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- Walter cherche de Preux chevaliers.
_ Raël veut des clients.
_ Deirdre a besoin d'employé!

Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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Kalysta Elyomar
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MessageSujet: A quelques différences près...    A quelques différences près...  Icon_minitimeDim 29 Juin - 19:54

Habituellement Kalysta avait plutôt tendance à être par monts et par vaux. Toujours en mouvements, toujours à porter un message à quelqu'un et à profiter de son voyage pour accomplir certaines tâches que les nérozias lui confiaient. Mais avec les récents évènements, la jeune femme s'était transformée en sédentaire... Certes, c'était une situation temporaire, elle en avait conscience, mais cela la déstabilisait tout autant. Le travail qu'elle accomplissait pour Irina en réponse à l'apparition des étranges nuages rouges ainsi que le procès de Vilkas faisaient qu'elle se retrouvait bloquée à Hespéria. Heureusement que la prêtresse l'hébergeait au passage, sans cela elle se serait ruinée depuis longtemps. Si elle pouvait profiter des toits et des rues, cela n'empêchait pas l'impression de claustrophobie de se renforcer chaque jour un peu plus l'incitant à penser que l'inactivité n'était vraiment pas quelque chose pour laquelle elle était faite...

Aussi, lorsque son ordre de mission trouva son chemin jusqu'à elle, la jeune femme fut particulièrement heureuse de pouvoir y répondre ! Ce n'était pas une excuse en or pour pouvoir repartir sur les routes mais cela restait une occasion de se changer les esprits dans ces temps de crise. Pour l'instant les choses avaient atteint un statu quo lui permettant de vadrouiller dans les rues sans que son "employeuse" ne s'en inquiète. Ce qui était bien plus pratique que si elle avait du rester avec elle 24 heures sur 24... Son autre chance était qu'elle n'était considérée que comme une simple employée, évitant ainsi qu'elle ne soit constamment suivie par la mini armée qui était en charge de la protection d'Irina. Là aussi, cela lui éviterait de répondre à des questions dérangeantes.

Le parchemin avait depuis longtemps été brûlé pour éviter de laisser la moindre trace mais elle avait mémorisé tout ce dont elle avait besoin. Anthon Merlion était un terran d'une bonne cinquantaine d'années, du genre qui aurait presque pu accueillir deux syliméas en quête d'un hôte confortable apte à les rassasier à la naissance... Une fois qu'elle était parvenue à mettre un visage sur ce nom, la nérozia avait été assez "rebutée". Etant à même de changer d'apparence à volonté, elle ne portait pas vraiment un grand jugement dessus mais le bonhomme était tout simplement à l'image de ce qu'il faisait sous cape. Visiblement être un riche marchand n'était pas suffisant pour lui, il avait ajouté riche esclavagiste à sa carte de visite. Peut-être était-ce pour cela qu'elle trouvait son air suffisant et sa silhouette plus que "généreuse" désagréables...?

Elle aurait voulu lui faire passer son envie de faire courber l'échine à d'autres mais sa mission était très précise. La jeune femme devait retrouver toutes traces de transactions permettant de remonter la chaîne, des noms d'acheteurs ou d'autres vendeurs. Anthon n'était qu'un simple maillon qui ne valait pas les soupçons qui naitraient s'il venait à payer pour son crime. Le fait que sa propre race avait souffert de ce type de pratique lui donnait envie de lui faire avaler des scorpions vivants mais Kaly se restreint, se focalisant sur le cambriolage qu'elle allait devoir effectuer. Localiser sa maison, découvrir ses habitudes, se renseigner sur la façon dont sa maison était tenue, parler avec son personnel, choisir une date appropriée... Même la tenue était soigneusement étudiée, sombre pour ne pas se faire remarquer dans la nuit, ses visage couvert par un foulard et ses cheveux soigneusement masqués par sa capuche. L'apparence qu'elle prendrait si elle était vue avait été aussi soigneusement réfléchie...

Face à la maison, ou demeure, ou palace, c'était trop grand pour un seul homme, la jeune femme poussa un soupir de regrets sur les arachnides venimeux et à pinces auxquels elle avait du renoncer. La nuit était particulièrement calme, la lune n'éclairant quasiment pas les rues depuis qu'elle était voilée par les nuages rouges... Son boulot aurait été certainement plus simple si ces foutus nuages n'étaient pas là d'ailleurs, un bête aller-retour à travers murs, mais elle allait devoir procéder à l'ancienne. Escalader le mur dans l'ombre et crocheter la fenêtre ne représenta pas spécialement de problèmes. Attendre que les gardes passent et reprennent leur ronde en restant cachée dans une armoire, non plus...

Anthon était de sortie ce soir, lui laissant carte blanche pour fouiller sa chambre et son bureau... C'est vers ce dernier qu'elle se dirigea à pas de loup. Une fois la porte de bois solidement refermée derrière elle, Kalysta entreprit de fouiller parmi les papiers à la recherche des preuves tant désirées...
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  Icon_minitimeLun 30 Juin - 22:45

Elië Valanatëel  avait passé de longues semaines à explorer ce monde du temps où elle n’était qu’une âme diffuse. On peut même dire que rare étaient les contrée où elle n’était pas passée. Même si elle ne pouvait pas vraiment se targuer de les connaître de long en large, elle en savait lui semblait-il assez. Aussi, finalement elle s’était posée dans cette cité dont elle avait fini par apprécier chaque recoin. On pouvait dire qu’elle était devenue une citadine sans histoire.

Sa petites affaires allaient plutôt bien et la préservaient de la routine. La courtisane ne se lassait pas de trouver de nouveaux plaisirs à faire goûter à ses clients et la tueuse prenait jouissance à varier ses façons de faire passer à trépas toute sorte de personnes dont elle ne se souciait pas de savoir s’ils avaient mérité ou non leur sort. Quelqu’un qui pouvait se vanter de faire débourser autant pour son anéantissement ne pouvait pas être totalement innocent…

Cela lui suffisait si l’on pouvait dire à satisfaire sa recherche de plaisir et de beauté dont elle était friande. Elië Valanatëel, la Sindarine lui avait légué ce penchant pour tout ce qui est fin et délicat, précieux et rare et savait flatter tous ses sens.

Quelques jours plus tôt elle était tombée sur une annonce familière dans la gazette de la capitale.

Annonce:

Le paiement d’avance avait été remis par les voies habituelles, la Sylimea n’avait plus qu’à remplir son office. Elle avait donc passé les quelque jours suivants à repérer et observer sa cible. Cible assez bien protégée surtout en temps d’impossibilité à utiliser la magie. Anthon était constamment suivi par des gardes du corps prêts à le couvrir, sauf peut-être dans sa plus stricte intimité… C’était donc elle qu’elle devait pénétrer. Le tout était de savoir par quel biais.

Heureusement, comme la plupart de ses victimes, l’homme était très pris par des mondanités et montrait un goût prononcé pour les blondes Sindarines. Pour quelqu’un de l'espèce d'Elië, il était aisé d’en prendre l’apparence et de se faufiler dans une réception hantée par son gibier, quitte à ce qu’une invitée soit portée disparue dans les jours qui suivraient. Elië en avait savouré le liquide vital qui s’était écoulé de son sein gauche sous la lame argentée alors que ses yeux incrédules finissaient de se voiler.

Elle n’eut ensuite que peu d’effort à fournir pour attirer l’attention de sa proie. Sindarine distinguée, il lui fallut juste doser l’intérêt pour le mâle et la vertu de cette forteresse que le conquérant aveugle se devait de faire tomber. Elle dut admettre que le seigneur Merlion faisait preuve en public d’une certaine classe et de persévérance qui pouvait faire oublier son obésité.

Le jeu  dura jusqu’au milieu de la nuit moment où feignant une certaine ébriété, elle accepta de suivre le chasseur en sa demeure. Arrivée en bas des escaliers qui menaient à sa chambre, le nabab congédia sa suite de gorilles avant de prendre la belle par la taille et la guider vers sa chambre encouragé par un rire clair qui contredisait les paroles effarouchées de son prochain trophée.

« Très cher ! Essayez de garder vos distances ! »

Il se pencha à son oreille et lui susurra

« Ce serait une insulte à votre grâce… »

La belle leva les yeux au ciel. Ces platitudes fonctionnaient-elle avec les autres conquêtes de ce Dom Juan ventripotent ? Brusquement elle se sentit déçue par cet homme à qui elle avait fini par accorder quelques qualités d’homme du monde.
Elle se tourna vers lui et posa son doigt fin sur ses lèvres pour lui intimer le silence, promesse muette et se déchaussa. Le regard plein de convoitise, il l’imita et ils poursuivirent leur ascension et elle le laissa même en haut des marches, effleurer son ventre de sa grosse main.

C’est à peine si elle s’en rendit compte alors qu’une étrange sensation s’insinuait dans son esprit. Sensation d’une présence étrangère mais pourtant familière.
Anthon Merlion continuait son numéro de séducteur, déversant traits d’esprit pitoyables et compliments de plus en plus triviaux alors qu’ils approchaient de la porte fatidique et que le cerveau de la courtisane était vrillé d’un avertissement et d’une curiosité comme celle que doivent ressentir les papillons de nuit appelé vers la lumière qui leur brulera les ailes.

« Nous y voilà gente dame… » Chuchota-t-il.

La clef tourna dans la serrure dorée, la porte s’ouvrit…

« Laissez-moi passer devant pour éclairer un peu mon domaine »

Il détacha une bougie d’un chandelier mural et entra pour porter la flamme à une autre mèche. Elle n’eut que le temps de percevoir un mouvement dans la pièce et la prise de respiration de son guide lubrique. Il n’eut pas le temps de donner l’alarme.

Elië ne savait pas qui elle protégeait sans le vouloir, mais il était hors de question que le maître des lieux donne l’alerte et qu’elle se retrouve pourchassée par ses gardes du corps. L’adrénaline envahit ses veines et  les os des cervicales craquèrent. Le gros corps s’affaissa avec un bruit mat étouffé par les tapis de la chambre. Sans tourner le dos à la pièce, elle referma la porte de la chambre. Sa main glissa à l’intérieur de sa cuisse pour saisir une lame de lancer dont la finesse avait échappé à la fouille pas très appuyée, il faut bien le dire, du service de sécurité.
La chose était encore là, elle le sentait et elle ne pouvait s’empêcher de la relier à l’étrange sensation qui la parcourait et croissait depuis le haut des escaliers.
Ce qu’elle savait aussi c’est qu’elle faisait une cible parfaite, éclairée qu’elle était par cette satanée bougie. Le plat de sa lame écrasa la flamme en même temps qu’elle se décalait et se plaquait contre le mur. Pourrait-elle compter sur la faible luminosité de la nuit citadine pour surprendre la mystérieuse présence ?

Elle se concentra sur sa survie et à contrôler le rythme de sa respiration, exercice fort heureusement familier...
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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  Icon_minitimeMar 1 Juil - 18:29

La jeune femme essayait de laisser un minimum de désordre... Ce n'était pas tant par considération pour sa victime, elle en était loin, mais si quelqu'un devait entrer dans la pièce par la suite, elle gagnerait de précieuses minutes avant que l'alarme ne soit donnée. Accessoirement, il était toujours plus simple de fouiller quelque chose d'organiser qu'un amas instable et brouillon de papiers... Elle n'avait jamais comprit ceux de ses collègues qui préféraient laisser l'impression du passage d'une tornade. Même si dans son cas elle appréciait l'idée de devoir pourrir au maximum la vie du marchand. En attendant, désordre ou pas, les documents présents dans le bureau n'apportaient pas beaucoup de matière à son investigation. Tout juste avait-elle apprit qu'il faisait des profits colossaux, mais elle n'avait pas eu besoin de vérifier ses livres de comptes pour s'en apercevoir...

Passé un certain temps, la syliméa dut bien se rendre à l'évidence, elle allait devoir changer de roche. Prochaine étape, la chambre. Avec un soupir résigné, et essayant de ne pas trop penser à ce que le bonhomme y faisait outre dormir, la jeune femme entreprit de changer de pièce sans se faire repérer par le personnel de maison. Collant son oreille à la porte, elle attendit d'être certaine que le couloir était inoccupé avant de s'y glisser en silence, verrouillant à nouveau le bureau derrière elle. Crocheter la porte de la chambre ne présenta pas vraiment de grosses difficultés, à croire que le bonhomme ne fermait ces portes que pour rappeler à ses servants qu'ils n'étaient pas libres d'aller dans toutes les pièces de la maison.

La nérozia se glissa dans la nouvelle pièce comme une ombre, laissant le temps à ses yeux à s'habituer à la luminosité des lieux, bien moindre comparée au couloir. La porte fut bien entendue reverrouillée derrière elle, lui offrant ainsi de précieuses secondes si jamais Anthon devait rentrer à l'improviste... N'étant pas là pour juger la décoration, elle n'y apporta que peu d'attention, se contentant de repérer les meubles pouvant faire office de secrétaire ou les tableaux pouvant masquer des alcôves... Et si elle pouvait rester à une saine distance du lit, elle ne se porterait que mieux ! A nouveau elle entreprit de méticuleusement fouiller la pièce en replaçant soigneusement les objets à leur place. Cela prenait certes plus de temps mais elle savait que cela lui restait profitable en termes d'efficacité.

La jeune femme mit finalement la main sur ce qu'elle recherchait. Derrière un portrait en pied qu'elle trouvait vraiment peu flatteur, elle découvrit une bibliothèque secrète contenant les livres de comptes de l'activité annexe d'Anthon ainsi que divers carnets permettant de retracer le parcours de certaines de ses « marchandises ». Elle ne put s'empêcher d'avoir une grimace en voyant tous ces noms et en imaginant ce que leurs propriétaires avaient pu subir. En attendant, malgré son dégoût prononcé, elle avait ce que son ordre de mission demandait. Des noms de contacts, de propriétaires, de revendeurs.... Les carnets et les documents les plus importants allèrent se nicher dans sa sacoche avant qu'elle ne referme la cachette et ne se dirige vers la porte pour prendre la poudre d'escampette...

Main sur la poignée, la nérozia se figea. Elle n'était plus seule à l'étage... La jeune femme ravala le juron fleurit qu'elle avait faillit laisser échapper et fit un rapide inventaire de ses possibilités. La fenêtre se présenta rapidement comme l'option la plus évidente, même si elle donnait sur une rue bien trop passante à son goût. Il lui suffirait juste de changer d'apparence... La syliméa s’apprêtait à jouer les filles de l'air lorsqu'elle s'arrêta au milieu de la chambre avant de se retourner brusquement vers la porte. Elle était formelle. La sensation qu'elle ressentait était bel et bien la même que celle qu'elle avait expérimenté avec Virgo. Dans ce couloir, derrière cette porte, se trouvait quelqu'un comme elle. Une, ou un, autre syliméa. Kaly retint sa respiration, essayant de prendre une rapide décision. Elle avait encore le temps de s'enfuir... Mais cela voulait aussi dire qu'elle ne parviendrait pas à identifier ce congénère... Mettait-elle sa caste au-dessus de sa race au niveau de ses priorités... ?

Elle ne pouvait pas laisser passer cette chance... Kalysta scanna rapidement la pièce à la recherche de la meilleure zone pour se cacher avant de jeter son dévolu sur un paravent non loin de la fenêtre. Si cela ne tournait pas à son avantage, elle pourrait toujours s'enfuir par là... A peine s'était-elle cachée, retenant sa respiration, que la porte s'ouvrit... Puis Anthon, accompagnée d'une jeune femme, pénétra dans son domaine... Pendant un court et horrible instant, elle se demanda si ce n'était pas le marchand mais elle comprit bien vite qu'il s'agissait en fait de la mignonne qu'il avait attiré dans ses quartiers. Grâce à son argent probablement... A moins qu'il n'ait lui-même noué la corde destinée à le pendre si elle en jugeait au bruit sourd d'un corps percutant le sol.

Ne restait que l'autre syliméa maintenant. Et l'obscurité.... Fronçant les sourcils, la nérozia vint à se demander si elle n'allait pas être la première « retrouvaille » de sa congénère. Elle n'avait aucun mal à retrouver ses propres réactions, méfiance, prudence et une pointe de paranoïa. Il était inutile qu'elles jouent ainsi à cache cache dans cette chambre, elles finiraient juste par attirer l'attention sur elles ou s'entre-tuer. Aucune de ces options ne trouvait grâce à ses yeux... Dos collé au mur, la jeune femme se focalisa sur les très légers bruits que produisaient Elië avant de prendre une grande respiration. Juste pour lui faire la courtoisie de lui dire où elle était sans pour autant bondir dans la pièce comme un diable de sa boîte. Un mauvais coup était si vite parti...


-Je crois qu'on a besoin de rapidement parler...

C'était un peu jouer au poker sans savoir comment l'inconnue allait réagir mais la jeune femme ne pouvait pas se permettre de laisser passer sa chance. Ils n'étaient pas assez nombreux pour cela... Même si elle était prête à se défendre, Kaly comptait bien entamer le dialogue.

-Je pense qu'on est pas assez nombreux pour se permettre de s'entre-tuer, non ?
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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  Icon_minitimeMer 2 Juil - 13:54

Seule satisfaction, sa mission était accomplie, mais pour ce qui était du reste, la Sylimea se trouvait dans une position toute nouvelle. Prise en flagrant délit, elle allait devoir faire en sorte qu’aucun témoin ne puisse lancer les soupçons sur sa trace. Et encore c’était l’hypothèse, la plus favorable étant donné que son apparence de ce soir ne serait que passagère. La deuxième alternative était que la personne présente dans la pièce pouvait en vouloir à sa personne, en étant à la solde de sa victime ou encore que ce contrat n’ait été qu'un piège, malgré toutes les précautions qu’elle déployait. Anthon n’était peut-être qu’un appât…  Dans les eux cas il allait falloir se débarrasser de l’intrus.

Urgence numéro un localiser la cible
Urgence numéro deux mettre sur pied une stratégie
Urgence numéro trois se défaire de cette impression étrange qui ne la quittait plus depuis quelques minutes.

Elle se concentra donc pour faire passer cette sensation en arrière-plan et ouvrit tous ses sens pour capter la moindre information qui lui indiquerait la nature et l’emplacement de son ennemi.

Il était très fort, elle devait bien en convenir. Depuis qu’elle avait deviné plus qu’aperçu, aucun frôlement aucun mouvement ne parvenait à ses oreilles aiguisées. Il devait faire preuve d’un grand sang-froid et maîtriser sa respiration car aucun halètement ou contrôle forcé de souffle ne sollicitait son ouïe. Tout montrait que le danger était bien présent et qu’elle n’aurait droit à aucune erreur si elle ne voulait pas que son histoire ne s’arrête ici.

Elle pouvait en effet rester terrée ici. La situation pouvait être résumée par la formule : « Le premier qui bouge est mort. » Or, elle ne pouvait pas se permettre d’attendre une ronde ou une intrusion inopinée des gorilles du marchand. Qu’en était-il de l’autre ? A bien y réfléchir, s’il avait été de la maison, il aurait déjà alerté tout ce qui s’y faisait comme gens d’armes. Il ne disposait pas plus de temps qu’elle et c’était bien la première conclusion encourageante à laquelle son analyse lui avait permis d’arriver depuis son arrivé dans la pièce.

Elle glissa ses doigts derrière sa ceinture et en sortit le shuriken qu’elle y avait dissimulé comme souvent lorsqu’elle ne devait pas être très habillée. Cette petite lame était une compagne fidèle et le contact du métal lisse, réchauffé par le contact avec son corps et affûté lui redonna confiance. Cette arme avait l’intérêt de permettre des trajectoires courbes et pouvait au besoin servir à débusquer son adversaire sans se faire repérer. Elle ajusta la lame entre son majeur et son index et arma son jet au niveau de son oreille opposée.

C’est alors que l’improbable se produisit. L’autre lui adressait la parole et à en juger par son timbre de voix l’autre était UNE autre. Deuxième bonne nouvelle de cette soirée qui prenait un tour désagréable depuis l’arrivée dans la chambre: pas de doute elle se tenait quelque part sur sa droite, peut être derrière le paravent qu’elle avait entrevu avant de refaire l’obscurité. En tout cas elle s’était découverte la première. Tout ça pour l’inviter à parler ?

Maintenant sa posture de tir, Elië restait incrédule. Que signifiait cette manœuvre? Pourquoi lui donner un tel avantage ? La courtisane avait du mal à imaginer que son adversaire si habile jusque-là commette une telle bévue. Voulait-elle vraiment parlementer ? Mais pourquoi faire ? Qu’avaient-elles à se dire ? Ce qui l’inquiétait presque le plus c’était sa propre réaction. Elle se sentait soudain moins méfiante et l’autre attendait sans doute qu’elle baisse sa garde.

*On ne m’a pas si facilement, ma belle…*

Cette pensée fugitive était plus pour s’inciter à la prudence qu’à défier son adversaire qui semblait avoir entamé une partie de poker menteur. Et dans ce cas on se met à la place de l’autre.

*Tu veux jouer ? Et bien jouons…
Tu veux parler ? Pourquoi ? Tu n’es pas au mieux dans ta situation et tu recherches l’élément de surprise à travers une ruse. Hum non ce serait trop facile et tu as du en deviner autant sur moi que moi sur toi…
Tu veux vraiment parler ? Mais de quoi ? Et tu dois t’attendre à un minimum de méfiance de ma part. Tes raisons doivent être vraiment impérieuses…
Tu sais que tu aiguises ma curiosité.*


Ses diverses pensées avaient le don de soulever de nouvelles questions plus que de répondre aux premières.

*Ta présence ici serait-elle l’effet du hasard ?
Mais alors que faisais-tu ici ?*


Elle jeta un rapide regard en direction corps qui gisait non loin de là.

*Mon pauvre Anthon tu as l’air de collectionner les ennemis…*

Et l’autre reprit la parole. Or  Elië Valanatëel ne l’imaginait pas comme quelqu’un de suicidaire sinon pourquoi s’être mise à couvert ?

*Assez nombreux ?*

La courtisane avait toujours vécu et agi en solitaire que voulait-elle dire par là ? Elle qui ne s’était jamais identifiée comme faisant partie d’une communauté quelconque, chercha une explication à cette dernière information.

*Tu me prends sans doute pour quelqu’un d’autre… Ca me plait ça… Voyons voir ce que tu as à m’apprendre…*

Elle chuchota, n’oubliant pas le danger qui pouvait venir de la maison.

« Vous comprendrez que je me montre méfiante. Parlons donc mais d’abord sortez de votre cachette. J’apprécierais de vous voir dans l’encadrement de la fenêtre mains levées doigts écartés »

Elle venait de faire un pas en avant pas imprudent d’où le besoin de se donner des garanties. Elle s’assura une dernière fois de ses prises sur ses deux lames et attendit que l’obscurité lui envoie les signes qu’elle escomptait.
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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  Icon_minitimeSam 12 Juil - 13:35

Kaly était dans une position un peu précaire, dont elle ne pouvait accuser personne hormis elle-même et son esprit un peu borné. Elle était à peu près certaine d'être la seule syliméa dans sa faction, n'ayant encore jamais senti cette sensation quand elle était dans le repère des nérozias... Mais ils n'étaient pas les seuls à être recherchés par les autorités pour des actes tels que l'assassinat. Que la victime actuelle ait mérité son sort ou non... Il était plus que normal que sa congénère soit sur le qui-vive, d'autant plus qu'elle ne devait pas vouloir laisser de quelconques témoins. C'était un raisonnement qui tenait probablement plus de l'habitude que de la véritable nécessité puisque changer d'apparence demandait moins d'efforts que de tuer à nouveau et cacher le corps. Cela attirait aussi bien moins l'attention....


