Torenheim | intelligence ou démence ?

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 Torenheim | intelligence ou démence ?

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Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Torenheim | intelligence ou démence ?   Torenheim | intelligence ou démence ? Icon_minitimeDim 15 Juil - 3:28



QUELLE PERSONNE ES-TU ?
Toi qui voyage sur ces terres oubliées



TORENHEIM
« On me crache au visage aujourd’hui, mais demain
J’apparaîtrai, superbe, éclatant, surhumain… »


SURNOM: Vaste question… Torenheim n’a aucun contrôle sur les surnoms qu’on peut lui donner mais il se doute un peu de comment les autres peuvent parfois le surnommer ; de toute manière qu’on l’appelle « l’Assassin », « le Fou » ou « la Momie » il s’en moque ; du moment qu’on parle de lui…
AGE: 27 ans, et il les aura pour encore un bon bout de temps… En fait cela doit bien faire une bonne trentaine d’année qu’il a vingt-sept ans.
SEXE: Masculin, et c’est bien quelque chose sur laquelle il n’a jamais tenté de jouer ; il est homme, c’est un état de fait. La distinction mâle/femelle lui semble si triviale qu’il n’a jamais voulu s’abaisser à s’amuser sur ce plan-ci.
PEUPLE: Fut un temps où il était un terran tout ce qu’il y a de plus banal et faiblard. Mais suite à un petit accident de parcours, il est devenu un Gorgoroth. Il a toujours une carrure de fillette sauf que maintenant sa résistance physique est bien plus élevée : il n’y a décidément que des avantages à mourir !
CASTE: Civil : le « rien » et le « tout ». Il n’aurait jamais supporté de devoir s’attacher à une guilde avec une hiérarchie, des supérieurs et des règles particulières à respecter. Être un simple civil c’est la liberté.
METIER: Il n’a pas vraiment de métier défini mais il aurait plutôt tendance à se présenter comme étant un savant et un chercheur. Ses pairs quant à eux le considèrent plutôt comme un tueur… comme il est facile de jouer sur les mots… En réalité Torenheim est assez polyvalent, toutes les activités sont bonnes du moment que ça l’amuse un peu. Mais pour le moment son occupation principale est d’être le bouc-émissaire de tout une population.

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ARMES PRINCIPALES:

    • Torenheim n’est pas très porté armes et tout le tralala… Sans doute parce qu’il n’a pas la carrure nécessaire pour manipuler de manière un tant soit peu naturelle une épée ou un quelconque gadget du même genre. Il n’a donc aucune véritable arme sur lui, et s’il ressent le besoin d’en tenir une entre les mains il se sert sur place. Mais comme en général sa méthode privilégiée pour le meurtre est la strangulation, il arrive à se débrouiller pour passer derrière sa victime et entourer sa gorge d’un long morceau de tissu. Ensuite il suffit de tirer ; bête comme chou. Mais la conclusion c’est que si vous rencontrez Toren’ en pleine nature sans armurerie à disposition, vous pouvez être certain qu’il est désarmé.


AUTRES POSSESSIONS:
    • Un anneau en argent surmonté d’un chaton incrusté d’une pierre verte pâle ; ce petit cristal est une pierre de sphène, cette bague est le catalyseur qu’utilise Torenheim afin de pouvoir user plus amplement de sa magie. Au commencement il se servait de plusieurs pierres de sphène mais au fil des ans il réduisit sa consommation pour des raisons purement… scientifiques. La plupart du temps l’anneau est tourné d’une telle manière sur son doigt pour que la pierre se retrouve du coté de la paume, sans être apparente.


    • Des bandes blanches ; des mètres et des mètres de bandes blanches fines enroulées serrées et rangées dans les poches des vêtements qu’il porte par-dessus ces dit bandages. Il en garde toujours sur lui car le but de la manœuvre est de ne pas laisser ses tissus brûlés se nécroser au contact d’un air infecté. Conclusion il est souvent nécessaire pour lui de changer ses bandes, ce qu’il a apprit à faire avec une certaine dextérité.


    • Une bourse en cuir pas très grosse et serrée par un cordon qui ne contient pas une seule petite pièce, Torenheim n’a pas vraiment besoin d’argent alors pourquoi tenterait-il d’en conserver. Cette bourse renferme divers petits objets insignifiant comme deux cailloux lisses mais à la découpe irrégulière, un petit bout de papier déchiré et roulé en boule sur lequel rien n’est écrit. L’unique chose pouvant présenter un tant soit peu d’intérêt était un petit sachet de tissu mais lorsqu’on l’ouvrait on pouvait remarquer qu’il ne contenait que du sable.


      Seulement, lors de son arrestation on lui confisqua absolument tout ses effets, en commençant évidemment par son catalyseur puis ce fut ensuite le tour de toute ses autres possessions. Il ne sait pas ce que les soldats ont pu en faire mais il estime les avoir perdu définitivement. Il ne s’en formalise pas trop, son catalyseur ne lui est pas indispensable bien que fort utile et il n’avait rien de valeur sur lui. Le seul problème réside dans ses bandages, mais il trouvera bien un moyen pour se débrouiller sans le temps qu'il en sera privé.


DON:

    • Résistance physique développée | Avant sa soit-disant mort, Toren’ se pliait en deux dès qu’on lui envoyait un crochet. Maintenant c’est exactement la même sauf qu’en réalité il simule et qu’il se relève quelques secondes plus tard bien fringuant et pimpant. Comme il sait très bien que sa carrure n’est en rien avantageuse cette résistance inattendue a un effet de surprise qui peut s’avérer parfois fort amusant.


POUVOIRS:

    • Télékinésie | apparemment il s’agit d’un don qu’il possédait dans sa vie avant la « mort » puisqu’il sut en faire usage instinctivement dès les instants qui suivirent son « réveil ». Comme Torenheim n’a pas une force physique très développé, pouvoir soulever des armes ou autres objets divers grâce à l’esprit et au pouvoir de la concentration c’est un avantage certain. Et ce n’est pas le mal de tête qui vient l’ennuyer suite à une utilisation trop poussé qui va l’arrêter.


    • Amplification des sensations | il a découvert ce pouvoir par hasard et en réfléchissant il s’est dit que c’était une réaction magique à sa transformation en Gorgoroth. Comme il ressentait tout de manière atténuée le contre-poids fut qu’il pouvait amplifier les sensations que ressentaient les autres grâce à un contact physique. Le charme se prolonge quelques secondes encore après que le contact soit rompu en perdant graduellement de son importance. S’il avait juger cela au début quelque peu inutile, c’est qu’il avait oublié à quel point cela pouvait être angoissant que de ressentir le moindre souffle d’air, le moindre pincement, d’entendre le moindre murmure avec dix fois plus d’intensité. Il s’en sert souvent pour déstabiliser une éventuelle victime afin qu’elle se défende moins. L’unique problème c’est qu’à force de l’utiliser, cette magie a eu un impact sur son propre organisme et ses nerfs. Même s’il est un Gorgoroth ses sensations peuvent être également amplifié à divers moment, comme par vague de fièvre sans qu’il puisse rien y faire. Cela ne l’embête pas outre-mesure, c’est plus surprenant que désagréable mais quand vous vous prenez un coup de pied dans le ventre et que vous avez l’impression de vous faire transpercer par une défense d’éléphant il y a tout de même un petit moment de malaise.


    • Les cinq sens | il ne sait pas d’où lui vient ce pouvoir mais il a cependant réussit au bout de quelques années à le maîtriser ; il lui permet d’ôter pendant quelques minutes seulement un ou deux des cinq sens à sa victime (la vue, l’odorat, l’ouï, le goût et le touché) mais jamais plus de deux à la fois. Cette opération nécessite qu’il touche ne serait-ce qu’un instant sa victime et une trop forte utilisation dans un court laps de temps entraîne une perturbation légère de ses propres sens en fonction de ce qu’il a pu ôté à autrui. Cela se caractérise par une vision plus trouble, un bourdonnement dans les oreilles, une altération des papilles, un touché moins sensible ou un odorat lessivé mais cela ne dure jamais plus d’une journée.


    • Contrôle de la météo | soleil, pluie, neige, vent… super pratique pour un pique-nique de pouvoir contrôler les évenements climatiques ! Faire briller les soleils toute la journée, faire tomber des centimètres de neige quand on se cherche une excuse pour ne pas sortir… Le rêve ! Malheureusement ce n’est pas une science très exacte, en tout cas pour Torenheim qui n’a pas de réel contrôle de ce pouvoir, surtout qu’il ne parviendra jamais à faire pleuvoir sur tout le continent… Ces manifestations magiques ne s’étendent pas sur une grande surface et ne durent pas longtemps. En outre il se peut que Toren’ ne parvienne pas à faire souffler le moindre souffle de vent alors qu’il y mettrait toute sa concentration et que sans qu’il le veuille, il se mette soudain à flotter comme au Déluge. Son humeur est souvent responsable de ces manifestations magiques inopinées.


SPECIALITES:

    • Mémoire surdéveloppée | il l’a toujours su… si ses capacités physique sont proche de celles d’un gamin, ses capacités intellectuelles sont quant à elle supérieure à la moyenne. Et même le choc causée par sa « mort » prématurée ne put dégrader le potentiel de son cerveau. S’il a sans doute tendance à se vanter de son soit-disant « génie » plus que de raison on ne peut nier le fait qu’il possède une mémoire d’éléphant, capable d’enregistrer dans la bibliothèque qui lui sert de cerveau chaque informations que ses neurones reçoivent. Un avantage certain pour un homme qui aime se penser érudit.


    • Abscence d’empathie | en y réfléchissant, qu’est-ce que ça peut bien amener les sentiments ? Rien de bien intéressant… Bon, il ressent encore certaines choses comme l’ennui, la jubilation ou la satisfaction mais certains semblent avoir été rayé de la carte comme la tristesse ou la pitié. Il lui semble qu’il a toujours été comme ça, enfin depuis sa « résurrection » mais plus le temps passe plus il s’imperméabilise. Ce sont les sentiments qui entrent en jeu dans la relation avec autrui qui sont passés à la trappe le plus souvent.


    • Charisme | dès qu’il s’agit de causer, c’est un champion. Et quand il parle de lui, le résultat est encore plus impressionnant… On ne pourrait pas dire de lui qu’il est beau-parleur mais il sait être un bon embobineur dans ses grands moments. Il a une manière de poser sa voix, de tourner ses phrases qui fait qu’on a tendance à l’écouter facilement. Le problème c’est que ce qu’il à dire n’est pas du goût de tout le monde.


