cela laissait une fois de plus une certaine liberté à l’interprétation. Le mystérieux baroudeur avait cette très mauvaise habitudes de ne pas être très claire dans ses réponses, de laisser le tout en suspens avec une certaine ambigüité. Le but de celui-ci n’était pas nécessairement dans le but de faire de sa personne un être intéressant, fascinant et énigmatique. Il s’agissait simplement d’une façon d’éviter les promesses. Les promesses, il déteste en faire, car il est parfois difficile de le tenir. C’est pour cela qu’il évite les réponses précise lorsqu’il peut, surtout lorsqu’il s’agit du genre de promesse qui aurait pu suivre une telle invitation. Il n’est peut-être pas ici un grand savant, un grand penseur, mais ce dernier n’est pas non plus né à la dernière pluie. Notre baroudeur comprend l’impacte que chaque être peut avoir dans ce monde… et cela malgré les apparences parfois insignifiantes de ces dits êtres. Il doit ce dire cela, car sinon quel serait le but de sa propre existence. Il n’est nullement un des grands penseurs, créatures ou puissants êtres de ce monde, sa présence en ce jour n’est sans doute qu’un des malheureux fruits qu’a apporté la vie.

Retournant au silence, les prunelles azure avait ensuite su retrouver le visage de la belle. Il l’observait, l’admirait presque, mais ce moment fut un peu court alors qu’il ressentit une goûte de pluie sur son visage. Un nuage gris s’était approché de la cité, apportant la pluie de la saison. Une première goûte et puis une autre, bientôt le cœur du nuage serait au dessus de leur tête. Ici, ils ne sont nullement à l’abri des intempéries. Suivant cette première goute le vent s’était levé. Il pouvait l’entendre siffler dans les allées. Sans doute avait-il été un peu trop absorbé par ce moment avec la rouquine, il n’avait pas remarqué le changement au niveau du temps. Cela expliquait aussi pourquoi il n’avait pas revu ce cher Airut, le faucon s’était sans doute déjà trouvé un abri. Jyry, tant qu’à lui, il était dans une bien meilleure situation face à la tempête que notre baroudeur. Les prunelles azures d’Áedh quittèrent momentanément la belle afin de faire face aux cieux s’annonçant ténébreux. La pluie s’approchait d’eux rapidement, poussant notre baroudeur à remettre son capuchon blanc.

« Mieux vaut songer à ce mettre à l’abri… » dit-il doucement en retournant son regard vers on enchanteresse. Les rues s’étaient rapidement vidés, laissant que quelques malheureux cherchant un endroit où attendre le temps que la tempête passe.
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] Icon_minitimeMer 30 Juil - 18:15

Ses yeux allaient et venaient des enfants au baroudeur quelque chose qu’elle ne comprenait pas brillait dans le regard du blondinet qu’elle n’aurait su décrire ni interpréter. Attendrissement, nostalgie étaient des sentiments qui lui étaient étrangers. Elle repensa aux souvenir de la Sindarine pour y trouver de quelque chose d’approchant, mais ne trouva rien. Ne s’était-elle pas assez inquiétée du temps où elle était vivante ? Mais elle était vivante ! C’était donc sans le moindre doute pour la rouquine qu’elle sut que la Sindarine n’avait pas ce genre de contemplation.

Ces bouts de pâte molle que représentaient les enfants n’étaient en somme que des larves pas encore arrivées à maturité et que les parents pas elle ne savait qu’elle nécessité s’éreintaient à nourrir et à amener à l’âge adulte. La raison de cette contemplation muette d’Áedh était un grand mystère, mais ce qu’elle savait de lui ne l’incitait pas à penser qu’il s’agissait de fadaises. Il n’était pas du genre à s’attarder à  des considérations frivoles. Il était certes accessible aux émotions, il l’avait déjà montré, mais  la survie, l’atteinte de ses objectifs et l’essentiel de ce qui pouvait le faire avancer avaient priorité. En tout cas c’était bien là l’image qu’elle se faisait de lui. C’est pourquoi elle respecta son silence tout observant la course des nuages qui se faisaient plus nombreux depuis quelques minutes.

Il lui vint alors à l’esprit dans la suite de son observation du chasseur de prime que s’assurer de sa bonne conduite n’était pas quelque chose  de superficiel pour lui, mais pourquoi alors était-ce si important ? Elle pensa une seconde avec ironie, qu’il se privait peut être là d’un gibier facile. Elle aurait pu lancer un trait d’humour à ce sujet, mais quelque chose dans l’attitude étrange d’ l’Ombre Blanche l’en empêcha. Sans doute la peur de toucher un point sensible, la peur de blesser… Mais depuis quand blesser autrui lui importait-il ? Cela n’avait jamais été le cas. Alors réduisons la chose, la peur de blesser le baroudeur lui importait. Par peur de le perdre, par peur de briser ce moment de confiance assis sur un banc. Et puis comme si elle venait d’acquérir la faculté de se mettre à la place des autres_ pas des autres, la place à lui_ elle l’imagina avec des enfants et les questions affluèrent à son esprit et à sa bouche. Elles n’attendaient qu’une permission de la Sylimea. Mais était-ce d’elle que devait provenir cette permission. Si elle voulait le respecter comme l l’avait fait pour elle jusque-là, c’est lui qui devait donner cette permission de s’immiscer dans le tréfonds de ses émotions.

Mais de telles permissions elle n’avait jamais demandées. Elle prenait les droits dont elle avait besoin pour blesser, manipuler, tromper, apprendre, comprendre sans se soucier de ce que les autres recevaient. La phrase eut alors toutes les peines du monde à s’articuler sur ses lèvres devenues soudainement maladroites elles qui avaient le plus souvent la répartie prompte.

« Est-ce que… Enfin… Je peux ? Puis-je… vous… poser une question ? »

*Une question ? Avec tout ce que tu as en tête tu vas l’ensevelir sous tes questions !*

Cependant elle s’était sentit tellement gauche, qu’elle n’était même pas sûre d’avoir été entendue et de plus sa maladresse l’avait rendue à ses yeux si ridicule qu’il était hors de question qu’elle retente l’exercice si jamais il ne l’avait pas reçue. Ou alors, pour ne pas la blesser et lui signifier son ridicule il ferait semblant de rien avoir entendu…

De son côté, elle devait réajuster les traits qu’elle posait pour tracer le portrait du baroudeur. Il devenait de plus en plus mystérieux et de plus en plus précieux aussi. Elle l’avait d’abord vu comme il se présentait, les traits taillés grossièrement à la serpe, marqué par sa profession et une histoire mouvementée et pour tout dire violente. Elle aurait pu le dessiner au couteau avec une palette presque monochrome et petit à petit elle avait besoin d’outils plus doux et plus précis. Envolés le couteau et les clairs obscurs contrastés. La douceur de l’aquarelle et du fusain était convoquée avec leurs dégradés fondus dans des eaux inconnues ou caressés du bout des doigts pour les estomper à mesure que le baroudeur prenait forme dans le décor de son histoire encore noyée de brume, mais qui devrait tôt ou tard se révéler. La seule chose qui prenait forme dans ce décor était une rouquine. Celui qui contemplerait la toile se poserait juste la question de savoir si c’était elle qui s’était introduite dans ce décor ou si elle y avait été couchée par le baroudeur lui-même.

Si elle s’y était introduite ? Que signifiait cette question qu’elle ait tenté quelque chose pour faire partie de la toile de son portrait ? Certes non ! Cette pensée lui semblait d’une incongruité ! Dire que cela lui déplaisait d’en faire partie aurait été un odieux mensonge, mais mensonge dans lequel elle excellait… Dire que le souci qu’il avait d’elle ne la touchait pas aurait été un autre de ces hypocrisies. Sinon comment expliquer les questions qui lui brûlaient les lèvres ? En tout cas elle était sûre et les témoins pouvaient en attester qu’elle n’avait rien fait pour attirer son attention ni pour le séduire, en tout cas comme elle avait l’habitude de le faire lorsqu’elle voulait attirer l’attention des hommes, lorsque les colombes de ses seins demandent leur liberté à des voiles insuffisants  à leur imposer d’être sages, que la chute liquide de ses cheveux dans sa nuque délicate distille sa lumière parfumée, ou que ses griffes délicates se font promesse de caresses et que la danse de sa démarche laisse envisager des jambes marmoréennes remontant jusqu’à la forêt d’automne où s’égare les hommes cherchant abri dans une grotte humide et chaude.
Non, elle n’avait jamais cherché à être tout cela pour lui. Lui interdirait-elle l’accès à sa peau s’il la désirait ?...

Son rire entraîna le sien. C’était la première fois qu’elle l’entendait rire. Elle se rendit compte qu’elle ne l’avait pas imaginé se laisser à cela. Cela le faisait rajeunir, mais quel âge avait-il ? Cela avait-il une importance ? L’âge de ceux qui vous quitte avait-il une  importance ? Ils auront à a jamais le même visage alors qu’elle avancerait vers le précipice qui attend toute créature. Et lorsque son âme et son corps  divorceront, pas forcément d’un commun accord, Áedh sera toujours ce baroudeur blondinet au rire chaud et à la vigueur brutale et délicate, aux yeux clairs et changeants. Il restera l’homme qui ne l’avait pas vue comme la putain qu’elle était. A cette pensée, elle se sentit presque résignée au départ du baroudeur qu’elle envisageait depuis bien plus longtemps mais qui suscitait chez elle plus de colère.

Etait-ce le prix  pour de beaux souvenirs ? Mais des souvenirs, elle n’en voulait pas. Elle voulait maintenant. Elle voulait demain, sa résignation s’évanouit aussitôt comme un fantôme chassé par le jour. Mais de quoi voulait-elle peupler l’instant présent et tous ceux qu’elle voulait voir lui succéder ? Seulement d’escapades nocturnes, de promenades dans les rues, des attentes sous ses fenêtres des inquiétudes pour elle ? Pourquoi pas du moment qu’elle en était le centre ! Voulait-elle d’un baroudeur enchaîné à sa petite personne ? Non ! Non ! Non ! Elle voulait le baroudeur pas un valet. Comment faire pour concilier tout cela ? Il suffirait qu’elle sache qu’il reviendra après chaque aventure qui l’aura fourbu. Après tout elle était parfaite dans le rôle de femme escale…
S’il fallait pour cela que ses mains fassent preuve d’indélicatesse et qu’elle se retrouve en cellule… Viendrait-il la sortir de sa prison ? Voudrait-il s cette responsabilité ? Voulait-elle encore une fois l’emprisonner ? Non ! Non ! Non ! S’il devait lui accorder de temps en temps un peu du sien il ne fallait pas que ce soit l’effet d’un quelconque chantage. Il passerait parce qu’il en aurait envie, il prendrait de ses nouvelles et serait rassuré de sa sagesse, pourrait l’inviter à une escapade ou pas se reposer ou pas avant de repartir… Et si d'aventure il avait besoin du corps d'une femme...

*Oui mais là tu ne serais plus le centre…
_ C’est sans issu !
_ Hum à part arrêter de nous poser toutes ces questions et vivre le moment présent comme un cadeau et puis c’est tout*[/i
]

« Je lui promettrai d’être sage. »

Cette réplique s’adressait autant à Elië qu’à Áedh et lui prenait un sens multiple. A qui allait-elle promettre ? A Elië ? A Áedh ? A ce gardien hypothétique de ses mains évoqué par le blondinet?

*Nous promettons souvent mais nous nous parjurons souvent ma chérie. Tu t’en souviens ?
_ Mais si ça peut le rassurer…
_ C’est le meilleur moyen pour qu’il parte.
_ Bien sûr*


Les deux regards se croisèrent. Celui de la courtisane se demandant si elle avait compris le baroudeur et si le blondinet l’avait comprise. L’averse les surprit sur ce banc. C’est drôle comme une pluie de Béamas peut laver les pensées de ceux qu’elle surprend… Un instant avant ils étaient perdus dans des pensées plus ou moins profondes, plutôt plus nombriliste chez la Sylimea et l’instant d’après la chose la plus importante était de trouver un abri. Envolées les tentatives pour se montrer respectueuses ! Envolée les désirs de relation ! Envolée la lucidité sur la nature des gens !

« Oui, en effet ! »

Elle se couvrit en toute hâte de sa mante finit de se cacher avec son ample capuche. Elle jeta un regard alentours pour trouver un endroit qui les abriterait, en attendant que la météo se calme. Elle avisa une marquise au-dessus d’une porte bourgeoise. Porte bourgeoise mais marquise exiguë... Elle l’indiqua d’un mouvement de menton.

