Moment de détente interrompu...

Sujet: Moment de détente interrompu... Lun 19 Oct - 11:32

Moment de détente interrompu

Le 12 du mois Tiria an 1306.

Entre son poste de conseiller du Roi, la maison de jeu et son autre activité beaucoup moins avouable, notre Sylphide n'avait eu que peu de temps à lui ce jour-là. La soirée s'était éternisée et ce n'est que très tard dans la nuit que Abel avait laissé les derniers clients entre les mains bienveillantes d'Hortense qui gérait l'établissement en son absence et des quelques employés qui restaient encore présents. Peu avant de prendre congé, une bonne demi-heure plus tôt, il ordonnait à un serviteur de lui préparer un bain et faire monter une bonne bouteille de vin.

Il gagnait donc l'étage et faisait un rapide détour par le bureau dont il prenait soin de fermer la porte à clé dernière lui, histoire de ne pas être importuné. Il ouvrait la fenêtre afin de profiter de la fraîcheur nocturne et restait planté là quelques minutes à scruter le jardin sous le halo des trois lunes. Finalement il s'installait à sa table de travail et consultait les dernières doléances qui lui avaient été adressées. Très vite il laissait tout cela de côté, il n'y avait rien d'urgent.

Il fouillait dans la petite poche de son gilet et sortait une clé avec laquelle il ouvrait un tiroir du bureau. Il en dégageait son grimoire. Ce dernier était protégé par deux incantations mentales, histoire que s'il venait à être dérobé, personne ne pourrait en prendre connaissance. Et si par le plus grand hasard, il parvenait à être ouvert, il se consumerait instantanément. Mieux valait être prudent. Il inscrivait deux ou trois formules ainsi que des notes et le refermait. Une fois sécurisé par la force de l'habitude, il le remettait à sa place et verrouillait le tiroir. Il quittait son siège et gagnait ses appartements en passant par la porte attenante à ces derniers. Il la laissait ouverte.

Le bain était prêt comme il l'avait demandé et des serviettes avaient été déposées près de ce dernier. Il testait la température de l'eau avant de se dévêtir, déposant soigneusement ses effets personnels sur le lit et s'empressait d'aller se glisser dans la baignoire. Il poussait un long soupir, appuyant la nuque sur le rebord du baquet, fermait les yeux et savourait ce moment de quiétude. N'allez pas croire qu'il s'assoupissait pour autant. Tout un chacun savait que les Sylphides ne ressentaient que peu la fatigue, il appréciait juste le moment.

Combien de temps restait-il ainsi ? Je ne saurais vous le dire, mais quand enfin il daignait se laver l'eau n'était plus aussi chaude. Une fois cela fait, il se redressait et se rinçait avec un broc d'eau. Il ramenait sa chevelure en arrière d'un geste souple, enjambait la baignoire, attrapait une serviette et s'en drapait la taille. Il se dirigeait vers un guéridon où traînaient quelques ouvrages sur la magie et l'essence divine. Des livres usés par le temps, signe évidant qu'ils appartenaient au Sylphide depuis des décennies. Sur certains d'entre eux, l'écriture était presque illisible. Ils étaient si anciens que la façon dont ils avaient été reliés n'était plus utilisée de nos jours. Il s'emparait d'un livre écrit en Hellendë, attrapait le chandelier le plus proche et se dirigeait vers le gros fauteuil qui trônait près de l'âtre. Il déposait le chandelier et le livre sur le manteau de la cheminée avant d'aller se servir un verre de vin. Une fois cela fait, il revint vers la cheminée, prit l'ouvrage et s'installa confortablement. À cette période de l'année, nul besoin de feu. Il commençait alors sa lecture le plus tranquillement du monde tout en sirotant un bon verre de vin...

Codage par Libella sur Graphiorum

Le 12 du mois Tiria an 1306.

Il était certain que Zéphyr en avait après l'argent, mais des fois, elle se demandait elle même pourquoi elle avait accepté un contrat, joué l'infiltration pour voler un objet ? Alors que la discrétion était loin d'être son fort ? Cette mission s’annonçait périlleuse. Elle avait pensé au début, entrer dans le bâtiment sous sa forme de reptile. Après tout, un serpent, ça peut se faufiler partout. Sauf que si l'objet en question est trop massif, elle devrait reprendre sa forme humaine et l'embarquer. Cependant, une jeune femme courant dans le couloir en étant complètement nue, c'était loin d'être discret... Conclusion, elle devrait rentrer dans le bâtiment en tant que bipède... Le jour de son infiltration afin de voler un certain grimoire arriva. Le yorka, en tant que serpent, se glissa jusque dans les vestiaires, attendant qu'il n'y ait plus personne dans la pièce pour sortir de sa cachette pour ensuite subtiliser un uniforme de bonne qui traînait là. C'était vraiment un coup de chance pour la jeune femme, d'autant que ce dernier lui allait, bien qu'un poil serrer au niveau de la taille.

Zephyr avait passé un petit moment à épier les moindres fait et geste de l'homme qui allait être sa victime, regardant quand il venait, quand il partait et quand ce dernier rentrait chez lui. Chaque personne avait sa routine, l'homme en question ne dérogeait pas à la règle, hormis quelques fois où ça variait. Elle avait aussi appris que l'homme appelait l'aide des bonnes, mais qu'il n'y en avait jamais réellement chez lui. C'est ce qui l'embêtait le plus dans cette histoire, elle allait devoir voler le grimoire quand il sera là... C'est pour quoi elle avait attendu pour s’infiltrer, sauf que le monsieur avait trainé et n'était rentré chez lui que tard dans la nuit. Mais la patience de la Yorka avait porté ses fruits, vu qu'on l'envoyait dans les logements de l'homme pour y préparer son bain.

Zéphyr n'enviait pas ces personnes qui avait un si bon train de vie qu'ils en demandaient a d'autre pour leur faire la moindre petite chose. De son avis, il perdait le plaisir de faire une tache quotidienne, comme faire la cuisine. C'était d'après elle satisfaisant de réussir à se préparer quelques choses. Elle trouvait ça dommage pour eux. Comme prévu, elle fit couler le bain de monsieur, déposant des serviettes propres non loin de la baignoire puis s'éclipsa avant que l'homme n'entre dans la pièce. Lorsqu'elle l'entendit alors entrer dans l'eau, la mission de cette dernière débutant réellement. Se glissant discrètement dans le bureau en faisant le moins de bruit possible afin que sa victime ne sache pas ce qui se passait alors qu'il prenait tranquillement un bain. Elle mit un petit moment à chercher ou pouvait se trouver ce foutu bouquin. Regardant dans tous les tiroirs possibles. Dans sa théorie, s'il était si important que ça, l'endroit où il était devait être fermé à clé, donc elle ouvrait chaque tiroir le plus doucement possible afin de faire le moins de bruit possible, jusqu'à ce qu'elle tombe sur le tiroir fermé, dans le bureau. Logique, elle aurait sûrement dû commencer directement là. Elle ne savait pas combien de temps, elle avait passer à chercher ce fameux tiroir, mais en tendant l'oreille, elle sut rapidement que l'homme était toujours dans la pièce où se trouvait la baignoire. Bruit de l'eau en mouvement, régulier, il était toujours dans l'eau, mais n'entendait pas d'autre bruit que de l'eau en mouvement. Puis un gros splash, ensuite le bruit d'un tissu et de pas. La Yorka se figea prête à fuir au cas où il entrait dans la pièce où elle se trouvait. Mais rien, personne à l'horizon.

