De chapeau et de plume [Pv Crescence]

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 De chapeau et de plume [Pv Crescence]

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Anonymous Invité
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MessageSujet: De chapeau et de plume [Pv Crescence]   De chapeau et de plume [Pv Crescence] Icon_minitimeVen 17 Oct - 15:40

Elle avait fureté dans tous les coins de la ville. Sans relâche, elle avait sillonné les avenues, remonté les grands boulevards, et s'était même aventuré dans les rues plus étroites, mal pavées, qui puaient la boue, et qui sentaient la pauvreté ignorante, aussi. Ca n'avait rien donné. Les ruelles obscures l'avaient observé d'un air narquois; les bâtisses chancelantes des bas quartiers l'avaient regardée avec leurs grandes portes béantes, qui étaient comme des bouches terrifiantes où s'enguernaient les individus, comme dans la mâchoire de géants bizarres et bariolés. Elle avait bien essayé d'aborder un vieillard qui chiquait chichement sur le seuil le sa porte. Mais, après l'avoir considéré d'un oeil torve, froncé les sourcils, il s'était écrié : 'Va t'en d'là petiote! Ôte toi de mon soleil!'.
Léna avait considéré que c'était là les paroles d'un grand sage et s'en était fut. Certainement fallait-il en écrire la légende. Du moins fallait-il ne pas oublier cet enseignement essentiel. Si elle l'avait pu, elle lui aurait imaginé un chapeau, un beau chapeau, qui aurait souligné le charme incertain de sa grosse tête penchée, ridée, et braillarde. Malheureusement, elle craignait de le déranger davantage; elle s'en fut sans demander son reste.
Lorsqu'il fut l'heure du repas, Léna chercha naturellement un établissement propre et bien tenu dans lequel elle pourrait se sustenter -lorsqu'il s'agissait de manger, la jeune sindarin était particulièrement précieuse et difficile; elle agissait comme une aristocrate mal éduquée-. Elle commença par procéder à un tri rigoureux. Tout d'abord, elle cherchait, les auberges fréquentées par une clique d'hommes braillards. Puis, les établissements à la clientèle plus calme et qui n'avaient pas la pancarte de travers, les vitres sales, le paillasson retourné (ç'eut été intolérable). Enfin, elle rechercha les lieux de luxe calme, de volupté sincère, où l'on mange peu, mais avec des couverts en argent, et où chaque bouchée veut vous faire découvrir des plaisirs interdits et subtils. Lorsque cela fut fait, elle consulta sa bourse, et trancha: elle ne pouvait se permettre ni le calme commun des établissements propres, ni l'exquis plaisir de voluptés nouvelles; sa maigre bourse faisait la grise-mine: elle était bien malade aujourd'hui.
La jeune sindarin choisit une petite auberge, excentrée du centre-ville et qui se faisait appeler 'Le chou gras'. Elle se trouvait dans un quartier calme, et faisait l'angle d'une petite ruelle qui descendait vers la basse-ville. Une couronne de fleurs séchées ornait la porte qui menait à l'intérieur de la frêle bâtisse. Ce détail, quoique anodin, charma Léna, et elle pénétra dans l'auberge d'un pas vif. Elle s'installa à une table, dans le fond, près de la cheminée dans laquelle s'éteignait paisiblement un feu qui crépitait encore. Elle commanda des oeufs brouillés et une bolée de cidre; elle mangea goulûment, et vite.
Lorsqu'elle eut achevée son repas, elle s'empressa de régler ce qu'elle devait à la tenancière de l'auberge. C'était une femme énorme, au front haut, l'oeil brillant, la lèvre épaisse, et qui agitait avec une force surprenante son énorme masse, qui oscillait de haut en bas à chaque mouvement énergique qu'elle faisait.

-Ca a-t'y été bien? Demanda-t-elle à Léna, la voyant approcher.

