[EVENT] La plume et le sablier.

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• Civils: 15

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- Walter cherche de Preux chevaliers.
_ Raël veut des clients.
_ Deirdre a besoin d'employé!

Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

Code par MV/Shoki - Never Utopia



 
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 [EVENT] La plume et le sablier.

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MessageSujet: [EVENT] La plume et le sablier.   [EVENT] La plume et le sablier. Icon_minitimeJeu 21 Mai - 20:22








Du rififi au Consulat.





Depuis un mois déjà, Allaatkasik faisait d'incessant aller-retour entre le village d'Upiq dans l'attente d'une réponse de Mérinne, l'orphelinat où elle ne restait guère longtemps et sa petite masure perdue dans la grande forêt de mélèzes. Elle ne tenait pas en place, rongée par l'attente d'une lettre de son amie qui lui transmettrait peut-être un remède contre cette maudite fièvre. Si elle ne s'attardait plus à l'orphelinat, c'est que ce lieu, qui autrefois lui apportait réconfort et sérénité était devenue la place d'un déchirant et insupportable souvenir. A chaque fois qu'elle y posait un pied, ce n'était plus la joie de ses petites pensionnaires qu'elle voyait, mais le visage catéchétique et fiévreux de la petite Aataavaraq. Et dans sa mémoire, il lui semblait avoir incinéré son corps la veille. Alors, elle restait assise dans l'ombre de sa maisonnette, sans lumière ni feu, abattue, proche d'une totale neurasthénie, attendant le lendemain matin pour partir au village. C'est dans cette état qu'elle passa tout le mois de Fonclan lorsqu'elle reçut la lettre tant attendue au tout début du mois de Mésoa. Très heureuse d'apprendre que Mérinne avait été épargnée par ce mal, tout comme Dim, elle fut bien surprise par la suite de sa lettre. Les Terrans, peut-être aidés par les Nérozias, auraient volontairement propagés cette maladie ! A cette nouvelle, elle sera fortement la mâchoire à s'en faire grincer les dents et ses yeux prirent une lueur malsaine de braises vives, écarlate comme prête à consumer l'univers. Une rage sourde lui envahie le cœur et un violent désir de vengeance se prit d'elle. A cette instant, elle aurait, si elle l'avait pu, anéantie la race humaine et les Nérozias d'un simple claquement de doigts. La mort d'Aataavaraq n'était point le fruit du destin, mais celui de personnes à l'âme noire et souillée qui n'hésitaient pas à s'en prendre à des innocents. Ce ne fut qu'au bout de longues minutes qu'Allaatkasik retrouva un semblant d'apaisement. Car si elle n'aspirait qu'à une vengeance toute tellurique, Mérinne faisait aussi mention, non pas d'un remède, mais de quelque chose qui s'en approchait tout de même, bien loin des frontières de Cimméria au cœur des territoires Eridaniens. Mérinne faisait référence à un Haut-Monastère dont elle n'avait jamais entendu parlé. Oubliant, sa rage tout autant que sa soif de vengeance, elle se jeta sur son coffre et en sortie pêle-mêle son contenu. Ce qu'elle cherchait était ses rouleaux de cuir contenant des cartes détaillées des différentes contrées que lui avait donné Sifdérik après son apprentissage. Ouvrant rapidement les étuis de cuir, elle étala les différentes cartes et chercha fiévreusement ce monastère qu'elle repéra au sud ouest d'Hespéria. Deux à trois semaines de voyage seraient nécessaires pour qu'elle atteigne son but. Mais le faible espoir d'en ramener un élixir permettant de combattre la maladie lui suffit pour se décider à partir pour cette lointaine contrée. Mais ne sachant rien sur le lieu, elle devait avant tout élaborer un plan si elle voulait qu'on lui ouvre les portes du Haut-Monastère. Impressionnée par le nom de ce lieu, elle s'imagina que seules certaines élites pouvaient y avoir accès. Et c'est ainsi qu'elle établit son plan.




/* Bon, je suppose qu'il me faudra montrer patte blanche pour pouvoir rentrer dans un tel lieu et avoir comme couverture un poste à la chancellerie serait approprié. Ambassadeur, ça va pas être possible... Ils sont tous plus ou moins connus... Me resterait bien premier conseiller, mais là encore difficile de passer pour un anonyme... Il me faudrait un poste tout aussi respectable mais dont les membres pourraient être inconnus... Ah! Trouvé ! Les membres d'un consulat sont généralement moins sur le devant de la scène et les consul-adjoints sont généralement inconnu même des huiles locales. Parfait parfait ! Me voilà donc consul-adjointe déléguée par Cimméria  missionné pour échanger des informations qui pourraient venir en aide à nos populations respectives. Exactement ce qu'il me fallait. Pour la garde robe, j'ai tout ce qu'il me faut pour me fondre dans le décor sauf un détail que je sais déjà où me le procurer. Il me faut leur écharpe distinctive de velours azur bandé d'argent et orné de la médaille en bronze correspondant à ma fonction. Je connais un faussaire à Gaeaf qui pourra me fournir cet article et dans la foulée, je lui prendrais le sceau nécessaire pour celer mes documents et attester de leur authenticité. Ne me reste plus qu'à me faire l'ensemble des papiers dont je pourrais avoir besoin pendant mon trajet ou bien arrivée au Haut-Monastère. Pour la touche finale, je vais prendre Sikuliaq comme identité. Bien, ne me reste plus qu'à me préparer pour ce long voyage, faire un détour par mon orphelinat pour les avertir de mon absence et puis partir au plus vite */





Les préparatifs durèrent trois jours, afin de réaliser avec soin les différents papiers officiels dont elle aurait besoin. Puis elle rassembla toutes les notes prises à Héllas qui concernaient la fièvre, la mise en place d'un système de quarantaine ainsi que ces observations sur les différents stades évolutifs de la maladie. Dans sa besace elle y mit plume, encrier, parchemin, tablette portative ainsi que sa bourse et son habituel maquillage. Elle revêtit, non sans une certaine fierté, son amauti tout de fourrure blanche, tout comme ses bottes et ses gants. Au moins, ses vêtements lui accordaient la place qu'elle était censée occuper. Dans sa botte gauche elle y glissa sa langue de serpent, sait-on jamais... et dans sa botte droite cinq petits grenats. Les fournitures dont elle avait besoin, même si elles étaient assez commune, coûtaient quand même assez cher. Puis elle scella les sacoches sur sa fidèle jument, emplie des divers accessoires dont elle aurait besoin pendant son trajet, ajusta ses lunette sur son petit bout de nez et se mis en route pour l'orphelinat. Une fois sur place, elle embrassa les quatre petite têtes blondes, donna ses directives à Ludivine puis chevaucha vers le bac d'Upiq afin de traverser le Lac gelé qui à cette époque était en pleine débâcle.






snowflakes




Dernière édition par Allaatkasik le Dim 31 Mai - 8:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [EVENT] La plume et le sablier.   [EVENT] La plume et le sablier. Icon_minitimeVen 22 Mai - 6:11





Allaatkasik tombe de Charybde en Scylla.




Le trajet qu'elle avait prévue serait assez aisé surtout qu'elle en connaissait déjà une partie pour l'avoir déjà parcouru. D'Upiq, embarquer sur le Lac Gelé pour arriver à Gaeaf, puis traverser le Désert de Glace en direction d'Aggersborg, passer le col et franchir la chaîne de montagnes, puis elle s'aventurerait dans l'inconnu. Mais aux vues de ses connaissances géographiques, traverser le compté de Dalma puis se diriger plein sud vers le Haut-Monastère ne semblait pas être d'une difficulté insurmontable, loin de là. Surtout après avoir traverser la fournaise du désert d'Argyrei... Du moins, c'est ce qu'elle pensait jusqu'au moment où les berges du Lac lui apparurent. Là, son estomac se noua, son souffle se fit plus court et haletant et elle sentait monter du tréfonds de son corps une crise d'angoisse telle qu'elle n'en avait jamais connue. Phénomène étrange, à chaque fois qu'elle devait traverser ce lac, ses crises se faisaient plus violentes au lieu de s'amoindrir. Et ce fut un élan monstrueux de terreur qui sur-coiffa son angoisse. La prochaine fois, serait-elle encore capable d'effectuer la traverser ou bien serait-elle si terrifiée qu'elle devrait contourner par les berges afin d'arriver à Gaeaf ? Et ainsi de devoir rallonger de manière conséquente son trajet. Essayant tout de même de garder un peu de contenance, elle chercha un bac mais n'en trouva pas. Avec la maladie rodant alentour, les pêcheurs restaient calfeutrés chez eux au près de leur famille et quand elle voulu pousser la porte de l'unique auberge du village, elle trouva cette dernière fermée. Allaatkasik se dirigea donc vers le nord près des berges où se trouvaient la majorités des habitations des pêcheurs. Peut-être arriverait-elle à en convaincre au moins un, de la mener jusqu'à Gaeaf. De plus, certains d'eux c'étaient montrés généreux quand elle avait fondé son orphelinat, lui avait donné de vieux vêtements, des couvertures et même avaient acceptés que ses petites pensionnaires raccommodent leurs filets contre un peu de poissons. Elle savait les âmes de ce village généreuses et espérait secrètement que cette malédiction ne leur ai pas asséchée le cœur. Arrivée devant la maison de l'un des pêcheurs qui s'était montré bienveillant par le passé à son égard, elle frappa à sa porte. Et après un bref moment, la porte s'ouvrit. Le regard surpris du pêcheur lui indiqua qu'elle devait le convaincre rapidement et lui donner de bon argument si elle voulait obtenir son aide. Alors posant sur l'homme son grand regard triste et de sa voix douce et grave:




-"Je suis désolée de vous déranger de la sorte dans un moment pareil, mais une affaire de la plus haute importance m'oblige à traverser le lac immédiatement. Après m'être entretenue avec Sœur Béruthielme, nous avons convenu que je me rendrais à Hellas pour y trouver un remède, mais ce ne fut pas le cas... Par contre, je viens de recevoir une lettre qui nous laisse un peu d'espoir mais qui me demande une nouvelle fois de me rendre sur la rive opposée... J'ai déjà perdue Aataavaraq, ma plus jeune pensionnaire... Il faut absolument trouver au plus vite un remède, sinon nous finirons par perdre tous les êtres qui nous sont chers... S'il vous plaît, aidez moi !"





-"Mais bien sûr ma p'tiote ! J'ai appris ce que tu avais fait pour le village par Sœur Béruthielme, tu t'es montrée bien courageuse. Ce serait une honte de ne pas t'aider. Attends moi un instant que je prenne ce qu'il faut..."





Et quelques minutes plus tard, le marin ressorti équipé d'une lourde vareuse et se dirigea vers l’appontement où son bateau était amarré. Il était suffisamment spacieux pour qu’ils y logent tous ainsi qu'Avanneq. Mais à peine avait-elle posée le pied sur le pont, qu'Allaatkasik fut prit de vertiges et alla se réfugiée au pied du mat. Cachant sa tête dans ses bras pour ne pas voir les flots alentour, elle récita, terrifiée, de nombreuses prière à l'attention de Kesha. La traversée lui parut durée une éternité et lorsque le bateau accosta au port de Gaeaf, elle en sortit comme un diable de sa boite et couru se réfugier sur le plancher des vaches. Regardant en arrière, elle crue voir dans le regard de sa jument, une sorte d'amusement et de moquerie. Voyant l’état d'Allaatkasik, le marin eut pitié d'elle et débarqua lui-même Avanneq. Elle le remercia chaudement et s'enfonça dans la ville presque déserte. Partout comme ailleurs, la sinistre farandole des charrettes à bras encombrées de malades ou bien de cadavre. Ne s'attardant pas dans les rues, elle se dirigea directement vers la boutique de Padbibok où elle pourrait finaliser ses achats.





snowflakes


Padbibok le receleur.




Arrivée rue des sources, elle obliqua dans une ruelle déserte dont les façades des maisons étaient délabrées, les fenêtres aux vitres brisée étaient rafistolées par des bouts de planches et tout un bric à brac de de vielles chaises et de tonneaux encombraient le passage. Avançant avec prudence, elle s'arrêta devant une échoppe à la devanture fermée et alla frapper à une vielle porte de bois aux planches disjointes, rendues grise par les intempéries. Pour toute réponse, une glissière dans la porte s’ouvrit et laissa apercevoir deux yeux gris clairs enchâssés dans des orbites proéminents, la foudroyant du regard. D'une voix complètement éraillée et sèchement, elle put entendre:




-"C'est fermé !"





Sans plus se laisser impressionner, elle répliqua:




-"Je voudrais acheter une plume et un sablier."





Alors, sans se faire attendre, un verrou grinça et la porte s'ouvrit. Un vieil homme voûté, vêtu de frusque rapiécées la fit entrer dans sa petite boutique. La seule lumière qui éclairait les lieux était produite par un grand chandelier de cuivre où se consumaient de nombreuses bougies. Les murs étaient recouverts d'étagères et de meubles pourvus de tiroirs. C'était un véritable capharnaüm d'objets hétéroclites, une espèce de brocante respirant la poussière et le renfermé. Peu aimable, le vieil homme se retourna vers elle et toujours aussi sèchement:




-"C'est pourquoi ?"




-

"J'aurai besoin d'une écharpe de consul adjoint de Cimméria et aussi d'un sceau me permettant d'officialiser certains documents."