En attendant, même si l'assassin et elle étaient de la même race, la jeune femme se retrouvait dans la situation difficile de suffisamment aiguiser sa curiosité pour ne pas être tuée à vue. Ce qui serait bien dommage à ses yeux... Techniquement parlant, même si elle était coincée, la zone qu'elle avait choisi lui offrait un minimum de protection... Le paravent avait au moins le mérite d'empêcher la ladrini de pouvoir la viser correctement, lui faisant ainsi gagner de précieuses minutes de dialogue... Autant dire qu'elle était assez hésitante à quitter sa cachette, surtout sans armes. Ce n'était pas parce qu'elle voulait se rapprocher d'une autre personne de son espèce qu'e'lle en était devenue complètement marteau. Elle n'était pas si pressée que cela de peindre une cible sur son front...



-Si votre méfiance est justifiée, vous comprendrez sans peine que je vous rende la pareille. La démonstration de vos compétences que vous avez faite sur Anthon me suffit pour l'instant,,,


Parce qu'avec la pièce ainsi plongée dans l'ombre, si elle se positionnait dos à la fenêtre, elle ne ferait que se présenter comme une cible. Sans plus. Le coutre-jour, tout faible qu'il soit, empêcherait l'inconnue de pouvoir observer ses yeux. Or, c'était bien la seule chose que les syliméas ne pouvaient pas cacher, changer ou manipuler. C'était la meilleure preuve qu'il soit... Sa réaction ne fit donc que confirmer le fait qu'Elië ne devait pas trop savoir à qui elle avait à faire. Il fallait qu'elle trouve un moyen de lui faire comprendre sans pour autant finir découpée en petits morceaux...


-Je ne vous cacherai pas que son assassinat n'était pas prévu de mon côté mais je ne vais certainement pas pleurer sur son sort.


Si elle était, malgré tout, heureuse de croiser une congénère en bonne santé et parfaitement libre, elles avaient aussi des soucis un peu plus pressant... Comme sortir de la maison sans se faire prendre, surtout avec un cadavre encore chaud dans la pièce.


-Je sais que ça va être dur à croire mais je ne compte pas vous dénoncer. Nous avons toutes deux à nous inquiéter des autorités et aucune envie de finir enfermées. Le dernier millénaire dans une jarre m'a suffit pour ma part..


Quoi qu'elle ait voulu dire de plus, Kalysta fut brusquement coupée par des coups frappés à la porte. La jeune femme se figea complètement, réalisant que si elles ne réagissaient pas vite, elles allaient se faire prendre. Avec le cadavre d'Anthon au beau milieu de la pièce, il fallait éviter à tout prix que son personnel ne rentre là. Et elles devaient aussi détourner leur attention... Ils savaient qu'il était ici avec une jolie blonde qu'il avait ramené à son bras. Elles devaient leur donner le change. C'était peut-être aussi l'occasion de lui prouver sa bonne fois en l'aidant...?

-Laisse moi t'aider. Je peux jouer le rôle d'Anthon, Ils s'attendent à le voir avec toi dans la chambre...

Il suffisait juste qu'elle lui donne quelques minutes... Le temps de changer de "tenue" et de faire en sorte que le cadavre ne soit pas trop visible depuis la porte. Sans le déplacer. Le bonhomme était bien trop lourd pour qu'elle puisse déplacer son poids mort à elle seule. Elle avait même entendu sa voix et sa façon de s'exprimer, si elle jouait bien son coup, ses interlocuteurs expliqueraient d'eux-même  sa voix un peu étrange sur des activités un peu trop physiques pour lui...


-Monsieur?
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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  Icon_minitimeSam 12 Juil - 20:40

Décidément, entre gens  de qualité on se comprenait fort bien et en même temps, on ne parvenait pas à débloquer une situation qui, d’un moment à l’autre pouvait basculer. L’une d’elle pouvait perdre patience et passer à l’offensive, mais le danger le plus réel pour Elië était la probabilité grandissante de voir le personnel de la maison débarquer et découvrir que leur maître était passé de vie à trépas, aidé en cela par sa blonde invitée.
La seule bonne nouvelle dans l’histoire était que même si la sensation étrange qui l’avait saisie dans les escaliers perdurait, elle se faisait moins gênante et les capacités intellectuelles de l’assassin en jupon fonctionnaient plus rapidement.

*Qui est cette fille ?
Pfff… Elle n’était pas prévue au programme…
M’a-t-elle vue ?
Hum  aucune importance. Donc au pire je peux toujours crier au meurtre et elle sera, prise en chasse par les sbires de la maison…
Hum Cette solution me convient bien… Si elle veut jouer à la plus maligne elle n’a qu’à bien numéroter ses abatis…*


Les arguments de celle qui l’interpelait depuis le recoin de la chambre et du paravent  étaient pourtant corrects et elle ne put empêcher un soupir de soulever sa poitrine. Comme il faut toujours positiver dans ce genre de situation, elle pouvait comprendre que l’autre la prenait au sérieux et non à la légère… Il vaut toujours mieux inspirer une certaine crainte dans ce genre de face à face... En même temps, elle ne lui reprochait pas la fin brutale du propriétaire des lieux, mais là ce pouvait être une feinte… Faire semblant d’entrer dans son jeu pouvait lui faire commettre une erreur…

« Sale type hein ? »

*Tu entends ça ? Elle ne veut pas te dénoncer. Mais c’est une gentille fille ça !... J’espère que tu ne vas pas tomber dans son piège !
_ Attends cette histoire de jarre…*


Un souvenir venait d’émerger brusquement à son esprit. Elle n’avait connu le monde extérieur que depuis qu’elle courait le monde, mais cette sensation d’être soudain libérée… Cette impression de sommeil éternel... Quelque chose en elle demandait à être élucidé et sa curiosité s’éveilla en arrière-plan de la nécessité de sortir de cette chambre.

En parlant d’en sortir… Au son des coups portés à la porte, elle tourna involontairement une fraction de seconde la tête du côté de l’huis.

*Concentre-toi, sinon tu vas finir sur ce tapis aussi.*

L’autre avait déjà réagi et son idée n’était pas si mauvaise. Ses réflexes reprirent le dessus une fois qu’elle décida que la prise de risque de faire alliance avec l’autre en valait la chandelle. Ses doigts lestes firent tomber sa robe à ses pieds et elle se retrouva nue en un éclair. Elle ramassa sa robe pour se cacher derrière et se dirigea vers la porte…

*Tu sais que tu lui tourne le dos là?...*

La voix endormie pâteuse elle s’adressa au couloir.

« Voilà, Voilà ! On arrive… »

Elle avait retrouvé son personnage de jeune sotte en état d'ébriété. Elle jeta un regard en arrière pour vérifier que sa complice du moment, faisait rapidement disparaître le corps au moins derrière le lit et qu'elle n'essayait pas de profiter de la situation.

-Monsieur?

Elle entre bailla la porte toujours cachée derrière sa robe et passa la tête dans l’ouverture et se trouva nez à nez avec un des gardes du corps qu’elle avait déjà aperçu durant la soirée. Il ne pouvait manquer de s’apercevoir que la donzelle n’était pas très vêtue… Elle finit d’ouvrir la porte et prit un air déconfit.

« Ah ! C’est vous ! Votre maître a besoin d’un petit remontant : il se sent un peu… mou… »

Elle accompagna son information d'une moue et d’un geste de balancier de la main pour signifier sa déception, geste qui dégagea la robe qui tomba à terre la laissant sans pudeur devant les yeux ébahis du gorille qui n’en perdait pas une miette…

« Oups ! »

Sans hâte, Elië ramassa sa robe.

« Allez ! Qu’est-ce que vous attendez ? »

Elle tenta de pousser le garde du corps de la main pour donner plus de poids à son injonction, mais la robe tomba une nouvelle fois. Elle la regarda d'un air désolé puis haussa les épaules et passa ses doigts dans ses cheveux
Le gorille déglutit avec difficulté avant d’articuler un vague:

« Le…  maître est… est là ? »

*Ca te plait, le regard d'un homme sur toi...*

Elle se tourna à demi  vers la chambre laissant admirer cette fois le côté pile sa personne, et ce, autant pour donner le change que pour s’assurer que la métamorphose de l’autre  était enfin aboutie, avant de répondre.

« Lui oui, mais il n’est pas très vaillant et si vous n’allez pas chercher ce qu’il demande au plus vite, je ne serai bientôt plus là … A moins que… »

Elle dévisagea avec insistance le gorille  en se mordant la lèvre inférieure…

*Bon elle se presse un peu, sinon je vais être obligée de tenir parole...
_ Comme si cela te dérangerait…*
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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  Icon_minitimeVen 18 Juil - 19:20

Sale type ? Doux euphémisme à ce stade. La jeune femme haussa un sourcil bien que la ladrini ne puisse la voir...

-Définitivement...

Elles n'avaient pas vraiment le temps de faire la fin bouche et Kaly comptait un peu sur la situation pour légèrement forcer la main de sa comparse... Rien ne valait ce genre de situations pour revoir clairement ses priorités et découvrir ses véritables alliés. Heureusement pour elles, Anthon n'avait rien d'inconnu pour la syliméa. Elle avait eu le temps de l'observer et connaissait donc assez bien sa façon de bouger mais aussi sa voix. Certes, elle ne comptait pas vraiment tenir une discussion soutenue avec le serviteur qui les mettait en danger mais c'était grâce à ces petits détails qu'elle parviendrait à rendre la mascarade plus crédible...

La difficulté première résidait dans la carcasse encore vaguement chaude d'Anthon... Dieu merci, Elië s'était contentait de lui tordre de le cou au lieu de l'égorger... Cela lui permettrait de récupérer ses vêtements sans éveiller le moindre soupçon. La façon dont la ladrini répondit au serviteur suffit amplement comme confirmation de leur alliance, toute temporaire qu'elle soit... Avant qu'elle n'aille ouvrir la porte, Kaly sortit enfin de son paravent, s'emparant des bras du cadavre pour le tirer vers le côté de la pièce qui resterait invisible depuis la porte.

Laissant sa comparse gagner un temps précieux, la jeune femme entreprit de se dévêtir avec rapidité et efficacité... Si elle devait prendre l'apparence de leur victime commune, il était hors de question qu'elle garde ses vêtements, elle ne ferait que les abîmer. Elle en profita pour avoir une bonne vue de la personne qu'elle allait être durant les prochaines minutes. La mort avait rendu la peau plus grise, flasque... Les traits du visage n'étaient pas exactement les mêmes, présentant une décontraction qui en était presque plus naturelle. Peu dégoûtée par sa tâche, elle lui tourna vivement la tête pour vérifier ses cheveux, ouvrit sa bouche pour jeter un rapide coup d'oeil au niveau de ses dents et commença à se concentrer.

Lorsque l'on possède la capacité de modifier complètement son corps pour ressembler à un autre être vivant intelligent, il n'était pas rare que l'on se pose des questions sur son moi véritable... Une des premières choses que Kalysta a comprit quand elle était en train de finir le moindre bout de viande se trouvant dans la chambre de son hôte était qu'elle était résolument un individu femelle. C'était le genre vers lequel elle se tournait naturellement, quelle que soit sa forme... Cela ne voulait pas dire qu'elle n'avait jamais utilisé la forme masculine, cela aurait été idiot de sa part, mais elle trouvait cette dernière particulièrement désagréable. Surtout quand elle devait être aussi précise qu'à l’instant.

L'instant d'après, la syliméa se retrouvait piégée dans un corps qu'elle n'aurait pas volontairement choisi sans ces circonstances exceptionnelles. La fluidité naturelle de ses mouvements, sans compter leur rapidité, était totalement remise en cause par la charpente plus que massive de sa nouvelle enveloppe. Elle avait aussi ce damné service trois pièces qui pendait de façon fort désagréable entre ses jambes, lui demandant plus de concentration que de normal pour pouvoir marcher « correctement ». Un rapide coup d'oeil dans le psyché se trouvant dans la chambre l'informa que son déguisement ferait parfaitement l'affaire... Du moment qu'elle ne regardait pas son interlocuteur dans les yeux, comme d'habitude...


-Et bien ?

La voix était un peu enrouée, le résultat de devoir s'adapter à un nouveau système respiratoire associé à la nécessité de devoir imiter une voix sans le moindre entraînement au préalable, mais suffisamment masculine et proche de celle d'Anthon pour gagner quelques précieuses minutes supplémentaires. D'un geste rapide, Kalysta arracha couvre-lit et draps... Le premier fut jeté sur le cadavre au sol, sécurisant encore un peu plus les lieux, et elle se drapa du second, l'air plus ou moins régalien. Quelques kilos et années en moins auraient probablement rendu l'effet plus efficace. Cela ne l'empêcha pas de conserver une dague en main, soigneusement cachée par le drap qui lui servait de toge improvisée. Enfin, l'intention et les sous-entendus étaient suffisamment présents pour que l'illusion passe. Normalement...

-Je peux savoir ce que vous attendez... ?

Bien que roque, la voix était autoritaire et clairement mécontente. Le nouvel Anthon se positionna enfin aux cotés d'Elië dont elle encercla la taille de façon fort possessive à l'aide de sa main libre. Le regard, bien que rapide, qui fut jeté en direction du serviteur était dur et froid comme la glace. Le marchand n'avait certainement pas la réputation d'être quelqu'un de doux et compréhensif... Son personnel de maison avait plutôt tendance à craindre ses colères. Justifiées ou non... Kalysta comptait là-dessus et espérait que le malheureux larbin partirait rapidement la queue entre les jambes en réalisant qu'il venait de se présenter à la porte de son maître à un moment potentiellement fort inopportun... L'effet fut assez immédiat et le serviteur baissa la tête, évitant même de trop profiter du spectacle qu'offrait Elië...

-Pardon Monsieur. Mais vous avez un visiteur...

Si elle ne laissa rien paraître sur son visage d'emprunt, Kaly resserra sa prise sur la taille de sa complice... Ce qui pouvait se traduire par :

*Oh merde...*
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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  Icon_minitimeSam 19 Juil - 21:33

Décidément, la courtisane était plus encline à l’action par rapport aux tergiversations. Depuis que l’intervention du gorille avait débloqué la situation, les choses paraissaient plus simple en tous les cas ne laissaient pas de place aux hésitations.

Son goût de la tromperie et su sexe avait fait le reste, l’assassin avait endossé ses réflexes de courtisanes, pouvait-elle imaginer situation plus excitante, doublé en poutre du danger latent que pouvait représenter l’autre fille ? En plus elles avaient réagi presque en duo sans se poser de question. Restait à savoir si les choses iraient assez vite de chaque côté pour que la coordination leur évite de se lancer dans un carnage… On imagine alors pourquoi, Elië était impatiente de voir arriver la doublure de celui qu’elles semblaient toutes deux à considérer comme un sale type.

En attendant il fallait continuer à donner le change. Elle s’avança donc lentement jusqu’à coller ses seins contre le cuir de l’armure de service du garde du corps, genou glissé entre ses jambes. Cambrée contre lui, elle commença à défaire les boucles d’acier qui maintenaient  les épaulières sur  les pectoraux tout en murmurant

« Qu’y a-t-il là-dessous ?»

La carrure et les lignes de l’homme de main étaient assez tentantes pour que notre comédienne n’ait justement pas besoin de jouer beaucoup la comédie. Si sa complice trainait encore, Elië ne bouderait pas son plaisir d’autant plus s’il lui permettait de se sortir de ce traquenard…
L’épaulière flotta navrante sur l’épaule du gorille qui faisait tous les efforts dont il était capable pour tenir le regard droit vers l’obscurité de la chambre. Il se trouvait dans la position impossible du subordonné qui veut rester fidèle à son maître en étant soumis à la tentation qui pourrait en même temps marquer un mauvais point en repoussant la belle et en marquer un mauvais aussi ne la repoussant pas.
Elië adorait cette situation.

Soudain, le garde se saisit de la boucle de son armure pour la re-sangler apercevant la silhouette de son maître qui accompagnait son injonction. Elle se tourna et en bonne petite chose fragile, versatile et sans importance retourna vers son seigneur et maître qui lui enserra la taille de son bras.
Elle eut une moue approbatrice.

*Pas mal l’imitation ! Surtout en si peu de temps…
Je me demande si tout est en service *


Elle imagina le fameux service trois pièces de sa partenaire : était-il fonctionnel ?
Question saugrenue en de telles circonstances, mais ayant été obligée de mettre un terme à son flirt avec le garde, cette pensée arriva disons….
…tout naturellement...

*La voix, le ton… Vraiment pas mal du tout…*

Les choses se présentaient sous un jour des plus rassurants. Les personnages supposés être là l’étaient et ce, bien vivants. Le garde semblait convaincu. Il suffisait maintenant de le congédier et elles pourraient même s’accorder le luxe de faire connaissance dans cette chambre sous la protection des gardes de la victime… Les situations avaient le don de se retourner si vite ! Il y a un instant encore elles étaient en passe de s’entretuer ou de se faire circonvenir par les gorilles du maître des lieux et voilà qu’elles étaient complices et maîtresse de la situation et même des lieux si elles le voulaient…

Mais la roue du hasard ne semblait pas avoir fini de tourner : quelqu’un demandait à voir l’esclavagiste. Ce dernier était là, Kalysta l’interprétait assez bien apparemment donc sur le principe pourquoi pas ? Mais il devrait entrer dans la chambre, sans doute découvrirait-il le cadavre, sans doute devraient-elles le réduire au silence et les choses risquaient de ne pas s’arrêter là… Une fois, engagées dans cette pente, elles avaient donc tout à craindre de cette rencontre. D’autant que tout dépendait aussi de qui réclamait audience à pareille heure, mais il était fort possible que ce soit quelqu’un qui connaisse assez Anthon pour lever la supercherie…

Elië fit fonctionner son cerveau à toute vitesse sentant sur elle la main déroutée de sa complice. Elle se retourna vers le bourgeois en minaudant déçue.

« Oooh ! Non ! Pas maintenant ! »

Elle retira la grosse main de sa hanche pour retourner bouder visiblement dans la chambre d’où elle lança:

« C’est qui en plein milieu de la nuit ? Allez ! Dis-lui de repasser demain... »

A son ton de voix on devinait qu’elle balançait entre la colère et la déception.
Elle avait essayé à la fois de jouer son rôle et de souffler les questions  qu’Anthon pourrait  poser à son sbire  ainsi qu’une des réactions qu’il pourrait avoir. Sa plus grande crainte était que le motif de la visite soit assez important pour justifier son heure tardive. Dans ce cas, le maître des lieux c’est dire Kalysta, ne pourrait pas se dérober et devrait le recevoir.

Elië essaya d’envisager les différentes solutions pour venir en aide à sa partenaire du moment.

Le plus simple : elle part et laisse l’autre se débrouiller. Inconvénient elle ne saurait jamais ce qu’elle s’apprêtait à lui dire.
Moins simple mais plus choquant pour sa partenaire dont elle ne connaissait pas l’ouverture d’esprit. : Inviter la personne à partager les ébats interrompus et en profiter pour neutraliser cette visite importune et se sauver par le chemin déjà emprunté par « l’autre ».
Carrément compliqué : Reprendre là où elle en était avec le gorille et laisser Kalysta de débrouiller momentanément avec son visiteur et revenir la tirer de là une fois le gorille (et elle) satisfait.

Mais pour le moment la balla était dans le camp de la contrefaçon du gros bourgeois…
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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  Icon_minitimeSam 26 Juil - 21:18

Il n'existait pas de plan parfait... Probablement parce que les dieux auraient trouvé cela bien moins drôle et ne manquaient jamais de s'offrir une occasion de rire des malheurs de leurs créations. Si Kalysta était rarement encline à prier pour s'attirer chance et bons présages, elle ne ratait jamais la possibilité de les maudire quand une tuile lui tombait sur le coin du nez. Autant dire que bien que cela soit silencieux, la jeune femme ne manqua pas de vider son sac, travaillant un dialogue fleuri et imagé digne du docker de base. Elle n'avait pas vraiment anticipé la possibilité d'une visite. D'ailleurs, était-ce prévu ? Elle pouvait difficilement demander confirmation sans que cela n'éveille les soupçons,,,

Le mouvement d'Elië lui coupa la parole, anticipant ainsi ce qu'elle allait demander. Un nom ne serait pas difficile à obtenir et serait toujours un bon début. Il ne restait plus qu'à espérer que Kalysta l'identifierait... Et qu'il s'agissait d'une personne insignifiante qu'elles pourraient congédier sans avoir à sortir de la chambre. Car si la jeune femme ne s'en sortait pas trop mal pour l'instant, elle n'était vraiment pas certaine de pouvoir survivre à une inspection précise de la part de quelqu'un connaissant bien Anthon. Conservant une apparence autoritaire, le faux bourgeois se contenta réinterroger son homme de main d'un regard impérieux... Ce dernier eut du mal à détacher son regard d'Elië avant de retrouver, difficilement, une certaine dignité...


-Il s'agit...

L'homme baissa immédiatement d'un ton, visiblement mal à l'aise de devoir parler de ce fameux visiteur... Cela ne fit rien pour rassurer Kalysta car elle y voyait là un indice indiquant que ce genre de rencontres n'étaient ni exceptionnelles, ni excessivement publiques. Il devait s'agir de quelqu'un d'important pour le marchand d'esclaves, quelqu'un qui le connaissait donc. Comprenant que le serviteur percevait la présence de sa comparse comme une menace, la syliméa se rapprocha un peu de lui, attirant la porte afin qu'elle coupe sa vue de la chambre...

-Dois-je vraiment vous aider à retrouver votre langue... ?

Le ton était impérieux mais le serviteur devint plus pâle qu'un esprit errant, bien plus qu'il n'aurait du... La jeune femme se demanda ce que faisait vraiment Anthon une fois derrière les portes de sa maison. Mais si elle se basait sur la réaction de ce malheureux, Elië avait probablement fait une bonne action en tordant le cou de ce scélérat... Ne quittant pas son rôle, elle poussa l'homme à parler en le foudroyant presque du regard... Même si cela ne dura guère...

-Nous ne devions vous déranger que si Sieur Sylas cherchait à vous contacter, Monsieur. Nous avons vérifié, il s'agit bien de lui, Monsieur...

Bien, elle avait un nom. Sauf que ce dernier ne lui disait absolument rien. Même sa lecture rapide des livres de comptes parallèles n'avaient pas laissé trace d'un quelconque Sylas dans sa mémoire. Il ne semblait donc ni revendeur, ni acheteur. Mais seulement à première vue. En tous cas si ce bonhomme était important, il ne devait pas venir souvent dans le manoir. Sans cela le personnel n'aurait rien à vérifier, se contentant de l'identifier à vue.

-Ne le faites pas attendre ! Installez le dans le Petit Salon...

Sur ce dernier ordre, Kalysta referma promptement la porte à la figure du serviteur, attendant quelques secondes afin de s'assurer qu'il était bien parti remplir sa mission. Elle avait vraiment bien fait de mémoriser les plans de la maison... Ce n'était pas énorme mais cela devrait lui permettre de gagner de précieuses minutes de préparations. Et de discussions surtout. Plantée au pied du lit, la jeune femme eut un peu l'impression de se retrouver à la case départ. Avec le léger bonus de pouvoir voir sa consoeur... Et, visiblement, cette dernière avait beaucoup plus travaillé sa copie côté « trucs et astuces pour se faire un corps féminin désirable ». La nérozia n'avait rien d'un monstre quand elle prenait son apparence terrane la plus courante, mais c'était un peu comme si l'on comparait une jeune fille en fleur commençant à peine à découvrir ses formes de femme à une femme fatale ayant une maîtrise parfaite de ses atouts et sachant pertinemment les mettre en avant. Kaly resta donc où elle était, conservant même l'apparence d'Anthon, cramponnée à sa dague sous le drap, toujours peu certaine de la réaction immédiate d'Elië.