Zephyr attendit un peu, l'entendant se diriger autre part. Un soulagement pour elle, alors qu'elle se remettait au travail. Cherchant un moyen pour ouvrir ce foutu tiroir. Son regard se posa alors sur une coupe papier posée non loin d'elle. Il était relativement fin, parfait pour passer sur le rebord du tiroir. Ce qu'elle fit, sauf que l'ouverture du tiroir fit plus de bruit qu'elle ne l'aurait imaginé. Si l'homme ne l'avait pas entendu, c'était qu'il était sourd. Alors elle s'empressa d'ouvrir le tiroir et d'attraper ce grimoire qui lui avait donné tant de mal pour se faire subtiliser. N'attendant pas une seconde de plus pour sortir de la pièce avant que l'homme n'arrive. Mais comme rien ne se passe comme prévu, et vu le bruit d'enfer qu'elle avait fait et le temps qu'elle mit entre prendre le livre et se précipiter vers là porte...

Moment de détente interrompu

Le 12 du mois Tiria 1306

À cette heure de la nuit, tout était paisible, si ce n'était le bruit d'oiseaux nocturne qui parvenait aux oreilles d'Abel alors qu'il parcourrait l'ouvrage de magie. Un instant, il relevait le nez de son livre, pensant avoir entendu quelque chose. Après quelques secondes, il buvait une gorgée de vin et posait le verre sur le guéridon près de lui avant de replonger dans sa lecture. Bientôt un autre bruit, un peu plus fort que le précédent, comme un léger frottement. Il pensait que Reckless avait du revenir de sa petite balade nocturne quotidienne. De toute façon, il était libre d'aller et venir sans réelles contraintes sauf celles qu'Abel lui imposait en certaine occasion. Mais soudain un bruit bien plus fort, cette fois il n'y avait plus de doute possible. Il n'était pas seul. Quelqu'un s'était introduit dans le bureau et fouillait. Il se levait silencieusement, allait prendre son arme et entendait un grognement sinistre. Reckless venait de rentrer et semblait menaçant. Restait à en connaître la raison.

En quelques enjambées, Abel faisait irruption dans le bureau, armé, vêtue d'une simple serviette nouée autour de la taille, cheveux humides pour se trouver en présence d'une bonne qui tentait de fuir. Elle voyait toute retraite impossible, un gros matou venant de faire irruption, sortant de nul part. D'un bon il lui barrait le passage menant au couloir. Il était menaçant, toutes dents dehors prêt bondir et à la mettre en pièces. De l'autre Abel repoussait d'un geste rapide les battants de la fenêtre tandis que le puma avançait vers sa proie, forçant la petite curieuse à reculer. Abel laissait faire quelques secondes par pur plaisir jubilatoire avant d'intervenir.

" Reckless !"

L'animal s'immobilisait, mais n'en demeurait pas moins inquiétant. Il grognait gardant les yeux fixés sur cette proie, qui pour le moment lui filait entre les pattes.

A la jeune femme d'un ton quelque peu amusé par la situation.

"Mais qu'avons-nous là ! Une fouineuse!"

Il avisait alors son grimoire entre les mains de la demoiselle et son expression changeait du tout au tout. Son visage se faisant plus dur qu'il ne l'était déjà. Sa mâchoire se crispant.

"Je devrais plutôt dire une voleuse!"

Il s'avançait vers elle, positionnant la pointe de sa lame à hauteur de la gorge de la jeune femme.

"Lâche ça !Maintenant!"

Le ton et le regard de cet homme étaient glacials. Il lui indiquait la chaise située devant le bureau.

" Assis-toi !"

Il s'appuyait contre le bureau, son arme toujours pointée sur la voleuse. Les muscles du Sylphide se dessinaient à la perfection sous sa peau , signe évident qu'il devait s'entrainer depuis des années.

"Tu es la première a tenté un coup si audacieux, ici même ! Quelques secondes de plus et tu y serais peut-être arrivée."

Un demi sourire en coin. Il abaissait alors sa lame.

" Ne tente rien de stupide, il n'attend que ça."

Abel la dévisageait longuement semblant vouloir sonder son âme. Il avançait alors une main en direction du visage de la demoiselle comme s'il allait la frapper. Le coup de vint pas. Contre toute attente, il lui saisissait alors le menton et la forçait à le regarder.

"Ton nom? Qui et combien ?"

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Le 12 du mois Tiria an 1306.

La prochaine fois qu'on lui propose de voler un vieux bouquin, Zephyr leur dira d'aller se le foutre où elle pensait. Parce qu'il était certain, là, qu'elle n'était pas faite pour l'infiltration en toute discrétion. En même temps, même un aveugle aurait pu dire que la mercenaire n'était pas faite pour ce genre de mission. C'était comme mettre un éléphant dans un magasin de porcelaine... Puis, elle se rappela pourquoi elle avait accepté cette mission, elle payait bien et ne demandait pas que le sang soit versé. Par contre, elle aurait peut-être mieux fait de demander qui était la victime... Ça aurait pu lui permettre de mieux se préparer. Et de ne pas se retrouver face à un gros chat féroce. Elle détestait les gros chats féroces. Quoi que non, ce n’était pas le bon terme, elle n'aimait pas les gros chats féroces qui essayait de la bouffer. Gardant son butin contre elle, la jeune femme reculait peu à peu, au rythme que la bébête s’avançait peu à peu. Avait elle déjà dit qu'elle n'aimait pas les gros vilains chats aux allures féroces qui avaient un penchant pour les pythons ?

Elle aurait peut-être dû écouter son instant, lorsqu'elle avait accepté cette mission, quelques choses lui disaient de se méfier. Peut-être l'instinct ? Le fait est qu'elle avait totalement ignoré ce sentiment et qu'elle avait foncé tête baissée dans cette machine à embrouille. Surtout qu'elle connaissait parfaitement son manque de discrétion... Elle faisait partie de ces personnes qui foncent dans le tas, sans se soucier du reste. Par définition, elle était ce qu'on appelait communément, un bourrin. Elle savait bien que son manque de jugeote finirait par lui poser problème. Là, le problème, la menace avait une lame sous la gorge.

« Voleuse... Ne m'insultez pas voyons, je ne fais qu'emprunter cet ouvrage. Je me suis dit, il est joli, pourquoi ne pas en profiter un peu ! Ne vous a-t-on jamais dit qu'il fallait partager dans la vie ? »

Lâcher le bouquin ? Hors de question, c'était loin d'être envisageable ! Pas après tout ce mal qu'elle s'était donné pour mettre la main dessus, il était hors de question qu'elle le pose. C'est pourquoi le jeune yorka posa ses fesses sur la chaise tout en gardant précieusement l'objet de convoitise de l'homme qui lui avait donné cette mission. Son regard se posa alors sur l'homme, ne se gênant pas pour le détailler de la tête au pied, haussant un sourcil.

« Jolie serviette. Vous n'aviez plus de pantalons ? »

Sourire en coin. Elle avait beau être menacée d'un coup, Zephyr n'en perdait pas son piquant, malgré tout, elle restait à l'affut en cas de réel danger, pour l'instant, elle avait entre les bras un otage parfait , une bonne protection contre les possibles attaque. Au pire, si ça s’annonçait trop dangereux, elle savait se battre et il y avait toujours la solution de prendre sa forme reptilienne pour se faufiler rapidement sous un meuble. Dans ces moments-là, elle remerciait le ciel pour lui avoir donné la forme d'un python plutôt que d'un éléphant... Quoi que, ça aurait été marrant, un éléphant au milieu de ce bureau...

« Vous m'en voyez honoré. C'est toujours flatteur d'être la première ! »

Arborant toujours ce sourire en coin, donnant l'impression que la situation ne l'inquiétait pas plus que ça. Ce n'était pas de l'arrogance ou de l'inconscience non. Mais c'était dans sa manière d'être, elle ne savait pas être trop sérieuse. Le seul moment où elle l'était, c'était quand elle avait Akimitsu et Hoshiyo entre ses mains, en plein combat. Voyant sa main se lever, elle redressa son visage, le regardant droit dans les yeux, il n'eut pas à relever de beaucoup son menton, pour que ses pupilles fendues se posent sur lui.

« Il est un peu tôt dans notre relation pour que vous me touchiez ainsi, vous ne trouvez pas ? Zephyr. Quant à savoir qui et pour combien... »

Elle haussa les épaules.

