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_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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MessageSujet: Rencontre informelle   Rencontre informelle Icon_minitimeDim 27 Mar - 20:44

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Le 2e jour de Cobel 1306
Cela faisait maintenant plusieurs semaines qu’elle était en Eridania, et Phyrra s’étonna d’à quel point il lui semblait naturel d’être ici, au cœur des choses. Elle s’était tenue éloignée si longtemps du reste du monde, à se restreindre à demeurer en Argyrei ! Avant le présent voyage, elle avait estimé, encore et toujours, qu’elle n’était pas prête à faire face au monde. Elle y était maintenant, et se trouvait finalement satisfaite d’elle-même. Elle avait rencontré beaucoup de gens importants et était parvenue à établir une certaine réputation auprès de membres importants de l’élite eridanienne. Dans sa tête, les souvenirs de ses rencontres défilaient. La douceur d’Othello, l’ardeur de Cassandra, la ténacité de Duscisio et de la petite Catleya, la simplicité de Thimothée... et bien sûr, l’amour d’Abel. Il le lui avait avoué, et en dehors du temps consacré à ces rencontres, elle avait consacré beaucoup de temps à y réfléchir, tel qu’elle le lui avait promis. Si tout son cœur et son âme la poussaient vers le sylphide, son esprit lui, profondément pragmatique, la faisait douter. Le souvenir de ce moment partagé avec la générale Raikes rendait d’ailleurs les choses encore plus difficiles. Elle avait pourtant envie de revoir le sylphide. Son sourire parfait et ses yeux d’acier lui manquaient, tout comme son impertinence. Pendant de longues années, elle s’était astreinte à cesser de penser à lui. Pendant tant d’années, elle l’avait tenu éloigné de son cœur, et voilà qu’elle retombait sur lui, au détour d’une rue. Ça avait fait voler ses certitudes en éclats.  

Malgré toute la fierté qui composait la personnalité de Phyrra, celle-ci avait, il y avait maintenant presque deux siècles, fini par prendre conscience de ses torts. Avec le temps, elle avait compris comment son attitude avait pu faire du mal aux gens qui l’entouraient, et avait tout fait pour vaincre sa lâcheté. Pour cela, elle avait quitté les éclaris, laissant derrière elle ce pan de sa vie, choisissant de retourner parmi les siens pour repartir du bon pied. Sa réconciliation avec sa famille et avec Canopée avait été suivie de sa condamnation et des enseignements de son prédécesseur au titre de Sage des Dix, Elmar. Elle avait appris, auprès de lui, l’importance de la maîtrise de soi et les manières d’exprimer ses émotions de manière civilisée. N’étant pas autorisée à rejoindre l’armée à nouveau, elle avait appris à connaître tous les autres aspects de la cité. Au travers des épreuves, Phyrra et Abel avaient continué de se fréquenter, mais à chaque fois, la sindarine avait eu l’impression de s’éloigner du calme intérieur qu’elle tentait d’atteindre, le sylphide la mettant inévitablement dans tous ses états. Elle avait alors officiellement coupé les liens avec son amant, et avait finalement rejoint l’église de Ténéis.  

La religion fut une nouvelle étape dans la réconciliation que la sindarine tentait d’accomplir. Élevée auprès de la générosité de Fen, elle se reconnecta à elle-même. Au travers de la prière et de la méditation, elle put travailler sur sa colère et son impulsivité, ce qui lui avait permis de reprendre enfin confiance en elle, après tant d’années à s’en vouloir. Elle avait trouvé sa place dans l’univers, et la paix d’esprit que cela lui avait apporté lui avait permis de s’épanouir comme jamais sous le regard bienveillant de Ténéis. Elle parvenait alors à maintenir le calme dans son cœur presque en toute circonstance, et à le reprendre dans les rares cas ou les émotions débordaient. Inévitablement, la réapparition d’Abel mettait un chaos imprévu dans la vie de Phyrra. Sans doute craignait-elle que de revenir auprès d’Abel la fasse replonger dans ce chaos qu’elle avait eu tant de difficulté à dompter... La prêtresse était toutefois plus mature, plus réfléchie, plus en contrôle qu’auparavant. Si elle parvenait à s’afficher avec lui sans perdre le contrôle sur elle-même, alors elle aurait la preuve qu’elle était assez forte pour cette relation.

Par la méditation et la visualisation, Phyrra tenta donc de se préparer à sa prochaine rencontre avec Abel. Le lendemain de sa rencontre avec le roi, elle lui envoya finalement une missive. Celle-ci n’avait toutefois rien d’officielle, contrairement à celle qu’elle avait reçue presque un mois plutôt. Non, cette fois, il s’agissait d’une invitation amicale à un diner. Elle l’invitait à partager sa table à La Trèflerie, un endroit peu conventionnel compte tenu de leur rang, puisqu’il s’agissait d’une taverne. Elle précisa le code vestimentaire, plus décontracté qu’on aurait pu s’y attendre, même si la somme qu’on demandait à l’entrée prouvait qu’il ne s’agissait pas d’un endroit pour les rustres. Au contraire, le calme était de mise à l’intérieur, et la nourriture y était excellente. Toutefois, la raison pour laquelle l’établissement était reconnu, c’était pour le divertissement qu’elle offrait. Chaque soir, après le repas, divers artistes s’affrontaient sur scène, tentant de récolter les faveurs du public. Phyrra y avait déjà vu divers spectacles de théâtre, de danse et de chant, et elle appréciait beaucoup l’ambiance décontractée de l’endroit. Toutefois, elle souhaitait également essayer de rendre plus naturelles ses interactions avec Abel. Après tout, quoi de plus normal que deux amis se retrouvant pour dîner ?  


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MessageSujet: Re: Rencontre informelle   Rencontre informelle Icon_minitimeLun 28 Mar - 20:12

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Le 02 Cobel 1306


Les jours s'étaient écoulés inlassablement et Abel n'avait pas eu l'occasion de revoir Phyrra depuis leur dernière entrevue. Non qu'il ne le désirait pas, mais des affaires importantes l'avaient accaparé plus qu'il ne l'aurait voulu. Qui plus est, il s'était absenté quelques jours en compagnie d'Hélia et cela ne s'était pas vraiment bien déroulé.

Ce matin-là, il se trouvait chez lui lorsqu'une domestique venait lui apporter les missives reçues. La pile de plis était conséquente, si bien qu'il pensait remettre à plus tard leur dépouillement. C'est alors qu'une lettre dépassant légèrement de l'ensemble attirait son attention. Cette écriture lui était familière, si familière qu'il l'aurait reconnu entre mille. Il s'emparait de la lettre en ôtait le cachet et la parcourrait. Un sourire naissait sur son visage. Ainsi Phyrra l'invitait à dîner à Ta Trèflerie.
Le lieu était connu du Conseiller, mais il n'avait jamais eut l'occasion de s'y rendre. C'était devenu très populaire depuis quelque temps, si bien que bon nombre de nobles s'y pressait afin de profiter du cadre et des divertissements proposés. Phyrra avait-elle choisi cette taverne délibérément ? Voulait-elle éviter de se retrouver seule avec lui ? Non, ce ne pouvait être ça. Il devait y avoir une tout autre raison. Pour le savoir il n'y avait qu'une seule chose à faire, accepter l'invitation, ne serait-ce que pour la revoir. Par politesse, il griffonnait rapidement une réponse positive et la faisait porter à la Dame.

Les jours suivants, Abel s'affairait à régler quelques contentieux avec des clients de la maison de jeux qui lui devait de l'argent. Non, qu'il en avait besoin, mais les affaires étaient les affaires. Les mauvais payeurs étaient rappelés à l'ordre dans un premier temps, de façon courtoise et si par malheur ils prenaient cela à la légère, la seconde intervention pouvait être beaucoup plus musclées. Chose curieuse, la plupart payaient dans les temps, sans doute parce que d'autres avaient fait part de leurs mésaventures avec les hommes de mains du Sylphide, qui eux ne faisaient pas dans la dentelle. Après tout, on ne dirigeait pas une maison de jeux comme, on dirigeait une taillerie.

Par la suite, deux messages venaient contrecarrer les projets d'Abel. Si le premier était plutôt favorable, le second l'était beaucoup moins. Il allait devoir retourner en Argyrei pour conclure des contrats en rapport avec les pierres de Sphène, mais aussi pour régler deux ou trois petites choses au sein de la caste des Nérozias. Son araignée rouge s'était montrée clair là-dessus et sa présence était requise. Le Sylphide allait devoir quitter la capitale quelques mois.
Des mois durant lesquels le Roi devrait se passer de ses services et il doutait que cela le réjouisse. Il lui fallait préparer son voyage rapidement. A présent que la crise sanitaire était plus stable et que les remèdes était distribués, il pouvait se permettre ce déplacement.
Quelque part, il était enchanté de retourner sur cette terre qu'il chérissait tant. Trop de mois s'étaient écoulés depuis sa dernière visite et nul doute que beaucoup devaient s'interroger à son propos. Le message de Shana était suffisamment limpide pour lire entre les lignes. Message qu'il détruisait rapidement. La prudence était de mise.


Le jour du rendez-vous arrivait et Abel avait mis tout en œuvre pour que rien ne puisse le retenir plus que nécessaire au palais où à la maison de jeux.  Après avoir longuement fouillé dans sa garde-robe, il avait opté pour une tenue sobre, mais élégante dans les tons bleu acier. Une lavallière cuivrée, une chemise blanche et un manteau noir. Même habillé de la sorte, le plus simplement possible, il sortait du lot grâce à sa prestance naturelle. D'ailleurs Ambre l'en en faisait la remarque avant qu'il ne quitte la maison, lui signifiant que la dame qui l'attendait avait beaucoup de chance. Oh bien sûr la jeune Sindarin l'avait questionné quant à l'identité de la dame en question, mais Abel ne lui avait rien révélé, secret comme toujours.

Le Sylphide depuis son retour d'escapade cachait à son entourage le plus proche qu'il souffrait d'une blessure sur le torse. Chaque jour, il s'administrait les soins nécessaires à sa guérison et bandait soigneusement sa poitrine. En aucun cas, on ne devait s'en apercevoir sous peine que cela remonte en haut lieu.

Chose assez rare pour le souligné, le Conseiller s'était rendu au centre-ville sans escorte officielle. Seul son fidèle, homme de main Marcus, l'accompagnait. Après quelques minutes de marche, le voici qui arrivait devant l'établissement. Il était reconnu par un certain nombre de personnes et quelques murmures s'échangeaient sur son passage. Il n'en avait cure, préoccupé par tout autre chose.
Était-elle déjà arrivée ? Sans doute. Il se rappelait que Phyrra avait toujours été très ponctuelle. Il payait son dû et pénétrait dans la taverne. Un silence s'installait suite à son entrée avant que les discussions ne reprennent. Abel parcourrait l'assistance du regard avant qu'il ne s'arrête sur celle qu'il cherchait. Il se frayait un chemin dans sa direction parmi les clients et les tables. Si sa démarche était assurée comme toujours, on pouvait remarquer une certaine raideur sur le haut de son corps comme si quelque chose l'entravait dans ses mouvements. Une fois à hauteur de Phyrra, il la gratifiait d'un sourire et la saluait.


"Dame Brynelis. J'espère ne pas vous avoir fait trop attendre ?"

Il ôtait son manteau, le posait sur le dossier de sa chaise avant de prendre place sur l'invitation de la dame.

"J'ai entendu le plus grand bien sur cet établissement. Le fréquentez-vous souvent? Le cadre est charmant."

Abel sentait peser sur eux les regards de quelques clients. Passer une soirée dans l'anonymat pour ces deux là, revêtait de l'impossible. Il fallait juste faire abstraction de ce qui les entourait pour profiter du moment. Il se focalisait donc sur la magnifique Phyrra.


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MessageSujet: Re: Rencontre informelle   Rencontre informelle Icon_minitimeJeu 31 Mar - 13:23

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Le 2e jour de Cobel 1306
L'ambiance de la Trèflerie était joyeuse et festive, et l’ouïe fine de la sindarine lui permit de suivre avec amusement les échanges des clients en contrebas. Elle se savait en avance, mais déjà, elle s’impatientait, probablement par hâte de revoir son sylphide préférée. Heureusement pour elle, elle n’eut pas à attendre longtemps. Du balcon, Phyrra ne put manquer, quelques minutes plus tard, l’arrivée remarquée de celui qu’elle attendait. Son entrée provoqua une sorte d’émoi silencieux qui se répandit dans la salle telle une vague. Il est vrai que le sylphide, bien connu en ville, avait pour habitude de présenter ce visage austère lorsqu’il était en public. Souriant, la prêtresse observa de loin la posture du sylphide ainsi que la sévérité de ses traits. Parviendrait-elle à l’amener à se détendre malgré la foule qui les entourait ? Avec attention, sans pouvoir le lâcher du regard, elle observa le sylphide traverser la salle pour le rejoindre, mouvement qui entraina presque aussitôt la reprise des conversations. Alors qu’elle le perdait de vue pendant qu’il s’engageait dans les escaliers menant à l’étage, la sindarine s’assura de son allure et se redressa sur sa chaise, un peu nerveuse malgré elle. La présence d’Abel provoquait à la fois un sentiment de paix et un sentiment de fébrilité. Malgré la complicité qu’il y avait entre eux, sa proximité faisait naître au creux de son estomac une hâte mêlée d’appréhension.