La jeune sindarin tâche de faire bonne figure, et répond aussitôt:

-Oui très bien, merci! Je reviendrais, à l'occasion.

S'ensuivit les formalités d'usage, et dudit paiement. Léna s'acquitta de son dû fort honorablement.
Mais, alors qu'elle s'apprêtait à sortir de l'établissement, la jeune sindarin se ravisa et demanda à la tenancière, qui trônait gigantesquement sur un tabouret qui semblait frêle, sous ses jupons:

-Par hasard, est-ce que vous ne connaitriez pas quelqu'un qui vend des matières premiers, comme du tissu, de la laine, ou quoique ce soit dans ce goût là?

La grosse femme parut surprise de la question et parut d'abord perplexe. Elle pencha la tête de côté, et sembla pensive:

-Et ben ça dépend pour quoi faire. Pourquoi vous en v'lez donc?

-Oh, et bien, c'est que je fabrique des chapeaux, vous voyez! répondit Léna aussitôt. Mais, je manque de matière première, et du coup, ma boutique ne tourne pas très bien, en ce moment.

La tenancière sembla prise de compassion envers Léna. elle poussa un 'Ohhhh!' compréhensif fort long, et très sonore, tout en hochant la tête.

-Et bien, reprit elle bien vite de haut de son tabouret, il m'semble avoir entendu parler d'une nouvelle venue en ville qui vendrait ce genre de chose. Une vendeuse de plume ou de j'sais pas quoi. Elle traine souvent du côté du marché. Il parait qu'elle a des vêtements qui ne ressemblent à rien de connu, et qu'elle est assez avenante. Tu peux toujours aller faire un tour.

Léna acquiesça, songeuse; Elle remercia son interlocutrice puis, quitta l'auberge. Dans la rue, un vent froid vint lui giffler le visage; elle frissona et affermit son pas; marcher énergiquement la réchauffa un peu.
Elle parvint rapidement au marché en question. Sur la vaste place, une quantité incroyable de marchands de tous les horizons vendaient des produits exotiques ou locaux en beuglant comme des chiffonniers; 'un d'eux, un grand escogriffe, musculeux, au large cou, aux mains épaisses, et de grande taille hurlait à qui voulait l'entendre qu'on avait jamais vu de tapis semblables aux siens. Un autre vendait du poisson; un autre des épices, qui s'occupait de choux et de salades, qui de vases précieux, de joyaux, de chaudronnerie, de métallurgie, de verrerie; pour peu que l'on cherchât un peu, on pouvait trouver surement à peu près tout ce que l'on désirait.
La jeune sindarin flâna longtemps dans les rangées interminables qui abritaient autant de trésors précieux que de futilités volubiles. Des yeux, elle cherchait une originale, une femme comme elle n'en avait jamais vue; sa folle imagination s'enflammait, et s'amusait à déformer les formes et les couleurs. Et, alors qu'elle était plongé en d'étranges et inutiles pensées, Léna marcha dans une flaque. Celle-ci n'était pas très profonde, mais mouilla son soulier et, comme elle réagit vivement, voulant dégager son pied de l'eau sale, elle s'éclaboussa jusqu'au genou. Léna émit un petit cri ridicule, recula, se prit les pieds dans un tapis, et s'affala de tout son long sur une jeune femme. Sa tête percuta violemment le sol, et émit un son sourd. Elle voulut se relever et parvint à se redresser à moitié; mais, le choc l'avait tant étourdi qu'elle ne put mener son geste à son terme Elle s'affala à nouveau dans un borborygme étrange. Autour d'elle, une folle agitation naquit et s'embrasa brusquement, comme nait la tempête, les grands jours d'orage et de fureur.


