Le Menuet de l'Ombre (ABANDON)

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 Le Menuet de l'Ombre (ABANDON)

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MessageSujet: Le Menuet de l'Ombre (ABANDON)   Le Menuet de l'Ombre (ABANDON) Icon_minitimeSam 26 Avr - 2:17

/!\:



Thémisto, la cité noire.

Une ville sommes toutes assez agréable, si l'on aimait la pourriture, la pauvreté, la misère et la violence. La "capitale de Phelgra" disait-on, le continent sombre. Tout y était de noir et de peur, des bâtiments gigantesques et poussiéreux qui tombaient en ruines aux égouts putrides où proliférait la vermine. Une ville taillée dans le désespoir de ceux qui y étaient retenus prisonniers par un destin trop cruel, ne disait-on pas "Qui naît à Thémisto, meurt à Thémisto" ? C'était un lieu ou la seule loi qui avait encore de la valeur était la loi du plus fort. Et ici, là loi c'était les Cavalier de Sharna qui la faisait. Ni les maires stupides ou les chefs de la pègre. Ah les cavaliers de Sharna ... De belles bêtes hein ? Si violents, mauvais, et promptes à semer la discorde en l'honneur de leur dieu, ou en l'honneur d'eux même ! Il les avait déjà vus à l'œuvre. Il avait même déjà "provoqué" leurs investissements dans certaines affaires, mais ça c'était une autre histoire : eux n'avait sans doute encore jamais entendu parler de lui. Comme la plupart des Isthérien.

Pour l'instant.

Un éclair déchira les cieux torturés qui pleuraient doucement sur le Cimetière des Condamnés. Il révéla un cours instant les murs sombres dévorés par les ombres et le temps, laissant tomber de leurs pans des morceaux entier de pierres fissurés. Il révéla les grilles rouillés et tordues qui grinçaient comme des dents trop vielles d'un animal mourant, le sol de fange parcouru de racines séchées et de branches cassantes, les arbres squelettiques projetant furtivement leurs ombres menaçante sur les milliers de tombes mal entretenues qui se dressaient maladroitement au dessus de la boues comme autant de mains figées tentant de sortir de terre et d'agripper d'énormes morceaux de ciel avec la rage du désespoir. Une rage éteinte par le temps. Figé à jamais. Pas âme qui vive dans ce cimetière : il était lui même un cadavre qui gardait des cadavres. Une parfaite représentation de Kron, Dieu des morts. Un lieu vide de tout, qui se faisait lentement grignoter par les ténèbres.

Vide ?

Non, pas vraiment. La lumière maladive et éphémère révéla autre chose : un sourire. Un sourire étrange sur deux lèvres gercés, entres deux fines bandelettes de lins. Il était venu cette nuit là. Tel une gargouille de mauvais augure, il se tenait accroupi, immobile sur un des piliers qui encadraient la grille d'entré. Il ne bougeait pas, ne semblait pas même respirer, et à le voir dans les ombres on aurait put le confondre avec une statue de pierre taillée pour effrayer les inconnu. Il attendait tranquillement, dans la nuit sous la fine pluie qui tombait doucement. Il avait ... Des choses à faire ici : un ami à revoir, une tombe à profaner, un objet qui lui revenait. Tout un programme ! Il était sûr de bien s'amuser ce soir là, ne serait-ce que de la poésie des lieux. Une petite promenade de santé avec un vieil ami dans un endroit mort en pleine décomposition, que demander de plus ?

Un mois tôt il était allé rendre visite à l'autre qui ne tarderait maintenant plus à venir. Comme à son habitude, il s'était incrusté dans son bureau au nez et à la barbe de tous ! Lui, ça ne l'avait pas surpris, il connaissait ses "talents". Là bas, il lui avait fait une proposition. Il avait besoin de lui, et lui avait besoin de ses services : comme d'habitude entre eux, c'était des échanges de bon procédés. Bien évidemment, l'autre avait accepté. Après tout, ce n'était qu'une tombe ! Pourquoi la momie voulait la profaner, il l'ignorait, et ce n'était pas le plus important. Mais cette dernière l'avait prévenue : contrairement à la plupart de leurs autres acquisitions, celle-ci ne resterait qu'à lui. Cela le surpris, il n'avait pas l'habitude de le voir si attaché à un objet. Mais il accepta, tant qu'il ne menaçait pas ses intérêts. Alors il l'avait quitté, en passant par la fenêtre bien évidemment, et il s'était donné rendez vous là, devant le cimetière comme le ferait deux adolescents en mal d'aventure. Deux adolescents aux hobbies bien sombres et dont les plans pourraient bien, l'un comme l'autre, changer la face d'Isthéria.

