Nathanaël Findaryë [terminé]

DON : Les 5 Sens développés
SPECIALITES :
-Charisme (capacité à se faire écouter naturellement de tous)
-Ingénieur naval (capacité à concevoir un bateau - du canot au navire)
POUVOIRS :
Contrôle du bois = ★★★★★✩
Régénération = ★★✩✩✩✩
Télépathie = ★★✩✩✩✩



-Un sabre Sindarin de la meilleure facture, forgé dans un métal aussi sombre qu'une nuit sans lune à la garde ornée d'opales noires.
-Une main-gauche assortie au sabre.



-Une riche demeure à Canopée.
-Un catalyseur noir comme le jais, serti sur une bague d'or finement ouvragée.
-Divers bijoux d'or sertis d'opales noires ou ambrées.
-Une boussole d'or magnifiquement ouvragée.
-Une longue vue rétractable pourvue des plus fines lentilles qui se puissent trouver.
-Un sextant du plus bel aloi.
-Un coffre d'ébène à trois serrures avec compartiment secret (et les clés, il paraît que ça va mieux avec.)





Me décrire? Diantre, n'avez-vous donc point d'yeux pour voir? Je suis, comme la plupart des Sindarins, d'une grande beauté qui n'a d'égales que ma prestance et mon intelligence supérieure. Mesurant la taille idéale d'un mètre quatre-vingts douze et demi, mon poids est à la mesure de cette perfection, soit à peine moins de quatre-vingts un kilos, du moins avant les repas. Mes longs cheveux aussi doux que la soie sont du plus beau noir et mon regard aussi profond que l'océan est d'un gris clair ensorcelant. Ma peau dépourvue de la moindre imperfection possède la merveilleuse et pâle teinte nacrée qui sied à ma haute naissance et, bien évidemment, je prends soin de mettre tous ces atouts en valeur en me vêtant avec une rare élégance. Il va de soi que seuls les meilleurs tailleurs peuvent espérer ma clientèle, je ne saurais m'affubler de fripes quelconques sous quelque prétexte que ce soit. Afin de parfaire encore ma sublime apparence, j'arbore toujours quelques bijoux dont le moindre ferait vivre une famille nombreuse de pêcheurs durant une année entière. Après tout, certains n'ont rien, il faut bien que d'autre aient tout pour équilibrer, n'est-ce pas? Pour en terminer, j'ose espérer que, dorénavant, vous y réfléchirez à deux fois avant de vous risquer à demander aussi trivialement à un noble Sindarin de se décrire.



Je vois que cela ne vous a pas suffit? Fort bien ma foi. Comme vous pouvez vous en douter, les meilleurs maîtres de Canopée ont eu l'insigne privilège de m'enseigner leurs savoirs, ce qui leur fut aisé étant donné mes facultés exceptionnelles. J'appris sans mal à lire et à écrire, à effectuer les plus savants calculs et, surtout, féru de dialectique, j'appris bien vite comment manipuler à ma guise ces pauvres érudits et mon entourage. Malheureusement, tous ne s'accordèrent pas sur mon génie et les jaloux ne tardèrent pas à s'offusquer de me voir si peu enclin à me soucier d'autrui, cela alors même qu'eux-mêmes manoeuvraient avec une mauvaise foi consternante afin d'acquérir richesses et pouvoir au détriment de leurs semblables. Qu'importe, je sus adroitement jouer la comédie afin de les duper, les odieuses critiques cessèrent bientôt et j'acquis au cours des années suivantes une solide influence à la cour, une période qui me permit d'apprendre les subtilités de la diplomatie et de peaufiner mon masque vertueux.

Sans doute serais-je devenu le noble Sindarin le plus puissant de Canopée si mon père, inquiet que je le surpasse en tout, n'avait décidé un beau jour de m'enseigner l'humilité en m'envoyant auprès des Eclaris en charge des constructions navales de Canopée. Si je considérai cela comme la plus injuste des punitions au départ, la vue de l'océan et des immenses nefs de bois et de toile me fit aussitôt réviser mon jugement. Je tombai profondément amoureux de ce monde mouvant et mystérieux et, dès lors, n'eus plus qu'une obsession: me construire un navire digne de ce nom et partir à l'aventure sur les infinies étendues salées.

