[TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid

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 [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid

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Anonymous Invité
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MessageSujet: [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid   [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid Icon_minitimeSam 9 Fév - 17:53

Cinquième jour du mois de Mésoa, les températures enorgueillissaient les fleurs coquettes et la bise se faisait caressante. Les rues d’Hesperia battaient leur plein, comme si l’arrivée de la belle saison enivrait la ville entière. Les marchands donnaient de la voix, les amuseurs émerveillaient et taquinaient, la joie semblait envahir les cœurs… Et surtout assaillir les oreilles.

« – Qu’est-ce qu’ils crient, ces gens… C’pénible ! Adossée au mur d’une bâtisse en pierre, coincée entre deux larges cages, une jeune Zélos maugréait, les bras croisés sous sa poitrine.

– Qu’est-ce qui t’a pris de vouloir vendre au marché d’Hesperia, en même temps ? Une jeune femme aux boucles brunes et à l’air désenchanté était assise par terre, les bras tendus reposant sur ses genoux.

– Bah faut bien que je vends mes oiseaux que’qu’part.

– Vende.

– Hein ?

– Rien. Les deux demoiselles demeurèrent silencieuses un moment, à regarder les gens passer. Les galopins côtoyaient les bourgeois surexcités, et les bousculaient sans scrupules. Smaragd était plutôt fascinée par cette scène de bazar sans nom où tout se mêlait sans aucune harmonie mais dans ce qui semblait être une allégresse universelle. Mis à part le boucan intempestif et la densité de population qui vous aurait empêché de vous gratter le dos, le spectacle avait en fait quelque chose d’amusant. Bon, désolée ma vieille mais personne en veut, de tes piafs. Je vais faire un tour, ça fait longtemps que je suis pas venue ici et j’ai envie de profiter. En plus on est grillées, on fait super tache à deux. Toute seule au moins, t’auras juste l’air d’une péquenaude. »

Hileni exagérait beaucoup. Les chances que qui que ce soit les soupçonnent d’être des Eryllis – et il fallait déjà savoir que les Eryllis existaient – étaient infimes. La Terrane cherchait clairement des excuses pour aller voir ailleurs. Smaragd ne la retint pas, parce qu’elles n’avaient rien à se dire. La chasseuse et elle ne s’entendaient pas particulièrement mal, mais de par leurs caractères respectifs – et finalement très similaires – elles se préféraient à petite dose. C’était Raven qui leur avait conseillé de partir ensemble, persuadée qu’elles avaient toutes les deux intérêt à se rapprocher un peu de leurs consœurs et qu’elles étaient parfaites l’une pour l’autre. Smaragd voulait vendre ses bêtes, Hileni avait un marchand d’arcs à visiter… Elle avait accepté de tenir compagnie à la Zélos pendant les premiers jours de sa vente mais elle commençait à s’ennuyer. L’éleveuse n’avait encore rien encaissé.

Smaragd la regarda se frayer un chemin à travers la foule, puis pencha la tête en arrière pour fixer le ciel. Ghar’hari, un faucon crécerelle de trois ans, et Arh’gha, un milan royal un peu plus âgé, volaient haut au-dessus d’elle en formant des cercles parfaits. Elle leur adressa un sourire presque niais. Elle avait baptisé le premier « ébouriffé » à cause de son plumage particulièrement touffu lorsqu’il n’était qu’un oisillon. Le prénom du second était un jeu de mot totalement intraduisible qui faisait plutôt référence à son cri particulièrement désagréable. Elle se demandait si elle communiquerait ses noms à ses futurs clients. Probablement pas. Déjà, parce que c’était les siens, et aussi parce qu’ils les changeraient probablement de toute façon. Personne n’aimait le zinonien. Un soupir attendri lui échappa. Elle avait assisté à des achats de rapaces quand elle était petite mais jamais elle n’avait vendu un oiseau elle-même. C’était une excellente dresseuse mais ses talents de commerçante étaient encore à découvrir – et a priori inexistants. L’émotion se mut bientôt en inquiétude. Et si elle devait rentrer bredouille à Noathis ? Elle avait déjà passé trois jours au marché d’Hesperia, repartait dans quatre, et même si quelques intrigués lui avaient posé des questions, personne n’avait eu l’air intéressé par une acquisition. Sa dégaine n’aidait sûrement pas, mais elle était loin de se rendre compte.

Smaragd était en train de triturer son gant de fauconnier, plongée dans l’inspection du cuir, quand on l’interpela poliment. Prise au dépourvu, elle releva la tête brusquement et ne parvint pas à retenir une grimace perdue.

« – Pardon, quoi ? »


Dernière édition par Smaragd le Ven 1 Mar - 19:42, édité 1 fois
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid   [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid Icon_minitimeDim 10 Fév - 11:33

Je m'baladais sur l'avenue le cœur ouvert à l'inconnu, dans les rues d'Hesperia, complètement bondé. Même si la route du commerce avec la cité-état de Tyrhenium n'étais pas encore achevé, les licences communes que nous avions mise en place, avec le gouverneur, avec d'un coup boosté le commerce de façon spectaculaire.

J'ai du mal à avancer, heureusement Perceval Gallick, le chef de la compagnie du Dernier Cercle, me fait un passage parmi les passants grâce à sa haute statute. J'ai mal au cœur en pensant aux dizaines d'autre membres du régiment, qui habillé en civil devais garder un contact visuel avec moi dans cette cohue, ce doit être une tâche épuisante, et je me promis de leur offrir à tous un verre quand nous serons de retour au palais.

D'habitude, je ne sors pas à cette heure indue, mais Victorine et sa sœur Amandine ont tellement insisté pour faire ce qui se nomme dans leur ville natale, du shopping, que je n'ai pas put refuser. Je me trouve donc en leur compagnie, elles complètement à l'aise dans cette foule, allant d'un stand à l'autre. Je dois avouer que leur enthousiasme fais plaisir à voir, et j’espère que les deux jeunes filles de quatorze et dix-huit ans pourront trouver le bonheur, après toutes les épreuves qu'elles ont dût traverser.

Au moins les séquelles de l'emprisonnement de la plus jeune ont complètement disparu, sa sous-nutrition ayant pu être soigné à temps, elle ne gardera aucune séquelle. Je l'ai vu même à plusieurs reprises se retourner sur des garçons au palais, ce qui est une bonne chose. Elles s'approchent de moi, souriantes bien qu'un peu essoufflé et me prenant par la main, m’amène devant une marchande de rapace. Je vois d'ailleurs, en levant la tête deux superbes spécimens qui volent, libre comme le vent, dans le ciel immaculé.

En m'approchant, je vois une femme, que je pourrais qualifié de... très musclé, une créature qui peut ressembler à un Perceval au féminin, mais qui serait en plus avec des cheveux, des oreilles pointu et vert... Bon de près, elle a juste en commun avec le capitaine la musculature, d'ailleurs elle est assez jolie, avec un style sauvage et dangereux qui n'est pas déplaisant à voir. Bon, c'est sûr que mon premier amour étant une lhurgoyf ailé, certain pourrais argumenter que j'ai des goûts "original" pour la gente féminine.

Il faut dire que sa tenue qui consiste en un plastron épais ne peux masquer complètement sa poitrine abondante, ce que je remarque forcément.

Mais je ne suis pas là pour çà, et essayant de surmonter le brouhaha ambiant, je m'adresse à la vendeuse:

Excusez-moi.je voudrais...

Apparemment j'ai attiré son attention car la jeune fille relève la tête, avant de me faire une grimace qui n'arrive pas à l'enlaidir et de s'excuser de manière un peu brusque. Je reprends donc en parlant plus fort:

Je disais que j'aimerais vous acheter un de vos rapaces, ils sont tout simplement magnifiques et les deux jeunes filles qui m'accompagnent pensent que c'est un très bon achat. Pouvez-vous me les montrer de plus près ? Je vous en remercie par avance.

Je fini ma phrase en souriant, la voix de la Zelos est loin d'être mélodieuse et ses manières laissent clairement à désirer, mais cela va très bien avec son physique, et j'aime beaucoup son côté femme des bois, je me demande d'ailleurs si ce n'est pas une Eryllis...

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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid   [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid Icon_minitimeDim 10 Fév - 19:10

Afin de chasser ses pensées divagantes aussi vite que possible, l’amazone secoua légèrement la tête et ouvrit de grands yeux sur celui qui l’avait apostrophée. C’était un homme haut du genre Terran, au visage et aux atours clairement bourgeois, voire plus fortuné encore. Il était richement vêtu, d’une distinction noble qui se reflétait bien dans son attitude et son langage. Smaragd ne comprit d’ailleurs pas tout ce qu’il lui dit, mais elle saisit l’essentiel. Intimidée par la prestance majestueuse du petit groupe qui s’adressait à elle avec toute la politesse du monde, elle bafouilla un moment avant de se racler la gorge.

« – Euh oui oui, je peux faire ça… Tout de suite. »

Elle fouilla alors dans la large bourse à sa ceinture et en extirpa la patte encore charnue d’un jeune poulet avant de lever le regard vers le ciel pour repérer ses oiseaux. Elle mit le morceau de viande entre ses doigts gantés, leva le bras afin d’en faire un perchoir, puis siffla entre ses dent. Un son strident perturba les passants alentours et après un instant, on vit le milan royal dessiner un cercle de plus en plus étroit et lentement descendre vers les toits. Et puis soudainement, il replia les ailes et fonça en piquet sur sa maîtresse. Son vol surprit une bonne douzaine de personnes qui hoquetèrent à la vue de ce rapace au-dessus de leurs têtes et lancèrent à Smaragd un regard noir. L’animal vint finalement se poser sur le bras de la Zélos et s’empara de l’appât. L’Eryllis l’inspecta amoureusement avant de le placer dans sa cage où une lanière de cuir attendait sa serre. Ce fut ensuite le tour de Ghar’hari, qui prit un peu plus son temps et effraya une vieillarde qui ne regardait pas où elle allait. La dresseuse se tourna vers l’aristocrate et se figea quand elles senti tous les yeux sur elle. Il fallait maintenant se montrer mercantile, et ça allait être très, très difficile.