« Ce sera mieux que rien… »

Elle lui adressa un sourire de défi et partit sans crier gare au pas de course, faisant onduler sa robe autour de ses enjambées et voler  sa mante telle la grand-voile d’un bateau en partance pour les archipels lointains. Serait-elle capable un jour d’embarquer vers des archipels lointains, de risquer les averses et le tempêtes ?
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] Icon_minitimeJeu 31 Juil - 13:31

Jusqu’à présent le temps leur avait été certes favorable, toutefois en cette journée un nuage gris semblait avoir choisi de prendre par surprise la cité. Ce nuage, il s’était annoncé il y a de cela sans doute fort longtemps à l’horizon, toutefois notre baroudeur un peu distrait ne l’avait point remarqué ni senti venir. Cette distraction du moment n’était pas non seulement causée par les réminiscences du passé, mais aussi par ses propres songes présents concernant cette ravissante enchanteresse avec qui celui-ci partageait le moment. Cependant, il ne pouvait la blâmer pour cela, car après tout n’est-il pas le seul véritable responsable pour ses propres actions? Elle ne possède ici aucun contrôle sur sa personne, du moins pas réellement. Certes, il s’agit là à ses yeux d’une demoiselle des plus séduisantes, d’une femme des plus désirables, mais des belles demoiselles ce n’est pas la première fois qu’il en rencontre et si la chance est de son côté et que Kron ne souhaite pas lui montrer son visage sous peu, elle ne sera sans doute pas la dernière. Notre protagoniste a voyagé à travers les terres du monde et a rencontré des belles de toute les contrées ou presque… mais celle-ci avait tout de même un certains je ne sais quoi. Il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus et à chaque fois qu’il croyait avoir possiblement trouvé ce qui le fascinait tant à propos de celle-ci, notre cher rustre trouvait derrière ce voile un nombre de plus en plus grand de choses fascinantes.

Tout comme la pluie ayant débuté par une seule goute tombant des cieux, leur relation n’avait que débuté avec un seul regard échanger chez un antiquaire dont notre cher baroudeur n’avait pas pris la peine de se rappeler le nom. Il ne connaissait pas le nom de l’homme qu’il avait brutalisé et pourtant il était en mesure de vous décrire chaque trait du visage d’Elië. N’est-ce pas là étrange de voir à quel point la mémoire est sélective ? De la teinte de ses prunelles émeraude, à la forme de ses délectables lèvres tout en passant par la délicatesse de son nez… avoir une main d’artiste il est possible que notre baroudeur aurait été capable de peindre le portrait de celle-ci de mémoire. Pourquoi lui avait-il voué autant d’attention… pourquoi n’avait-il pas fait d’elle une autre belle pour le livre des souvenirs de son passage dans la capitale? Pourquoi tout comme le nuage gris dans les cieux elle semblait apporter cette tempête en lui ? Autant elle le fascinait, autant il souhaitait parfois la maudire pour cette même raison. Le jour n’était pas venu où notre chère ombre blanche allait accrocher son sombre manteau et quitter la route. Il ne pouvait pas se le permettre… et elle ne lui permettrait sans doute pas.

Si elle lui demandait de quitter la route pour elle, le ferait-il ? Est-ce possible que ce baroudeur ait trouvé la femme qui était capable de le faire quitter la voie qu’il a entreprit. Et lui, serait-il capable de lui demander en retour de quitter sa vie pour lui ? Ce n’était pas du genre à Áedh de faire de telle requête envers qui que ce soit… mais jusqu’à présent il doit avouer qu’il a enfreins plus d’une de ses règles personnes pour cette ravissante rouquine. Pourtant les règles qu’il avait établi étaient tous justifier, elles sont là pour le bien des gens qu’il rencontre et son propre bien. Cette première règle de ne jamais entrainer un tierce parti dans une chasse, sauf si absolument nécessaire… il l’avait brisé il y a de cela quelques lunes. Cette seconde règle de ne point démontrer un intérêt ou un certain attachement pour les gens qu’il rencontre… certes il y a quelques exceptions à cette règles, de bons amis ici et là pouvant lui venir en aide, mais elle, pourquoi elle. Pourquoi est-il resté au sein de la capitale pour Elië? Il pouvait tenter de justifier sa présence ici comme il le voulait, une recherche d’un nouveau contrat, un moment de repos, mais il s’avait que ces raisons n’étaient pas ce qui l’avait le plus retenu jusqu’à présent. Une des preuves qu’elle était devenue son obsession depuis le rencontre… la nuit précédente il l’avait passé en dehors de l’auberge, sous sa fenêtre alors qu’elle faisait connaître les mille et un plaisirs que pouvait offrir son corps à un jeunot! Il aurait du quitter à ce moment, non, il aurait dû quitter la capitale après avoir réclamé le prix de la tête. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait ? Pourquoi était-il une fois de plus avec elle ?

Il avait cru l’entendre s’adressé à lui, lui offrir une réplique… voir même le questionner avant qu’il ne s’était aperçue que la pluie s’approchait. Était-ce là une illusion qu’il s’était créé alors qu’il s’était laissé bercer par la pensé ? Une chose était cependant certaine, elle lui avait offert une réplique à sa suggestion de se mettre à l’abri. Une décision qui aurait sans doute être prise plus tôt, car rapidement dans les cieux les ténébreux nuages apportait avec eux la pluie et la tempêtes. Les prunelles azures de notre baroudeur observèrent la belle alors qu’elle s’était dirigée vers une marquise au dessus d’une porte non loin d’eux. Il l’observa courir sous la pluie, partir au loin sans crier gare. C’est tel un véritable amant qu’il la suivit à la trace sans la dépasser, comme si cette poursuite, cette course n’était pas pour lui dans le but de se mettre à l’abri du temps, mais afin de savourer un moment avec cette enchanteresse. Il s’agissait ici du plaisir du jeu qu’il semblait avoir partagé avec elle depuis leur rencontre. La poursuite et les phrases libres d’interprétations que seul eux pouvait comprendre le véritable sens. Il parlait ici le même dialecte que la plupart des gens qui pouvait les entourer, toutefois les mots qu’ils s’échangeaient perdais leur sens si ils se posaient dans tout autre oreille que celle pour qui ils étaient destinés.

La pluie tombaient avec forces, chaque goute se brisait violement sur le pavé et les toits des maisons alors qu’elles plongeaient des cieux. Avec la pluie, le vent s’était aussi levé, sifflant à travers les allées et les rues, faisant parfois même claquer certains paravents mal fermé. Sous la marquises, notre couple peu orthodoxe s’était retrouvé une fois de plus, partageant ici l’espace restreint qui leur était offert. La belle et le rustre étaient à moins d’un pas de l’autre et se faisait face. Les prunelles azure de celui-ci, devenu de plus en plus grises avec le temps du moment, demeuraient posés sur elle. Ils ne la quittèrent nullement, ne possédaient aucune distraction. Il s’agit sans doute ici d’une image que vous pouvez trouver dans l’un de ses romans vous offrant un peu de fantaisie, ce genre de moment qui ferait sans doute rêver les jeunes filles qui n’ont point encore quitté le nid familiale et connu le corps d’un autre. Bien qu’il ce genre de scène étaient sans doute très commune dans ce genre de romans, pour notre baroudeur il ne s’agissait point ici d’une situation dans laquelle il était habituellement. Oh certes, il avait déjà affronté les tempêtes… partagé certains moments avec une belle… mais c’est ce moment dans son intégralité qui lui était pour aussi bien dire inconnu.

«Cela devrait faire pour le moment…» dit-il doucement avant d’ajouter «Vous m’avez demandé…»

Une puissante bourrasse de vent passait alors, interrompant le baroudeur en plein cœur d’une phrase. Dos au vent, instinctivement il avait rapproché la belle de lui. L’imposante carrure de ce très cher Áedh servait ici d’un abri supplémentaire face au vent. Une fois la puissante bourrasse passée, il reprit les paroles qu’il avait laissé en suspens.

«Vous m’avez demandez quelque chose… un peu plus tôt…»

Les prunelles du baroudeur cherchaient celle de la belle sous son capuchon. Elle s’était adressée à lui un peu plus tôt, mais malheureusement il n’avait pas bien compris la question. Il espérait que le fait qu’il ne lui avait pas offert une réponse à ce moment ne l’avait pas offensé. Il attendait une réplique, une confirmation… une question ? Dans son attente il pouvait entendre une fois de plus le vent siffler de loin à travers les allées… cette violente bourrasse n’était sans doute qu’un avertissement… le pire était sans doute encore à venir. Cette marquise allait certes les protéger de ce qui tombait directement au dessus d’eux… mais avec le vent, ils allaient finir par être trempé de la tête aux pieds à rester là. Y avait-il un autre abri disponible pour eux ? Il aurait sans doute dû regarder autour d’eux… mais son regard ne souhaitait nullement désirer quitter l’enchanteresse.
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] Icon_minitimeVen 1 Aoû - 10:43

Le débat qu’elle avait eu sur l’avenir de la relation des drôles de personnages que le baroudeur et elle n’avait pas trouvé de conclusion, mais les intempéries allaient lui donner l’occasion de le mettre de côté. Elle aimait le vent elle aimait le sentir dans ses cheveux, lui balayer le visage. Elle aimait avoir la sensation d’être emportée, qu’il lui suffirait de presque rien pour s’envoler. Sous la marquise elle arriva quasiment en même temps que le blondinet qui avait réagi trop tard pour lui brûler la politesse ou qui avait eu la galanterie de la laisser partir Leurs visage étaient déjà perlés de pluie et la rouquine avait de petites mèches collées sur le front et les tempes. Elle avait le sourire des enfants qui ont pataugé dans les flaques ou cour pour faire décoller leur cerf-volant. Cet intermède ravivait le côté jouer et enfantin de la belle qui avait des pensées bien sérieuses et obsessionnelles ces derniers temps.

Nul coupable à chercher dans tout cela, juste à imaginer que même la personne la plus égoïste et cynique pouvait douter de la conduite à tenir lorsqu’une personne croise son chemin. Tout un chacun peut alors s’interroger sur les limites de sa personnalité. Que faut-il a une personne vertueuse pour passer du côté du vice ? Quel évènement doit se produire pour remettre l’âme la plus noire dans le droit chemin ? Quelle rencontre est capable de briser le cours d’une vie et l’emporter comme dans une chute d’eau ? Une âme est-elle définitivement noire ou blanche ? Mais à cet instant, Elië ne se posait pas ce genre de questions… Le tourbillon du temps était là pour elle et elle en jouissait comme elle avait l’habitude de la faire jusqu’à ce qu’un certain grimoire ne la fasse succomber à la tentation de le posséder. Etait-ce le prix à payer pour ce pêcher ? La courtisane ne croyait pas au pécher.

Le vent gonflait sa mante ou la plaquait sur elle et elle ses mains resserrées sur le haut de la cape elle essayait de la maintenir sur ses épaule, comme en un jeu avec la tempête. Son capuchon avait depuis longtemps renoncé à lui protéger la tête et ses cheveux volaient autour de son vissage comme voiles des danseuses de charme. De temps en temps elle rejetait la tête en arrière sourire aux dents pour utiliser les caprices des bourrasques pour dégager son visage des flammes qui le léchaient…

Mais parfois lorsque la victoire est indécise, les intempéries deviennent brutales et le vent redoubla ses efforts, la pluie cingla les visages de l’étrange couple abrité de façon illusoire sous une marquise présomptueuse. La Syliméa croisa le regard du baroudeur et le trouva songeur, perdu dans des pensées qui lui étaient masquées. Etait-ce le temps qui le rendait morose ? Brusquement sa bonne humeur s’envola avec le rideau de pluie qui balaya la rue. Le pavé était maintenant noyé, miroir taciturne soumis à  de tristes reflets. Le temps avait-il cet effet sur les baroudeurs ? Leur habitude des chemins par tous les temps devait se rire d’une averse de saison… En tout cas la mine d’ Áedh était le pendant de la météo. Sans doute les restes de ses songes sur les enfants qui s’étaient pourtant bien vite enfuis à l’arrivée de la pluie. Sans doute pas. Le doute sur l’avenir de la courtisane qui semblait lui tenir à cœur. Elle pouvait le croire. Cela lui faisait plaisir de penser qu’un homme s’inquiète de ce qu’elle pouvait devenir pendant un instant, juste un instant avant l’arrivée de la pluie. Et tant pis si une fois que sa route, telle une maîtresse jalouse, l’aurait repris, il  l’effaçait de sa mémoire, elle s’en doutait mais ne sentirait pas… Elle garderait cette douce phrase en tête : « J’apprécierais que vos mains habiles ne vous causent pas trop d’ennuis… »

Etait-elle jalouse de ses voyages, de tout ce qu’il vivait et qui le rendaient comme il était ? Si elle éprouvait ce genre de sentiment ce serait autoriser les autres lui demander de ne plus être qui elle était. Mais ce qu’elle niait aux autres était une chose, être conséquente en était une autre…

Elle se haussa sur la pointe des pieds pour atteindre le niveau de son oreille et lui glissa comme une caresse :

