Glas et résurrection

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• Civils: 15

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_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
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 Glas et résurrection

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Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Glas et résurrection   Glas et résurrection Icon_minitimeLun 19 Jan - 22:59

Le silence…
L’obscurité…

Rien que cela. Et depuis combien de temps ? Et si j’essayais à nouveau de m’en souvenir ? Encore une fois… Après tout, qu’y avait-il d’autre à faire ici ? Quand est-ce que ce foutoir avait commencé ?

*

Une nuit étoilée. Trois lunes rondes et magnifiques. Des montagnes. De splendides montagnes. Mais ce n’était pas celles d’Echo… Où est-ce que j’avais bien pu échouer ? Je n’en avais pas la moindre idée moi-même.

Depuis combien de jours me traquaient-ils ? Des fanatiques ou des militaires ? Des esclavagistes ou une pègre rivale ? Non. Ça ne pouvait pas être les Ladrinis… Ce peut-il qu’il existe désormais une organisation émergeante capable de rivaliser avec la nôtre ? Ça me semblait improbable…
Alors quoi ?
J’avais tout essayé pour leur échapper. Je me souvenais encore du début de la traque. Lorsque j’avais encore toutes mes forces. Une auberge. Le nom m’a échappé par contre. Sa localisation aussi d’ailleurs… Mais j’étais dans un lit qui n’était pas le mien. Et on m’avait balancé.
Ou retrouvé ?
Des décennies sans jamais qu’on ne me repère et j’aurais fait un simple faux pas ?
Peut-être…
Après tout, à quoi ça sert de rejeter la faute sur les autres ?
À trouver un coupable !
Et s’il y en avait un, je le saurai tôt ou tard.

Alors donc, il m’avait tiré du lit. Enfin, ils s’étaient cassé les dents sur la porte d’abord. Comme quoi, les précautions d’usage ne sont jamais surfaites. J’avais placé la commode devant la porte, comme chaque fois que je n’étais pas à Kodolm.
Et pendant qu’ils s’étaient évertué à comprendre ce qui gênait puis à à dégager le passage, abandonnant tout espoir de me prendre par surprise, je m’étais préparé : un pantalon ferait l’affaire avais-je pensé.

Et ils s’étaient rués par paquet de cinq dans la chambrette. Je revois encore les giclés de sang sur le parquet, les tableaux de mauvais goût et le miroir terni.
Ah ! Une belle bagarre !

*

Pourtant je n’arrive pas à en sourire. Mes yeux se perdent dans l’obscurité et le temps passé ici rend tout fade. Cette écuelle que je sais à un mètre de mes pieds, le courant d’air qui passe mal sous la porte que je sais à trois mètres plus loin, le son matte des barreaux qui sonnent lorsque le geôlier les fait vibrer en jetant la pitance sans soin… Une cage d’un mètre sur un mètre. Une cage pour un monstre. Que de souvenir. Mais ne remontons pas plus loin dans le passé.
Je cherchais à savoir pourquoi j’étais ici, non ?

*

La porte n’arrêtait pas de gerber ces abrutis qui allaient à l’abattoir. Mais il devait y avoir un paquet de Gorgoroth en plus dans le tas parce qu’il y en avait beaucoup à se relever après que je leur ai mis le nez au milieu du front ou refait le sourire façon nouveau-né.
Et ils ont fini par me chopper les tarés. Mais ils auraient dû faire gaffe à la fenêtre. Quand il n’y as plus d’issue, j’en trouve toujours. La liberté c’est sacrée !

*

La liberté…
Foutu barreau !
Foutue obscurité et foutues chaînes ! Et foutu silence !
Je sais où je suis et pourtant je ne les entends pas ! Pas de lumière, pas de bouffe potable et pas même un cri pour me rappeler que je ne suis pas seul. La seule présence c’est cet enfoiré de geôlier que j’en viendrais presque à aimer. Qui est-ce qui m’apporterait un peu de boustifaille, sinon lui ?

*

On est passé à travers les carreaux. J’ai bien dû en emmener trois avec moi. Pas facile de tenir un nain, pas vrai ?
On s’est écrasé sur un appentis sous la fenêtre et j’ai perdu mon parechoc de l’épaule droite dans un craquement d’os et un gémissement.
Un rebond…
Et puis le gusse dans mon dos a servi de matelas. Il n’était pas des plus confortable mais à entendre le bruit qu’il avait fait et le mouvement de ricoché qu’on a fait tous les trois, je n’allais pas lui en tenir rigueur : il devait avoir morflé.
Il y avait quelque chose comme un abreuvoir ou au moins une barrière. Il m’est retombé sur le dos il n’a plus bougé. Alors que le dernier mec sous moi commençait à vouloir m’étrangler.

Mais il y avait un truc que je sentais dans mon dos depuis notre décollage en catastrophe. Et je me doutais bien que ce n’était pas la joie de me tenir enfin qui rendait le bas ventre du forcené mort derrière moi aussi inconfortable. Et pendant que l’autre s’évertuait à défier mon cou de taureau, j’ai pu sans mal lui enfoncer une dague dans le bide. Je revois encore ses yeux lorsqu’il s’en est rendu compte.
Ça a pris quelques secondes quand même tellement il était concentré.

Mais comme je le disais plus tôt, c’était pour la plupart des gorgoroths. Et il n’a vraiment lâché prise que lorsque je lui ai enfoncé cette lame dans la trogne.

*

Tuer…
Ça me manquerait presque… On se sent vivant ! On sent la liberté de prendre une vie pour garder la sienne.
Pourtant, à une époque, j’aurais presque fini par m’en dégouter…

*

Mais dès que je me suis relevé, il m’en est tombé d’autre sur le râble. Et là j’ai arrêté de jouer…
Lorsque la première aile est apparue, il y en a trois qui ont été dégagés. Et puis les griffes qui empales, et les cornes qui fauchent, les yeux qui hypnotisent, la voix dans les têtes qui découragent et pour finir le cri qui effraient.
Elle n’en menait pas large la piétaille.

*

J’ai encore conscience de mon corps. Vaguement mais encore. Je suis toujours le vrai moi. On pourrait croire que ces menottes percluses d’intra y sont pour quelque chose mais le myste rouge ne pouvait refouler mon être. Comment des objets comme ceux-ci le pourraient ? Non. Ce qui m’empêche de me cacher à nouveau c’est ce qu’ils ont fait à mes ailes.

Pauvrettes..

Mes vieilles amies… Mes complices assoiffées de liberté. Si je devais les rétracter dans la prison de chaire naine, je les perdrais à coup sûr. Ils m’avaient placé des anneaux d’acier à la base de l’articulation, ni trop pour que la chaire ne se meurent, ni assez pour que je puisse rappeler ces membres en moi.
Et même si je m’y résignais, si j’initiais la métamorphose et acceptais de me les arrachais, j’ai peur que les chaines à mon cou ne soient trop courtes. Si je devais perdre en taille, je m’affaisserai et mon poids tirerait sur ces liens froids et durs.

Et mon geôlier n’aurait plus personne à nourrir…

Ah ! Mais si ! Il y a de quoi sourire dans cette putain de tôle ! On m’a fait une petite blague !
« On t’offre un chemin tout tracé vers ta bien aimée liberté ! Sois donc reconnaissant ! »

Et pourtant, c’est étrange mais même ça ne me fait pas sourire… C’est presque étonnant. C’était mon genre d’humour avant, non ?
De l’humour ? J’en avais avant ? Et avant quoi ? Avant cette tôle ? Avant que ma sœur ne disparaisse ? Avant que je ne perde Echo ? Avant que je n’accepte de devenir ce tueur qu’on a arrêté ?

L’arrestation…
La chasse à cours plutôt…
La chasse au monstre !

*

Il n’y avait pas que de la piétaille. On ne venait pas seulement arrêter un assassin recherché. Il y avait des mecs assez gradés pour ne pas avoir peur du monstre que je suis. Et assez renseignés pour ne pas s’étonner de cette apparition qui avait traumatisé tant et tant de mortels.
Même mes semblables ont déjà frissonné devant cette forme. Trop humaine et trop monstrueuse à la fois pour être acceptable.

Mon œil, mon vrai œil s’est tourné vers l’un de ces hommes restés à l’écart et j’ai vu le regard de ce Terran. Car ce n’était même pas un Lhurgoyf qui aurait pu comprendre d’emblée ce qui se passait. C’était une foutue vermine qui avait des ordres et qui n’attendait qu’une chose, le moment où il pourrait poinçonner du monstre.

Son carreau d’arbalète a frôlé cet œil et j’ai senti l’autre souffrir, celui que la Sarnahroa a rendu aveugle. Je l’ai senti se refermer, passant de l’obscurité froide aux ténèbres douloureux alors qu’une pointe passait derrière sa rétine. Mon sein droit fut transpercé de part en part et le carreau alla voler plus loin laissant sa cible percée comme un vulgaire sac de grains.

Dans un cri, j’ai replié mes ailes juste à temps pour dévier les carreaux qui suivirent de près le premier. Il y en pourtant pour m’atteindre à nouveau et j’ai senti mon nez éclater sous l’impact… Rien d’autre sur le moment. Mais très vite, les trous dans les cuisses et le bras se révélèrent plus brûlant que mon sein encore. Les traits étaient encore fichés dans les chaires.

Alors j’ai su qu’il fallait que je parte haut et loin…

*

Toutes ces blessures, je les sens encore. Rien n’a été soigné comme il le faudrait. Parce qu’ils s’en foutent… Oh mais les séances de tortures ont fini par cautériser la chose.
Je ne crois pas avoir enduré pareilles séances du temps où le prince cuvait encore la tête callée entre deux paires de miches rougies et ruisselantes de sueur…

Mais ne mettons pas le monstre avant le pilori !

Comment en suis-je arrivé aux montagnes ?
Ah mais oui !
La traque !

*

Ils ont sauté sur des chevaux et ils m’ont poursuivi après que je me sois envolé. On s’est couru après toute la nuit et une bonne partie du jour suivant. Alors j’ai voulu me cacher dans les nuages.
Je n’avais jamais tenté de voler si haut…
La lumière, le froid glaciale et l’immensité…
Mais aussi le manque d’oxygène ! C’était comme atteindre le sommet trop haut d’une montagne…
Quel sentiment de liberté ! C’était presque incroyable.

Mais ça ne pouvait pas durer.

Après un temps qui me sembla infini à profiter du paysage que m’offraient les nuées, je n’en pouvais plus. J’étais obligé de redescendre et d’espérer les avoir semé.

Malheureusement, c’était loin d’être le cas.

J’ignore comment ils ont fait. Peut-être qu’ils avaient un mage capable de pister les auras, de sentir le sang qui coulait encore de mes plaies ou de voir mieux que nous… Toujours est-il qu’ils étaient encore à mes trousses. La troupe de ces chiens de chasse enragée me coursait comme si ma tête leur était essentielle désormais.

Il ne faisait plus aucun doute qu’il savait qui j’étais. Si ce n’était pas le cas, il s’en doutait trop fortement pour laisser partir leur gibier comme ça.
Moi, le chasseur noir, j’étais une simple proie… Comme dans le vil et vieux temps qui me remontait à ce moment précis aux narines comme une bouffée d’un air rance qu’on aurait trop longtemps tenu éloigné dans une pièce fermée à double tour.

Sous mes yeux, la plaine pauvre et déserte venait s’échouer aux pieds d’une chaine de montagne. Rien d’insurmontable. Surtout pas pour ces enragés.

Il était temps de s’avouer vaincu…

Mes dernières forces m’abandonnaient vite et je ne pouvais pas aller beaucoup plus loin. Déjà battre des ailes me déchirait le dos. Je ne pouvais plus que me contenter de planer placidement, voyant ces fous pousser leurs montures à l’agonie.

J’imaginais parfaitement les détails de cette dizaine de points noirs glissant sur le sol des kilomètres plus bas, l’écume aux lèvres de leurs montures et leur visage que j’avais vu : concentrés et résolus.

Qu’est-ce qui les poussait ainsi à me vouloir à tout prix. Et en vie qui plus est ?

Mais il n’aurait pas ce qu’ils voulaient. S’il voulait me prendre ma liberté, je leur jouerais encore un tour à ma façon.

Mon vol plané me porta jusqu’au haut des contreforts de ces montagnes. Je les imaginais déjà jubiler alors qu’il devait voir mon corps perdre de sa grandeur au loin. Ils ne pouvaient qu’avoir compris que j’étais à bout. Que je n’irai pas plus loin. Et que de chasseurs, ils devenaient cueilleurs.

Mais j’étais encore loin de l’état de légume. J’avais gardé juste ce qu’il me fallait encore de force pour accomplir la dernière sombre besogne d’un Lhurgoyf libre qui ne voulait pas compromettre sa famille d’adoption.

Ils sont arrivés, lance en avant, m’encerclant avec précaution, le regard dur. Les supérieurs, leur épée au clair, me lancèrent un autre regard. Et moi je souriais car c’était mon tour. J’avais repris un coup d’avance et mon rictus répondait à leur colère.

On me mit au fer et me couvrit de plus de chaînes que je n’en avais jamais vu encore.

Et ils firent chercher !
Les commandants finir par fouiller eux-mêmes les environs ! Mais ils ne pouvaient rien trouver. Et moi je continuais de sourire. Sur mon corps, il n’y avait plus que les restes de ce pantalon que j’avais mis au réveil et rien d’autre.

Ils m’obligèrent à marcher derrière eux, accroché à leurs canassons, prêts à partir au galop à la moindre incartade. Il y en avait toujours un qui pointait sa lance vers mes jambes ou un autre qui gardait l’épée à la main et un œil sur mes faits et gestes.

J’ai dû marcher longtemps les pieds nus sur le flanc acéré de la montagne. Mais ce n’était que le début de mon périple. Ils me mirent un sac sur la tête et je ne revis plus de lumière avant celle d’une torche dans un cachot je ne sais combien de temps après.

Mais leur vengeance pour les avoir promenés et ravagés n’avait aucun effet sur moi qui ne pouvait perdre mon sourire sous le tissu. Je gardais à l’esprit les faces renfrognées et épuisées des supérieurs lorsque leurs regards se posèrent sur ma main désormais manquante.

Pendant qu’ils s’étaient dépêchés de monter les hauteurs, j’avais mis à profit mes pouvoirs et le peu de temps qu’il me restait. Je créai des ouvertures sur les poches astrales auxquelles je commande. Il ne m’avait pas fallu plus d’une minute pour faire disparaître toutes mes possessions : mes mitaines, le pendentif de ma sœur, mes bagues et surtout celle des Nérozias.

Et puis j’avais plongé ma main dans le sigild et j’avais fermé les yeux.

Lorsque la lumière s’éteignit, la douleur s’éveilla dans mon poignet. Une brûlure que l’air vous inflige lorsqu’on vous tranche un membre.

Je n’avais plus rien à leur cacher et lorsqu’il m’avait pris, je ne craignais plus rien.
Les Nérozias ne craignaient plus rien.
C’est moi qui avais remporté la partie décisive. Qu’importe qu’ils aient gagné la bataille : ils ne prouveraient rien et ils le savaient désormais. Et ils ne manqueraient pas de me le faire payer.

*

Dans l’obscurité, désormais, je passe doucement les longs doigts osseux de ma main gauche près de mon poignet droit. Je ne vois rien dans ce noir total. Mais je ne sens rien non plus. Non je n’ai pas rêvé cette histoire. Je me suis bien amputé. Et je ne le regrette pas. La rose tatouée sur le dos de cette main aurait affirmé leurs accusations.

Mes aveux auraient pu compenser cette perte de preuve mais ils auraient plus vite faite de trouver un moyen de faire repousser ma main avec la tatouage intact !

Des crachats au visage et un silence obstiné. C’est tout ce qu’ils ont eu et c’est tout ce qu’ils auront.

Ils me laissent croupir ici depuis si longtemps maintenant…
Mais comment me suis-je changer à nouveau ? Ah oui !

*

Ils me torturaient depuis des jours déjà. Et ma dernière évasion d’une telle nasse, je l’avais réussie parce que mes bourreaux avaient relâché leur attention une seconde de trop. Pour me changer de machine de torture je crois bien…
Un carnage, puis deux… Et puis ce fut l’air libre !

Mais pas cette fois…
Car ce que je pris pour une seconde d’inattention était en fait un nouveau piège.

Sans doute avaient-ils estimé que ce corps ne leur offrait plus assez d’aires de jeu… Ou alors ils avaient compris que ce n’était pour moi qu’une enveloppe sans aucun intérêt. Ils s’étaient peut-être dit que toucher directement mon corps de Lhurgoyf me délirait la langue.

Alors ils m’ont fait croire que j’avais ma chance.
Et ils m’ont eu…

Dès le début de ma transformation, des fous dans l’ombre m’ont sauté dessus par derrière. Ils ne seront jamais gratifiés pour leur sacrifice. À moins que depuis le monde des morts, ils soient satisfaits de m’avoir passé ces bagues à la base des ailes…

*

Je souffre et j’ai souffert comme jamais auparavant. Mes ailes ne sont plus que deux pics tordus, faites d’os cassés et mal ressoudés et de muscles écorchés. Ils m’ont arraché les plumes et brûlé la peau.

*

Mais jamais je n’ai parlé malgré tous leurs efforts et leur ingéniosité.

On m’a brisé les griffes à coup de masse, puis les doigts. On m’a coupé les cornes et la queue. Ils sont allé jusqu’à me raser les poils pour que je puisse contempler les cicatrices sur mes cuisses qu’ils rouvraient régulièrement pour y mettre sel ou citron.

Mais toujours je restais muet dès lors que les cris de douleurs s’arrêtaient.

Alors ils ont débattu et ils en ont conclu que trois yeux étaient encore trop. Et ils décidèrent de crever ceux de ma tête de bouc et ils laissèrent mon dernier sein voir… voir ce qu’ils avaient fait de moi, de mon corps… De cette créature qui ne voulait que la liberté et que la folie terranne avait poussé à la colère et à la prédation.

Alors mon regard se tourna vers eux et j'oscillais entre l'envie affichée d'un jour retrouver ces bourreaux et m'amuser à mon tour et le rêve secret que cet œil insoumis les insupporte finalement et qu'ils finissent par le crever à son tour et qu'ils me libèrent du spectacle de ma déchéance.

A lieu de ça, ils arrivèrent à cours d’idée et ils se résignèrent à une dernière tactique. Ils se dirent certainement qu’en me plaçant ici assez longtemps, je finirais par craquer. Lorsqu’on ne parvient pas à briser un corps, il ne reste que l’esprit et l’espoir.

*

Et je suis là, enfermé dans le noir et le silence, à me demander si je vis encore chaque fois que j’ouvre les yeux, à me demander qui m’a vendu et qui a acheté ce renseignement. Qui me voulait assez pour trouver et mobiliser des hommes à ce point dévoués et suicidaires ? Qui possède assez de renseignement sur les Nérozias ?

Je reste seul dans cet enfer avec pour seul traitement de faveur d’avoir la solitude en lieu et place de la compagnie des autres déments. Je reste seul et je rumine ma vengeance. Car si un jour je parvenais à me libérer de ces chaînes, je n’aurais qu’une envie : trouver qui a organiser ma chute et qui l’a aidé. Et lorsque je les aurais trouvés, mon enfer leur semblera trop doux.