Et maintenant, il n'avait plus qu'à attendre. Comme toujours. En haut de son perchoir à scruter, à sentir les ténèbres qui bougeaient au gré de la brise. Calme, serein, il attendait patiemment sans se soucier du froid et de l'humidité. Attendre, ça ne l'avait jamais dérangé ... De toute façon, il savait qu'il ne pouvait pas échouer. Non pas qu'il était trop sur de lui, simplement que s'il échoué ici, il reviendrait tôt ou tard et il recommencerait. Le monde est ainsi fait que lorsqu'il a un but, rien ne peu l’empêcher d'y parvenir. Les mortels ne peuvent que retarder l’inévitable. Et lui ? Il avait toute l'éternité devant lui. Et bientôt, plus encore.

Enfin, la brume étala son manteau. Il le sentait bouger dans l'ombre, il était enfin là. Les choses aller devenir intéressantes, non pas que la simple observation des lieux et la méditation ne le gênait, mais le seule pensée ne changeait pas un monde, pas vrai ? Il était tant de bouger un peu. Son sourire si caractéristique se fit plus large, dévoilant une rangé de dents carnassières en un rictus amusé. Il posa son regard gris et hautain sur l'individu, comme un juge démoniaque observe l'accusé qui se préparait à entrer dans le royaume infernal.

Torenheim parla d'une voix calme, sombre, presque théâtrale, semblant résonner dans l'obscurité.

- Te voici arrivé au vestibule de l'enfer mon ami. Toi qui pénètre en ces lieux morts, abandonne tout espoir.

Nouvel éclair dans cette nuit sombre et sans lune, sous les nuages torturés qui roulaient haut dans le ciel. Première scène d'un nouvel acte dans cette pièce de théâtre magnifique que l'on nommait le Destin.
Même acteurs, même décors, même intrigue, même Monde.


Dernière édition par Torenheim le Dim 31 Aoû - 3:07, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Le Menuet de l'Ombre (ABANDON)   Le Menuet de l'Ombre (ABANDON) Icon_minitimeSam 3 Mai - 19:03

Tyrhénium, la Ville Frontière.

En cette lourde saison de Béamas, le mois de Toula se montrait d'une chaleur impitoyable en ses rudes journées. Enteri s'en souvient parfaitement, c'était lors d'une pareille matinée aux températures déjà très élevées que son vieil ami, la momie comme il l’appelait, lui avait rendu visite pour la dernière fois. Elle s'était incrustée dans le bazar condamné sans prendre la peine de se déclarer, comme à son habitude, et avait manqué de peu une vive querelle avec certains Ladrinis au sang chaud. Le Crosvà se retrouva vite seul avec Torenheim, et se montra très attentif à ses dires. Il était question d'un vieux cadavre, d'un objet puissant et enfoui, d'un cimetière, de Phelgra. Que fallait-il de plus pour attiser la curiosité du chef Ladrini ? Ce dernier s'étonna tout de même de l'attention particulière que portait son ami au sujet de objet en question, lui qui n'était pas réputé très matérialiste. Mais peu lui importait, car tout ce que voyait Enteri, c'était l'occasion de se dégourdir les jambes lors d'une quête qu'il savait d'avance palpitante, et il fallait bien qu'elle le soit, sinon Torenheim n'aurait jamais pris la peine de venir réclamer leur aide aux Ladrinis.



Thémisto, la cité noire.