-La bonne nouvelle c'est que la supercherie a marché. La mauvaise c'est que ce Sylas s'attend vraiment à voir Anthon. Et j'ai bien l'impression que refuser ne ferait qu'augmenter les soupçons...

Le faire monter dans la chambre allait être compliqué, elles pouvaient difficilement efficacement cacher le cadavre du marchand d'esclaves étant donné son format... Techniquement, Kalysta allait devoir aller dans ce petit salon pour voir ce qui l'attendait là. Ou qui pour être plus précis. Restait à savoir ce qu'allait faire Elië... Cela pouvait représenter une sortie de secours en or massif pour elle et la nérozia était instinctivement trop protectrice des siens pour la lui dénier...

-Si je te raccompagne à la porte avant, tu seras tirée d'ennuis.

Kaly entreprit de s'habiller avec les vêtements du mort qu'elle trouva dans l'une des armoires de la chambre. Techniquement parlant, elle était à peu près sure qu'elle arriverait à improviser face à Sylas. Normalement... Avec un peu de chance... Elle verrait bien...

-Juste... Je pense que non mais es-tu en contact avec d'autres personnes comme nous... ? D'autres syliméas ?

Après elle n'aurait qu'à la raccompagner à la porte et croiser les doigts... Elië en sécurité, elle trouverait une excuse pour remonter à la chambre. Et elle partirait par les toits. C'était encore l'un des plans qui avait le plus de chance de fonctionner.
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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  Icon_minitimeDim 27 Juil - 14:39

Elië se demandait ce qu’elle préférait entre sortir de ce guêpier le plus vite possible ou alors continuer à profiter du côté ludique de la situation… Après tout, tant que le cadavre du vrai Anthon n’était pas découvert, les choses pouvaient se révéler intéressante et somme toute agréables. Le début s’était révélé tendu entre les deux clandestines, mais elles semblaient maintenant agir en parfaite harmonie.
En fait la situation était plus précaire pour Kalysta sur qui reposait la crédibilité de la situation à travers l’interprétation du maître des lieux ou devrait-elle dire de l’ex-maître des lieux. Pour l’instant elle semblait très bien s’en sortir. Le gorille semblait convaincu et la courtisane ne pouvait que lui tirer son chapeau… La suite serait sans doute plus périlleuse car, suivant le degré de précision dans les renseignements qu’elle avait sur le trafiquant, elle pourrait ou non donner le change au nouvel arrivant et là Elië ne pourrait pas faire grand-chose pour lui venir en aide. Tout reposerait sur son sens de l’improvisation et aussi d’une bonne dose de chance.

Lorsqu’elle vit la porte se refermer pour laisser le gros répugnant s’entretenir avec son garde du corps, elle comprit que ses oreilles n’étaient pas souhaitées et cela éveilla ses soupçons. Devait-elle se sentir concernée par cet invité de dernière minute ?
Sans doute pas à cause de son activité d’assassin sinon ce ne serait pas un invité, mais sans doute une troupe de gens d’armes qui seraient déjà à la porte d’Anthon.
Ce n’était pas pour son activité de courtisane, Elië n’était pas là  en tant que telle.
Peut-être alors la jeune Niniel, la jeune défunte dont l’assassin avait usurpé l’identité avait une vie cachée pas aussi innocente que sa candide blondeur le laisser imaginer…
Elle n’allait pas tarder à le savoir et elle espérait que la surprise ne serait pas trop délicate à gérer. Une chose était sûre elle n’allait sans doute pas traîner dans cette chambre et sa pudeur même minime lui commandait de sortir de la maison habillée. Elle glissa donc furtivement jusqu’à ses effets restés à terre et s’apprêta à se vêtir.

C’est alors que Kalysta revint vers elle.
Elle semblait sereine malgré l’inconnu dans lequel allait sans doute être amenée à plonger. Visiblement elle était une professionnelle des actions de l’ombre. Elle n’aurait sinon pas tant d’aisance à réagir devant les évènements.

Sylas ? Sylas… Ça lui revenait maintenant, durant le soirée un certain Sylas avait abordé le trafiquant… Un Terran assez grand le cheveu couleur de charbon et le regard perçant qui semblait essayer de voir à travers les gens. Après les politesses d’usage ils avaient abordé des sujets d’affaire auxquels Elië étaient restée insensible connaissant la fin prévue du triste sire dont elle partageait la soirée.  Anthon avait demandé, sans doute pour l’éloigner, à sa « conquête » du soir, d’aller chercher quelques rafraichissements au buffet. Ce faisant cette dernière n’avait pas lâché sa proie du jour du regard. Il ne s’agissait de la traque… Elle avait bien noté que les deux hommes la regardaient avec insistance, mais elle avait mis cela sur le compte de la plastique de la malheureuse Niniel et le peu de considération que les mâles de ce milieu prêtaient au sexe dit faible. L’échange semblait avoir tourné court  car au retour de la petite blonde auprès d’Anthon, le Terran était reparti vers d’autres invités, sa future victime semblait songeuse.

« Rien de fâcheux ?
_ Au contraire ma chère. Le présage d’affaires en or. Et tu sais quoi ? Ta présence à mes côté semble avoir fait pencher la balance en ma faveur…. »


Il était courant que  les femelles capables de jouer leur rôle de faire valoir des mâles ne laissent s’exprimer  autant les hormones des interlocuteurs que parler leur sagacité en affaire et Elië ne s’en soucia donc pas d’avantage.

Mais maintenant cette scène prenait une autre résonnance… Syla s avait-il promis quelque chose à son nouveau contact dans laquelle la petite Sindarine était impliquée ? En tout cas il ne fallait pas laisser de côté cette hypothèse de côté.
Le temps pressait, les deux Syliméas n’avaient pas le temps de se concerter plus longtemps que le celui nécessaire à se rhabiller et donc pas celui de tout se raconter. La proposition de Kalysta était généreuse et Elië trop curieuse de savoir ce qui a concernait dans cette histoire. Elle ne pouvait abandonner cette histoire en l’état…

« Il se peut que je connaisse ce Sylas et que qu’il vaille mieux que je t’accompagne. Merci pour la proposition, mais j’ai bien envie de voir comment tout cela va se terminer»

Le plaisir n’était jamais bien loin du devoir professionnel chez Elië et tous ceux qui ne se focalisaient que sur les objectifs à atteindre pourraient souvent être déconcertés par certaines de ses prises de décision.
Ce faisant, elle apprécia le regard approbateur que sa complice de circonstance posait sur elle. Et encore, elle ne l’avait pas vu sous ses véritables traits !... La pauvre ! Obligée de conserver l’apparence du marchand d’esclave ! Elle la regarda enfiler les habits coupés sur mesure d’Anthon avec compassion…  Elle de son côté connaissait ses voiles mieux que quiconque et était déjà prête… Elle lui glissa une dernière information.

« Si c’est le Sylas auquel je pense, tu n’auras pas de problème pour jouer la comédie…"


Elle prit le bras du mâle qui allait sortir de la chambre avant de répondre à la dernière question de sa complice. Le « comme nous » avait laissé durant une fraction de seconde planer le doute sur ce qu’elle entendait par là…

« Non, tu es la première. »

C’était donc là qu’elle voulait en venir lui parler de sa race, de son peuple. Pour Elië c’était sujet annexe voir anecdotique. Bien sûr elle se posait des questions mais plus en tant que pseudo érudit que personne en quête de ses origines. Elle se sentait Sindarine et on aurait du mal à lui ôter ce sentiment. Elië était cependant curieuse des surprises que lui apportait la vie et en apprendre un peu plus sur Kalysta  et ses congénères était une opportunité qu’elle ne voulait pas laisser passer. Elle avait vécu tout ce temps sans rencontrer quelqu’un « comme elles », il pouvait bien encore se passer de longs mois avant que cette chance ne se reproduise… C’est pourquoi, alors que Kalysta ouvrait la porte elle eut encore le temps de demander:

« Nous sommes nombreux ? »

Elle devrait sans doute attendre la fin des évènements pour avoir la réponse, mais cela ne la chagrinait pas. L’urgence était clairement identifiée et leurs vies en dépendraient peut être. Il s’agissait d’être une petite Sindarine frivole et sans tête qui commençait peut être à dessaouler, mais qui suivait sa conquête du jour, et oui, tout dépend de quel point de vue on se place…
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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  Icon_minitimeMar 5 Aoû - 18:48



Bien que la jeune femme n'en laissa rien voir, elle était indubitablement soulagée qu'Elië semble décidée à rester avec elle. Même si elle était prête à improviser seule face à Sylas, la présence d'une allié serait toujours un avantage certain qu'elle n'allait certainement pas refuser. Surtout que sa consoeur semblait terriblement talentueuse lorsqu'il était question de manipuler les hommes. Et les femmes peut-être, elle ne se sentait pas encore de poser ce genre de questions. Pour l'instant, la ladrini était l'image même de la femme fatale et celui lui suffisait amplement. Elle ne doutait pas une seconde qu'elle s'en sortirait nettement mieux face à leur invité surprise. Ne serait-ce que pour lui faire tourner la tête et le distraire suffisamment pour qu'il ne remarque pas les changements dans son interlocuteur. Alors si en plus elle le connaissait... Elle devenait vraiment un atout en or.

-Tu le connais? Qui c'est au juste?

Car si Kaly était parvenue à se jouer du serviteur d'Anthon, elle n'était pas certaine d'y arriver aussi bien avec quelqu'un qui le connaisse mieux. C'était d'ailleurs en cela que la rencontre allait être dangereuse. Pour l'instant, elle avait de bons espoirs qu'il ne s'agisse en fait que d'une simple connaissance puisqu'il ne semblait ne jamais être venu au manoir... La jeune femme vérifia une dernière fois sa mise, lissant le tissant dans un espoir, fou, de masquer les rotondités qu'elle venait d'emprunter. Les corps masculins n'étaient définitivement pas son truc... Mais si en plus elle devait subir de complètes différences par rapport à son corps habituel, cela tenait du cauchemar. Elle ne put s'empêcher d'avoir un sourire un peu pincé, même si elle appréciait les réassurances d'Elië quant à sa capacité de tenir son rôle.

-Si tu le dis...

La syliméa considéra ses affaires pendant quelques secondes. Qu'allait-elle en faire. Elle n'avait aucune envie de tout perdre mais ne pouvait non plus être certaine qu'elle parviendrait à revenir à la chambre. Il y avait aussi les papiers qu'elle devait absolument rapporter... Elle souffla par le nez, visiblement peu heureuse de la solution qu'elle venait de trouver avant de remplir au maximum son sac. Le reste des vêtements, sa cape notamment, servi à l'emballer avec ses bottes. Quelques instants plus tard, elle enroulait le tout d'une corde et disparut quelques instants sur le balcon. Ses affaires l'attendraient bien sagement en bas, sur le plancher des vaches, masquées par les plantes qui poussaient dans le petit jardin. Revenant vers Elië, elle ajusta sa dague afin qu'elle soit accessible tout en restant invisible.

-Je sais pas trop... Je n'en ai rencontré qu'une faible poignée en dehors de toi. Je crois que pas mal d'entre nous ont préféré ne pas prendre le risque de s'incarner. Mais ça fait toujours plaisir de constater de soi-même qu'on est pas si seul que ça... Et tu sauras à quoi t'attendre quand tu ressens ça...

Difficile de nommer la sensation que les syliméas ressentaient en présence d'un congénère. Elle se contenta de frotter de façon absente son plexus solaire... Elle se demandait si c'était différent pour chacun d'eux mais, de son coté, cela donnait la sensation d'avoir un hameçon ancré à cet endroit et la tirant vers l'autre syliméa. Chacun son interprétation... La nérozia piocha la clé de la chambve dans les affaires d'Anthon avant d'ouvrir la porte et de se tenir fièrement dans le couloir, offrant son bras à Elië

-Et bien ma chère...? Je crois que nous sommes attendus ailleurs...

Kaly haussa un sourcil, se glissant à nouveau dans le rôle de pompeux prétentieux qu'elle avait adopté avec la pelisse d'Anthon. Offrir son bras à sa complice serait encore la meilleur façon de la guider dans la maison si elle ne savait pas où elles devaient se rendre. Le petit salon n'était pas spécialement loin, juste au rez-de-chaussée. La pièce en elle-même était très cosy, avec ses nombreuses bibliothèques, sa cheminée et ses fauteuils confortables. L'homme qui sirotait un verre se leva avec un sourire prédateur clairement destiné à Elië
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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  Icon_minitimeLun 11 Aoû - 8:39

Elië fut impressionnée par le sang froid de sa congénère. Si pour sa part elle aurait tôt fait de rejoindre son invité surpris, le faux Anthon, lui, prenait le temps de récolter les informations qui pourraient lui être utiles et ne semblait pas vouloir remettre à plus tard les réponses aux questions qui lui était adressées alors qu’elles auraient peut-être pu attendre que le danger soit écarté. De toute façon elle était le maître des lieux donc c’était elle qui menait le jeu et la blonde Sindarine embarquée dans cette aventure n’avait plus qu’à suivre, même si cette position pour l’instant lui convenait parfaitement.

Improviser n’était pas ce qu’elle préconisait lorsqu’elle était à l’ouvrage, mais la mission était remplie et les circonstances exceptionnelles lui donnait l’occasion d’un jeu sur lequel elle ne crachait jamais à savoir jouer avec l’image que les gens et les hommes surtout avaient d’elle. Séduire, jouir et jeter était une de ses occupations favorite alors pourquoi bouder son plaisir ? Le seul bémol était que les informations qu’elle pouvait donner à sa complice étaient minimes. Elle se pencha cependant à son oreille avec l’attitude de la fille glissant des promesses indécentes.

« Je n’en sais rien exactement, apparemment une nouvelle relation d’affaire… »

Nouvelle signifiait que le visiteur ne connaissait pas tant que cela le défunt Anthon et que leur marge de manœuvre s’en retrouvait élargie. Par contre quel était l’objet de leurs transactions ? Cela pouvait se révéler être un handicap de ne pas le savoir, même s’il existait des pirouettes propice à les faire reformuler par le dit Sylas, en espérant que ce fût bien lui qui les attendait au salon.

Elië admira la conscience professionnelle de sa partenaire désireuse de parfaire son imitation et s’amusa de son malaise à emprunter le corps d’un obèse et d’un homme qui plus était. Comme elle était joueuse et collée à lui, elle laissa glisser sa main douce et chaude vers le fameux service trois pièces qui semblait si  encombrant à la Syliméa qui avait dû accepter de changer de genre. Manière de lui faire vérifier qu’il était opérationnel et peut être, le faire apprécier à Kalysta… Après tout il n’était pas juste que seule Elië ne s’amuse… Elle continua à lui susurrer

« Mais si tu verras et si ça se trouve tu vas aimer ça… »

Mais elle dut bien l’admettre, sa partenaire avait d’autres préoccupations et avait besoin de temps pour mettre ses affaires en ordre et ne semblait pas goûter la situation... A elle de donner le change au gorille qui était remonté et attendait dans le couloir. Elle revint sur le pas de la porte et envoya une œillade complice au malabar en souvenir de leur prise de contact avortée.

« Je crois que sa ceinture de robe de chambre est un peu égarée… »

Elle va les yeux au ciel avec un sourire moqueur alors que le maître des lieux ventripotent la rejoignait. Elle fit mine de ne pas entendre les renseignements qu’elle lui prodiguait, bien que quelques terme ne pouvaient que le mettre en alerte.

« Faible poignée ? » Cela signifiait-il qu’ils étaient si peu ombreux ? Même si les considérations Syliméo-syliméennes lui importaient peu cela lui fit tout de même quelque chose de penser que sa race était si peu représentée. Apprendre que l’on fait partie de quelques exemplaire d’une catégorie n’avait rien de flatteur mais avait le chic pour investir de responsabilité et elle n’en voulait à aucun prix… « Prendre le risque de s’incarner ? » Mais pourquoi le risque ? Elle avait fait un choix par rapport à l’affection qu’elle jouait à son hôte mais un risque existait apparemment. Sans doute celui d’être accusé de la mort de celui qui avait prêté son corps, mais les choses étaient-elles connues pour se passer ainsi ? Les Syliméas étaient-ils plus répugnants que les Zélos ? Prendre leur apparence était toujours un crève-cœur pour Elië qui avait intégré sa qualité de Sindarine et ses valeurs de mépris parfois  l’égard des peuples jugées barbares et difformes. Se verrait-elle contrainte un jour de laisser sa véritable enveloppe prendre le dessus sur Elië la Sindarine ? « Lorsqu’elle ressentirai ça ? » Ah oui ! Bien sûr ces étranges sensations qui l’avaient prise en arrivant dans l’escalier. Il était toujours bon à noter ce genre de chose surtout ne sachant pas quels seraient ses rapports avec ses congénères…

Ce n’était pas de toute façon le moment d’approfondir la chose. Sa complice l’ayant rejointe sur le pas de la porte elle prit son bras avec le sourire, sourire autant adressé au maître des lieux qu’à son gorille qui leur emboîta le pas jusqu’au petit salon. Kalysta avait apparemment très bien repéré les lieux, vue son aisance à se diriger dans la maison… Elië de son côté se conformait à son rôle de faire-valoir d’Anthon, tenant avec la grâce connue aux Sindarines, le revers de sa robe de sa main libre afin de na pas marcher dessus dans les escaliers, la tête haute. De quoi déboussoler le gorille qui avait eu affaire avec une petite allumeuse…

La question qui trottait dans la tête de linotte de la poule blonde était de savoir si le Sylas qui les attendait serait bien celui de la réception. Elle ne savait pas ce qu’elle préférait mais au bout du compte cela vaudrait mieux et leur donnerait quelques indications sur les motifs de sa présence ici à cette heure tardive.

En arrivant dans le salon elle laissa courir un regard admiratif sur les lieux. Décidément le trafic  en tout genre permettait d’être bien installé !... Ses yeux tombèrent en particulier sur quelques objets qui n’auraient pas dépareillé sa collection naissante. Mais le plus important était le personnage qui les attendait apparemment fort à son aise dans ce décor. La maisonnée l’avait de toute évidence forte bien traité pour le faire patienter. Elle fit mine de ne pas saisir la signification du regard qu’il lui lança, mais n’en pensa pas moins.

*Toi, si penses avoir affaire à une jolie écervelée sans défense, je vais me faire un plaisir de te détromper*

Cependant elle demeura dans son rôle. Elle s’avança gracieusement en lui tendant une fine main à baiser accompagné d’un sourire des plus mondains. De quoi lui faire en partie oublier la tenue casanière et somme toute assez désinvolte pour quelqu'un qui attendrait des invités, de son hôte.

« Seigneur Sylas ! Que nous vaut l’honneur de votre visite ? »

Elle espérait ainsi permettre à leur invité de clarifier les motifs de sa présence, donner par là des indications précieuses à sa partenaire. Elle posait en outre son rôle de charmante potiche gardée en dehors des affaires masculines…

« Et bien ma chère, nous avons posé les bases d’une coopération fructueuse avec le Seigneur Anthon, dont nous devions reprendre les discutions… »

Elle leva un sourcil, faussement surprise.

« Et bien dans ce cas… »

Elle fit mine de se retirer, rattrapée par une invitation mystérieuse du Terran. Mystérieuse pour une ingénue qui n’aurait pas été initiée aux perversités du seigneur Anthon qui n’avait pas encore pris la parole, mais tout à fait claire pour la jeune femme qui continua à jouer la comédie de la parfaite idiote.

« Mais restez ! Vous serez un des joyaux de cette entrevue…
_ Vous me flattez !... »


Elle rejoignit donc Kalysta et se positionna juste derrière elle comme il se devait pour une fille soumise et peu au fait du monde des affaires, domaine réservé de son compagnon du moment.

L’original qui gisait dans un coin obscur était-elle aussi superficielle ? Avait-elle en tête de se laisser séduire par un bourgeois durant cette nuit ? Si oui ses projets allaient-ils jusqu’à espérer  profiter plus d’une nuit des largesses du trafiquant ? Décidément les Sindarine n’étaient plus ce qu’elles étaient, mais  Elië savait par expérience que ceux qui quittaient leur cité de Canopée en avait souvent été chassés pour des motifs plus ou moins obscurs souvent liés au mépris que les Sindarins peuvent porter à ceux qui ne se plient pas expressément à leurs coutumes.  Toujours était-il que sa copie en jouait ce rôle…
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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  Icon_minitimeSam 30 Aoû - 16:42



Elle admirait vraiment avec facilité Elië parvenait à s'adapter à la situation... Difficile de savoir si c'était un résultat issu du choix de son hôte ou, plus simplement, un talent naturel. Il n'était pas complètement inconcevable de se dire que leur race avait un certain talent pour s'adapter à toutes les situations afin de se fondre dans le décors. Question de survie et de sélection naturelle peut-être? Surtout lorsque l'on avait la possibilité de se glisser dans n'importe quelle apparence de son choix. Si cela ne s'associait pas avec un sens de la répartie et de la "comédie", ils n'iraient probablement pas bien loin... Il n'empêche que toute réflexion à part, sa congénère semblait bien plus douée qu'elle. Et probablement aussi bien plus mature sur certains points.

Il ne lui fut pas facile de garder un visage neutre lorsqu'elle se permit certaines libertés avec son anatomie d'emprunt mais la bouffée d'air qu'elle laissa échapper bien malgré elle en disait long... Kalysta n'était pas complètement étrangère aux plaisirs de la chaire. Oui, elle avait elle-même fait ses propres expériences. Au moins une fois... Ce n'était pas inintéressant mais cela n'avait pas développé une quelconque passion pour la chose chez elle... Quant aux différences que l'on pouvait ressentir que l'on soit mâle ou femelle, la jeune femme s'était contentée de piocher dans les souvenirs de son hôte dans ce domaine, peu désireuse de retenter l'expérience avec une nouvelle apparence. Le plus troublant était qu'elle n'était pas complètement indifférente et sentir son sang migrer dans cet organe assez alien pour elle était déconcertant. Voir perturbant, surtout quand elle avait des sujets un peu plus vitaux en tête. Et elle n'était pas sûre et certaine que c'était un domaine qu'elle se sentait d'aborder avec Elië... Peut-être parce qu'elle avait un peu l'impression d'être un pauvre agneau blanc face à un grand méchant loup...

Heureusement l'autre syliméa sembla se souvenir qu'effectivement, Kaly avait un rôle à jouer qui nécessitait que tous ses neurones soient correctement irrigués et elle cessa son action. Chose dont elle lui fut infiniment reconnaissante mais qu'elle n'exprima pas ouvertement... Bien qu'elle n'afficha pas ouvertement qu'elle avait entendu, elle savait qu'Elië était en train de digérer le peu d'informations qu'elle lui avait soufflé au sujet de leurs frères et soeurs syliméas... Oui, elle n'avait rencontré que très peu d'incarnés et elle comprenait parfaitement pourquoi. S'incarner était un risque qu'il ne fallait pas prendre à la légère car cela revenait à signer, littéralement, son arrêt de mort. Leur forme initiale et éthérée était virtuellement immortelle et c'était bien pour cela qu'ils avaient été enfermés et non éradiqués comme leurs "parents". Une fois en possession d'une enveloppe charnelle, le compte à rebours était lancé. Sans compter que l'on devenait vulnérable à n'importe quelle attaque comme une personne classique... Alors qu'ils étaient les membres d'une race proscrite et considérée comme un cauchemar destiné à faire peur aux enfants, perdre cet avantage devait être soigneusement considéré. Surtout que le premier à s'être incarné et à faire parler d'eux avait fait une très mauvaise publicité pour les suivants...