« On n’est pas aussi intime pour que je vous donne tous mes secrets, voyons, un peu de mystère ! »

Elle était prête à lancer ce bouquin sur le fauve à n'importe quel moment, en cas de danger. S'il avait été attentif, il aurait vu ses mains se crisper sur les rebords du livre, prête à se défendre en cas de possible danger. Défendre ou prendre la fuite, le choix était multiple. Bien que la fuite était plus envisageable face à un fauve qui se débarrasserait bien vite d'un gros bouquin. Mais la distraction serait suffisante pour que Zephyr prenne sa forme de python et qu'elle aille se faufiler sous le meuble le plus proche. Après, tout n'était qu'une question de timing.

« Ce que je me demande, c'est pourquoi ce vieux bouquin intéresse tant les gens. C'est qu'un bouquin ! »

Moment de détente interrompu

Le 12 du mois Tiria 1306

Il semblait que la demoiselle qui se tenait là, ne coopérait pas aussi facilement. Peu importait, Abel était patient et de toute façon et il était hors de question qu'elle reparte avec le grimoire. Elle lui remettrait de son plein gré ou il serait contraint d'employer d'autres méthodes plus musclées.
Bien que crispée, elle s'était assise comme il venait de le commander. Elle n'avait pas vraiment le choix pour le moment. Elle n'avait cependant pas lâché l'ouvrage qu'elle tenait fermement contre elle, comme si elle envisageait encore de pouvoir fuir avec. Lorsqu'il la traitait de voleuse, elle s'en offusquait comme s'il venait de l'insulter et ce petit ton qu'elle employait eut pour effet d'amuser Abel, bien qu'il restait de marbre. De toute évidence, elle ignorait qui il était, car elle n'aurait sans doute pas gardé de sa superbe.

"Emprunter, vraiment ? Allons, allons. Quand on veut emprunter quelque chose on le demande. On ne force pas un tiroir verrouillé pour en prendre le contenu. Donc tu es bien une voleuse à mes yeux."

Abel était détendu et ne semblait nullement inquiet quant à la suite des événements. Il se laissa reluquer sans la moindre pudeur et lorsque la demoiselle lui demandait s'il n'avait plus de pantalon, il eut un léger rictus.

"Des pantalons. Je sors de mon bain et je suis dans mes appartements, donc libre de faire comme bon me semble."

Elle se disait flattée d'être la première à avoir tenté de le voler et Abel leva les yeux au plafond.

"Voilà qui est intéressant. J'ai devant moi, une personne téméraire ou stupide. Voir les deux."

Alors qu'il esquissait son geste au niveau du visage de la chapardeuse, elle relevait la tête fière et le narguait une fois de plus.

"Oh, mais je vois que j'ai affaire à une Yorka. Sans doute t'a-t-on engagé à cause de tes prouesses en matière de transformation. Vu tes yeux, je dirais reptile. Cependant ce petit incident pourrait te conduire à ta perte. Ton commanditaire se soucie peu de toi, où il t'a jugé bien naïve au point d'accepter ce contrat.

Elle ne semblait pas vouloir répondre à toutes ces questions, mais consentait à lui donner son nom: Zéphyr. Ajoutant qu'ils n'étaient pas assez intimes pour qu'elle en dise plus. Puis elle parlait du grimoire demandant tout haut pourquoi il intéressait tant de gens. Le visage d'Abel était de marbre comme figé dans le temps pour l'éternité.

"Pourquoi ?! Tu ignores qui je suis, n'est-ce pas ?"

Un long silence et il ajoutait...

"Je suis Abel Thorn, Conseiller du Roi Thimothée Mannus. Tu comprends à présent pourquoi que tu ne pourras pas sortir d'ici avec ceci."

Il lui désignait le grimoire du bout de sa lame.

"Donne-le-moi et tu partiras comme tu es arrivées, saine et sauve. Le cas contraire tu finiras dans les geôles du château et crois-moi, tu n'en sortiras pas, même sous ta forme animale, j'y veillerai."

Le puma s'avançait, venant se positionner près de Zéphyr, sa gueule à quelques centimètres de son avant bras, toujours aussi menaçant. Reniflant la jeune femme comme, s'il s'agissait d'un bon gros poulet.

"Comme tu le constates, mon compagnon n'est pas aussi conciliant que moi. Il semble vouloir te croquer. "

Soudain une étrange lueur passait dans le regard d'Abel. Il revenait sur un petit point fort amusant que la demoiselle avait soulevé quelques minutes plus tôt. Elle voulait jouer les provocatrices et bien soit, ils allaient jouer.

"Pour la question d'intimité, ça peut s'arranger tout de suite. Ma chambre est juste à côté ou alors je peux te trousser ici même, sur le bureau, s'il n'y a que cela pour te délier la langue."

Le moins qu'on puisse dire c'est que là, Abel n'y allait pas avec le dos de la cuillère.

"Allez, enlève-moi tout ça !"

Il lui désignait ces vêtements d'un geste.

"A moins que tu ne veuilles que je m'en charge?"

La demoiselle semblait aimer la provocation et bien Abel allait pousser le jeu à son extrême pour voir si elle irait jusqu'au bout ou se démontrait.

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Le 12 du mois Tiria 1306

Zephyr savait parfaitement qu'à force d'être provocante, un jour ça se retournerait rapidement contre elle. Mais c'était dans sa nature que d'être comme ça et elle n'allait certainement changer du jour au lendemain, peut être même changerait elle jamais. Il était possible qu'elle soit ainsi même si elle faisait face à un homme d'importance capitale pour un peuple. C'était simplement sa nature d'être ainsi. Comme ordonnée, la jeune femme s'était assise sur la chaise, regardant l'homme en face d'elle. Elle n'oubliait pas la présence du gros chat. La yorka était loin d'être bête, naïve ou autre, même si elle était ainsi vis-à-vis de lui, elle n'en restait pas moins prudente, même si elle avait une certaine confiance en ses capacités de combattant. Sachant se battre avec ou sans arme. Elle n'avait pas l'air comme ça, mais elle savait y faire en matière de combat. En même temps, elle avait été entraîner dés son plus jeune âge et a toujours été bercé dans les arts du combat. Son père adoptif était un ancien soldat converti en mercenaire... D'autant qu'elle s'était montré très assidue dans son entraînement, encore maintenant, il ne se passait pas un jour sans qu'elle s’entraîne. Le combat s'était intégré dans son ADN. En regardant toujours l'homme, elle haussa les épaules nonchalamment.

« Demander, c'est surfait. Vous auriez fini par le savoir tôt ou tard. Ça reviendrait au même ! Et puis j'étais pressé. »

Elle se mit finalement à l'aise sur la chaise, du moins, semblait-il, tenant toujours le grimoire fermement.

« Mais et si vous aviez eu de la visite, en serviette, ça ne fait pas très sérieux ! Et si elle tombait ? »

Dit-elle faussement innocente.

« Je préfère téméraire que naïve ! Après tout, ce n'est pas comme si j'avais passé plusieurs jours à guetter vos moindres fait et geste. Quelqu'un de naïf n'aurait pas fait le quart de ce travail de surveillance. »

Pour la première fois depuis le début de cet « entretien », Zephyr fut plus que jamais sérieuse. Après tout, elle parlait travail, là.

« Et le fait que je sois une Yorka vous pose un souci, peut-être ? J'en doute, vu que je les ai à peine utilisés, seulement pour subtiliser l'uniforme. Vous devriez faire attention, la sécurité dans ce bâtiment laisse à désirer, ils laissent les portes ouvertes, sans faire attention. Les commanditaires des missions sont rarement intéressés par le sort des mercenaires qu'ils engagent. Vous devez être bien naïf, pour penser le contraire. On nous paie, on exécute, point, à la ligne. Faut pas chercher plus loin. »

Elle haussa de nouveau les épaules face à sa question. Devait-elle le connaître ? Il est célèbre ? Elle s'intéressait peu aux gens de base donc de là à le connaître... Sauf s'il fréquentait les tavernes. Là... Quoi que non, elle n’avait pas une mémoire des visages.

