Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] - Page 2

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Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]

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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] - Page 2 Icon_minitimeJeu 14 Aoû - 8:42

Pour combien de personnes y a-t-il de place dans un esprit ? Combien en faut-il pour briser cet esprit ? Combien la belle rouquine était-elle prête à en accueillir dans la sien ? Combien était-elle obligée d’en accueillir ? Sa nature de Sylimea l’avait poussée dans celui d’Elië Elle n’aurait pas pu souhaiter plus belle hôte, personne plus assortie à ce qu’elle cherchait. Y avait-il quelque chose qui attirait les Syliméas vers leur hôte ? Des phéromones auxquels ils seraient plus sensibles ? Personne encore n’avait pu le dire, mais cela avait été un coup de foudre pour la Sindarine et une fusion des désirs et des visions du monde même si bien évidemment un décalage inévitable entre deux âmes sœur existait. Cela aussi faisait partie de leur relation. Le monde parfois se dédoublait alors et ses contours devenaient imprécis, les règles du jeu devenaient relatives.

Le jeu de leur relation devait rester secret.  Comme un couple adultère ou incestueux elles vivaient cachées alors que leur amour était si pur si entier! Un premier secret qui en avait entraîné bien d’autres.

*Tous ces secrets !...
_ Les gens ne nous comprendraient pas.*


A la mort d’Elië, elle était devenue encore plus vivante et comme l’une avait été l’hôte de l’autre, l’autre été devenue l’hôte de l’une en lui imposant sa forme physique, son nom ses souvenirs et une partie de sa façon de voir les choses La Syliméa avait accueilli la Sindarine comme la maîtresse accueille son amant entre ses cuisses, avec abandon et gourmandise. La Sindarine, elle, l’avait pénétrée jusqu’au plus profond de son être.

Et puis il y avait tout ce sang dans lequel elle avait plongé comme dans un bain de jouvence, comme une plume dans l’encre du poète mais que le monde autour jugeait coupable. Et la poésie devenait misérable journal intime partagé entre deux âmes sœur, seule au monde et heureuses de cette solitude, meilleure amie de leur complicité.

Pour finir, mais était-ce une fin ou un début, il y avait eu ce livre, cette rencontre et cette soirée et la certitude, soudain, de la souffrance annoncée, malgré l’égoïsme, malgré ou à cause de tous ces secrets. Laquelle des deux avaient poussé leur couple sur cette pente suicidaire ? Laquelle avait abandonné l’autre à des pulsions incontrôlées jusqu’à se retrouver à partager quelque chose avec une tierce personne ? Mais partager quoi ? Le commerce aurait été tellement simple. Il avait été tellement simple jusqu’à présent!

*Je ne nous ai jamais trahies ma chérie !
_ Je ne nous ai jamais trahies non plus mon amour !...
_ Ce n’est pas notre faute !*


Alors à qui la faute ? Cette tierce personne était venue tout chambouler par son mystère, son indulgence, sa prévenance, son respect.

*Son fichu respect !
_ Nous sommes une catin ! Au diable son respect !
_ Nous n’en avons cure*


La révolte restait-elle leur dernière arme pour survivre ? Leurs secrets étaient-ils voués à être éventés et y survivraient-elles ?

* Chassons-le !
_ Nous ne pouvons pas !
_ Il nous détruira !
_ Tout à l’heure nous avions dit que non !
_ Nous l’avons dit…*


Qui aurait cru que ces deux êtres se seraient un jour retrouver ensemble dans une telle situation ?Qui aurait su deviner après leur rencontre chez l'antiquaire que les belles et le rustre auraient fini par trouver refuge dans une auberge et qu'ils en partageraient une chambre ? Qui aurait dit qu’elles se seraient mises à ce point en danger sous prétexte d’une attirance pour un joyau inconnu dont il semblait être l’écrin ? La goutte de venin au bout du crochet du cobra aussi avait des allures de bijoux, irisée par le soleil hypnotique.  Telles les reines du temps jadis, allait-elle abriter le serpent sur leur sein jusqu’au dernier spasme ?

*Il existe une chance pour qu’il ne morde pas
_ Une petite chance…
_ Avons-nous envie de la tenter ?
_ Les dés sont jetés depuis longtemps…*


Cette acceptation était peut-être la sortie qu’elles devaient emprunter. Celle qui permet au condamné de ne pas se faire plus de mal mais aussi celle qui permet à la pucelle de s’abandonner enfin à ses propres désirs. Car en l’occurrence la Syliméa tout au moins était pucelle dans le jeu qu’elle avait elle-même initié en acceptant l’escapade nocturne du baroudeur dont les doigts ne pouvaient l’effleurer impunément… Son absence ne lui avait pas pesé et sa présence était la délicieuse torture dont elle voulait avidement se préserver.

Et tout s’arrêta. Elle écarquilla d’un seul coup les yeux sur la chambre. Combien de temps cela avait-il duré ? Une fraction de seconde ? Quelques secondes ? Plus ? Elle chercha le baroudeur du regard. Qu’avait-il vu ? Que pensait-il ? Etait-il seulement encore là ?
Elle rencontra ses prunelles d’acier au milieu du contrejour que le brasero dessinait et y vit toutes les questions qui devaient le traverser. Il n’avait pas manqué de sentir la fêlure qui avait parcouru son esprit.

*Il n’est pas stupide !
_ Il ne sera pas toujours capable de tout ignorer…
_ Si ! Je suis sûre qu’il peut le faire
_ Nous savons ce que nous devrons faire dans le cas contraire…*


Elle y vit une délicieuse inquiétude qui lui était destinée. Elle seule avait pour Elië cette sollicitude. Elle ne comptait sur personne d’autre pour la lui accorder et celle du rustre n’en fut que plus savoureuse, comme un cadeau surprise que l’on découvre au matin devant sa porte et que l’on tourne et retourne entre ses doigts à la recherche du billet qui l’expliquerait ou d’une ombre dans la rue à reconnaître comme son auteur.

Elle réalisa alors le poids de sa main sur son épaule et y posa la sienne comme pour la retenir.

*Les choses peuvent être si simples
_ Nous sommes étrangères aux choses simples.
_ Pour une fois…*


Elle sourit comme le soleil après l’orage.

« Oui, oui, tout va bien… Le froid peut être… La fatigue… »

Pieux mensonge qui confirmait la fuite de la tempête qu’elle venait d’essuyer à celui qui aurait pu la lire durant ses dernières secondes. Sa joue suivit la caresse comme pour la faire durer. Elle n’était pas bien certaine qu’il serait dupe, mais…

*Tu vois c’est simple…*

Elle se mordit la lèvre inférieure comme pour se faire des reproches et s’excuser en même temps, les sourcils haussés.

« Je n’ai pas eu l’occasion de vous prévenir que vous partagiez une chambre avec une fille compliquée. J’espère que cela ne vous fait pas peur… »

Elle se laissait porter maintenant par la simplicité qu’elle avait quêtée auprès d’Elië et planta un éclair de rire au plafond animé de lumières rougeoyante comme ses cheveux.

« Ce ne serait pas digne de vos cicatrices ! »

Ses yeux lavés de ses angoisses se posèrent sur le torse rayés de signes et de stigmates.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] - Page 2 Icon_minitimeVen 15 Aoû - 18:17

Que c’était-il passé devant ses yeux ? Il ne savait comment véritablement interpréter la situation, la scène qui s’était déroulé devant ses prunelles d’acier. Non, il ne savait nullement comment se montrer rassurant avec les gens, lui qui n’était rien de plus qu’un rustre, un baroudeur sur les routes d’Istheria. Durant ses nombreux voyages aux quatre vents, notre protagoniste s’était parfois retrouver dans des situations des plus complexes, il avait fait face à des grands défis. Cependant, il n’avait jamais réellement connu une telle situation, une situation qu’il ne savait point comment qualifier. Devant ses yeux, son enchanteresse était entré dans une transe, elle avait tremblée devant son regard de fer alors qu’il demeurait impuissant, incapable de la sortir de ou de l’aider. Tout comme avec la tempête, il ne pouvait qu’attendre qu’elle passe. Il faut attendre que les nuages passe, que le vent se calme, que la pluie s’arrête avant de pouvoir revoir la lueur des soleils. Il se devait d’être patient, d’attendre et d’être là lorsque la tempête s’arrêterait dans la tête de son enchanteresse à la crinière de feu. Sans réponse sur ce qui avait pu provoquer une telle réaction chez elle, peut-être serait-elle capable de lui expliquer la scène à laquelle il avait assisté. Il avait été là, certes en tant que parti intégral de l’évènement, mais dans ce moment particulier le baroudeur n’était plus l’un des acteurs, non, il était devenu un spectateur, ne pouvant rien changer à ce qui se déroulait dans cette scène.

Cependant, le calme était revenu dans la pièce… ou du moins la tempête semblait s’être éloignée. À l’extérieur de l’auberge le vent était plus violent et fort que jamais. Les volets claquaient et on pouvait entendre le puissant souffle de la tempête pénétrer entre les imperfections du bois. Cette tempête qui était à l’extérieur importait peu en ce moment, car notre couple peu orthodoxe était à l’abri dans cet établissement. C’est celle qui s’était produite à l’insu du monde qui importait réellement aux yeux de notre baroudeur. Cette tempête qui avait momentanément hanté la charmante rouquine qui se trouvait en sa présence. Voilà qu’elle était retournée à la réalité, voilà qu’elle lui avait offert une réplique à ses questions une fois que leur regard s’était croisé à nouveau.

Lui dire que tout allait bien, tentait-elle de le rassurer ou de se rassurer elle-même ? Avait-il réellement espéré une réponse franche à sa question ? N’est-ce pas dans la nature de tous de mentir sur son état d’être ? De dire que tout va bien alors que rien ne va ? Oui, il ne la croyait pas entièrement lorsqu’elle lui avait dit qu’elle allait bien. C’est à se demander pourquoi il lui avait demandé la question s’il s’avait que la réponse allait sans doute être un léger mensonge. Il s’agissait d’un mensonge que tout le monde racontait, un mensonge que tout le monde faisait semblant de croire, que notre baroudeur allait croire pour le moment. Cette réponse ne l’avait toutefois aucunement rassuré, du moins pas réellement. Certes son visage affichait une inquiétude un peu moindre, mais notre protagoniste ne pouvait s’empêcher de croire que quelque chose de plus profond avait causé cette réaction. Un problème de santé… peut-être ? Si c’était là quelque chose de fréquent, était-ce la raison pour laquelle la belle l’avait quitté le soir de leur escapade ? Craignait-elle que notre baroudeur la voit dans un tel état d’être ? Pourtant le moment aurait été idéal, le bon docteur aurait été là pour aider. L’explication qui avait suivis ne semblait qu’être un voile additionnel afin de masquer la véritable source. Le froid, la fatigue, certes cela peut causer chez certaines personnes une réaction similaire. Cependant, notre baroudeur a connu le froid, il a connu la fatigue, il connait les signes qui s’affiche avant même que cela escalade à ce point.

Gardant sans mains sur la joue de la belle, ne détachant point son regard de celle-ci, il écoutait silencieusement ce qu’elle avait à lui dire concernant cette situation. Il aurait sans doute été un peu amusé si ce n’était pas qu’il ressentait une véritable inquiétude pour cette belle devant son regard. Les doigts de notre baroudeur caressaient discrètement le visage de velours de la belle alors qu’elle prononçait chaque mot. Il portait une certaine attention aux paroles, mais le véritable centre d’attention du baroudeur était les discrètes expressions de la belle. Du battement de ces cils jusqu’à ses lèvres qu’elle mordait légèrement, il observait chaque détails tout comme s’il pouvait y trouver des réponses à ses questions. Que pourrait-il trouver de plus ? Que cherchait-il réellement ? Cherchait-il à revoir cette étrange lueur qu’il avait cru apercevoir plus tôt? À quoi bon rechercher plus que ce qui lui est affiché, car après tout il ne s’agit là qu’une autre gorgée du poison. Et puis, voilà que c’est elle qui semblait démontrer de l’inquiétude pour l’état d’être de notre baroudeur. Pourquoi s’inquiétait-elle pour lui alors qu’il y a de cela un instant c’est elle avait tremblé comme une feuille dans un ouragan? Tentant de laisser l’inquiétude quitter son visage afin de rassurer la belle, notre baroudeur lui offrit alors une réplique.

« Ne vous inquiétez pas pour moi… on ne m’effraie pas si facilement… » Dit-il doucement

Délicatement, sa main quitta le visage de la belle avant de poursuivre. Son regard quitta alors durant un moment la belle afin de trouver le vide. La recherche du vide afin de reprendre ses esprits face à la situation, redevenir rationnel. Puis après ce bref moment de silence, il retourna son regard d’acier sur la belle avant de poursuivre là où il avait laissé ses mots en suspens.

« Vous devriez vous reposer... »

Il devrait sans doute faire de même lui aussi… il serait sans doute sage de dormir avant que le désir l’emporte… le désir qui lui avait temporairement échappé dans ce moment d’inquiétude, mais qui refaisait surface dès que son regard se posait à nouveau sur les traits raffiné de la belle. Il pouvait s’imaginer le corps que masquait la tunique… ce corps parfait, désirable. Ses prunelles toujours accrochés à la belle, la main de notre baroudeur suivit son instinct et s’était retrouver à toucher les doigts fin de la rouquine. Un geste qu’il avait commis presqu’inconsciemment. Cet instinct, ce désir qui l’habitait le faisait agir, mais il demeurait tout de même suffisamment en contrôle de ses actions afin de respecter la belle. Il ne s’était pas abandonné au désir primal qui l’habitait, il ne pouvait pas se le permettre… l’affection qu’il possédait pour elle, le respect qu’il possédait pour celle-ci était plus fort. Certes de nombreux hommes auraient sans doute une opinion bien différente de celle-ci, connaissant la profession de cette dernière. De nombreux hommes diraient qu’il ne s’agit que d’une catin à plaisir… donc pourquoi pas ? Pourquoi ne pas s’abandonné à ses instincts et profiter de la situation ? Il était un rustre après tout, il s’agirait d’une chose tout à fait normal pour un homme de son espèce. Un homme de son espèce, il était sans doute tout aussi victime du stéréotype que la rouquine qui se trouvait devant ses yeux. Voilà une raison de plus pour la respecter… pour en pas entrer dans invitations. Certes, il n’allait nullement cacher les signes du désir, il n’était hypocrite … Ses doigts contre les siens, il les caressait doucement. Le désir d’escalader la situation, de faire glisser sa main au-delà de cette limite actuel était bien présent… son regard l’affichait sans doute un peu. Cependant, il s’agissait sans doute d’un désir inapproprié suivant les événements qui s’était produits...

« Vous êtes en effet une femme compliquée Eliê… mais c’est aussi cela qui fait en sorte que je suis ici aujourd’hui... »

C’est en effet ce qui l’avait attiré depuis le premier jour, ce qui l’avait motivé à la suivre. Le fait qu’il ne s’agissait pas là d’une femme qu’il pouvait lire comme un livre ouvert… cette complexité, ce mystère…


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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] - Page 2 Icon_minitimeVen 15 Aoû - 22:20

Elle avait fini de reprendre le contrôle, mais l’incident était à prendre avec en compte. Elle-même ne savait ce qui en était directement la cause. Sa nature de Syliméa ?

*Je suis une Sindarine et j’ai les yeux verts*

Cette nature elle la rejetait depuis si longtemps. Mais peut-on lutter contre cela ? Peut-on renier ce que le hasard et la génétique avaient tissé depuis que les étoiles avaient décidé d’ensemencer ce monde ?
Ou encore les failles de son esprit occupé par deux personnalités ?

*Je suis Elië Valanatëel, je suis Sindarine et j’ai les yeux verts ! Elië Valanatëel, c’est moi !*

Comment ses deux personnes pouvaient encore se partager le même esprit ? Combien de temps faudrait-il pour qu’elle ne sache définitivement plus qui elle était vraiment ?
Sans doute les deux causes se partageaient-elles la responsabilité de la tempête, mais pour l’heure, elle avait réchappé du raz de marée… Elle reprenait pied dans son environnement. Ses sens lui apportaient le rougeoiement et la chaleur du brasero, un peu de vapeur se dégageait de leurs habits étendu non loin. Le claquement des volets qui les protégeaient de la tempête. Le bout de ses orteils dépassaient de la tunique qui la protégeait peut-être des regards. Sa joue savourait le frôlement d’une main et des yeux d’un acier inquiet croisaient ses prunelles à nouveau obéissantes.

Inquiet mais non paniqué, ni inquisiteur. Il aurait pu quitter les lieux en la prenant pour folle. Il aurait pu ne pas se contenter de son mensonge auquel un enfant n’aurait pas cru et exiger des explications plus claires. Mais il n’avait rien fait de tout cela.
Mais qui était-il vraiment ? Quel parcours l’avait préparé à cette soirée. Quelle histoire lui avait appris à tant accepter ? Depuis le premier jour il avait été comme un miroir flatteur et une conscience indulgente. Il avait surpris une voleuse et en avait fait sa partenaire. Il avait été abandonné chez un médecin et l’avait retrouvée. Il l’avait surprise à se vendre à un quidam et avait veillé sous sa fenêtre. Il assistait à une tempête intérieure et restait comme le médecin au chevet de l’alcoolique en période de sevrage. Elle lui mentait et il acceptait ce qu’elle disait. Il chassait une catin et lui parlait comme à une princesse.

Elle ne savait qu’être le centre du monde et il en avait fait le centre. Et comme elle était le centre du monde elle en venait à penser qu’il n’était arrivé à Hespéria que pour elle. Envoyé par le monde pour une mission secrète. Elle se racontait l’histoire d’un émissaire de haut rang et de grande sagesse venu la convaincre d’accepter un trône oublié dans une contrée lointaine, mais pour ce faire il avait dû la chercher longtemps et passer par mille épreuves durant laquelle son corps avait subi mille avanies le rendant méconnaissable à quiconque ne savait pas d’où il venait et qui il était en réalité et peut-être même à lui-même. Elle sourit brièvement aux anges à cette pensée.

*Les dieux nous préservent d’une reine telle que nous !
_ Tous nous aimeront !
_ Et désespéreront*


Chacun se fera une idée de ce que pourrait donner un royaume gouverné par notre rouquine préférée, là n’est pas le sujet de notre histoire.
Un assaut de la tempête plus violent que les autres fit gémir les volets comme les âmes errantes sur les landes désolées de Phelgra. Elle tourna la tête machinalement vers la fenêtre ses cheveux flamboyants venant tomber en cascade le long de son cou sur la blanche tunique.
Quand elle se retourna vers l’émissaire secret, son regard se moquait de sa réaction. Ils étaient à l’abri ici. Et oui, il fallait sans doute bien autre chose pour effrayer le baroudeur. Tempête intérieure ou tempête météorologique laquelle des deux craindrait-il le plus ? Un homme habitué aux chemins de la terre entière ne pouvait plus se laisser impressionner sans doute par les caprices de la nature. Un émissaire des dieux devait se jouer des sautes d’humeur de ceux-ci et des failles des rousses courtisanes. D’ailleurs il lui avait suffi d’effleurer sa joue de sa main de voyageur pour chasser les mauvais esprits qui voulaient l’empêcher de devenir reine. Elle ferma les yeux un sourire de bien être sur ses lèvres pulpeuses jusqu’à ce qu’elle ne sente plus les doigts délicieusement calleux accompagnés de cette radiance brûlante qui se propageait en une vague glacée avec la durée de la caresse, de sa joue à la racine de ses cheveux, elle plongeait le long de son coup et de son échine, de ses épaules à la pointe rose de ses seins, de sa gorge à son ventre et l’intérieur de ses cuisses. Elle rouvrit ses yeux aux pupilles dilatées.

*Merci chère ombre blanche !*

Oui, il valait peut être mieux qu’elle se repose avant de commettre ce qui la replacerait dans son rôle de putain ou chacun l’attendait où elle ne voulait pas qu’il l’attende. Il était là pour la convaincre de reprendre sa place sur le trône. Il devait prendre soin de sa santé physique et mentale. Se préoccuper de son sommeil comme il s’était inquiété de son mal-être faisait partie de son rôle. Elle ne voulait pas congédier l’envoyé des dieux pour n’être digne que d’un soudard qu’il n’avait jamais été. Un envoyé du destin ne se jette pas sur la première mortelle qu’il rencontre encore moins si c’est une fille de joie. Ces esprits ne cherchent que les jeunes vierges et attendent qu’elles soient endormies pour les pénétrer de leur essence miraculeuse et créer ainsi les êtres d’exception voués à réaliser les projets des dieux. Elle n’était plus pucelle, malgré ses inventions de midinette et ne dormait encore moins même si ça, ça pouvait s’arranger plus facilement.

Mais les midinettes rêvent qu’on leur prenne la main et qu’on leur caresse les doigts. Elle regarda ceux qui effleuraient les siens. Ils lui donnaient raison de vouloir être une reine, mais la vague brulante de tout à l’heure était le monstre qui coulerait son navire si proche des côtes de son royaume si elle ne la combattait pas. Mais comment lui échapper sans alarmer le messager ? Elle lui prit la main et posa un baiser sur son poing en le regardant dans les yeux, ces yeux dont les saphirs disaient ce qu’elle ne pouvait que comprendre mais que sa qualité d’émissaire respectueux de sa future reine ne lui permettait pas encore. Elle aima ce regard et voulut le délivrer de son serment.

Mais,  elle lui  sourit malicieuse en tapotant du bout de son index le bout de son nez.

« Vous avez raison. »

C’était laconique mais elle avait assez débité de convenances pour aujourd’hui et elle ne complèterait pas sa phrase par un « ces tempêtes sont épuisantes pour les nerfs » ou « mais et vous-même ? »
Elle se leva d’un bon sur ses deux pieds nus et commença à faire le tour du lit mais s’arrêta net.

*Une femme compliquée nous ?
_ C’est toi qui viens de le dire !
_ Ah Oui !*


Elle ne put s’empêcher de rire de la franchise du coureur de chemins finit de contourner le lit pour se trouver du côté de la fenêtre. Elle avait l'allure d'une petite fille qui provoque son père dans un dernier jeu avant d'aller se coucher bien sagement. Cette femme enfant était-elle la même qui semblait dériver tout à l'heure ou prête à laisser parler sa sensualité quelques secondes plu tôt?

« Ça ne vous dérange pas que je prenne ce côté du lit ? »

Mais elle n’attendit pas la réponse et en un seul geste ouvrit le lit se glissa à l’intérieur avant de retirer sur elle les draps et l’édredon. C’est alors que l’humidité de sa tunique collée à sa peau de rappela à son bon souvenir. Sans réfléchir elle la fit passer au-dessus de sa tête dans une explosion flamboyante de sa chevelure et la fit voler vers le pied du lit espérant qu’elle retombe assez étalée pour lui permettre de sécher. Elle fit une moue déçue. Ce n’était vraiment pas convainquant mais maintenant que la voici nue elle n’avait pas droit à un deuxième essai et ne se sentait pas autorisée à demander à l’émissaire divin de s’en occuper.

Elle poussa un soupir d’aise. Les draps étaient propres et étonnamment doux. Elle les remonta jusque sous le menton, et attendit. A part la suivre des yeux, Áedh Wintersun, messager du destin n’avait pas bougé. Elle le regarda étonné.

« Vous ne comptez pas vous coucher ? Le lit est assez large et je vous fais confiance »

*Et lui nous fait-il confiance ?
_ En tout cas je suis fière de nous.
_ Oui c’est une prouesse que nous venons d’accomplir là. Combien de temps tiendrons-nous ? Là est la question… Et tu as vu ? Cette chambre est un piège, pas de banquette, pas de banc, pas de chaise…
_ Et alors,
_ Il ne va pas dormir parterre tout de même ?!!!
_ Qui le lui demande ?
_ Peut-être les dieux ?*


Elle ne savait pas ce qu’elle préférait. Qu’il s’installe dans le lit au risque de les mettre au supplice, mais lui permettrait une nouvelle fois de jouir de ce respect qu’il semblait lui vouer et qui lui était si cher ? Ou bien qu’il dorme parterre, comble du dévouement, mais la privant à coup sûr du jeu avec le feu qu’elle attendait avec une angoisse impatiente ?
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] - Page 2 Icon_minitimeMar 19 Aoû - 4:46

Est-ce que tous les chemins qu’il avait empruntés étaient dans le but d’en arriver à ce moment ? Quel était la signification de cette scène ? Quel était l’importance de cet instant précis, ce moment où sa personne, le rustre chasseur de primes qui a vu les routes du monde partage une chambre avec une courtisane d’Hesperia? Qui était-elle dans le grand dessein de sa vie ? Cette femme qui se trouvait non loin de lui, cette rouquine, cette Sindarine, qui était-elle? Quelle importance avait-elle ? Quel était le rôle de cette demoiselle qui s’était présentée sous le nom d’Elië ? Est-ce que toute les personnes que l’ont rencontré possède un rôle particulier sur la grande route de la vie ? Y existe-t-il des gens dont l’importance est moindre que d’autres ? Comment évalue-t-on l’importance des gens si c’est le cas ? Est-ce qu’on évalue le tout par ce qu’ils nous apportent ? Si c’est le cas, qu’est-ce que l’enchanteresse avait apporté à notre baroudeur ? Elle lui avait apporté la confusion, la passion et le poison… mais il ne pouvait point la blâmer pour cela, car toutes décisions étaient les siennes. Non, il n’irait jamais la blâmer pour ce qui lui arriver, pour le chemin qu’il a suivis jusqu’ici, pour cette route qui l’a mené une fois de plus à elle. Si retourner sur les routes était son véritable désir du moment il serait déjà bien loin de la capitale. Certes, bientôt il allait reprendre la route, mais pas ce soir, non pas ce soir. Bientôt il allait retourner à ses habitudes de vagabonds des quatre vents, mais pas aujourd’hui, non pas aujourd’hui.