Des tas de sentiments conflictuels l’animaient actuellement. D’une part, elle voulait honorer les traditions de son clan et devenir une dresseuse réputée – quelqu’un vers qui on se tournait volontiers lorsqu’on avait besoin d’un bel oiseau. Elle voulait aussi retourner à Noathis avec une bourse bien remplie, ce qui lui permettrait d’entretenir ses armes et de sentir qu’elle faisait des progrès dans sa vie sociale. Si elle tenait beaucoup à la forêt et à ses aventures solitaires, elle refusait de faire comme si elle n’appartenait à aucune faction, qu’elle n’avait pas une nouvelle famille. Maintenant qu’elle avait été chassée du village où elle avait passé toute sa vie, le monde s’offrait à elle : et même s’il y avait des immensités à explorer et qu’elle pouvait le faire seule, elle devait aussi s’adapter à la cohabitation avec les peuples d’autres horizons. Cela lui paraissait difficile mais elle n’était pas assez bornée pour en ignorer les avantages.

D’une autre part, elle affrontait pour la première fois une crainte qu’elle n’avait pas anticipée ; celle de voir ses rapaces partir entre les mains de quelqu’un en qui elle n’avait pas confiance. La tribu des Brumes Bleues était réputée pour dresser des rapaces parfois caractériels qui nécessitaient certaines compétences, et étant donné le prix de leurs oiseaux, les dresseurs se réservaient le droit de refuser une vente si le client avait l’air du genre à maltraiter les bêtes. Smaragd n’avait jamais marchandé qu’avec des Eryllis et ne savait donc pas comment se comporter face à un bourgeois. Et s’il imaginait qu’un oiseau de proie n’était rien de plus qu’un gros perroquet peu aimable ? Il n’était pas question de confier Arh’gha ou Ghar’hari à un ignare. Elle resta nerveusement muette pendant un moment, feignant de devoir ajuster la bride du faucon pour qu’on évite de la bousculer. Elle finit par reprendre un peu de prestance et par présenter ses animaux en se tripotant le lobe d’oreille.

« Ça c’est un milan royal, dit-elle en se tournant vers le premier oiseau qu’elle avait fait descendre. Elle avait appris les noms isthers de ses rapaces par cœur et n’était pas peu fière de les connaître. Il a sept ans. Et là, c’est un faucon crécr-créceuh-relle. La tension la fit buter sur ce mot déjà bien difficile à prononcer. Elle pesta intérieurement, humiliée par son élocution de gamine. De trois ans, précisa-t-elle pour se rattraper. Elle fit une pause, puis se souvint de ce que ses parents proposaient toujours aux clients. Tu… Vous ! Vous voulez le porter ? Enfin, un des deux ? Elle savait bien que sa phrase n’était pas claire mais l’aristocrate s’en accommoderait bien. Elle espérait vraiment que la réponse soit positive, parce que quelqu’un qui veut acheter un oiseau de proie et ne veut pas l’avoir sur le bras, c’est sûr qu’il va le mettre en cage et l’admirer de loin jusqu’à ce que ses ailes tombent d’atrophie. Alors qu’elle se penchait derrière la cage du milan pour se saisir d’un deuxième gant de fauconnier posé par terre, elle demanda fébrilement : vous voulez faire quoi avec un oiseau ? Ce n’était certes pas la façon la plus polie de demander mais elle faisait de son mieux. »
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid   [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid Icon_minitimeDim 10 Fév - 20:21

La réponse de la vendeuse ne se fit pas attendre et les deux oiseaux fendant l'air de manière majestueuse, atterrisse dans sa main pour manger ce que leur a préparé leur maitresse actuelle avant de se reposer dans la cage. Je suis impressionné par sa dextérité qui à tout le moins, vient d'une longue pratique. J'ai en face de moi, une véritable professionnel et bien jolie de surcroit.

Elle m'explique ensuite les races et l'âge des deux oiseaux et me propose d'en tenir un, tout en me proposant un gant de fauconnerie. J'essaye de le porter un peu maladroitement et c'est Amandine, l'ainé des deux sœurs qui m'aide à le fixer. Je la remercie d'un sourire et prends le plus délicatement possible le plus gros des deux. Le milan royal se laisse faire, et je suis surpris par sa légéreté, il ne doit guère faire plus d'un kilo et pourtant, il a l'air d'être en pleine forme.

Je lui caresse doucement les plumes, le faisant s'habituer à ma présence, et il me fixe en retour de ses yeux jaunes. Au bout d'une minute, je suis rassuré, j'avais un peu d'appréhension au début, mais tout les animaux ne ressemble pas à mon étalon nommé Guerre qui a un fichu caractère et me fais toujours un peu peur. Cet animaux semble intelligent et doux, et je me détend enfin, depuis qu'il est sur mon bras.

C'est donc avec bonne humeur que je réponds à sa question:

Je voulais tout d'abord vous dire que vous arrivez à bien parler notre langue. Est-ce que vous prenez des cours ? Nous avons d’excellent professeur à la bibliothèque des Lumières, si vous souhaitez l'approfondir rapidement, c'est là où j'ai fais une bonne partis de mes études.

Ce que je compte faire de ce magnifique spécimen ? Et bien deux choses, la première est que je suis souvent inviter par des nobles qui font des chasses et certains ont des faucons, qui rapportent des animaux, et je suis un peu jaloux, car je ne peux pas participer. Avec cet oiseau de proie, je pourrais enfin faire ma part.

La deuxième est que je voyage parfois dans des endroits isolés et j'aimerais bien qu'il puisse m'aider à trouver de la nourriture.

Bref, votre oiseau me plait, et j'aimerais vous l'achetez, ainsi que le gant. Je vous promet que j'en prendrai soin et que je le ferai chasser régulièrement.

Pouvez-vous m'indiquer son nom et son prix ?


Je regarde la Zelos en souriant et je fini en lui disant:

Au fait, je me suis pas présenté, mes amis m'appelent Timo, puis-je connaître votre nom Mademoiselle ?
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid   [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid Icon_minitimeMar 12 Fév - 1:50

Anxieuse, l'amazone demeura rigide devant l'aristocrate désormais parfaitement capable de faire du mal à son oiseau. Alors qu'il passait une main dans son plumage, elle grimaça et agita sensiblement la tête de droite à gauche. Voilà qui n'était pas conseillé... Mais au moins, le milan ne se laisserait pas faire si cela le dérangeait. Elle décida de mentionner le sujet plus tard, si le bourgeois achetait bel et bien Arh'gha. Alors que les coups d’œil nerveux de Smaragd croisaient les œillades curieuses du rapace et le regard sympathique de l'Hespérien, ce dernier interrogea la Zélos sur sa pratique de l'isther, de ce ton jovial et apaisant qui s'assortissait si bien à son allure. Malgré cette gentillesse ambiante, la dresseuse se renfrogna.

« – Merci... Mais je vis loin. J'apprends avec mes amis, répondit-elle, déstabilisée par cette question qu'elle considérait indiscrète. »

Elle savait bien que le Terran ne voulait pas la blesser mais elle n'avait jamais pu combattre sa susceptibilité, d'autant que son isther était un sujet particulièrement sensible. Elle se dérida tout de même quand son potentiel client lui donna une réponse satisfaisante concernant ses intentions avec le milan. Le volatile était destiné à chasser et admirer le monde depuis les cieux, des activités dont Smaragd ne l'aurait privé sous aucun prétexte. Visiblement, cet homme en était conscient.

Bavard, il exprima son admiration ainsi que son souhait d'en acheter encore plus que ce qu'elle n'avait à vendre. La jeune Zélos ne retint pas un rictus surpris, mais elle devait admettre que la requête était raisonnable. Après tout, s'il voulait profiter de l'art du rapace au plus tôt, il aurait besoin d'un gant immédiatement, or celui qu'elle lui avait tendu était de facture correcte. Il finit par se présenter, et l'Eryllis parut un peu sonnée. Il lui fallut un petit temps de réflexion avant de dire quoi que ce fut.

« –  Eeeuuuh... Enchantée. Nagh'dall. Hors de question d'utiliser son nom d'amazone, et elle n'eut pas le temps de penser à autre chose qu'à son nom d'origine. Bon, après tout, Nagh'dall n'existait plus, ce n'était pas une si mauvaise option. Ce milan est à 860 dias. Et vous devez choisir son nom. Sachant que cette phrase n'était pas très élégante, elle adressa un sourire aussi détendu que possible à son interlocuteur, histoire d'écarter la possibilité qu'elle lui disait de se démerder avec ça. Puis elle baissa le regard et précisa un ton en dessous : les oiseaux répondent pas à des noms de tout façon donc c'est comme tu... Comme vous voulez. Elle ajusta sa posture en bombant un peu le torse afin de gagner en contenance. Elle oubliait quelque chose, et était tourmentée à l'idée d'essayer de le formuler, mais elle tenait à essayer. Ces deux oiseaux sont pas les seuls que j'ai. Je vais revenir avec d'autres. Elle fouilla frénétiquement dans sa sacoche et en sortit un petit parchemin couvert de noms de rapaces en isther. J'ai aussi des hiboux, des aigles... Enfin, si vous voulez regarder... Elle tourna la liste vers le Terran pour lui laisser comprendre qu'elle la lui donnerait volontiers. Puis elle adressa un regard au milan et souffla, attendrie : mais je crois qu'il vous aime bien. Au fait, c'est un mâle. »
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid   [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid Icon_minitimeMar 12 Fév - 16:12

Aïe, je n’ai l’oiseau depuis quelques minutes, et déjà j’ai mal fait quelques choses puisque je vois la vendeuse de ce superbe animal agiter la tête comme si j’avais commis une faute. Ce geste me fait penser à mon précepteur quand je me trompais dans les dates de naissances de mes ancêtres.