« Abel Thorn... hm.... Ne connais pas. Et à vrai dire qui vous êtes, ce que vous faites, m'importe peu. Vous pourriez être un dieu, que je serais quand même venu chercher ce grimoire. Voyez-vous, on ne vit pas tous dans le luxe et l'oisiveté et un sous-est un sou. »

Sourire en coin.

« La vie de château, j'en ai toujours rêvé ! Ça doit être tellement confortable ! »

Elle ne mentait pas, Zephyr avait toujours rêvé de dormir au moins une nuit dans un château. Mais ce n'était qu'un désir parmi tant d'autres qui était lui aussi irréalisable. Lançant un regard en biais au Puma.

« Fais gaffe, grosminet, t'approches pas trop, sauf si tu veux manger du bouquin ! Même si je dois avouer, que tu as plutôt bon goût ! Brave petit bonhomme ! »

En vérité, elle n'avait rien contre les bêtes, bien au contraire, elle les affectionnait beaucoup, mais c'était rarement réciproque... Elle regardait l'homme. Il semblait vouloir s'amuser un peu, alors qu'ils s'amusent à deux, dans ce cas.

« Hmm... Vous me vendez du rêve, là, surtout par un homme aussi important que monsieur le conseiller en personne. »

La provocation, c'était son domaine, qui s'y frotte, s'y pique.

« Désolé, j'ai les mains pleines. Va falloir m'aider ! »

Moment de détente interrompu

Le 12 du mois Tiria 1306

Abel paraissait très détaché rapport à cette situation peu ordinaire, mais il ne fallait pas se fier à son allure détendue. En réalité, il était sur ses gardes et les réactions de la demoiselle étaient décortiquées et analysées dans les moindres détails. Il ne se fiait jamais à une apparence si féminine soit-elle. En 400 ans, il avait eu le loisir d'étudier la gent féminine de différents peuples et il avait très vite appris qu'il ne fallait pas se fier aux apparences et surtout à celles d'une femme. Apparences qui il fallait l'avouer, n'étaient pas si mal à regarder. Pour une Yorka, elle était plutôt jolie, mais bien loin d'égaler la beauté parfaite des Sylphides. Ils surpassaient de loin tous les autres peuples d'Isthéria.

"Pressée... Je vois. Tu ne devais sans doute pas t'attendre à ce que je sois ici quand tu interviendrais ou du moins encore éveillé. Sache que ceux de mon peuple ne ressentent que peu la fatigue, aussi dormir ne nous est pas forcément nécessaire."

Il passait une main sur le dos de Reckless et le caressait.

"Concernant une éventuelle visite, elle aurait été d'ordre plus intime, plus que pour une réunion d'affaires vu l'heure avancée de la nuit. Alors ma tenue..."

Un vague geste de la main comme si cela n'était qu'une broutille.

"Par contre il semblerait que cette serviette soit une sorte d'obsession pour toi. Tu n'as de cesse de vouloir que je l'ôte. Tout à l'heure le pantalon et maintenant le.. si elle tombait. Si elle te dérange tant que ça... "

Il se penchait légèrement sur elle, son regard gris plongeant dans les prunelles fendues de la Yorka.

"Alors comme ça on m'a surveillé durant des jours. Juste pour connaître mes habitudes. Seulement voilà, ce soir j'ai dérogé à la règle."

Il se redressait.

"Concernant celui qui t'emploie, s'il ne se soucie pas de ceux qu'il envoie en mission c'est un idiot. C'est le risque d'être vendu et se voir par la suite devenir une cible. Mais je ne t'apprends rien n'est-ce pas ? Quant à la sécurité de cet endroit ne t'en inquiète donc pas."

Un rictus un rien sadique en coin.

"Tu as accepté ce boulot pour la coquette somme d'argent qu'il t'a promis. Cependant tu n'es pas une voleuse de haut niveau, mais tu dois exceller dans ton domaine de mercenaire. Il suffit de te regarder pour s'en rendre compte. Tout chez toi transpire l'art du combat. Ta carrure, ta gestuelle, tes bras légèrement musclés, même la façon dont tu tiens ce grimoire, te trahit. Quant à cette provocation, c'est une preuve de plus. Tu essaies de pousser ton adversaire à la faute pour avoir l'avantage dans un éventuel corps-à-corps et je ne pense pas me tromper. Je maîtrise suffisamment l'art de la guerre pour me rendre compte de ces choses-là. "

Lorsqu'elle minaudait de ne pas le connaître cela ne faisait que renforcer son opinion sur Zéphir. Une autre provocation pensant sans doute qu'il mordrait à l'hameçon mais il ne répondait pas à cela.

"Je n'ai pas toujours vécu dans le luxe, mais être Conseiller du Roi amène un certain statut qu'il faut entretenir."

Zéphir taquinait le gros minet et ce dernier montrait les dents férocement si bien qu'Abel devait intervenir.

"J'ai dis non !"

Un autre grognement et la queue de l'animal s'agitait d'agacement. Une fois encore, elle jouait la provocation et cela amusait plus encore Abel qui laissait échapper un rire. Chose bien rare chez lui.

"Tu ne perds pas le nord, Zéphir. Il y a cependant un petit problème. Pour t'aider, il faudrait que tu te déposes mon grimoire auquel cas, je vais devoir...."

Il levait alors sa lame et la laissait monter le long de la jambe de la Yorka, remontant doucement le long de son corps jusqu'à arriver à l'épaule de cette dernière où il entaillait un morceau de manche qui tombait sur le sol en virevoltant.

"Je peux m'amuser ainsi très longtemps et toi ?"

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Le 12 du mois Tiria 1306

Il était vrai que Zephyr était loin d'être une voleuse. Étant plus une combattante accomplie qu'autre chose.Cependant, elle n'allait pas rechigner face à un travail payé. Même si, actuellement, elle se retrouvait dans une situation délicate, mais pas infranchissable. Il lui suffisait de trouver une stratégie qui fonctionnerait. Même si la jeune femme n'avait pas eu d'éducation comme beaucoup de nobles. Elle n'en restait pas moins douée dans ce qu'elle faisait, y compris quand il s'agissait d'un travail pour lequel la jeune Yorka n'était pas habituée. Après tout, tout problème avait sa solution. Il suffisait seulement de la trouver et actuellement, elle cherchait justement, cette solution en gagnant le plus de temps possible. Mais, il fallait avouer que son temps était compté. Ce genre de situation était aussi délicate concernant l'imprévisibilité des individus se trouvant dans la pièce, c'est à dire, l'homme et sa bestiole. Mais elle ne désespérait pas pour autant. Elle repositionnait le bouquin, toujours posé sur ses cuisses, mais à présent, c'était ses avant-bras qui le retenaient fermement. N'allez pas croire qu'on pourrait lui subtiliser facilement, loin de là. La jeune femme était vive et au moindre mouvement suspect, elle refermerait ses griffes sur ce grimoire. Car il ne fallait pas oublier, que Zephyr était attentif a tous les mouvements des deux habitants des lieux. Il fallait bien avouer que ses réflexes de combattante ne lui servaient pas mal dans ce cas de figure. Elle haussa les épaules aux dires de l'homme. C'était pratique de ne pas ressentir la fatigue. Mais bon, lorsqu'elle eu l'idée de voler le bouquin, elle ne s'était pas posé la question de s'il dormait ou non, ça ne lui était pas venu à l'idée d'attendre qu'il pionce... Voilà pourquoi elle était une mauvaise voleuse. Elle était trop foncée dans le tas pour ça. Et impatiente aussi, tiens...

« Eh bien, en fait ! Ça m'importait peu que vous soyez là ou non. Le fait est qu'il fallait que vous soyez là pour pouvoir entrer ici, vu que peu voir pas de domestique ont accès à vos appartements durant votre absence. Après, que vous dormiez ou non. Je m'en foutais un peu. Je n'y avais même pas pensé à vrai dire. »

Piètre voleuse. Elle haussa alors un sourcil, sourire en coin.

