Pandora Vanes ~ La Rose d'Eridania

DON : Agilité développée // Grande adaptabilité
SPECIALITES : Analyste & Architecte
POUVOIRS :

Contrôle de la terre (manipulation de la terre et de la roche) = ★★★★✩✩
Souffle de vie (permet à des objets inertes de se mouvoir, par exemple une statuette de lion pourra se promener sur son étagère, durée et taille de l'objet limitées) = ★★★✩✩✩
Soin (permet de soigner autrui)= ★★✩✩✩✩


Aucune arme ne sied à une lady.


Elle porte un catalyseur rose en pendentif.



C'est une beauté presque exotique qui se présente à vous. Avec ses longs cheveux roses et ses yeux assortis, on dirait presque que cela n'a rien d'un hasard. La nature fait bien les choses dit-on.. Pourtant on n’excelle jamais plus que lorsqu'on la dépasse. Lorsqu'on l'outre-passe. Quitte à la corrompre au passage. Cela ne fait de mal à personne.. C'est juste joli. Qui s'inquiète de savoir si c'est naturel ?

La Rose est connue pour sa beauté, son excentricité, son impertinence quelque part. Cela ne plait pas à tous mais, indéniablement, cela attire l'oeil. Le reste de sa complexion n'est pas sans charme. Loin de l'exubérance cette fois. C'est un corps aux formes timides mais présentes, une peau de porcelaine fine, il en faudrait peu pour qu'elle soit diaphane. Un peu de maquillage rehausse le teint de son visage et des fleurs ornent fréquemment sa chevelure et ses tenues. Comme s'il fallait préciser que son surnom tenait plus à la plante qu'à sa couleur.

Elle se déplace avec grâce et la légèreté d'une pratique assidue de la danse et d'une excellente éducation concernant le maintient que se doit d'arborer une jeune fille de bonne famille. Les corsets ne semblent jamais trop serrés. Les robes jamais ni lourdes ni encombrantes. Celle qui semble ingénue se tient droite et tâche d'être, selon toute vraisemblance, le parfait portrait de l'enfant sage.






Elle fait de son mieux, la délicate Rose. Avec un petit sourire doux comme le parfum de sa fleur totem, elle vous adresse des mots de velours. Glisse à votre oreille déjà charmée par son timbre, des idées qui seront, bientôt, les vôtres. Parce qu'elles sont intelligentes, parce que vous les aimez. Parce que vous l'aimez. Elle. Si gentille, si douce, si attentionnée. Comme ne pas l'aimer.

La petite princesse du duché de Vanes est pour son peuple, l'enfant adorable, fragile, à protéger, à choyer, à adorer. Ils l'adorent. N'est-elle pas mignonne ? Elle a toujours un regard pour les plus démunis. Un geste pour ceux qui n'oseraient jamais la regarder dans les yeux. Elle n'est pas comme les autres Vanes. C'est certain. Elle est différente, dans le bon sens.

Quant à ses passions.. Il est vrai qu'elle a étudié. Que sa tête est emplis d'idées. De trop d'idées. Des plans innovants. Qui naissent sans porter son nom. Dans l'anonymat ou l'emprunt, l'important, est qu'ils voient le jour. Ainsi, elle donne, sans rien attendre en retour que la satisfaction d'avoir accompli quelque chose qui servira à son duché, à son peuple.. à sa famille.

Critique, quant à la politique que mène sa famille, la jeune fille l'est depuis peu. Elle était aveugle et l'est toujours pour beaucoup des manigances qui se jouent dans l'ombre du duché. Quand bien elle perçoit aujourd'hui, le serpent qui s'est immiscé dans le jardin, elle n'est guère équipée pour l'en chasser.

Il faudrait, que par la force des choses, le serpent soit stoppé dans sa progression.. Que ses écailles se frottent à des ronces acérées mais la rose, n'est que pétales juvéniles. Peut-on faire reculer le Mal en incarnant le Bon ?