La liberté…

Mieux vaut ruminer et me dire que jamais ils n’auront ce qu’ils veulent.
Que jamais ils n’auront la joie de se pavaner avec les aveux d’un des chefs de la rose.
Si je peux leur faire peur, leur faire douter de leur pouvoir, les interroger sur leurs capacités à nous faire tomber…
Rien que ça me suffira pour tenir.

Je suis un Nerozias.
Je suis un Lhurgoyf.
Et je ne suis pas leur victoire.
Je serai le plus frustrant de leurs échecs !

Un jour on viendra me sortir d’ici car ils n’ont pas pu me condamner assez longtemps sans preuves.
Mais je n’attends plus leur libération. Ils voudront à nouveau que je parle et je prépare déjà ma réponse : j’écoute et je leur servirai le silence qu’ils m’ont infligé. Je le jure sur les restes de ce corps que j’ai aimé et qu’aujourd’hui je pleure.
Et ils me remettront ici. Et nous jouerons encore et encore.

Et je refuse de perdre.
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Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: Glas et résurrection   Glas et résurrection Icon_minitimeMar 20 Jan - 15:48

    La vie, voilà un débat super sur lequel les hommes se sont amusés à tergiverser sans fin, mais ça n’était pas vraiment les questions du Zélos qui n’en avait, pour ainsi dire, rien à ciré. Il se délectait de la blague qu’il avait fait il y a quelques instants plus tôt à un homme qui avait décidé de voir il pouvait venir le faire chier sur ses quartiers, ou pour être exacte sur ceux de la plume, une de ces petites pègres de sans merci mais qui ne vaux pas trois bout de pain lancer au loin. Monter chez lui avec une descente d’homme c’était un certain Frau qui s’était avancé vers l’homme derrière le burreau, d’un rapide mouvement il lui planta un clou de charpentier dans la main avec un sourire calme fixe, il avait fait mener un vieux crouton vers le type qui tentait vainement de se dégager et les yeux fixer dans ceux, livide, du chef de l’organisation maigrelette il lui avait ordonné “tire sur son doigt !”.
    Une lueur était passé dans les yeux de l’homme, incrédule devant cette blague merdique faite un instant si critique, puis sa main valide s’était dégager laissant au clou dont il avait comprit ne pas pouvoir se dégager seul, son autre main, puis il avait tiré sur le doigt ou plutôt le doigt qui lui était resté dans les mains. Là Frau avait éclaté d’un rire entre le papa noël, un méchant de comics, et un vieux loup pris d’une pneumonie. Puis il était partie, quitte la pièce avec ses hommes trainant le cadavre d’un des fils de l’imbécile qui s’était (il semble que ce soit génétique mais à ce point là ?) interposé … Autant dire que à part dans un anime c’est rare qu’on repeigne autant une pièce en rouge, sauve quand on traine négligemment un cadavre dont il manquerait le bout de membre et qui n’a plus de sang à balancer alors même qu’il est plus ou moins secouer en descendant les escaliers.
    Puis le laissant sur le pas de la porte il déclara calmement aux derniers rescapés que c’était le sort de ceux qui marchait là où vie la plume …

    C’est donc, ressassant avec un sourire légèrement psychotique que l’homme descendit les escaliers, marchant tranquillement, d’un pas d’homme las. L’homme en question était donc officiellement Frau, connu avec le titre de Mage Blanc, autant dire une blague digne de la précédente prouvant un humour aussi violant et fin que celui du lourdaud qui drague à grand coup d’habile phrase prédéfinie. Il porte une lourde barbe, un bandeau sur l’œil, un visage fort, tanné par le sel et l’embrun, un visage de Zélos mais qui porte les marques du Terran qu’on raconte qu’il cache. On raconte tant de choses, on peut même crée des vies avec leur petits secrets, l’argent est doux pour ça, c’est tellement plus simple de triché lorsqu’on est riche.
    Trainant donc ses pas sous sont long manteau qui lui cache les jambes et sur laquelle pendent deux chaines, parcourut d’une bonne dizaine de clou de charpentier, une arme peu commune mais fortement apprécier de Lupen qui en a inspiré d’autres.

    Devant lui un garde ouvre la voie, il à la patte tellement grasse qu’à l’entré de la caverne certaine demoiselles ont en encore la bouche pleine, son regard passe de gauche à droite, il fait ce dont il a l’habitude après tout, mener des hommes de la Plume aux prisons pour leur offrir des esclaves, sauf que cette fois-ci il y aurait enquête, cette fois-ci l’homme ne disparaitrait pas comme ça, alors qu’ils avaient prévu des peuvent des cadavres, quelques Nézoriens, ou du moins la rose tatoué le prouverait bien assez, sauf si des foutu conspirationnistes trainent dans l’assemblé, mais dans ce cas là ce sera surement une astuce du haut roi ou une autre idée débile parce que … parce que … Depuis quand il faut des preuves au conspirationnistes ? Puis lui, serait surement mis à l’écart pendant quelques mois, pour récupéré, mais vue la prime que lui offrait la plume il allait pouvoir se rouler dans l’or jusqu’à plus soif, alors à quoi bon chercher plus loin ?

    Mais les choses ne vont jamais comme il se doit, sinon on ne raconte pas des histoires on dit juste que ça à marcher et on ne s’enquiquine pas à lire le baratin de l’un de l’autre ou du troisième. C’est donc normalement que le destin mit si gros doigt vert dans les rouages bien huilé de la machinerie de Tekum Seh, faisait miroiter à trois gardes de rondes, qui avaient décidé que les horaires classiques, c’est pour les faibles, la lumière de la lampe du garde. Ainsi le garde, prit au dépourvu se retourna vers … Le vide, Frau n’était plus là, personne derrière lui dans les couloires ce qui allait … En premier lieu le faire chier, mais surtout lui permettre de trouver une excuse bien plus crédible que simplement “Je faisait visité à un ami”. Car même si l’un d’eux étaient dans le trafique de prisonnier, ça fait quand même deux de trop et partager rendait toujours les choses compliqué.

    Ce qui se dit à cette instant restera secret, car je suis incorruptible (ce qui veut juste dire très cher …), et que ça marche, mais les trois gardes continuaient leur ronde et Le Mage Blanc sorti du mur derrière l’homme lui rappelant d’un coup d’œil que sa mission n’était pas finit, et qu’il était pour le moment sous son joug. Pourtant il n’en menait pas large, il avait eut de la chance de trouver un bout de mur sans intra, mais ce ne serait plus le cas plus il avançait vers les profondeurs de la prison.

    Dans sa poche ils firent jouer divers objets, des détailles de ladrinis, des trucs d’homme hors la loi, et surtout une coquette somme d’argent. De quoi ronger du métal, de quoi faire un beau bordel de fumé, déclenché des alarmes, tuer des gens, et enfin, le meilleur un trousseau contenant des dizaines de clefs de cette prisons, tout une mascarade que l’œil d’ancien voleur de Lupen savait reconnaitre d’un coup d’œil. Il n’était donc pas totalement démuni mais, contre toute attente le destin n’avait pas dit son dernier mot, et, en plus d’être têtu, cet être est connu pour être fort mauvais joueur.

    Et alors que le monde, devenait de plus en plus gris et de moins en moins peuplé de poneys qui bouffent des arcs en ciel et font des caca-papillons, le Zélos et le garde tombèrent nez à nez avec … une porte fermé. On a vue pire comme Mj ? Et comme problème dans une prison ? Mais on vous rappellera qu’une porte qui doit être ouverte en théorie et qui se retrouve fermé, à clef, comme par magie, c’est le genre de chose qui font déclenché des alarmes et qui tue des gens … C’est le genre de petit détaille bien plus marrant que la vie pour bavé, et c’est le genre de trucs qui rend un garde aussi existé qu’un chiwawa cocaïnomane dans un champs de tire …
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Kalysta Elyomar
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MessageSujet: Re: Glas et résurrection   Glas et résurrection Icon_minitimeMer 28 Jan - 19:35

Cela faisait un petit moment que Kalysta n'avait pas eu l'occasion de revenir chez elle... Si les nérozias avaient besoin d'elle et de ses services, ils savaient comment la contacter et lui faire parvenir ses ordres de mission... Mais avec Viskas, Irina et son apprentissage auprès de Duscisio, elle ne pouvait pas vraiment se permettre de trop se rapprocher du QG sans éveiller les soupçons des uns et des autres... Et comme le dit le vieil adage: "loin des yeux, loin du coeur". La dernière rencontre qu'elle avait eu avec Jonas s'était clôturée sur une drôle d'impression et la certitude qu'elle entendrait parler de lui sous peu. Sauf que cela n'était jamais arrivé et elle avait repris la route, laissant cette rencontre s'enfouir dans sa mémoire, dans la catégorie "exceptionnel mais unique". Et cette absence de contact ne l'avait pas véritablement choquée. Il y avait certainement plus intéressant et compétent qu'elle au sein des nérozias, des gens plus à même d'attirer l'attention de l'un des commandants...

Autant dire que la convocation très formelle, et pressante, l'avait en grande partie surprise. Parvenir à rejoindre le point de rendez-vous dans les temps et seule avait tenu de l'épique mais elle y était tout de même parvenue. Et elle n'était pas la seule... Si certains visages lui étaient inconnus, elle reconnut certaines personnes comme faisant elles aussi partie de sa faction. Etrange en soit... Le plus étrange étant l'absence flagrante de Jonas alors qu'il aurait du présider les débats. Ils ne mirent pas longtemps avant de comprendre pourquoi ils avaient été ainsi convoqués et, surtout, pourquoi leur chef brillait par leur absence. Cela faisait déjà un petit moment qu'il n'avait plus reporté son activité. Personne ne semblait l'avoir vu ou avoir entendu parler de lui. Des éléments forts inquiétants quand la grande majorité des êtres conscients d'Istheria avait à coeur de se faire quelques dias en reportant le premier nérozia venu aux autorités... Sauf que Monsieur Mitsgun n'était pas n'importe qui justement. S'il avait bel et bien été pris, cela n'avait pas du être une mince affaire, la jeune femme avait même du mal à accepter cette idée. C'était quelque chose d'impossible pour elle.

Et pourtant... Si elle se fiait aux rapports auxquels elle avait pu avoir accès, il y avait bien de grandes chances que ce soit bel et bien le cas. Ils étaient parvenus à l'emprisonner. Dans la prison des Déments, rien que cela. Kalysta se doutait bien que Jonas avait du leur en donner pour leur argent, il ne s'était certainement pas laissé prendre ainsi et avait du chèrement défendre sa peau. Mais s'il était encore prisonnier d'une de ces cellules, c'est qu'ils avaient du faire en sorte qu'il ne puisse pas s'échapper. Il y avait fort à parier que les gardes avaient mis toutes leurs chances de leur coté en usant de magie et de moyens plus "physiques". Après tout, rien ne vaut quelques os savamment brisés pour limiter la mobilité de quelqu'un... Si la personne si jalousement gardée dans cette prison était bien Jonas, il y avait donc fort à parier qu'il ne serait pas au mieux de sa forme. Pour ne pas dire pire...

Les ordres, en eux-mêmes, étaient relativement simples. Aller voir qui était ce mystérieux prisonnier et le faire sortir de là s'il s'agissait, comme il y avait fort à parier, de Mitsgun. Infiltration puis évasion, tout ce qu'il y avait de plus facile à faire. Enfin... Cela n'avait rien d'impossible à ses yeux. Ce ne serait certainement pas simple mais la jeune femme avait certains atouts en manche qui rendait ce type de missions un peu plus faciles pour elle. Dans tous les cas cela allait demandé une sacré préparation. Entrer dans une prison était, bizarrement, toujours plus facile que d'en sortir. Allez savoir pourquoi... S'organiser pour savoir qui ferait quoi ne mit pas vraiment longtemps, Kalysta se portant immédiatement volontaire pour la partie interne, un plan se formant déjà en tête. S'il n'avait pas été question de Jonas, la syliméa aurait probablement passé son tour, cela en disait long sur ce qu'elle pensait de lui... Le principe même de prison allait sérieusement faire yoyoter sa raison et si jamais elle ne parvenait pas à sortir à la fin, seule ou non, elle risquait d'avoir recourt à des moyens drastiques...

Près de deux semaines après, Kalysta se retrouvait accroupie face à la serrure de l'une des cellules de la prison. Elle n'était pas dans la partie la plus surveillée, n'ayant à être enfermée que pour quelques jours. Provoquer une rixe dans une taverne et faire un maximum de dégâts tout en ayant l'air particulièrement bourrée n'avait pas vraiment posé de soucis. La garde avait donc embarqué un jeune homme qui n'avait pas grand chose sur lui et l'avait balancé dans une cellule le temps qu'il dégrise et, surtout, qu'il ait "payé" sa dette à la société. On l'avait bien dépouillé de ses biens mais la nérozia avait prévu la chose et avait su dissimuler certains outils sur sa personne. Juste de quoi s'occuper de la serrure... Le reste serait de l'improvisation et le fruit de tous les renseignements qui avaient pu être moissonnés par les autres nérozias et elle-même. Sachant parfaitement qu'elle avait encore un peu de temps avant le prochain passage du garde en charge pour le moment, elle ouvrit légèrement sa porte une fois que la serrure se fut rendue avec un "clic" définitif. Elle grimaça en constatant que les gonds grinçaient un peu... Elle aurait à agir d'autant plus vite. Ou plus en délicatesse... Le tout était maintenant d'attendre.

Le cliquetis régulier de la maille ne tarda pas à l'alerter de l'arrivée de sa victime désignée. Porte soigneusement remise en place, la jeune femme reprit sa position, les muscles tendus en attendant qu'il passe juste où elle voulait... L'attaque fut aussi discrète que rapide. Le garde n'eut pas le temps de réagir à la porte qui s'ouvrait face à lui qu'un cou venait écraser sa trachée, empêchant l’oxygène de correctement remplir ses poumons et bloquant ainsi toute tentative de cri. Il s'écrasa ensuite face contre terre dans la cellule alors que la porte se refermait derrière lui. L'instant d'après ses vertèbres brisées suite à une soudaine torsion mettait fin à sa vie de façon "propre". Kalysta murmura un rapide "désolée" avant d'entreprendre de le déshabiller avec efficacité... Quelques instants après, le cadavre portait sa tenue de prisonnier et était allongé dans le coin le plus à l'ombre et éloigné de la porte, dos à cette dernière et une copie conforme du garde ressortait de la cellule et la verrouillait avec la clé adéquat.

Rajustant sa ceinture et affichant un air neutre, le garde acheva sa ronde avant de se diriger vers une partie un peu moins fréquentée de la prison. Elle n'avait que peu d'informations sur l'identité qu'elle venait d'endosser mais cela ferait l'affaire avec un peu de chance. Elle savait qu'il s'appelait Karl, avait entendu sa voix une paire de fois, suffisamment pour tomber à peu près dans la bonne tessiture si elle devait s'exprimer, et avait pu le voir bouger. Le tout était ensuite d'avoir une bonne raison pour être là où elle se trouvait... La plupart du temps cela suffisait à faire illusion. Le fait qu'elle ait les clés de la plupart des portes et l'uniforme des gardes de la prison ferait le reste. La question était de savoir ce qu'elle ferait si, une fois la cellule qu'elle cherchait ouverte, elle se retrouvait bel et bien nez à nez avec Jonas. Elle savait comment elle allait s'y prendre pour le faire sortir mais pas forcément comment faire pour qu'il lui accorde sa confiance sans qu'il ne se pose trop de questions... Mais pour l'instant, elle n'y était pas...

Après ce qui lui parut une éternité tant ses nerfs étaient à fleur de peau, la jeune femme finit enfin par atteindre la dernière partie de la prison qu'elle devait parcourir. Au fur et à mesure qu'elle descendait et se coupait de l'extérieur, elle sentait une sueur froide lui descendre le long du dos. Seul l'objectif même de sa mission lui permettait de tenir ses propres démons à l'écart mais elle savait qu'elle n'allait pas pouvoir tenir des heures et des heures ainsi. Elle avait déjà l'impression que les murs se refermaient dangereusement sur elle et chaque pas en avant nécessitait un effort de volonté. Par les dieux... Si le prisonnier était bien Jonas... Si elle avait été à sa place... En fait, elle n'aurait probablement pas été à sa place. La syliméa savait précisément ce qu'elle ferait si jamais elle devait se retrouver dans un tel endroit. Elle ne tiendrait probablement pas plus d'une journée...




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MessageSujet: Re: Glas et résurrection   Glas et résurrection Icon_minitimeDim 8 Fév - 9:52

Je suis là, à ruminer ma vengeance qui n’arrivera peut-être jamais et à revendiquer ma liberté alors qu’en réalité, je ne fais qu’attendre mon repas qu’on ne me sert que rarement. L’aurai-je aujourd’hui ? A-t-on déjà changé de jour depuis la dernière fois où on m’en a apporté un ?
Mieux vaut penser à autre chose plutôt que d’espérer et être déçu.

Qui ? Qui leur a dit ? Qui m’a balancé ? Qui aurais-je dû tuer ? J’ai déjà participé à une purge. J’ai pourtant sélectionné mes hommes et vérifié tellement de passés, de présent et annulé tant de futur…
Qui vit encore et risque à nouveau de nous faire du tort ?
Du tort, oui, car si je ne devais jamais revoir le jour, le juge ne sera pas assez fou pour attendre et pleurer sur mon sort trop longtemps. Ce n’est pas son genre et c’est encore moins le genre de relation que nous avons établi lui et moi.
Je dois bien lui reconnaître cette qualité, il sait faire les bons choix parfois… Parfois…
Mais je crois que la Sarnahroa l’a rendu plus lucide. La total refonte de notre ordre, l’impulsion qu’il a donné pour nous forcer à ne pas pleurer Elerinna plus longtemps, ne pas regretter les anciens et nous forcer à comprendre qu’il fallait aller de l’avant, simplifier, optimiser…
Moi je n’ai pas pleuré.
La mort ne m’émeut plus depuis longtemps. Je n’ai pas vraiment la profession qui se prête à l’émotivité. J’ai déploré la fin d’Elerinna. J’ai un peu regretté quelques autres membres du conseil… Pas tous. Et pas longtemps.
Et j’ai douté. Oui. J’ai fortement douté de l’élection du juge à notre tête. Mais je ne voyais personne d’autre non plus. Alors je l’ai bouclé et j’ai regardé, surveillé et admis que ce n’était pas le pire des choix.

*
Du bruit derrière la porte… Mon esprit efface déjà les dernières pensées qu’il a eues. Plus d’images, plus de souvenirs, si ce n’est les ténèbres, des flashs éclairant des scènes de meurtres et des cadavres qui s’effondrent. Des scènes de tortures. Celles qu’on m’a infligées, celles que j’ai rendues, que je voudrais rendre et que j’ai dispensées pour diverses autres raisons.
On ne tirera rien de plus de mes songes que de mes lèvres.

Ma chambre noire s’ouvre sur un sas sombre. Je ne vois apparaître qu’une silhouette que j’imagine se démembrer. Je laisse toute ma bestialité et ma haine des autres exsuder de mon être. Je ne suis pas mort, je ne suis pas à bout et ils ne me briseront pas avant ma mort. Et si elle doit venir, ils ne briseront qu’un corps qui emportera ses secrets.