    • Manipulateur | il inspire difficilement confiance, il faut bien l’admettre, mais pas besoin d’avoir la confiance de quelqu’un pour pouvoir s’en servir comme d’une marionette. L’expérience aidant, Torenheim sait ce que les gens veulent, ce que les gens sont prêts à faire pour obtenir ce qu’ils souhaitent. Alors pour leur faire faire ce que lui désire, il n’a quà promettre une ou deux choses. Pour ça aussi il est plutôt bon.



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Décris-moi comment je te vois...


    Ce que l’on peut dire sur l’apparence de Torenheim, c’est bien qu’elle ne l’aide pas à passer inaperçu. S’il apprécie beaucoup que les regards se concentrent sur lui, ça dépend tout de même des moments et il y a justement des jours et des instants où il aimerait pouvoir se fondre dans la foule. Malheureusement c’est pour lui quelque chose d’assez compliqué même s’il parvient à trouver plusieurs astuces pour éviter que les passants ne le dévisagent constamment, et dire que les « belles personnes » devaient toujours subir ces regards inquisiteurs… Quelle plaie sans doute que d’être beau. Pour cela, il n’avait pas de souci à se faire, il ne respectait pas vraiment (ou vraiment pas) les canons de beauté du continent. On peut mettre ça sur le compte de sa mort qui l’a bien évidemment pas aidé mais même lorsqu’il était un simple terran, Toren’ était ce qu’on appelle couramment un type qui fait un peu tache… Un type avec qui on ne souhaiterai pas se marier en quelque sorte, à moins d’être aveugle ou très motivée.


    La première chose qu’on pouvait penser en l’apercevant c’était que les populations Isthériennes d’antan avait décidé de momifier leurs morts et que l’une d’entre elles était revenue à la vie. Il était en effet recouvert de longues bandes blanches assez fine au niveau de la largeur sur une bonne partie de son corps ; au niveau de ses bras et jusqu’au niveau de ses paumes les bandes sont extrêmement serrées, tellement serrée même que ses doigts qui eux sont laissés à l’air libre en deviennent encore plus blancs et plus froids que la normale. Sur ses jambes depuis le milieu des cuisses jusqu’à ses chevilles c’était la même chose, il les serrait au maximum mais comme il est déjà mort, il n’a pas vraiment besoin de faire attention à sa circulation sanguine… L’intégralité de son buste était lui aussi recouvert de bandages légèrement moins serrés toutefois ainsi que son visage. Les bandes de son visage était même parfois franchement lâche, remontait du cou jusqu’au haut de son front en laissant largement apparaître ses yeux, son nez ainsi que sa bouche.


    Autant dire qu’avec un tel équipement il est plutôt difficile de dire à quoi ressemble vraiment Torenheim, surtout que pour rien au monde il ne se départirai de ses bandages et même s’il peut sembler en général assez souriant (dangereux mais toujours très souriant) il ne laisserait jamais personne tenter de les lui retirer et risque face à une telle menace de devenir beaucoup moins agréable. Les choses qu’on peut toutefois voir de lui par rapport à ses mains et aux bouts de sa tête qui n’était pas masqués par des bandes c’est qu’il est pâle pour ne pas dire qu’il a le teint d’un gris maladif. Déjà Terran il avait les joues dénuées de couleur mais en devenant un non-vivant sans plus avoir de sang chaud à circuler dans ses veines n’a pas aidé dans l’affaire. Ses yeux sont également parfaitement visibles et les différentes nuances de lueurs qui venaient parfois éclairer ses iris sombres étaient plus expressifs que n’importe quel discours, mais aussi plus difficile à dissimuler. Tout comme sa bouche aux lèvres fines et pâles qui s’étiraient bien souvent un une sorte de sourire cynique ou narquois. Il a les cheveux courts et tout aussi noirs que ses yeux, il lui arrive d’ailleurs assez souvent de passer sa main dedans avec un air nonchalent ou amusé, il aime bien les ébouriffer ou tirer sur des petites mèches brunes.


    En outre il est assez évident quand on le regarde de remarquer qu’il est plutôt du genre gringalet : d’une taille plutôt moyenne pour un homme de son âge ce n’est pourtant pas cela qui le démarque des autres mais plutôt sa corpulence qui paraît réduite au minimum syndical. Visage maigre, muscles non développés, pas un atome de graisse, s’il n’avait pas l’air aussi étrange on aurait pu le prendre pour un pauvre garçon affamé, c’était d’ailleurs exactement de quoi il avait l’air avant de se transformer en Gorgoroth. Et depuis qu’il fait parti des non-vivants il est assez difficile pour lui de se mettre à faire des activités physiques car quoiqu’il fasse ses muscles risquent de ne pas grossir d’un pouce et tout aussi compliqué de se mettre à festoyer en grands banquets puisque la nourriture le dégoûte proprement, et comme il n’a pas besoin de se nourrir, pourquoi donc se forcer ? De toute manière il avait toujours préféré cultiver l’esprit plutôt que le physique ; à quoi sert la force sans les neurones ? Pour Torenheim, qu’il ressemble à une femme dépérissante ou à T-Rex il s’en moque pas mal, et puis en toute mauvaise foi, c’est bien plus pratique d’être pas bien grand et filiforme plutôt que d’avoir la stature d’un géant quand il s’agit de se faufiler quelque part.


    Les vêtements qu’il porte par-dessus ses bandages sont toujours assez amples et longs, de couleurs sombre et assez terne. Il porte toujours des bottes en cuir qui montent assez haut sur les mollets et peut parfois porter une sorte de longue cape sombre assortie d’une capuche dans les jours de grand froid uniquement pour se donner une contenance. Pour conclure, il faut noter que jamais personne n’a vu à quoi ressemblait Torenheim sans ses kilomètres de bandages sur sa peau depuis qu’il est devenu Gorgoroth hormis deux uniques âmes qui ont depuis longtemps rejoint leur ancêtres. Et comme il est dit plus haut, Toren’ est prêt à abréger les jours de quiconque effectuerai la moindre tentative pour tenter d’avoir le fin mot de l’affaire.



Décris-moi comment tu penses...


    Pour Torenheim, la vie ou plutôt le Monde est une énorme balance où les deux plateaux sont au même niveau dans un équilibre parfait, sur cette Balance plusieurs poids sont disposés de manière à conserver cet équilibre nécessaire au bon fonctionnement de la vie. Ces poids sont l’Ordre, la Loi, la Morale… Le Bien et le Mal… Bref, toutes ces notions qui pavent nos pensées et qui guident notre vie. Chaque être a sa place sur cette balance et aide à garder l’équilibre. Bon, si on lui pose plus de question sur cette charmante théorie métaphorique Toren’ vous répondra avec un grand sourire que pffff c’était tout de même fort ennuyant. Il aurait bien tendance à se voir en train de sauter comme un dérater sur un coté de la balance afin de la faire basculer. Le coté droit ou le coté gauche ? Il s’en moquait pas mal, il n’avait pas vraiment de « camp » à proprement dire. Ce qu’il aime et ce qu’il veut c’est voir cette balance se déséquilibrer, osciller pour finir par tomber. Et si dans la chute la balance pouvait perdre tous ses boulons ce serait vraiment parfait. Parce que c’est bien quelque chose qu’il adore, voir le désordre naître dans l’ordre ; panique, doute, hésitation… tout ce qui n’est pas stable est intéressant à ses yeux.


    Et c’est cela qu’il recherche dans un premier temps : Torenheim est un homme qui a l’ennui facile et comme beaucoup d’être humain il déteste ce sentiment et lorsqu’il s’ennuie il tente de « tuer le temps » d’une manière ou d’une autre, et rarement à l’avantage de son environnement proche. Il cherche toujours le meilleur moyen de s’amuser et franchement au bout de plusieurs années d’expérience il n’a jamais rien trouvé qui lui fasse plus prendre son pied que de semer le bazar un peu partout, et plus ce désordre atteignait des zones importantes plus c’était amusant. Il lui fallait au moins ça pour le désennuyer : une belle grosse pagaille. Le seul souci c’est que dès qu’il se trouvait un amusement, il s’en lassait vite. Ces périodes d’ennui reviennent assez souvent et peuvent le conduire à des sortes de dépressions moroses pendant lesquelles il passe son temps le nez dans des pages et des pages d’écriture à emmagasiner le plus de connaissance possible et à imaginer mille moyens de sortir de ce tourment agaçant. Voilà les deux problèmes majeurs de Torenheim : l’ennui chronique qui le guettait constamment et son don pour se lasser avec une vitesse assez incroyable.


    Beaucoup de personnes dirait qu’il est fou, et lui-même y souscrit d’ailleurs volontiers, il peut même être le premier à le clamer au cas où ses interlocuteurs ne l’auraient pas remarquer à temps. Mais le problème de sa folie n’est pas réellement quelque chose de « mental » mais plus quelque chose d’ordre intellectuel : Toren’ aime beaucoup glorifier ses propres capacités cérébrales et quelques fois de manière peu véridiques mais il ne doit pas se tromper en pensant qu’il analyse son environnement de manière bien plus rapide que la moyenne. Si l’on combine cette capacité de réflexion à son ennui chronique, c’est bien normal d’avoir affaire avec quelqu’un qui ne réfléchit pas de la même manière qu’autrui. On peut estimer que c’est de la folie ou simplement une différence de plus. Là où ça peut paraître plus inquiétant c’est que dans toutes ses réflexions, il prend rarement les autres en compte en tant qu’humain digne de ce nom. Ces équations utilisent souvent les humains comme des outils plus qu’autre chose. Il n’accorde à la vie humaine et animale aucune valeur et pas même la sienne. S’il meurt, c’est qu’il a perdu la partie ; s’il a perdu la partie, c’est qu’il a mal joué ou qu’il a trouvé meilleur que lui… C’est la règle. Et puis de toute manière, la mort risque de le désennuyer pour de bon.