Aucun, les animaux semblent de moins en moins l'apprécier sans qu'elle ne sache ni pourquoi, ni ne s'en émeuve davantage.


Mademoiselle Vanes se déplace en diligence.





Nul ne connait l'Obscurité qui nous a vu naître. Nul ne soutient plus notre regard. Nul ne sait, nul ne croit. Nul jamais, n'apprendra.

Jusqu'au jour où, l'imprudent ouvrira, ce qui devait resté scellé.




Si douce, était là vie de notre tendre petite princesse. Choyée et adorée, ses petits doigts pâles jouaient avec la petite cuillère d'or dans laquelle on lui servait sa bouilli de légumes favorite. Ses cheveux blonds nattés encadraient à merveille son visage poupin maculé d'une partie de sa nourriture. Nul pourtant, ne lèverait le ton, en voyant la cuillère d'or voler sur quelques glorieux centimètres avant de répandre son contenu sur la robe d'une servante aux anges devant tant d'habileté de la part de sa déjà noble maîtresse. On rit, à l'autre bout de la table, loin des gesticulations cependant, on applaudit l'enfant chérie.




Comme bon nombre des membres de la famille Vanes, la petite dernière de la lignée souffrait d'une maladie rare dans le reste du monde. Le teint anormalement pâle, des cheveux pratiquement blancs, l'albinisme était assez courant chez les Vanes, le gène se transmettant d'une génération à une autre. En rien, pourtant, cela n'était perçu comme un handicap. Il était ainsi visible aux yeux de tous, que le sang noble et pur des Vanes coulait bien dans les veines diaphanes de leur progéniture. On ne pouvait ainsi ni les confondre avec les gens du bas peuple, ni ignorer leur description si on avait un pied dans le vaste bal des puissants.

Cependant, là où devait se dévoiler un ciel pâle, un bleu pastel d'une clarté sans pareille, se révélèrent deux diamants roses. Des diamants, certes, mais roses. Cela faisait tâche. Cela se distinguait. Unique parmi les Uniques. Cela n'allait pas. Il fallut pourtant se faire une raison, le médecin de famille l'avait dit ainsi, elle était différente.

Fragile, la pâle enfant ne supportait pas la lumière. Là où ses semblables plissaient les yeux, elle criait de douleur. Le soleil brulait ses prunelles comme s'il se tenait devant elle, dardant des épieux de lumière jusqu'au tréfonds de sa petite tête blonde. Plongée dans la semi obscurité de la demeure familiale, la demoiselle pourtant terrorisée par l'astre, passait son temps à regarder les rideaux noirs qui occultaient la lumière du jour. Elle voulait sortir. Goûter à la vie au-dehors. Cela n'était évidemment pas permis.

Alors, elle tâcha de se faire des amis des ombres et fantômes de la trop vaste demeure. Elle tenta d'apprivoiser les monstres qui d'ordinaire se cachent dans les placards. Invita à sortir celui qui aurait du se cacher sous son lit. Tous, répondirent à son appel. D'obscures papillons dansaient autour de la fleur de lys. Pendant un temps, l'enfant eut de nombreux amis, sombres mais présents, inquiétants mais, toujours à ses côtés. Elle combla la solitude. Pendant un temps.

Jusqu'au jour où ils se mirent à mordre.

Elle avait cinq ans lorsque son état se détériora. Comme si, soudain, la maladie passait un nouveau cap. Elle disparaissait. Son esprit s'abimait dans les ombres, elle ne faisait plus la différence entre la réalité et ses fantômes sombres qui lui voulaient du mal. Son corps s'affaiblissait, sa peau déjà claire laissait paraitre ses veines, elle en était persuadée, elle se transformait en fantôme à son tour.

Très vite alitée mais agitée, l'enfant vu de nombreux médecins, incapables de déterminer ce qui l'affligeait ainsi. Aucun traitement ne faisait effet, ni bon, ni négatif. Ils étaient impuissants. Fusse par amour ou orgueil, la famille Vanes fit appel à tous ses contacts, les éclaris les plus réputés vinrent au chevet de l'enfant. Aucun ne trouva le remède.