Un mois plus tard, l'heure du rendez-vous avez sonnée. C'est dans le Cimetière des condamnés que l'action s'apprêtait à se dérouler. En cette nuit Riguéarienne, le temps s'était assombri, et les cieux sanglotaient doucement sur le continent. Enteri avait attendu la fin de l'averse pour faire se lever la brume et s'y dissimuler. Il avait repéré aux abords du cimetière un petit village aux maisons croulantes, ainsi qu'un vieux clocher orné de sinistres symboles en l'honneur de Kron, le Dieu des morts. Il n'y prêta pas plus attention, et continua sa route jusqu'à l'entrée du quartier morne et silencieux, recouvert d'innombrables tombes érigées en l'honneur d'illustres inconnus, de quelques personnalités et de héros morts et oubliés. Il s'arrêta au pied d'un pilier à l'entrée des lieux. Sur celui-ci se trouvait Torenheim, accroupi et immobile face à l'étendue morbide, pareil à une gargouille figée dans une expression éternellement contemplative. L'homme aux bandelettes se tourna vers Enteri, et parla d'une voix sinistre.

- Te voici arrivé au vestibule de l'enfer mon ami. Toi qui pénètre en ces lieux morts, abandonne tout espoir.

Le Crosvà haussa les épaules, impassible. Pourquoi fallait-il toujours que Torenheim parle ainsi ? Sa manière de présenter les choses l'agaçait quelque peu.

- L'espoir ne m'a jamais rien apporté de bon, momie. Et l'enfer, je l'ai toujours traversé sans avoir à le mépriser. Ce sont ses infernales passions qui portèrent mes colères et forgèrent ma puissance.

Les paroles du Crosvà sonnèrent tel un glas sévère, portées par sa voix forte et fière. Sans perdre de temps ni même prendre le soin d'écouter la réplique de son ami haut-perché, il entra dans le vif du sujet.

- Tu m'as fait venir ici pour déterrer un cadavre, c'est bien ça ? Tu ne m'as toutefois rien dit à son sujet. Connais-tu seulement son nom ? Cela serait bien pratique pour le retrouver dans ce dédale de pierres tombales. Non pas que les morts me repoussent, je sens une tension singulière s'emparer des lieux. Mieux vaudrait ne pas traîner.

Enteri plongea son regard dans le lointain et sonda le cimetière. Engloutit par les ténèbres, ce dernier cachait bien ses sinistres secrets. Il était impossible au Crosvà de voir plus loin qu'à deux mètres devant lui. Par ailleurs, l'obscurité s'était comme chargée d'une intensité malfaisante, et cela ne le rassurait pas. Il faudrait un certain temps aux deux compagnons pour trouver ce qu'ils convoitaient. Aussi, Enteri posa sa main sur le pommeau de Ramdïl, par prudence. Ce soir, il l'avait accrochée à son ceinturon, dissimulé sous son armure légère en cuir noir, se fondant parfaitement dans le décor. Il releva les yeux en direction de Torenheim, et gratifia ce dernier d'un regard déterminé.

Ce soir, ils allaient réveiller les morts.
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MessageSujet: Re: Le Menuet de l'Ombre (ABANDON)   Le Menuet de l'Ombre (ABANDON) Icon_minitimeDim 4 Mai - 17:27