Dès qu'elles entrèrent dans la pièce et qu'elle se retrouva face à Sylas, la syliméa laissa sa consoeur mener la danse. Elle lui fut infiniment gréée de ces quelques instants où elle put observer le terran sans interruptions. Elle n'allait certainement pas en tirer toutes les informations dont elle aurait potentiellement besoin mais elle saurait au moins sur quel pied danser assez rapidement. Le fait qu'il soit une toute nouvelle relation de travail d'Anthon leur donnait un avantage de taille qu'elle comptait bien garder jusqu'au bout. Leur seule autre rencontre, connue jusqu'à présent, était lors d'un évènement plus ou moins mondain où elle pouvait prétexter une personna un peu décalée par rapport à la réalité. Déjà le bonhomme semblait bien porté sur la chose étant donnée sa façon de regarder Elië... Réprimant un frisson elle se demandait comment l'autre syliméa faisait pour supporter ces regards incessants comme si elle n'était qu'un simple morceau de viande... Un sourire en coin, un rictus froid plutôt, se dessina sur ses lèvres lorsque sa comparse vint se placer à ses cotés, jouant son rôle à la perfection sans que Sylas ne semble avoir conscience du danger vers lequel il était en train de lentement mais surement de glisser.


-Messire Sylas a raison ma chère. Votre présence ne rendra cette entrevue que plus agréable...

Ce qui était tout à fait vrai même si elle était à peu près certaine que Sylas ne l'entendait pas exactement de la même manière qu'elle. D'un geste qui se voulait propriétaire, elle invita le terran à s'installer dans l'un des fauteuils des lieux alors qu'elle prenait place dans un autre lui faisant face. Le tout était d'avoir l'air complètement sûr de soit et maître de la situation. Même si elle se sentait à des centaines de lieues de cela... D'un geste impérieux de la main, elle invita donc leur invité à parler.

-Où en étions-nous exactement...?

Leur interlocuteur comprit l'invitation pour résumer les accords sur lesquels ils s'étaient déjà arrangés durant la soirée. C'était un coup de bluff mais si Sylas ne se rendait compte de rien et qu'il résumait la situation avec la bonne volonté de la personne pressée de conclure une bonne affaire, les deux syliméas partiraient alors sur de bonnes bases puisqu'elles auraient enfin les dernières informations dont elles avaient tant besoin... Intérieurement, la jeune femme était en train de croiser les doigts et de prier la première divinité venue. Extérieurement, le visage d'Anthon affichait un intérêt poli teinté d'ennui... Le terran jeta un rapide regard à Elië avant de se pencher vers le marchand d'esclave, le regard brillant des personnes touchant le gros lot...

-Et bien nous nous étions accordés pour une livraison bi-mensuelle. Une demi-douzaine d'unités mais de qualité supérieure avec un prix moyen de 1 000 dias par unité. Prix variant selon la qualité bien entendue...

Kaly afficha un sourire entendu et agrémenta le tout d'un hochement de tête qui se voulait blasé. Comme si elle savait parfaitement de quoi il parlait. Mais elle avait ses doutes et il lui était difficile de ne pas étrangler le bonhomme sur place. Sylas jeta un nouveau regard vers sa congénère, se léchant les lèvres de façon inconsciente avant de se frotter les mains.

-Et il était question d'un échantillon... Mais nous n'avions pas eu l'occasion d'en parler plus avant...

*Oh... *

Anthon aurait probablement sourit de façon amusée, s'imaginant déjà ce qui allait se passer et y prenant probablement plaisir. Une expression qui aurait probablement gelé son sang dans ses propres veines si elle n'avait pas été celle qui était en train de l'afficher à l'instant même. Parce qu'elle comprenait mieux ce qu'avait dit Elië maintenant. Se levant avec aplomb, inutile d'essayer de le faire gracieusement, la syliméa se retourna vers sa complice en lui tendant la main en invitation mais en offrant son dos à Sylas afin qu'il ne puisse pas voir son visage.

-Ma chère?

Du regard elle l'interrogea. Elle n'allait certainement pas la jeter en pâture au terran si elle ne le voulait pas. A ce stade elle le mettait définitivement dans le même sac qu'Anthon. Anthon dont le corps avait probablement finir de refroidir sur le sol de sa chambre et qui ne pesait pas bien lourd sur sa conscience. La seule chose qu'elle pouvait faire à l'instant c'était de lui dire qu'elle était maîtresse de son choix. Aussi articula-t-elle "carte blanche" sans émettre le moindre son...
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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  Icon_minitimeDim 31 Aoû - 9:55

HRP:
Elië ne s’était jamais posé la question de l’origine de sa capacité d’adaptation. Si on lui avait posé la question, à brûle pourpoint elle aurait sans doute invoqué la nécessité. Survivre lorsque l’on est Syliméa c’est dire le résultat de la destruction d’une hôte que l’on a parasité, devient vite compliqué. Cette façon d’entrer dans le monde est plutôt considérée comme un meurtre et est donc passible des pires châtiments. D’autre part, en sa qualité d’assassin, réagir vite et s’adapter à l’imprévu relèvent de la même nécessité. En creusant plus loin on aurait pu lui suggérer qu’elle avait été à bonne école en observant Elië pendant le temps qu’elles avait passé ensemble. La regarder faire dans le monde, fouiller ses souvenir, acquérir ses compétences avaient été plus qu’enrichissant surtout si l’on considère la Sindarine âgée de plusieurs siècles comme il est courant chez ce peuple. Elle bénéficiait il est vrai en plus des compétences de sa compagne du don de prendre toute apparence humanoïde désirée ce qui facilite grandement la tromperie. La courtisane qu’elle était avait appris à devenir ce que les hommes désiraient d’elle, femme enfant s’ils le voulaient, soumise ou dominatrice, loquace ou mutique, enjouée ou prostrée, ingénue ou dévergondée… Le dernier aspect d’Elië qui pouvait intervenir était son goût du jeu. Se retrouver dans ce genre de situation sans danger véritablement imminent, présentait pour elle matière à jouer et elle adorait cela. Elle profitait largement de sa nature de Syliméa, pour rouler les autres dans la farine et en l’occurrence le détestable personne qui se trouvait dans la pièce donnait matière à s’amuser.

S’amuser même avec sa partenaire, elle ne pouvait en laisser filer l’occasion et la physionomie de Kalysta au frôlement impudent dont elle l’avait gratifiée, lui en avait appris suffisamment sur la perfection de la copie qu’elle ne put s’empêcher d’admirer et lui avait tiré un sourire amusé et mêmes quelques projets, qu’elle avait vite chassé de ses espoirs. Elle se doutait que sa partenaire serait assez pressée de quitter cette enveloppe pour reprendre des attributs féminins. Elle-même, malgré sa curiosité insatiable, avait du mal à s’imaginer changeant de rôle… Mais, d’un autre côté, en trois mois de cette vie, aucune femme ne lui avait demandé ses services et à plusieurs reprises elle s’était interrogée sur… Mais l’urgence n’était pas là et elle se faisait assez confiance pour exploiter les occasions qui se présenteraient si jamais elles se présentaient, avec Kalysta ou quelqu’un d’autre…

Pour l’heure, elle ne pouvait que féliciter le hasard qui avait mis sur son chemin une congénère aussi méticuleuse, d’autant que prendre l’apparence d’un mort c’est-à-dire être privé de ses souvenir pour se composer une nouvelle personnalité ne devait pas être facile…

Si elle avait pu avoir accès aux pensées de sa partenaire elle aurait pu mesurer la distance qui existait entre leurs préoccupations. En effet, si Kalysta semblait pénétrée de sa conscience de Syliméa et des implications que cela avait, Elië au contraire était mue par sa curiosité d’avoir rencontré quelqu’un de la même origine qu’elle et quand-au danger, elle exerçait des activités qui l’y confrontaient au quotidien. Si elle avait conscience de sa différence et de ce que cela impliquait en terme de dissimulation, Elië l’occupait si entièrement comme si les rôles d’hôte et de parasite étaient inversés, qu’elle se souciait comme d’une guigne de sa nature de monstre pour les autres peuples. Gorvack n’avait occupé son esprit que le temps d’être mise au courant par la rumeur de son crime puis avait rejoint les souvenir des faits divers dont elle savait faire anonymement partie à cause de ses sorties létales. A aucun moment elle ne l’avait envisagé comme un congénère et ne s’était senti concernée par sa vie et sa fin.

Mordre dans cette vie à pleine dent était son principal souci. Peut-être que la fin de son immortalité se trouvait quelque part bien présente et lui intimait la frénésie d’une vie pleine jusqu’à en déborder et défier le vide qui l’attendit au bout d’un nombre d’années inconnu mais sinistrement fini. La tête de mort qui lui poussait sous son charmant visage lisse de Sindarine pouvait bien attendre un peu elle souriait de toutes ses dents ironiques, elle savait qu’au bout du compte elle aurait le dernier mot. La jeune femme en avait-elle conscience ? Les Sindarines ont une espérance de vie dont elle n’avait pas hérité, mais dont, dans son délire, elle avait pu se convaincre. Pour compléter le tableau, le mode de reproduction des Syliméas ne leur laisse aucun souvenir d’appartenance à une famille, la mère disparait à la conception de ses descendants et cela avait été facile pour la Sindarine d’imposer, par le truchement de ses souvenirs, l’image de ses parents Sindarins à son «invitée».

Kalysta ne connaissait pas tous les motifs qui faisaient de sa partenaire du moment quelqu’un de bien étranger à sa communauté génétique : digérer les dites informations pouvait bien attendre !

Pour l’heure les deux changeuses de peau avait un « petit » problème à résoudre : comment sortir de cette maison sans éveiller les soupçons, sans donner l’alarme et sans se retrouver par la même occasion la cible des sbires de leur première victime et des force de l’ordre dans un lapas de temps qui dépendrait de leur vitesse de réaction. La deuxième partie de la nuit était à peine commencée et cela leur laissait encore quelques heures de répit pendant lesquelles elles pouvaient échafauder tous les plans possibles, mais passé ce délai il y avait fort à parier que le petit personnel des lieux découvrirait le corps sans vie du propriétaire sonnant ainsi le glas de leur impunité. De son côté la blonde ingénue, tout du moins en apparence hésitait entre plusieurs options. D’un côté quitter les lieux et s’entretenir avec sa congénère satisferaient une curiosité maladive même sur un sujet qui ne la touchait que peu.

Mais d’un autre côté, continuer le petit jeu entamé et s’occuper du cas Sylas la tentait au plus haut point, elle imaginait tous les sévices qu’elle pourrait lui infliger avec délectation, justifiés de plus par le mépris de la femme qu’il semblait presque revendiquer. Le malheureux ne savait même pas pour le moment le danger qui le guettait. Ses deux interlocuteurs l’avaient déjà jugé et il ne le savait pas. La sentence avait été prononcée sans qu’il ne l’entende. Son bourreau dressait déjà le gibet et il n’entendait pas les coups de masse qui s’égrenaient comme le tic-tac d’une pendule qui mesure le temps qui reste au condamné. Il était sur le chemin de son supplice les mains liées et de voyait chacun de ses pas, chacun de ses sourires carnassier en direction de sa proie vénéneuse, chacune de ses pensées salaces et pécuniaires l’y mener. Il ne lui restait plus que l’espoir du bon vouloir des deux Syliméas… Il paradait sans se douter des délices de souffrance qu’il inspirait à celle qu’il convoitait. Elle aurait aimé qu’il sût tout cela afin de voir son regard s’emplir de terreur comme ceux des créatures qu’il se plaisait à briser pour en faire commerce. Mais elle se rattraperait à l’entendre supplier… Pour l’heure la comédie devait se poursuivre jusqu’à son dénouement. Elle était heureuse d’avoir pour une fois une complice avec qui partager le plaisir de l’hallali qui se préparait. Les plaisirs solitaires sont tellement moins satisfaisants !…

Et visiblement Kalysta était prête à jouer et Elië lui rendit son compliment en une caresse féline derrière la nuque, caresse qui en disait long sur le jeu auquel elle se prêtait.

Anthon avait repris la main ce qui était plus que naturel pour l’hôte de ces lieux et Kalysta le jouait à merveille. Avait-elle été une bourgeoise cossue dans une autre vie ? Son autorité était merveille à voir et à entendre. Une certaine admiration grandissait en elle pour sa complice bedonnante. Assumer un nouveau sexe et une personnalité contre nature en une seule soirée…. Elle ne s’était jamais essayé à ce genre de rôle et n’avait aucune idée de la façon dont elle s’en tirerait… De son côté, toujours ignorant de ce qui se tramait leur « invité » se ferrait lui-même sur la ligne que lui avait jeté Kalysta. Le faisceau de présomption de venait de plus en plus conséquent et les jurés prenaient note des aveux du prévenu… Mille Dias ! C’était ce que valait la liberté d’une âme sans défense ! C’était le pris d’une vie à satisfaire un maître qui aurait tous les droits sur vos gestes, vos envie, votre avenir…

Elië n’était pas un ange. Elle conjuguait avec plaisir et bonheur jusqu’à présent les activités de courtisane et assassin, mais la liberté et l’indépendance étaient deux valeurs qui primaient, au-dessus de toutes les autres. Pour elles, elle était prête assumer, danger, solitude, entraînement, anonymat… Elle pourrait envisager de le convertir à l’esclavage… Dans sa ruine isolée, elle serait une maîtresse si « attentionnée » ! Mais avoir un esclave n’était-ce pas déjà perdre soi-même de sa liberté ? Elle rejeta donc cette idée faussement séduisante. Debout derrière sa complice elle papillonna de son regard d’ingénue qui ne mettait apparemment rien derrière les termes d’unité ni derrière les chiffres avancés. Elle contenta de passer langoureusement ses longs doigts dans les cheveux d’Anthon.

De son côté, Kalysta semblait se contenir à merveille assumant son rôle avec une assurance qui semblait croitre de minute en minute. Elië en revanche ne réalisa pas tout de suite qu’il s’agissait d’elle lorsque le terme d’"échantillon" fut prononcé. Et pourtant elle avait bien laissé entendre à sa complice qu’il se tramait à la soirée quelque chose de cet ordre. Elle ne put s’empêcher de crisper les mâchoires en le réalisant. Et pourtant, si une personne avait l’habitude de prendre la place du jouet sexuel c’était bien elle. Cependant pas une fois elle ne l’avait fait contrainte et forcée. Elle avait toujours été consentante et y avait trouvé son plaisir et son intérêt. L’odieux Sylas envisageait-il un refus de son bétail ? Car il s’agissait bien de bétail dans la bouche du trafiquant… Envisageait-il qu’il y trouve une quelconque gratification ? La réponse dans l’esprit de la courtisane était bien évidemment « non ».

Elle était de plus en plus impatiente d’en découdre avec lui… Elle regarda sa complice se lever et se positionner devant elle. Elle lui sut gré de s’inquiéter de ce qu’elle pouvait vouloir donner comme suite à cet entretien.

*Carte blanche ? Délicieuse Kalysta ! Voudras-tu jouer avec nous ?*

Elle lui tendit la main tout en faisant le tour du fauteuil derrière lequel, debout en potiche parfaite, elle attendait qu’on lui donne l’occasion ou l’autorisation de se manifester. Son pouce caressa doucement les doigts boudinés du maître des lieux en signe d’invitation. Elle sourit de bonne grâce à Anthon et baissa lentement ses paupières en signe d’accord et pour lui signifier de ne pas s’inquiéter. Elle était impatiente de voir comment sa complice allait conclure l’accord et l’échange qui se profilaient.

La suite se déroulerait-elle ici ou chez le trafiquant Terran ? Pour l’instant toutes les options étaient ouvertes et dépendraient sans doute de la formulation adoptée par Kalysta et de l’impatience de son hôte à vérifier la qualité de la marchandise. Mais pour l’échantillon cela ne faisait que faire croitre le plaisir avant-coureur comme les caresse avant l’orgasme. Elle se mordit les lèvres de désir, imaginant le rouge tentateur qui circulait dans l’odieuse enveloppe qui devait l’envisager comme l’objet de ses phantasmes et de ses jouissances. Il aurait fait appel à elle en d’autres circonstance, il aurait pu le faire en toute impunité contre quelques pièces mais aujourd’hui, il venait de faire un pas de plus vers le gibet qu’elle avait dressé pour lui…
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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  Icon_minitimeVen 19 Sep - 20:21

Plus cela allait et plus Kalysta prenait ce corps d'emprunt en horreur... Ce n'était pas vraiment le physique, ou les attributs mâles définitivement déconcertant dans leur façon de réagir de leur propre gré, que la personna qu'elle était obligée de subir. Elle savait depuis le début qu'Anthon était un être abjecte selon ses critères mais plus elle en apprenait, notamment au travers des réactions de Sylas, et plus elle le prenait en grippe. Le marchand d'esclaves avaient vraiment de la chance d'être mort... Sans cela elle aurait pris plaisir à le mettre à mort et ce de façon lente, douloureuse et particulièrement créative... Elle avait vraiment hâte de se glisser à nouveau dans sa peau habituelle tant le bonhomme lui inspirait de la révulsion... Si les attentions d'Elië étaient assez déconcertantes, la pauvre n'était vraiment pas habituée à être traitée de la sorte, elles avaient aussi un coté un peu rassurant, lui permettant de rester dans son rôle et de repousser encore ses limites...

Si les deux syliméas étaient différentes sur beaucoup de points, elles offraient un front commun redoutable et complémentaire... Kalysta ne savait pas ce qu'elle aurait fait si elle n'était pas tombée sur sa comparse. D'un autre coté les soucis qu'elle avait eut durant son cambriolage ne se seraient probablement pas dressés sur sa route mais elle n'allait pas revenir sur ce détail trivial... Rencontrer un congénère était suffisamment rare pour être ignoré, encore plus lorsqu'il s'agissait de quelqu'un du calibre de la ladrini... Et même si, techniquement, elle désobéissait aux ordres qu'elle avait reçu, elle n'allait pas non plus cracher sur une occasion de mettre à mal des marchands d'esclaves. Car s'il y avait bien une catégorie de personnes qu'elle abhorrait, c'était bien celle-ci.

Conservant son masque d'autorité et de condescendance, Kalysta fit de son mieux pour extraire le maximum d'informations de Sylas... Visiblement le terran ne se doutait de rien et était bien trop pressé de plaire pour se poser réellement des questions sur un possible changement de comportement. La syliméa n'avait que quelques connaissances de base et extrapolait ce qu'elle pouvait, elle se savait condamnée à faire des erreurs. Etant donné les lieux et leur coté ostentatoire, elle avait opté pour une personna relativement pompeuse mais elle aurait tout aussi bien pu gravement se tromper, Anthon ayant été débonnaire de son vivant... Ce n'était heureusement pas le cas et les faux pas qu'elle pouvait commettre étaient rapidement mis de coté grâce aux hormones bouillonnantes de leur future victime.

Elië semblait assez satisfaite de la liberté d'actions que lui offrait la nérozia... D'un autre coté Kaly ne se voyait pas lui forcer la main et surtout pas pour ce genre de choses... Elle n'avait aucun des talents de séductrice de sa comparse et, même si elle n'était pas étrangère à la chose, elle ne pouvait pas jouer de son caractère sexuel comme elle le faisait. Si elle avait été à sa place, elle aurait probablement émasculé Sylas à ce stade des opérations alors forcer quelqu'un dans ce genre de situation...? Certainement pas ! Elle n'en fut pas moins soulagée, et un poil intriguée, quand elle constata que l'autre syliméa conserva son masque de courtisane pour venir ouvertement tenter leur cible. A partir de maintenant, l'initiative était définitivement dans son camp... De toute façon, elle voyait bien Anthon avec un petit vice de voyeurisme pour ce genre de choses...


-Magnifique !

Le compliment pouvait s'appliquer à Elië, ce qui ne serait pas mentir, tout comme à la confirmation que la ladrini prenait cette partie de l'affaire en main. Sans mauvais jeu de mots... Restait à savoir ce qu'elle comptait faire exactement du terran. Il représentait encore un possible ticket de sortie tout comme une source intéressante d'informations mais elle ne savait pas trop comment faire à ce stade. Elle soupçonnait sa consoeur d'avoir obtenu une grande quantité d'informations en jouant de ses charmes mais la situation était un tout petit peu différente avec le cadavre du vrai Anthon qui les attendait un étage plus haut... Le temps était devenu une denrée limitée et elles devaient jouer les cartes qu'elles avaient avec prudence. A bien y réfléchir, Kalysta était d'avis de changer de lieu... Le plus logique, surtout si la personne qu'empruntait, en quelque sorte, Elië était sensée faire office d'échantillon, était que Sylas et elle partent ensemble. Pour aller chez lui ou ailleurs, elle ne savait pas trop ce que le cerveau saturé de testostérone du terran avait en stock... Quant à Anthon il irait se coucher, seul mais bien vivant. Cela donnerait le temps à la nérozia de s'éclipser par la fenêtre et à sa consoeur d'avoir un bon alibi. Le personnel de maison retrouverait probablement leur maître au petit matin...

Restait à voir ensuite la partie où la ladrini était seule avec Sylas. Et si elle voulait vraiment rester seule avec lui d'ailleurs... Rien n'empêchait Kalysta de rester dans l'ombre en guise de renforts mais elle n'était pas certaine de sa "performance" si on l'invitait à participer à la petite fête qui se préparait. Lui faire sauter les aliboffis à la petite cuillère ne la dérangerait probablement pas. Se glisser dans ses draps, si... Ensuite... Elle ne savait pas vraiment ce que lui réservait exactement Elië. Cette dernière n'avait peut-être pas les mêmes pulsions meurtrières qu'elle et avait peut-être envie d'en "profiter". Elle en doutait mais elle ne pouvait pas non plus s'avancer autant après ne l'avoir connu qu'une poignée de quart d'heure...

Elle serra légèrement la main de sa comparse, un moyen comme un autre de communiquer, avant de l'aider à faire gracieusement le tour de son siège. Vraiment, elle savait jouer de ses charmes... Du coin de l'oeil elle constata que Sylas semblait ne pas pouvoir détourner son regard d'elle, ses yeux masquant difficilement la faim qu'il éprouvait. Il était visiblement pressé de pouvoir tester la marchandise et Kalysta décida qu'il était tout autant intéressant d'en jouer... Surtout que cela lui permettrait de parler un tout petit peu mieux avec Elië pour synchroniser leurs actions. Elle ne relâcha donc pas sa main une fois qu'elle les eut rejoint, la forçant en fait à se positionner face à elle. Elle glissa l'un de ses bras autour de sa taille avant de l'attirer à elle, dos contre son torse, ou plutôt son ventre. Regard planté sur Sylas, elle repoussa une mèche de la ladrini afin d'avoir accès à son cou. Et son oreille...


-Envisagiez-vous de continuer ici...? Je ne doute pas que quelqu'un comme vous ayez déjà un plan précis en tête...

Ses lèvres survolèrent le cou de la syliméa alors qu'elle parlait d'une voix basse, son regard ne quittant jamais Sylas... La question semblait ainsi directement adressée au terran dont les pupilles menaçaient désormais de dévorer les yeux alors qu'en fait, elle s'adressait directement à Elië... Le seul soucis était que Sylas ne voudrait probablement rien signer tant qu'il n'avait pas "goûté"...
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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  Icon_minitimeDim 19 Oct - 9:33

Si elle avait bien saisi que la sa partenaire lui laissait carte blanche, Elië n’avait pas très bien compris si elle comptait se joindre à elle dans la suite des évènements ou si elle la laissait se débrouiller. Cela n’avait en réalité pas beaucoup d’importance, dans les deux cas Sylas allait passer de façon pénible ce qui s’annonçait comme étant les derniers instants de sa vie répugnante de trafiquant. La courtisane imaginait déjà mille tours pour le faire passer de vie à trépas de préférence en le faisant payer par où il avait péché. Le jeu aurait été plus délectable si Kalysta s’était jointe à eux, mais au bout du compte elle comprendrait que sa partenaire ne soit pas aussi chaude qu’elle pour ce genre d’expérience et la suite des évènements ne lui en laisserait pas forcément le choix, en fonction de son interprétation du cadavre qu’elles avaient laissée derrière elles.