Il me fallut des décennies pour réaliser mon rêve, d'autant plus que je dus lutter contre mon père vieillissant qui souhaitait me voir prendre sa place à la cour, mais ce qui m'aurait autrefois fait sauter de joie ne m'intéressait plus et j'ignorai donc ses volontés avec le plus farouche égoïsme. Je devins le capitaine que j'avais désiré être, mais je réalisai bien vite que survivre sans les finances paternelles n'avait rien d'aisé. Toutefois, mon orgueil n'aurait supporté que je revienne à Canopée lui avouer ma débâcle, aussi pris-je le parti de faire ce qu'il fallait pour m'en sortir. Je m'improvisai marchand, contrebandier, corsaire et même pirate, m'endurcissant inexorablement alors que les années, les décennies puis les siècles s'écoulaient. Je vis tous ceux qui m'entouraient mourir, leurs successeurs trépasser de même et les suivants connaître le même destin. Je connus plusieurs femmes et eus même quelques enfants, mais l'océan impitoyable et les rivaux me les arrachèrent tous, faisant de moi un être solitaire et indifférent aux vivants. A quoi bon s'attacher alors qu'ils ne durent pas?



PRENOM : Mouette
RACE : Pygargue à queue blanche
SEXE : Masculin
POUVOIR : Télépathie
DESCRIPTION : Mouette est un aigle de mer adulte à la tête et queue blanches, d'une envergure avoisinant les deux mètres quarante pour un poids d'environ cinq kilos. Son nom lui vient du fait que son cri rauque et puissant est très proche de celui des mouettes, ce qui amuse toujours beaucoup son maître. Il porte un petit catalyseur incrusté sous le ventre, évidemment dissimulé par son plumage brun sombre.




Je naquis à Canopée en l'an de grâce 663, soit un peu avant les guerres Taulmariliennes, dans la prestigieuse famille des Findaryë, fort influente à la cour. Malgré les troubles politiques de l'époque et les sombres événements qu'ils déclenchèrent par la suite, mon enfance se déroula sans heurts et rien dans la somptueuse propriété de mon duc de père n'aurait pu laisser imaginer ce qui se passait dans le monde. Je reçus naturellement la meilleure éducation possible et, fils unique, fus aussi choyé que peut l'être un enfant Sindarin de la haute noblesse, mes parents ne refusant que rarement d'accéder à mes désirs, fussent-ils des plus capricieux.

Parvenu à la fin de mon adolescence, vers l'âge de cent ans, mon père résolut de m'envoyer quelques temps auprès des Eclaris en charges des chantiers navals Sindarins, ainsi qu'il a été dit plus haut, sous prétexte de m'enseigner l'humilité qui, selon lui, me faisait cruellement défaut. Ce ne fut que bien des années plus tard que je compris qu'il avait en réalité pris cette décision pour m'éloigner de la guerre et me protéger, sur le moment je pris cela comme une cruelle injustice et lui en voulut à mort mais, comme il a été dit, cette rancoeur ne dura que jusqu'à l'instant où je découvris l'océan et les fabuleux voiliers Sindarins. Des décennies durant, je suivis les enseignements des Eclaris et appris d'eux tous les secrets de construction d'un bateau, du simple canot au plus puissant navire de guerre. A leur demande j'acceptai de rejoindre leur caste, non pas par conviction évidemment, je me souciai fort peu de ces érudits vieillissants dépourvus pour la plupart du moindre titre de noblesse, mais parce que c'était l'unique manière d'accéder à leurs savoirs les plus secrets. Cette décision enchanta mon père, persuadé que j'avais enfin compris que je devais me soucier du bien commun plutôt que du mien, aussi n'hésita-il pas un instant à mettre son immense fortune à contribution lorsque je lui demandai de me fournir les fonds nécessaires à la construction d'un navire et à son armement sous prétexte que cela était nécessaire à la consécration de mon apprentissage.

Il me fallut dix années pour achever la construction du navire que j'avais conçu, une merveille de finesse et de rapidité capable de résister aux pires tempêtes que je nommai modestement le "Prince des Océans", puis une vingtaine d'années supplémentaires pour apprendre l'art de la navigation nécessaire à son maniement. Ce fut durant cette période que mon père vieillissant se décida finalement à me rappeler auprès de lui afin que je reprenne ma place à la cour, mais j'avais changé et la seule idée de m'éloigner de la mer et de mon navire me plongeait dans une profonde mélancolie, aussi ignorai-je sa volonté aussi longtemps qu'il me fut possible. Cela dura jusqu'au jour où il se résolut à envoyer une délégation ayant pour ordre de me ramener à Canopée de gré ou de force. Ayant appris son arrivée, j'embarquai hâtivement sur mon navire et larguai les amarres sans réaliser que, ce faisant, je me privai définitivement de l'appui financier de mon père.