Il apparut derrière le paravent qui séparait leur table de sa voisine, et Phyrra put enfin l’observer dans toute sa mesure. Il était vêtu d’un joli habit bleu qui faisait ressortir son regard d’acier. Sa prestance naturelle le faisait ressortir du lot, et son maintien laissait deviner son rang. Phyrra se dit que même habillé de loques, le sylphide ne pourrait être confondu avec un indigent tant il paraissait bien. Sans qu’elle en ait pris conscience, un large et heureux sourire avait étiré ses lèvres. Lorsqu’elle croisa son regard, ce fut pour ne plus le lâcher, et elle le contempla un moment. Celui qu’elle attendait la salua avec respect, et la sindarine pinça les lèvres, comme amusée. Avec confiance, elle repoussa sa chaise pour l’accueillir. Ignorant la posture protocolaire et le visage froid qu’Abel présentait au monde, la sindarine s’approcha de lui et lui fit amicalement la bise. L’odeur fraiche du sylphide chatouilla ses narines, et elle dut se concentrer pour ne pas simplement l’embrasser. Sa proximité, comme d’habitude, brouillait ses pensées et affolait ses sens. Elle se recula néanmoins, sans pourtant le lâcher des yeux, alors qu’elle reprenait place sur sa chaise. Devinant qu’il serait surpris de cette approche inhabituelle entre eux, Phyrra lui fit un clin d’œil.  

– J’ai pris la liberté de vous commander à boire. J’espère que cela vous plaira !

Au même moment, une serveuse arriva, déposant deux choppes devant eux. Habituée d’accueillir divers nobles, elle était dotée d’un grand professionnalisme. Pourtant, elle ne put s’empêcher de regarder du coin de l’œil le couple étrange qui était attablé. Une sindarine au grain de peau foncée et un sylphide, que tout le monde connaissait comme le conseiller royal. Pourtant, elle se détourna rapidement, les laissant seuls tout en leur promettant que le plat du jour leur serait bientôt servi.  

– J’adore venir ici, répondit Phyrra avec enthousiasme. J’ai eu l’occasion de profiter de quelques soirées dans cette taverne. La nourriture et l’alcool sont excellents, sans parler de l’ambiance ! Les présentations de fin de soirée sont de vrai chef-d’œuvre, j’ai bien hâte de profiter de celui de ce soir.

Elle prit une lampée de la bière qui lui faisait face. La boisson ne semblait pas adaptée à la taille frêle de la sindarine, mais celle-ci n’en avait cure, profitant de la boisson avec joie sans se soucier de ce qu’on en penserait. La bière de la Trèflerie était particulièrement délicate et fantaisiste, loin des breuvages foncés que l’on trouvait habituellement dans les tavernes.  

– Je me suis dit que ce serait un bon endroit pour passer du temps ensemble et s’amuser, dit Phyrra, guettant la réaction du sylphide.  

Était-il possible que le sylphide se déride un peu, malgré tous ceux qui pouvaient les voir et rapporter des ragots ?  

– Je souhaitais également vous prévenir que je quitterai bientôt Hesperia pour quelques mois. Le devoir m’appelle à Canopée, expliqua-t-elle avec un sourire contrit.  

La sindarine ne doutait pas qu’Abel comprendrait les raisons de son départ. Après tout, il était lui-même conseiller royal, il savait donc que ce titre venait avec des responsabilités importantes. Phyrra devait tenir Viwien et le conseil au courant des dernières nouvelles qui secouaient le monde, et leur apporter son aide pour guérir le peuple sindarin de la fièvre. Des échanges épistolaires lui avaient permis de transmettre les informations les plus importantes, mais tout ne pouvait se transmettre par écrits, que ce soit parce que les oiseaux pouvaient être interceptés, ou par la quantité maximale de parchemin qu’ils pouvaient transporter. De plus, elle n’était pas retournée à Canopée depuis un moment, et il était important que la sindarine reprenne sa place au conseil. Elle avait pourtant l’intention de revenir à Hesperia. Abel faisait d’ailleurs partie des raisons pour lesquelles elle souhaitait revenir en Eridania après son périple. Rêveuse, elle caressa sa mâchoire des yeux, s’attarda sur ses lèvres, admira le grain de sa peau.  
 
– Ce souper nous permettra peut-être d’apprendre à mieux nous connaître, lança-t-elle avec désinvolture, cependant que son regard dévoilait toute l’importance qu’elle accordait à cette rencontre.
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MessageSujet: Re: Rencontre informelle   Rencontre informelle Icon_minitimeJeu 31 Mar - 21:38

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Le 02 Cobel 1306


Abel avait songé à tout sur le déroulement de cette soirée sauf à la réaction de Phyrra. Il sautait aux yeux qu'elle était heureuse de le voir et bien que cela soit réciproque, Abel restait égal à lui-même. Après tout il se trouvait en public. Le Sylphide se rendait compte avec quel soin, la haute prêtresse avait choisi sa tenue de ce soir. Elle rayonnait. Était-ce dû à l'ambiance des lieux ? À la présence du conseiller ? Un peu des deux peut-être.
Alors qu'Abel s'interrogeait sur tout ça, voici qu'elle l'accueillait d'une façon très inattendue. Rêvait-il tout éveillé ou bien venait-elle de l'embrasser sur la joue devant toute l'assistance ?
Sur le moment Abel restait médusé, avant de reprendre contenance. Il avait envie de glisser une main sur la taille de la belle et de lui rendre la pareille dans une étreinte torride, mais il se retenait. On les regardait, il le sentait. Et voici que déjà des réflexions montaient jusqu'à eux suite à ce qui venait de se produire.


"Quelle audace ! "

"Elle ne manque pas d'air celle-là. Embrasser le conseiller royal de la sorte !

"Scandaleux !"

Cela se rependait comme une trainée de poudre, si bien qu'Abel s'empressait de prendre place. Son regard interrogeant Phyrra, ne comprenant pas son geste.

"Hmm... À boire?! Oui, vous avez bien fait."

Depuis toujours ils avaient fait en sorte que rien ne transparaisse et voici que tout volait en éclat à cause d'un simple baiser. Pourquoi ? Abel s'attendait à tout de la part de Phyrra, mais clairement pas à cela. Dans ses prunelles gris acier, c'était l'incompréhension la plus totale et la belle pouvait aisément le voir. Avait-elle cherché à le déstabiliser ou bien à tester sa résistance à une telle approche ? Il était incapable de le dire. Et pourquoi diable le dévorait-elle des yeux avec une telle envie ? Voulait-elle donc que tout le monde soit au courant des relations qu'ils entretenaient ? Avait-elle perdu la raison ?

La serveuse déposait les boissons et Abel ne pouvait que remarquer le coup d'œil qu'elle lui jetait. Au matin, toute la cité serait au courant que le Sylphide s'était rendu à la Trèflerie et que de surcroit il s'y trouvait en délicieuse compagnie. Comme s'il n'y avait pas assez de rumeurs sur son compte ? Oh et puis tant pis, ce qui était fait, était fait ! Alors autant faire abstraction des commérages et profiter de la présence plus que charmante de sa compagne et de la soirée.  Abel s'accoudait à la table, écoutant la Sindarin lui vanter les mérites de l'établissement. Elle était si enthousiaste qu'Abel se détendait légèrement, paraissant plus abordable. Il s'amusait de la voir s'emparer de sa chope. Dans son souvenir, la Sindarin n'avait jamais été porté sur la boisson. Avait-elle aussi changé dans ce domaine ? Il le saurait très vite.


"Vous êtes si exaltée en me parlant de ce lieu que cela me donne l'envie de revenir une fois prochaine. J'ose espérer que ce que vous venez de me vendre sera à la hauteur de mes attentes. En tout cas, vous... vous l'êtes."

Il laissait son regard courir sur Phyrra avec gourmandise, esquissant un sourire.

"S'amuser! Alors amusons-nous et voyons jusqu'où cela nous mènera."

De l'autre côté du paravent, un couple ne perdait pas une miette de la discussion, du moins ce qu'il pouvait entendre. Abel approchait sa chaise de son amante et laissait sa main s'égarer sur sa cuisse en une caresse sensuelle.



Phyrra lui annonçait son départ prochain et il ne bronchait pas. Les apparences encore et toujours.

"Oh, vous délaissez donc notre belle cité. Je le déplore, mais je gage que vous reviendrez bientôt."

Un regard appuyé.

"Je vais également devoir m'absenter pour affaires. À croire que nous avons un emploi du temps similaire. Amusant n'est-ce pas ?"

Amusant cela ne l'était pas. L'idée d'être séparée de Phyrra lui déplaisait et créait en lui un tumulte. Comment allait-il pouvoir se passer d'elle à présent que leurs retrouvailles prenaient un tout autre tournant.  Abel s'emparait de son verre, s'adossait à sa chaise et allongeait ses longues jambes sous la table. Il buvait une gorgée et trouvait le breuvage surprenant. C'était un peu trop fantaisiste et sucré à son gout.

"Le plat du jour... une idée de ce que cela peut-être ? S'il n'est pas aussi bon que vous me l'avez annoncé, c'est vous que je mangerai."

Ne venait-il pas de plaisanter, là, en public aux yeux et aux oreilles de tous ? On le savait moqueur, parfois, mais plaisantin, qui aurait cru.

"Mieux nous connaître... voici un programme bien charmant, tout comme vous."

Il l'observait dans les moindres détails. Coiffure, bijoux, tenue, parfum, elle n'avait rien laissé au fruit du hasard. Tout ce qu'elle portait avait été savamment choisi pour lui plaire.

"J'ai omis de vous dire combien vous étiez en beauté ce soir. Vous éclipsez de loin toutes les femmes ici présentes. Votre présence à mes côtés va susciter bien des jalousies. Ce qui n'est pas pour me déplaire."


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MessageSujet: Re: Rencontre informelle   Rencontre informelle Icon_minitimeJeu 21 Avr - 13:39

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Les réactions à l’amicalité dont avait fait preuve Phyrra ne tardèrent pas à fuser autour d’eux, sans pourtant que la sindarine y prête attention. Elle observait plutôt Abel, curieuse de voir comment le conseiller, si attaché à son image, réagirait à cette preuve publique de familiarité. Visiblement, il était mal à l’aise, car il s’empressa de prendre place, lui jetant un regard interrogateur qu’elle choisit d’ignorer pour le moment. Il semblait complètement déboussolé, et Phyrra se demanda un instant les raisons qui se cachaient derrière cela. Après ce qu’il lui avait dit à leur dernière rencontre, ne devrait-il pas être heureux qu’elle s’affiche ainsi avec lui, même si elle s’était retenue de l’embrasser sur les lèvres devant toute l’assemblé ? Elle se secoua pourtant, s’interdisant de faire preuve de trop de présomptions. C’était le meilleur moyen pour elle de se mettre en colère sans raison.  

Le sylphide était visiblement anxieux. Discutant de tout et de rien, la sindarine fut heureuse de le voir lentement se dérider. Aujourd’hui, elle souhaitait s’amuser, tout simplement profiter de ce moment avec cet homme charmant avant son départ. Elle accepta son compliment avec un sourire malicieux, lui jetant un clin d’œil discret. Elle faillit sursauter en sentant la main de son compagnon s’égarer sous la table, et elle lui jeta un regard faussement outré, veillant à ce que celui-ci ne soit perçu que par son compagnon. Peut-être, malgré tout, sentit-il le frisson qui la parcourut au contact de sa peau. Elle serra discrètement les cuisses, respirant un bon coup avant d’annoncer son départ à Abel. Celui-ci, tout à lui-même, eu une réaction des plus égale. Imagina-t-elle la lueur de douleur qui traversa les prunelles de son compagnon ? Pourtant, il lui avoua qu’il devait lui-même quitter la ville.  

– Oh, j’espère donc que nous pourrons nous rencontrer à nouveau lorsque nous serons tous deux de retour ici. Ou vous mènerons vos affaires, mon ami ? Peut-être un jour pourrons-nous voyager ensemble ? J’adorerais pouvoir vous faire découvrir tous les secrets d’Amaryl.

L’idée d’un voyage vers Amaryl avec Abel était plus que tentante. Là-bas, le visage du conseiller du roi Thimothée n’était pas connu, personne n’aurait donc été étonné de les voir ensemble. Sa propre réputation, bien moins restrictive que pouvait l’être celle du sylphide en Eridania, leur aurait permis de vivre leur relation avec moins de restriction, même si la prêtresse ne pouvait pas officiellement s’afficher en couple avec l’homme. Cela aurait été incroyable... peut-être pourrait-il un jour entreprendre ce voyage ensemble ! Aujourd’hui, portant, il devrait se séparer. Chassant cette idée déplaisante, la sindarine se concentra plutôt que le moment présent. La question et surtout, le commentaire d’Abel sur le menu la tirèrent de ses pensées, et elle lui offrit un sourire amusé.

– Nous aurons la chance de déguster de la viande de Dolilor. Elle est devenue très rare depuis l’éveil du colosse d’El Bahari. J’espère que cette option vous satisfera, sinon... nous trouverons certainement quelque chose pour vous contenter, dit-elle en se mordant délicatement la lèvre, son regard brillant d’un éclat espiègle.