D’ordinaire, elle expédiait les gens ad patres sur commande et moyennant espèces sonnantes et trébuchantes, mais c’était surtout pour allier l’utile à l’agréable. Grâce à cela elle pouvait pratiquer l’assassinat sans honte si tant était qu’elle pouvait être familiarisée avec ce sentiment. Il serait trop long de revenir ici sur les origines de cette facette de sa vie professionnelle, mais sachez que le sang coulant sur la peau alors que les le corps s’affaisse et le regard se vide la fascinait. La souffrance n’était pas le but recherché en général mais en l’espèce, le trafiquant serait une exception… Une manière comme une autre de lui faire regretter son odieux commerce mais aussi de fêter sa rencontre avec une autre Syliméa. Le dernier prétexte était une sainte hypocrisie pour Elië qui certes était intriguée par sa propre race, mais se fichait de sa destinée comme d’une guigne tant elle se sentait plus proche de la Sindarine que d’autre chose quelle qu’elle soit. Le seul point positif qu’elle voyait dans cette péripétie dans sa vie était la complicité qui était apparue presque instantanément entre elle. Certes, elle avait été dictée par la nécessité et rien ne disait qu’en d’autres circonstances elle serait apparue, mais elle était assez agréable à vivre pour que cela soit noté.
Plus les minutes passaient et plus la blonde rouquine, se sentait confiante. Elle avait peut-être tort : le vieil adage ne précisait-il pas que c’est lorsque l’on n’a plus peur que les ennuis commencent ? Cepdnant elle avait de plus en plus de raisons de croire que Sylas était dupe de la supercherie que les deux femmes jouaient à son intention. D’abord sauf erreur de sa part, cette soirée avait été le lieu de la première rencontre entre les deux Terrans et ils ne se connaissaient sans doute pas assez pour marquer des fautes d’interprétation. D’autre part Kalysta se montrait à la fois prudente et convaincante dans son rôle et enfin, le regard de Sylas sur elle en disait assez sur ses intentions à son égard pour finir de le distraire de toute prudence ou méfiance.

Le lubrique invité pouvait se croire en position de force, exigeant un gage érotique avant de conclure leur affaire. Hélas pour lui, cette affaire n’était plus d’actualité et Elië en tout cas n’accordait aucune importance à cette transaction. Le trafiquant faisait donc le beau sur le gibet qui avait été dressé à son intention sans même le savoir.

La Ladrini apprécia le compliment détourné que lui adressa sa complice et se laissa guider autour du fauteuil du ventripotent trafiquant et se plia à son étreint, offrant son cou aux baisers de sa complice non sans plaisir. Par conte à savoir si elle avait un plan précis en tête, elle devait bien avouer que non. Elle était capable d’envisager plusieurs solutions en fonction de ce que Sylas avait en tête, mais comme depuis le début de cette aventure, c’était l’improvisation qui allait primer. Suivant le lieu qu’il aurait choisi les choses n’allaient sûrement pas prendre le même cours. Le plus simple aurait été que le trafiquant désire profiter le la chair fraîche qui lui était proposé dans la maison même de son hôte, mais encore aurait-il fallu que Anthon le lui eût proposé, cela ne se faisait sans soute pas de réclamer une telle hospitalité… Elle en serait donc pour accompagner le visiteur dans l’endroit qu’il aurait choisi. Cela ne l’effrayait pas plus que cela. Temps que le mâle sordide se laisserait guider par ses hormones, elle jouerait sur du velours. Par contre il n’était sûr que Kalysta puisse les retrouver entre le leur départ et le temps qu’elle devrait passer à donner le change c’est-à-dire au minimum remonter dans « sa chambre », à moins d’avoir certains renseignements tels que son adresse… De son côté Elië aurait sans doute quelques difficultés à remettre la main sur sa congénère pour finir d’en apprendre plus sur son peuple… Et bien tant pis elle devrait se consoler en prenant autant de plaisir que possible à entreprendre Sylas.

Elle attendit tranquillement la réponse de ce dernier alors qu’elle se délectait du souffle de sa partenaire dans son cou.

« Et bien ma foi, ma voiture m’attend dans la rue et évitera à … Mais je ne connais même pas votre nom….
_ Norah »


*Comme si c’était notre nom qui t’intéressait !….*

« _ Enchanté Norah. Ma voiture vous évitera donc de fatiguer ces jolis pieds »

Ses yeux étaient descendu le long de la silhouette élancée jusqu’à la cambrure du pied apprêté dans les fines sandales

*La courtoisie du prédateur ! S’il savait… Mais nous n’allons pas lui gâcher la surprise mon amour. Si ?
_ Ce serait faute de goût mon amour !...*


Le Terran quitta son siège pour rejoindre le couple devant le fauteuil d’Anthon et prit la main libre de la jeune femme tout en se penchant jusqu’à rencontre du visage et du cou pour y déposer un baiser qu’elle se surprit à apprécier. Elle se laissa soustraire à l’étreinte de son premier maître avec le sourire.

« Où allons-nous ? »

Elle ne risquait rien à poser la question afin de faciliter la tâche de sa complice mais ce fut sans surprise que Sylas répondit de façon évasive, de façon intentionnelle ou pas.

« Chez moi en un endroit qui vous plaira sûrement »

La suite fut sans surprise : la prise de congé mondaine et hypocrite, la monté dans une voiture tirée par deux chevaux et le départ dans la nuit. La voiture était plutôt massive pour encaisser les cahots des pavées de la cité, mais son intérieur était plutôt cossu, tendu de toile aux motifs fleuris. L’esclavagiste avait pris place en face d’elle et gardait une allure digne si l’on exceptait ses regards plein de convoitise qui déshabillait la jeune femme.
Celle-ci arborait le visage mutin de la petite fille à qui l’on avait promis une belle surprise et qui maîtrise son impatience pour garder la politesse qui fait la fierté de son papa. Elle pensait à sa complice et se demandait où elle pouvait se trouver au moment présent. Encore dans la maison de leur rencontre ou déjà sur leurs traces

*Elle n’a pas de raison de s’attarder là-bas. Une fois le change donné d’avoir rejoint les Quartiers d’Anthon…*

Elië ne faisait aucun effort pour entretenir la conversation, mais son hôte semblait ne pas apprécier le silence aussi ce fut un exercice auquel elle n’eut pas besoin de se plier. Il lui suffisait de répondre poliment en faisait parfois un peu preuve d’imagination. De toute façon, le marchand de chair fraîche semblait tellement imbu de sa personne qu’il s’écoutait bien plus parler que les réponses de la blonde qui ornait sa voiture et allait rejoindre sous peu ses trophées… Etait-il en mesure de remarquer la nuance changeante dans le sourire et le regard se celle qu’il pensait sans doute sienne ? Il y aurait deviné l’ironie que la « beauté » tissait en son esprit qui côtoyait l’ennui de devoir supporter encore tant de suffisance. Elle lutta un instant pour ne pas finir cette comédie et mettre une fois pour toute fin à la vie odieuse de son compagnon de route. Elle souleva du bout des doigts le rideau de lourd tissu qui la séparait de la nuit afin d’en sentir le souffle frais sur son visage la nuit était en son mi-temps et les yeux des bâtiments semblaient fermés sur les sages rêves de leurs habitants tandis que les noctambules pouvaient tous être soupçonnées de pire méfaits. Elle ferma les yeux et laissa la brise nocturne s’immiscer entre son cou et ses cheveux, ses narines frémissantes s’emplirent ses parfums de la nuit mêlés de l’odeur du pavé humide.

Un frôlement de tissu et l’odeur sophistiquée de son compagnon de voyage, la firent revenir à l’affaire qui l’occupait. Elle regarda la main manucurée se poser sur sa cuisse et en apprécier le galbe. D’ordinaire, il aurait été gâché par la présence du fourreau de sa lame de jet, mais le temps lui avait manqué pour le remettre en place dans la chambre d’Anthon. Elle eut un sourire amusé en direction du mâle qui sortait de sa tanière. Elle glissa son index sur sa joue en le regardant dans les yeux tandis que les doigts indiscrets tentaient de se faufiler entre les pans de sa robe.

« Je voyage est-il encore si long ?... »

Sylas reprit ses distances le visage circonspect un sourire en coin des lèvres.

« Décidément je crois que je ne vais pas regretter cette nuit, mais comment une personne comme vous a-t-elle pu se retrouver avec un lourdaud comme lui ? »

En son for intérieur, Elië apprécia le vouvoiement mais eu presque envie de plaindre ce pauvre Anthon.

« Quelqu’un comme moi ?
_ J’ai du mal à vous imaginer seulement poule de luxe… »


Elle tressaillit intérieurement. Sa comédie pouvait ne pas tromper tout le monde apparemment. Il poursuivit.

« Je ne connais pas de Sindarine qui en soit arrivé à ça…
_La vie ne laisse pas toujours le choix aux Sindarine… »


La sincérité de cette réponse n’avait pas du être feinte. L’histoire d’Elië était si proche de celle du personnage qu’elle incarnait qu’elle n’avait aucun mal à y laisser pointer le mélange de nostalgie et de fierté qui l’habitait.
Sylas finit par se rassoir complètement, en face de la blonde créature, la considérant avec curiosité.

« Hum… Oui… C’est bien possible et cela ne me regarde pas… »

Un signal d’alerte venait de s’allumer dans l’esprit de la Syliméa. L’homme en face d’elle ne semblait plus être seulement le trafiquant lubrique de tout à l’heure. Quelqu’un d’autre semblait se dessiner derrière lui. Etait-il possible que lui aussi joue un rôle ? En tout cas le fait qu’il s’intéresse ne fût-ce que très peu aux avatars de sa proie ne collait pas avec le personnage qui avait marchandé quelques minutes plus tôt chez la marchand d’esclaves…

Elle n’eut pas le temps de pousser ses interrogations plus loin, la voiture s’arrêta. Lestement Sylas sauta sur le pavé et fit le tour pour ouvrir à portière à Elië qui avait de plus en plus l’impression de tomber dans un traquenard. Et si les rôles s’étaient une nouvelle fois inversés ? D’où venait soudain cette allure féline chez le trafiquant de chair fraîche ainsi que cette soudaine prévenance ? Ses yeux firent le tour des lieux. Point de maison au luxe ostentatoire à laquelle elle s’attendait, mais une façade tout ce qui y avait de plus banal dans un quartier tout ce qu’il y avait de plus banal à la limite même du vieillot.

« Surprise ? »

Elle ne pouvait pas dire le contraire et songeait déjà à la façon se sortir de ce qui ressemblait de plus en plus à un piège. Pour le moment rien d’irréversible ne s’était produit en tout cas en ce qui concernait son propre sort, mais elle savait que si elle entrait dans cette maison, les choses pourraient changer du tout au tout. Tenter de fuir ne pouvait que précipiter les choses et la trahir et elle ne connaissait pas les compétences guerrière de celui qu’elle avait maintenant à appeler Sylas.
Elle sentit sa poigne lui agripper le haut du bras. Il se pencha à son oreille.

« N’ayez crainte, nous ne vous voulons aucun mal… »

Nous ? Il n’était donc pas seul ? Dans ce nous, il n’était pas question de domestique ou de valet, mais bien de personne au même statut que lui…
Elle se tourna vers lui.

« Vous ne m’en voudrez pas si je ne vous fais pas entièrement confiance ?... »

Il eut un rire bref et amusé.

« Allez entrons. »

Elle se laissa guider vers la porte en vieux bois patiné par les temps et pénétra dans la maison comme un condamné dans le labyrinthe de Zaléra
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Kalysta Elyomar
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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  Icon_minitimeVen 24 Oct - 13:28

Si on y réfléchissait bien, Kalysta ne connaissait Elië que depuis une heure. A tout casser... Et pourtant, quand elle eut confirmation que Sylas avait bel et bien l'intention de l'emporter chez lui, la jeune femme eut l'impression de l'abandonner. Ne pouvant se permettre de montrer quoi que ce soit, elle conserva son masque d'Anthon, affichant un sourire qui se voulait connaisseur. De ce qu'elle avait pu voir, son congénère savait parfaitement se défendre... Et agir ainsi leur offrirait à toutes deux un parfait alibi lorsque le corps sans vie de l'esclavagiste serait découvert. Elle ne put, toutefois, s'empêcher de serrer légèrement la taille de la courtisane, essayant de lui transmettre qu'elle ferait de son mieux pour suivre... C'était certainement de l'insécurité de sa part car la fausse sindarine était bien plus sûre d'elle, parfaitement maîtresse d'elle et de ses compétences. La syliméa en costume d'Anthon se tourna donc vers Silas, libérant sa complice pour qu'elle rejoigne sa nouvelle proie...

-Je vous fais confiance pour bien vous en occuper...

Encore une fois ses propos étaient suffisamment ambiguës pour pouvoir être destiné au terran comme à la syliméa. Elle afficha un dernier sourire avant de les laisser, restant dans le rôle et offrant un parfait exemple d'étiquette et de politesse. Il lui fallut tout son sang froid pour ne pas courir jusqu'à la chambre une fois que la porte se referma sur Elië et Sylas. Conservant sa contenance, non sans difficultés, elle parvint même à prendre quelques instants pour interroger son personnel, probablement un majordome. Elle apprit ainsi que leur proie était arrivée à bord d'un attelage bien spécifique... Même si la voiture ne lui disait rien, cela lui permettrait tout de même de la pister en ville. Quelques instants plus tard, elle rejoignait les lieux du crime à une vitesse certainement plus importante que celle du marchand d'esclaves d'origine... Heureusement pour elle, son personnel de maison savait mieux que de poser des questions indiscrètes sur le comportement de leur maître... Jamais Kaly n'appréciât autant que de se retrouver enfermée dans la même pièce qu'un cadavre... Le front appuyé sur la porte solidement verrouillée, elle s'offrit le luxe de quelques secondes de répit, poussant un long soupir de frustration alors que l'apparence masculine laissait place à des traits indubitablement féminins...

Sachant qu'elle ne pouvait pas se permettre de traîner, la jeune femme se débarrassa rapidement des vêtements qu'elle avait emprunté à Anthon. Avant de prendre définitivement la fuite, elle jeta un dernier coup d'oeil à la chambre. Elle s'assura qu'il n'y ait aucune trace d'Elië ou d'elle-même et essaya, tant bien que mal, de donner l'impression que le marchand avait été assassiné après son entrevue avec Sylas. Heureusement pour elles, la rencontre n'avait pas duré bien longtemps et personne ne devrait réaliser que la mort du bonhomme avait eu lieu bien avant sa dernière apparition en public. Une fois ces derniers détails prit en considération, la syliméa put enfin prendre la fuite par la fenêtre... Modifiant suffisamment son apparence pour ne pas être reconnue, même si elle s'était assurée que la rue était vide et qu'il n'y avait pas de petits curieux aux fenêtres, elle se laissa doucement descendre vers le sol. Le système qu'elle avait mis en place avant qu'elles ne doivent improviser, se révélant tout à fait salutaire. Jamais la jeune femme n'avait été aussi heureuse de retrouver ses vêtements, et son sexe de prédilection...

Une fois au sol, il était temps de voir comment elle allait retrouver sa complice. Avant de repartir, elle avait bien prit soin de se renseigner sur Sylas et son attelage... Ce qu'elle avait put apprendre était désespérément maigre mais c'était tout de même mieux que rien du tout. Les premiers mètres ne furent pas vraiment difficile à suivre... Entre les traces de roues et le crottin plus que frais, la jeune femme n'avait pas vraiment de questions à se poser. Les choses se corsèrent toutefois rapidement, une fois la route principale atteinte... Difficile de faire la différence entre un attelage et un autre. Pressée par le temps, la syliméa étouffa un gémissement de frustration avant de scruter les lieux. Les grandes villes étaient toujours hantées par des proscrits de tous types. Mendiants, voleurs, filles de joie... Tout ce beau monde traînait toujours dans les rues, quelque soit l'heure du jour ou de la nuit. Elle jeta rapidement son dévolu sur un cul-de-jatte qui attendait patiemment que les soûlards sortant d'une taverne toute proche de lui lâche une piécette.


-Hep ! Ca t'intéresse un peu d'argent...?

Heureusement pour elle, la nérozia n'était pas partie les poches vides... La vision d'un beau dias bien brillant n'eut aucune difficulté à délier la langue du mendiant et la jeune femme ne tarda pas à reprendre sa chasse dans la bonne direction. Bien entendu, elle dut réitérer sa manœuvre plus d'une fois, se frottant à la faune nocturne et hétéroclite de la cité, mais elle parvint à traquer Sylas sans trop de difficultés, si l'on faisait abstraction du temps. Non seulement elle ne pouvait pas aller aussi vite qu'un attelage mais elle devait négocier chaque information, perdant ainsi un temps précieux. Plus cela allait et plus elle grinçait des dents, espérant que sa congénère ne s'était pas retrouvée confrontée à une situation qu'elle ne pourrait pas maîtriser seule. Le fait que sa bourse avait l'air bien plate ne la chagrina pas un seul instant...

Enfin, enfin... Kalysta arriva face à l'endroit où Elië avait été emportée, pouvant même entrapercevoir un bout de l'attelage désormais rangé et abandonné. Si elle était arrivée à bon port, elle n'en était pas pour autant au bout de ses soucis. En temps normal, elle aurait usé de tous ses dons pour infiltrer les lieux sans éveiller les soupçons... Malheureusement le myste rouge la forçait à travailler à l'ancienne, sans les sécurités qu'elle avait habituellement. Et contrairement à son cambriolage chez Anthon, elle n'était absolument pas préparée. Non seulement elle ne savait rien des habitants des lieux mais elle ignorait tout de l'agencement des pièces. Elle allait donc devoir agir en aveugle et d'autant plus improviser. Ce n'était, en plus, pas impossible qu'elle fasse tout cela pour rien. A tous les coups, Elië était parfaitement maîtresse de la situation, profitant de Sylas avant de partir... Mais elle ne pouvait pas se permettre de juste le supposer.

Si sa complice maîtrisait la situation, elle lui ferait confiance et la laisserait gérer seule. Si ce n'était pas le cas, elle ferait en sorte de la sortir de là... Mais dans tous les cas, elle devait voir ce qu'il en était de ses propres yeux. La syliméa devait donc rentrer dans cette demeure et retrouver sa congénère. En temps record. Et sans éveiller l'attention de qui que ce soit. Plus facile à dire qu'à faire... Restant à l'ombre d'une ruelle donnant sur la maison, la nérozia observa les lieux afin de repérer gardes et organisation des rondes. Visiblement Sylas n'était pas un homme confiant, rendant la tâche d'autant plus difficile même si, indirectement, elle allait pouvoir en tirer avantage. La situation de la maison, le quartier même, ne cadrait pas non plus avec l'image qu'elle s'était faite du terran. C'était assez étrange qu'il se retrouve dans un coin aussi pauvre, elle s'était plus attendue à quelque chose proche de ce qu'avait occupé Anthon. Même le "personnel" semblait plus martial que social, plus de gardes que de valets. Soit Sylas jouait dans une toute autre cour, soit il n'était pas vraiment ce qu'il disait. Dans tous les cas, il était dangereux, elle en était certaine.

Au bout d'un certain temps d'observation, la jeune femme avait élaboré un plan d'action. Bancal et bien trop basé sur la chance mais un plan quand même... Elle jeta son dévolu sur l'un des gardes, jeune et relativement proche de sa physionomie habituelle, ce qui devrait lui permettre de ne pas avoir à trop travailler son langage corporel. Glissant d'ombre en ombre, elle parvint à se retrouver derrière lui. Une main vint se plaquer sur sa bouche alors que son autre bras venait écraser sa gorge, l'étouffant. La lutte fut aussi violente que courte mais, bientôt, elle tirait le corps inerte à l'écart. Quelques instants plus tard, la syliméa retournait vers la maison, portant la tenue et l'apparence de la victime qu'elle avait caché plus loin... Ligotée et muselée... Le jeune homme ne lui avait rien fait personnellement, elle n'avait aucune raison de le tuer alors que l'incapaciter suffisait largement.

Faisant profil bas, la jeune femme se dirigea vers la porte alterne qu'elle avait repéré un peu plus tôt, celle visiblement destinée aux gardes et au personnel de maison, même si elle n'avait pas encore repéré de serviteurs à proprement parler. Remerciant sa bonne étoile de ne croiser personne d'autre, pour l'instant, Kalysta entra enfin dans la maison. L'oreille aux aguets, elle essaya de chercher les accents chantants qu'Elië avait emprunté à une sindarine, priant pour qu'elle aille bien. Et que toutes les deux parviennent à voir le jour se lever en un seul morceau...
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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  Icon_minitimeMer 29 Oct - 10:04

Au moment où elle pénétrait dans la maisonnette escortée de l’ex Sylas ou tout au moins de l’ex trafiquant, ils croisèrent un homme qui la dévisagea, mais pour une fois sans arrière pensée semblait-il.

L’antichambre était réduite et sombre comme peuvent l’être toutes les antichambres à une heure aussi avancée de la nuit. La rouquine s’appliqua à noter tous les détails de l’endroit, gage possible de sa prochaine survie. Un escalier perpendiculaire à l’entrée montait à l’étage tandis qu’une porte s’ouvrait gauche, deux sur la droite et une sous l’escalier. L’endroit semblait aussi mal entretenu que le laissait supposer l’extérieur. Les boiseries et menuiseries étaient noircies par le temps, les tentures étaient soit déchirées soit en passe de tomber au sol et les pas des visiteurs se mêlaient comme les cicatrices de la vérole sur la poussière et la crasse des dalles du sol. Elle se trouvait dans tout ce que son amour du luxe redoutait. Son regard tomba sur un tableau, visiblement tombé récemment, le cadre brisé par la chute, le portrait qui le composait était déchiré au niveau de l’oreille. Sylas suivit son regard et eut un rire bref :

« L’ancien maître des lieux »

Cette remarque sonna comme une menace aux oreilles de la Syliméa. Des bruits de pas à l’étage firent lever les yeux de la belle. Décidément l’endroit était très actif à cette heure de la nuit… Mais le « nouveau » maître des lieux tandis sa main dans le dos de la femme tout en indiquant de son bras la direction de la porte sous l’escalier :

« Si vous voulez bien vous donner la peine… »

Elle lui dressa un léger sourire empreint d’interrogation, mais obtempéra. Comme elle le supposait, la porte qui s’ouvrit devant eux menait au sous sol et étant donné l’état de ce qu’elle avait vu de la maison, elle ne devait pas s’attendre à beaucoup de confort. Les murs de l’escalier raide et étroit en pierres grossièrement équarries se couvraient de salpêtre et les toiles arachnéennes éclairée par la maigre lumière d’une torche y jetaient des ombres fantomatiques.