En plus ma question sur sa diction semble l'avoir énervée et je me dis en mon for intérieur que j’ai encore beaucoup de chose à apprendre sur les relations humaines. Heureusement mes réponses semblent la satisfaire car elle me sourit et me donne son nom ainsi qu’un aperçu de son opulente poitrine quand elle bombe le torse, avant de m’indiquer qu’elle a d’autres animaux à vendre.

C'est une offre intéressante, car la Générale en chef des armées d'Eridania, et qui possède également le duché de Méphrit, pourrais sûrement être séduite par un aigle et même s’il ne lui plait pas, elle pourra le donner à un membre de sa famille pour chasser sur ces terres.

Je décide donc de tenter une commande, mais avant, je dois lui parler du dressage, je m’adresse donc à la Zelos :

Dame Nagh’dall, je suis enchanté de faire votre connaissance, je vous présente Perceval mon garde du corps, et les deux jeunes filles que je considère faisant partie de ma famille se nomment Victorine et sa sœur, Amandine. Je n’ai pas pu m’empêcher de voir votre expression quand j’ai caressé le milan royal. Je n’aurais sans doute pas dû, mais je ne sais pas ce qui est bien ou mal dans l'attention que je dois lui porter. Si j’achète votre oiseau, ainsi que votre gant au prix indiqué, puis-je bénéficier en plus d'un cours particulier quand vous serez disponible ? Je pense en avoir vraiment besoin, en échange, je vous paye un repas dans la taverne de votre choix. En attendant ce cours, je préfère vous donner la moitié de l’argent de suite pour le réserver, et je vous donnerai le reste au début du cours, lorsque je prendrai l’animal.

Afin de lui laisser le temps de répondre, je prends le parchemin et je regarde attentivement les différents noms inscrits, après quelques minutes, je pense rester sur mon premier choix et j’en fais part à la jeune femme :

J’ai une amie, Cassandra, qui possède quelques terres, je suis sûr qu’un aigle lui ferais plaisir. Quand pouvez-vous revenir et quel en serais le prix ? Il lui faudra également un gant comme le mien.

Je souris par anticipation, devant la surprise de celle que l’on nomme le bras armé d’Eridania, devant mon cadeau. Mais j’ai à peine le temps de rêvasser un peu que Perceval me touche légèrement du coude, avant de m’indiquer discrètement une direction. Je vois alors une patrouille de Lupins, clairement identifiable avec un loup sur leur plastron au couleur d’Hesperia. Ces gardes de la cité font le tour des stands afin de demander à chacun sa licence de commerce, chose habituellement banale, mais je doute que la jeune camelote possède ce type de document. Je n’ai en plus aucune envie de la voir s’enfuir ou être pris à partie par les soldats.

Je m’excuse donc auprès de Nagh’dall, et vais voir les gardes. Ceux-ci me reconnaissent assez vite et suivent mes instructions en partant dans la direction d’où ils étaient venus, de plus je m’assure qu’ils arrêtent leurs contrôles jusqu’à nouvel ordre, afin d’éviter tout incident.

Mon absence n’a duré que quelques minutes, et je reviens souriant devant le stand de la Zelos pour lui poser une dernière question :

Désolé pour cet interruption, que pensez-vous de mes propositions ?
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid   [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid Icon_minitimeMer 13 Fév - 19:06

L’accent précieux et les manières sophistiquées de l’Hespérien nécessitaient un peu d’adaptation et, n’ayant jamais eu affaire à cette variété d’istherien, Smaragd avait du mal à comprendre les mots les plus simples. Heureusement, la gestuelle du dénommé Thimo lui était de quelque soutien dans ce domaine, et même si elle ne saisit pas tout ce qu’il lui dit en se tournant vers ses accompagnateurs, elle devina qu’il les lui présentait. Elle leur adressa alors un hochement de tête poli en haussant les sourcils et pinçant un peu les lèvres. Décidemment, son embarras n’était pas prêt de ficher le camp. Toujours aussi loquace, le Terran poursuivit.

Au fur et à mesure que la tirade s’allongeait, le visage de l’amazone perdit en couleur : non seulement parce qu’elle blêmissait, mais aussi parce que son expression s’assombrissait un peu plus à chaque mot du gentilhomme. Elle finit deux teintes plus claire que d’ordinaire, les yeux écarquillés sous ses sourcils froncés, les commissures des lèvres en chute libre. Cet empoté voulait acheter un rapace sans même savoir comment s’en occuper ? C’était donc ça qu’il voulait dire, quand il avait mentionné que « les deux jeunes filles qui l’accompagnaient pensaient que c’était un très bon achat » ; ces deux poupées trouvaient qu’un piaf un peu classe, ça ferait joli sur les portraits qu’on peignait d’elles tous les dimanches ! Cette brochette de bourges avait dû voir des rapaces aider à la chasse et décidé qu’il leur en fallait un aussi parce que c’était tendance. Le type du milieu venait pratiquement de l’admettre, il était jaloux de ses copains plus riches que lui alors il voulait se la jouer avec une belle bestiole ! Et puis c’était quoi cette idée de se procurer un oiseau d’abord et de prendre des cours ensuite ? C’est pas une flûte à bec, un compagnon animal, ça s’achète pas avant de savoir pratiquer ! Smaragd s’empourprait, il lui arrivait exactement ce qu’elle craignait, et le pire, c’est que c’était un peu de sa faute. Elle était venue chercher les ennuis, au marché d’Hespéria, évidemment que le premier bon-à-rien du coin prendrait ses oiseaux pour des bêtes de foire.

Malheureusement, l’offense ne s’arrêta pas là. Voilà qu’il n’y avait même pas assez de fauconniers pour instruire un aristo dans ce pays de poseurs, il fallait qu’elle lui donne des cours particuliers. Il avait entendu ce qu’elle venait de dire sur ses origines ? Elle allait pas se taper le voyage toutes les semaines pour lui montrer comment enfiler un gant, tout l’or du monde ne valait pas ça. Bon au moins, il avait l'honnêteté de considérer que le milan ne serait pas le sien avant qu’il ne sache le traiter correctement, mais ça lui faisait une belle jambe ! Se faire payer en deux fois et se farcir l’entraînement d’un débutant pour une galetouse de soupe, c’était quand même une sacrée arnaque. Smaragd était beaucoup trop perturbée pour répondre, elle était à deux doigts de mettre des baffes à tout le monde sur cette foutue place. Prenant son silence pour de la simple réflexion, Thimo prit de nouveau la parole. Déjà très courroucée, la Zélos eut du mal à déglutir quand, enfin, le Terran se tut et s’éloigna après s’être excusé. Elle le suivit du regard en serrant la mâchoire, aussi enragée contre elle-même que perdue et médusée. Un mélange tout à fait émétique. Quand il revint vers elle, elle était en train de pester intérieurement et songeait à partir en courant. Tout ça tournait vraiment au vinaigre, et pas à un bon vinaigre. Ses narines s’agitèrent nerveusement et elle resta muette un moment, les yeux plongés dans celui de son client. Ses premiers mots sortirent complètement déformés, et son trouble eut de graves conséquences sur son isther.

« – AHEM… Je préfère vendre mes oiseaux à des gens qui… Savent… Ces choses-là. Puis elle glissa une expression qu’elle avait apprise par cœur quelques semaines auparavant, très rapidement, comme si elle ne savait pas ce que ça voulait dire. Avec tout le respect que je vous dois. Vous comprenez… Les pauvres… Elle eut un geste vague vers Arh’gha, qui lui semblait fasciné par les briques du mur derrière elle. Puis elle tenta de se souvenir de tout ce qu’on lui avait dit, parce que c’était pas évident. Et je… Je peux pas donner des cours, je pars bientôt de la ville et je viens de très loin. Il y a des fauconniers ici, je pense. Monsieur. Au bord des nerfs, elle sentit que la présence du milan hors de sa portée la mettait d’autant plus mal à l’aise, alors elle leva le bras en poussant un sifflement discret, et le rapace vint la rejoindre. Elle le regarda dans les yeux, et le volatile sembla lire son désarroi pendant une courte seconde. Derrière elle, le faucon poussa un bref cri, et cela sembla donner à l’Eryllis le courage de continuer dignement. Je peux vous réserver ce milan, Monsieur, et il sera à vous quand vous pourrez s’en occuper. Vous avez ma parole. Vous ne devez même pas me payer, je reviendrai. Mais je peux pas tout vous expliquer en quelques jours. Vous allez avoir besoin d’un autre fauconnier. Si vous le trouvez bientôt, je veux bien que je le rencontre avant de partir. Si je trouve qu’il est bien, je vous vends mon animal. Sinon, ou si vous ne trouvez personne, je repars avec et vous l’aurez quand je sais que vous… Elle hésita un instant et cligna des yeux émotivement. Le méritez. »

Elle se souvint qu’on lui avait posé d’autres questions, mais elle était incapable de se souvenir lesquelles à ce moment-là. Elle savait qu’il s’agissait d’un autre sujet, alors elle songea que ce n’était pas le moment de s’en inquiéter. Elle ne pouvait pas enseigner l’art de la fauconnerie. Elle ne savait pas le faire en isther, elle n’était pas pédagogue, elle n’était pas assez patiente pour cela. Et jamais elle ne laisserait une de ses bêtes à quelqu’un qui avait encore tout à apprendre. Et pourtant, elle n’avait pas la force de couper court à sa toute première transaction, d’autant qu’elle faisait confiance à ses animaux pour ne laisser personne les abuser. Il lui fallait un compromis, et sa proposition lui paraissait juste, même si mal exprimée.