« Et si le roi avait eu besoin de vous d'urgence et qu'on vous faisait sortir d'ici rapidement... En serviette ? »

Elle eut un haussement d'épaules. Pas que sa serviette soit si intéressant, le serpent cherchait juste a gagner du temps afin de trouver une porte de sortie a son problème actuel.

« C'est vrai que j'ai une belle vue, là, mais dommage qu'elle soit gâcher par un si petit bout de tissu. Vraiment dommage. »

Elle cherchait vraiment la petite bête là. Un jour, la jeune femme se brûlera les ailes à force de jouer avec le feu. En espérant que ça n'arrive pas ce soir-là.

« Je ne connais certes pas la discrétion, mais croyez-vous vraiment que j'allais tenter de vous voler sans même avoir un minimum d'information sur vous ? Si vous croyez ça, c'est que vous êtes vraiment naïf, mon bon monsieur! »

Elle haussa de nouveau les épaules. Après tout, si beaucoup de mercenaires faisaient ça, c'était loin d'être son cas. Aussi étrange que cela puisse paraître c'était une mercenaire avec des principes.

« Sauf si on sait qui on choisit pour exécuter une mission. Aussi étrange que cela puisse paraître, je n'irais pas vendre mon client. C'est l'honneur ça, mon p'tit monsieur. »

Elle se pencha en avant, prenant une position loin d'être féminine. Jambe écartée, grimoire bien calé contre elle, ses mains posées sur la couverture du bouquin, doigt croise. Pas très féminine comme position... Après la jeune femme n'était pas connue pour elle la personne la plus féminine qui soit. C'était même le genre à roter et péter sans aucune pudeur. Le pire était quand elle avait un peu trop d'alcool dans le sang... Là, on pourrait la voir debout sur une table à chanter des chansons paillardes, bien souvent interdit pour le jeune public...

« Oh ! Monsieur est un génie ! Il a su que je n'étais pas la voleuse du siècle. Je pense que n'importe qui l'aurait compris dès qu'il m'aurait surpris tentant de le voler. Il est vrai que je préfère le combat à la discrétion d'un voleur. Mais ça aussi, c'est relativement visible. Peu de femmes peu se vanter d'avoir la même condition physique que la mienne. Après tout, faut réussir à porter un sabre, ça pèse son poids, puis le manier. Alors, en manier deux, la condition physique qui suit doit être excellente. Mais si vous pensez que vous pourrez me soumettre aussi facilement, vous vous mettez un doigt dans l'oeil. »

Elle se remit alors dos contre le dossier, souriant.

« Après tout, vous n'avez que des suppositions sur moi. Vous ne me connaissez pas, alors que je vous ai pisté pendant plusieurs jours. Pas assez pour vous connaître parfaitement, mais juste assez pour avoir un certain avantage. Vous ne pensez pas ? »

La jeune femme fixa l'homme. Affirmant qu'il n'avait pas toujours vécu dans le luxe. C'était possible, mais même s'il avait su se sortir de sa condition de base, tous n'avaient pas cette chance. Et elle ne se gêna pas pour le dire à voix haute.

« C'est bien, vous en avez de la chance, pas comme d'autre, qui vive dans la misère. Qui n'a pas eu la même chance que vous. Ou que moi, d'ailleurs. »

Après tout, si elle n'avait pas connu son père adoptif, elle serait sûrement morte à l'heure qu'il est et n'aurait pas su s'en sortir un minimum. La jeune femme se considérait réellement chanceuse. Elle avait eu la chance d'avoir quelqu'un pour la protéger et lui enseigner ses propres savoirs et qui avait fait d'elle ce qu'elle était actuellement. Tous n'avaient, malheureusement, pas cette chance et elle le savait pertinemment. Elle nota, cependant, qu'il ne fallait pas trop taquiner le gros minet, il avait des crocs qui étaient relativement dissuasifs... Heureusement, il obéissait à son maître... Heureusement ou malheureusement. Parce que si pour l'instant, ce dernier l'empêchait de la croquer, il n'en sera pas toujours le cas. Il fallait vraiment qu'elle trouve une porte de sortie à son problème actuel...

« Non ! Je ne le poserais pas ! Être nue contre un bouquin, ça ne serait pas des plus excitant. Vous ne pensez pas ? »

Il était clair qu'elle n'allait pas le lâcher aussi facilement. Sentant finalement la lame froide de son arme glisser le long de sa jambe lui procura un certain frisson. Après tout, les reptiles n'aimaient que peu le froid. Voyant finalement le morceau de tissus de sa manche tomba faiblement sur le sol. Ça n’eut pas l'air de la perturber plus que ça. Au contraire.

« Je suis inépuisable, mon cher ! »

Moment de détente interrompu

Le 12 du mois Tiria 1306

Abel toujours bien calé contre le bureau observait la demoiselle qui était assise devant lui. Il devait bien avouer qu'elle avait un sacré caractère, ce qui n'était pas pour lui déplaire. Il avait toujours eu horreur des saintes-nitouches ou autres femmes qui jouaient les mijaurées. Ce qui lui plaisait, les femmes de caractère et celle-ci en avait à revendre. Et les propos provocateurs qu'elle tenait et bien... nous dirons que c'était la cerise sur le gâteau. C'était peut-être aussi pour ça qu'Abel faisait durer le plaisir, allez donc savoir ?

Quoi qu'il en soit notre Sylphide avait de la patience à revendre et il semblait évident que pour Reckless s'était tout autre. Son cher félin semblait vouloir en finir avec cette intruse, afin de s'octroyer son moment de jeu. Car comme tout bon félin qui se respecte, il était évident que ce dernier jouerait longuement avec sa proie avant d'en finir avec elle. Aussi était-il frustré de constater que son maître était tout aussi joueur que lui.

"Il est vrai que peu de personnes pénètrent dans mes appartements et la raison en est fort simple. Ca m'évite le genre de mauvaise surprise dont tu me gratifies actuellement."

Avec un aplomb démesuré, il ajoutait ….

" Alors si par le plus grand des hasards tu parvenais à sortir d'ici ou si je te le permettais, ce grimoire ne servirait pas à ton commanditaire. Il est protégé. S'il réussissait, je ne sais par quel miracle à en faire sauter les sorts, dès qu'il l'ouvrirait, cet ouvrage s'enflammerait instantanément. Alors tu vois, tu te donnes du mal pour rien. Il ne te payera pas pour un tas de cendres."

Il s'employait alors à la débarrasser de son autre manche, effleurant volontairement de sa lame la peau de la Yorka. Il déplaçait l'acier jusqu'à la jugulaire, prêt à taillader un peu plus le tissu et se ravisait subitement. Laissant paraitre que cela ne l'amusait plus du tout.
Abel quittait sa position, faisait le tour du bureau afin de se diriger vers une table où trônaient des bouteilles d'alcool et des verres. Il déposait alors son arme contre le mur et prononçait quelques mots en Ellendë, alors qu'une aura rouge se matérialisait quelques secondes autour de son sabre avant de disparaître.

"Si l'envie te prenait de t' en emparer, tu encourrais une cuisante douleur, tu es prévenue."

Il esquissait un léger sourire aux propos tenus sur le roi.

"Si Thimothée avait besoin de moi rapidement, j'aurais le temps d'enfiler un pantalon avant de gagner le palais. Ce n'est pas comme si je devais quitter une amante précipitamment parce que son mari arrivait tout à coup."

Il se passait une main dans les cheveux, ramenant quelques mèches rebelles en arrière.

" Tu n'es pas la première du genre à me suivre, tu t'en doutes. Quand on occupe une place comme la mienne, c'est monnaie courante. Concernant le fait ne pas vendre votre client c'est tout à ton honneur."