« Merci »

S’aurait-il pourquoi elle le remerciait ? Le savait-elle, elle-même ?
Pour leur rencontre dans une boutique ? Pour leur escapade nocturne ? Pour leur jeu depuis ces quelques jours ? Pour sa main par deux fois posée sur sa taille ? Pour son respect de ce qu’elle était ? Pour son humour ? Pour son mystère ? Pour son visage marqué par la violence ? Pour se soucier d’elle ? Ou même pour cette averse dans les bourrasques ? Tout cela à n’en pas douter…

Il parut sortir de ses pensées. Mais sans doute pas à cause de ce petit mot soufflé à son oreille. Les rigueurs du temps devaient l’air sorti de sa torpeur ou peut-être était-il resté figé dans le temps à la fin de leur conversation sur le banc car il semblait vouloir reprendre leur échange où il en était resté. En avait-elle envie ? Trop heureuse que le blondinet ne relève pas sa demande embarrassée, elle s’était empressée d’enfuir ce moment de ridicule très loin parmi les bourdes que l’on se hâte d’oublier. Mais fait exprès ou hasard, il lui facilitait la tâche en paraissant lui-même des plus maladroits. Où était passé le rustre sûr de lui pour accoster les jeune femmes sans défense ? Elle eut une hésitation afin de tenter d’être moins confuse et cela n’eut pour effet que de la noyer dans une vague verbeuse :

« Et bien… Je me laissais aller à ma curiosité naturelle et je me demandais enfin si je me souviens bien je vous demandais la permission de vous poser une question et en même temps nous nous rendions compte que il y avait beaucoup de questions à vous poser mais qu’elle pouvait vous paraître indiscrète et… Et je suis bien… Bref on ne se connait pas depuis si longtemps que ça alors vous devez me trouver bien présomptueuse… »

Une rafale leur amena un déluge sous la marquise comme pour venir au secours de la rouquine. Sa robe trempait dans les ruissellements et ses effets commençaient à être détrempés. Elle frissonna, entrant son visage entre ses épaules lui donnant une apparence toute fragile au milieu des éléments.

« Je crois que nous ferions bien de trouver un autre abri… »

Quitter leur abri de fortune serait sans doute bien pire, car le prochain pouvait se trouver bien loin d’ici et ils raient sans doute à tordre, mais ne rien faire et rester à grelotter sous cet auvent était comme se résigner face aux éléments, au destin et tout ce qui contrarie. S’était-elle une fois résignée ? Le baroudeur avait-il survécu à toutes ses aventures qu’elle ignorait mais qu’elle devinait en se résignant ? Certes pas ! Il fallait donc juste choisir. Choisir d’être dans l’action ou dans l’attente. Choisir d’attendre que la pluie veuille bien s’arrêter ou au contraire finisse de gorger leurs vêtements ou de l’affronter et finir de la regarder vider le ciel quelque part au chaud.
De même allait-elle attendre que le destin décide pour elle quel tour allait prendre la suite du jeu qui la liait  au blondinet ou allait-elle lui dicter ses règles ?

*Le problème ma chérie c’est que nous ne savons pas ce que nous voulons…
_ Nous avons tué tous les hommes…
_ Nous avons tué les hommes qui nous ont trahis !
_ Et nous avons réduit les autres à leur verge et leurs bourses…
_ Sauf un mon amour
_ Avons-nous envie de le tuer ?
_ Il saurait se défendre ne croyons-nous pas ?…*


Oh ! Oui ! Qu’il se défende qu’il reste en vie, qu’il reste envie. Qu’il reste à elle et à ailes !

*Oui mais alors nous devons le mettre à l’épreuve sinon il n’aura aucun mérite…
_ Toi et tes sempiternels test !...*


La pluie ruisselait sur un petit abri de fortune dans une rue grise irisée de pluie. Elle enfermait un couple aux abois dans une cage de barreaux aqueux qui doublait celle de leur indécision…
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] Icon_minitimeVen 1 Aoû - 20:21

Il est sans doute étrange de penser que le temps peut être à l'image de notre état d'esprit.C'est à se demande si l'esprit des gens possèdent une influence sur le temps qu'il fait...Ou bien si le temps est-ce qui influence notre état d'être. Il nous serait sans doute possible d'aborder plus d'un chapitre à ce sujet, cependant la conclusion logique sera sans doute toujours que le temps nous influence et non le contraire. Cela dit, est-ce que le temps avait véritablement su influencer l'état d'esprit actuel de notre baroudeur ?Ce maelström intérieur qu'il avait depuis quelques jours, ce sans doute aucunement relié à la température du moment, non le nuage qui avait affecté son esprit n'avait rien à voir avec la tempête qui semblait s'être établie au-dessus d'Hesperia. Il s'agissait ici d'un nuage qui avait flotté depuis sa rencontre avec l'enchanteresse il y a de cela quelques jours.Ce mystère qui entourait cette belle, les questions sans réponses qui se présentaient, le tout l'avait fasciné, ensorcelle, voir possiblement empoisonné. S'il elle était un poison, il ne le buvait pas ici contre son gré, non, bien au contraire. Notre baroudeur l'avait traqué et retrouvé à plus d'une reprise. Ce poison que pouvait représenter cette Sindarine était peut-être en soie une cure, mais une cure pour quoi ? Était-il malade notre baroudeur ? Le corps de notre protagoniste semblait être celui-ci d'un robuste personnage, d'un rustre qui a vu la route plus d'une fois, non s'il était malade ce n'était pas son corps qui était affecté. Toutefois, quel était cette dite maladie qui affectait l'esprit de notre mystérieux blondinet ? Est-ce le fait qu'il ne semble nullement désirer s'attacher à qui que ce soit ?Il ne laisse pour aussi bien entrer personne dans son esprit, dans son cœur, il s'agit ici d'un règle pour son bien et le bien des autres... et voilà qu'à avoir traqué cette belle rouquine à passer de tels moments avec elle, il semblait briser cette règle.La question revient donc... Est-elle le poison ou la cure ? Il ne serait dire ce qu'elle pouvait représenter ou encore moins ce qu'elle représentera demain.

Ce soucier de ce que demain réserve pourrait sans doute rendre notre cher Áedh anxieux. Il ne s'agit pas ici d'un état d'esprit qu'il peut se permettre. Non, il s'agissait là d'une distraction qui lui était futile, de plus, une telle distraction l'empêcherait d'apprécier et de vivre le moment présent.Certes, le moment présent était loin d'être des plus agréables en apparence avec la tempête qui se rapprochait d'eux à chaque moment perdu à songer.Il ne s'agissait pas ici du moment des plus agréables concernant la température, mais il pouvait tout de même l'apprécier, le vivre. Son attention devait être sur la belle et non perdus à travers des scénarios de demain, demain n'était pas encore venu, mais elle, son enchanteresse, elle était bien présente.Elle se trouvait une fois de plus dans une situation que certains pouvaient sans doute qualifier comme étant désagréable en compagnie de notre blondinet.Si les choses continuent à être ainsi, elle va finir par croire que ce très cher Áedh apporte avec lui les malheurs et le mauvais temps.Le mauvais temps est sans doute bien à son image, mauvais temps est sans doute bien à son image,

Il la tenait prêt de lui alors qu'autour d'eux les forces de la nature se déchainait. Un peu plus tôt, elle lui avait parlé, elle s'était adressé à lui et semblait désirer connaître quelque chose, obtenir quelque chose de lui, mais il n'avait su être suffisamment attentif afin de comprendre ce qu'elle désirait.Un peu maladroitement sans doute, il lui avait demandé des clarifications.Il est habituellement un homme des plus attentifs aux détails...Il est habituellement le genre d'être à ne pas laisser son esprit faire une escapade dans le royaume des songes ou du moins lorsqu'il laisse son esprit faire un tel voyage, c'est qu'il est seul. Alors pourquoi ce l'était-il permis en compagnie d'Elië ?Il ne souhaitait pas ici lui manquer de respect, bien au contraire...Peut-être était-il devenu trop confortable avec elle.Elle était pour aussi bien dire une étrangère et il ne possédait pas de véritable raison de lui faire confiance... Aucune sauf le fait qu'elle l'avait jadis accompagnée et l'avait assisté dans le besoin.Il lui faisait confiance, c'était la moindre des choses après tout cela.Jusqu'à présent, elle n'avait rien fait qui pouvait briser cette confiance.De plus, pour se laisser aborder ainsi... ne lui faisait-elle pas confiance elle aussi?Il existait toujours la possibilité qu'il s'agissait ici qu'une actrice jouant un rôle... mais cette possibilité, notre baroudeur tentait de la nier.

Écoutant donc les paroles de celle-ci, qui semblait souhaitait lui faire entendre que ce qu'elle souhaitait savoir était fort futile... notre protagoniste plongea alors son regard dans le sien. Que désirait-elle véritablement savoir pour dire qu'elle serait sans doute indiscrète si elle demandait ?Elle semblait avoir tant de questions pour lui, une chose qu'il pouvait comprendre car il en avait sans doute tout autant pour elle.Elle certes pas lui demander en ce moment, mais si elle l'avait fait, lui aurait-il répondu ?Lui aurait-il offert une réponse franche et honnête ou aurait-il contourné la question ?Aurait-il été capable de se montrer tout à fait honnête et devenir un livre ouvert pour cette enchanteresse ?Lorsqu'il est possible de se demander s'il est toujours honnête avec lui-même...Comment pouvons-nous espérer qu'il le soit avec une étrangère ?

Cependant, avant qu'il ait l'occasion de lui offrir une réplique, alors que la tempête prenait vigueur, son enchanteresse fit une suggestion des plus logique face à leur situation. Quittant la belle du regard, le baroudeur jeta un coup d'œil sur les environs.Il tentait de se situer dans cité après leur petite balade jusqu'à ce lieu.Il y avait sans doute ici et là quelques auberges disponibles pour qu'ils puissent se mettre à l'abri... mais est-ce que le genre d'établissement serait approprié ?Le blondinet songeait alors aux endroits qu'il connaissait... un endroit qui était suffisamment fréquentable pour Elië, mais qui ne possèdent pas des standards qui feraient en sorte qu'un homme tel notre baroudeur ne serait pas le bienvenu. Il s'agit ici d'une situation assez particulière pour lui, tenter de trouver un établissement respectable...

La main gauche de notre protagoniste glissa le long du corps de la main avant d'enlacer ses doigts vigoureux avec ceux d'Elië. Les doigts de la belle étaient fin et délicat, alors que ceux de ce très cher Áedh était tout le contraire.Certes il possédait une certaine finesse, mais le temps, le labeur, bref son style de vie pouvait être lui dans ses mains.Ses prunelles retournèrent alors vers elle alors qu'il s'apprêtait à lui offrir une réplique.

« Je connais un endroit non loin d'ici...Je crois qu'il fera l'affaire »

Puis avant que la belle rouquine ait le temps de lui offrir une réplique, notre mystérieux rustre l'entrainait dans les rues, bravant la tempête en quête d'un refuge.La pluie tombait de plus en plus des cieux, le vent brisait les chaines, le véritable visage de la tempête s'annonçait.Mieux ne valait pas pour notre couple de s'attarder sous la pluie. Tourant un coin et puis l'autre, les bottes de cuirs du baroudeur claquait sur le pavé mouillé alors qu'il courrait presqu'à travers les rues de la capitale.Il trainait derrière lui la belle enchanteresse, jetant un regard sur elle à l'occasion afin de s'assurer qu'elle le suivait sans difficulté.Tournant alors le coin d'une rue et faisant quelques pas, le couple s'était alors retrouver aux portes d'un auberge.Notre blondinet ouvrit la porte rapidement avant de d'abord laisser entrer Elië, puis sa propre personne avant de refermer la porte derrière eux.

Alors qu'il faisait leur entré, une Yorkas d'âge mure les accueillit .Les quelques cheveux gris et l'air un peu énervé, la dame s'adressa à eux.

« Oh mais pauvres gens... Regardez-vous !Quel idée d'avoir rester dans la pluie comme ça!
-La tempête nous a un peu prises par surprise...Vous n'auriez pas un endroit où on pourrait se sécher...?
-Oh avec une tempête comme ça, même à vous sécher...Cette tempête n'est pas sur le point de s'arrêter mieux vaut songer à passer la soirée...»

À ces mots l'ombre blanche posa alors son regard sur la rouquine qui l'accompagnait.Souhait-elle passer la soirée avec notre baroudeur ?Si c'était le cas, est-ce qu'elle souhaiterait la passer séparer ?