Dernière édition par Smaragd le Ven 15 Fév - 17:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid   [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid Icon_minitimeMer 13 Fév - 22:46

Je regarde fasciné les changements de couleur de peux de la Zelos, je n'aurais jamais pensé qu'une personne ayant la peau verte puisse changer autant de couleur. Je ne sais pas vraiment ce que ça veut dire exactement, est-ce bon signe ?

Malheureusement, je perds mes illusions quand la jeune femme s'adresse à moi, elle doit d'ailleurs me considérer comme un incapable, une personne qui n'y connait rien à la fauconnerie. De toute évidence elle aime les animaux et fais tout pour qu'ils aient les meilleurs propriétaires possibles, ce qui est tout à fais louable de sa part. J'admire cet amour inconditionnelle pour les oiseaux, ces créatures magnifiques qui ont la chance de parcourir le ciel.

Je sors de ma rêverie, car je dois dissiper ce malentendu, je m'adresse donc à la non-terran, en prenant soin d'être le plus clair possible:

Damoiselle Nagh’dall, je pense que je me suis mal exprimé. J'ai déjà reçu de nombreux cours de fauconnerie, mais malheureusement, uniquement sur des aigles et pas sur des milans royaux. A l'époque le son que l'on m'avait appris étais celui-là.

Je siffle entre mes dents et un son strident jaillis, celui que m'a appris le fauconnier du palais, un véritable professionnels ayant plusieurs dizaines d'expérience dans son domaine de prédilection. Ayant toujours aimé les animaux, je me flatte d'avoir été son meilleur élève. Je continu ma petite démonstration en lui parlant de tout ce que j'ai appris sur la manière de prendre soins des aigles. Avant d'enchainer:

Je ne vous demande pas de cours sur plusieurs heures, mais juste un peu de temps pour ne pas faire de faute sur les soins que je dois prodiguer à Fabius, oui je vais lui donner le nom du fauconnier qui m'a appris tout ce que je sais, je pense que cela lui aurais fais plaisir.

Mon professeur de fauconnerie est en effet mort lors de l'attaque du colosse, la maison où il était ayant été écrasé lors du combat titanesque contre les troupes d'Hesperia, encore une victime du destin. Mais je ne dois plus penser à cela, car je ne vais pas m'en sortir. Je ne sais pas ce qui m'arrive, mais aujourd'hui, j'ai du mal à me concentrer, d'habitude l'alcool m'aide à tenir le coup, mais depuis que j'ai baisser ma consommation, mon esprit à tendance à partir dans plein de direction à la fois, comme si j'avais dans ma tête une horde de chevaux sauvage. Je reprends donc:

Je peux vous proposer de donner ce cours ce soir, je vous donnerais alors l'autre moitié de la somme, puis nous irons diner au lieu de votre choix, et enfin je vous passerai commande pour l'autre aigle et vous serez enfin débarrassé de moi.

Je dis ces derniers mots en souriant, il y a en effet autre chose qui me permet de lutter contre la dépression, c'est la présence d'une jolie femme à côté de moi. J'espère qu'elle répondra par l'affirmative à ma demande et que nous pourrons partager un bon repas ensemble, en tête à tête. Avec un peu de chance mon charme naturel va opérer.

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MessageSujet: Re: [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid   [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid Icon_minitimeVen 15 Fév - 17:36

L’amazone sentait son cœur battre la chamade dans sa poitrine et luttait pour ne pas laisser son tempérament ruiner sa toute première vente. L’environnement mondain et oppressant exacerbait sa détresse mais l’empêchait aussi de se montrer capricieuse. Elle ne pouvait pas remballer ses affaires et tourner les talons dignement ; en rejetant la proposition du bourgeois, elle s’obligeait à rester là et à affronter le risque qu’il insiste jusqu’à ce qu’elle commence à distribuer des mandales. Il fallait donc qu’elle reste raisonnable, et la densité de la foule l’impressionnait assez pour l’aider à demeurer rationnelle. Ses muscles se détendirent lentement et elle décrispa sa mâchoire, consciente qu’elle avait déjà fait montre de beaucoup d’audace et qu’il était dans son intérêt de se donner des airs plus sympathiques. Elle roula des épaules et leva le menton vers son client alors qu’il lui répondait poliment.

Smaragd accueillit la bonne nouvelle avec une longue inspiration et un petit sourire presque désolé. Le gentilhomme n’avait pas pris son mécontentement pour une insulte et comprenait visiblement ses craintes, ce qui le fit remonter dans son estime. Elle ne regretta pas sa froideur mais songea qu’à partir de maintenant, il méritait qu’elle le traite avec un peu plus de délicatesse. Il restait débutant et n’était sans doute pas l’acquéreur idéal pour Arh’gha mais selon ses dires, il était prêt à apprendre et avait les moyens de s’offrir les enseignements d’un fauconnier. Le milan royal ne se laisserait pas enfermer dans une cage sans avoir la certitude qu’on l’en sortirait très vite et saurait tourmenter ses maîtres s’ils ne le traitaient pas justement. Et puis, c’était les aléas du métier. On lui avait appris à ne pas trop s’attacher pour cette raison précise, et un jour où l’autre, il allait bien falloir qu’elle les vende, ses oiseaux. En entendant le nouveau prénom du rapace, l’amazone ne put retenir d’expirer bruyamment par le nez avant d’adresser un regard plein de compassion vers la bête posée sur son bras. Cela ne changeait strictement rien, mais « Fabius » ne lui évoquait rien de très glorieux. Elle tenta de camoufler son amusement en un tic nerveux et baissa la tête pour qu’on ne la voie pas se mordre la lèvre le temps de ravaler ses moqueries. Heureusement, le flot de parole du Terran était intarissable alors elle n’eut pas trop de mal à se reprendre.

Un peu plus et la jeune Zélos aurait été flattée qu’on tienne tant que ça à l’avoir comme professeure. Elle aurait été flattée si elle n’estimait pas que c’était la pire idée du monde après la cornemuse. Mais dans ce cas précis… C’était ce qu’elle avait de mieux à faire. Le nobliau lui proposait là un excellent compromis, une chance de veiller à ce que son rapace finisse entre des mains correctes. Elle n’avait pas de raison particulière de lui faire confiance vis-à-vis du payement mais elle n’hésiterait pas à montrer les crocs si on essayait de l’arnaquer. Alors, aussi difficile que cela lui fut, elle accepta.

« – Mmh, d’accord. Je vous montre le plus important ce soir, et… Fabius est à vous. Je reste là, indiqua-t-elle afin qu’il sache où la trouver. Inutile de lui dire où elle comptait passer la nuit – une fois les bases enseignées et le repas englouti, elle avait bien l’intention de disparaitre. Elle n’avait qu’à refiler la cage à ce cher Monsieur et elle n’aurait plus qu’à s’éclipser avec celle de Ghar’hari qui la suivrait de loin. Ni vu ni connu. »


Dernière édition par Smaragd le Sam 16 Fév - 15:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid   [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid Icon_minitimeVen 15 Fév - 23:44

Jusque là tout va bien, la Zelos accepte de m'enseigner les bases et de me revoir ce soir. Je la remercie donc, en lui tendant une bourse :

Damoiselle Nagh'dall, je vous donne donc la moitié de la somme maintenant et je viendrais vous chercher ce soir.

Content de moi, je passe encore quelques heures en compagnie des deux sœurs pour qu'elle puisse finaliser leurs achats, avant de revenir au palais. Durant le trajet je réfléchis intensément à comment organiser notre rencontre pour qu'elle puisse se passer le mieux possible et j'arrive donc au palais, prêt à donner mes directives.

Tout d'abord, il me faut un terrain dégagé pour le cour que je vais recevoir, je décide donc de faire vider une de mes propriétés à l'extérieur de la ville et disposant d'un grand espace, il ne faut pas qu'il reste une personne dans le lieu que j'ai choisi, ne voulant pas intimider la jeune femme.

Ensuite pour le diner, je réserve toutes les tables d'un petit restaurant de moyenne gamme, en mettant comme autres clients, des hommes et femmes de mon palais, aussi bien des servantes que des commis de cuisine, pour une fois, je vais tous les inviter ! La seule consigne que je leur demande est de ne pas montrer qu'ils me connaissent et de ne perturber mon repas sous aucun prétexte.

Il faut ensuite que je prépare, pour cela je vais voir le remplaçant de Fabius, pour lui demander des conseils sur le milan royal, aussi bien sur la manière de le tenir que de le caresser. Je demande également à mon couturier de mettre mon ancienne tenue de fauconnier à ma taille et d'enlever tout signe distinctif dessus, le but de cette tenue est qu'elle soit à la fois sobre et pratique, pour rester dans mon rôle de bourgeois.

Enfin, il va être difficile de cacher cinquante hommes lors de ma séance d’apprentissage, je décide donc de disperser mes hommes sur le trajet et dans le restaurant, pour en avoir toujours quelques uns à côté de moi. Bien sûr Perceval est contre cette idée, mais je lui indique que des soldats yorkas pourrons assurer discrètement ma sécurité sous forme animale. Je pense particulièrement à Evangeline qui est une spécialiste de l'infiltration, femme -chat yorka, elle aime beaucoup prendre sa forme animale. C'est de plus une spécialiste du combat à main nu qui pourra assurer ma sécurité en permanence. Perceval devant mes arguments acquiesce de mauvaise grâce et se dépêche de préparer ces hommes.

Quand à moi, je repars donc habillé en fauconnier, au stand de la vendeuse de rapace, le peloton Courage me suivant discrètement jusqu'au stand, il restera en place jusqu'à mon retour pour me ramener au palais.

Me voilà à nouveau devant la jeune femme, un peu stressé quand même, dans les rayons du soleil sa peau verte deviens presque noire et la rend encore plus belle. Je ne peux m'empêcher de sourire en lui faisant la révérence, n'osant pas lui faire de baise-main, ignorant sa réaction à ce geste.