    Il faut ajouter en prime que Toren’ est bourré de plusieurs autres défauts qui sont à ses yeux parfaitement justifié mais qui sont pour d’autres tout simplement odieux : comme on peut le remarquer assez vite il est mégalomane et narcissique, s’il s’agit de parler de lui en terme élogieux personne ne peut le battre, il adore être au centre des regardsn des conversations etc. et quant au narcissisme ce n’est pas une question de mirer son reflet des heures durant, mais il aime beaucoup faire des petites listes de ses connaissances, méditer pendant des heures sur son savoir… Ce n’est pas véritablement de la vanité mais ce n’est jamais loin. De plus, et cela découle de tout ce qui a pu être dit, il est égoïste et ne pense qu’à satisfaire ses propres désirs, à combler son propre ennui. Le Bien Commun, il connaît pas ; ou alors il connaît mais fait semblant de l’ignorer. Feinter et jouer la comédie, c’est là aussi une de ses autres caractéristiques que certains voient comme un grand défaut, c’est bien vrai que Torenheim joue rarement son petit rôle dans le but de détendre l’atmosphère… Au contraire s’il s’amuse à faire ça c’est justement pour rajouter un peu de piment.


    En quelque sorte, Toren’ est loin d’être un saint… ou aux yeux de Sharna peut-être, et encore. Torenheim ne croit pas véritablement aux dieux, il connaît la religion sur le bout des doigts mais n’est pas vraiment un adorateur de toutes ces entités. La plupart du temps on le considère comme un sale type mais il est assez souvent souriant (même si ce sont des sourire cynique), poli (quand on l’ennuie pas trop), avec un sens de l’humour relativement développé (si vous appréciez l’humour noir). Bref, c’est Torenheim.








QUI M'ACCOMPAGNE
Toi l'animal qui me suit

PRENOM:


RACE:


SEXE:


POUVOIR:


DESCRIPTION:








QUI ME PORTE
Toi ma vaillante monture

PRENOM:


SEXE:


DESCRIPTION:








Dernière édition par Torenheim le Mar 17 Juil - 15:26, édité 1 fois
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Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: Torenheim | intelligence ou démence ?   Torenheim | intelligence ou démence ? Icon_minitimeDim 15 Juil - 3:31


Raconte-moi ce qu'a été ta vie...


    PREMIERE PARTIE



    Même de loin on ne pouvait se tromper ; la forme singulière de ce poteau sordide dressé à la verticale, cette équerre qui perce le ciel, cette main qui jaillit de la terre, l’index pointé dans une direction inconnue… tous savaient à Hesperia ce que signifiait cette ombre mortelle, cette arbre d’invention humaine. Suspendue au bras de cette équerre, un silhouette longue se balançait, retenu par ce qui semblait être, vu de loin et à travers l’obscurité de la nuit, un fil d’araignée. Suivant le rythme adouci du vent, le fil oscillait comme le pendule d’une horloge, chaque battement étant accompagné d’un grincement sourd. En se rapprochant de cette équerre peu naturelle, on remarquait qu’elle était placée sur une courte estrade faite de planches sombres. On pouvait aussi apercevoir une sorte de petit tabouret renversé sur les pavés et entendre non loin de là les hurlements croassants d’un oiseau rendu invisible par la nuit. Et lorsqu’on se trouvait en face ce ce bras sorti de terre, on comprenait que ce fil d’araignée était en réalité une grosse corde, que l’estrade de bois se nommait plus précisément un échafaud, que l’équerre était une potence et que la silhouette qui s’abandonnait totalement au souffle du vent était un pendu. Un criminel sans aucun doute ; arrêté, jugé, condamné, exécuté. Ici, la Loi n’était pas une sujet d’amusement. Le grincement continu que l’on entendait venait du corps également : une chaîne épaisse avait entouré ses bras dans de multiples tours et les tenait serrés contre le buste… Chaque léger basculement faisait grincer les maillons et la chaîne sans doute attachée à la va-vite sur le condamné commençait à devenir un peu plus lâche.


    Deux hommes passèrent près du pendu, sans la lumière des soleils ils paraissaient semblable : la même taille, même corpulence, même armure et même casque vissé sur la tête. Ces deux clones n’étaient pas frères, ils n’étaient pas même parents à aucun niveaux. C’était deux soldats de la même garde qui faisaient leur ronde de nuit. L’uniformisation de ces gardes les apparentait à des clones : l’Autorité se devait de n’avoir qu’un seul visage. Ils marchaient au pas, leur épée rangée dans leur fourreau à leur ceinture ; l’échine droite, les bras raides et le visage fixant l’horizon qu’offrait les silhouettes découpés de tous les bâtiments qui les entouraient, il semblait qu’ils suivaient là un itinéraire prédéfini et que rien ne pourrait les détourner de leur chemin. Pourtant, quand ils furent si près de l’échafaud que l’homme qui se tenait à droite pouvait toucher du bout de ses doigts le bois humide, l’un d’entre eux s’arrêta. Ses bottes claquèrent sur le pavé, sa visage se courba un instant pour se tourner lentement vers la direction du mort qu’il observait avec une sorte de déférence respectueuse appuyée par une moue de tristesse.


    « Ils n’apprendront donc jamais ? »


    Il porta presque mécaniquement sa main à son casque et fit mine un instant de le retirer mais finalement le garda sur son crâne. Il se contenta de faire un pas pour se trouver au pied des trois marches qui servait à monter vers la potence ; marches qui n’accueillaient d’ordinaire que les pas du condamné et du bourreau. Il posa un premier pied sur la première marche, son soupir chagriné se fit encore plus audible. Son collègue qui avait dans un premier temps continué sa marche sans même s’apercevoir de l’arrêt de son camarade se stoppa à son tour en l’entendant se lamenter. Il effectua un demi-tour tout à fait militaire et considéra un moment son compagnon d’arme :


    « Qu’est-ce que tu fais ? Qu’est-ce qui te prends ? marmonna-t-il en se rapprochant de son ami en haussant les sourcils d’un air mécontent. Depuis quand tu t’amuses à monter comme ça sur des échafauds ? On n’a pas le temps de jouer à ces petits jeu là… On a d’autres quartiers à surveiller. Et franchement je doute que ce bonhomme fasse le moindre mal à présent.
    - Je ne… ça me rend triste, répondit l’autre. Cela me dégoûte de savoir que l’on doit encore tuer des gens pour faire respecter l’ordre. Combien faudra-t-il qu’on en pende avant qu’ils se mettent vraiment à comprendre ? Par tous les dieux… Quel âge avait-il ? Regarde-le un peu Loïl, encore un gamin… »


    Son camarade l’avait à présent bien rejoint, il lui fit une accolade sur l’épaule ponctué par un large rire. Si celui qui s’était d’abord arrêté semblait pour le moins concerné par la mort du condamné, le dénommé Loïl paraissait estimé que cela n’avait pas plus d’intérêt que la reproduction des mouches en milieu hostile. Cependant, tout en riant il leva lui aussi la tête vers le mort et ses pupilles tanguèrent un bref instant de gauche à droite, suivant l’oscillement du cadavre comme pour mieux l’étudier. L’autre soldat, quant à lui, avait l’air presque choqué par la désinvolture de Loïl.


    « Un gamin… et toi tu ris. On tue trop facilement par ici… On devrait réserver la peine de mort pour les cas extrêmement graves. Je suis certain qu’une détention à vie aurait suffit pour ce garçon. Et au lieu de ça… son corps est en train de pendre misérablement comme une feuille prête à se détacher de la branche. Imagine seulement ce que ressente les parents ! »


    Cette fois encore Loïl éclata de rire, il poussa rudement son compagnon de coté pour libérer les marches qu’il monta d’une seule enjambée. Il vint se planter face au corps ; comme il était très grand, le mort plus petit et que la corde qui avait servi à abréger ses jours était longue, son visage était presqu’au niveau de celui du condamné. Il tendit son bras en avant et se saisit de la chaîne qui entravait le cadavre pour faire cesser le balancement. Ensuite il prit le menton déjà froid entre les doigts de son autre main et fit tourner le visage pour l’examiner sous plusieurs angles. L’autre garde le rejoignait :


    « Mais qu’est-ce que tu fais ? Tu es encore plus terrifiant que Kron ma parole… Tu t’amuses en regardant un pendu et ensuite tu viens l’examiner comme s’il s’agissait d’une pièce de viande !
    - Ton gamin, comme tu le dis si bien, a exactement vingt-sept ans, répliqua soudain Loïl en tournant son regard vers son compagnon, un sourire ironique affiché sur sa face. Enfin, je devrais dire "avait" vingt-sept ans. »


    Il lâcha le menton du mort, lâcha également la chaîne qui devenait de plus en plus lâche et d’un geste nonchalent imprima au niveau des hanches du pendu une poussée assez forte qui fit que le balancement auparavant actionné par le vent s’en trouvait animé d’une nouvelle ardeur. La corde se balançait plus rapidement et plus amplement, le grincement repris de plus belle. Loïl soupira à son tour, mais plus dans un souffle de mépris que de chagrin comme son compagnon d’arme.


    « Tu connais l’affaire ? demanda son ami doucement. Comment peux-tu savoir son âge autrement… Tu sais pourquoi il se trouve dans la continuité d’une potence alors ? Je t’en prie, tu meurs d’envie de me raconter cette histoire. Vas-y ; tu veux me prouver qu’il a mérité son sort, n’est-ce pas ? Alors, dans quelle sale histoire a-t-il trempé.
    - Une bien sordide affaire, ça je te le promets. Et je te promets aussi qu’il a parfaitement mérité sa place. Et s’il avait existé une condamnation pire que celle là il l’aurait sans doute gagné. »


    Loïl retira son casque, passa une main dans ses cheveux plus pour se donner une contenance qu’autre chose et s’assis par terre, au pied du pendu. L’autre ne s’assit pas, ne se découvra pas non plus. Il resta droit comme un pic, une ligne parfaitement parrallèle à celle du malheureux au bout de corde qui continuait de tanguer. Loïl tapota plusieurs fois du doigt contre les planches avant de commencer son récit, comme s’il aimait faire monter l’attente de son public pourtant très restreint :