Une lueur flamboyante, une chaleur réconfortante, un parfum.. C'est tout ce qui lui reste de son sauveur. Un éclari lui a t-on dit. Un sylphide sans doute. Un homme d'une grande beauté, de cela, elle est certaine. Est-ce sa médecine ou ce qu'il incarnait, la lumière du dehors, le si séduisant inconnu, qui sauva l'enfant ? Nul ne su vraiment, ce qu'il fit mais, après être resté au chevet de la malade quelques jours, la santé de sa patiente s'améliora.

Ses joues reprirent des couleurs et l'Ombre sembla avoir quitté sa psyché. Elle ne voyait plus les fantômes. Du moins, c'est ce qu'elle affirmait. Pourtant, jamais plus, elle ne dormirait sans la lumière d'une flamme à ses côtés. Sans pouvoir embrasser pleinement le soleil elle acceptait mieux sa caresse et était désormais capable de sortir le jour, une ombrelle pour bouclier et une robe aux manches longues pour armure.

Elle devint une belle enfant, sage bien qu'un brin rêveuse. Elle lisait beaucoup, sur ce monde qu'elle ne pourrait jamais explorer. Sa place était au domaine familial jusqu'au jour où sa place serait au côté de son mari. Voilà une demoiselle de bonne famille, de belle constitution et aux mœurs irréprochables, il était tout à fait certain qu'elle trouverait un bon parti. Elle se voyait déjà porter la couronne. Cependant elle était encore trop jeune pour être promise au prince lorsque ce dernier du prendre épouse.

Puis.. elle grandit. Elle devint plus extravertie. Ses caprices d'enfant roi se transformèrent en crise d'adolescence. Elle ne voulait plus d'un mari, plus d'une couronne, elle voulait être aventurière. Elle voulait connaitre le monde et ce qui le constituait. Elle voulait être comme son sauveur. Une flamme à l'éclat unique. C'est dans le but de lui ressembler, qu'elle tenta de teindre ses cheveux. Le blond si pâle fut aisément teint mais, le résultat ne fut pas celui escompté. Un rouge vif encadrait son minois de jeune fille lorsqu'elle quitta ses appartements.

Elle fut très vite attrapé par le bras et mené à une salle de bain afin de laver cet affront fait à la plus pure couleur de cheveux qui puisse être. On ne corrompait pas ainsi la blancheur des Vanes.




Ainsi elle devint la Rose. La métaphore, pour ceux qui le voyaient ainsi, était belle. Le sarcasme, facile. Qu'importait à la petite princesse à l'éclat singulier, elle eut ce qu'elle voulait; partir. Un temps. Un seul voyage. Sous bonne garde. Mais quelle aventure !

Elle fut envoyée, pour se calmer.. ou apprendre, ou les deux, aux bons soins de ceux qu'elle admirait tant. Quand bien même désormais, son admiration pour son sauveur c'était transformé en un amour romantique, copié sur son genre littéraire favoris. Elle ne trouva point de prince aux cheveux de feu dans la demeure du savoir. Elle trouva mieux que cela.




La connaissance abreuvait son esprit comme un ruisseau sur un terrain fertile trop longtemps laissé nu. Les graines qui se plantèrent dans son esprit, donnèrent des plants magnifiques. La rose n'avait pas encore éclot qu'elle était déjà resplendissante. Elle brillait, d'intelligence et de bon sens. De bonté aussi. Elle qui voulait être soigneuse en arrivant chez les Eclaris, se tourna pourtant davantage vers la construction que vers la guérison. Il y avait dans cette place du savoir, de quoi améliorer la vie et le rendement, de son peuple. Ce n'était guère sa place pourtant, que de proposer des alternatives au système d'irrigation des champs ou de dessiner des plans pour l'élaboration de nouvelles scieries.

