Nao'h Mory, chien de chasse

DON : Transformation complète en son essence animale, le chien ; sous cette forme, ses pouvoirs ne fonctionnent pas et il ne peut pas utiliser ses armes ni parler avec sa voix humaine.
SPECIALITES : Excellence au tir à l’arc (capacité de maîtriser à la perfection une arme précise), Chasseur (capacité de savoir chasser n'importe quel animal)
POUVOIRS :
Odorat développé = ★★★★✩✩

Spoiler:

Empathie = ★★★✩✩✩

Spoiler:

Invisibilité = ★★✩✩✩✩

Spoiler:

Un arc et des flèches
Une dague de chasse
Une armure en peau de cerf


Un sac
Quelques rations de viande séchée
Des biscuits secs
Une gourde d’eau
Du tabac à chiquer



Nao’h mesure environ 1m80 pour un poids d’une soixantaine de kilos. Son corps svelte et tout en longueur lui donne une allure filiforme qui le fait paraître fragile comme une brindille. Toutefois, il est tout aussi capable qu’un autre, il ne faut pas se fier à ces apparences.

Son visage, fin et long, affiche des yeux vairons : l'un d’un vert terne et l'autre d'un jaune doré. Ses cheveux sont châtain, mi-longs, et la plupart du temps tirés derrière sa tête en une courte queue de cheval. Imberbe, il semble facilement avoir quatre ans de moins que son âge réel, ce qui accentue son air frêle.

Son armure, qu’il a fabriquée à la main, est faite de bandes de cuir de cerf non tanné, ce qui lui permet à la fois de se protéger des dangers de la forêt, mais aussi de l’humidité. Cette armure, à travers laquelle passe une queue de chien aux couleurs d'une forêt d'automne, lui donne un air d’ermite ou de « sauvage » et quiconque pose les yeux sur lui saura dire qu’il a passé sa vie loin des grandes capitales de ce monde. Aucun raffinement n’émane du jeune yorka, seul compte l’aspect pratique de son équipement.

Le manque de pilosité faciale de Nao’h contraste étrangement avec sa forme animale : sous cette apparence, il devient un chien, dont le pelage noir, marron et crème lui permet de se fondre dans la végétation à la saison morte, ainsi que de se tenir au chaud une fois la saison froide venue. C’est un chien d’assez grande taille, similaire à celle d’un loup et son aspect de chien domestique le rend sympathique, voire attachant, aux individus auxquels il se dévoile sous cette forme.



Nao’h était pendant son enfance quelqu’un de curieux et insouciant, qui ne connaissait pas le bien ou le mal. Le monde était un terrain de jeu et, sous la protection de ses parents, il n’avait pas de raison de penser autrement.

Suite à la perte de son père, il s’est renfermé sur lui-même et sa culpabilité lui pèse tellement qu’il a préféré laisser sa mère, de peur de lui faire du mal aussi. Il est donc maintenant d’un naturel solitaire et peu loquace, jusqu’à ce que sa confiance ait été gagnée. En effet, il se considère comme responsable de la mort de son père, mais il est conscient que celui-ci a été assassiné et que, par conséquent, il devait abandonner sa naïveté et son innocence d’enfant pour devenir méfiant et prudent dans son propre intérêt.

Les souvenirs et la culpabilité de la perte de son père sont tenaces et ne cessent de le hanter et il passe son temps à mâcher des feuilles de tabac pour faire disparaître temporairement ces visions. Toutefois, aussitôt endormi, il est de nouveau sujet à ses cauchemars.

N’ayant jamais fréquenté les villes, il n’a aucune notion des intrigues politiques et par conséquent aucun avis sur la question.



Nao'h s'estime trop dangereux pour pouvoir se permettre d'avoir un compagnon.


Se déplaçant à pied à travers les forêts et les chemins forestiers, il n'a pas de monture.



Nao’h Mory est un yorka natif de la région de Cebrenia, au sud-ouest de Canopée. Il est le fils de deux yorkas vivant dans les forêts du territoire méridional : un loup et une femelle autour des palombes. Nao’h a pendant toute sa jeunesse vécu auprès de ses parents dans une tanière, au cœur de la forêt. Ils passaient le plus clair de leur temps sous leur forme animale, n’ayant pas de réel intérêt à se servir de leur physique humanoïde, bien moins adapté à la vie en forêt.

Le jeune chiot était d’une curiosité sans pareille et passait le plus clair de son temps à trouver des moyens d’échapper à la vigilance de ses parents pour explorer les alentours. Ses escapades ne duraient pas longtemps et ses parents le ramenaient aussitôt à la maison une fois son « évasion » remarquée. Sa mère, en particulier, avait pris pour habitude de voler autour de leur habitat sylvestre, pour contrer aussitôt toute tentative d’exploration qu’entreprendrait son fils.