Puis je me relève pour lui indiquer:

Damoiselle Nagh'dall, j'ai trouver un terrain vide à l'extérieur de la ville qui n'est plus habité, c'est à quinze minutes d'ici et il est idéal pour que Fabius puisse se dégourdir les ailes, voulez-vous bien m'accompagner ?
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid   [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid Icon_minitimeDim 17 Fév - 18:35

Un peu prise au dépourvu, l’amazone leva un sourcil quand son client lui tendit une bourse de cuir sortie de nulle-part. Elle la prit dans sa main gauche et la fixa une seconde comme si elle ne savait pas ce que c’était, puis elle finit par la glisser dans sa sacoche avant d’installer le milan dans sa cage. Cela fait, elle ressortit l’objet qu’elle venait de ranger à sa ceinture et en inspecta vaguement le contenu. Le compte avait l’air bon, mais elle n’avait pas vraiment envie de vérifier ça maintenant.  Elle salua sobrement le bourgeois et le regarda partir alors que la pression retombait très clairement. Elle savoura la sérénité qui la regagnait et prit une profonde inspiration. Est-ce qu’elle ne venait pas de faire le plus dur ? Elle n’en était pas certaine mais c’était possible, étant donné le mal qu’elle avait à se rendre mercantile.

Smaragd s’adossa de nouveau au mur et parla zinonien avec ses bêtes, ne se préoccupant plus de son besoin de vendre. Elle venait de faire de gros efforts et cela lui suffisait pour la journée ; elle ne se sentait pas prête à ressentir la même angoisse une seconde fois pour Ghar’hari. Plusieurs pensées lui passèrent par la tête pendant les heures qu’elle passa sans que personne ne s’adresse à elle. D’abord, le faucon crécerelle était moins docile que le milan royal, et si un aristocrate non-initié se pointait pour l’acheter lui, cette fois, elle serait presque obligée de refuser complètement – pour le bien de l’intéressé. Le rapace ne s’en prendrait pas directement à la personne, bien sûr, mais il n’avait pas la patience de laisser à un débutant le temps d’apprendre. En fait, ce serait plutôt à lui de choisir son maître et non l’inverse. La jeune Zélos songea qu’elle ferait peut-être mieux de réserver le faucon à des ventes privées, finalement. Elle continua de gamberger et juste un court instant, elle se fit sourire en s’imaginant disparaitre avec les 430 dias du nobliau. Femme de foi et d’honneur, elle ne ferait jamais une chose pareille, mais elle s’amusa drôlement à se figurer l’expression du Terran s’il revenait pour se rendre compte qu’elle l’avait enflé. Cette pensée lui rappela d’ailleurs qu’elle n’avait pas compté ses dias soigneusement, alors elle le fit.

Un peu plus tard, elle songea à ses ventes futures et aux prochains oiseaux dont elle se séparerait. Elle avait un hibou grand-duc prêt à être adopté, ainsi que les frères et sœurs d’Arh’gha. Que du beau monde. Plusieurs fois, des yeux intrigués vinrent se poser sur les cages qui la flanquaient, mais on ne lui adressa jamais plus que quelques mots. Smaragd répondait un peu sèchement. Elle n’aimait vraiment pas l’idée de vendre le faucon au marché d’Hespéria et regrettait sa décision de l’avoir emmené, mais au moins, son expérience avec le riche Terran lui avait enseigné une leçon. La prochaine fois, elle n’apporterait que des rapaces que des débutants en fauconnerie pourront gérer, à condition de ne pas être des imbéciles ou des sadiques. Ça faisait beaucoup de critères, au fond, mais c’était sans doute les aléas du métier.

Finalement, Thimo refit son apparition alors que le soleil se rapprochait de l’horizon et que les rues se vidaient lentement. Smaragd lui adressa un sourire poli mais bancal et jeta un œil à sa nouvelle tenue. Décidemment, il faisait du zèle. Elle tenta de ne pas donner l’impression de le toiser mais comme elle le dépassait un petit peu, elle eut du mal à le cacher. Voilà qu’elle redevenait nerveuse à l’approche du seigneur – revoir son visage jovial la replongeait dans la même anxiété que plus tôt. Elle se mâchouilla l’intérieur de la joue pendant qu’il s’adressait à elle après une révérence à laquelle elle n’avait répondu qu’en faisant de gros yeux.

« Ah bon ? Bah vous êtes efficace ! s’exclama-t-elle. C’est parfait, je vous suis. »

Elle referma toutes les poches de sa ceinture, s’assura que ses volatiles étaient bien installées dans leurs cages, puis saisit les deux objets par le haut et emboita le pas à son guide, pas le moins du monde encombrée. Pour ça, elle avait de l’expérience.


Dernière édition par Smaragd le Lun 18 Fév - 16:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid   [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid Icon_minitimeLun 18 Fév - 0:10

Je repense à ce que m’a dit un jour un de mes précepteurs, si je me souviens bien de ses paroles, sa phrase préféré étais: "La vie c'est comme un panier de fruit confits, on ne sait jamais sur quoi on va tomber", bon il parlais surtout de faire attention aux fruits pourris que certains marchands peu scrupuleux revendais pour se débarrasser de leur marchandise invendus, mais je trouve le proverbe finalement adapté à ma situation et pour la première fois depuis que je le connais, je peux aujourd'hui l'utiliser.

La jeune femme est en effet toujours là, et prête à m'accompagner. En plus elle n'a pas fais de gros yeux ou blanchis en voyant ma tenue, ce qui est bon signe. Je l'emmène donc sur le terrain que j'ai choisis, le terrain étant dégagé comme je l'avais demandé, et prenant Fabius dans sa cage, grâce aux gants que j'avais achetez à la Zelos, je me comporte comme un fauconnier expérimenté, les quelques heures passé avec le remplaçant de Fabius me permettant d'éviter les erreurs. Je sollicite de temps en temps des conseils de la part de la jeune femme et cela me permet ainsi de prendre plaisir à cet activité que je n'avais pas faite depuis longtemps.

J'avais oublié cette notion de puissance et de communion avec un animal que l'on peut éprouver en voyant son oiseau prendre son envol dans le ciel, puis plonger pour attraper de ces serres puissantes un rongeur avant de me le ramener. Bien sûr, je n'oublie pas de le récompenser à intervalle régulier, regardant toujours du coin de l’œil la vendeuse afin de ne pas commettre d'impair. Je reste concentré tout le long de la séance, et au bout d'un certain temps, c'est à regret que je remet le milan royal dans sa cache. Une fois ceci fais, je me tourne vers mon professeur d'un soir en souriant:

Damoiselle Nagh'dall, je vous remercie pour votre leçon, je prendrais soins de Fabius et régulièrement je l'emmènerais à la chasse pour qu'il puisse exprimer toute sa puissance. Je vous règle d'ailleurs l'autre moitié de la somme.

Je lui tends une bourse identique à la première et contenant quatre-cents trente dias, avant d'enchainer:

Maintenant si nous allions diner ? J'ai aperçu sur la route en venant ici, un restaurant et je suis sûr que nous y serons très bien.

Je conduit donc la non-terran vers le restaurant que j'avais choisis cet après-midi, comme prévu, les gens de mon palais ont pris toutes les tables, sauf une, légèrement à l'écart et j'indique à la jeune femme que nous pouvons nous assoir ici. Je suis à ce moment bloqué, est-ce que je dois l'aider à s'assoir ou la laisser faire toute seule ? Toute mon éducation me crie de l'aider alors que ma raison me hurle que la dame des bois ne va pas comprendre. Finalement, après un débat intérieur, je fais un compromis et j’attends qu'elle s'assoit avant de le faire à mon tour.

Un serveur du restaurant arrive bientôt pour prendre notre commande et je commande un plat de viande pour chacun, accompagné d'une bouteille de vin de Cimmeria, ne pouvant me résoudre, même pour une jolie femme à boire de la piquette, ou pire du rosé.

Une fois les plats servis, j'essaye d'engager la conversation avec un sujet, qui j'espère, permettra de dérider la personne que j'ai en face de moi:

Comment vous ai venu cet amour pour les oiseaux ?

Je croise les doigts très fort, pour avoir une réponse de plus de deux phrases.
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid   [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid Icon_minitimeJeu 21 Fév - 17:23

Le terrain sur lequel on la mena était vaste, légèrement en pente, et bordé par un petit bois dégarni. Les bâtiments les plus proches étaient encore relativement loin pour que les oiseaux aient l’illusion d’être dans leur habitat naturel et non en zone urbaine – cela se voyait d’ailleurs dans leur comportement. Coopératif sans être soumis, le milan royal avait l’air à l’aise avec le noble, et inversement. Les choses se déroulaient plutôt sans accroc et la jeune Zélos n’eut à reprendre son premier client que sur quelques détails. En parallèle, elle laissait Ghar’hari se dégourdir les ailes et approfondissait le dressage du faucon, peut-être avec d’autant plus d’amour qu’elle s’apprêtait à le priver d’un de ses frères adoptifs. Dans le lointain, derrière les banlieues qui hachaient l’horizon de leurs toits pointus, le soleil semblait fondre sous sa proche chaleur. Le ciel se parait d’or, et en lançant son regard vers les collines, Smaragd fut émue des scintillements sur la cime des chênes. Une bise légère se levait, comme un soupir de l’air soulagé après une longue journée, et l’amazone écouta comme le chant des oiseaux allait en decrescendo. Loin du brouhaha du marché mais encore assez proche de la civilisation pour en apprécier un aperçu raffiné, la dresseuse se délecta de ce dépaysement amène, présage de découvertes. Plus que tout, ce sentiment l’encourageait dans le sens de la socialisation. Si elle était encore très attachée à la vie férale qu’elle menait, elle espérait un jour rassembler le courage, la sagesse et l’ouverture d’esprit nécessaires pour vraiment vouloir voir le monde. Pour le moment, cela ne faisait que lui démanger un peu, quelques fois, mais elle avait hâte de devenir trop curieuse pour se contenter de Noathis.