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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] Icon_minitimeSam 2 Aoû - 0:05

L’action ! Y a-t-il autre chose de plus constructif que l’action ? Je ne vous parle pas de brasser de l’air, non mais bien d’agir. C’est à dire courir après les objectifs que l’on s’est fixés, même les plus simples. Se donner les moyens de les atteindre et les mettre en œuvre. Comprenez-vous que je dénigre la réflexion ? Point du tout ! La réflexion fait partie de l’action. La réflexion est précurseur à l’agitation des muscles et des articulations. Mais, parfois, la réflexion paralyse. La réflexion prend la place de l’action. Pour de bonnes ou mauvaises raisons mais souvent par peur d’échouer.
C’était tout ce que notre rouquine expérimentait depuis qu’elle avait subtilisé ce grimoire chez un antiquaire. L’action la libère, l’action la motive, l’action l’épanouit, l’action la révèle à elle-même, l’action repousse ses limites. Grâce à son expérience, grâce à son entrainement, grâce à sa réflexion préalable, elle excelle dans ce qu’elle entreprend. Elle n’est jamais l’objet d’un évènement mais toujours l’actrice, le moteur, l’étincelle. Et voici qu’elle était confrontée à ce qu’elle n’avait pas envisagé, ce qu’elle n’avait pas recherché, ce qu’elle n’avait pas voulu. Une nouvelle situation était venue troubler ses certitudes et l’avait enfermée dans la réflexion. Une réflexion circulaire, une réflexion qui égare dans des sujets non explorés, une réflexion labyrinthe. Une réflexion qui au lieu de servir de tremplin, de ressort se comportait comme une glue épaisse dans laquelle la peur, toutes ses peurs pouvaient s’épanouir.

Qu’on lui donne de l’action et telle une virtuose elle improvisera sur le thème en symbiose avec son partenaire, son adversaire, son ennemi! Qu’on la prenne par la taille dans la rue, quelle puisse se défendre ou l’accepter ! Qu’on l’invite à une escapade nocturne, qu’elle puisse refuser ou y prendre toute sa place. Qu’on lui présente un blessé qu’elle puisse lui venir en aide ou l’achever. Qu’on l’invite à entrer qu’elle puisse s’asseoir ou fuir dans la nuit. Qu’on la chasse ! Qu’on la traque ! Qu’on l’attende ! Qu’elle se sauve, qu’elle vous attende, qu’elle se dérobe, quelle joue, qu’elle se sente désirée ! Donnez-lui une tempête qu’elle s’y dissolve ! Qu’elle cherche un abri qu’elle coure sous la pluie.
Mais laissez-la au-dessus du vide de l’inconnu et vous la paralyserez… Rassurez-vous donnez-lui la plus petite aspérité sur la face lisse de la vie et elle y rampera, s’y hissera, vous défiera et ne soyez pas étonné de la voir courir sur ce mur où vous l’aviez laissée, perdue dans les tourbillons d’un vertige malsain.

Depuis le matin, si ses fantômes l’avaient poursuivie, les évènements lui avaient fourni les aspérités qu’il lui fallait pour progresser vers la sortie de la voie escarpée dans laquelle elle s’était engagée. Avec délice elle avait accueillie à sa taille, la main de son baroudeur préféré, l’avait suivi dans les rues l’avait accompagné sur un banc et l’avait conduit vers un abri de fortune. Elle avait même combattu le ridicule, accepté de s’intéresser à un autre qu’elle.
De ce côté, le succès n’était que relatif et par rapport à elle-même car elle attendait toujours une réponse, une invitation, une permission, quelque chose qui pourrait la légitimer en tant qu’interrogatrice logorrhéique…

La vie était redevenue un nectar une gourmandise, et si c’était un poison et bien soit. Elle voulait bien en payer le prix. Quel pouvait bien être le prix du jeu avec un baroudeur énigmatique ? Quelle pouvait être le prix de sa main sur elle ? Quel pouvait bien être le prix de sa compagnie sous une marquise battue par les vents et la pluie ? Il serait exigé sans doute un jour, mais plus tard et plus tard il y aurait d’autres tentations, d’autres jeux, d‘autres plaisirs et d’autres prix à payer.

Le prix à payer était pour l’instant celui envisagé depuis le début et il était équitable. Si elle s’entourait de secrets et bien Áedh ne semblait pas pressé de se dévoiler. Que demander de plus si ce n’est l’accepter tout simplement et découvrir ce que la vie leur permettrait de découvrir. Laisser derrière eux le passé de l’autre, les prix qu’ils avaient payés, légers ou exorbitants. Il pourrait écrire des histoires sur elle s’il avait assez d’imagination. Elle pourrait écrire une histoire pour chacune de ses cicatrices gravées sur sa peau et en tatouer de nouvelles si la vie le voulait ainsi. Ce serait la vie qui les mènerait, la vie et personne d’autre. La vie qui lui demanderait de courir les chemins pendant qu’elle ferait couler le sang d’un inconnu. La vie qui le ramènerait, la vie qui lui imposerait l’absence de la catin, jusqu’au jour où fatiguée, la vie leur présenterait la note. Elle serait toujours honnête si ses débiteurs l’avaient été même avec des secrets, même avec des silences...

C’est étrange comme les intempéries ont une influence sur non pensées ! Ce déluge avait lavé les fantômes d’une rouquine. Ils avaient disparu, emportés dans les caniveaux de la ville et de de sa sérénité. Le vent avait accroché leurs linceuls et se jouait d’eux. Si les caprices de la météo ont une influence sur nos âmes à n’en pas douter, Elië avait réussi maîtriser le temps et à le modeler à ce qu’elle avait envie de ressentir. Du soleil pour les apparitions surprises du matin, des averses pour laver les incertitudes et contraindre à l’action, à courir sous la pluie et dans le vent… Et le prix à payer elle le connaissait : quelques frissons de froid qui seront vite classés en perte et surtout profit dans quelques jours, quelques heures, quelque minutes.

Elle avait donc fini d’attendre la permission de questionner. Elle avait décidé de s’interdire les point d’interrogation, les « est-ce que » "pourquoi"… Elle serait juste avide des détails, des petits coups de pinceaux cachés et subtils qui révèleraient qui était vraiment ce baroudeur délicat, ce rude gentleman des chemins. Elle ferait jouer ses phrases entres ses doigts comme des fils de soie à tisser et en ferait des bijoux.
Elle ne pourrait pas lui interdire de se poser des questions et peut être de lui poser des questions. S’autoriserait-elle à le lui interdire, à ne pas les entendre à lui mentir ? Pour l’instant elle avait décidé de s'en remettre à dame Confiance si discrète et si efficace. Elle saurait bien négocier le prix à payer et si ce devait être une brève rencontre cela serait. De toute façon qui d’un chasseur de prime ou d’une assassin pouvait être sûr d’avoir une longue vie ? En avaient-ils assez sur l’écheveau de leur futur pour se permettre de gâcher les quelques occasions de rencontrer de belles personnes ?
Oh ! Elle ne se prétendait pas être une belle personne, mais peut être assez belle pour attirer le regard d’un baroudeur tout comme lui avait été suffisamment séduisant derrière ses mystères et ses manières.

L’orage grondait et le couple ne semblait pas décidé à quitter ses fracas pour un endroit moins agité. La suggestion de la belle était resté lettre morte pendant combien de temps ? Le temps d’une averse ? Le temps d’une tempête ou d’un orage, le temps de la chute d’une goutte d’eau ? Le temps d’un battement de cil ? le temps d’un croisement de pupilles bleues dans des iris verts ?Le temps d’une pensée ? Mais quel est le temps nécessaire à une pensée ? Juste un moment.

Et a ce moment, il saisit sa main ! Elle écarquilla les yeux de surprises. Combien de surprise pouvait-il encore lui réserver? C’était la première fois que leurs peaux se touchaient. Même lorsqu’ils étaient restés cramponnés au grimoire lors de leur première rencontre leurs doigts ne s’étaient pas touchés. Sa main était telle qu’elle se l’était imaginée : forte et ferme, épaisse et patinée par les aléas des chemins et des rencontres. Elle aurait pu broyer sans peine la sienne, mais au contraire elle se présentait comme un guide, un fil d’Ariane au milieu de l’orage alors qu’il avait évalué et décidé.

Avait-il autant besoin d’action que sa partenaire de jeu ? Sa course était rapide. Ses bottes de sept lieues étaient sûres et choisissaient sans risque les pavés, les tours et les détours. Elië se laissait emporter, toute heureuse d’avoir la foulée légère bien que dans une tenue guère appropriée à la course. Elle exultait sous le déluge. Savourant par avance la découverte de l’endroit où elle se laissait emporter. Son auberge ? Une grange ? Un pont ?

*Je crois qu’on nous enlève !
_ Oui c’est inédit non ?
_ Dangereux peut être ?
_ Nous connaissons cette ville mieux que lui…*


Ils entrèrent en toute hâte dans l’auberge choisie par le blondinet. Les intempéries ne lui avaient pas laissé le temps de regarder l’enseigne de l’établissement, mais elle la connaissait pour être passée assez souvent devant. La première chose qui la saisit fut la douce chaleur, confirmation qu’ils étaient à l’abri. La deuxième fut la voix de la patronne, mélange de cailloux charriés par un torrent et de meule aiguisant un couteau. Son timbre n’était pas des plus gracieux, mais son ton était accueillant et bienveillant, même si elle leur fit comprendre qu’ils s’étaient conduits comme des perdreaux de l’année en se laissant surprendre par la pluie et y être restés qui plus était.

S’il fallait passer la soirée ici pour attendre la fin de la tempête et bien soit. Elle regarda Áedh et s’approcha de lui pour lui glisser un joyeux :

« Cela ressemble à un traquenard, mon seigneur… »

Puis se tournant vers la tenancière.

« Et bien va pour la soirée, alors! »

Les choses étant dites. Arriva alors le moment de contempler les dégâts. Ou plutôt les dégâts s’imposèrent à eux. Si le baroudeur faisait à peu près bonne figure dans son accoutrement, Elië au contraire se faisait l’effet d’être un chien mouillé. Déjà sa cape s’égouttait autour d’elle et formait une flaque. Le capuchon avait cessé depuis longtemps de la protéger et avait perdu toutes ses formes tombant sur le front de la courtisane, de longues mèche rousses en sortaient ruisselantes. Elle leva le pied devant elle. Le cuir de son escarpin était gorgé d’eau et fit un bruit d’éponge lorsqu’elle reposa le pied au sol. Autant les ôter tout de suite. En deux mouvements preste de ses chevilles, elle se trouva pieds nus sur le parquet ôta sa cape pour constater que les pans de sa robe collait d’humidité à ses jambes.
Elle se tourna tour à tour vers le blondinet et la Yorka, comme si Áedh pouvait répondre à cette question...

« Serait-il possible de faire sécher nos affaires ? »

En attendant la réponse de la patronne, sa cape au bout d’un bras, penchée en avant elle entreprit de secouer ses mèches au-dessus du sol de l’entrée qui ne risquait plus rien pour en chasser le plus d’humidité possible et leur redonner un peu de tenue.
Elle se redressa et croisa le regard du baroudeur.

« Je risque de vous faire honte. J’espère que vous n’êtes pas connu ici »

Pure coquetterie de la femme qui attend qu’on la rassure son apparence et question détournée pour savoir si elle était dans l’auberge fréquentée par le blondinet ou s’ils se trouvaient en terrain neutre.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] Icon_minitimeSam 2 Aoû - 20:30

Les viola à l’abri de la tempête et de la furie de la nature, ou du moins c’est que les murs de l’auberge peuvent donner comme impression.  De la chaleur qui était émise par le foyer non loin, des parfums qui habitaient l’établissement, sortant de la tempête, ce genre d’endroit pouvait sans doute donner une impression de sûreté.  Certes il était possible d’y entendre les crissements des planches alors que le rafale percutait les murs, le sifflement du vent qui passait entre les craques, les imperfections de cet auberge, mais cela pouvait être rapidement mis en oublies alors qu’on ressentait la chaleur des flammes d’un foyer.   Dès qu’il avait franchis le seuil de la porte avant de la refermer derrière lui, notre baroudeur savait qu’il ne pouvait plus retourner en arrière, la tempête ne faisait que débuter à l’extérieur, il ne pouvait point retourner là malgré les incertitudes que allait lui réserver les évènements à venir.  Les tempêtes qui hantes l’esprit, elles peuvent parfois être celles qui cause le plus de dégâts et passer trop de temps avec cette enchanteresse, les nuages de l’incertitude semblaient ce former de plus en plus.   De quelle incertitude s’agissait-il ?  Oh mais il en avait tant d’incertitudes, des questions toujours des questions.   Notre baroudeur n’avait pas su répondre à toutes les questions qu’il s’était posés à propos de cette dernière.   Il n’avait pas l’habitude de ce questionner sur de tels choses, habituellement déjà loin de tout vers une autre aventure.  Toutefois, pour cette enchanteresse il était resté et le voilà dans une auberge avec elle à l’abri des intempéries.