La silhouette approche et malgré toutes mes idées noires et meurtrières, je reste immobile. Je ne supplie rien. J’imagine même ses gestes, guettant une erreur de sa part qui me laisserait la joie de le faire souffrir.
Je reconnaissais son pas, je reconnaissais son souffle et ses hésitations. C’était mon geôlier qui m’apportait ma nourriture.
Une piètre et piteuse pitance pitoyable au goût de pisse.
Rien de plus. Rien de moins.

Il s’accroupit, il pose le bol en bois sur la pierre et il le fait glisser.


Maintenant !
Ma main brisée s’envole et tire sur les chaines. Mes ongles cassés se referme sur du vide.
Il devient de plus en plus rapide… Ou je m’affaiblis…
Toujours est-il qu’il recule, me crache au visage et grogne.
Alors je me relève, je laisse crisser les chaines sur le sol, les barreaux et entre elles. Je reprends toute ma hauteur. Je tire sur mes liens à m’en faire presque trop mal. Je viens au bord de la cage, près, tout près de lui.
Et même ainsi blessé, même si je boite pour venir là tout près, même si ma silhouette doit sembler bancale et fragile et même s’il ne reste plus qu’un œil sur quatre qui reflète le peu de lumière qui vient de derrière lui, je sens que je lui fait encore peur. Je ne suis pas encore le tas de chaire informe qu’il voudrait.

« Assis ! Sale monstre ! »
Il ne veut pas montrer sa terreur. Chaque fois qu’il vient, nous jouons à ce jeu qu’il ne peut que gagner. Mais je n’obéis pas. Je n’obéis jamais. Et il râle. Il frappe les barreaux. Il hurle et il finit par craquer comme il le fait parfois.
Il donne un coup à travers la cage. J’encaisse et reprends place, insoumis.
Alors il hurle de plus belle, plus fort, insistant, répétant son ordre, une fois, deux fois.

Et je me décide à répondre.
Ma voix… mes voix… elles ont hurlé dans la pièce, dans sa tête, dans la mienne, dans les nôtres… Toutes à l’unisson. Rien de compréhensible. Un mélange de cris de femmes en furie et d’hommes chargeant sur un champ de bataille, d’enfant apeurés et de femme enragée, d’hommes torturés et de femmes perverses.

Ça n’aura pas duré longtemps, car je n’ai pas la force de déployer toutes mes gorges comme je le faisais auparavant et que ce simple effort me fatigue déjà.
Mais il hésite un moment avant de finir par se ressaisir et frapper à nouveau. Dans l’obscurité… L’obscurité à laquelle je me suis habitué. Mieux que lui. Et je parviens à attraper ce qui lui sert de matraque.
Il grogne et hurle de plus belle et puis il me maudit et referme la porte en claquant et en partant.

Je retourne m’assoir et lance mon butin dans un coin, avec les quelques autres que j’ai déjà réussi à lui prendre.
Même dans cette situation, je ne dois pas leur montrer que je suis fini. Et je sais que je m’en convaincs moi aussi. Je préserve mon amour propre et ma fierté. Moi, le grand brisé, je continue à faire peur. Et ainsi, j’existe, je survie et je ne craque pas.

Je ne dois pas craquer !

Assis à nouveau dans le coin de ma cage trop petite, j’attrape leur nourriture infâme et je me félicite encore de ne pas être reconnaissant envers la seule personne qui ose encore m’approcher.
Gruau gras et agressif aux grumeaux qui me grattent la gorge comme des graviers…


J’en suis sûr : il a pissé dedans…
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MessageSujet: Re: Glas et résurrection   Glas et résurrection Icon_minitimeMar 17 Fév - 14:36

    Une porte, les gens ne se rendent pas compte de la frustration que cela peu donné à quelqu’un comme Frau, être coincer alors qu’un garde, pas forcement stupide, mais forcement vénal, s’excite en trifouillant un trousseau de clefs et en cherchant à qui mieux mieux la bonne. Pour être exacte le garde ressemblait à cet instant précis parfaitement à cet homme en manque de drogue, suant, coulant tremblant de peur et sans autre instant que …
    Une sensation dans son dos, le garde sursaute et sa vessie lâche, Frau qui venais de posé sa main lâche un jurons de dégout et lui prend le trousseau de clefs de mains, il n’est pas expert, mais il n’a déjà fait, il est rentré chez assez de personnes sans frapper pour pouvoir reconnaitre une clef et une serrure, puis faire une corrélation. Mot compliqué qui définit ce que les gamins fond avec des cubes de couleur qui passe dans des troues. Lupen à toujours été très doué pour mettre des objets long dans des troue… Mais nous nous égarons et votre regard lubrique me rappelle à l’ordre, arrêter de bavé et aller plutôt au cinéma il y a assez de film qui vous satisferont largement si vous chercher juste à voir ce genre de choses.

    Je disait donc que c’est à cette instant que le héros, une pointe d’humour ne fait pas de mal, sauve la donne et surtout le cœur du gardien qui commençait à s’emballer assez pour avoir vraiment besoin de sa dose de drogue histoire de ne pas faire un arrêt brutal, incontrôlé et fort désagréable pour la suite des opérations. Il met la bonne clef dans la serrure … Et si comme quoi laissez vos gamins jouer avec des cubes ça pourra leur servir un jour, inconcevable hein ? Plus que l’école en tout cas que Lupen n’as jamais faite.

    Il continu donc sa promenade de santé tut en gardant les clefs, le gardien n’étant pas assez bien dans sa peau, et surtout dans ses chausses qui commencent à sentir l’odeur de la prison alors que, pour une fois, elles avaient été lavé suite à la lettre annonçant la venu d’un hôte de marque, fort généreux, mais très regardant. Mais a un embranchement il se plaque contre le mur et fait de même avec notre gardien que nous appellerons Fred même si son vrai non et Ginette ce qui, vous l’avouerez n’as pas de rapport mais fait assez peu virile. D’ailleurs personne ne l’appelle plus Ginette depuis qu’il a étouffé sa vieille mère sous un oreiller pour une sombre histoire d’héritage. Quelle idée de tout vouloir donné à une société protectrice des animaux, l’homme aussi est un animal et la société en question fait tout pour rendre la vie des hommes insupportable …

    Mais revenons en à nos noires moutons qui se déplacent furtivement de couloir en couloirs et qui se sont arrêter, Fred est donc entre le mure et la poigne sympathique et agréable du Zélos qui lui plaque la poitrine et menace de le faire rentré dans le mure, tendis que l’homme qui fait semblant d’être un Zélos pour camouflé le fait que c’est véritable un Zélos –ça y est j’ai perdu tout le monde ?- fait lui aussi un câlin au mur en y frottant son dos vigoureux mais sans chanté “Il en faut peu pour être heureux” pour des raisons absurdes de furtivité. Les raisons de furtivité ? C’est un garde seul qui marche devant lui et viens de passé la parte des quartiers de hautes sécurité comme il l’a déjà fait quelques instants au part avant.

    Hors ici il n’y a que des gardes par deux ou ce vieux crétin de tête de bois que nous appellerons Cabotin et son labrador : Alfred Dupont De la Motte, ce dernier étant le seul à avoir le droit de se déplacer seul dans cette zone … Hors la chose qui se déplace habillement devant lui n’est pas Cabotin car ce dernier est gros, rond, fort porté sur les blagues de mauvais gout et avec une haleine à tuer un bœuf à trois cent mètres et surtout qu’il se déplace avec plus d’assurance.

    Autrement dit ? Quelqu’un est probablement en train d’essayer de le doublé et ça Lupen aime assez moyennement, à peu près autant que les choux de Héllas, une race de petit choux râblait qui pousse dans ce sol pauvre avec un gout amère et acre et que les gens de là-bas essaye de faire passé pour une spécialité local alors que c’est à peine bon à nourrir les cochons et même les esclaves n’en mange qu’affamé, c’est pour dire, c’est donc raison qu’il décide de faire quelque chose.
    Mais comme cela fait bien longtemps qu’on ne donne plus de choux d’Héllas même aux cochons en Arghanat, et que les esclaves y sont bien traité, on fait dans l’esclave de luxe sur les terres du Duc s’il vous plait, il choisit plutôt de s’occupé de la tête de pioche qui les précède et lui laissant un peu d’avance il tient un conciliabule avec son compagnon garde, Fred.

    Rapidement ils obliquent, passe par un autre chemin, zig zig entre deux cadavres pas encore évacué, passe à coté d’une fausse et arrive au croisement voulut d’où ils sortent comme des flèches pour tombé nez à nez avec le gardien costumé qu’ils ont déjà aperçut avant. Et Oui, malheureusement, j’en soupir encore, Lupen est tout dans la finesse, la délicatesse et l’action sur et propre, j’en pleurniche encore le soir au coin du feu, pourquoi donc cet énergumène est tombé sur moi ? J’aurais put narrez les aventures de quelqu’un de digne, de bien ? J’ai le prestige, un beau CV ? Mais voilà, Lupen, ou plutôt Frau car rappelons le il est ici sous sa fausse identité. C’est donc un visage méconnaissable et particulier qui fait pensé à celui d’un Terrane qui se costume à Zélos –il y a du niveau hein ?-, cacher maintenant sous une lourde capuche rabattue en grande partie et qui ne laisse voir que ces petits yeux sombre, et avouons le, pervers, qui se met à parler alors qu’un garde qui lui fait vrai, si ce n’est la tache d’urine sur son falzar se glisse à ses cotés comme si c’était son chef. Enfin comme si …


    -“Salut gamin, je suppose que tu me connais si tu es bien qui tu prétends, et je n’aime pas trop qu’on se trémousse dans mes affaires, tu as donc deux possibilités, soit tu meurs ici soit je t’amène à Cabotin qui se fera un plaisir de te donné à manger à Alfred. La personne au bout de ce couloir à déjà un compte à réglé avec nous. Mais comme je suis bon et généreux je te permets aussi de t’excuser à genoux, puis de te barré dans l’autre sens en direction des cellules pour t’y enfermer toi-même.”

    Lupen dans toute sa splendeur, pas de parlementassions, pas de finesse, pas de souplesse, juste des fait et quelque chose dans sa voix qui stipule qu’il n’hésitera pas à mettre tout cela à exécution.
    Quand au nous, c’est assez clair en vérité, sur ses doigts une bague répond à la question implicite, La Plume y a fait sa marque comme la rose fait la sienne. Pour rappelle et pour ceux qui ne suivent pas, la Plume est l’une des plus tentaculaires pègres d’Isthéria, fantasque elle travail surtout dans la vente d’esclave, et d’information, ce qui a fait sa fortune, mais c’est grandement diversifier depuis quelques temps et fait un très bon travail dans la drogues avec une production bien plus raffiné que la plus part des déchets que vous trouverez à tout les coins de rue. Et oui comme le reste il y a des drogues de luxe …
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MessageSujet: Re: Glas et résurrection   Glas et résurrection Icon_minitimeMar 24 Fév - 16:04

Pour le moment Kalysta trouvait que sa progression au sein de la prison était plutôt bonne... Elle avait bien croisé quelques autres gardes mais, dans l'ensemble, aucun d'eux ne l'avaient empêchée de continuer sa route. Il y en avait bien un qui avait cherché à savoir pourquoi elle descendait dans les niveaux les plus bas de la prison mais elle était parvenue à se débarrasser de lui sans peine. Oh, le bougre était encore en vie, moins elle laissait de cadavres derrière elle, moins vite l'alarme serait donnée... Et son but était d'être déjà loin si c'était le cas... Il avait suffit de quelques mots judicieusement choisis...

Maintenant, la syliméa savait que sa chance ne durerait pas éternellement... Probablement parce qu'elle avait toujours estimé que les dieux étaient en fait une belle brochette de... Enfin, le concept n'était pas difficile à concevoir. Elle ne les tenait pas dans son coeur, ne les avait jamais tenu et ne les tiendrait probablement jamais. Et ces saloupiots le lui rendaient bien à la moindre occasion possible... Alors que sa chance tourne pour qu'elle se retrouve devant des personnes, peu engageantes, cherchant à aller au même endroit qu'elle... ? Non, cela ne la surprenait même pas...

Et visiblement ce prisonnier mystérieux n'en avait pas fini d'attirer les convoitises. Malheureusement pour les tristes sires qui se trouvaient face à elle, on lui avait officiellement confié une mission et elle n'allait certainement pas l'abandonner en cours de route dès la première difficulté. Surtout pour quelqu'un qu'elle ne connaissait absolument pas et qui cherchait à l'intimider sans vraiment savoir à qui il avait à faire... Car elle ne se faisait pas d'illusions. Le type avait autant de légitimité à sa présence qu'elle et il était tout aussi seul qu'elle. Ce n'était certainement pas la vague excuse de garde qui l'accompagnait qui l'aiderait si les choses tournaient mal... D'expérience elle savait qu'un allié forcé et terrorisé avait plus tendance à croiser les doigts pour que l'adversaire de son tourmenteur ne gagne plutôt que de l'aider réellement.

Sans vraiment se détendre, Kalysta modifia subtilement son langage corporel. L'assurance nonchalante qui se dégageait maintenant d'elle parlait d'expérience et de potentiel danger. Ce n'était plus une bleusaille inexpérimentée qui se trouvait désormais face à Lupen mais quelqu'un qui savait visiblement se défendre et qui n'hésiterait pas un seul instant... Et c'était compter sans le haussement de sourcil qui accueillit la révélation de la bague qu'il portait, clairement pas impressionné. Il ne serait ni le premier, ni le dernier de sa caste qu'elle croiserait. Et encore moins le dernier qu'elle affronterait si la nécessité l'imposait. Qu'il fasse partie d'une organisation ou pas... De toute façon, dans le cas présent, il était seul...


-Non.

Sans chercher le moins du monde à être subtile, elle posa la main sur le pommeaux de son épée, exsudant une froide détermination sans pour autant se montrer agressive... Elle ne cherchait pas à l'agresser directement ou à l'attaquer, offrant plutôt une possibilité de dialogue. Car si elle estimait avoir toutes ses chances contre lui si ils en venaient aux mains, elle était aussi maligne pour savoir que ce serait une perte d'un temps par trop précieux et de plus grands risques d'être découverts. L'un comme l'autre avaient tout à perdre dans ce cas là. Et puisque l'intimidation n'avait visiblement pas marché, restaient les négociations. Et rapides de préférence...

-Le problème, "gamin", c'est que je suis venu pour probablement la même chose, avec la même légitimité que toi.

En fait, ils en étaient au stade où ils ébouriffaient tous les deux leurs plumes pour impressionner l'autre, se jaugeant afin de savoir si une mise à mort rapide était possible. La réponse évidente était "non". Kalysta ne montrait pas qu'elle ignorait qui était Lupen, sa réputation n'ayant visiblement pas atteint ses oreilles, mais qu'elle n'y accordait pas d'importance. C'était une information qu'elle venait de recevoir et qu'elle jugeait, visiblement, de moindre importance. Accessoirement, en restant flou sur sa propre identité, elle jouait une carte similaire. Lupen ne pouvait pas savoir combien de personnes se trouvaient derrière elle et qui exactement. L'éliminer maintenant et gauchement pouvait très bien se retourner méchamment contre lui, il n'en savait rien... C'était aussi une façon d'égaliser les choses dans ce genre d'échanges. Tout comme le fait de le tutoyer immédiatement et de le mettre au même niveau qu'elle avec son "gamin". Car le zélos était certainement bien plus jeune qu'elle... Et dans certains domaines la demoiselle n'était malheureusement plus du tout une enfant. Elle avait l'expérience de deux vies...

-Alors pourquoi on ne se montrerait pas intelligents tous les deux en y allant ensemble? Les affaires que j'ai à régler avec lui devraient le laisser suffisamment en un seul morceau à votre goût...

Difficile de savoir ce qu'il voulait exactement au prisonnier... Mais la Plume ayant certains domaines de prédilection, il n'était pas trop difficile de faire des suppositions. Que ce soit vente d'esclaves ou récupération de dettes, Lupen avait probablement besoin du prisonnier en à peu près bonne santé. Suffisamment pour le vendre ou lui faire comprendre qu'on ne jouait pas impunément avec les membres de la pègre... De son coté, elle avait juste besoin de le voir et, il y avait de grandes chances, de lui parler. Ce qui ne devrait donc pas gêner une association temporaire. Il serait toujours temps de voir comment s'organiser si elle confirmait l'identité du prisonnier... En somme, ils n'étaient gagnants que s'ils s'associaient. Même temporairement...


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MessageSujet: Re: Glas et résurrection   Glas et résurrection Icon_minitimeMer 25 Fév - 14:04

    Je vénère l’idée de deux chouettes qui cherchent à s’effrayer, je vois tout à fait Lulu comme une espèce de boule de plume géante toute gonflé pour sembler plus grosse et baraquer alors que c’est un poussin, un lapin, mais le lapin de Karbanog, un genre de truc mignon mais mortellement dangereux et surtout pour des chevalier en armure étincelante de bravoure et de bonne volonté. C’est donc un joli lapin à plume, en hommage au serpent qui le dirige qui regarde la demoiselle de ses yeux calme et décidé. Il la jauge rapidement, s’arrêtant sur les parties importantes, les mains, la jonction des épaules, le cou, l’appuie des chevilles pour connaitre son style de combat, ainsi que l'aine, juste parce que, qui raterait ce genre d’occasion ?

    Tranquillement sa cervelle rouillé se met en action, et même si la plus part du temps il marche à l’instinct et utilise plutôt sa tête pour donner des coups, au plus grand sourire de son maitre d’arme hurlant “Utilise ta tête !” pour le voir charger tel un bélier … Il n’en est pas stupide, loin de là, et sait tout aussi bien qu’il que la Plume ne peu rien d’autre pour lui, et si il est aussi loin que lui et surement sans ses moyen personnel, c’est probablement qu’il est compétente. Et voilà donc quelque chose de dommageable, d’autant plus qu’il ne semble pas avoir peur, ce qui est compréhensible vue qu’il semble réfléchir d’abord et avoir un grand esprit d’analyse. Même si, à part dans les films je connais peu de personne qui même au milieu du désert dirons : Je n’en ai que faire que tu appartiennes à une pègre mondial je crache sur tes godasses en peau de bébé si je veux !
    Qu’importe le jeune homme terrane était donc bien membré, ce qui à de quoi faire bizarre admettons le.

    Un sourire se pose donc sur les lèvres du vieux chnoque, où du moins de ce qui ressemble à un vieux chnoque malgré l’absence de magie, ce n’est donc pas une illusion mais une magie de mutation qui a été utilisé sur lui. Il soulève donc sa lourde lèvre supérieur physiquement grimé cette fois-ci, histoire de donné cette impression rechercher d’un homme déguisé en Zélos, on vous le rappelle, pour ceux qui ne suivent pas :

    -“Je suis Frau, Le Mage Blanc …” Parce que oui, il a de l’humour et en choisissant son nom il s’est bien gaussé grassement pendant plusieurs heures, si tout seul, oui comme un grand, et oui Tekum a accepter quand même malgré le ridicule, il trouvait ça sympathique qu’un de ses généraux prennent un nom ridicule, surement une histoire politique hors de ma porté … C’est dommage j’aime bien Tekum j’aurais aimé qu’il m’explique. Mais qu’importe revenons en à nos moutons “ seconde tête de l’Hydre de la Plume, si il m’arrive quoi que ce fusse, même ici, je suis tout à fait certain que quelqu’un te retrouvera et s’amusera bien.