Dernière édition par Léna Jézékaël le Lun 22 Déc - 3:12, édité 1 fois
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: De chapeau et de plume [Pv Crescence]   De chapeau et de plume [Pv Crescence] Icon_minitimeLun 22 Déc - 3:05

Cécité. De ce nez fin qui n'avait rien eu de semblable, à l'étirement insidieux de ces lèvres, la jeune femme avait sût saisir les stigmates jumeaux de ceux, qui, sans parvenir à le consentir, se font horreur. Le sourire si tristement sournois, trahissait le désarrois de l'homme hargneux qui avait cessé d'agir. Claquement de langues. Grognement. Là ou les ruelles avait apposé la violence charognard de leurs flétrissure, Crescence devinait la finesse brisé d'un esprit qui s'était sût vivace. L'intelligence avait éclairé la maigrelette carne. Le songe, son regard. Quintessence d'un beau artistique, qui trouvait cependant toujours l'écho, dans la fébrilité de ses mains qui l'espace d'un instant oubliait encore, que nul pinceaux ne jouerait entre leur doigts. "Soit un homme." Ainsi il avait cédé. L'aveuglement en constat inaltérable.

Les fantômes du passé avait ébranlé son pas, lorsque croisant son regard, elle avait vu s'écouler de lui, la tragique continuité de son histoire. Son dons redonnait vie aux souvenirs. Les cris avait été les premiers à fendre l'aura de tranquillité, que l'inconnu avait en elle, ébranlé. Mélange de nom et de suppliques. Indigne dans leur agonie. Terriblement humain dans leur regard. Les images de ces hommes d'autrefois avait émergé dans la continuité. Parce que peur, douleur et colère avait sût se mêler en canon déchirant, la violences de ces souvenirs avait fendu la ruelle de ses entrailles. Elle ressentait l'agitation sanglotante, de corps déchiré des lois imperturbables de la nature. La triste agonie de ceux qui se découvre soudainement aux portes de la mort. Cheval fou cogné aux méandres de son esprit. Ils continuais de s'écouler en hurlement silencieux, corrosifs pour cette distanciation qui de froideur, préservait Crescence. Tuer. Tuer pour que le "soit un homme" se fasse réalité. Elle savait. Dans l'ombre du quotidien, l'inconnu n'avait cherché que la mort comme réponse. Et elle le  savait. L'encrassement émotif de ses victimes, avait marqué ce corps de l'inavouable, quand pour la première fois la lame s'était abattu. Elle savait, parce que dans ce témoignages de souvenirs, elle redécouvrait cette résolution qui avait agité Emrys: donner cette irréparable conclusion, à la saveur brusquement salvatrice. Par les derniers souvenirs des victimes, ainsi la réminiscence s'était-elle exprimé. La nausée la prit. Elle fut incapable de soutenir plus longtemps ce regards. Alors elle fuit ce sourire horriblement humain, qu'elle savait pouvoir redécouvrir un jour en elle. Parce que dans le fond, c'est peut-être plus simple comme cela.

Crescence déambula dans le silence asservit de nuisance des lieux. Dans le brouhaha de cette foule intimiste qui lui faisait appréhender aujourd'hui leur regard, ou peut-être plus exactement, celui qu'elle savait sien. La peur entravait l'insouciance qui l'avait ganté. Portrait d'inconnu. Marqué. L'homme lui faisait toujours face par le bridage de ses pensées résolument tournée vers lui. Pusillanime. Lui accorder cet adjectif eut été décharger de ses torts, celui qui avait fait choix de facilité. L'allégation était pour autant tentante. Elle admettait, que si responsable il était de ces actes, il n'avait cependant naturellement été doté de la carrure d'esprit, nécessaire à ceux qui s'opposent si promptement à leur destin. C'était admettre que de l'erreur, les hommes ne serait jamais que les victimes nécessaires des caprices du hasards. C'était reconnaître l'inaction en engeance du destin. C'était voir le "non" inscrit dans le lignage. La commodité devenait excusable. Et pourtant, mieux que personne, Crescence comprenait la terrible logique qui avait agité cet homme. C'était peut-être cela le plus douloureux encore. Parfum de violence. Alors elle vomit. Parce que la simplicité de cette solution en devenait salvatrice, elle vomit en décrassage de cette noirceur qu'elle savait animal. Elle voulait vomir la familiarité de cette réflexion, plus intime qu'elle n'avait jamais osé se l'avouer. Et sa propre réponse n'avait rien de moins animal et accommodant que la sienne.