Il gardait ce calme olympien qui le caractérisait si bien, sûr de lui, tandis qu'il remplissait deux verres d'alcool. D'elle-même, elle lui en apprenait plus sur sa personne qu'il n'en avait demandé. Lui exposant ses prouesses de pouvoir manier deux sabres, se vantant d'être en excellente condition physique, et qu'il ne serait pas facile de la soumettre, alors il notait la position peu féminine qu'elle prenait.

Cette fille était plutôt jolie et bien faite de sa personne, mais question maintient c'était une catastrophe. Elle ne devait même pas se rendre compte du potentiel de séduction qu'elle possédait. Quel gâchis !
Abel l'aurait bien employé pour distraire sa clientèle car un joli brin de fille comme elle aurait fait fureur, pour peu qu'on lui apprendre les bonnes manières, mais il doutait fortement qu'elle accepte une telle proposition. Alors le diamant resterait brut.

"Tout s'achète Zéphyr. Il suffit d'y mettre le prix."

Il revenait alors à sa hauteur, deux verres en mains et les déposait sur le bureau avant de se pencher légèrement au-dessus de la demoiselle. Suffisamment près pour qu'elle sente l'odeur des huiles parfumées qu'il avait utilisé pour son bain. Un mélange suave et envoûtant à la fois.

"Pour ce qui est de ma réussite, la chance n'a rien à voir avec ça. Je n'ai pas ménagé mes efforts pour en arriver là où je suis aujourd'hui."

Il se redressait, reprenait les verres s'apprêtant à lui en tendre un lorsqu'une fois encore elle le provoquait délibérément. Cette fois, sans était trop. Il les déposait à nouveau, une lueur étincelante passant dans prunelles grises. Soudain, il l'empoignait brusquement par les bras, la redressait vivement et la renversait sans ménagement sur le bureau sans autre forme de procès, provoquant la chute des verres, que quelques manuscrits et autres ouvrages. Il la dominait de toute sa stature, les muscles bandés, une jambe glissée entre celles de la Yorka. Le corps du Sylphide était collé à jeune femme, une promiscuité à laquelle, elle ne devait pas s'attendre. Il la fixait avec intensité et défit.

Elle voulait jouer et bien ils allaient jouer, mais peut-être pas comme elle l'aurait voulu. Reckless émettait un grognement, ne lâchant pas sa proie des yeux, sur le qui vive. La main gauche d'Abel s'aventurait alors le long de la jambe de la demoiselle, un air amusé dans le regard.

Inépuisable et la vue te plaît. Vraiment ? Prouve-le !

Pas à dire, il ne doutait ni de lui, ni de son physique d'Apollon. Sa main glissait toujours plus haut en une caresse langoureuse, passant sous la jupe de la demoiselle. Sa bouche se trouvait à peine à quelques centimètres de celle de Zéphir. Il semblait évident qu'il ne la forcerait à rien sans son consentement. Il ne ressemblait pas à ces rustres qu'on peut parfois rencontrer dans une taverne des bas quartiers.

Codage par Libella sur Graphiorum

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Le 12 du mois Tiria 1306

Zephyr était un garçon manqué, après tout, elle avait été élevée ainsi. Son père adoptif l’ayant élevé à être l’égale d’un homme, elle agissait à présent comme tel. Elle n’avait jamais porté de robe, jamais joué à la poupée, ni eu d’amie fille, ni même de petit copain. Elle avait eu une vie entièrement tournée sur la survie et l’art de savoir se défendre en cas de problème. Après, vu qu’elle ne connaissait pas ce genre de chose, ça ne la dérangeait pas plus que ça. Après tout, pourquoi regretté quelques choses qu’on ne connaissait pas ? C’était ridicule. Et puis elle était très bien comme elle était et elle n’enviait aucunement ces fifilles de bonne famille devant bien s’apprêter pour le bien paraitre. Non, ça, certainement pas. Il n’était pas né le type qui la verra en robe ! Hors de question. Et puis, où elle mettrait ses Uchigatana avec une robe. Non, c’était ridicule ! Ce n’était une combattante, pas une poupée à pouponner.

Le jeune york continuait de regarder l’homme, toujours avec cette lueur de défis brillants dans ses pupilles fendues. Elle s’amusait bien à jouer les effrontés de cette manière, a testé jusqu’où allaient ses résistances. Apparemment, elles étaient relativement élevées, mais ça la poussait à aller encore plus loin. Après tous, la jeune femme était joueuse et elle avait trouvé, actuellement un nouveau jouet fort amusant. Son sourire en coin se faisait que plus grand. Elle avait hâte de faire perdre, a cet homme tout sa splendeur, lui et son aspect un peu trop neutre. Sa longue mèche blanche tombant légèrement sur son visage, cachant par la même occasion son œil droit. Regard que ne quittait pas d’une semelle l’homme. Bien que le félin restait dans son champ de vision. Après tout, des deux, elle hésitait encore entre qui était le plus dangereux. L’homme ou la bête.

« Surpriiiise ! C’est bien les surprises ! Ça met du piment dans la vie ! »

Elle haussa alors les épaules. Qu’elle puisse ouvrir ou non ce bouquin, Zephyr en avait que faire. C’était loin d’être son problème, après tout, on lui avait demander de ramener le bouquin, pas de l’ouvrir. Après, maintenant qu’elle avait ses informations, elle pourra toujours les données à son client. Avec un peu de chance, elle aura un bonus. Oh oui, un bonus. Ça faisait toujours plus de sous et il était connu que le york aimait l’argent. Bon, pas au point d’aller outre ses principes, mais quand même. L’argent, c’est bien ! L’argent, ça sent bon ! L’argent était ce qu’on pouvait considérer comme étant l’amour de sa vie.

« Pas mon problème ! »

Simple et efficace. Plus de mots auraient été superflus. Elle fit alors une moue en voyant l’autre manche glisser sur le sol, alors que sa peau frissonnait de nouveau au contact du métal glacé. La douleur, venons-en à la douleur. La jeune femme savait se montrer endurante face à la douleur, même à la famine d’ailleurs. Combien de fois elle s’était blessée en manipulant son arme au début, combien de fois avaient-elle été blesser durant ses affrontements. Ses nombreuses cicatrices attestaient ça. Elle n’avait aucune honte de ces cicatrices, au contraire, c’était la preuve qu’elle avait pu faire face à un danger et s’en sortir vivante. C’était la preuve qu’on ne se débarrassait pas d’elle aussi facilement. Elle était coriace et le prouvait chaque jour de sa vie.

« Même pas peur, d’abord »

Effrontée, toujours et encore. C’était du Zéphyr tout craché ça, les phrases un peu enfantines. Elle essayait par tous les moyens de désorienter l’homme ou même du moins l’agacer. C’était comme ça que les gens faisaient le plus d’erreurs possible. Le mima alors qu’il faisait les louanges de son poste. Prenant plaisir à le singer, avant de rouler les yeux. Elle avait du mal avec ce genre de personnes, qui vantait qu’ils étaient ô combien puissants et haut placés dans la hiérarchie. Certes, c’était bien pour eux, ils avaient pu évoluer correctement, mais de là à se vanter. Bon, elle n’était pas mieux, elle avait tendance à vanter son maniement d’armes. Elle haussa alors un sourcil, le fixant. Tout s’achète ? Non, elle n’était pas d’accord avec lui. Tout ne s’achetait pas, encore moins ses informations sur ses clients. Quoi qu’on en dise, elle était peut-être une mercenaire, mais elle pas sans honneur et vendre ses clients ne faisait pas partie de ses principes. Elle le regardait droit dans les yeux, sourcils froncés.

