Une rencontre empoisonnée [PV Bryone]

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• Civils: 15

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- Walter cherche de Preux chevaliers.
_ Raël veut des clients.
_ Deirdre a besoin d'employé!

Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 Une rencontre empoisonnée [PV Bryone]

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MessageSujet: Une rencontre empoisonnée [PV Bryone]   Une rencontre empoisonnée [PV Bryone] Icon_minitimeMer 5 Sep - 22:42

La nacre que Maara dispensait s'étendait dans un éclat diffus parmi l'obscurité régnante. Doroma et Ziria, les jumelles, ne tarderaient pas à apparaître et déjà le paysage semblait se modifier sous leur inflexible volonté. La nuitée avait été fraîche et une forte humidité s'installait, se vaporisant en une brume épaisse sur les abords de la Ville Corrompue. Là, les ruines d'un temple que l'on pouvait s'imaginer grandiose du temps de sa splendeur largement passée se voyait recouvrir par ces ténèbres poisseux. Les ruines de ce vieil édifice se fondait désormais dans une architecture dédaléenne.

Des bruits de pas vinrent briser le silence roi. Un... deux... trois... quatre... Quatre hommes et une femme se dirigeait vers les ruines d'un pas vif, sans nul doute en courant. Connaissant la région, nul besoin d'être un esprit brillant pour comprendre la tournure des évènements. Une femme... Quatre hommes... Une agression de plus pour ce lieu de perpétuelles débauches. Un point pour la donzelle, le labyrinthe était plutôt une bonne idée pour échapper aux malandrins. Mais cette fois-ci, sa chance était encore plus grande.

Un cri strident déchira le ciel. Si l'air n'avait pas été si vicié et la visibilité infime, tous aurait pu observer l'ombre d'un immense rapace survoler ce qui allait devenir un tombeau. Celui qui venait de se redresser n'avait pas l'âme d'un justicier. Il n'allait agir par esprit chevaleresque. Se présentait à lui un moment de bonheur, une éclaircie dans la morosité de cette aube naissante. Il avait vu l'ensemble des protagonistes. Orthelian avait bien œuvré, une nouvelle fois. Quelques terrans à la poursuite d'une drow... Un sourire malsain naquit sur ses lippes hâves. La femme avait réussi à se cacher. L'échauffement pouvait commencer.
Les bandits tournaient sur eux-mêmes, invectivant leur proie. Ils étaient de bien piteux pisteurs. Pathétiques pantins, ils venaient se jeter dans la gueule du Gardien des Ombres. Les premiers rayons du jour déchirèrent le voile crépusculaire. Sous leurs yeux apparut alors le visage de la mort. Sa stature n'avait rien d'effrayant, mais son regard trahissait une implacable ardeur à détruire. Ses pas déterminés s'ancraient dans la terre, lui conférant une aura de puissance. Un frisson parcourut leurs échines, mais leur ego leur fit basculer dans la folie.
Nippé dans une longue cape masquant une tenue faite d'un cuir sombre aux légers reflets pourpres, le Cavalier les observa alors que leurs mains se resserraient sur leurs armes. Une épée élimée, un gourdin et deux haches de bûcheron... ridicules. Voyant cet homme seul poursuivre son avancée, ils s'élancèrent à son encontre dans un cri animal. Le bras gauche du solitaire s'éleva alors dans le ciel dans un mouvement gracieux. Une distance infime le séparait désormais des proies qu'il avait choisies. Le membre pointant le ciel se plia alors avec vivacité et se saisit de Dùath, l'épée longue qu'il empoigna de sa main faible. Ses perles sinoples brûlaient d'un vif plaisir et un rire s'échappa de sa gorge alors que ses assaillants hurlaient dans le but de se conférer un courage qu'il perdait inconsciemment. L'obscurité reprit alors toute sa place, l'aube laissant au crépuscule quelques instants de prise.
Ce qui se passa à cet instant ne dura que quelques secondes. Secondes d'horreur complète, de carnage jouissif. Ademar avait fait de la mort sa compagne et il la distribuait de façon régulière. Il la transformait parfois en danse macabre, comme en ce jour. Sa lame décrivait des obliques exquises, sa danse se coordonnant au mouvement brusque et sans saveur de son gibier. La souffrance faisait partie de ce tango macabre dans lequel les manants s'étaient embarqués. Pour la drow, uniquement des cris furent audibles, plus que cela, des hurlements atroces insufflés par la peur et l'affliction. Les membres furent déchiquetés. Tantôt un bras fut tranché, tantôt une jambe découpée à hauteur du genou. L'escrimeur, dans sa danse, fendait les corps avec une précision chirurgicale si bien que quelques secondes à peine après le début de l'escarmouche, quatre corps en morceaux s'enchevêtraient dans un bain de sang.