Cabotine. Comédienne aussi mauvaise que prétentieuse, la ville avait ainsi embrigadé son humeur d'âcreté, dans une farce si rondement mené, qu'elle avait sonné pour elle le début d'une morne journée. Fourberie d'un saligaud encore juvénile. Malandrin au traits douloureusement semblable à celui de l'aimant délaissé. Le rabaisser c'était s'efforcer d'oublier. Il avait fallut un visage et l'improbable trace d'innocence rêveuse du crasseux, pour que vole en éclat l'embellie si péniblement acquis. Fragilité. Oui, ne voir que la fragilité de cet être pour se protéger. Dans ce visage corrosif, la poétique tragédie d'Emrys s'était faite entrevoir. Déloyale l'Hesperia? Elle en était à présent certaine. Derrière l'imperturbable intimité de la foule, se masquait l'efflorescence de ses démons. Alors de nouveau elle vomit. Soubresaut salvateur. Bien avant d'arriver à ce marché, elle vomit. Encore et encore, sans que jamais cela ne la soulage vraiment. Son corps lui hurlait que de toute façon il n'y aurait plus rien à tirer de lui. Et pourtant elle voulait encore vomir, extirper la douleur qui maintenant tordait ses entrailles et tirait à la pâleur cadavérique, son corps ébranlé.  L'angoisse l'étranglait d'une facilité déconcertante. Souffle coupé. Alors, les yeux fermé contre le mur crasseux d'une bicoque, elle attendit que s'écoule le temps.



*********************



Dans le froid naissant de l'hiver, le soleil avait atteins le Zenith, lorsque ses pas avait fini par rejoindre l'effervescence coloré du marché.  L'apaisement sonnait en promesse dans cette assemblage d'étalage aux teintures musicales. Ses joues avaient repris de leurs couleurs, revigoré par la chaleur apaisante de ce quotidien qu'elle avait entrepris de faire siens. Dans le doux carillon des éclats de voix, elle avait étalé sur un tissage ses biens et s'était assise pour attendre.

Cela avait commencé par un petit cris, une chaussure trop vite mouillé et la surprise. Spontanée. Forme jusque là indistincte, c'est alors qu'elle avait fendu la foule d'une chute. La jeune fille avait percuté le sol, sans qu'elle n'ai pu ni prédire ni ralentir, l'improbabilité de cette scène. Crescence n'avait été que la spectatrice de l'un de ces drames grotesques de la vie. Et dans une tentative audacieuse pour se relever, cette jeune fille de nouveau s'était affalé. Mais cette fois, à défaut de pouvoir la retenir, Crescence en atténua la chute en l'attirant contre elle. Par réflexe la jeune femme chercha aussitôt son pouls en soufflant:
- Vous m'entendez? Si oui, serrez mes doigts, mais ne bougez pas.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: De chapeau et de plume [Pv Crescence]   De chapeau et de plume [Pv Crescence] Icon_minitimeSam 3 Jan - 0:11

BAM.

Ca lui avait fracassé le crâne, quant elle était tombée, comme ça, dans un bruit assourdissant qui lui avait vrillé les tympans. Et ca lui avait sacrément secoué la tête, de percuter le sol ainsi, sans retenu; ses dents s'étaient entrechoquées dans un fracas assourdissant. Ses yeux avaient du exploser: elle ne voyait plus rien, ne sentait plus rien, si ce n'est la douleur qui lui martelait la nuque et qui s'amusait à lui démolir cruellement les omoplates. Peut-être même qu'elle avait crié, en tombant, mais elle ne s'en rappelait déjà plus. Il faut dire que c'était une sacré chute qu'elle venait de faire; elle avait l'impression d'être tombée d'une falaise, tout droit en enfer, ou ailleurs, mais dans un lieu hostile, douloureux, où la lumière ne pénétrait jamais. En un sens, c'était vrai : l'enfer est pavé de bonnes intentions.