Elle s’astreignit malgré tout à la prudence. Si les yeux avaient quitté le couple étonnant qu’ils formaient, les oreilles, elles, demeuraient toujours aussi indiscrètes. Jouant le jeu, un rire cristallin traversa les lèvres de Phyrra.  

– Mon ami, vous savez bien que tel n’est pas mon intention, dit-elle en lui adressant pourtant un sourire équivoque. Elle s’exprimait légèrement trop fort, comme pour être certaine que ceux qui étaient à portée de voix captent cette partie de leur conversation. Ses yeux, toutefois, ne quittaient pas ceux qui sylphide. Nous étions amis avant même la naissance de votre roi, je suis certaine que les dames comprendront cela.

Elle n’y comptait pas vraiment, mais cela n’avait pas vraiment d’importance. En effet, elle se plaisait à avoir pour elle ce qui échappait aux autres femmes, même si cela n’avait aucune influence sur ses sentiments envers le sylphide. Elle ne pouvait nier que cela ajoutait du piquant à leur relation... Autour d’eux, les conversations du restaurant avaient repris. On avait commencé à servir la soupe, et cela occupait les clients de l’établissement, détendant l’ambiance. Si les tables les plus près pouvaient toujours entendre leurs conversations, Phyrra sentit toutefois qu’elle pouvait parler plus librement, même si elle devait toujours faire preuve de prudence. Elle attendit qu’on dépose des bols devant eux pour reprendre la parole.  

– Comment se porte la jeune Ambre ? Je vous avoue que sa présence à vos côtés m’étonne beaucoup. Je n’aurais jamais cru que vous auriez la fibre paternelle.

Imaginer le sylphide en père était même plutôt troublant, et Phyrra avait eu envie de le questionner à ce sujet dès qu’elle avait appris qu’il s’occupait désormais d’une jeune sindarine. Il lui avait dit qu’elle lui avait été confiée par une vieille amie qui était malheureusement décédée, mais Phyrra ne s’expliquait pas pourquoi il avait choisi de l’élever lui-même. Il s’agissait d’une tâche difficile, et il était rare qu’un homme s’attelle seul à cette tâche, surtout en Eridania, ou il s’agissait habituellement du rôle de la femme. De plus, avec toutes les responsabilités qui incombaient déjà au sylphide... Sa nature elle-même ne le prédestinait pas à être père. Jamais elle n’avait rencontré quelqu’un de son peuple ressentant le désir d’enfanter. Y avait-il chez lui des envies qu’elle ne soupçonnait pas ? Phyrra prit une nouvelle cuillérée de soupe, espérant qu’Abel comprenne la profondeur de son questionnement. N’avait-elle pas dit qu’elle souhaitait mieux le connaître ?
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MessageSujet: Re: Rencontre informelle   Rencontre informelle Icon_minitimeDim 24 Avr - 11:32

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Le 2 Cobel 1306


Mal à l'aise, Abel l'était, il est vrai, mais bien vite, il se détendait légèrement. Après tout, il était là pour passer un agréable moment en compagnie de Phyrra. De plus, c'était la dernière fois qu'ils se voyaient avant bien longtemps. Il chassait bien vite cette idée de son esprit afin de ne pas plomber la soirée. Comme toujours Phyrra s'amusait de la situation et cela n'échappait pas au Sylphide. Pourtant, ce soir, il semblait évident que Phyrra faisait tout pour que leur relation prenne un tout autre tournant. La façon dont elle le dévorait des yeux était significative. Abel sentait bien qu'elle aurait aimé se jeter à son cou et l'embrasser, comme pour signifier aux autres femmes, qu'il était à elle et que nulles autres ne se l'approprieraient. Lorsque la main de son compagnon s'égarait sur la cuisse de la Sindarin, il sentait le léger frisson qui parcourrait le corps de Phyrra et lui décochait un petit sourire taquin.
À l'annonce de son départ semblable à celui de Phyrra, cette dernière s'inquiétait déjà sur un fait bien précis, celui de le revoir à son retour.


"Très chère, je serai ravi de vous revoir lorsque nos routes, nous ramènerons à Hespéria. Et cette fois, c'est moi qui vous convierai à dîner. "

Il marquait une légère pause avant de poursuivre quand elle s'inquiétait de savoir où ses affaires le mèneraient.

" Je dois me rendre en Argyrei afin de visiter les mines du sud et négocier l'achat de pierres de Sphènes et renouveler quelques contrats. Certains propriétaires deviennent un peu trop gourmands et il est temps de leur rappeler que la couronne d'Eridiana peut se passer de leurs services et trouver d'autres fournisseurs. L'éventualité de perdre leurs contrats devrait les faire revenir à de meilleures dispositions." 

Lorsque Phyrra évoquait un hypothétique voyage de concert, Abel haussait un sourcil, surpris. Il le fut plus encore quand elle lui signifiait vouloir lui faire découvrir tous les secrets d'Amaryl.
Amaryl... il est vrai que la Prêtresse avait beaucoup œuvré pour sa reconstruction. Pourtant, derrière cette proposition, Abel devinait que la Sindarin voyait l'occasion de passer plus de temps avec lui, plus librement, loin de leurs images de conseillers, en simples citoyens anonymes ou presque. C'était touchant et très tentant.


"Il y a bien longtemps que je n'ai pas mis les pieds à Amaryl. La dernière fois la cité n'était que ruines et désolation. Alors si un jour vous venez me convier à la redécouvrir, j'accepterai volontiers l'invitation." 

Sans doute pensait-elle que là-bas, que le visage d'Abel n'était pas connu, mais si elle savait… sûrement, changerait-elle d'avis. Car sur les territoires du Sud, Abel n'était pas simplement le Conseiller du Roi. Il était connus, sous un autre nom, par un certain nombre de personnes qui œuvraient pour la caste de Nérozias. Et des Nérozias, on en trouvait un peu partout sur le territoire Isthériens. Plus on descendait vers le sud en direction de Koldom plus les Nérozias étaient présents. L'Argyrei était leur fief depuis toujours. Ils régnaient en maîtres, étendant leurs exactions et pouvoirs sur tout le continent, s'insinuant tel un serpent avant de frapper.

Derrière cette façade d'amabilité , l'individu cachait l'un des secrets, les miens gardés. Un secret dangereux pour qui viendrait à le percer et plus encore pour les proches du Sylphide. Très vite, il chassait tout cela de son esprit, demandant le contenu du diner.
Phyrra semblait très au fait de ce qui se servirait ce soir-là, puisqu'elle lui énonçait le menu comme si elle l'avait composé elle-même.


"Dites-moi Phyrra, ne seriez-vous pas la propriétaire de cet établissement pour en connaître si bien le programme et la carte ? Seriez-vous une petite cachottière ?"

Un léger rire.

" Du Dolidor, vraiment ?! Un mets délicieux, j'en conviens. J'ai hâte de découvrir de quelle façon il aura été cuisiné. Si par malheur cette option ne me plaisait pas comme vous dites, je gage que vous serez me contenter d'une tout autre manière. Je vous fais entièrement confiance, Phyrra."

Elle jouait de regards espiègles et la façon qu'elle avait de se mordre la lèvre, donnait une furieuse envie à Abel de l'embrasser. Quand donc cette diablesse cesserait-elle d'énerver ses sens ?
Elle était la tentation à l'état pur et s'ils ne se trouvaient pas en public, il y a bien longtemps que le Conseiller l'aurait attiré contre lui afin de laisser libre cours à son envie.

Il la complimentait sur sa mise en beauté et la belle en était flattée, s'amusant à rentrer dans son jeu de séduction. Allant même à pousser le jeu un peu plus loin en affirmant que ces dames comprendraient sans doute, puisqu'ils se connaissaient depuis bien longtemps.


"Phyrra, ma très chère Phyrra, ne jouez pas les naïves. Vous savez ce dont les femmes sont capables, surtout quand le fruit de leur intérêt se voit convoité par une autre. Aussi je doute qu'elles vous pardonnent de m'accaparer, mais peu importe. Il me plait d'être en votre compagnie."

Un peu plus bas, afin de n'être entendu que par sa compagne.



Abel lui souriait alors que la soupe venait à être servie, observant quelques secondes, le récipient et son contenu fumant, avant de poser de nouveau ses prunelles acier sur la Sindarin.

"Ambre se porte fort bien, je vous remercie de vous en souciez. Dernièrement, elle m'a demandé quand vous viendrez lui rendre visite. Elle a une multitude de questions à vous poser. Je lui ai recommandé de prendre son mal en patience lui affirmant que je vous convierai à lui rendre visite. Elle trépigne déjà en attendant ce jour."  

Le Conseiller eut un sourire lorsque Phyrra avouait son étonnement quant à la présence de la jeune Sindarin aux côtés du Sylphide.

"J'avoue m'être étonné moi-même en ayant fait ce choix, allant contre la volonté de sa défunte mère. Quand je l'ai vu, si désemparée, si perdue, je n'ai pu me résoudre à la voir finir à l'orphelinat. À son âge, elle n'avait que peu de chance d'être adoptée.
Sur le moment, je n'ai pas pensé une seconde aux difficultés que je rencontrerai en prenant une telle décision, ni le temps que cela me prendrait. Cela n'est pas de tout repos, je dois l'avouer. Il n'est pas simple d'éduquer une enfant et qui plus est une adolescente. Il nous a fallu du temps pour nous comprendre et nous nous sommes apprivoisés l'un l'autre, trouvant un juste équilibre.
Si demain son géniteur venait me la réclamer alors qu'il ne s'est jamais préoccupé de son sort ou de celui de la mère, je refuserai de la lui confier. Je me suis trop attaché à elle. Je la soupçonne même de nourrir quelques sentiments à mon égard.
C'est une jeune fille curieuse, espiègle, qui a soif d'apprendre. J'ai engagé les meilleurs précepteurs de la capitale afin qu'elle reçoive une éducation irréprochable. J'essaie d'être présent pour elle, mais aux vues de mes responsabilités, cela n'est pas toujours possible et elle a cœur de me le rappeler sans prendre de gants.
Je me souviens qu'elle m'a même blessé un jour dans un accès de colère. En un sens, elle vous ressemble beaucoup. Impulsive et colérique quand tout ne va pas en son sens. Malgré ces petits travers, je la chérie plus que tout.
Plus le temps passe et plus j'envisage de devenir son tuteur légal et de l'adopter. Je me dois de lui en parler sérieusement, car porter mon nom, ne sera pas sans conséquences. Elle ne sera plus la pauvre petite orpheline recueillit par une âme charitable, mais la fille du Conseiller du Roi et cela changera la façon dont elle sera perçue. Vous savez tout comme moi, combien la cour peut-être cruelle.
Si elle acquiert le savoir de votre peuple qui lui manque,par votre biais, elle sera en mesure de faire face. Elle aura la connaissance de nos deux cultures, ce qui sera sa force. Je ne souhaite que le meilleur pour cette enfant, qui quand je la regarde me fait tellement penser à sa défunte mère, qui fut une amie fidèle." 


Abel goûtait la soupe, la trouvant délicieuse.

"Mais assez parlé d'Ambre et de moi. Nous ne nous sommes pas vus durant des décennies pour ne pas dire des siècles, ma chère, alors dites-moi ? Avez-vous rencontré le grand amour ? Vous êtes vous mariez, avez-vous eu des enfants ?"

Voici qu'à présent, c'est le sylphide qui se montrait curieux à l'égard de la belle. Bien qu'il venait de poser toutes ses questions, il savait, aller savoir, pourquoi que la réponse à ses dernières serait négative. Que hormis son premier grand amour, personne d'autre, n'avait pris une place aussi importante dans sa vie, sauf Abel. Mais il voulait l'entendre de vive voix, comme pour en être rassuré.

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MessageSujet: Re: Rencontre informelle   Rencontre informelle Icon_minitimeMer 27 Avr - 12:46

Rencontre informelle
Le 2e jour de Cobel 1306
Le fait qu’Abel possède des mines en Argyrei ne surprit pas vraiment la sindarine. Il s’agissait tout à fait du genre d’entreprise dans lesquelles elle le voyait investir. Cela devait être en lien avec son commerce de pierre de sphène, lui qui était un marchand reconnu en Eridania. Elle-même avait déjà fait affaire avec lui pour se procurer des catalyseurs dans le passé. Elle imaginait bien le sylphide en homme d’affaires, à négocier des contrats avec divers exploitants. Se remémorant la géographie d’Argyrei, Phyrra le questionna.

– Si je ne me trompe pas, vos mines doivent se situer sur les monts de Feu ? Quelle chance de s’enfuir au chaud alors que Nivéria arrive bientôt !

Elle s’imaginait déjà à son bras, sur les plages de sables fins ou entre les magnifiques criques des côtes de Pharis. Peut-être un jour... Il devait s’y rendre en bateau, puisqu’il mentionna ne pas avoir mis les pieds à Amaryl depuis un moment. De plus, les berges dorées possédaient le deuxième port en importance à Istheria, après Mavro Limani.  

– Alors c’est entendu, dès que je serai de retour au temple, je vous ferai parvenir une invitation, lui dit-elle en souriant, enchantée à l’idée de cette rencontre future.