Hors-d’œuvre décevant...
Voyons le plat de résistance !



Dùath retrouva son fourreau alors que les pensées macabres d'Ademar l'envoyait vers sa nouvelle cible. L'ombre régnait à l'intérieur des ruines et leur gardien les rejoignit, sa présence devenant à nouveau indicible. Il était désormais à quelques mètres de la Sindarine. Sa langue s'extirpa de bouche, venant, dans une course obscène, décrire les courbes de ses lippes affamées.
  • Le sentez-vous également ?

Il se tût durant quelques secondes, laissant en suspens cette phrase alambiquée, sans aucun sens. Ademar sentait ce doux parfum, ce frisson indicible que procurait en lui ce désir ardent du combat. Ce jour lui réservait un beau cadeau en lui faisant offrande de la plus pure des mises à mort, une Drow, toute jeune, fraîche. Un rire hystérique emplit les ruines. Ademar semblait se trouver partout et nulle part à la fois.
  • Acceptez-vous cette danse ?

Avec minutie, le Gorgoroth joua sur le décor afin d'obliger l'elfe à l'apparence adolescente à se mouvoir vers le lieu de son précédent massacre. Un plaisir insondable semblait l'animer à cet instant et son regard ne pouvait se détourner de sa cible, pris d'une folie psychotique.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Une rencontre empoisonnée [PV Bryone]   Une rencontre empoisonnée [PV Bryone] Icon_minitimeVen 7 Sep - 23:13

La nuit est propice aux naissances les plus obscures, mais aussi aux éveils les plus beaux. Bryone, forte d’une patience à toute épreuve avait attendu pendant plusieurs mois avant de pouvoir espérer s’emparer d’une plante unique en son genre : l’amaryllis chrysocale. Il s’agissait d’un lys de forme commune, à la différence qu’elle possédait une couleur dorée que seules les lueurs nocturnes des astres d’argent pouvaient révéler. La difficulté était cependant que les trois astres devaient tous être alignés et pleins, trônant dans le ciel en illuminant la terre baignée d’ombre.

Ainsi avait-elle quitté Ridolbar dès la tombée de la nuit, harnachant son matériel à son cheval, prête pour de longues et épuisantes heures de recherche. Pour l’occasion, elle s’était vêtue d’un pantalon et de grandes bottes de cuir montant jusqu’aux cuisses, au cas où elle devrait –encore- entrer dans des marais. Un serre-taille de même facture était noué dans son dos, surmontant une tunique noire qui laissait ses épaules nues et pour compléter le tout, une cape obscure la dissimulait, elle et son visage. Sur une carte qu’elle avait confectionnée elle-même, la Drow avait indiqué les différents lieux où la plante pourrait se trouver, malheureusement, les premiers sites se révélèrent complètement stériles. Les heures passées à faucher les branches nouées qui barraient son passage, les lierres envahissants et les broussailles épineuses n’avaient pas eu raison de sa volonté. Elle avait attendu bien trop longtemps… hélas, cela ne servit à rien. Deux heures restaient avant le lever des soleils et elle était toujours bredouille. Fatiguée mais néanmoins têtue, elle monta de nouveau sur sa monture pour partir au grand galop sur la route menant à un ancien temple en ruine, son unique espoir.