Le Crosvà répondit avec la froideur et la dureté qu'il aimait personnifier comme à son habitude. Cela amusa Torenheim : voir que malgré les années il prenait toujours la peine de dissimuler la faiblesse de son cœur sous ce masque de marbre ; n'avait-il pas compris que de tels artifices étaient ... surfaits, face à lui ? Et qu'il pouvait lire dans le Ladrini avec la même facilité qu'on peut lire dans un livre ? Enfin, certaines choses ne changent jamais ... Les morts par exemple. Que c'était cocasse ... Ah ce bon vieux Enteri Crosvà ... Toujours le mot pour rire, hein ? Il devrait vraiment apprendre à se dérider un peu de temps en temps. Ce n'était pas comme si ça vie avait été une tragédie ! En fait ... Si. C'est précisément ce qui était drôle.
- L'espoir ne m'a jamais rien apporté de bon, momie. Et l'enfer, je l'ai toujours traversé sans avoir à le mépriser. Ce sont ses infernales passions qui portèrent mes colères et forgèrent ma puissance.
La "momie" ferma les yeux une seconde, son visage se baissant doucement alors que ses épaules étaient secouées d'un léger spasme : un rire, un ricanement discret et légèrement moqueur. Il ne posa pas ses yeux sur son interlocuteur, préférant laisser son regard contempler la ville morne et endormi, inconsciente du coup du sort qui aller se jouer en son sein. La pauvre cité de Thémisto, indolente et impuissante. Il connaissait ce bon vieux Ladrini sur le bout de ses doigts, aussi sa réponse ne le surpris pas. Elle ne l'amusa pas beaucoup plus, elle ... conforta simplement son idée. C'était bon à savoir. Il passa un doigt sur ses lèvres en souriant, et parler lentement avec cette légère ironie perceptible dans le timbre de sa voix.
- Et pourtant tu continues à espérer, Crosvà. Sinon, tu ne seras pas là ... C'est encore l'espoir qui guide tes pas, sans lui tu ne bougerais plus et te laisserai mourir. Tu appel ça "la vengeance" : question de vocabulaire. Mais je te l'accorde, l'espoir ne t'apportera jamais ... Rien de bon. 
Avec la grâce d'un félin et sans un bruit, il se laissa tomber de son perchoir, entre Enteri et la grande grille rouillée du cimetière, sans que ses pieds ne soulèvent la poussière. Le regard voguant doucement d'un vide à un autre, il continua tranquillement de parler au Crosvà avec la même défiance et le même amusement qu'à son habitude, presque chantonnant. Une attitude à laquelle Enteri avait dut s'être habitué depuis.
- Infernales passions aussi qui précipiteront ta perte. 
Torenheim leva enfin les yeux sur le Ladrini, plongeant son regard cendré dans celui, ténébreux, de son "ami". Il gardait sur les lèvres cet éternel sourire narquois, un sourire hautain et amusé qui donnait souvent envie à ceux qui le contemplaient de se jeter sur lui pour lui arracher les lèvres d'une manière ou d'une autre, juste pour ne plus voir ce rictus méprisant. Toutefois, lui s'en fichait : vouloir faire disparaître ce sourire était une marque de faiblesse évidente, comme si le sujet se répugnait de sa propre fragilité. Le soutenir, voir même y répondre ... Voilà ce qu'il interprétait comme une réaction digne. Depuis toujours, les faibles se lamentent ou s'emportent, et les forts sourient. Oh ... Il n'aimait pas ce lexique, mais il correspondait bien. Enfin, cela avait peu d'importance. Fragile ou non, Torenheim avait besoin de lui ici. Il aurait certainement put faire sans, mais il n'était pas du genre à prendre des risques inconsidérés ... Et personne mieux qu'Enteri Crosvà ne pourrait l'aider ce soir là. De plus ... l'ironie du sort était ... Délicieuse.
- Tu m'as fait venir ici pour déterrer un cadavre, c'est bien ça ? Tu ne m'as toutefois rien dit à son sujet. Connais-tu seulement son nom ? Cela serait bien pratique pour le retrouver dans ce dédale de pierres tombales. Non pas que les morts me repoussent, je sens une tension singulière s'emparer des lieux. Mieux vaudrait ne pas traîner.
Le sourire moqueur de Torenheim laissa place à une expression plus douce, il écoutait attentivement ce que son associé avait à lui dire. Des informations ? Bien sur qu'il en avait, il en avait des montagnes ! Il passait le plus clair de son temps à apprendre et à comprendre ce qui l'entourait. Il n'était pas venu ici sans raison, pas simplement pour passer du temps avec son vieil ami. Il avait ... Quelque chose à récupérer. Quelque chose dont il aurait bientôt besoin. Mais chaque chose en son temps. Pourquoi se presser ? Ils avaient devant eux ... toute la nuit. Alors autant en profiter. Il avait devant lui toute l'éternité ... Et bientôt, plus encore.
- Nous cherchons un dénommé ... Barthendalus. Ou tout du moins, ce qu'il en reste. Un vieux confrère d'une autre époque, mort pour avoir trop chercher. Il a ... Quelque chose qui me revient. La momie tourna les talons en écartant les bras tout et s'avança vers la grille en s'exclamant, mais chaque chose en son temps ! Nous avons ... Toute la nuit pour discuter, n'est-ce pas ?
L'étrange personnage se trouva devant le sinistre portail, traficotant rapidement le vieux cadenas, qui céda rapidement à sa maîtrise occulte. Puis il tourna son visage vers le Crosvà, répondant à son regard lourd de sens par un sourire amusé. Il était clair cependant qu'il ne prenait pas l'affaire à la légère, car malgré son rictus, ses yeux pétillaient d'excitations. Lentement, il poussa la porte déjà entre-ouverte sur le sombre cimetière alors que celle-ci grinça sinistrement dans la nuit, comme l'ultime plainte d'un mourant dans quelque caniveau. Il se décala et laissa à Enteri la place de passer, s'inclinant respectueusement devant lui.
- Si monseigneur veut bien se donner la peine. Son royaume l'attend ...
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MessageSujet: Re: Le Menuet de l'Ombre (ABANDON)   Le Menuet de l'Ombre (ABANDON) Icon_minitimeJeu 22 Mai - 22:17