Rêvait-elle le voile sombre qui venait d’obscurcir le regard de son compagnon ? Celui-ci semblait soudainement préoccupé, et même si cela ne dura que quelques secondes, entrecoupé d’une question de sylphide sur le plat du jour, cela replongea Phyrra dans le passé. Cette noirceur dans l’âme du sylphide, cette chose qu’il camouflait au grand jour... Elle avait l’impression, lorsqu’il plongeait ainsi dans ses pensées, de ressentir la mélancolie et la souffrance qui se cachait au fond de lui. Seraient-ils un jour assez proche l’un de l’autre pour qu’il s’ouvre à elle ? Phyrra n’avait pas l’impression qu’Abel s’ouvrait beaucoup. Bien peu de personnes devaient connaître ses secrets. Peut-être se confier à elle lui permettrait de se libérer du poids de ses tourments ? Pour autant, la sindarine était bien placée pour savoir à quel point il pouvait être difficile de se livrer, surtout sur des sujets mêlant douleur et chagrin. Ainsi, elle attendrait qu’il soit prêt sans insister, renchérissant plutôt sur les mots du sylphide qui, joueur, n’hésitait pas à sous-entendre qu’elle serait sans aucun doute le dessert si le plat ne lui plaisait pas. Phyrra devait l’avouer, elle espérait pouvoir l’être, que la nourriture soit bonne ou non...

- Croyez-vous donc que je vous inviterai sans m’être informé du programme ? commenta-t-elle avec amusement.

Les yeux du sylphide, plongé dans les siens, brûlaient avec intensité, et Phyrra frémit, détournant le regard un instant pour reprendre contenance. Elle ne devait pas oublier l’endroit où ils se trouvaient ! Bien que leur emplacement leur permettent d’échapper à la majorité des regards, des oreilles fines pouvaient très bien suivre leur conversation...

– Qu’il en soit ainsi, rigola Phyrra. Quelques nobliardes ne me feront pas fuir.

À nouveau, le sylphide se livra à elle, assumant pleinement ses sentiments, les mots qu’il prononça n’étant destinés qu’à elle seule. Sous la table, elle étira les doigts, cherchant à saisir la main du sylphide. Dans ses yeux brillait la force des sentiments qu’elle était incapable d’exprimer. Ce qu’elle aurait aimé être capable de lui dire qu’elle l’aimait ! À mesure qu’elle l’écoutait parler, les questionnements qu’elle avait se faisaient de plus en plus concrets, et elle détestait ne pas pouvoir aborder la question avec lui avec plus d’intimité. Quel genre de relation envisageait Abel ? Garderaient-ils le secret pour préserver leurs rôles respectifs, ou trouveraient-ils une manière de vivre leur amour au grand jour ? Quel rôle jouerait-elle dans la vie d’Ambre ? Quel genre de rôle avait-elle envie d’avoir pour elle, d’ailleurs ? Leur relation serait-elle comme celle d’autrefois, ponctuelle et libertine, ou souhaiterait-il qu’ils s’établissent ensemble et se jurent fidélité ? Toutes ces questions, à la veille de leur réparation, revêtaient un sentiment d’urgence. Un moment solitaire leur était promis, en fin de soirée. Peut-être cela leur permettrait d’aborder ces importantes questions...

La jeune Ambre semblait un sujet particulièrement cher au cœur du sylphide. Lorsque Phyrra prononça son nom, les yeux de son compagnon s’illuminèrent, et c’est avec un plaisir évident qu’il partagea les dernières nouvelles la concernant. Qui l’aurait cru ? Malgré les difficultés qu’il évoquait, et les surprises auxquelles il ne s’était pas attendu, la perspective de la sindarine illuminait son visage. Au travers de ses mots, l’attachement qu’il ressentait transparaissait avec évidence, de même qu’une fierté sans borne pour l’évolution de la jeune fille. Il parla même de l’adopter, et Phyrra fut touchée de voir à quel point il prenait son rôle au sérieux. Lui qui n’avait jamais envisagé avoir d’enfant, le voilà maintenant devenu père. Quoi qu’il en dise, et même si cela n’était pas officiel, il était évident qu’il tenait ce rôle pour la jeune Ambre. Si sa propre relation avec Abel se confirmait, sa relation avec Ambre allait sans doute évoluer. Pour autant, la simple idée d’être mère l’effrayait plus qu’elle ne pouvait imaginer. Elle s’astreignit à ne pas se faire trop d’histoire. Ils n’en étaient pas là, il ne servait donc à rien de s’inquiéter de ce genre de détail.

– C’est avec plaisir que je l’aiderai à mieux comprendre ses origines. Canopée est toujours confiné, mais peut-être pourriez-vous éventuellement entreprendre le voyage vers la cité forestière ? Je vous y accueillerai avec plaisir.

Une autre invitation. Visiblement, elle avait bien du mal à s’imaginer loin du sylphide. Plus elle passait de temps à son côté, et plus elle avait envie d’y rester. Il lui était déchirant de songer à leur départ imminent. Pour autant, elle ne pouvait pas laisser ses responsabilités de côté. D’ailleurs, Abel la questionna, et à l’entendre mentionner un mari et des enfants, la sindarine ne put s’empêcher de laisser échapper un rire surpris. Abel doutait-il encore de sa situation ? Visiblement, ce repas et cette conversation étaient encore plus nécessaires qu’elle ne l’aurait cru.

– Je n’ai personne dans ma vie, du moins, pas comme vous l’entendez, dit-elle, ses yeux le dévorant comme pour expliquer cet état de fait. Je dois dire que je ne me suis toutefois pas empêché de m’amuser, dit-elle à voix basse avec un sourire coquin. J’ai cru comprendre qu’il en était de même pour vous...

Elle ne pouvait pas lui en vouloir, après tout. De son côté, le souvenir de ce moment avec Cassandra, la générale des armées eridaniennes, lui donna soudainement chaud. Elle était la seule qui avait réussi à détourner ses pensées du sylphide, pendant un court moment. Cela avait été si différent, une expérience incroyable... Abel lui en tiendrait-il rigueur, s’il savait ? Bien entendu, jamais elle n’oserait dévoiler l’identité de son amante, pas même au conseiller. Serait-il jaloux qu’elle ait eu une relation avec une autre, alors qu’il lui avait pourtant dévoilé ses sentiments ? Comprendrait-il que la jeune Raikes était la raison de sa présence ici, qu’elle lui avait permis de comprendre à quel point il était important pour elle ? Peut-être valait-il mieux qu’elle garde cela pour elle, au moins pour l’instant...  

– Hé bien, ma vie a bien changé dans les dernières décennies... Voyons voir... Comme vous le savez, je suis finalement retrouvée auprès des miens, à Canopée. Après autant de temps loin de ma contrée, il m’a fallu plusieurs années d’adaptation avant de pleinement réintégrer la vie canopienne... Ça n’a pas été de tout repos. J’ai été soumise au jugement pour avoir déserté Canopée et, encore plus, l’armée, dit-elle en baissant le ton, pas très fière de cette partie de l’histoire. Mes relations avec mon frère aîné, Malon, souffrent encore de cette décision. La compréhension de Thanyl, mon autre frère, est toutefois un baume sur cette blessure.

Elle lui parla de sa vie à Canopée, comment elle avait redécouvert le plaisir d’être avec les siens, la manière dont elle avait réappris à être une sindarine. Phyrra s’ouvrit sur la joie qu’elle avait d’avoir appris à connaître sa nièce, une jeune fille timide aux grands talents artistiques. Elle lui parla de sa relation avec Wyrenth, son troisième frère, qui avait grandement évolué et qui avait contribué à faire grandir sa foi. Elle parla longuement de son mentor, l’ancien sage des Dix, dont la foi profonde et l’érudition avaient été une grande source d’inspiration. Elle lui expliqua avec passion son cheminement, comment elle avait choisi le chemin de la foi, après tant d’années à chercher l’érudition avec les éclaris. Elle tenta, non sans difficulté, d’expliquer à cet athée de sylphide son amour pour Ténéis et sa vocation pour la caste gélovigienne, évoquant les joies et les peines qu’elle avait traversées, s’ouvrant sur ses doutes et ses échecs autant que sur ses réussites. Il semblait qu’elle souhaitait tout partager avec le sylphide, car elle parlait encore lorsque le repas du jour arriva devant eux. Alors qu’elle achevait son récit par son arrivée dernière à Eridania, non sans avoir partagé sa crainte de ne pas être à la hauteur et le sens du devoir qui l’avait poussé à voyager, elle eut soudain un air plus grave sur le visage.

– J’ai connu un homme, autrefois, dit-elle, soudainement hésitante. Nous nous sommes aimés, avec toute la fougue de la jeunesse. Puis, nous nous sommes séparés. J’ai... fui. Je ne me sentais pas à la hauteur. J’avais honte de mes actions, de mon passé, de mon manque de courage. Je mettais cet homme sur un pied d’escale, croyait qu’il me faisait une faveur en restant près de moi, l’aimant et le détestant à la fois.

Elle plongea les yeux dans ceux du sylphide, s’avançant sur la table, sérieuse.

– Je suis revenu ici à Hesperia, fière de mes accomplissements, confiante en mes capacités. Cependant, je suis tombé sur cet homme, par pur hasard, au détour d’une boutique, et toutes mes certitudes ont volé en éclats. C’était comme si le temps n’avait jamais passé, comme si j’étais encore cette jeune sindarine en proie à ses émotions.

Elle soupira, encore troublé par ces fameuses émotions.

– Malgré mes craintes, nous nous sommes revus. Il avait toujours été plutôt réservé, et pourtant, il se déclara à moi. Cet homme... Il a bouleversé mes plans, et j’ai eu peur, souffla-t-elle. Ainsi est la vie, n’est-ce pas ? Pleine de surprises.

Elle sourit, mélancolique.

– Enfin, je ne peux nier l’évidence, soupira-t-elle avant de poursuivre à voix basse. Tout mon corps réagit à sa présence. Je tremble dès qu’il me touche, et mes sens s’emballent dès qu’il est près de moi. À tout instant, j’ai envie de me jeter dans ses bras, même si cela ne serait pas très convenable, dit-elle en lui adressant un sourire timide.

Elle laissa passer une seconde de silence, prenant une bouchée hésitante de son plat. Celui-ci était délicieux, mais à ce moment, tout se bousculait dans sa tête. Il était si difficile de trouver les mots appropriés...  

– J’ai énormément réfléchi, au travers des rencontres et du temps qui a passé, depuis cette fortuite rencontre. Mes responsabilités, tout ce qui est cher à mon cœur... Cela ne change rien. Je n’ai pas envie d’être loin de  lui, dit-elle en levant un regard craintif vers lui. Je n’ai aucune idée comment cela sera possible, comment cette relation évoluera. Mais j’ai envie d’essayer.

Elle avait très, très envie de l’embrasser, maintenant. Pourtant, elle se retint, jouant de sa fourchette dans le plat, trop nerveuse pour rendre honneur à ce plat délicieux.  

– Abel, murmura-t-elle avec hésitation, une certaine ferveur dans la voix.

Elle voulait lui dire qu’elle l’aimait. Qu’elle voulait de lui dans sa vie. Elle n’en fut pas capable. Cela faisait trop de temps, sans doute, qu’elle se retenait d’afficher ses sentiments... Sauf que, peut-être, après tout, avait-il compris ce qu’elle sous-entendait...
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MessageSujet: Re: Rencontre informelle   Rencontre informelle Icon_minitimeSam 30 Avr - 12:57

Rencontre informelle




Le 2 Cobel 1306


La soirée se déroulait dans les meilleures conditions qui soient et l'ambiance était des plus agréable. À mesure que le temps passait, le Sylphide se montrait sous un nouveau jour. Sous un visage que l'assistance ici présente ne lui connaissait pas. Oh bien sûr, cet homme était connu pour être quelqu'un de courtois et charmant, mais là, il y avait quelque chose de plus. Il était plus souriant et son côté glacial avait totalement disparu. Était-ce parce que ces deux là se connaissaient depuis bien longtemps ? Quoi qu'il en soit, certaines personnes qui côtoyaient la cour régulièrement avaient bien remarqué le changement. Nul doute que cela alimenterait quelque commérage dès le lendemain.
Voici que Phyrra interrogeait Abel sur les mines qu'il possédait. Lui confiant qu'il avait bien de la chance de pouvoir, se rendre sous un climat plus chaud, l'hiver approchant. Abel haussait légèrement le sourcil.


" Très chère, je crains que vous ne vous mépreniez sur mon compte. Je ne suis qu'importateur en pierres et ne possède nulles mines. Si tel était le cas, je ne me déplacerai pas pour négocier ou trouver de nouveaux contrats. Cependant, il me tient à cœur de fournir les
meilleurs catalyseurs qui soient à mes clients. Chaque pierre est unique et plus elle est pure, plus elle sera à même de vous satisfaire. "


Il portait son verre à ses lèvres et eut une légère moue. Décidément ce breuvage n'était pas à son goût. Il faisait signe à la serveuse et demandait à ce qu'on lui apporte une carafe de vin provenant du comté de Vane. La jeune femme acquiesçait et revenait bien vite avec la commande avant de s'éclipser.