Au fil du temps, celui-ci parvint à se rendre temporairement invisible aux yeux de tous, ce qui compliqua un temps la tâche de ses parents. Cette trêve fut cependant de courte durée et quand ils le comprirent, le père de Nao’h prit l’habitude de faire confiance à son odorat plus qu’à sa vue pour retrouver son fils, ce qui ramena le garçon au point de départ. C'était d'autant plus humiliant que, utilisant son pouvoir, il ne pouvait garder sa forme animale et devait emprunter sa si inadaptée forme humanoïde. En bon explorateur, il ne comptait pas abandonner en si bon chemin et prit exemple sur son père pour développer son odorat canin déjà très affûté, mais en secret, à chacune des si rares absences de ses parents, afin qu'ils ne comprennent pas en le voyant sur "deux pattes".

En grandissant, il fut initié par son père aux rudiments de la chasse afin qu'il participe aux besoins de la famille. Sa mère faisait des repérages aériens pour identifier une cible potentielle et les guidait ensuite vers le terrain de chasse où Nao'h put utiliser son odorat surdéveloppé naissant. Malgré la réticence de ses parents à le voir quitter sa forme animale, il s'entraîna ainsi et fut très rapidement capable de trouver une piste sur un terrain chargé de parfums divers, même forts. Ceci dit, la concentration nécessaire ne lui permettait pas de suivre la piste dans un premier temps. Il n'avait donc qu'une idée vague de la direction à prendre.

Puisque leur fils prenait régulièrement forme humanoïde, les parents de Nao’h lui apprirent à parler le langage terran, qu'ils ne parlaient eux-mêmes que rarement, afin qu'il puisse communiquer s'il devait rencontrer d'autres bipèdes.

A force d'entrainement, il parvint à élever sa capacité olfactive à de nouvelles hauteurs quant il fut capable de suivre une piste en se déplaçant : d'abord sur de courtes distances, puis jusqu'à une centaine de mètres. Couplé à son invisibilité, qu'il pouvait désormais maintenir quelques instants en mouvement, c'était tout ce qui lui manquait pour tromper les sens pourtant affûtés de ses parents.

Il finit par trouver l'occasion parfaite. Tombé malade quelques jours auparavant, son père avait eu les deux premiers jours une forte fièvre et Nao'h avait pu constater que sa mère était restée "à son chevet" sans discontinuer. La fièvre avait l'air de le faire délirer et elle avait du mal à le garder ancré dans la réalité. Après quelques jours de repos, il s'était calmé mais devait rester couché, ce qui allait profiter à son fils.

Il quitta la tanière profitant des quelques secondes d’invisibilité que lui offraient son pouvoir. Une fois sorti, il se cacha le temps de chercher une trace de l’odeur de ses parents. Quand il fut sûr qu'ils n’étaient pas à proximité, il s’éloigna, prenant soin de cacher son odeur en passant à travers des bosquets fleuris et en poursuivant sa route dans la rivière Oxia. Alors qu’il poursuivait son aventure, sa mère, qui partait chercher à manger pour l'appétit grandissant de son "patient", se rendit compte de l'absence de son fils.

La mère du jeune inconscient partit à sa recherche, effrayée, suivie peu après par son père convalescent, mais il était déjà loin et leur recherche était plus longue que prévu. Ils durent s’éloigner toujours plus. Son père avait bien réussi à trouver quelques traces qu’il avait laissées, mais elles étaient tellement minces qu’il perdit sa trace au passage de la rivière. Désespérant de ne pas retrouver son fils, il commença à s'imaginer tout ce qui pourrait lui arriver. Peu à peu, ses pensées prirent forme devant ses yeux terrifiés et il tenta de se battre contre des formes fantomatiques que lui seul pouvait percevoir.

Nao’h était émerveillé par les nouveaux paysages qu’il découvrait en remontant la rivière, avec des reliefs grandissants à mesure qu’il avançait vers le sud. Il appréciait chaque paysage qui se présentait à sa vue, les fragrances nouvelles et les bruits de cet environnement nouveau… Soudain, il dût s’arrêter, ressentant pendant un instant la même peur que s’il était lui-même mourant.