    Une fois les choses importantes dites, disons que si vous voulez être intelligente pour une fois, commencez par évité de m’appeler Gamin, gamin, ensuite je vous ai donné mon nom, et le nom du gardien de cette partie de la prison, il ne reste donc à savoir le votre et le nom de mon gardien que j’aime si tant tellement, et qui s’appellera Fred.”


    Il papatte l’homme sur le dessus de la tête, signe final de reddition du gardien si il en est, enfin gardien, on rappelle que cette épave a mouillé ses chausses et qu’il ne soutient pas le regard de Frau plus d’un seconde, que c’est un lâche peureux et vénale (ça c’est un compliment).

    “Ensuite, et bien ensuite je pense que nous allons devoir nous supporté, nous allons par là, vous passez devant, je vous guide, cela vous évitera de tourné en rond et me permettra de garder votre dos à l’œil. Je sais où est le bon prisonnier, pas besoin de faire plus de raffut que nécessaire dans une prison ne somme nous pas d’accord ?”

    Il le laisse donc passé devant et fixa donc son dos, ou plutôt plus bas, oui par là, pendant qu’il marchait, on ne se refait pas, surtout quand on s’appelle Lupen et qu’on a l’occasion d’observer un spectacle sympathique, sans payer ni faire valoir ses privilège. En vérité ça ne l’aurait pas gêné de passé devant, mais ça lui aurait gâché le spectacle et ça, ça aurait été dommageable bien plus que de croisé un jeune homme intelligent entre les mures d’une prison.

    Il ne restait plus qu’à évité Cabotin et Alfred Dupont De la Motte, non pas que ce dernier puisse être un vrai problème surtout à deux, mais juste que Lupen, en grande action de grâce, et pour une fois n’avais aucune envie de jouer de sa stupidité, et voulais évité de dépenser plus que de raison histoire de pouvoir passer en douce la bourse en frai de mission et donc se faire des couilles en or histoire qu’une demoiselle puisse en profité.
    C’est vrai quoi il faut aider son prochain et payer des demoiselles jolies et habilles les aide à vivre mieux et peu être même à en élever d’autres comme elle, c’est un geste de grâce pour l’humanité qu’il fait donc là.

    Sur ces considérations philosophie il emboite donc le pas à celui que nous appellerons Bond pour avoir tenu tête à un type trois fois plus gros que lui et armé de toute la considération que lui donne un poste et une assurance dans une pègre plus nombreuse que l’organisation à laquelle ce dernier appartient …
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MessageSujet: Re: Glas et résurrection   Glas et résurrection Icon_minitimeJeu 5 Mar - 22:42

Garder son corps relaxé mais prêt à entrer en action sans afficher le moins du monde son anxiété grandissante n'était pas un exercice facile... Mais elle savait que si elle dévoilait la moindre faiblesse, la personne qui lui faisait face l'exploiterait sans soucis. Et elle n'avait ni envie de finir ses jours enfermée, ni prématurément. Alors malgré le stress et la sensation persistante que les murs se refermaient sur elle, la syliméa prit sur elle et se raccrocha fermement à ce qu'elle connaissait. Entre ce qu'elle avait absorbé de son hôte, l'entraînement qu'elle avait eu au sein des nérozias et ses propres mésaventures, elle savait qu'elle pouvait tenir tête à pas mal d'adversaires... C'était le genre de coup de poker qu'elle avait apprit à jouer sans pour autant les apprécier. Jonas aurait probablement était fier de sa façon de tenir ses positions. A moins qu'il n'y ait une autre façon de gérer le problème mais, dans le feu de l'action et avec les outils qu'elle avait à disposition, elle n'avait pas vu tant de solutions que cela...

Si elle s'attendait à pas mal de réactions différentes, allant de l'acceptation à une attaque frontale, elle ne s'était pas vraiment préparée au regard que Lupen laissa courir sur son corps, s'attardant notamment sur son entre-jambe. Kaly prit sur elle, se mordant l'intérieur de la joue pour ne pas réagir outre-mesure et afficher son incrédulité. Cela lui rappelait terriblement la fois où elle avait dû s'associer à Elië et elle n'avait certainement pas envie de renouveler l'expérience... Encore moins avec l'exemplaire de Zélos qui se trouvait face à elle, sans vouloir vexer qui que ce soit. Décidément, si les apparences masculines se révélaient parfois terriblement pratiques, il y avait vraiment des choses avec lesquelles elle avait du mal. Tout ce qui s'associait avec le service trois pièces particulièrement inconfortable qui se trouvait entre ses jambes par exemple... Elle attendit donc que le couperet ne tombe, résistant à l'envie de se trémousser sous le regard de Lupen...

Et elle parvint même à ne pas réagir outre mesure lorsqu'il se présenta enfin... Logique qu'elle ne l'ait pas reconnu, elle ne l'avait encore jamais rencontré. Par contre son nom lui était loin d'être inconnu. Après tout, elle travaillait dans la branche de Jonas et ils avaient ainsi accès à toutes sortes d'informations. Sur la Plume entre autres choses. Bien entendu toute la hiérarchie et son fonctionnement n'étaient pas connus, il aurait fallu mieux les infiltrer pour cela, mais certains noms étaient suffisamment éminents pour bien être situés. Celui du Mage Blanc entre autre... Ce n'était donc pas n'importe qui à qui elle avait à faire mais elle ne devait pas se relâcher pour autant. Si elle laissait transpirer qu'elle était bien moins "dangereuse" que lui, il n'hésiterait pas à se débarrasser d'elle. Si sa présence rendait les choses plus dangereuses pour elle encore, elle confirmait aussi en grande partie l'identité du prisonnier. Le numéro deux de la principale organisation criminelle d'Istheria ne se déplaçait pas pour n'importe qui après tout.


-Karl.

Et elle se contenta de lui offrir un hochement de tête pour lui signifier qu'elle avait bien enregistré le message. Inutile de lui offrir des plaisanteries comme "enchantée de faire votre connaissance", ils n'étaient pas là pour tailler le bout de gras et elle avait la suspicion que dans la situation présente, Frau privilégierait une certaine forme d’honnêteté. Elle jeta un regard à Fred qui, visiblement, évoluait complètement hors de sa zone de confort et se demanda si le malheureux serait au moins un bon bouclier humain... Kaly n'aimait pas du tout l'idée d'ouvrir la marche bien entendu... C'était logique, même sans savoir à qui elle avait à faire exactement, elle n'aurait pas voulu lui offrir son dos. Mais le temps filait dangereusement vite et elle ne pourrait pas faire la fine bouche indéfiniment. La trêve temporaire qui lui était déjà offerte ne pouvait pas être refusée... Elle fit jouer le trousseau de clés autour de son doigt avant de le rattraper au creux de sa main, hochant une nouvelle fois la tête comme si elle venait de prendre une décision.

-Nous sommes d'accord sur ce point.

Kalysta aussi avait soigneusement étudié sa copie et savait où aller et quelle porte l'intéressait, tout comme les couloirs à éviter si elle ne voulait pas se faire repérer bêtement... Ouvrant la marche ce fait devint rapidement évident pour Frau puisque le "jeune garde" ne semblait pas hésiter dans sa progression, n'attendant pas vraiment les directives qui devaient lui être données. Si le regard du ladrini s'attardait un peu trop sur les parties les plus charnues de l'arrière de son anatomie, il dut aussi remarquer la tension qui courrait dans ses épaules. La syliméa n'était pas assez folle pour relâcher sa vigilance, surtout avec deux personnes dans le dos, même si Fred ne représentait pas vraiment une grande menace.

Autant dire que le trajet jusqu'à la cellule de Jonas ne fut pas vraiment une partie de plaisir. Mais il fut parcouru avec rapidité et efficacité. Pas besoin de discuter comme de grand-mères en train de prendre le thé et tout le monde savait où ils allaient. Le trousseau de clés faisait des merveilles et si le sien, ou celui de Fred, ne marchait pas, Kaly était prompte à éliminer l'obstacle avec son doigté habituel. Ses crochets étaient vraiment ses meilleurs amis ici... Au bout d'un moment ils furent enfin face à leur objectif et, pour une rare fois, la jeune femme ne put s'empêcher de laisser transpirer un peu sa nervosité. Elle était à peu près certaine de qui se trouvait dans la cellule... Mais dans quel état? Et quelle serait la suite des évènements...?

S'assurant rapidement qu'ils étaient bel et bien seuls dans le couloir, la syliméa mit enfin la clé dans la serrure, la tourna et ouvrit la porte d'un mouvement vif. La luminosité qu'offraient les torches accrochées aux murs pénétra enfin le petit bout d'enfer personnel de Jonas, éclairant sa forme. Et si Kalysta s'attendait à beaucoup de choses, elle ne s'était pas attendue à ce spectacle là en particulier. Sa main se crispa quelque peu sur la porte de la cellule mais elle ne fit pas plus de commentaire, elle n'était vraiment pas en mesure de laisser transparaître quoi que ce soit. En attendant, ils ne pouvaient pas non plus rester plantés là pendant des éons. Elle s'empara donc de l'une des torches et entra dans la cellule, interrogeant Frau du regard pour voir s'il suivait. Il fallait qu'elle s'assure qu'il s'agissait bien de Jonas... Et s'il était en état de se déplacer... Elle savait qu'elle devait s'attendre à certains dommages mais à ce point? En fait, à bien y penser, il n'était pas complètement impossible qu'elle soit en état de choc. Cela expliquerait le cri intérieur assez strident définitivement masqué par le calme exemplaire qu'elle projetait...


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MessageSujet: Re: Glas et résurrection   Glas et résurrection Icon_minitimeMer 11 Mar - 21:23

Le bol vide trônait désormais dans le noir. Là… Tout près... Rien de ce que je ne peux voir n’est loin de toute manière depuis que je suis ici, dans cette cage. Mais dès que je porte mon regard dans le noir de l’autre côté des barreaux, ou mon esprit dans mes souvenirs, c’est comme si j’étais jeté au fond d’un gouffre abyssale, sans lumière, enseveli sous une trombe d’eau infinie. Istheria toute entière semble se dresser entre moi et l’extérieur.
Oui, très souvent, je doute qu’un jour je sortirai d’ici. Et puis, je me rassure avec un sourire cynique : un jour, on se lassera de torturer de faibles Terrans et on se tournera à nouveau par ici, vers ce trou fétide… On me trainera dans une autre salle, on m’attachera ailleurs et on m’infligera d’autres souffrances.
Ou bien on me relâchera dans l’espoir futile que je rampe jusqu’à Kodolm et qu’on m’y suive…
Ou peut-être jouera-t-on encore à me juger, pour le spectacle !

Je me souviens encore du procès sommaire qui m’a mené ici. Prisonnier de ma vraie forme monstrueuse, révélé aux yeux de ces quelques élus qui ont eu le droit d’assister à la séance, drogué pour ne pas que je puisse émettre autre chose que des grognements… Mais qu’aurais-je voulu dire de plus ? La justice de ces nantis abrutis, pourris et pervertis ne m’intéresse pas et ne pouvait me réserver autre chose que ce sort…

La drogue… Je me souviens encore de l’état lamentable dans lequel je m’étais vu sombrer après la première ingestion qu’il m’avait forcé à prendre.

La drogue…

Putains… Ma main ne tremble pas. Elle ne tremble plus ! Elle tremblait avant ce repas ! Les enflures ! Ce garde, immonde cafard, n’a jamais été rapide… Le gout de plus en plus immonde de leur brouet… De la drogue ! Il me drogue, toujours plus, parce qu’ils ont peur. Toujours plus, ou parce qu’il espère me briser.
Quelle quantité me servent-ils désormais pour que j’en arrive à déceler le gout d’une substance étrange dans la bouffe ? Depuis combien de temps augmentent-ils les doses, cherchant le point de rupture ?

Mon œil passe lentement sur les barreaux tordus et griffés. Je parviens à peine à me souvenir si c’est bien moi qui ai défoncé cette cage à mon arrivée. Je ne m’en étais même pas rendu compte.
Jusqu’où vont-ils allé ? Pourquoi ? Pour me tuer à petit feu ? Pour m’amadouer ? Me tester ? Tester les Lhurgoyfs ?
Enfoirés… Un goût de pisse… Ce que j’ai été con !

Un bruit dans le couloir. Ma main… J’ai tellement de mal à la bouger. Combien de temps cela fait-il qu’il est venu m’apporter à manger ? Il revient ? J’ai faim. Mais j’ai toujours faim depuis que je suis ici !
Aucun repaire… De la drogue plein les veines et la tête, un corps mutilé… Et je n’ai pas craqué ? Finalement, ce n’est peut-être pas un mal cette drogue.

Je n’arrive pas à me lever. Je suis une loque. Ils m’ont brisé. Et j’ai pourri brisé. Même si je devais sortir, à quoi cela pourrait servir ?

Je ne suis plus rien.

Rien… rien que l’ancien loup des Nerozias. Le chasseur noir. Celui qui a fait tomber des têtes plus couronnées d’or et de rubis que les coffres d’Hepseria ne peuvent en cracher. Rien qu’un Lhurgoyf que la mort poursuit depuis la naissance. Elle ne m’attrapera que lorsque je l’accepterai. Je suis passé par l’ombre et les cieux, la poussière de l’arène et les profondeurs des forêts vierges, la fange humaine et la pierre…
*
Je me tiens debout. J’entends le râle de ma tête de bouc comme à travers un heaume. Je suis parcouru de frissons. Ma vision se brouille. Je bave. Ma main tremble sous l’effort. La froideur ! La froideur de l’acier sur mon front, entre mes cornes.

Ma main s’agrippe à la grille, ma grosse tête caprine aux six cornes brisées s’appuie contre l’acier et râle et bave. Ses paupières tremblent sur les orbites creuses de ses deux globes oculaires crevés. Mes épaules nues sont pleines de sueur et parcourues de frissons qui me hérissent la fourrure des bras et du bas du corps. Mon bras manchot pend lamentablement, attaché à l’autre par le poignet. Mes doigts décharnés s’accrochent à ce morceau de métal comme à la vie. Je les vois à peine. Et ce n’est pas à cause de l’obscurité à laquelle j’ai fini par m’habituer, mais parce que ma vision est floue. Mais je parviens à distinguer que mes griffes, jadis si longues, ne sont plus…
Mon sabot crisse sur le pavé et l’autre traine mollement.
Ma sueur se fraie un chemin entre les touffes de poils éparses et les cicatrices de brûlures et d’entailles qui clairsement le bas de mon corps caprin.
Une clef tourne dans une serrure. Je sursaute et perds l’équilibre.
Mes ailes squelettiques s’écartent et se prennent dans les barreaux. Plus de muscles pour les déployer. Plus de membrane pour brasser l’air. Juste des os jaunis et des ligaments fragiles. Je me stoppe dans ma chute. Je reprends l’équilibre et je dégage mes os des barreaux. La douleur se calme doucement et mon dernier œil s’affole.
*
Dehors, on a ouvert une première porte et maintenant la clef pénètre la seconde. D’habitude, le gardien se sert du sas pour isoler cette cellule de la lumière : ordre d’en haut. Je vie depuis si longtemps avec pour seule source de lumière, un infime filet clair qui lèche le bas de cette porte.
Aujourd’hui, elle va s’ouvrir et avec la personne qui pousse le battant, la lueur des torches entrera dans la pièce. Une lumière oubliée depuis bien trop de temps. Je ne sais pas si je suis prêt. Je ne sais pas si je la désire finalement. Je pressens que je ne pourrai pas la supporter, pourtant, je fixe ce halo qui ne veut pas disparaître d’autour de la porte dont la serrure lâche un dernier cliquetis fatidique.
Le garde fait trop de bruit pour être seul. Ce n’est pas ce à quoi il m’a habitué depuis mon arrivée. Ce n’est pas normal. Et ce halo qui ne veut pas disparaître.
Et la porte qui s’ouvre !
La lumière est violente et soudaine, elle m’agresse la rétine et pourtant, je peine à détourner mon regard. Elle m’a tant manqué !

La surprise a encore manqué de me faire tomber. L’entrée de l’inconnu est accueillie par un bruit de chaîne qui se balancent violemment au bout de mes six membres et par le bruit du choc de mes cornes brisées qui passent sur les barreaux comme sur un xylophone.
Je cache mon sein encore voyant dans mes bras sans lâcher prise.
Je ne tomberai pas. Je me relève. Ce n’est pas normal. Ils sont plusieurs. Quelque chose change. Un temps est révolu. Que me veulent-ils ? Que veulent-ils à un monstre mutilé, amputé ?

Le garde n’est pas celui de d’habitude. Il hésite et pourtant il semble plus déterminé que celui des autres jours. Il entre. Il ouvre la cage. Et Je n’ai qu’une envie, lui sauter à la gorge. Tout mon corps tremble. Je ne veux qu’une chose, l’étrangler, le lacérer, le mordre avec mes gencives édentées, lui enfoncer mes doigts dans les yeux comme on a planté ces fers rouges dans les miens.

Mais je ne fais rien… Rien que m’accrocher à ce barreau et le regarder du coin de mon mamelon, caché derrière mon bras.
Elle approche de moi et si elle hésite, elle continue. L’autre n’aurais jamais fait ça. Qu’ont-ils décidé ? Ils veulent m’emmener pour une séance de torture ? Ça faisait longtemps. Non ? Combien de temps ? Je n’ai plus mal. Ou je suis trop drogué pour m’en rendre compte !

Sa main passe dans mon dos. Par réflexe, je tourne ma tête aveugle vers elle et avec la hauteur, ce crâne disproportionné la surplombe de son regard mort. Ma bouche caprine bave encore, ses gencives déchiquetées montrant mes incisives brisées.
Mais je perds l’équilibre et je ramène mes cornes brisé dans les barreaux dans un bruit mâte.

Il y a ce cliquetis dans mon dos et je sens les anneaux de métal enserrant l’articulation de mes ailes disparaître. Et alors je me rends compte que ces chaines tendues me soutenaient plus que je ne le pensais. Et je me heurte contre les barreaux dans un nouveau bruit mâte et de chaines.
J’hésite. J’ai envie de les rétracter. J’ai envie de les cacher, de les protéger… Elles ont déjà tant souffert. Mais je n’y arrive pas. Je n’ose pas bouger. Je ne veux pas faire d’autre mouvement que celui de sauter sur ce garde. Mais maintenant, plus que la drogue, ma conscience commence à poindre et à lutter contre mon instinct meurtrier.