"Il est vrai que le climat d'Argyrei sera bien plus agréable que celui qui nous attend en Eridianna d'ici à quelques semaines. On m'a rapporté que cet hiver serait plus rude que le dernier. Je ne sais si cela est juste, nous verrons bien. Quoi qu'il en soit, je profiterai toujours de quelques semaines sous les soleils ardents du sud, même si je ne me rends pas sur place pour flemmarder sur les plages. Pendant que j'y pense, vous plairait-il que je vous rapporte quelque chose de mon voyage ?"

La demande pouvait surprendre, mais quoi de plus naturel pour des amis de longue date. La discussion se poursuivait et lorsque Abel signifiait qu'il serait ravi de la revoir après leurs voyages respectifs, Phyrra s'empressait de lui dire qu'elle lui ferait parvenir une invitation sitôt de retour. Cela avait été dit avec une telle rapidiré qu'Abel s'interrogeait sur le fait que Phyrra puisse, elle aussi, ne pas aimer l'idée d'être séparée de lui durant cette longue période.

Le conseiller plaisantait sur le menu et le programme et voici que la Sindarin entrait dans son jeu, le taquinant à son tour. En fait, malgré les années passées, rien n'avait changé. La complicité qui les unissait depuis toujours était toujours là, plus présente que jamais. Et cela n'échappait à personne. Il lui adressait un sourire amusé lorsque Phyrra affirmait que ce n'était pas quelques nobliardes qui la feraient fuir. Cela lui ressemblait tellement de défier ces femmes ouvertement. Après quelques paroles murmurées à voix basse, Abel sentit les doigts de Phyrra venir chercher sa main sous le couvert de la table. Il mêlait ses doigts à ceux de la prêtresse, les étreignant doucement, croisant le regard intense de Phyrra. Il sut tout ce qu'elle exprimait sans vouloir le dire à haute voix. Elle avait toujours eut ce côté pudique et les années n'y avaient rien changé.

La discussion se poursuivait chacun parlant de lui. Si Abel se montrait discret sur son passé, il l'était beaucoup moins en parlant de la jeune Ambre. Très vite, Phyrra se rendait compte de la place que la jeune Sindarin occupait dans la vie du Conseiller. Abel de son côté prenait conscience que s que Phyrra était en proie à de nombreux questionnements intérieurs. Il la connaissait trop bien. Sans doute voudrait-elle aborder quelques sujets avec lui par la suite et obtenir certaines réponses. Abel était reconnaissant que Phyrra accepte d'aider Ambre à mieux comprendre le peuple Sindarin. Certes sa défunte mère avait commencé son éducation en ce sens, mais depuis personne n'avait pris le relais.
En tant qu'ancien Eclari, Abel avait bien entendu étudié les us et coutumes de chaque peuple, et serait à même de les lui apprendre tout ce qu'il connaissait du peuple Sindarin, mais il lui manquait l'essentiel. Leur savoir et la façon dont ils appréhendaient le monde. Phyrra poussait le luxe à amener leurs pas jusqu'en Canopée où elle les accueillerait avec plaisir.


"Ambre sera ravie d'apprendre que vous acceptiez de l'aider en ce sens et je vous en remercie. Si en plus je lui dis que vous nous conviez à venir vous rendre visite en Canopée, elle va me presser d'organiser ce voyage dans les plus brefs délais. Je crois même qu'elle serait capable de solliciter une entrevue avec Sa Majesté afin qu'il me libère de mes obligations pour quelques semaines." 

Un léger rire.

"Cependant, ne nous précipitons pas. Nous aviserons en temps et en heure. Pour le moment, je ne parlerai pas de cet éventuel déplacement à Ambre, afin de ne pas la décevoir si cela ne voit pas le jour.  Je peux toujours en parler en amont à Sa Majesté. Après tout, il se peut qu'il ait quelques courriers à échanger avec votre Souveraine. Cela pourrait être l'occasion rêvée et je me ferai alors le porteur de ces doléances, qui sait."

La suite devait plus personnelle et lorsque Abel l'interrogeait à son tour, Phyrra lui confiant  alors n'avoir ni mari, ni enfants. Non, elle se contentait jusque de lui dire que tout comme lui, elle prenait du bon temps quand cela se présentait. Il se redressait sur la chaise, posant les coudes sur la table, mais croisées, menton reposant sur ces dernières, un regard en coin pour la Sindarine.

"Oh, je vois que vous semblez bien informer sur ma personne."

Un clin d'œil. Elle poursuivait son récit, lui parlant de sa vie, de la façon dont cette dernière avait évolué et changé au fin du temps. Et il y avait de quoi dire. La vie de Phyrra avait été bien rempli et pleine de rebondissements. Elle lui parlait de sa famille et Abel se rendait compte combien le regard des siens lui importait. La famille et les liens du sang étaient une chose qui échappaient totalement au Sylphide. La famille était une équation inconnue pour Abel et les liens qui pouvaient y avoir entre des personnes de même sang, plus encore. Il ne pouvait qu'essayer d'imaginer ce que cela pouvait être. C'est ainsi qu'Abel apprit que Phyrra avait trois frères et une nièce. À entendre parler Phyrra, elle était heureuse de les avoir retrouvés, même si quelques tensions demeuraient.

Lorsqu'elle abordait le sujet de la foi. Elle se heurtait à un mur d'incompréhension, mais elle s'évertuait avec calme à faire comprendre à Abel combien avoir trouvé la foi lui avait apporté la paix. Lui l'athée et elle la prêtresse de Ténéis réunis à une même table, parlant religion, s'était assez épique pour ne pas le souligner. Il l'écoutait poliment, se gardant bien de lui dire que tout cela n'était que fadaise afin de ne pas la froisser. Sachant combien cela lui tenait à cœur. Il n'était pas étonnant pour Abel que par la suite Phyrra est rejoint les Gélovigiens et soit devenue la grande prêtresse de Ténéis.

Les Gélovigiens n'avaient pour toujours eu la réputation qu'ils avaient présentement.  Abel se souvenait que leur puissance était arrivée à leur apogée quand ils avaient atteint les sphères politiques, convertissant des hommes puissants, mais cela n'avait contribué qu'à causer leur perte, car la foi était devenue une arme de discipline pour le peuple.
Une période sombre avait alors vu le jour et l'existence des Gélovigiens était devenue celle où des disciples fanatiques se montraient venimeux envers ceux qui ne se convertissaient pas.Ce qui devenait en premier lieu une mise en retrait des hérétiques et des païens, devenait par la suite une véritable chasse à l'homme. De véritables massacres avaient été organisés en place publique contre ceux qui se rebellaient face à la puissance des dieux, punis de façon inimaginable afin de faire preuve d'exemple. Les souverains eux-mêmes, bien trop peureux d'une éventuelle malédiction sur leur dynastie, fermaient les yeux sur bien des horreurs jusqu'à ce que les peuples ne finissent pas se soulever. Les Gélovigiens était à cette époque devenus des ennemis à la paix des peuples.
Un homme osait se dresser contre eux, le Roi Théodoris de Taulmatil, et peu à peu le calme était revenu. Il avait ordonné que les fanatiques de cet ordre soient châtiés, car ils faisaient honte à leur religion, parce qu'avide de pouvoir etde  leur influence incontestable pour l'époque. C'était là que la foi Gélovigienne connaissait sa plus grande crise et avait bien failli bien disparaître pour de bon. Il aura fallu des siècles pour que cet ordre montre une nouvelle image, plus ouverts et tolérant, voulant faire renaitre les traditions dans un monde qui venait de plus en plus sombre. Souhaitant, de ce fait offrir une lueur d'espoir aux personnes qui avaient cessé de croire.

Les dieux, leurs adorateurs et leurs prêtres, n'était pour Abel que poudre aux yeux. L'humanité était faible et avait créé les dieux afin de trouver un but à leur vie. Quand tout allait bien ils les louaient apportant offrandes et autres dons et quand c'était le contraire, ils les maudissaient. Ainsi étaient les croyants, des girouettes. Abel n'avait pas besoin de ça pour trouver un sens à vie, et il n'en aurait jamais besoin. C'est pourquoi il avait eu de nombreuses disputes avec Phyrra à ce propos. À présent, il laissait couler ou du moins essayait préférant éviter ce genre de discussion.

L'évocation du passé amenait la prêtresse à parler d'un homme qu'elle avait connu jadis et le cœur d'Abel s'emplit de jalousie à l'évocation de ce qu'ils avaient connu. Mais à mesure qu'elle lui parlait de cet homme un détail le frappait. Elle avait fui… Fui… ? Ainsi donc le Sylphide n'était pas le seul que la belle Phyrra avait abonné.
Il apprenait qu'en fait à cette époque la belle et tumultueuse Phyrra ne se pensait pas digne de cet individu et qu'il lui avait fait une faveur en restant avec elle. Tout devenait plus clair pour Abel et il comprenait mieux à présent pourquoi tous deux s'étaient déchirés des décennies durant. La belle Phyrra ne se trouvant pas à la hauteur des hommes qui avaient pu partager sa vie. La fuite avait été sa seule échappatoire. Abel se demandait pourtant qui pouvait être cet homme.

Bien vite, la lumière se faisait sur ce mystère lorsqu'elle évoquait son retour à Héspéria et le fait d'avoir revu cet homme au détour qu'une boutique. Le Sylphide comprenait soudainement de qui il s'agissait et renversait accidentellement son verre, dont le vin, se rependait sur la table. Son regard plongeait dans celui de la Sindarin.


"Au détour d'une..."

Il n'achevait pas sa phrase, stupéfait. Elle, si réservée sur ses sentiments, se livrait sans pudeur. Abel n'en revenait pas. Phyrra était là, lui révélant tout son ressentit. Le fait que revoir cet homme avait bouleversé ses plans et qu'elle avait eut peur lorsqu'il s'était déclaré à elle. Que fuir, lui avait traversé l'esprit, mais que son cœur en avait décidé autrement. Qu'elle ne pouvait plus se voiler la face et se devait lui avouer ses sentiments.
Elle avouait être troublée en sa présence, combien ses sens s'emballaient dès qu'il était trop proche elle. Qu'elle avait une irrémédiablement envie de se jeter à son cou quelles que soient les circonstances. Pour cacher son trouble, elle jouait nerveusement avec le plat de Dolidor qu'on venait de leur servir ce qui créait comme un léger malaise l'espace de quelques secondes. Puis elle poursuivait sur sa lancée et Abel en restait coi.

Il n'en revenait pas ? Rêvait-il ce moment, de l'entendre prononcer pareils mots ? Non, c'était bien réel, mais pourquoi diable avait-elle choisi tout particulièrement cette soirée pour le lui dire ? Leur séparation n'en serait que plus difficile, elle le savait tout aussi bien que lui. Elle lui disait avoir aussi beaucoup réfléchi sur la question et qu'elle ne pouvait dorénavant envisager de rester loin de cet homme. Que malgré ses responsabilités et tout ce qui lui incombait cela ne changeait rien. Qu'elle le voulait lui et pas un autre. Qu'elle désirait voir ou cela les mènerait, qu'elle souhaitait essayer. Il fallait quelques minutes à Abel pour réaliser, avant qu'il ne reprenne contenance suite à ces aveux.

Son nom prononcé du bout des lèvres l'amenait à prendre pleinement conscience de ce qui se dessinait à l'horizon. Quant aux prunelles dorées de Phyrra, elles reflétaient toute l'intensité de l'amour qu'elle éprouvait. Il aurait fallu être un idiot pour ne pas comprendre. Il sentait bien qu'elle se retenait, qu'elle n'osait pas franchir le pas, ici devant tous ces gens.
Abel posait une main sur celle de Phyrra l'obligeant à déposer sa fourchette. Elle était nerveuse, cela ne lui ressemblait pas. Abel se penchait au-dessus de la table, venant effleurer du bout des doigts la joue de Phyrra avant que cette dernière ne glisse derrière la nuque et qu'il ne l'attire vers lui.  


" Phyrra ?"  

Une interrogation et il l'embrassait ouvertement sans se soucier d'être vu de toute l'assistance, ni des quand dira-t-on. Ce baiser était une réponse aux aveux de Phyrra. Une réponse qui à présent signifiait que la Sindarin et le Sylphide entamait une relation.


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MessageSujet: Re: Rencontre informelle   Rencontre informelle Icon_minitimeLun 2 Mai - 13:06

Rencontre informelle
Le 2e jour de Cobel 1306
Ce fut comme si le temps s’était arrêté.

Les doigts fins du sylphide caressèrent sa joue avec douceur, causant une décharge sur la peau de la sindarine, qui leva des yeux innocents vers l’homme. Elle le découvrit près, très près d’elle. Ses yeux d’acier la regardaient avec adoration, et il s’approchait encore. Comme figée, le cœur battant à toute allure, Phyrra se laissa happer par ce baiser. D’un coup, au-dessus de cette table, devant une salle pleine à craquer, leurs lèvres s’unirent. Ce fut comme si c’était le premier, comme si jamais ils ne s’étaient embrassés. Le cœur de Phyrra s’envola, battant à vive allure sous sa cage thoracique, et elle lui rendit son baiser avec fougue, sa main glissant derrière sa nuque, ne remarquant même pas les regards qui se tournaient vers eux, de plus en plus nombreux à mesure que le baiser s’éternisait. Les papillons dansaient dans son estomac, effaçant la peur et la gaucherie. La position dans laquelle ils se trouvaient, et la table qui se mettait dans leur chemin les força toutefois à se séparer. Si leur corps reprit bientôt leur place respective, leurs regards ne se lâchèrent pas avant de longues secondes.