Aujourd’hui il était à l’abri de la pluie et des intempéries, protéger par les murs de bois qui chantaient sous le puissant vent qui soufflet. Dans un moment de silence il pouvait entendre à l’extérieur la pluie tomber sur le toit, le vent souffler entre les planches, faisant siffler la cheminé. Cependant, tous ces détails semblaient être d’une grande insignifiance aux yeux de notre baroudeur en ce moment. Il n’avait nullement porté d’attention à la moulure des cadres de portes, à la façon dont le toit au-dessus de sa tête avait été construit, aux teintes de la pièce… non il n’avait nullement porté attention à ces choses. Des choses qu’il aurait normalement pu vous décrire facilement en quittant la pièce jusqu’aux petites imperfections. Non en ce jour son esprit avait été occupé ailleurs. En ce jour… ou plutôt durant les derniers jours. Non, cette enchanteresse avait occupé son esprit et les évènements les plus récent n’avait nullement aidé notre baroudeur à sortir cette femme de sa tête. Ce moment d’inquiétude avait sans doute créé plus de questions qu’il en avait résolu… à vrai dire ce moment n’avait rien expliqué.

Cependant, durant un moment l’ombre blanche ne souhaitait plus vraiment connaître tous les mystères, tenter de connaître tous les secrets qui se cachaient derrières les émeraudes de le belle. Du moins, il ne cherchait plus à creuser afin d’y révéler les possibles trésors enfouis… non il avait fait le choix de se montrer simplement patient et de laisser les choses qui étaient hors de son contrôle continuer leur chemin. Il avait accepté la tempêter et ne tentait plus de naviguer contre le vent. Sa main toujours en contact avec la belle qui se trouvant devant lui, il eut le plaisir de ressentir sur sa peau dur et sèche comme le cuivre d’une bête sauvage, un doux baisé. Être un jeunot sans expériences, il aurait sans doute rougit un peu, été un peu malaise face à un tel signe d’affection. Bien qu’il ne s’avait nullement comment il devait interpréter ce signe d’affection, il vu bon de simplement l’accepter et de l’apprécier. D’apprécier le moment, la délicatesse des lèvres de la belle contre sa peau, cette délicatesse qui n’avait eu pour effet que de faire en sorte qu’il en désirait encore plus.

Il écoutait les mots qui roulaient un a un des lèvres de la belle, il y portait attention, les gardaient en mémoire comme si chaque syllabe était d’une importance vital. Pourtant, tout ce qu’elle lui avait dit était qu’une réplique à ses propres mots. Elle ne faisait que démontrer son accord aux paroles d’Áedh. Il n‘avait nullement dit des paroles remplis d‘une sagesse infini et la réponse que lui avait offert l‘enchanteresse n‘était que l‘écho de la raison. Pourtant cette écho le rendait un peu heureux à sa façon, ou du moins avait su lui faire du bien. Il ne savait nullement pourquoi, mais c’était pourtant un peu le cas. Après ce moment d’inquiétude qu’il avait vécu, de doute, qui était toujours un peu présent il devait l’avouer, le moment présent il l’acceptait. Il l’acceptait, bien que les évènements qui avaient suivi fussent un peu inattendu. Enfin, inattendu, est-ce là une vérité absolue ? Les chemins qu’ils avaient suivis ne les avaient-ils pas menés jusqu’ici ? Jusqu’à ce moment ?

Les prunelles azure de notre baroudeur s’étaient lancés à la poursuite de la belle alors qu’elle s’était relevé. Sous cette tunique humide il pouvait y observer les courbes du corps de l’enchanteresse, la crinière de feu qui longeait la nuque de la belle, les prunelles d’émeraudes qui étaient tels des miroirs des lumières ambiantes. Il la suivait des yeux, observaient le spectacle qui se déroulait devant son regard. Elle lui avait adressé il y a de cela un bref moment la parole, elle l’avait questionné, mais ne semblait point avoir souhaité attendre une réponse tout comme si elle la connaissait déjà. N’était-ce pas un peu le cas ? Lui aurait-il refusé une telle chose s’il avait eu le temps de répondre ? Bien sûr que non… il ne lui aurait nullement refusé un coté de lit ou un autre… à vrai dire cela importait peu aux yeux de notre baroudeur, elle pouvait prendre tout le lit et il pouvait dormir sur le plancher si tel était le désir de la belle… mais là n’étaient sans doute pas le grand dessein du destin. Non le destin avait su bien s’amuser avec notre baroudeur… et c’est à demander si les dernières paroles de l’enchanteresse étaient d’elle ou bien si le destin souhaitait simplement s’amuser avec notre protagoniste.

Cette invitation, comment y répondre ? Elle était loin d’être une sainte, une sotte, inconsciente des tentations qu’elle créait chez les hommes. Non, elle connait le pouvoir que son corps peut exercer sur tout homme capable d’apprécier la gente féminine et possédant un pouls. Ils avaient joué à ce jeu dangereux depuis le début… notre baroudeur était sans doute un peu à sa façon celui qui avait bougé la première pièce… qui sait… mais le jeu s’était poursuivis, la partie ne s’était pas arrêter il y a de cela quelques lunes… non elle s’était poursuivis jusqu’à ce jour. Elle avait jouée et maintenant il devait y répondre… c’était à son tour. Devait-il se laisser emporter par les désirs primaux qui l’habitaient ou devait-il la craindre ? Bien qu’il le doute fortement, il existait aussi la possibilité qu’il s’agisse là d’un geste tout à fait innocent. Elle lui faisait confiance… pour lui faire confiance elle devait sans doute savoir ce que désirait notre baroudeur. Il ne lui avait pas caché, mais ne lui avait pas montré ouvertement non plus. Toutefois il était évident aux yeux de notre baroudeur qu’elle n’était pas là une dame dans défense… non si elle le souhaitait elle pouvait être telle une mente religieuse. Peu importe le cas, elle attendait sans doute une réponse de la part de notre baroudeur.

Sans dire le moindre mot, celui-ci retira ses chaussettes de laine qui était, grâce à ses bottes en cuirs, toujours sec, puis il se glissa à son tour sous les couvertures. Maintenant quoi était la nouvelle question. Certes, les gestes de notre protagoniste démontraient un confort total face à la situation, le tout lui semblait presque routinier. En parti sous les couvertures, la nuque et la tête appuyer contre la tête du lit, il jeta un coup d’œil sur la belle rouquine à ses côtés. Sa main gauche sur son estomac et l’autre derrière la tête, il lui fit un léger sourire. Il la désirait… son regard se plongeait dans les émeraudes de celle-ci certes, mais son esprit se dessinait le corps nu de cette dernière sous les couvertures. Il eut un moment de silence avant que notre protagoniste glissa ses doigts contre la joue de la belle, ne la quittant nullement des yeux. Était-ce le moment de démontrer son désir ? Ce geste même n’était-il pas déjà là un signe ? Inconsciemment, il s’était retourné vers elle, son torse, ses hanches. Alors que ses doigts suivaient les os du visage de la belle, qu’ils se glissaient contre la peau de l’enchanteresse, son regard se noyait dans les émeraudes. La tentation… elle était là… elle était forte… le désir, la passion, s’abandonner au poison, à la cure…

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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] - Page 2 Icon_minitimeMar 19 Aoû - 11:20

Elle avait beau essayer de trouver un coupable, elle devait admettre sa responsabilité dans ce qui se dessinait Elle aurait pu accuser le destin, mais c’était faire offense à sa liberté. Sa liberté ! Son bien le plus cher et pourtant si fragile. Une liberté qu’elle avait cultivée depuis qu’elle avait été sortie de son long sommeil, mais une liberté dont elle doutait à présent.

Alors que la tempête hurlait dehors, les murs protecteurs de la chambre semblèrent se dissoudre, les volet furent emportés comme fétus de paille et le lit tomba sous elle comme pour la laisser nue dans un océan d’orage et la projeter dans les tourbillons de son bref passé.

Tous les vertiges la saisirent. Elle voulait se cramponner à quelque chose, mais et dans ce tourbillon, seules se battaient deux entités monstrueuses, aux contours incertains et avides de l’avaler, de la dissoudre en elles, qui se la disputaient pour elles seules. Seul leur combat semblait pouvoir la sauver s’il se terminait avant sa totale perdition, son écartèlement et sa dispersion en éclats. Lequel de ses deux monstres allaient avoir le dessus ? Dans un éclair de frayeur, elle parvint à les regarder dans leurs yeux de flamme et ils lui insufflèrent leur nom. Ils le lui hurlèrent dans la tête et elle les reconnut : Destin et Liberté, aussi avides d’elle l’un que l’autre, aussi propres à la mettre en pièce l’une que l’autre.

Le destin qui lui criait de lâcher prise de le rejoindre sans se poser de question et d’accepter d’être fracassées contre les écueils du temps et du hasard. Et la liberté, maîtresse exigeante qui l’exhortait à se centrer sur chacun de ses actes et de les revendiquer, de les clamer à la face du monde, de s’accrocher à chaque aspérité de la vie pour tracer un chemin unique qui ne serait que le sien dut-elle en sortir déchirée par le démon qui l’accompagnait mais dont elle avait appris à ne plus avoir peur, Solitude.

Et c’était comme si une démente clairvoyance en une fraction d’éternité lui faisait mesurer la courbe de sa trajectoire. Elle revoyait son errance de paysages en cités, de visage en visage, de peuple en guilde, jusqu’à sa rencontre avec Elië. Qui avait gagné le destin ou la liberté ? A chaque doute, les deux entités éclataient de rire persuadées chacune d’avoie emporte la victoire.

« Elle se devait de tomber sous le charme de la Sindarine, sinon elle aurait encore erré et en serait revenu à elle ! » vociférait le destin.
« Elle a choisi en toute connaissance de cause la Sindarine avec ses attraits et ses manquements sinon elle ne serait pas en train de devenir folle ! » répliquait la liberté.

*Nous sommes folles ?
_ Mais non ma chérie, nous sommes juste deux…*


Une courbe et un vertige plus loin elle sentit à nouveau la main du baroudeur sur sa hanche et entendit son délicieux chantage. Elle avait eu le choix, bien sûr qu’elle avait eu le choix ! Qui aurait pu l’obliger à revenir, à rester dans la boutique à part elle ? Sa curiosité faisait partie d’elle de ce qu’elle connaissait d’elle qu’elle pouvait maîtriser, la laisser se goinfrer à chaque pas quelle imprimait sur le fil de sa vie ou la contraindre l’abstinence.
A chaque bataille entre les deux créatures, elles s’arrachaient une partie de son esprit et de son corps. Quels étaient ses jets rouges qui l’enveloppaient sinon le sang échappé des blessures de sa personne toute entière lacérée et déchirée par la guerre dont elle était l’enjeu.

« Elle oublie le messager qui doit la faire reine ! railla le destin. Le messager c’est moi !
_ C’est elle qui l’a fait messager ! »


Elle revécut ainsi le banc, la marquise, l’entrée dans la chambre et même et surtout le vol de sa tunique hors d’atteinte à présent comme un présage de non-retour.
La tunique s’envola avec une grâce azurée, juste pour la préserver du froid. Logique et indispensable. Elle n’allait tout de même pas tomber malade à cause de cette pluie ?
La tunique s’envola voluptueuse courbe irisée. N’avait-elle pas pu lutter contre elle-même, son manque de pudeur, son goût de la séduction, son attirance pour les hommes ? Mais ce n’était pas un homme ! C’était le messager qui devait lui rendre son trône !
La tunique s’envola, arrachée de ses mains désespérées par le destin rougeoyant, par sa peau gourmande, son sexe avide, par sa solitude vengeresse !
Elle eut envie de la rattraper mais elle se perdit dans les vortex d’un temps replié qui déchirait tout ce qui fut, maintenait dans ses opacités lumineuses tout ce qui sera et déformait tout ce qui était le présent. Elle tourna ses chairs vers Liberté.

« Tu as choisi de la lancer parce que ! Parce que tu avais froid, parce que tu as choisi de lui faire confiance, parce que, aussi, tu veux savoir, parce que tu aimes être le centre de toute chose. Et si tu me choisis tu dois m’assumer. »

*Assumer ?
_ Assumer de succomber, assumer d’être une putain, assumer de lui faire mal, assumer de rester seule, d’être sa chose s’il n’est pas digne de confiance, assumer le plaisir, assumer la souffrance. Peut-être n’y es-tu pas prête ?!!!
_ Nous sommes libres ! Et ce soir j’ai choisi de ne pas être une putain !
_ Et cela signifie ?...*


Elle n’en savait rien hormis le fait qu’elle s’interdisait tout ce qu’était la putain.

*Mais savons-nous ce que cela recouvre et ce que cela exclut ?*

Un grondement montait dans son esprit dans ses oreilles, les luminescences des vortex fuirent devant ce rugissement. Le vent rapporta les murs, les volets, le lit.
Elle était restée prisonnière de sa vision certainement trop longtemps. Etait-ce un signe de liberté que de perdre le fil de la réalité ? Horrifiée par cette pensée elle écarquilla fixement les yeux vers le plafond. S’était-il passé quelque chose durant son absence ?

Elle entendit le frôlement des draps. Le baroudeur se glissait sous les draps et les fils du futur s’entremêlèrent à nouveau entre les doigts de tous les possibles. Serait-il le blondinet, le rustre, le baroudeur, le gentleman, le messager ? Lequel d’entre eux souhait-elle ? Le blondinet pour sa candeur ? Le rustre qui saurait donner le change à la catin ? Le baroudeur qui saurait se montrer indifférent ? Le gentleman pour sa délicatesse à poser ses mains en territoire autorisé, le messager qui saurait tous les réunir ?
Elle tourna son visage solaire à la couronne de feu vers le plafond salvateur. Elle ne lui sauterait pas dessus pour s’assurer de na pas être la putain alors que toute sa peau crevait de ne pas connaître la sienne. Ce soir elle serait la reine exhilée qui revient en son royaume au bras du messager qui avait passé la moitié de sa vie à la chercher en ce monde, jeté parmi les mortels par sa mission divine. Elle sentit que ses yeux d’acier la pénétraient et n’osait les soutenir. Ses seins dardaient leurs roses framboises contre les draps, alors que son ventre souple palpitait déjà sous les caresses de l’étoffe avide d’un autre frôlement et que ses mains réclamaient leur liberté. Doucement, elle leur imposa de protéger les colombes de sa poitrine.

Lorsque les doigts se posèrent sur sa joue elle ferma les yeux.
Et si tout cela n’était qu’une erreur ?

« N’oublie pas, il faut assumer… » La traitresse liberté susurrait à son oreille des paroles sans aide.

*Bien sûr que nous assumerons
_ Et lui ?*


Alors qu’elle avait failli se tourner vers lui pour se lover contre sa peau cette dernière pensée l’arrêta net. Se paupières se crispèrent et une perle d’amertume roula vers sa tempe ou une veine marbrait délicatement sa peau diaphane
Un murmure presque inaudible s’échappa de ses lèvres.

« Nous allons lui faire du mal… »
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] - Page 2 Icon_minitimeMer 20 Aoû - 5:28

Il s’agit ici d’une danse qu’ils dansent depuis de nombreuses lunes, cette belle et ce rustre. Ils dansent ensemble depuis leur première rencontre, depuis leur premier échange, depuis qu’ils se sont vus pour la première fois chez l’antiquaire. Qui aurait cru que cet échange allait être le début d’un délicieux tango aux nombreux tourments ? Du premier moment où notre baroudeur c’est adressé à la belle, démontrant un intérêt pour l’étrange fascination de celle-ci jusqu’au moment présent, ils avaient dansé. Même sans elle, alors qu’elle était loin de lui suivant leur escapade nocturne, notre baroudeur n’avait pas cessé la danse, car dans son esprit le rythme de leur musique jouait encore et toujours… ce rythme l’avait hanté à chaque jour, de l’éveil au sommeil. Cette mélodie, ce tango, cette danse, oh quel tourment. Cependant, notre baroudeur y prenait part volontairement, il suivait chaque pas alors qu’il aurait pu quitter il y a de cela bien longtemps. Il aurait pu laisser la Sindarine glisser entre ses doigts suivant leur rencontre, cela aurait été facile pour lui d’éloigner les actes de cette dernière… de tourner le regard ailleurs alors qu’elle commettait un crime devant ses yeux… il aurait pu même être la voix de la justice face à cet acte… mais non, les choses n’avaient pas été ainsi. Il avait choisi de jouer à un autre jeu, à suivre d’autres règles… à danser une autre danse.

Alors que la tempête faisait toujours rage à l’extérieur, l’esprit de notre protagoniste était toujours déchirer entre le désir, la passion et la route qu’il avait connu jusqu’à présent. La route jusqu’à présent était celle d’un homme solitaire… certes aux quelques conquêtes… bien que ce terme est sans doute un peu inapproprié. Il a connu de nombreux plaisirs entre les jambes de nombreuses femmes aux autres vents, il ne s’était jamais attaché à elles… leur noms n’étaient que souvent des vagues souvenir lointain… leur visages demeuraient plutôt floue par moment. Des moments de plaisirs, des distractions sur la route… un plaisir entre deux mal. Un plaisir vide que l’alcool ne pouvait combler ! Il était loin d’être un saint notre baroudeur! Un homme de violence, de passion et de nombreux péchés sans aucun doute. Un homme qui a vécu sa vie comme bon lui a semblé suivant sa libération des chaînes du passé…. Des chaines qui ont certes laissé des marques, des chaines qu’il ne souhaite nullement enfiler à nouveau. C’est cet homme qui a connu le vice et le plaisir qui désir sans doute savourer les nombreux plaisirs charnels avec cette enchanteresse. Cette femme qui est le poison, sa partenaire de danse dans ce tango des damnés. Cette partie de lui, ce rustre sans véritables attachement souhaite savourer les plaisirs que peuvent lui apporter le corps de la Sindarine… mais il y a aussi cet aspect de sa personne qui possède un respect pour cette même dame, cette enchanteresse. Malgré le désir primal, malgré le cri de la bête qui habite ses entrailles, il se retient. Il écoute certes ses hurlements, mais craint les conseils de la bête qui habite en lui.

Certes, il sait que l’enchanteresse, cette magnifique dame aux corps des plus désirables, qu’elle n’est pas une sainte. Oh son corps n’est pas un temple sacré où seul un saint peut entrer. Non, les actions de la soirée précédente parlait d’eux même. Elle est pour de nombreux homme une catin, un jouet que l’on peut utiliser afin de satisfaire les désirs charnels… du moins lorsque la bourse le permet. Celle-ci ne lui a nullement donné l’impression d’être une de ces demoiselles trainant dans les rues offrant du réconfort pour quelques misérables Dias. Non, elle semblait être une dame un peu plus distingués... du moins il s’agit ici de l’impression qu’il avait eu d’elle. Les prostitués de bas quartiers, notre baroudeur les a connus, il sait les connaître sans aucun problème. Cette enchanteresse, le poison et la cure qu’il désir savourer, elle n’est pas ce genre de femme. Elle est bien plus que ça ! Cependant, cela n’est qu’une question de perspective. Un des nobles êtres de ce monde la perçoit sans aucun doute comme étant un jouet de luxe dont il peut disposer sans trop de problèmes une fois qu’il a fini… mais pour un homme qui fut un rat de la société… qui est maintenant à peine au-dessus de cette caste sociale selon les opinions, une telle dame n’est pas qu’un jouet.

Le regard azure notre baroudeur l’affiche sans doute, ce désir, cette passion, voir même ce doute qui l’habite en ce moment. Il existe en lui ce débat intérieur depuis les premiers signes d’affections. Ce débat où il doit choisir entre le plaisir et le respect. N’est-ce pas possible d’avoir un compromis entre les deux ? Son désir de savourer les plaisirs charnels avec cette douce Elië, cette Sindarine, cette enchanteresse… est-ce que ce plaisir peut être aussi en partie le respect qu’il éprouve pour elle. Les sentiments qu’il ressent… est-ce qu’il s’agit là de l’amour ? Non, il ne peut pas se permettre l’amour… il s’agit là d’une inconnue, d’une fascination, d’un poison, d’une drogue du moment. Elle est à sa façon telle la mente religieuse, s’il la savoure, elle sera peut-être sa fin. Alors que les doigts de notre baroudeur caresse les traits du visage de la belle, cette belle dont le corps fut mis-à-nu, les prunelles de notre baroudeur ne l’ont point quitté. Son esprit n’à point cessé de travaillé… entre le doute et le désir. Il observe les réactions de la belle qui ne semble point désirer rejeter les avances de l’ombre blanche. Les avances, oui il en avait fait, mais elle… elle en avait fait autant à sa façon. Se dénuder ainsi… sa façon de danser avec notre blondinet. Avait-il mal interpréter les signes ?

Et elle, comment voyait-elle les choses ? Croyait-il que notre protagoniste la voyait comme était une catin aux plaisirs ? Était-ce là la triste vérité concernant la perception de la belle ? Voyait-elle en Áedh un simple rustre ? Un rustre dont le seul désir était une soirée de plaisir avec elle avant de quitter la cité ? Certes… il s’agissait là en partie d’une vérité. Hesperia n’était pas le lieu où notre baroudeur allait finir ses jours… du moins pas avant d’avoir vu le reste du monde. Cette aventure n’allait sans doute pas être la dernière… cependant rien n’empêchait pour les personnages de cette scène de rendre cette aventure unique à sa façon. Cette scène qui était presque routinière pour eux… ils pouvaient trouver une façon de la rendre unique, de faire en sorte qu’elle soit mémorable.

Les prunelles du baroudeur avaient observé le visage de la belle et avaient vu les lèvres de celle-ci bouger sans pouvoir véritablement discerner les mots qui avaient été prononcé. Un murmure dans la nuit, des paroles qui s’adressait sans doute à elle-même… ou à une autre entité que notre personnage. Il ne vit pas le besoin de commenter sur cela, car tout être possède ce genre de moment, même sa personne. Elle était là, devant lui, les yeux clos… alors qu’il caressait le velours de sa peau. Ce moment, cette scène, il décida d’écouter son instinct. Ces entrailles criaient haut et fort depuis de nombreuses lunes…, mieux valaient les écouter. Les doigts taillé à la serpe de notre protagoniste avait glissé sous l’oreille de la belle, entrant légèrement dans l’épaisse chevelure de la rouquine. Il pouvait sentir le souffle de la belle alors qu’il s’était approché d’elle… elle pouvait sans doute sentir le sien aussi alors qu’il déposa ses lèvres sur celle de la Sindarine. Un geste délicat, le second pas vers la passion… ces lèvres qu’il avait ressentir sur sa main plus tôt, voilà qu’il y goûtait… De la folie sans doute, mais toute cette histoire fut depuis le début le fruit de la folie… pourquoi ne pas s’y abandonner… qu’avait-il à perdre ? Il pouvait la perdre elle… il pouvait se perdre lui… mais il s’était déjà en parti perdu… il se retrouvera plus tard sans doute… si le destin dicte ainsi. Ce baisé, il ne s’agissait que d’un moment alors que les lèvres du rustre avaient entré en contact avec celle de la belle. Mais à chaque action, la vie lui réservait une réponse… que sera la réponse cette fois-ci?
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] - Page 2 Icon_minitimeMer 20 Aoû - 16:51

Il est des danses d’homme qui mettent en avant leurs capacités athlétique et des danses de femme exaltant leur grâce. Les femmes sont tenues d’admirer les prouesses des hommes en démonstration et les hommes s’extasient sur les arabesques des membres gracieux et des corps souples des femmes en parade. Et puis il existe des danses de couple où l’homme rejoint la femme dans sa grâce et où la femme fait un pas vers la force de l’homme. Chacun d’eux joue avec son image, chacun d’eux se met en danger. Que le regard de l’un transperce sa cavalière et elle fera mine de fuir. Que le corps de l’autre frôle son partenaire et il essaiera de la retenir. Et si aucun des deux ne cherche à imposer son pas à l’autre, ils atteindront la grâce, le duende.

N’était-ce pas ce qu’essayaient de faire notre couple improbable ? Ce pas de deux avait-il espoir d’aboutir à autre chose qu’à un piétinement pathétique ? D’un côté ce rustre de baroudeur blondinet envoyé par les dieux pour offrir un trône à de l’autre côté, une catin rousse égocentrique intimidée à l’idée de devenir reine. L’un essayant de ne pas se conduire comme un rufian, de découvrir sans la brusquer les secrets de la coquine. L’autre, trop à l’aise dans l’exercice charnel de leur danse essayant d’accueillir les hésitations du premier quitte à oublier son corps.

Depuis le début de leur danse il avait eu l’initiative, c’était lui qui avait donné le tempo à leur tango et elle qui avait fait mine de le fuir mais était restée à chaque fois, découvrant un nouveau pas une nouvelle figure gracieuse que le baroudeur était capable de dessiner autour d’elle. Elle s’était alors découverte au centre d’une danse dont elle ne soupçonnait pas l’existence mais dont elle avait adopté les circonvolutions et y avait répondu à chaque fois étonnée et parfois désorientée. Et c’est au moment où le jeu s’aventurait sur son terrain où elle en avait perdu les règles, où la musique devenait la sienne qu’elle en oubliait les pas de danse.

Elle aurait pu ne pas se rendre au rendez-vous du premier jour et l’histoire eût été finie, mais la musique l’avait poussée dans la nuit de la boutique d’antiquité. Elle aurait pu fuir au premier bruit de combat, mais la musique l’avait retenue. Enfin elle aurait pu rester chez le médecin, mais elle était partie mettant fin à leur danse. La musique venait de quelque par de l'autre côté de sa curiosité, joué par quel magicien capable de lui faire oublier sa sécurité, sa place au centre de son monde? Etait-ce lui qui la jouait, au son de son regard de métal de ses mains qui se posaient sur les haches des filles?
Or cette danse avait repris presque identique au premier jour, la même musique et presque les mêmes pas, mais le vent avait faussé le jeu et emporté les danseurs alors qu’ils essayaient de s’apprivoiser, entre quadrille distant et valse guindée.