À la porte, une Yorkas d’âge mure les avaient accueillit, les invitants à rester ici pour la soirée, mais avait-il d’autre choix ?  À l’extérieur de ces murs la nature faisait ses ravages, déchainé la pluie et le vent envahissaient les rues d’Hesperia alors que les malheureux êtres cherchaient tous un abri.   Des malheureux, tel qu’eux, des pauvres idiots n’ayant que vu la tempête un peu trop tard.  Les tempêtes qui surprend les voyageurs tel que notre baroudeur, cela doit être très bon pour les affaires d’une aubergiste.  Enfin, en réalité notre cher rustre ici présent a l’habitude de se trouver un abri un peu partout, qu’il s’agisse d’un pont, d’une auberge… cela importe habituellement que très peu.  Cependant, lorsqu’on est en si bonne compagnie, mieux vaut trouver quelque chose qui n’est pas nécessairement improvisé.   À vrai dire, ce très cher Áedh ne sait pratiquement rien des habitudes de vie de la ravissante rouquine qui l’accompagnait en ce moment.  Tout ce qu’il savait n’était qu’à partir de ce qu’il avait été en mesure d’observer… et ces observations lui avait dicté qu’elle n’était sans doute pas du genre à être prête à se cacher dans un trou nauséabond afin de se protéger de la pluie.  Toutefois, elle avait su le surprendre plus d’une fois jusqu’à présent… alors avec elle sans doute tout était possible.

Notre protagoniste lança un regard circulaire sur l’établissement alors que la Yorkas et l’enchanteresse semblait discuter affaire et prendre une décision sur ce qui allait se passer.  Il avait entendu la belle rouquine dire qu’ils allaient la prendre… la… sous entendant qu’il ne s’agissait là que d’une seule chambre.  Un choix certes judicieux concernant la bourse, mais était-ce là la meilleure décision concernant leur relation? Quel type de relations entretenaient-ils ?  La belle et le rustre, qui sont-ils aux yeux de l’autre ?  Que représentait-elle pour lui si ce n’est que son obsession du moment, cette femme pour qui sont intérêt semble aller au-delà des plaisirs charnels qu’il pourrait savourer… s’il osait. Oserait-il faire une telle demande ? Est-ce qu’Elië le rejetterait?  Et s’il faisait une telle requête et qu’il savourait le plaisir d’une nuit avec cette enchanteresse, qu’en serait-il pour leur avenir commun ?   Son appréciation de la belle, la fascination qu’il a pour elle, est-ce que le tout disparaîtrait ?  Est-ce qu’il s’attacherait à celle-ci plus qu’il ne devrait ?  Il pouvait se poser tant de questions, il pouvait laisser son esprit de noyer dans l’incertitude jusqu’à ce que cela le tue!   Il refusait de laisser les songes et l’incertitude le noyer, le tuer.

Il écoutait alors l’échange entre la belle et la Yorkas à propos des vêtements alors que notre baroudeur détachait son manteau et le retirait celui-ci révélant les lambeaux qui lui servait de vêtements.  Il ne s’agissait rien ici d’élégant, mais tout simplement pratique.  
«Vous pouvez faire sécher ce qui a de plus humide proche du feu… sinon pour le reste… dans votre chambre ce sera possible de faire sécher là..»
Certes, il avait porté attention à ce que lui disait la Yorkas, mais ce qui avait su attirer l’attention du baroudeur était les paroles de son enchanteresse.  Elle semblait se soucier de son apparence, de l’impression qu’elle allait donner sur les personnes présente.  Elle, lui faire honte ? Où va-t-elle chercher de telles idées.  Pourquoi aurait-il honte d’elle ? Voilà une étrange idée… il faut croire qu’elle ne connait point l’entourage habituel de notre cher baroudeur… son entourage habituelle possède nettement moins de classe.  Même si elle se roulait dans la boue et allait patauger avec les porcs, il est probable que cette ravissante enchanteresse ait toujours plus de classe que les gens que fréquente habituellement notre cher blondinet.  Tendant la main afin de prendre la cape d’Elië, il lui offrit une réplique.

«Vous n’êtes pas en effet dans la même catégorie que mon entourage habituelle… il faut croire que je commence à mieux choisir les gens qui m’entour…»  dit-il avec un discret sourire avant de prendre un peu ses distance et de suspendre leurs vêtements en proximité du feu du foyer.  

Une fois cela fait, il se retourna vers la Yorkas s’adressant à celle-ci, puisqu’elle semblait être la maitresse d’établissement.

«Vous demandez combien pour la soirée?
-30 Dias pour la soirée
-D’accord» ajouta-il en sortant sa bourse
«Pour payer,  aller voir mon mari, je vais donc montrer la chambre à votre amie?» Ajouta-t-elle en pointant dans la direction du dit mari.

Dans la voix de la Yorkas, avait-il des sous entendu concernant la relation entre la belle et le rustre.  Se demandait-elle pourquoi une telle demoiselle trainait avec un baroudeur tel que lui ?  Il est fort probable qu’elle possédait plus d’une théorie à leur sujet, c’est une habitude d’aubergiste.  Cependant, comme la plupart des maitres de ce genre d’établissement, la Yorkas était trop poli afin d’exprimer ses songes ouvertement.  Non les gens dans ce milieu de travail sont sans doute parmi les plus discrets personnages… bien que parfois la bonne somme ou les bonnes paroles peuvent leur faire cracher quelques secrets.

«Alors si mademoiselle veut bien me suivre» Dit alors la vieille Yorkas avant de se mettre en route vers l’étage au dessus.  
Les prunelles du baroudeur avaient suivis les deux dames alors qu’elles montaient à l’étage.  Sous les pieds de la Yorkas, les marches gémissaient… mais sous ceux de la plus élégantes Elië… notre baroudeur ne pouvait rien entendre.  Bref cela importait sans doute que très peu, car il avait des affaires à régler afin d’être en mesure de passer la soirée.   Il se dirigea donc vers le dit mari afin de régler les affaires.  Le Yorkas d’âge d’autant plus mûre ne semblait pas très aimable au premier regard, toutefois une fois leur brève discussion entamé, notre protagoniste avait pu voir en lui un personnage des plus chaleureux.  Il s’agissait tout simplement d’un vieux personnage, un être fatigué, mais qui continuait la route.   Toutefois, cette interaction n’est sans doute pas ce qui a des plus intéressantes. Le baroudeur, quittant le dit mari, croisa la vieil Yorkas dans l’escalier alors qu’il se dirigeait à son tour à l’étage.

«La seconde à gauche» lui dit la  Yorkas rapidement alors qu’elle passait à côté de notre protagoniste.

Une fois à l’étage, notre baroudeur mis sa main sur la poigné et s’arrêta durant un moment.  De l’autre coté de la porte il s’avait qu’il allait trouver Elië… mais il ne savait pas ce que cela pourrait éventuellement signifier.  Est-ce que cela avait véritablement de l’importance ?  Il ne pouvait continuer de vivre dans un future potentiel… la situation était la suivante : Il s’était réfugier dans une auberge et l’enchanteresse était elle aussi  présente…. Les deux allaient partager une chambre pour la soirée… voilà  la situation, il n’avait aucune raison de se créer des hypothèses à ce sujet.  Il ouvrit donc la porte, la franchis et la ferma derrière lui.  Son regard se posa alors sur la belle.

«J’espère que cette situation ne va pas à l’encontre de vos plans de la journée…» dit-il doucement.

Il retira alors les protections à ses avant bras, les mêmes protections auxquels sont attachés les lames secrètes de notre baroudeur. Retirant d’abord celle de gauche, il détachait le tout habillement avec sa main droite, puis avant de passer à la seconde il déposa le tout sur une table en proximité. Puis, il en fit de même pour celui au bras droit, détachant le tout avec sa main gauche. Une fois cela fait, il retira alors son chandail qui était bien humide avant de l’étendre sur une chaise non loin, révélant ainsi son torse. Ce même torse qui avait été victime du temps et de chaque batailles, de chaque victoires, de chaque défaites. Ce torse, ce corps aux nombreuses cicatrices possédant chacune leur histoire. Si cela n’affichait pas suffisamment le côté obscures et les sombres endroits où notre baroudeur à su trainer, les divers tatouages qu’il avait reçus un peu partout à travers le monde démontrait bien qu’il était un homme de la route, qu’il avait su à sa façon faire partie de la basse société, qu’il fait toujours parti de cette caste sociale. Se dévêtir ainsi, était-ce là un geste inapproprié ? Ce n’est pas comme si voir le corps d’un homme allait choquer la ravissante rouquine. Certes il est probable que la clientèle habituelle de celle-ci possède habituellement un peu plus de classe… une chose est certaine est qu’il ne peut pas conserver ses vêtements humides sur lui pour les sécher….

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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] Icon_minitimeDim 10 Aoû - 21:33

Des auberges elle en connaissait de toute sorte. Des petites et discrètes nichées dans une rue excentrée voir loin des faubourgs, des cossues réservées à ceux qui ont une bourse rebondie, des selectes pour ceux qui ne veulent pas déroger à leur train de vie, des mal famées pour ceux qui veulent s’encanailler ou qui n’ont pas les moyens de s’offrir mieux. Celle-ci ne payait pas de mine, mais elle était là où il fallait pour leur offrir un abri contre les éléments et c’était tout ce qui comptait. Les murs étaient solides et si les boiseries sifflaient sous les assauts du vent ils tenaient bon et c’était le principal pour se sentir en sécurité. La patronne était accueillante malgré sa gouaille taillée à vif par l’habitude d’en voir sans doute des vertes et des pas mûres. Aussi accueillir ce nouveau couple ne devait pas lui changer beaucoup son quotidien d’autant que les intempéries s’étaient chargées de faire perdre de sa superbe à la Syliméa. On aurait pu presque les remercier de les avoir assortis…

Regardant autour d’elle, tout en écoutant le bruit de la tempête à l’extérieur, elle eut comme l’impression d’être dans une parenthèse de sa vie. Les évènements l’avaient menée là pour une soirée, demain elle reprendrait le cours de sa vie et tout ce qui se passerait ici et maintenant resterait dans cette parenthèse comme une note de l’auteur qui hésite à inclure une nouvelle idée dans l’histoire de ses personnages, une courtisane et un chasseur de prime. Peut-être lassé de les voir se torturer de questions mais lucide devant le convenu de la situation  que le lecteur verrait arriver trois pages avant de la lire. Peut-être que si le style ou les surprises réservées par ses personnages le contentent alors garder-t-il l’idée de cette petite notre rédigée à la hâte dans la marge…

Le décor était planté. Un décor comme un terrain neutre. Pas de chemins poussiéreux familier au baroudeur ni une réception mondaine qui aurait été un écrin pour l’espièglerie de la courtisane, mais juste une auberge comme ils en avaient visité des dizaines pour des raisons qui leur étaient propre, halte vers de nouveaux horizon, ou rendez-vous charnel entre deux autres.  Les acteurs étaient entrés en scène et l’auteur, leur laissait loisir de profiter de la soirée. Une soirée pour répondre à toutes leurs questions, une soirée pour rester dans l’expectative, une soirée pour décider, une soirée pour contempler, une soirée pour les souvenirs, une soirées juste pour attendre que la tempête ne s’éloigne.
Le  regard de la rouquine pétillait. Elle avait envie de cette parenthèse et le traquenard qu’elle évoquait à l’oreille du blondinet était le bienvenu. Et pourtant elle se doutait ou voulait croire que dans l’esprit du baroudeur gentleman, ce n’en était pas un. Elle avait pu mesurer, malgré parfois des manières cavalières, le respect dont il avait fait preuve à son égard, ce respect qu’elle appréciait mais qui la déroutait aussi qui l’empêchait parfois de n’être qu’elle, comme si de se voir soudain digne de quelque chose que l’on n’a jamais semblé mériter faisait d’elle quelqu’un d’autre et qu’elle ne se reconnaissait pas…

Et les voilà devant des yeux extérieurs parmi les plus expérimenté qu’il puisse se donner de rencontrer. Des yeux d’aubergistes habitué à croiser toute sortes de gens, des voyageurs de passages, des réguliers, des malfrat et des braves gens, des amants et des jeunes mariés, des chasseurs de prime, ou des putains. Comment les avaient-ils identifiés ces yeux entraînés ? Comme un couple ou simplement deux connaissance peut être des amis ? Comme un chasseur de prime et sa proie ou une catin et son client ? Ils ne diraient sans doute rien ouvertement mais les petits détails entre les mots et les attentions exprimeraient fatalement ce qu’ils voyaient ce qu’ils sentaient se dégageant des deux étourneaux qui s’étaient fait surprendre par la tempête. En même temps qu’elle s’acclimatait doucement à ce nouveau lieu, elle jeta un regard presque à la dérobée à son compagnon d’ « infortune ». Celui-ci semblait le plus décontenancé et presque gauche dans l’entrée. Ce ne pouvait être l’auberge qui le mettait dans cet état. Quelque chose occupait visiblement ses pensées, peut être toujours les enfants ?... Les enfants pouvaient-ils marquer cette ride entre les deux yeux ? Ecoutant la tenancière d’une oreille,  elle lui fit rapidement un petit signe de la main accompagnant un sourire qu’elle aurait voulu rassurant elle qui n’avait jamais rassuré de chasseur de prime tellement sûr de son fait d’habitude. Son attitude se changeait petit à petit en manières de gentleman, habile à faire des compliments, même s’ils étaient tournés d’une façon moins prémédités que les fats qu’elle avait pu rencontrer ça et là et qui prétendaient attirer son attention.
Elle  s’inclina pour le remercier de cette fleur qu’il lui adressait mais pour garder cette distance qu’il semblait vouloir cultiver entre eux.