Enteri observa la réaction moqueuse de son ami déjanté. Ça ne l'étonnait pas de le voir à nouveau secoué de légers spasmes, de toute façon Torenheim ne manquait jamais de relever ses dires et de les tourner au ridicule. Le Crosvà s'y était simplement habitué.

- Et pourtant tu continues à espérer, Crosvà. Sinon, tu ne seras pas là ... C'est encore l'espoir qui guide tes pas, sans lui tu ne bougerais plus et te laisserai mourir. Tu appel ça "la vengeance" : question de vocabulaire. Mais je te l'accorde, l'espoir ne t'apportera jamais ... Rien de bon.

Il ajouta que les infernales passions dont parlait le Ladrini le précipiteraient à sa perte. Aussi quitta-t-il son perchoir pour venir se planter entre Enteri et la grille noire du cimetière. Il affichait un de ses sourires que le Crosvà détestait particulièrement. L'air hautain et suffisant de son vieil ami lui resta toujours en travers de la gorge. Mais il fit un effort et ravala ses envies de meurtre tandis qu'il serrait les maxillaires. Torenheim s'enquit de détailler la situation, et Enteri se montra très attentif à la moindre information qui saurait leur être utile lors de leur périple au sein des ténèbres du Cimetière des condamnés.

- Nous cherchons un dénommé ... Barthendalus. Ou tout du moins, ce qu'il en reste. Un vieux confrère d'une autre époque, mort pour avoir trop chercher. Il a ... Quelque chose qui me revient. La momie tourna les talons en écartant les bras tout et s'avança vers la grille en s'exclamant, mais chaque chose en son temps ! Nous avons ... Toute la nuit pour discuter, n'est-ce pas ?

- Mais certainement, se contenta de répondre le Crosvà.

Un vieux confrère, hein ? Voilà qui confirme mes soupçons quant à l'âge de ce vieux tas d'os !

L'étrange personnage entreprit une série de mouvements rapides et précis, bien qu'un peu farfelus, et parvint finalement à crocheter ce qui fermait la grille rouillée du cimetière. Alors, Enteri porta son regard derrière eux et, tandis que s'avançait Torenheim dans les ombres de la nuit, siffla une longue seconde. L'écho discret transcenda l'ambiance morne des lieux, se répercutant dans les ténèbres. Quelques secondes plus tard, la silhouette robuste d'un gros animal au poil clair se dessina la pénombre, et bien vite apparut Patte Blanche, l'ami le plus fidèle du Crosvà. Il devina le regard vide d'émotions de son compagnon, qui devait s'être arrêté derrière lui, et l'ignora sublimement. Il gratifia son loup blanc d'une caresse sincère puis se redressa. Torenheim s’inclinait devant lui.

- Si monseigneur veut bien se donner la peine. Son royaume l'attend ...