Ce lieu n’était pas foncièrement loin de la Cité et Bryone espérait enfin tomber sur l’objet de ses convoitises, sinon, elle devrait encore patienter plusieurs mois. Elle l’avait déjà fait, cela ne lui faisait pas peur, mais c’était tant décourageant… Une fois arrivée, elle constata que le jour approchait à vive allure. En toute hâte, elle descendit de son cheval, saisit sa serpe et sa sacoche qu’elle plaça en bandoulière et s’enfonça dans la nuit de cet ouvrage dévasté par la guerre et rongé par le temps.

Cet endroit était immense et si ancien que la végétation éventrait les pierres, les couvrant de leur si destructeur enlacement. La jeune elfe les traversa avec hâte, forte de sa vue sur développée pour repérer la moindre once de lumière, mais plus le temps passait, moins elle parvenait à voir loin, tant les ténèbres se gavaient d’une brume épaisse, signe que l’aube chassait la sorgue avec hargne. Un sursaut d’euphorie la saisi lorsqu’elle aperçue une lueur dorée à plusieurs dizaines de mètres de là. Obnubilée, hypnotisée par cet halo de feu divin, l’oiselle se précipita vers elle, bravant les branchages acérées d’un arbre qui griffa son visage et déchira sa cape au niveau de son épaule droite. Elle s’en fichait. Plus rien ne comptait que ce fin brasillement mordoré perçant l’ombre et le brouillard, et lorsqu’elle tomba à genoux devant, ses yeux bleus s’écarquillèrent, absorbés par cette rutilante beauté. Enfin, elle l’avait trouvé. Toutes ses recherches n’avaient pas été vaines, toute cette attente était enfin récompensée. Avec toute la délicatesse dont elle était capable, Bryone se saisit de la base de la tige noire pour la couper nettement. Il n’était pas question d’en abimer les racines…

Avec l’attention d’une mère à son enfant, elle ouvrit sa sacoche cuirassée pour y glisser la plante. Mais à peine eut-elle le temps de boucler sa besace que ses sens l’assaillirent brusquement : quelqu’un se tenait derrière elle. La Drow eut le réflexe de se redresser en tirant son buste en arrière, et même si cela ne parvint pas à la faire esquiver le coup, il en fut amoindri. C’était un gourdin qui frappa le côté de sa tête, l'envoyant rouler un peu plus loin, son capuchon laissant entrevoir ses longs cheveux d’argent et son visage si doux, dès lors crispé. Étourdie, sa vue se troubla, son ouïe se brouilla… elle était désorientée. Qu’elle s’en voulait d’avoir baisser sa garde… Trop passionnée qu’elle était. Mais ce n’était pas le moment de se lamenter. L’ombre de son agresseur se rapprocha d’elle et tandis que sa vue peu à peu revenait, elle vit d’autres silhouettes se dessiner. Elle devait se tirer de là et au plus vite. Usant de ses pouvoirs de télékinésie, le Cavalier de Sharna projeta une pierre gisant près d’elle sur le front de celui qui lui donna le coup de gourdin. Cela le fit basculer en arrière et pousser un cri de rage et de douleur. La jeune Atréïde en profita pour plonger sur son sac qu’elle tira contre elle avant de partir en courant.

Malgré son entraînement et ses facultés, le coup qu’on lui avait porté l’avait à moitié assommé. Elle ne savait pas où elle courait mais elle tenait à mettre le plus de distance possible entre elle et ses agresseurs. Ce qu’ils voulaient ? Elle l’ignorait et cela lui importait peu, cela ne pouvait pas être bon, et il était hors de question de s’arrêter pour leur poser la question. Ainsi fondit-elle dans les ruines, slalomant entre les colonnes décapitées et les cloisons accidentées. Plusieurs fois elle manqua de s’effondrer, se heurtant à une racine renflée où des morceaux de cloison éclatés… Ses yeux ne parvenaient toujours pas à se remettre de l’impact et d’ailleurs, ses oreilles bourdonnaient tellement qu’elle croyait que sa tête était enserrée dans un étau. Finir comme ça ce n’était pas acceptable…