*Les enfants ! Ma chérie ! Que tu peux être naïve parfois. C’est nous qui le préoccupons !
_ Et c’est mauvais signe ?
_ Hum ça dépend…
_ Avec ça je suis bien avancée…*


Il sembla se réveiller lorsqu’il se mit en demeure de faire sécher leurs vêtements près du feu. Visiblement ces gestes lui étaient familiers. Combien de tempête avait-il bravées sur des chemins inondés et embourbés avant d’arriver dans des auberges de fortune où se faire sécher et remette ses affaires en état avec les moyens du bord ? Elle pouvait même l’imaginer trouver refuge dans une écurie sans pouvoir faire de feu à cause de la paille se contentant de la chaleur des animaux. Ici au moins le feu crépitait dans la salle commune et à entendre ce que laissait entendre la patronne, les chambres devaient être chauffées. Ce devait être un luxe pour lui.

Elle le regarda faire, hypnotisée par ses gestes à la fois patauds et assurés et ne pensa même pas à le remercier, pas plus qu’elle ne pensa à protester lorsqu’il proposa de payer à la tenancière. Comme les filles à papa, elle semblait admettre que c’était à l’homme d’avancer le prix de la chambre.

La chambre ? Elle réalisa soudain qu’il ne s’agissait que d’une chambre. Très bien ! Premier indice pour comprendre l’image qu’ils donnaient : celle d’un couple qui n’a besoin que d’une chambre… Elle prit sa respiration pour protester et puis se ravisa. Elle ne connaissait pas la profondeur de la bourse de son chevalier servant et lui-même n’avait pas protesté. Quel message recevrait-il si elle insistait pour faire chambre à part, elle la fille publique habituée à partager son lit avec chaque homme qui pouvait se l’offrir ? Un rejet ? Une insulte ? Sûrement pas du respect pour ses désirs ou ses préoccupations dont elle devinait depuis peu qu’elle était le centre… Alors qu’il traitait avec la Yorka, elle haussa les épaules. Après tout, les évènements décidaient parfois pour leurs jouets qu’étaient les acteurs… Alea jacta est !

Elle tendit le cou pour apercevoir le Yorka qui servait de mari avec la patronne, de loin, derrière son comptoir, il avait l’air aussi mal assorti à sa joviale épouse que la courtisane assassin au chasseur de prime !
« L’amie » suivit des yeux le baroudeur qui avait retrouvé ses grandes enjambées et se dirigeait vers le patron, apparemment détenteur des cordons de la bourse. On était en plein stéréotype masculin féminin !

*Amie ! Ah ! Que comprenons-nous dans ce mot ?
_ Ce qu’il y a à comprendre lorsque l’on ne prend qu’une chambre.
_ Mariés pas mariés ?
_ Nous disons amie pour une épouse ?...*


Les qui pro quo avaient de grande chance de fleurir en cette soirée et personne ne semblait vouloir les dissiper. On aurait pu faire de grandes analyses sur les raisons qui empêchent deux presque inconnus à ne pas démentir leur liaison, depuis la réservation d’une seule chambre à l’acceptation de ce terme choisi avec soin par l’expérience que devait avoir la maîtresse des lieux. Certains diraient que cela trahissait les désirs des deux personnages de cette histoire, d’autre encore qu’ils n’avaient pas envie de donner plus de renseignements sur eux et un démenti serait permettre la certitude. Les derniers, simplement le fait que la course dans la tempête, le froid et l’humidité avaient fatigué les tourtereaux supposés…

La Yorka n’insista cependant pas sur le sujet avant d’inviter Elië à la suivre. Celle-ci se détourna donc du baroudeur, mais elle sentait le poids de son regard sur elle et ne parvenait pas à définir la nature de ce regard. L’escalier était assez raide, mais les marches solides bien que le pin dont il était constitué grinçait comme il se doit pour les bois de conifères… La guide garda le silence jusqu’à la porte mais se tourna vers la rouquine détrempée alors qu’elle tournait la clé dans la serrure pour ouvrir la porte :

« Ce n’est pas une auberge de luxe, mais vous y serez au chaud… »

Elle précéda la cliente avant de s’effacer pour la laisser entrer. Cette dernière entra et laissa courir ses yeux sur la chambre tout en prenant la clé que sa guide lui tendait. En face de la porte une fenêtre avait déjà été fermée par deux volets de bois barrés d’une barre de chêne qui les maintenait clos sans toutefois les empêcher de vibrer dans la tempête. De taille modeste, la chambre était juste assez grande pour contenir sur le mur de gauche un lit tendu de toile claire, point de table ni de coffre à vêtement.
Par contre, derrière la tenancière, un brasero distillait une douce chaleur sous un conduit de torchis et à côté une réserve de bois sec

« Ajoutez du bois petit à petit sinon vous serez enfumés… »

Elle leva l’index pour désigner une corde fine. Les usages pouvaient en être multiples, mais en la circonstance présente, elle servirait à pendre les vêtements non loin du petit brasier.

« Si vous avez besoin que quoi que ca soit il suffit de descendre à la salle commune le demander à mon mari ou-moi si vous me trouvez… »

Elië remercia d’un sourire la sollicitude de la Yorka qui s’empressa de s’éclipser.
Maintenant seule, la courtisane se frotta les bras pour finir de se réchauffer, mais il fallait bien qu’elle se rende à l’évidence, ce ne serait possible qu’une fois ses effets secs, et ils ne sècheraient pas sur elle… Le baroudeur n’allait pas tarder à arriver, inutile de perdre de temps.
Elle tourna le dos la porte et au brasero et se mit en devoir de se débarrasser de sa fine ceinture qui soutenait le fourreau de sa dague et délacer le corsage de sa robe. La première atterrit bien vite sur le lit alors que la deuxième venait de tomber au sol la laissant juste couverte de sa fine tunique blanche, lorsque la porte s’ouvrit. Elle tourna la tête vers  son compagnon d’infortune qui exprima une certaine gêne sur la situation, mais eu le bon goût de faire mine de na pas la voir. Comme quoi les rustres pouvaient avoir un certain tact.
De bonne humeur elle le rassura :

« Ce serait mentir de dire que cette péripétie était prévue, mais il n’y a pas mort d’homme et je sais que je peux vous faire confiance… »

Elle ne pouvait être qu’agréablement surprise par la courtoisie du blondinet, courtoisie peut être dictée par l’expérience de cohabitation plus ou moins forcée avec la gent féminine et par le froid que tout comme elle il devait endurer car sans attendre il commença à se dévêtir. La rouquine ramassa sa robe pour la suspendre tant bien que mal à la corde, mais avec moins de gêne que son compagnon. Elle considéra en premier lieu tous les effets que pouvait porter un chasseur de prime. Le moins que l’on pouvait dire c’est qu’il était paré à toute éventualité en tout cas à celles qui nécessitait de sauver sa vie. Mais elle s’attarda surtout sur la personne du baroudeur qui lui tournait encore le dos. Son corps musclé par les épreuves était bien comme elle l‘avait imaginé, conteur de sa vie mouvementée de cicatrice en tatouage, elle pouvait s’imaginer à l’infini errances et détours, rixes et batailles, convalescences et repos du guerrier.

Et à propos de repos du guerrier, elle prit conscience de sa mise désinvolte en compagnie que celui qui avait eu à son égard plus des manières de gentleman que d’un rustre. Si sa tunique humide n'était pas complètement détrempée et de collait donc pas à sa peau,  le cordon  lâché, son col lui tombait sur les épaules et lui dessinait un charmant mais très profond décolleté, ses longues manches fendues jusqu’au-dessus du coude. Pas question de se conduire comme une courtisane ! Il ne l’avait à aucun moment traitée comme telle et si rien dans sa pudeur ou ses envies ne l’aurait empêchée de se dévoiler complètement, elle souhaitait donner la réplique à la délicatesse du chasseur de prime. Il n’était pas en compagnie de la courtisane mais de la femme et elle voulait donner une image honorable de sa personne et de sa compagnie.

*Et puis il n’a pas payé !
_ Pfff ! Là n’est pas la question !...*


Elle resserra le lacet de sa tunique et s’assit sagement sur le lit, les pieds ramenés sous sa tunique contre sa poitrine, ses bras autour de ses genoux sur lesquels reposait son menton. Elle espérait ainsi finir de paraître descente et permettre tant bien que mal à l’air de circuler entre le tissu et sa peau… Elle ne sècherait jamais sinon…

Elle avait l’air ainsi d’une petite fille rentrée en catastrophe d’une course sous la pluie qui attend que son père ou son grand frère finisse de la réconforter. Mais la communication ne serait pas facile s’ils se tournaient le dos et elle se rendait petit à petit compte qu’elle était trop heureuse de la situation pour que ce genre de détail vienne la gâcher. Elle ressentait cependant toute la tension que cette même situation provoquait. Par quoi commence-t-on lorsque l’on est dans la même chambre qu’un homme et pas pour lui vendre son corps ? Elië avait besoin de l’aide d’Elië car à la vérité cela ne lui était jamais arrivé…

*Commence par lui signifier que tu ne vas pas le violer…
_ Oui tu as raison ! N’ayez pas peur, je ne vais pas abuser de vous !... C’est ridicule !
_ Oui, comme cela c’est ridicule ! Tu n’as donc rien retenu ?*


« Vous semblez dans votre élément ici… »

*Moui… Ce n’est pas exceptionnel mais ça aurait pu être tellement pire !
_ Mais ça lui permet de parler de lui, de sa vie…
_ Cela fait aussi un peu inquisitoire non ?
_ Tu proposes quoi ?
_ De t’inquiéter de son bien être…*


« Vous n’avez pas trop froid j’espère »

*Tu vois lorsque tu veux…*

Dans cet exercice inhabituel pour elle, la courtisane venait de perdre un peu de ses moyens qu’elle avait mis tant de temps à retrouver.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] Icon_minitimeLun 11 Aoû - 22:34

Le voilà une fois de plus dans une situation plutôt particulière avec l'enchanteresse.Il ne devait sans doute pas s'agir d'une demoiselle des plus ordinaires aux yeux de notre baroudeur.Il ne s'agissait pas ici d'une proie qu'il avait traquée jusqu'ici ou bien d'une belle qu'il avait séduit afin de passer une soirée un peu plus agréable.Non, elle était plus que ça, mais ce qu'elle était exactement cela, il ne pouvait nullement vous le dire, car lui-même en était incertain.Elle était sa fascination du moment, son obsession, son poison avec qui se soir il allait partager une chambre.Si les Dieux existaient, ils devaient sans doute bien s'amuser et prendre un certain plaisir à avoir mis la belle et le rustre dans une telle situation.Si les deux existaient...si notre baroudeur croyait en eux.S'ils existaient il ne saurait pas s'il devait les maudire ou les remercier pour cette situation.Il appréciait certes la compagnie de la belle enchanteresse à la crinière de feu, sa présence, son existence même rendait d'une certaine façon ce très cher Áedh heureux.Il était heureux d'avoir connu une telle dame, que leur chemin se soit croisée par un fruit du hasard ou destin. Cependant, il y avait l'autre aspect, le revers de la pièce... le fait qu'elle l'apportait si loin de ses habitudes, de ses règles personnelles concernant ses fréquentations et relations avec les gens qu'il rencontre.Il se maudissait tout bas d'avoir briser les règles du jeu afin de prendre plaisir dans un autre.

Ayant fermé la porte derrière lui, il n'avait qu'adressé que quelques mots à la belle depuis et l'avait qu'observé de façon très brève.Cependant, son court moment d'observation avait été suffisant afin que dans son esprit celui-ci soit en mesure de se dessiner les courbes du corps de l'enchanteresse.Il pouvait voir sans la regarder un portrait de cette séduisante demoiselle aux corps des plus raffinés, l'image d'une femme que nombreux ont sans doute désirée... une femme que certains ont même pu savourer.Tout comme le jeunot qu'il avait su observer la journée précédente, ses mains s'étaient posées sur ce corps que certains pourraient dire parfait.Dire qu'il ne possédait pas lui-même un désir de savourer certains plaisirs charnels avec la belle, qu'il ne souhaitait point glisser ses mains sur la peau blafarde de la Sindarine, ressentir sous ses doigts une fois de plus la douceur de celle-ci, cette douceur à laquelle il avait su goûter en lui tenant la main un peu plus tôt... dire cela ferait de notre baroudeur un menteur.