Sans plus se soucier d'elle, il poussa nerveusement le rideau qui se trouvait au fond du magasin et qui devait donner accès aux appartements du receleur. Allaatkasik s'était attendue à une boutique plus luxueuse quand même, dans un quartier moins misérable. Padbibok était en plus d'être un receler, un faussaire bien connu dans le milieu. Il avait même la réputation d'être un artiste dans son domaine et donc devait avoir accumulé une petite fortune. Pourtant, rien ne laissait à penser qu'il tenait un commerce lucratif. Comme Padbibok ne revenait toujours pas, elle en profita pour jeter un coup d’œil sur les étagères et remarqua qu'aucun objet de valeur ne s'y trouvaient. Il n'y avait apparemment là, que des babioles sans valeur. D'un autre coté, qui aurait pu le soupçonner d'être en cheville avec les milieux criminels ? C'était une bonne couverture. Et ce n'est qu'après un long moment que Padbibok revint avec un petit sac en toile toute salie. Posant avec le plus grand soin le sac, il l'ouvrit délicatement tout en affichant un sourire de suffisance et se tournant vers elle, avec un ton empli de fatuité:




-"Alors ?"





Restant froide, elle regarda le contenu. Il y avait bien l'écharpe munit de sa médaille ainsi que le sceau en cuivre à pommeau de bois d'olivier. Elle l'examina soigneusement et remarqua qu'il était parfaitement identique à ceux que l'on pouvait utiliser au consulat. Certes, Padbibok était un personnage détestable, mais son travail était remarquable. Puis elle sortit deux grenats de sa bourse et les lui présenta sachant qu'il n'acceptait pour paiement que des pierres. Ce dernier jeta un regard cupide sur les grenats et les observa devant la clarté d'une bougie. Ayant vérifié qu'il s'agissait bine de pierres authentiques, il les mit dans sa poche et grommela:




-"Ça suffira. Maintenant laisse-moi !"





Sans demander son reste, Allaatkasik sortit de la boutique, enfourcha Avanneq et reprit sa route en direction d'Aggersborg.




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MessageSujet: Re: [EVENT] La plume et le sablier.   [EVENT] La plume et le sablier. Icon_minitimeSam 23 Mai - 17:57




Atuagaq Hiku.




Après avoir traverser le Désert de Glace, elle franchit le col d'Aggersborg puis longea la chaîne de montagne pour enfin pénétrer dans les vastes étendues des vallée vertes du compté de Dalma. Afin d'en savoir un peu plus sur cette fièvre, elle prit les principales routes qui traversaient villes et villages. Peut-être pourrait-elle observer un fait nouveau ou bien quelque chose qui pourrait la mener sur une nouvelle piste. Mais à chaque fois qu'elle traversait une bourgade se trouvant sur son chemin, c'était pour ne voir que cet éternel et désolant spectacle de morts et de malades qui s'entassaient. Les uns dans des auspices de fortunes, les autres dans des fosses. Toujours les même symptômes, toujours la même fin. Au bout de plusieurs jours, le peu d'espoir que nourrissait Allaatkasik fondait comme neige au soleil. Elle ne se donnait même plus la peine de demander aux villageois s'ils avaient découvert un remède ou bien au moins de quoi soulager les malades, elle ne faisait que passer, traversant sans fin cette vision de cauchemar. Abattue et triste, ses pensées devinrent maussades, sombre et froide comme un sépulcre. Jamais elle n'avait ressenti l’oppression d'une telle solitude. Mais le pire était à venir. Même si elle avait du mal à supporter ce terrifiant tableau, elle gardait la force juste suffisante pour continuer sa route. Mais c'était au tour de souvenirs bien plus angoissants de lui revenir en mémoire au risque de l'anéantir. Cette image obscédente du visage fiévreux de la petite Aataavaraq sur son lit de mort lui enleva toute volonté. A peine avait-elle parcouru la presque totalité de la distance qui la séparait de la frontière sud du conté de Dalma, qu'elle décida de s'arrêter. Harassée et tourmentée, elle établit son campement non loin de la route principale où se trouvait un bosquet. Deux jours durant, elle resta pratiquement immobile à contempler les vaste plaines verdoyantes, hypnotiser par ce paysage que la mort avait, semblait-il, épargné.




Durant ces deux jours, Allaatkasik finit par sombrer dans une plénitude lénifiante. Loin des humains et de leurs turpitudes, elle avait en quelque sorte trouvé une forme de repos de l'âme et n'avait même plus idée du pourquoi elle se trouvait au milieu de cette nature. Ses pensée s'étaient misent à l'arrêt, toute ses pensée. Aucun souvenir de Cimméria ne venait la hanter et elle aurait pu restait ainsi durant toute sa vie sans s'en rendre compte. Elle n'était plus qu'une coquille vidée de toute substance et cela lui convenait for bien. Jusqu'à cette nuit, où assise près de son feu de camps elle entendit le fer battre les cailloux de la route. Il devait s'agir un cavalier. De suite elle maudit cet intrus et n'eut qu'une envie, l’occire pour qu'elle puisse retrouver la paix. Mais il n'en alla pas ainsi et bien avant que le cavalier ne soit visible, elle put entendre une voix claire et franche résonner sous la voûte étoilée. A n'en pas douter, c'était la voix d'une femme.




-"Holà étranger ! N'ai crainte, je ne suis qu'une voyageuse désirant partager son repas en échange d'un bon feu et d'un peu de compagnie !"





Allaatkasik se tourna en direction de la voix et vit dans la pénombre une silhouette de forme humaine suivit d'une monture s'approcher lentement. Elle se leva et fit face. Au fur et à mesure que la voyageuse s'approchait, Allaatkasik pu voir l'étrangère. Il s'agissait d'une jeune femme dans la vingtaine, peut-être un peu plus. Pas très grande, elle dépassait tout de même d'une tête Allaatkasik. Elle tenait les rennes d'une belle monture toute noire. Avançant, elle vit que l'étrangère avait une chevelure rousse coupée en un long carré. Ses traits était fins et son visage était parsemées de charmantes taches de rousseur. Sa bouche, légèrement rehaussée lui faisait une moue tout à la fois espiègle et charmeuse. Ses yeux en amandes étaient du vert des lacs limpides et purs. Et alors qu'elle arrivait à quelques mètres de feu, Allaatkasik remarqua qu'elle était assez étonnée. Mais sans plus attendre,  elle lança clairement:




-"Bonsoir, jeune fille. Je me nomme Atuagaq Hiku. Heureuse de te rencontrer."





Ce fut au tour d'Allaatkasik d'être étonnée. Cette jeune femme portait un vieux nom Cimmérien, tout comme elle.




/* Hein ?! Une compatriote ici ?! Mais que vient-elle faire dans ces régions ? Travaillerait-elle pour le Bureau ? Ou bien serait-ce un assassin ? Hou-là... */





Pourtant, Allaatkasik qui la fixait toujours, éprouva un sentiment de sympathie immédiat pour elle, alors qu'elle venait de la tirer de la paix intérieur dans laquelle elle baignait. Et contre toute attente, au lieu d'éprouver une violente colère, doucement elle lui répondit de sa voix grave:




-"Bonsoir Atuagaq... Viens te joindre à moi... les nuits sont fraîches... Moi, c'est Allaatkasik Aappilattutke."





Ce fut au tour Atuagaq d'être surprise, elle non plus ne s'attendait à entendre un tel nom. Vêtue d'une grande cape de velours azur ourlet d'argent dont le col était fait de fourrure de loup, Atuagaq attacha sa monture près de celle d'Allaatkasik et se joint à elle. Un détail ne passa pas inaperçu aux yeux d'Allaatkasik. Sous la selle, une bannière de tissus des même couleurs de la cape de la jeune femme, était rehaussée des armoiries du corps diplomatique Cimmérien. Tout comme les sacoches de son cheval. Ses bottes faites de la même fourrure, robustes et de bonne facture, montraient qu'elle devait souvent voyager, mais cela ne donnait pas plus d'indices que cela à Allaatkasik sur le poste de la jeune femme. Mais au lieu de se perdre dans ses habituelles conjectures, elle était comme hypnotisée par son beau et charmant visage. Comme convenu, Atuagaq partagea son repas et tout comme Allaatkasik, elle garda le silence. Une compagnie silencieuse, c'est exactement ce qui lui plaisait. Elle avait en horreur les fadaises que l'on pouvait se dire lors d'une première rencontre autour d'un feu. Ce fut Atuagaq qui la première rompit le silence après leur repas achevé. D'une voix claire et douce:




-"Je dois me rendre au Haut-Monatère, peut-être pourrions nous faire un bout de route ensemble. Si c'est par là que tu vas et que cela te convient."





Réajustant du bout de son doigt ses lunettes, elle répondit très paisiblement dans un presque murmure:




-"Oui, ça me ferait plaisir..."






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MessageSujet: Re: [EVENT] La plume et le sablier.   [EVENT] La plume et le sablier. Icon_minitimeDim 24 Mai - 8:17




C'est ça l'amour ?




C'est dans un sursaut, qu'Allaatkasik se réveilla. Les premiers rayons du soleil venaient à peine de lui effleurer le visage de leur tiédeur, qu'un chaos tumultueux d'inquiétantes et menaçantes idées la submergeait. Elle se rendit compte qu'elle n'avait pris aucune précaution et c'était endormie tout naturellement aux cotés d'Atuagaq. D'un seul coup elle perdit tout le bénéfice réparateur de cette nuit sans rêve ni ombre.




/* Hou-là là ! voilà que je m'endors avec une inconnue sans ne savoir rien d'elle. En plus elle va me voir sans maquillage et découvrir ma vrai nature ! Catastrophe ! Bon, déjà premier point, je suis pas complètement morte, elle aurait pu me tuer dans mon sommeil... Mais si sa se trouve, elle est partie depuis bien longtemps profitant que je dorme pour me voler mon cheval ! Ah non ah non ! Comment ai-je pu être aussi cruche ?! Et ma besace avec tous mes documents ?! Hou-là là là là... Maudite je suis... Franchement, j'oublie toujours tout... Chui nulle ! */





Et alors qu'elle ouvrait les yeux et qu'elle allait se lever précipitamment pour vérifier si ses sombres prémonitions c'étaient réalisées, elle vit au dessus d'elle le visage souriant d'Atuagaq. Les yeux d'Allaatkasik se firent tout grand et rond, elle était bien loin de s'imaginer une telle scène. Finalement, Atuagaq ne l'avait point dupé. Cette dernière se relevant pour s'installer près du feu sur lequel une théière de cuivre toute fumante était posée, lui dit d'une voix claire et caressante:




-"J'ai fait du thé pour accompagner un bout de pain au seigle. Ça te dit ?"





/* Ben, j'en reviens pas... En plus d'avoir été honnête avec moi, la voilà qui me prépare le p'tit dej... Le plus surprenant, c'est qu'elle n'a même pas fait allusion à ma nature de non-vivante. Même voyant ma tête de cadavre, elle garde le sourire... Peut-être est-ce du en partie lié à nos origines commune ? Mais quand même... D'un autre coté, j'ai bien du mal à penser d'elle qu'elle puisse jouer la comédie uniquement dans le but de faire amie-amie pour ensuite me trahir... Serait-elle sous couverture ? D'un autre coté, je ne vois pourquoi je pourrais être sa cible... Je n'ai ni information ni document qui pourrait légitimer une telle action... Bah, on verra bien... */





Comme à son habitude, Allaatkasik éprouvait toujours des difficultés à ce lever le matin, la lumière solaire l’incommodant, il lui fallait plusieurs minutes avant que ses yeux ne s'y accoutume. Cherchant à taton autour d'elle ces lunettes qu'elle finit par trouver, elle les chaussa rapidement et toujours ensommeillée, tituba jusqu'au feu. Là, Atuagaq lui tendit une tasse en bois remplie d'un liquide clair. Et après quelques minutes et quelques gorgées plus tard, elle revint dans le monde des vivants. D'un coup elle se raidit sur son séant. Assise en tailleur, se tenait face elle une créature à la peau livide, les yeux légèrement cernés de noir et qui n'était, à ne pas en douter, une créature comme elle. Atuagaq était donc elle aussi une Gorgoroth. Sous le coup de la surprise, elle faillit bien renverser le liquide bouillant sur ses jambes. La bouche légèrement ouverte, elle resta coi, ne sachant quoi dire. Toujours ses yeux rivés sur la jeune femme, cette dernière lui répondit par un simple sourire, franc, instinctif. Se rendant compte de son indélicatesse, Allaatkasik serra sa tasse de ses deux mains et pencha la tête, fixant son thé, quelque peu honteuse. Pourtant, Atuagaq ne releva pas et garda son sourire. C'est en silence que toutes deux burent leur thé accompagné de pain.




Mais un phénomène étrange se produisit. Pour la première fois de sa vie, Allaatkasik ressenti quelque chose de nouveau dans sa bouche. Alors que jusqu'à présent tout les aliments qu'elle consommait étaient insipides, elle sentie une saveur, certes très fugace et évanescence, mais une saveur quand même. Ce n'était pas à proprement parler une histoire de goût, mais plutôt une sensation générale, diffuse et indéterminable. Et même si elle était privé de ressenti dont la palette émotionnelle en était réduite à la tristesse, la mélancolie et le spleen perpétuel, elle venait de découvrir une autre forme de tristesse, légère et envoûtante. Comme si pour la première fois de sa vie elle faisait parti du grand Tout, de l'univers et qu'elle y avait finalement sa place. Une douce quiétude mélancolique la berçait doucement. Relevant sa tête, elle posa un regard d'une tristesse nouvelle sur Atuagaq. Cette dernière semblait avoir deviné qu'un changement c'était opéré et légèrement gênée, ne pu s'empêcher de pousser un petit rire cristallin. Aucune des deux n'avait prononcé un seul mot. Et c'était bien ainsi. Elles n'avaient point besoin de parler pour ce comprendre l'une, l'autre.