    « C’était il y a deux jours. J’étais avec trois autres types… Ou peut-être quatre, enfin, ce n’est pas important. On aurait très bien pu être cinq cents ou seulement deux que le résultat aurait été le même. On patrouillait comme de coutume dans les rues quand un homme vient vers nous en courant, visiblement en proie à une panique énorme. De ce qu’on a pu comprendre de ses paroles sans queue ni tête, il était question d’un vieillard, de deux hommes, d’un enfant, de duel et de mort. On a réussit à lui demander de nous y conduire mais bien évidemment, il était tellement angoissé qu’il ne nous y a pas emmené bien vite. Nous sommes arrivés trop tard. Enfin, peut être qu’il était déjà trop tard quand mon témoin avait vu la scène. Un vrai carnage…
    « C’était une maison du quartier, pas laide. Les gens qui vivaient là devaient sans doute gagner ce qu’il fallait d’argent. Grands artisans certainement, tu sais combien ça gagne cette race là… Enfin, quoiqu’il en soit, il y avait une étoite parcelle de jardin juste devant la porte, derrière un portail qui ressemblait à s’y méprendre à une porte de prison. C’est sur l’herbe qu’on trouva notre premier corps. Un gamin, une vrai cette fois. Dix ans à peine. Etranglé. Quelques pas plus loin, il y en avait un autre, un adulte cette fois ci. La vieille trentaine. Il avait lui aussi des marques de strangulation, mais je pense que c’est le fait d’avoir eu la tête fracassée contre une pierre qui a du causer sa mort. Cet homme là avait la garde d’une épée serré dans une de ses mains. On pouvait voir le reflet du sang sur la lame. Puis comme notre regard allait encore plus loin, découvrant pas par pas ce charmant spectacle, nous tombions enfin sur un être vivant.
    « C’était lui… encore bien en vie, assis sur ce que j’ai pris au début pour une motte de terre. Grave erreur, en réalité ce malade était assis sur le cadavre de son propre père. Le vieillard dont nous avait parlé le témoin. Il n’avait aucune arme dans les mains mais je pouvais voir depuis là où je me trouvais un manche de poignard dépassé du flanc du vieil homme. Il avait les mains encore poisseuses d’hémoglobine, il paraissait évident que c’était lui qui venait de perpétrer ce massacre. Et quand il a bien pu remarquer que nous avions tous nos yeux braqués sur lui, est-ce tu sais ce que ce fou à fait ?
    - Il a tenté de fuir ? proposa l’autre garde d’une voix lointaine comme encore absorbé par le récit de son compagnon. Enfin, c’est ce que font en général les meutriers quand ils se savent découvert… »


    Une fois encore Loïl eut un petit éclat de rire, mais sans aucune joie cependant. Sa voix s’était faite plus froide.


    « Il a rigolé… Il nous a regardé et il a rigolé. A aucun moment il n’a tenté de s’enfuir. En fait il n’a même pas esquissé le moindre mouvement. Il a fallut que j’aille jusqu’à lui pour qu’il se bouge du corps de l’ancêtre. Je l’ai pris par le bras et je l’ai traîné vers le portail. Je ne savais pas quoi faire d’autre. Il était blessé au flanc droit, mais rien de bien grave. En temps normal on essaye de comprendre pourquoi… pourquoi tout ça ? mais en réalité je ne voulais pas même savoir ce qui avait pu passer dans son esprit pour qu’il fasse ça. Je t’assures qu’il riait comme un dément. Si j’avais pu lui trancher la gorge sur le champ je l’aurais fait. Rien que pour qu’il se la ferme. Il a regardé longtemps le corps du vieux et de l’adulte au crâne en bouillie. Et ce ne fut que quand on lui passa les menottes qu’il finit par murmurer, sans doute plus pour lui-même que pour nous : « Il fallait toujours qu’il privilégie la force à l’esprit. Comme quoi ça ne lui aura pas réussit. J’ai survécu plus longtemps qu’eux deux. ». J’en avais la chair de poule. »


    Loïl se tut, baissa les yeux en passant sa main sur sa bouche. Il hochait la tête de droite à gauche et même dans la nuit, grâce au légère torches qui brûlaient ça et là dans la rue, son compagnon pu voir qu’il avait un air dégoûté. Il fit un pas en avant, tentant du mieux possible de ne pas regarder le corps qui se balançait maintenant avec moins d’entrain. Il lui semblait à présent que celui qu’il avait pris d’abord pour un gamin avait pris une figure bien plus mûre et sombre.


    « Enfin, ce n’est pas ton genre de ne pas chercher à savoir ce qui a pu se produire, fit-il d’un ton qu’il voulait assez compréhensif. Ce type n’a certainement pas fait ça par pur plaisir, qu’est-ce que tu as fait après l’avoir arrêté, tu t’en es seulement débarasser ? »


    C’était toujours comme ça entre eux deux, il posait les questions et Loïl répondait. Il était utopiste et Loïl pragmatique. Lui il était curieux, Loïl était conciliant. Ce dernier plia les jambes et se releva doucement, remit son casque et cracha sur le cadavre. Son camarade claqua la langue :


    « Ne fais pas ça. Un peu de respect pour les morts…
    - C’est moi qui l’ai interrogé ! Bordel ! C’était tellement inutile… Y avait rien à lui soutirer ; des aveux directs, c’est la première chose qu’il ai fait après qu’on l’a fichu dans la cellule, je n’ai rien eu à faire. Il s’est accusé, il m’a dévoilé l’ordre dans lequel il les avait tué, comment il avait fait ; d’abord l’adulte qu’il a déclaré comme étant son frère aîné en tentant d’abord de l’étrangler puis en le frappant avec une pierre à la tête, puis le gamin de neuf ans qui était son neveu en l’étranglant de bout en bout et enfin son vieux père par plusieurs coups de poignard. Lui-même avait été le premier blessé par son frère qui l’avait frappé au coté avec son épée.
    - Légitime défense ?
    - Aucune légitime défense n’admetterai la mort d’un gosse. C’était à la base une sorte de duel entre lui et son frère ; j’ai vu le gabarit de son aîné et je peux te dire que ce dément avec sa silhouette de fillette n’aurait aucune chance contre lui. Je suis certain qu’il a du utilisé la magie pour s’en sortir. C’est tellement… écoeurant.
    - Et son nom ?
    - Il ne me l’a jamais dit. Après ces aveux je n’ai pas pu en tirer une seule autre parole. J’ai bien essayé à l’aide d’arguments pour le moins frappants mais… il s’en fichait complètement. A croire qu’il n’avait pas de nerf, il semblait ne pas sentir la douleur. Et pourtant, il était quand même relativement amoché quand je l’ai eu entre les mains, je veux dire en plus de son flanc ouvert. Au début j’ai cru qu’il s’était fait ça en « combattant » son frère : des hématomes qui recouvraient ses deux bras, des cicatrices sur le visage ; mais la plupart des plaies paraissaient anciennes. Vu la carrure qu’avait son frangin, j’ai pas eu trop de mal a deviner d’où venait toutes ces… marques.
    - Battu ?
    - Certainement, mais ça ne pardonne rien. Ce n’est pas le gosse de dix ans qui avait bien pu le tabasser, par tous les dieux la mort de ce gamin me fiche les boules. La seule chose qu’il faisait par la suite, c’était de répéter ce qu’il avait dit dans le jardin… Comme quoi il ne fallait pas primer la force sur l’intellect. Je suppose qu’il se prenait pour le cerveau de l’histoire. Enfin, toute son intelligence ne lui a pas tant que ça servit, il ne leur aura pas survécut longtemps.
    - Peut être qu’il ne le souhaitait pas après tout… S’il s’est laissé arrêté c’est que… »


    Il ne parvint pas à finir sa phrase, Loïl haussa les épaules. Il se rapprocha de son compagnon et lui donna un coup amical sur le bras :


    « Allez Toren’, je te le répète on ne va pas rester là toute la nuit. Non pas que je trouve que cette ambiance est quelque peu plombée mais je pense qu’on sera plus à l’aise un peu plus loin. »


    Loïl allait descendre de l’échafaud quand il remarqua que son camarade touchait à son tour le mort, il posait le plat de sa main au niveau du cœur. A cette main là il portait une bague ; un anneau d’argent surmonté d’une pierre bleue brillante. Lorsque la pierre bleue toucha la poitrine du cadavre elle se mit à étinceler avec plus de force. Cela ne dura que l’espace d’un instant mais ce fut suffisant pour alerter Loïl :


    « Toren’ ! Ne le touche pas ! Avec ta saleté de catalyseur… Il en avait un aussi. J’aime pas ça, ces histoires de magie et de pouvoirs… Lâche-le. Je te jure que j’aime pas ça.
    - Enfin Loïl… rien à craindre. Un mort est un mort. Ce n’est pas ma pauvre pierre qui va le ramener à la vi… »


    Le dernier ton de sa phrase se perdit dans un souffle coupé ; si son corps faisait face au pendu, sa tête était tourné vers l’arrière pour regarder dans la direction de Loïl. Ce qu’il sentait, c’était une pression glaciale au niveau de son cou, un étau qui lui enserrait le devant de sa gorge. Ce fut plus la suprise qui l’immobilisa que la terreur dans un premier temps, cependant lorsqu’il vit son camarade ouvrir des yeux comme des lunes et dégainer son épée comme un forcené pour la pointé dans sa direction, les deux mains agrippées sur la garde, les jambes tremblantes, il comprit que lui-même devrait être plus que simplement surpris. Vu la panique qui saisissait en cet instant son ami, il devrait être mort de trouille. L’étau se ressera avec plus de force, commençant véritablement à couper sa respiration. Lentement et le cœur battant comme un marteau contre ses côtes, il tourna la tête vers la provenance de cet étau non-identifié. Evidemment il avait une idée, mais elle était si terrifiante et surtout si improbable et surnaturelle que ça lui parut impossible. Il voulait que ce soit impossible. Forcément un intrus qui s’était glissé derrière lui, profitant de son manque d’attention et de la nuit pour l’attaquer par derrière. Oui, un intrus et en quelques coups de lames ce seraient terminé. Il y avait Loïl avec lui… Loïl était un des meilleur tacticien et escrimeur du régiment…


    Mais comme ses yeux rencontraient la cause de son suffoquement croissant, ses pupilles se rétrécirent soudain sous l’effet de l’effroit. C’était bien une main, une main glaciale, d’un blanc cadavérique et aux ongles extrêmement longs qui s’enfonçaient d’ailleurs dans sa chair avec une lenteur douloureuse. Cette main était rattachée à un bras maigre à demi-caché sous une manche en lambeaux, ce bras était tendu perpendiculairement par rapport à la potence, par rapport même au pendu. Il jeta un bref regard vers le sol : la chaîne qui était devenue de plus en plus lâche au fur et à mesure des balancements du corps était à présent tombée à terre, libérant les bras du pendu. Et un de ces bras avait mystérieusement recouvré la vie pour venir agripper la gorge du garde. Et si seulement il ne s’agissait que du bras, mais quand son regard remonta un petit peu le long du buste pour trouver le visage du condamné, il trouva celui-ci les yeux subitement ouverts et brillants d’une lueur tout à fait inapropriée pour les yeux d’un cadavre. Le pauvre soldat jura en son fort intérieur, il était mort de peur mais cette crainte superstitieuse fut bien assez vite remplacée par la peur de la mort. La main était de plus en plus impérieuse et il sentait que l’air manquait à tel point qu’un sognement envahissait le creux de son crâne, sa vision se brouillait… Pourtant il eut le temps d’entendre deux voix :


    « Dieux tout puissants ! Toren’ ! Toren’ ! Lâche-le espèce de monstre ! Lâche-le ! »


    C’était la voix de Loïl, sa réaction était parfaitement normale, mais en ce moment précis l’agonisant aurait préféré qu’il agisse au lieu de parler… Pourquoi ne se précipitait-il pas sur ce pendu pour lui faire lâcher prise ? Après tout ce n’était qu’un… mort. Un mort qui bougeait ? Enfin, il était retenu par une corde autour de son cou, il ne pouvait pas faire grand-chose… Pourquoi Loïl ne bougeait-il pas ? Mais la seconde voix qu’il entendit l’inquiéta bien plus encore… Il se demanda même si ce n’était pas le brusque manque d’oxygène et la peur croissante qui lui avait perdre l’esprit mais il était presque certain d’avoir entendu le pendu parler. Avec une voix rauque et légèrement étouffer, il fallait bien admettre que quand on a un nœud coulant contre la pomme d’adam la voi est quelque peu altéré, à fortiori lorsqu’on est subitement arraché de la mort pour revenir parmis les vivants.