Etaient-ils prêts au tango qu'un par un leur gestes les plus anodins avait composés et que la nuit s'apprêtait à jouer? Y avait-il une personne mieux préparée que la rouquine à cette danse ? Des cavaliers, elle en avait eus mais pour qui était alors sa danse ? Pour des cavaliers vite classés dans des catégories, vite oubliés. S’adapter à eux était facile, peut-être trop facile. A chaque fois elle avait donné et trouver son plaisir dans des passes toujours plus savantes et toujours plus élaborées. Ses tours avaient ajouté à son carnet de bal encore plus de danseurs. On la payait pour un tour de danse avec elle. Aucun d’eux n’était resté dans ses souvenirs, car aucun d’eux n’avait dansé pour elle, leurs pièces d’or se mélangeaient dans sa cassette comme leurs images se brouillaient dans sa tête et justifiaient leur oubli. C’était à peine si le dernier laissait une trace sur le sable du temps que la marée effaçait.

Aujourd’hui, sa danse serait pour un rustre si proche et si éloigné à la fois, un rustre qui avait laissé entrevoir mille facettes et qui avait essayé de découvrir celles de la rouquine. Etait-elle capable de lui rendre mille pas de danse pour ses mille facettes ? Chacun l’a compris, elle voulait mille pas de danse autour d’elle. Elle les désirait si fort qu’elle doutait des siens, de sa légèreté de la musique même. Allait-elle refuser d’entrer dans leur ronde ? Dans sa robe de bal, la reine paralysée regardait le messager et les musiciens sans comprendre ce qui lui arrivait. Etait-elle digne de ce trône ? Les bras inertes, les yeux fixes, l’éventail prêt à tomber de ses mains, où était passé les entrechats gracieux qu’elle connaissait par cœur ? Le messager allait-il découvrir l’imposture et la jeter à bas ? Le rustre avait dansé pour elle, grande première et elle ne lui avait pas répondu. Peut être attendait-elle l’entrée dans la musique de l’instrument qui lui permettrait de s’envoler.

Elle ne pensait pas à s’attacher. Savait-elle le sens de ce mot ? Elle ne pensait pas à aimer… Elle pensait à une autre danse qu’elle n’avait jamais dansée et qui restait à inventer. Une danse qu’ils seraient les seuls à connaître. Mais comme l’écrivain devant sa page blanche, au moment de tracer les premiers mots qui signeraient la naissance de son chef d’œuvre, la rousse danseuse ne pouvait que laisser le rythme la parcourir ses pieds cloués à la piste.

Quelle ironie ces deux êtres luttant contre leur faim l’un de l’autre et se déchirant de l’intérieur pour… Pour quoi au juste ?
La rouquine avait-elle peur d’effrayer un rustre ? Avait-elle peur de perdre quelque chose ? Le mystère qu’elle pouvait encore avoir pour le baroudeur ? Son respect, si nouveau pour elle ? Le « avant » qui après ne revient plus jamais ? Sans doute tout cela à la fois.

*Mais sens-tu ses doigts sur ta joue ? Il t’envoie un message. Répond lui sinon les fera sa propre réponse et tu risques de ne pas l’aimer !*

La larme avait fini sa course dans les rayons flamboyants étalés sur l’oreiller. C’était la plus grande épreuve qu’elle ne s’était jamais infligée et les hurlements de son corps le lui rappelaient à chaque seconde et pourtant sans cette faim féroce qu’elle s’imposait, elle n’aurait jamais goûté à ces doigts glissant sur sa joue. Qui lui avait déjà caressé la joue ? Peut-être un puceau de temps à autre, mais il avait caressé la joue d’une pute qui pouvait bien l’accepter puis qu’elle serait payée. Aujourd’hui, la catin n’était pas là. Seule Elië recevait cette caresse qui lui électrisait délicieusement la peau et ouvrait des portes vers le tréfonds de ses chairs. Combien de temps se contenterait-il de cet effleurement ? Combien de temps se conterait-elle de cette douceur ? Quand la louve sortirait-elle du bois ? Quand le tigre la déchirerait-il ?

Dehors, le vent répondait en écho à ses chairs palpitantes de désir, une chatte avide cognait aux volets qu’elle ne voulait pas laisser entrer.

Elle sentit son souffle chaud sur ses lèvres et ouvrit les yeux. Pas de surprise ni de questions hypocrite, elle savait ce qui allait advenir, mais ne voulait rien en manquer. Elle voulait goûter son haleine, ses lèvres, et voir ses yeux sur elle voir ses lèvres approcher. Et elle ne manqua rien, ses lèvres pales et ses yeux d’acier dans les siens voyageant jusqu’à ses lèvres humides de leurs deux souffles mêlés des effluves du désir, la douceur de ses lèvres sur les siennes, la délicatesse du baiser. Elle le lui rendit un peu plus appuyé, essayant doucement de retenir sa lèvre inférieure entre les siennes et les laissant s’échapper lorsqu’il se redressa peut être pour lui laisser voir son regard d’horizon. Elle lui offrit un sourire pétillant qui semblait dire : « Je pensais que vous n’alliez jamais m’embrasser… » Mais ce soir plus que jamais le silence était d’or.
Elle savait maintenant qu’elle avait eu raison de lui faire confiance elle savait qu’il ne se méprendrait pas sur ses sourires et ses regards, ses gestes.
Il était le danseur qui la porterait au duende. L’instrument qui devait entrer dans la musique avait chanté et les pas de la reine s’étaient libérés. Elle était prête à prendre son envol de se libérer de la lourde robe d’apparat pour se contenter juste de ce que la danse exigeait.

Elle se tourna vers le rustre qui embrassait les femmes qu’il emmenait dans les auberges, le baroudeur qui séduisait les soubrettes, le gentleman qui faisait sa cour aux épouses de ses connaissances. Elle ne vit que le messager descendu sur terre pour la faire danser. Le vent pouvait aller souffler ailleurs et emporter la bête qui l’avait déchirée de l’intérieur.

Son sourire s’était évanoui sans lui donner une autre expression que celle de la pionnière qui découvrirait le nouveau territoire ou elle allait s’installer. Ils étaient maintenant face à face le sur le côté. Elle tendit sa main gauche vers sa bouche et effleura ses lèvres du bout des doigts, descendit jusqu’au menton avant de remonter le long du contour du visage rebroussant sa barbe blonde et souple jusqu’à la première histoire qu’il lui raconterait peut-être un jour, la cicatrice. Elle en suivit le chemin jusqu’au regard d’acier y arrêta ses yeux et glissa ses longs doigts dans sa blonde tignasse. Elle s’approcha encore pour prendre dans ses deux mains ce visage tracés des chemins qu’il avait dû parcourir pour arriver jusqu’à elle… Les pointes de ses seins effleurèrent son torse puissant alors que ses lèvres de posaient sur les lèvres et que sa langue en gouta doucement le contour. Elle se retira et lissa de ses deux pouces les sourcils pales et doux qui ombraient pourtant les orbites ténébreuses. Son sourire disait :
« Je veux jouer joueras-tu ? Je te veux. Me veux-tu ?»

Des jeux ils en avaient joué mais celui-ci… Que dire de celui-ci ? Qu’ils en connaissaient les règles ? Sans doute. Qu’ils l’avaient déjà pratiqué ? Evidemment elle le savait mais ce je ce soir ne serait pas tout à fait le même que pour les parties précédentes. Pour elle l’enjeu n’étais pas seulement quelques pièces déposées avant le départ du monsieur. L’enjeu était le devenir de la danse qu’ils avaient entamée tous les deux, lui le chasseur de prime au passé mystérieux, elle, la catin, assassin, Syliméa. Cette danse allait-elle se poursuivre même après le départ vers d’autres aventures du baroudeur ? Allait-elle perdurer malgré les secrets que la belle devait pour sa survie maintenir ? Oui sans doute les questions étaient là, mais le vent dehors, le vent les avait emportées au loin. Ne restait plus que la musique et le couple improbable sur la piste. Un baiser, un haussement d’épaules de la rouquine l’avait soudain libérée de toutes les questions qui mettaient leur eu en péril et ce soir ne comptait plus que se rendre inoubliable l’un à l’autre quel que soit l’avenir qui leur était promis ou qu’ils auraient choisi de ses tisser.
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] - Page 2 Icon_minitimeJeu 21 Aoû - 4:10

Leur danse est tel un tango, possédant divers rythmes à chaque mouvement. En cette journée le rythme du tango avait débuté doucement dès la première note de ce nouveau morceau qui s’était annoncé avec le levé du jour. Il avait connu un peu de tension alors que notre baroudeur avait approché la belle dans la rue, un premier signe de la sensualité que réservait cette danse s’était alors affiché dans l’approche du baroudeur alors qu’il avait touché la hanche de son enchanteresse. Le rythme était ensuite demeuré constant, mais tout de même bien vivant durant leur balade, leur échange avant de se calmer un peu. Le calme avant la tempête… dans ce cas-ci littéralement alors que le vent s’était levé depuis l’horizon et que les cieux avait connu les ténèbres des nuages sombres. La pluie, le vent et la tempête avait apporté de l’énergie à leur danse alors que notre couple peu orthodoxe cherchait un abri… puis leur abris… cette auberge. En ce lieu, un rythme plus lent, plus léger, toutefois tout aussi passionnant. Il s’agissait là du début d’un crescendo, d’un accelerendo. Qui aurait cru avec le début de leur danse qu’ils allaient se rendre jusqu’ici ? Sans doute tous ceux qui ont pu voir qu’il s’agissait là d’un tango, voir tous comprenant ce qu’est un tango! Il s’agit là d’un chaos de passion, d’un ouragan de plaisirs à saisir ! Il y a tant de chose à comprendre d’un tango, il y a tant de subtilité à travers les grands gestes… mais ce qui est le plus important est de posséder ici le partenaire idéal.

Cette enchanteresse, cette ravissante Sindarine à la crinière de feu, était-elle la partenaire idéal pour notre rustre baroudeur ? Ils étaient similaires sur tant de points, mais tout autant différent sur d’autres. Depuis leur premier regard, une symbiose c’était peu à peu créer, le premier pas du tango. Cette symbiose qui s’était créé était devenue l’obsession, le poison pour notre baroudeur. Cette enchanteresse, sa partenaire de danse, elle avait hanté son esprit ! Et puis les voilà, en train de danser ensemble à l’abri de la pluie, loin des regards, loin du monde ! Certes de l’autre côté de la porte, le reste du monde les attendaient, mais ils pouvaient bien attendre, car notre baroudeur n’était pas prêt à terminer cette danse. Non, cette porte il ne souhaitait pas l’ouvrir… à vrai dire, il souhaitait presque la verrouiller. Certes, verrouiller cette porte n’était sans doute pas la plus sage décision, mais pour aujourd’hui elle était ce qui avait de plus censé. Cette danse, il ne souhaitait la partager avec nul autre être… sauf Elië, la Sindarine.

Oui cette Sindarine… cette femme avec qui il partage une chambre… cette même femme pour qui il a attendu sous une fenêtre durant la nuit… cette même enchanteresse qu’il a poursuivis sur la place publique alors qu’elle était en toute autre compagnie… celle qu’il a apporté avec lui lors d’une escapade… celle qui la charmé au premier regard. Il s’agissait d’elle… son enchanteresse à la crinière de feu. Certes il avait connu de nombreuses femmes, mais aucune comme elle. Des courtisanes, fille de joies… il en avait connu, il les connaissait que trop bien ce genre de femme, mais elle, non il ne la voyait pas ainsi. Il savait qu’il s’agissait de la profession de la belle, mais cela il préférait l’ignorer. Il arrivait à voir au-delà de ce qu’elle était aux yeux du monde… car les préjudices des autres n’avaient ici aucune importance.

Et elle, comment voyait-elle notre baroudeur ? Était-il un autre client ? Une autre âme qu’elle allait satisfaire les plaisirs divins que pouvait procurer son entre-jambe ? Elle était là prêt de lui, elle avait répondu à son baisé avec plaisir et non par obligation. Du moins c’est l’impression qu’elle avait donnée à notre protagoniste. Ses lèvres, il les avait savourés, mais ce premier baisé avait créé une réaction en chaine! Le plaisir avait amplifié le désir qu’il ressente. Cette bête en lui, cet animal primal faisant de lui l’homme qu’il est criait de plus en plus fort. Les griffes de la bête étaient prêtes à déchirer les entrailles de notre baroudeur afin de savourer elle-même la belle! Certes, se baisé touchait ses lèvres, mais c’est son être tout entier qui avait ressenti l’effet papillon de cette action.
Suivant ce baisé, il avait lu le sourire sur les lèvres de la belle… ce sourire qu’il avait su charmer notre baroudeur… ce sourire qu’il adorait voir. Il s’agissait là d’un sourire qu’il pouvait savourer. Et puis les caresses, le corps de l’enchanteresse prêt du sien, les doigts de la belle sur son visage, ce moment… oh ce moment. Tout leur tango, avait-il été que les préliminaire à ce moment ? La poitrine, les seins de la belle contre le torse taillé par le temps et l’effort de notre baroudeur… une caresse charnelle. Le regard d’acier de notre protagoniste était rempli de douceur… de passion… mais aussi d’une certaine violence… cette violence qui vient sans doute avec le désir… cette violence que tout être possédant ce désir animal possède en son regard lorsque la symbiose se complète. Il avait pris le temps de savourer le moment, de savourer l’affection que lui offrait l’enchanteresse.

Les doigts du rustre s’était alors glissé sur la hanche nue de la belle, cette même hanche qu’il avait jadis caressé à travers les nombreux tissues. Et voilà que cette barrière avait été retirée… que sous ses doigts il pouvait y retrouver la peau de la belle… tel un trésor tant convoité. Une caresse… une simple caresse. La main de notre rustre dont le temps et le travail avait taillé à la serpe caressait le corps raffiné de la belle Sindarine… cette dame intemporelle. Avec cette caresse, les doigts virils du baroudeur avaient longé la chance… les côtes, glissant un peu sur le dos et puis passant tout cela s’était retrouvé à la nuque de la belle avant qu’un second baisé se pose sur les lèvres de l’enchanteresse. Cette fois-ci, un peu moins délicat, mais redoublant de passion. La main ferme du baroudeur derrière la nuque de la rouquine les rapprochait durant ce moment, ses lèvres contre les siennes… elles le les quittèrent que pour retrouver la savoureuse peau du cou de la belle. Un baisé délicat… mais passionné… il savourait l’enchanteresse à travers chaque contacte. Cette danse qu’ils avaient dansés… celle qu’ils dansaient toujours… ce tango… le moment présent ! Était-ce là le sommet de la sensualité qu’offrait cette danse ? Jusqu’à où la musique allait continuer alors que notre rustre savourait le corps nu de la belle rouquine. À chaque signe de tendresse, il s’agissait d’une autre gorgé du poison, de la cure…

Le monde était bien loin d’eux. L’ombre blanche n’était qu’un titre aux yeux du monde… ici… ce titre n’existait plus. Il était l’amant de la belle… et elle, elle était la maitresse. Il se laissait bercer par le plaisir, écoutait les hurlements de la bête et dévorait le moment. Il dévorait avec passion la nuque de la rouquine à chaque baisé qui ne possédait que pour interlude le souffle chaud de sa personne sur la nuque nue. Le rythme cardiaque du rustre avait accéléré depuis… un crescendo vers le moment présent.
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] - Page 2 Icon_minitimeVen 22 Aoû - 13:33

Lorsque cette musique la pénétra elle sut que cette danse ne serait pas comme les autres. Elle échappait à tous les protocoles que les autres respectaient. Aujourd’hui, point de carnet de bal et d’ordre à respecter entre les danseurs convenus, pas de prix. Tout cela elle le revivrait bientôt et sûrement avec plaisir, elle le savait mais pas ce soir. C’était peut-être la dernière danse, celle que les musiciens ne jouent que pour les désespérés qui ne trouvent jamais totalement ce qu’ils cherchent mais qui les accompagne jusqu’à l’aube.
A cette heure blanche, les danseurs de salon sont partis depuis longtemps. Ne restent que les plus solitaires d’entre eux, ceux que rien n’attend ailleurs. Certains se perdent dans les bras d’autres aussi misérables qu’eux, les derniers les regardent craignant d’en être réduits à ses égarements.

La musique était là et se suffisait à elle-même. Elle avait mis trop longtemps à la saisir. Les musiciens avaient pris trop de temps pour se réunir et s’accorder pour que cette pièce soit jouée mécaniquement comme toutes les musiques de bal à succès dont chacun connaît les pas mais dont personne ne ressent plus l’âme. Et qui pouvait en reconnaître l’âme si ce n’était le compositeur ou plutôt les compositeurs car la partition qui les transportait n’était-elle pas aussi leur œuvre ?

Tels des musiciens ils avaient écouté chacun leur tour les accords de l’autre comme pour s’imprégner des nuances et des modes que l’autre jouait avec tout ce qu’il était. Comme des danseurs leur couple avait pris le temps de se former ils s’étaient épiés et leur regard s’étaient croisés depuis chaque bout de la piste attendant l’introduction qui les jetterait au milieu du parquet de la vie. La vie, cette copine malicieuse qui sait avant tout le monde que cette danse il faut la danser avec lui, avec elle et qui vous pousse par surprise assez pour que, embarrassée de votre personne, vous ne puissiez qu’accepter cette danse avec ce cavalier qui n’en mène peut être pas plus large. C’était peut-être la dernière danse celle que les musiciens ne jouent que pour les désespérés, celle de tous les malentendus qui jetterait l’eau et le feu l’un contre l’autre sans qu’il ne puise rien faire contre la volonté de l’aurore.

Mais le malentendu était de mise lorsque l’on croit connaître son partenaire et qu’il se révèle tout autre. Elle savait qu’elle ne savait que peu de chose du chasseur de prime alors où se trouverait le malentendu ? Elle avait fini par hausser les épaules à la peur et par lui tourner le dos pour suivre la chorégraphie qu’il voudrait bien lui faire danser. Comme le papillon autour du lustre de la salle de danse, elle voulait découvrir la facette que laissait entrevoir celle qu’elle venait de découvrir et tant pis si elle donnait sur un autre mystère ou si elle lui brûlait les ailes.

Cette danse, ils le savent déjà est une danse de séduction et de possession. Comme des musiciens ils avaient offert des blancs, des pauses, des soupirs afin que l’autre écrive sa partie. Petit à petit, comme des musiciens, ils avaient découvert qu’ils appartenaient au même duo, qu’il jouait le même thème, et leurs instruments avaient complété la mélodie de l’autre, d’abord timidement, comme redécouvrant une sonate jouée sur une autre signature, une signature chaloupée qui envoûte les corps des danseurs, des danseurs qui avaient essayé des pas de base et allaient se hasarder dans les arabesques que seul un partenaire d'exception pouvait partager.
Etait-il le danseur qu’elle espérait ? Répondrait-elle à ses impulsions avec l’aisance et la grâce qu’il attendait d’elle ?

C’était à cela qu’avaient servi ses derniers jours, à faire le tour des préliminaires qui leur permettraient de composer leur chef d’œuvre. Qui dans cette danse avait séduit l’autre ? Qui possédait l’autre ? Comme dans chaque danse il était bien difficile de le savoir car dans toute cette chorégraphie, la séduction était un jeu et la possession éphémères. La danseuse avait traversé la piste sans un regard pour son futur cavalier, indifférente au monde, sa démarche, pourtant interprétait la musique ambiante, ses cheveux tels un étendard marquaient son passage comme un sillage de feu, sa séduction naturelle avait fait le reste, son mystère avait plissé le regard du coureur de chemin qu’elle n’avait pas vu, un bateleur qui avait posé ses mains sur ses hanches. Elle avait regardé étonnée, le danseur empressé. Son regard acier et son assurance l’avait placé ailleurs. Sa délicatesse l’avait rapproché de la danseuse. Se tenant du bout des yeux, ils avaient fait lentement le tour de la piste s'interrogeant des cils se jaugeant d'un implacable iris de platine, avant de se tourner vers les musiciens.
Le bandonéon avait dessiné ses voyages en solitaires et le violon lui avait répondu en gravant des notes de feu autour de ses mystères. Les ondoyances de leurs thèmes s’étaient finalement mêlées en accords sensuels comme la soie glissant sur la peau de la ballerine ou le revers du doigt du danseur descendant de l’épaule aux doigts de sa partenaire. La musique avait enfin oublié qui étaient ses auteurs et eux-mêmes avaient jeté au loin l’inconnu et la crainte du malentendu : l’heure était à la danse, peut-être la dernière danse, celle que les musiciens ne jouent que pour les désespérés, celle de tous les malentendus, celle que l’on peut rendre mémorable si l’aube en laisse le temps.

Là, dans cette auberge, sous la tempête, il n’était plus question de s’accorder, de fausses notes que les hésitations peuvent pleurer, plus question de pas hasardeux qui tendent inutilement les muscles. Elle n’avait d’oreille que pour sa musique, d’attente que de ses improvisations. Elle devenait plus que sa partenaire, elle était son instrument dont il pourrait tirer les notes qu’il voudrait. Mais elle désirait aussi jouer de ce corps qui pourrait être son instrument s’il le voulait. Saurait-elle lui inspirer des notes et des accords jamais encore interprétés ? Saurait-il être tous les instruments à la fois ? Ceux que l’on caresse, ceux que l’on embrasse, ceux que l’on griffe aussi ? Ceux que l’on berce, ceux que l’on tend jusqu’à l’extrême jusqu’à ce qu’il joue pour les étoiles ? Saurait-elle les reconnaître ?

Mais pour l’instant, elle était l’instrument acceptant tout du jeu de l’artiste. Il n’était plus le bondinet, le rustre, le baroudeur, ni même le gentleman ou le messager, seulement celui dont elle attendait qu’il joue de son corps avec la sensibilité du musicien en parfaite harmonie avec son instrument. Il en connaît tous les accents et tous les doigtés au creux de son bras au bout de ses doigts et sous ses lèvres, mais à chaque concert en découvre d’autres sonorités et d’autres vibrations. Son monde se réduit alors à son instrument et tout ce qui lui permet de chanter et c’était tout ce qu’elle aimait en ce monde.

A sa main qui se posa sur sa hanche elle répondit par un léger tressaillement alors que l’onde du frisson remontait jusqu’à sa nuque en même temps que les doigts si puissants volaient sur sa peau. Sur ses lèvres entrouvertes, elle accueillit et accompagna le baiser par la même fougue naissante, sa langue cherchant le souffle du danseur même lorsqu’il se retira pour gagner son cou délicat. Là, il y dessina avec ses lèvres et son haleine, les vagues de vertige qui rencontrèrent celles qui étaient montées de ses hanches et tourbillonna en une tempête au creux de ses reins qui l’obligea à se cambrer contre le danseur tandis que son souffle se muait en un soupir silencieux et qu’un incendie gagnait sa poitrine ronde et blanche. Sa tête roula en arrière et sur ses épaule laissant toute license aux lèvres qui la parcouraient et qui pourraient la dévorer.
Les mains de la belle glissèrent derrière la tête blonde comme une ultime permission et ses ongles plongèrent sous la chevelure de soleil pour effleurer de leur nacre la nuque sans défense et l’arrière du crâne. Une main descendit le long du dos musculeux dont les reliefs ondulaient à chaque mouvement sous la peau marquée par des rencontres de hasard. Ses doigts surent quand ils rencontraient des chemins sensibles et s’y attardèrent, savourant chaque tressaillement, éblouissant son désir. Ses mains se firent papillons et griffes voletant erratiques depuis les puissances scapulaires, doucement, vers sa taille ou le barrage d’une ceinture se dressa comme une insulte à sa leur nudité, comme une entrave à leur danse.

Les doigts longèrent la fine sangle de cuir et firent mine de passer outre, leur chef d’œuvre était en danger ! La louve repoussa soudain le tigre sur le dos avant de lui décocher un sourire gourmand, les yeux rivés dans les siens, la cascade de ses cheveux balayant le torse scarifié par les blessures. Ses lèvres déposèrent un baiser sur la beau glabre, puis un autres et puis d’autre de moins en moins espacés comme les premières gouttes annonçant l’averse. Sa bouche volait le long de ses méridiens, poursuivie par l’ondée de ses ondulations flamboyantes. De temps à autres ses dents carnassières se laissaient aller à mordiller, les endroits les plus sensibles. Sa main descendit doucement le long du ventre et fit mine de forcer le passage sous le cuir râpé avant d’en déboucler lentement la boucle, tête piteuse du serpent qui lentement desserra son étreinte de la taille convoitée et glissa vers le sol. Les griffes de la rouquine féline firent sauter les dernières résistances de toute cette étoffe qui empêchait leurs deux peaux de se retrouver totalement. Elle se plaqua contre lui tandis que sa main de feu distillait d’impudiques caresses à sa virilité petit à petit découverte et déjà turgescente à mesure que ses dernier effets glissaient vers les pieds du lit.
La nouvelle sensation de fusion de leurs deux épidermes faillit libérer la bête avide qui hurlait dans son bas ventre mettant le feu à son entre-jambe. Ondulante comme un roseau contre le corps d’airain, elle reprit le visage dans ses mains et le pénétra d’un baiser de succube, priant le musicien de reprendre un tempo moins violent pour que cette danse dure encore…

Le monde était bien loin d’eux. Courtisane n’était qu’un mot aux yeux du monde… ici… La courtisane avait disparu. Il était son amant … et elle, sa maîtresse.
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] - Page 2 Icon_minitimeDim 24 Aoû - 23:29

Ils dansent, la belle et le rustre, ils dansent ensemble depuis le début. Depuis le premier regard, depuis les premiers mots qu'ils ont échangés. Cette danse qui aurait pu paraître des plus innocentes lors de ses premiers pas avait ensuite peu à peu escaladé jusqu'au moment actuel. Un moment de passion entre deux êtres qui jadis étaient que des parfaits inconnus. Des inconnus qui se sont croisés sans doute par le fruit du hasard... ou peut-être était-ce là ce qu'il leur avait été destiné. Un destin, est-ce qu'ils en possèdent une ?Est-ce que chaque choix qu'ils avaient fait avait été influencé par ce qu'on appelle le destin ?Si c'était le cas, chaque pas qu'ils avaient fait depuis leur rencontre... ce moment présent... qu'est-ce que cela signifiait dans le grand dessein de leur vie ?Est-ce que cela signifiait qu'il y existait ici un avenir pour la belle et le rustre ?Après ce moment, est-ce qu'il y aura une suite à cette danse ?Il y existait là tant de questions qui demeuraient sans réponses. S’agissait là d'une chose incertaine, mais aussi d'une chose à laquelle notre baroudeur ne songeait plus en ce moment. Non, ce le moment présent il le savourait. Ce dernier savait que ce genre de chose est éphémère... que ce premier moment avec son enchanteresse ne se produirait qu'une seule fois. Certes, il y existe la possibilité qu'ils partagent une couche une seconde fois... et voir peut-être plus dans un avenir proche ou lointain... mais le premier moment est unique.