Le garde se penche et libère ma patte à la cheville brisée. Puis l’autre. Remonte, libère mon cou. À nouveau, je me rends compte que ces chaines me supportaient et mes cornes raclent les barreaux alors que je m’effondre sur le côté. Ma tête caprine râle pathétiquement, d’une voix grave mais tellement faible comparée à ce qu’elle a été jadis…

Mais je m’accroche au barreau. Mon corps tout entier s’ébranle et je bouscule le garde. Mes ailes bougent dans la cage et heurte les barreaux. Elles vont se coincer !
Alors un éclair de lucidité perce à travers la fatigue, l’aliénation et la drogue. Tout mon corps rétrécit. Mes ailes se rétractent dans d’atroces craquements d’os mais elles ne se brisent pas. Elles se replient mais ce n’est pas grâce à des muscles.
Ces deux immenses appendices disparaissent dans mon dos. Les touffes de fourrures éparses sur le bas de mon corps et mes bras s’enfoncent en partie sous la peau. Des bruits de déchirures, de craquements et de bouillonnement s’extirpent de mon corps en changement.
Les sabots fondent et s’agitent. De larges et courts pieds apparaissent au bout de courtes jambes dont la musculature jadis imposante n’est plus que douloureusement saillante. Ma poitrine diminue et mes seins disparaissent. Je redeviens lentement le nain que je suis. Mais je ne lâche pas le barreau et les visiteurs n’ont plus à voir qu’un misérable nain à genoux, les bras en l’air, accroché au métal.

L’un de ses pieds fait un angle écœurant avec le reste de sa jambe. Ses deux poignés prisonniers de menottes n’ont qu’une seule main à présenter et les doigts qui serrent l’acier sont aussi tordus que lui. On devine qu’ils ont été brisés et que les os ont cicatrisé de manière anarchique. Ses ongles sont arrachés et tout son corps est parcouru de cicatrices plus ou moins profondes, plus ou moins grandes, cautérisé par le feu ou bien plus ancienne. Mais le plus impressionnant reste ses deux omoplates mises à nues. L’os apparait au milieu de deux cratères de chaires et de peau cicatricielle, brûlés ou gercés.
La transformation a rouvert certaines des plaies qui étaient trop mal cicatrisées et très vite, de fins filés de sang commencent à ruisseler sur son corps.
Les deux gardes resté hors de la cage le voient de face et peuvent voir son téton déchiqueté et ses yeux crevés. Ses cheveux sont longs mais les nombreuses cicatrices qui parcourent son crâne et suintent leur sang ou leur lymphe les tâchent plus encore qu’ils ne l’étaient.

Il a vraiment l’air pathétique ce petit être. Qui pourrait croire qu’il a déjà tué plus de personnes que les trois autres réunis ?
Aujourd’hui, ce n’est qu’un nain blessé, brisé et immonde de saleté et de sang. L’odeur dans la cellule est écœurante et heureusement que le peu de lumière venant du couloir n’en montre pas d’avantage.

Qui pourrait croire que ce nain dégueulasse a fait trembler les puissants ? Qui pourrait croire que cette chose, c’est moi ?

Je suis dans le noir complet désormais. Mes deux yeux crevés pleurent plus de honte que de douleur. Et ma main tranché, avec le sang et le changement de forme fini par glisser hors de la menotte et m’ébranle une dernière fois pour le coup de grâce : je lâche prise et je m’effondre. Je m’affale.


Et je ne bouge plus. Je ne dis rien. Je ne sanglote pas. Je pleure en silence et j’attends. Que me veulent-ils ? Je suis trop drogué pour faire quoi que ce soit. Je suis trop fatigué pour vouloir quoi que ce soit. Et je suis trop humilié pour désirer quelque chose, si ce n’est que finalement, la mort me prenne vite si elle doit le faire…
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MessageSujet: Re: Glas et résurrection   Glas et résurrection Icon_minitimeMar 17 Mar - 17:03

    Ça bavouille ça crachouille et ça crève dans son coin comme un joli petit tas de fange, mais malheureusement ou heureusement d’ailleurs d’un point de vue du protagoniste à qui on a pas demander de ramener un cadavre mais un gas en vie, il n’est pas mort, il a juste souffert, affreusement, un peu comme un joyeux bonhomme à qui on aurait arraché ongle par ongle juste pour le plaisir, enfin un peu … beaucoup. Mais il faut voir le bon coté des choses, le sang glisse et il suffira de faire du surf sur le nabeau pour sortir de la prison. Et oui l’idée à traversé l’esprit de Lulu, et je la trouve sympa, digne d’un boliwood. Sur ces belles pensé et sans autre forme de procès il se pose pas loin du truc qui ne tiens pas debout et l’observe quelques instants, ce tas sanginolant est bien connu, son maitre lui a fait étudier nombre de ses cas, et actuellement il sait parfaitement ce qu’il doit faire, et non ça n’as aucun rapport avec le French Cancan même si il aimerait bien voir Karl le danser.

    Il se pose donc sur ses deux jambes devant le tas de chaire bravache et honteusement rattaché à la vie, sincèrement on se croirait dans un manga, personne ne survit aussi longtemps à la torture et ne perd autant de sang sans y passé, mais quelqu’un avait surement repeint les mures juste pour le plaisir et pour lui faire peur, pour lui faire croire qu’il le tenait vraiment proche de la mort, les drogues faisant le reste. C’était une ruse ancienne.
    Sans attendre le consentement de qui que ce fut il lui fourre donc une feuille et deux cachet dans la bouche et lui donne un ordre juste par le regard, de toute façon il sera mieux dans un vrai état qu’actuellement et vue son regard il n’y a aucune chance qu’il ne comprenne pas son besoin. Puis il prend la parole de sa voix de centaure, non je rigole, juste de sa voix à lui :


    -“Jonas, cadavre sur patte en train de bouffer de quoi tenir pendant le transport, je te présente Karl, c’est l’empoté que tes gas on envoyé te sauvé trop tard. Karl, je te présente cadavre sur patte que tu es venu sauver. Sauf que cadavre sur pate à besoin de médecin, et comme vos hommes sont pas foutu de faire un plan jusqu’à la fin, et que j’ai des médecins dehors, cadavre vient avec nous. Cependant et comme tu as été très utile tu as le droit de venir avec nous aussi parce que tu es gentil et mignon, surtout mignonne, n’est-ce pas cadavre qu’il est mignonne ?”

    En disant cela il fait un dernier garrot sur les parties non vitales et dangereusement sanguinolentes qui pourraient gêner au transport et salloppé ses vêtements, puis il jette Jonas, que nous appellerons cadavre vue son état, sur son épaule monopolisant donc son bras non directeur. Puis il se tourne vers Karl et notre gardien de prison, Fred :

    “Les gas plus de temps à perdre, et pas le temps de la tergiversé, t’es trop frêle pour le porté, Fred connais le chemin du retour, il te montre, toi tu ouvre la voie avec lui, le plus important c’est la vie de Cadavre et sincèrement si on ne fait rien il va encore raller trois fois honteusement, craché un peu de bille et ne survivra pas au voyage. Donc on s’active, on bouge son mignon petit cul et on court en ouvrant la voix sans trop se déhancher ça gène ma concentration. Capisci ?”

    Il vérifie que tous ont bien comprit :
    Pour cadavre le plan n’est pas bien compliquer, mâcher ce qu’il a dans la bouche histoire d’atténué la douleur et ralentir le rythme auquel son corps essaye de se suicidé, aidé par les mouvements de la course. Ainsi que d’essayer de ne pas trop lâché de raller intempestif du mourant.
    Pour Fred, son regard de carpe morte passé à la machine à lavé totalement dépassé par les événements en dit long sur le fait qu’il obtempérera sans réfléchir, son cerveau ne lui laisse pas le choix, il a des ordres, il va les faires car il a peur de ce qui pourrait arrivé si ce n’est pas le cas. Et dire qu’il pensait faire une mission facile et gagner de l’argent, la vie est dure avec les carpes.

    Quand à Karl, c’est une autre histoire, mais il espère qu’il ne sera pas con au point de remettre ses dires en cause et que pour une fois il comprendra que ce qu’il prévoit est pour le bien de tous, oui la nuit dans le même sac de couchage aussi c’est pour le bien de tous ! Ces gens optu … Mais pour le moment lulu n’est pas tout a fait sur que ce mignon mérite vraiment de partager sa couche, il n’a rien prouvé.

    Il pousse la porte de la prison d’un mouvement du pied de sa botte ferré et laisse les deux autres passé devant, derrière eux, pour des raisons purement scénaristique, une musique pourrait retentir couvrant les bruits de leurs fuite fort silencieuse, oui les bottes ferrer son connu pour le silence qu’elles procurent, vers d’autres horizons, mais non, malheureusement c’est juste les bruits de pas et de respirations qui les mènes vers la prochaines merde qui ne saurait tarder à arrivé.
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MessageSujet: Re: Glas et résurrection   Glas et résurrection Icon_minitimeVen 27 Mar - 18:30

Kalysta connaissait la réputation de la prison, elle se doutait du traitement réservé aux membres de la rose si jamais on leur mettait la main dessus... Mais son imagination, pourtant pas mal pessimiste, ne l'avait pas préparée à un tel niveau de dégâts. La créature, pathétique malheureusement, qui se présenta à eux lorsqu'ils entrèrent enfin dans la cellule était plus proche de la mort qu'autre chose. Et la syliméa était persuadée qu'elle l'accueillerait même avec un certain soulagement. Difficile de dire qui était exactement cette... "chose"... mais les derniers jours, semaines ou mois n'avaient pas du être une promenade de santé. Ses geôliers semblaient avoir pris un malin plaisir à l'isoler et elle préférait ne pas imaginer le temps qu'il avait du passer aux mains des interrogateurs. Si elle se garda bien de montrer quoi que ce soit, la jeune femme était terrorisée à l'idée qu'il s'agisse bien de Jonas... De ce qu'elle connaissait de lui, et elle avait conscience qu'il s'agissait à peine d'un grain de sable, il n'avait rien à voir avec la créature face à eux... Mais elle était aussi terriblement bien placée pour savoir que les apparences étaient souvent très trompeuses. Et elle savait que dans cette prison, avec ces foutus nuages rouges, ils étaient une poignée à pouvoir joueur ainsi sur leurs apparences. Ce n'était donc pas impossible...

Mais que ce soit bien Jonas ou non, elle n'allait certainement pas laisser cette personne dans cet état... Cela allait au-delà de l'empathie, c'était en grande partie de la compréhension. Si elle n'avait ni été torturée, ni laissée complètement seule, elle aussi avait eu l'immense joie d'expérimenter l’enfermement. Pas le simple emprisonnement par lequel beaucoup été passés, non... Le vrai, celui où l'on vous dépouillait de tout, de la lumière, du temps, du moindre stimuli ou, plus terrible, du souvenir de qui vous étiez vraiment. Et elle n'allait pas fermer les yeux là-dessus... Pour autant, elle savait aussi qu'il était toujours dangereux d'acculer un animal blessé et, pendant quelques secondes, la jeune femme hésita en entrant dans cet enfer. Difficile d'ignorer le pincement au coeur qu'elle ressentit quand la syliméa constata que l'être emprisonné ici avait perdu toute envie de se battre. Elle approcha doucement pour voir comment elle pouvait commencer à le soulager, constatant que ses tortionnaires avaient même su mettre à profit ses entraves. La grimace de dégoût qu'elle eut n'était pas tant destinée à cette tête caprine malmenée et ravagée qu'à ce dos et ces ailes savamment mutilées et emprisonnées... Avec toute l'efficacité, et la délicatesse, dont elle pouvait faire preuve à cet instant, elle entreprit donc de commencer à le libérer...

C'est un travail fastidieux et peu ragoutant et Kaly n'était pas étonnée de constater qu'elle n'obtenait aucune du coté de ses alliés temporaires. A chaque chaîne qu'elle laissait tomber au sol, elle s'attendait à ce que le lyugofh ne se retourne brusquement contre elle. Pour l'attaquer, se venger et chercher à fuir cet endroit maudit. Et elle ne faisait pas qu'attendre cette attaque, elle en était à l'accueillir avec joie. Car ce serait alors le signe qu'il restait une once de combativité dans ce corps presque totalement brisé. La jeune femme se raccrochait à cet espoir et la maigre tentative qui eut lieu ne lui laissa qu'un goût amer en bouche. Elle recula tout juste de quelques pas et aurait, peut-être, un vague bleu. Rien de plus... Ne pas sombrer dans le désespoir le plus profond quand la transformation ne laissa que l'ombre de Jonas se révéla bien plus difficile encore mais la jeune femme conserva sur les traits de Karl un calme olympien.

Sa main se crispa sur le pommeau de son épée, empruntée, en entendant la façon de parler Lupen. Malheureusement il avait un point... Dans l'état dans lequel se trouvait Jonas, elle allait avoir besoin de muscles pour le sortir, pas uniquement de finesse et de ruse. Or le second de la Plume semblait plutôt bien remplir ce rôle. Elle aviserait le reste à la sortie où les membres de la Plume ne seraient pas les seuls à attendre le prisonnier. Si elle était la seule nérozia dans ces murs, elle n'était pas la seule membre du groupe de sauvetage. Le regard qu'elle porta sur le zélos était meurtrier au mieux et elle ne chercha même pas à masquer la fureur bouillonnante qui commençait à lentement mais bien trop surement à l'envahir. D'une poigne de fer, elle propulsa Fred vers l'avant, le garde n'ayant qu'à ouvrir les portes. Ils étaient deux à connaître le chemin pour sortir mais elle préférait largement rentabiliser la présence de ce garde inutile. Si il encaissait les premiers coups à leur place, il n'aura pas été complètement inutile.


-Ca m'arrange. Mais je suis pas sûr qu'un médecin traditionnel suffise.

Dans le petit monticule de poisse qu'ils se payaient à l'instant, la présence de ce foutu nuage rouge était aussi pas mal dans son genre. La jeune femme toujours sous les traits du garde poussa à nouveau Fred et ils se mirent bientôt tous en mouvements. Elle grinça des dents en constatant à quel point ils étaient peu discrets mais Lupen s'étaient mis en tête qu'ils seraient plus rapides ainsi... C'était un coup de poker qu'ils pouvaient très bien payer très cher mais ils n'avaient plus vraiment le temps de discuter stratégie. Dès la seconde porte la syliméa sortit sa dague et son épée courte, sachant qu'elle gagnerait ainsi un temps précieux en cas de mauvaise rencontre... Ils ne pourraient jamais expliquer leur équipée et ils devraient agir au plus vite pour éviter qu'un cri n'alerte plus de monde encore. S'il avaient pas mal d'escaliers et de couloirs à parcourir pour atteindre la sortie, ils avaient au moins la bonne fortune que les niveaux les plus bas soient la plupart du temps désertés.

Mais cela ne dura pas et, sans surprise de ce coté-là, ils finirent par croiser la route d'un garde. Le couloir n'était pas assez large pour les laisser tous passer de front et elle put voir les yeux de l'homme s'agrandir de surprise quand il se vit plus ou moins chargé par trois personnes, dont l'une plutôt imposante et portant un cadavre sanguinolent. Kalysta ne lui laissa pas le temps de poser des questions, pas même d'ouvrir la bouche et enfonça sa dague dans sa gorge. Elle n'accompagna même pas sa chute gargouillante, dégageant juste son arme avant de jeter un regard en arrière pour s'assurer qu'ils n'étaient pas suivis. Ou surpris. Au fur et à mesure des quelques mauvaises rencontres qu'ils faisaient, il devenait évident que la jeune femme économisait ses mouvements, optant pour une mort rapide et silencieuse. Mais il n'était pas difficile de deviner que la colère qui l'animait l'aurait facilement poussée à parcourir chaque couloir pour le plaisir simple de faire payer à tout garde qu'elle croiserait. Seule la discipline que les nérozias lui avaient inculqué lui permettait de garder l'esprit à peu près clair...

Suffisamment pour savoir que sur les niveaux supérieurs ils ne pourraient plus avancer comme ils le faisaient actuellement. Il y allait avoir beaucoup plus de gardes et le risque que Jonas ne soit touché par mégarde deviendrait beaucoup trop grand. Sans compter que même si Frau pouvait certainement se défendre, le faire avec un mourant sur le dos qu'on cherchait à sauver allait forcément minimiser ses capacités... En fait ils avaient besoin d'une diversion qui leur offrirait aussi la possibilité de se protéger... Et puisque la discrétion n'était pas le soucis premier du membre de la Plume... La jeune femme fit donc en sorte d'ouvrir un maximum de portes de cellule, quitte à confier les clés trouvées sur un cadavre encore chaud à l'un des prisonniers.

Bientôt ils ne seraient plus les seuls à courir vers la sortie dans les couloirs de la prison. La situation allait peut-être difficile pour quelques minutes pour Fred et elle mais l'alerte serait alors donnée. Les gardes qui allaient encombrer leur voie de sortie auraient alors charge de ramener le calme dans la prison. Abandonnant ainsi leurs postes habituels. Et ils ne se poseraient pas de question sur deux gardes escortant des blessés... Dans le chaos général, ils avaient de fortes chances de s'en sortir. Et ça avait aussi le bénéfice de prendre une partie de sa revanche. Certains allaient y laisser leur peau à coup sûr, d'autres allaient retrouver leur liberté...

Passant ses envies meurtrières sur toute personne s'approchant un peu trop près d'eux, Kalysta laissaient nouveaux cadavres et odeur d'émeutes derrière elle, ouvrant la marche avec une détermination et une fureur tout à fait zélée...




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MessageSujet: Re: Glas et résurrection   Glas et résurrection Icon_minitimeVen 10 Avr - 11:30

    -“A gauche maintenant, je me fiche de pars où tu es entré on va sortir par cette porte là-bas que tu ne vois pas, c’est par là qu’on se dérobe et qu’importe d’où sont tes joyeux lurons de collègues imbéciles.

    Dernier détailles avant que tu ne fasses une connerie, j’ai aussi filler un poison et son antidote à Cadavre, malheureusement pas dans les bonnes doses, si je ne l’amène pas à mon maitre dans la semaine cadavre meurt … Enfin il finit de crever, parce que bon, c’est cadavre il n’a pas besoin de moi pour ça. Son sang étant blinder d’intra à cause de la poussière de la prison ça ne vaudra même pas la peine d’utilisé des sort dessus pour tenter une connerie.
    Dernier point, je n’ai aucune idée du poison. Et oui la Plume n’est pas drôle et même si on a une alliance ancienne datant d’Aliore Némésis on préfère éviter qu’on nous marche sur les petits petons mignons.

    Enfin, joli diversion, je dois l’admettre, très très beau, rondement mener et pas con, si tu en a mare des idéaliste mener par un drille presque aussi joyeux que cadavre la Plume à de la place pour les jeunes gens aussi douer que toi.”


    Il sourit et oblique à gauche, aussi rapide qu’il le peut, il ressemble plus à un joyeux rhinocéros dans un magasin de porcelaine qu’a quoi que ce fut d’autre mais tout le monde s’en contentera, et charger de son joyeux drille connu pour son humour bucolique à base de “Arghhh, Grugru” il avait vraiment autre chose à faire que de s’occuper de sa discrétion alors que des prisonniers courraient partout dans la dites prison en jouant à cache-cache avec les gardes comme des gamins avec un prêtre particulièrement retord.

    Toujours courant avec sa discrétion caractéristique, entre le clown de foire et le grizzli descendant de la montagne pour aller voir si son ami l’ours brun est bien arrivé en ville repousser par ce cousin sympathique, il détourne son regard du postérieur fort agréable du jeune homme pour regarder son visage et sa réaction à ses douces paroles pour le moins sympathique.
    Et agréable, c’est sur un couteau sous la gorge c’est toujours agréable.