    « Quel… est ton… nom ? »


    Ce furent ses seules paroles. Il sentait ses jambes céder sous son poids, mais si jamais il glissait, il était persuadé que cet homme ne le lâcherait pas pour autant, et le risque était qu’il s’étrangle dans une telle chute. Alors malgré la douleur et les larmes qui venaient encore plus embrumer ses yeux il faisait de son possible pour rester debout. Dans un même temps il voulut dire quelque chose mais son souffle était tellement faible qu’aucun son ne sortit de sa gorge hormis un gémissement. Le pendu dut comprendre car soudain sa prise se déserra et il ne le tenait plus que dans l’objectif de ne pas le laisser partir. Le soldat sentit à nouveau l’air couler le long de sa trachée avec soulagement.


    « Ton… nom. Je veux ton… nom.
    - Espèce de fou ! cria Loïl. Je ne sais pas comment tu as pu survivre à ta pendaison mais tu vas regretter de ne pas être mort bien tranquillement ! »


    Et cette fois il se rapprocha de la potence, ayant réussit à dompter sa crainte superstitieuse. Son épée tendu en avant, il était prêt sans doute à embrocher le pendu. Mais alors que la pointe de sa lame n’était plus qu’à quelques centimètres de la poitrine du condamné, qu’il était assez proche de son collègue à présent retenu pour que ce dernier puisse voir la rage qui animait chaque traits de son visage, un pavé vint le frapper à l’arrière du crâne et il s’écroula par terre, l’arrière de la tête largement ouvert, le pavé devenu rougeâtre à coté de lui. Le soldat prisonnier reconnut là un des pavés de la place : mais comment était-ce possible ? Ce… pendu aurait-il des complices dans leur dos ?


    « Loïl ! Loïl ! Dieux, il est mort ? cria le garde de sa voix retrouvée. Mais qu’est-ce que vous voul…
    - Ton nom ! »


    Sa main avait glissé le long de son cou pour saisir le haut de la cuirasse fermement, ce n’était pas un véritable geste d’agression, il semblait juste s’assurer que le garde n’aille pas bien loin. Mais maintenant que son mal de tête regressait, que la surprise était passé il savait ce qui lui restait à faire. Sa main droite vint rencontrer la garde de son épée rangé dans le fourreau. Il était prêt à la dégainer à et trancher ce monstre en deux. Il ne comprenait pas comment cela était possible, comment cet homme parvenait encore à parler, à respirer, à vivre alors qu’il se balançait au bout d’une corde. Un homme assez conscient pour lui poser des questions et pour s’impatienter :


    « Ton nom !
    - Torenheim… répondit le garde sans même penser à mentir tant il était concentré sur sa main qui agrippait son arme avec une telle force qu’il sentait ses phalanges devenir plus froides
    - Torenheim. Bien. Je vous en prie, faites-moi descendre. »


    Aussi étrange que cela puisse paraître, Torenheim s’était attendu à beaucoup de chose sauf à ette requête alors que ça semblait être la plus évidente. Il ne bougea toutefois pas. Il avait même retrouvé assez d’esprit pour se soustraire à la poigne du condamné et à reculer de quelques pas. Il sortit son épée, maintenant c’était lui qui avait la main, l’autre était attaché à sa potence, ses pieds ne touchaient pas le sol, son cou était tordu et il n’avait bien évidemment aucune arme. La sitation se renversait, et la première chose que fit Torenheim fut de traîner le corps de Loïl le plus loin possible du pendu. A ce qu’il semblait il respirait encore… C’était un costaud, il se sentit rassuré. Puis il se redressa et se prépara à littéralement embrocher le soit-disant mort avant avant qu’il puisse faire le moindre nouveau geste, la voix l’interrompit encore une fois :


    « Je vous en prie… Faites-moi descendre. S’il vous plaît. Je ne… comprends pas ce qui se passe. Je vous en supplie, laissez-moi descendre. Cette corde… cette corde me brûle. »


    La voix du jeune homme n’était pas suppliante mais elle avait des intonations de prières qui ne pouvait pas le laisser indifférent. En y réfléchissant, même s’il le faisait descendre il restait désarmé et même ses pieds étaient enchaînés entre eux lui empêchant defaire le moindre grand pas. En soi, rien de bien effrayant. Et il semblait véritablement désorienté. Torenheim rabaissa alors sa garde et se rapprocha, quand il fut près du corps il rengaina son épée et sortit son poignard. En se hissant sur la pointe des pieds et il sectionna au prix de plusieurs tentatives la corde et le condamné tomba sur le sol, face contre terre. Torenheim se pencha vers lui, toujours sur sa défensive, et retourna le corps. L’homme avait les yeux bien ouverts, presque exorbités, sa poitrine se levait et s’abaissait selon un rythme peu naturel, ses bras étaient raides le long de son corps et Torenheim dut lui-même lui retiré le morceau de corde qui restait autour de son cou. Sous l’instrument de mise à mort il put apercevoir une large marque noirâtre sur le cou de l’inconnu, en la touchant avec le bout de ses doigts il constata qu’elle était profonde, la corde avait rongé l’épiderme. Dans un tel cas comment avait-il pu survivre ?


    « Pourquoi êtes-vous toujours en vie ? marmonna-t-il en cherchant de sa main mécaniquement la poitrine pour mesurer les battements du cœur.
    - Navré de décevoir. »


    La voix de l’homme était toujours aussi rauque, mais à présent Torenheim pouvait y déceler quelque chose qu’elle ne possédait pas quand il se trouvait suspendu à quelques centimètres du sol : une pointe de cynisme insolent. Il le regarda droit dans les yeux : ses iris étaient sombres, son visage assez maigre et bleus à plusieurs endroits. Sa lèvre inférieure était ouverte mais aucune goutte de sang ne coulait :


    « Comment vous appelez-vous ? demanda-t-il finalement après un léger moment de silence, décidant d’ignorer le remarque précédente.
    - Torenheim. »


    Le garde se redressa soudain, comme s’il venait de se brûler, tous les sens en alerte. Cette réponse lui faisait pressentir quelque chose d’affreusement mauvais. Que tentait-il de faire ? Usurper son identité ? Le faire tourner en bourrique ? Il raffermit sa poigne sur le poignard quand le condamné se releva doucement, avec une lenteur exagérée, et se maintint en position assise. Il porta ses deux mains à sa tête et grimaça, le soldat ne savait pas s’il simulait ou s’il souffrait réellement mais il s’écarta de plusieurs pas.


    « Bien bien… marmonna-t-il. Vous allez me suivre bien tranquillement jusqu’à la prochaine base. On reglera votre compte là bas…
    - Une arrestation ? Ce me semble que ce n’est pas la première que je subie depuis ces derniers jours… Pourquoi est-ce que je n’arrive pas à me…
    - La ferme ! Taisez-vous ! Levez-vous et avancez ! »


    Le condamné éclata de rire, mais obtempéra ; toujours très lentement. En se relevant il trébucha même et faillit retomber à terre mais parvint à trouver son équilibre et écartant les bras comme un funambule. Avec un air d’intérêt profond il fit tourner sa cheville droite, considérant l’anneau de fer qui la retenait grâce à une chaîne assez courte à l’autre cheville. Il siffla d’admiration en faisant un pas en avant ; une étroite foulée étant donné la petite marche de manœuvre que lui laissait ces entraves.


    « Mazette ! On ne rigole certes pas par ici ! Tant de précautions pour un pauvre pendu… C’est certain qu’il m’aurait été difficile de m’évader dans de telles conditions. Je peux à peine faire un pas. Vous autres êtes vraiment effrayé à l’idée que quelqu’un vienne perturber votre petit univers pour que vous attachiez de la sorte même les gens censé être mort ? »


    Il l’admettait lui-même, il aurait du être mort. Mais ni lui ni le garde ne savait pourquoi il était subitement revenu à la vie. En tout cas, le soldat se disait qu’il avait bien rapidement repris du poil de la bête pour un pendu, quelques minutes à peine après avoir été détaché il s’amusait déjà, se moquait de son « sauveteur », faisait l’insolent. Et en plus de tout ça sentait le danger à plein nez. S’il avait eu pitié de lui quand il l’avait vu se balancer au bout de cette cordre, à présent il ressentait l’aura de cet inconnu comme une véritable menace. Sans doute aurait-il mieux fait de ne pas le descendre, il aurait même mieux fait de ne pas s’arrêter du tout. Mais maintenant que c’était fait… Quand le condamné fut près de lui, il lui plaça la lame de son poignard sur ses côtes, menace assez claire : bouge pas ou je te transperce.