« Désolé de vous décevoir, mais il existe encore des gens qui ont encore un tant soit peu de fierté. Assez pour ne pas se laisser acheter pour des informations qui se veut confidentiel. Tout ne s’achète pas. Et si vous pensez ça, je vous plains grandement. Car prouve juste que vous ne pouvez rien obtenir sans votre or. »

Elle le suivait toujours du regard, alors qu’il bougeait. C’était possiblement le moment de partir, tant qu’il était assez loin d’elle. Bien que le félin avait malgré tout un aspect assez dissuasif. Elle était rapide, certes, mais pas plus rapide que cette bestiole infernale. Cependant, sans qu’elle s’y attende, la Yorka se retrouva projetée contre le bureau, le livre tomba sur le sol dans un fracas se retrouvant contre l’homme. Elle devait bien avouer qu’elle fut décontenancée face à ce revirement soudain. De nouveaux frissons la parcoururent lorsque la main de ce dernier glissa le long de sa cuisse. Elle ne s’était pas attendue a ce qu’il soit si entreprenant. Au début, elle pensait juste à le pousser à bout, elle ne pensait pas qu’il irait jusque-là… Et le réflexe le plus simple qu’elle, c’était un réflexe de défense, cette dernière envoyant son poing dans la figure de l’homme. Reprenant rapidement contenance, elle se redressa et posa la main sur le postérieur de ce dernier, ses doigts englobant la chair de son derrière.

« hm ! Ferme ! Sachez qu’on ne prend pas comme ça le dessus sur moi ! Je n’aime pas la position de soumission ! »

Elle entendait par là, être en dessous de l’homme. Généralement, dans ce genre de moment, elle préférait prendre les commandes.

« Et puis, je doute que vous soyez aussi endurant que vous le prétendez. Hein, monsieur le conseiller. »

Elle se dirigea alors vers le grimoire au sol, se penchant afin de le ramasser. Après tout, elle était là pour lui, à la base.

Moment de détente interrompu

Le 12 du mois Tiria

Abel s'amusait de cette situation peu commune qui lui avait été offerte sur un plateau. Non seulement cette jeune femme avait du mordant, mais de la repartie, ce qui attisait plus encore la curiosité de notre Sylphide. Depuis le début, elle n'avait eu de cesse de vouloir le faire sortir de ses gonds. Seulement elle ne devait pas être au courant que les Sylphides pouvaient se montrer d'une patience exemplaire. La pauvrette tentait par tous les moyens de l'exaspérer, en vain.
Dans leur petit jeu, il venait de donner un tout autre niveau à cette relation en la basculant soudainement sur le bureau. Vu la réaction de la demoiselle, elle ne s'était pas attendue à cela de la part de notre Conseiller. Sous la surprise d'un tel revirement de situation, le grimoire lui échappait des mains et tombait aux pieds de la chaise.

Penché au-dessus d'elle, les lèvres si près de celle de Zéphyr, elle pouvait sentir le souffle chaud du Sylphide sur sa peau. Il la fixait, un feu ardent dans le regard, un petit rictus au coin des lèvres. L'exercice semblait ne pas déplaire à la Yorka à en juger par le frémissement de sa peau sous les doigts de notre audacieux. Il accentuait sa caresse alors qu'elle venait le frapper au visage d'un coup sec, lui éclatant légèrement la lèvre inférieure au passage. Un sang noir perlait de la plaie alors qu'il se redressait, lui dégageant l'espace suffisant pour échapper à son emprise. Il essuyait d'un revers du pouce le sang qui coulait sur sa lèvre tandis qu'elle en profitait pour lui palper le postérieur. Vu les paroles qu'elle prononçait dans la foulée, cela semblait plutôt lui plaire.

Une autre petite phrase provocatrice concernant le fait qu'elle n'aimait pas être soumise, eut pour effet de faire sourire Abel alors qu'il se retournait et profitait du spectacle que lui offrait la demoiselle, penchée en avant afin de récupérer le grimoire. Sur le moment, il eut envie de lui rendre la pareille et de lui claquer la croupe , mais c'était sans compter sur la réaction du puma qui suite à l'agression de son maître, s'apprêtait à frapper. Zéphyr dans son obstination à vouloir récupérer le fichu grimoire n'avait sans doute pas anticipé la chose. Ces gestes brusques avaient été perçus comme une menace et toute menace devait être éliminée. Un avertissement raisonna dans le bureau.

"Attention !"

Abel se jetait alors sur la Yorka, l'alpaguant par la taille, l’entraînant avec lui dans sa chute, souhaitant lui épargner la morsure brutale des griffes du puma. Si elles ratèrent leur cible première, elles n'épargnèrent pas l'avant bras droit du Conseiller, entaillant la chair en une longue estafilade du coude jusqu'au poignet. Nul cri, nulle plainte ne sortirent de la bouche du Sylphide, comme s'il passait outre cette douleur cuisante. Zéphyr se trouvait une fois de plus entre les bras d'Abel, mais cette fois, elle était allongée sur lui. Il soufflait à son oreille tandis qu'il voyait Reckless s'approcher d'eux.

"Ne bouge pas !"

Dos au félin, Zéphir ne voyait pas ce qu'il se passait, ne pouvant que l'imaginer. Compte tenu du visage grave d'Abel, la situation était critique. Il la retenait fermement entre ses bras, lui empêchant tous mouvements, comme s'il était désireux de garder une amante près de lui, mais c'était tout autre. Il ne connaissait que trop Reckless pour savoir qu'il n'était plus temps de jouer. L'animal était en colère, grognant plus fort que les fois précédentes. Abel cherchait à capter le regard de Reckless . Une fois cela fait, il tentait de l'apaiser.

"Ce n'est rien, du calme ."

Le puma avançait encore, babines retroussées, le grimoire se retrouvant à présent sous ses lourdes pattes.

"Calme toi. Tout va bien , Reckless.Tout doux !"

Il y eut encore des grognements assez vifs durant de longues minutes puis plus rien, avant que le puma ne se couche au sol, sur le grimoire. Il s'en était fallu de peu. Abel se détendait, relâchait son étreinte et se dégageait à présent que la menace était sous contrôle. Sa mâchoire était crispée et son regard dur et froid.
Une fois debout, il attrapait Zéphyr par le poignet avec force et brutalité, la forçant à se redresser, sans lui donner d'autres choix. Puis comme s'il s'agissait d'un vulgaire sac de farine, il la chargeait sur son épaule sans plus de cérémonie, sa croupe dans son champ de vision. Tête en bas, elle devait fulminer et pouvait bien lui donner des coups, il n'en avait que faire.

"Ça n'a que trop duré, cette fois finit de jouer!"

Il abattait alors une main sur le fessier de la jeune femme, une première fois, puis une seconde, tout en se dirigeant vers la chambre, refermant la porte du pied, d'un geste sec.
On vous épargnera les détails croustillants de ce qui passaient derrière cette porte, mais une chose était sûr, la nuit avait été mouvementée et torride.

Au petit matin alors que les soleils pointaient à l'horizon, Abel vêtu d'un pantalon nettoyait sa blessure. Sur la table près de l'âtre, une cuvette remplie d'eau, des flacons d'onguents, des bandages et plusieurs linges dont certains souillés de sang noir. Le froissement des draps en désordre, lui signifiait que la demoiselle venait de s'éveiller. Il relevait alors la tête dans sa direction et croisait son regard reptilien. Il ne prononçait pas un mot, se concentrait sur sa tache, bataillant à faire son bandage.

Codage par Libella sur Graphiorum

Le 12 du mois Tiria

Il y avait des moments où Zephyr pouvait se montrer imprudente, il se pouvait que depuis qu’elle s’était fait prendre par monsieur le conseiller, elle s'était montrée, justement très imprudente. Il aurait été plus convenable, pour la voleuse qu’elle était de prendre la moindre faille pour sortir de là, avec ou sans le grimoire. Mais elle s’amusait tellement de la situation qu’elle en avait presque oublié sa mission première. De ça, elle allait surement en subir les conséquences plus tard. Bien que sa confiance en elle était assez grosse pour savoir qu’elle pourrait tenir tête à ces fameuses conséquences, tant que ces conséquences en question n’étaient pas en surnombre. Elle n’était pas non plus infaillible après tout. Mais pour l’instant, elle avait autre chose en tête. Cette autre chose était collée à elle, la main collée sur sa cuisse et les lèvres assez proches d’elle pour sentir son souffle glisser le long de son visage. C’était bien la première fois qu’elle se laissait ace point aller durant une mission. D’habitude, elle était plus consciencieuse dans son travail… Ce n’était pas comme ça que son père l’avait éduqué… Toujours rester concentré sur sa tâche. Pourtant là, elle était loin d’être concentré sur sa tâche, la preuve, le grimoire trônait sur le sol un peu plus loin. C’était loin d’être professionnel tout ça… Il fallait qu’elle se reprenne et vite ! Un crochet du droit plus tard, elle était debout se dirigeant vers le fameux grimoire et se pencha pour l’attraper.