    Un garde oblique dans le couloir et dans un remake de warrio la masse considérable de Frau le percute d’un grand coup d’épaule au niveau du plexus sans même ralentir sa course il piétine l’imbécile dans un bruit métallique de ces chausses ferrer qui vont voir si l’armure de monsieur est aussi résistante qu’il y parait. Malheureusement, le jeune homme était déjà trop assommé pour crier que oui, les forces de pression s’exerce bien et qu’une armure n’est pas vraiment fait pour résister à un cheval au gallot, hors notre gaillard soulevant cadavre faisant environ le même poids ce fut donc du pareille au même.

    Et, alors qu’il s’excuse à cadavre en ces mêmes terme parce que l’imbécile dans sa somnolence avait laissé son moignon entre l’épaule du terrane-qui-se-fait-passer-pour-un-Zélos-alors-qu’en-vrai-c’est-un-Zélos, ce qui, vue la drogue, aurait put ne même pas lui tirer un petit crie. Mais il en profite pour s’excuse aussi de ce qui vas arriver parcequ’entre lui et la sortie se dresse un mur compacte d’une mêlé former de garde de la prison.

    Pourtant si Lupen est bien vivant c’est pour une unique et vénérable raison, il a de la chance, et à un homme compétent qui veille sur lui. Hors un mélange joyeux des deux se fit entendre car à l’extérieur l’escadre de la Plume comptant pas moins de nonante personnes s’était lancer à l’assaut de la porte pour assuré la sortie de leur capitaine et tête de L’hydre : Frau le Mage Blanc, officiellement en charge des mer avec un de ces collègues dont nous reparleront peu être une autre fois.

    C’est donc avec joie que le vieux loup de mer vit ses compatriotes de la plumes : hommes choisis pour faire escorte au petit contingent et veiller à ce que tout ce passe pour le mieux et que Cadavre ne meurt pas avant d’arrivé à destination, se jeter dans la mêlé par derrière et rapidement sécurisé la fin de la route avec un professionnalisme de gens habituer à se battre contre les forces de l’ordres pour sécurisé quelques choses, ou d’autres pègres simplement par principe.

    Il sourit de plus belle, pour une fois que les choses se passait presque comme prévu il aurait été ridicule de ne pas en profiter. Il se jette donc à corps perdu dans sa course, le sourire posé sur les lèvres, le regard franc et droit posé sur tous ceux qui oserait se trouver sur son chemin, l’important actuellement était de sortir de ce foutu bordel, de courir un peu et d’enfin respiré l’air libre pour permettre à la plume de sortir de cette prison et d’évité d’avoir trop de choses sur le dos quand il faudrait justifier tout ça et recrée de nouveau accord brulé sur le dos de cette opération.

    Il sourit de plus belle se jetant dans la troué avec son fardeau, courant à en perdre haleine si il n’avait ce petit coté militaire et sportif qui fait que son physique est sa seul vie et son gagne pain qui doit donc être entretenu comme il se doit.

    Enfin il perse et les gens se dispersent, couvrant les arrières, des chariots arrivent, et la plume se positionne, ils passeront par les colles que des hommes sont déjà parti sécurisé, pas d’arrêt, tout est déjà prévu sur ce point, et alors qu’il jette avec un temps soit peux de précaution Cadavre dans un des chariots où deux médecins attendent il se retourne vers le jeune homme :


    “On décolle, demande à John de porter ton message à tes gas, tu peux venir avec nous si tu le souhaite, tu seras le garent des intérêts de la rose, mais sachent juste que si ils envoi des hommes ils ne seront pas bien accueillit et renvoyez chez eux jusqu’à ce que le patron ai eut une petit discutions avec Cadavre … Après on vous le rendra surement.”

    Il sourit alors que le chariot commençait déjà à avancer au cas où les hommes de la rose aurait l’envie de récupérer leur bien.


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MessageSujet: Re: Glas et résurrection   Glas et résurrection Icon_minitimeLun 18 Mai - 18:32



Peu à peu la rage aveugle qui l'avait consumée commençait à se calmer. Probablement grâce aux victimes qu'elle avait faites ainsi que le chaos ambiant… Sans compter que la partie rationnelle de son esprit lui soufflait que s'acharner ainsi sans réfléchir n'aiderait en rien Jonas. Se laisser ainsi aller n'avait rien d'efficace. Et puis elle n'était pas seule dans cette mission de sauvetage. Si elle était la seule à être « officiellement » associée à tout cela, il ne fallait pas non plus sous-estimer la Rose. Toute une branche de l'organisation s'était ainsi mise au travail, en amont comme en aval. Et ce depuis déjà un certain temps.

Le discours de Lupen ne la surprit même pas à ce stade et elle se contenta de continuer à jouer son rôle, acquiesçant brièvement avant d'obéir à ses ordres. Elle ne releva même pas la « proposition d'emploi »… Elle n'avait certainement pas le temps d'expliquer son point de vue sur l'esclavage à ce dernier, surtout que cela finirait inévitablement dans un bain de sang qui n'aiderait en rien Jonas… De toute façon, l'idée même de devoir travailler sous la coupe du zélos avait quelque chose de particulièrement dérangeant pour elle. C'était le genre de personnage qu'elle n'aurait probablement jamais approché de son propre gré, non sans des raisons vitales.

Dans le chaos ambiant, il lui fallait repousser régulièrement gardes ou prisonniers qui venaient parfois les percuter au détour d'un couloir. Ou parce que la place manquait… Tous ne mourraient pas mais étaient repoussés et, finalement, le petit groupe atteint la porte désignée par la Plume. Peut-être que Kalysta avait alors les poches un peu plus remplies que tout à l'heure. Peut-être… Peut-être aussi qu'elle avait un peu plus d'informations que tout à l'heure… Peut-être… Peut-être aussi qu'elle avait parlé plus qu'il ne le semblait… Peut-être… Mais c'était impossible à dire dans le chaos ambiant et la précipitation.

Elle pouvait au moins reconnaître cela à la Plume, ils étaient bien organisés. Dans le genre force brute, absence totale de discrétion et la délicatesse de l'un des colosses qui s'étaient réveilles dernièrement… Ils compassaient par la force et le nombre ce que la Rose accomplissait par l'ingéniosité et la discrétion. Et pour l'instant, elle ne pouvait pas vraiment faire le poids à une contre quatre-vingt dix… Enfin, une… Gardant une expression neutre mais ayant parfaitement conscience qu'elle avait le rôle du canari dans la maison d'une vieille à chats, la jeune femme emboîta le pas de Lupen jusqu'à ce qu'il dépose son précieux fardeau. Elle ne pouvait certainement pas avoir des yeux partout mais il n'était pas difficile de sentir qu'elle était plus qu'attentive à ce qui se passait autour d'elle, peu désireuse de se retrouver avec un couteau dans le dos.

Pour l'instant ses options étaient particulièrement limitées même si, personnellement, elle avait peut-être encore la possibilité de fuir. Sauf que ce n'était pas une option envisageable à ses yeux, elle n'allait certainement pas laisser Jonas faire face seul... Elle ne savait pas comment elle pourrait l'aider exactement mais ils avaient encore tous deux quelques cartes dans leurs manches, il y en avait même certaines qu'elle venait tout juste de découvrir avec surprise, sans rien en montrer. La jeune femme, toujours affichant son apparence de jeune garde, observa son supérieur direct d'un œil critique. Le pauvre avait clairement souffert de son passage dans la prison... Cela dit, elle savait aussi que c'était un vieux briscard dans son genre, même au bout du rouleau elle n'était pas vraiment tentée de vendre sa peau... Il n'était pas impossible que lui aussi parvienne à tous les surprendre...


-Très bien, je vais venir avec vous pour m'assurer de ses intérêts.

Disant cela elle s'installa directement dans la même voiture que celle où venait d'être placé Jonas, visiblement bien décidée à ne pas bouger de là. Et c'était une réaction parfaitement prévisible et logique de sa part étant donnée la situation dans laquelle Lupen venait de les placer... Il ne pouvait décemment pas s'attendre à ce qu'elle reste avec lui et abandonne ainsi un blessé aux mains de parfaits inconnus qui n'avaient encore rien fait pour renforcer un minimum de confiance. Pire, la dernière fois qu'un acte médical avait été « pratiqué » sur Jonas cela avait été pour aggraver son cas puisque le représentant de la Plume avait cherché à l'empoisonner. Pour l'instant elle n'avait aucune preuve que cela soit effectivement le cas ou que le « patient » s'était effectivement laissé faire. Vu son état, il pouvait tout aussi bien ne pas être parvenu à l'avaler... Cela ne l'étonnerait même plus.

Elle ignora aussi l'offre de communiquer un message aux membres de la Rose... Elle ne doutait pas que ses prochains mouvements seraient parfaitement communiqués à qui de droit. La syliméa n'allait certainement pas laisser filtrer quoi que ce soit sur la position ou l'identité des autres membres des nérozias. Si sa personna actuelle était bien pratique, la jeune femme savait aussi qu'elle ne pourrait pas l'utiliser indéfiniement... Elle prit donc aussi grand soin d'observer les gens autour d'elle. Des fois qu'elle ait besoin d'emprunter un nouveau visage pour faciliter leur fuite...


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MessageSujet: Re: Glas et résurrection   Glas et résurrection Icon_minitimeMar 14 Juil - 19:16

Tout ce que je peux aujourd’hui dire de cette évasion de la prison des déments, c’est que j’en avais bavé des ronds de chapeau. Mais à ce moment, je ne m’en rendais pas vraiment compte car rien n’était plus comparable à ce que j’avais subis entre des tortionnaires dont j’ignorais même la nationalité.
De plus, si mon esprit s’était encore un peu plus muré à force de souffrances, je n’étais pas non plus en état pour ressentir parfaitement tous les mauvais traitements que l’on m’infligea durant cette course effrénée. Cependant, je savais, lorsque j’atterrissais dans ce qui s’avéra plus tard être une charrette, qu’on avait moyennement pris soin de mon corps. À partir de là, l’agitation commença enfin à retomber. Deux paires de mains se sont affairées sur mon corps et j’ai senti la douce caresse des soins magiques. Après ce que j’avais vécu, je n’avais qu’une envie c’était repousser tout être, doux ou rugueux, loin de moi. Mon essence me dictait de fuir, déployer mes ailes, me jeter dans le ciel pour retomber dans la plus profonde des forêts, y creuser un terrier au cœur d’un taillis épais et y attendre la mort ou le salut, entouré de ronce et d’épines noires.

Mais, après un long moment à voir mon instinct bridé par un corps plus impuissant encore qu’avant l’arrivée de ces soi-disant sauveurs, je finis, pour la première fois depuis longtemps, par accepter ce contact et même apprécier l’apaisement de mes craintes et ma tension à leur approche de ma peau.
Quels que soient leurs propriétaires, je finis par accepter l’idée qu’elles n’étaient pas près de moi pour une quelconque énième torture.
Je sentais deux paumes effleurer mon dos écorché, proche de mes omoplates. Ces deux plaies devaient être les plus impressionnantes. Lorsque ma réelle enveloppe avait vu ses ailes dépecées, ce corps de substitution ne pouvait espérer voir se régénérer une peau perdue. De même, une partie des muscles présent dans mon dos étaient absents et expliquaient l’étrange sensation que j’avais en bougeant le bras dans la cellule… Ou du moins, cette anatomie modifiée y était au moins autant pour quelque chose que les drogues qu’on m’avait fait prendre.
Je me sentais à ce point diminué que je n’imaginais pas possible que ces deux pauvres médecins puissent réparer toutes ces lésions qu’on m’avait causées. Et si enfin, la liberté m’ouvrait ses bras, je pressentais comme une fatalité se glisser le long de mon corps telle des cordes et des chaines qui auraient tôt fait de se montrer les entraves que j’ai toujours cherché à fuir. Même si j’avais envie de penser que mon calvaire allait prendre fin, je sentais que mes chaines allaient être, en fin de compte, plus lourde encore à porter…

Lorsque le jour me revint enfin, il sembla âpre et âcre. J’avais réussi à le garder en mémoire comme un vieil ami dont le souvenir vous réconforte lorsqu’on est au plus profond du trou. Enfermé sans son, ni lumière, j’avais réussi à me souvenir du soleil comme je l’avais vu, moi et peut-être nul autre : au-delà des nuages…
***
Avide de liberté, j’étais allé chercher cette image dans ma jeunesse, me faisant violence et fi de tous les dangers et dommages qu’un vol à cette altitude impliquait. Et lorsqu’enfin la dernière couche de nuage j’avais réussi à percer, je l’avais vu, plus radieux et gigantesque que jamais. Sa beauté avait manqué de me brûler les yeux et son inaccessibilité me coupa le souffle. Mon impudence manqua de me tuer ou au moins de me rendre aveugle. Mais de cette folie, j’en avais tiré le plus beau des souvenirs que j’avais su garder au fond de moi. De tout ce que j’avais connu, je pensais que seule cette chose ne se fanerait pas. Que contre toutes les forces du monde qui pourraient m’en vouloir, je pourrais toujours être sûr que quelque part au-dessus de cette terre, ce soleil magnifique brillerait toujours et que j’avais pu le voir, moi, tel qu’il était vraiment. J’avais arraché ce souvenir à cette vie infernale et enfin elle avait réussi à se venger.
***
Au-dessus de notre convoi s’étendait une chape rougeoyante qui forçait le bel astre à nous baigner dans une ambiance sanglante. Mes retrouvailles tant attendues avec la plus belle chose qui m’ait été donné de voir étaient gâchées par cette couleur qui ne faisait que me rappeler le sang, la souffrance et la mort que j’avais au moins autant dispensé que reçu. Moi qui attendais cette sortie de prison comme une nouvelle naissance, je revenais au monde dans le sang et la douleur. car en plus, au-delà de la couleur de la lumière, la clarté en elle-même me semblait être un fardeau et une gêne. Si les ténèbres de la nuit, celles qui me permettaient de me soustraire aux yeux du monde et de me faire oublier, si les ombres étaient mes amantes, j’aimais plus encore la lumière qui me faisait me sentir vivant… Mais aujourd’hui, mon œil était fatigué de ne pas l’avoir vu tant de temps et refusait de la supporter plus d’une seconde. Et summum de la déception, les rayons rouges chauffaient mes bandages et rendaient plus douloureuses encore les plaies en-dessous.

Ivre de fatigue, je ne pus pas même gémir, ce qui m’écœura encore plus que si j’avais réussi à émettre ce genre de son pitoyable. Mais ma gêne fut tout de même perçue par l’un des médecins qui comprit ce qu’il se passait et qui tira les draps à l’arrière de la carriole, nous replongeant dans une pénombre rougeâtre.
Une partie de mon crâne était couvert de bandages que je sentais passer devant mon œil et je me souvins que celui-ci ne verrai pas ce spectacle… C’était presque une satisfaction.

Mon regard s’habitua à cette clarté presque trop forte pour moi encore et il alla se perdre sous le toit de toile tendu par les arceaux au-dessus. Il claquait au vent et les roues tressautaient sur les chaos de la route, si bien que mon corps mutilait semblait dans un continuel mouvement saccadé, comme un éternel supplice.
Pourtant, le médecin qui avait réagi tout à l’heure revint à mon chevet et ainsi à sa tâche. Je devinais que nous avions quitté la ville depuis longtemps car les bruits alentours n’étaient pas ceux de rues ou même d’un faubourg. Ni chien, ni autre véhicule. Juste le vent et quelques oiseaux trop sauvages pour s’aventurer à proximité des agglomérations.

Et tout ce temps, on s’était occupé de mes plaies. Je croyais sentir l’intégralité de mon corps enveloppée dans les bandes… Je n’étais pas très loin de la vérité.
Ma tête roula et je vis que le médecin penché sur mon bras refaisait le pansement dont la forme me rappela mélancoliquement l’utilité. On dit qu’on ne prend conscience de valeur d’une chose que lorsqu’on l’a perdu. Mais étrangement, je ne voyais pas la valeur de ma main augmentée à mes yeux… Ou plutôt à mon regard puisque de mes deux yeux, j’aurais sans doute dû revoir également à la hausse la valeur de celui qu’il me restait selon cet adage.

Certes, c’était moi qui avais décidé de cette amputation et c’était mieux ainsi. Mais je n’aurais pas eu à la pratiquer sans les stupides traditions Nérozias !
Oh que oui !
J’avais eu le temps de médire sur mon ordre et leurs pratiques durant mon enfermement et leurs secours qui ne venaient pas. J’avais eu le temps de songer à toutes les façons que j’aurais de purger notre caste de tous ces rats que j’imaginais proliférer dans nos rangs durant mon absence, dénonçant d’autres de mes frères d’arme… J’avais eu le temps de maudire Dolan et son indolence, m’imaginant qu’il hésitait à me faire libérer, ou Nemesis et ses yeux toujours ouverts et malheureusement fermés lorsqu’il aurait fallu voir ma chute. J’avais eu le temps de maudire ce tatouage que nous arborons si fièrement, chefs de départements, nous pensant intouchables peut-être…
Combien de fois avais-je vu sur le terrain le danger de ces signes distinctifs ? Ces bagues ou ce tatouage… Aussi bien leur présence que leur absence était une gêne. Nous sommes incapables de nous reconnaître lorsque nous nous croisons sans eux et nous sommes si repérable lorsque nous les affichons…

Combien sont tombé avant que je ne tombe ? Combien sont tombé après moi ? Combien tomberons ? Pourquoi n’avais jamais protesté ?
Pourquoi n’avais-je jamais remis en cause cette propension à nous conformer au moule ?
J’avais déjà un nouvel objectif pour mon retour au conseil…

Mais soudain, je me rendis compte que je n’avais aucune certitude de ma libération…
Mon regard insista sur le médecin et, sans un mot, il me fit comprendre deux choses : il ne pourrait pas me rendre ma main et… et autre chose. Une autre chose qui n’était ni une bonne, ni une mauvaise nouvelle en définitive.

Où allions-nous ? Qui m’emmenait ? Combien de temps avais-je disparu de la circulation ? Qu’étaient devenu Nérozias ?

Les chaos de la route s’intensifièrent et ne tardèrent pas à faire osciller mon crâne. Dans mon champ de vision, finirent par passer trois autres personnes. L’autre médecin qui s’était assoupis dans un coin, exténué par les traitements certainement, et deux autres inconnus. Mais eux ne remarquèrent pas que je m’étais réveillé.
Un réveil fugace que la fatigue remplaça, me laissant exténué par ces questionnement et ces constats. Je sombrais avec ces interrogations et un violent et soudain mal de crâne alors qu’un trou plus profond dans la route fit cogner ma tête contre le plancher.

Combien de jour déjà s’était écoulé avant ce premier réveil ? Peut-être s’en était-il écoulé encore bien d’autres avant que je ne pus à nouveau émerger. Et il en fallut encore pour que je parvienne à compter les suivants. Les discussions étaient plutôt rares dans le chariot. Je sentais le climat tendu qui régnait ici et mon mutisme n’arrangeait rien à l’affaire. Il aurait pu être volontaire mais le fait est qu’il fut forcé. Ce n’est pas pour autant que je fis l’effort d’en faire savoir la raison.
Lorsque les médecins comprirent que ma langue était également sectionnée, ils ne purent que constater que leur incapacité à la faire repousser. Ils étaient épuisés et réclamaient un temps de repos avant de devoir effectuer une opération aussi délicate.
Je n’étais pas mécontent de cet état de fait. Ces trois inconnus ne m’inspiraient pas confiance. La seule personne dont je me sentis un tant soit peu proche était ce médecin qui me soignait avec le plus d’assiduité. L’autre semblait moins dévoué à mon salut. Quant aux deux autres, deux hommes –un jeune et un Zélos ou un Terran très laid– je sentais quelque chose que les assassins décèlent lorsqu’ils sont en présence de leurs homologues. Pourtant, le regard de l’un, bien que fuyant, me disait quelque chose : un lointain souvenir dont chaque détail semblait plus flou encore que le contexte.

