La Rose derrière le Lion

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- Walter cherche de Preux chevaliers.
_ Raël veut des clients.
_ Deirdre a besoin d'employé!

Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 La Rose derrière le Lion

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Walter Veldar
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Walter Veldar
MessageSujet: La Rose derrière le Lion   La Rose derrière le Lion Icon_minitimeLun 29 Juil - 20:13

Le vent frais de l'hiver soufflait sur les têtes de la colonne de cavaliers. Cette dernière avançait sous le claquement des bannières que tenaient des écuyers bombant le torse de fierté. Le lièvre et le sanglier de Béon toisaient la route menant à Heldor, la capitale du duché de Vanes. Déjà, au loin, les voyageurs pouvaient apercevoir les tours blanches et scintillante de la ville de l'Est du royaume. Fief de la maison de Vanes, fière et puissante famille noble de l'Eridania.

Le comte de Béon chevauchait en tête de la cohorte de chevaliers et d'écuyers qui le suivait. La force n'était pas si importante qu'elle en avait l'air. Mais avec un écuyer par chevalier, cela ressemblait rapidement à un petit régiment et, de fait, s'en était un.
La vingtaine de chevalier de sa maison étant venu chacun avec un écuyer qualifié et entrainé, Walter se trouvait à la tête d'une quarantaine d'hommes. Étrange comme la vie d'une personne peut changer du tout au tout à une vitesse phénoménale. Un an auparavant, il parcourait encore les routes en quête de travail ou de cause nécessitant son épée et son bouclier et aujourd'hui, le voilà élevé au rang de Comte, figurant parmi les premiers personnages du royaume. L'ancien chevalier errant qu'il était avait du mal à s'adapter parfaitement à ses nouvelles responsabilités. La rencontre du duc de Vanes et de sa cour serait pour lui un premier test et une vraie mise à l'épreuve. Il était conscient qu'il était scruté par tous les nobles du royaume...

Son chambellan, l'expérimenté Domerick Verwon, faisait de son mieux pour combler les lacunes du nouveau comte de Béon. Malgré tout ses efforts, il semblait certain que le comte Walter garderait des manières un peu rustres du point de vue des standards de la haute noblesse. Personnellement, ça ne le gênait en aucun cas. Il se comportait de manière honnête, et savait être poli quand il le fallait. Cependant, il n'avait pas tardé à comprendre l'importance du protocole entre noble. C'était comme les pièces de marionnettes qu'ils adoraient regarder étant enfant. Les comtes, les ducs, le roi, ses ministres, les officiers, tous joués un rôle dans une pièce de théâtre immense. Parfois, ils interprétaient un drame larmoyant et cruel, parfois une comédie absurde et tout aussi cruelle.

Il se tenait droit et fier sur son cheval. Voilà bien un domaine où aucun autre noble ne pourrait se targuer d'être meilleur que lui. Il avait chevauché pendant les deux tiers de son existence. Sa monture et lui avait presque développé un lien surnaturel. Grendel, le destrier vicieux et turbulent du comte de Béon, se comportait comme un ange avec son maitre, mais distribuait morsures et coups de sabots aux écuyers et palefreniers. Ce genre de petites choses permettait d'asseoir son autorité à peu de frais, avait-il découvert. Walter avait des compétences martiales irréprochables et cela lui avait gagner le respect des chevaliers de la forteresse et autres soldats installé dans ses murs ou ceux de la ville. Il avait bien sûr maille à partir avec le capitaine de la milice, mais c'était plus dû à la corruption improuvable de ce dernier.

Alors qu'Heldor se précisait à sa vue, Walter repensa à ce voyage qu'il entreprenait. Ne se fourvoyait-il pas ? Et s'il ne trouvait aucune réponse au Temple de Delil ? Si ce maitre Balibe ne s'y trouvait pas ? Après tout, quelle preuve avait-il que ce qu'il avait vu pendant la Convergence était réel ?
Il avait été convaincu de la réalité de son expérience et des paroles du vieil ermite, dés le départ, mais depuis quelques jours, des doutes le traversaient... Le voyage à travers Noathis ne serait pas aisé. Avait-il vraiment besoin de ça ?

Oui, pensa-t-il, reprenant de l'assurance. Le monde s'avance vers un vaste danger qui risque de le balayer dans un sens qui ne plairait qu'à une minorité opportuniste de gens. La peur dans la voix et les yeux de l'ermite quand il avait repéré les machines volantes était suffisante pour comprendre que le monde dans lequel il vivait n'était pas aussi agréable qu'il aurait pu l'être.
Balibe était un prêtre, peut-être aurait-il des réponses. Walter n'était pas croyant, il respectait les dieux et les croyances, mais ne pratiquait aucune religion. Depuis son installation à Béon, il avait été témoin de la grande influence de Bor dans la ville et le comté. Étant donné le grands nombreux d'artisans et de forgerons, cela se comprenant aisément. Cette divinité était sans doute celle qui lui correspondait le plus, mais il n'avait jamais assister à aucune cérémonie religieuse en tant que croyant.

Ainsi, malgré les protestations de son chambellan et de certains chevaliers vétérans, il avait entrepris de rejoindre le lointain Temple de Delil, pour retrouver son compagnon d'infortune de la Convergence. Domerick avait imposé un passage par la ville d'Heldor, arguant qu'il serait insultant de snobber les Vanes alors que l'on traversait leurs terres. Walter avait convenu que de toute façon, faire halte à Heldor serait bien pratique. Et le chambellan de rajouter tout un discours sur l'importance des relations avec le duc de Vanes, du fait de son influence et de sa richesse.
Sans subtilité aucune, une qualité présente mais rarement employé en Béon, il avait glissé que ce serait peut être l'occasion de rencontrer des femmes de la noblesse.
Walter n'avait pas rencontrer les Vanes, mais il avait reçu une lettre de félicitations et de salutations de la part du duc Charles. Très formelle mais d'une politesse impeccable, il imaginait déjà Charles Vanes en homme rigoureux et droit comme un i.
D'après les discussions qu'il avait eu avec ses hommes, la plus jeune fille des Vanes était une frêle jouvencelle avec les cheveux teints en rose. Ses souvenirs avaient bien retenus une telle personne, aperçue de loin lors de la réunion sur la grand place d'Hespéria pour la Convergence. Il n'avait eu l'occasion de la rencontrer, ni aucun de ses frères et soeurs. On lui avait rapporté la présence d'un enfant illégitime, comme lui, dans la fratrie.

Bref, il sourit en réalisant qu'il était désormais empêtré dans ces affaires de nobles qui mêlaient politiques et familles. Ce voyage avec ses chevaliers lui faisait une grand bien. Il était à son aise dans cette situation.
En début de journée, le comte avait ordonné une halte, pour se nettoyer après le voyage et enfiler des tenues propres et plus formelles. Ses chevaliers avaient revêtus leurs armures, mais Walter préféra garder une tenue plus légère et moins martiale. Son brigandine bleu avait été enfilée par dessus une chemise blanche, ses gants de cuir marrons étaient les mêmes que ceux qu'il enfilait alors simple chevalier errant. Son pantalon de était d'une couleur marron également et était couronné par sa belle ceinture où pendait le fourreau de son épée. Une épée bâtarde de très grande qualité. L'acier était un des meilleurs qu'il ait jamais vu. Il avait hérité cette épée de son mentor.
En guise de bottes, il portait les magnifiques bottes, simple et élégantes mais surtout pratiques et confortable, qu'il avait acheté à Hespéria avant la Convergence.
Et afin de se protéger du froid, une cape bleue marine lui descendait dans le dos et se fermer en un col autour de son cou, le protégeant du froid sur sa gorge.

Pendant la halte, son écuyer personnel avait été envoyé en avance à Heldor pour avertir le duc de l'arrivée du comte de Béon. Le jeune Yorik était parti, tout propre et tout feu tout flammes, avec l'empressement propre à la jeunesse vers Heldor. Walter le soupçonnait d'être content de se débarrasser de ses devoirs envers Grendel.

C'est donc dans leurs plus belles armures et dans une tenue digne d'un seigneur en voyage, que Walter et ses hommes arrivèrent aux portes de la ville. Heldor la Scintillante n'usurpait pas son nom. Ses tours et ses bâtiments blanches resplendissaient sûrement lorsque le soleil de l'été était éclatant. Aujourd'hui, le temps était moins clément et c'est plus Heldor la Blanchâtre que Walter put observer. Ce fut un magnifique spectacle néanmoins...

Ils furent autorisés à pénétrer en ville. Ne voulant pas faire attendre leur hôte, la quarantaine de béonais prirent le chemin le plus direct vers le palais ducal, passant sans doute dans les beaux quartiers de la ville.
Le palais qui se dressait devant eux était une merveille architecturale et démontrait la richesse et le raffinement de ses constructeurs. Sans nul doute était-il à la hauteur de l’orgueil de ses propriétaires.

- C'est bien jolie tout ça, mon seigneur, fit un des chevaliers vétérans nommés Donial Darton, mais c'est pas l'endroit que je choisirait pour tenir un siège, ça non.
- Peut-être n'est-ce pas là une forteresse prévu à cet effet non plus, répondit le comte. Néanmoins, je suis sûr que la ville est plus que bien défendue. Et puis... Appréciez la beauté de cette cité !

Quand ils se présentèrent au palais, ils attendirent d'être accueillis par leur hôte ou un de ses représentants avant de descendre. Walter voulait éviter de donner l'impression de s'imposer aux Vanes. Même si un message avait été envoyé depuis Béon quand le comte avait entrepris son voyage, sa présence n'était peut être pas souhaitée. Il n'avait pas prévu de s'attarder, mais ses hommes apprécierait un peu de repos.

Comme à son habitude, Walter arborait un visage avenant et souriant, malgré une légère fatigue dû au voyage ainsi qu'une appréhension avant de rencontré les Vanes.


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MessageSujet: Re: La Rose derrière le Lion   La Rose derrière le Lion Icon_minitimeLun 11 Nov - 18:51

Piégée. Comme un papillon, figé là, au centre d'une toile inextricable. Si ses ailes s'agitent parfois, elles ne sont qu'échos de sanglots silencieux. Quant au prédateur, qui guette sa proie enlisée, l'araignée maléfique.. Elle n'est nul part visible. Pourtant, l'ombre de ses trop nombreuses pattes ne peut qu'être sensible, là, tout autour du pauvre papillon qui manque de force. Il ne se débat plus. Attend-t-il sa mort sans crainte ? Ou est-il tétanisé par la peur ? Figé par la fatalité. Ses ailes s'étendent, en volutes froissées de soie rose sur le sol.

La lumière n'est jamais entrée à flot incontrôlé dans la chambre personnelle de Pandora Vanes. Les rayons du soleil n'y ont jamais été tout à fait les bienvenus. Ils brûlaient ses yeux et sa peau, trop agressifs pour la chétive enfant. L'obscurité longtemps avait été salvatrice, protectrice. La lumière des Lunes, détournant celle des soleils, l'adoucissait. Alors c'était bien souvent la nuit, dans l'intimité d'une obscurité que d'autres enfants redoutaient, que Pandora avait fait ses premières promenades dans les jardins trop bien entretenu du palais familial. L'ombre lui avait toujours servit de cape. Pourtant.. jamais sa chambre n'avait été un lieu aussi sombre que ces derniers jours. Jamais l'obscurité ne lui avait semblé si pleine de monstres.. que ces nuits interminables que le jour ne venait jamais interrompre.

Les rideaux opaques étaient tirés, que soleils ou lunes se dressent dans le ciel. Pandora n'avait jamais eu peur du noir. Pourtant, elle qui s'y était désormais plongée, s'y sentait désespérément noyée. Comme un cadavre qu'on aurait lesté d'une pierre pour le dissimuler au plus profond d'un étang, elle s'étendait, sur le sol, incapable de bouger. Spectatrice de son propre abandon, elle s'était laissé coulée, de jour en jour, jusqu'à ce qu'elle ne soit plus qu'une poupée de chiffon. Elle ne voulait plus, ni se lever, ni manger, ni plus même réfléchir.. Recroquevillée dans son lit, elle avait sursauté à chaque bruit infime les premiers jours de son retour à Vanes. Elle n'avait pas dormi, pas dormi vraiment, depuis que le cauchemar s'était emparé de toutes ses pensées.

Elle revoyait le visage de l'enfant qu'elle avait abandonné. Les gorges tranchées. Le sang. Le noir des armures luisantes. Le regard de cet homme qui, sans raison, désirait simplement la tuer, comme tous les autres. Elle entendait encore ces craquements.. Des éclats de magie. De la terre sous les impacts. Et le craquement du mur.. ce mur qui tombait au ralentit, encore et encore, sur la famille qui l'avait aidé à comprendre où elle se trouvait. Si elle avait été plus vive.. Si elle avait été plus forte.. Si .. Si.

Ses yeux s'étaient un temps couvert de larmes. Aujourd'hui, ils restaient ouverts, à fixer le plafond, secs et vides. Elle voulait simplement disparaitre, se fondre dans l'ombre d'une chambre vide, ne plus être, ne plus se souvenir. La culpabilité l'accablait. La terreur d'une guerre l'ensevelissait. Comment pourrait-elle encore se lever, s'habiller, sourire, prétendre être autre chose qu'une fragile poupée de porcelaine, brisée.

- Mademoiselle !

On se précipite vers la forme sans vie qui git au sol comme une belle au bois dormant dépressive. Une femme aux cheveux blonds tiré en arrière entre sans s'annoncer, visiblement habituée à retrouver la jeune femme ainsi abandonnée. Ses bras sont bien plus fermes et puissants qu'ils pourraient le laisser paraitre alors qu'elle soulève la maigre demoiselle. Pandora n'oppose ni résistance, ni commentaire, ses lèvres sont sèches et résolument closes. Assise devant sa coiffeuse, elle fait face à son reflet sans vraiment le voir. A côté d'elle, la femme aux cheveux blonds soupire, agrippe une chaise non loin et s'assoit à côté de la poupée inanimée. Il s'agit de l'intendante de la jeune femme, Dame Royeli, une femme au caractère certain et à la poigne digne d'un commandant militaire. Elle était bien plus connu pour sa sévérité que pour sa relative amabilité. Pourtant.. plusieurs jours s'étaient ainsi écoulés où elle n'avait rien dit, laissant la jeune Vanes s'enfoncer dans des ténèbres qu'elle ne comprenait pas.

- Aujourd'hui était le dernier jour, Mademoiselle. Le dernier jour où je vous laissais faire votre deuil de cette histoire vieille de plusieurs siècles. M'entendez-vous ? Je ne tolèrerais pas un jour, pas une heure, pas une minute de plus de votre mélancolie désespérée. Voilà les dernières secondes qui s'écoulent, je vais me lever, ouvrir ses rideaux, les servantes vont entrer et vous préparer. Vous serez dès lors Pandora Vanes, la dernière des enfants Vanes, héritière de toute la noblesse et la détermination d'un nom fort. Modèle d'élégance et de maintient, de justesse et d'inspiration, vous serez la Rose d'Eridania, puisque c'est cela que l'on attend de vous aujourd'hui. Redressez-vous.

Le discours était déterminé, presque enflammé, pourtant rien ne bougea, ni dans le regard, ni dans le maintient, de la rose déchue. Pourtant, Dame Royeli se leva sans attendre, alla ouvrir les rideaux sur les rayons timides de l'aube, frappa deux fois dans ses mains. Une petite armée de servantes entra en tout hâte et s'affaira autour de la petite princesse sans énergie.

Une heure toute entière s'écoula. Désormais coiffée, apprêtée, habillée, la demoiselle était presque redevenu l'image que l'on pouvait se faire d'elle. Presque. Il manquait un sourire tendre à ses lèvres et l'éclat pur de l'innocence dans ses prunelles roses. Les servantes sortir en silence, pourtant il suffisait de tendre l'oreille pour les entendre murmure derrière la porte. La rumeur allait bon train à Heldor, quand bien même on ne s'accordait pas toujours sur les causes de l'isolement de la petite princesse de Vanes. Certains racontaient qu'elle avait eu un amant à la capital, qu'il lui aurait brisé le coeur. D'autres pensaient qu'elle avait été blessée pendant la convergence, que la capitale n'était plus sûre. Peu, si peu, ceux qui avaient été emportés dans une ombre similaire lors de la convergence, gardaient pour eux, le traumatisme qu'ils pensait bien partager avec la jeune femme.