Si on pensait qu’elle avait oublié le gros minet, c’était mal connaitre la Yorka. Quand elle l’entendit bouger, elle était sur le point d’esquiver, mais elle fut plus lente que l’homme qui la protégea de l’attaque en l’entourant de ses bras. La jeune femme devait bien l’avouer, elle s’était attendue à tout, sauf à ça. Prisonnière des bras de l’homme, elle ne pouvait pas bouger, bien qu’il le lui interdisait. Elle était encore trop sous le choc à vrai dire pour émettre le moindre mouvement. Pourquoi il l’avait protégé ? Cette question allait surement rester en suspens un long moment. D’autant qu’elle avait tenté de le voler, elle avait tenté de le pousser à bout à mainte reprise. Rien ne le poussait à la protéger fasse à l’attaque de son animal de compagnie. Parfois la jeune femme avait du mal à comprendre les gens et leur capacité à être imprévisible. On s’attend à qu’ils fassent un truc, mais au final, ils faisaient totalement l’opposer. C’était bien au-dessus de ses capacités de compréhension… Elle avait l’impression que le temps s’écoulait que bien trop lentement alors que le conseiller tentait d’apaiser le puma furieux.

Puis quand tout fut calmé, tout se passa rapidement pour la Yorka, avant de finir debout le poignet prisonnier de la poigne d’Abel, celle-ci se retrouva chargée comme un sac à patate sur son épaule. Il se passait quoi là, au juste ? La tête en bas, le sang commençait à lui monter à la tête qu’elle sentait la main de ce dernier se poser à deux reprises sur son postérieur. Elle se doutait bien où il l’amenait et ça annonçait une nuit mouvementée pour les deux personnes ici présentes. Et elle devait bien l’avouer, elle était d’humeur à s’amuser une bonne partie de la nuit. Qu’elle tienne ce qu’elle disait, qu’elle était inépuisable.

Comme prévu, leur nuit fut relativement mouvementée et Zephyr s’était bien amusé durant cette activité nocturne. Il était rare que la jeune femme partage une nuit avec le sexe opposé. Elle était rarement intéressée par ce genre d’activité. C’était une guerrière qui oubliait vite qu’un corps pouvait parfois avoir des besoins. Mais elle devait bien avouer que là, elle avait grandement apprécié l’activité en question. Au réveil, la jeune femme s’étira, toujours pelotonner sous les draps. La place vide à côté d’elle signifiait que la personne qui avait partagé cette nuit folle était déjà levée. Sans aucune pudeur, Zephyr sortit de dessous les draps, nue, allant rejoindre ce dernier. Souriante, elle le rejoignit, avant de poser sa main sur la sienne.

« Laisse faire. »

Ça pouvait paraitre surprenant, mais malgré sa capacité à être une énervante demoiselle, elle pouvait se montrer assez tendre. Et puis après tout, il avait fait cette blessure en la protégeant, il était tout à fait normal qu’elle l’aide avait son bandage. Ce qu’elle fit, prenant grand soin à le serrer assez pour qu’il ne se défasse pas, mais pas trop non plus, histoire de ne pas lui faire trop mal. Quoi que, elle commençait à douter sur sa capacité à ressentir la douleur. Surtout au vu des griffures qu’elle lui avait laissées durant leur nuit mouvementée. Lorsqu’elle eut fini, elle se afin d’aller récupérer ses vêtements. Elle n’allait tout de même pas sortir totalement nue dehors. Mais avant de quitter la pièce, elle se retourna, toujours souriante.

« Dommage que j’ai si faim, je t’aurais bien croqué une fois de plus. »

C’est sur ses mots qu’elle s’habilla et ainsi quitta le logement de sa victime, sans le grimoire. Elle allait sérieusement avoir des problèmes avec son client. Ce dernier n’appréciera pas l’idée qu’elle a échoué dans sa mission. Mais là, c’était un autre problème qu’elle devra régler plus tard. Problème qu’elle était persuadée de pouvoir gérer.

Moment de détente interrompu

Le 12 du mois Tiria an 1306

Si Abel avait épargné à la jeune femme d'être attaquée par son compagnon à quatre pattes, la raison en était toute simple. Il n'avait aucunement l'envie de devoir justifier aux autorités pourquoi il y avait tant de sang et de morceaux de chair répandu un peu partout sur son plancher. Un cadavre en lambeaux découvert dans les appartements du Conseiller du Roi aurait comme qui dirait entaché sa réputation et il en était hors de question. Aussi avait-il préféré endurer de la morsure des griffes de Reckless plutôt que de devoir faire une déposition. Chacun ses priorités après tout.

Quoi qu'il en soit, contrarié, bien que son visage restait de marbre, il avait chargé la donzelle sur son épaule et lui assénant une fessée sans se gêner. Seulement voilà, il avait pensé à tout, sauf au fait qu'elle se laisserait emporter sans l'intimer de la reposer à terrer tout en le martelant de ces poings.
Avait-elle donc en tête de lui prouver, comme elle n'avait si bien affirmé, qu'elle était inépuisable ? Quoi qu'il en soit, il allait assez vite être fixé puisqu'il semblait évident que ces deux-là étaient animés de la même envie.

Il s'avérait que la demoiselle en question était gourmande, voire même très gourmande. Il garderait quelques traces de cette nuit particulière. Nul doute que dès qu'il franchirait la porte de ses appartements et croiserait ses employés, certains lui lanceraient des regards envieux ou courroucés, se demandant qui avait passé la nuit avec lui, les ayant ainsi empêché de dormir?

Il tentait de faire son bandage de sa main libre, lorsqu'elle quittait le lit dans le plus simple appareil et s'avançait vers lui. Il ne s'attendait pas à ce que la main de Zéphir se pose sur la sienne et encore moins à ce qu'elle lui propose son aide. Quel changement de comportement.Pourquoi diable lui souriait-elle de la sorte?

Le visage d'Abel était figé, son regard froid comme l'acier, si bien qu'il aurait glacé d'effrois n'importe qui. Il laissait faire, s'adossait au dossier du fauteuil, ses prunelles glissant sur le corps de Zéphir, tout en pensant qu'il s'était offert un bien joli petit jouet. Lorsqu'elle eut terminé, il se levait, attrapait une chemise dans sa garde-robe et l'enfilait.

"Merci."

On peinait à croire que ces deux-là, avaient passé la nuit ensemble devant l'attitude du Sylphide si glaciale. Bien différent de la personne qu'il avait été durant leurs ébats. Il ne posait pas un regard sur Zéphir alors qu'elle s'habillait. Ce fut une petite remarque de la Yorka qui lui fit tourner la tête dans sa direction alors qu'il achevait de boutonner sa chemise. Il se passait une main dans les cheveux, la fixant un moment, toujours aussi silencieux.
Comment ça, elle l'aurait bien croqué à nouveau ? Est-ce une invitation ? Abel ne relevait pas et se contentait de lui jeter une petite bourse de Dias comme s'il payait une vulgaire putain. Il se dirigeait vers le bureau, pensant au désordre qui y régnait. Une chose était sûre, la petite voleuse repartait sans son butin et cela attirait un léger sourire de satisfaction sur les lèvres du Conseiller.

Codage par Libella sur Graphiorum