    « Je me demande si cela marcherait, fit le prisonnier avec une moue souriante. Après tout si le sacro-saint nœud coulant ne fonctionne pas… je doute qu’une petite lame fasse l’affaire, n’est-ce pas ? Mais je sens que vous n’êtes pas homme à vous tenter une telle expérience.
    - Tais-toi !
    - On passe ainsi du vouvoyement au tutoiement. Aurais-je fait de mon coté quelque chose d’incivil ? »


    Le coup de poing que lança Torenheim en direction du visage de l’ancien pendu fut plus rapide encore que sa conscience. Le crochet atteignit sa cible dans la partie gauche et la silhouette chancelante de prisonnier vacilla pour finalement retomber à terre dans un grand éclat de rire.


    « Bon, bon ! s’exclama la voix qui perdait de plus en plus ses tonalités rauques pour épouser complètement le ton de l’ironie insolente de l’amusement enfantin. Je crois que le ton est donné : vous me tutoyez et me frappez tandis que moi je vous suis ? Bien… Assez banal mais correct…
    - Et dans le silence ! ordonna Torenheim comme il pensait qu’il reprenait un peu de pouvoir sur son prisonnier.
    - Excusez-moi, il semblerait que la corde bien que n’ayant pas eu les effets désirés par mes bourreaux ai quelque peu affecté ma mémoire… J’ai beau me souvenir comment marcher et parler, j’ai beau retrouver dans mon cerveau des connaissances et comprendre ce qu’elles signifient et à quoi elle se rattache, je n’ai cependant strictement aucun souvenir de ma vie d’avant… Ma vie avant la pendaison.
    - Je m’en moque ! Je m’en fiche ! Lève-toi espèce de monstre, bouge-toi ! Ou sinon c’est moi qui te relève et tu n’apprécieras pas autant que ce coup de poing je te le promets !
    - … toutefois, continua le prisonnier en se relevant à nouveaux dans ce qui semblait être une totale soumission physique au soldat. Toutefois, j’ai quelques brides qui me reviennent. Bien plus des impressions que des faits réels… »


    Il avançait précautionneusement, avec un sourire dessiné sur son visage encore un peu plus marqué par le coup qu’il venait de se recevoir. Torenheim fulminait, serrait le poing, se retenant tant bien que mal de ne pas le frapper de nouveau, il tendit la main à sa ceinture pour s’emparer de sa paire de menotte alors que le prisonnier continuait de parler.


    « Des impressions… oui, c’est cela le mot. Et dans ces impressions il me semble que déjà à l’époque de ma vie d’avant c’était mon rôle que de me faire humilier, frapper et de devoir obéir. Eh bien messire, je vais vous dire quelque chose… Je n’ai pas vraiment envie de recommencer cette vie là de la même façon. »


    Et comme il disait ces mots, Torenheim poussa un hurlement étouffé par une fierté de soldat qui lui taire tout signe de souffrance face à un autrui. Il ne savait pas comment, il ne comprenait pas pourquoi mais il avait vu sa propre épée se retirer toute seule de son fourreau et la seconde suivante le prisonnier se tenait à quelques centimètres de lui, cette épée dans la main. Comment avait-il fait pour s’en emparer sans même la toucher ? De la magie, cela ne pouvait être que cela. Mais sans catalyseur ? Il avait poutant tout l’air d’un terran, comme lui. Et il semblait si maigre et si… faible. Pourtant… La lame qu’il avait commandé il y a de cela quelques années s’enfonça dans la chair de son ventre à une vitesse impressionnante. Il hoqueta et se pencha en avant. Le prisonnier lâcha la garde quand il fut certain d’avoir enfoncé l’épée le plus profondément possible. Torenheim tomba à terre et tenta le retirer son arme de son corps sans y parvenir, tout son corps était parcouru de spasme. Alors qu’encore une fois il sentait sa vue se voiler, mais en sachant cette fois ci qu’il n’y avait aucune issue, il distingua la silhouette de l’ancien pendu se pencher vers lui :


    « Quel magnifique tournant n’est-ce pas ? murmura ce dernier en passant un de ses longs ongles sur la joue du mourant. N’y a-t-il pas plus beau pour recommencer une nouvelle vie que de survivre à la potence et d’embrocher un brave soldat plein de pitié. Allez… je vous promets de ne plus jamais réclamer la pitié de personne désormais. Vous avez été mon cobaye et fort coopérant par ailleurs, je vous en suis très reconnaissant messire. Et puis qui sait ? J’ai survécut à la corde, vous survivrez peut être à votre propre lame ! »


    La réponse que lui envoya Torenheim fut inaudible, mais il leva sa main droite vers le visage quelque peu amoché de son meutrier. C’était à cette main là qu’il portait sa bague et la pierre qui lui servait de catalyseur. Dans un dernier sursaut il agrippa les vêtements en haillon de l’inconnu et l’attira vers lui avec la force qu’un agonisant peut se découvrir. L’ancien pendu ne songea même pas à se dégager ou à se défier de l’homme qui mourrait lentement mais sûrement sur les planches de l’échafaud. Or il se trouvait que Torenheim le garde savait lui aussi user de magie, certes ce n’était pas un as mais il y avait quelque chose qu’il savait bien contrôler et c’était le feu. Et quand la paume de sa main droite rencontra le torse de l’homme, il déchargea toute son énergie dans une dernière attaque avant de laisser retomber son bras pour de bon.


    « Qu’est-ce que… ? »


    Le meurtrier sentit une brusque chaleur se propager sur sa poitrine, sur ses jambes : des flammes léchaient sa peau et pourtant la douleur attendue n’arrivait pas avec la bonne intensité, à croire que ses nerfs étaient ankylosés. Toutefois même s’il ne ressentait plus la souffrance, il se doutait bien que s’il se laissait brûler, sa nouvelle vie risquait de tourner court. Une pendaison passe encore mais s’il cramait entièrement… Pas besoin d’être un génie pour comprendre qu’il n’y aurait pas de deuxième « résurrection ». Il se sentait désorienté. Bien qu’animé d’une certaine vie, ses réflexes paraissaient plus lent ; entre le moment où il décida d’éteindre les flammes qui le parcouraient avec ses bras et l’instant où ses muscles obéirent à son cerveau, les secondes furent assez longues.


    « La vaaache ! Comme si j’étais déjà pas assez abîmé comme ça… »


    Il tomba à genoux et serra sa poitrine avec ses bras ; le feu allumé par le soldat avait littéralement brûler sa chemise, sa poitrine, une bonne partie de ses jambes, la partie gauche de son visage depuis le menton, sur toute la joue et jusqu’à l’oreille. Ses bras aussi avait pâti de sa tentative pour éteindre les flammes. Il grimaça un instant ; non pas qu’il avait réellement mal mais c’est une bien étrange sensation que de voir sa propre chair à vif. Ses yeux se baissèrent et glissèrent jusqu’à la silhouette du soldat mort.


    « Eh beeen franchement, tu ne rigolais pas toi ! Tu m’as pas raté… »


    Tout lui semblait mélangé : des impressions fugaces traversaient son esprit, des images et des sensations mais aucun fait concret, aucun nom, aucune information… Pourtant toute sa mémoire ne s’était pas évaporée, apparemment le traumatisme de la… « mort » lui avait détraqué une partie de sa mémoire à long terme mais son corps n’avait pas oublié les gestes instinctif chez un homme comme marcher, parler… Et il sentait, il savait que son cerveau regorgeait d’informations… Et ce savoir avait bien une signification pour lui. Pourquoi n’avait-il pas oublié cela ? Il ne comprenait pas, et tout ce qu’il pouvait savoir s’entrelaçait dans une rosace de questions et de réponses. La première de ces questions était évidente : pourquoi n’était-il pas mort ? Il lui semblait vaguement que son cerveau comportait la réponse mais il ne parvenait pas à la retrouver. Il lui faudrait sans doute du temps pour qu’il remette de l’ordre dans toutes ces idées.


    Cette nuit, il avait agit à l’instinct : dès son « réveil » il n’avait fait que suivre une sorte de mécanisme qui l’avait poussé à dire ce qu’il avait dit, à faire ce qu’il avait fait et à réagir comme il avait réagit. Le bilan était plutôt mitigé, il avait réussit à descendre de sa potence mais avait finit par se faire rôtir comme un méchoui. La conclusion qu’il en tirait était que l’instinct était certes bien utile mais qu’il était tout de même urgent qu’il apprenne à reprendre le contrôle de son cerveau pour pouvoir l’utiliser. En ce moment tous ses sens lui disait qu’il ferait mieux de se tirer d’ici le plus vite possible s’il ne voulait pas qu’on le re-pende et cette fois ci pour de bon. Pour la troisième fois il se redressa :


    « Et mince ! J’aurais du le persuader de me détacher avant de le tuer… Trop prévoyant dans ce coin là… je vais mettre une heure pour faire deux mètres avec cette saleté de chaîne… »


    Amplification rhétorique, il réussit sans trop de mal à descendre les trois marches et à avancer au hasard dans les rues et les ruelles. Ce qui était fort contrariant c’est qu’il n’avait aucune idée de l’endroit où il pourrait bien aller… Il lui semblait qu’il connaissait la ville mais il n’avait nulle part où aller. Il finit par trébucher et cette chute le décida à s’arrêter. Il s’appuya le dos à un mur dans une ruelle si étroite et entouré de murs aveugles si hauts qu’il ne craignait pas trop de se faire déranger et se laissa glisser à terre. Il ne ressentait pas le besoin de se nourrir, ni de boire, ni même de dormir… Ici il serait bien au calme pour réfléchir et pour trouver un moyen de bouger « intelligemment ». Enfin, il y avait bien une chose dont il était certain… Son instinct n’était tout de même pas si animal que ça et il avait bien fait d’exiger de savoir le nom du soldat avant de devoir user de la manière forte. Comme il ne se rappelait plus de son identité il pouvait dire que…


    … Dorénavant il s’appelait Torenheim.


    DEUXIEME PARTIE


    « Nom, prénom et âge.
    - Sérieusement ! Mon âge ? Qu’est-ce que ça peut bien vous faire ? Que j’ai trente ou quarante ou deux cent vingt ans, quelle importance ? Est-ce que je vous demande votre à vous ?
    - C’est la procédure… »


    L’homme soupira une nouvelle fois et se prit la tête dans ses mains en marmonnant une ou deux paroles incompréhensibles. Son acolyte à ses cotés avait, lui, un air plus impassible tenait un carnet entre ses mains dans lequel il était censé rapporter les informations qu’ils apprenaient. Sauf que pour le moment ils n’apprenaient pas grand-chose ; leur interlocuteur refusait systématiquement de leur répondre correctement et s’évertuait parfois à détourner la conversation. Ils devaient à chaque fois revenir sur le sujet, reposer les mêmes questions et prier les dieux pour qu’il daigne répondre à au moins une d’entre elles. Ils leur avaient fallu déjà plusieurs longues minutes pour lui faire ouvrir la bouche, et maintenant ils leur semblaient qu’ils répétaient inlassablement la même question sans résultat. En face d’eux l’étrange bonhomme avait croisé ses doigts sous son menton comme en signe d’intérêt mesuré et souriait, il paraissait beaucoup s’amuser.