- Bien, vous voilà au moins présentable. Vous allez devoir recevoir monsieur le comte de Béon, monsieur le Duc est à la frontière, madame la duchesse n'est pas disposée et votre frère introuvable..

Les mots coulent sur les épaules de la demoiselle, apathique, quand brusquement des mains se posent sur ses joues. Le geste était vif et un léger mais réel claquement se fit entendre alors que l'intendante tournait vers elle le visage de la demoiselle qui, cette fois, surprise, avait eu un mouvement. Les prunelles bleu glacé de la femme se fixèrent dans celles de ce qui n'était alors qu'une enfant apeurée.

- Vous n'êtes plus là-bas, Pandora. Vous êtes ici et maintenant. Vous avez des responsabilités, envers ceux qui vous entour, ici et maintenant. Vous devez vous ressaisir, pour eux. Qu'est-ce qui est le plus important, votre petit émoi, vos culpabilités, ou le bien de votre famille, de votre duché, de votre peuple ? Cette question, vous y avez répondu il y a bien longtemps, assise sur cette même chaise, vous aviez à peine six ans. Vous rappelez vous ?

Elle cligne des paupières, comme si elle s'extirpait d'un rêve qui n'avait que trop duré. Ce qu'elle avait répondu, elle s'en souvenait parfaitement. Le même jour, elle avait découvert l'un de ses pouvoirs. Le même jour, elle avait fait le rapprochement.. Ses lèvres s'ouvrent, presque maladroitement, voilà plusieurs jours qu'elle n'avait pas parlé.

- Mon nom.. mon nom est celui de mon peuple.

C'était un peu plus compliqué que cela.. certes. Mais pour une enfant de six ans, ce n'était pas trop mal. Alors petit à petit, l'enseignement strict et formatif de l'intendante refit son chemin, le dos de l'enfant se redressa jusqu'à ce qu'elle ressemble un peu plus, à une femme. Elle ferma les yeux, un long moment, inspira lentement alors que les images tournaient derrière le voile obscure de ses paupières. Elle ne pourrait pas oublier mais, elle devait se relever. Faire semblant. Au moins quelques heures. Prétendre, être celle qu'elle devrait.

~°~

Le tissu paraissait trop léger pour la saison alors que les volants virevoltaient dans les airs dans le sillage de ses petits pas pressés. Nuances de roses pâles brodées d'or, piquées de multiples papillons de tissu et de métal précieux, finement ouvragés. On avait pris soin, pour rehausser les couleurs sans doute.. d'ajouter une ceinture de soie, d'un bleu azur qui n'était pas sans rappeler la couleur des armoiries du comté de Béon. Voilà une attention discrète et raffinée qui faisait toute la spécificité des politesses vanésiennes, et qui pouvait bien passer tout à fait inaperçue.

Attention qui n'était certainement pas due à la Duchesse de Vanes qui brillait par son absence alors qu'un Comte venait à sa porte. Pandora n'était pas dupe, d'une part, elle savait fort bien pourquoi sa mère ne se montrait pas et qui était à l'origine de la délicate attention de sa toilette. Pandora adressa un rapide regard à son intendante, restée en retrait alors que quelques gardes en armures de lion, rouge et or, venaient l'encadrer alors qu'elle allait à la rencontre de leur "invité". Le terme n'était pas tout à fait exact, c'était pourtant ainsi qu'elle allait l'accueillir. Elle regrettait qu'aucun de ses frères ne soient là, quand bien même elle savait James non loin, elle savait aussi que lui demander de s'afficher ne serait pas bon pour lui.. Quant à Alexandre, fils ainé, qui devrait très logiquement représenter son père dans de telles occasions.. il était introuvable et peut-être valait-il mieux ne pas le trouver, il était trop tard pour le faire décuver.

Ainsi s'avança seule, ou presque -les quatre gardes en armures rutilantes à ses côtés ne passaient pas vraiment inaperçus-, Pandora Vanes. Les larges portes du palais s'ouvrirent presque cérémonieusement devant elle, comme si, tout cela avait été préparé soigneusement. Il n'y avait personne d'autre autour d'elle que ses gardes, comme si l'entrée principales avait été méticuleusement vidée de tout badaud ou travailleur pour laisser libre court à la théâtralité bien aimée des gens de pouvoir. Pandora n'y prêta guère attention, concentrée qu'elle était, à interpréter un rôle qu'elle avait travaillé toute sa vie et qui aujourd'hui, lui semblait si étranger.

Son regard se porta sur plusieurs hommes avant de s'arrêter sur le visage du Comte, alors qu'elle marchait vers lui. Son portrait n'avait pourtant pas encore été fait, ou alors, il n'était pas encore parvenu à Vanes, parmi les nombreux autres visages que toute princesse se doit de retenir.. Elle le reconnu pourtant. Il était là, le jour du cauchemar. Un instant elle se figea. Son coeur manqua un battement et son regard se perdit. Le tintement des armures qui à côté d'elle s'arrêtaient aussi, les regards des gardes autour d'elle, elle se ressaisit rapidement, reprenant sa marche comme si de rien était et finalement.. rien était.

- Mademoiselle Pandora Vanes, fille unique de notre estimé duc, vous fait l'honneur de vous accueillir dans notre glorieuse cité.

Un garde avait parlé haut et fort, sa voix portait si bien que la quarantaine de béonais ici présents et les rares passants qui avaient réussi à se glisser entre les mailles du filet, pouvaient très nettement l'entendre. La demoiselle, si elle avait l'habitude qu'on l'annonce, aurait cela dit modéré quelques termes employés si cela lui avait été proposé.. Sa voix fluette ne saurait porter aussi bien que celle du garde mais, elle se risqua tout de même à adoucir cet accueil un brin trop martial. Ses prunelles roses se portèrent à nouveau sur le comte de Béon.

- Le peuple de Vanes ainsi que moi-même vous souhaitons la bienvenue, Monsieur Veldar, Comte de Béon, ainsi qu'à vos hommes.

Alors que les rares passants se rapprochaient, aussi discrètement qu'ils le pouvaient pour apercevoir ce qu'il se passait au bas des marches du palais ducale, ils furent bientôt bousculés par une trentaine de palefreniers et de serviteurs, venus d'on ne sait où, comme sortis de nul part. Ils s'arrêtèrent tous à quelques pas des chevaux, polis et disciplinés. La machine était bien huilée.

- Si vous le permettez et si vous le souhaitez, vos hommes et vos chevaux peuvent trouver soin et repos, le temps de votre visite.

Les mots s'enchainaient, presque mécaniquement, comme si son esprit avait tourné un bouton, activé un interrupteur, le sourire affable sur ses lèvres était, sans doute, plus que crédible. Le jour était encore jeune et la luminosité relativement supportable cependant, les prunelles pâles de la demoiselle commençaient à souffrir et elle ne souhaitait pas faire état de cette faiblesse pourtant très largement connue parmi les nobles.

- Si vous voulez bien m'accompagner, Monsieur Veldar, je serais ravie de vous faire visiter le palais.


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MessageSujet: Re: La Rose derrière le Lion   La Rose derrière le Lion Icon_minitimeMar 12 Nov - 13:52

Walter était droit comme i sur son destrier. Sa troupe et lui attendaient devant l'entrée principale dans une cour d'honneur. Le bâtiment ducal était magnifique, de même que les ornementations qui le décoraient. On lui fit comprendre qu'il fallait patienter un peu, le temps que l'on vienne l'accueillir. Alors il attendit. Si son passage à Ditham avait été beaucoup moins protocolaire, il ne pouvait pas s'échapper des règles de bienséances à sa guise, surtout en tant qu'invité chez l'une des familles les plus puissantes du royaume.
Grendel, sa monture, commençait à s'impatienter et renâclait, tapait du sabot sur le sol. D'un geste ferme, Walter le ramena au calme.

Lorsqu'il avait quitté Béon, Domerick Verwon avait fortement insisté sur ses manières et sur l'importance d'éviter tout faux pas lorsque Walter se trouverait à Vanes. Les gens de cette région était très à cheval sur les convenances lui avait-il dit.
Le nouveau comte de Béon se retourna vers ses hommes. Ils se tenaient bien, à ce qu'il pouvait en juger, même si des signes d'impatience se faisaient sentir.
Alors qu'il reprenait sa position d'attente, la porte principale s'ouvrit laissant place à des gardes en armures. Ces quatre soldats encadraient une frêle jeune femme. Sa chevelure était reconnaissable entre milles. Rose, rose pâle même. En l'apercevant, il fut un peu étonné que ce soit la plus jeune des Vanes qui soit chargé de l'accueillir, mais il ne montra qu'un petit haussement de sourcils discret.
Le petit groupe d'accueil s'avança vers lui. Elle marqua une pause subite de quelques secondes avant de reprendre sa marche. Il sembla à Walter que chacun de ses gestes et de ses pas étaient étudiées. Elle jouait son rôle.

Lorsque les gardes et la jeune fille arrivèrent à hauteur du comte de Béon, l'un des soldats annonça la jeune fille. Pandora Vanes, fille unique et plus jeune enfant du Duc de Vanes. La voix très martial du garde des Vanes rendit la rencontre quelque peu stricte. Cela ne gênait pas outre mesure Walter, il avait grandit dans un milieu de combattant, sur les routes. Mais la jeune Pandora Vanes renchérit sur son garde du corps d'un ton bien plus diplomatique et amical en souhaitant la bienvenue au comte et à ses hommes.
Walter lui sourit largement en lui adressant un signe de tête pour la saluer.

- Madame, c'est un honneur que de faire votre connaissance, répondit-il. Nous vous remercions de nous accueillir dans votre demeure.

Le signal fut donné par la jeune femme en quelques mots. Des palefreniers s'avancèrent pour s'occuper des montures. Walter ne doutait pas que ses hommes seraient amené à un endroit où se reposer. Il descendit de son destrier. Il lui adressa des caresses douces pour le mettre en confiance. Mais quand un palefrenier s'empara des rênes, Grendel tenta de le mordre, sans succès. Le comte adressa un regard au palefrenier qui voulait tout dire. Ne pas relâcher sa vigilance avec cette bête-ci.

Souriante, Pandora Vanes l'invita à la suivre pour lui faire visiter le palais d'Heldor, demeure des ducs de Vanes. Elle se comportait parfaitement à ce que l'on attendait d'une fille de haute-noblesse. Ses mots, sa posture et son sourire était presque trop parfait. Sans doute voyait-elle cela comme une corvée. Walter ne pouvait qu'être d'accord. Une jeune femme comme elle préférerait sans doute être ailleurs qu'à devoir accomplir des tâches protocolaires.

- Je vous suis, madame. Je suis impatient de découvrir ce magnifique palais.

Ils firent quelques pas en s'éloignant des montures et palefreniers.

- Heldor est vraiment une belle ville. Le surnom n'est pas usurpé. La scintillante.

Cherchant quelque chose à dire pour entamer la conversation plus avant, Walter se souvint qu'il avait aperçu la jeune fille à Hespéria lors de la grande fête pour la Convergence.

- Il me semble vous avoir déjà vu à la capitale. Juste avant... Et bien, avant la Convergence. Nous n'avions pas eu le privilège d'être présenté. Je suis heureux de vous revoir en bonne santé.

Ce jour-là, beaucoup de monde avait été traumatisé par l'expérience. Lui avait mieux tenu le choc, mais ce qu'il avait vécu le hantait toujours. C'était même la raison du voyage qu'il avait entrepris. Après ce séjour à Vanes, il partirait pour la frontière, puis pour Noathis. Pays dans lequel il s'aventurerait jusqu'au lointain Temple de Delil. Avant cela, il devrait retrouver Naia Thyssen, qui avait promis de l'accompagner.

Il se reconcentra sur le présent, écoutant la jeune fille et observant attentivement ce qu'elle lui faisait visiter. Le palais était un vrai changement par rapport à la forteresse de Béon, où il siégeait comme Comte de Béon, ainsi que tous ses prédécesseurs avant lui. Si s'habituer à vivre dans une forteresse, bien qu'aménagée en de nombreux endroits pour être plus confortable, était plus facile pour lui, se retrouver dans un palais comme celui-ci ou celui d'Hespéria, le troublait au plus haut point. Il n'avait guère eu l'occasion de visiter des lieux comme ceux-là avant de devenir comte.

Il ne posa pas de question sur le fait que ce fut la jeune fille de Charles Vanes qui l'accueillait et non le duc en personne, ou son fils aîné voire même sa femme. Il ne s'en formalisait pas du tout. Walter se trouvait même un peu plus à l'aise. Pandora Vanes l'impressionnait beaucoup moins que ne l'aurait fait son père.


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MessageSujet: Re: La Rose derrière le Lion   La Rose derrière le Lion Icon_minitimeMer 13 Nov - 17:55

Sur les dalles de marbre blanc du grand hall les pas délicats de la jeune demoiselle ne se laissent pas entendre, ce qui n'est pas le cas des quatre hommes en armure qui l'accompagne, elle et son visiteur. Le tintement des certes magnifiques armures commençait à incommoder la jeune fille qui entendait grincer les armures noires qui peuplaient ses cauchemars à chacun de leur pas. La tension qui habitait tous ses membres était habilement camouflée mais, à chaque mot de son interlocuteur elle devait faire preuve de la plus grande concentration pour ne pas paraitre distraite. Elle ralentit le pas alors qu'ils approchaient d'une large salle circulaire, occupée en son centre par deux immenses statues.

Heldor était une belle ville, disait le Comte. Pandora sourit légèrement, acquiesçant. N'était-ce pas la plus belle ville du pays ? C'était en tout cas l'orgueil des Vanésiens. L'apparence avait du pouvoir ici. A n'en pas douté, elle en avait aussi au-delà de leur frontière. Une puissance qui n'avait rien de militaire, qui pouvait sembler ridicule à certain. Qu'est-ce qu'une statue de trente pied pouvait bien avoir comme pouvoir, face à une catapulte ?

Les deux statues qui s'élançaient vers le haut plafond de la salle représentaient deux soldats, dos à dos, épées tenue à deux mains, plantées dans le sol. Entre eux, un large espace était occupé par un seul siège qui ressemblait fort à un trône. Il s'agissait très certainement de la salle où le duc, ou ses représentants, recevait les doléances des Vanésiens. L'architecture et la disposition de la salle n'avait rien à enviée à la salle du trône d'Hesperia, ce qui n'était d'ailleurs pas toujours du goût des rois qui se succédaient à la capitale. Vanes était orgueilleuse mais ce n'était pas sans raison. Le duché tenait une place importante dans l'économie et la politique du pays, les Vanes avaient noués des alliances avec de nombreuses et puissantes familles au fils des siècles.

Pandora s'apprêtait à répondre au Comte, à propos du surnom de la ville. Elle n'en eut pas l'occasion. Ses lèvres tressaillir en silence alors qu'il disait se souvenir l'avoir vu, juste avant que l'Ombre prenne possession de leur ciel. Le cliquetis des armures devient soudain assourdissant aux oreilles de la demoiselle qui sent l'émotion enserrer sa gorge, nouer son ventre. Le geste qu'elle adresse alors à ses gardiens est sec, précipité, inhabituel. Elle les congédie. Ce n'était pas très protocolaire. Elle ne pouvait simplement plus les supporter. Pas tant eux que leurs ombres grinçantes..  Ils échangent un regard surpris mais s'inclinent bien rapidement, respectueusement, ils obéissent. Elle était peut-être seulement la petite dernière, elle n'en restait pas moins une Vanes.

Les gardes s'écartent donc, laissant Pandora Vanes et Walter Veldar au bas de la volée de marches qui menaient au trône ducal. Deux minuscules silhouettes aux pieds des colosses de marbre.

- Êtes-vous croyant, monsieur Veldar ?

Voilà une bien étrange question, portée par une voix sans timbre, rendue presque solennelle par le lieu lui-même.

- À Vanes toutes les divinités sont également priées et respectées. Nombreuses sont les familles à entreprendre un pèlerinage vers le Grand Monastère tous les deux ou trois ans. Pourtant, nul ici ne se repose sur les Dieux. Ils sont les gardiens de nos prières, nous inspirent, mais quand vient le temps de l'action, un vanésien n'attend pas l'aide divine. Les grandes figures de l'histoire de ce duché sont des hommes et des femmes qui se sont élevés par leurs actions ou leurs faits d'arme, jamais ils ne sont décrits comme envoyés ou bénis des Dieux.