Une fois leur campement rangé, elles remontèrent sur leur monture et reprirent leur route vers le sud. Il leur restait pas moins de quatre vingt dix lieues à parcourir avant de pouvoir apercevoir le Haut-Monastère, mais chacune d'elle se sentait envahie d'une vaillance nouvelle. Et c'est au galop qu'elles s'élancèrent dans l'air vif de cette mâtiné, sous un ciel bleu transparent, prêtes à affronter toutes les épreuves qui se dresseraient devant elles. Quelque chose de nouveau venait de naître dans le cœur stérile d'Allaatkasik. Serait-elle à même de le comprendre et de lui permettre de croître ? Quoi que ce soit, elle s'y accrochait. Peut-être pourrait-elle briser le carcan asservissant de sa non-vie...





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MessageSujet: Re: [EVENT] La plume et le sablier.   [EVENT] La plume et le sablier. Icon_minitimeDim 24 Mai - 19:39





Plusieurs jours c'étaient écoulés, obéissant à la même routine et aucune d'elle n'avait prononcé un seul mot. Les repas qu'elles partageaient étaient silencieux. Et chacune exécutait ses tâches sans qu'aucune d'elle n'ait à demander ou dire quoi que ce soit. Il sembla à Allaatkasik que les jours sombres où elle avait perdue toute raison de vivre n'était plus qu'un lointain souvenir qui s'effaçait lentement de sa mémoire. Jamais au paravent elle n'avait ressentie une telle tristesse légère, presque du bonheur. Atuagaq était d'un naturel gaie et conservait toujours son sourire, même après avoir traversée les villes et villages sinistrés par cette maudite fièvre. Elle demeurait enjouée quelqu’un fut les circonstances, mais conservait cet admirable silence. Et bien qu'Allaatkasik en apprécié ce trait de caractère, elle ne parvenait pas à ce défaire de son envie d'entendre sa voix claire et vivifiante. Mais de peur de rompre le charme, elle aussi restait muée dans le silence. Et bien qu'elle n'ait jamais partagée ce sentiment, Atuagaq l'avait tout de même devinée. Et c'est alors qu'en chevauchant sur la route crayeuse et blanche, traversant une grande vallée recouverte de hautes herbes se dodelinant au gré de ce petit vent matinal, qu'Atuagaq, sans détourner la tête du ruban blanc, se mit à parler de sa belle voix.




-"J'ai remarquée que tu avais porté un certain intérêt aux insignes de mon tapis de selle. Comme tu as pu t'en douter, je fais partie du corps diplomatique Cimmérien et je suis en poste à Hespéria actuellement. J'y travaille en tant que secrétaire de l'ambassadeur, mais il lui arrive aussi de me charger de certaines missions de liaisons. C'est que je dois être une bonne cavalière !"





Cela dit, elle poussa un petit rire cristallin et repris:




-"Je suis native de Lindholm, je ne sais pas si tu connais, c'est un peu perdu par là bas. Mais, parfois, ma ville me manque quand même. Alors, dès que j'en ai l'occasion, je repars pour Cimméria mais je dois bien souvent me contenter de séjourner à Aggesborg. C'est ce qu'il y de plus près. Faire la route jusqu'à Lindholm prend un temps monstre !"





Puis, elle se tut, sans plus poser de questions en retour. C'est ça qu'aimait Allaatkasik chez Atuagaq. Donner sans attendre de contre partie, respecter l'autre sans le harceler de questions, laisser à chacun la liberté de faire à sa manière, de s'exprimer librement, tous ces traits de caractères rendaient, aux yeux d'Allaatkasik, Atuagaq plaisante, attirante. Et si elle lui répondit, c'est justement parce qu'elle ne se sentait nullement obligée de le faire ou bien de rendre la politesse. Bien entendu, elle resterait évasive dans ses propos, mais uniquement parce qu'elle ne voulait en aucun la tromper. Et comme sa compagne, le regard fixé vers l'horizon avec sa voix grave et sourde:




-"Moi, je suis native d'un petit village de trappeurs et de pêcheurs situé plus au sud-est d'Oakbrigs. Et je travaille pour le gouvernement Cimmérien... J'ai un poste au ministère des armées... Enfin, un petit, je ne suis que soldat de première classe..."





Et bien qu'elle ne lui avait point menti, elle se demanda comment elle allait réagir en la voyant se présenter comme consul-adjointe au Haut-Monastère...




/* C'est bien ma veine ça ! Je prends pour couverture une fonction dans la diplomatie voilà que celle qui semble me permettre de m'émanciper de ma nature de non-vivante fait elle partie du corps diplomatique ! Hou-là là... En plus, elle connaît mon véritable nom, alors quand je vais me présenter sous un autre avec comme poste consul-adjoint, elle pourrait bien me dénoncer, ou pire m'en vouloir ! Pour une fois que le destin me paraissait moins sombre, je risque de tout perdre... Mais pourquoi suis-je autant attachée à elle ? Qu'est-ce qui bien faire que je ressens ce besoin irrépressible d'être avec elle ? Après tout, cela ne fait que quelques jours que nous nous sommes rencontrées... Et me voilà replongeant dans les affres et les tourments... Je ne vois pas comment je pourrais me sortir de cette situation... J'en ai marre d'avoir mal... */





Allaatkasik aux prises avec la fièvre...





Le regard d'Allaatkasik s'assombrit brutalement et sur son visage une infinie tristesse s'y grava comme si elle ne devait plus jamais s'effacer. Atuagaq le remarqua mais n'en dit rien. Au fil des jours qui suivirent, même si Allaatkasik demeurait préoccupée, elle avait en partie retrouvée sa douce tristesse. Village après village, c'était toujours ce même constat, des personnes tombaient malades sans cause apparente puis mourraient. Aucun remède ne se trouvait d'être efficace. Allaatkasik ne prenait même plus de notes sur la maladie ou son évolution, pas plus que les différents remèdes que l'on administraient aux patients. Grace à la compagnie d'Atuagaq, elle ne pensait pas trop à la petite défunte Aataavaraq quand elle voyait tous ces mourants. Elle lui rendait sa peine plus légère. Au fond d'elle même, elle aurait bien désirée que ce voyage n'en finisse pas, qu'elle chevaucheraient toutes deux, cote à cote pour l'éternité.




Jusqu'à présent, elles avaient de la chance, durant leur voyage elles avaient bénéficier d'un beau temps, doux et clément. Et bien que les nuits ainsi que les matinées fussent fraîches, les après-midi ensoleillés réchauffaient leurs chairs mortes. Les vastes prairies et les bosquets sous cette lumière claire donnait à voir un tableau pastoral des plus charmant. Sans cette épidémie qui sévissait, le monde aurait paru tout simplement idyllique. Mais alors qu'Allaatkasik préparait un déjeuner à base de haricots sec et de viande séchée, elle remarqua que sa main tremblait imperceptiblement. Sur le moment, elle n'y prêta pas attention. Et une fois le repas fini, elles repartirent sur la route. D'ici deux jours elles auraient atteinte leur destination. En fin d'après-midi, Allaatkasik ne se sentait pas très bien, la tête lui tournait légèrement et les rennes dans ses mains lui semblaient être faites de plomb. Voulant éviter d'inquiéter inutilement Atuagaq, elle n'en dit rien. Mais le soir venu, elle sentie sa peau blafarde être devenu bien plus tiède qu'elle ne l'aurait due. A ce moment, elle sut avec certitude qu'elle venait de contracter cette maudite fièvre. Alors, d'une voix grave et lugubre:





-"Atuagaq, je crois bien que j'ai contracté cette maudite fièvre. Je vais aller dormir plus loin pour éviter de te contaminer... J'espère d'ailleurs que ce n'est pas déjà le cas... Je suis si désolée... J'attendrais une journée de plus avant de reprendre la route, toi tu partiras dès demain matin... Ce que je suis désolée..."





Et alors qu'elle se levait afin de s'éloigner du campement, Atuagaq la pris par la main et la fit se rasseoir. Nulle peur ne s'affichait sur son visage, ni même la moindre remontrance. Bien au contraire, elle lui sourit tendrement.




-"Ce n'est pas nous qui décidons qui sera atteint ou ne le sera pas. Se sont les dieux. Et s'ils veulent se jouer de nous, quoi que nous fassions, nous ne pourrions rien y faire. Si c'est ma destinée d'être malade, alors je n'y pourrais rien et toi non plus. Nous faisons route ensemble et nous continuerons, quoi qu'il advienne. En plus, après demain nous serons arrivé au Haut-Monastère, sûrement qu'ils y ont un remède. T'inquiète pas, je suis sure que Kesha te préservera. Quoi qu'il en soit, tu restes à mes cotés et tu finis ton repas ! Il va te falloir des forces, alors pas question de bouder ta nourriture !"





Même au travers de ses paroles assez déterministes, Atuagaq n'en demeurait pas moins enthousiaste et confiante quant à la volonté des dieux. Mais Allaatkasik n'en était pas pour autant convaincue et elle craignait par dessus tout de lui transmettre la maladie. Atuagaq, elle, fit tout le contraire et au lieu de s'éloigner, multiplia les contacts physiques. Était-ce par défiance ou bien était-elle convaincue à ce point de la volonté divine ? Quoi qu'il en soit, pour la première fois, elle n'avait pas laissé le choix à Allaatkasik. Mais quand Atuagaq lui pris son assiette des mains ainsi que sa cuillère pour la faire manger, Allaatkasik de sa voix grave et douce, avec un soupçon d'irritation:




-"Heu... Atuagaq, je n'ai qu'un peu de fièvre et parfois quelques petits tremblements... Je suis encore capable de manger toute seule..."





Atuagaq ne répondit rien et n'en démordit pas. A la place, elle lui fit un sourire amusé et rétorqua:




-"Faut bien que je m’entraîne !"





/* Heu... je dois le prendre comment ça ?! Elle se moque de moi là... */





Pourtant Allaatkasik était convaincue du contraire. Atuagaq avait agit spontanément, sans arrière pensée. Et de ce qui pouvait annoncer un avenir funeste, Atuagaq l'avait transformé en un jeu amusant et plein de connivence.




/* Bon, ben temps pis... Pas le choix, elle doit encore avoir l'âge de jouer à la poupée... Mais qu'elle gamine... */





Finalement, Allaatkasik se prit au jeu et toutes deux passèrent une agréable soirée, résonnant des rires d'Atuagaq. Elle avait réussie, Allaatkasik en avait complètement oubliée sa fièvre ainsi que la gravité de sa situation.




Le Haut-Monastère.




Le surlendemain, elles arrivèrent en vu du Haut-Monastère. La fièvre et les tremblements d'Allaatkasik c'étaient accentués, bien qu'elle puisse encore monter à cheval et manger seule. Mais Atuagaq était si contente de la faire manger qu'elle n'eut point le cœur de le lui refuser. Et puis se faire dorloter, c'était pas si mal... Arrivée devant les grandes portes, Allaatkasik qui redoutait de devoir montrer à Atuagaq sa couverture se rendit compte qu'elle n'aurait pas à le faire. Après tout, elle accompagnait une fonctionnaire du corps diplomatique. Sur le coup, elle regretta quand même d'avoir dépensé deux grenats pour rien. Mais c'était maintenant l’heure de vérité, soit ils avaient en leur possession un remède, soit elle allait mourir. Pleine d’appréhension, elle franchit les imposantes murailles du Haut-Monastère.





snowflakes


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Dernière édition par Allaatkasik le Ven 29 Mai - 0:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [EVENT] La plume et le sablier.   [EVENT] La plume et le sablier. Icon_minitimeMer 27 Mai - 13:32

Le Haut-Monastère était dans une profonde agitation, un sentiment de bouillonnement perpétuel depuis maintenant deux longues semaines. Comme une énorme fourmilière dans laquelle on aurait donné un coup de pied, la fièvre avait su créer un bouleversement dans la vie des pèlerins, et avait guidé vers le lieu saint autant d’âmes perdues ou contaminés. Le bâtiment qui avait été plus ou moins fui après le dernier attentat des nérozias était redevenu un relais, un passage obligé pour beaucoup – voir même un sanatorium tant les malades continuaient à affluer de toutes part. Et parmi eux, des croyants, des sceptiques et des prêtres, et pour veiller sur tous ceux-là, une poignée d’élus qui parvenaient tant bien que mal à garder les ardeurs communes sous laisse. Parmi eux, sous un front pâle recouvert d’une épaisse crinière sélénite, une jeune yorka affairait au dessus d’un lit de fortune.

Sur le brancard gisait une sindarine montrant des signes précoces de la grande fièvre, une maladie obscure qui n’avait pas encore de nom mais qui causait sur son passage de bien grands dégâts, bien qu’elle ne soit pour l’heure que trop inconnu pour en connaître réellement les préjudices. Son visage lisse comme une porcelaine pure, simplement réhaussée d’un sérieux profond, seules ses oreilles en nageoires s’agitaient de temps en temps, trahissant les émotions qui tapissaient en son crâne. Ses deux mains encadrèrent le front de la jeune femme, et quand Othello ferma les yeux, la pierre de sphène qu’elle portait autour du cou s’illumina d’un éclat bleuté. Même si ils avaient trouvé un calmant efficace, la magie du froid restait le premier rempart contre les poussées de fièvres, et leur permettait de produire en amont des calmants pour tous. La Haute-Prêtresse de Kesha passait le plus gros de son temps auprès des malades, quand elle n’était pas occupée à trouver un remède avec Duscisio, le Haut-Prêtre de Delil.

Rapidement, la sindarine montra des signes d’apaisement, et après vérification, sa fièvre était tombée. La sirène ne pu réprimer un sourire de soulagement, heureuse de voir la jeune fille en état de marche. Si tout allait bien, elle pourrait prendre le calmant d’ici quelques heures, une fois que le stock quotidien serait achevé. Après quelques paroles réconfortantes, la pâle créature s’apprêtait à passer au malade suivant, suivie par quelques unes de ses suivantes, des prêtresses du cultes qui apprenaient en même temps les rudiments de la médecine. Parmi elle, une bien taciturne créature arrivée depuis peu, une jeune gorgoroth dont on parvenait péniblement à extraire une poignée de paroles. Et pourtant, elle se montrait téméraire et motivée, et faisait une élève exceptionnelle.
En posant une main gantée sur le rideau, Othello s’apprêtait à le tirer quand brusquement, un émissaire du monastère vint s’adresser directement à elle.