    « Ton identité au moins.
    - Mais vous la connaissez déjà…
    - Une identité complète, pas seulement un prénom ou même un surnom. »


    Torenheim se mit à rire, il décroisa légèrement ses doigts pour étirer ses bras au dessus de sa tête. Doucement il fit craquer les os de ses épaules, puis plia les coudes avant de ramener ses bras dans leur position initiale. En face de lui, celui qui posait les questions passa sa main droite sur sa nuque et tira son cou en arrière, signe d’une irritation particulière. Cet homme allait le faire sortir de ses gonds, et pourtant il ne lui demandait pas grand-chose. Avec impatience il claqua des doigts. A ce geste, Torenheim daigna donner une réponse un tant soit peu construite.


    « Je vous ai déjà dit de m’appeler Torenheim. C’est ainsi que je me fais appeler… A quoi cela vous servirait que je vous dévoile ma véritable identité si d’aventure j’en possèdais une ? Et puis, vous me poser cette question mais vous ne pourrez jamais être certain que ma réponse soit exacte. Je pourrais vous faire croire que je m’appelle, voyons voir… Horace Melville et vous n’auriez aucun moyen de le vérifier. Autant que vous en restez à Torenheim. De toute évidence vous me demandez ça afin de pouvoir faire quelques recherches à propos de ma personne mais je peux vous dire que même si j’y mettais toute la bonne volonté du monde et que je parvenais à vous donner toutes les identités que vous désirez, vous ne trouverez absolument rien sur moi. Je m’excuse de ne pas pouvoir satisfaire votre curiosité. 
    - Ce n’est pas qu’une question de curiosité, c’est une question de… Mais tu le fais exprès ma parole !… »






    « Je m’ennuie…
    - Et alors ?
    - C’est agaçant vous savez… »


    Il était assis par terre et tapait distraitement avec le plat de ses mains sur ses genoux ; si ça avait été amusant dans les débuts, il avait fini par se lasser de toutes ces questions. Ces gens là étaient décidément bien lents à la la détente ; il avait beau les renvoyer dans les cordes à chaque question, ils s’acharnaient. A croire qu’ils ne le lâcheraient jamais… Torenheim se lassait assez vite, et il détestait s’ennuyer. Dans de tels moments il trompait son ennui du mieux qu’il pouvait en approfondissant ses connaissances grâce aux bouquins mais vu sa situation, il doutait qu’on le laisse faire ce qu’il voulait. Quel manque de chance… Il colla son dos un peu plus contre le mur sans cesser de taper sur ses jambes, ses yeux scrutaient chaque recoin de la cellule et presque mécaniquement son cerveau s’occupa de lui-même en comptant combien de briques de pierre constituaient les murs. Malheureusement le calcul se termina assez vite. C’était assez difficile de trouver de quoi s’occuper dans ces endroits… Et en plus il n’était pas seul pour pouvoir se laisser aller des réflexions instructives, il ne parvenait à réfléchir correctement lorsqu’il y avait des organismes dotés d’une relative intelligence à ses cotés.


    « Je m’ennuie, se plaignit-il encore une fois.
    - Eh bien alors concentre-toi un peu sur nos questions, ça t’occuperas la tête. »


    Il passa une de ses mains dans ses cheveux et son autre main fut automatiquement entraînée dans ce mouvement à cause des menottes, il poussa un soupir en tirant machinalement sur une mèche sombre. Il fit claquer sa langue pour reproduire le rythme d’une mélodie irritante, en face de lui le soldat serra un instant les poings tandis que son collègue gardait avec espoir le carnet ouvert. Pour le moment c’était à peine s’il avait écrit deux ou trois petites choses.


    « Bien, on va tenter d’entrer un peu plus dans les faits. Connaissais-tu le maire d’Hesperia ?
    - Est-ce bien utile ? Je vais être jugé, n’est-ce pas ? Vos questions trouveront peut être des réponses à ce moment là. Je me demande si c’est bien légal de me demander ça maintenant.
    - Je pense que la légalité est le dernier de tes soucis.
    - Vos questions sont les derniers de mes soucis mon cher ami… »


    Son sourire était à cheval entre l’insolence cynique et la politesse. C’était sans doute ce qu’il y avait de plus énervant chez lui aux yeux du soldat. Il semblait être d’un je-m’en-foutisme royal. Tellement agaçant qu’il devait lui-même se retenir de ne pas lui sauter dessus pour obtenir ses réponses aux prix de quelques coups. Mais comme le prisonnier venait si bien de lui rappeler, il y aurait un procès et sans aucun doute un procès public. Mieux valait éviter qu’il y arrive sur un brancard. Pas de violence alors… Enfin, rien ne l’empêchait d’augmenter un peu les décibels, cette cellule était bien trop calme à son goût et il n’avait pas encore osé hausser le ton depuis le début de l’interrogatoire :


    « Mais arrête de changer de sujet tout le temps ! Répond à ce qu’on te demande un point c’est tout ! s’exclama-t-il si brusquement que son collègue sursauta et même Torenheim lâcha sa mèche pour faire retomber ses deux mains sur ses jambes en fronçant légèrement les sourcils. Je pose une question, tu réponds, ça se termine plus rapidement et on pourra te laisser t’ennuyer ici tout seul comme un grand !
    - Je vois… Pouvez-vous répétez la question je vous prie.
    - Le Maire ! L’homme qui a été retrouvé dans son bureau ! Est-ce que tu le connaissais ?
    - L’empalé ou l’autre ?
    - L’autre !
    - Aaah… »


    Il ne répondrait pas. Il avait décidé depuis longtemps déjà de ne pas répondre à ces questions là. Ils les laisseraient se débrouiller tout seul. De toute manière il n’y avait rien qu’ils puissent faire pour lui soutirer des réponses. Alors pourquoi devrait-il les aider ? Par pure charité ? S’ils étaient assez intelligents, ils trouveraient tout seul. C’était sa version à lui de « la Loi du plus fort » ; ceux qui auront l’esprit le plus leste comprendront peut être. Pas les autres. Tant pis pour eux. Et puis c’était relativement distrayant de voir les gens réfléchir à des problèmes qui parfois les dépassaient de plusieurs têtes. Non, il ne répondrait pas. Surtout pas maintenant alors qu’aucune véritable pression ne l’obligeait à répondre. Lors de son jugement il serait bien obligé de déserrer les dents. Mais à ce moment là il saurait sans doute dire les bonnes choses pour embrouiller les esprits. Les gens pouvaient bien croire ce qu’ils voulaient, ce n’était certes pas lui qui cracherait le fin mot de cette affaire. Et comme il était le seul homme vivant à son idée à connaître ce qui s’était réellement passé… personne n’irait gâcher le secret. Il était heureux. Oui, voir les gens réfléchir, se perdre en conjonctures, monter des accusations plus farfelues les une que les autres c’était si amusant. Non il ne répondrait pas. La question du soldat se heurta à un mur souriant mais désespérément muet.


    « Tu as perdu la mémoire ou bien ? ragea l’homme comme il voyait qu’on ne lui répondait pas. Tu as besoin qu’on te rafraichisse la mémoire ? Le corps du Maire à été retrouvé… »


    Sa voix était grave, ricochait contre les murs de la cellule et résonnait de plus belle. Pourtant ses paroles entraient par l’oreille droite et ressortaient aussi sec par l’oreille gauche. Il n’avait pas du tout besoin qu’on lui rappelle la scène, il savait bien comme le Maire avait été découvert… Il aurait été bien étrange qu’il ne le sache pas et encore plus étrange qu’il ne s’en rappelle pas. Sa mémoire était à toute épreuve, à fortiori lorsqu’il s’agissait de quelque chose dans ce genre là. Les images défilaient dans son cerveau ; la scène se rejouait en accéléré. Il revivait les sensations, oh non ! Il n’avait pas oublié. Il l’avait déjà fait tant et tant de fois auparavant. D’abord les doigts puis une bande de tissu. Ses paumes se contractent doucement mais ce sont le bout des doigts qui ont le rôle le plus importants. Il sait parfaitement ou il faut effectuer la pression. Puis lorsqu’il sent les palpitations, il fait doucement couler une morceau de tissu à la place puis il se contente de tirer. C’était si simple. Au début on sentait la tension, puis plus le temps passait plus il se relâchait… Finalement les nerfs ne fonctionnait plus, les muscles abandonnaient. Oui, il se souvenait parfaitement de tout ça… Moins jouissif qu’une bonne découverte après des mois de recherche mais tout de même…


    « Oh ! Tu as perdu ta langue ?
    - Vous m’énervez à toujours demander la même chose… »


    Il redressa la tête ; sans compter ce jour-ci cela avait fait un petit moment qu’il ne s’était plus profondément ennuyé. Il avait eu beaucoup de choses à faire ces derniers temps. Cela faisaient des jours, des mois entiers, des années qu’il préparait cela. Et ces derniers mois avaient été les plus intenses de toute sa stratégie. Entre les livres et ses contacts répétés avec les personnes dont il avait besoin pour faire avancer son plan il n’avait guère eu le temps de se morfondre dans l’ennui. Cela avait été un des meilleurs amusements qu’il n’ai jamais trouvé depuis sa resurrection. Et ce qui suivrait allait être encore plus amusant sans doute. Maintenant que tout était déclenché, le spectacle risquait d’être fort intéressant à observer. Ou alors il serait condamné à mort et serait pendu, une nouvelle fois. Dans ce cas là son problème d’ennui serait bel et bien réglé. Il était satisfait de ce qu’il avait fait. A présent il était certain de ne plus se retrouver plongé dans cet état de végétation cérébrale : soit il mourrait et ainsi tous ses soucis s’envolaient, soit il était relâché et pourrait profiter pleinement des fruits de son travail, soit il était condamné à l’emprisonnement et dans un tel cas… bon, du moment qu’il n’y avait personne pour l’embêter et lui parler pour le déconcentrer il ne manquera plus de sujet de réflexion à étudier. Il lui semblait avoir régler définitivement son problème et angoisse principale. Il ne lui restait plus qu’à subir ces deux bonhommes encore un peu et après ce serait bon. Liberté de faire fonctionner ses méninges à plein régime, d’avoir des sujets intéressants sur lesquels se pencher. Pouvoir réfléchir pleinement ! Utiliser enfin son cerveau comme il le fallait.