« Je vous en prie… »

Ses vêtements n’étaient pas appropriés à une telle visite et la fraîcheur souterraine la saisie. Elle se frotta machinalement les bras et entrepris la descente de ce qui ne serait sans soute pas une partie de plaisir. Elle évitait de toucher les parois autant par répulsion que par désir de tenir son rôle de femmes frivole. Entre temps, son esprit essayait de saisir les pièces d’un puzzle d’une image encore inconnue. Elle ne savait pas ce qu’elle devait craindre et se préparait donc au pire. La surprise des derniers évènements et sa curiosité l’avaient empêchée de se poser la question d’une fuite quelconque mais maintenant qu’elle se dirigeait dans une direction réputée sans issue, sa sauvegarde revenait au premier plan dans ses préoccupations. Si elle avait bien compris, elle n’était pas la cible directe de son hôte qui semblait plutôt viser Anthon. Il aurait sans doute suffit qu’elle révèle que le marchand d’esclave était mort pour que tout s’arrête, mais cela signifierait s’expliquer sur les circonstances de son décès et cela la mettrait en première ligne. Quelqu’un qui pourchassait les marchands d’esclaves ne devait pas être très compréhensif envers les assassins…

Elle entendit la porte qui se refermait en haut des escaliers alors qu’elle se trouvait à mi-hauteur. Lorsqu’elle arriva à la dernière marche, son premier réflexe fut de scruter les alentours. Désir d’en finir avec les mauvaises surprises et de se donner le plus vite possible, le plus d’informations possible à sa survie. Le décor n’était pas aussi désespérant que ce que lui promettait sa descente. Certes il s’agissait d’une cave, mais une cave où apparemment des gens avaient leurs occupations et n’avaient pas envie de se rendre la vie plus dure qu’elle ne l’était déjà. Le plafond était vouté comme pour beaucoup de cave et enduit de chaux ainsi que les murs ce qui ajoutait un peu de clarté à un endroit qui était attendu obscure. Le Fond de l’endroit était occupé par trois énormes foudres et des casiers à bouteille pour la plupart vides couvraient le mur de droite. Au centre une table massive en bois foncé, peut être un vieux chêne, était entourée de cinq vieux fauteuils au tissu passé et usé, mais qui remplissaient sans doute tout de même la fonction qui leur était ici attribuée. Un homme occupait celui qui se trouvait le plus à l’écart presque dans l’ombre. La pièce en effet était éclairée par un seul vieux chandelier girafe.

« Houuuu ! Sylas mon gars ! Tu reviens avec un joli p’tit lot !
_ Ferme-la ! »


Elle ne voyait toujours pas le visage de l’homme dans le fauteuil, mais son humour semblait voler aussi haut que les blagues de caserne.
En outre Sylas semblait être le véritable nom de son hôte. Que devait-elle en conclure ? Une pointe d’honnêteté dans le personnage ou du mal à changer complètement d’identité ? Dans les deux cas, ce pouvait être une faiblesse qu’elle pouvait exploiter, mais méfiance cela pouvait aussi bien n’avoir aucune signification… Il choisit un fauteuil en pleine lumière et en désigna un autre à Elië.

« Asseyez-vous. Il se peut que vous soyez là pour un petit moment et vos ravissantes jambes pourraient se fatiguer… »

L’ironique compliment la laissa de marbre trop préoccupée qu’elle était par la suite qu’allaient prendre les évènements. Elle accepta néanmoins la place désignée, s’assit et attendit stoïquement la suite. L’homme gardait le silence en l’observant lui posait-elle un problème ? Craignait-il d’avoir fait fausse route ? Il ne semblait en tout cas pas aussi sûr que dans la demeure d’Anthon. Pourtant d’une manière ou d’une autre, il avait demandé à partir avec elle. Peut être la raison de ce choix n’avait-elle plus cours ? Il se décida enfin à rompre le silence.

« Et bien Norah, car c’est bien votre nom ? »

Son hésitation montrait qu’il était loin d’être stupide et qu’il doutait déjà de la personne qu’il avait en face de lui.

« Norah, vous demandez sans doute ce que vous faites ici… Et bien consolez-vous, moi aussi. »

Elle ne lui répondit pas et se contenta de lui adresser un regard interrogateur porteur de sa dose d’ironie. On pouvait y lire quelque chose comme : « Si vous ne le savez pas qui le peut ? »

« Au départ, je pensais me trouver avec une fille facile et un peu intéressée. Puis je me suis retrouvé en face d’une fille peu farouche mais sans doute toujours intéressée et là… »

Il marqua une hésitation.

« Cette fille se fait plus ou moins enlever et ne réagit pas plus que cela donc si je résume : intéressée, peu farouche et peu impressionnable. Avouez que ce n’est pas courant. Ajoutez à cela que vous êtes une Sindarine… »

La blonde rouquine ne put retenir un sourire amusé. Aurait-il fallu qu’elle joue la jeune fille effrayée ? Peut être, pour peaufiner son personnage en tout cas celui que l’homme lui prêtait… Et en tout cas sûrement pour ne pas lui paraître trop dangereuse, car visiblement, il se méfiait d’elle. Aussi se contenta-t-elle d’attendre en silence de savoir où exactement il voulait en venir. Il laissa tomber sa mai sur l’accoudoir du fauteuil avec un petit rictus agacé. Cela convenait mieux au Sylas trafiquant qu’au Sylas mystérieux qui s’était dévoilé au sortir de la voiture. Encore vêtu de ses vêtements de couverture, il offrait un visage incertain.
Il se leva visiblement impatient.

« Bon, si nous entrions dans la vif du sujet ? Anthon est un marchand d’esclaves mais ses autres affaires lui permettent d’avoir pignon sur rue et de dissimuler cette activité. Vous êtes ici pour nous aider à recueillir des preuves afin de le confondre.
_ Rien que ça. »


C’était ses premiers mots depuis qu’ils étaient entrés dans la maison. Cela sembla détendre son interlocuteur.

« Vous êtes proche de lui, donc la personne idéale pour percer ses petits secrets et nous fournir les informations qui nous manquent.
_Proche ?! N’exagérons rien. Je ne le connais que depuis cette nuit et je dout…
_ Qu’il vous garde à ses côtés ? Pour ça je vous fais confiance. Il ne pourra pas résister longtemps à vos charmes surtout après le compte-rendu que je lui ferai… »


La jeune femme plissa les yeux autant de colère que pour essayer de percer jusqu’où Sylas était capable d’aller. Il traquait un trafiquant dont il adoptait somme toute, les méthodes et elle avait un peu de mal à admettre cette contradiction et à se faire traiter comme de la chair fraîche même si elle était fière de ses occupations de courtisanes. C’était à elle de se négocier si besoin et à personne d’autre. D’autre part elle ne s’attendait pas à ce que son geôlier, lui fasse confiance si facilement après l’accord qu’il attendait se voir signifier. C’était peut être stupide mais elle voulut en avoir le cœur net.

« Et si je refuse ? »

Il se tourna franchement vers la captive et vint se pencher autour d’elle et pris soudain un air d’oracle inspiré en faisant mine de sa main ouverte d’écarter le voile d’un futur déjà écrit.

« Mauvaise réponse ! Laissez-moi-vous raconter la suite. L’état dans lequel vous sortirez d’ici nous sera parfaitement indifférent, une fois que nous serons sûrs que vous n’avez plus rien à nous dire sur notre ami commun. Au mieux vous risquez de ne plus attirer beaucoup d’homme, au pire vous ne ressortirez jamais d’ici, enfin, je veux dire vivante. Et même si vous arriviez à nous convaincre de votre ignorance de ses activités et que nous vous relâchions, votre mauvaise volonté vous vaudrait le statut de complice et par les temps qui courent… »

Les choses étaient posées et clairement posées. Pour la Syliméa il était temps de se mettre e position basse pour au moins faire admettre à Sylas que son discours avait eu l’effet escompté : effrayer une femme en détresse. En même temps la situation était assez compliquée pour la captive pour qu’elle n’ait pas besoin de forcer son jeu. Elle agrandit son regard de peur tout en faisant celle qui se donnait du courage.

« Par les temps qui courent ?...
_ Et oui, depuis que notre bon Roi Thimothée a repris ses esprits, il semble être partie en croisade contre toutes les corruptions de son royaume… »


Visiblement il était assez satisfait de l’effet produit sur sa prisonnière et la regardait avec un regard plein d’une ironique compréhension.

« Mais je ne suis pas mauvais bougre. Je vais aller me défaire de ce… déguisement et vérifier que tout est en ordre… Cela vous laisse le temps de la réflexion en compagnie de Crasius, qui n’est pas mauvais bougre si on ne cherche pas à lui fausser compagnie… »

Il avait désigné du regard l’homme dans le fauteuil qui n’était pas intervenue depuis sa première remarque rabrouée par Sylas qui semblait de toute évidence d’un niveau hiérarchique supérieur… Ce dernier tourna les talons et ses pas se perdirent bientôt dans les escaliers. Entre temps Elië avait fait fonctionner son esprit à toute vitesse afin de mette une stratégie sur pied. Elle avait bien peu d’atout en main. En territoire inconnu, dans un cul de sac si ce n’était de basse fosse, surveillée étroitement, sa lame de jet, sans doute encore chez Anthon (sauf si Kalysta l’avait récupérée), munie juste de ses deux étoiles d’acier, il allait lui être difficile de se tirer de se mauvais pas. D’un autre côté, servir de taupe à ces hommes ne lui disait rien du tout. Premièrement elle n’aimait pas leurs manières, deuxièmement, cela allait l’obliger à rester prisonnière de cette apparence et l’empêcherait de reprendre le cours normal de sa vie comme elle le faisait à chaque fois qu’elle avait accomplie une mission. Elle pouvait en outre ajouter qu’elle ne savait toujours pas précisément à qui elle avait affaire. S’agissait-il de forces de l’ordre comme les dernières paroles de Sylas pouvaient le laisser supposer ou encore de rivaux désirant ruiner ou s’approprier un commerce des plus lucratifs ? Bref, il ne lui restait plus que son image de faible femme à cultiver.

Sa lèvre inférieure fut prise de tremblements et les premières larmes coulèrent sur ses joues. Comme pour les dissimuler elle prit son visage entre ses mains et ses épaules furent bientôt agitées de sanglots silencieux. D’aucuns pourraient se demander comment il lui était possible de convoquer cet état émotionnel sur commande. Outre la comédie qu’elle avait appris à jouer pour satisfaire les désirs et l’orgueil des mâles auxquels elle s’offrait, il lui suffisait de se remémorer le jour de sa transformation et la mort d’Elië la Sindarine. Elle avait été pendant trois mois à la fois son mentor et son alter égo et la Syliméa n’en était pas sortie indemne affectivement. Ce jour avait été celui de son plus grand déchirement au sens figuré comme au sens propre… Rien que d’y repenser…

« Allons ! Tout ne va pas si mal ! »

L’homme était sorti de son mutisme avec un ton détaché.

« Vous auriez pu tomber sur des gens moins civils que nous… et puis dites vous que vous allez participer à une bonne action… »

Elle entendit le froissement du tissu qui indiquait qu’il changeait de position dans son fauteuil. Elle renifla doucement.

« Mais… Je n’ai jamais fait ça… Je…
_ Si le chef vous a choisie c’est que vous ferez l’affaire…»


Elië hoqueta de chagrin.

« Mais je ne connais Anthon que de puis cette nuit et votre chef ne me connait pas plus… »

Le bruit de pas de Crasius lui fit redresser la tête. Elle essuya ses joues et le regarda, les yeux rougis par les larmes. De taille moyenne on reconnaissait à sa stature, et son accoutrement l’homme de main et d’action. Il avait le visage mal rasé au regard plus doux que son humour ne le laissait supposer, les cheveux bruns retenus en arrière sans doute par un lien de cuir. Il portait des vêtements de cuir foncé et une dague pendait à sa ceinture. De derrière son dos émergeait le manche de ce qui était certainement une épée courte, aucun fourreau de dépassait et ne l’avait apparemment empêché de s’assoir… Il contourna la table pour s’approcher.

« De toute façon vous ne serez pas seule et on vous donnera régulièrement des instructions. Si vous débrouillez bien notre collaboration ne sera pas longue… »

Elle haussa les épaules dubitatives en finissant de s’essuyer le visage tandis qu’il passait derrière le fauteuil de la femme éplorée. Il s’accroupit, son visage à hauteur de l’oreille d’Elië. Entre ses doigts il commença à jouer avec une mèche blonde de la femme.

« Si vous voulez je pourrai vous aider… »

Elle tourna son pauvre visage vers lui avec un sourire reconnaissant qu’elle n’eut pas besoin de forcer, comprenant qu’une occasion s’offrait peut être à elle.

« Vous êtes gentils vous !... »

Il se redressa et vint se positionner devant la belle et lui tendit les deux mains, tandis qu’Elië le regardait l’air de ne pas comprendre. Elle lui tendit machinalement les mains et il l’attira pour la remettre sur ses pieds. Son regard changea d’expression et il laissa ses mains caresser les bras de la femme.

« Regardez-vous, comment voulez-vous que notre ami Anthon résiste à ça… Je suis sûr que vous savez y faire… »

Il fit tomber la bretelle gauche de la robe de la blanche épaule. Elle le laissa faire subir le même sort à seconde et enlaça sa nuque de ses deux mains alors que son regard se perdait sur ses seins.

« Oui, ça je sais faire… »

Ses doigts se faufilèrent entre ses cheveux ver le haut de son crane tandis qu’elle caressa la courte barbe jusqu’au menton. Sa robe tomba à terre et sa nudité fut la dernière vision de l’homme lorsque sa nuque craqua sous la brusque torsion. Pleine de mépris, elle laissa le corps s'écrouler à ses pieds.

"Les hommes n'ont décidément qu'un sexe à la place du cerveau!"
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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  Icon_minitimeMer 5 Nov - 10:56

S'infiltrer sous les traits du jeune homme n'était pas une partie de plaisir mais se révéla plus facile que ce à quoi elle s'attendait. Contrairement à son interprétation du marchand d'esclave, elle n'avait pas vraiment eu le temps de l'observer en détail pour répliquer son langage corporel. Pire, elle ne l'avait absolument pas entendu parler. Tête basse, grognant rapidement dans une toux lorsqu'on la saluait, la jeune femme prit grand soin de n'adresser la parole à personne. Elle supposait que le garde avait une voix pas trop basse pour une homme, étant donnée sa constitution, mais elle n'avait aucun autre indice. Il pouvait tout aussi bien avoir un accent prononcé, voir être bègue... Alors elle évita tout contact visuel avec le peu de personnes qu'elle croisa et s'engouffra dans la première pièce vide qu'elle croisa histoire de s'offrir le temps de s'organiser un peu mieux maintenant qu'elle était dans la place...

Honnêtement, elle ne s'était pas attendue à une telle maison pour Sylas... Elle avait initialement pensé qu'elle aurait à s'infiltrer dans une demeure de maître proche de celle d'Anthon, chargée d'un certain luxe avec des signes ostensibles de richesse. Or il n'en était rien. C'était même le contraire. Il y avait une certaine négligence qui semblait flotter dans l'air... Là où la maison de l'esclavagiste avait été d'une propreté étincelante et dans un ordre irréprochable, on ne pouvait pas vraiment en dire de même ici. La jeune femme laissa un doigt ganter passer sur l'un des meubles. Il revint recouvert d'une fine pellicule de poussière persistante... Fronçant le nez en frottant ses doigts, elle observa la pièce où elle se trouvait avec un peu plus d'attention, profitant du calme relatif. La petite pièce avait du servir de boudoir à une époque reculée, les deux fauteuils se faisant face devant la cheminée ayant connu des jours meilleurs et les étagères des bibliothèques recouvrant les murs n'avaient pas vu un plumeau depuis un certain temps... L'odeur de renfermé indiquait clairement qu'elle n'était plus utilisée et que la syliméa devait en être la première occupante depuis un fort long temps. 

Ce n'était pas les femmes de ménage qui se battaient pour faire leur travail... Pour autant Sylas ne semblait pas complètement manquer de personnel si elle se basait sur la quantité d'hommes de mains qu'il possédait. Plus cela allait et plus elle se sentait mal à l'aise ici, un peu comme si elle était tombée sur un nid de frelon parfaitement par hasard. Là où elle s'attendait à une maisonnée calme et facilement cambriolable, comme celle d'Anthon, elle se retrouvait dans un... Quartier général. C'était le terme le plus adéquat qu'elle pouvait trouver pour décrire la sensation que lui donnait cette maison. Les gens qui l'occupaient ne donnaient pas l'impression d'y vivre. Juste de l'occuper justement. Comme s'ils n'étaient que de passage et qu'ils avaient eu besoin d'un toit sur leur tête... En toute honnêteté, Kaly aurait largement préféré tomber sur un Anthon Deuxième du Nom, cela lui aurait permis d'être en terrain connu... Ici...

Ici, la jeune femme avait l'impression de s'être attaquée à un morceau certainement plus gros que ce qu'elle pouvait actuellement se permettre. Sylas n'était pas un nobliaux pervers et bas du front cherchant à se faire de l'argent, il était quelque chose d'autre. Et ce quelque chose d'autre lui paraissait bien plus dangereux. Sa seule réassurance venait de l'absence de signes distinctifs sur les hommes de main... Aucun membre de sa caste, ce qui ne l'aurait pas totalement surprise si cela avait été le contraire. A ce stade, elle était à peu près prête à tout entendre. Le fait qu'il ne s'agisse pas de nérozia avait l'avantage de ne pas dévoiler l'échec partiel de sa mission, bien que cela ne soit pas de son fait, même si les conséquences seraient bien pires si elle était prise la main dans le sac. 

Et si Sylas n'était pas ce qu'il prétendait être, qu'avait-il fait d'Elië? Elle comprenait qu'il ait du continuer sur sa lancée en l'emmenant avec lui mais une fois arrivée ici, la mascarade était facilement dévoilée... A ce moment-là la courtisane devenait un handicap, un danger potentiel quel que soit le but que le terran cherchait à atteindre. Et dans ce milieu-là, la vie d'une fille de joie, aussi évoluée et distinguée soit-elle, ne valait pas grand chose. Kalysta poussa un long soupir, essayant de ravaler la vague d'anxiété qui menaçait de l'engloutir subitement maintenant qu'elle réalisait qu'elles avaient mis la main dans un engrenage plus grand et complexe que ce qu'ils pensaient. Il n'y avait plus qu'à espérer qu'il ne s'agisse pas d'une quelconque forme d'autorité cherchant à démanteler le réseau d'Anthon car, dans ce cas, non seulement elles venaient de leur couper l'herbe sous le pied mais, en plus, Elië et elle n'étaient pas vraiment en odeur de sainteté. Surtout si on venait à découvrir qui elles étaient exactement, au-delà d'un assassin et d'un  cambrioleur...

Mais la nérozia n'avait pas le temps de s’apitoyer sur son sort, encore moins de paniquer. Elle souffla un bon coup, se donna une petite tape sur la joue, pour faire bonne mesure et se reprendre pleinement, et commença à réfléchir plus concrètement à un échappatoire. Pour l'instant, elle devait trouver sa comparse coûte que coûte, de sa filature, elle savait au moins qu'elle était obligatoirement dans la maison... Si Sylas avait cherché à jouer son rôle jusqu'au bout, malgré les apparences, il l'avait probablement menée à l'étage, là où se trouvaient les chambres. Ce fut donc dans cette direction que la syliméa se dirigea en premier lieu, la tête basse, la voix grommelant mais avec une certaine volonté dans son pas. Le tout était d'avoir l'air de se trouver là à propos. On ne questionnait jamais les gens semblant animés d'un but bien précis ou se fondant naturellement dans le décors... 

Malheureusement, la jeune femme perdit un temps précieux à l'étage, écoutant aux portes lorsqu'elle en avait la possibilité, ou les ouvrant franchement. Elle découvrit une série de chambres abandonnées et devenues vétustes, deux qui semblaient occupées depuis peu et une ancienne bibliothèque reconvertie en dortoir si elle se basait sur les couchages roulés dans un coin, le léger ronflement qu'elle détecta et l'abjecte odeur de pieds qui l'assaillit dès qu'elle poussa la porte. Mais pas de traces d'Elië... Or elle aurait largement préféré que cela soit le cas puisque cela signifiait que la seconde hypothèse était la bonne. Sylas avait cessé de jouer la comédie une fois le seuil de la maison passée... Ce qui sous-entendait qu'il s'était soit rapidement débarrassé d'elle, soit qu'il l'avait enfermée quelque part. Et vue qu'il n'y avait aucune trace d'elle en haut, elle était forcément en bas...

Priant sa bonne étoile pour que son subterfuge tienne encore le coup, la syliméa entreprit donc de descendre au sous-sol... Dès qu'elle posa le pied sur l'escalier de pierre, elle sentit à nouveau le titillement distinctif dans sa conscience... Elië était bien en bas. Et vivante de surcroît ! La nérozia dut ravaler son soulagement, évitant ainsi de se vendre bêtement, notamment en descendant les escaliers en courant. Conservant son attitude de garde, elle entreprit donc de rejoindre rapidement sa camarade... Une fois ensemble, elle pourrait toujours voir comment elles allaient sortir de là. Elië pouvait fort bien emprunter l'apparence d'un autre garde, comme elle-même l'avait fait... En attirer un en bas ne serait pas difficile s'il n'y avait pas déjà montant la garde...
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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  Icon_minitimeMar 11 Nov - 14:16

Et maintenant ? Elle s’était débarrassée d’un sbire de Sylas, mais elle était sous terre avec au-dessus de sa tête un essaim de ses collègues qui ne seraient sans doute pas ravis de retrouver leur camarade avec le nuque disloquée. Se promener dans ce guêpier n’allait pas être une partie de plaisir. Elle n’avait pas beaucoup d’options à explorer. Il fallait qu’elle passe incognito ou alors qu’elle joue sur la rapidité et la surprise. Dans le premier cas, il s’agissait de prendre l’apparence d’un garde et par miracle elle e avait un sous la main, dans le deuxième cas, la surprise de voir leur ancienne prisonnière se déplacer sans escorte pouvait jouer un temps, mais sans doute pas assez. Elle soupira et se mit alors à la place de Kalysta en train de prendre l’apparence d’Anthon. Elle avait joué de la situation, mais se rendait compte que cette perspective de devoir changer de sexe ne l’enchantait guère, même pour vivre une nouvelle expérience.

*Elië ma grande,  tu es donc une vraie fille ? Te voilà bien bégueule ! Allez cela pourrait être pour le moins intéressant… *

Elle n’eut pas le temps de mettre ses intentions à exécution qu’un bruit de bottes descendant les escaliers parvint à ses oreilles. Le temps de tourner machinalement la tête du côté de la porte pour voir entrer l’arrivant tout en ramassant précipitamment sa robe et le battant de bois tourna sur ses gonds. Pourquoi n’était-elle pas surprise de reconnaître Sylas en complète uniforme de ces soudards qui hantaient ces lieux ?

Les yeux de l’homme allèrent quelques secondes du corps allongés à la blonde Sindarine serrant sa robe devant elle comme pour se protéger  des regards indiscrets. Tous ceux qui ont suivi les tribulations d’Elië savent qu’il e fait plus pour la gêner, mais allait sans doute avoir besoin de donner le change en tout cas un minimum, ne se faisant pas non plus trop d’illusion sur l’image que le nouvel arrivant avait d’elle après sa prestation de chez Anthon. Elle écarquilla de grands yeux apeurés et navrés. La main du Terran de porta à la garde de son épée qui pendait à son côté. Elle recula lentement derrière le fauteuil.

« Je ne sais pas ce qui s’est passé, il a trébuché sur ma robe et s’est rompu le cou sur le fauteuil… »

Elle n’espérait pas vraiment que cette explication berne celui qui avait maintenant tout d’un guerrier. Son uniforme et son arme avait remplacé ses vêtements mondains et ses paroles de leur précédentes entrevue résonnaient maintenant encore plus menaçantes. Juste le temps d’essayer de retrouver son étoile de jet cachée dans sa ceinture. C’est fou que ces petites choses soient si faciles à saisir sans vraiment les chercher lorsque la robe est apprêtée sur vous et soient si difficile à localiser dans tous ces plis de vêtements froissés pendant pudiquement devant sa silhouette élancée !