La duchesse, sa mère, était notamment connue pour être une grande croyante, elle priait Kesha plus encore que les autres dieux et par bien bien des points, pouvait parfois ressembler à une prêtresse de Cimméria. Le duc était plus mesuré quant aux Dieux, pourtant lui aussi priait, Bor et Ténéis recueillaient ses pensées. Quand à ses frères, Alexandre était à l'image même de Greis, au grand damne de son père et James, plus discret, avait confié à sa jeune soeur, qu'il priait Soulen et rêvait de voyager sur les océans. Quant à Pandora, son avis était loin d'être fait et aujourd'hui, elle doutait avoir jamais eu une préférence, quand bien même on lui avait enseigné à être aussi digne qu'Aléa et aussi délicieuse que Kesha.

D'un geste plus doux, d'une beauté théâtral, la demoiselle lève un bras mince et délicat vers les gigantesques statues, sa paume vers le ciel.

- Nos héros sont de chaire et de bravoure. Ce sont nos ancêtres, notre sang. Des mortels devenus éternels.

L'éternité, bien au-delà et bien au-dessus de l'immortalité d'autres races qui se gaussent d'être plus intelligentes, plus sages, alors qu'elles aussi, se querellent en guerres sanglantes, qu'elles aussi subissent les rouages du temps, autrement certes, pas moins violemment pourtant. Qu'avaient-elles fait, ses races si fières de leur longévité, pendant tout ce temps, c'étaient-elles vraiment élevées au-dessus des races mortelles ? Leur importance géopolitique était bien minime, contenu de leurs prétentions. Ou était toute leur sagesse quand venait l'heure des questions ? Qu'avaient-elles apportées comme réponse aux fléaux qui avaient ravagés leur monde, quelles actions face aux maladies, face aux conflits.

Son bras s'abaisse lentement alors qu'elle sent, presque avec surprise, les battements de son propre coeur cogner dans sa frêle poitrine. Ses prunelles roses se tournent vers le visage du Comte, visage qu'elle évitait de confronter depuis son arrivé.

- Comment expliquer alors.. ce que nous a fait la Convergence, autrement que comme un message des Dieux. Un message inquiétant.

Sa voix avait légèrement tressaillit, encore fragilisée, encore traumatisée. Elle avait beaucoup parlé. Ce n'était pas forcément ce que l'on attendait d'elle. Et certainement pas le genre de sujet qu'elle aurait du aborder ou enrichir. On ne demandait pas souvent à une jeune fille de bonne famille de donner son opinion et ce n'était pas ce qu'avait fait le Comte. Elle s'était laissé emportée. Voilà qui était bien mal remplir son rôle. C'est donc avec un sourire désolé qu'elle poursuivit;

- Pardonnez-moi Monsieur, me voilà être une bien piètre hôtesse. Permettez que je me rattrape en vous proposant de goûter à la cuisine Vanésienne.

D'un mouvement léger et dans le plus grand respect du protocole cette fois, elle l'invita à la suivre, contournant les grandes statues pour se rendre dans une verrière donnant sur un jardin fleurit, très méticuleusement entretenu. Là-bas attendaient des sièges confortables et leur serait servi de quoi se substanter, si évidement, le Comte acquiesçait à la proposition.


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MessageSujet: Re: La Rose derrière le Lion   La Rose derrière le Lion Icon_minitimeJeu 14 Nov - 15:02

Ils pénétrèrent dans une grande salle circulaire où trônaient deux statues gigantesque au milieu desquelles se tenaient un trône vide. Sans doute l'endroit où les ducs de Vanes siégeaient lors des séances publiques. Le palais avait véritablement été étudié pour impressionner les visiteurs par la richesses des lieux.
Walter laissa son regard s'attarder sur les statues et les ornementations qui parcouraient la salle. La jeune Pandora congédia séchement les quatre gardes qui les accompagnaient d'un geste. Cela surpris quelque peu l'ancien chevalier errant, mais d'un autre côté, cela n'avait pas énormément d'importance pour lui. Au contraire, il se sentait plus à l'aise sans quatre mastodontes en armure autour de lui.

La jeune dame de Vanes lui répondit en lui posant une autre question. Était-il croyant. Voilà une question importante et dont la réponse était compliquée. Non. Fondamentalement, il ne croyait pas que les dieux s'intéressent aux sorts des êtres vivants par-delà le monde. Mais force est de constater l'apparition de phénomènes allant au-delà de la compréhension des mortels. C'était d'ailleurs la raison même de son voyage.

- Non, madame, je ne suis pas croyant, répondit-il simplement.

Elle lui expliqua l'importance des divinités pour les habitants du duché de Vanes mais également la séparation nette entre le culte et la prière et les actions des croyants. Elle était convaincu que les vanésiens étaient des êtres d'exception ayant trouvé la bonne démarche entre la croyance aveugle dans le pouvoir des dieux et la volonté des mortels. Walter était sceptique sur cette histoire mythifiant quelque peu le passé et la vie des vanésiens, mais il n'en montra rien. Il écouta poliment ce que la jeune fille avait à dire.

Quelque chose dans le regard de la dernière née de la famille ducale avait changé depuis qu'elle avait entamé son discours. Elle semblait plus présente, plus vivante. Ainsi, derrière cette apparence frêle, il y avait bien un feu qui brûlait d'une intense énergie. Cela fit sourire le comte de Béon.
Elle posait surtout de bonnes questions. Si les dieux ne s'intéressaient pas aux affaires du monde, comment expliquer le phénomène de la Convergence alors ? A cette question Walter n'avait rien à dire, alors il resta coi. Il se dirigeait vers le Temple de Delil pour cette raison en particulier. Trouver des réponses. Et auprès d'un prêtre de surcroit. Un comble pour l'athée qu'il était.
Mais, comme si elle se rendait compte qu'elle avait dit une chose de mal, Pandora Vanes se reprit et retourna à sa posture et à son visage étudié pour apparaitre en public.
Elle s'excusa même de mal remplir ses devoirs d'hôtes.

- Il n'y a pas de mal, dame Pandora. Il est toujours intéressant de connaitre l'avis des gens sur ce genre de sujet essentiel dans la vie de tout à chacun.

Il la suivit avec bonhommie quand elle lui proposa d'aller profiter d'une collation. L'endroit où elle le conduisit était magnifique. En dépassant les statues monumentales, on finissait par arriver dans une verrière qui ouvrait l'accès à un magnifique jardin. Ils s'assirent tous les deux dans deux fauteuils parfaitement confortables, attendant qu'on leur amène la nourriture.
Walter goûta particulièrement un tel confort. Depuis sa prise de fonction, il avait eu le loisir de baigner dans un luxe et un confort qui lui était peu familier. Ainsi, il appréciait ces plaisirs, simples pour des nobles habitués à cela, comme quelqu'un qui a souvent connu la privation lors de sa vie.

- Vous savez, toute cette affaire de Convergence est troublante, déclara-t-il en reprenant le sujet. Mon expérience lors de ce phénomène fut... déroutante, à tout le moins.

Il tourna son regard vers l'extérieur de la verrière et les plantes parfaitement entretenues et ordonnées du jardin. Quel contraste avec l'état dans lequel il avait trouvé Canopée, envahit par la nature et les végétaux de manière chaotique et implacable. Cela lui serra le cœur de penser que la maitriser du monde que les terrans, et les autres peuples, avaient acquises pouvait disparaitre.

- J'espère que mon arrivée ne dérange pas votre famille, dit-il en changeant de sujet. Je remarque que votre père le duc n'est pas présent, ni votre frère ainé et héritier du duché. Non pas que je sois déçu, mais je suis un peu surpris.

En effet, il s'était attendu à être reçu par le duc Charles. Même s'il était avant tout là pour se reposer avant de reprendre la route, il aurait aimé voir ce duc de Vanes dont on lui avait tant parlé. Cet homme autoritaire et immensément puissant dont son chambellan lui avait rebattu les oreilles.
D'un autre côté, cela facilitait sa visite. Et il n'aurait pas à expliquer qu'il comptait entrer en Noathis pacifiquement sans aucune intention d'entrer en conflit avec les eryllis. La tension entre les frontaliers avec les maitresses de Noathis étaient notoire.

Au même moment, les serviteurs arrivaient avec la collation promise. Walter se rappela soudain les quelques leçons accélérés que lui avaient prodigués Domerick. Il ne se servit pas comme un soudard et attendit que la jeune Pandora se serve ou lui propose de se servir.


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MessageSujet: Re: La Rose derrière le Lion   La Rose derrière le Lion Icon_minitimeSam 16 Nov - 18:55

Le Comte ne semble pas s'offusquer de la tournure qu'avait prit leur conversation, cependant ses réponses étaient somme toute assez laconiques. Après tout, il n'était pas croyant. Si Pandora trouvait cela étonnant, elle qui, de tout temps avait été entourée par des fervants, elle finit par se demander si elle ne manquait pas d'information. A la fois sur la part d'athée que pouvait compter le pays et si cela pouvait se généraliser à un comté. Si le Comte ne faisait rien en faveur des croyants, ne construisait aucun autel, n'avait guère d'envie sur le sujet de la religion, cela ne pouvait-il avoir un impact sur la population de son comté ? Pandora se questionnait sans émettre de jugement. Cela la distrayait de ses monstres en armure noire. Elle aurait aimé rebondir sur cette expérience "déroutante" qu'évoquait le comte mais, tâchant de ne pas paraître obnubilée par un seul sujet et d'être plus à l'écoute de son invité, la demoiselle garda sagement le silence, laissant le comte finir.

On apportait des mets de grandes qualités à leur table alors qu'il s'intérogeait sur la raison pour laquelle c'était la benjamine des Vanes qui l'avait accueilli. S'il disait ne pas s'en émouvoir, Pandora ne pouvait pourtant en dire autant. Le comte aurait pu se vexer de se comité d'accueil restreint.. S'il ne semblait pas l'être, la jeune demoiselle ne connaissait que trop les demi-mots lourds de sens pour ne pas saisir toute l'importance de sa prochaine réponse. Elle pesa donc ses mots, avec soin.

- Soyez certain que vous êtes le bienvenu parmi nous, hélas le duc est prit par des affaires à la frontière et l'héritier du duché a été réquisitionné à l'aube par une affaire urgente, il m'a chargé de vous présenter ses sincères salutations.

Si le duc était en effet prit par des affaires à la frontière, il avait aussi décidé de s'y rendre personnellement, sachant dès lors qu'il ne serait certainement pas de retour à temps pour la visite du Comte. Décision qu'il avait assez rapidement sous-pesé, d'une part le Comte Veldar ne revêtait pas une grande importance politique présentement, d'autre part, il avait commandé à son fils ainé de prendre cette tâche. Il était donc partit sans un regard en arrière, persuadé que son fils ne laisserait pas pareille représentation lui échapper. Alexandre avait là l'occasion de se montrer comme futur duc et redorer son blason personnel auprès de son père. Pandora n'avait aucune idée d'où il pouvait se trouver et mentait, comme elle l'avait fait tant de fois, pour ne pas le couvrir de honte. Quant à la duchesse.. personne ne comptait réellement sur la dame pour accueillir un étranger, tout Comte qu'il soit.

La demoiselle souriait donc, avec politesse, un peu désolée de n'être finalement qu'"elle". On ne l'avait pas chargé de l'accueillir, c'était là une tâche un brin trop politique, pourtant, elle se trouvait en face du Comte. Puisqu'il n'y avait personne d'autre. Elle n'allait pas laisser le Comte trouver porte close. Elle n'allait pas non plus lui envoyer le chambellan.. Etait-ce vrai ? N'aurait-elle pas pu, finalement ? Le chambellan aurait été parfait. Il devait même se ronger les ongles de savoir que c'était la jeune et frêle princesse qui représentait les intérets de la famille Vanes. Pourtant, l'intendante n'avait pas laissé de place a une autre solution que celle amenant Pandora face au Comte. Une délicate mèche de cheveux parmes roulait sur l'arrondit de l'épaule féminine alors qu'un serviteur leur servait à tout deux un vin à la robe dorée où se perdaient de fines bulles, comme autant de paillettes pétillantes dans un bain d'or.

- Permettez que je vous présente le dernier né des vins de Vanes, le fruit de bien des essais qui je l'espère, saura surprendre vos papilles. Il n'est à nul autre semblable. Cependant, si l'heure vous semble trop avancée je saurai évidemment comprendre un refus.

L'heure à laquelle il était convenable de déguster de l'alcool différait en fonction de bien des critères, géographiques mais aussi sociaux. Pandora n'ayant que peu d'information sur ce que le Comte appréciait et les habitudes de son comté, elle offrait le vin sans toutefois le rendre obligatoire. Il s'agissait à Vanes d'un met de luxe, et la duchesse était particulièrement fière de cette dernière invention mais Pandora ne se formaliserait pas d'un refus. Elle enchaina d'ailleurs sur un ton égal;

- Ne vous formalisez pas trop de mon jeune âge, si vous deviez vous entretenir d'un sujet avec le duc, je saurai vous entendre.

Son dos droit et son regard sérieux ne laissaient pas de doute sur la sincérité de ses mots pourtant, on pouvait s'étonner d'entendre la fille Vanes s'avancer sur un terrain bien glissant politiquement. Elle n'avait certes pas affirmer qu'elle pourrait répondre et encore moins au nom de son père mais, elle insinuait sans détour avoir la capacité d'entendre toute requête, toute proposition, quand bien même cela sortait très clairement de son rôle de princesse d'ornement. Puisqu'elle avait prit les responsabilités de son frère ainé et qu'elle se trouvait être très exactement là où il aurait du, elle se trouva tout à coup pas si illégitime que cela pour parler politique.

- Je crains ne pas très bien connaître le Comté de Béon, pourtant j'ai déjà pu admirer le lac scintiller au loin alors que je me rendais à Amaryl il y a de cela quelques années. Je me suis alors demandé jusqu'où pouvait voyager votre marine marchande.

Pandora était modeste et il était clair que si elle disait ne pas très bien connaître le Comté de Béon ce n'était que pour laisser au Comte la possibilité d'aborder un sujet que lui connaissait bien et qui le mettrait à l'aise. Quant à la question sur la marine marchande, ce n'était pas non plus une question naïve. Elle aurait pu parler tissu, fripons et manières, elle décida de parler marine marchande et économie. Sous ses airs charmants de minois juvénile, les atours adorables de son visage innocent cachaient un intellect affuté.


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MessageSujet: Re: La Rose derrière le Lion   La Rose derrière le Lion Icon_minitimeDim 17 Nov - 19:07

Tandis que Walter observait la nourriture être installé pour eux afin qu'ils profitent d'une collation, la jeune Pandora expliquait que le duc était occupé à régler certaines affaires proche de la frontière. Cela fit froncer les sourcils au comte de Béon. Il espérait que rien de fâcheux ne soit arrivé car cela pourrait compliquer la poursuite de son voyage.
Elle expliqua également que l'héritier du duché était lui aussi occupé ailleurs. S'il avait eu des idées mal placées, il aurait pu croire qu'on l'évitait, surtout après avoir prévenu de son passage. Mais Walter ne s'en souciait guère.
La benjamine de la maison ducale faisait parfaitement l'affaire pour l'accueillir et il s'en portait tout aussi bien. Il sourit en rependant à tous les conseils que son chambellan avait pu lui donner, et à l'anxiété qui barrait ses traits tandis que son seigneur quittait la forteresse. Domerick le traitait comme un enfant. En un sens, il n'avait pas tort, malgré une certaine connaissance de quelques principes de la noblesse et de la politesse, il avait de nombreuses lacunes qu'il s'efforçait de combler.
Walter avait réaliser rapidement qu'il ne serait pas un diplomate ou un homme d'Etat, son éducation de l'avait pas préparé à de telles carrières, il pouvait être un vassal du roi et un seigneur convenable en y mettant du sien, mais surtout c'était un guerrier. Il prévoyait d'entrer en contact avec les instances de l'armée éridanienne afin de s'impliquer dans ce domaine pour le royaume.
Ou bien pouvait-il se forger une autre voix. Il avait déjà croiser certains anciens chevaliers rêvant de reconstruire un ancien ordre de chevalerie dissout depuis plusieurs années. Pourquoi pas, après tout ?