Un peu après que j’ai pu commencer à souffrir de rester éveiller plus d’une heure, on arriva à un fleuve où il fut question de changer de moyen de locomotion. Le médecin, toujours le même, fini par comprendre que je ne voulais pas et ne pouvais plus supporter la lumière solaire et il me banda les yeux. Je finis ainsi le trajet, à nouveau plongé dans le noir. Et malgré la similarité de cette vision avec celle qui m’avait été infligé pendant près d’un an, le fait que je l’ai choisie et que la nature et les cours d’eau rugissent tout autour la rendirent apaisante.
Les visages de mon escorte ne me plaisaient pas et j’avais envie d’être seul pour réaliser que j’avais enfin le choix de ne plus l’être. D’autant plus que le voyage et les douleurs du soleil faisaient naître entre cette lumière et moi une animosité qui semblait réciproque au vue de l’effort que je devais fournir pour ne pas souffrir de sa lumière brûlante qui ne manquait pas de cuire ma peau dès qu’elle était exposée.

Et enfin, vint le moment où on décida que ma langue devait repousser. Puis celui où on comprit que mes cordes vocales nécessitaient aussi une opération. Pourtant, il fallut encore un temps avant que j’accepte enfin de parler à mes «
sauveurs ».
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MessageSujet: Re: Glas et résurrection   Glas et résurrection Icon_minitimeJeu 16 Juil - 13:21

    Puah ce fut le bordel, la guerre, un peu comme quand vous sortez votre petit cousin, celui qui vous à pété votre PlayStation parce que vous alliez a Disneyland dans 1h et que vous aviez envie de finir votre jeux, et que vous aviez le temps. Lui là, celui que vous voulez mettre détaché dans les montagnes russes, après tout ça ne ferait qu’une historie familial de plus, et puis il reste de la place au fond du jardin et dans la congèle pour ceux qui sont pas d’accord entre le corps de mamie pour l’héritage et de tonton pour … Le partage. M’enfin ça voguait dans la bonne ambiance sur les cols caillouteux d’un voyage poussiéreux et grommelant presque autant que grincheux qui rallait parce que les rideaux était un peu trop ouvert que ça ne faisait que quatre jours qu’il faisait la grasse mat’ sous les mains habiles d’un médecin qui allait jusqu’à le nourrir dans son sommeil. Grincheux quoi.

    Il avait même faillit butter un médecin qui n’avait pas fait attention, absorbant toute son énergie ou presque sous le prétexte stupide qu’il voulait survivre, survivre ? Sincèrement ? Et il croyait que le soigneur était là pour quoi ? Faire du tricot ? Ceci dit vue l’était de sa peau ça aurait put être sympa, lui refaire un dos en tricot, ça serait le premier nain avec un dos moitié laine, moitié tricot, et ça serait plus classe que son cosplay de l’ennemi public numéro un, qu’il avait lui, laisser dans les geôles parce que bon, on ne transporte d’un touriste barbue grincheux à la fois. Une question de quota, toujours une question de quota.

    Ils passaient donc la frontière par un col avec encore de cette poudre blanche que les gamin bouffit et boudiné adore en hurlant, et que les montagnes et les passeurs abjurent en maugréant lorsqu’elle prend les cols la plus part du temps. Mais bon, on n’empêche jamais la plume de passé, même avec de la neige, et ils étaient donc passé sans trop de souci majeurs si ce n’est que grincheux avait fait atchoum, haha, pendant la nuit. Faut dire par moins huit les bandelettes c’est parfois un peu léger, mais il s’était agité et avait repoussé sa couverte, la faute de qui ?

    Quelques bouts de chemin et litre de poussière dans la gueule poisseuse plus tard ils étaient enfin arrivé sur les fleuves où un bâtiment les avait accueillit avec joie, il portait le pavillon d’Eridannia mais était loin d’être dirigé par des enfants de cœur car la plus part des chansons qui furent chanté durant la suite du voyage ‘était loin des quantiques et autres champs polyphonique et plus proche des hurlements de marin et des chants de bourré en taverne.

    Mais arrêtons-nous quelques instants sur la petite histoire qui se passa dans ces instants là. Ils avaient embarqué dans un petit port sympathique près de la frontière qui sentait bon l’urine l’opium et la putréfaction, mais avait surtout du sang neuf de médecin et de guérisseur en forme qui les attendait sur le navire qui avait donc décidé, idiotie ou coup de maitre ? Que soigner grincheux était une bonne idée, et lui rendre la parole et si possible un peu du reste serait pas forcement stupide et détendrait un peu le jeune cul serrer, qui en soit ne se battait pas mal et qui avait fait un joyeux bout de chemin avec notre gais luron.

    L’expérience avait été éprouvante, petit un parce que grincheux portait bien son nom et avait poussé des joyeux borborygmes apte à faire croire qu’il y avait un démon dans la calle et à empêcher de dormir le capitaine sur son propre navire. Ce qui eut le dont de mettre Frau sur les nerfs, comme si il fallait ça. Petit deux parce que ce fut long, fastidieux et qu’on avait posé le gamin sur une chaise à coté du nabot pour qu’il puisse le regarder même pendant qu’il dormait. Après tout il était juste à un et un cadavre qu’il faut nourrir à la béquer contre une bonne cinquantaine vue le nombre de guss sur le navire. Ce qui pour un fluvial fait un joli navire.

    Une fois qu’il eut retrouver l’usage de sa joli bouche capable de faire sortir des bruits plus grinçant qu’une vielle à roue et avec une continuité faisant bavé l’instrument d’envie et de plaisir, le cap’taine décida d’aller lui rendre une petite visite fort courtoise s’étant composé à peu près comme suit :

    Un bruit sourd retenti contre la porte de la cabine des deux révolutionnaire dirigé par un touriste, il était situer entre le fait qu’un éléphant ivrogne venait de s’effondrer contre la chambranle, ou le fait que ce même éléphant essayer de faire rentré une clef de la taille d’un arbre dans la serrure et décidément, même après trois tentative n’y arrivait toujours pas. Puis la porte s’ouvrit avec la douceur attendue et Frau put donc entré de sa démarche pour le moins particulière de pirate. Le Terrane, habillement déguisé en Zélos plus moche qu’il ne l’est naturellement se tira une chaise en refermant la porte sur un de ses hommes qui était placé, bien visible de l’autre coté de la porte. Il est de fait que le gamin et son maitre avait put discuter longuement et regarder par le hublot trop petit pour sortir autre chose qu’une main tout autant que se rendre compte que leur cabine de logement comportait, de l’autre coté du bois, quelques intra fiché dans les poutres.


    “Bien gamin, j’espère que tu as put veiller aux intérêts de grincheux, comme tu as put le voir nous l’avons soignez, pour le plus grand malheur de mon sommeil, et nous l’avons nourrit, même mieux que l’équipage, alors certes il ne tient pas encore debout tout seul, mais il devrait le faire avant la fin du voyage, mon maitre n’aime pas trop qu’on ne puisse pas s’incliné de son plein grés.

    Ensuite j’ai un petit cadeau pour cadavre, ou vielle à roux, je ne sais plus trop comment t’appeler avec toute cette histoire. Enfin le serpent m’a dit de te dire ceci :
    Je vous serais gré de ne pas me reprocher le temps que j’ai pris pour vous libéré, je n’ai apprit votre empressement qu’il n’y a quelques jours, enfin semaine maintenant, et j’ai fait mon possible pour dépêché une équipe sur place le plus vite possible. A première vue le Juge cachait ce genre d’information à notre amis commun et ce n’est qu’a force d’habileté que j’ai finit par l’apprendre par le plus pure des hasards. Je vous invite donc à venir vous reposé chez moi avant de prendre la main sur ce qui se doit et faire de votre monde ce qu’il devra être. Après tout pourquoi ne pas se reposé calmement en ami ? Je m’excuse d’avant des dispositions que j’ai du prendre pour m’assuré de votre venu, mais je ne voulais pas que vous tombiez par hasard sur des gens qui sont de moins en moins sur à mes yeux.

    A première vue tu sais déjà qui tu vas voir et où on va, tu fais parti des dix personnes au monde à savoir qui est le Serpent, il a l’air de te faire confiance je ne vais donc pas faire de chichi et te laisser dire ce que tu veux au gamin. Sache juste que si tu préfère ou si tu ne le pense pas digne de confiance on le débarque. Si il se passe quelque chose après, ou si quelque chose filtre, c’est à toi qu’on s’en prendra, et croit moi tu as assez déliré dans ton sommeil pour qu’on sache qui il faut chercher.

    Sur ce je vous laisse, avec la note et ça, parce que j’ai du travail en haut. Et dernier détaille, vous êtes plus fugitif que nous, ne faites pas de merde …”


    Il avait alors lancer une petite note plier contant les paroles qu’il avait lut, et une plume en or fin extrêmement particulière pour qui connait les pègres, celle qui représente l’organisation la plus riche au monde, et l’une des plus puissante, celle de la Plume.

    Puis il était remonté, ce qui s’était dit entre le gamin et bandelette numéro 2 ne tombât pour autant pas dans l’oreille d’un sourd, croyez vous vraiment que vous n’êtes pas écoutez ?

    Quelques long jours de traverser plus tard sans que gamin ou grincheux ne fut autorisé à prendre l’air autrement qu’en ouvrant les deux hublots, et alors que cadavre était encore sortie de sa cabine de temps à autre pour ses soins, les intra n’aidant pas vraiment dans sa petite cellule, ils arrivèrent dans un port bien particulier dans les entrailles d’une falaise. Là une fois la lourde porte fermer derrière eux et le bateau ils furent autorisés à sortir enfin sur le pont pour voire cette ville miniature et entièrement troglodyte. Au plafond un grand globe alimenté par un réseau de miroir renvoyait une lumière solaire tamisé qui se diffusait sur les trois rangers des maisons et les deux quais à deux navires qui faisaient le village. Quatre vaisseaux, une trentaine d’habitation, et derrière une espèce de Palais taillez dans la roche. Quand on fait des grands travaux il est facile de détourné de l’argent pour se genre de choses.

    Le serpent les attendait dans le dit Palais.

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MessageSujet: Re: Glas et résurrection   Glas et résurrection Icon_minitimeVen 17 Juil - 13:15

Jonas n'aurait probablement jamais vraiment conscience de la loyauté qu'il avait inspiré chez Kalysta suite à cette première rencontre il y avait déjà cela plusieurs mois... Car si ce n'était pas pour lui, la jeune femme ne serait certainement pas coincée avec les membres de la Plume, dont Lupen notamment, au beau milieu d'un convoi. En temps normal, elle aurait déjà tiré sa révérence, esquivant ainsi tout risque d'être découverte, tant sa réelle identité de nérozia que sa race... Et il ne se passait pas un instant pendant lequel elle n'avait pas envie de se glisser hors du groupe pour disparaître, laissant ainsi cette somme colossale de problèmes derrière elle...

Pourtant... Pourtant, Kalysta, fidèle et probablement un peu naïve, ne pouvait s'empêcher de veiller jalousement sur le chef du département des assassins. Du moins dans la limite de ses moyens... S'installer dans la même carriole que lui, afin de s'assurer qu'il ne soit pas plus blessé encore qu'il ne l'était déjà, s'était révélé être une très mauvaise idée. Les chevaux n'avaient que très modérément apprécié sa présence, pour ne pas dire pas du tout, au point où cela en était devenu dangereux pour les passagers. La sécurité de Jonas étant son objectif initial, la syliméa s'était donc résolue à devoir garder ses distances… Elle était parvenue à se faire ainsi « isoler » à force de harceler les soigneurs en contestant la moindre action qu'ils entreprenaient pour soigner son chef. Au final ils lui avaient interdit l'accès à la carriole du moment qu'elle était en mouvement...

Et autant dire que cela n'avait pas été une partie de plaisir... Non seulement elle se retrouvait mêlée, bien malgré elle, aux membres de la Plume, et c'était une proximité dont elle se serait largement passée puisque cela lui demandait une vigilance constante, mais elle ne pouvait pas vraiment s'occuper de son camarade. Sa seule réassurance se présentait sous la personne de l'un des médecins qui semblait s'inquiéter sincèrement du sort de son patient. Il supportait aussi les incessantes questions de Kalysta dès qu'une halte était ordonnée. La jeune femme venait alors systématiquement aux nouvelles, profitant d'un changement de chevaux ou leur éloignement temporaire pour se faufiler jusqu'à la carriole.

La plupart du temps, pour ne pas dire constamment, le nérozia dormait d'un sommeil teinté de drogues et d'épuisement. Elle espérait sincèrement pour lui que pendant ces instants il n'avait pas conscience de ce qu'il lui était arrivé ni de où il était. Ou qu'il ne souffrait pas... En attendant elle devait se contenter de quelques mots, un rapide coup d'oeil et l'espoir que ce qui les attendait au bout du chemin ne l'achèverait pas. Jamais n'avait-elle eu autant conscience qu'elle était d'une rare insignifiance... Le jeu auquel elle avait pris part du moment qu'elle avait mis le pied dans la prison pour le libérer se jouait à un tout autre niveau que le sien. La Plume et la Rose n'étaient pas vraiment connus pour bien s'entendre et une évasion d'une telle envergure n'allait pas être gratuite. La personne qui avait commandité et planifié tout cela ne le faisait certainement pas par pure bonté d'âme. Surtout si elle faisait partie de la Plume. Pire, si elle la dirigeait...

Pour l'instant elle était aussi impuissante que lui, obligée de suivre les ordres de Lupen, jusqu'à une certaine limite toutefois, et devant faire attention à ses moindres faits et gestes. Si il lui était arrivé de prendre une apparence masculine pour telle ou telle raison, c'était la première fois qu'elle se retrouvait forcée de la « porter » pour une aussi longue durée... Et elle n'aimait pas ça. Si elle reconnaissait une certaine praticité du service trois pièces, l'ensemble l'agaçait prodigieusement... Ce n'était pas pratique pour marcher, courir et elle ne préférait même pas parler de chevaucher. Que les hommes semblent y être autant attachés, et même fiers pour certains si elle se basait sur quelques discussions qu'elle avait pu entendre, restait un mystère complet pour elle...

Bon an mal an ils arrivèrent tout de même à un nouveau mode de transport et une nouvelle forme de torture pour la syliméa qui commençait à sérieusement se demander si l'attachement qu'elle éprouvait pour la Rose et le chef de son département en valait vraiment la peine... Car après avoir subi une trop longue route avec une compagnie douteuse, toujours à se demander s'ils n'allaient pas tout simplement à la catastrophe, elle allait désormais continuer à se questionner sur ce qui les attendait à la fin du chemin en bateau. Dans une « cabine » qu'ils ne devaient évidemment pas quitter, même pour une petite bouffée d'air frais. Kalysta se retrouvait donc enfermée entre quatre murs de bois dramatiquement proches avec pour seule compagnie des gens en qui elle n'avait absolument pas confiance et un nérozia mal en point...

Passées les premières heures, la jeune femme n'avait déjà plus d'ongles à la main gauche et la droite ne tarderait pas à suivre le même chemin. Pour autant, la nérozia fit tout pour ne rien laisser transpirer de sa claustrophobie galopante, Karl affichant un air stoïque à la moindre visite, gants fermement en place pour masquer le désastre de ses mains. Se focaliser sur Jonas et sa convalescence aidait aussi énormément, même si son état et ses réactions faisaient un terreau fertile pour ses cauchemars...

Bien qu'elle ne portait pas la Plume dans son cœur, elle pouvait au moins leur reconnaître leur efficacité. S'il n'était pas encore à même de bondir sur ses pieds pour prendre la poudre d'escampette, elle pouvait constater une nette amélioration de son état, ne lui faisant plus craindre qu'il allait mourir si elle détournait le regard de lui. Même si elle continuait son rôle de vigile attentif et de garde-malade attentionnée, elle se sentait un peu moins « tendue ». Elle ne savait toujours pas ce qu'il allait vraiment advenir d'eux mais elle avait déjà moins l'impression qu'elle allait rapporter une simple épitaphe à Kodolm...

Si la conscience semblait revenir de plus en plus fréquemment à Jonas, et longtemps aussi, cela ne voulait pas forcément dire qu'ils pouvaient vraiment se préparer à leurs prochaines épreuves. Régénérer sa langue lui avait peut-être permis de « vocaliser » un peu mieux, et de moins baver durant ses repas, ne le cachons pas, mais cela ne lui permettait pas encore de communiquer. Il fallait encore que ses cordes vocales se remettent de leurs divers traumatismes. Et c'était sans compter que le nérozia se retrouvait aux mains de potentiels ennemis, enfermé avec un jeune homme qu'il ne connaissait absolument pas. Bien que Kalysta soit parvenue à lui montrer sa bague et un tatouage qu'elle avait fait naître à un endroit pratique de sa personne, cela ne voulait pas dire qu'elle avait immédiatement gagné sa confiance.

En d'autres lieux et d'autres temps, la jeune femme aurait tout simplement fait en sorte de reprendre son apparence la plus connue, la simple terrane répondant au nom de Kalysta... Mais Jonas n'était pas au mieux de sa forme, n'avait plus qu'un œil, et elle n'était même pas sûre qu'il disposait de tous ses moyens mentaux quand il parvenait à se réveiller... Ce n'était même pas dit qu'il l'aurait reconnue. Elle aurait aussi pu lui dire un simple « au fait, je suis Kalysta ! Tu sais la jeunette à qui tu as parlé, juste une fois, au QG !! »... Ce qui n'aurait pas été beaucoup plus efficace, voir pire. Car, dans les deux cas de figure, elle laissait transparaître sa capacité à changer d'apparence et ce même lorsque aucune magie n'était censée fonctionner. Pour l'instant c'était le seul atout qu'elle avait encore dans sa manche et elle comptait bien l'y garder...

Malgré les risques, il fallait bien qu'ils communiquent... La jeune femme avait parfaitement conscience que les murs devaient être criblés d'oreilles aussi devaient-ils faire particulièrement attention à tout ce qu'ils pouvaient dire. Jusqu'à maintenant les seules informations qui avaient pu filtrer étaient que son nom était Karl, qu'il faisait effectivement partie des nérozias, qu'une mission de sauvetage avait été montée dès que possible et qu'il restait à ses cotés dans l'intérêt de Jonas, prenant donc une « initiative personnelle ». Il y avait ensuite d'autres moyens de communication que leur proximité rendait possible mais de là à dire si cela fonctionnait... C'était une toute autre histoire...

Ces précautions constantes ne faisaient que rajouter à sa fatigue, ses nerfs étant déjà à fleur de peau à cause de la situation et de l'enfermement... Si le voyage devait durer encore longtemps, il y avait fort à parier que la jeune femme basculerait dans une phase psychotique qui n'arrangerait personne. Mais Karl conserva son apparent stoïcisme, ses cernes se prononçant juste un peu plus chaque jour, le tremblement de ses mains et l'état de ses ongles soigneusement masqués par des gants et des gestes anodins... Même si cela lui demandait beaucoup plus d'efforts lorsqu'elle avait un public, comme lorsque Lupen vint transmettre son message.