Les murmures reprirent dans la salle, plus bruyants que jamais. Phyrra sentit le rouge lui monter aux joues alors que le moindre commentaire de la salle parvenait à atteindre son ouïe fine. Maintenant plus que jamais, les clients cherchaient à savoir qui elle était, quel genre de relation elle entretenait avec le conseiller du roi, pourquoi celui-ci semblait si épris d’elle. Malgré elle, la sindarine laissa échapper un gloussement nerveux. Elle était à la fois profondément heureuse, et totalement morte de trouille. Sa réputation et celle d’Abel étaient en jeu, et aucun d’eux n’avait eu le temps de consulter leurs supérieurs au sujet de cette relation. Elle espérait que tout cela ne déclenche pas de crise politique. Peut-être, au fond, cela serait un bon moyen de solidifier les relations entre Eridania et Cebrenia, et plus particulièrement avec Canopée ? Phyrra avait pris cette décision en toute connaissance de cause. Elle savait que cela risquait d’être compliqué. Qu’en dehors de la petite bulle de bonheur qu’ils se créaient, un vrai bazar émergerait. Mais après tout, n’avait-elle pas le droit de connaître ce bonheur à nouveau, tant d’années après la mort d’Izomik ? Même si, au fond de son cœur, une pointe de culpabilité subsistait, elle savait que celui-ci ne lui en tiendrait pas vigueur. Qu’il serait heureux pour elle.

– Nous alimentons les conversations, commenta-t-elle, mi-amusée, mi-anxieuse.  

Visiblement, Abel n’en avait cure. Il l’avait embrassé, ici, au milieu de tous ces gens. Elle aurait dû s’y attendre, bien entendu. Elle-même avait une envie folle de se faufiler dans ses bras, et malgré sa gêne, elle ne regrettait rien. Pourtant, elle demeurait un peu sous le choc, incertaine des impacts que cette démonstration publique d’affection provoquerait. Même si elle avait pris sa décision, même si ce souper avait pour but précis de se dévoiler à Abel, elle doutait encore, dans une certaine mesure. Elle l’aimait, de cela elle était convaincue, et elle avait fait le choix de tenter cette aventure. Elle n’était toutefois toujours pas certaine que cela était une bonne idée. Encore heureux qu’elle ait discuté avec le roi la veille ! Ils avaient bien convenu qu’une union entre eux n’était pas dans leur intérêt, et elle avait été heureuse de cette conclusion. Elle ne souhaitait pas être reine d’Eridania, malgré toute l’ambition qui l’habitait. Non, elle avait autre chose en tête, une chose dont elle n’avait encore parlé à personne. Cela devrait cependant attendre, car il restait encore beaucoup à faire pour vaincre la fièvre de cendre.  

Le reste de la soirée se déroula sans encombre, Abel et Phyrra échangeant des regards de connivence tout au long du repas. Ils n’abordèrent toutefois pas de sujets importants, se contentant de discuter d’idées légères qui ne les compromettaient d’aucune façon. Après tout, les deux conseillers faisaient déjà bien assez parler comme ça. Ainsi, suivant l’assiette de Dolidor, on leur servit un dessert crémeux et léger qui, tout comme le reste du repas, était divinement bon. Avec une certaine impatience, Phyrra attendait la suite des choses. Elle avait choisi la Trèflerie, et plus encore cette soirée, dans un but précis : s’amuser. Avec Abel, qui plus est ! Ils discutèrent encore un moment alors que les tables étaient débarrassées. En bas, à l’étage inférieur, les gens commençaient à se lever. L’ambiance changeait doucement et une certaine fébrilité se ressentait chez les clients. Les serveurs et autres employés de la Trèflerie commencèrent à pousser les tables et les chaises dans un coin, et quelques sindarins montèrent sur la scène, accordant divers instruments de musiques. Phyrra offrit un sourire malicieux à Abel, qui avait forcément remarqué qu’un spectacle se préparait, chose habituelle en ce lieu. La musique commença doucement, un violon poussant quelques notes, un accordéon s’y ajoutant bientôt. Aujourd’hui, les artistes étaient une troupe sindarine que Phyrra avait déjà vu se produire quelques dizaines d’années auparavant, et qu’elle avait adorée.

– Allez, venez !

Avec enthousiasme, elle bondit de sa chaise. Elle lui saisit la main et l’entraina en bas avant qu’il ne puisse comprendre ce qu’elle souhaitait. Lorsqu’ils atteignirent l’étage inférieur, la musique avait pris un rythme festif, et quelques invités avaient rejoint la piste. Ce n’était probablement pas le genre de chose dont Abel avait l’habitude. Aujourd’hui, pas question de danses chorégraphiées ou de musique classique. On venait ici pour danser, échapper aux soucis quotidiens et oublier l’espace de quelques heures l’importance de maintenir sa réputation. La flute se mêla à la cornemuse, et à cette festive musique folk se croisa bientôt les rires des danseurs. Cela rappelait à Phyrra les festivals de Canopée, et expliquait sans doute pourquoi elle aimait tant cet endroit. Beaucoup moins protocolaires que pouvaient l’être les bals de la haute société eridanienne, les danses de sa patrie étaient survoltées et follement amusantes, peu importe le rang social des danseurs. Ayant toujours aimé danser, elle avait aussi particulièrement envie de voir son Abel se dérider. Ainsi, une fois sur le plancher de danse, elle lâcha la main de son chéri et se mêla aux danseurs, sautillant en rythme avec la musique. Saisissant la main de l’un, puis de l’autre, elle fit un tour de piste alors que de plus en plus de clients rejoignaient la fête.  

– Allez, venez avec moi, dit-elle à nouveau en revenant au niveau d’Abel, un sourire fendu jusqu’aux oreilles et le souffle raccourci.

Quelle importance qu’elle brise les règles en l’invitant, alors qu’il s’agissait habituellement du privilège des hommes ? Elle était sindarine, et chez les sindarins, cela n’avait aucune importance. Elle saisit donc sa main et l’entraina, qu’il le veuille ou non, au milieu de la fête. Sur l’estrade, les musiciens, joyeux comme des pinsons, paraissaient s’amuser encore plus que ceux qu’ils faisaient gambiller. Les murmures concernant leur improbable couple s’étaient tus, bien que certains regards demeurassent insistants. Cependant, personne n’osa les questionner. Rapidement, on les intégra à cette danse animée. L’attitude joyeuse et frivole de la prêtresse contribuait à l’ambiance alors qu’elle se déhanchait sans retenue, tentant d’emporter celui qu’elle aimait dans la danse.
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MessageSujet: Re: Rencontre informelle   Rencontre informelle Icon_minitimeMar 3 Mai - 20:38

Rencontre informelle





Le 2 Cobel 1306


Abel avait franchi la limite. Cette barrière qu'il avait érigée depuis des décennies, venait de voler en éclat. Cela ne lui ressemblait pas de se laisser ouvertement aller aux sentiments. Oh, bien sûr, il était connu pour avoir une femme différente à son bras lors d'événements mondains, mais jamais il ne s'était encore laissé aller de la sorte en société. Qui était-elle ? Et surtout, comment avait-elle réussi à ravir le cœur de glace du Sylphide ?
Si des interrogations avaient envahi l'esprit des clients à mesure que le baiser s'éternisait, ce n'était pas le cas d'Abel. Bien vite sa dulcinée répondait à son baiser avec un empressement sauvage comme si elle avait attendu ce moment plus que tout autre. Cette façon qu'elle avait de s'accrocher à lui le rendait fou de désir. S'il n'y avait pas eu cette foutue table entre eux, il y a bien longtemps qu'il l'aurait attiré contre lui.
Combien de temps durait ce baiser langoureux ? Aucune idée. Quand ils se séparaient, tous les visages convergeaient dans leur direction. Chose que le conseiller ne remarquait pas. Il n'avait d'yeux que pour Phyrra. Isthéria pouvait disparaître, il s'en moquait purement et simplement. À présent, la dame était son attention première. Nul autre ne pouvait rivaliser avec la Sindarin. Elle possédait la beauté, le savoir, l'intelligence et plus encore, mais ça, seul Abel le savait. Phyrra semblait embarrassée sous les regards insistants de la clientèle et de leurs propos. Certains mauvais, voulaient être entendus.


"Non, mais regardez-moi ça ! Sa joue les pieuses et ça se jette littéralement sur lui ! Heureusement que la table les sépare !" 

"Encore une mante religieuse avide de pouvoir et de reconnaissance, pff !"

"Une vulgaire putain, oui !" 

Le regard froid du Sylphide s'abattait sur la personne qui venait de prononcer ces mots et elle avait tôt fait de se taire. Qu'on s'en prenne au Sylphide était une chose, mais que Phyrra en face les frais pour un baiser, non. D'autres se montraient plus aimables.

 "Ils sont beaux tous les deux. Je les envierai presque. "

"Elle est magnifique et lui si charismatique, hummmm ."

Abel étreignait doucement la dextre de Phyrra, la rassurant, se voulant avant tout protecteur. Aussi lorsqu'elle lui indiquait qu'ils étaient le centre de toutes les discussions, il la taquinait.

"Des conversations ?! Quelles conversations ?!"

Un petit clin d’œil avant de lui embrasser la paume de la main.

"Laissez- les bavasser. Ce soir, il n'y a que vous et moi. Le reste importe peu. Ignorons-les et profitons de ce moment, le dernier avant longtemps."

Un sourire avant que le dîner ne se poursuivre comme si de rien était ou presque. Ils parlaient de tout et de rien, se gardant d'évoquer des sujets en lien avec leurs fonctions. Cependant, il ne fallait pas se leurrer, la relation qu'il entamait risquait de faire des vagues et de compliquer les choses.
Quelle serait les réactions de leurs souverains, lorsque cela leur parviendrait aux oreilles ? Verraient-ils cela d'un bon œil ou bien au contraire d'un mauvais. Iraient-ils jusqu'à leur commander de mettre un terme à leur histoire ? Serait-ce un avantage ou un risque ?
Abel se doutait que Phyrra devait se poser les mêmes interrogations. Ne lui avait-il pas dit qu'il prendrait une décision si jamais cela devait tourner court. Elle savait qu'il en était capable et c'est peut-être pour ça qu'elle émettait quelques réserves vis-à-vis de leur histoire.

Le dessert était servi et bien qu'il semblait succulent, Abel n'y touchait pas. Il se contentait de le faire glisser vers sa compagne qui paraissait plus gourmande que jamais. Depuis qu'ils se côtoyaient, il lui connaissait un petit penchant pour les sucreries. Sucreries qui avaient engendré certains jeux, dont on vous passera les détails.
Le dîner s'achevait, les tables se débarrassaient et certaines étaient poussées dans un coin afin de libérer de l'espace pour créer une piste de danse. Très vite, un groupe de musicien se mettait en place et entamait une mélodie entraînante, invitant les convives à rejoindre le centre de la salle pour danser. Comme Abel s'y attendait, Phyrra s'empressait de l'entraîner à la suite, sans qu'il ait son mot à dire. De toute façon dans ces moments-là, il n'aurait jamais le dessus. Elle n'avait pas changé, toujours aussi spontanée et audacieuse. Elle avait si hâte de danser qu'elle en oubliait les règles protocolaires ou c'étaient les messieurs qui invitaient les dames à danser et non l'inverse. Le Conseiller soupirait, résigné.  De toute manière quoi qu'il dise, cela n'aurait rien changé. Quand Phyrra voulait danser, rien ne pouvait l'arrêter. Par le passé, il en avait déjà fait l'amère l'expérience. Il la suivait donc, se laissant emporter par la fougue de la Sindarin.

Bien vite, elle se mettait à virevolter, passant de bras en bras, tandis qu'Abel la regardait évoluer, heureuse. Lorsqu'elle finissait pas revenir vers lui un peu essoufflée, elle insistait une fois de plus et l'attirait au centre de la piste, l'invitant à danser, un petit air de défi dans le regard.
Que croyait-elle ? Que parce qu'il était conseiller du Roi, il allait refuser de s'afficher de la sorte dans ce genre d'établissement ? Qu'il se ridiculiserait sans doute, faute de connaître ce genre de danse ? Grossière erreur. Abel n'était pas seulement un homme de cour, cantonné à certaines danses. Loin de là, il en connaissait une multitude. Oubliait-elle qu'il avait énormément voyagé et donc beaucoup appris, tout comme elle. Alors ce n’était pas une danse Sindarin qui allait l'arrêter.
Il s'élançait ensuite à son tour, joignant ses pas à ceux de Phyrra, se laissant entraîner par le rythme endiablé. Passant de bras en bras pour toujours revenir à sa partenaire, car telle le voulait cette danse. Il devenait évident pour tout un chacun que le si glacial et guindé Sylphide se métamorphosait. La présence de la belle Phyrra en était à ne point douter la cause.
Les danses s’enchaînaient, certaine sollicitant plusieurs partenaires et d'autres se jouant en duo. Étonnamment ces dernières avaient la préférence de nos deux tourtereaux. La soirée battait son plein depuis des heures à présent et peu à peu l'établissement vis ces convives se retirer. Abel accordait une énième danse à sa partenaire, lorsqu'il remarquait une tache de sang s'élargissant sur son veston. Il menait la Sindarin discrètement sur le bord de la piste.