Soudain, un cri brisa le grondement infernal qui s’était installé dans son crâne. Bien que son sens était altéré, cela raviva sa douleur et elle dû user de toute la volonté qui lui restait pour ne pas lâcher son sac pour boucher ses oreilles. Le dédale de ruines fut pour elle une véritable bénédiction, car si elle ne savait pas manier les ombres, c’était un être discret qui savait ne plus émettre aucun son lorsque la situation l’exigeait. C’est ce qu’elle fut lorsqu’elle sauta sur une opportunité : un renfoncement sombre dans lequel elle s’élança sans hésitation. Là, elle espérait reprendre ses esprits pour pouvoir se débarrasser de ces misérables. Mais ce n’était pas le plus inquiétant… Un silence assourdissant s’empara des ruines avant que des plaintes étouffées s’en échappent… le chant sanglant d’une lame tranchant la chair, aspirant les coulées vermeilles. S’entretuaient-ils entre eux ? Non... il y avait quelqu’un d’autre… quelqu’un ou… quelque chose.

Bryone n’attendit pas d’être fixée, car ce qui se passait derrière elle était dangereux pour elle. Avec toute la discrétion dont elle était capable, ses doigts fins ouvrirent sa gibecière. Sâdh s’en extirpa avec la grâce qu’il emprunta par nature à ses pairs reptiliens et s’en fût sans que l’elfe n’eut besoin de bouger ses lèvres. Puis enfin, l’Ombre s’adressa à elle… Ainsi il savait qu’elle était là… et sa façon de parler n’indiquait pas qu’il avait aidé de bon cœur. Elle parvenait à déceler une appétence exacerbée pour la sauvagerie qui n’était pas assouvie, bien au contraire.

A sa question étrange, elle ne répondit rien. Il avait tué ces hommes sans un bruit. Qui qu’il soit, il n’était pas n’importe qui. Bryone pinça ses lèvres et reposa sa sacoche contre le muret avant de sortir de sa cachette improvisée. Elle ne percevait rien dans ce frimas opaque mais ses sens avaient eu le temps de revenir presque à la normale. Avec attention, elle scrutait son entourage, gardant un calme olympien. A chacune de ses cuisses était attachée une dague. Sa cape, elle l’avait laissé, préférant recouvrir ses biens, sans doute dans l’espoir de revenir les chercher ultérieurement. Ses fils opalins flottaient dans une légère brise et son regard glacial balayait la zone.

_ Et si je dis non ? L’accepteriez-vous…

Sa voix était tout ce qu’il y avait de plus doux et d’apaisé. Effrayée, elle l’était, l’inconnu l’est forcément, néanmoins, elle ne se laissait pas envahir. Si jamais cela venait à arriver, ce serait la fin… définitivement.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Une rencontre empoisonnée [PV Bryone]   Une rencontre empoisonnée [PV Bryone] Icon_minitimeSam 8 Sep - 17:48

Le crépuscule lâchait prise dans son insensé combat avec l'aube. Chaque jour, ce ballet se répétait, lutte perdue d'avance entre l'ombre et la lumière. C'est ainsi que l'atmosphère changeait sous le joug des nitescents éclairs déployés par l'astre du jour. Les ruines changeaient alors de visage, les murs prenant une tournure plus sinistre encore qu'auparavant. Et le démon qui s'y trouvait reclus trouvait plus d'inspiration encore pour ses exactions à venir.