Naturellement, la leçon prit fin – sans doute plus parce que les oiseaux, lassés des jeux, le décrétèrent, et non parce que ceux qui aspiraient à devenir leurs maîtres l’avaient décidé. Smaragd glissa la seconde bourse dans une poche de sa ceinture et s’empara de la cage vide du faucon. Au-dessus du bosquet, le rapace tournoyait depuis un moment, et juste avant de partir, l’éleveuse le vit plonger et disparaitre parmi les arbres. Même s’il n’était pas très dense, ce bois avait de quoi faire un terrain de jeu distrayant pour l’oiseau, du moins le temps qu’elle dîne. Elle quitta alors le champ à la suite du bourgeois et du milan qui n’était désormais plus à elle.

Devant le restaurant choisi par le gentilhomme, elle eut un petit rictus embarrassé. Il était plein, ce qui impliquait qu’il serait bruyant et que le passage serait intensif : un environnement qu’un oiseau en cage n’apprécierait pas du tout. Elle se racla la gorge et s’imposa de voir s’il y avait une arrière-cour un peu plus privée avant de vexer encore une fois un brave homme, mais cela s’avéra vite improbable. Sans un mot, Smaragd suivit Thimo vers une table certes isolée mais bel et bien dans un coin. Plusieurs choses commençaient à l’angoisser – une fois n’est pas coutume – et elle se raidit au moment de s’asseoir. D’une part, le bien-être de l’animal qui risquait d’être un peu mis à mal pendant un moment. D’autre part, elle n’était pas exactement au courant de l’étiquette Hespérianne et elle s’énervait déjà à l’idée de devoir l’apprendre. Elle n’avait que faire de ce qu’on pouvait bien penser de sa façon de manger un gigot, mais elle ne supporterait pas qu’on aille jusqu’à lui faire des remarques – or on lui avait dit qu’en plus d’être parfois bien trop complexes pour avoir un sens quelconque, les traditions qu’on observait autour des tables d’Eridania étaient pour certains d’une importance capitale. Elle pria donc un moment pour que celui qui lui faisait face ne soit pas du genre désobligeant à ce sujet, parce qu’elle n’avait pas du tout envie de se rendre compte qu’elle venait de vendre Arh’gha à un snobinard. En attendant que leur commande arrive, elle observa un silence rigoureux mais gênant et jeta des regards dans tous les recoins à la recherche d’une éventuelle porte vers une éventuelle terrasse.

La viande arriva, et le fumet qui en émanait permit presque à Smaragd d’oublier ses problèmes, du moins le temps d’une seconde. Subjuguée, elle resta bouche-bée devant l’esthétisme du mets ; dans un plat de céramique orné d’arabesques, un assortiment de viandes de bœuf et de porc baignait dans une sauce pourpre, accompagné d’une variété de légumes qu’elle n’aurait pas su nommer. Elle ouvrit des yeux immenses, à la fois prête à engloutir le tout en une fois et terrifiée par la complexité de ce qui se trouvait dans son assiette. Comment était-on censé manger une chose pareille ? Elle leva le regard vers Thimo dans l’espoir de découvrir la réponse dans sa façon de faire. Bien sûr, l’aristocrate préféra engager la conversation, et même si l’amazone savait que c’était par simple politesse, elle fut fort déçue de devoir attendre encore un moment avant de savoir comment s’attaquer à son repas. Quoi que la faim risquait de l’emporter très bientôt et qu’elle se voyait déjà plonger la tête dans l’écuelle et tout dévorer sans les mains. De nouveau déstabilisée, elle bredouilla.

« – Jeeeeee… Tradition de famille. C’est une tradition de ma famille. Enfin, de mon euuuh… Elle se tut et secoua la tête latéralement afin de chasser les souvenirs sur lesquels elle avait tiré une croix. J’ai grandi avec des oiseaux. Donc je les aime. Une transition en or se présentait à elle. Elle baissa les yeux sur la cage du milan qui fixait les pieds d’une table un peu plus loin. D’ailleurs eeeuuuh… Il peut aller voler dehors hein, il suffira de siffler, il reviendra. Pour une fois, et sans doute parce qu’elle était submergée d’émotions sans aucun rapport les unes avec les autres, elle parvint à parler de manière sympathique et non passivement agressive. »
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid   [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid Icon_minitimeVen 22 Fév - 19:25

Je suis un idiot, pire un imbécile, ça m'arrive rarement de m’auto-flageller, sauf bien sûr quand je suis en pleine dépression. Mais là je le mérite vraiment, dire que j'avais tout préparé était un euphémisme, mais là, j'ai louper deux choses basiques, le placement de la table et le repas, deux choses pourtant simple ! La table est trop proche des autres convives donc l'oiseau bouge nerveusement et les plats sont trop compliqués ! J'avais pourtant pris toutes mes précautions, mais j'aurais dût vérifier moi-même avant, c'est ma faute.

Heureusement, il n'est jamais trop tard pour bien faire les choses, et une fois que la jeune femme m’accompagnant se soit exprimé sur son amour des oiseaux, je lui dis:

Damoiselle Nagh'dall, je suis d'accord avec vous, les oiseaux sont un des animaux les plus majestueux qui soit, pourtant je vois Fabius nerveux, et cela m'embête, je n'aurais pas dût choisir une table en rez-de-chaussée. Je vais aller voir avec le gérant de cet établissement si nous pouvons être en terrasse pour manger le dessert. Pendant ce temps, je vous en prie commencez votre repas, dans ce restaurant, il n'y a pas de bonnes manières de manger, chacun fais comme il veut, moi-même j'aime bien manger avec les mains.

Sur un dernier sourire, je quitte la table et rejoins le restaurateur, j'arrête sa révérence d'un geste, et lui demande de bien vouloir mettre sur la terrasse, une table avec deux couverts. Je lui précise également que le dessert doit être simple, des fruits frais déjà coupés seraient parfais. Le propriétaire me fixe avec des yeux ronds, avec de toute de suite me confirmer qu'il fera le nécessaire.

Je retourne donc à ma place:

Je suis désolé pour cet intermède, j'ai réussis à obtenir cette table. Je vois que la viande à l'air exquise.

Je m'arrête quelques minutes de parler pour manger avec les doigts le bœuf et le porc et avec la cuillère les légumes, le mariage est très bon, de plus la sauce qui l'accompagne relève agréablement le goût de l'ensemble avec un goût de piquant. Je mange doucement, me calquant sur le rythme de la Yorka pour que l'on finisse en même temps. Une fois son plat terminé, je lui propose de m'accompagner en terrasse pour le dessert, et nous serons plus à l'aise pour discuter.

Je l'amène donc sur le belvédère, espérant ne pas avoir de mauvaise surprise en y arrivant. Le résultat de ma prière silencieuse est assez ... baroque dirons-nous. De toute évidence, la terrasse sert d'habitude de débarras vu le tas de chaise et de table à moitié cassé, empilé à la va-vite dans un coin. Dans un autre coin, se trouve la table demandé, avec les deux coupes de fruit. Le principal est que nous sommes seuls, de plus la terrasse est un peu sur-élevé par rapport aux autres et nous avons une vue magnifique sur les faubourg de la capitale. Comme me l'a recommandé la marchande, je décide de relâcher le milan royal. Prenant mes précautions et n'oubliant aucun des cours qui m'a été donné, j'utilise mon nouveau gants pour sortir avec précaution l'oiseau de proie et le faire s'envoler.

Je retourne ensuite à la table et parle à la belle jeune femme, assise devant moi:

J'envie parfois les oiseaux, ils sont libres de partir où ils le veulent et de laisser tout leurs problème derrière. De plus, ils ne sont jamais triste ou même malheureux. Je me demande si nous pouvons être aussi détaché qu'eux. Comment avez-vous fais pour aussi bien les comprendre ?



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MessageSujet: Re: [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid   [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid Icon_minitimeMar 26 Fév - 18:40

Le dos droit, les poings sur les genoux, Smaragd avait les yeux grand ouverts et ses traits étaient tirés par un sourire factice. Elle donnait ainsi l’air d’écouter attentivement son accompagnateur mais en réalité, son émoi semblait obstruer ses sens. Elle acquiesça un peu bêtement au beau milieu de la tirade du bourgeois, et plongea le regard dans son assiette quand elle se rendit compte qu’elle ne savait pas vraiment ce qu’il venait de lui dire. D’ailleurs, cela l’embarrassa d’autant plus qu’elle le vit s’éclipser en vitesse et qu’elle n’était pas sûre de comprendre pourquoi. Venait-il de mentionner son malaise ou celui de l’oiseau ? En tout cas, il revint pour lui annoncer qu’ils changeraient de table pour le dessert. L’amazone était perdue, mais elle continua de secouer la tête positivement, malheureusement proche de la crise de nerfs.

Malgré tout cette tension, elle obtint la réponse à cette question urgente qui la taraudait, et elle se réjouit de pouvoir entamer son repas sans s’inquiéter d’éventuelles remarques désagréables. Inutile de préciser qu’elle engloutit la viande en l’espace de quelques minutes, et que les légumes ne firent pas long feu non plus. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas dégusté un plat raffiné, relevé d’épices exotiques et accompagné d’alcool exquis. Oubliés les banquets et les fêtes, elle ne se nourrissait plus que de ce qu’elle ou d’autres Eryllis avaient chassé et le tout était rarement servi avec autant de soin. Smaragd mangea presque trop vite pour vraiment apprécier le goût de ce qu’elle ingérait, mais ses papilles se souviendraient longtemps de ce dîner.