Un premier baisé, une première caresse... il s'agit là d'une sensation unique. Ce premier baisé qu'il avait déposé sur les lèvres de la belle sans véritable connaître la réponse. Cette première caresse sur la douce peau de l'enchanteresse, la sentir pour une première fois sous ses doigts, sentir le corps de celle-ci réagir pour la première fois à son toucher. Le jeu qu'ils avaient joué depuis le début avait perdu toute son innocence... du moins aux yeux de ceux qui avaient cru en l'existence de cette dite innocence. Tout être jouant ce genre de jeu n’est sans doute jamais bien innocent. Nous n’allons point ici prétendre que dans le regard d’acier de notre rustre ou dans les émeraudes de la belle qu’il y existait des saints ne possédant aucuns désirs de savourer les plaisirs charnels. Notre baroudeur n’avait jamais menti sur ses intentions, sur ses désirs. Certes, il ne les avait pas tous avoués dès la première heure, chaque aveux était venu en temps et lieu.

Il n'en est pas à sa première maitresse et elle n’est pas à son premier amant. Toutefois, il s'agit aux yeux de notre baroudeur d'une première... car oui il a abordé des belles dans les tavernes ici et là... mais cette enchanteresse, elle avait été son obsession depuis le premier jour. La tendresse de celle-ci, la passion de ses baisés, de ses réponses faces aux actions de notre baroudeur... on peut y voir leur symbiose. Alors qu'il faisait glissés ses doigts rudes sur la délicate peau de la belle, il pouvait ressentir les doigts de celle-ci longer son corps. Passer au-dessus de ses nombreuses cicatrices et tatouages. Sous les doigts de sa belle, les muscles de notre trépidaient imperceptiblement par le plaisir du touché. À chaque effleurement, la passion, l’appétit prenait de l’ampleur. Ses lèvres contre la nuque nue de l’enchanteresse, le souffle chaud de son haleine contre la peau légèrement humide, il l’embrassait, la savourait alors qu’il entremêlait ses doigts dans la crinière de la belle. Les doigts du rustres se glissaient entres les mèches flamboyante de la chevelure de l’enchanteresse, la rapprochant légèrement de sa personnage, la gardant prêt de son corps. Les baisés, les morsures… le mariage entre le plaisir et la douleur. Une symbiose parfaite entre la belle et le rustre, nul besoin de mots… leur corps et leurs actions parlaient d’elles-mêmes

Leur rythme cardiaque s’étaient accéléré, synchroniser… la bête qui habitait notre protagoniste sortait de plus en plus suivant le rythme de la passion. Il n’y avait nul autre monde que celui du moment, que deux êtres unis par les plaisirs de la chaire. Leur musique était certes improvisée, cependant leurs instruments individuels demeuraient en rythme et en harmonie. Leur pas de danse dans leur Tango suivait la même cadence. Nul besoin d’être guidé par quoi que ce soit, qui que ce soit, ils se guidaient mutuellement.

À ses hanches, il pouvait ressentir les doigts de la belle approcher le cuire de sa ceinture, mais il ne l’empêchait nullement, laissant les doigts habiles de son enchanteresse faire leur travail face à cet obstacle. Les doigts de notre baroudeur s’étaient alors plongé dans la crinière de feu de son enchanteresse alors qu’il sa nuque entre deux souffles de sa partenaire avant de jouer à son tour d’une façon un peu plus féroce. Rapprochant la rouquine de sa personne, il mordilla un peu la nuque de celle-ci, se laissant inspirer par les réactions de la belle. Certes, notre blondinet adorait le plaisir que lui apportait sa tendre maîtresse, toutefois il demeurait toujours à l’écoute des réactions de celle-ci… afin de lui offrir la plus délectable réponse à chaque fois. Suivant chaque détachement de ses lèvres contre la nuque de la rouquine, l’haleine chaude de notre rustre soufflait doucement sur la peau humide.

L’ultime travail de la belle terminé, la boucle de sa ceinture débouclé, il fit glissé sa main contre le corps de son enchanteresse doucement avant de porter assistance à retirer son pantalon sans toutefois se détacher bien longtemps de sa maîtresse en bon amant qu’il était. Non, il ne souhaitait pas la quitter pour un seul moment. D’un geste rapide et habile la dernière barrière face à la nudité avait été retirée. Contre son être il pouvait ressentir toute la chaleur et la tendresse du corps de la Sindarine. Sa main droite débutait alors son chemin de la cuisse jusqu’au fessier de sa maîtresse avant de la tirer vers lui. La puissante main du rustre contre le corps fermes de son enchanteresse, il exerçait autant de vigueur que de tendresse. Ils n’étaient plus la courtisane et le chasseur de primes, non ils étaient que maîtresse et amant en cette soirée.

D’un geste vigoureux, passionné et tendre à la fois, notre protagoniste poussa la belle sur son dos avant de monter au-dessus de celle-ci. Ses jambes de chaque côté de la belle, ses mains aux dessus des épaules de son enchanteresse, son regard d’acier remplis d’affection et d’appétit pour celle qui se trouvait devant son regard. D’abord un baisé tendre sur la nuque, un premier baisé qui fut le début d’une série. Entre chaque baisé, le blondinet descendait progressivement. D’abord la nuque puis au-dessus de l’épaule. Levant ses yeux vers sa maîtresse, il osa sans attendre la permission descendre un peu plus, déposant ses lèvres au-dessus de la poitrine de celle-ci et puis entre ses seins doucement. Le souffle chaud de notre blondinet caressait entre chaque baisé la savoureuse peau de sa maitresse. Entre chaque baisé, il écoutait le souffle de celle-ci et puis répondait par un autre… toujours un peu plus bas. En dessous des seins… puis en proximité des côtes de celle-ci. Cette progression lente démontrait toujours de plus en plus de tendresse entre chaque baisé, entre chaque étape. Il finit alors aux hanches de la belle, ou il embrassant le côté à sa droite des hanches de sa maîtresse. Son regard s’était à nouveau levé vers elle alors que ses mains avait glissés le long du corps de la rouquine… de sa position, il lui fit un petit sourire en coin avant de l’embrasser à quelques centimètres au-dessus du temple sacré de sa maîtresse… en bon amant, il avait certes osés, mais il ne souhaitait nullement s’aventurer vers des endroits qui n’allaient point plaire à celle qu’il tentait de faire plaisir.
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] - Page 2 Icon_minitimeLun 25 Aoû - 12:09

Elle n’en était plus aux tourments de ses esprits, aux luttes des désirs carnassiers de la Sylimé et de la délicatesse Sindarine, tout cela avait fusionné en un seul dessein, en un seul désir, en un seul abandon, celui profiter de cet instant qui, elle le savait, ne reviendrai pas, mais quel moment pouvait bien réemprunter les méandres du temps pour se reproduire à l’identique aussi parfait qu’il puisse-t-être ?
Les draps sur leur corps n’étaient plus qu’un souvenir, tombés depuis déjà sur le parquet. Ce moment ils se devaient de le vivre intensément jusqu’aux limites de leurs envies et de leurs désirs. Cela faisait longtemps qu’ils n’étaient plus des enfants qui s’ennuient toute la journée et se découvrent un jeu qui les accapare tant qu’ils ne se rendent pas compte que le soir arrive et les rappelle au logis en se faisait la promesse de recommencer le lendemain, mais le lendemain, la magie a disparu et il faut réinventer le jeu.

La lumière dorée du brasero, ambre ses reflets sur leurs corps et les mouvances de braises font danser leurs ombres sur les murs de la chambre. Ils savent que le jeu de ce soir ne sera jamais le même que les jeux suivant, si jamais il y en a d’autres. Si jamais il y a d’autres danses ils se devront de la réinventer encore et encore.

Ce soir la femme dirige toutes ses ondoyances vers les soupirs de l’homme et reçoit sa tendre rudesse de toutes les fièvres de sa peau diaphane aux reflets de braises, jumeaux de ceux qui animent le corps musclé de son amant. Unis par le même feu, leurs pas de danse se font de plus en plus passionnés. Leur danse est en passe de changer de flamme, nouvelle première fois dans une multitude de première fois qu’ils se plaisent à collectionner dans une nouveauté illusoire. Premier regard, premier mystères, premières mains sur les hanches, première complicité, première fuite, première retrouvaille, première attente, premières questions, première porte qui se referme sur eux, première caresse, première réponse, premiers frôlements, premiers soupirs. Toutes ces premières fois dont seuls les enfants peuvent se targuer. Qu’ont-elles de différents ces premières fois pour cet homme habitué des chemins des rencontres et des plaisirs de passage ? Que pouvait-elle avoir de premier, cette rencontre pour la courtisane conduite à passer lit en lit de couche en couche ? Depuis longtemps, ils n’en sont plus à revendiquer une innocence non-sens, ils se sont depuis le commencement acceptés avec leur histoire, méconnue mais réelles, beauté de l’absence d’illusion qui en rend l’abandon encore plus fort.

Mais tout simplement c’était « leur » première fois, l’instant où leur peau goûte la peau de leur amant ou leurs lèvres échangent le chemin de leur vie, où leurs yeux pénètrent aux tréfonds de leurs désirs. Leur innocence est restée intacte, l’innocence des premières fois sincères meure-t-elle un jour ? Voyez la courtisane soupirer sous les assauts du chasseur de prime. Regardez-la attentive aux frémissements de son amant jouant avec eux pour dessiner la danse la plus suave autour de ses frissons, sans l’arrière-pensée de l’or, comme l’adolescente aux lit de son premier amant, elle lui fait l’amour de toute son expérience et de toute sa virginité, car n’en doutez pas elle est vierge de lui, vierge de ses yeux, ses mains, de sa peau, vierge de ses caresses, de sa tendresse et vierge de ses impatiences, de ses spasmes.

Mais là sur cette couche facile, elle lui fait l’amour comme si c’était la dernière fois qu’elle connaissait un homme. La louve et la chatte se sont alliées pour ce moment, pour ses caresses, pour ses désirs et les questions existentielles n’ont plus cours. Elles ne sont plus que celles des murs de la chambre rejetés à l’infini, celles des aubergistes qui voient entrer les couples celles de la foule de regards qui courent autour des amants improbable en se demandant ce qui peut bien les lier. Première et dernière fois ne font plus qu’une et échappa à toute loi, à tous les jugements, à tous les futurs et tous leurs passés. Le temps, le destin et la liberté même ne peuvent les rejoindre ici, au creux de leur quête charnelle.

Pour la première fois de sa courte éternité, elle ne s’était pas mise au centre du monde, mais y avait été intronisée par cet homme qui aurait pu sans difficulté la détruire à leur première rencontre. Et c’était plus délicieux des centre que l’univers pouvait lui proposer, celui l’enveloppait comme un objet précieux, celui qui l’explorait comme un continent vierge et inconnu, celui qui ne lui demandait rien à part d’être Elië sans rien en échange. Sous les doigts et les lèvres de son amant elle pouvait se savoir la plus précieuse des parures dans son écrin de velours nuit, sous ses yeux et son corps elle offrait ses monts et ses vallées, ses recoins secrets au tendre cartographe. S’y attardera-t-il pour en garder la trace dans ses périples à venir ? Appuiera-t-il assez ses baisers pour que son fantôme reste blotti contre la peau de sa maîtresse lorsque d’autres la toucheront ? Elle n’est certaine que d’une chose cette nuit ne sera pas assez longue pour combler sa soif de ses assauts délicats. Embrasée comme braise par son souffle, elle ne pensait qu’à lui rendre chacune de ses explorations alors qu’elle guidait son voyage sur sa peau impatiente.

Sa peau grande ouverte n’existe que pour saisir les émois de son amant que ses autres sens n’ont pas perçus. Ses doigts sa bouche, la pointe de ses seins ne visent qu’à faire succomber de désir cette peau martyrisée de l’avoir trop longtemps cherchée alors que son corps assoiffé se cambre et se vrille sous ses doigts pour offrir les contrée de son corps les plus sensibles et ses doigts amoureux dans la blonde chevelure guident ses lèvres aux sources des torrents frémissants. Le ballet de leurs mains et de leurs bouches gourmandes improvisent les figures que la passion charnelle seule peut créer. La rencontre de leurs doigts qui se croisent en étreintes exaltées, les projette l’un dans l’autre comme la lave brulante dans l’océan, la cascade dans le vide de la montagne.

Tous ses rythmes doucement lui échappèrent alors que son souffle appelait un nouveau baiser, sa grotte humide ruisselait et que mille tambours chamaniques entonnaient une transe païenne. Sa croupe impudique suivit en une ondulation des reins, la main qui la parcourait et la femme obéit à son amant et se laissa chevaucher. Elle noua ses mains derrière sa nuque alors qu’elle répondait à l’eau de son regard, par le jade du sien. Ses bras glissèrent autour de son torse en même temps qu’il se penchait sur elle. Ses doigts volaient sur son dos et butinait à fleur de peau tous les frissons alors qu’elle s’offrait aux baisers gourmands.

Les tambours couvraient maintenant les accords raffinés de la danse et annonçaient l’arrivée de la prêtresse nue qui danserait autour du menhir ancestral. Bientôt elle sentit ses lèvres et son souffle sur sa poitrine et les attira sur ses seins gonflés de désirs attendant leur lot de caresses et de baisers. Au fur et à mesure que les baisers descendaient, elle perdait contact avec la peau de son amant, elle étendit doucement ses bras vers la tête du lit pour s’offrir entièrement aux fantaisies de son amant. Ses baisers enivraient son ventre palpitant tandis que ses hanches ondoyaient à mesure que le désir envahissait son temple pantelant. Les lèvres affolantes hésitèrent. Les tambours se turent. Ses doigts retournèrent à la nuque libertine et ses yeux flous croisèrent le sourire de l’homme. Aux portes d’un paroxysme, elle se mordit sa gourmande lèvre inférieure pour résister à la tentation de le laisser darder ses caresses entre ses cuisses vers les trésors de sa grotte. Mais elle ne voulait pas d’une extase solitaire, en tout cas pas encore. Elle prit doucement le visage se son amant entre ses mains et guida ses baisers sur son corps vers sa gorge offerte alors que ses cuisses s’ouvraient lentement et que les tambours guidaient la prêtresse vers le menhir dressé. Sa main glissa jusqu’au désir arqué de son amant et en caressa les runes sanguines alors qu’elle enserrait tendrement de ses jambes amoureuses la taille gainée.

Un coup de rein les fit rouler et la prêtresse s’empala avec volupté sur le menhir païen, la tête rejetée en arrière et les seins visant les étoiles. Un sourire victorieux aux lèvres et chevauchant le plus précieux des hommes, elle posa les mains sur son torse et vint le couvrir de baiser avant se chercher sa bouche alors qu’elle se moulait autour de lui. Les tambours battaient lentement alors que la prêtresse glissait contre le menhir pur en faire sien. Lentement, sa croupe avide entama une danse de velours accompagnée par tout son corps voluptueux. Son ventre sa poitrine, caressaient ce corps tant désiré tandis que ses doigts s'entrelaçaient avec ceux son amant et que sa bouche mordait et embrasser toute la peau frissonnante qu'elle pouvait happer.
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] - Page 2 Icon_minitimeJeu 28 Aoû - 18:55

Telle des flammes, le corps de la maîtresse et de l’amant dansaient, s’effleuraient. Loin des regards du monde, derrières l’intimité du secret ils s’étaient retrouver en ce lieu rustique. Les deux êtres ne faisaient qu’un, une union d’âmes et de corps en un lieu de consécration pour les plaisirs auxquels ils s’abandonnaient. Ils osaient s’abandonner aux délicieux bonheurs, nuls regards sur eux, nul être pour juger leurs actions. Et s’il y avait des juges, des gens qui connaissaient leur secret, quel serait leur opinion de la chose ? Seraient-ils perçus comme étant des pécheurs, des êtres malins ? Est-ce si mal de s’abandonner corps et âme à un autre ? Est-ce si mal de jouir de la passion et des plaisirs charnels avec une personne que l’on connait à peine ? Si cela est un crime d’être passionné, de désirer saisir le moment, de le vivre comme si à chaque chaleureux souffle qu’ils soufflaient alors que leurs corps s’embrassaient mutuellement, succombaient aux désirs primaux… alors qu’il en soit ainsi ! Si un être meilleure, sans vices et pécher existes… qu’il juge leurs actions. L’opinion que pouvait avoir les gens de ce moment n’importait nullement à notre baroudeur. Non, car le monde n’existait plus au-delà de la mer émeraude qu’étaient les yeux de son enchanteresse, son corps les vallées ravissante contrées inexplorés qu’il découvrait. Non, si ce ne faisait pas parti du moment… cela ne comptait pas, car il vivait dans le moment, pas dans les souvenirs d’hier ou dans l’idée de demain, mais aujourd’hui en cette heure. La tempête pouvait faire rage à l’extérieur, le vent pouvait déraciner les arbres la pluie noyer les rues… cela ne possédait aucune importance. Cette tempête était bien loin d’eux, cette tempête était bien loin de la chaleur de leurs corps enlacé. Les seuls vestiges du monde extérieur était leur crinière encore humide, mais avec le temps, cela n’allait être qu’une chose du passé. Il avait su faire la paix avec leurs démons afin de savourer ce moment, cette première.

Les lèvres de l’amant s’étaient lancées à la découverte de sa maîtresse. Suivant son instinct, écoutant le rythme de sa partenaire, il avait débuté du sommet, en proximités de la forêt de feu, la crinière de la belle enchanteresse, là où ses lèvres avait su trouver et gouteux a la savoureuse nuque. Il avait explorés, suivant le rythme de leur musique. Le regard de notre rustre observait son enchanteresse danser leur dangereux tango, il observait le corps de celle-ci réagir à chaque baisé alors qu’il s’approchait de plus en plus à chaque fois du temple sacré de cette dernière. Il osait, oui il osait descendre toujours de plus en plus, mais son audace possédait cependant certaine limitations. Oui, l’être audacieux qu’il était possédait tout de même un respect pour ce qui était sacré… le corps de son enchanteresse, le temple de sa maîtresse, il ne s’y aventurerait point sans y être invité. Non, il possède bien trop de respect pour celle-ci ! Il n’oserait nullement profaner le berceau sacré. Il était certes un rustre, un pécheur, mais il n’était point un homme sans principes, un homme dans l’incapacité de respecter de tels choses. Il a connu de nombreux temples… mais jamais sans y avoir été invité. Ce temple, il était plus sacré que les précédents, le pèlerinage vers le berceau de la vie, vers le temple sacré n’avait jamais été ainsi pour notre baroudeur. Non, son enchanteresse, elle était une première à sa façon… elle était quelque chose de nouveau, d’inconnu. Elle aurait pu terroriser notre baroudeur, mais eut l’effet contraire ! Elle l’avait attiré cette enchanteresse, ensorcelée à chaque regard, envoûtée à chaque mot tout comme si elle lui avait fait la lecture d’un long sortilège.

Et lui, ce rustre baroudeur… avait-il eut le même effet sur l’enchanteresse, avait-il joué le rôle ici d’un sorcier ? Lui, avec qui elle partageait cette chambre, ce lit, ce moment… que représentait l’amant aux yeux de la maîtresse ? Devrait-il se sentir tel étant qu’un jouet parmi tant d’autre, un objet de plaisir ? Avait-il était un aventurer sur un sentier battu où avait-il su prendre une route inexploré ? Elle qui représentait tant de choses aux yeux de l’amant… qu’était-il aux yeux de la maîtresse ? Un amant comme un autre ? Il connaissait la profession de celle-ci… il savait que de nombreux êtres avait sur battre et rebattre le sentier vers le temple… mais lui dont cette aventure n’était pas financer par le poids d’une bourse, est-ce que cette chose faisait de lui un amant différent des autres ? Il ne devait nullement se laisser envahir par l’insécurité, non… car elle pouvait en ressentir autant envers lui. Il est un rustre baroudeur venu de loin… mais son chemin l’avait mené jusqu’à elle et c’est elle qui comptait vraiment en ce moment, Que demain soit lorsque le moment sera venu, mais aujourd’hui est !

La chaleur du brasero envahissait la pièce, réchauffant les deux êtres, mais leur passion était la véritable flamme qui les gardait loin du froid. Alors qu’il était à un moment prêt du temple sacré, prêt à embrasser les portes devant le berceau de la vie, le regard de notre rustre s’était tourné vers sa maîtresse, attendant une permission. La permission d’y goûter de ses lèvres fut certes refusé, cependant il fut invité à y pénétrer les lieux vénérables. Il sentit d’abord les mains de celle-ci contre son visage, caressant sa mâchoire, l’attirant à nouveau vers elle afin de l’embrasser. Son être au-dessus d’elle, il avait su ressentir la délicate main de sa maitresse le guider vers le temple, vers le berceau avant qu’elle se laisse empaler par celui-ci. L’amant ressentait les parois du temple de sa maîtresse, s’y glissant tranquillement pour une première fois, Enlaçant le corps à l’apparence si fragile de celle-ci avec son bras droit, un bras fermes, il avait rapproché ainsi sa maîtresse de son être. Ses lèvres avaient retrouvé la nuque de sa maîtresse, l’embrassant, mordant cette dernière légèrement avant de tranquillement se glisser en dehors du temps. Cette escapade ne signifiait point qu’il battait en retraite… non bien au contraire, car malgré la lenteur de ce geste… il retourna dans les profondeurs avec vigueur. Un vigoureux mouvement du bassin, puis un plus lent… créant ainsi un certains rythme semi régulier selon le souffle de la belle.

Levant son corps avec son bras droits, son regard s’était posé sur le visage de sa maîtresse alors que sa main droite s’était glissé jusqu’à la nuque de celle-ci. Suivant son rythme, continuant de danser la danse des plaisirs charnels, il enlaça ses doigts dans la crinière de son enchanteresse. Il écoutait le corps de celle-ci, dansait aux rythmes de la mélodie qu’elle lui dictait à chaque réaction. Leur rythme cardiaque, leur souffle, avait su s’accélérer face à l’extase du plaisir…
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] - Page 2 Icon_minitimeSam 30 Aoû - 9:00

La transe s’accélérait dans ce temple païen au milieu de la cité, le seul endroit où les quatre éléments pouvaient danser ensemble sans se détruire. Elle était le feu et l’air. Le feu du désir qui les consumait et l’air qui l’attisait. Il était la terre où elle s’enracinait sur laquelle elle s’empalait et l’eau et ses mouvances qui la pénétraient. Il était la terre dure de l’été et l’argile douce sous la pluie, il était le flux et le reflux de la mer qui déversait des vagues de plaisir au plus profond de son corps de flamme. Elle était le feu qui durcissait l’argile lisse sculpté sur le menhir sacré. Elle était l’air et le ciel qui l’aspirerait vers les étoiles de leur jouissance. Les flammes de la femme léchaient doucement la terre de son amant tandis qu’elle savourait le ressac de ses vagues au creux de ses reins. Elle lui confiait son souffles sur ses lèvres tandis qu’il la transformait en grotte sacrée parcourue des danses extatique des prêtresses nues. Leur deux corps concentraient toute l’essence du monde. Tous les germes de la création résumés dans la fusion de leurs chairs, nodule primordial, ferment de toute chose. Poussières d’étoiles, libérés de toute morale, affranchis de tous les regards, ils n’aspiraient qu’à l’autre, qu’à eux. Leur quête de plaisir était absolue et on ne juge pas l’absolu.

A nul tribunal on ne pourrait faire comparaître cette fête des sens. Ils n’étaient plus en effet la Sylimea et le Terran, la courtisane et le chasseur de prime, le prédateur et la proie mais rassemblés en un unique noyau extatique, ils revendiquaient leur jouissance. Aucune loi n’interromprait sa danse lascive et impudique cambrée sur le sexe de son amant. Les doigts qui la désigneraient trembleraient de désir et leur anathème jaloux glisserait sur eux comme une nouvelle permission soyeuse. Regardez les mains des amants se parcourir sans barrière ! Regardez leurs bouches avides se gorger de leur peau ! Regardez les narines frémissantes des parfums de leur corps passionnés ! Nul remords, dans leurs yeux grands ouverts sur les envies de l’autre, nulle culpabilité ne pourrait arrêter leurs caresses, nulles arrières pensés dans leur corps offerts. Les éléments même, complices de leur abandon leur tissaient un cocon de fureur contre les accusations, contre les chaînes qu’ils avaient fait voler au loin en éclats météoritiques. Vestige de leurs peurs il n’en resterait rien que les étincelles amoureuses dans leurs regards.