Le Crosvà prit les devants et pénétra dans le cimetière sans un regard en arrière, après s'être assuré que Torenheim refermait bien le grillage derrière eux, afin de n'éveiller aucun soupçon quant à leur présence ici. A ses côtés, Patte Blanche épiait les ombres mouvantes qui se dissimulaient derrière un brouillard opaque. Afin de mieux distinguer les alentours, le Ladrini finit par invoquer une très légère brise qui dissipa la brume ainsi que son odeur. Invisible, voilà ce qu'il voulait être. Manipuler les vents lui permettrait de brouiller les pistes à l'intention d'éventuels prédateurs nocturnes. Il s'assura que la momie suivait bien, puis fit un signe à son loup, lui indiquant une direction avancée pour qu'il parte en repérage.

- Ce cimetière ressemble à un labyrinthe, sais-tu seulement par où commencer ? Enteri jeta un œil aux alentours. Toutes les pierres tombales se ressemblent, le temps a effacé les noms inscrits dessus.

Autour d'eux, le spectacle se voulait bien macabre. Des centaines d'allées parsemaient un terrain aux terres craquelées et noircies par d'étranges forces intangibles, tandis qu'une atmosphère pesante se reposait sur quelques arbres agonisants, disséminés tout autour des différentes routes boueuses. Une véritable ville de l'ombre, abandonnée, mystique. Quelques lueurs spectrales donnaient aux bosquets de ronces quelque forme fantomatique, le pâle reflet de la lune éclairant les nombreuses flaques parsemées de détritus, et de cadavres animaux. Une odeur immonde agressait les narines d'Enteri, qui plaignait son loup qui devait les percevoir avec davantage de puissance. De nauséabonds relents s'échappaient des dépouilles ouvertes de quelques rats des champs, gisantes au pied stèles au-dessous desquelles devaient reposer bien des corps en décomposition, si ce n’était déjà des squelettes abandonnés par les vers.

- Tu dois avoir un don pour dénicher ce genre d'endroit, momie. Tu t'y sens chez toi ? Au milieu des squelettes, je veux dire ?

Le Crosvà se permit un sourire narquois à l'intention de son ami, il trouvait la scène bien ironique.


Dernière édition par Enteri Crosvà le Lun 26 Mai - 18:12, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le Menuet de l'Ombre (ABANDON)   Le Menuet de l'Ombre (ABANDON) Icon_minitimeLun 26 Mai - 15:00

Le Crosvà pénétra la nuit profonde sans peur ni hésitation, accompagné de son compagnon lupin au pelage d’un blanc immaculé. Quelle singulière apparition que ce duo pour le moins original dans la brume nocturne. Un loup et un homme - ou tout du moins ce qu’il en restait. Car à la question « Qui était le plus animal ? » Torenheim se garda bien de répondre. L’image avait quelque chose de poétique qui sembla plaire à l’étrange tas de bandelettes, après tout il était de ceux qui appréciait à leur juste valeur les choses les plus simples : un tableau harmonieux, une musique délicate, une émanation passionnel ou encore un clin d’œil du destin. Vraiment, ce duo avait quelque choses de singulier, et malgré les apparences les deux êtres étaient en nombres de points identiques : deux bêtes sauvages et aveuglés par l’obscurité tentant  vainement de trouver leur voie dans la nuit éternelle. Trop déçus pour espérer franchement, trop lâches pour vraiment s’en empêcher.

Torenheim sourit à cette pensée. Il referma doucement la grille derrière lui qui émit un nouveau grincement strident, un nouveau cri déchirant sous le ciel sans lune où les nuages noirs s’amoncelaient. Après quoi, il s’avança calmement sans se presser, ses pieds presque nus foulèrent la terre humide et froide du cimetière. Il gardait ce sourire léger à ses lèvres et cet éclat pétillant dans son regard qui se posait d’une tombe à une carcasse, ou à une fleur séchée. Il y a de la beauté partout, pensa-t-il avec joie. Son pas caressait le sol, semblait flotter au dessus de lui sans peine et sans accroche. Il semblait heureux. Heureux comme un enfant qu’on emmène au marchand de jouet. Détendu et calme, et son attitude candide offrait un contraste tout à fait comique avec cet image d’un homme recouvert de bandages qui se promenait dans cimetière en décomposition, en pleine nuit.

- Ce cimetière ressemble à un labyrinthe, sais-tu seulement par où commencer ? Enteri jeta un œil aux alentours. Toutes les pierres tombales se ressemblent, le temps a effacé les noms inscrits dessus.

