L'enfant et ses monstres (Deirdre Luberym)

Fou et sournois, parfois les plus belles maisons cachent des atrocités sans nom. Zach remit sa tenue en place par inquiétude, il avait une tunique couleur de peau en coton et un pantalon gris/noir tout à fait simple, il ne portait pas ses armes elles étaient inutiles et il avait gardé la blancheur de sa chevelure. Pas un mensonge ne le sauvera même pas une teinture. En bref, il était en face d'une magnifique bâtisse et aucun véritable mal ne se pare de visages hideux, la beauté, la richesse et la délicatesse sont souvent l'apanages des pires maux. Ici Zach pouvait sentir comme une aura de folie, gluante, noir, presque tangible qui s'échappe des fenêtres. Comme un poison répandant sa maladie de folie dont aucun être n'est près à faire face, mais 250 Dias.

Malfaisant et hideux. Quelle porte infernale Zach devait franchir pour quelques Dias ? C'était le rôle des monstres de se jeter dans le royaume des démons ? Quel idiot disait que les monstres n'avaient pas peur des monstres ? Pas de doute possible, à chaque pas vers la maison il sentait les pulsations délétères souiller les quelques bribes d'innocence survivantes en son âme perdue. Même le mal ici hésiterait à avancer, mais.... 250 Dias.

Implacable et désespérant, la maison était en vérité un manoir à deux étages sans compter le rez-de-chaussée, la demeure était immense, et par expérience Zach pouvait compter le nombre de chambre des tortures que cela faisait. Heureux est le bourreau qui voit sa victime se jeter dans ses bras, mais existe-t-il pire tragédie que celui qui commet l'irréparable sans le savoir ? Qui s'engouffre dans la gueule de la bête par naïveté ? Évidemment, il y a celui qui le fait pour 250 Dias.

Terrible et insinueux, juste en face de la porte il s'arrêta comme paralysé, il sentait cette horreur noire de liquide gluant le recouvrir entièrement. Pénétrer en lui par le nez et les lèvres, noyer poumons et estomac de sa malignité perverse. Car oui cette horreur là est le plus sinueux des maléfices, une sorcellerie munie d'un esprit, malin, intelligent et qui apprend vite des faiblesses des autres, sachant toujours les utiliser en vous laissant impuissant. Il leva le poing hésitant à frapper, allait-il sonner le glas de son existence ? Même pour 250 Dias ...

Surprenant et maléfique, il ne put frapper la porte que déjà elle s'ouvrait comme affamée et impatiente de son dût. Une belle femme blonde avait ouvert et l'invita à entrer. Elle parlait beaucoup et Zach, lui, semblait souffrir d'un mutisme nouant sa gorge que la maîtresse de maison mis sur le compte d'une « touchante timidité ». Il rentra et apprécia cette bourgeoisie grotesque qui généralement soulevait son cœur de révolutionnaire, mais tout de suite, la dame appela son enfant et toutes idées de révoltes s'étaient tues face au bruit de porcelaine que faisait la créature au premier étage. Il aurait voulu faire machine arrière, mais il ne voulait pas paraître pour un Couard et compris que s'était peu chère payer, 250 Dias.

Piégé magnifiquement, enfin du haut des escaliers il pouvait voir un petit être à la chevelure blonde, de grands yeux bleus et un sourire ravissant, descendre des escaliers avec une joie enfantine. Elle respirait l'innocence et la naïveté. Voilà les atouts les plus viles d'une créature, les fils d'araignées les plus sournois que Zach n'avait jamais vu. Aucun être aussi monstrueux soit-il n'a donné autant d'envie protectrice. Zach allait demander s'il ne pouvait pas avoir plus que 250 Dias.

Perdu et condamné, cependant quelqu'un frappa à la porte alors que la dame présentait Zach à la charmante et horrifiante jeune fille. Elle lança un rire exagéré et alla à la porte. Zach pour ça part eu l'horreur de voir l'enfant lui prendre la main en lui lançant un grand sourire. Si la terreur du mercenaire semble irraisonnée, elle l'est simplement pour camoufler, étouffer un mal plus grand. En son âme il n'existe que quelques regrets et peut-être certains sont plus profond qu'il n'aurait pu penser. Il tenta alors de reconstruire un peu de son courage autour de son but, 250 Dias.