"Je crains de ne devoir vous abandonner. J'en suis navré. "

Il remarquait le visage inquiet de Phyrra alors qu'elle avisait le sang sur le vêtement. Abel lui encadrait le visage de ses mains, l'embrassant tendrement.

 "Rien de grave, rassurez-vous. Il serait juste fâcheux que cela vienne à se savoir. Je vais récupérer mes effets personnels. Livre à vous de rester où de m'accompagner. Je ne voudrai pas gâcher votre dernière soirée à Hespéria. "

Un timide sourire, s'excusant de devoir en rester là. Allait-elle encore profiter de la fête ou le suivre ?  

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MessageSujet: Re: Rencontre informelle   Rencontre informelle Icon_minitimeVen 6 Mai - 12:43

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Le 2e jour de Cobel 1306
Phyrra ne s’était que rarement autant amusée. Non pas qu’elle ne s’était jamais amusée auparavant, mais cette fois, Abel l’avait rejoint sur cette piste de danse improvisée, et le moment devenait parfait. Une certaine euphorie s’était emparée de son cœur alors que, pour la première fois, elle s’affichait avec le sylphide. Ils gardaient pourtant les embrassades au minimum, se contentant de danser et d’échanger des regards qui en disaient long. Ils s’amusèrent longtemps, alternant la danse et l’échange d’une occasionnelle boisson, dansant ensemble jusqu’à ce que la nuit prenne possession du ciel. Tout au long de la soirée, Phyrra remercia Ténéis de lui permettre de vivre un tel moment. Elle se sentait bien, comme sur un nuage, éloigné de ses soucis, simplement heureuse de vivre ce moment. Puis, vint le moment ou son compagnon la tira à l’écart.

– Abel ! s’exclama-t-elle en serrant les dents pour éviter que tout le monde l’entende. Je vous avais demandé de prendre soin de vous !

Plus inquiète qu’en colère, Phyrra secoua la tête. Elle savait que le sylphide ne ressentait aucune douleur, mais la quantité de sang était préoccupante. Elle se laissa embrasser, mais, pour une fois, ne se laissa pas emporter par les sensations qu’il lui procurait. Le mécontentement durcissait les pupilles de la sindarine, qui lui en voulait de faire si peu attention à son enveloppe. Peut-être lui semblait-il étrange qu’il n’ait pas à se soucier d’une blessure si importante. Pourtant...

– Pourquoi n’avez-vous pas consulté un guérisseur ?

Cela semblait tellement évident ! Et pourtant, Monsieur le Conseiller Royal avait caché cette blessure plutôt que de la faire soigner. Il était pourtant impossible qu’il n’ait pas accès à un guérisseur compétent au palais. Le prenant par le bras, elle le tira vers la sortie, non sans aller récupérer leurs affaires. Elle maugréa dans sa barbe contre sa fierté mal placée de sylphide jusqu’à ce qu’ils aient franchi la porte. Malgré tout, elle garda un œil sur lui, prête à le soutenir s’il venait à défaillir.

– Comme si j’allais te laisser seul dans cet état, s’exclama Phyrra une fois sortie de l’établissement, le tutoiement fusant sans qu’elle l’eût contrôlé.  

Elle jeta un coup d’œil autour d’eux, constata que la rue était vide. Après tout, il se faisait déjà tard, et les lunes et les étoiles éclairaient déjà le ciel depuis longtemps. Malgré la blessure d’Abel, la sindarine avait passé une soirée extraordinaire, et même si elle jouait les mécontentes, elle flottait encore sur un nuage. Elle lui fit face, s’approchant de lui, un air malicieux sur le visage, laissant ses lèvres frôler celles de son chéri.

– Enfin, je n’avais pas l’intention de dormir dans un lit froid cette nuit, lui sourit-elle discrètement.  

Elle lui arracha un nouveau baiser plein de promesses, avant de le reprendre par le bras. Elle se remit alors à marcher comme si de rien était, ne tenant pas à ce qu’on l’entendre parler si familièrement au sylphide. Elle le traina vers chez elle sans penser à lui demander son avis. Malgré tout, elle lui adressa un regard complice.

– Dois-tu partir tôt, demain ? Si oui, je connais un mage qui pourrait nous régler ça rapidement. Il ne sera pas heureux de me voir à cette heure, mais j’ai confiance en sa discrétion. Sinon, je le ferai venir demain à la première heure. Pas de chichi, tu ne peux pas partir à l’autre bout du monde sans d’abord régler l’état de ton corps.

Elle ne l’avait pas questionné à savoir s’il pouvait rester avec elle. Elle aurait été bien trop déçue d’apprendre qu’il devait partir immédiatement. Même si son corps entier réclamait son amant, surtout après une soirée à se déhancher l’un contre l’autre, elle voulait surtout parler de certaines choses avec lui avant leur départ respectif. Ils étaient maintenant un peu plus à l’écart, et Phyrra, menant toujours la marche, ralentit l’allure le temps de savoir où elle allait. Elle prit le temps de vérifier le visage et le saignement du sylphide, s’arrêtant un moment pour caresser sa joue. Pour une rare fois en cette saison, le ciel était dégagé, bien que le temps se faisait de plus en plus froid. Incapable de résister, elle saisit brièvement les lèvres du sylphide dans un baiser langoureux. Sa main passant sur sa nuque, elle l’attira à elle, veillant malgré tout à ne pas accrocher sa blessure. Ses lèvres glissèrent sensuellement dans son cou alors que ses dents allèrent mordiller son lobe d’oreille. L’endroit n’était bien entendu pas approprié pour ce genre de caresse, mais Phyrra devait avouer que cela avait quelque chose d’excitant. Même si personne n’était assez près pour les reconnaître, quelques rares personnes circulaient un peu plus loin. Demeurant donc raisonnable, la sindarine se contenta de souffler quelques mots à son oreille,  

– Alors, que voulez-vous faire, messire Thorn ? chuchota-t-elle d’une voix voluptueuse, lui adressant un demi-sourire plein de malice.

Tenter de le manipuler ainsi fonctionnerait-il ? La promesse qu’elle sous-entendait serait-elle suffisante pour qu’elle puisse le traiter chez son ami guérisseur ? Après tout, une telle blessure risquait de les gêner cette nuit... Du moins, c’était ce qu’elle tentait de lui faire comprendre. Par Kesha, il devait absolument se faire soigner !
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MessageSujet: Re: Rencontre informelle   Rencontre informelle Icon_minitimeSam 7 Mai - 12:02

Rencontre informelle




Le 2 Cobel 1306


Le regard que lui lançait Phyrra et l'intonation de sa voix laissait sous-entendre qu'elle était mécontente de la savoir blessé. Elle s'inquiétait, c'était évident. Aussi lorsqu'elle le sermonnait lui remémorant sa recommandation de faire attention à lui, il haussait les épaules. Quelques regards s'attardaient sur eux, mais point d'oreilles indiscrètes. Malgré tout Abel restait prudent et lui répondait à voix basse.


"Disons que ma dernière excursion en dehors de la ville à donner lieu à un imprévu. Un imprévu de la taille d'un Lhurgoyf. Un mauvais coup et voilà le résultat."

Le conseiller ne s'étendait pas sur le sujet, ni sur le comment du pourquoi il en était venu à se frotter à un Lhurgoyf. Phyrra le questionnait, demandant pourquoi il n'avait pas vu un guérisseur.  Il expliquait brièvement les choses.

"On m'a soigné, si c'est ça qui vous préoccupe. Après, en rentrant, j'ai été tellement occupé par mes affaires que je n'ai pas eu le temps de consulter. Ce n'est que quelques points qui ont sauté, rien de grave."

Ils quittaient l'établissement et là, devant la porte, à la suite de un bref coup d'œil autour d'eux, Phyrra venait l'embrasser furtivement. La Sindarin lui signifiant tout net qu'il était hors de question qu'elle le laisse dans cet état. Craignait-elle qu'il ne défaille ? La voir agir de la sorte lui rappelait leur complicité d'autrefois et il s'avouait non sans mal que cela lui avait manqué.
Alors qu'ils cheminaient côte à côte, Phyrra pendu à son bras, Abel posait un regard sur son amante. Rarement il l'avait vu aussi heureuse et détendue. Était-ce parce que ce soir, chacun d'eux avaient laissé leurs responsabilités de côté, pour profiter de cette charmante soirée ? Ou bien était-ce tout simplement le fait de s'être enfin retrouvés ? Soudain sans la moindre équivoque, elle lui annonçait qu'elle n'avait pas l'intention de passer la nuit seule. Abel s'étonnait faussement. Le jeu auquel Phyrra s'adonnait était un jeu dangereux et y succomber ne serait pas bien difficile. Un léger sourire en coin se dessinait sur les lèvres du Conseiller.


"Ah, parce que je dois aussi… Tu deviens extrêmement gourmande."

Il lui tapotait sur le bout du nez d'un doigt avant qu'elle ne l'embrasse de nouveau. Un baiser qui en appelait un autre alors que les mains du Sylphide s'égaraient dans le dos de sa compagne, la ramenant contre lui. Il sentait une légère résistance, comme si Phyrra craignait de se blottir contre lui et de lui faire mal. Quant elle mettait un terme à leur embrassade, il soupirait. Ils reprenaient leur route, alors que le Sylphide se laissait conduire. Il espérait que ça ne serait pas chez le guérisseur. Ce soir ou demain, lui avait-elle dit. Il en était hors de question.

"Phyrra, ça va aller. Il est inutile d'embêter ton ami pour si peu. Un bon bandage fera l'affaire. Il serait idiot de gâcher le peu de temps qu'il nous reste, non ?"

Bras dessus, bras dessous, ils avançaient tranquillement, ne croisant que peu de personne. Elle l'interrogeait quant à la date de son départ, soucieuse de le savoir en forme pour entamer le long voyage qui l'attendait. Elle venait même à vérifier l'état de son saignement sous le manteau. Il ne la connaissait pas aussi soucieuse. Agirait-elle de la sorte si à l'avenir ils venaient à vivre ensemble ? S'inquiéterait-elle au moindre de ses déplacements ? A la moindres anicroches ? La question qui demeurait était, le supporterait-il ?

"Je partirai dans quelques jours. Le temps de mettre mes affaires en ordre et de laisser quelques directives.  Je m'inquiète de laisser Ambre seule aussi longtemps, mais je sais que les gens de ma maisonnée prendront soin d'elle et Marcus veillera sur sa sécurité. D'ailleurs…"

Abel balayait la rue du regard. Lorsqu'il distinguait l'individu qui les suivait à distance depuis leur sortie de la taverne, il s'adressait à lui.

"Tu peux rentrer. Je n'ai plus besoin de tes services pour ce soir."

L'homme sortait de l'ombre, avançant dans leur direction. Il saluait respectueusement la haute-prêtresse qu'il avait déjà croisée dans les jardins du palais et protestait.

"Patron, il serait préférable que ..."

Abel l'arrêtait d'un signe de la main.

"Reckless n'est pas loin, il interviendra au cas où."

Marcus acquiesçait, prenait congé et disparaissait dans la nuit. Une fois seuls, Abel fixait sa compagne, la dévorant du regard. Le baiser que Phyrra venait déposer sur ses lèvres avant qu'elle ne lui mordille l'oreille et ne lui pose une question, l'amenait à penser que la charmante créature avait bien des idées en tête. Il la dévorait du regard longuement avant de lui relever le menton.

"Ce que je veux faire ? Cela me paraît évident, puisque nous avons pris la direction de ton appartement. Tu n'entends pas passer la nuit dans un lit froid, je l'ai bien compris. Aussi vais-je me dévouer pour allumer un bon feu afin que tu ne meurs pas de froid. Mais que cela ne devienne pas une habitude."

Il se retenait de rire, se jouant d'elle, sachant très bien où elle voulait en venir. Il l'enlaçait, lui volant un baiser langoureux.



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Dernière édition par Abel Thorn le Jeu 19 Mai - 15:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Rencontre informelle   Rencontre informelle Icon_minitimeSam 14 Mai - 14:12

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Le 2e jour de Cobel 1306
Suspicieuse, Phyrra écouta Abel lui assurer qu’il n’avait pas besoin de voir un guérisseur. Ses paroles résonnèrent en elle, créant un écho désagréable. Après tout, il avait raison. Bientôt, ils seraient loin l’un de l’autre, chacun séparé par les centaines de lieux, leurs responsabilités les attirant chacun vers un bout du monde différent. Soupirant, la sindarine acquiesça.  

– Très bien, je te fais confiance. Par contre, si c’est plus grave que ce que tu me dis, je te traine chez lui, que tu le veuilles ou non !

Abel lui assura ensuite qu’il n’avait pas à partir immédiatement, et un sourire étira les lèvres soucieuses de la prêtresse. Ambre, toujours, revenait au cœur des préoccupations du sylphide. Attendrie, Phyrra regretta de ne pas pouvoir prendre la jeune sindarine sous son aile durant l’absence de son compagnon. L’aurait-elle connu davantage qu’elle l’aurait invité à la suivre à Canopée, mais il lui aurait semblé inapproprié de la trainer à l’autre bout du monde alors qu’elle la connaissait si peu. Un jour, elle l’inviterait, mais rien ne pressait. La jeune femme n’était pas terrane, elles auraient de nombreuses années pour apprendre à se connaître et s’apprécier. De plus, la perspective des prochaines années aux côtés d’Abel n’avait rien pour déplaire à la sindarine.  