Le plat principal disparu, Thimo et la dresseuse se levèrent et allèrent s’installer sur une terrasse d’où la vue était imprenable. Une brise du soir bienvenue vint rafraîchir les panses repues et les prunelles de Smaragd se perdirent dans les rues d’Hespéria. Les toits s’assombrissaient, la ville était nimbée d’une lueur orangée et semblait se parer de ses plus beaux vêtements. Un brouhaha constant, vif et enjoué, s’assortissait aux couleurs estivales de l’air, et à mesure que le soleil roulait au loin, les lampions fleurissaient comme autant de boutons d’or dans une prairie. Le menton dans la paume, l’amazone muette admira la capitale pendant un long moment en s’efforçant de s’imprégner de cette atmosphère. Son sentiment de claustrophobie ne l’avait pas encore tout à fait quittée, mais au moins, les murs qui l’encerclaient étaient d’une beauté indéniable. La subtilité architecturale et les fioritures urbaines étaient tout à fait nouvelles pour la jeune Zélos puisqu’elle avait grandi dans un village perdu au creux d’une plaine pratiquement déserte, et elle trouvait ça étrange – voire pompeux – mais elle éprouvait un grand respect envers ceux qui devaient s’être éreintés à tailler toutes ces pierres.

La dresseuse regarda le milan s’envoler, monter, et se réduire à un petit point noir dans le ciel. Le volatile entama de très larges cercles et tournoya pendant plusieurs minutes avant de repérer une place dégagée susceptible d’être le terrain de jeu de passereaux. Il redescendit et disparut derrière une bâtisse non loin de là. Pendant ce temps, Smaragd picorait des fruits frais par gourmandise, et s’intriguait à la vue de certains. Cette chose pleine de pépins pourpres ne poussait pas à Noathis, et ce long fruit sans jus semblait venir de loin. Décidemment, elle en apprendrait, des choses, à Eridania. Sur la nourriture comme sur les papotages.

« – J’ai beaucoup d’expérience, et j’ai eu de très bons professeurs. Et puis il y a des choses que j’ai appris… Apprises et d’autres que je sais. C’est pas facile à expliquer. Je crois qu’on dit… Que c’est dans mon sang ? Ma famille a élevé des oiseaux pendant très longtemps. Elle baissa le regard sur sa coupe de fruits. Parler de son clan ne lui faisait pas beaucoup de bien, et elle savait qu’elle ne devait pas le faire. Elle se considérait comme sous couverture et pensait que pour garder le secret des Eryllis, elle pouvait bien se permettre de redevenir Nagh’dall, mais elle se sentait coupable malgré tout. Elle préférait ne pas avoir à parler davantage. Vous avez d’autres animaux Monsieur ? demanda-t-elle aussi naturellement que possible. »
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid   [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid Icon_minitimeMer 27 Fév - 11:56

Bon, je crois que la situation est maintenant sous contrôle. Je vais juste faire une petite liste mentalement pour être sûr: repas servi et apprécié ? Check, être seul au monde ? Check, s'occuper de l'oiseau comme un pro ? Check, discussion intéressante ? Là, c'est plus compliqué.

Je suis satisfais que l'oiseleuse se confie un petit peu, et j'en sais maintenant plus sur sa passion et sa famille, mais je sens la jeune Yorka encore très réticente à parler d'elle ou de sa famille, bref de son passé en général. Je n'insiste pas et mon invité me surprend en me posant une question ! Je lui réponds donc simplement :

Oui, j'ai un chien, un caniche nommé Trésor. En fait, c'était l'animal préféré de ma femme aujourd'hui décédé Mathilde. Ce canidé est tout ce qu'il me reste d'elle, depuis qu'elle est morte en couche avec mon enfant.

J'ai prononcé cette dernière phrase, la voix brisée par l'émotion, cela fait plusieurs années et pourtant le souvenir revient à la surface comme si c'était hier. J'essaye de sourire pour redonner une contenance, mais je sens bien que je n'y arrive pas. Je ne peux que continuer d'une voix emplis par le chagrin.

Je suis désolé de vous imposer çà, si vous permettez de m'absentez un instant, je reviens dans une seconde.

Sur ces paroles, je sors précipitamment de la terrasse pour m'isoler un petit moment. A chaque fois que je parle de ma bien-aimée, je sens les larmes me monter aux yeux, je ne suis, de toute évidence pas encore remis de ma dépression. Je me remets pourtant rapidement une fois seul, puisant dans ma volonté pour reprendre le dessus et je profite, en passant près des cuisines, pour récupérer le dessert spécial que j’avais commandé, et lorsque je remonte j’ai deux coupes remplis entre les mains. Je souris à la belle jeune femme qui m’attend et lui indique :

Je ne sais pas si vous connaissez le met que je vous apporte car il est récent et encore peu de restaurant font cette préparation, il s’agit d’une mousse au chocolat.

Je lui tends directement la coupe en verre avec la cuillère, pendant que je commence à déguster la mienne.

J’essaye de faire comme si rien ne c’était passé, et je continu donc à lui parler car je suis curieux de sa vie :

A part les oiseaux, avez-vous des affinités avec des autres animaux ? La vie sur les routes n’est-elle pas trop dur ? Et enfin, la question la plus importante, combien de temps restez-vous dans la capitale ?

Je souris à la fin de la dernière phrase, car j’espère vraiment qu’elle restera encore quelques jours, j’aimerais beaucoup revoir la charmante personne en face de moi. Il me vient d’un coup une idée et je la soumets à la marchande :

J’ai remarqué que vous appréciez la vue dégagée que nous avons ici, mais je connais un autre endroit, le plus haut de la capitale, qui offre une vue incroyable sur tout Hesperia, c’est vraiment quelque chose et je suis sûr que Fabius et votre oiseau ne pourront qu’apprécié, seriez-vous disponible demain, dans la journée ?

J’espère que la jeune femme est disponible, selon l’horaire, nous pourrions même manger à nouveau ensemble.
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid   [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid Icon_minitimeMer 27 Fév - 20:37

Smaragd était en train de mâcher un fruit gorgé de soleil quand le Terran répondit à sa question. D’abord, elle retint un rire moqueur en déglutissant, parce qu’un caniche du nom de ‘‘Trésor’’, ça, c’était un peu un crime contre le charisme en général. Et puis quand Thimo termina sa phrase, elle avala de travers, manqua de s’étouffer, et fut prise d’une bruyante quinte de toux. L’amazone ouvrit des mirettes immenses, pétrifiée. Est-ce qu’elle avait bien entendu ? Son regard se déposa au niveau du larynx du gentilhomme, bien loin de ses yeux, et elle demeura complètement immobile pendant un long moment. Ses mains s’enterrèrent de nouveau sous la table et elle ne prit plus aucune profonde inspiration. Elle avait l’impression qu’un vautour mort venait de s’écraser dans leurs assiettes après une chute d’une lieue de haut. Ses poumons piquaient atrocement, elle sentait le jus acide brûler les parois de sa trachée mais elle essayait de retenir ses expectorations, et cela avait pour conséquence d’exciter ses glandes lacrymales. La jeune Zélos était pour le moins sonnée.

Le galant Hespérien s’enfuit, et Smaragd ne cilla pas. Toujours figée, elle entendait les derniers mots de Thimo résonner dans sa tête. « Morte avec son enfant ». Qu’est-ce qu’on est censé devenir quand on perd son enfant et la femme qu’on aime avec ? La fauconnière savait bien que chacun avait ses tragédies, et elle-même n’en avait pas été dispensée, mais survivre à sa descendance, ça devait être plus rude que tout. Cela dit, le choc ne résultait pas uniquement de ce qu’on venait de lui raconter. Il était en partie – et peut-être même majoritairement – dû à la provenance de cette information, à savoir… Le néant. L’amazone eut enfin un tic nerveux. Ses narines tressautèrent, emportant sa lèvre supérieure avec elle. Elle lui avait bien demandé s’il avait d’autres animaux, non ? Elle s’était efforcée de paraître à l’aise en posant une question innocente et banale et venait de payer très cher sa tentative de sociabilité. Voilà qu’elle sentait sa contenance revenir à elle à petits pas de loup. Smaragd se mit à ruminer les mots qu’elle serait bien obligée de prononcer quand le bourgeois reviendrait, peinant à trouver de quoi exprimer sa sollicitude tout en restant sobre. Elle était encore plongée dans des réflexions bouleversées quand son client refit son apparition… Et il ne venait pas les mains vides. La Zélos fixa attentivement ce qu’on lui tendait, le saisit machinalement, et le posa devant elle sans aucun commentaire ni pensée. Ses iris d’ambre firent de nombreux aller-retours entre le visage de Thimo et le dessert qu’il venait d’apporter. Qu’est-ce qu’elle était censée comprendre, que sa femme et son gosse morts, c’était une blague ? Elle haussa les sourcils et ferma les paupières le temps d’une seconde, très perturbée.

Bien entendu, l’aristocrate loquace se remit à enchaîner les questions, mais Smaragd était bien incapable de répondre. Elle avait le sentiment que deux mains aux doigts longs et froids avaient traversé l’os de son crâne, avaient plongé dans sa cervelle, et s’étaient mises à malaxer le tout. Un peu plus et elle se mettait à saigner du nez. Elle ouvrit et ferma la bouche plusieurs fois à la manière d’une carpe avant d’articuler péniblement :

« – Euh... Oui. Non. Je sais pas. Je pars… Bientôt. Elle secoua vivement la tête, comme si elle considérait ces questions comme parfaitement inintéressantes. En réalité, elle aurait parlé de son familier avec plaisir, mais elle avait un peu de mal à oublier que cinq minutes plus tôt, on était passé d’un roquet à la mort d’un môme. Si un rat de sac-à-main avait le pouvoir d’invoquer un nourrisson décédé, de quoi un glouton était-il capable ? De servir de transition vers un génocide passé ? »

Smaragd adressa un regard à la fois sévère et inquiet à son accompagnateur et le fixa ainsi un moment, mais cela ne sembla pas l’affecter. Imperturbable, le Terran poursuivit, et il fit soudainement montre de plus de jovialité, de confiance en lui… Comme s’il ne venait pas de mentionner le deuil de son épouse et de son enfant, il évoqua l’incroyable splendeur de la ville et lui proposa un rendez-vous le lendemain, fermement armé de son sourire charmeur et de son ton suave. Cette fois-ci, l’Eryllis répondit au quart de tour.