Une fois remis de ses émotions, il se dirigea au plus vite dans la direction d'où lui semblait venir cette sensation. Sur le chemin, il ne croisa plus aucun animal et n'entendit plus aucun son sinon celui de ses pas. Il arriva enfin, épuisé, et fut pris d'un haut-le-cœur quand il vit une créature difforme se détacher d'une masse ensanglantée étendue sur le sol pour disparaître dans les fourrés. Mais le pire était encore à venir. Parmi toutes les odeurs présentes, il en reconnut une et, l’espace d’un instant, son cœur s’arrêta.

L'odeur qu’il avait perçue était celle de son père. Pourtant il ne le trouva pas, ou pas sous la forme qu'il aurait voulu. La carcasse démembrée à ses pieds était ce qui restait de son père, après le passage, ou plutôt l'éclosion, d'un Syliméa. Alors qu’il cherchait son fils, il avait laissé une ouverture qu'a saisie le monstre pour achever de prendre le contrôle sur son hôte, s'en libérer et le dévorer.

Nao’h fut donc retrouvé par sa mère, prostré sur le corps sans vie de son père, et se rendit à peine compte de son arrivée. Il resta longtemps muet et pleura longuement la perte de son père, de même que sa mère, qui se demanda comment une telle chose avait pu avoir lieu.

Ils creusèrent une fosse dans laquelle ils enterrèrent ce qui restait du corps, afin de lui éviter pire traitement et rentrèrent chez eux, profondément choqués. Petit à petit, Nao’h se fit la réflexion que son père était mort par sa faute. Sa curiosité sans limite en avait finalement atteint une : il venait de tuer son père. Cette pensée ne cessa plus de le hanter, de même que la vision du tas de chair et d'ossements qui remplaça son père dans tous ses souvenirs. Sa culpabilité lui fit prendre une décision : il quitta sa mère, ainsi il ne risquait plus de lui faire du mal comme il l’avait déjà fait.

Il se mit à errer à travers les forêts, suivant les proies pour survivre. Après quelques jours sans avoir trouvé de proie assez faible pour lui, il arriva, affamé, à un campement de chasseurs terrans. Ceux-ci, méfiants à l’arrivée d’un chien au milieu de la forêt autant que celui-ci devant des humanoïdes, qu’il n’avait jamais fréquentés, le premier contact fut long et hésitant. Devant l’aspect émacié d’un chien ayant normalement un aspect athlétique, ils partagèrent avec lui leur repas, qu’il emmena quelques mètres plus loin pour manger. Quelques jours plus tard, ils s’étaient apprivoisés et Nao’h mit à profit les enseignements de son père pour aider ses compagnons de fortune dans leur besogne.

Ils se rendirent assez vite compte que ses techniques de chasse étaient trop élaborées pour un chien et qu’il devait donc être un yorka. Ils parvinrent à le convaincre d’utiliser sa forme humanoïde, ce qui leur permit de communiquer et les chasseurs apprirent une partie de son histoire. Ce changement de forme fut une bénédiction pour le groupe quand Nao’h utilisa ses pouvoirs pour pister les cibles, ce qui le rendait bien plus efficace que sous sa forme animale. Pour pousser encore plus loin son efficacité à la chasse, ils lui offrirent un arc et une dague de chasse et lui apprirent les rudiments du tir à l’arc. A leurs côtés, il prit même le temps de se confectionner une armure avec des peaux de cerfs qu’ils avaient chassés, pour se protéger de plus gros gibier.

Ils lui apprirent à bénir leur chasse auprès du dieu de la faune, Fen. C'était pour lui quelque chose de difficile à comprendre, lui qui n’avait jamais pris conscience de l’existence (ou de l’absence) des dieux. Malgré tout, s’ils parvenaient à chasser de si bonnes proies, il devait bien y avoir une puissance supérieure pour les leur donner. Il finit donc par croire en l’existence, si ténue soit-elle, du dieu Fen.

Après un an d’apprentissage à leurs côtés, il maîtrisait parfaitement son arc, mais sa présence dans leur groupe continuait de le mettre mal à l’aise. Ses amis ont bien tenté de lui trouver un remède pour oublier son lourd passé, mais le tabac était bien loin d’être suffisant pour calmer ses angoisses. Il ne cessait de se remémorer la mort de son père et une chose lui revenait toujours en mémoire : il était dangereux pour son entourage. Aussi, après les avoir longuement remerciés de lui avoir sauvé la vie un an plus tôt et pour tout ce qu’ils lui avaient appris, il prit congé et se dirigea vers la ville de Canopée.

En chemin, il rencontra voyageurs et marchands de passage et prit l’habitude de proposer ses services de chasseur pour les approvisionner, en échange de quelque troc ou d’un peu de compagnie, avant de repartir suivre son chemin.