Quatre sots venaient de tomber dans une ôde à la destruction qu'il était l'un des rares à être capable de produire. Et désormais seule restait une elfe noire. Rien au monde ne pouvait plus lui plaire. Il ne pouvait l'expliquer, mais il ressentait un rejet viscéral pour cette race. Les Sindarins en général le conduisait vers sa folie, mais dès lors qu'il faisait face à un Drow, le démon qui sommeillait au creux de son âme le possédait avec une avidité sans commune mesure. Ainsi à cet instant précis Ademar n'était plus vraiment lui-même, comme pouvait en témoigner ce rire et cette voix d'outre-tombe. On eut dit l'un de ces démons que l'on contait le soir aux enfants dans les histoires les plus horrifiques.
C'est ainsi que la jeune Sindarine se retrouvait piégée dans un dédale empli d'une sinistrose ambiante. Le Gorgoroth se jouait d'elle et de son regard sans vie il scrutait ses mouvements. Elle n'était pas une victime comme les autres. Elle savait se mouvoir, aucun doute la dessus. Une odeur lui piqua les narines. Le sang... Comme il aimait cette odeur. Elle était blessée. Il comprit alors ce qui avait pu l'amener à fuir devant ces bandits de petite envergure. Le challenge en était réduit, cela agaça le revenant, du moins le temps de passer à autre chose.
Il l'observait depuis quelques secondes. Ses mouvements, sa façon de rester aux aguets, son regard attentif... elle n'était pas une guerrière mais avait reçu un enseignement martial de qualité. Il avait bien sur étudié l'armement de la donzelle. L'arme en apprend bien souvent beaucoup sur l'ennemi. Il ne faisait pas face à une combattante armée, mais plus à un soutien au combat. Il avait peu de doute en revanche sur les qualités magiques de l'être à la peau diaphane. Mais c'était quelque chose de classique chez ceux de sa race et l'ancien Terran avait appris à contourner ce problème.

Depuis combien de temps étaient ils là dans cette obscurité mourante dont profitait si bien le psychotique Cavalier ? Quelques secondes à peine mais la situation semblait figée depuis des heures entières. Ademar tournait autour de sa victime, celle-ci semblant ne pas s'en rendre compte. Elle avait tout d'abord choisi le mutisme face à lui, avant de se reprendre et de rétorquer de façon inattendue. Pour réponse elle n'eut qu'un rire guttural résonnant sur les parois décharnées de ce lieu à l'abandon. Était-il hanté par les fantômes du passé ressurgissant depuis les guerres immémoriales ? Celui qui disposerait éternellement de l'enveloppe d'un jeune homme en arriva à cette pensée, souriant de voir tant d'inutile prudence de la part de celle qui, sans le savoir, avait déjà rejoint Kron. Mais avant cela, il fallait jouer.
Ademar lança alors la parade. Usant de l'ombre, il passa dans le dos de la jeune elfe, elle sentit un poignard sous sa gorge alors que la main droite du revenant se saisit avec force du bras de la jeune femme, le vrillant afin de l'empêcher de bouger. Ainsi positionné, il avait un avantage indéniable, insurmontable. Il prit même le luxe de retirer l'arme prête à égorger pour s'en servir de façon plus sournoise, plus vicieuse. La lame familiale courut le long de la gorge de la jeune femme pour descendre le long de son ventre, l'effleurant et arrachant l'étoffe le couvrant avant, dans un mouvement final de lacérer les bandes de cuir maintenant les dagues à l'intérieur des cuisses de Bryone.
  • Nul besoin de ça, surtout dans votre état...

Il énonça ses paroles d'une voix grave mais emplie d'une sensualité inattendue chez lui. Mais l'heure n'était pas là, et cet oasis de douceur vola en éclat alors qu'il lança violemment son poing sur les côtes de la damoiselle dans un sourire sadique absolue. A nouveau, il s'évapora dans les ombres, emportant avec lui les lames de son ennemie.
Lames qui retombèrent quelques mètres devant elle, alors que la pénombre fut déchirée par les rayons du soleil, faisant apparaître la silhouette du démon qui la harcelait depuis plusieurs minutes désormais... un fantôme du passé.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Une rencontre empoisonnée [PV Bryone]   Une rencontre empoisonnée [PV Bryone] Icon_minitimeMer 12 Sep - 22:22

Les méandres inquiétants que les ombres dessinaient n’étaient qu’un doux préambule, et pourtant, un si mauvais présage… Elle le savait. Tous ses sens étaient en alerte et chaque inspiration était une nouvelle mise en garde sur la menace qui pesait au-dessus de sa tête. Par où le coup allait-il donc provenir ? A sa droite ? Ses yeux, aussi fins soient-ils ne parvenaient pas à percer ce bouclier nébuleux avec lequel l’inconnu jouait comme un virtuose dans cette Divine comédie. Un soupire et c’est alors qu’un frisson traversa son échine comme un poignard transperce la chair. Le fin duvet qui couvrait sa nuque se hérissa et le bout de ses doigts s’agitèrent. Une seconde, peut-être deux mais c’était trop tard car déjà elle pouvait sentir le métal glacé caresser sa jugulaire et son bras fut saisit dans une étreinte implacable qui lui arracha une légère plainte de douleur. Son souffle en fut presque coupé mais elle se ressaisit… elle ne devait pas sombrer dans la peur et garder l’esprit clair… chose qui allait s’avérer plus difficile encore avec ce qui allait suivre.