De son côté Sylas avait sorti sans hâte sa lame de son fourreau. Il ne semblait pas plus craindre la femme que cela. La garde basse, la pointe de l’arme touchant presque le sol, à l’autre bout de la pièce, il exécutait néanmoins un mouvement circulaire  autour du fauteuil que Elië imitait afin de garder le meuble entre eux. La voix du Terran grinça :

« Crasius a toujours été maladroit, mais surtout imprudent. »

Son visage fermé uniquement animé de son regard de son regard perçant en disait long sur son incrédulité face à la piètre justification de la femme qui avait enfin trouvé ce qu’elle cherchait. Elle n’était pas pour autant tirée d’affaire. Elle n’avait droit qu’à un seul essai et encore, en position frontale donc avec un effet de surprise plus que médiocre et donc une grande chance que son projectile soit esquivé. De plus c’était le genre d’arme qui ne pouvait prétendre donner la mort qu’en touchant des zones bien précises comme le cou et la tête. Le plus important était de gagner du temps afin de se mettre en position favorable ce qui en l’état ne serait pas une mince affaire. Elle ne comptait pas que Sylas tombe dans la piège de son physique avec un de ses hommes passé de vie à trépas dans la pièce, mais chaque seconde serait bonne à prendre qui, qui sait, pouvait endormir peut être la vigilance du Terran.

« Il a essayé de… enfin vous voyez… Que pouvais-je faire ? »

Elle avait pris la voix hésitante de la victime qui ne comprend pas bien ce qui vient de se passer.

« Crier peut être… »

Sa voix était calme, trop calme. La voix de celui qui ne croit en rien les sornettes qui lui sont proposées et qui répond avec juste ce qu’il faut d’ironie pour vous faire comprendre qu’il n’est pas besoin d’ajouter quoi que ce soit. Elië fit tourner à toute vitesse les solutions de replis qui lui restaient.
Un couplet femme forte et indépendante ? Du genre : « Parce que les femmes en danger, ça ne sait faire que crier ? Crier et attendre qu’un preux chevalier la sauve ? Parce que vous auriez entendu la pauvre femelle enfermée dans une cave ? Autant écarter tout de suite les cuisses ! » Elle donnerait alors une image un peu trop rebelle et pas très propice à endormir la méfiance du guerrier.
Opter  pour un marchandage peut être en espérant que Syla sait vraiment besoin de son aide et se résigne à la laisser sinon en paix, du moins chasse de son esprit l’idée de l’occire ? « Réfléchissez, si vous commettez l’irréparable, vous n’aurez plus personne à utiliser contre Anthon… » Sans doute un peu trop cynique comme position, sans aucune compassion pour le cadavre qui gisait à quelques centimètres
Ou alors continuer à s’enferrer sur sa version en espérant le faire douter au bout du compte, quitte à rajouter quelques larmes. « Mais pourquoi vous ne me croyez pas ? Quel intérêt avais-je à le tuer ? Je ne le connaissais même pas et maintenant qu’il est mort, je fais quoi ? Je me promène au milieu de vos hommes et ils me laissent partir ? » Les faibles femmes on peut être plus de chance de rester envie… mais d’un autre côté ne sont pas supposées tuer les guerriers à mains nues.
Ce fut Sylas qui emporta sans le vouloir sa décision.

« Je ne sais pas ce qui me retiens de vous éliminer sur le champ…
_ La nécessité peut être ?… Vous vous demandez si vous aurez encore sous la main une fille débrouillarde qui peut approcher Anthon d’assez près pour servir vos projets ?... »


Les points d’interrogation étaient à peine perceptibles dans le ton de la Syliméa. Plus aucun tremblement n’était perceptible et cette réplique ressemblait fort à coup de poker. Elle pariait que le Tarran faisait passer sa mission avant la vie de ses hommes, sans doute avertis des risques de leur métier… Consciente qu’elle pouvait avoir déclenché une tempête, elle tenait son étoile entre ses doigts prête à jaillir et les muscle bandés, elle anticipait déjà une esquive pour se mettre hors d’atteinte d’une attaque.
L’homme ne semblait pas vouloir changer d’attitude, poursuivant sa courbe autour du fauteuil, piètre bouclier de la prisonnière.

« Je ne m’étais pas trompé sur votre compte… Une vraie garce »

Le bras encore baissé, la pointe de son épée remonta néanmoins, pointée maintenant sans équivoque vers la dite garce. De son côté, Elië supposa qu’elle avait misée sur le mauvais cheval. Ellen’avait plus qu’à se préparer à l’affrontement direct, affrontement qui n’était pas en sa faveur. Si elle était habile au combat à main nue, elle ne l’était pas à l’escrime et e outre elle n’avait pas de lame assez longue pour tenir son agresseur à distance. Elle devait s’attendre à prendre des coups… Sa robe pendit alors au bout de son bras gauche et s’enroula par une rotation du poignet autour de l’avant-bras. Les multiples épaisseurs de tissues ainsi formées pouvaient limiter l’impact d’une lame… Une fois peut-être ? Le reste du tissu laissé libre pouvait servir de leurre à la blonde Sindarine aux abois… Elle lança encore histoire de gagner quelques secondes supplémentaires.

« Vous ne m’auriez pas proposé cette mission si vous pensiez autrement ! »

Il tendit son bras armé vers sa cible.

« Oui mais je pensais pouvoir vous accorder une certaine confiance… »

Il fit un pas en avant, bien campé sur ses jambes, le torse légèrement penché en avant. Visiblement il s’attendait à tout de la part de son adversaire. De son côté, ma main droite armée dissimulée derrière le pan de robe restant, la Syliméa cherchait un point faible à exploiter et surtout à viser;

« De la confiance ? Laissez-moi rire ! Vous n’avez jamais du faire confiance à qui que ce soit dans votre métier »

Le Terran n’était plus qu’à deux mètres du fauteuil. Autant dire que sa proie était maintenant dans son rayon d’action. Celle-ci sentit son cœur accélérer sous l’effet d’une adrénaline bienfaisante. Le guerrier feinta sur sa droite pour évaluer les réflexes de sa cible qui esquissa une esquive, mais resta derrière le frêle rempart que constituait le fauteuil.

« Ma confiance je la donne à mes hommes qui eux ont le sens de l’honneur… »

Il fouetta l’air de sa lame qui siffla, mais on était encore dans les manœuvres d’intimidation et elle ne s’y laissa pas prendre. Il était maître de son métier, il avait tout son temps. Il n’était visiblement pas du genre à perdre son calme ni à prendre de risques inutiles. D’ailleurs il était étonnant qu’il n’ait pas encore appelé des hommes en renfort. Pourquoi paraissait-il vouloir régler cette affaire tout seul ? Estimait-il cette tâche à sa portée, face à une femme désarmée ? Voulait-il venger la mort de l’homme qui gisait au sol ? Etait-ce là son point faible ? Son attachement à ses sbires ?
Elle ricana méprisante :

« Hum ! Des guerriers !... « Je déteste les guerriers. Ils ont l’esprit étroit et n’ont aucune finesse. Pire, ils se battent pour des causes perdues, pour l’honneur. L’honneur a fait des millions de morts mais n’a jamais sauvé qui que ce soit ! »

Touché ! Dans un râle de rage, Sylas se fendit avec pour intention évidente de pourfendre l’insolente. Elle-même fut surprise de son succès et n’eut que le temps d’esquiver d’un bon sur le côté cette attaque sans pouvoir mettre à profit cet aveuglement qu’elle-même avait sciemment provoqué. Le Terran poursuivit son attaque d’un coup de taille qui éloigna encore la Syliméa de son bouclier, le fauteuil se trouvait maintenant bien trop sur sa gauche. La mauvaise nouvelle c’est que nue et quasiment désarmée, les choses ne s’étaient pas arrangées pour elle. La bonne nouvelle était qu’elle pouvait maintenant jouer avec les émotions du guerrier et qu’elle n’allait pas s’en priver. Elle eut un sourire moqueur en croisant le regard étincelant de fureur de Sylas.

« On était attaché à ce cher Crasius hein ?!!! »

Sans doute conscient de son erreur, l’homme retint une nouvelle attaque et ne répondit pas à la provocation même s’l e parvenait pas à masquer sa fureur. Les deux duellistes se tournaient maintenant autour. Le round d’observation était fini. Elië décida de poser une seconde banderille :

« Laissez-moi deviner… Il avait une femme… »

Un cri de rage accompagna un nouveau moulinet à hauteur de tête, trop lointain cette fois pour inquiéter le joli minois.

« Non !... Des enfants aussi ? »
*Qu'elle absurdité de faie un métier où l'on risque de mpoirir tous les jours et s'attacher l'affection de gens qui ne pourrons plus que vous pleurer ensuite!*


Le guerrier frappa d’un profond coup d’estoc qui aurait transpercé un sanglier, mais cette fois, la Syliméa avait pu anticiper et dévia le plat de la lame de son avant-bras enturbanné pour entrer dans la garde de Sylas. En tournoyant sur elle-même et lui assena un violent coup de coude dans le nez. L’homme se dégagea sur sa gauche en titubant visiblement surpris. Il porta sa main libre à son visage et la regarda,  incrédule, teintée par le filet de sang que le coup  avait provoqué. Il en fallait évidemment plus pour mettre hors d’état le guerrier sans doute habitué à bien plus que ce genre de coup. Il se reprit bien vite et reprit une garde bien plus hermétique. Elië commençait à prendre confiance même si elle se savait toujours en réel danger. Le premier sang avait été pour elle malgré la contusion qu’elle ressentait au bras.

L’homme entreprit soudain de fouetter l’air devant lui à hauteur d’abdomen. Surprise dans un premier temps, Elië était sur le reculoir et ses esquives ne parvenaient pas à la rendre complètement maîtresse de ses actions. Petit à petit, elle perdait du terrain. Dans ce lieu exigu arriva ce qui devait arriver. Elle se retrouva dos au mur dans un coin de la cave et face au sourire vainqueur de son adversaire en position de donner le coup de grâce. Son destin de tenait plus qu’à un fil. L’angle dans lequel elle s’était réfugiée ne permettait pas un nouveau geste de fauchage. Le Terran arma donc un coup d’estoc pour transpercer de toute sa rage la poitrine de la meurtrière. Celle-ci n’en demanda pas tant et profita de l’appui du mur et des quelques centimètres de marge de manœuvre qu’il lui accordait malgré lui pour effectuer un roulé boulé sous l’attaque. C’était inespéré, mais le Terran parvint à dévier son coup et elle sentit le froid de la lame lui entailler le dessus du genou. Elle se releva néanmoins prestement pour se mettre hors d’atteinte d’une nouvelle attaque.
Ses yeux tombèrent brièvement sur sa blessure. Elle était superficielle, mais ne pouvait empêcher un flet de sang noir de couler jusqu’au genou. De son côté Sylas resta un instant interdit. Leurs regards se croisèrent quelques secondes.

« Bordel ! Qui es-tu ? Une Sylphide ? »

Il suffisait de l’entendre pour comprendre qu’il émettait un énorme doute sur cette proposition.

« Qu’importe !... »

Cette simple exclamation portait toutes les menaces du monde. Il aurait la peau de cette créature et la dissèquerait si nécessaire. De toute façon, il la voulait morte ! Il s’avança menaçant et  reprit les moulinets qui l’avaient mis en si bonne posture la première fois. Elle n’aurait pas une seconde chance d’éviter le sort qu’il lui préparait. Cette fois cependant, la Syliméa était prête à accueillir cette stratégie. Rapide comme l’éclair, elle fléchit son genou, son fessier touchant son talon, les doigts frôlant le sol pour garder son équilibre  tandis que sa jambe libre effectuait un large balayage, attrapant la jambe d’appui de l’escrimeur qui bascula sur le côté. Elle n’aurait pas deux fois cette occasion. Elle bondit vers la main armée qu’elle écrasa de tout son poids. Le guerrier poussa un cri de douleur et lâcha sa lame. Un coup de pied la fit glisser contre le mur de la cave. Elië sentit alors une prise de fer sur sa cheville et bascula en arrière. Sa tête vint cogner le sol l’étourdissant une fraction de seconde, fraction de seconde suffisante pour permettre à son adversaire de rouler au sol alors que le tintement métallique de son étoile qui lui échappait des doigts lui parvenait. L’homme se trouva à califourchon sur elle et ses mains vinrent se nouer autour de son cou.

« Pas besoin d’épée pour te faire la peau ! »

Elië sentit la prise de l’homme s’affermir sur sa gorge. Ses bras n’étaient pas assez longs pour contrer ou repousser cet assaut. Sa main fouillait la poussière du sol alors que l’air commençait à lui manquer et que sa vision se troublait. Quelque chose de froid tomba sous ses doigts qui visèrent la jugulaire gonflée par l’effort du guerrier. Elle fut submergée par une vague de sensations. Quelque chose de chaud coulait sur son corps, la proximité de Kalysta entrait dans sa tête alors qu’elle tombait dans un puits obscur.
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Kalysta Elyomar
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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  Icon_minitimeSam 20 Déc - 17:00

Si on avait demandé à Kalysta ce à quoi elle s'attendait en descendant dans les caves de cette étrange maison, elle aurait probablement répondu à des cachots ou à une salle de torture... Bref, elle ne s'attendait vraiment pas à trouver Elië dans une position avantageuse... De là à la trouver coucher sous un homme dont les mains étaient encore serrées autour de sa gorge, du sang partout et le cadavre d'un inconnu à quelques pas de là... La jeune femme ne reconnut d'ailleurs sa complice qu'à ses pieds délicats dépassant de sous le cadavre. Inquiète que tout ce sang, sombre dans cette pièce peu éclairée, ne soit aussi le sien à moins qu'elle n'ait succombé à l'étranglement, elle se précipita vers elle, retournant le corps sans ménagement pour pouvoir la libérer de son poids. Pendant un moment qui lui parut interminable, la syliméa crût vraiment que sa comparse avait elle aussi été mortellement blessée.

-Non, non, non !! Elië !!

Arrachant l'un de ses gants, elle donna un rapide coup de langue à l'arrière de sa main avant de la placer au niveau de la bouche et du nez de sa consoeur. L'instant suivant, la nérozia sentit un très faible courant d'air et se permit de pousser un soupir de soulagement. Elle respirait encore... La ladrini était visiblement inconsciente et une rapide inspection de sa personne, chose qui ne fut pas vraiment difficile étant donnée sa tenue, lui permit de constater que si blessure il y avait, rien ne mettait sa vie en danger pour l'instant. Le fait qu'elle avait tué Sylas, clairement en état de légitime défense si cela avait la moindre importance, compliquait un peu les choses mais elle n'abandonna pas tout espoir de pouvoir fuir les lieux rapidement. Pendant une fraction de seconde elle s'assit sur ses talons, observant l'étendu des dégâts, son ouïe guettant le moindre bruit de pas dans les escaliers. Elle n'abandonnait pas tout espoir mais elle ne se voilait pas la face, cela n'allait pas être facile pour autant...

-Un soucis à la fois... Tout va bien se passer...

Marmonnant dans sa barbe pour ne pas perdre de vue ses objectifs, ni son optimisme forcené, la jeune femme se mit rapidement au travail. Déjà, elle alla refermer la porte, trainant un des fauteuils devant... Cela n'empêcherait personne de rentrer mais l'obstacle pourrait toujours leur offrir quelques précieuses secondes. Cela faisait déjà un premier problème de régler. Elle observa à nouveau la salle. Sylas ne leur servirait à rien dans l'état... Sa tenue était saturée d'un sang bien trop visible mais celle du comparse dont elle ne connaissait pas le nom pourrait peut-être palier à cela. Elië ou elle pourrait fort bien prendre son apparence pour sortir d'ici. Une fois que cette dernière serait à nouveau consciente et à même de se déplacer. Son regard tomba sur sa robe, abîmée au-delà tout espoir de rédemption... Elle en arracha une bande dont elle se servit promptement pour bander la blessure qu'elle avait repéré sur Elië... Elle ne risquait pas de se vider de son sang dans les prochaines minutes mais il était tout de même plus prudent de s'en occuper...

Kalysta se redressa, prenant une nouvelle fois quelques instants pour surveiller les escaliers... Elle sentait sa paranoïa exacerber sa claustrophobie de façon inquiétante... Elle ne pourrait pas rester en-bas très longtemps encore. Seul le fait qu'elle se concentrât sur la ladrini lui permettait de tenir la panique à l'écart. Tant qu'elle restait active et focalisée sur sa tâche en cours, elle pouvait repousser l'idée de l'enfermement. Mais si elles se faisaient piéger ici, cela risquait fort mal de très mal tourner. Serrant les dents, elle décida de laisser une chance à sa comparse de se réveiller d'elle-même en allant s'occuper du second cadavre. S'assurant qu'elle n'avait pas de sang sur elle, et mettant à profit un morceau de robe au besoin, elle entreprit de déshabiller l'inconnu, pliant proprement ses vêtements sur le fauteuil. Elië pourrait ainsi s'y glisser une fois qu'elle serait prête à partir.

Bien qu'elle soit rapide et effective, cela lui permit de s'occuper pendant quelques minutes. Une fois cela fait, son attention alla se focaliser sur Sylas... Elle put prendre le temps de véritablement se pencher sur lui, constatant que sa tenue était radicalement différente par rapport à celle dans laquelle elle l'avait vu chez Anthon. Visiblement, il était plus homme d'arme que marchand quelconque finalement. Cela correspondait bien à ce qu'elle avait pu constater en découvrant sa "demeure"... Pour autant, cela ne lui révéla pas précisément si tout cela avait été un piège destiné au marchand d'esclaves par les autorités ou par des marchands concurrents... S'il s'agissait de vrais gardes, dommage pour eux, leurs intérêts communs s'étaient finalement retournés contre eux mais elle n'avait certainement pas le temps de pleurer sur son sort. Ou de se poser plus de questions existentielles. La syliméa déplaça le cadavre dans un coin où il ne serait pas immédiatement visible si quelqu'un entrait dans la pièce, le déposant sur le corps nu de son collègue, mais elle ne pouvait rien faire pour les traces de sang. Elle n'avait rien pour les masquer et n'avait certainement pas le temps de nettoyer quoi que ce soit. Elle pouvait seulement espérer que le temps de se diriger vers les corps et les identifier leur offrirait quelques instants de répit si des gardes descendaient avant qu'elles ne soient loin...

La nérozia arriva à la fin de ce qu'elle pouvait faire seule... Elle alla donc rejoindre sa complice, satisfaite de constater qu'elle respirait toujours... La jeune femme s'apprêtait à lui tapoter les joues pour la réveiller avant de changer d'avis. Avant cela elle prit le temps de reprendre son apparence "normale", celle de la jeune cambrioleuse que la courtisane avait surpris dans la chambre de sa cible. Elle n'était vraiment pas certaine de sa réaction si elle se réveillait soudainement nez à nez avec un jeune homme qu'elle ne connaissait pas et ce dans un environnement clairement hostile à sa personne. Une fois "présentable", elle s’agenouilla à ses cotés et entreprit de la gifler légèrement pour la réveiller, sans pour autant chercher à lui fracturer la mâchoire...


-Allez Elië, réveille toi, on a plus de temps !!!
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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  Icon_minitimeDim 21 Déc - 9:27

Elle essayait de repousser les murs qui se rapprochaient inexorablement et la comprimaient sans pitié. Le souffle lui manquait et sa poitrine était sur le point d’imploser. Sa tête tournoyait avec désespoir tandis que ses mains au lieu de repousser la surface dure de roc s’enfonçaient dans quelque chose de chaud et gluant et glissant sur laquelle ne semblait pas avoir de prise. De même ses genoux et ses pieds cherchant une aspérité pour repousser l’étau qui allait la broyer dans quelques instants. Quelque part loin d’elle un son de loquet tinta et une lumière blafarde lui parvint de sa droite. Y avait-il une porte là-bas ? Comment l’atteindre alors que tout se mobilisait pour rendre le moindre de ses actes inefficace ? Elle redoubla es efforts pour se dégager de l’étreinte implacable à laquelle elle était soumise. Une silhouette se découpa dans cette ouverture miraculeuse qui pouvait tout aussi bien être un leurre un dernier pied de nez avant de la laisser étouffer entre ces deux mâchoires minérales. Elle devina une main qui se tendait vers elle. Elle étira son bras pour la saisir mais elle était loin, bien trop loin. Son bras s’allongea encore et encore comme se disloquant et prenant la consistance d’une pâte. Quelques centimètre encore et elle atteindrait les doigts qui se dardaient vers elle. Lorsqu’enfin ils se rejoignirent une libération emplit ses poumons sa cage thoracique comme soudain libérée de la pression mortelle. Son nom arriva  son esprit. Quelque chose de désespéré ou d’affolé.

*Aedh ?*

Un horizon d’océan d’acier se dessina derrière ses paupières.

*Où êtes-vous encore allée fourrer vos charmants petits doigts ?*
_ Que faites-vous là ?..
.*

La question resta sans réponse. La lumière devint plus terne et elle devina une présence à côté d’elle. Le sol dur de la cave et le froid qui s’insinuait sous sa peau lui remirent les derniers événements en mémoire.

*Bon sang ! Sylas !...*

Ses perceptions devenaient petit à petit plus nettes. Des frôlements ponctués de pas de chocs mous lui parvenaient et puis cette sensation… Kalysta ? Un autre Syliméa ? Prudence ! Son enthousiasme à se mettre dans des situations compliquées  cette nuit devait maintenant être modérée. Sortir de ce guêpier devait maintenant faire partie des priorités. Avant de faire quoi que ce soit qu’elle regretterait ensuite, il fallait qu’elle s’assure d’avoir analysé la situation…

*Bien dormi ma chérie ?
_Si tu es là c’est que tout ne va pas si mal…*


Un crissement de tissu qui se déchire… Quelque chose se noua autour d son genou. Elle faillit sursauter.

*On dirait qu’on s’occupe de nous…
_A ce qu’il semblerait oui. Sans doute Kalysta…
_ Ne bouge pas je vais faire le tour du propriétaire… Pas de, douleurs mon amour ? Rien de cassé ?*


Elle se hasarda à faire frémir doucement la pointe de ses orteils et de ses doigts en espérant que personne d’hostile ne le remarquerait.

*Tout a l’air de fonctionner…
_Légère brûlure à la gorge, mais je suppose que c’est normal et je respire donc…
_Vue la lumière orangée qui nous parvient à travers tes paupières, nous y voyons aussi… Tu pourrais peut être ouvrir tes mirettes pour finir d’avoir un panorama complet de la situation…
_ Attendons qu’on s’éloigne de nous histoire de ne pas prendre de risques inutiles*


Elië tendait tous ses sens comme des antennes vers l’espace de la cave. Des pas se fondant dans sa semi-obscurité lui indiquèrent bientôt que la personne présente s’éloignait. Doucement elle ouvrit les yeux et ne rencontra que la voute de la cave. Ses iris roulèrent dans leurs orbites afin de se faire une idée de l’environnement proche sans avoir besoin de boucher la tête. Elle devina le corps de Sylas allongé à ses côtés mais personne d’autre, alors que la présence d’un Syliméa s’infiltrait toujours sous sa peau. Les bruits d’activité confirmaient en outre la présence de cette personne. Elle souleva doucement la tête, tout doucement et progressivement pour constater qu’en effet, une personne qi lui tournait le dos s’affairait à l’autre bout de la pièce autour de sa première victime.