Il releva les yeux vers le Crosvà, tiré de sa rêverie. Ses lèvres se plissèrent dans un sourire amusé et taquin, alors que son regard se fit étrangement conciliant. Il regarda autour de lui, les tombes s’étendent jusqu’aux profondeurs de la nuit dans un désordre incroyable, toujours souriant et attentif. En effet, elles se ressemblaient toutes, tout comme leurs propriétaires sans doutes. A l’heure qu’il était, difficile de différencier un os d’un os. Mais ça, c’était si l’on ne regardait qu’avec seulement les yeux comme fenêtre le monde. Torenheim lui voyait tout : dans sa tête. Aussi ne lui fallut-il pas longtemps pour étendre le champ des possibles devant lui et déterminer les issus les plus probables de le mener à son but.

- Allons Enteri, tu es plus malin que ça. En tant que chef des Ladrinis, tu dois bien avoir plus d’un tour dans ton sac lorsqu’il s’agit de te repérer, non ? Sans doutes les tombes se ressemblent toutes. Aussi, si l’on se réfère à elles comme autant de points isolés et de repères sur un plan, jamais nous ne trouveront ce que nous cherchons. Mais si on les prend comme un tout … S’il on voit dans ce cimetière un être vivant à part entière qui évolue dans son temps relatif extrêmement long à nos yeux, alors la géographie fluctuante et étrange des lieux qui semblait si absurde prend toute sa logique propre !

S’exclama Torenheim, enthousiaste, les bras à l’air. Puis il sembla se figer, alors que son expression marqua la surprise. Sans baisser les bras, il tourna son visage à l’expression idiote vers le Ladrini, et avec toute l’innocence du monde il lui demande :

- Oh, excuse moi … je t’ai perdu, c'est ça ?

La momie lui adressa un sourire moqueur mais pas pour autant hautain, comme s’il tentait maladroitement de détendre l’homme à ses cotés. Il reprit une posture moins loufoque et remit ses mains dans ses poches, toujours souriant, contemplant l’horizon. Il parla tranquillement.

- Si on en suit la « logique » du cimetière, les tombes les plus anciennes se trouvent vers le cœur de ce dernier, par là, dit Torenheim en montrant une direction plus ou moins vague dans les ténèbres. Le bonhomme est ancien et oublié, il est donc logique que sa tombe en soi de même. Enfin, tu me diras, je n’ai pas l’impression que le cimetière soit très fréquenté, alors une tombe abandonnée là dedans …

La momie haussa les épaules.

- En fait, nous recherchons une vielle tombe abandonnée dans la partie la plus vielle et abandonnée du cimetière. Son sourire s’élargit. C’est un peu comme une chasse au trésor, ça risque d’être amusant ! Soit sans crainte, je suis sûr que lorsque nous la verrons, nous la reconnaîtrons.

Torenheim ne bougea pas, attendant que le Crosvà fasse le premier pas, lui adressant toujours son sourire, non pas moqueur mais simplement amusé. Pas par son « ami », mais par l’ironie de la situation qu’il semblait le seul à pouvoir savourer. Qui sait, peut être qu’au dessus de leurs têtes, où en dessous de leurs pieds, quelque dieu observait leurs divagations ? Se rendait-il compte, lui depuis l’extérieur, de l’importance et de la gravité de ce qui se passait dans ce cimetière, pour l’avenir proche ou lointain qui se dessinait à l’horizon ?

Sans doute pensa Torenheim, c’est précisément ce qui est drôle.

- Tu dois avoir un don pour dénicher ce genre d'endroit, momie. Tu t'y sens chez toi ? Au milieu des squelettes, je veux dire ?

A la pique humoristique de son camarade de jeu, Torenheim eut un léger rire narquois qui laissa apercevoir son sourire carnassier.

- Hohoho mon ami … tu devrais savoir mieux que quiconque que … je me sens absolument partout chez moi.

Même dans le quartier général des Ladrinis où il posait nonchalamment les pieds sur le bureau du patron, ou encore dans la pire prison d'Isthéria, Torenheim se sentait partout chez lui.
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