La lame, celle-là même qui avait flirté avec sa gorge tendre et fine descendait maintenant le long de son corsage. Ses lèvres ne purent retenir un frémissement et les pulsations de son cœur s’accélérèrent dans cet instant qui lui parut irréel. Dans son déplacement vers le bas, le poignard tranchait les lacets de cuirs qui retenaient son corset, ce dernier s’en allant déchoir à ses pieds. Sa chemise noire cintrée continuait de garder les courbes vénusiennes à peine sortie de l’adolescence, dissimulant la peau pâle du regard du Cavalier. Comme si cela ne suffisait pas, il fit courir son arme jusqu’à l’intérieur des cuisses de la jeune elfe pour arracher les sangles qui retenaient ses dagues. C’était une humiliation et déjà, Bryone en avait le goût amer à la bouche.

Le visage de l’inconnu était juste derrière son oreille et son souffle léchait sa joue. Elle en ignorait la raison, mais elle pouvait ressentir une excitation malsaine se dégager de lui et elle semblait en être la cause. Pourquoi ? Aucune réponse logique ne lui vint. Une douleur violente lui coupa le souffle et l’extirpa de ses pensées. Il venait de lui assener un coup de poing dans l’abdomen et il n’en fallu pas plus pour que ses jambes élancées cèdent, la libérant de son étreinte, la laissant s’écrouler sur le sol moite où elle se trouvait. Elle étouffa ses gémissements entre ses lèvres, se refusant de lui offrir le moindre larmoiement…. Mais cela était vraiment difficile. Ses deux bras se croisèrent sur son ventre endoloris et doucement, elle essayait de reprendre le souffle qui lui avait été enlevé. Il allait la tuer… et avant, il prendrait son temps. Bryone était toujours parvenue à éviter ou bien à se débarrasser de ceux qui lui voulaient du mal mais là, elle ne pouvait rien, ou presque. S’il imaginait qu’elle allait abandonner aussi facilement et le supplier à genoux, c’était mal la connaître.

L’Ombre avait tant été absorbée par la persécution de la jeune femme qu’il n’avait pas fait attention au sillon d’un émeraude glacé qui se taillait un passage au travers des fourrés jusqu’à lui… Nâdh. Le python arriva non loin de sa maîtresse, celle-là même qui lui avait ordonné de contourner l’endroit où elle se trouvait pour frapper l’agresseur au moment opportun. Maintenant, il était là, guettant la moindre petite opportunité, et celle-ci vint lorsque les rayons d’or percèrent l’épaisse brumaille. Son minois fut soudainement baigné de lumière dont l’éclat si violent, et inhabituel pour Phelgra, lui fut presque insupportable. Le tortionnaire était là, devant elle, sa silhouette découpée par les drapés de l’un des astres du jour. Tandis qu’elle crispait ses yeux bleus, elle distingua enfin ses traits. Une certaine beauté se dégageait de lui, mais ce qui saisit la Drow, se fut ce visage… ces yeux… Déjà, elle se souvenait d’un nom qu’elle avait rencontré au camp des Cavaliers de Sharna. Son esprit n’avait cru qu’à un hasard mais là, il n’y avait pas de doutes possibles. C’était Ademar.