Celui-ci, d’ailleurs, appela Marcus, dont Phyrra se rappelait très bien. Elle garda un visage impassible et le salua poliment, mais intérieurement, elle ne put que se demander pourquoi Abel gardait un tel homme à son service. Elle ne pouvait oublier cette gifle qu’il avait infligée à Ambre, en public qui plus est. Quelles que soient les compétences de cet homme, la prêtresse le tenait en bien piètre estime. Heureusement, son compagnon ne tarda pas à le chasser, ce qui tira un sourire satisfait à Phyrra. De toute façon, Khinem était toujours là, dans l’ombre, bien plus loin que n’aurait pu se trouver Marcus, ses sens sindarins lui permettant d’offrir davantage de discrétion au couple, ses pouvoirs lui permettant de ne pas s’inquiéter de la distance. Celui-ci occupait habituellement une chambre de l’appartement, mais Phyrra avait été bien claire sur ses intentions, et le jeune sindarin demeurerait à l’écart pour la nuit, bien qu’il serait sans aucun doute prêt à intervenir en cas de danger. Tel était le lot des astars. Malgré cela, celui-ci avait depuis longtemps appris à laisser une certaine intimité à celle qu’il protégeait. Un jour, l’ayant cru en danger, il avait débarqué dans sa chambre, et l’avait trouvé en plein ébat. Jamais il n’avait été aussi gêné, et il était demeuré longuement perturbé, rougissant dès qu’il voyait Phyrra, sans doute rattrapé par les images qui s’étaient gravées dans sa tête. C’était sans doute pour cela qu’il demeurait aujourd’hui dans l’ombre, ses sens sindarins lui permettant de maintenir une distance plus que raisonnable avec les deux amants tout en veillant à leur sécurité.

Dans la pénombre, ils s’embrassèrent, faisant tambouriner le cœur de la sindarine dans sa poitrine. Arrêterait-elle un jour de réagir aussi fortement chaque fois que le sylphide la touchait ? Comme d’habitude, à son contact, elle perdait la tête. Jouant le jeu de la séduction, Abel lui assura qu’il ne la laisserait pas mourir de froid, et elle sourit, heureuse.  


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La demeure de la Haute-Prêtresse était un appartement relativement simple, mais malgré tout luxueusement décoré. Ne possédant que quelques pièces, il avait l’avantage considérable d’offrir une certaine intimité à la sindarine. Ainsi, Phyrra sortie elle-même une petite clef qui pendait entre ses seins, déverrouillant la porte puis, une fois entrée, la reverrouillant derrière eux. Elle laissa choir la clef dans une petite coupe prête à l’accueillir, se débarrassa de sa cape, puis, traversant l’appartement sombre avec l’assurance de celle qui le connaissait par cœur, elle entreprit d’allumer quelques bougies et un feu dans l’âtre de la cheminée. Puis, elle revint vers le sylphide, une moue sur le visage. Les flammes créaient une pénombre intimiste, suffisante pour la vision de la sindarine, qui ne tenu pas à illuminé la pièce de toute pars. Au contraire, elle appréciait cette ambiance paisible que cela créait dans son appartement. Elle se tourna vers Abel et sourit de toutes ses dents. Ce qu’il était bon de l’avoir ici, chez elle, pour elle seule !  

– Allez, maintenant, laisse-moi voir ça de plus près.

Elle l’aida à se débarrasser de son manteau, l’accrochant à une patère à l’entrée, puis entrepris de le déshabiller, non sans laisser une certaine sensualité imprégner ses gestes. Elle défit lentement sa lavallière, laissant choir le foulard au sol, puis déboutonna lentement sa chemise, ses doigts frôlant la peau du sylphide. Alors que le dernier bouton se détachait sur ses doigts agiles, Phyrra alla cueillir un chaste baiser sur les lèvres d’Abel avant de lui retirer sa chemise souillée. Dessous, le bandage qu’il portait était complètement noirci par le sang épais du sylphide. Allant chercher un peu d’eau et quelques bandes de tissu, elle revint à ses côtés, puis défit le tissu avec précaution, oubliant encore une fois qu’elle ne pouvait pas vraiment lui faire mal. Une fois le bandage enlevé, pourtant, ses yeux s’écartillèrent sous la surprise.  

– Par Ténéis, ce lhurgyof ne t’a pas raté. Tu ne sais donc pas qu’il ne faut pas les pousser à bout ? Ça aurait pu bien mal finir, tu sais ?

Les griffures qui traversaient son abdomen auraient sans aucun doute fini par le tuer s’il avait été autre chose qu’un sylphide, et sans prendre en compte les gorgoroths. La blessure était impressionnante. Pour les avoir souvent vus à l’œuvre, Phyrra ne doutait pas une seconde que ces larges plaies lui aient été infligées par un lhurgyof. Pourtant, Abel avait malgré tout raison. Ses blessures avaient été habilement soignées, bien que cela ne remplaçait pas le travail d’un mage guérisseur, et seuls quelques points avaient sauté, causant ce saignement qui avait semblé bien plus important lorsqu’il était habillé, probablement parce que la plaie avait suinté pendant des heures. Elle nettoya le sang d’un geste assuré, le souvenir de ses années dans l’armée canopienne lui revenant par larges bouffes. Pourtant, malgré le visage d’Izomik qui flottait dans ses souvenirs, elle ne se sentit ni mal ni coupable. Simplement en paix, reconnaissante d’avoir pu côtoyer cet étonnant lhurgyof, et sachant qu’il la voudrait heureuse. Son visage pâle s’effaça de sa mémoire aussitôt qu’un nouveau bandage cacha les blessures de son compagnon.

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MessageSujet: Re: Rencontre informelle   Rencontre informelle Icon_minitimeJeu 19 Mai - 15:33

Rencontre informelle  






Le 2 Cobel 1306

Abel sentait bien que l'idée de se passer de guérisseur déplaisait à Phyrra. Il suffisait pour cela de voir la petite moue soucieuse qu'elle affichait. En affirmant ne pas vouloir gâcher leur dernière soirée, Abel avait vu juste puisque la belle Sindarin abdiquait en son sens, non sans le prévenir que si jamais la blessure était plus grave que prévu, elle le mènerait chez l'homme de science. Abel capitulait.

"Entendu. J’accepte ce compromis, mais cela ne sera pas nécessaire. Je préfère nettement passer la nuit avec toi plutôt qu'en la compagnie de ton ami. "

Un petit sourire en coin, qui en disait long avant qu'il ne se penche vers elle et dépose un baiser sur son front.

"Tu t'inquiètes donc pour moi, c'est mignon. "

Durant son échange avec Marcus, le Sylphide sentait une légère tension envahir l’air ambiant, bien que sa compagne fût demeurée impassible. Abel se doutait qu’elle n’appréciait pas l’individu, mais elle se gardait pour le moment de lui en faire part. Sans doute cela viendrait-il plus tard, quand ils franchiraient une autre étape dans leur relation. Malgré le fait qu’ils se soient rapprochés comme jadis, il demeurait une barrière entre eux, qui pour l’heure ne tombait pas. La raison en était fort simple, ils réapprenaient à se connaître, se découvrant sous de nouveaux jours.
Marcus était un ancien mercenaire qu'Abel avait connu en Argyrei et comme rien n'arrive au hasard, les talents de cet homme avaient trouvé grâce aux yeux du Sylphide. Très vite Abel lui avait proposé un poste en tant que protecteur de convois de pierre de Sphène. Il s'avérait que Marcus et ses hommes étaient d'une efficacité redoutable dans leur domaine. Au fil des années, Abel l'engageait en tant que garde du corps et chef de la sécurité pour la maison de jeux. Le Sylphide savait de quoi l'homme était capable et il savait aussi qu'il ne reculerait devant rien. Travailler pour Abel lui avait ouvert des portes qui jusqu'alors lui avaient toujours été fermées. Et c'était sans compter sur sa qualité de vie qui s'était considérablement améliorée. Abel était un patron généreux qui ne comptait pas à la dépense pour contenter ses employés, mais il était exigeant.
Mais laissons de côté cette parenthèse pour revenir à nos tourtereaux. Ils traversaient une partie du centre-ville finissant par arriver chez Phyrra. Abel savait depuis longtemps où la Grande prêtresse de Ténéis venait poser ses valises à chacune de ses visites en Espéria, mais la dernière remontait à bien longtemps et le destin ne les avait alors pas réunis. Sans doute n’est-ce pas le moment. Ce soir c’était tout autre et dans l’affolant désir qui les liait, Phyrra lui soufflait qu’il n’aurait pas pu oublier et qu’elle n’était qu’à lui. Aussi lorsque la main de la Sindarin venait se poser sur le cœur d’Abel, joignant le geste à la parole, son cœur s’emballait et ce simple effleurement l’embrassait. Elle le mangeait des yeux, tout comme lui et lorsque leurs lèvres s’unirent une fois de plus, il la serrait tendrement contre lui. Abel n’attendait pas de déclaration de Phyrra et de toute façon il savait que cela n’était pas chose facile pour la belle de lui dire qu’elle aussi l’aimait. Déjà, se l’avouer à elle même avait été un grand pas, alors de là à lui dire de vive voix était une autre pas que pour le moment elle n’était pas prête à franchir. Abel était patient comme tous ceux de sa race, sans doute était-ce dû à l’avantage d’avoir des siècles d’existence devant soi. Et puis qui sait, peut-être que cette séparation de quelques mois ferait prendre conscience à Phyrra de la profondeur de ses sentiments pour le Sylphide.

Lorsque la porte de l’appartement s’ouvrait. Abel découvrait un intérieur élégant, raffiné, décoré avec beaucoup de goût à l’image de Phyrra. Chaque objet avait été choisi avec soin. Cependant les lieux semblaient plus petit que ce à quoi le Sylphide s’attendait, mais peu importait. Ils étaient ensemble et c’est là tout ce qui comptait. Très vite, Phyrra se mettait à l’aise délaissant sa cape, allant allumer des bougies qui donnaient tout de suite un côté plus intimiste. Il suivait chacun de ses déplacements ne la lâchant pas du regard comme s’il craignait de la voir disparaître tout à coup. Alors qu’elle entreprenait d’allumer l’âtre il lançait taquin.

"Je croyais que c'était moi qui devais m'en charger. Aurais-tu d'autres projets pour ma personne ?"

Elle revenait très vite près de lui, une petite moue adorable sur les lèvres. Lèvres qu’il mourrait d’envie de dévorer tout comme chaque parcelle du corps de la Sindarin. La faible lueur des flammes dansant dans la cheminée et celle des bougies avait tout de romantique. Sourire sur le visage, Phyrra entreprenait bien vite de le débarrasser de ses vêtements. Le manteau était le premier à trouver place sur une patère avant qu’elle n’entreprenne de lui ôter sa lavallière qui tombait sur le sol bien vite. Elle s’attaquait à la chemise et le simple effleurement des doigts au travers l’étoffe faisait frémir Abel de plaisir. Autant il ne ressentait pas la douleur, autant les caresses, le chaud et le froid le faisait réagir. Et puis Phyrra avait des gestes trop sensuels pour ne pas réagir. Lorsqu’elle venait lui voler un baiser, elle ne s’y opposait pas, résistant à l’envie de la faire choir sur le sol pour la faire sienne. Il se laissait donc déshabiller sans rechigner afin qu’elle puisse voir l’étendue des dégâts. À première vue, ce n’était pas beau à voir à en juger tout ce sang, mais à mesure que le bandage tombait, la haute prêtresse devait se rendre à l’évidence qu’il ne lui avait pas menti sur son état. Les plaies étaient boursoufflées et suintaient, signe que cette blessure n’avait pas plus que quelques jours. Quant aux points qui avaient sauté ils n’étaient pas très nombreux, justes trois ou quatre. Pourtant devant l’ampleur des balafres, elle écarquillait de grands yeux. Pestant contre le Lhurgyof affirmant qu’Abel avait dû le pousser à bout et que tout cela aurait pu mal finir.

"Disons que lui et moi avons eu de la chance. Je n'ai pu me résoudre à le tuer et en retour j'ai écopé de cela. "

La marque de griffure était profonde, surtout au niveau du torse et s’amenuisait à mesure qu’elle descendait jusqu’à l’abdomen, comme si le Lhurgyof avait retenu ses coups. Mais pourquoi un Lhurgyof retiendrait-il ses coups face à un adversaire ? Phyrra nettoyait avec soin, les plaies du Sylphides avant de lui refaire un bandage. Ces gestes étaient précis, signe évident qu’elle avait dû pratiquer ce genre de chose maintes fois par le passé. Quand elle en eut terminé, elle relevait le visage vers Abel lui avouant vouloir lui parler, mais prétextait par la suite que cela pouvait attendre. De quoi voulait-elle donc l’entretenir ? Et pourquoi diable venait subitement de changer d’avis ? Bien vite la réponse à cette dernière interrogation était une évidence. Cette façon qu’elle avait de le dévorer des yeux ; sa bouche entrouverte, la façon dont son corps se pressait contre le sien. Il aurait fallu être fou pour ne pas comprendre.




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