« Ma Sainte, pardonnez moi de vous interrompre. » Le terran entre deux âges avait l’air gêné, mais la yorka l’encouragea de ses yeux d’ébène à poursuivre ses paroles. « Un corps diplomatique vient d’arriver. De Cimmeria. » Il appuya ses dernières paroles, et acquiesçant silencieusement, la sirène échangea quelques paroles à Noür, sa consœur, pour qu’elle reprenne son œuvre le temps qu’elle accueille les nouveaux venus au monastère.
Sur le chemin, elle fut accompagnée par quatre autres prêtresses, toutes plus ou moins âgées, mais unanimement originaires de Cimmeria. Si la nation des glace était encore auréolée de respect, beaucoup attribuant aux habitants la mort du colosse de Gaeaf et la victoire sur Phelgra, il n’en restait pas moins que les idées reçues avaient encore la vie dure, et que le commun des nations préféraient envoyer une native pour traiter avec eux plutôt qu’un eridanien. Elle ne fut donc pas surprise d’être cherchée directement pour les accueillir, ses traits graciles et froids évoquant toujours les lacs enneigées et les montagnes déchirées du nord.
Néanmoins son pas n’était pas pressé : elle avançait sagement dans les couloirs, suivie d’abord par sa longue traîne capillaire, une mer de boucle grise qui s’écoulait sauvagement jusqu’à ses genoux, puis par ses quatre suivantes, dont la jeune gorgoroth. Elle avait sur elle une épaisse robe d’un bleu royale, coulant comme une rivière en de grands pans de tissus azurs, surmonté d’une cape ample d’un beau vert profond réhaussé de broderies dorées. L’Eglise insistait pour qu’elle rayonne à jamais de belles parures, la rendant plus reconnaissable dans la foule qu’elle ne l’aurait jamais souhaité.

Rapidement, ils arrivèrent dans le grand hall, et on lui indiqua la direction d’un petit groupe dont elle reconnu immédiatement les atours et les habits. C’était comme si ils traînaient derrière eux le vent du nord, et qu’ils amenaient sur leur sillage l’odeur des pins d’Aggaersborg et des glaces éternelles. Un plaisir pour la sirène, qui rayonnait d’une joie nouvelle. Ses lèvres diaphanes s’étirèrent doucement en un sourire bienveillant, et elle se présenta devant la tête de ce cortège.


« - Bienvenus au Haut-Monastère. » Son ton était serein, mais sa voix trahissait un fort accent nordique, reconnaissable entre mille. Alors qu’elle s’annonçait, ses yeux sombres parcoururent le groupe, et s’arrêtèrent un temps sur une jolie jeune femme aux rondes lunettes, et une étrange enfant, entre deux âges, les cheveux sombres tel un lac profonds, mais illuminé d’une parure blanche. L’espace d’un instant, elle s’attarda plus que de mesure sur la curieuse petite créature, s’interrogeant déjà sur sa présence, et devinant à demi pensée son identité. Elle eut vent des exploits d’une jeune femme pour la nation cimmérienne, ses services rendus aux sœurs la précédant déjà. Se pourrait-il que… ? « Je suis Othello Lehoia, Haute-Prêtresse de Kesha. Si parmi vous se trouvent des malades, présentez-vous d’abord. »

Elle s’inclina devant eux, prête à aider ceux qui en ferait la demande, espérant les libérer du joue de la fièvre, même si ce n’était que temporairement.
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MessageSujet: Re: [EVENT] La plume et le sablier.   [EVENT] La plume et le sablier. Icon_minitimeJeu 28 Mai - 21:09





Les deux jeunes filles purent pénétrer dans l'enceinte du Haut-monastère après avoir décliné leur identité ainsi que le motif de leur venue auprès des gardes. Cela fait, toutes deux se retrouvèrent plongée dans une foule qui ne leur était plus coutumière. Loin des villages et des villes désertées, ce lieu regorgeait d'une intense agitation. Atuagaq jetait de rapides regards inquiets de gauche et de droite, car bien que faisant partie d'une délégation diplomatique, elle savait que les Cimmériens n'avaient pas forcement bonne réputation en ces contrées. Alors, qu'Allaatkasik était, elle, insouciante car ignorante de bien des faits historiques et d'anciens enjeux politiques qui avaient marqués l'histoire de sa nation et des autres. Ayant perdue la mémoire depuis son retour à cette non-vie, elle ne se préoccupait pas du passé et des préjugés qui en découlaient. On lui donnait un ordre de mission, elle l'exécutait. Un point c'est tout. Jamais elle ne s'encombrait de savoir si les Cimmériens étaient mal vus ou pas. Et de toute façon, elle était bien trop fier d'être Cimmérienne pour s'en soucier et ainsi avançait-elle avec aplomb dans ces lieux. Quand à Atuagaq, elle se demandait si c'était le courage ou bien l'inconscience qui lui conférait une telle assurance. Elle se plaça donc légèrement en retrait de sa compagne. Mais pour autant, personne ne manifesta de ressentiment ni de rencoeur à leur égard. Tous étaient bien trop occupés par le flot des nouveaux arrivants, qu'ils soient bien portants ou bien malades. Et devant un telle afflut, elle se demanda ce qui pouvait motiver tant de gens à venir ici, surtout pour des personnes qui ne semblaient pas atteintes de cette horrible fièvre.

 


/* Mais c'est quoi tout ce monde ? Je m'attendais à voir des médecins et des prêtresses de tout culte, sûrement des malades venus chercher des soins... Mais là, c'est un véritable pèlerinage ! Auraient-ils trouvé un remède ? Quoi qu'il en soit, je dois trouver un médecin ou bien n'importe quelle personne qui pourra me dire où en sont les recherches sur cette fièvre. Il faut que je puisse parler à quelqu'un qui suit de près cet épidémie...  Mais c'est un tel foutoir ! */





Allaatkasik ne put masquer bien longtemps son agacement. Trouver un interlocuteur compétent semblait être une gageure dans toute cette cohue et cd dédale architectural. Et, comme un fait exprès, par un garde en vue ! Blasée, elle demanda doucement à Atuagaq si elle était déjà venue au Haut-monastère. Mais comme pour Allaatkasik, c'était aussi la première fois qu'elle mettait les pieds dans ce sanctuaire. Elle sentait un impatience grandir en elle, presque de la colère. Bien entendu, elle n'en voulait absolument pas à sa compagne, ni à personne d'ailleurs. Mais l'idée de perdre encore une de ces petites pensionnaires la mettait au supplice. Sans compter qu'elle pouvait avoir contaminer Atuagaq par dessus le marché ! S'en était plus que son cœur pouvait en supporter et c'est pleine d'humilité qu'elle demanda, dans une muette et fervante prière, que Kesha protège le peu de gens qui comptaient pour elle et qu'elle la guide au travers de cette épreuve.

 


Alors qu'elle déambulait sans trop savoir où aller et qu'elle nourrissait de biens sombres pensées qui lui auraient valus, à cours sûre, le courroux de Kesha, une vision miraculeuse lui apparut. Mieux que n'importe quel médecin, un groupe de prêtresses de kesha se dirigeait vers elles. Allaatkasik se reprocha immédiatement les mauvaises pensées qu'elle avait nourrit précédemment.




/* Jeune fille de peu de foi ! Comment ais-je pu douter de l'infinie bonté de ma déesse... chui désolée... pardonne moi... */





Dans le hall du bâtiment, quatre prêtresses entourant une cinquième. A ses atours, même si elle ne connaissait pas cette prêtresses, elle reconnu de suite son rang. Stupéfaite, elle écarquilla grand ses yeux tant sa surprise fut grande. Jamais de sa vie elle n'avait rencontré de Haute-prêtresse et jamais elle n'aurait crue cela possible. Et pourtant, devant elle, se tenait une créature d'une beauté ineffable, d'une majestés sans pareil. Même le somptueux de ses vêtements était effacé par son aura de bienveillance et de sainteté. Allaatkasik en resta tout simplement bouche bée. Et c'est à peine si elle remarqua dans la suite de la Haute prêtresse, une petite Gorgortoh. Prise d'une panique qui la tétanisa, elle rechercha quel était le protocole à suivre dans ce genre de situation. Hélas, rien ne lui revint. Ou plus simplement, n'en n'avait-elle jamais été informée car cette situation n'était point envisageable pour une espionne de son faible grade.

   


Tandis que la Haute-Prêtresse leur adressait quelques mots de bienvenue, Allaatkasik ne put s'empêcher de porter sur elle un regard intense, curieux et impressionné. Bien qu'ayant déjà croisée le chemin d'une Yorka, elle ne pouvait éviter de poser sur eux un regard fasciné. Ses longs cheveux ondulants lui évoquait les flots capricieux du Grand Lac Gelé, sa peau, la couleur pure des icebergs si chers à son cœur et ses deux oreilles on eu dit deux ravissantes nageoires d'un poisson qui lui était inconnu. Totalement subjuguée par la divine créature, elle resta muette et ce fut Atuagaq qui la première se présenta comme membre du corps diplomatique Cimmérien en poste à l'ambassade la capitale Hespéria. Puis elle se courba avec déférence devant la Haute-Prêtresse. Toujours sous le charme de cette incarnation de la beauté cimmérienne que seuls les vents du grand nord et la glace peuvent sculpter, Allaatkasik se rendit subitement compte qu'Atuagaq tirait le plus discrètement qu'elle le put, la manche de son amauti. Prenant rapidement conscience de la situation, elle mit un genoux à terre et baissa la tête de la plus respectueuse des manières. Puis d'un trait, de sa voix grave et sourde:




-"Allaatkasik Aappilattutke soldat de première classe pour vous servir votre sainteté et j'ai contracté la fièvre."





Elle n'eut pas besoin de relever la tête vers Atuagaq pour sentir que cette dernière posait sur elle un regard noir et plein de reproches. Nul besoin d'être une spécialiste pour savoir dans quelle branche œuvrait Allaatkasik. Un soldat qui décline son matricule sans porter l'uniforme réglementaire, ni aucune armes ne laissait pas de place au doute. Elle était affectée aux services des renseignements. Et ayant déclinée son identité à la Haute-Prêtresse, c'est qu'elle était au service des prêtresses de Kesha. Atuagaq fulminait intérieurement et Allaatkasik croulait sous les remords et la honte. Mais cela ne dura qu'un bref instant, car en la présence de la Haute-Prêtresse, une paix intérieur gagna le coeur d'Allaatkasik. Elle rayonnait de tant de bonté, de mansuétude et de joie que les turpitudes étaient balayaient tels les flocons de neiges pris dans le blizzard.





snowflakes




Au cas où, informations sur la p'tite gorgorth:

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MessageSujet: Re: [EVENT] La plume et le sablier.   [EVENT] La plume et le sablier. Icon_minitimeSam 30 Mai - 21:24

Si la première des jeunes femmes qui lui faisait face lui présenta un regard d’un sérieux incomparable, c’est la seconde, apparament une enfant, qui saisit ses prunelles et les ravit une poignée de seconde. Face à elle, ce regard de jeune fille, deux grenats sombres et luisant comme les ténèbres qui la fixait avec une intensité singulière et rare. Pour ne pas se mentir à elle-même, Othello reconnut être un instant troublée par ce jeune visage pâle, la peau lactescente légèrement fané, bleuis comme les pétales gelés des roses piégés dans le givre. Il existait dans ce petit être une maturité palpable, radiante, transcendant à travers elle, comme à travers les deux rivières violacées dessinés sous ses yeux, des cernes profondes et marquées. Il y avait sur ce jeune atour une certaine lassitude, les traits d’une vie dure et taillée dans la glace, tout comme un respect visible qui s’échappait d’elle.
Elle-même absorbée, Othello se ressaisit rapidement, et lui présenta un sourire bienveillant. Une telle présence était étrange et détachée, une femme dans un corps d’enfant. Ou l’était-ce bien ? Elle aurait volontiers passé de longues minutes à se poser des questions, quand les souvenirs de bruits de couloirs et de discussions lui revinrent en tête, laissant les suppositions émerger. Et à l’instant même où l’hypothèse de son identité germa sous son front, c’était le sujet de ses doutes lui-même qui vint la délivrer, un genoux à terre tel un preux chevalier.

Le regard accusateur et chargé de remords de la petite brune ne pouvait que confirmer ses dires. Allaatkasik… Ce nom lui était étrangement familier, un échos mainte fois évoqué dans de secrètes discussion et des mots de verre échangé sous couvert des alcôves. Une espionne efficace et professionnelle, qui avait gagné la confiance de l’ordre à force de réussite. Il était étonnant de la rencontrer en de pareilles circonstances, et d’apprendre en même temps sa contamination malheureuse. Si elle avait pu, elle l’aurait volontiers retrouvée sous de meilleures augures. Mais les fils capricieux du destin en décidèrent autrement. Cependant, même si les astres étaient sombres et les temps durs, Othello ne pouvait s’empêcher de croire que cette rencontre n’était peut-être pas fortuite, et que Kesha l’avait guidée vers elle, comme l’écume frappe les plages. S’inclinant à son tour devant elles, elle laissa la seconde jeune femme se présenter, avant d’inviter la petite demoiselle à se relever.