Tant d’émotions se précipitaient en elle qu’elle en resta muette, lèvres tremblantes. Elle avait voulu les bouger pour lui parler ou même sourire, mais elle était paralysée de stupeur. Ce qui sauva certainement sa vie, ce fut l’intervention éclaire de son Compagnon. Nâdh ne perdit, lui, pas une seconde. Dès que la lumière enveloppa le belligérant, il jaillit, se décrochant du sol avec une vitesse telle que le geste, à défaut d’être imperceptible, était implacable. Il referma sa puissante mâchoire sur la main gantée de l’ennemi, diffusant par la même le flux perfide dans ses veines. L’étau prit fin aussi rapidement qu’il avait commencé et déjà, le reptile se retirait, sa mission étant dès lors accomplie.

De la colère qui se muait en rage... La morsure du serpent n’avait fait qu’attiser un feu qui devenait maintenant incontrôlable. Ademar ne ressenti pas tout de suite le moindre effet, mais le simple fait d’avoir été lacéré par un tel animal offrit une nouvelle lueur au regard de sa folie. Il dévisagea Bryone avec plus d’ire que cela n’était concevable et la jeune elfe, cette fois, était réellement effrayée. Il fit un pas, puis deux et puis, les secondes s’égrainant, sa démarche se fit moins assurée, il claudiqua, sa tête lui tournait et ses yeux clairs s’embrumèrent. L’herboriste n’avait pas bougé d’un poil, son corps et son esprit demeurant glacés dans cette cruelle torpeur. Le Cavalier de sang, lui, tomba à genoux face à elle, si proche… s’il avait eu la force de tendre ne serait-ce que la main, ses doigts puissants auraient pu enserrer son cou fragile et lui interdire dès lors toute vie. Ses lippes parme, tremblantes, ne purent que laisser s’écouler un murmure dans cet instant de trouble intense.

_ Je… J’ai entendu ton nom à Thémisto… J… J’ignorais que tu vivais encore…

Comme si la fureur de son ancien ami n’avait pas d’importance… et pourtant elle était si forte que la femme enfant ne put qu’en être atteinte. En tant que Gorgoroth, son corps ne réagissait pas du tout de façon conventionnelle. Au lieu de s’éteindre et de se vider de toute force, il fut parcouru de violents soubresauts. Le poison qui imprégnait maintenant ses veines s’affaiblissait déjà, de minutes en minutes, de secondes en secondes et la jeune femme le vit immédiatement.

_ Le poison va bientôt cesser de faire effet…

C’était une évidence et elle en prit conscience en même temps que sa bouche prononçait ces mots. Ses yeux cyan se détachèrent enfin du Non-Vivant et elle se jeta sur ses dagues. Se relevant, elle se saisit de nouveau de sa sacoche et de sa cape, Nâdh étant naturellement retourné à sa place. L’enfant de Cimmeria jeta un dernier regard en arrière avant de constater qu’Ademar se relevait enfin. Sans attendre une seconde de plus, elle se saisit de la hanse de sa monture et s’y hissa avant de disparaître, avalée par l’aube.
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MessageSujet: Re: Une rencontre empoisonnée [PV Bryone]   Une rencontre empoisonnée [PV Bryone] Icon_minitimeMar 18 Sep - 14:47

L’instant fatidique approchait. L’ombre le choisit pour enfin se dévoiler. Le revenant jouissait de ces moments où il avait pris le contrôle. Il ressentait ce plaisir réchauffant ce liquide coulant dans ses veines, le faisant frissonner. Non cette femme n’était guère sa première victime et il avait officié ce cérémonial funeste à de nombreuses occurrences. Tout d’abord il montrait sa suprématie, délestant sa proie de toute résistance vaine. Puis, il profitait des secondes qui précédaient l’assaut final pour se montrer au grand jour. Il aimait croiser le regard désespéré de celui, ou celle, qui allait mourir. Certes, il ne pouvait user de cette méthode digne d’un assassin très souvent, mais il faisait un point d’honneur à l’employer envers ses proies favorites.
La fin était là. Les regards purent se croiser une fraction de seconde. Ademar allait déclencher son mouvement meurtrier face à sa victime désarmé, amoindri physiquement par le coup qu’il lui avait asséné quelques secondes auparavant. La cible était verrouillée, l’objectif immanquable. Un rictus pernicieux s’afficha sur les lippes du Prince des Ombres. Cette même expression qu’il avait si souvent lorsqu’il savait qu’il allait provoquer une nouvelle extinction vitale.