Il posa sur regard sur Pandora Vanes. Ses cheveux roses étaient une particularité qui attirait immanquablement le regard. Contre toute attente, cette couleur lui seyait bien. Malgré son apparence frêle, son esprit ressortait et donnait de la vigueur à ses traits, même si elle affichait un masque de convenance et de politesse. Walter avait pu constater ce qui se cachait derrière quelques instants auparavant lorsqu'elle avait parlé de son duché et des dieux.
Somme toute, la jeune femme était très belle. Presque une enfant, selon les critères de Walter. Il n'arrivait pas à estimer l'âge de son interlocutrice.

Tout à ses réflexions, il sourit grandement en voyant arriver le vin. La jeune fille lui présenta comme l'une des dernières innovations œnologiques du duché. Un vin pétillant ! Quelle drôle d'idée !

- J'y gouterai avec plaisir, madame, répondit Walter à la petite présentation qu'elle lui fit du breuvage. Il n'est pas d'heure trop avancer pour boire un verre avec des amis, avait coutume de dire mon précepteur.

Vu la formalité mise dans l'annonce du vin et la bouteille, il se doutait qu'il s'agissait d'une boisson importante, luxueuse à n'en point douter. Il but quelques gorgées et fut surpris par la sensation que provoquait cette boisson. Il apprécia en boire. Cela lui changeait de ce qu'il avait bu pendant la majeure partie de sa vie.

La jeune fille demanda à Walter de ne pas s'arrêter à son âge et de lui parler comme il parlerait à son père. C'était sans doute la chose la plus naturelle à faire, mais cette jeune fille avait-elle l'autorité pour parler au nom du duc de Vanes ? Walter y réfléchit une seconde et décida que c'était un problème interne à la maison de Vanes.
Pandora se tenait bien droit, et le regardait avec fierté et assurance. Voilà qui prouvait qu'elle était bien la descendante d'une des plus aristocratique et ancienne famille d'Eridania. Enchainant, elle l'interrogea sur le comté de Béon et sur le grand lac.

- Et bien, madame, vous serez toujours accueilli avec plaisir à Béon, sachez-le, commença Walter. Le lac est effectivement important pour mon comté. La marine marchande... Les pêcheurs et les marchands qui circule sur le lac et le fleuve ne sont pas à proprement parler membre d'une marine marchande béonaise. Ils paient les taxes comme tout le monde et ceux installer à Bourg-le-Lac, en paient quelques unes supplémentaires.

Pandora avait soulevé une question intéressante. Il ne s'était pas vraiment penché dessus jusqu'alors. Le Capitaine du Port lui avait expliquer que les marchands et pêcheurs du lac se réunissait de temps en temps pour prendre certaines décisions et qu'en tant que commandant du Port, il assistait à ces réunions. Néanmoins, à ses dires, aucune corporation, ni guilde, ni marine marchande organisée n'existait. Chacun agissait pour son propre compte en payant les taxes royales et comtales.
Voilà un point sur lequel il pourrait peut être réfléchir quand il rentrerait dans ses domaines.

- Cela étant dit, reprit le comte. Les marchands fluviaux voguent sur le fleuve jusqu'à Hespéria et jusqu'à Cimmérium et le duché de Nivéria. Tous ne le font pas car de tels voyages doivent s'entreprendre avec une réelle opportunité de profit, mais Hespéria est bien relié fluvialement, en tout cas. Quant au lac, il est effectivement magnifique. J'ai vu certains béonais y naviguer pour le seul plaisir par beau temps. Mais je dois bien admettre que j'ai bien plus arpenter la forteresse que le lac depuis que je suis devenu comte.

Il marqua une pause avant de relancer la conversation.

- Vous parliez de votre jeune âge, puis-je vous demander quel âge vous avez précisément ? demanda-t-il. Vous êtes en pleine jeunesse, sans doute en profitez vous pour explorer le duché de votre père. Il recèle de magnifiques endroits également. J'ai déjà traversé Vanes et je puis vous affirmer que c'est vraiment un endroit agréable. Je n'avais jamais eu l'occasion de venir à Heldor et cela confirme mes impressions.


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MessageSujet: Re: La Rose derrière le Lion   La Rose derrière le Lion Icon_minitimeLun 9 Déc - 23:10

Il n'est pas d'heure trop avancée pour boire un verre avec des amis. Un clignement de paupière impromptu vient un instant éclipser l'éclat fébrile de deux joyaux roses. Qu'il était déroutant d'entendre des paroles si légères dans la bouche d'un noble. Des amis ? Évidemment, ce n'était qu'une expression, pourtant bien familière pour le cadre qui les accueillait. Pandora se surprit à sourire, avec sympathie, à ces mots un brin naïfs énoncés sans aucune once de manipulation. Le Comte de Béon était définitivement bien différent de tous les comtes qu'avait pu côtoyer ou étudier la jeune fille. Cela n'était pas pour lui déplaire. Un moment, dans la simple convivialité qui se dégageait de l'homme, son esprit éreinté par des nuits et des jours à tenter d’échapper aux cauchemars et à la culpabilité, trouva un peu de repos, un peu de chaleur.

Il l'accueillerait toujours avec plaisir en son domaine, et cela ne sonnait en rien comme une fausse promesse de politicien. Peut-être n'était-elle qu'une jouvencelle en politique mais, plus le temps passait en la présence du Comte, plus Pandora se forgeait une opinion certaine sur la sincérité de l'homme qui lui faisait face. Elle incline légèrement le menton, acquiescant avec reconnaissance à son invitation. Quant au lac et ses marchands, l'homme réfléchissait visiblement tout en les décrivant. Pandora éprouvait une certaine fierté lorsqu'elle voyait ses interlocuteurs réfléchir à ses propos, avec intérêt. Et c'était aussi un très efficace moyen de jauger la personne en face d'elle, moins sur ses capacités intellectuelles pures que sur sa faculté à prêter une réelle attention et un intérêt non feint, à ses mots plutôt qu'à son joli minois. Elle ne savait que trop bien détecter les savants aux joues roses qui ne prêtaient pas attention à un seul de ses mots, acquiesçant mollement tout en se pavanant, répondant à côté, des platitudes qui se voulaient philosophiques.

Le Comte ne lui ferait pas cet affront, Pandora ne l'aurait pas imaginé autrement. Cela dit, il aurait pu tout autant esquiver la question ou la détourner. Puis, il admis avoir passé plus de temps au sein de la forteresse qu'à profiter du lac. Il était vrai qu'il n'était que depuis peu Comte. Pandora se demanda un bref instant, s'il finirait par se transformer. Par une sorte de mutation sociale qui ne le laisserait pas indemne, le défaisant de cette si douce convivialité, de cette clarté de pensée, pour lui donner les traits de l'arrogance noble. Deviendrait-il comme tous les autres. Par le simple titre. Par les responsabilités. S'il les déléguait. S'il n'était finalement, qu'un titre et un ventre qui s'arrondirait, de mets exquis et de vins pétillants. Pandora ne l'espérait pas et, quelque part, n'y croyait pas. Le pouvoir et la pression sociale qu’exerçait les titres de noblesse était pourtant bien réel et tangible, capable de briser ou d'élever des hommes, comme autant de dominos. Pourtant, quelque chose, dans le bleu perçant de ses yeux peut-être, clamait qu'il n'était pas homme à oublier ses origines pour les beaux draps d'une vie luxueuse.

Alors que la jeune demoiselle se penchait sur quelques hypothèses bien peu scientifiques sur la nature profonde de son interlocuteur, ce dernier la renvoya à sa propre condition. Son âge. Son jeune âge. Qui était-elle après tout, du haut de ses dix-sept années, pour jauger un homme devenu Comte sans pourtant, n'avoir eu de petite cuillère en argent pour servir son premier potage. Il espérait qu'elle profitait de sa jeunesse pour explorer les terres de son père, l'endroit était magnifique. La demoiselle sourit, touchée par les compliments concernant son duché. Puisque c'était son duché, comme c'était celui de tous les vanésiens et vanésiennes, du moins.. c'était ce qu'elle aimerait penser.

- Vos paroles me touchent, je suis particulièrement heureuse que vous appréciez vos séjours en nos terres. Vous serez, bien évidemment, toujours le bienvenu et des appartements vous serons préparés avec joie si, d'aventure, vous reveniez à Heldor.

La demoiselle marque une légère pause, tout en réfléchissant à la question qui lui avait été posé. Il était pourtant facile d'y répondre et il n'y avait nul raison ni intérêt à tergiverser, pourtant.. Son âge soulevait bien d'autres problématiques. D'une part sa jeunesse pouvait être perçu comme un handicap à toute conversation, par de vieux croutons décrépis, ce que n'était ni de physique, ni de mental, l'homme qui se tenait en face d'elle. D'autre part, cela pouvait aussi paraître un âge un brin avancé, pour une fille de bonne famille qui serait encore sans fiancé. Cela dit, Pandora Vanes n'était pas juste de bonne famille.

- Je serais d'ailleurs ravie si vous me faisiez le plaisir de revenir, en Mirios de l'an prochain, je fêterai alors mon dix-huitième Enkilil. C'est une invitation sans doute un peu anticipée et je ne doute pas que vous soyez très occupé par vos nouvelles responsabilités mais, je serais heureuse de vous compter parmi mes invités.

Son sourire est sincère et son visage, un peu plus ouvert à chaque moment de leur conversation, ne saurait cacher l'honnêteté de son message. Elle serait en effet sauvée, d'avoir en sa compagnie, un homme avec qui elle pourrait converser aussi simplement.

- Quant à la beauté de ces terres, je ne saurai évidemment vous démentir bien que les paysages que vous avez pu arpenter soient sans doute différents de ceux qui m'ont été donné à voir. Les couleurs de la pleine journée, révélées et exacerbées par un soleil libre de toute entrave, que vos yeux peuvent admirer à loisir, me seraient douloureuses.  

Peut-être ne savait-il pas, après tout. Il était nouveau. Cela était une évidence pour tous ceux qui entouraient les Vanes, pour tous ceux qui le souhaitaient, pour tous ceux qui espéraient encore un regard d'eux, mais, cela pouvait bien être un grand mystère pour le Comte. La demoiselle passe une main délicate dans ses cheveux pour les replacer derrière son oreille. Elle n'avait jamais du expliquer ce qui était ici considérer moins comme une maladie que comme la marque physique de l'appartenance à un sang pur.

- Je crains ne jamais pouvoir être une grande aventurière, ou alors devrais-je vivre mes aventures sous le regard bienveillant des lunes. Cela serait sans doute bien solitaire.

Quelle étrange demoiselle, dans sa tour d'ivoire et d'or, drapée de soie et de noblesse, craindrait, de ne jamais connaître la bien précaire situation d'aventurier ? La jeune Vanes sourit avec cette pointe d'ironie qu'ont les véritables regrets. Quel oiseau, aussi rare et beau soit-il, pourrait se contenter, d'une cage, toute d'or qu'elle soit. Pourtant, elle enchaine bien rapidement, ne laissant guère de place à une quelconque monotonie verbale, ses prunelles s'éveillant même davantage alors qu'elle interroge son interlocuteur.

- On m'a rapporté que vous viviez, autrefois, d'aventures et de chevalerie. Oserais-je vous réclamer une histoire ? Si le coeur vous en dit, bien sûr, je ne voudrais pas gâter votre vin et gâcher les dires de votre précepteur.

L'ingénue sourit, avec une certaine malice, ravie de rebondir sur les mots de ce fameux précepteur et cette étrange, décalée mais bienvenue notion d'amitié. Elle ne saurait évidemment que se réjouir de se voir conter quelques histoires de chevalier, elle n'en avait que trop lu dans des ouvrages qu'elle savait écrit par des auteurs qui étaient eux-mêmes bien loin de la condition qu'ils décrivaient.


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Walter Veldar
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Walter Veldar
MessageSujet: Re: La Rose derrière le Lion   La Rose derrière le Lion Icon_minitimeMar 10 Déc - 17:54

Dix-huit ans. Un bel âge. Walter se remémorait avec bonheur ces années. Il finissait son service comme écuyer et peu après son mentor, précepteur et ami l'adoubait chevalier. Il but encore une gorgée de ce vin pétillant étonnant. Il ne se souvenait plus qui lui avait dit ça, mais il était d'accord avec lui : "Il n'y a pas de mauvaise façon de consommer de l'alcool". Sans doute, le vin pétillant était le genre d'innovation qui ne gênerait pas grand monde.

- Si je suis disponible, je serais honoré d'assister à votre dix-huitième Enkilil.

L'invitation avait bien sûr était lancé sur un ton informelle mais elle semblait tout à fait sincère. Néanmoins, il ne doutait pas que ce genre de décision ne dépendait pas entièrement de la jeune fille.
Enchainant, Pandora expliqua que malgré la beauté des terres, elle ne pouvait pas les parcourir à sa guise, car la lueur du soleil la gênait énormément. Elle suggéra que sa seule possibilité pour parcourir ses terres familiales serait de voyage à la seule lueur de la lune.
Walter sourit à cette idée. Combien de fois avait-il forcé de voyager de nuit. Cela n'avait rien d'agréable. La plupart du temps ce n'était pas une partie de plaisir et la lueur de la lune et des étoiles ne suffisait pas. Il ne put donc qu'adresser un regard désolé à la jeune Pandora.
Il était dommage d'être cloitré ici, aussi luxueux le palais ducal pouvait-il être.
Walter avait été éduqué d'abord dans la ferme de sa mère quand il était tout jeune avant d'être emmené par un chevalier cherchant un écuyer. Ce dernier avait fait son éducation sur la route.

Celui qui était un novice dans l'art des discussions entre noble se rendit compte que la plus jeune enfant des Vanes était une maitresse dans cet art. Elle réorienta la conversation vers son invité avec élégance et en le mettant en valeur.
Malgré la conscience de cette ficelle, il ne put s'empêcher de bomber le torse. Il avait toujours été du genre à aimer raconter des histoires, même s'il devait parfois distordre la réalité pour ce faire. Il avait vécu, vu et entendu tant de choses qu'il pourrait remplir des bibliothèques s'il se décidait à tout mettre sur papier. C'était incroyable quand il y pensait. A peine âgé de trente ans, il avait l'impression d'avoir vécu tant de choses.
Pandora lui avait demander une histoire de sa vie de chevalier errant... Il n'était pas facile de trouver quelque chose de convenable à raconter en cet instant. Il opta pour l'honnêteté.

- Il est difficile de raconter mes aventures... Souvent les gens s'imaginent des histoires comme dans les livres qui racontent des contes de chevalerie.

Il marqua une pause dans son discours. Qu'essayait-il donc de dire ? Il aurait dû se contenter de raconter une histoire banale sur la vertu, comme il le faisait souvent avec les quelques nobles qu'il croisait. D'habitude, il ne se posait pas tant de questions. Les chevaliers de Béon était du genre lucide sur la vie de chevalier et encore plus celle de chevalier errant, il n'avait donc pas à trop réfléchir.

- La plupart du temps, chaque chevalier se débat dans les bras de notions aussi nébuleuses qu'abstraite. Justice, Vertu, Honneur, Gloire. Des mots qui résonnent parfaitement dans la bouche de ce qu'on imagine être des grands hommes.

Il finit son verre d'une traite.

- Beaucoup mes aventures sont ainsi. La situation dans laquelle je me trouve parait simple, mais ne reflète pas l'ambition d'un chevalier cherchant à se battre pour la justice. On se retrouve à se battre ou à défendre des gens pas aussi innocent que l'on voudrait. Et puis, à un moment vient la décision, le choix. Celui qui fera la différence entre un vulgaire mercenaire et ce que j'appelle un chevalier. L'honneur n'est pas un trait de caractère, c'est un chemin sinueux sur la terre embrumée de la justice. Le chevalier choisira le chemin qui lui semble juste, abandonnant son intérêt personnel.

Il releva le visage et fixa la jeune fille dans les yeux.

- Ce n'est pas toujours facile. Parfois, c'est même impossible, sauf à y laisser sa vie. Je crains ne pas toujours avoir fait les bons choix. Enfin, d'une certaine manière mes choix étaient bons car je suis en vie et je peux toujours me battre pour la "justice".

Il se tourna vers le jardin en soufflant. Après un instant de silence, il reprit son sourire habituel et reprit la parole.