Ce n'était pas sa place de femme et encore moins de fille de Duc. Alors, elle se fit une bataille de la prendre, cette place qui ne lui était pas destinée. Son combat était vain. Nul femme ne prendrait des décisions pour le duché. C'était inconvenant et la Rose était déjà assez inconvenante comme cela pour la famille. Puis.. il n'était plus l'heure des caprices ou des enfantillages, elle était en âge désormais.

En âge d'abandonner rêves et fantaisies. En âge de se marier.

Cependant, si la demoiselle avait fait des siennes et s'était fait connaître du beau monde autant pour ses excentricités que pour sa beauté, elle était la seule fille Vanes. Si elle avait un frère plus âgé et un demi-frère, bâtard, qu'elle ne vit que trop peu souvent, elle n'avait nul soeur et il était peu probable qu'elle puisse en avoir une un jour. Il était donc très important pour l'avenir de la famille que la seule fleur du jardin soit donnée à un parti intéressant. Et il se trouva que, par le plus grand malheur, vint une bien belle opportunité.

La reine était morte. Emportant avec elle le seul héritier. Et la santé mentale du roi.. Mais cela n'allait pas durer. Il se reprendrait. Ou quand bien même il restait un peu fou ou lunatique.. Il était roi, veuf, donc, un jour.. Il devrait trouver une nouvelle épouse. Voilà que le rêve de couronne de la petite princesse avait une chance de se réaliser. Cela l'enjoua évidemment.

Évidemment.

La jeune fille étant d'une éducation sans faille, elle revêtit le voile du deuil, comme tous le devaient.





Le temps que le roi et le pays fassent le deuil de cette reine que l'histoire ne manquera pas d'oublier, la jeune Vanes fut laissé libre de ses activités. Il se trouvait qu'elle était appréciée des bals et des soirées mondaines, par exotisme capillaire ou par finesse d'esprit, elle se faisait peu à peu une place parmi les âmes nobles de ce pays.

Elle gagnait les faveurs des puissants et arrivait, à charmer ou à convaincre, de cela chacun statuait selon sa bonne foi, son auditoire. Elle réussit ainsi à changer les choses, sans que cela ne lui soit jamais attribué. Réussites comme échecs, expériences ou conclusions, tout était signé d'une autre plume que la sienne. Cependant, les choses évoluaient au sein du duché. Un nouveau système d’irrigation vu le jour et des scieries plus efficaces furent construites.

C'est aussi sur ces nouveaux bâtiments que furent inscris les premiers symboles. Ils passèrent inaperçus. Ils sont toujours invisibles pour ceux qui ne les cherchent pas. Des ronces. Gravées dans le bois. Entrelacées ou tentaculaires. Portant une unique épine ou des dizaines. Quant à leur signification.. Celui qui devrait demander ne saurait jamais.

Pendant ce temps, la petite princesse, plus si petite, tomba à nouveau malade. Quelques jours, elle se sentit comme dépossédée de son propre corps. Cependant, aucun prince ne vint la sauver d'un baiser d'amour. Elle se releva seule. Pourtant soudain consciente, qu'elle pouvait tomber à tout moment, elle accéléra son pas et avec toute l'insistance dont elle état capable, demanda à finir son apprentissage et devenir une véritable éclari avant de renoncer à sa vie pour l'offrir à celui qu'il lui serait dévolu d'aimer ou en tout cas, d'épouser.

On lui accorda un an, pour se trouver un mentor, ou plusieurs, ou aucun, et finir ce qu'elle avait à finir dans sa vie de jeune fille. Il y avait un temps pour tout. Une fin, inévitablement.




Dans son Ombre je me noie. De son coeur je me repais. Dans son miroir je souris.

Je suis le monstre du placard. Celui qui se cache sous votre lit. La face inégale de vos peurs viscérales. L'Obscurité qui vous sidère, vous fascine, vous attire, vous terrifie. Je suis, celle à venir.