La Yorka qui leur avait présenté la chambre devait sans doute croire qu'il s'agissait ici d'un couple.Il s'agissait ici d'une insinuation des plus normales, celle que nombreux auraient sans doute faite en voyant un homme et une femme entrer en duo dans l'établissement.Cependant , malgré les apparences, ils n'étaient pas un couple, du moins pas vraiment.Si c'étaient le cas, il s'agissait ici d'un couple qui n'était pas très orthodoxe... la belle courtisane et le rustre baroudeur...Deux êtres possédants un style de vie ne permettant nullement la possibilité d'une vie, d'un couple bien ordinaire.Cette idée était bien loin de l'esprit du baroudeur, il avait déjà brisé tant de règles... il ne pouvait pas se permettre d'en briser une autre.

Il avait retiré une partie de son armure de cuire et l'avait placé sur un bureau non loin. Il aurait put passer un peu de temps à contempler le travail d'artiste qui avait su forger ses outils de travail, mais là n'était sans doute pas le moment de s'abandonner à de telles observations. Un trop grand silence de la part de notre baroudeur pouvait sans doute être inconfortable pour la belle, voir peut-être même pour notre blondinet. Son chandail de coton avait été lui aussi mis à sécher sur une chaise, faisant en sorte que notre protagoniste était maintenant torse nu.Il ne s'agissait pas ici d'une situation tout à fait hors de l'ordinaire pour notre protagoniste, se retrouver dans une chambre, dans une auberge avec une belle étrangère, mais avec Elië, avec cette enchanteresse, c'était un peu différent.Il ne pouvait la voir comme étant une femme avec qui il allait passer une simple soirée de plaisirs sans possiblement se revoir... bien que les chances que leur chemin se croise à nouveau est sans doute presqu'inexistant.

Les paroles de la belle avaient su trouver leur chemin jusqu'aux oreilles attentives du blondinet.Il doit avouer avoir été un peu amusé par la réponse de celle-ci.Cette réponse qui faisait référence à leur première aventure ensemble.Était-ce là leur jeu ? Les références vagues que seuls eux pouvaient comprendre ?Elle disait pouvoir lui faire confiance, une chose qu'il appréciait certes bien qu'il ne pouvait pas vraiment comprendre pourquoi.Il est vrai que tout au long de leur aventure, notre baroudeur n'a nullement démontrer certains signes indiquant qu'il souhaitait faire le moindre mal à cette belle rouquine... et les chances de le faire n'étaient pas ce qui avait su manquer à l'appel.Mais envers elle, il ne possédait aucune intention malicieuse.Un petit sourire discret s'était alors affiché à son visage en écoutant la réplique de la belle, mais ces dernières paroles n'étaient pas les dernières de la belle.

Une observation à propos de notre baroudeur fut dite.Elle avait observé une certaine habitude de ce genre de situation chez notre protagoniste.Toutefois, la question était à quoi faisait-elle allusion ? Au fait qu'il se trouve dans une auberge afin de se mettre à l'abri d'une tempête, ou le fait qu'il avait su attirer une belle demoiselle avec lui ?Dire que l'un est plus vrai que l'autre ne serait sans doute pas possible.Les auberges, il en a connu de nombreuses lors de ses voyages... et des femmes... Elles ont fait partie de ses voyages elle aussi.Toutefois, dire que l'enchanteresse n'était rien de plus qu'une autre sur une liste était faux.Cependant, il s'agissait sans doute d'une fait qu'elle ne désirait point connaître.Elle ne désirait sans doute pas connaître toutes les femmes qu'il avait rencontrées lors de ses voyages...Tout comme il ne désirait nullement connaître le nom d'hommes qui avaient utilisé les services de la belle. Notre baroudeur su échapper un peu à cette observation par la suite des mots de la belle.Il lui offrit alors une réplique.

« Non... ça va... j'ai l'habitude de pire situation.»

Se retournant alors vers la belle. Il retira ensuite ses longues bottes puis il s'approcha un peu de la rouquine, prenant ensuite place à ses côtés.Il observa les traits de la rouquine sous la lumière de la pièce.Celle-ci ne semblait pas non plus être très habituer à une telle situation, de se retrouver seule dans une pièce avec un homme qui n'a point convoité ses services. Les prunelles azures du baroudeur furent attirer un peu par la dague de la belle.En apercevant cet objet, notre protagoniste ne put se retenir d'offrir une réplique concernant la confiance qu'elle lui accordait.

« Je vois que votre confiance n'est pas envers tous les étrangers... sage décision... on ne sait jamais qui pourrait vous aborder dans la rue... »

S'agissait-il ici d'un peu d'humour de la part d'Áedh ?Était-ce là le genre de chose qu'il pouvait se permettre avec elle?Lui dévoiler ce coté un peu moins sombre, un peu moins sérieux, cette facette plus claire, plus légère de sa personne, est-ce qu'il pouvait se le permettre ?Peut-être que oui, car d'une certaine façon, à leur façon la plupart de leur réplique avaient su être un peu humoristiques.

Bref, voilà qu'il était à son tour de faire des observations à propos de la belle qui se trouvait à ses côtés. Elle était là les genoux ramenés sous sa tunique.Si quelqu'un semblait avoir froid, c'était bien elle.Était-elle confortable ?Comment se sentait-elle face à cette situation ?Il s'agissait là de quelques questions qui avaient su traverser l'esprit de notre baroudeur.

« Si vous avez froid... je peux mettre un peu plus de bois... cela vous aidera peut-être à vous sécher...»

Les yeux posés sur la belle, il avait su remarquer une mèche rebelle qui s'était échappée, qui avait su glisser le long du visage de la rouquine. Il approcha alors sa main, avec un peu d'hésitation.Pourquoi hésitait-il ?Il n'avait pas l'habitude de douter de ses actions habituellement. Il s'agissait ici d'un geste tout à fait naturel, non ?Pourquoi être maladroit avec elle ? Craignait-il de paraître comme un rustre ?Pourtant c'est ce qu'il est, un rustre, un baroudeur, un chasseur de primes suivant les traces des têtes à prix d'un endroit à un autre.Surmontant ce moment d'hésitation il repoussa la mèche rouge de la belle rouquine derrière son oreille.Dans ce geste, les doigts rudes et usés de ce dernier avaient légèrement effleurer le visage doux et délicat de la Sindarine.
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] Icon_minitimeMar 12 Aoû - 13:49

Si le baroudeur se trouvait dans une situation inhabituelle pour lui, que dire de celle que vivait la rousse courtisane ? Se trouver dans une chambre en compagnie d’un homme sans avoir à faire commerce de ses charmes sans attente de ses désirs… voilà qui était inédit en tout cas pour la Syliméa et la Sindarine avait rangé ce genre de souvenir très profondément tant et si bien que si elles voulaient y avoir accès, elle devait faire un gros effort de mémoire. La raison mériterait quelques explications, mais aussi un peu de temps et quelques lignes supplémentaires pas forcément intéressantes pour le lecteur. Dans cette chambre donc, elle expérimentait une nouvelle facette d’elle-même. Oh ! Pas ses croyances en un destin ou en des dieux à l’existence aléatoire. Si la Sindarine avait tenté d’implanter en Elië des croyances de son peuple, la Syliméa s’y était jusque-là montrée réfractaire. Point de destinée pré-écrite dans le grand livre du monde, point pour elle d’entités supérieures créatrices et qui s’amuseraient des efforts de leurs créatures pour se débattre avec les obstacles posés malicieusement sur leur route.

Quant-aux règles ? Aucune qui pourrait empêcher de jouir de chaque instant de la vie. Elle ne s’imposait et encore que celles indispensables à sa survie.
Sans pouvoir mettre de mots sur ce qu’elle nommait son grand sommeil, elle n’était pas enfin arrivée à la lumière pour reconstruire elle-même une cage de croyance de règles et d’interdits. Et pourtant, aujourd’hui elle se voyait se mettre des entraves imposées à la fois par la curiosité de ce qui allait advenir et le respect qu’elle pouvait vouer à une personne qui avait piqué sa curiosité, et avait touché en elle quelque chose d’inconnu. Des hommes avaient déjà essayé de se l’attacher mais la seule attache qui tienne était celle que les Dias étaient capable de tisser et aucun mâle n’avait été capable de l’accepter telle qu’elle était lorsqu’elle avait cédé au désir pour un homme. Aujourd’hui, quelqu’un ne s’était pas éclipsé à sa rencontre, ne s’était pas poliment retiré en apprenant qui elle était. Quelqu’un s’était montré à la fois attiré par ce qu’elle était et assez complexe pour attiser sa curiosité et sa convoitise. Quelqu’un avait manifesté assez de respect pour qu’elle lui en sût gré et peut être même souhaite qu’il n’en manifestât moins. Désir ambivalent qui pourrait tout gâcher ou ouvrir de nouvelles portes sur son obscurité effrayante s’il en était.

Déroutée donc au plus haut point, elle se demandait ce qu’elle vivait dans cette chambre. Si elle devait se raccrocher à quelque chose de connu, elle aurait assimilé cela aux préliminaires au coït, délicieuse étape avant que les chaleurs et les tensions n’envahissent les entre-jambes et que les corps ne puissent plus rien désirer d’autre que s’interpénétrer. Etait-ce à dire que la suite était, inéluctable ? Peut-être, mais vers quelque chose d’inconnu et elle se plaisait à le penser quelque chose dont ils seraient maître du début à la fin. Quel que soit ce qu’ils mettraient en œuvre ils en seraient les auteurs. Tout leur était encore possible du plus évident à l’inconnu le plus absolu pour chacun d’eux. Ils seraient de toute façon deux avec chacun leurs histoire, leur désir et leurs projet ce qu’ils étaient chacun capable d’envisager et d’accepter. Au fur et à mesure qu’elle se perdait dans les méandres et le labyrinthe de ces possibilités connues ou inconnues, elle était saisie d’impatience et de frayeur mélangée.

Ce qui était certain pour elle car le plus facilement identifiable était le désir de son corps conteur d’histoires et du temps, ces histoire qu’elle pouvait s’inventer et qu’il lui offrirait peut être un jour au fil de... Mais elle le savait depuis que tout à l’heure il avait posé sa main sur sa taille autre chose était en jeu entre eux et ce mot « jeu » n’arrivait sans doute pas par hasard régulièrement dans ses pensées…
Le jeu, activité gratuite dans laquelle le moteur est le plaisir saurait-ils le préserver y mettaient-ils les mêmes règles ? Combien de temps durerait-il ? Un jeu a un début et une fin. Qui joue sans fin ? Les fous ! Se sentait-elle prête à la folie ? Se sentait-elle prête à y entraîner le baroudeur ? Sans doute la réponse était-elle oui dans les deux cas et très certainement son égoïsme parlait-il le plus fort à ce moment. Cet égoïsme qui avait guidé toute sa courte vie et une grande partie de sa longue vie de Sindarine depuis que… Egoïsme qui l’empêchait de donner importance au regard des gens, des hommes qui la prenaient dans des chambres plus ou moins luxueuses des clientes qui lui confiaient leurs puceaux de fils, des tenancières d’auberge qui l’envisageaient comme une catin ou une amoureuse. Mais égoïsme qui ne la protégeait pas du regard du baroudeur qui n’avait pourtant partagé qu’une escapade, et un banc avec elle.

Son regard en avait fait une personne plus belle qu’elle ne le pensait elle-même malgré ou à cause du cynisme qui guidait sa vie. Elle ne voyait pas la putain dans ses yeux horizon et cela la paralysait dans ce qu’elle savait faire de mieux, se faire désirer, désirer se donner et prendre son plaisir, explorée par toutes les mains et les verges que le monde pouvait contenir.

*Te donner ? Ils ne te paient pas assez cher.*

Elle venait sans doute de trouver une clef. Là, à ses pieds au milieu des pièces d’or que son corps avait amassées. Aurait-elle le désir de se donner, de se prêter même s’il le lui demandait ? L’or ne construisait-il pas un barrage entre eux ? La clé scintillait doucement sur son lit d’or terni. Quelle porte ouvrirait-elle ou fermerait-elle si elle la ramassait ?

*Nous pouvons bien la ramasser ma chérie. La porte aura de toute façon deux serrures…*

Perdue un instant dans ses pensées, les yeux dans le vide, elle murmura.