Droite comme la justice, assise sur sa chaise, la syliméa gardait un œil prudent sur leur « sauveur », ne lui accordant toujours pas une once de confiance. Le message qu'il relaya l'intriguait énormément, évidemment, mais elle n'était pas en position de poser la moindre question. De toute façon le principal intéressé ne lui aurait probablement pas répondu, ou alors à l'aide d'un quelconque mensonge... Ce qui était attendu en soit. Le plus gênant n'était pas, pour l'instant, les implications des paroles du Serpent mais plus ce qu'il allait advenir d'elle... La balle n'était plus vraiment dans son camp et son destin était entre les mains de Jonas. Soit il décidait de lui accorder sa confiance et la laissait venir, soit il estimait qu'elle n'avait rien à faire ici... Et là... Elle doutait vraiment qu'on allait simplement la débarquer sur la berge avec une simple tape sur l'épaule et la direction de la ville la plus proche...

Cela aurait au moins le mérite de la libérer de cette misérable cabine et de ces innombrables intrigues. Le jeune et masculin visage de Karl se tourna vers le chef de département, attendant le verdict... Kalysta n'était ni Callum, ni Irina et encore moins Jonas... Elle avait peut-être fait son bonhomme de chemin, avait appris à se débrouiller seule, mais elle vivait très bien dans l'ombre des autres. Elle aimait les choses simples, les situations où il ne fallait pas passer trois quarts d'heure à réfléchir avant de prononcer le moindre mot... Tous ces enjeux politiques la dépassaient complètement. Elle n'aimait pas cela et ne l'aimerait probablement jamais... Mais si Jonas avait besoin d'elle, elle serrerait les dents. Encore. Et elle resterait à ses cotés. Encore. Au risque que tout cela ne tourne à la catastrophe. Encore...


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Glas et résurrection 674346sss

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MessageSujet: Re: Glas et résurrection   Glas et résurrection Icon_minitimeLun 16 Nov - 2:59

Qui es-tu ?
Cette question tournait dans mon esprit depuis des jours. Je le voyais chaque jour ou presque. Mes soins avançaient et je pouvais parler désormais. Je commençais à me dire qu’il était temps de l’ouvrir. Et j’ai fini par craquer. Je me posais la question depuis si longtemps. Alors j’ai demandé :

« Qui ? »
Voilà le premier mot que j’ai prononcé depuis ma libération. Et il me répondit discrètement. Après avoir refait une énième fois mes bandages, il y avait encore assez de sang pour faire croire à une préparation de boudin. L’homme prit son scalpel et se mit à dessiner au fond d’un plateau en étain une ou deux secondes. L’esquisse qu’il réalisa fut succincte et brouillonne mais elle eut le mérite de disparaître lorsque mes « brancardiers » revinrent pour me ramener dans ma « chambre ». Les bandes épongèrent d’un simple mouvement le dessin de la rose schématique qu’il avait tracé sur le métal et je me souvins où j’avais vu ce visage des années auparavant.
Némésis et ses infiltrés…
Mais soudain, j’eus un frisson. Des années de couverture et en une seconde, j’avais risqué sa peau par ma curiosité. Et si on nous avait vus ? Si on m’avait entendu ? Son absence de réponse ne serait-elle pas un signe pour la plume qui aurait pu nous écouter ?
Je haïssais notre destination et je haïssais ma situation.

Je ne savais que trop bien ce dont était capable mon hôte et lorsqu’on revint dans ma « chambre » j’eus à nouveau droit à mon geôlier personnel. Je ne l’aimais pas celui-ci. Sa présence me mettait mal à l’aise. Quelque chose chez cet homme détonnait avec son comportement et les quelques mots qu’il échangeait parfois avec le chef de cette expédition me désorientaient.
J’avais conclu que cet homme n’était pas le gardien de la Prison des Déments que son habit m’avait d’abord indiqué. Sa présence dans ce convoi me fit penser dans un premier temps que c’était simplement une plume comme les autres mais après les quelques conversations que j’avais pu entendre entre le Terran laid (à moins que ce ne soit un Zellos) et lui, j’aurais dû conclure que c’était un Nérozia qu’ils avaient bien voulu emmener.
Mais ça, ma paranoïa ne pouvait me le laisser le croire. Connaissant le mécène de cette croisière, je ne pouvais arriver qu’à la conclusion que c’était une plume qu’ils avaient convenus de faire passer pour un Nerozia pour justifier sa présence constante à mes côtés et me rendre plus docile et prolixe.
Mais moi, j’étais certain que c’était un piège. Et je pensais être un être des plus intelligents en restant muet et en évitant même de plonger mon regard dans celui de ce garde de chiourme inconnu. Je trainais mes souliers dans Kodolm depuis trop longtemps pour qu’un visage ne me soit pas au moins vaguement familier. Et je ne pouvais concevoir que Dolan ait envoyé un nouveau me sortir d’Umbriel.
Autant dire que toutes mes convictions n’allaient pas tarder à s’effondrer…

Nous devions arriver dans quelques jours et le chef d’expédition vint nous trouver dans ma cellule de détention que tous ici avaient convenus d’appeler chambre, dans un souci protocolaire ridicule …
Son petit discourt ne m’apprit pas grand-chose, si ce n’est que cette langue de serpent, en plus de vouloir me faire chanter une fois de plus, avait décidé de me monter contre mon propre camp. Peut-être m’annonçait-il ses dessins un peu tôt. Vouloir me déstabiliser en m’annonçant que Dolan m’avait volontairement laissé croupir en prison aurait été plus dans ses manières s’il l’avait fait durant notre future discussion. Me le révéler ainsi plusieurs jours avant notre rencontre était une erreur tactique car j’aurais le temps de me remettre de cet effet d’annonce.
Cependant, malgré ma foi en mon Ordre et notre conseil, après le départ de la mocheté, je ne pus m’empêcher de penser que s’il se permettait cela, c’était pour me montrer la certitude qu’il avait à propos de la véracité de ses propos… Et qu’il me servirait durant notre futur entretien les preuves de ce qu’il avançait aujourd’hui.
J’essayais de me convaincre tant bien que mal que c’était encore une stratégie de sa part mais c’était trop tard : il avait mis le doute au fond de mon cœur…

C’est alors que l’autre s’assit à mon chevet, comme il le faisait toujours. Je dois dire que, même si je continuais de penser que c’était une autre de ses stratégies pour me faire accepter de confier des informations Nérozias à ce freluquet, l’affreux désormais sorti était un peu trop insistant à ce propos. Si ça avait été une idée du Serpent, elle serait plus insidieuse. Je mis ce manque de subtilité sur le compte du chef d’expédition pour qui la finesse semblait aussi familière que la beauté.
Mais j’arrivais presque au moment où j’allais devoir admettre que je m’étais trompé.
L’homme me prit la dernière de mes mains, cette pauvre main gauche, et ce avec une douceur qui excluait toute forme de virilité. Il commença à me caresser l’avant-bras avec le bout du doigt et à écrire des choses. Mon sens du toucher avait déjà été fort mis à mal après la Sarnahroa qui avait manqué de contaminer l’intégralité de mon corps. La teinte de ma peau aujourd’hui en témoignait encore. Cette maladie s’était ancrée dans les profondeurs de mon corps et il s’en souviendrait toute ma vie. Si bien que lorsque les médecins avaient reconstitué les parties écorchées, c’était cette peau terne et légèrement insensible qui était revenue.
Mon œil fixait obstinément le plafond mais les manières étranges de mon gardien finirent par éveiller une étincelle de curiosité dans mon cerveau acariâtre. Mon iris bleu se posa sur son visage dont les traits trahissaient une compassion et un espoir que je finis par accepter comme non sur-joués. Alors, après une seconde à douter d’un quelconque stratagème, j’acceptais de jeter un œil à ce qu’elle traçait inlassablement sur mon bras.
Immédiatement, la pupille de mon œil s’étrécie légèrement alors que ma peau confirmait avec peine les lettres que je sentais se tracer du bout de son doigt attentionné.
Je comprenais enfin que cet homme aux manières étranges et efféminées n’en était pas un et que nous nous connaissions. Je comprenais également pourquoi mon instinct ne savait pas sur quel pied danser avec cet homme étrange, à force de me convaincre que c’était une plume alors que mon instinct me criait de lui faire confiance.

Je dégageai alors mon bras avec le peu de douceur dont j’étais capable et mon œil s’attarda sur les recoins de la pièce.

* …te laisser dire ce que tu veux au gamin… *
Cette phrase me revint à l’esprit. Je n’étais pas dans une cabine pour une croisière. Je connaissais les manières du Serpent et je ne doutais pas que je sois espionné vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
J’ouvris la bouche mais aucun son compréhensible n’en sortit cette fois. Simplement un étrange râle suivi d’une violente mais brève quinte de toux. Je repoussais Kalysta d’un signe de la main sans même ouvrir l’œil, l’imaginant déjà s’inquiéter. Mais il n’y avait pas de quoi. C’était la première fois que je reprenais la parole depuis des jours avec mes organes vocales étaient encore très jeunes.

Après que la toux se soit calmé, je me raclai la gorge et puis murmurais avec une voix d’outre-tombe :
« Merci d’être resté. »
Je savais qu’elle ne faisait que suivre sa mission mais même si elle ne faisait que son devoir, elle prenait énormément de risque à s’embarquer avec autant d’hommes de la Plume. Nous nous dirigions dans le nid du serpent et sans filet apparent.
Mon œil la fixa un instant avec une gravité que j’aurais voulu plus reconnaissante mais c’était le mieux que je pouvais faire en matière de démonstration de gratitude.

Revenant aux choses sérieuses, je saisis son bras et fis comme elle, traçant des lettres sur son avant-bras, entre son gant et le bas de sa manche que je retroussais avec maladresse et peut-être un peu de brusquerie, comme à mon habitude.
L’ordre « vérifie la pièce » s’inscrivit sur sa peau et mon œil fixa les siens pour m’assurer qu’elle comprenait. Je lançais également des regards aux quatre coins de la chambre et au plafond. Et puis je m’assis un peu plus confortablement dans le lit.
Ce n’était pas la plus mince affaire au vue des blessures qui cicatrisaient doucement sur mes cuisses et le haut de mon dos.

« Karl » commençai-je, me rappelant du pseudonyme qu’elle avait donné à cette apparence et que j’avais entendu prononcer au gré de quelques conversations au-dessus de ma couche. « T’vas v’nir a’ec moi. »
Ces quelques mots tiraient sur mon larynx comme une pelote d’arêtes de poisson que j’aurais voulu crachoter. Mais je ravalais un peu de salive, pour faire passer la douleur sans y parvenir avant de reprendre après une courte pause.
« J’tai dit que la Plume était une foutue plaie et qu’y fallait s’en méfier comme d’ la peste. Mais j’ai souvent fait appel à eux. Ils ont des infos que Némésis a pas. Et inversement. »
Le regard rageur et l’intonation employée pour les derniers mots les adressaient directement à toute oreille qui aurait pu trainer dans les parages.
« Bref… J’les connais bien quoi. Assez pour dire qu’on risque gros. » Nouvelle toux assez courte. « Le Serpent va vouloir me faire avaler des couleuvres. T’es qu’une petite main dans Nérozia, » Je préférais préciser ce détail, au cas où la Plume aurait pu imaginer avoir deux Nérozias important sous la main « mais t’auras forcément entendu ou vu des choses. T’vas écouter et tu m’feras signe si tu vois qu’il bave un truc qui… » La quinte qui me saisit soudain fut si violente que je jetai un regard à ma main, je m’attendais à y trouver du sang. Il n’en était rien mais j’avais la gorge en feu. « Un truc que tu crois vrai. J’ai soif… » La véracité serait plus rare à mon avis et je préférais qu’elle se fasse remarqué le moins possible.
Je devais faire une pause pour ne pas fatiguer ma gorge neuve.

*
Le voyage fut calme. Chaque fois que nous voulions parler pour dire des choses essentielles, nous nous assurions qu’il n’y avait personne d’autre dans la pièce et nous parlions de manière succincte en inscrivant sur la peau de l’autre des mots ou des phrases courtes. Ceci limitait énormément la conversation et ce que nous pouvions réellement nous dire. Mais nous parlions également à voix haute, échangeant sur des choses moins importantes ou moins confidentielles.
Bien sûr, Nous n’en étions pas arrivés à échanger des banalités. Je n’étais pas ce genre de supérieurs avec qui on devient familier après trois jours de voyage, ni même trois siècles.

Du bout des doigts, nous complétions des phrases que nous entamions à propos de ce qu’était devenu les Nérozias durant mon absence : qui était mort dans mon département, quels gros bonnets ils avaient écharpés ou encore, ce que Kalysta savait des dernières prises de mesure des Nérozias.

Mais à voix haute, ma sauveuse me raconta l’apparition de ce myste rouge et de son lien avec un nouveau colosse à Noathis. Elle m’apprit aussi les prémices de la guerre et quelques alliances dont elle avait eu vent. Mais surtout, la version officielle qui faisait que j’étais resté enfermé si longtemps : aucune info n’était passé à propos de mon emprisonnement.
Personne n’avait entendu parler de mon arrestation à proximité d’Élusia et mon transfère jusqu’à la salle de torture s’était fait dans le silence le plus complet et puis mon incarcération aux Prisons des Déments avait été enregistrée sous un faux nom et pour un faux motif. Prisonnier sous mon enveloppe monstrueuse que trop peu de personne connaissent, je pouvais être n’importe quel Lhurgoyf incontrôlable.
Quelqu’un avait mobilisé de grands moyens et s’était donné beaucoup de mal pour m’avoir et que personne ne le sache. Au final, j’avais traversé au moins la moitié du continent dans le plus grand secret.
Deux options se dessinaient dans mon esprit : soit on voulait m’arrêter moi particulièrement, soit on avait arrêté un membre du conseil parce qu’on en avait eu l’occasion. Mais si celle-ci demeurait déjà sans réponse, il y en avait encore une autre : si j’étais spécifiquement la cible de cette manigance, l’avait-on fait pour que je reste en prison ou pour que j’en sorte.
L’implication de la Plume dans cette histoire m’agaçait au plus haut point. Le Serpent me prenait à nouveau dans ses anneaux et n’allait me relâcher que si je me liais à nouveau à lui par des promesses que je me refusais à ne pas tenir. Je ne pouvais pas m’empêcher d’imaginer que ce fou avait pu organiser mon arrestation pour me faire sortir plusieurs mois plus tard et me manipuler comme il le souhaitait.
Ses sous-entendus quant à la trahison de mes frères me révulsaient et il aurait besoin de toute sa verve la plus convaincante pour me retourner contre mes alliés.

*
Le bateau arriva à quai dans cette ville enclave, bijou architectural au cœur de la pierre. Mais lorsque l’on a connu Kodolm, une telle ville a moins d’impact que sur n’importe qui. Cependant, il fallait reconnaître que le Serpent avait encore fait preuve de goût et ce sans lésiner sur les dépenses.
Comme promis, je pouvais à nouveau marché à notre arrivée. Je m’appuyais sur une canne et n’était vêtu que d’un vêtement ample et léger pour ne pas malmener les nombreux bandages qui protégeait les nombreuses plaies encore fragiles.
On nous fit débarquer avec celui qui était officiellement devenu mon ombre. J’avais bien spécifié que je ne voulais plus me séparer de « Karl » et comme le Serpent l’avait promis, personne ne s’y opposa. Lorsque je demandais, on m’informa que le duc ne nous recevrait pas immédiatement. Je m’y attendais mais insistais lourdement pour la forme. Je ne voulais pas qu’il s’imagine que j’étais ici pour le plaisir et qu’il pouvait faire ce qu’il voulait de moi sans que je ne rechigne à rien.
Ma faible constitution m’incita à rester modeste cependant, ne malmenant le larbin que par les mots et les injures plutôt que par la force. Un homme libre qui s’agenouille devant un puissant n’a pour moi aucun respect à attendre d’un Nérozia.

Le Valet sembla très bien prendre la chose, comme s’il y était habitué ou qu’il y avait été préparé. Cette attitude m’horripila d’autant plus.
Il nous mena jusqu’à notre nouvelle « chambre ». Dès qu’on eut refermé la porte, je la rouvris pour constater la présence des gardes dans le couloir. J’eus presque un sourire à leur vision.

« Avec deux de plus je n’aurais pas eu à me vexer. » lâchai-je, en crachant sur la chaussure du plus proche avant de refermer la porte avec un claquement sourd.
Au débarquement, j’avais encore pu constater que le ciel rouge se reflétait sur le fleuve hors de la caverne. Je ne savais pas précisément où nous étions mais j’imaginais que nous étions dans les gorges de Paramis. Ce fleuve était assez grand pour être Oléra et les quelques paysages traversés pendant la navigation et entraperçus par le hublot de notre cabine m’avait laissaient penser que nous allions à Arghannat. Nous devions donc être dans les gorges de Paramis, en toute logique et pour permettre au Duc de construire une telle infrastructure. Nous devions êtres sur son territoire pour qu’existent de tels travaux dans de telles falaises.

Avec « Karl », nous attendîmes patiemment. Je m’étais assis à une table, ne buvant ni ne mangeant plus rien depuis plusieurs heures. Je l’avais interdit à Kalysta car il fallait que nous ayons les idées claires pour notre entretien et je connaissais trop bien le Serpent pour ne pas le soupçonner de nous droguer pour nous rendre plus docile et crédules.

Je laissais un silence lourd s’installer entre elle et moi. Peut-être était-ce l’appréhension de la réunion ou peut-être m’inquiétai-je qu’elle ne s’apprécie qu’à moitié que je lui demande de m’accompagner. Le fait est que je n’avais pas le choix. De plus, je pensais qu’elle pourrait voir de ses yeux, entendre de ses oreilles, toute la beauté et la dangerosité que représentait la Plume.
Nous combattons les riches, les puissants et ceux qui exploitent les peuples, les privant de leur liberté de vivre et de penser. La caste ne veut pas qu’on touche aux civils mais est-ce qu’on peut seulement différencier la Plume de nos ennemis ? Ils s’enrichissent et gagne en puissance depuis des années, ils polluent l’esprit et le corps des Istheriens avec leurs drogues et leur prostitution, ils privent de liberté des centaines de gens par l’esclavage et ils détournent de leur colère le peu de personnes prêtes à se révolter en les incitant à se complaire dans le stupre et la luxure.

Oui, j’ai toujours considéré la Plume comme notre ennemi. Et Sans aucun doute fait-elle de même avec nous qui sommes une menace à son commerce. Mais nous ne pouvons pas encore lutter contre elle, tout comme elle ne peut pas lutter contre nous. Nous sommes les deux institutions criminelles organisées les plus puissantes d’Isthéria et un jour, il ne pourra en rester qu’une.
Lorsque Kalysta aura vu le vrai visage de notre ennemi, celui qui se cache mieux que lorsqu’il est porté par un politique ou un riche marchand, alors elle prendra pleinement conscience du chemin qu’il nous reste à parcourir et elle pourra traquer et détruire la corruption sous toutes ses formes.
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