« Bienvenues à toutes les deux. Relevez-vous, Allaatkasik, vous n’avez pas à vous encombrer de tant de politesses. » Othello s’approcha de la jeune fille assez spontanément, un sourire amusé ravissant ses lèvres tout en plaçant ses mains de part et d’autre de sa tête avec un détachement tout professionnel. Au même moment, la pierre de sphène s’éclaira, et ses paumes devinrent alors de plus en plus fraîches, puis froides, assez pour tromper l’écart de température entre elles et la tête brûlante, et offrir à la jeune femme un peu de répit face à la maladie. « Cela devrait vous soulager quelques heures, le temps que nous vous trouvions un calmant. Si vous voulez bien me suivre. »

En faisant signe à ses sœurs d’accueillir parmi elles les nouvelles venues, elles formèrent un cortège tout féminins qui se fraya un chemin parmi les quelques dizaines d’âmes qui peuplaient le hall. Sous sa crinière de suie, la sirène était en réalité bien songeuse. Des questions se soulevaient par dizaine, ombrageant discrètement son regard, emporté par des flots tempêtueux. La présence d’une soldat de l’ordre parmi les nouveaux arrivants ne pouvaient pas être des meilleurs présages. Dans le meilleur des cas, elle ne distinguait que deux cas de figures : d’abord, la raison n’était que purement médical, et il n’y avait que la fièvre qui les menait jusqu’à eux. Et sinon… L’intégrité de l’ordre serait-il menacé ? Elle craignait cette possibilité plus que tout, mais devait admettre que la possibilité était à prendre au sérieux, surtout en l’absence d’une grande prêtresse.


« Comment s’est passé votre voyage depuis Cimmeria ? Nasaq et Athema viennent d’Hellas, et m’ont raconté que les routes étaient plus sûres que d’habitude, maintenant que même les bandits craignaient l’épidémie. » A ces mots, la petite gorgoroth et une immense zélos se retournèrent vers elles, la dernière arborant un fier sourire. Othello faisait de son mieux pour accueillir comme il se devait les deux jeunes femmes, et leur offrir une discussion agréable le temps de s’installer.

Bientôt, elles arrivèrent jusqu’à une antichambre dérobée, dans une aile réservée aux voyageurs et aux pélerins de passage. Poussant une ancienne mais grande porte en bois, elles trouvèrent une petite pièce richement garnie de sièges et de fauteuils, rassemblés autour d’une table basse de bois noble. Le monastère n’aspirait pas entièrement à la piété, et quelques meubles, bien qu’ancien, trahissaient un passé d’opulence. Un blason faussement pieux qui avait un temps terni leur réputation, et avec lequel Othello était en désaccord, préférence à la richesse l’humilité et la pratique. Parmi les différentes assises, un canapé de cuir et quelques chaises, assez de possibilité pour qu’elles trouvent toutes chaussures à leurs pieds.

Quant à elle, Othello trouva sa place dans un petit fauteuil usé, à la toile ternie par des années d’utilisation. Elle proposa aux jeunes femmes du thé, et demanda discrètement à Solveig d’aller chercher une dose du calmant qu’ils avaient mis au point entre ces murs, pour pouvoir délester un peu plus Allaatkasik du mal qui la rongeait. Même si à ce jour, ils étudiaient encore la fièvre, ils pouvaient tout de même compter sur ce calmant pour leur accorder un petit sursis, gagner du temps sur la fièvre et sa progression. C’était une priorité que de la percer à jour, tout en découvrant ce qui pourrait définitivement l’éliminer.


« Vous pourrez trouver ici tout le repos dont vous aurez besoin, ainsi que les soins que vous recherchez. » Dit-elle sagement, laissant aux deux jeunes femmes le temps de s’installer. L’ombre des prêtresses de Cimmeria planait néanmoins au dessus d’elle : si elles avaient pris la peine de venir jusqu’en Eridania, en écartant les œuvres de son ordre, ce devait être pour une raison de la plus grande importance. Et Othello n’était de celles à noyer les poissons en discutant de tous, sauf du plus important. « Mais même si je le déplore, je ne pense pas que ce soit la fièvre qui vous a conduit jusqu’ici. Oserai-je vous demander les raisons de votre venue ? »
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MessageSujet: Re: [EVENT] La plume et le sablier.   [EVENT] La plume et le sablier. Icon_minitimeDim 31 Mai - 8:23





Sur l'invitation de la Haute-Prêtresse, Allaatkasik se releva et posa, sur elle, un regard assez timoré et réservé. Les manières, tout autant que les paroles d'Othello l'avait profondément intimidée. Jamais elle ne serait attendue à ce qu'une personne de son rang puisse se montrer si affable envers la modeste subordonnée qu'elle était. Pourtant elle était encore bien loin d'arriver au bout de ses surprises, surtout lorsque la Haute-prêtresse s'approcha d'elle, un regard amusé peint sur son visage souverain, qui sans plus l'aviser lui mit ses mains de chaque coté de sa tête. Ignorante du protocole, Allaatkasik se demanda si c'était là, une manière de lui souhaiter la bienvenue. Même si elle n'avait jamais eu l'occasion de rencontrer un prêtresse occupant un poste élevé dans la hiérarchie, en aucun cas elle n'avait entendu parlé d'un telle tradition. Et alors qu'elle se demandait si elle devait faire ou dire quelque chose, les paumes de la Haute-Prêtresse devinrent de plus en plus froides, comme si cette dernière lui avait déposée une neige apaisante et bienfaitrice sur les tempes. L'effet de soulagement fut presque immédiatement. Ce qui coupa court à ses premières interrogations, mais d'autres naquirent lorsqu'elle vit une pierre luire étrangement lors de cette imposition. Elle avait entendu parler de pierres dites magiques que l'on nommait pierres de sphène, mais jamais elle n'en avait eu l'occasion d'en observer une seule. Tant de découvertes, de nouveautés en un si bref moment, la déstabilisèrent tout autant qu'elles l'impressionnèrent, cependant elle essaya de n'en rien montrer et de garder un minimum une contenance. Qu'aurait pensée Othello si elle avait montrée effervescence, exaltation et émerveillement ? Elle n'était plus une enfant et elle se devait de faire preuve de tempérance et de modération, vertus si estimées des adultes. Pourtant, même une décennie bien tassée après l'enfance, elle en avait conservée certaines humeurs, comme sa capacité à s'émerveiller d'un rien ou bien son caractère soupe au lait...




Alors qu'elles traversaient le hall, encadrées par le cortège des prêtresses, Othello en profita pour leur présenter deux autres personnes les accompagnant. Les deux venaient de la capitale Cimmérienne. Une Zélos qui ne démentait pas ses origines, leur adressa un sourire plein de fierté. Allaatkasik qui ne connaissait les Zélos que par l'entremise de gravures, fut quelque peu affectée par sa carrure. Elle était si impressionnante et si proche d'elle, que cette dernière lui inspira immédiatement un respect craintif. Tant et si bien qu'involontairement, elle lâcha un 'Wow' admiratif. Et à ces cotés, une petite créature, chétive et renfrognée, portant un large couvre-chef en feutre, qui daigna à peine se retourner vers elles, répondait au nom désuet de Nasaq. Allaatkasik n'eut point le temps de l'observer mais ce visage lui semblait à la fois étrange et familier et elle ne put s'empêcher d'éprouver un ressentiment vicéral vis à vis d'elle.




/* Non mais ! Pour qui elle se prend cette sale gosse ! */





Puis répondant à la Haute-Prêtresse, avec sa voix basse et sourde:




-"Le voyage a tout simplement été abominable... Certes, les chemins ont été déserté par les bandits et autres malandrins, mais le spectacle qui nous a été donné de voir été si horrible, si terrifiant... Des villes et des villages exangs de toute population et de voir tous ces gens atteins par cette fièvre... Honnêtement, je me serais moi-même perdue dans les ténèbres si je n'avais pas croisée la route de cette charmante jeune femme... Devant ce tableau de désolation, j'avais perdue toute velléité d'achever mon voyage... Quand Kesha c'est montrée bienveillante à mon encontre et m'a redonnée force et courage au travers d'Atuagaq..."





Allaatkasik jeta un regard plein de douce tristesse sur sa compagne alors que cette dernière lui jetait un regard narquois teinté d'une légère touche d'exaspération, comme si Allaatkasik avait commit une indiscrétion tout en parlant. Mais elle n'eut pas le temps de se perdre une fois de plus en d'inutiles conjectures, Othello les invitait à pénétrer dans une petite antichambre. Certes, la pièce était de modestes dimensions, toutefois elle était pourvue de beaux et antiques meubles que le temps avait patiné. En son centre une table basse entourée des chaises de fauteuils et même d'un canapé. Allaatkasik et Atuagaq attentèrent poliment que la Haute-Prêtresse eut prit place pour elles aussi s’asseoir. Le plus naturellement du monde, Atuagaq alla s'installer dans le canapé, pensant qu'Allaatkasik en ferait de même. Mais contre toute attente, comme si elle avait complètement oubliée la présence de leur hôte, Allaatkasik s'assise sans ménagement entre les jambes d'Atuagaq à même le sol, comme l'aurait fait un petit animal. Atuagaq en aurait rougie tant elle fut prise de honte et elle marmonna pour essayer de justifier ce comportement inadéquat:




-"Heu... A force de mener une vie autant spartiate... on fini pas en oublier la bienséance."





Et elle émit un petit rire gêné, comme on le ferait pour excuser un enfantillage. En l'entendant, Allaatkasik reprit ses esprit, se rendit compte de la situation inconfortable dans laquelle elle les avait mises toutes deux. Son indignité et son embarras l'aurait tué à coup sûr, au lieu de cela, elle buvait avec intérêt les paroles de la Haute-Prêtresse. C'est en fait qu'elle se sentait maintenant à l'aise et détendue en la présence d'Othello, de plus, être entourée de compatriotes avait provoqué chez elle, un relâchement certain. Sans en avoir conscience, c'était le mal du pays qui s'exprimait au travers de son comportement. Trop longtemps tenue éloignée de ses steppes glacées et désertiques, son esprit tout autant que son cœur se flétrissait, dépérissait. A la question de la Haute-Prêtresse, Allaatkasik se sentie perdue. Oubliée le caractère décontracté et placide qui planait dans l'atmosphère de l'antichambre. Apparemment, Othello s'attendait à une autre réponse que celle qu'allait formuler Allaatkasik.

Alors, au risque de la décevoir, de voix grave et à peine audible, d'un ton aux couleurs amers du remords et de l'embarras:




-"Hélas, votre Sainteté, au risque de vous décevoir, si nous sommes venues toutes deux ici, c'est bien la fièvre qui en est la cause. Tant Atuagaq que moi-même cherchons un remède. Certes, cela doit vous paraître bien trivial, mais c'est la force du désespoir qui m'a poussée jusqu'au Haut-Monastère. Et sans vouloir vous ennuyer plus avant avec mes problèmes, je suis partie pour Hellas afin d'y trouver un traitement mais je suis revenue sans. Et à mon retour, j'ai du apprendre que l'une de mes pensionnaires avait trouvée la mort pendant mon absence. Apparemment son décès ne serait pas directement du à cette fièvre, mais déjà atteinte d'une pneumonie, la petite Aataavaraq n'y a pas survécu. Il y a quelque mois de cela, j'ai réhabilité une vielle ferme en orphelinat et jusqu'à l'apparition de cette fièvre tout allait pour le mieux. Maintenant, je crains pour la vie de mes trois autres pensionnaires. Combien en trouverais-je encore de vivante à mon retour ? Je ne le sais pas et cette incertitude me ronge un peu plus chaque jour... Elles sont toutes ma famille..."





Après un bref moment de répit, elle reprit d'un ton assuré, presque enthousiaste:




-"Par contre, à Hellas, tout comme pendant le voyage, j'ai pris des notes que j'ai apportées ici, juste au cas où même si je pense qu'elles ne vous seront pas d'une grande utilité. Le majorité ont été prises dans un dispensaire de fortune monté par les prêtresses de Kesha et où j'ai eu l'occasion d'apporter ponctuellement mon aide. J'y décris les différents stades de la maladie et de son évolution ainsi que les décoctions administrées au patients. Elles sont approximativement les même que celles que j'ai pu voir en traversant les contrée Eridaniennes. Par contre, je n'ai rien pu apprendre de plus de la part des médecins de la faculté de Néria... Mais sachez toute fois, que les prêtresses de Kesha font un travail formidable au sein de la capitale et pas que. Même dans un petit village reculé comme le mien, elles s'acharnent jours et nuits à combattre cette malédiction, sans jamais faiblir ni faillir..."





Là, c'est sur le ton de la confidence qu'elle continua:




-"Il vous faut aussi savoir que je suis venue au Haut-Monastère à la suite d'un courrier que m'a envoyée une amie vivant à Amaryl et faisant partie du proche cercle de Dim. Elle m'a apprit qu'ici, faute de remède, un calmant efficace avait été élaboré, ce qui est déjà une bonne chose en soi. Et que du coté des Eclaris, ils cherchaient à comprendre le mode de transmission de la maladie. Par contre, elle m'a fait part de certaines confidences qui me mettent assez mal à l'aise et c'est avec beaucoup de prudence que vous devez prendre l'information. Il paraîtrait que cette maladie serait issue d'un travail réalisé par les Terrans et que peut-être les Nerozias seraient leurs complices... Mais comme je vous l'ai dit, il ne s'agit que de rumeurs... Si cela s'avérait être vrai, la future malédiction que nous ayons à craindre sera la guerre. Espérons que cela hâtera l'élection de la futur Grande-Prêtresse... nous pourrions avoir grand besoin d'une dirigente qui puisse affirmer la postion de notre ordre en cas de conflit... Et surtout éviter que d'autres n'en profite pour le démenteler..."