- Cela dit, j'ai énormément d'histoires qui ne sont pas malheureuses ou des dilemmes moraux terribles. Comme cette fois où toute une foule de paysan d'un village des environs de Tyrhénium m'a demandé de chassé la terrible sorcière du bois qui corrompait les gens du village. Étant en manque d'action, mon écuyère et moi nous mettons en route pour voir de quoi il retourne. Une fois sur place, nous ne tardons pas à trouver les traces de la sorcière et à remonter la piste jusqu'à une petite clairière avec des rochers éparpillés à intervalle régulier.

Il maitrisait ce récit et faisait en sorte de tenir la jeune fille en haleine. Souriant mystérieusement changeant son ton pour créer du suspense, il reprit le cours de son récit.

- Méfiante, mon écuyère avait déjà saisi sa lance, prête à se lancer sur la forme sombre se tenant au milieu de la clairière. Nous étions dans son dos. La forme faisait des mouvements très particuliers, qui me mirent la puce à l'oreille... Je descendis alors de mon destrier, sans prendre la peine de dégainer mon épée et je fis signe à ma jeune écuyère de rester avec les chevaux. Plus je m'approchais, plus mes soupçons se confirmais. Les bruits qu'émettait la forme sombre était tout à fait caractéristiques... Je n'avais pas fait de bruit en m'approchant. D'un seul coup, je tirais la cape qui cachait l'être qui se tenait devant moi ! En fait, c'est le vêtement qui donnait une allure de monstre sombre.

Il s'arrêta un instant pour laisser en suspens la réalisation cocasse de cette aventure.

- En fait... Le fin de mot de cette histoire de sorcière... La femme se tenait à califourchon sur un homme couché par terre. Leurs vêtements gisaient non loin, éparpillé un peu partout. Et ils s'amusaient comme peuvent le faire deux adultes. Surpris par mon intervention, l'homme a crié comme une petite fille, mais la femme s'est contenté de me regardé avec intensité tout en continuant son affaire...

Walter gloussait en repensant à la situation. Un homme nu au sol avec une femme le chevauchant, tandis qu'il se tenait au-dessus d'eux en armure avec son écuyère prête à charger à une vingtaine de mètres de là.

- Finalement, l'homme a renversé la femme et est parti dans la forêt en oubliant ses vêtements. Quant à la femme, il s'agissait d'une sindarine qui menait une étude des comportements terrans en milieu ruraux affirma-t-elle. Elle n'était visiblement pas satisfaite car elle me fit des avances. Je refusais, évidemment, malgré la beauté évidente de la femme. En discutant avec elle, il avoua ne pas s'être présenté au village et n'avoir contacté clandestinement que des hommes en leur donnant rendez-vous dans les bois et effrayant les opportuns.

Walter soupira.

- Je lui ai donc dit de déguerpir avant que les choses ne s'enveniment encore plus. Ce qu'elle fit sans demander son reste. Quand je revint au village et expliquait la situation, que la femme n'était pas une sorcière envoutant les hommes, on me traita de menteur et on refusa de me payer pour mon service. Malgré ça, les épouses firent passer un sale quart d'heure à leurs maris !

Walter termina avec un petit ricanement. Même s'il avait conscience que ce n'était pas une histoire à raconter à une jeune fille d'aussi haute noblesse, il aimait bien cette histoire. Et cela illustrait bien les aventures parfois vaine qu'un aventurier toujours sur les routes pouvait rencontrer.


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MessageSujet: Re: La Rose derrière le Lion   La Rose derrière le Lion Icon_minitimeMer 11 Déc - 21:28

Le Comte acceptait, sous condition d'être effectivement disponible, l'invitation bien informelle de la demoiselle qui acquiesça simplement. La date n'était pas fixée et la liste des invités loin d'être dressée, cependant, elle sentait poindre que ce dix-huitième anniversaire, serait, sans doute, le dernier de sa vie de jeune fille. La pression sociale et celle plus importante encore, de son père, ferait sans doute passer une bague à son doigt avant qu'une année entière ne s'écoule. Il n'y avait rien que la jeune fille puisse faire à cela. Elle avait depuis bien longtemps intégrer cette donnée, ne remettait pas en question le jugement de son père, ni sa condition pourtant.. son esprit était friand de ces aventures romantiques improbables, à la beauté tragique. Pourtant, si elle les aimait, elle ne savait aussi que trop bien qu'elles étaient fictives. Des jeunes filles qui, partageaient au moins un peu sa condition en appartenant à des familles influentes, riches ou nobles, aucune ne se risquerait à braver l'autorité parentale. Les rares cas de fugues.. ne s'étaient jamais bien fini. Ni pour l'amant, ni pour la fugitive.

Le Comte affirme qu'il est difficile de conter ses aventures, souvent très éloignées de celles imaginées par les romanciers. La jeune fille n'aurait pas insisté, soucieuse d'être agréable à son invité, avant toute chose, même sa curiosité dévorante. Cependant, l'homme reprend rapidement. Justice, Vertu, Honneur et Gloire, autant de beaux mots et de concepts chevaleresques, difficiles à mettre en action. Des notions abstraites et nébuleuses, note le Comte, faisant un instant réfléchir la jeune fille en face de lui. Derrière ses jolies prunelles, se reflètent les histoires qu'on a pu lui enseigner et l'image des grandes statues du hall. L'homme reprend après avoir fini son verre d'une traite, ce qui tire un petit sourire à la demoiselle, ce n'était vraiment pas une manière pour un noble mais, cela dit, au moins avait-il aimé le vin.

Ses mots font réfléchir Pandora, qui ne s'était jamais trop interrogé sur comment, concrètement, un chevalier trouvait ses quêtes, ni vraiment sur ce qui séparait mercenaire et chevalier. L'un étant adoubé, cela ne faisait pas de doute qu'il était évidemment supérieur à l'autre. Mais maintenant que son esprit se penchait sur la question, elle devait avouer, que ce n'était pas aussi simple. L'honneur n'était pas un trait de caractère, pas une caractéristique innée. Seulement le résultat de choix. Ce qui ferait finalement la différence entre mercenaire et chevalier serait moins leurs titres que leurs choix et les raisons derrière ces choix. Le chevalier choisira le chemin qui lui semble juste. Sans toujours savoir si, au final, ses choix étaient les bons. Pandora comprenait un peu mieux pourquoi le Comte caractérisait la Justice comme une notion nébuleuse et abstraite.

La demoiselle ne relâche pas son attention alors que l'ancien chevalier se lance dans restitution d'une histoire qui n'aurait, à ses dites, pas une fin  trop malheureuse. Une sorcière corrompant des villageois. La jeune fille s'imagine des marques de malédiction apparaître sur le visage des villageois. Le chevalier partit donc à la recherche de la sorcière, accompagné de son écuyère, la jeune demoiselle l'imaginait nécessairement musclée et athlétique, brune pour on ne sait quelle raison, des tâches de rousseur sur les joues, l'air un peu bourru. Alors qu'ils trouvaient la sorcière dans une clairière, typique repère de sorcières, l'écuyère allait charger, lance en main mais fut arrêter. Sans doute le chevalier avait reconnu des mouvements d'une incantation ? D'un rituel maléfique ? Peut-être même que la sorcière était en pleine préparation de potion néfastes ?

La forme n'était pas clairement identifiée.. Pandora s'imagina une sorte de troll, peut-être même un esprit perdu ? Si loin de la grande désolation cela restait rare, mais possible. Cela dit, les esprits errants faisaient-ils des bruits spécifiques ? Le narrateur laissa un moment de flottement, la jeune fille lui accordait son entière attention, penchée légèrement en avant, ses prunelles roses plongées dans le bleu vif, toutes prêtes à s'y perdre.

Il décrivait la scène. "Une femme à califourchon sur un homme". La jeune fille s'imagine que la sorcière, une femme donc, était entrain d'étrangler un homme. "Leurs vêtements gisaient non loin, éparpillé un peu partout." Étrange.. un sorte de loup-garou peut-être ? Plongée dans sa propre histoire, il fallut quelques mots de plus pour que la jeune fille commence à réaliser, à quelle point elle se trompait d'interprétation. "Ils s'amusaient comme peuvent le faire deux adultes"... Si la demoiselle restait silencieuse le changement de couleur sur ses joues était significatif. Les joues bientôt aussi roses que ses cheveux, la chaste demoiselle n'interrompit pas le narrateur alors qu'il décrivait une sindarine, en pleine "étude".

Ses pommettes brûlaient de l'intérieur alors que s'y épanouissaient des fleurs d'un rose soutenu qui tirait de plus en plus sur le carmin. Quelle saugrenue idée que de raconter pareille aventure à une jeune fille ? N'avait-il donc aucune idée des convenances ? Se rendait-il seulement compte de l'embarras que cela pouvait provoquer ? Et des ennuis que cela pourrait lui apporter d'ainsi parler sexualité à une demoiselle que l'on garde très consciencieusement écartée de toutes les affaires de la chaire. Quelle idée !

Dans la salle, un des gardes en armure de lion, resté à l'encadrement de la porte, lance un regard à son partenaire. S'ils ne pouvaient entendre la conversation, ils voyaient cependant la coloration certaine sur le visage de leur protégée.

La demoiselle regardait le comte avec un brin d’effarement alors qu'il finissait son histoire sur une morale peu glorieuse pour la gente masculine.. Elle resta un moment interdite, visiblement choquée avant qu'elle ne se rende compte, que ce qui était le plus choquant n'était pas tant l'histoire en elle-même.. que sa narration, ici et maintenant. Une tension gagna son ventre, appuyant sur son diaphragme, une onde irrésistible qui grimpa jusqu'à ses lèvres. Par réflexe, une main délicate se porta à sa bouche alors qu'un tout petit son s'en échappait, à peine un discret pouffement de rire qui s'envenima bien rapidement, comme emporté par sa propre énergie. C'est un rire clair, sonnant et trébuchant comme du cristal, inattendu aussi, qui quitta les lèvres pâles de sa maîtresse.

Les gardes qui se regardaient se tendirent au premier bruit, surpris qu'ils étaient, voilà bien longtemps que la demoiselle ne riait plus ainsi, spontanément, presque enfantine. Finalement rassurés, ils se détendirent, sourirent même, discrètement et succinctement.

Quant à Pandora, son hilarité fut rapidement maîtrisée, comme si, cela faisait si longtemps, que l'action seule lui coûtait trop d'énergie. Elle abaissa sa main alors que les couleurs se faisaient un peu moins vives sur ses joues. Le regard, un peu brillant de son hilarité, qu'elle posa sur le comte était bienveillant alors qu'elle reprenait la parole en souriant :

- Monsieur Veldar, si je peux vous donner un conseil, ne raconter jamais plus une telle aventure à une jeune fille, à moins que vous ne souhaitiez finir la tête coupée par un père, un frère ou un fiancé.

Si le ton était léger, il n'en était qu'à moitié ironique. Il était tout à fait certain que si son père apprenait que le Comte racontait des histoires salaces à sa fille, cela ne serait pas de bonne augure pour le jeune comte. Des nobles avaient disparu, physiquement, ou politiquement, pour bien moins que cela. L'homme qui se trouvait en face d'elle, avait beau être un ancien chevalier, il lui semblait bien désarmé sur l’échiquier politique d'Eridania.

La demoiselle prend une bouchée de son repas, elle n'avait pas encore touché à la nourriture. Son appétit, qui avait été perdu, quelque part dans les gravas d'une ville en ruine, lui revint un peu. Elle tâcha de prendre son temps avant de reprendre.

- Vous apprendrez, je l'espère sans que cela soit à vos dépends, que certains sujets sont.. sensibles, voir proscrits, en société. Il est tout à fait inconvenant de parler "chaire" à une demoiselle, quand bien même vous seriez son fiancé d'ailleurs. Quant à une dame.. ma fois, je ne vous le recommanderais pas non plus bien que je ne connaisse pas très bien les us et coutumes des autres peuples.

Les sindarins étaient-ils si dévergondés ? Elle ne savait pas très bien. Les autres races n'étaient que peu représentées dans le duché et dans tous les cas, ils s'intégraient plus ou moins à la société vanésienne. Aucun vanésien, quelque soit son éducation, ne se risquerait à aborder de tels sujets avec la fille Vanes. A nouveau, Pandora pouffa, discrètement et sans mépris. Vraiment, le Comte était un homme imprudent.

- Voyez la conversation comme une joute, à l'instar d'un combat à l'épée. Celui qui ne connait pas les codes de l'escrime serait désavantagé, c'est certain mais, pas tant que celui qui se lancerait à l'aveugle à l'assaut. Si l'on vous perçoit comme un piètre bretteur, voir comme un dangereux excentrique, cela risque de vous coûter.

La bataille des mots pouvait être plus coûteuse encore que celles menées épées en main. Il était bien naïf de croire que les joutes verbales ne pouvaient vous coûter votre vie. Des hommes par milliers étaient morts, pour de mauvais mots échangés par d'autres. Cependant, sur ces paroles bien sérieuses, la demoiselle adressa un sourire emplit de bienveillance.

- Soyez rassuré cependant de mes intentions, je me trouve bien aisée à la place de professeure moi qui n'ait guère fini d'apprendre.  

Par là, elle entendait rassurer le comte, si après l'avoir prévenu que de telles histoires pouvaient lui coûter sa tête, il se demandait si elle allait mettre en acte sa théorie. Elle ne dirait pas un homme de tout cela à son père et les gardes, heureusement, ne pouvaient les entendre. Quant à une rumeur.. il n'y en aurait aucune, la demoiselle n'avait aucun confident ni aucun ami à qui raconter cette histoire, quand bien même en aurait-elle prit le risque, ce qui était fort peu probable. Délicatement, elle changea de sujet, sans pour autant prétendre n'avoir rien entendu de l'histoire qu'elle avait, après tout, réclamée.

- Vous dites avoir été accompagné d'une écuyère. Est-ce courrant, une femme à ce poste ? Puis, qu'est-elle devenu, si ce n'est pas indiscret. Fait-elle partie de votre suite, je peux la faire appeler si vous souhaitez sa présence à vos côtés.

Cela ne serait effectivement pas difficile, si tout du moins, elle avait accompagné son.. maître ? Disait-on ainsi ? La relation entre écuyer et chevalier lui était étrangère, était-ce la même, ou une proche cousine, de celle de valet et maître ? La jeune fille garda ces dernières questions pour elle, de crainte de restreindre la fonction ou le statut d'écuyer.. Bien qu'elle connaisse grossièrement celle de l'écuyer "standard", elle ne savait pas ce que comportait de spécifique celle d'écuyer de chevalier. Finalement, la demoiselle était assez curieuse d'aspect on ne peut plus simples et pragmatiques, loin des histoires de sorcières.. quelle que soit la nature réelle de ces dernières.


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Walter Veldar
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MessageSujet: Re: La Rose derrière le Lion   La Rose derrière le Lion Icon_minitimeVen 13 Déc - 19:47

Un silence suivit l'histoire racontée par Walter. La jeune Pandora avait rougi comme une pivoine en comprenant le fin mot de cette aventure. Craignant un moment qu'elle ne s'offense de tels propos, loin d'être choquant pour Walter mais beaucoup plus tabou dans l'aristocratie, il s'apprêta à s'excuser. Il n'eut pas l'occasion de le faire, cependant. Pandora fut d'un petit rire qui se mua rapidement un éclat retentissant. Cela eut pour effet de faire disparaitre l'appréhension que Walter avait ressentit pendant un court instant.
Étonnamment, le Comte de Béon eut l'impression que la jeune fille n'avait pas trop l'habitude de rire. Elle avait tellement rigoler que ses yeux étaient brillants de larmes de joie. Walter éprouva une certaine fierté devant le succès de son histoire. Il n'avait pas trop de mérite, il avait eu l'occasion de raconter cette histoire à de nombreuses reprises. Le plus souvent dans des situations bien plus informelles, cela dit.

Souriant, il jeta un coup d’œil au garde qui se tenait plus loin, et qui ne pouvait rien capter de leurs échanges. Il avait le regard curieux mais à part cela, il n'avait pas bougé d'un iota.