Le temps même avait volé en éclat alors qu’ils attrapaient des filaments de voie lactée à se mettre dans les cheveux. Hier, ils avaient dansé pour ce soir et leur danse était inscrite en eux mais nul n’en avait connaissance. Demain avait disparu avec ses doutes ses peurs. Les arabesques de caresse et de soupir suffisaient à arrêter les grains du sablier. Son cristal volait en éclat de désir dans leurs yeux écarquillés sur l’infini de l’autre.

Elle appelait ses caresses, ses baisers, ses morsures. Offerte à ses explorations, elle quêtait la vague frissonnante qui l’emporterait encore plus loin dans les délices de l’abandon. Elle était toujours plus un continent vierge qui attendait la convoitise de l’explorateur. Il n’était pas de plaine, de vallée, de forêt, de gouffres qu’elle lui interdise, de geste qu’elle souhaitât arrêter alors qu’elle voyageait sur le corps de son amant. Tout son être était prêt à englober, à avaler ce corps marqués par un temps révolu. Son ventre ondulait contre son ventre, ses seins caressaient de toute leur rondeur de soie sa poitrine, jusque au bout de leur framboises offertes à tous les baisers et toutes les morsures. Elle ne se lassait pas de l’enlacer, plonger ses doigts derrières sa nuque et dans ses cheveux opalins, ou ses ongles se frayait un chemin. Ses lèvres n’avaient de cesse de vampiriser sa bouche comme pour faire sienne son essence intime, gage d’une fusion sans retour. Ses flammes rousses ultime rideau finissaient de les enfermer l’un dans l’autre.

Confiante dans le seigneur de la terre et des eaux, elle le laissait l’inonder de ses caresses et de ses baisers alors qu’il prenait racine en elle de plus en plus profondément. Comment la femme sait-elle que son amant n’outrepassera pas es droit ? Comment pouvait-elle savoir qu’elle pouvait remettre ses désirs entre ses mains. Quelle alchimie pouvait la convaincre de ne laisser aucune barrière entre elle et la faim de son amant, sans crainte de sa force ? Des mâles en quête de son corps elle en avait reçu des dizaines au sein de son temple, mais combien avait eu cette licence ? De combien avait-elle du se défendre ? Et combien avait cherché le plaisir de la putain que l’or leur offrait ? Aujourd’hui, il était venu vers elle à pas de velours, attendant l’accord tacite qui lui permettait de s’aventurer plus avant sur ses terres. Elle était une catin parmi tant d’autres, capable de toutes les impudeurs, mais il l’avait envisagée comme une frêle pucelle, comme une jeune mariée encore vierge le soir de sa nuit de noce. Sa délicatesse d’amant lui avait ouvert bien plus de portes que n’aurait su le faire la crudité de ce qu’il savait sur elle, de ce qu’elle devinait de lui. Depuis son premier chaste baiser de ses lèvres posées sur les siennes et tout au long de son voyage sur sa géographie, il se contentait de ce qu’elle lui donnerait et c’est pour cela qu’elle s’offrait tout entière. Elle le savait dangereux. Objectivement car il marchait sur côté opposé de la morale mais aussi car il était capable de violence, elle l’avait vérifié lors de leur première escapade. Elle n’en goûtait que mieux sa tendresse, ce danger ne faisait-il pas partie du jeu qui les unissait ce soir ?

Ce soir elle se laissait posséder bien plus que lorsqu’elle se vendait. Offerte depuis le premier effleurement elle en concevait un appétit redoublé pour celui qu’elle pouvait appeler son amant, pas juste un partenaire pour qui on compte les caresses données et reçues, mais l’homme qui vous fait l’amour autant à votre corps qu’à votre âme même s’il n’en connait que de bribes. Une Courtisane n’a pas d’âme, elle n’a qu’un corps, une catin vous dispenses les caresses qu’on attend d’elle et pas celles qu’elle offre, puisqu’on les lui achète. Une pute atteint toujours d’orgasme, même sur commande pour la fierté du corps qui se l’est offerte.

La putain pourrait-elle retourner se vendre sans regretter cet amant ? Mais le grain de sable n’avait pas repris sa chute inexorable vers un morne lendemain. Aujourd’hui pouvait être éternel !

Ne comptait présent que leur danse païenne, la femme accueillant en elle la virilité toute chaude impatiente de se perdre en elle. Ecrin soyeux, fourreau gourmand de la lame qui pouvait la déchirer, elle se moula autour de son amant, goûtant sa danse en son intérieur tandis que son amant redoublait de baisers et de caresses, elle se laissa attirer vers lui. Les vagues de plaisir envahirent sa nuque et ses épaules avant de se jeter vers ses reins en même temps que la marée montante inondait la grotte sacrée chassant devant elle des nuées de papillons. Dans les bras de l’homme, elle se cambra, ondula, la croupe frémissante dans l’attente du prochain assaut de cette houle sacrée. Elle ne tarda pas et elle y répondit en prenant appui de ses deux mains de chaque côté du visage coquin qui la transperçait jusqu’au fond de l’âme. Son buste relevé, la tête baissée et les cheveux tombant sur le torse scarifié, elle goûta les pénétrations répétées de sa grotte ruisselante de plaisir et de désir. Elle s’appliqua à amplifier le flux et le reflux de la marée qui l’inondait toujours plus haut déclenchant toujours plus d’envolées de papillons auxquels venaient petit à petit se mêler le battement d’ailes colibris butinant des fleurs multicolores.

Gourmande et joueuse elle savourait le jeu de son amant et parcourait sa virilité de toute la profondeur de sa grotte amoureuse. Le menhir accompagnait toujours plus loin la marée et semblait devoir quitter la terre pour se perdre dans le feu du ciel qu’elle dessinait pour lui. Sa respiration se faisait graduellement plus profonde et son cœur répondait aux tambours sacrés.
Aspirer son amant ! Qu’il fusionne entièrement avec elle et que cette danse n’ait jamais de fin ! Qu’ils soient pour l’autre la caresse absolue baignant l’autre de plaisir et de désir ! Hors du temps et de l’univers entier, ils tisseraient des lambeaux d’éternité qui arrêteraient la course des astres autour d’eux. Dans un état second de transe et pourtant tout à fait conscientes de l’homme en elle et autour d’elle, elle maintenait le rythme de sa danse amoureuse autour du menhir consacré, arqué en elle.

Les oiseaux de ses mains volaient sur son corps, nouveau ciel scintillant. Derrière sa nuque, ils picoraient des frissons opalescents, sur son torse puissant ils cherchaient les failles de plaisir et le long de son échine leurs griffes affectueuses retrouvaient le parcours de ses spasmes charnels. La rose de sa bouche distillait le chaud et le froid de son feu intérieur et de du ciel qui n’attendait que lui pour se s’illuminer d’étoiles.

Le désir de se déchirer sur lui montait en même temps que les coups de boutoir de la houle qu’il déclenchait à chaque mesure de cette danse impie. La prêtresse s’offrait en sacrifice que l’autel du plaisir charnel mais luttait encore contre sa dissolution dans les limbes. La bouche de son amant sur sa gorge réclamait une reddition sans condition, ses mains harcelaient ses défenses libertines. La druidesse brûlait d’un feu impudique, petit à petit enchaînée, écartelée.

Dans une dernière transe elle se redressa, s’offrit toute entière à la lumière dansante du brasero, le ventre palpitant, les seins perlés de désirs offerts au cosmos par son buste cambré vers le ciel.

Sa danse doucement devint sauvage dans son désir d’entraîner avec elle l’homme qui avait su ouvrir sous elle des abîmes de plaisir. Son bassin ondulait lascif et impétueux, au rythme de sa respiration où mouraient des soupirs implorants.

La dernière vague de la marée rencontra l’onde qui descendait de son cou et s’y mêla en un mascaret fébrile. Les colibris plongèrent dans la fleur ouverte d’une super nova qui expulsa sa lumière aux quatre coins de son être. Eperdue, elle attrapa les mains de son bourreau et les posa sur ses hanches.
Qu’il la prenne ! Qu’il prolonge l’explosion ! Qu’il la déchire de son désir ! Qu’il se noie en elle ! Qu’il la rejoigne au sein la lumière ! Qu’il explose en elle !
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] - Page 2 Icon_minitimeMar 2 Sep - 4:26

Notre baroudeur était entré en transe, se laissant corps et âme emporter par le moment, suivant le mouvement de son enchanteresse tel le court d’une rivière. Cette rivière, il l’avait descendu, tranquillement, il avait su apprécier les moments, les parfums et les saveurs de cette descente. Il s’était abandonné à son instinct, il avait écouté la bête en lui, l’animal hurlant sous la lune, le côté primal de tout être. Oui, il écoutait cette bête en lui, il la laissait s’emparer de son être tout entier, car cette bête elle avait tant désiré ce moment, de savourer l’enchanteresse depuis le premier toucher, depuis le premier regard échangé. Notre rustre était certes en soi un bête, mais il était une bête civilisé… une bête qu’il avait dû domestiquer… mais celle qui habitait ces trippes, celle qui hurlait dans la nuit, celle qui souhaitait courir… cette même bête qui nous hante tous, il avait su la garder en chaine. Cependant, avec sa Sindarine, il avait laissé la bête sortir, il avait laissé cette créature prendre le dessus, car il faisait confiance à la belle enchanteresse pour amadouer la bête. Oui, cette bête, furieuse et passionné, sans la partenaire idéal, il s’agissait ici d’une créature dangereuse, un animal fougueux… mais cette enchanteresse, cette créature primale l’aimait bien.

Cette transe, elle possédait le rythme de leur danse, des mouvements plus lents évoquant la sensualité, l’émotion, la tendre passion… et puis les moments de vigueurs. Oh la vigueur, un mouvement du bassin qui signifiait tout ! Un mouvement qui évoquait tout ce qui avait de plus sombre à propos des plaisirs charnels! Il ne s’agit point ici de quelque chose de pure si vous croyez que ce genre d’actes est un péché. Oui, il démontrait la violence de la passion qui se mélangeait à la tendresse, l’aspect si animal que tout être civilisé semble souhaiter renier à chaque jour. Il n’y a rien de plus vrai, il n’y a rien de plus beau que deux corps qui s’entremêlent ainsi. Ces mouvements vigoureux, ces battements du bassin suivant le rythme de la belle alors que le dos de celle-ci réagi à chaque actions... oui ces réactions qui ne font qu’alimenter le feu. Le temple sacré de l’enchanteresse était une source de mille et un divin plaisirs et à chaque mouvement du bassin, notre rustre personnage démontrait les plaisirs qu’il désirait partager. Son être vigoureux caressait les parois du berceau de la vie, cet endroit bien chaleureux.

De tout son corps, de tout son âme, il s’était abandonné à cette belle inconnue, à son enchanteresse qui avait su le séduire au premier regard. Cette chambre était devenue le lieu sacré pour leurs plaisirs charnels alors qu’ils partageaient l’affection, la passion qu’ils ressentaient mutuellement. À chaque caresse, à chaque baisé, il s’agissait d’une délivrance des chaines qu’ils s’étaient mis. Leurs rencontre, leur escapade, leur retrouvaille tout ça n’avait qu’été une avant-première à l’acte principale! Cet acte principale qui avait tant été attendu… il avait presqu’évident du début que les choses allaient finir ainsi. Oui, leur danse, leur chanson, ils l’avaient joués… ils avaient dansés, mais connaitre la fin est une chose… une chose que l’on attend de plus en plus lorsque la tension monte. C’est tout comme remplir une vase… l’eau monte et monte… plus on se rapproche du bord, elle finira un jour par déborder, mais c’est quel goûte qui le fera. Dans leur cas, la goutte qui les avait rapprochés avait été une tempête. Oui cette tempête qui faisait toujours rages alors que les deux corps enflammer était en transes. Alors que notre rustre se laisser noyer dans le regard d’émeraude de la belle enchanteresse , pour se perdre dans sa crinière de feu et se retrouver dans la perdition de la passion. Son corps… oui le corps de son enchanteresse, doux et savoureux, cette chaire qui se trouvait sous lui… il s’y retrouvait. Le danger de s’abandonner ainsi à elle... il était prêt à le courir car le plaisir en valait le risque.

Est-ce de l’amour ?

Comment définir ce moment alors qu’il s’aventure ainsi dans le temple sacré, il caresse le corps de celle-ci et qu’elle répond avec tout aussi de passion ? Est-ce qu’il s’agit ici de l’amour ? Nos deux êtres qui partagent ce moment, sont-ils des êtres capables d’un tel sentiment ? Ce sentiment si divin… si pur… nos êtres corrompus, nos pécheurs… sont-ils capable d’aimer ? Notre rustre ne serait vous dire s’il s’agit ici de l’amour au sens pur et littéraire… cependant il vous confirme qu’il s’agit d’un abandon. Un abandon à la passion, au moment, au désir ! Il avait de l’appétit qui était difficilement satisfait… peut-être que son enchanteresse serait celle qui allait satisfaire l’appétit de la bête ! Il pouvait ressentir les mains de la belle derrière sa nuque et ferma les yeux lors de cette tendre caresse. Dans son plaisir, dans sa passion, il se rapprocha à nouveau de sa maitresse, embrassa sa nuque, la mordilla tendrement, passionnément. Elle avait posés ses mains sur ses hanches, l’invitant vers la passion, à la prendre à la savourer, lui démontrant le signe d’abandon mutuel. Elle était à lui et il était à elle…

Les lèvres de notre rustre caressaient la peau de la belle alors qu’il la sentait se cabrer sous lui. Un mouvement vigoureux du bassin, il la tira vers lui et puis avec tendresse et appétit, ses lèvres… puis sa langues trouvèrent leur chemin du bas de la nuque jusqu’au lobe d’oreille de sa maitresse. Savourant celle-ci, ses lèvres autour du lobe d’oreille de l’enchanteresse, il le prit doucement entre ses dents avant d’embrasser derrière l’oreille de la Sindarine. Il pouvait sentir le parfum de la belle, ce parfum du plaisir… il pouvait sentir son propre parfum sur le corps de sa maitresse… elle était à lui… nul autre homme avant ou après ne pourrait changer ce moment… Non nul homme et nul femme ne peut être comparé à son enchanteresse…

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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] - Page 2 Icon_minitimeMer 3 Sep - 15:36

Grâce à son amant, la courtisane était redevenue une simple femme, une femme amoureuse du corps souple et nerveux, témoin du passé du pèlerin qui parcourait la parcourait, la caressait, la dévorait, la pénétrait, l’exterminait sous ses assaut tendres et sauvages. Amoureuse de sa bouche aux ses lèvres gourmandes d’elle aux dents acérées de désir, de ses mains aux doigts agiles qui volaient sur sa peau par monts et par vaux, chasseur de ses frissons. Mais ils avaient débusqué la bête dans sa grotte, la louve farouche ou bien était-ce la noire panthère indomptable ? Gardienne de toutes les jouissances, elle était traquait le mâle rendant baisers pour baisers, caresses pour caresses, ravissement pour caresse. C’était l’heure où la féline avait cessé de fuir devant le trappeur, avide de le lacérer de ses griffes, de se gorger de son sang, de ses chairs palpitantes.

Le chasseur de prime avait poursuivi la voleuse et avait posé ses mains sur ses hanches. Il avait attiré la courtisane dans ses filets et attisée le feu de son corps et finalement éveillé la tigresse qui ne demandait qu’à partir en chasse. Elle se gorgeait des effluves masculines ses délicates narine à fleur de chair de son amant. Sa bouche avait goûté le sel de sa peau, ses doigts avaient débusqué ses frissons et ses ongles griffé sa musculature à chaque assaut de la marée au creux de ses reins, à chaque recrudescence de la transe païenne qu’ils dansaient tous les deux. Dans la frénésie de l’autre qui les tenait, elle sentait la vie la transporter vers cette petite mort que la bête appelait de toute sa fureur. Fureur de quêter la jouissance de l’autre et sa propre jouissance qui mêlait son abandon à ses plaisirs au désir de possession de son corps. La louve avait pris le dessus sur son humanité.

Quelle facette de civilisation restait-il en elle ? Le bien ? Le mal ? Avait-elle jamais su ce que cela voulait dire ? La conscience de l’autre ? Oui, sans doute. La conscience du rustre, la conscience du baroudeur, la conscience du gentleman, la conscience du messager divin. Et pourtant la conscience de leurs mains sur les cordes vibrante de son dos, celle de leur bouche et de leur souffle dans sa nuque, conscience de sa virilité au plus profond de sa grotte de louve insatiable.

Au fil de son déhanché sur le sexe de son amant elle voulait l’anéantir dans le plaisir et le suivre dans la même explosion. Elle se perdait dans cette lutte entre la vie et la mort, tantôt offerte tantôt rebelle et férocement tendre. Qu’il se montre trop tendre et elle réveillait ses ardeurs de sa bouche carnassière. Qu’il veuille l’emprisonner et elle jouait à le dérouter, tantôt soumise, tantôt guerrière. Jouer pour faire monter les tensions encore et encore.

C’était ça ! Le jeu, seule chose qui les séparait de l’animalité. Leurs corps entremêlées, emboîtés, fusionnés quêtaient le plaisir ambivalent de la domination et de l’abandon. Etait-ce beau ? Etait-ce pur ? Etait-ce moral ? Rien de tout cela. Il était beau et désirable pour elle. Son corps était devenu indispensable à son corps et c’était doux et c’était violent. C’était impudique et confidentiel.
Les coups de boutoir de la marée dans la grotte sacrée exacerbaient sa quête de plaisir toujours plus exigeante. Ses courbes affolées se lovaient autour du menhir qui l’explorait sans retenue.

De tout son corps, de toute son âme, elle s’était abandonnée à cet inconnu, rencontre vénéneuse de hasarde, à son baroudeur qui avait su la séduire. Car malgré ses phantasme de gentleman et de messager divin, c’est le baroudeur qu’elle aimait, c’est sur le danger du chasseur de prime qu’elle s’empalait à perdre haleine. Cette chambre était devenue le lieu sacré pour leurs plaisirs charnels alors qu’ils partageaient l’affection, la passion qu’ils ressentaient mutuellement. À chaque caresse, à chaque baiser, elle se débarrassait des chaines de la peur et les chérissait en même temps. N’avaient-elles pas participé à leur charnelle rencontre ? Sinon pourquoi était-elle restée s’était-elle laissée approcher, s’était-elle dénudée et offerte, s’était-elle jetée sur lui ? Pour son mystère, pour son regard sur elle ? A chaque minute, de leur transe elle avait aspiré à le posséder en sachant possible sa propre perte. Perte face à la cité et ses crimes objectifs, mais aussi perte d’elle-même face à elle-même. Rien n’était écrit et pourtant avaient-ils eu le choix ? Se pouvait-il que ces deux êtres aient été faits l’un pour l’autre ? Leur transe animale suffisait-elle à le prouver ? Ses désirs, il les avait devancés, y avait répondu. Il avait accueilli la fougue de la belle et son souffle avait répondu à son souffle, les morsures de ses soupirs avaient engendré de nouvelles caresses. Mais ce chemin n’était-il pas une impasse et cette question n’était-elle pas sans intérêt ? Elle n’aura un sens que lorsqu’ils auront relâché les grains du sablier lorsque la tempête reconstruira la ville autour d’eux, lorsque ses oripeaux auront replacé la peau de son amant. Alors le danger n’aurait jamais été si présent. Le danger que sa peau ne laisse des traces sur la sienne que ses yeux de laisse son bleu quelque part en elle, qu’elle ne puisse oublier ou remplacer ses mains… Mais du moment où elle avait répondu à son premier baiser, elle avait choisi de courir le risque de sa perte.

Comme pour crier son défi face au risque, elle saisit les poignets de son amant et les plaqua sur le matelas de chaque côté du visage à la crinière blonde. Chevauchant son amant prisonnier, elle planta son regard dans la sien et dans a une danse sauvage et fébrile sur rocher sacré, et enfouit sa tête dans son cou qu’elle se mit à embrasser et mordiller frénétiquement au rythme de sa transe voluptueuse.

Est-ce de l’Amour ? Mais l’Amour qu’est-ce donc ? Pour notre rousse quelque chose de bien inconnu. Si Elië la Sindarine l’a effectivement connu qu’est-ce l’Amour raconté dans un souvenir ? Qu’est-ce qu’un amour malheureux dans un souvenir ? Une page noire de ratures ? Une page rendue illisible par les larmes ? La Syliméa s’en méfie le rejette et ne s’y attend pas. Elle connait le désir et ce soir ce désir déborde. Il déborde par rapport à ce qu’elle vit dans son métier. Ce débordement est-il juste un paroxysme orgasmique supplémentaire, ou envahit-il des contrées de son âme dont elle n’avait pas conscience ? Dans le premier cas elle sera seulement occupée parfois à comparer. Comparer tous ces moments où elle prend du plaisir à être possédée par ses clients et cette soirée où elle s’offre aussi totalement qu’elle jouit du corps de son baroudeur qui lui est offert par la tempête de désir qui soulève le couple irrémédiablement imbriqué. En versera-t-elle des larmes ? Versera-t-elle des larmes sur cette soirée ou sur l’absence de son amant ? Regrettera-t-elle son amant ou ses lèvres, ses mains, sa peau, son sexe ?
Dans la seconde hypothèse, elle sait que cette inondation de nouveaux territoires sera synonyme de souffrance. Souffrance du manque, souffrance de l’exclusivité, souffrance de la trahison… Elle le sait ? A ce moment pendant cette soirée magique sous la protection de la tempête, elle ne sait rien ou ne veut rien savoir. Seule le moment présent compte, ce moment qui scellera l’univers dans un écrin de cristal et le temps dans les limbes extérieurs. Seul comptent son désir de l’autre, sa possession de l’autre, sa quête du plaisir et le désir de l’autre auquel elle s’abandonne avec délice en même temps que la bête en elle lui commande de déchirer son amant.

L’Amour alors ? Alors l’Amour… L’Amour dans tout ça… Cherchons le, débusquons-le, nous qui en avons tant besoin pour nous rassurer, pour nous convaincre que nos personnages réels ou virtuels ne sont pas simplement des animaux qui justifient derrière ce mot magique leur turpitude et la fange animale. Regardez son amour du frisson, de l’orgasme. N’est-elle pas solitaire dans cet amour ? N’est-il pas le même que celui de chaque marché dont l’objet est son corps jour après jour ? Peut-on appeler cela Amour ? Regardez son amour des lèvres qui l’embrassent sans relâche, des mains qui la caressent, qui la griffent, la dépècent. Regardez son amour du reptile raidi dans sa grotte. Solitude encore, baisée de parcelles organiques sans personne pour les incarner. Regardez alors son amour de ses yeux qui la transpercent depuis le premier jour, miroir posé devant elle. Regardez son amour de chacune de ses cicatrices qui en font un être unique, et dont chacune est une porte sur ce mystère qui la taraude. Regardez l’amour de ses frissons qu’elle déclenche. S’il existe une once d’Amour il se cache là, dans la conscience de l’unicité de son amant et dans le désir de lui donner tout le plaisir caché dans les recoins secrets de son corps sans compter, totalement puisque ce soir tout est gratuit, que ce soir elle veut un amant inoubliable qui se souvienne d’elle jusque dans la dernière bataille qu’il livrera…

Alors qu’il lui laboure le corps de vagues de frissons impitoyables elle guette chaque révolte de son corps sous ses doigts, sa bouche, dans son temple de volupté. Que le chemin de ses frissons se perde en un hémisphère de désir inaccessible, elle l’enserre de ses cuisses amoureuses et bascule sur le dos. Et alors qu’elle gémit sous une réplique du séisme qui ébranle ses profondeurs veloutées, elle monte à l’assaut de son échine musculeuse et de ses failles frissonnantes, férocement ses doigts caressent les puissantes vagues de son dos tandis que des ongles délicats s’appliquent amoureusement à le déchirer de désir de sa nuque au sillon nerveux du bas de ses reins. Sa tête dodeline dans les abîmes de plaisir ouverts sous elles par son amant, et tout son corps l’y suit précipité vers une extase annoncée. Impatients ses talons attirent en elle le bélier qui pilonne trop timidement aux portes sacrées de ses profondeurs qui le durciront au feu de leur faim.
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] - Page 2 Icon_minitimeVen 5 Sep - 13:09

La tempête fait rage, elle se déchaine et emporte avec elle sur son passage le chao et la destruction. Pourtant, c’est le passage de cette même tempête qui a su pousser la belle et le rustre à se retrouver dans les bras de l’autre. Il s’agissait peut-être ici de leur destiné, peut-être que tôt ou tard l’enchanteresse et le baroudeur auraient fini par s’enlacer et laisser leurs corps suivre leur instincts et leur désirs. Car oui, le désir était visible à chaque parole échangé, à chaque délicieux regards où ils se dévoraient mutuellement dans le silence, à chaque touchés où leur corps frémissait discrètement… ils se désiraient depuis le premier jour. Il n’y a certes pas cela bien longtemps qu’il s’agissait de ce dit premier jour, première rencontre… ce premier regard. L’histoire de la belle et du rustre n’est certainement pas ici celle d’un long amour perdu au fil du temps… à moins bien entendu que vous croyez que notre cher baroudeur est la réincarnation d’un ancien amant de la belle. Il aurait été un amant des plus éphémères, un mortel pour cette enchanteresse intemporelle. Il avait connu son amour et l’avait partagé, mais le temps eut raison de son corps et il serait devenu l’un des grains passés du sablier. Puis le sablier aurait été retourné, du moins suffisamment longtemps afin que ce même grain de sable puisse recroiser l’enchanteresse à la crinière de feu. Une autre vie, mais un sentiment de déjà tout connaître… une autre vie, un autre corps, mais deux âmes qui se retrouvent alors que la rivière de leur vie se croise à nouveau et leur offre une seconde chance.