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MessageSujet: Re: [EVENT] La plume et le sablier.   [EVENT] La plume et le sablier. Icon_minitimeDim 31 Mai - 14:18

Avec un œil couvant ces nouvelles venues et un éclat amusé au fond du regard, la sirène, gardée par ses longues mèches grises, en regardant la curieuse jeune fille s’installer à même le sol, trouvant son salut entre les genoux d’Atuagaq. Etrange, et pourtant d’une spontanéité désarmante. Mais si sous ses lunettes, la petite brune eut l’air gênée, Othello leva une main bienveillante, lui indiquant sans un mot qu’il n’y avait pas de mal. Au contraire, si elles pouvaient se détendre et profiter d’un peu de calme et de repos au monastère après cette longue route, c’était pour le mieux. De ce qu’elle comprenait, il y avait entre elle un lien indéfectible et fort, et pourtant elles ne se connaissaient que depuis peu. Elle y vit une nouvelle preuve que les chemins tissés par Kesha n’était que rarement fait de hasard, et qu’elle cachait toujours au cœur des ténèbres les trésors les plus beaux. Et bien qu’elle ne fut par la disciple d’Aléa, elle n’était personne pour réprimer tant de joie et de complicité.

C’était également plaisant de savoir que les routes s’étaient dégagées, même si la perspective d’une pandémie plus rigide encore était désastreuse, et devait à tout prix être évité. Mais même si ils mettaient tout en ordre pour pouvoir agir et garder la maladie sous contrôle, ils devaient tous admettre que pour l’instant, la tâche n’était pas aisé. Ils souffraient encore du peu d’informations qui circulaient à propos de la maladie, et l’échange de connaissances concernant les recherches en cours était un frein aux recherches. Même si ils avaient conscience des recherches conjointes des eclaris et des sindarins, la nature des résultats obtenus n’étaient encore connus que d’eux seules, et cela posait encore trop de problème. Chacun avançait sur son propre chemin, la faute à la surprise et à l’inconnu. Mais elle gardait l’espoir qu’une fois le savoir partagé, ils pourraient agir rapidement et de concert.

Contre toute attente, Allaatkasik lui révéla que la fièvre était bien la raison de leurs venues, et la Haute-Prêtresse ne cacha pas son intérêt, adoptant immédiatement un visage sérieux, ses oreilles déployées sur le côté de son visage pour écouter au mieux les paroles de la jeune fille. C’était à la fois un soulagement et une surprise douloureuse, et cela provoqua un mélange de sentiments étrange qui tempêta sous son front clair. Même si l’ombre de la fièvre planait sur le continent, c’était néanmoins rassurant de savoir qu’il ne s’agissait que de cette immondice, et non d’autres problèmes qui rongeraient en même temps les instances cimmériennes. De plus, Othello devait reconnaître qu’elle appréciait grandement entendre des nouvelles de son pays, sa place en Eridania n’ayant jamais atténué sa ferveur et son amour pour sa terre natale.

La détresse de la jeune fille et sa crainte pour la survie de ses ouailles était terrible, et cela fit germer en elle une profonde admiration, ainsi qu’un respect palpable. Elle eut la soudaine sensation qu’elles se ressemblaient sur bien des points, à la voir craindre pour ses pensionnaires comme elle craignait pour ses sœurs, les femmes et les malades du monde. Ce petit visage semblait cacher une histoire forte, et alors qu’elle ne la connaissait que pour des faits d’arme, elle lui découvrait une facette maternelle, humaine et bénévole.


« - Je suis profondément navrée pour la petite Aataavaraq. » Ponctua-t-elle tristement, remuée, visiblement, par la perte de l’enfant. Elle n’osait imaginer la perte de voir partir une vie si jeune, et avant tout, une vie que l’on chérit. Allaatkasik avait son lot d’âmes sur le dos, et elles semblaient valoir pour elle tout l’or du monde, forçant l’admiration de toutes les prêtresses de la pièce qui tournèrent vers elle un regard bienveillant et douloureux. Même si l’on ne le disait pas, le monde était tissé par les femmes.

Mais la suite de ses paroles n’en furent pas moins riches en informations qu’Othello buvait comme un élixire révélateur. La fièvre serait donc un facteur aggravant pour certaines pathologies ? Si pour l’instant, ils n’avaient pu qu’étudier la maladie dans sa forme la plus pure, l’idée qu’elle pourrait être l’essence d’autre maux était terriblement inquiétante. Cela risquerait de précipiter dramatiquement la hausse du nombre de victime si ils ne parvenaient pas à la garder sous contrôle, et plus encore dans des régions à risque.
Mais comme pour déverser une nouvelle lumière sur un récit sombre, Allaatkasik révéla qu’elle avait documenté ses études avec des notes emportées avec elles.


« Nous serions ravie de lire vos notes, qui sont sûrement bien plus intéressantes que ce que vous pensez. Le manque de documentation est un cruel frein à la recherche, de nos jours, et il n’est pas de petites remarques ni de veines observations. Si vos notes peuvent nous faire avancer, surtout dans des phénomènes que nous ne connaissons pas encore, alors elles méritent toute notre attention. » Plusieurs prêtresses acquiescèrent alors. « Et je n’ai aucun doute quant à la force sans failles de nos sœurs. Ce sont des femmes admirables, Kesha a fait plus acharnée et fortes que les flots cimmériens. »

Cela arracha un sourire fier à Athema, dont le gabarit cachait en réalité un caractère discret et timide. Quant à la petite Nasaq, elle restait curieusement impassible. Un instant, un silence paisible retomba sur la pièce, quand Allaatkasik fit un dernier aveu, cette fois-ci plus inquiétant que le dernier, laissant planer une ombre inquiète sur l’intégralité de la pièce.
La maladie serait… Créée ? Othello se décolla un peu de son dossier, fronçant discrètement ses sourcils blancs face au poids de la révélation. Comme le disait la petite demoiselle, il ne s’agissait que d’une rumeur. Mais chaque rumeur avait pourtant une source et une origine dans le vrai. Alors qu’elles étaient abritées du reste du monde par l’épaisseur des murs de pierres et les couleurs des vitraux qui décoraient les fenêtre, la sirène bénit le silence car la situation venait de prendre une direction grave et politique, et particulièrement inquiétante. L’ombre d’un instant, elle s’interrogea sur la source de ces informations, mais l’air grave de la jeune fille et son passif d’espionne sans tâche finit par la convaincre. Elle n’aurait pas transmis cette information si elle n’avait pas été certaine de sa véracité. Et si c’était effectivement vrai, alors ce serait effectivement la guerre.

Les temps deviendraient plus obscures encore, et comme le disait l’espionne, l’urgence de remettre l’ordre sous la couve d’une nouvelle grande prêtresse était une priorité pour elles. Jamais il ne lui en couta autant d’être loin de sa nation. Et si elle savait qu’elle serait plus efficace entre ces murs, elle se promit de retourner à Hellas dés que possible, espérant offrir sa présence le temps qu’elles trouvent une nouvelle prêtresse à nommer. Le départ abrupte d’Irina avait semé le désordre, et il était grand temps de redonner à la caste une nouvelle guide.


« - Si vous êtes certaine de ce que vous nous apprenez, l’heure est grave. » Dit-elle avec une profonde tension. « Si la maladie est le fait d’un créateur, il va falloir redoubler d’effort pour la contrée, car nous ne savons pas quel but il poursuit. » Cela soulevait aussi la possibilité qu’il existe quelque part une recette ou des notes sur son élaboration.

La porte s’ouvrit brusquement sur Solveig, qui ramenait avec elle un petit flacon bleu rempli d’un liquide bleu nuit. Le calmant qu’ils avaient mis au point était le fruit de leur recherche, une boisson qui lui offrirait plusieurs heures sans subir le jouc de la maladie et qui ralentirait considérablement sa progression, sans pour autant lui nuire.


« Tenez, buvez cela Allaatkasik. Et je vous pris de bien vouloir nous excuser pour le goût exécrable de la solution, elle est efficace mais atroce sur le palais. » L’arrivée de Solveig lui avait rappelé la proximité du monde extérieur, et elle avait la sensation de détenir à présent des informations bien trop importantes pour être distillés dans une fourmilière si vaste. Saisissant l’occasion pour revenir à des sujets plus plaisants, elle redevint plus lumineuse, se forçant à conserver ses débats intérieurs sous laisse. « Nous sommes en ce moment même en train d’étudier les effets du froid et des plantes sur la maladie, et nous sommes en mesure d’affirmer que le calmant entre vos mains peut nous faire gagner un temps considérable pour créer un remède définitif. » Elle marqua une pause, et poursuivit sur un chemin qui lui tenait visiblement à cœur. « J’ignorais que vous aviez un orphelinat, et je trouve votre œuvre admirable. Si vous le voulez bien, j’aimerai vous aider dans votre mission, en vous apportant les moyens nécessaires à sa prospérité. Et… Même si pour l’instant je suis piégée ici, j’aimerai pouvoir bénéficier de votre aide. Mes sœurs sont bien loin, et je peine à avoir de leurs nouvelles. Peut-être qu’avec votre concours, je pourrais être mieux informée. »

C’était là un échange de bon procédé qu’elle lui proposait, même si elle serait heureuse de se contenter de simple mécénat. Elle vouait une réelle admiration pour la mission d’Allaatkasik, et espérait pouvoir l’aider dans son action, et la prospérité de sa maison.
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MessageSujet: Re: [EVENT] La plume et le sablier.   [EVENT] La plume et le sablier. Icon_minitimeDim 31 Mai - 19:22





La Haute-Prêtresse c'était montrée d'une touchante bienveillance alors que le comportement d'Allaatkasik aurait pu être interprété comme un manque de respect flagrant. Mais ce n'avait point été le cas, bien au contraire, elle faisait tout son possible pour que ses hôtes se sentent tout à la fois à leurs aises pour converser et leur apporter un réconfort tout autant qu'un repos que leurs corps réclamaient après ce long et pénible périple. Allaatkasik fut très émue lorsque la Haute-Prêtresse partagea sa peine pour le décès de sa petite pensionnaire. Elle compatissait sincèrement à sa peine et l'on pouvait lire sur son noble visage, une véritable tristesse. D'ailleurs, se sentiment fut partager par les autres prêtresse. Jamais Allaatkasik n'avait ressentie autant d'humanité, de bienveillance qu'auprès de ces prêtresses. Et dans cette atmosphère intimiste, elle prit conscience d'un sentiment rarissime chez elle, celui d'être utile et d'avoir sa place quelque part dans ce monde. Elle était dans un état d'une rare harmonie avec l'univers, intense et voluptueuse.




Par contre, elle ne cacha pas sa surprise lorsque Othello lui déclara que les notes qu'elle avait apporter pourrait lui être utile. Certes, elle avait du se faire de fausses idées, mais quand même, une personne de son rang, qui plus est dans un lieu où s'effectue ne nombreuses recherches, ses notes lui avaient semblé d'un intérêt plutôt triviales. Elle se demanda même si la Haute-Prêtresse ne lui avait pas dit cela pour lui faire plaisir. Bien entendu, elle ne la connaissait pas, mais elle avait l'intime conviction qu'Othello ne lui mentait pas, même pour lui être agréable. Elle était franche et sûrement pas du genre à arranger la vérité pour la rendre plus agréable. Allaatkasik s'en voulue d'avoir même eu une telle pensée. Non, cette personne était tout simplement parfaite ! Mais à force de traîner son existence dans les mensonges des puissants, les secrets inavouables, les coups bas et la duperie perpétuelle, Allaatkasik avait finie par ne plus croire en la possible honnêteté d'une personne. Et puis, elle aussi vivait dans le mensonge et en plus, s'en était son métier. Il était clair que si elle continuait trop longtemps dans ce milieu, ce travail finirait par consumer son âme. Était-ce pour cela qu'elle s'était tant attachée à ses petites pensionnaires ? Ne serait-ce donc point de l'altruisme ? Mais juste une planche de salut afin qu'elle s'accepte ? Et la voilà qui repartait dans de vaines et déstabilisantes tergiversations...




Mais heureusement, la voix comme la présence de la Haute-Prêtresse avait sur Allaatkasik un pouvoir quasi hypnotique. Et quand cette dernière reprit la parole, elle balaya du même coup toutes ses interrogations et revint immédiatement à la réalité. Et elle ne fut pas reste d’approuver par un balancement de la tête lorsqu'elle déclara que les prêtresses de Kesha étaient supérieures en acharnement et en force que les flots Cimmériens. Même l'immense Athéma répondit avec un sourire fier. Et cela plut à Allaatkasik. Elle éprouva une franche sympathie pour cette créature qui l’impressionnait tant. Après quelques remarques, Solveig revint avec un petit flacon bleu et Othello la prévint que cette potion qui pourrait contrer un certain temps les effets de la fièvre était exécrable en bouche. Effectivement, cette mixture avait un goût abominable et elle arracha une grimace à Allaatkasik qui pourtant fit tout les efforts du monde pour rester impassible et se montrer digne d'un tel élixir. Ce fut peine perdue. Cependant, juste après avoir ingurgité l’infâme breuvage, elle remercia tout aussi respectueusement que sincèrement la Haute-prêtresse pour l'en avoir fait bénéficier. Pendant ce temps, Othello lui confirma ce qui pour elle n'était que rumeur, c'est à dire les effets bénéfiques du froid conjugué à certaines plantes. Voilà un fait nouveau ! Et elle n’oubliait pas de transmettre cette information à son amie Mérinne, si toutefois la Haute-Prêtresse n'y voyait pas d'inconvénient.