« – De quoi ?! Elle se mordit immédiatement la lèvre et manqua de renverser la table en remettant brusquement sa cuillère dans sa coupe de mousse. »

Comme elle le faisait à chaque fois qu’elle ne pouvait plus retenir sa colère mais qu’elle savait qu’elle ne trouverait pas les mots isthers pour pousser une gueulante dans des termes appropriés, elle leva un index afin de s’assurer le silence de son interlocuteur le temps qu’elle cogite.

« – Je rêve ! C’est pas possible ! Il me parle de sa gonzesse et de son marmot crevés et juste après il me fait du gringue ?! J’hallucine pas, il veut une espèce de rendez-vous galant, non ? »

La dresseuse implora ses aïeux de lui souffler une réponse, tout à fait désarçonnée par la tournure des évènements. Et être désarçonnée, ça la mettait dans une fureur noire. Cela se lut très facilement dans sa bouche en arc de cercle, son nez froncé et ses sourcils formant un large v au-dessus de ses yeux écarquillés.

« – Avectoutlerespectquejevousdois, Monsieur, j’ai vraiment du mal à te comprendre. Elle remarqua son erreur de tutoiement mais se corriger lui ferait perdre la face, alors elle assuma. Du coup, maintenant qu’elle était partie… Je veux bien être gentille et discuter mais… Qu’est-ce que tu veux de moi, d’abord ? Tu l’as, ton oiseau ! T’es gentil de m’inviter et tout ça mais je suis occupée ! Et puis je suis pas ta copine ! Et puis… Elle s’emportait, ne sachant plus quoi mentionner. L’étalage impudique de son sinistre passé ? Le fait qu’elle ne comprenne rien aux coutumes Eridaniennes et était, de ce fait, complètement perdue ? Elle savait bien qu’elle dramatisait et allait blesser un homme dont les seuls crimes étaient d’être un peu trop bavard et légèrement rentre-dedans, mais il fallait bien qu’elle laisse exploser la tension. Pourquoi tu me parles de ta femme morte ?! Je veux pas savoir que ta femme est morte ! Je veux juste que tu t’occupes bien de mon oiseau ! Et elle frappa des deux mains sur la table, les yeux rivés dans son dessert au chocolat, les épaules hautes et crispées. Haletante. »


Dernière édition par Smaragd le Ven 1 Mar - 17:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid   [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid Icon_minitimeMer 27 Fév - 22:53

Sans même qu'elle touche à la mousse au chocolat, je me fais vilipender par la Yorka, qui ne comprend pas mes réactions, j'essaye donc de m'expliquer:

Je suis désolé si mon attitude à pût vous choquer ou vous rendre mal à l'aise. Je souffre de dépression, je pensais avoir dépassé ce stade de ces crises brèves mais intenses, mais de toute évidence non.

C'est le moins que je puisse dire, si parler de Trésor me fais penser à Mathilde et m'exprimer sur son décès, il vaut mieux que j'arrête de fréquenter d'autres personnes, sinon je risque de plomber l'ambiance de beaucoup de conversation. Il ne reste plus qu'à conclure notre conversation:

Encore une fois, veuillez acceptez toutes mes excuses, je voulais diner avec vous car vous me plaisiez et comme vous n'êtes pas originaire de la capitale, il n'y avais aucun risque que vous connaissiez mon passé, et je pouvais donc échanger avec vous sans ressentir de la pitié dans votre regard.

Je m'arrête encore une fois, hésitant à ajouter une dernière phrase avant de partir, je décide quand même que la jeune femme a droit à une dernière éclaircissement sur mon attitude:

C'est la première fois depuis des années que je dinais ainsi, je pensais être prêt mais je me suis trompé. Je vais maintenant vous quittez car j'ai gâcher notre soirée., toutefois je voulais vous remerciez, pour m'avoir permis de me sentir bien, au moins pour un moment. Prenez votre temps pour finir le repas.

Je remet mon gants de fauconnier, et j’appelle Fabius, ce dernier arrive immédiatement et suivant mes cours, je fais ce que je dois faire avant de l'enfermer dans sa cage. Une fois le milan royal enfermé, je m'incline une dernière fois, et sans rien ajouter, je commence à descendre les escaliers.

Je suis triste car je me pensais prêt à commencer une nouvelle relation, mais les évènements m'ont donné tort. Je n'ai pas encore vaincu ma dépression, et je ne sais même pas si j'y arriverai un jour. Les morts de ma femme et de mon enfant m'ont marqués à jamais et même aujourd'hui, leurs fantômes ne me quittent jamais, ma première pensé en me levant est pour eux, ainsi que la dernière, juste avant de me coucher.

Ma vie se résumera-t-elle à ça ?
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid   [TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid Icon_minitimeVen 1 Mar - 19:42

Smaragd était en état d’ébullition. A regarder de près, on aurait presque pu voir de la fumée s’échapper de ses narines, et son bras droit tressautait de manière incontrôlable. Elle avait passé plusieurs heures à ravaler son énervement et tout venait d’exploser à la figure de l’aristocrate. L’adolescente en serait navrée plus tard ; pour le moment, elle ne ressentait qu’un agacement amer, à l’arrière-goût d’incompréhension. Elle mettait toute son angoisse accumulée sur le dos du dépaysement, des coutumes et des manières locales avec lesquelles elle n’était pas en phase. Après tout, elle n’avait aucune raison de croire qu’à Eridania, il n’était pas normal de mentionner le décès de ses proches lors d’un dîner d’affaires.

Elle finit par pincer les lèvres et expirer bruyamment par le nez. Elle devait se concentrer pour faire redescendre la tension et retenir son envie de balancer tout le mobilier de la terrasse par-dessus la rambarde. Ce désir vaincu, elle se décrispa lentement et croisa les bras sur la table, le dos voûté, défaite. Thimo tenta de s’expliquer plus avant, mais l’amazone ne daigna pas le gratifier de son regard. La dépression, dites-vous ? La Zélos serra ses doigts autour de ses coudes et leva davantage les épaules, un peu comme si elle avait froid. Elle ne savait pas exactement si ce mot désignait une condition médicale ou un simple état d’esprit, mais elle savait que c’était une sorte de rongement permanent de l’âme et qu’elle n’aurait souhaité cela à personne. Pourtant, son empathie demeura invisible. Smaragd ne réagit pas non plus à l’espèce de compliment glissé là au milieu d’une montagne d’excuses. Un peu naïve à ce sujet-là, elle ne pouvait pas dire qu’elle avait deviné plaire au Terran jusqu’à ce qu’il demande à la revoir, alors sa surprise – ou sa gêne ? – fut bien trahie par une œillade fuyante vers sa propre poitrine mais son mutisme se prolongea.

Fidèle à l’image de distinction qu’il renvoyait depuis la seconde où elle avait posé les yeux sur lui, le bourgeois exprima sa gratitude et fit montre d’une grande courtoisie envers celle dont il avait payé le repas. L’Eryllis n’y pensait pas, cela dit. Pour elle, tout ce que Thimo faisait à ce moment-là, c’était la laisser en plan dans un milieu qui lui était tout à fait étranger, et faire passer ce geste pour vertueux en la couvrant de politesses. Smaragd ne le regarda pas remettre le milan royal dans sa cage, ni disparaitre dans l’escalier. Elle garda les yeux rivés sur sa propre chair, le menton contre sa gorge.

La jeune fauconnière rumina longtemps sans bouger, abandonnée sur ce balcon encombré. L’image du vautour mort ne s’estompait pas et les odeurs du soir ne parvenaient pas à l’apaiser. La brise la fit frissonner alors qu’elle n’était pas frileuse, le bourdonnement lointain et allègre des rues devint insupportable à ses oreilles. D’humeur rancunière et pessimiste, elle savait qu’elle aurait du mal à surmonter l’épreuve qu’avait été sa toute première vente. Le rapace était désormais entre les mains d’un bourgeois aux compétences notables et à la fascination d’apparence sincère, néanmoins, elle ne pouvait être sûre que la ‘‘dépression’’ du nouveau maître d’Arh’gha ne s’avèrerait pas contagieuse. La journée qu’elle venait de passer était loin d’être un échec, c’était même son premier succès en trois jours, mais elle restait là sur une note des plus désagréables. Il fallait d’ailleurs qu’elle retrouve Hileni et la prévienne qu’elle rentrerait plus tôt que prévu. Pas question d’amener un faucon crécerelle au marché. Maintenant qu’elle y pensait, il n’était même plus question d’amener un quelconque oiseau en vente au marché. Elle mettrait des pancartes, elle passerait des annonces, elle tiendrait un stand avec son petit-duc pour attirer le badaud, peut-être, mais elle ne laisserait plus de parfaits inconnus se procurer ses bêtes. Au moins, elle avait appris sa leçon. L’Eryllis extériorisa une dernière fois sa colère en lançant son dessert sur le toit d’une habitation. Le verre se fracassa et la mousse brune se répandit sur l’ardoise, mais Smaragd ne prit pas le temps d’admirer cette merveille de l’ironie picturale. Elle se leva en faisant grincer sa chaise, attrapa la cage de Ghar’hari, et passa par-dessus la balustrade afin de se laisser glisser le long d’une colonne et de quitter ce lieu sans voir personne. D’un pas rapide, elle retourna au champ dégagé pour y retrouver le faucon, et passer la nuit entre les herbes hautes autour du bois, loin de tout bipède.


~ Fin ~
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[TERMINE] Un oiseau n'est pas forcément dans un nid
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