Mais la certitude est l’ennemi du guerrier. Elle lui fait baisser sa garde et provoque l’erreur. Ademar, tel un oiseau de proie consumé par la rage, n’avait d’yeux que pour la Drow qu’il avait pris pour cible. Ainsi il ne remarqua pas le subreptice mouvement qui sillonnait la terre qu’il foulait, s’approchant de lui avec finesse et sournoiserie. Non il n’aperçut pas la menace qui pourrait ruiner son ambition alors qu’il en fut victime avant, dans son autre vie.
Une vive douleur le saisit à sa main droite, gantée d’un cuir sombre. Il ne put voir son assaillant, rongé par une colère sourde grandissante encore. Il eut juste le temps de comprendre. Seul un serpent avait cette capacité de se détourner à sa vigilance décrue. Une Drow… un reptile… La colère se muait en haine et Ademar allait la tuer. C’était ELLE !!! Il allait la dépecer, la faire disparaître de ce monde. Oh quel cadeau de la Destinée ! Oui il pourrait enfin rendre SA Justice, celle du sang, celle des Ombres.
Il avança alors vers celle qu’il savait désormais être Bryone, cette jeune elfe dont il était autrefois l’ami. Ses pas étaient au départ assuré, mais l’œuvre du familier prenait tout son sens et ses effets. Ainsi la démarche vacilla lentement, et la célérité du Gorgoroth en fut amoindrie. Cela ne pouvait échapper à la centenaire aux allures de jouvencelle. La haine qui tiraillait son esprit ne fit qu’amplifier la douleur qui vrilla chacun des muscles de son corps, dans un cri guttural funèbre. Mais cela ne l’arrêta pas et il s’approchait encore.
Plus que quelques pas… il voulut se saisir de son arme. Mais jamais il ne le put. La douleur s’amplifia encore, le faisant trébucher, faible. Il ne pouvait réfléchir tant ses muscles se tendaient, se distendaient sous l’effet du poison. Des râles infâmes s’extirpaient de sa gorge, rajoutant à la vision cauchemardesque qu’il offrait. On pouvait lire la douleur, mais aussi cette haine terrible, qui puisait ses racines au plus profond de son cœur sur son faciès déformé par ces émotions négatives.
Il ne l’entendit pas alors qu’elle lui parlait. Il ne vit pas non plus cette émotion que trahit son doux minois. S’il n’était que rage, elle en était l’opposée et la compassion semblait apparaître dans son regard alors que lui se mouvait au rythme de spasmes frénétiques. Il n’était que négation de la vie, négation du bien et cette morsure avait fait ressurgir la noirceur de son âme tourmenté.

Il lâcha prise…

La douleur continua ainsi quelques courtes minutes. Ses facultés de Gorgoroth avaient profondément modifié les effets du venin et il revint à lui. La douleur diminuant ne fit qu’accroître sa rage. Son regard n’affichait plus que folie alors qu’il se releva péniblement, ses muscles accusant encore le contrecoup des spasmes.
Il déganta sa main meurtri et observa la blessure. Son esprit le ramena presque un siècle dans le passé, à cet instant où sa vie avait basculé et l’avait mené à l’exil. Il la tuerait… elle et son serpent de malheur. Ils ne fouleraient plus cette terre. Un flash lui revint à l’esprit… cette parole qu’elle avait eu… Themisto. Il la trouverait là-bas. Il porta ses doigts à sa bouche et siffla afin d’appeler sa monture.
Thòrod arriva au galop et il l’enfourcha avec aisance après qu’il eut remis son gant en place. Son cœur appelait sa victime, hurlant son nom à l’intérieur de ses entrailles. Son regard se joignit à l’horizon, dans la direction de la Cité Noire où il la trouverait. La vengeance allait s’accomplir. Cette fois, il ne lui laisserait aucune chance, il l’éliminerait. Il hurla ainsi sa colère alors que la monture accomplissait ses premiers mètres en direction de la source haineuse de son cavalier.




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Une rencontre empoisonnée [PV Bryone]
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