Ne serait-ce pas là une théorie des plus délicieuses, des plus romantiques ? Comment explique autrement leur rencontre, leur passion du moment et le fait qu’une chose aussi destructrice qu’une tempête les à pousser à se réunir à nouveau dans les bras de l’autre ? Comment explique cette tendresse, ce désir mutuel qui semble aller au-delà des simples plaisirs charnels alors qu’ils sont en principe des parfaits étranger, ou presque? Lui qui avait posé son regard sur cette séduisante cleptomane, cette même femme qu’il avait poursuivie à travers les rues de la cité… et dans quel but ? L’invité à une escapade nocturne, à prendre part à une chasse. Il avait fait cela tout comme s’il s’agissait de la chose la plus naturelle à faire, tout comme si ce n’était pas la première fois que notre belle notre rustre partait sur ce genre d’aventure ensemble. Il s’agissait là d’une activité avec qui notre rustre ne partage qu’avec très peu de gens… mais pour elle, il avait fait une exception. Elle, elle l’avait suivis jusqu’au bout de la nuit, à travers les péripéties… ou presque… elle ne l’avait pas tout à fait suivis jusqu’au bout. Est-ce possible que la belle avait vu l’inévitable sort qu’attendait notre rustre avec le temps ? Qu’elle souhaitait s’éloigner pour ne point avoir une autre fois le cœur brisé ?

Et si c’était le cas, si cette théorie était vrai… pourquoi l’avait-elle laissé l’aborder une fois de plus? Pourquoi ne s’était-elle pas enfuis afin de se sauver de leur sombre destiné ? Son cœur, son âme, est-ce possible qu’elle n’avait pas su résister ? Est-ce possible que la voix de la raison était devenue muette? Est-ce possible que bien qu’elle reconnaissait un amant d’une vie passé en notre baroudeur qu’elle croyait que cette fois-ci, oui que pour cette fois, les choses allaient être différentes ? N’était-ce pas leur destiné de se quitter à nouveau ? Leur chemin, leur vie actuel, il ne s’agissait pas d’une vie de jeune amants amoureux… non, leur vie… l’une menait dans les bras d’étranger pour quelques Dias et une autre jusqu’au bout du monde afin de chasser les malandrins au nom de la justice, une justice qui pouvait être pesé par l’or.

Il est possible que cette tempête qui fait rage soit un des signes, l’un des signes de l’inévitable fin de leur relation. Tout comme la tempête, leur vie est chaotique et ne leur apportera que leur propre destruction si elle continue à faire rage. Elle est folle, vigoureuse et imprévisible, leur relation est comme la tempête. Elle est arrivée à l’horizon et notre rustre n’avait su voir les signes. Enfin… il ne s’agit là que de théories…. Rien de plus. Que des belles paroles afin de faire rêver les incorrigibles romantiques. Il s’agissait ici d’une théorie à laquelle notre baroudeur n’arriverait pas à croire… car la romance n’est pas tout à fait dans ses cordes. Mais pourtant il devrait y croire… car ce qu’il partage en ce moment avec la belle Sindarine, avec son enchanteresse, il s’agit bien plus qu’un simple échange de plaisirs charnels. En ce moment ce n’est pas que leur corps, dénudés face au regard de l’autre, qui est exposés… non… leur âme, leur bête s’affiche. Ce qui est vrai, ce qui est profond, ce qui ne peut être masqué, voilà ce qui est démontré en ce moment.

Notre protagoniste a laissé la bête sortir de lui, il a laissé son instinct primal, animal, guider ses mouvements alors qu’il faisait ici avec passion et vigueur l’amour à sa maitresse. Oui, l’amour à sa maitresse. Elle n’était point une catin, une prostitué qu’il avait abordé pour ses délicieux services, elle était sa maitresse. À chaque regard qu’il plongeait dans les émeraudes de la belle, à chaque vigoureux mouvement de son bassin, il s’emparait de plus en plus d’elle… il faisait de cette enchanteresse son enchanteresse, de la Sindarine sa Sindarine, d’Elië sa maitresse. Et elle, elle en avait fait tout autant alors que la passion et le moment avait fait en sorte que les rôles s’était inversés. Elle dominait maintenant la danse alors que le corps de la belle était au-dessus de notre rustre. Elle avait forcé notre baroudeur à faire face aux cieux, les mains de chaque côté de son visage. Enfin, forcé… il s’agit d’un terme faux afin de bien définir ce qui se passait. Personne ne forçait qui que ce soit en ce moment… les deux êtres ne faisaient que suivre la cadence de leur chanson.

À chaque mouvement, souffle chaleureux et gémissement de la belle, cela ne faisait qu’amplifier le plaisir de notre rustre. De voir sa maitresse au-dessus de lui, d’observer le délicieux corps de celle-ci onduler tel le corps d’une chasseresse approchant son gibier. Il connaissait les profondeurs du temps sacré de la belle… les plaisirs que le berceau de la vie lui apportait. Il la regardait, la dévorait, la désirait toujours plus à chaque caresse, à chaque mouvement du bassin alors que leurs corps étaient unis. Il laissait le plaisir l’emporter, oubliant la tempête et les folles théories…
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] - Page 2 Icon_minitimeSam 6 Sep - 22:52

La tempête fait rage dans le cosmos de la femme éperdue dans les bras, contre le corps écartelée par sa force de vie. Aurait-elle pu continuer à vivre sans regret sans cet incendie ? Certes. Elle aurait imaginé encore un temps les pérégrinations de cette Ombre qui vous accoste par surprise dans la rue et réveille vos frissons de sa main posé sur votre hanche et votre curiosité de son regard dont l’acier vous pénètre tendrement. Puis, le cours des chemins, les routes de la vie en aurait fait gentil souvenir comme une pause dans une vie de commerce de sa chair et de ses lames, histoire d’un marivaudage gratuit et sans conséquence dont elle aurait justifié la fin par les incompatibilités de leurs rives.

Cette succube avide sur le corps de son amant ne croit pas à l’Amour, à peine se souvient-elle qu’elle fut jadis son jouet. Il avait trompé la Sindarine, exilée de son peuple, jetée en pâture à la cité avant qu’elle ne se révolte et éradique de ce monde, dans le sang, les souvenirs et la signification de ce mot imposteur, seuls survivent en elle les mots désirs et plaisir, désir et plaisir qui la submergent en cette danse impudique. Qui la submergent jusqu’à quel point ? Elle n’en a cure ! Elle peut bien se noyer ce soir éparpillée au quatre souffle des leurs soupirs et de leurs désirs de jouissance. Ce corps, ces mains ses lèvres, ces yeux, ce menhir sacré, il lui semble les avoir attendu de tout temps dans tous ses rendez-vous honteux, à travers tous ceux qui l’ont possédée ou qu’elle a possédé à leur demande.

Qu’est-ce qui a changé ce soir ? Le hasard de cette tempête ? L’absence de l’or impur ? Ou simplement son partenaire qui s’est métamorphosé en amant ? Devait-elle croire qu’il avait quelque chose de spécial ce tendre baroudeur, ce gentlemen voluptueux ? Son corps stigmatisé ? Ses mains calleuses ? Son visage marqué ? Ses lèvres fiévreuses ? Etait-ce elle qui en avait fait quelqu’un d’exceptionnel ? D’où lui venait la plénitude de son être soumis au désir de son amant et maîtresse de ses frissons ? Cers quel nouvel horizon la dirigeait-il ? Se pouvait-il qu’il connaisse des routes à travers son être tout entier qu’elle n’avait pas encore explorées ? Elle n’en était pas à l’heure d’interroger ses délectations, mais de s’en gorger comme le bourgeon de la sève printanière, le désert de la pluie, comme les abysses de la lumière du maelström, la nuit de la lumière de l’aurore.

Elle sera demain prête à admettre qu’elle, maîtresse en tromperie et manipulation s’était faite prendre au jeu qu’elle connaissait sur le bout des doigts. Prendre par la curiosité qu’il avait semée dans son esprit et surtout par le bleu de son âme. Prendre par sa façon d’en faire le centre du monde et surtout par le l’acier de son âme. D’où lui venait son indulgence et l’horizon des ses yeux ? Sur quels chemins avait-il marché et quels yeux avait-il croisés ? Comment pouvait-il ignorer l’ignominie de sa maîtresse derrière l’azur de sa vie ?

Elle sera prête demain à concéder avoir été le jouet de ses appétits charnels pour un blondinet un vagabond caché sous sa cape élimée et souillée. Elle sera prête demain à accepter avoir été emportée par la tempête et avoir voulu jouer avec cette parenthèse des éléments déchainés. Un jeu qui ne pouvait porter à conséquence, comme des vacances d’un monde trop petit pour ses désirs, sa soif de jouissance.

Elle se battra bec et ongles contre l’idée de l’irruption de l’Amour dans cette fête de sens, contre toute idée de deux êtres faits l’un pour l’autre, des amants réunis pour plus que le partage luxurieux de leurs épidermes. Elle luttera de toute la force de sa quête de liberté de toute la vigueur de ses souvenirs désespérés de toute la complicité des deux Elië alliées contre toute idée de dépendance, contre la solitude, contre le désespoir, pour stériliser son esprit ensemencé par la tendresse de son amant, par le manque qu’elle pourrait en ressentir. Le manque de ses yeux amoureux sur elle, le manque de son ironie et de sa curiosité, le manque de son trône de reine qu’il avait sculpté pour elle au fil des leurs brèves rencontre, me manque simplement de son souffle sur elle, de ses mains sur sa peau, de ses lèvres sur tout son être, de sexe dans le sien, dernier hommage de son désir à sa beauté.

Quel étrange malentendu se dessinait alors entre les deux amants au creux de cette auberge au milieu de la tempête ? Etait-elle capable d’envisager le même dénouement que lui ? A quel carrefour du désir, leur histoire volerait-elle en éclats ? Serait-elle jamais capable de suivre ce baroudeur sur ces chemins qu’elle s’était condamnés ? Aurait-il l’envie et la patience d’en faire voler les murailles qu’elle avait érigées pour se protéger du désespoir et qu’elle défendrait au péril de ce qu’elle était? En aurait-il le temps avant de reprendre ses voyages aux quatre coins d’Isthéria ?

Comment expliquer, leur passion du moment, qu’une chose aussi destructrice qu’une tempête ait pu les à pousser à se donner l’un à l‘autre dans cette petite chambre d’auberge? Comment expliquer cette tendresse, ce désir mutuel qui semble aller au-delà des simples plaisirs charnels alors qu’ils sont de parfaits étranger, ou presque? Ne lui posez pas la question qu’elle réponse attendez-vous d’elle ? Qu’Elië vous raconte le seul souvenir qu’elle ait légué de son unique amour ? Oui cela était dans une autre vie et les temps d’une Sindarine est si long qu’il a pu autoriser un Terran à se retrouver le chemin de la vie dans ce monde. Aura-t-il pu reconnaître celle qu’il a trahie ? Aura-t-elle pu commettre deux fois la même erreur ? Serait-il là pour expier ? L’histoire peut-elle prendre une courbe différente ou s’obstinera-telle à les jeter encore sur les chemins de la destruction mutuelle? Son regard sur la belle restera-t-il émerveillé comme en ce soir où elle le savoure à chaque fois que ses jades croisent ses saphirs ou se laissera-t-il corrompre à nouveau ? Auraient-ils une seconde chance ou le sort s’acharnerait-il à les détruire une nouvelle fois ? Mais elle ne croyait pas à ces miracles. Elle croyait simplement à cette nuit, à leurs ébats. Elle avait peut être commis l’erreur de se laisser approcher par un homme sans rétribution. Elle s’était peut être fourvoyée en donnant à cet homme une place particulière. La seule question qui sera demain la sienne est de savoir si elle arrivera à assumer ces égarements.

Mais pour l’heure la seule chose qu’elle voulait connaître était ses râles de plaisir le voir jouir en elle avant qu’il ne la projette dans les étoiles. L’inverse n’avait pas d’importance. Lorsque les vole de colibris s’enroula autour de sa taille et du mascaret qui secoua ses reins d’une tempête de frisson, se fut pour plonger dans une fleur rouge à la corole immense et quand l’extase fut à deux doigts de la paralyser de son doux supplice, elle le sentit la prendre avec la tendre sauvagerie jusqu’à ce que les colibris fussent repus du nectar et que le mascaret refluât. Alors, pantelante chevauchant son amant et de toute sa fougue de maîtresse ivre, elle monta à l’assaut de son désir arqué en elle pour qu’il la rejoigne au sein de la nébuleuse d’étincelle que la grande leur rouge avait jetée au ciel. Elle accompagna son abandon et ses soubresauts extatiques de fébriles baisers sur ses veines de gonflées de son cou jusqu’à l’épuisement des tambours païens incapable de poursuivre la transe. Alors seulement elle se laissa couler contre le corps de son amant, la joue posés sur son épaule, les doigts prodiguant leurs dernières griffures aux puissants pectoraux. Délicieux et inconnu abandon contre le corps que l’on devine protecteur, que l’on est incapable de soupçonner de traitrise. Cet abandon l’effraya une fraction de seconde avant de la conquérir complètement et de la désarmer complètement contre le corps qu’elle avait aimé si farouchement.

Comme le silence après une œuvre de génie musical est encore de sa composition, ce moment après le paroxysme de leur étreinte était encore leur moment et le sablier devrait encore attendre avant de recommencer à égrener les particules de quartz blessant chaque seconde de leur vie à venir.

Dehors, la tempête continuait de hurler insatisfaite. Ils allaient encore avoir toute la nuit pour jouer, danser se complaire dans leurs ébats sensuels. Le sourire apaisé de la belle s’adressait peut être aux éléments déchaînés, alibi de leur rencontre charnelle. La nuit leur laissait-elle le choix ? La tempête n’avait-elle pas été maîtresse de leur rencontre ? Et s’ils étaient condamnés à se repaître l’un de l’autre pour une éternité de tendresse et de désir? Serait-ce une offrande ou un châtiment infligé aux deux amants sans vergogne, se moquant des éléments, du passé, du futur et du reste de la création, défiant la morale, les romantiques et les bien-pensants?
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] - Page 2 Icon_minitimeMar 9 Sep - 5:36

La belle et le rustre, voilà un titre qui pourrait annoncer le début d’un conte de fée, cependant notre histoire du moment est loin d’être un récit que l’on peut raconter aux jeunes enfants. Certes, il y existe dans cette belle histoire, dans cette charmante aventure quelques partis douces et d’amour… cependant leur histoire est une histoire de crimes, de violences, de passion et de plaisirs charnels. Oui, tel est l’histoire de la belle et du rustre. Cette belle enchanteresse, une rouquine aux visages des plus divins tel une princesse d’un conte de fée, elle serait parfait si on omet qu’il s’agissait là d’une courtisane, d’une femme fatale qui partage la couche pour une lourde bourse. Notre rustre, un baroudeur venu de loin, ayant travers terres et déserts afin de se rendre jusqu’à la grande capitale d’Hesperia, un potentiel prince parfait si on omet qu’il s’agit d’un homme capable de violence pour les quelques Dias que pouvait lui apporter une tête à prix. Oh ils sont certes loin d’être le couple le plus charmants, voir même le plus orthodoxe… non notre belle et notre rustre sont tout sauf un duo des plus singulier. Cependant, c’est sans doute les choses impossibles qui ont fait d’eux le couple que l’on a appris à connaitre, à découvrir à chaque phrase. Oui, les phrases qui nous laisse en suspens, celles incomplètes qui évoques une idée, mais ne révèle pas toujours les réponses aux questions. Oui, les choses impossibles, improbables… les choses qui vous font presque croire au destin. Quels étaient les chances que notre baroudeur rencontre cette enchanteresse ? Quels étaient les chances qu’elle sache attirer son attention, susciter son intérêt ? Quel était la probabilité qu’elle ne cris point alors qu’il l’avait approché dans la rue ? Qu’il l’invite et qu’elle réponde à l’invitation ? Qu’ils s’aventurent ensemble sous les ténèbres de la nuit… et cela n’était que le début… le premier chapitre. Oui tant de choses improbables, mais pourtant il en fut ainsi.

Qui était donc cette belle ? Cette enchanteresse qui avait su attirer notre baroudeur ? Cette femme qu’il a su découvrir peu à peu, cette femme qui fut son obsession. Qui était-elle ? Qui était cette Sindarine, cette rouquine aux prunelles émeraude ? Elië… un simple nom, mais il apprenait à la connaitre. Il connaissait la profession de celle-ci, mais ne la jugeait point pour cela. Il s’agissait là de la même femme fascinante qu’il avait rencontrée, qu’il cherchait à découvrir. Oui la découvrir, autant d’esprit que de corps. Le corps est ce qu’il découvrait en ce moment, ce qu’il savourait passionnément. Chaque courbe du corps de la belle enchanteresse, chaque traits, il les découvrait grâce à ses yeux, ses lèvres, ses doigts… de tout son être. Oui il découvrait cette femme, nue devant ses prunelles acier. Cependant, cette découverte physionomique n’empêchait nullement l’exploration spirituelle. Leurs esprits en symbioses, ce moment, cette union charnelle procurait bien plus qu’une simple satisfaction physique. Il y existait entre notre belle et notre rustre une passion échangée.

Qui sont-ils ? Qui est la belle et le rustre ? Est-elle véritablement que la jolie catin aux cheveux roux ? Est-il vraiment que le baroudeur aux corps meurtri ? Sont-ils que la belle et le rustre ? Non, ils sont maitresse et amant ! Rien ne pouvait les atteindre où ils se trouvaient. Du haut du sommet du mont de la passion et des plaisirs alors que de tout leur êtres ils s’offraient à l’autre. Il avait fait sa découverte alors qu’il explorait son temple sacré, alors qu’il caressait ses ravissantes courbes et savourait le corps de celle-ci. Et elle, la maitresse, elle en faisait autant, car notre rustre s’ouvrait à elle, lui offrait sont être, son histoire qui avait été écrite à travers les nombreuses cicatrices de son corps mutilé. Certes, ils possédaient encore leurs secrets, mais cette nouvelle intimité avait fait en sorte qu’ils s’étaient découvert, qu’ils avaient apportés de la lumières à certains endroits sombres… qu’ils s’avouaient sans le besoin de la parole leurs désirs. Il s’agissait peut-être ici de sentiments d’amours… mais nos êtres ici présents ne se l’avoueraient possiblement jamais. Non, de tels sentiments n’est pas pour des comme eux… non l’amour serait à l’aube de la jalousie qu’Áedh pourrait ressentir envers tout homme qui lui succéderait au lit… l’amour ferait en sorte que la séparation et les voyages aux retours incertains tourmenteraient l’âme de la maitresse. Non, l’amour n’est pas pour eux, mais pourtant si ce qu’ils ressentent n’est pas de l’amour, qu’il s’agit que d’une simple attirance physique… biologique… cela feraient d’eux des êtres aussi simple que n’importe quel animal parcourant les terres du monde.

Alors que la belle est au-dessus de notre rustre, cette enchanteresse dominante, maitresse de la passion, du moment, notre rustre se laissait guider par les divins plaisirs que lui offrait le corps de sa maitresse. À chaque mouvement de la belle, son être répondait avec passion. Plus il la savourait, plus il la désirait… un cercle vicieux qui allait finir qu’une fois les plaisirs à leur limite… oui la limite du dernier moment, le dernier souffle, le dernier gémissement qui suit un tel échange. Faisant glisser ses mains sous l’emprise de sa maitresse, les mains fermes de notre rustre avaient su retrouver les hanches de sa belle, suivant ses mouvement, offrant à l’occasion d’accentuer certaine descentes pour un plaisir mutuel. Son regard la quittait que lors des grands moments de plaisir intense, où il souhaitait les savourer de tout son être en fermant les yeux. Le rythme cardiaque de notre baroudeur avait accéléré, mais s’était stabilisé. Dans un moment de passion il se redressa, sa maîtresse toujours assise et empaler sur sa personne. Il l’avait rapproché afin de l’embrasser, ses lèvres, sa nuque, sa poitrine… il savourait le corps de celle-ci, défiait la dominance de sa maitresse pour le plaisir du jeu.

Oui, le jeu de la belle et du rustre n’avait pas cessé, ils jouaient encore aux mêmes jeux… cette fois-ci simplement à un niveau bien plus élevé. Ils dansaient encore et toujours sur le rythme de leur musique. Sans véritable soucis pour demain, seul le moment comptait pour eux.
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] - Page 2 Icon_minitimeVen 12 Sep - 17:25

La belle contre la poitrine du rustre ne pensait pas aux contes, ne pensais pas à ses clients de quelque sorte qu’ils soient. Aucun de ses crime ou de ses pécher ne venaient hanter ses pensées. Parce que d’abord ce n’étaient pas des crimes pour la rouquine éprise de jouissance et de ce flux rouge qui s’échappait des corps dont elle chassait les âmes vers Kron ou vers nulle divinité d’ailleurs. Cela lui était bien égal. Elle était entrée dans une nouvelle dimension du plaisir aujourd’hui. Ce plaisir avait été personnifié. Il ne s’agissait pas d’un orgasme acquis contre un corps anonyme qui la rétribuait ensuite et dont elle oublierait le nom et le visage. Il ne s’agissait pas de goûter des perles rouges du bout des doigts, récoltées au tranchant d’une lame impersonnelle hors d’un corps inconnu. Son plaisir, son bien-être, sa délectation, le régal de ses sens, les délices qui avaient été offerts à ses désirs, la félicité de tout son corps avide de friandises sensuelles et impudiques, et de jouissance avaient maintenant un nom, un visage, un regard. Elle savait à présent que rien ne serait plus comme avant. Elle ne mesurait pas encore si cela était un bien ou un danger. Áedh ne serait plus jamais un prénom comme les autres. Les yeux d’aciers seront pour toujours rattachés à ce visage balafré et de leur côté, les cicatrices qui croiseraient ses mains au fil des jours et des nuits dessineraient un chemin vers le prénom d’un rustre traînant sur des routes improbables. Les orages et les tempêtes mêmes seraient les souvenirs affolés de leur danse impie de cette soirée maudite.

Certains penseront que ça y était, ils le tenaient leur contes de fée, celui de la catin sanguinaire sauvée par le mystérieux baroudeur. La vulpine jouisseuse apprivoisée par un blondinet tombé d’on ne savait où dans la cité et amené à disparaître aussi vite qu’il était apparu. D’aucuns pourraient même imaginer qu’elle le suivrait dans ses pérégrinations. Ce serait sans compter avec les ruines de désespoir de l’amour d’une Sindarine bafouée et reconstruite sur des fondations d’indifférence aux être et la quête de plaisirs sans engagement d’une Syliméa aussi innocente et cruelle que l’enfant qui vient de naître, capable des plus beaux sourires vers la mère qu’il serait capable de vampiriser entièrement dans sa soif de son sein nourricier. Qu’y avait-il à attendre de la suite de cette tempête charnelle ? Ils vécurent heureux à jamais ? Eux même n’y croiraient pas. Le désiraient-ils de toute façon ?

Les doigts de la belle, un instant pantelante de jouissance, reprenaient déjà leur course sur la peau tannée par les quatre vents d’Isthéria, l’épiderme de cet amant dont elle savait si peu. Qui était-il pour survivre à la vie de violence dont elle n’avait eu, elle le savait, qu’un minuscule aperçu ? Qui était-il pour avoir remiser sa tempête intérieure pour venir vers elle ? Au fond cela importait peu à la belle, son passait lui appartenait et le grain du sablier n’avait pas repris sa course ni même que les rouages de ses peurs n’avaient redémarré le démembrement de ses souvenirs. Tant qu’ils auraient envie des frissons l’un de l’autre, ils feraient tourner l’univers autour d’eux. Tant que leur soif de l’autre ne sera pas étanchée, la tempête providentielle les protègerait et la bête qui présidait à leurs entrailles pourrait hurler et dévorer le corps des amants. La goule féline se faufila jusqu’à la base du coup et l’embrassa du bout des lèvres puis à pleine bouche pour sembler ne plus pouvoir s’en détacher dans un baiser carnassier, jusqu’à la morsure sensuelle et impérieuse de le maîtresse réveillant son amant. Plaquée amoureusement contre lui, leur corps à corps un instant satisfait ne pouvait, ne devait pas s’éteindre mais au contraire renaître, phénix projeté hors des flammes qui l’ont consumé plus brillant et puissant que la mort.

Alors savoir qui ils étaient n’avait plus de sens. Ce qu’elle savait de lui suffisait à ses frissons et le reste n’était que les préoccupations d’un monde dont ils ne faisaient plus partie, emportés par l’ouragan de leur désir, la chambre l’auberge et son aubergiste, la rue inondée, la cité même… Alors qu’elle sentait son souffle sur elle et ses mains l’explorer sans barrières, ses ongles leurs donnaient la réplique lacérant tendrement ses flancs jusqu’à ses hanches gainées. Souple comme lianes ses jambes jouaient entre les siennes alors que petit à petit ses baisers descendaient vers ses têtons qu’elle mordilla, espiègles. De tout son corps, de tous ses baisers et toutes ses caresses elle rappelait à elle les désirs de son amant comme la fin de la trêve rappelle à la guerre le guerrier reposé. Une nouvelle frénésie grandissait en elle, prêtresse luxurieuse au temple abandonné après qu’il eût été empli des spasmes et des clameurs de la bête affamée de désir, satisfaite à présent mais non repue. Elle n’en doutait pas son amant répondrait à cette nouvelle impatience et le rejoindrait dans la tendre sauvagerie qui montait en elle.