    Il plia les jambes jusqu’à pouvoir poser son menton sur ses genoux et passa ses bras autour. Ces derniers temps il avait vraiment été plongé jusqu’au cou dans les livres. Il avait passé plusieurs journées couché ventre à terre sur le sol d’une petite chambre d’auberge, quatre ou cinq livres ouvert sous ses yeux, un parchemin constellée de son écriture sous sa main, une plume et un encrier pas très loin. Et dès qu’il effectuait une légère rotation il pouvait voir encore une pile d’autres ouvrages qui attendait bien patiemment d’être épluchés par ses questions et son œil entraîné. Il ne saurait dire combien exactement il avait bien pu lire d’ouvrages, et des livres de toutes sortes qui plus est : des rapports, des traités géograhiques, des écrits de médecins, de vieux grimoires extirpés des archives et quasiment illisibles mais surtout beaucoup de livres de légendes. Lui qui connaissait déjà un petit rayon en mythologie isthérienne venait de remarquer qu’il lui était resté encore un bon paquet de chose qu’il ignorait. En plus de servir ses desseins, toutes ces recherches intensives avaient contribuer à enrichir son « capital cérébral ». Il avait prit des notes sur des pages et des pages, il avait croisé les informations, il avait passé des jours à traduire certaines feuilles rédigés dans un langage différent du sien, il avait passé des heures couché sur le dos, les jambes étirées le long du mur à réfléchir à tout ce qu’il avait découvert et à chercher un lien entre toutes les informations. Des mois de travaux intensifs. Son cerveau n’avait jamais été aussi heureux de toute sa « vie », il n’y avait pas une seule seconde où Torenheim ne réfléchissait à pas à ce problème à tel point qu’il en devenait véritablement fébrile. Et quand enfin il découvrit la solution à tous les embranchements et tous les virages de l’énigme il eut l’impression qu’un feu s’était mis à brûler dans sa tête. Quel pied ! C’était tout simplement jouissif. Il lui avait fallu quelques bonnes années, des moments d’hésitations, bon nombres de notes déchirées ou brûlées, quelques centaines de bouquins soit lus intégralement soit feuilletés à la va-vite, plusieurs instants de diplomatie afin d’obtenir de qu’il souhaitait, beaucoup de cynisme et énormément d’auto-suffisance… Mais enfin il y était parvenu. Et cet imbécile petit ambitieux qui cherchait sans cesse à avoir de nouvelles de l’affaire… Il n’était pas le seul d’ailleurs, le pauvre empalé avait eu ses moments d’impatience aussi. Mais maintenant ils ne risquaient plus de presser personne ni de s’impatienter. En y songeant de nouveau il se remit à rire. L’éclat de trop pour le soldat en face sans doute. Il se rapprocha du prisonnier, s’agenouilla sur le sol pour avoir le visage à sa hauteur :


    « Tu sais que tu ne pourras pas t’en sortir comme ça ? Ce n’est pas en riant que tu vas sauver ta peau… Trois morts, un cavalier et deux maires ça va être vite régler. Le principe de justice expéditive tu connais ? Tu n’auras pas le temps de dire tes dernières volontés, dès que tu seras condamné on t’exécutera… Alors c’est peut être mieux que tu nous fasses part de tes mémoires maintenant…
    - Je suis beaucoup plus à l’aise en public, le rassura Torenheim en examinant les yeux bleutés du soldat. Quitte à parler, mieux vaut que j’expose ma science au plus grand nombre, n’est-ce pas ? Mmmh… Trois meurtres dites-vous ? Mais je suis innocent jusqu’à preuve du contraire, non ? Ne m’enterrez pas si vite, mon cher. »


    Trois meurtres ? C’était vite dit… Bien évidemment il avait tué beaucoup plus que cela au cours de sa deuxième vie (et il se doute qu’il a du aussi massacrer quelques personnes dans sa première vie, sinon pourquoi se serait-il retrouvé pendu ?), il avait tué par ennui assez souvent, parfois pour quelques vérifications d’ordre scientifiques (c’est dans ces moments là qu’il avait découvert qu’on pouvait survivre de bonnes minutes même avec les viscères arrachées), à d’autres instants par pure désir de revanche, de temps en temps par accident, quelques fois par nécessité urgente… bref il avait tué c’était un fait. Beaucoup plus que trois personnes. Mais il n’était certainement pas le seul sur cette terre et beaucoup d’assassin caracolaient joyeux comme des lapins aux printemps comme si de rien n’était.


    « Je suis certain que vous-même avez du tuer votre lot de bonhommes, messire geôlier, murmura-t-il avec une moue compatissante. Et vous êtes toujours là, vous n’avez pas été condamné ; alors je le répète… Ne m’enterrez pas aussi vite. Qui sait, je pourrais fort bien être innocenté… »


    Il n’y croyait qu’à moitié, de toute manière ce n’était son but premier. Maintenant il n’avait plus d’objectif défini, dans tous les cas les chemins qui s’ouvraient à lui regorgeaient tous d’intérêt. Trois meurtres… en y réfléchissant s’il était jugé coupable il risquait fort de se prendre la peine capitale. Il se demandait si on allait le pendre ou bien trouver une autre manière de mettre fin àses jours… Cela serait amusant sans nul doute. Enfin, s’il y avait une chose dont il était certain, c’était qu’il n’était pas directement concerné par la mort du cavalier. Ce n’était pas lui qui l’avait tué et il n’aurait aucun mal à le prouver. Un sourire découvrit ses longues dents blanches quand il se remémorait cette histoire. Ivan… un homme tellement… amusant. Décidément ces derniers mois avaient été plein de rencontres et de découvertes amusantes. Ivan… Il avait fait du bon travail, c’était presque triste qu’il soit mort. Mais la science à un prix. Torenheim aurait bien payé lui-même mais il n’aurait pas pu profiter des effets de cette découverte. Non, Ivan avait été fort coopératif avec lui. Il lui en resterait gré pour longtemps encore. Dommage qu’il soit mort tout de même, surtout que c’était lui qui endossait le soit-disant crime à présent. Enfin, comme il n’aurait aucun mal à se disculper de celui-ci, cela lui donnera de la légitimité pour plaider sa cause quand on en viendra à la mort des maires.


    Ce n’était même pas qu’il voulait gagner son procès, il voulait seulement en profiter pour désordonner un peu le tout, comme s’il se mettait à sauter sur un beau château de sable : uniquement par plaisir. Car après tout, s’il cherchait purement à être libre de nouveau, il n’aurait pas attendu les enquêteurs et la garde dans le bureau de Kodran. Cela ne lui aurait pas été d’une grande difficulté de s’enfuir au loin, personne ne savait qui il était, personne ne l’aurait jamais retrouvé. Mais il avait décidé de rester… Torenheim ne comprenait pas les personnes qui fuyaient toujours face à leur crime. Ceux qui ne tentaient pas même leur chance en se laissant traîner jusqu’à un tribunal pour répondre correctement de leur acte. Soit ils n’assumaient pas ce qu’ils avaient fait (ce qu’on peu pardonner à la rigueur) soit ils craignaient les conséquences de leur geste… Ils étaient nombreux les gens qui avaient peur de la mort, alors ils faisaient absolument tout pour l’éviter, se construisaient des forteresses entières pour ne pas qu’elle les atteigne. Pour Torenheim tout cela n’était qu’un jeu : tu survis, tu gagnes la partie ; tu meurs, tu perds le jeu. Et comme il n’était pas d’un naturel mauvais joueur, cela ne le gênait pas outre mesure d’envisager le moment où la vie quittera définitivement ce qui reste de son enveloppe charnelle. Et puisque tout cela n’est qu’un jeu : il faut bien pimenter un peu la partie. Tout serait tellement simple si on laissait les choses se jouer d’elle-même : s’il ne ne se serait pas laissé prendre il serait encore dans la nature, sans aucun risque pour sa petite tête. Il fallait bien le dire, ce ne serait pas drôle. Il était bien plus amusant de se créer sans cesse des obstacles, de se mettre soi-même des bâtons dans les roues. Un procès : il sentait qu’il allait beaucoup s’y amuser. Vivement que ces deux hommes s’en aille, qu’il puisse savourer cette pensée comme il se le devait. Mais non, il avait sans doute encore des questions. Pourquoi s’obstinaient-ils alors qu’il restait muet ? Ils étaient trop obstinés. Il n’était pas croyant mais en ce moment précis il pria une seconde tous les dieux qu’il connaissait pour qu’on lui fiche la paix assez vite. Cela devrait être interdit de profiter d’un homme sans défense comme lui en ce moment pour l’embêter.


    « J’ai peut être tué, mais toujours a raison. Des gens comme vous, des parias, des fous, des tueurs… Oui j’en ai tué, et j’en suis plutôt fier. Mais jamais je n’aurais porté la main sur une personne aussi importante ! Les déments comme toi mérites de mourir, le Maire était par trop important pour que tu puisses le tuer impunément. Et tu vas vite le comprendre.
    - Une vie est une vie. Nous sommes tous composés des mêmes éléments. Et il n’y a pas de critères d’importance. Vous avez des enfants ? Car dans ce cas là… vous êtes en train de me dire que leur vie a bien moins de valeur que celles de tous ces politiciens corrompus qui peuplent ces terres. Votre
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MessageSujet: Re: Torenheim | intelligence ou démence ?   Torenheim | intelligence ou démence ? Icon_minitimeVen 20 Juil - 17:22

Bonjour et bienvenue sur Istheria!

Je suis enchantée par cette fiche car tu as parfaitement cernée le personnage et je n'ai rien à redire! Tout est impeccable!

Fiche validée

Tu vas pouvoir faire une demande de rang personnalisé dans la zone évènementielle, mais aussi ouvrir ton compte en banque, ton journal et ta boîte aux lettres si tu le souhaites (bien que des lettres dans l'immédiat pour ton persos! lool)


J'espère que tu t'amuseras bien parmi nous.^^
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MessageSujet: Re: Torenheim | intelligence ou démence ?   Torenheim | intelligence ou démence ? Icon_minitime

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Torenheim | intelligence ou démence ?
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