« Il faut ramasser les bonnes clefs et espérer qu’elles ouvrent les mêmes portes… »

Ce fut le blondinet qui la tira de ses songes et lui dessina un sourire amusé. Il avait au moins la même propension qu’elle à choisir les phrases à double sens. Elle aimait cela et se promenait dans ces formules comme une enfant sur un jeu de marelle saute de case en case avec l’espoir d’arriver au ciel. Elle sauta  sur « pire ». Oui certes, dormir par tous les temps sans toit au-dessus de sa tête, ou à partager un toit avec des compagnons plus ou moins recommandable. Ne pas être juste trempé par une averse, mais blessé au bord du chemin sans personne pour lui administrer les premiers soins, même pas une complice improvisée juste bonne à déchirer le bas de sa robe pour lui faire un bandage de fortune…

« Oui, je suppose à en juger par les stigmates que vous arborez… »

Elle le contempla finir de retirer ses effets trempés. Ses gestes étaient précis, souples et faisaient rouler les fibres de ses muscles sous sa peau. Apparemment la promiscuité avec la courtisane ne le dérangeait pas. Une nouvelle fois il ne montrait qu’indifférence à sa qualité de femme publique. Jamais il n’y avait fait allusion. Elle ne se faisait pas d’illusion cela viendrait un jour, mais elle lui savait gré de ce temps qu’il lui accordait où elle pouvait s’imaginer autre chose dans son regard d’acier qui ne devait pas être habitué à faire ce genre de cadeau. La vérité crue devait être son lot et faire partie de sa façon de côtoyer la vie et la mort d’envisager le danger là où il pouvait se trouver et même là où il se cachait. D’ailleurs ne venait-il pas de le confirmer en jetant un regard approbateur à la dague abandonnée sur le lit ? Elle y jeta un regard détaché alors qu’il y faisait allusion.

« Ceux qui m’abordent dans la rue sont parfois si dangereux que ma dague ne peut rien contre eux… »

Sa réplique se perdit dans un rire complice avant qu’elle ne reprenne

« Mais vous avez raison, je suis quelqu’un de prudent»

Il aimait jouer et elle aimait cela. Quels jeux leurs seraient encore permis ?

*Encore ? Pourquoi encore ?
_ Nous savons qu’il ne pourra pas rester très longtemps.
_ Alors jouons ! Jouons à tous les jeux qu’il nous plaira !*


Le jeu de la belle transie de froid n’était cependant pas un jeu. Si elle ne grelottait pas elle devait bien admettre qu’elle avait déjà eu plus chaud. Cependant elle était prête à assumer le choix qu’elle avait fait en gardant quelque chose sur elle et ne pas aguicher le blondinet. Elle eut un petit sourire reconnaissant en direction du gentleman baroudeur qui lui proposait d’augmenter un peu la température de la chambre. Elle secoua cependant légèrement la tête pour décliner son offre. Elle avait déjà constaté la chaleur dégagée par le brasero qui était bien suffisante. Elle devait juste prendre son mal en patience. Elle avait bien pensé à se glisser sous les draps se dévêtir en dessous pour ne plus subir l’humidité de sa tunique qui pourrait en outre sécher plus aisément, mais cela aurait aussi ressemblé… Ressemblé à quoi ? A une invitation ? Sans doute… Décidément elle qui n’avait pas l’habitude de tant de pudeur ne se reconnaissait pas devant le spectacle qu’elle donnait à voir au chasseur de prime. La reconnaitrait-il ? Elle était en tout cas bien loin du jeu qu’elle s’était promis quelques secondes auparavant, à moins que ce ne fût le jeu de celle qui ne ferait pas le premier pas, qui attendrait de voir quelle porte il voulait ouvrir et quelles autres il désirait laissées closes.

Elle le regarda s’approcher d’elle et ses yeux s’agrandirent. De peur non, il en fallait plus à la courtisane qu’un homme qui s’approche d’elle pour l’effrayer. D’étonnement ? Point non plus, elle se doutait bien qu’il n’allait pas rester immobile dans un coin de la chambre. C’était plutôt l’attente curieuse qui lui dicta cette expression dans laquelle ses yeux aurait pu contenir toute sa canopée natale
Sa main s’avança vers son visage. Elle aurait pu fermer les yeux comme une pucelle à son premier baiser, mais elle suivi son vol hésitant jusqu’à sa mèche rebelle. La main était rude, dessinée à la serpe, les tendons et les veines saillants et l’intérieur laissait deviner des cals sans doute formés par le maniement des armes. La peau était striée de petites coupures et l’intérieur.
Les doigts nerveux glissèrent vers la rousse ondulation et la glissèrent derrière son oreille sans oublier de frôler sa tempe.

Encore cette incandescence qui irradiait à chaque contact de leurs peaux ! Depuis son visage jusqu’à la racine de chacun de ses cheveux elle se répandait sur son cou et ses épaules… Elle ferma les yeux obéissant comme par reflexe au signal d’alarme de la lumière soudain rougeoyante et ultime moyen de se concentrer sur son immobilité alors qu’elle aurait voulu simplement poser sa main sur son bras. La règle du jeu qu’elle s’était imposée était tellement contre nature qu’elle craignait de ne pouvoir reprendre le contrôle de ses yeux. Plus que jamais il lui était urgent de connaître la bonne porte, celle qui lui redonnerait les commandes le contrôle d’elle-même…

*Nous somme Sindarine et nous avons les yeux verts !!!*

Les deux Elië hurlaient dans sa tête…

*Nous sommes Sindarine et nous avons les yeux verts !!!*

Celle qui la hantait à son tour et qui ne voulait pas disparaître…

*Nous sommes Sindarine et nous avons les yeux verts !!!*

…et celle qui aimait tellement Elië qu’elle ne pouvait, ne voulait pas être autre chose.

*Nous sommes Sindarine et nous avons les yeux verts !!!
_ C’est trop dur !*


Elle se mit à trembler de tout son être, consciente du spectacle qu’elle devait donner et incapable de reprendre le dessus.

*Souviens-toi de nos yeux !!!*

Et tout s’arrêta. Elle écarquilla d’un seul coup les yeux sur la chambre. Combien de temps cela avait-il duré ? Une fraction de seconde ? Quelques secondes ? Plus ? Elle chercha le baroudeur du regard. Qu’avait-il vu ? Que pensait-il ? Etait-il seulement encore là ?

Que souhait-telle comme réponses à toutes ces questions ?
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] Icon_minitimeJeu 14 Aoû - 3:46

Qui aurait cru que ces deux êtres se seraient un jour retrouver ensemble dans une telle situation ?Qui aurait su deviner suivant leur rencontre chez l'antiquaire que la belle et le rustre auraient éventuellement fini par trouver refuge dans une auberge et qu'ils partageraient une chambre ?Certes, il y avait sans doute eut quelques signes d'une attirance mutuelle entre les deux êtres, cependant le moment présent n'était nullement dû à cette symbiose... ou du moins pas entièrement. Si ce n'était pas de cette symbiose, il est peu probable que notre baroudeur aurait été hanté par elle durant les quelques derniers jours. Il est peu probable que cette enchanteresse serait devenue le poison, la cure, qu'il boit volontairement. Mais cette obsession était la sienne et purement la sienne. La séduisante rouquine qui se trouvait en ce moment à ses côtés n'avait sans doute point songé à notre baroudeur durant les derniers jours... ou peut-être que oui.

Comment avait-elle occupée ses journées depuis leur escapade nocturne ? Avait-elle passé ses journées et ses soirées à dépuceler d'autres jeunots ? Avait-elle passé ses soirées à lire le livre qu'elle avait dérobée, ce même livre pour lequel notre baroudeur l'avait suivi, traqué et abordé dans la rue ? Était-ce sa place d'interroger cette enchanteresse à ce sujet ? Il était pourtant bien là avec lui. Assis sur un lit d'une auberge possédant un charme un peu rustique, notre baroudeur partageait le moment présent avec elle. Un moment où certaines paroles furent dite, d'autre sous-entendu dans les doubles sens de leur phrases... mais de nombreuses paroles demeuraient toujours dans le royaume du silence. De mots qui ne pouvaient être dits, qui de doivent nullement être dit car ces mots briseraient les règles du jeu. Le jeu, il possède ses règles. Il ne s'agit pas ici du jeu auquel joue habituellement l'ombre blanche. Non afin de participer à celui-ci il avait dû enfreindre les règles du jeu auquel il jouait habituellement. Cependant, briser les règles en avait valu la peine, du moins jusqu'à présent. D'être en mesure de partager un tel moment, de se laisser fasciner par une telle dame, il ne s'agissait pas ici d'un plaisir commun pour notre beau ténébreux. Mais avec le plaisir était venu aussi le doute... le doute qui venait avec l'inconnue. Ce doute qui hantait son esprit, qui créait les nuages et la tempête en lui.

Ses doigts avaient délicatement caressé le visage de la belle alors qu'il avait repoussé une mèche rebelle. Les cheveux humides s'étaient collés aux doigts de l'ombre blanche, ses doigts rudes et usés par le travail et les aventures contre la délicatesse de sa peau. Une sensation ressemblant à celle de toucher une soie des plus raffinés, une délicatesse à laquelle Áedh n'était pas nécessairement habitué. Certes, il avait connu une sensation similaire auprès d'autres femmes, mais cette fois-ci la sensation qu'il ressentait sous ses doigts semblait différente. Un plaisir qui en apparence semblait être familier, mais à la fois si inconnu. Les prunelles d’acier du baroudeur ne quittaient nullement la belle rouquine qui se trouvait devant ses yeux. Il remarquait chaque traits de son visages, des traits qu’il connaissait certes déjà, mais que sous cet angle, sous cette lumière, lui semblait nouveau. Était-ce là la même demoiselle aux mains habiles qu’il avait rencontré il y a de cela quelques jours ? Cette même Sindarine qu’il avait poursuivis dans les rues d’Hesperia? La lumière des flammes dansait sur son visage, une danse entre l’ombre et la lumière. C’est sous cet angle, durant ce moment que l’ombre blanche avait cru remarquer quelque chose d’irrégulier, mais il était possible que sa vue lui joue des tours.

Un instant suivant le moment où notre baroudeur poussa la mèche, l’enchanteresse ferma les yeux. L’expression sur le visage, qui jadis semblait être si léger pris un tournant vers un air plus sombre, plus sérieuse. Ce changement d’expression eut un effet papillon sur notre baroudeur, car sur son propre visage, le discret sourire qu’il avait affiché il y a de cela un instant s’effaça tel un dessin dans le sable suivant une vague. L’expression de notre protagoniste tourna cependant à la surprise lorsque la belle qui se trouvait devant son regard d’azure ce mis à trembler sous son regard. La surprise se changea rapidement à l’inquiétude lorsque le tremblement de la belle ne semblait point se calmer. Devait-il quitter et aller chercher de l’aide ? Avait-il provoqué cette réaction chez elle ? Quel était la cause de cette réaction si soudaine. Le voilà impuissant face à cette situation… cette scène qui aurait pu être presque transcrite d’un scénario passé avait pris une toute autre direction. Cependant, face à l’inconnu, notre baroudeur avait choisi de demeurer en place. Face à l’inconnu, l’instinct dit souvent de fuir… mais combattre est ce qui apporte souvent de véritable résultat. De plus, il ne pouvait point l’abandonner… car après tout elle avait été là pour lui lorsqu’il avait eu besoin d’elle. Elle aurait pu facilement mettre les voiles lorsque la situation c’était assombri lors de leur escapade nocturne, à vrai dire elle aurait même pu ne pas se présenter… mais elle était venu, elle était demeuré avec lui jusqu’à ce qu’il se retrouve chez le bon docteur. Le bon docteur… il saurait quoi faire en ce moment… sans doute. Mais il n’était pas là, non ce cher Malfinnor était bien loin.

Il aurait voulu crier son nom, Elië, Elië, afin de la rapporter vers lui, afin qu’elle retourne à la réalité, mais il ne dit rien. Il demeura en silence, glissant sa main sur l’épaule de la belle, tentant de la rassurer. Rassurer les gens, voilà un point sur lequel il n’avait jamais véritablement travaillé ce cher rustre. Intimidé, ça il est très doué, mais se montrer doux et rassurant… il s’agissait ici d’une toute autre paire de manches. Toutefois, les tremblements se sont atténués… Elië semblait s’être calmé. Il demeura en silence durant un instant puis dit doucement après qu’elle semblait avoir effectué un retour complet à la réalité.

« Vous allez bien… Elië… vous allez bien?»

Le regard d’acier du baroudeur était certes doux, mais remplis d’inquiétude alors qu’il observait le visage de la belle. Il glissa sa main sur la joue de celle-ci, laissant son auriculaire glisser sous le menton de la belle. Il ne savait nullement ce qui s’était passé, il ne savait nullement expliquer cette situation….
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