La catin pouvait-elle se muer en guerrière et le baroudeur en page délicat ? Ce pouvait-il qu’à l’écoute de leurs désirs et de leurs soubresauts lascifs, ils se dévoilent ainsi une nouvelle facette de leur couple ? Sauraient-ils jamais se satisfaire de ce qu’ils étaient ou croyaient être ? N’avaient-ils pas entamé une fuite en avant devant la course du plaisir. Fuite délicieuse qui ne les mènerait nulle part ailleurs qu’à leur déchirure finale. Elle arpentant le chao de ce corps meurtri se ferait guerrière et géographe, prêtresse et bête sauvage, attendant en son corps la délicate domination de ses mains sur ses courbes offertes, sur son cou palpitant de vie et de désir, de ses seins impatient sous la caresse, de ses reins abandonnées aux frissons et de ses cuisses d’albâtre , ultime chemin vers son temple déjà saccagé et résonnant de son souffle éperdu, déchiré par le pal de son vainqueur , mais assoiffé de son retour tempétueux.

Est-ce de la passion ? Oui sans doute, même s’il est encore trop tôt pour oser s’avancer sur la nature de cette passion. Passion charnelle à n’en pas douter et passion charnelle incarnée comme écrit plus haut. Quel pas franchir pour en faire une passion totale ? Passion qui emporte ses victimes sur tous les chemins, mêmes les plus improbables pour eux. Vous l’aurez devinez la réponse était plus entre les mains du baroudeur. Mais ces deux êtres perdus dans leurs témoignages licencieux avaient-ils réellement envie de se risquer sur une voie aussi absolue, une voie qui signifiait la perte d’une partie de leur liberté, qui impliquait le renoncement à une partie d’eux-mêmes ? Leurs corps éperdus l’un de l’autre ne leur laisseraient peut être pas le choix, mais cela suffirait-il ? Cela suffirait-il à prolonger l’histoire de la belle et du rustre au-delà de cette soirée ? Cela suffirait-il à écrire de nouveaux chapitres du rustre qui accoste les femmes sans défense dans la rue, de l’aventurière qui accepte les escapades nocturnes, de la belle et du rustre qui devisent sur un banc avant que la tempête ne les jette sur un lit dans une auberge anonyme ? Y avait-il un espoir leur soif de liberté accepte celle de l’autre et endurer les séparations pour se retrouver à chaque fois plus avide l’un de l’autre aux retrouvailles que le la vie leur ménagerait de loin en loin ? Y avait-il possibilité qu’ils continuent à mener leur vie d’errance en gardant la trace intime de cette soirée et de leur passion dévorante. L’errance du baroudeur se compte en lieues et pourtant semble permettre des retours sur ses pas bien plus aisés que les errances de la Courtisane prisonnière d’un passé révolu mais cristallisé dans ses souvenirs empruntés et un cynisme issu du désespoir d’une belle disparue mais encore si vivante.

Ses baisers coulèrent dans l’entonnoir de ses hanches et y quêtèrent les frissons de son amant tandis que ses mains remontaient l’intérieur de ses cuisses jusqu’à sa mâle vigueur doucement couchée sur la peau blême. Ses doigts en caressèrent avec délice toute l’affriolante longueur tandis que sa bouche gourmande les y rejoignait la baisant goulûment attendant le signe d’un consentement ou d’un tabou.

Si elle n’était rien d‘autre qu’un animal, c’était un animal friand des désirs et du plaisir de son mâle. Si elle éprouvait plus que du désir, c’était pourtant à travers ce même désir qu’elle pourrait voyager vers ce que d’aucuns nomment l’Amour. Si elle pouvait s’oublier c’était bien à la recherche du plaisir du danseur qui partageait ses pas de danses dans une chorégraphie libertine et sensuelle, certaine cependant de vibrer sous les caresses qui lui reviendraient en écho et impatiente de s’offrir à ses désirs les plus impudiques son corps tout entier prêt à tous ses tendres outrages.

De leur danse, de leur jeu elle ne pourrait se rassasier et il ne tenait qu’à lui de l’accueillir, de la suivre de la précéder, la posséder, la prendre de toute sa sauvage délicatesse.
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] - Page 2 Icon_minitimeLun 15 Sep - 3:13

Il est dit que les gens finissent toujours par avoir ce qu’ils méritent. Si cela est vrai, qu’est-ce que cela dit à propos de la vie de la belle et du rustre ? Est-ce qu’ils sont de façon mutuelle un cadeau de la vie ou un châtiment, une torture masqué par les plaisirs et les désirs ? Cette séduisante enchanteresse avec qui notre baroudeur partage en ce jour de tempête cette chambre, ce lit, ce moment, cette femme avec qui s’est uni, avec qui il ne fait qu’un… est-elle sa récompense pour avoir parcouru un chemin qu’il croit vers la rédemption ou bien un mal à venir pour une vie mal guidé ? Elle lui avait apporté tant de tourment durant les jours précédents, elle était devenue une obsession qu’on aurait pu décrire comme étant malsaine! Sa poursuite de sa belle inconnue à travers les rues de la capitale, cette même femme qu’il aurait dû châtier pour son crime est cette même femme qu’il a emportée avec lui vers une escapade nocturne, qu’il a traqué… avec qui il partage un moment sacré. Oui, lui qui se doit d’être à sa façon un symbole d’honnêtement, de justice, un chasseur de primes chassant les malandrins… voilà qu’il partage cette couche avec une criminelle ! Enfin, là est sans doute rapidement juger celle-ci suivant une seule action… notre baroudeur possède bien le droit de se montrer des plus compréhensif, non ? De plus, qui lui disait qu’elle n’était pas en dehors de cet évènement isolé une femme honnête ? Certes, les affaires qu’il avait pu constater n’était certes en aucun cas ce que de nombreuses personnes auraient jugé comme étant très sophistiqué… elle n’était sans doute, aux yeux du bon peuple, qu’une catin de luxe ! Pourquoi ne la voyait-il donc pas ainsi ? Pour quel raison l’ombre blanche, cette homme du côté de la droiture et de la justice ne voyait-il par cette demoiselle ainsi ? Y existait-il au fond de son être une explication logique derrière son obsession en apparence irrationnelle ?

Son chemin, son propre vécu ! De telle chose ne lui permettait pas de porter jugement sur cette enchanteresse comme la bonne populace du monde le ferait, car il n’en fait pas parti. Certes, cette voie qu’il a choisi, plus honnête, plus juste sans aucun doute… mais vous pouvez vêtir un abruti tel un érudit, l’apporter devant les livres, cela ne fera pas de lui un géni capable de comprendre ce que vous lui présenté. Il s’agit sans doute d’une drôle d’analogie, mais notre rustre à beau apporter les criminels à la justice… cela ne fait pas de lui un justicier, d’un homme bon. Non, il demeure toujours cet homme capable de violence, ce rustre personnage… mais ce rustre personnage ne fait pas non plus de lui un homme mauvais. Tout comme le fait que la chaleureuse rouquine ouvre ses cuisses pour une bourse bien rempli ne fait pas d’elle une femme qu’il ne devrait pas respecter. Oui, il respecte celle-ci… il ne la condamne point malgré sa profession choisi, malgré tout ce qu’il a su découvrir à propos d’elle il ne peut la condamner, car si cela se trouve, il est peut-être pour elle la pire chose qui a pouvait croiser son chemin.

Avait-il durant un moment songé à l’impact qu’il pouvait éventuellement avoir sur la vie de son enchanteresse ? Allait-il changer la moindre chose ? Ce moment de passion, était-ce un peu égoïste de l’avoir tant désiré sans véritablement se soucier de ce qu’il allait advenir de sa belle ? Croyez-vous qu’il n’y a pas pensé ? Ses derniers jours où le sommeille lui échappait, elle était tout ce qui avait occupé l’esprit d’Áedh. À chaque fois qu’il songeait à elle… qu’il souhaitait la retrouver, il s’était demandé qu’elle impacte il allait avoir sur elle… Malfinnor lui avait déconseillé de tenter de la retrouver… disant qu’ils finiraient par se détruire mutuellement. Est-ce que ce moment de passion était une preuve de contraire ou simplement le calme avant l’apocalypse ? Avait-il été aveugle face aux signes ? Aurait-il dû attendre de mieux la connaître avant de partager les plaisirs charnelles avec elle ? Tant de questions, bien trop tard. Ses questions, il n’y songeait plus, non il avait oublié le monde, les soucis d’hier et de demain. Il savourait le moment partagé avec Elië. Qu’elle soit sa récompense ou sa destruction… cela importait peu, son corps tout entier lui disait qu’il s’agissait du chemin à suivre. La bête en lui avait hurlé, elle avait pris le contrôle du baroudeur afin d’unir la chaire et l’âme avec celle qu’il désirait.

Son regard d’acier ne voyait point là une catin de luxe, une cleptomane, il voyait sa maîtresse, celle pour qui il avait cessé d’être pour un moment un baroudeur afin de devenir amant. Alors que de tout son être il empalait sa tendre enchanteresse, pour leur plaisir mutuelle. Cette femme avait qui il avait dansé et joué la musique. Cette déesse avec qui il partageait la passion jusqu’à l’extase. Le temps était maintenant qu’une idée, laissant le monde en suspens ! Combien de grains de sables avaient tombés depuis qu’il avait franchis le seuil de la porte, depuis qu’il s’était assis à ses côtés… qu’il, pour la première fois, l’avait embrassé… combien de temps ? L’espace de quelques grains dans le grand sablier de la vie, sans doute. À chaque grain de sable qui tombait, le couple approchait l’extase… les sensations de chaque caresse, de chaque baisé devenaient de plus en plus intenses alors que leur rythme cardiaque s’était synchronisé, qu’ils s’embrassaient deux souffles. Elle découvrait le corps meurtri de notre rustre et lui, la perfection de sa maitresse. Ils s’abandonnaient au plaisir tabou et à l’amour interdit… ils s’abandonnaient jusqu’à l’éruption de leur corps.

Un dernier puissant grognement primal avant de tenter de retrouver le calme et un rythme régulier. Déposant son enchanteresse à ses cotés sur la paillasse qui leur servait de lit, ils avaient atteint le sommet de la montagne et avait vu le monde d’en haut. Si petit, rien ne pouvait les atteindre, pas même la tempête qui avait passé. Oui, le vent avait cessé à l’extérieur. Le regard d’acier de notre rustre était posé sur sa maîtresse alors qu’il la gardait prêt de lui. Sa main ferme demeurait posée sur la hanche de sa belle. Il retrouvait son souffle peu à peu. Doucement, il l’embrassa une fois de plus. Il n’avait point envi de se lever, de quitter les lieux… de voir de nouveaux horizons… non en ce moment tout ce qu’il désirait c’était partager le moment avec elle… garder ce qu’il avait partagé le plus longtemps possible intacte. Certes, il la fin de cette bonne chose était inévitable… mais rien ne l’empêchait de tenter de prolonger le chemin afin de rendre la destination encore plus lointaine.
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] - Page 2 Icon_minitimeMar 16 Sep - 20:38

Qu’avaient-elles mérité ? Après une vie de plusieurs siècles avait-elle mérité la honte Sindarine puis cette carapace de plusieurs décennies ? Après des siècles de sommeil et une vie que quelque mois avait-elle mérité quelque chose ? En avait-elle eu le temps ? Après plusieurs siècles en ce monde, reconstruite tant bien que mal autour de ses cicatrices, avait-elle mérité de rencontrer sans le savoir son alter égo ? Avait-elle mérité de l’héberger avant de lui rendre son âme, ses souvenir, sa vie ? Après quelque mois de partage avait-elle mérité d’aimer sa proie ? Avait-elle mérité cette culpabilité ? Avaient-elles mérité de cohabiter, deux esprits dans un même corps ? Quel crime la première avait-elle du expier ? Quels souvenirs la seconde avait-elle du endosser sans les avoir vécus, comme une malédiction, un châtiment pour une vie. Un châtiment pour avoir le droit de vivre tout simplement. La Sindarine aurait-elle pu perdurer autrement qu’au travers de la Syliméa ? Une des deux peut-elle jeter l’anathème sur l’autre ? Tendez l’oreille et apprenez comme elles s’aiment, nouvelle malédiction pour combattre toutes les autres. Malédiction d’une coquille de noix au milieu de l’océan, d’un esprit trop petit pour deux et qui craque comme un œuf sous la dent de son occupant. Quel monstre en sortira-t-il ? Quel miracle peut-il éclore ? A chaque pas de cette vie sombrement lumineuse, chacune attendait la bénédiction de l’autre ou enfreignait ses interdits. A chaque carrefour, l’amour de l’autre et la peur de disparaître les liguaient contre toutes les embûches. A chaque fois une nouvelles fissure rendait leur prison plus fragile, leurs débats plus épanoui et autodestructeur. Ce n’était qu’une question de temps avant le dénouement, l’explosion de la fine coquille sous les coups de boutoirs de la folie. Alors dites le moi qu’avait-elle mérité la sauvage rouquine qui s’était abandonnée à ses désirs ce soir dans cette modeste chambre au milieu de la tempête ? Qu’avait mérité la courtisane impudique ? Qu’avait mérité sa létale beauté ? Avait-elle mérité d’être poursuivie pour un vol de livre, amère ironie face au sang qu’elle a déjà fait couler avec délectation ? Aurait-elle supporté la prison, le gibet ? Dans le cas contraire, leur première encontre n’en aurait-elle pas été la dernière, lequel aurait dû mettre fin au voyage maudit de sa vie ? Avait-elle mérité l’adrénaline de cette escapade nocturne, jusqu’au déchaînement de ses sens sur une paillasse cosmique ? Avait-elle mérité qu’un homme la regarde avec des yeux d’acier grand clos sur ses turpitudes ?

Je n’en sais rien. Elles n’en savaient rien ni l’une ni l’autre. Mais récompense ou châtiment, elles goûteraient le nectar jusque à sa lie et si elles crevaient de plaisir avant que l’amertume de la vie n’envahisse sa gorge gourmande, elles se dissoudraient l’une dans l’autre avec le sourire le la mère qui vient d’enfanter. Elle ne savait pas d’où venait cet homme qui lui rendait toutes ses caresses. Elle ne savait pas quel chemin de poussière il avait foulé avant de la prendre par la taille. Elle ne savait pas pourquoi, il l’avait choisie. Elle ne savait pas quels démons accompagnaient ses errances dans les chemins boueux des hivers solitaires qui l’avaient conduit jusqu’ à elle. Elle ne savait rien de tout cela hormis que c’était lui qu’il l’avait rendue unique et qu’il en était devenu unique, avec ses cheveux blondit par les soleils ardents, ses yeux délavés par les pluies diluviennes, ses mains calleuses de violence, sa peau qu’il offrait à sa lecture attentive et respectueuse du temps qu’il fallait à son déchiffrement, son corps forgé par le besoin de survivre jusqu’à ce jour où il allait la visiter, la prendre avec l’impatience et la douceur de tout ce temps qu’il avait fallu pour la mettre sur son chemin.

Alors au bout du compte, au bout de la tempête, au bout du dernier grain de sable du sablier qui lui restait, qu’il leur restait à passer ensemble, elle ne voulait que le considérer comme un cadeau, même si au bout du compte ce cadeau pouvait lui offrir la vue de son sang qui coule parce qu’elle l’aurait exigé pour ne pas se perdre, ne pas perdre la Sindarine ou la Syliméa. En bas du lit, quelque part, une dague renvoyait les éclats rougeoyants du braséro…

Mais pour l’éternité qu’ils prolongeaient en cette soirée, elle finissait de l’accueillir au sein de son corps, de la matrice de l’univers. Leur nudité avait depuis longtemps effacé les faux-semblants et le trompe l’œil. Elle ne voulait que chérir son amant. Il avait depuis longtemps perdu ses frusques de baroudeur, ses oripeaux de messagers sacrés pour n’être plus l’homme qui la vénérait de ses caresses, seulement vêtu de ses désirs et de son prénom comme au jour de sa naissance. Elle oubliait les puceaux en or massif, les solitaires argentés. La catin vierge avait eu peur comme une pucelle à sa défloraison, avant de se laisser engloutir par leurs désirs partagés.

Il aurait peut-être honte demain, de sa maîtresse, mais cette pensée ne l’effleurait pas. La honte l’avait quittée il y avait bien longtemps, alors qu’elle quittait pour un Terran les futaies de Canopée. Elle pouvait admettre ce dégoût, mais il saurait à jamais avoir soupiré et râler de plaisir gratuitement dans ses bras…
Rien ne comptait plus que son corps que ses soubresauts et ses frissons de désir, rien ne comptait plus que leurs enlacements passionnés, leur intrication fébrile, la confrontation de leur contraste charnel, l’harmonie de leur danse païenne et sidéral jusqu’à l’ultime extase qui les laisserait pantelants l’un contre l’autre.

S’ils devaient se détruire ensuite que ce soit aussi beau que leur désir de cette nuit mais, là, allongé sur elle, léger appuyé sur ses coudes, elle le sentait toujours en elle alors que les derniers spasmes d’abandon les avaient quittés. La tête auréolée de sa couronne de feu elle se laissa pénétrer de l’acier son regard barré par cette lézarde qu’elle connaissait maintenant par cœur, mais qu’elle redécouvrait à chaque fois que leurs regard se croisaient, une nouvelle inflexion, un nouveau relief, à moins qu’elle ne soit aussi changeante que les teintes de ses yeux qu’elle avait épargnés… Elle prit doucement son visage entre ses mains caressant la peau burinée et la barbe blonde du bout de ses pouces, caressant les pommettes sous les yeux horizon. Elle ne résista pas lorsqu’il la fit rouler sur le côté et répondit tendrement à ses baisers, ses mains glissées maintenant dans ses cheveux dorés derrière son crâne. Lorsque leurs bouches se séparèrent, elle lui sourit, les yeux brillants d’un peu de l’océan de son amant, une perle à la commissure des paupières.

Joie ? Tristesse ? Sans doute la conscience de l’écriture d’une nouvelle page, d’un nouveau chapitre.

*Et maintenant ? Et après ?
_ On verra bien…
_ Tu connais déjà la suite…
_ Je connais celle que tu as écrite, pas la sienne.
_ Ne te laisse pas faire
_ Tu as peur pour moi ?
_ J’ai peur pour nous.
_ Plus maintenant, nous avons fait un choix et nous allons assumer.
_ Tu ne sais pas de quoi tu parles ! J’ai déjà assumé une fois…
_ C’est vrai, mais je vais apprendre… Et… Nous sommes deux, nous sommes fortes.
_ Oui peut être… Peut-être pas…*


Son regard se fit soudain grave alors qu’elle caressait la tempe du baroudeur, comme cherchant à lire dans son regard une prédiction de ce qui les attendait dorénavant. Puis elle enfouit son visage au creux de la puissante épaule.

« La tempête a cessé je crois… »

Premiers mots depuis le début de leur tempête voluptueuse, ils hésitèrent à sortir de sa gorge comme le papillon de sous l’abri qui l’a protégé de l’orage. Quelques mots qui portaient tant de questions : « Qu’allons-nous faire ? » « Sommes-nous restés les mêmes ? » « Sortirons-nous de cette chambre indemnes ? »

« Je suis bien »

Aveu d’une satisfaction charnelle ou d’un état d’esprit nouveau ? Qu’espérait-elle comme réponse ? Le récit de leur futur ? Des certitudes ? De quoi se forger une attitude ? Elle savait déjà qu’il n’avait pas toutes les réponses. Elle savait aussi que d’ici peu la route le rappellerait au même titre que les passes dans les bras de ses clients et les assassinats dorés. Elle avait peut-être seulement besoin d’entendre à nouveau le son de sa voix…
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] - Page 2 Icon_minitimeDim 21 Sep - 14:01

Et puis quoi maintenant ? Voilà sans doute la grande question ! Notre belle et notre rustre, cette enchanteresse et le baroudeur, sont-ils les mêmes gens qu’ils étaient au début? Est-elle la même femme qu’il a connu lors que son regard c’est posé sur elle pour la première fois ? Et lui, est-il le même homme qu’hier ? Est-il le même homme qu’il y a de cela quelques jours ? Notre ombre blanche, ce rustre personnage vagabondant aux quatre coins du monde, pourras-t-il quitté la capitale maintenant ? Était-il capable de quitter cette sur laquelle il s’était embarquer pour cette femme ? Il en avait connu des femmes et jamais il n’avait songé à quitter son mode de vie actuelle… pourquoi est qu’il le ferait pour elle ? Que possédait-elle que les autres n’avait lui apporter ? Elle lui avait apporté les délices des plaisirs charnels, mais ce n’est rien d’inconnu pour notre baroudeur. Cette soirée, cette aventure, elle avait été telle une tempête dans son esprit et les nuages qui obscures la route et le chemin ne faisait que de dissiper peu à peu. Mais il y avait encore tant de questions… et puis elle que ferait-elle avec un rustre tel que notre cher protagoniste ?

Oui, une femme comme elle, que pouvait-elle bien faire de notre baroudeur ? Si lui était pour fait le saut au-dessus du précipice, changer sa voie, est-ce qu’elle allait en faire de même pour lui ? Il n’était qu’un inconnu, elle ne savait rien de lui, autre que quelques détails après leur aventures ensemble, un prénom et puis les détails de son corps mis à nu… mais son âme, son histoire, elle ne connaissait rien de cela. Était-ce là des détails véritablement important afin de prendre les décisions à venir ? Il ne pouvait pas dire qu’il en savait plus à propos d’elle. Avec ce manque de connaissance, il ne pouvait que se fier à son instinct, mais cet instinct lui dictait quoi ? D’un côté il souhaitait rester… mais d’un autre il souhaitait s’enfuir loin. C’est sans doute là une chose des plus naturels face à l’inconnue.

Cependant, là n’était pas le moment de fuir, non il ne souhaitait point quitter cette chambre, bien qu’il était conscient que tôt ou tard il allait devoir se lever, s’habiller et puis prendre la décision. Mais pas maintenant, non là, il appréciait ce qu’il avait… il appréciait la compagnie de l’enchanteresse après la tempête. Son regard d’acier posé sur elle, il admirait le visage de celle-ci. Ce visage intemporel, ce visage qu’il pourrait revoir dans 20 ans et n’y voir aucun réel changement. Ce ne sera point le cas pour lui, sa vie est des plus éphémère en comparaison à celle de la Sindarine. Peu importe le choix à venir, notre rustre ne sera qu’un être de passage dans la vie de son enchanteresse, cela est un fait. Toutefois, ce fait n’empêche nullement de faire en sorte que ce passage ne soit pas mémorable.

Tenant la belle contre lui, de ses doigts rudes de notre baroudeur caressait doucement la délicate peau délicate de sa maitresse. De nombreuses personnes jugeraient notre couple peu orthodoxe… par leur profession, par ce qu’ils sont, mais l’opinion du monde n’importait nullement. Devant ses yeux, il ne voyait pas une courtisane, une catin de luxe, il voyait une femme mystérieuse et fascinante, une énigme, une maitresse. Pouvait-il définir ses sentiments pour elle ? Était-il amoureux ou était-elle simplement une fascination et passion passagère ? Devait-il vraiment songer à cette question ? Ne pouvait-il pas laisser les choses ainsi et suivre leur voie naturel ? Définir une relation, est-ce véritablement important ? Ne pouvaient-ils pas être simplement être maitresse et amant sans chercher à compliquer les choses ?

Il écoutait son souffle qui retrouvait un rythme plus calme, plus régulier, il écoutait les premières paroles depuis le début de leur moment de passion. Une mention d’un fait à propos de la tempête… mais cela ne semblait pas être exactement les mots qu’elle souhaitait dire, le sujet qu’elle souhaitait aborder. Peut-être plus tard, oui plus tard les questions seront abordés… lui-même ne souhaitait pas les poser, ne connaissant point les réponses, voir les craignant peut être un peu. Il n’offrit point de réplique aux premières paroles de l’enchanteresse, affichant tout simplement une douce expression de bien-être. Il s’agissait sans doute d’une expression plutôt rare sur le visage de notre rustre, mais le moment passé avec son enchanteresse avait apporté à son corps et à son âme cet état d’être. Et puis la suite des paroles de sa belle maitresse firent en sorte que sur son visage un léger sourire s’était affiché.

Caressant la joue de sa maitresse, il l’embrassa une nouvelle fois avant de s’adresser à elle en un murmure.

« Mon enchanteresse… »

Son enchanteresse… il s’agissait de la première fois qu’il l’appelait véritablement ainsi, qu’il utilisait un pronom possessif en parlant d’elle… qu’est-ce que cela signifiait? Pourquoi ces mots avaient sur tomber de ses lèvres ? Que comptait-il faire d’elle, d’eux ? Souhaitait-il véritablement se pencher sur la question ? Non, bien sûr que non… il souhaitait l’éviter, demeuré ainsi, leurs corps nus près de l’autre.