Par contre, Allaatkasik fut gêné quand Othello lui proposa d'apporter des moyens supplémentaires à son orphelinat. Elle savait, bien entendu que cette proposition était sincère et désintéressée et qu'elle n'aurait pas du en éprouver la moindre honte. Mais c'est que sur ce sujet, elle était extrêmement pudique. Après avoir écouter d'autres considérations d'ordre plus politique, elle répondit d'une voix toute timide:




-"Je vous remercie votre Sainteté pour toute votre sollicitude à l'égard de mes petites ouailles... C'est vrai que nous ne sommes pas riches, mais aucune ne s'en va dormir le ventre vide. Et les villageois sont très charitables avec nous. Les pêcheurs nous permettent de réparer leurs filets quand ils sont endommagés. Et pour ceux qui ne peuvent se séparer du moindre dias, ils nous offre du poisson en échange. Et puis, depuis quelques semaines c'est la saison de la récolte du duvet de canard et d'oie que nous pourrons revendre au marché de Gaeaf. En plus ça permet aux enfants de faire de grandes ballades sur les berges du Lac Gelé et d'observer bon nombres d'animaux vivants dans les marécages. Notre intendante, Ludivine, en profite aussi pour leur donner par la même occasion des leçons de choses. Reconnaître certaines plantes comestibles, savoir tresser de l'osier et aussi la pose de pièges qui agrémente nos repas. Ce que je regrette le plus, c'est de ne pas avoir le temps de leur apprendre à lire, écrire et compter... J'ai commencée à faire quelques économies et peut-être arriverais-je à employer une préceptrice pendant quelques temps... Si je pouvais passer plus de temps à leurs cotés... Par contre, même si les conditions actuelles me sont pénibles, j'ai une place de disponible dans mon établissement. Alors, si vous connaissez une candidate qui à besoin d'un refuge où elle sera acceptée sans condition, je puis vous proposer de la prendre. Ludivine, qui m'est d'une loyauté sans faille prend soin de tous les enfants et leur donne chaleur et affection. De plus, le travail n'est pas obligatoire pour les enfants, se sont eux qui décident des tâches qu'ils veulent accomplir. Et comme cela, généralement ils participent d'eux même à l'ensemble des travaux. Inutiles de vous dire qu'ils sont tous à se bousculer pour s'occuper de notre couple de rennes ou bien de peigner nos lapins angora. Si je vous le propose, c'est que bien des établissements tenus par des civils sont plus que douteux et n'hésitent pas à forcer leurs pensionnaires à pratiquer la mendicité ou bien le vol à l'étalage... Et malheureusement, les prêtresses ne peuvent pas faire plus et s'occuper de tant d'orphelins... Donc, au cas où, je serais heureuse d’accueillir une nouvelle pensionnaire. Et si vous désirez de ses nouvelles, je vous en ferais parvenir."





Elle fit une brève pause et repensa aux derniers propos de la Haute-Prêtresse. Alors, d'un ton assuré et professionnel:




-"Je comprends que vous aillez fort à faire ici à cause de cette épidémie. Pourtant, vu le contexte politique, si vous pouviez être à Hellas, vous seriez aussi utile... Il va sans dire que si vous voulez que je sois vos yeux et vos oreilles au sein de la cité de Hellas, je serais fière de me mettre à votre service. Dite moi simplement à quelle fréquence vous désirez un rapport sur la situation et je vous l'enverrais régulièrement. Maintenant, peut-être avez-vous des recommandations particulières ? Dois-je surveiller une ou plusieurs personnes en particulier ? Dois-je aussi intercepter les courriers afin d'en connaître discrètement le contenu ? Y a t-il dans le gouvernement civil des individus qui devraient être placés sous surveillance ? Dites moi ce que vous attendais de moi et je m'exécuterai sans délai."





Cela dit, elle remarqua que le petite fille en face d'elle était à n'en point douter une Gorgoroth et qu'elle la fixait avec une défiance et une effronterie non dissimulée. Allaatkasik réajusta ses lunettes sur le bout de nez comme pour dissiper un doute étrange et mystérieux. A bien la regarder, il y avait dans son visage un quelque chose d’indiciblement familier. Et plus elle la dévisageait, plus les familiarités lui paraissaient insupportables. Car tout comme elle, leurs stigmates étaient identiques, les mêmes cernes violacée autour de leurs yeux, les mêmes lèvres bleuies, les mêmes bout de doigts noircis. Toutes deux avaient été empoisonnées. Et puis ses grands yeux et ce nez retroussé, autant de détails qui devinrent rapidement oppressants. Sans compter cette attitude farouche, presque animale tout comme l'avait été par le passé Allaatkasik. Elle ne connaissait rien de son histoire, ni de sa période où elle était encore humaine, ce qui rendit ce doute de plus en plus insoutenable. Serait-il possible qu'elle eut un lien de parenté ? Peut-être qu'une question pourrait dissiper cet affreux doute, mais elle la poserait à Othello quand cette petite mal apprise ne serait plus là. Quoi qu'il en soit, l'idée qu'elle put avoir une parente lui rongea l'esprit tel du vitriol sur une plaque de cuivre. Mais que ferait-elle donc si éloignée de Cimméria ? Après tout Allaatkasik avait été repêchée sur les rives du Grand Lac Gelé... Nul doute qu'elle devait se faire des idées... Sûrement la fièvre qui lui jouait des tours....






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MessageSujet: Re: [EVENT] La plume et le sablier.   [EVENT] La plume et le sablier. Icon_minitimeDim 7 Juin - 22:15

Attentive à la moindre réaction de la jeune bénévolente, Othello la surveilla du coin de l’œil, surprise de voir son visage se plier dans une moue gênée. Elle sembla d’abord gênée par sa proposition, poussant la yorka à s’interroger. Loin d’elle l’envie de la mettre dans une situation délicate, et elle leva une main curieuse et pacifique vers l’espionne, espérant ne pas l’avoir compromise avec une proposition déplacée.
Quand elle prit la parole, elle comprit alors qu’il ne s’agissait que de pure pudeur, la panache simple et belle des gens de bien, des grandes élites de peu qui veillent au bonheur des êtres dans le besoin. Allaatkasik commença le récit d’une vie paisible, où elle luttait patiemment pour devenir plus autonome, pour veiller sur les jeunes âmes sous sa responsabilité. Elle semblait se contenter d’une vie humble, et le disait d’ailleurs avec une modestie d’or qui n’échappa pas à la prêtresse pâle, qui écoutait chaque mot avec une attention silencieuse.

Pourtant son discours était teinté de regrets. A chaque nouvelle phrase, elle comprenait que la jeune femme était sur tous les fronts, qu’elle peinait à trouver le temps pour être auprès de ses pensionnaires. Son travail d’espionne devait être particulièrement chronophage, et elle semblait avoir le profil entêté et professionnel de ceux qui ne comptaient plus leurs heures. Elle avait entendu tout le meilleur de son intégrité, aussi n’avait-elle pas de mal à l’imaginer courir aux quatre coins du monde sans pouvoir retrouver sa famille. Plus que jamais, Othello se sentit déterminée à lui prêter main forte. Si son aide pouvait lui permettre de passer un peu plus de temps avec ses jeunes protégés, alors elle se sentirait honorée.

Mais une autre demande s’éveilla dans son discours, ou plutôt une proposition : son domaine avait une nouvelle place pour un ou une petite pensionnaire. A mesure qu’elle lui raconta son histoire, Othello sembla surprise, ouvrant vers elle de grands yeux sombres et pleins de questions. Même si elle concevait que sa capacité venait de s’agrandir avec le trépas soudain d’Aataavaraq, c’était surprenant de vouloir accueillir de si tôt une nouvelle venue. Mais là où certains auraient pu y voir de l’intérêt ou même de la folie, l’infante de Kesha y vit un profond sens de la famille, et une bienveillance désintéressée, une volonté d’épargnée à une nouvelle vie la souffrance de la rue, de la solitude, et de l’infortune. Elle aurait très bien pu s’épargner cela : une nouvelle bouche à nourrir pouvait être une bénédiction, tout comme une malédiction, surtout dans la campagne gelée de Cimmeria où l’argent ne coulait pas à flot, et où la nourriture ne poussait pas à profusion.

Même si elle voulait lui épargner des mois pénibles à devoir travailler, Othello dû admettre qu’elle lui en coûtait bien plus de ne pouvoir accéder à sa requête. Et à son grand désarroi, les noms lui venaient facilement en tête. Kesha était souvent la déesse à qui l’on adressait les enfants indésirés, les orphelins qui n’avaient nuls destins que de suivre la voie de la rue. Que leurs parents soient morts ou qu’ils aient été trop pauvres pour s’en occuper, on trouvait fréquemment les nouveaux nés encore au berceau simplement laissés devant le temple. Les jeunes filles devenaient alors prêtresses, et les jeunes hommes devenaient instruits, pour les plus chanceux.
Cependant, un nom lui vint en tête assez rapidement, et sans qu’elle n’eut besoin de réfléchir au-delà des frontières de la pièce.


« - Nasaq, approches toi. » A ces mots, elle se retourna vers la petite brune, la couvant avec douceur du bout des yeux. Ce visage sérieux cachait encore des souvenirs sombres et troubles qu’elle devinait à peine. Mais elle avait une certitude : elle était orpheline, et n’avait de foyer que la prêtrise. « Je pense que tu as toute ta place aux côtés d’Allaatkasik. » A ces mots, elle se retourna vers la nommée. « Je vous la confie. C’est une jeune fille prometteuse et pleine d’avenirs, prenez bien soin d’elle. »

Même si elle ne la connaissait qu’à travers le prisme de la foi, Othello savait qu’elle éprouvait un respect profond pour Kesha et sa croyance, et qu’elle cachait son son front une intelligence rare et vive. Elle espérait sincèrement que sa présence à l’orphelinat serait bénéfique, que ce soit pour l’une ou pour l’autre. De plus, elle ne pouvait s’empêcher de remarquer que les deux jeunes filles partageaient une ressemblance étrange, dont elle ne pouvait deviner l’origine. Une force magnétique qui les unissait, et les repoussait dans le même temps.

La jeune espionne poursuivit, laissant un constat teinté d’amertume de la situation en Cimmeria, sous-entendant entre les mots hésitants la détresse des prêtresses et de la nation entière. A mesure qu’elle dessinait ses paroles, Othello s’enfermait un peu plus dans une certaine culpabilité. Elle n’ignorait pas que sa présence serait certainement plus utile avec ses sœurs. Même si elle bénissait le jour où Kesha l’avait choisie, elle s’emmêlait volontiers dans les fils du destin qui l’avaient conduite bien loin des rivages de sa famille, et d’où elle suivait depuis d’autres frontières la longue évolution, parfois pénible, et parfois tâchée de sang. Sa position lui offrait tant de chose, et pourtant il lui semblait qu’elle l’arrachait à l’essentiel. Mais elle prit ses paroles pour compte, et comprit à travers elles quel serait la suite de sa mission et de son avenir.


« Je rejoindrai Hellas dés que cela sera possible. » Elle dit cela avec aplomb, à la surprise des quelques sœurs qui siégeaient autour d’elle. « D’ici là, je serais heureuse que vous puissiez me rapporter les nouvelles de la ville et de mes sœurs. Une lettre toutes les deux semaines devraient suffire, même si je pris pour qu’un évènement sombre ne vienne vous poussez à m’écrire davantage. » Elle marqua une petite pause, pour regarder la jeune demoiselle dans les yeux, y découvrant de nouveau la même lueur grenat. « Merci infiniment pour tout, que ce soit votre dévotion ou votre engagement. Je maintiens ma proposition : si je peux vous aider de quelques façons que ce soit, ce serait un honneur. »
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MessageSujet: Re: [EVENT] La plume et le sablier.   [EVENT] La plume et le sablier. Icon_minitimeMar 9 Juin - 12:57





La Haute-Prêtresse possédait tant de bonté et de générosité que c'en était désarmant. Allaatkasik qui avait déjà eu l'occasion de côtoyer des personnes de haut rang dans les cercles du pouvoir, bien rares étaient celles qui avaient fait montre d'une telle diligence et d'une telle honnête. Mais il ne lui échappa que sa charge au sein du Haut-monastère devait lui peser et lorsqu'elle évoquait son pays natal ou bien l'ordre des prêtresses de Kesha, des élans de nostalgie pointaient dans le ton de sa voix. On eu dit une princesse en exil qui se languissait de retrouver les siens. Cela toucha si profondément Allaatkasik qu'elle aurait bien aimé lui dire quelques mots réconfortants. Mais elle se savait incapable de formuler de tels mots et connaissant sa propre maladresse pour s'exprimer sur un tel sujet, elle préféra s'abstenir et éviter ainsi de la blesser. Quoi qu'il en soit, si elle pouvait par un geste altruiste et désintéressé lui montrer l'importance de sa foi et son rayonnement bénéfique sur tous ceux qui l'entourent, peut-être cela lui mettrait un peu de baume au cœur. Et tout comme ses sœur à Héllas, lui faire voir qu'en suivant la parole de Kesha, nous ne nous battions pas avec l'énergie du désespoir, mais avec la force bienfaisante de notre foi. Othello se trouvant d'être le phare nous guidant dans ces ténèbres, nous devions lui montrer une dévotion sans faille pour que sa lumière brille éternellement et que notre monde retrouve la lumière. Il n'y avait pas de petits gestes, mais une multitude qui nourrissait cette flamme. C'est pour cela qu'Allaatkasik proposa à Othello de la décharger d'une orpheline. Certes, cela pouvait paraître quelque peu inconvenant alors que la petite Aataavaraq venait de disparaître. Et l'on pourrait penser que prendre une nouvelle pensionnaire était pour la remplacer et effacer cette tragédie alors que c'était tout le contraire. Une nouvelle pensionnaire n'était pas la pour lui faire oublier cette douleur lancinante, mais plutôt pour lui rappeler tout les moments heureux qu'elles avaient partagé. La petite aurait voulu qu'une autre puisse elle aussi connaître de tels moments. C'est donc en sa mémoire et pour tous les autres pensionnaires qu'elle était prête à accepter une nouvelle arrivante. Leurs montrer que la mort n'est pas une fin en soi et que même si elle apporte tristesse, une nouvelle vie pleine de promesse et de joie se fait jour. Mais quand Othello lui désigna la petite renfrognée du nom de Nasaq, Allaatkasik ne put s'empêcher d'afficher un étonnement béa sur son visage bien plus pâle qu'à l'habitude. Et de sa voix grave elle poussa un presque silencieux et goguenard:




-"Heu..."