Ayant retrouvé sa contenance, Pandora commenta l'histoire avec une voix dénué de tout reproches. Elle conseilla à Walter d'éviter de raconter à nouveau cette histoire à une jeune fille, afin d'éviter des conflits avec le père et les frères éventuels de la jeune fille. Walter en convint, même si de son point de vue, l'histoire n'avait rien de particulièrement choquant. Et surtout, ce qu'il appréciait dans cette histoire était qu'elle n'impliquait la mort d'aucune personne. Malheureusement, beaucoup de ses aventures impliquait des combats mortels et des blessures graves. Généralement, la plupart des combattants et conteurs cachaient ces détails derrière la bravoure, l'honneur ou la sagesse du héros, mais la réalité était bien moins belle à vivre. Au moins, avait-il eu l'occasion de raconter une histoire sans broder autour ou par-dessus.

Un court instant de silence ponctua le commentaire de Pandora. Cette dernière en profita pour prendre une bouchée de la nourriture qui leur avait été servi auparavant. Walter n'avait pas tellement faim. La benjamine des Vanes reprit alors la parole.
Cette dernière expliqua que certains sujets ne devaient pas être abordés en bonne société, notamment ceux touchant à la chair. Spécialement quand l'interlocuteur était une femme. S'il acquiesça poliment, Walter n'en pensa pas moins que toutes ces convenances étaient par bien trop rigides. Sans doute avait-il été habitué à une vie beaucoup moins tatillonne sur ce genre de chose.
Avec une bienveillance qui toucha Walter, Pandora entreprit de lui donner des conseils, en comparant les discussions entre nobles à une joute ou à un combat. En fait, il s'agissait plus d'un avertissement quant à sa méconnaissance des règles ou à son excentricité par rapport aux codes de la noblesse.
Walter sourit d'un air entendu. La métaphore était bonne. Toutefois, il se garde de rebondir dessus, estimant qu'il ne valait mieux pas se lancer sur le sujet des us et coutumes de l'aristocratie éridanienne.

Une phrase d'Ohto Tironien, le chevalier qui fut son mentor, lui revint. Peu importe son talent au combat, il faut toujours choisir ses combats soigneusement. Savoir choisir ses combats était le plus dur, d'après Walter, cela conduisait à refuser d'agir par peur du danger alors que la vocation d'un chevalier ou d'un homme de juste était d'intervenir au mépris du danger. Jusque-là, Walter s'en était bien tiré.

La suite du discours de Pandora confirma qu'il avait encore eu de la chance en choisissant de raconter cette histoire. Il avait risqué un esclandre dangereux pour lui, mais il avait bien jaugé la jeune fille. Cette dernière assura qu'elle n'avait aucune intention malveillante à son encontre.

- Vous semblez disposer d'un certain talent de pédagogue, répondit Walter. Vous avez su trouvé un moyen d'expliquer votre propos adapté à votre public.

Néanmoins, Walter réfléchissait à la réaction qu'aurait eu le Duc de Vanes s'il avait eu vent que le Comte de Béon racontait un telle histoire à sa plus jeune enfant. Rien de très agréable, certainement. Surtout pour Walter, qui se trouvait au milieu du palais du Duc, entouré de garde des Vanes. Charles Vanes avait la réputation d'être sévère, voire impitoyable.

Il fut surpris que Pandora l'interroge sur son écuyère. Son sourire s'atténua instinctivement. Il n'avait plus revu Mary depuis presque un an désormais.

- Cela dépend essentiellement des régions et de leurs coutumes quant à la place des femmes dans les unités de combattants. J'étais un chevalier errant sans un sou en poche quand je l'ai trouvé. Une fille des rues, assez brave pour me suivre sur la route et essayé de me voler mes vivres.

Son regard se fixa dans le vide, perdu dans ses souvenirs.

- Je ne sais pas ce que je vit chez elle, mais je ne l'ai pas livré aux autorités ni puni moi-même. J'ai nourri cette jeune lhurgoyf affamé et je l'ai prise à mon service. Je lui ai appris tout ce que je savais et j'ai tenté de lui transmettre les valeurs qu'on m'avait transmise.

Il revint au moment présent et regarda à nouveau Pandora.

- Je ne suis pas sûr qu'elle ait tout retenu, cela dit... Surtout sur l'honneur et... bref, l'an dernier je l'ai adoubé pour la forme et elle a pris son propre chemin. Je n'ai pas eu de nouvelles depuis.

Walter avait relégué ses inquiétudes pour son ancienne écuyère au fond de lui, mais il ne cessait de se demander où elle avait décidé d'aller. Mary avait toujours rêvé d'aventures et de quitter les régions habituelles où Walter voyageait. Elle avait aussi d'autres ambitions que celles de Chevalier. En elle, vivait un désir de vengeance que Walter n'avait jamais pu comprendre ou éteindre.

- La vie suit son cours. Les jeunes s'émancipent de leurs parents et mentors et se lancent à leur tour dans le grand monde sans se soucier de ce que leurs aînés pensent. Un jour, vous aussi, vous serez confronté à des choix, malgré la rigidité du monde dans lequel vous vivez. L'autorité de vos parents s'estompera jusqu'à ce que vous rendiez compte de votre liberté relative.

Ses propos avaient pris un tour bien mélancolique tout à coup ! Sans doute était-ce le fait de penser à Mary. Il regrettait de l'avoir blessé sans le vouloir. Elle avait toujours vu en lui un père, ou un frère, quand lui n'avait jamais vu qu'une écuyère. Après coup, il s'était rendit compte qu'il avait pu lui paraitre froid.

- La relation entre un écuyer et le chevalier qu'il sert est importante. L'écuyer assistera le chevalier dans son action, dans les tâches les plus importantes mais aussi les plus triviales. Quand on est chevalier sur les routes et sans attaches ni autre soutien que soi-même, la relation est d'autant plus vital. Voyez ça comme une longue période d'apprentissage chez un maitre, mais en plus musclé.

Il ponctua sa phrase d'un sourire et d'un petit rire.


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Pandora Vanes
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MessageSujet: Re: La Rose derrière le Lion   La Rose derrière le Lion Icon_minitimeDim 5 Jan - 17:47

Des talents de pédagogue ? La jeune Vanes accepte le compliment avec joie, se disant qu'elle n'avait sans doute aucune mérite, puisqu'elle était elle-même au contact de professeurs, plusieurs heures par jours depuis.. aussi loin qu'elle puisse se souvenir. Pourtant, à peine l'élève eut-elle acquit un bon point que voilà son interlocuteur sombrer dans une étrange mélancolie. Son sourire s'efface et son regard se perd dans le vide alors qu'il décrit son écuyère.

Pandora comprit que le Comte, alors Chevalier, n'était en rien certain qu'il fût un bon professeur.. ou que son élève eut retenu ses leçons et leurs morales. La jeune fille laissa l'homme s'exprimer librement, ne cherchant ni à l'interrompre, ni à dévier la conversation sur un sujet moins.. prenant pour son interlocuteur. Il était parfois important, de laisser du temps à l'expression de sentiments incertains. Elle avait comme l'intuition que c'était peut-être la première fois que l'homme livrait ses doutes, à voix haute. Elle serait une oreille attentive, compatissante dans ce que ce terme avait de plus noble.

Il semble un instant se reprendre de ses pensées, affirmant qu'un jour ou l'autre, les enfants devaient s'émanciper de leurs parents. Qu'un jour, elle aussi, verrait l'autorité de ses parents décliner. Qu'elle trouverait une liberté... relative. La jeune Vanes ne cilla pas, pourtant, le Comte avait tort. Jamais, l'autorité des Vanes ne s'estomperait. Jamais, elle ne serait libre. La relativité, n'était qu'illusion, euphémisme. Elle se marierait, pour le bien de sa famille, de son Duché, elle vivrait, pour le bien de sa famille, de son Duché, de celui de son mari. La liberté qui lui sera accordée, ne sera jamais que celle de choisir ses toilettes. Elle ne ressentait aucune colère, aucun apitoiement, pour le sort qu'elle savait être le sien, elle l'avait accepté, depuis longtemps.

Petite menteuse ~

Elle n'en voulu donc pas au Comte, il était après tout, qu'un nouveau venu dans la Haute-Société et quand bien même, il avait conscience de ce qu'il nommait la "rigidité" de son monde, il était né homme et en cela, il serait à jamais ignorant de bien des chaînes qui serpentaient dans leur société, serrant les corsets des femmes bien nées et les gorges, des moins bien dotées.

La jeune fille sourit aux derniers mots du Comte, un apprentissage musclé disait-il, elle voulait bien le croire.

- Je suis certaine qu'elle trouvera son chemin, elle me semble déjà être une femme dotée de force de caractère et d'intelligence, puisqu'elle a réussit à trouver un maître digne de confiance alors qu'elle se trouvait démuni. Elle saura se souvenir de vos enseignements.

Pandora était sincère et lucide, elle ne pouvait guère s'avancer plus mais, le tableau qu'on lui avait dessiné était clair, la jeune écuyère savait déjà se débrouiller avant de rencontrer le chevalier, elle ne pouvait que tirer bénéfice de son enseignement. Avisant que son invité ne se servait plus depuis un moment, la jeune fille se leva tranquillement, adressant un regard aux serviteurs qui à la porte, guettaient le moindre signe. Avant de revenir vers le visage du Comte.

- Voudriez-vous bien marcher avec moi, Comte Veldar ?

Si la table serait débarrassée dès qu'ils auraient quitté la salle, le Comte pourrait toujours réclamer une autre collation si l'envie lui en prenait. S'avançant vers les larges baies vitrées qui donnaient sur les jardins, on ouvrit prestement les portes devant eux. Le jardin était somptueux, élégant, régulier et parfaitement ordonné. On avait choisi avait une grande expertise les plantes qui pouvaient fleurir en cette saison afin de les répartir harmonieusement dans le vaste jardin. Les buissons, taillés de près, dessinaient arabesques élégants et chemins délimités à travers le parc. La jeune femme s'arrêta cependant un bref instant, avant de s'avancer plus, on lui tendit un objet.

La demoiselle s'empara de l'ombrelle qu'on lui présentait, déployant de délicates dentelles blanches, rempart d'élégance face aux rayons traitres des soleils. Ne s'attardant pas d'avantage sur ce geste visiblement habituel, Pandora invite le Comte à la suivre dans le jardin. Là, visiblement seuls, loin de toute oreille ou regard indiscret, elle reprend :

- Me permettrez-vous une nouvelle curiosité ?

Ses pas sont égaux, rythmés par la lente mélodie de leur conversation, pourtant une certaine tension s'empare d'elle alors qu'elle laisse le temps de la réflexion à son interlocuteur, à moins que ce ne soit le temps nécessaire à les écarter définitivement des murs du palais ?

- Puis-je vous demander.. ce qui vous amène à traverser tout Eridania, pour vous rendre en Noathis ?

Les prunelles roses se posent à nouveau sur le visage du Comte, nul doute qu'aucun élément ne saurait leur échapper. Qu'il mente, elle le saurait, sans pour autant le confronter, il pouvait bien éviter la question, lui répondre que non, elle n'était pas en droit de s'intéresser à ses affaires, elle ne se permettrait pas d'insister.


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MessageSujet: Re: La Rose derrière le Lion   La Rose derrière le Lion Icon_minitimeVen 10 Jan - 14:27

La jeune fille assura que l'écuyère qu'elle n'avait jamais rencontré s'en sortirait bien. Elle voulait sans doute rassurer son invité. C'était fort poli de sa part. Elle en profita pour placer quelques compliments envers Walter. Ce dernier sourit en les entendant.
Il n'avait aucun doute quant au fait que Mary saurait se débrouiller dans sa vie. De là à ce qu'elle applique les préceptes qu'il avait tant bien que mal essayé de lui enseigner, il y avait un gouffre.

Un blanc s'installa dans la conversation. Pandora Vanes fit signe aux serviteurs du palais de débarrasser l'en-cas qu'ils avaient servis un peu plus tôt. Ils se préparèrent à accomplir cette tâche avec l'efficacité de l'habitude. Nul doute qu'il ne faudrait pas longtemps après qu'ils soient sortis de la pièce pour que la table soit débarrassée et nettoyée.
La cadette des Vanes invita le Comte de Béon a marcher avec elle. Il accepta d'un hochement de tête.

Elle se dirigea vers les baies vitrées qui donnait sur les jardins du palais d'Heldor. Alors qu'il la suivait un pas derrière elle, les serviteurs ouvrirent pour laisser passer la jeune femme et l'ancien chevalier.
Walter ne put que remarquer que les jardins étaient très ordonnés. Rien ne semblait laisser au hasard. C'était impressionnant, mais il avait une préférence pour des milieux naturels moins contrôlés. Enfin... Difficile de retrouver cela au beau milieu d'un palais.

Pandora s'arrêta tandis qu'on lui amenait une ombrelle afin de la protéger des rayons du soleil. Sa pâleur devait la rendre particulièrement sensible. Walter examina l'objet un court instant, un peu étonné de sa qualité puis commença suivre la jeune femme dans les jardins.
Les deux nobles avançaient dans les allées du jardin. Il en profita pour se rafraichir les idées. La petite brise fraiche était plutôt agréable.
Le silence qui s'était installé entre eux deux en ce début de marche fut brisé par la jeune femme. Cette dernière souhaitait à nouveau lui poser une question.

- Je vous en prie, madame.

Malgré la démarche assurée et maitrisée, Pandora semble prise d'une certaine tension. Comme si elle s'aventurait sur un terrain interdit. Cela attisa l'attention de Walter.
Il fut quelques peu déçu quand la question ne se porta que sur les raisons qui le poussait à voyager jusqu'en Noathis. Certes, il évitait d'ébruiter son objectif final, mais il ne s'agissait pas d'un secret absolu. Néanmoins, il comprenait l'excitation de la jeune fille. Cette dernière n'avait sans doute pas trop l'occasion de voyager à sa guise et rêvait peut être d'aventures ou de contrées exotiques.

- Et bien... commença-t-il à répondre avant de marquer un temps d'arrêt puis de reprendre. J'ai été... invité à me rendre au Temple de Delil par l'un des prêtres officiant là-bas.

C'était la vérité. Durant la convergence, un des hommes qu'il avait rencontré dans les ruines de la Canopée du futur était visiblement un prêtre de Delil. Juste avant la fin du phénomène et leur retour au temps présent, ce dernier lui avait crié de le rejoindre au Temple de Delil de Noathis. Sur cette vague invitation, Walter avait entrepris ce voyage. Sans avoir la certitude d'y retrouver son compagnon d'infortune. Peut-être ne serait-il pas là-bas ? Peut-être venait-il d'une époque encore différente et ne pouvait donc plus entrer en contact avec Walter dans le présent ?
Cette expédition risquait d'être un fiasco, mais Walter n'avait pas pu ne pas tenter sa chance. Il avait vu beaucoup de choses durant la convergence et en avait appris beaucoup d'autres. Des informations très peu optimistes quant à l'avenir du monde.

- C'est en rapport avec la Convergence... conclut Walter. Une expérience déroutante mais qui me pousse à chercher des réponses dans le lointain Temple de Delil.

Enchainant rapidement, il décida d'interroger la jeune femme. Elle semblait érudite et pourrait peut-être lui apprendre une chose ou deux sur des éléments qu'il avait appris pendant son court voyage dans le futur.

- Dites moi, que savez-vous des Syliméas, ces êtres de légendes et mythiques ? demanda le comte de Béon.


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MessageSujet: Re: La Rose derrière le Lion   La Rose derrière le Lion Icon_minitimeSam 11 Jan - 15:53

Si Pandora s'était imaginée que le Comte était prit dans quelconque secrète entreprise, elle fut très vite détrompée. L'homme se rendait simplement au Temple de Delil sur l'invitation d'un des prêtres y officiant. Rien de bien chevaleresque là-dedans. Cela dit.. le Comte lui avait déjà assuré qu'il n'avait pas placé sa foi dans les Dieux, qu'il était on ne peut plus athée alors, si ce n'était pas la foi qui l'amenait à parcourir la totalité du pays pour rejoindre un temple et un prêtre, quel genre de rendez-vous cela pouvait-être ?

S'il avait parlé d'une prêtresse la demoiselle aurait encore pu imaginer une romance alambiquée mais.. Quoi que. Après tout.. Cela ne pouvait-il pas être une romance tout de même ? Il n'était que peu question de l'amour entre personnes du même sexe dans l'éducation d'une jeune fille bien née de Vanes, son rôle étant principalement de donner une progéniture à son mari et d'ainsi pérenniser le lignage.