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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] - Page 2 Icon_minitimeMer 24 Sep - 16:17

Ils avaient partagé ce moment en dehors du temps et de ce qu’ils étaient. Ils avait sans doute vécu un accord de leur corps, de leurs désirs et de leur plaisir. Un tour de danse qui avait laissé la belle abandonnée dans les bras de son amant. Et puis quoi ? Etait-ce suffisant pour la changer ? Suffisant pour changer sa façon d’appréhender la vie de concevoir sa vie ? Suffisant pour envisager les relations autrement que des rencontres charnelles, vénales ou non ? Cette tempête avait-elle assez magique pour non seulement les porter dans cette chambre d’une auberge perdue au milieu de la cité, mais en plus la transformer au point d’envisager autre chose après son extase ? Concevait-elle, même le temps d’un battement de cil seulement, de vivre autrement que comme elle l’avait toujours fait ? Et en ce cas qu’avait-il de si spécial qu’elle pourrait lui offrir  cette métamorphose ? Que lui concédait-elle pour remettre les fondements de sa vie en question ? Vous le savez, la personne la plus importante aux yeux de la catin était bien elle-même. Avait-il réussi à la détrôner en une nuit au point de la faire oublier sa place centrale et descendre de son piédestal pour lui laisser la place. Ou alors avait-il réussi à la faire monter si haut sur sa colonne de marbre que son adoration lui devienne indispensable ? Etait-elle capable en retour de lui offrir assez pour mériter longtemps cette dévotion ? Qui était-elle donc en cet instant, déesse descendue parmi les mortels ou divinité se délectant des offrandes qui montaient jusqu’à elle ? Chacun pourra se faire une idée mais serait-ce bien prudent de parier sur l’une ou l’autre alternative ? Les dés avaient-ils fini de rouler sur le tapis et le résultat de leur jet était-il déjà fixé ? Certains pourraient répondre que les prochaines minutes allaient être aussi importantes que leurs ébats amoureux et charnels. Chaque parole, chaque nouvelle attitude aurait peut-être encore plus d’importance que les jouissances qu’ils s’étaient offert et ils s’étaient gorgés…

Elle avait apprécié qu’il ne se montre pas curieux de ce qu’elle était et si une chose lui convenait particulièrement c’était bien cela. Que répondrait-elle dans le cas contraire ? Sûrement rien et sans doute prendrait-elle la fuite devant un amant trop inquisiteur. Elle ne dévoilerait que ce qu’elle aurait envie de confier et ce ne serait sans doute pas à l’occasion d’un interrogatoire… De son côté, avait-elle cherché à approfondir qui était le baroudeur ? S’en était réellement soucié avant de partager sa couche de s’offrir à lui et de le posséder tout à la fois ? N’était-ce pas le mystère qui entourait l’ombre blanche qui l’avait fascinée et attirée sur son pal viril ? Le danger une fois de plus, le danger potentiel qu’il représentait n’était-il pas le moteur de ce désir pour un temps assouvi ? Serait-elle maintenant plus curieuse de lui ? Aurait-elle envie des réponses aux questions qu’elle s’était posées autant qu’elle avait désiré son corps, autant qu’elle avait désiré ses mains sur elle, capables de la circonvenir s’il elle devenait une proie potentielle pour le chasseur de prime. La proximité du chasseur avait-elle convaincu la panthère de se faire passer pour chatte juste pour en savoir plus sur son possible bourreau ? S’était-elle persuadé que ses talents de dissimulation pourraient dissimuler ses griffes ou que peut être la beauté de la bête sauvage retiendrait ensuite la main du lancier… Se mettait-elle alors dans la peau de la chasseresse lancée sans autre raison que le jeu sur la piste du tigre qui pourrait à son tour la déchirer ? Cet inconnu qui l’avait effrayé un moment était-il devenu si séduisant que le baroudeur aurait des droits sur elle ? Une fois de plus les deux faces du miroir reflétaient deux futurs antipodiques.

Laisser cette soirée prendre une place de choix dans les chroniques de la rouquine pourrait être une voie aux apparences de sagesse. Pourquoi vouloir absolument l’affubler des atours du grand Amour alors que les deux danseurs risquaient à tout moment de quitter la piste pour céder aux impératifs de leur vie respective ou aller danser sur d’autres pistes les pas qui leur restait à écrire ? Profiter du moment pourrait se révéler suffisant et seul leur séparation pourrait leur indiquer s’ils tenaient une place à part dans leurs esprits ensorcelés par le tempête… Pour le moment, elle savourait le regard de son amant posé sur elle. Ce qu’elle y voyait était flatteur sur ce fond de métal implacable. Encore les deux pôles de cet aimant qui l’avait attirée jusqu’à lui. Elle avait choisi le pôle contraire alors qu’il eût suffit qu’elle s’attarde sur l’autre pour esquiver toute tentative d’approche du baroudeur. Sans doute celui-ci avait-il manœuvré assez habilement pour  qu’elle ne voie que le côté fascinant de ce regard d’horizon dans lequel les chemins de sa vie de rustre se dessinaient à travers les marbrures de son iris et l’imagination de la belle. Ses mains n’avaient pas quitté le visage buriné par les éléments. Aurait-il été plus séduisant si sa vie ne s’était sculptée dans chaque ride dans chaque estafilade ? Aurait-elle été plus attirée par un visage lisse au regard moins perçant ? Des figures épargnées par les épreuves, elle en avait connues ! Aucune sans doute n’avait possédé ce charme indéfinissable venu du fin fond  de chaque contrée d’Isthéria à travers lequel l’imagination de sa rousse maîtresse l’avait fait voyager. Elle connaissait par cœur nombre des lignes déjà écrites sur la peau de son amant et en découvrirait les nouvelles inscriptions si le hasard le ramenait vers elle à l’occasion d’une nouvelle tempête ou, qui sait, d’une éclipse d’un des soleils qui présidaient aux saisons de la terre. De son côté, elle se préserverait de toute altération de sa beauté afin de revoir son regard amoureux posé sur son visage et sur son corps.
Là était peut-être l’avenir qui s’offrait à eux, cultiver ce qui avait fasciné l’autre jusqu’au prochain carrefour qui lierait les fils de leur vies si différentes mais qui avait su leur offrir ces derniers lambeaux d’éternité.

Son corps savourait les tendres caresses après le déchaînement de leur passion charnelle et elle se contentait avec délice de cela. Le reste n’avait pas d’importance, elle était sa maîtresse, il était son amant. Ils avaient goûté l’harmonie qui jouait entre leurs corps et leurs désirs. Peut-être pourraient-ils le revivre, ou la vie ne leur donnerait plus cette chance. Attendaient-ils la même chose de leur avenir ou serait-il écorné, tiraillé, déchiré, gâché, par ce décalage amer que les malentendus que la vie pose sur les chemins comme autant de chaussetrappes ? Et pour éviter cela devait-il formuler la façon dont ils voyaient chacun la suite, comme ils passeraient devant le notaire. Comme des époux conventionnels qu’ils ne pouvaient être devaient-ils écrire noir sur blanc ce que l’un et l’autre pouvait attendre de ce qui ne pourrait sans doute plus être appelé amant ou maîtresse ? Ces certitudes n’allaient-elles pas sonner le glas de leur hérésie amoureuse ?

*Es-tu déjà si lasse de jouer ?
_ Certes non !
_ Alors joue, ma belle continue de jouer
_ Sera-ce éternel ?
_ Sans doute pas rien ne l’est mais…
_ Profitons tant que nous le pouvons…*


Et lui ? Le jeu était-il dans sa façon d’appréhender la vie ? Allait-il accepter de continuer comme ils avaient commencé ?

*J’en suis sûre ! Après tout c’est lui qui a lancé les dés le premier…
_ Peut-être, mais le sexe change bien des choses…*


Des souvenirs revenaient en vague enfouis dans les replis les plus secrets de la mémoire de la Sindarine, histoire d’une nuit sylvestre qui changea à jamais la direction d’une vie vouée aux traditions de son peuple…
Ces deux mots ne les avait-elle pas déjà entendus ? N’était-ce pas les deux mots qui résonnaient du plus profond d’une autre vie ? Non, ce n’était pas cela, mais ils avaient le même accent. Celui qui vous donne du pouvoir sur l’autre et qui vous enchaîne à lui. Elle lui rendit son baiser avec la même tendresse.
La Syliméa n’avait jamais vraiment parlé d’amour et la Sindarine l’en dissuadait de toute la force de sa défiance.

*Ne le laisse rien espérer
_ Je n’ai rien dit…*


Et de fait elle resta muette, mais ses prunelles pétillèrent de plaisir et elle se mordit la lèvre inférieure pour brider le sourire qui s’y dessinait.
Elle voulait bien être enchanteresse et la poésie de ce terme alluma un fanal dans son esprit alors que l’autre agitait ses souvenirs comme des épouvantails et hurlait sa défiance.

*SON enchanteresse ! Lui appartiendrais-tu déjà après si peu que cette soirée ?
_ Tu sais bien que nous n’appartenons à personne !...*


Pourtant contre toute attente, elle repoussa brusquement son amant du côté de la fenêtre et se leva d’un bond pour aller plonger son regard dans le brasero, ses mains se croisant sur ses bras, le dos tourné au lit.
La magie venait de cesser par sa faute. Elle savait qu’elle ne pouvait être éternelle mais avait espéré ne pas être celle qui la briserait. Elle n’osait imaginer la réaction du baroudeur, sans doute mortifié par sa réaction intempestive. Il aurait toutes les raisons de se rhabiller et de quitter la chambre… Mais peut être cela faisait-il partie du jeu. a son insu elle avait relancer la partie et saurait bientôt s'il avait toujours envie de jouer.


Dernière édition par Elië Valanatëel le Jeu 25 Sep - 20:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] - Page 2 Icon_minitimeJeu 25 Sep - 5:45

Le risque…. La vie n’est sans doute rien sans le risque. Il s’agit de cette chose qui dicte notre destin, qui est la maitresse de notre vie! Le risque défini qui nous sommes, qui nous devenons à chaque fois qu’on le saisi ou n’ose pas s’en approcher. Oui telle est la vie… et le risque notre rustre baroudeur l’a abordé plus d’une fois aux cours des nombreux voyages, aventures… le risque il s’agit là d’un être familier dans sa vie. Pourtant, malgré sa familiarité avec ce phénomène, le risque a su le surprendre à mettant sur son chemin cette délicieuse enchanteresse. Elle, qui contre toute attente, a su faire en sorte que notre rustre brisa de nombreuses règles qu’il s’était imposé afin d’éviter les risques inutiles, oui elle fut un élément inattendue, un Joker dans une partie de carte et malgré leur aventure ensemble, il ne savait aucunement comment approcher le tout. Il avait suivis son instinct qui lui avait dicté des manœuvres allant à l’encontre de la logique et des règles du jeu, du moins de son jeu habituel. Certes, le jeu avec elle existait toujours, mais celui-ci lui était bien étranger. Un jeu où les règles se créait au fur et à mesure qu’il avançait, un jeu qu’il ne comprenait pas entièrement, mais il y jouait tout de même. Oui, cette femme, cette rouquine qui possède une apparence sans doute bien ordinaire avait su semer le doute dans l’esprit de notre rustre… elle méritait bel et bien le titre d’enchanteresse, il n’y avait là aucun doute.

Où était donc passé le baroudeur ? Où était donc passé le rustre personnage n’affichant aucun sympathie pour la majore partie de la populace. Il est où cet homme qui parcours le monde, chasse, capture et même assassine pour quelques Dias. Il est un chasseur de primes, il n’est pas un mari. Il est un baroudeur, il ne possède nul patri et résidence. Cette femme qui se trouve devant son regard d’acier semble pourtant être en mesure de faire en sorte que cet homme si sûr de lui remettre ses choix de vie en question. Pourquoi elle… elle n’est pourtant pas la première femme à partager un lit avec notre protagoniste… serait-elle, possiblement, la dernière ? Serait-il capable de tout laisser derrière lui pour cette femme qu’il connait à peine ? Qui était-elle pour mériter une telle chose ? Était-elle secrètement une reine, une déesse ayant pris une forme humaine ? Non, elle n’était rien de cela… cette chère Elië n’est qu’une simple femme, n’est-ce pas ? Une simple femme qui avec un seul regard, un seul touché avait su évoquer la curiosité de notre baroudeur comme nulle autre !

Il avait connu celle-ci dans toute sa splendeur dénudée. Il avait connu chaque partie de son corps, caressés sa délicate peau, l’avait embrassé et avait même osé aller jusqu’à faire un avec elle. Cependant, cela ne signifiait point qu’il la connaissait véritablement, cette dame à la crinière de feu, cette enchanteresse, elle possède toujours un grand mystère. À chaque découverte, d’autre question s’ajoutait. Plus il découvrait les visages de sa maitresse, plus elle lui semblait étrangère. Pourtant, devant son regard d’acier, il y avait là ce qu’on aura pu croire, une femme des plus banales. Cependant, une femme ordinaire, cela elle ne l’était point, non même loin de là! Elle enchante les hommes, les séduits pour le poids de leur bourse. Est-ce que cela était applicable pour notre baroudeur ? Non, à première vue, cette soirée n’avait rien à voir avec les affaires habituelles,

Elle avait elle aussi prit des risques dans tout cette histoire. Elle l’avait suivis dans la nuit, dans les ténèbres et simplement parce qu’il lui avait demandé. Le prix de sa compréhension pour un crime, elle l’avait suivis afin qu’il la perçoit comme étant innocente malgré ses actions. L’aurait-elle suivi sans cela ? Et s’il lui avait simplement demandé, sans savoir ce qu’elle avait fait ? Aurait-elle été présente lors de la chasse ? L’aurait-elle suivis jusqu’au bon docteur ? L’aurait-elle délaissé ainsi ? Et si elle ne l’avait pas délaissé, est-ce qu’ils auraient fini ainsi ? Ensemble à partager une chambre lors d’une journée de tempête ? Qui seraient-ils sans les décisions qu’ils avaient prises ? Qui seraient-ils sans les risques ? Oui les risque… tel que la nommer… la nommer enchanteresse ! Lui démontrer une possession sans doute aucunement mérité, voir même permise ! Un tel risque,… il l’avait pris, mais pourquoi ? Pourquoi cette voie alors qu’il aurait pu être silencieux?

Son regard demeura posé sur elle alors qu’il attendait une réponse à ses mots. Il ne savait nullement à quoi s’attendre… et peu importait la réaction de sa maitresse aux paroles dites. Aurait-il préféré une autre réaction que celle qu’elle avait eue face aux paroles du baroudeur ? Aurait-il préféré qu’elle lui fasse preuve d’un amour profond ? Il était peut-être un peu heureux d’une certaine façon par sa réaction… cet instinct de ne point souhaité être posséder par notre rustre, de demeurer indépendante, de ne point posséder le titre donné. Elle s’était tourné dos à notre protagoniste et avait croisé ses bras, changeant un peu l’atmosphère de la pièce. Notre charmant baroudeur ne pouvait plus voir le visage de sa maitresse. Sa première réaction fut de froncer des sourcils un peu face aux actions d’Eliê et puis… son visage fut un peu plus tendre et léger… compréhensif. Glissant un peu sur le lit et se redressa pour s’assoir, notre baroudeur enlaça alors sa maitresse tendrement. Faisant glisser sa main gauche sur la hanche et puis sur le ventre de celle-ci, il appuya ensuite son menton sur l’omoplate droite de celle-ci avant de murmurer doucement.

« Elië… »

Sa main droite se posa ensuite sur le bras de la Sindarine avant de poursuivre

« Je suis navré… certes une enchanteresse, mais dire que vous êtes mienne… je n’ai point de droit sur cela… »

Il écouta alors le souffle de sa maitresse alors qu’il ferma les yeux. Dans son oreille, il pouvait tout entendre. Le souffle d’Eliê, le craquement des flammes du brasero, les goutes qui tombaient après la pluie et les craquements des planches sous le poids des gens dans les autres pièces… tout… mais rien importait sauf elle. Oui, même le silence qui habitait l’extérieur. Ce silence qui appartient qu’à la nuit habituellement, quelle heure était-il ? Il avait perdu la notion du temps avec sa maitresse, mais cela était sans importance.
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MessageSujet: Re: Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]   Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië] - Page 2 Icon_minitimeMar 21 Oct - 9:46

Debout, nue devant le brasero, les doigts croisés derrière la nuque sous ses longue mèches rousses qui coulaient long de son échine et cachaient aussi son visage baissé vers le foyer, elle laissait ses yeux voyager dans les marbrures incandescentes. La chaleur allait-elle dessécher ses prunelles avant qu’elles ne tombent dans la fournaise ? Elle était bien loin de ces pesées morbides. La vie et ses plaisirs lui étaient trop chers pour qu’elle eût pensé un instant à s’infliger une quelconque souffrance et moins encore à abréger ses jours. Plongées dans ses leurs pensées, leur vision allait bien au-delà des braises fixée quelque part à travers les dernières fractions de d’éternité vécues dans cette chambre, au travers du souvenir de leurs frissons et des mots trop vite prononcés. Leurs yeux papillonnèrent agressés enfin, par la chaleur du brasier.

Elle avait réagi sans doute de façon disproportionnée. Deux mots qui s’étaient entrechoqués comme l’amer et le sucré. Le sucré de l’enchanteresse contre l’amertume du possessif. Entrechoqué ou entremêlés ?

*Que crois-tu, que l’un pouvait aller sans l’autre ? Lequel appartient donc à l’autre ? L’envouteur ou l’envouté ? Le maître ou l’esclave ? Tu souris  je le vois, flattée d’être enchanteresse et tu rejette le lien que tu as jeté vers lui.
_ Nous risquons tant !
_ Tu le savais avant d’entrer dans sa danse et maintenant nous risquons notre liberté…
_ Nous risquons notre liberté tous les jours, à chaque fois que nous ôtons une vie. Le risque fait partie de notre vie et c’est ce qui nous plait.
_ Parce que nous posons les règles du jeu et que le terrain nous est connu, mais aujourd’hui, nous ne sommes plus seules à fixer les règles et tu ne connais pas ce terrain…
_ Faut-il nous retirer de la partie ?
_ Parfois cela vaut mieux que de tout perdre…
_ Qu’est-il advenu de nous ? Et pourquoi ?
_ Rien n’a peut-être changé. Tu as encore des cartes en main. Pense aux règles qui t’ont guidée jusque-là. Choisis celles qui te sont indispensables et défends-les, bec et ongle ! Penses à où tu nous conduis…
_ Une fois seulement ? Le mur de l’argent ? Le secret ?
_ Oui, tout cela et d’autres choses encore. Ne pas s’attacher, partir quand on veut, laisser partir, passer avant tout autre…
_ La première règle n’a jamais été très importante nous avons des clients réguliers…
_ Que dis-tu de la deuxième ?
_ Avec lui ? Ça n’a jamais été en jeu et pourtant cela aurait tellement simplifié les choses ! L’un de nous serait déjà parti sans jeter un regard derrière lui…
_ Troisième règle
_ Celle-ci n’a pas encore été enfreinte donc…
_ Et combien de temps penses-tu qu’elle tiendra encore ?
_ Tant que je le voudrai !
_ Ton dernier rempart ?
_ Peut-être…
_ Sans doute car je devine que la quatrième ne tient déjà plus et que les autres ne seront que comédie pour donner le change.
_ Comédie qui pourrait bien nous sauver malgré tout…
_ Comme un dernier donjon inexpugnable ?...*


Ce donjon pouvait encore sembler une image bien flatteuse pour la rouquine aux abois. N’était-il pas plus exact de parler du dernier terrier de la renarde éperdue tentant d’échapper à la meute qu’elle avait elle-même provoquée ? Une colère montait en elle contre ses choix, contre le hasard de cette rencontre qui avait remis en cause bien trop de choses, bien trop de règles, de certitudes ! Elle avait pourtant vu venir tout cela et l’avait accepté, provoqué d’une certaine façon et elle était trop fière pour ne pas assumer ses choix. Cependant une partie de cette rage grandissante se tournait ver Áedh. Qui était-il ? Quelle stupidité l’avait fait quitter en elle son statut de petit chasseur de primes ? Les scarifications de sa peau étaient-ils de runes magiques capables de lui faire perdre le sens commun et lui attribuer des mérites qu’aucun autre avant lui n’avait pu même prétendre se parer ? Qui était-il pour qu’un simple trait d’humour et une main sur sa hanche suffise à lui poser toutes ces questions ? Elle était experte dans l’art de faire naître le désir. Se pouvait-il qu’elle se fasse prendre à un piège aussi grossier ? Et s’il venait à disparaitre ? Les choses redeviendraient si simples. Sa dague gisait au pied du lit tandis que les lames du baroudeur étaient encore plus près de ses mains. Elle s’enivrerait ensuite de son sang comme elle l’avait fait avec celui d’Elië en dernier hommage et il serait à jamais en elle sans plus entraver sa soif de liberté…

*Avons-nous la solution ?
_ Tais-toi !
_ Oui, nous l’avons…
_ …*


L’image de la dague sur le sol grandissait dans son esprit jusqu’à occulter même toutes les autres pensées. Comme le poison qui paralyse les facultés du corps qu’il envahit, comme l’antidote chasse les mauvais esprits. Un glissement métallique l’assourdissait alors que ses mains glissaient sur ses oreilles, vain rempart pour le faire taire.

*Lorsque tu en auras goûté le sang jusqu’à l’ivresse il sera en toi pour toujours et qui sait continuera-t-il à nous y faire l’amour et rien ne sera perdu…*

Etait-ce possible ? Cette nuit pouvait-elle donc renaître à chaque fois qu’elle le désirerait tout en préservant le reste de sa vie rien que par ce sacrifice shamanique ? Mais ou serait sa peau ? Ou serait ses mains, sa bouche ses lèvres ? Et surtout où serait l’éclat métallique de ses yeux ?

*Cela fait deux fois ce soir que nous envisageons son sang ! Cela n’a rien d’anodin…
_ Non en effet. Mais c’est la seule solution que nous avons trouvée ! C’est la seule façon que nous avons de résoudre nos problèmes. Il y en a sûrement d’autres. Comment font les autres ?
_ Les autres ? Ceux qui se complaisent dans l’esclavage d’une vie sans plus choix que de marcher dans des pas déjà tracés pour eux ? Ceux qui se laissent attacher par un salaire, un patron, une relation qui les rassure dans le noir ? Un sexe qui les tatoue de façon indélébile jusqu’à ce que tout cela les abandonne et les laisses perdus dans la nuit ? Nous ne sommes pas comme cela ! Si ?
_ Non, nous ne sommes pas comme cela…*


La liberté exigeait donc des sacrifices, mais à quel genre de sacrifice était-elle prête ? Celui qui lui était demandé en cette soirée maudite, en cette soirée bénie était de mettre fin au chemin de celui qui l’avait adorée de tout son être durant l’éternité d’une tempête des sens. Ce chemin qui l’avait fasciné de son mystère de ses histoires qu’il racontait sous ses doigts. Des sacrifices elle en avait accomplis sans plus d’état d’âme, pour le plaisir, pour accomplir une mission. Aucun ne l’avait souillée ni ne lui avait troublé l’esprit. Or ce soir, elle le savait, la victime demandée ne la laisserait pas indemne et l’habiterait peut être aussi longtemps que le Terran d’il y a longtemps…

*Tu vois il ne nous empêche pas de vivre… Pourquoi en serait-il autrement ce soir ? J’ai fait ce sacrifice pour nous… Aujourd’hui c’est ton tour de nous rendre la pareille. Le feras-tu pour moi ? Le feras-tu pour nous ?*

Elle le savait, le don du sang qui lui était demandé était de ceux qui avaient forgé Elië était de ceux qui l’avait désignée à la Syliméa comme un ultime présent. Elle se devait de lui rendre cet amour qui la gardait en elle depuis tous ces mois. Ainsi donc les dés étaient jetés et la partie se finirait ainsi… Elle aurait mieux fait alors de le laisser se vider de son sang dans l’obscure boutique où ils avaient scellé le début de leur danse…

Elle tressaillit au toucher de la main glissant une nouvelle fois sur sa hanche et se posant doucement sur son ventre qui frémit. Cela aurait du être du dégout d’être enlacée par un mort. Elle aurait aimé repousser la caresse d’un condamné. Au lieu de cela elle posa sa main sur la sienne pour prévenir une quelconque fuite. Elle le savait il y avait trop peu de peau burinée contre elle. Elle avait risqué de se démasquer. Elle avait risqué les geôles. Elle avait risqué tout qu’elle pouvait risquer pour que le tourbillon de leur danse les emmène ici. Devrait-elle se contenter de cette nuit ? Elle ferma les yeux pour remercier le ténèbres pour la main qui se posait sur son bras, pour se menton sur son dos.

« Elië…
Je suis navré… certes une enchanteresse, mais dire que vous êtes mienne… je n’ai point de droit sur cela »


*Ce peut-il que quelques mots te fasse renoncer ?
_ Renoncer ? Renoncer à quoi ?*


Ses ongles se plantèrent dans le dos la main de son baroudeur avant qu’elle ait pu sortir de sa lutte avec la Sindarine. Elle sentit un liquide chaud et poisseux entre ses doigts et se retourna, le regard navré.

« Je suis… »

Elle aurait voulu ajouter désolée, navrée, pour le moins confuse, mais porta la main à  sa bouche pour y appliquer ses lèvres gourmandes. Elle y goûta la vie de son amant. Que pouvait-elle encore exiger de cette nuit ?

*Tu vois tu n’aurais même pas besoin de ta dague…*

Ses mains se mirent à trembler sous les assauts des visions rouges qui envahissaient son esprit. Vision délectable du sang de son amant dans sa gorge ou coulant sur sa peau de Syliméa.
Qui pourra savoir l’effort qu’elle du accomplir pour prendre dans ses mains le visage du baroudeur, vaine tentative pour maîtriser les tremblements de se doigts, les yeux fermés comme pour cacher les ignobles projets qui se fomentaient derrière ses paupières. Elle appuya son front contre le sien et lutta quelques secondes d’éternité pour ne pas se noyer dans un ultime baiser avant de souffler :

« J’aurais voulu… »

*… rester votre enchanteresse, mais…
_ Tu as raison, c’est bien trop dangereux pour nous…
_ Pour lui…*


Elle poursuivit en s’éloignant doucement de son amant.

« C’est l’heure… »

Elle avait prononcé cette sentence comme le bourreau qui vient chercher le condamné dans sa cellule au petit matin.
Elle retrouva sa coupable tunique et se mit en devoir de se vêtir…
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Chapitre II - La belle et le rustre [PV Elië]
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