Les temps qui suivirent se chargèrent de me faire revenir sur terre, si je puis dire, et je compris bien vite que financer l'entretien et l'approvisionnement d'un tel bâtiment et de son équipage n'avait rien d'aisé. Je tentai d'abord de trouver des cargaisons à transporter et de faire du profit au moyen du commerce, mais la concurrence était rude et les gains souvent aléatoires. Je me risquai alors à me livrer à un peu de contrebande, une entreprise autrement plus rentable dans laquelle je ne tardai pas à exceller mais qui me valut quelques solides inimités de la part de certains Marins de Noxis auquels je faisais de l'ombre. Bientôt les ports les plus profitables me furent fermés et je vis mes profits se réduire à peau de chagrin, ce qui me contraignit à arraisonner quelques navires marchands afin d'assurer ma survie. Tout alla bien pendant une dizaine d'années, mais ma réputation grandissante de pirate ne tarda pas à me jouer un méchant tour et, un beau soir, je tombai sur trois frégates de la marine de guerre de Phelgra qui s'étaient lancées à ma recherche. Après un bref et inégal combat, mon équipage fut massacré et mon navire coulé, mais je parvins d'extrême justesse à m'enfuir sur une chaloupe et à regagner les côtes de Pharis.

Il me fallut des décennies pour me relever de ce coup du sort et de la perte de mon fabuleux navire. Je ne pouvais bien évidemment imaginer de servir sous les ordres d'un autre capitaine, il me fallait mon propre bateau et donc des fonds pour le construire et l'armer. Je trouvai donc un riche armateur et le persuadai de me confier la construction de ses bâtiments, un poste que j'occupai durant près d'un siècle et qui me permit de mettre en oeuvre les idées de conception qui m'étaient venues avec l'expérience de la navigation. Je réalisai ainsi pour lui de nombreux bateaux, toujours plus solides, toujours plus rapides, jusqu'au jour où j'eus assez d'argent pour lancer la construction de mon navire.

Ha, c'était un fier bâtiment qui sortit du chantier naval quelques années plus tard. Doté d'une voilure à nulle autre pareille et d'une coque aussi gracieuse qu'effilée, le "Léviathan" était capable d'affronter les pires tempêtes sans sourciller et de distancer n'importe quel navire. Plus qu'un bateau c'était une oeuvre d'art, le chef d'oeuvre de ma carrière de constructeur naval. Peu soucieux de reproduire les erreurs du passé, je gagnai Mavro Limani dès que possible et rejoignis la caste des Marins de Noxis afin de m'assurer de leur protection. Je m'arrangeai aussi pour obtenir une lettre de marque faisant de moi un corsaire, ce qui me permit de piller de nombreux navires et de m'enrichir éhontément sans risquer la potence. Le temps passa, parsemé de rudes combats et d'effroyables tempêtes. Alors que les plus braves restaient au port de crainte de perdre leurs navires, je n'hésitai pas à braver les éléments déchaînés avec mon fabuleux voilier, tant et si bien que les marins superstitieux ne tardèrent pas à me doter d'un surnom: le Protégé de Soulen.

Malheureusement pour moi, il en était un qui ne se laissa pas aveugler par ces fadaises religieuses, sans doute parce qu'il avait connaissance de mes talents d'architecte naval, après tout n'avais-je pas construit bon nombre de bâtiments de sa flotte? Est-ce l'envie qui le motiva? La volonté de percer les secrets de construction de ce navire à nul autre pareil? Je l'ignore, mais toujours est-il qu'il me tendit un piège en l'an 1231, s'empara de mon bateau et me déposséda de toutes mes richesses à l'exception de mon coffre que je parvins à emporter avec moi lors de ma fuite.

Mon père étant décédé depuis belle lurette, je me rendis alors à Canopée et fis valoir mes droits à sa succession, ce qui n'alla pas sans mal car d'autres de ma famille s'étaient entre temps accaparé mon héritage, mais je parvins néanmoins à récupérer la demeure familiale, mon titre et une coquette somme d'argent. Loin de songer à m'installer parmi les miens, je repris la route de Mavro Limani dès que mes affaires furent réglées. Celui qui m'avait volé mon navire allait s'en mordre les doigts mais, compte tenu de son influence et de sa richesse, la plus extrême prudence était de rigueur, seule la patience et un plan soigneusement conçu me permettraient peut-être de récupérer mon bien. J'appris avec le plus grand dépit son décès une vingtaine d'années plus tard, ma vengeance perdant une bonne partie de sa raison d'être, mais c'était avant tout mon navire que je désirais retrouver. J'appris également qu'il avait une fille et que c'était elle qui avait hérité de mon bâtiment, qu'elle dirigeait désormais avec, il fallait le reconnaître, un certain panache. Il me fallut encore attendre près de cinquante années avant qu'une occasion de l'approcher ne me soit enfin offerte, mais elle finit enfin par arriver et je n'hésitai pas à la saisir malgré les risques. Le temps de faire les comptes était venu, et l'addition serait salée.