Ces pensées parasites et hypothèses sans grand fondement, furent bientôt balayées, pour un temps. Le mot résonna dans sa tête avec force : "Convergence". L'image de sa chambre plongée dans le noir et des démons qui l'y attendaient refit si brusquement surface que la jeune fille marqua un arrêt. Son visage blême se couvrit d'un voile sombre, l'espace d'un instant, juste un instant, avant qu'elle ne reprenne sa marche mesurée et ne recouvre un visage égal. Ses pensées étaient pourtant toutes accaparées à combattre des ombres qu'elle était seule à percevoir alors que le Comte poursuivait sa phrase.

Elle regardait sans les voir les fleurs qui coloraient et parfumait leur cheminement à travers le jardin quand l'homme l'interrogea à son tour. Ce qu'elle savait des Syliméas ?
Prends garde petit chevalier.. si tu cours après la queue du lézard,
tu risques bien de te faire croquer par un dragon ~

Des êtres de légende ? Mythiques ? Elle n'en avait jamais entendu parlé. Elle commençait à secouer négativement la tête quand elle s'arrêta soudain. A moins que.. Lentement, ses pensées cessent de se concentrer sur les monstres cauchemardesques qui peuplent sa petite tête pour aller fouiller dans sa mémoire. N'avait-elle vraiment pas déjà entendu ce mot ? Ce pouvait être une coïncidence.. Le contexte pourtant, dans lequel ce mot était apparu pour la première fois à la demoiselle, n'avait rien de mythique. Plongée dans ses souvenirs, la demoiselle raconte :

- Lors de mes études à Amaryl, au début de l'année 1303, il y a bien un chercheur éclari qui a prononcé ce mot : "Syliméa".

Les souvenirs lui revenant peu à peu, la jeune demoiselle se souvient par la même occasion de la manière dont s'était conclu cette affaire.. Elle marqua un léger silence avant de poursuivre sur un ton plus assuré, regardant son interlocuteur.

- Il faisait ses recherches sur ce qu'il pensait être une nouvelle espèce. Je n'ai jamais bien compris mais il me semble qu'il s'agissait d'une espèce humanoïde mais, cette dernière hypothèse semblait déjà farfelue à l'époque.. Si ce n'est que son exposé était disons.. mystérieux, il n'y avait rien ni de mythique ni de légendaire dans les êtres qu'il cherchait à décrire.

Non, il ne lui semblait pas avoir rien entendu qui puisse faire allusion à des êtres mythiques, simplement une nouvelle forme de vie.. Mais, s'il y avait un autre peuple que ceux déjà connus de tous, cela ne pourrait pas être passé inaperçu pendant tout ce temps. N'est-ce pas ? Il y avait bien des terres inconnues, sans doute, au delà des océans et de Noathis peut-être aussi.. Mais dire qu'une toute autre race arpentait Istheria sans que personne ne s'en doute, c'était farfelu.

- N'ayant aucune preuve de ce qu'il avançait, on ne lui accorda que peu de crédit. Et puis..

La demoiselle sembla embarrassée par la suite de son récit, ce n'était guère un sujet très agréable pour une discussion entre gens bien disposés. Cela dit, ne pas terminer cette histoire l'amputerait d'un élément déterminant, aussi la jeune demoiselle reprit, plus bas, presque peinée :

- Le pauvre homme avait sans doute perdu l'esprit.. On le retrouva pendu chez lui quelques jours plus tard.

C'était en partie la raison pour laquelle elle se souvenait de mot "Syliméa". Certains éclaris ayant des idées plus farfelues les unes que les autres mais finalement, cela pourrait en étonner certains, peu étaient vraiment atteins de cette folie qui pouvait prendre les traits du génie.. A moins que ce ne soit l'inverse ? Quant à savoir si cette pendaison était un réel geste de folie, de désespoir ou une belle couverture pour faire taire un homme qui posait les mauvaises questions... La demoiselle n'en savait évidemment rien.

- Pourquoi votre intérêt se porte-t-il sur cette étrange.. rumeur ?


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MessageSujet: Re: La Rose derrière le Lion   La Rose derrière le Lion Icon_minitimeJeu 16 Jan - 19:04

Après un instant de silence où Pandora observa les fleurs du jardin, sans doute cherchant à mobiliser ses souvenirs et connaissances pour tenter de répondre à l'interrogation de Walter, cette dernier évoqua bien quelqu'un qui avait également mené des recherches sur les Syliméas. Un érudit d'Amaryl prétendait avoir découvert une nouvelle espèce humanoïde. Considéré comme un marginal et un excentrique personne ne l'avait pris au sérieux.
A cette remarque Walter grimaça en pensant qu'il ne devait pas avoir l'air bien plus malin à courir après les mêmes chimères. Sauf que lui avait la certitude de l'existence des Syliméas. Il n'en n'avait jamais croisé un, ne savait rien à leur sujet, mais le témoignage de l'ermite rencontré dans les ruines de Canopée près de 8 000 ans dans le futur, grâce à la Convergence, lui avait appris le terrible conflit destiné à ravagé Isthéria et impliquant les mystérieux syliméas...

Néanmoins, il fronça les sourcils quand la jeune femme lui révéla le destin de ce chercheur éclari. Retrouvé pendu dans ses appartements. Cela était bien commode. La pendaison indiquait un suicide mais pouvait avoir été orchestrée par n'importe qui.
Même si Walter voyait mal qui que ce soit éliminer un érudit marginalisé par ses pairs pour des recherches peu orthodoxes. Sauf s'il avait mis la main sur des preuves ou s'approchait d'une vérité que certains souhaitaient garder cacher.
Cela le poussa à ne pas prendre la décision de ne pas trop crier sur tous les toits qu'ils s'intéressait à ce sujet.

Comme on pouvait s'y attendre, Pandora interrogea son invité sur l'intérêt qu'il portait à ces histoires. Hésitant sur ce qu'il pouvait lui révéler ou non, Walter finit par opter pour une approche qu'il considérait médiane. Ne pas trop en dire...

- Eh bien... Disons que j'ai des raisons de pensées qu'il pourrait y avoir un fond de vérité derrière ces histoires... De là à légitimer toutes les histoires ou légendes sur ces créatures, il y a un gouffre que je ne franchirais pas. Toutefois, nous vivons des temps troublés...

Il s'arrêta et regarda vers les tours scintillantes du palais d'Heldor, pensif.

- Il se pourrait que de telles histoires ou informations se révèlent capitale à l'avenir...

Son regard étudiait l'architecture du palais. Définitivement, l'esthétique avait été valorisé avant la nécessité militaire. Cela offrait un contraste saisissant avec la ville de Béon et la forteresse des Comtes du Béon. La place forte dont il était le maitre était certes impressionnante et non dénué de solennité, mais cela n'avait rien à voir avec la grâce des lignes des bâtiments ducaux d'Heldor. Là où la forteresse de Béon était avant tout une impressionnante infrastructure militaire pouvant être assez austère, ici tout semblait avoir été bâti avec l'idée d'en faire une demeure confortable exsudant la richesse et le pouvoir de ses propriétaires.
La ville également était bien différente, pensa-t-il en baissant son regard vers la jeune femme et en reprenant la marche. Béon était certes une ville plutôt agréable au coût de Walter, elle n'en restait pas moins beaucoup moins ordonné et sale. La présence de nombreux forgerons, fondeurs et artisans n'y était pas pour rien.

Walter relégua ces réflexions dans un coin de sa tête pour reprendre le fil de la conversation.

- Et puis, sans doute ai-je encore la fibre de mon ancienne occupation ancrée en moi. Suivre ce genre d'histoire, cela fait aussi partie de la vie d'un chevalier errant !

Après une pause marquée par un grand sourire de sa part, il ajouta :

- La convergence a posée beaucoup de question auquel je m'efforce d'apporter des éléments de réponse, ne serait-ce que pour satisfaire ma curiosité.

C'était partiellement vrai. Il était curieux, c'était indéniable, mais il y avait aussi une dimension de crainte dans ce qu'il avait vu ce jour-là. Très vite, la nécessité d'agir pour essayer de contrevenir à ce futur tout juste entrevue s'était imposé à lui.

- Vous savez, la chevalerie et ses valeurs vivent peut-être leurs dernières heures. Le monde change. Mais il se pourrait que nous ayons besoin de chevaliers prêt à défendre ces valeurs désuètes pour beaucoup de guerriers et gouvernants dans un futur pas si lointain.

Il avait pu observer la nouvelle armée royale éridanienne en action quelque temps auparavant. Sa rencontre avec la cheffe d'Etat Major du Roi l'avait conforté. Les mentalités changent avec le temps. Les chevaliers en armures pétri d'idéaux n'étaient plus aussi valorisés désormais. Mais peut-être pourrait-il faire revivre cet esprit. Voilà un avantage que lui conférait son nouveau titre. Il espérait pouvoir créer ou recréer un ordre de chevalerie qui s'ingénierait à lutter contre les menaces qui grandissaient dans l'ombre...


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MessageSujet: Re: La Rose derrière le Lion   La Rose derrière le Lion Icon_minitimeSam 1 Fév - 12:44

Il ne lui disait pas tout. La jeune femme avait trop souvent été confrontée à la vague hésitation qui s'empare de son interlocuteur, à ses mots en demi-teinte, qui laissent comme un goût d'inachevé sur la langue.. Pour ne pas reconnaître la posture que prendre le Comte alors qu'il dit ne pas légitimer toutes ses histoires mais que, quand même, ils vivaient des temps troublés. La jeune Vanes acquiesce, poliment. Elle devrait se renseigner sur les Syliméas.

Il se tourne vers les tours scintillantes d'Heldor, la demoiselle fait de même. L'ombrelle qui protège d'une ombre bienveillante le délicat visage de la belle ne saurait ternir l'éclat de fierté qui illumine son regard alors que s'y reflète la Blanche cité.

Un souffle d'effroi gagne pourtant sa nuque alors que le Comte rappelle à lui les cavaliers noirs de la Convergence. Pourtant, Pandora contient ses pensées, les retient de plonger à nouveau, il parle de questions auxquelles il s'efforce d'apporter des réponses. Pouvait-il trouver un sens à son traumatisme ? Y avait-il seulement une raison..

Des chevaliers prêts à défendre des valeurs désuètes. Etait-ce la réponse ? Le regard de la demoiselle se tourne à nouveau vers le visage de l'homme à son côté. La chevalerie se mourrait-elle vraiment ? De quelles valeurs voulait-il parler exactement ? La bravoure ? La justice ? L'équité ? La fraternité ? La dévotion ? L'altruisme ?

N'y avait-il vraiment plus rien de tout cela ? Etait-ce vraiment devenu désuet ? Les prunelles innocentes de la jouvencelle fixent avec intensité Walter, à la recherche d'une réponse équivoque. Des chevaliers ornés de bravoure et de bonnes intentions, il y en avait eu pourtant.

- Quel dommage que l'Ordre d'Oris se soit dissous.

Pandora savait tout ce qu'il était possible de connaître sur l'Ordre de chevalier disparu. Féru d'histoires chevaleresques, il était évident que la jeune fille ait tout voulu savoir de cet ordre. D'autant plus qu'il accueillait des femmes. Pourtant, si leur création, leurs déboires et leurs réussites étaient source de curiosité, leur fin était elle, une grande déception. Nulle tragédie, ni scission théâtrale, ni anéantissement par un puissant ennemi, non.. il semblerait que ce soit la lassitude et des divergences politiques qui eurent raison de l'Ordre. Triste fin. Des chevaliers perdant la foi, se déchirant pour des décisions politiques, eux qui se voulaient indépendant de toute formation politique.

Les chevaliers d'or qui faisaient régné l'ordre et la justice dans Taulmaril.. jusqu'à cette sombre histoire d'usurpation et d'alliance avec les cavaliers de Sharna. Malgré tout son savoir, Pandora n'était pas certaine de connaître la vérité sur ce terrible épisode de la vie de la caste. Épisode qui sonna son glas pour un temps. Avaient-ils vraiment ouverts les portes de la glorieuse cité aux noires armures..

- Ils n'étaient pas à Taulmaril..

C'est à peine plus qu'un murmure, perdu, sans destinataire. Les images s'imposent avec violence derrière les prunelles roses qui ne voient plus les scintillantes tours d'Heldor. Ils n'étaient pas là. Il y avait le fracas des murs s'écroulant, le claquement des armures noires, le bruit écœurant de ses gorges qu'ils tranchaient et de l'autre côté.. L'étendard déchiré, rouge et or, la couronne à cinq branches du roi Théodoris 1er. Des soldats éreintés, si peu nombreux.. Les derniers. Les derniers à se tenir face à la noire menace.

L'ombrelle tombe au sol alors que la terreur paralyse à nouveau la Rose. Devant ses yeux, plus ni Comte, ni jardin, mais le regard glaçant de ce soldat en armure d'ébène, qui ne veut qu'une chose, lui trancher la gorge. Le martellement de leurs bottes. Sur les gravas qui s'étaient effondrés sur une famille.. Le regard terrorisé de cet enfant.. qu'elle avait abandonné. Seul. Au milieu d'une guerre qu'il ne pouvait endurer. Seul. Couvert du sang de ses propres parents. De sa petite soeur. Face à cette inconnue vêtu de soie rose. Incapable de lui venir en aide. Incapable de faire face à l'horreur.


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MessageSujet: Re: La Rose derrière le Lion   La Rose derrière le Lion Icon_minitimeJeu 6 Fév - 23:55

Les dernières paroles prononcées par le Comte de Béon laissait la cadette des Vanes pensive de toute évidence. Il apparaissait évident que la jeune femme était du genre à se perdre dans ses pensées. Cela la rendait réfléchi et posée, aux yeux de Walter. Et si cela créait parfois des absences ou des blancs dans les conversations, cela n'avait jamais gêné l'ancien chevalier. Habitué des tavernes et caravanes de voyageurs généralement bruyante et brut de décoffrage, il appréciait le calme qu'il rencontrait bien plus souvent désormais.

Pandora avait suivi le regard de Walter vers les tours puis ses yeux étaient revenus se fixer sur lui après ses paroles sur la chevalerie. Elle n'avait pas l'expérience de vie du terrain. Pour elle, la chevalerie devait être quelque chose d'abstrait. Rien de plus normal.
La chevalerie telle qu'elle existait aujourd'hui était amené à disparaitre. Les valeurs d'honneur, les idéaux de justice ne disparaitraient pas pour autant, du moins pas totalement. Une certaine idée du combat s'effacerait pour ne subsister que chez quelques originaux. Les seigneurs méneraient de moins en moins leurs armées en première lignes, laissant des armées professionnelles et permanentes s'occuper de cette tâche.
La centralisation militaire amorcer par Thimothée Ier et mise en place avec Cassandra Raikes, la puissante duchesse de Mephtrit et Cheffe d'Etat Major de l'armée royale, était le premier pas. Les nobles auraient toujours une vocation militaire, mais se couleraient dans le moule de l'armée, les titres ne donneraient plus accès à autant de privilège qu'auparavant.
La raison primerait sur l'honneur. Les pragmatiques l'emportait sur les romantiques.
Cela était logique mais attristait quelque peu le nouveau comte de Béon. La guerre n'avait que faire de s’embarrasser de considérations aussi contraignantes. L'honneur ne viendrait qu'après coup. La chevalerie s'estompait pour se contenter de n'être plus qu'un titre d'honneur parmi d'autres.

Laissant ses réflexions dans un coin de sa tête, il revint à la conversation quand la jeune femme mentionna l'Ordre d'Oris, déplorant sa dissolution.

- En effet, c'est dommage, répondit-il en souriant. Mais l'histoire pourrait prendre un nouveau chemin tortueux sur ce terrain-là. Je compte bien encourager à sa résurrection sous une forme ou une autre prochainement...

Pandora sembla être perdue dans des souvenirs... Elle murmura une phrase à laquelle Walter ne compris que "Taulmaril". Son corps se mit à trembler alors qu'elle se stoppa net. Elle semblait prise d'une crise de panique extrême. La peur déformait sous visage.
L'ombrelle de la frêle jeune fille s'écrasa au sol. Pandora était en proie à une terreur immense.
D'abord surpris par la crise de la jeune femme, le bruit de l'ombrelle touchant le sol ramena Walter à la raison. Il s'approcha vivement d'elle pour ramasser l'ombrelle et la protéger du soleil. Il serait terrible qu'en plus du choc qui la prenait, elle ne doivent subir des brûlures importantes sur sa peau.