D'abord, elle essaya de ne pas bouger. Ca n'est jamais bon de raviver la douleur, surtout lorsqu'on est momentanément aveugle et que la douleur vous lacère la tête et le dos. Léna avait l'impression qu'on lui broyait les os du crâne; elle décida, dans un formidable instinct de survie, de ne pas tenter le diable: elle perdit tout à fait pied, et sombra presque dans l'inconscience. Dans la torpeur, au moins, la souffrance perdait de sa force; elle s'atténuait et devenait supportable. Néanmoins, elle sentait autour d'elle un tumulte (du moins, c'est ainsi que lui apparaissait la chose), et cette agitation lui paraissait formidable. De ça, de là, elle entendait des voix, qui se mélangeaient confusément dans sa cervelle. Certaines étaient rauques, et lui faisaient mal aux oreilles; d'autres étaient stridentes, paniquées, et étaient véritablement insupportables. Aucun bruit, en vérité, ne lui était vraiment agréable. Il y' en avait quelqu'uns de tolérables, et c'était tout. On a déjà tué pour moins que cela.

Au bout d'un moment, toutefois, la jeune sindarin se sentit moins souffrante: c'était comme si on lui rendait sa cervelle, les os de son crâne et sa colonne vertébrale. Elle se redécouvrait elle-même, son corps, la sensation d'être vie et de n'être, somme toute, pas trop mal en soi-même. C'était comme un soudain retour à la vie: d'un coup, d'un seul, sans prévenir, l'existence lui redevenait assez agréable pour qu'elle ouvrît les yeux sans trop rechigner, et sans faire de grimaces.

D'abord, elle aperçut un petit coin de ciel, qui la regardait d'un air dédaigneux. Elle n'eut point l'idée de se moquer de lui à son tour; après tout, c'eut été bête, de sa position de souffreteuse. Puis, son champs de vision s'élargit; elle vit un grand échalat, au visage carré, le nez rouge, long et flasque, le front plat, les fossettes prononcés et le cou filiforme, qui la regardait d'un air bête mais inquiet. Son cou, très long, lui donna l'envie de rire, et surement l'eut-elle fait si elle en avait été capable: elle grimaça sérieusement et sans état d'âme. Elle n'avait plus conscience du ridicule et d'ailleur s'en fichait éperdumment. On crut qu'elle souffrait davantage et on bavassa davantage. Léna, elle, ne comprenait toujours qu'à moitié ce qui se racontait.

Bientôt, cependant, Léna sentit qu'on la soutenait, et même qu'on s'inquiétait d'elle. Quelqu'un, au dessus d'elle, lui parlait doucement et lui tenait la main, comme ces femmes qui veillent auprès des malades en leur parlant dans une langue tendre et savoureuse à l'oreille. Elle chercha un visage, un regard, une expression. Elle pencha sa tête d'un côté, puis de l'autre. Enfin, elle l'aperçut: elle avait les yeux profonds et tristes, et les cheveux rutilant comme du cuivre. Dans la lumière du jour, elle crut à une apparition. Alors Léna se blottit contre elle, et serra fort sa main chaude en fermant les yeux et écoutant ses douces paroles.

Il ne lui fallut qu'un moment pour comprendre son erreur. Aussitôt, elle se recula brusquement. Son crâne explosa mille fois tandis qu'elle se relevait en hâte et le monde tangua devant ses yeux effarés. Le feu de la honte lui brûlait les poumons. Elle articula maladroitement

- Oh ! Pardon... Je ne voulais pas, vraiment! Pardon... Je vous ai pris pour un ange!

Et enfin, elle se tut.
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