*Aïe ! Un gars du coin…
_ Il te tourne le dos, profites-en…
_ Le temps que je me redresse, j’aurai son épée au travers de l’abdomen… Une autre idée ?
_ Attendre qu’il se rapproche de nous ?
_ Pour l’instant je ne vois que cela…*


Durant quelques secondes elle observa le manège du guerrier. Etrange préoccupation que de récupérer ses effets avant de donner l’alarme !... Elle tourna la tête et c’est alors qu’elle aperçut le fauteuil arcbouté contre la porte.

*Mais pourquoi a-t-il besoin de s’enfermer ?*

Un sourire se dessina sur les lèvres de la ladrini.

*Ou bien il s’agit de Kalysta et nous sommes en meilleure posture que nous ne l’imaginions… Elle se débrouille de mieux en mieux avec le cos des hommes. Tu vas voir qu’elle va y prendre goût…
_ Ou bien ?
_Ou bien le métier d’agent double attire de plus en plus de monde dans notre bonne capitale…*


Le guerrier semblait un peu fébrile comme pour soutenir les deux hypothèses de la Syliméa toujours allongée sur le sol poussiéreux de la cave.

*Kalysta avait l’air plus maître d’elle chez Anthon…
_ Hum c’est vrai. Ne prenons pas de risque mon amour…
_ Je vote aussi pour la prudence… Attendons une occasion propice pour nous débarrasser de lui…*


Elle reposa doucement la tête sur le sol et referma les yeux puisque de toute façon elle ne pouvait plus surveiller les mouvements du mystérieux guerrier. Elle se concentra alors à deviner ses actions en essayant d’interpréter les sons qui lui parvenaient ainsi que leur provenance. De temps en temps des respirations de silence attentif confirmait que ce nouveau Syliméa n’était pas là où il était supposé être et redoutait d’être surpris. En cas d’affrontement il essaierait sans doute de minimiser le chambard du combat ce qui était somme toute une bonne nouvelle après le soin dont elle avait été l’objet.

*Ne me dis pas que c’est nous qui intéressons ce type ! Je trouve que nous sommes l’objet d’un peu trop d’attentions aujourd’hui.
_ Et j’aurais vécu assez longtemps pour t’entendre dire ça !...
-Psst ! Je crois qu’il revient…*


Les oreilles en alerte, il ne lui fut pas difficile de comprendre que le guerrier infiltré déplaçait le corps de Sylas. Elië ne comprenait pas bien où il voulait en venir, mais après ses deux victimes, il lui paraissait de plus en plus évident que son tour arrivait. Elle allait enfin savoir ce que lui voulait cet énigmatique visiteur. Effectivement les pas se rapprochèrent et l’ombre sur ses paupières lui indiqua que l’homme se penchait vers elle. Ellese concentra sur l’exercice de préparer une action éclair en évitant de se tendre, ce qui aurait alerté sans doute un observateur un tant soit peu averti et prudent, ce que devait être celui qu’elle identifiait à présent comme un espion ou quelque chose comme ça. L’ombre se fit plus intense et précise. Le poing jaillit en même temps que ses yeux s’allumaient pour atteindre le visage du guerrier

« Allez Elië, réveille-toi, on a plus de temps !!! »

Top tard ! Kalysta roula sur le côté cueillie au menton. Elië se releva d’un bon pour évaluer les effets de sa bévue, navrée mais amusée en même temps qu’elle constatait qu’elle n’avait pas sonnée pour le compte sa complice du jour. Elle eut du mal à retenir un fou rire et se mordit la lèvre inférieure le regard pétillant d’espièglerie avant d’oser une vague excuse.

« Désolée, je n’étais pas sûre que ce soit toi… »

Elle se releva et tendit la main à se congénère Une fois qu’elle l’eut remise sur pied elle put enfin contempler la scène sous un angle plus commode elle indiqua du menton le corps dénudé avec un clin d’œil.

« Tu n’as pas pu résister… »

Puis jetant un coup d’œil à sa personne :

« Merci pour le petit bandage… Par contre je suis couverte de sang… Pour sortir dans ses conditions… »

Elle chercha par acquis de conscience quelque chose pour se nettoyer et ses yeux se posèrent sur les restes de sa robe qu’elle finit de mettre en pièce pour essayer de d’essuyer ces souillures tout en interrogeant Kalysta :

« Quelle est la situation ?... Ca a déjà bien séché… Tout ne part pas… Tu as déjà un plan pour sortir de là ? »

Elle regarda en direction de la table.

« Même pas un pichet d’eau…  Il faudrait peut-être que tu reprennes ton apparence de mec, on ne sait jamais…»

Il allait falloir improviser avec ce désagrément, feindre la blessure ou quelque chose qui pouvait justifier tout ce sang sur son cou et son visage. Elle se tourna vers la Nérozia l’air interrogateur en désignant son visage et ses épaules. Cela n’allait-il pas compromettre leurs chances de sortir d’ici sans éveiller l’attention ?[/i]
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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  Icon_minitimeMar 23 Déc - 14:10

Le coups de poing la prit complètement par surprise et seul le fait qu'Elië chercha à atténuer le choc lui évita d'avoir plus de soucis que la naissance d'un bel ecchymose sur le menton. Kalysta se retrouva donc étalée au sol, sur le dos, à observer le plafond en se demandant comment diable elle avait fait pour en arriver là... Le rire clair de sa comparse suffit à lui répondre et, sans pour autant énormément bouger, elle releva la tête pour la contempler. L'agacement qu'elle aurait pu éprouver à se faire avoir par un tour vieux comme le monde fut largement balayé par le soulagement de voir l'autre syliméa en suffisamment bonne santé pour pouvoir se lever seule...

-C'pas grave, je préfère te voir comme ça...

La syliméa se passa une main sur la chaire tendre de son menton, heureuse de constater qu'il n'y aurait pas de dommages à long terme avant d'accepter l'aide d'Elië pour se relever. Elle fit rouler ses épaules avant de s'épousseter légèrement, défroissant le peu de dignité qu'il lui restait avec ses muscles endoloris par sa soudaine rencontre avec le sol. La remarque de la ladrini la fit rougir jusqu'à la pointe des oreilles malgré elle. Sur ce point elles étaient vraiment différentes et elle manquait cruellement de la liberté et de la légèreté avec lesquelles elle parlait de cela. En tous cas elles n'avaient pas vraiment le temps de s'appesantir sur le sujet. Jusqu'à maintenant elles s'en sortaient pas trop mal et n'avaient pas toute la maisonnée sur le dos mais c'était un état de fait qui pouvait changer dramatiquement vite...

-Le principal ce sera le visage...

La jeune femme détacha une petite gourde qu'elle avait à la ceinture... Un rapide reniflement lui indiqua, à son grand plaisir, qu'il s'agissait d'eau et non d'une quelconque vinasse... D'un geste adroit, elle la lança donc dans la direction d'Elië afin qu'elle puisse améliorer l'efficacité des restes de sa fidèle robe. Puis elle se dirigea vers la porte afin de monter la garde.

-Pour l'instant je ne pense pas qu'ils aient réalisé qu'il y avait eu un soucis avec leur chef... Y'a pas mal d'hommes mais ils ne sont pas trop regardant... Attentifs mais pas en alerte. Il suffira d'avoir l'air d'avoir quelque chose d'urgent à faire pour pouvoir prendre la sortie de derrière. De là... Il vaut mieux qu'on exploite les ruelles et les toits plutôt que de chercher à voler une monture ou une voiture.

Kaly lui jeta un rapide coup d'oeil pour voir où elle en était. Elles ne pourraient pas s'attarder encore très longtemps sans que quelqu'un ne vienne voir ce qu'il se passait en bas... Et même si Sylas avait probablement donné des ordres pour ne pas être dérangé, elle n'avait aucune envie de tenter leur chance.

-Par contre je ne suis pas parvenue à déterminer qui ils étaient exactement. Il est clair qu'ils ont joué une sacré mascarade à Anthon mais ensuite... J'hésite entre une partie adverse qui avait envie de s'approprier son commerce et quelque chose de plus officiel. Dommage pour eux dans tous les cas...

La nérozia reprit finalement son apparence masculine et eut un geste peu galant en remettant en place ce service trois pièce auquel elle ne parvenait décidément pas à s'habituer. Elle reprendrait sa véritable apparence dès la première occasion venue, surtout si elles devaient se rendre sur les toits... Elle se voyait très mal faire une quelconque acrobatie avec tous ces membres "superflus".

-On a pas trop le choix... Il va falloir que tu restes dans l'ombre au maximum... Et si on nous arrête il suffira de dire qu'il y a eu de la bagarre avec la prisonnière justement.

Kaly fronça les sourcils, semblant réfléchir...

-Et que Sylas t'as envoyé chercher un guérisseur...?

De toute façon, elles n'avaient plus vraiment le temps. La jeune femme tira le fauteuil afin de libérer la porte qu'elle ouvrit avec prudence pour vérifier l'escalier... Après quelques instants d'observation, elle parut satisfaite et fit signe à Elië avant de commencer son ascension. Pour l'instant elles étaient seules mais si jamais elles croisaient de la compagnie et qu'elles étaient arrêtées, elle ferait en sorte de créer une ouverture pour que sa comparse puisse continuer vers la sortie sans être vue...
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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  Icon_minitimeMer 31 Déc - 11:11

Les réactions de Kalysta avaient le don parfois de surprendre Elië. D’un côté elle réagissait en habitué des opérations clandestines et parfois se conduisait comme une ingénue. Le souci qu’elle avait de la courtisane semblait à cette dernière assez disproportionné en comparaison du peu de temps qu’elles avaient passé ensemble et de la connaissance qu’elles avaient l’une de l’autre. En cas de danger imminent, la ladrini n’était pas bien sûre de faire passer sa survie avant celle de sa congénère. Rien n’obligeait sa complice de la soirée à se jeter dans la gueule du loup comme elle l’avait fait ni ne se soucier de sa santé. Encaisser un direct au menton et minimiser la chose en référence à se santé était quelque chose qui lui était totalement inconnu, habituée qu’elle était à agir en solo, à une vie des plus solitaires centrée sur sa propre personne.

Sans doute restait-il quelque chose d’ingénu chez cette Syliméa et Elië s’amusait de la gêne qu’elle pouvait facilement induire chez Kalysta par des références à sa sexualité. Si elles en avaient eu le temps elle aurait sans doute poussé le bouchon plus loin histoire de jouer un peu, mais la survie avant toute chose. Elle attrapa au vol la gourde que lui lançait sa compagne d’aventure et se mit en demeure de se nettoyer le visage. Sans miroir et sans personne à qui faire constater son efficacité, la nérozia étant occupée à faire le guet, elle essaya d’optimiser l’eau qui lui était allouée. Penchant la tête légèrement en arrière elle plaqua se cheveux le plus en arrière possible pour éviter de la souiller d’avantage et fit couler un peu de liquide de son front vers le bas de son visage. De sa main libre, elle frotta énergiquement son visage de Sindarine pour enlever le plus gros des éclaboussures vermeilles qui s’assombrissaient sans doute déjà en séchant. Après avoir évalué rapidement la quantité d’eau restante, elle répéta l’opération. Puis elle se résigna à finir de réduire en loque sa robe. Elle se servit ensuite des lambeaux repliés en tampons. Elle les appliqua sur le goulot avant de retourner la gourde pour humidifier les lingettes improvisées. A la suite de quoi elle tenta de fignoler sa toilette improvisée en frottant les endroits plus difficiles d’accès comme les commissures des paupières et autres plis et limites entre son visage ses oreilles et sa blonde chevelure du moment.

Elle était bien de l’avis de sa camarade, elles n’avaient pas de temps à perdre aussi elle essayait d’allier rapidité avec efficacité. De toute façon la fin de des réserves de la gourde lui imposa de se contenter du résultat obtenu.

« J’espère que ça ira comme ça…
Non en effet, ils n’ont pas dû être alertés, sinon ils seraient déjà là… »


Quant à la suite des propositions de Kalysta, elle pouvait être amusante quoi que, peut-être pas plus sûre que de passer par le rue. Si elles arrivaient à donner le change et sortir par la grande porte, elles ne craindraient plus grand-chose quitte à courir une fois le premier coin de rue passé. Par contre, malgré le côté ludique de déambuler par les toits, elles pouvaient ainsi faire des cibles parfaites pour des archers si jamais les gardes jetaient un œil en l’air, ce qui elle devait bien l’avouer n’était pas si fréquent que cela. C’est un réflexe si peu éduqué chez les gens en général de se méfier du ciel… Elië ne fit donc aucun commentaire sur la stratégie envisagée, donnant priorité au jeu comme souvent. Il y avait quelques temps qu’elle n’avait pas utilisé la voie des airs durant ses sorties nocturnes et elle s’en amusait par avance, tout comme la suite allait sans doute le faire.

La suite, c’est à dire, changer une nouvelle fois d’apparence. Elle se dirigea vers le corps désarticulé et dénudé par les soins de sa complice de sa première victime. Il n’était pas mal bâti…

*Dommage !...*

L’allure générale fut vite modelée, puis elle s’appliqua à donner vie aux détails, retournant du pied le corps pour s’assurer des proportion et de réussir le côté pile aussi bien que le côté face. Le plus dur était le modelé du visage et du crâne en général. Sans miroir, elle fermait par moment les yeux et palpait le  modèle et sa nouvelle apparence afin de les comparer et de faire les ajustements nécessaires. En dernier lieu, elle dut bien l’admette, le changement de sexe ne se révéla pas de la plus grande simplicité. Finalement elle obtint un résultat satisfaisant, avec même un petit bonus. Elle regretta seulement de n’avoir pas plus de temps pour expérimenter ces nouvelles capacités, mais qui sait peut-être tout n’était pas perdu de ce côté... En même temps que sa transformation prenait corps elle essayait de répondre à Kalysta et ainsi de modeler le timbre de sa voix :

« Hum… Quelque chose de plus officiel, ils voulaient que je les aide à confondre notre ami de tout à l’heure… »

*Un peu plus de grave et ce sera pas mal…*

« Ceci dit, lorsqu’ils apprendront la mort d’Anthon, je ne pense pas qu’ils verseront beaucoup de larmes. Nous leur avons rendu service en somme… »


Avant de se vêtir, elle se tourna enfin vers Kalysta, les bras légèrement écartés du corps un grand sourire aux lèvres, histoire de l’embarrasser une nouvelle fois :

« Pas mal ! Qu’en dis-tu ? »

Elle faillit exploser de rire alors que sa congénère  essayait de se faire à ses attributs masculins mais revint vite aux frusques du guerrier finissant par enfiler les bottes, derniers éléments de la panoplie du parfait guerrier du coin.

*Tiens, pas de gourde lui ?*

Elle fit jouer ses nouveaux muscles et nouvelles articulation et se fendit même d’une roue afin de vérifier que ce changement n’influait pas sur son équilibre et son agilité. Il était question de passer par les toits après tout ! Ah ! Elle finit de récupérer ses fidèles étoiles à défaut de sa lame qui devait orner la chambre du trafiquant et les inséra dans sa ceinture. Elle tourna la tête vers la nérozia.

*Dans l’ombre ?*

Son apparence ne devait pas être à la hauteur du modèle… Elle ne conçut un certain désappointement et une petite vexation, d’être prise ainsi en défaut par sa partenaire, mais après tout, elle n’avait pas le temps de s’appesantir sur ce raté : des choses plus urgentes allaient retenir son attention. Elle se contenta de hocher la tête en signe d’accord.

« Vas pour le guérisseur… »

Elle emboîta en silence le pas de sa partenaire. Les bruits qui venaient du niveau supérieur ne laissaient pas supposer d’une activité particulière ce qui ne manqua pas de rassurer la courtisane. Elles parvinrent bientôt au rez de chaussé et se dirigèrent vers l’arrière du bâtiment là où sans doute, Kalysta devait avoir repéré une sortie, la nérozia devant la ladrini derrière. Ils croisèrent un guerrier qui fit mine de na pas les remarquer. Tout se passait pour le mieux et sa copie de son geôlier ne devait pas être si défectueuse… Mais une voix retentit dans leur dos :

« Hep ! Vous deux ! »

Vite décider ! Décider de prendre ses jambes à son cou, décider de faire confiance à leurs imitations et de jouer le bluff. Elië se retourna et haussa les sourcils en direction de son camarade putatif.

« Vous comptez sortir par-là ? »

Le guerrier brandit un trousseau de clés.

« Sans ça vous aurez du mal… »

Le trousseau décrivit une courbe au son métallique pour atterrir dans les mains d’Elië. Elle le leva en direction de ce garde si prévenant qui tournait déjà les talons avec un sourire reconnaissant. Elle se retourna vers sa complice pour reprendre leur chemin.

« Serviables les gens par ici… »

Elle tendit les clés Kalysta. Après tout c’est elle qui savait le trajet à suivre… Ele arrivèrent bientôt à la porte de derrière qui s’ouvrit sans peine donnant sur un jardinet plutôt en friche entouré d’un mur d’environ 5 pieds de haut qui séparait cette propriété d’une rue semblait-il. Il pouvait servir d’appui intermédiaire pour se hisser vers les toits ou alors être facilement franchi pour prendre la poudre d’escampette par une voie plus conventionnelle.

« Toujours partante pour les toits ? »

Ce qui en clair signifiait que la ladrini ne reculait pas devant une petite séance d’acrobatie, mais qu’on pouvait encore changer d’avis puisque les circonstances leur en donnaient l’occasion…
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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  Icon_minitimeMar 6 Jan - 19:37

Kalysta eut un sourire un brin nerveux en constatant la façon dont Elië se comportait. Elle sentit encore une fois le rouge lui monter aux joues jusqu'à teinter la pointe de ses oreilles. Décidément, elle ne valait même pas une innocente jouvencelle à coté d'elle. Pourtant, l'hôte qu'elle avait investi n'était pas dénué d'expérience, sans compter que c'était un homme qui avait cherché à se perdre dans pas mal de vice. Il y avait donc certaines choses qu'elle savait, dont elle se souvenait même si ce n'était pas ses propres expériences. Cela ne l'empêchait pas d'être particulièrement "innocente" par rapport à la chose. A bien y réfléchir, il n'était pas impossible qu'elle soit l'une des rares, pour ne pas dire la seule, fleure bleue chez les syliméas. Peut-être cela faisait-il son charme... Mais la jeune femme trouvait qu'elle avait bien mérité de s'accrocher à l'une des dernières part de son innocence. Après tout ce que sa race était passée...

Ayant poussé le fauteuil et se tenant prête à ouvrir la marche, la nérozia étudia sa complice d'un oeil critique. Elië n'avait eu aucun mal à usurper l'apparence du premier cadavre... Ses habits avaient aussi été préservés et ne présentaient aucun signe de lutte. Ou de sang... De ce coté-là, la landrini n'avait aucun de soucis à se faire... Le réel problème qui la forcerait à plus se cantonner aux ombres était le fait que même si sa robe et la gourde de Kaly avaient grandement aidé, il restait encore quelques traces de sang suspectes sur son visage, son cou et, pire, dans ses cheveux. Sans un bain ou, au moins, une généreuse bassine d'eau, il serait difficile de retrouver un aspect aussi soigné que celui qu'elle avait présenté lorsqu'elles s'étaient vues pour la première fois.


-On devra faire avec... De toute façon ce sont des sortes de mercenaires... Je suppose qu'ils ne devraient pas être trop étonnés de voir l'un des leurs portant les stigmates de sa dernière mission, non...?

La calme composition qu'elle essayait de maintenir comme masque commençait à dangereusement craqueler. Il n'était pas difficile de le voir à la façon dont l'un de ses poings se serrait et se desserrait nerveusement. Se focaliser sur Elië et leur stratégie pour sortir de la maison en un seul morceau ne pourrait pas marcher indéfiniment. Déjà elle avait la désagréable impression que les murs autour d'elle commençaient à dangereusement se refermer sur elle. S'il y avait eu une autre porte, ou au moins une fenêtre, même minuscule, la jeune femme aurait été à même de tenir un peu plus longtemps. Mais dans l'état des choses elle sentait la panique monter doucement mais surement en elle, comme une marée inexorable qui allait tout emporter sur elle. Et lorsqu'elle aurait atteint le point de non retour, elle serait tout simplement ingérable, au risque de se retourner contre Elië ou attirer l'attention des gardes sur elle.

Elle avait acquiescé en entendant ce que sa compagne disait au sujet des motivations de ce groupuscule inconnu... Cela voulait autant dire qu'elle comprenait ce qu'elle voulait dire, qu'elle validait aussi le timbre de voix qu'elle avait sélectionné pour sa personnification du récent décédé. Elle n'avait aucun moyen de connaître la façon dont il parlait de son vivant, mais de ce qu'elle voyait, la voix correspondait plutôt bien à l'aspect général. Et puis elle faisait confiance à Elië. Cette dernière l'avait probablement entendu parler et elle était bien assez douée pour pouvoir coller au personnage. Elles ne pourraient pas mieux se préparer. Le tout serait d'avoir l'air d'appartenir à l'endroit et de se dépêcher sans pour autant se presser... Il était temps d'y aller... Kaly fit rouler ses épaules, essayant sans grand succès de se débarrasser de la tension grandissante qui naissait de son enfermement dans cette pièce étouffante.


-Allons-y.

Si Elië nota la pointe de panique grandissante qui la poussa en avant, elle n'en parla pas à voix haute. Du moins pas immédiatement... Elle ne put s'empêcher de se sentir soulagée lorsqu'elle atteint le premier niveau de la maison, laissant derrière elle cette horrible pièce... Marchant de l'air décidé de la personne sachant ce qu'elle avait à faire, elle commença à guider sa comparse vers la porte par laquelle elle était initialement entrée. Située à l'arrière de la maison, elle offrirait une sortie discrète tout en maintenant leurs couvertures... Elle remarqua tout juste le garde qui les dépassa mais sa voix la cloua sur place, une discrète tension naissant dans ses épaules. Sa main se posa naturellement sur le pommeau de son épée courte alors qu'elle se tournait vers lui, l'interrogeant du regard... Pour l'instant il ne semblait pas agressif. Ni trop suspicieux. Mais s'il posait trop de questions, elles ne pourraient pas maintenir l'illusion très longtemps...

Mais fort heureusement pour elles, le garde se montra juste serviable, envoyant un trousseau de clés à Elië. Kaly le remercia d'un simple hochement de tête avant de parcourir les derniers mètres les séparant de la porte... L'adrénaline saturait son système alors qu'elle déverrouillait le dernier obstacle à leur liberté, se contentant de répondre à son allié d'une sorte de grognement vaguement affirmatif. Une fois dans le jardin, elle referma soigneusement la porte, la verrouillant à nouveau et empochant les clés sans plus de commentaires. Normalement elle n'aurait plus jamais l'utilité de ce trousseau mais, savait-on jamais, cela pourrait toujours servir. Elle jeta un rapide coup d'oeil au jardinet avant de repousser son idée de fuite par les toits. Pour l'instant elles n'étaient pas trop inquiétées et il valait mieux qu'elle maintienne encore un peu un aspect de "normalité"...


-Pour l'instant on va encore un peu tirer sur la corde... On devrait facilement se perdre dans les ruelles.

Si elle cherchait à ne pas avoir l'air pressée, cela ne l'empêcha pas de presser un peu le pas. Chaque centimètre qu'elle mettait entre cette maison et elles était un pas de plus vers la sûreté. La récupération de certaines de ses affaires ne posa pas le moindre problème, la syliméa ayant fait en sorte qu'elles soient rapidement à portée de main si elle devait sortir précipitamment de la demeure... Restait à trouver d'autres affaires pour Elië... Et elles seraient débarrassées de leurs poursuivants... S'enfonçant dans l'une des ruelles, elle désigna un jardin où du linge séchait d'un simple mouvement du menton, interrogeant ainsi sa comparse pour savoir si elle était intéressée dans un nouveau changement...
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