Et dans sa tête, de penser:




/* Vous êtes sûre là ??? */





La gamine posait un regard noir et lourd, plein de défiance sur Allaatkasik comme si elle venait de lire ses pensées. Allaatkasik baissa la tête, quelque peu déconfite. Maigrichonne, la mine revêche, elle avait probablement vécut des choses difficiles, bien plus dure qu'elle même n'en avait vécu. Mais avec une dose massive de patience et de bienveillance elle devrait être à même de redonner le sourire à son visage. Et puis si Othello lui avait désigné, cela devait faire partie des plans, impénétrables, de Kesha. Peu à l'aise dans les relations sociales qui sortent de son travail, Allaatkasik voulue détendre l'atmosphère par une banale question qu'elle adressa doucement à l'attention de Nasaq.




-"Tu voudrais faire quoi quand tu seras plus grande ?"





Mais à peine eut-elle posée cette question qu'elle s'en mordit la lèvre. Rien de telle qu'une banalité confondante doublée d'infantilisation offensante pour premier contact...




/* Hou là là... Qu'est-ce que je viens de dire ?! J'lui parle comme à une gosse alors que si ça se trouve elle est plus âgée que moi... Combien de fois ce genre de comportement m'a mise en rage... Elle va me sauter dessus et m'arracher les yeux... Pour sûre...*/





Contre toute attente, au lieu d'exploser dans une fureur sans nom, Nasaq tourna sa tête vers Othello, les yeux pétillants d’excitation et de félicité et avec un grand sourire répondit d'une voix singulièrement grave et ténue mais avec toute la spontanéité de l'enfance:




-"Plus tard, je serais prêtresse de Kesha !"





En entendant cette réponse toute simple et innocente, Allaatkasik fut complètement médusée et elle sentie sa mâchoire se décrocher. Sidérée par un tel aplomb tout autant qu'atterré par ce choix, elle se rendit compte qu'elle l'avait peut-être un peu mal jugé. Il est vrai qu'en côtoyant les prêtresses de Kesha, surtout en ces temps de fièvre, elle aussi avait été amenée à se poser une question. Continuerait-elle de travailler en tant qu'espionne ou bien serait-elle amenée un jour à changer de voie pour s'épanouir au sein du culte ? Quoi qu'il en soit, la môme avait du cran et montrait une forte détermination. Alors, il en serait ainsi. Que la volonté de Kesha soit faite et Nasaq sera prêtresse. Même si elle ne le montra pas, cette réponse inattendue lui réchauffa son cœur mort et le rempli d'un nouvel espoir. Regardant la Haute-Prêtresse de ses grands yeux sombres pleins d'une douce et tranquille tristesse, le ton plein de déférence:




-"Je vous remercie pour elle. Nasaq a dors et déjà une nouvelle famille qui l'attend à bras ouvert et qui sera aimante. Quant à sa volonté de faire son noviciat, ce sera chose faite dès notre retour à Cimémria. C'est pour moi un honneur de pouvoir participer à l'épanouissement d'une future prêtresse."





Ce qui apportait un avantage certain quant à la suite de sa mission. Certes, ce genre de pensées n'étaient pas très pieuse, mais amener une novice dans le temple de Kesha pourrait s’avérait être une bonne couverture. Après tout, au temple, hormis l'un de ses noms qui était connu, son apparence ne l'était pas. Elle pourrait donc se faufiler plus facilement sans avoir à user de subterfuges plus complexe et beaucoup plus longs à mettre en place. C'est comme si le doigt de Kesha lui montrait un chemin tout tracé. Du moins, c'est comme cela qu'Allaatkasik le voyait. Par contre, elle fut aussi surprise qu'heureuse d'entendre Othello proclamer qu'elle allait revenir à Hellas. D'ailleurs cette surprise fut partagée par les autres prêtresses présentes. C'était donc qu'elle n'en avait rien dit à personne. Y avait-il une raison à cela ? Si c'était pour des questions de politiques ou bien de sécurité, elle aurait gardée le secret de son départ jusqu'au dernier moment... A moins que ce ne soit une manœuvre politique. Peut-être s’attend-elle à provoquer une réaction dans certains groupes en répandant ce genre d'information ? Au sein même des prêtresses et hater l'élection de la grande prêtresse ? Ou bien intimider les Nérozias ? Quoi qu'il en soit, pour sa part, Allaatkasik demeurerait, comme à son habitude muette comme une tombe.




Après cette déclaration inattendue, Allaatkasik de sa voix ténue:




-"Je serai vos yeux et vos oreilles tant à Hellas qu'au temple. Et je ne manquerez pas de vous faire parvenir régulièrement des nouvelles... D’ailleurs, si d'aventure, mon amie d'Amaryl me transmet des informations pertinentes, je vous les ferais suivre..."





S'en suivit qu'un discret mais non moins percutant coup de genoux atterrit dans les cotes d'Allaatkasik. Il lui fut inutile de se retourner vers Atuagaq pour savoir que cette dernière lui lançait un regard lourd et emprunt de jalousie. Sans se laisser distraire et faisant mine de rien, elle continua:




-"Je tiens aussi, du fond du cœur, à vous remercier pour l'aide que vous me proposez. Si nous sommes en difficulté, je n'hésiterai pas à vous le faire savoir. Sinon, y a t-il autre chose que je puisse faire pour vous ? Oups ! J'allais oublier ! Voici les notes que j'ai prise concernant la fièvre que ce soit à Hellas ou bien en traversant les territoires Eridaniens..."






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MessageSujet: Re: [EVENT] La plume et le sablier.   [EVENT] La plume et le sablier. Icon_minitimeMer 17 Juin - 12:53

Un sourire se dessina malgré elle sur ses lèvres pâles et exsangues quand elle aperçu l’air surpris et béat de la petite brune quand elle désigna sa propre protégée. Si Othello était sûre de son choix, Allaatkasik n’avait pas l’air de partager son avis, et regardait s’approcher la chapotée avec un grand scepticisme. Et à bien observer, Nasaq non plus ne semblait pas très à l’aise. Mais la sirène cilla rapidement : elle savait qu’elle était d’un naturel introverti, ne laissant filtrer ses émotions qu’à de rares et belles occasions. La cimmérienne tenta alors de briser la glace, sous les sourires amusés du reste de l’assistance qui couvait les deux jeunes filles avec un entrain presque maternel. Mais une fois que ses mots eurent quitté ses lèvres, la jeune Allaatkasik sembla perdre de sa surperbe et douter immédiatement de son choix. Depuis sa chaise, la naïade observait docilement, et regarda alors Nasaq pour connaître sa réponse – après tout, elle avait la vie devant elle, et peut-être qu’elle cachait sous son crâne des secrets encore tapis.

Mais à son grand plaisir, elle se retourna vers elle, tout en délivrant une réponse saisissante de bienveillance et de spontanéité. Une prêtresse de Kesha était là ce qu’elle souhaitait devenir, irradiante d’honnêteté, sa voix grave raisonnant dans le petit salon. Unanimement, les autres femmes présentes acquiescèrent, chacune reconnaissant dans la jeune ouaille une future sœur, pour beaucoup l’acceptant déjà parmi elles. Othello lui renvoya un grand sourire fier, peut-être même plus encore que ceux que portaient les autres croyantes.


« - Kesha vous entend, jeune fille. Et elle sera fière d’entendre votre vœu. » Lui souffla-t-elle en toute discrétion, ne pouvant pas, pour autant, échapper aux oreilles présentes.

La jeune tenancière de l’orphelina sembla elle aussi surprise et attendrie par cette réponse très innocente, et se retourna vers elle avec la même candeur. Il y avait dans son regard quelque chose de tendre, de las, une tristesse douce et aigre qui tamisait le fond de ses prunelles sombres, deux grands lacs obscurs où se perdait la lumière. Il était difficile de savoir exactement ce qu’elle pouvait bien conserver sous clef, bien à l’abri de ces yeux de grenat. Mais cela lui appartenait, au fond, et Othello n’était personne pour oser prétendre désirer entrer en ce jardin secret et découvrir ce qu’il s’y cachait.
Sa réponse à son sujet était emplie d’humilité et de bonté, et à l’instant où sa voix franchit ses lèvres, elle comprit avoir fait le bon choix. Les voies de Kesha lui étaient parfois incompréhensibles, et elle ignorait à quel point ses décisions étaient les siennes ou celles de la déesse. Mais elle savait que Nasaq était entre de bonnes mains pour faire ses premiers pas chez les prêtresses, et elle ne manquerait pas de lui rendre visite dés son retour dans la nation des glaces.


« - Je vous remercie, jeune Allaatkasik. » Avoir une personne de confiance à proximité du temple était rassurant, qui plus est en cette période trouble pour les prêtresses. Elle savait que les guerres intestines faisaient toujours rage après la mort d’Elerinna, et ses partisantes étaient encore nombreuses à espérer prendre la caste. Sa place était encore vacillante, et elle savait manquer d’influence sur ces femmes-là, même si elle se savait solidement positionnée auprès des admiratrices d’Irina. Il lui fallait revenir au plus vite pour s’assurer que la prochaine grande prêtresse serait une âme pure et méritante, une créature de confiance et non une nouvelle marionnettiste. Dans ce climat, il était parfois difficile de deviner à qui faire confiance, et si les mots qui lui parvenaient du nord n’étaient pas du venin au lieu de la vérité. « Toutes nouvelles informations, quelles qu’elles soient, seraient les bienvenues. »

Othello se redressa dans sa chaise, et croisa les mains sur ses cuisses. La situation dans le monde était particulièrement préoccupante, et chaque nouveau rayon de lumière pouvant traverser l’obscurité était un réel espoir. Pourtant, la jeune accompagnatrice d’Allaatkasik – ou alors était-ce l’inverse ? – lui donna un subtil mais visible petit coup de genoux dans les côtes, qu’elle devina lourd de sous-entendu. Avec un sourire amusé, elle regarda la jeune femme et ses lunettes rondes qui devait commencer à s’impatienter. Cela provoqua un sursaut chez la brune qui lui remis au passage les notes qu’elle avait pu compiler. Athema bougea mais la sirène prit les devants, se levant pour récupérer d’une main les notes soigneusement prises. Se rasseyant, elle les parcourra attentivement, notant dans son esprit soudain calme et concentré les pages et les passages sur lesquelles elle devrait s’attarder pour bien comprendre cette inquiétante facette de la maladie.


« Merci beaucoup. Je vais en prendre un grand soin… » Même si ses mots venaient du cœur, on pouvait facilement dire par son ton absorbé et ses yeux sur le papier qu’Othello était bien plus attentive aux notes qu’au reste du monde. Une fois qu’elle eut finit de les parcourir, elle releva les yeux, heureuse de pouvoir enfin en apprendre plus, rajouter une nouvelle pièce à cet affreux puzzle. Ses yeux étaient remplis d’allégresse et de reconnaissance. Leurs recherches pourraient reprendre sous de meilleurs auspices.
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MessageSujet: Re: [EVENT] La plume et le sablier.   [EVENT] La plume et le sablier. Icon_minitimeLun 10 Aoû - 9:11





Après qu'Othello eut pris connaissance des notes que lui avait remis Allaatkassik, cette dernière se releva et en profita pour jeter un regard inquiet à Atuagaq. Même ici, point de remède et elle ne pouvait ne pas penser à ses petites protégées prises au piège de la maladie. Combien seraient malades à sont retour ? Combien seraient mortes ? Mais avant tout, elle ne devait pas se disperser en de funestes conjectures surtout qu'une nouvelle charge d'âme lui incombait. Elle devait s'occuper de la petite et renfrognée Nasaq. Elle aussi se posait comme une énigme mais les questions devraient attendre. Ce voyage de retour s'annonçait des plus sombres, bien plus qu'elle ne l'aurait imaginée. D'abords elle devrait se séparer de Atuagaq une fois le conté d'Hespéria atteint, faire un rapide détour par Upiq pour voir dans quelles conditions se trouvaient ses pensionnaires, puis rejoindre avec Nasaq le temple de Kesha afin d'honorer la mission que lui avait confié Haute-prêtresse. Et bien qu'elle aurait préféré rester à son orphelinat, veiller sur sa petite troupe, Allaatkasik savait que cela n'aurait pas servis à grand chose. Elle n'avait pas de remède, peut-être aurait-elle plus de chance au temple... D'un autre coté elle avait eu un sacré coup de chance, bien qu'elle n'y crut pas et qu'elle y vit plutôt la main de Kesha qui l'aidait pour sa mission. Infiltrer un temple, cela n'avait rien d'aisé, mais Nasaq lui offrait la couverture parfaite. Rien de tel que d'accompagner une future novice pour s'y introduire sans éveiller les soupçons. Alors, bien que de nombreux nuages sombres et ternes obscurcissaient son humeur, elle pouvait quand même se focaliser sur quelque chose qui la rassurait, qui lui était familier, elle avait une mission à remplir. Une fois devant la Haute-prêtresse, elle posa un genoux à terre et avec déférence, de sa voix grave et sourde, non sans rappeler celle de Nasaq:




-"Votre Sainteté, nous allons prendre congés et nous vous remercions pour votre chaleureux accueil. Toutes nos prières vous accompagnerons afin que vous puissiez venir à bout de ce mal. De mon coté, je vous promets de prendre soin de Nasaq et de la mener au temple de Kesha afin qu'elle puisse y faire son noviciat. Sans oublier que j'y serais vos yeux et vos oreilles. Que la paix de Kesha soit avec vous."





Puis, la petite troupe, après avoir remercié les soeurs, prit congé de cette bien agréable compagnie. Allaatkasik montant sur Avaneq prit Nasaq et la posa devant elle pendant qu'Atuagaq prit sa propre monture. Puis, toutes trois franchirent les portes du Haut-Monastère. Et d'une voix douce, s'adressant à Nasaq:




-"A Upiq, je t'achèterai une monture..."






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