Le monde était rempli de surprise et comme d'habitude, Deirdre se trouvait là où l'on ne l'attendait pas. Son avarice? Sans limite vous direz certains, mais c'était à toute proportion gardée. En réalité, derrière chacun de ses coups, il y avait souvent un dessein caché parce que sinon, que ferait la jeune femme devant une immense bâtisse bourgeoise? Une visite de courtoisie? Non. Quelque chose de plus étrange : une mission de gardiennage. Elle, faire du baby-sitting? Vous seriez tellement surpris.

Déjà, parmi les informations les plus étonnantes sur le compte de la gorgoroth étaient qu'elle n'avait rien contre les enfants. Bien au contraire, elle les appréciait... surtout parce que ce n'était pas les siens et pas sa responsabilité. Cela voulait dire qu'elle pouvait leur apprendre à commettre des tas de bêtises alors qu'ils seraient couverts par le visage de l'innocence et qu'elle n'était pas celle qui en subirait les conséquences une fois les portes de la maison fermées. Peut-être était-ce aussi parce qu'elle était capable de faire preuve d'enfantillage elle-même? Possible. La seconde information se trouvait dans le nom même de la personne à rencontrer : Adala Pyrée. Elle était la femme riche d'un commerçant bien connu de la cité et elle souhaitait dépenser son argent. Bien évidemment, deviner dans quel endroit où elle pourrait sacrifier ses dias? Vous ne voyez pas? Un casino charmant tenu par la plus charmante des gorgoroths?

Alors, quand on lui rapporta que la maîtresse de maison cherchait quelqu'un pour garder le temps d'une journée le fruit de ses entrailles, c'était une occasion rêvée pour se rapprocher de la famille Adala. Quand Deirdre prit contact, elle fit mine de s'intéresser sincèrement à la petite fille, et tourna la conversation sur le temps libre que pourrait bénéficier la mère. Il fut assez facile de détourner la conversation pour parler du "aux mille couleurs", un lieu parfait pour se détendre. Et devinez quoi? Le piège s'était parfaitement refermé sur sa proie. En acceptant de garder la petite fille, Pyrée se sentirait obligée d'aller faire un tour dans son casino et comme Deirdre était certaine qu'elle s'y amuserait - et en plus, qu'elle serait payée pour jouer les nounous - elle était certaine de son investissement.

Ce fut donc sur ces entre-faits que la jeune femme se rendit dans le quartier bourgeois de Tyrhénium, et avec beaucoup de confiance qu'elle se présenta.

" Haaaaaaaa! Ma chère Madame! Que je suis heureuse de vous voir! Je vais enfin pouvoir rencontrer votre petite héritière, n'est-ce pas? "

On fit rentrer Deirdre qui afficha un large sourire victorieux. Elle salua poliment la maîtresse de maison, et rapidement, lui présenta la seconde nounou. Oh? Une deuxième personne? Voilà qui était étonnant! Dans un premier temps, le regard ambré de Deirdre se posa sur la fillette. Voilà donc le démon qui requerrait autant d'attention? Puis elle détourna ses yeux vers l'inconnu qu'elle salua.

" Et bien l'ami! Je suis heureuse de vous rencontrer. Je me nomme Deirdre Luberym. Je vois que la petite... Magda? est déjà entre de bonnes mains. "

Le sourire de la ladrini se fit un peu plus carnassier. Puis, naturellement, elle se tourna vers la mère pour la rassurer sur le reste des choses à faire.

" Madame, veuillez bien profiter de votre journée. Votre fille est entre de bonnes mains, si vous me permettez l'expression. "

Un petit trait d'humour vis à vis de sa main de métal. Cela ne pouvait pas faire de mal.

" Il est temps pour vous d'aller vous détendre, nous nous occupons du reste. "

Enfin, c'était ce qu'elle pensait... mais les choses ne seraient sans doute pas aussi simple qu'elle aurait pu le désirer...