- Dame Pandora, calmez-vous... lui dit-il d'une voix qu'il espérait calme et rassurante. Vous êtes en sécurité, dans les jardins de votre famille. Rien ne vous menace.

Il n'osait pas la toucher, de peur de l'effrayer en la brusquant. Continuant d'essayer de la rassurer, il se dit que cette jeune femme connaissait beaucoup de tourments à un si jeune âge.
Se sentant un peu bête avec l'ombrelle dans une main, abritant Pandora du soleil, et lui parlant pour la faire revenir à elle, il regardait autour d'eux pour voir s'il n'y avait pas un serviteur connaissant la jeune dame de Vanes et étant à même de l'aider. Il ne vit personne.

- Pandora Vanes, revenez à vous ! dit-il d'une voix un peu plus brusque qu'il ne l'aurait souhaité. Quoiqu'il vous soit arrivé, c'est terminé désormais et vous êtes en sécurité.

Finissant de parler, il posa sa main libre sur l'épaule de la jeune fille avec douceur pour essayer de la ramener vers le moment présent.


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MessageSujet: Re: La Rose derrière le Lion   La Rose derrière le Lion Icon_minitimeMar 11 Fév - 21:40

Il y avait une enfant. Enfermée dans le noir. Entourée de monstres invisibles. Ni lumière. Ni porte. Seule dans l'obscurité, cernée de toute part par ses propres cauchemars.

Ce n'était pas la première fois.

Ses cheveux sont d'argents. Ses yeux incarnadins. Son corps pourtant, elle le sait, n'est pas là. Elle est seule, en elle même. Dans sa tête. Est-ce pour autant dire que rien alors n'est réel ? L'épée rouge. Le plastron noir. Ils sont là. L'odeur de la poussière. Le goût du sang. Ils sont là. La fièvre brûle son corps. Les souvenirs se mélangent.

Ce n'était pas la première fois.

La détresse qui étreint son âme. Les cauchemars qui assaillent son esprit esseulé. La douleur dans sa poitrine. Cette éreintante lutte pour continuer à vivre. Avait-elle oublié ? Depuis quand avait-elle commencé à oublier ?

On cri son nom. Deux fois. Avant que la voix ne lui parviennent. Déformée. Comme sortie de la gueule d'un monstre. Fallait-ils qu'ils connaissent son nom ? Ils n'avaient pas besoin de cela pour la terroriser. Non. Le nom qui importait n'était pas le sien.

Une chaleur inconnue se pose sur son épaule. Se diffuse plus surement que ne le font les mots, jusqu'à l'inconscient qui tentait en vain, de communiquer..

Ses jambes faiblissent alors que ses paupières clignent, comme sortie d'une terreur nocturne en plein jour, la jeune femme peine un temps à remettre les éléments dans le bon ordre. D'abord, elle recule, avise un banc, s'y assoit. Si elle était capable de l'entendre, une petite voix lui murmure de respirer.

Elle prend une longue inspiration. Comme si l'exercice lui était connu. Ou lui avait été connu. Sa peau pâle devenue livide peine à reprendre des couleurs alors qu'elle ne prête, pour l'instant, que peu d'attention à son environnement. Il y a encore sur sa langue, l'amertume et l'acier d'un souvenir qui n'aurait jamais du lui appartenir. Ses prunelles finissent par se relever alors qu'elle sent qu'on la protège des rayons du soleil. Un instant elle contemple sans reconnaître, l'homme qui se tient au-dessus d'elle.

- Je..

Les mots se meurent. Ils n'ont plus aucun sens. Le silence pourtant reste effrayant. Elle reprend une longue inspiration, ferme un moment les yeux, tâche de calmer le tremblement de ses mains en les liant l'une à l'autre. Sa voix est encore fébrile, comme la flamme vascillante d'une chandelle, prête à s'éteindre si on venait à la brusquer.

- Vous.. vous dites avoir vécu une expérience déroutante, lors de la Convergence.  

Elle ne savait rien des expériences des autres personnes présentent à Hesperia en ce fatidique jour de l'alignement des astres. Elle savait seulement que tous n'avaient pas vécu la même chose, qu'ici aussi, à Heldor, certains avaient été victimes des mêmes effets.

- J'ai été.. à Taulmaril. La ville brûlait. La guerre.. faisait rage. Le roi.. venait de mourir.

Le roi est mort. Les mots résonnaient fortement dans son esprit. Elle avait envie de se recroqueviller dans son coin de banc. Elle ne le fit pas. Quand bien même elle n'essayait pas, cette fois, de changer de conversation, il était inutil et vain de tenter de cacher son trouble à présent. Cette histoire, elle ne l'avait conté qu'à sa régente.

- Je n'ai rien pu faire.. rien..

Sa voix se brisa. L'émotion ensevelissait tout son être pourtant, il n'y avait aucun sanglot, seuls le tremblement de ses fragiles mains trahissaient l'intensité du traumatisme.

- Ils sont.. ils sont tous morts. Les cavaliers noirs les ont tous tué. Il ne restait que Lui, un enfant, si jeune.. Un cavalier s'est approché, ils nous auraient tué.. je voulais protéger l'enfant.. je ne sais pas ce que j'ai fais.. Je voulais simplement le protéger mais.. Je n'ai pas eu le temps.. J'ai été rappelé ici..

Avait-il réussi à fuir ? Le cavalier noir qui les avait approché était-il mort sous l'impact de la magie de Pandora ? Avait-il survécu, poursuivit l'enfant ? Pourquoi cela lui tenait autant à coeur... Une histoire vieille de mille ans. Elle y était pourtant hier. Elle n'était pas vraiment partie.

- Si j'avais été plus forte..


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MessageSujet: Re: La Rose derrière le Lion   La Rose derrière le Lion Icon_minitimeJeu 13 Fév - 23:05

Vacillant sur elle-même, Pandora clignait frénétiquement des yeux et respirait rapidement. L'inquiétude de Walter grimpait en flèche, craignant une crise grave pour la jeune femme.
Mais, après une grande inspiration, et un lourd effort pour revenir à elle et se calmer, la cadette des Vanes se traina jusqu'à un banc où elle put s'asseoir pour se reposer.
Tenant toujours l'ombrelle au-dessus d'elle, Walter la suivit naturellement afin d'éviter que les rayons du soleil ne rajoute des douleurs à ses tourments.

Pandora le fixa un moment, perturbé. Walter aurait juré que pendant ce court instant, elle ne sut plus vraiment où elle se trouvait ni qui il était. Mais, après une nouvelle profonde inspiration, elle retrouva sa contenance. Du moins en apparence car sa voix restait fébrile. Elle reprit la parole en reprenant le fil de conversation au moment où Walter avait mentionné la Convergence.
Elle décida de lui faire part de son expérience personnelle qui avait été très différente.

En effet, la jeune Pandora avait été emporté dans les méandres du passé par la Convergence. Elle révéla s'être retrouvé en plein coeur de Taulmaril alors que la ville était incendié et qu'une bataille y faisait rage. Sans doute avait-elle vécu la chute de la ville.
Elle mentionna des événements terrible comme la mort du Roi, la guerre faisant rage dans les rues, les flammes détruisant les bâtiments de la cité.
Enfin, elle conclut sur l'impuissance qui avait caractérisée son expérience.

Le comte de Béon la regarda sans rien dire. Il avait l'air grave et un regard compatissant. Les expériences terribles pouvaient marqués à vie certaines personnes. Ce serait sans doute le cas de la jeune Pandora Vanes. Néanmoins, il ne pouvait s'empêcher de ressentir un certain gâchis. L'impuissance qu'elle avait ressenti était de son point de vue inacceptable ! Il n'en montra rien mais il le pensait. La jeune fille aurait dû être préparer à affronter le danger.
C'était sans doute une limite de l'expérience de sa vie. Walter avait toujours était entrainé à se battre, à faire face par ses propres moyens, souvent dérisoires, à tout types de situation. Tant par les actes que par la morale. S'il ne gagnait pas toujours, il se sentait rarement démuni.

Lors de son passage à Taulmaril, un cavalier noir avait traumatisé Pandora par ses actes. Elle avait sans doute tenté de protéger un enfant d'après ce qu'il comprit. Difficile d'affronter le passé. Taulmaril était tombé, c'était établi. Peut-être que tous les actes qu'elle aurait pu faire n'aurait rien changé. L'Histoire est écrite et on ne peut la changer. Le futur en revanche...
Elle s'apitoyait sur son sort, sur sa faiblesse. Walter soupira en se redressant, prenant garde à la garder à l'ombre.

- Il est toujours temps de se renforcer ou de se préparer à affronter le monde, déclara-t-il. Vous ne manquez pas de moyens. Vous êtes intelligente. Identifiez un talent chez vous et développez le jusqu'à ce qu'il puisse vous servir dans toutes les situations que vous risquez d'affronter. Apprenez à vous défendre. Vous le faites fort bien dans un contexte de civilités mondaines, c'est la même chose.

Il prit une pause. Son petit discours sonnait creux, mais qu'importe. Parfois, on a juste besoin d'entendre des mots d'encouragement.

- Et acceptez que vous ne pourrez pas toujours réussir. C'est une vérité terrible à admettre quand un échec emporte des conséquences terribles pour d'autres que soi.

Walter en avait fait l'expérience dans sa jeunesse. Des mauvais choix, des gens plus forts que soi, de la malchance parfois.

- L'épreuve terrible que vous avez subi pendant la Convergence doit vous servir pour vous forger un futur où vous ne serez plus jamais aussi impuissante. Vous étiez dans le passé, vous ne pouviez pas agir comme vous l'auriez souhaité. Ici, vous le pouvez et vous avez d'énormes moyens pour y arriver.

Reprenant un ton plus jovial et souriant à nouveau Walter s'assit à côté de la jeune fille.

- Ce n'est pas le temps qui doit vous manquer, ni l'espace. Le monde vous attends. Et malgré vos obligations, vous pourrez le faire. Vous verrez.


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MessageSujet: Re: La Rose derrière le Lion   La Rose derrière le Lion Icon_minitimeJeu 27 Fév - 19:49

"Apprenez à vous défendre."

Dit le Comte. La jeune femme déjà perturbée par son violent cauchemar éveillé, reste hébétée par cette injonction.

"Vous le faites fort bien dans un contexte de civilités mondaines, c'est la même chose."

Non. Non. Et non. Ce n'était absolument pas la même chose ! Elle pouvait bien être intelligente. Qu'était un savant face à une épée double ? Elle ne manquait pas de moyens. Qu'était un tas d'or face à la cruauté ?

"Et acceptez que vous ne pourrez pas toujours réussir."

Comment le pourrait-elle ? Accepter l'échec, de fait, ne serait-ce pas en tout point identique à ne rien faire. Autant s'enfermer dans sa chambre et attendre que la mort vienne la délivrer de sa culpabilité. Accepter, qu'elle ne pouvait rien. Que son trauma n'était qu'un dommage collatéral. Elle ne pouvait se pardonner de n'être.. qu'elle. Son identité toute entière s'était muré derrière les barrières de la bienséance et de la belle éducation, attendant, de trouver la force de se relever de ce coup porté à son estime.

La jeune femme ne voit aucun espoir dans les paroles de l'homme qui tente pourtant, elle le sent bien, de faire quelque chose en sa faveur. Elle remonte, brique après brique, le mur qui la protégeait jusqu'ici. Elle recoiffe ses cheveux, repose sur ses traits ceux plus acceptables de son masque d'éducation.  

L'épreuve qu'elle avait subi devait lui permettre de se forger un futur où elle ne serait plus si impuissante. Transformer le trauma en force. C'était une bien noble idée mais une idée seulement.. Comment transformer un cauchemar qui pouvait la saisir en plein jour, en une force ? Pouvait-il lui dire ? Concrètement. La jeune femme savait bien que non, elle n'avait pas d'ailleurs prévu d'aborder ce sujet. Elle finit par répondre au sourire du Comte, d'une bien fade mais convenable imitation.

"Le monde vous attends. Et malgré vos obligations, vous pourrez le faire. Vous verrez."

Elle sait, qu'il est sans doute bien dépourvu face à la situation, qu'il n'a pas plus souhaité qu'elle cette tournure déplaisante à leur conversation. Pourtant, pensait-il vraiment ses mots ? Le monde n'attendait guère Pandora Vanes qu'à un seul endroit. Une seule place. Désignée depuis sa naissance. Un seul rôle à jouer qu'elle devait simplement tâcher d'exécuter avec le plus de brio possible. Malgré ses obligations.. Elle ferait quoi au juste ?

L'homme s'assoit à côté d'elle et la jeune femme si elle a revêtu à nouveau un masque de convenance ne sait pourtant guère quoi lui dire. Répondre serait un bien grand mot. Le silence s’immisça entre eux alors que les paroles insensées du Comte se répercutaient au fond de son crâne et revenaient en échos dans ses pensées. "Apprenez à vous défendre". Quel genre de conseil était-ce à donner à une jeune fille ? Se préparer à affronter le monde. Elle ne faisait que cela depuis sa plus tendre enfance. Un monde de protocoles et de courbettes savamment orchestrés. Un monde de mots et d'idées. Pas un monde armé d'épées et de machettes.

"Vous le faites fort bien dans un contexte de civilités mondaines, c'est la même chose." Se défendre d'une tirade injurieuse ou d'une lame ce n'était pas vraiment similaire.. Pourtant, n'avait-elle pas usé de cette métaphore un peu plus tôt, alors qu'elle donnait une leçon discrète à son interlocuteur sur le tranchant que pouvaient revêtir certains mots et la dangerosité de certains propos, comparant joute verbale et escrime.. Dans ce sens, cela lui avait paru pertinent.. L'inverse était-il finalement si insensé ?

Une étrange idée commença à germer dans la tête de la jeune Vanes. Une idée nouvelle. Une idée insensée..

La couleur revenait doucement sur les joues plus aussi livides de la demoiselle alors qu'elle tendait doucement la main pour reprendre l'ombrelle qu'avait jusque là tenu le Comte, avec une prévenance qu'elle remercia tout autant que ses mots.

- Je vous remercie pour votre sollicitude Comte Veldar.

Les mots étaient sincères, comme ils l'avaient toujours été entre les lèvres de la jeune fille.

- Je suis navrée d'avoir donné un tel spectacle, vous avez sans aucun doute raison, je dois trouver un moyen de me renforcer.

Elle était, là aussi, sincèrement navrée, comment ne pas l'être ? Enfin, son visage se tourna à nouveau vers les tours scintillantes d'Heldor. Le tremblement de ses mains s'était arrêté, à peu près au même moment que la naissance d'une étrange idée.. Sans qu'elle ne s'en aperçoive. Doucement, elle revint au sujet précédent sa crise.

- Si vous arrivez à reformer l'Ordre d'Oris tel qu'il fut dans ses plus beaux jours, vous trouverez en Vanes un soutient certain.

Les plus beaux jours de l'ordre, cela signifiait avec les mêmes idéaux, nobles, pures, pas empreints de la vénalité que certains purent leurs prêter avant la première séparation de l'ordre. Pandora ne doutait pas que le Comte soit animé des meilleures intentions mais son entreprise pourrait se heurter à quelques âmes mal intentionnées.

- Le duc lui-même m'a apprit l'histoire de l'ordre alors que je n'étais qu'une fillette trop curieuse.

Ce n'était pas un moindre détail. Le duc n'avait pas été souvent présent dans l'éducation de sa plus jeune enfant. A de rares occasions pourtant, il avait profondément marqué son esprit. L'histoire qu'il avait fait de l'Ordre d'Oris à sa fille alors à peine assez âgé pour comprendre, n'avait pas été édulcoré. Charles Vanes n'était pas homme à déguiser la vérité. De l'ordre il avait vanté autant les mérites qu'il avait réprouvé les dérives.  

La jeune femme se redressa lentement, sans le montrer elle testait la solidité de ses jambes, visiblement un peu moins cotonneuses, elle fit un léger pas, attendant que l'homme l'accompagne pour le chemin retour.

- Cela dit, avec la réforme récente des forces armées d'Eridania, je ne sais trop comment une telle ambition sera perçu par les instances militaires.

Pandora avait beau être la petite princesse de Vanes elle n'en restait pas moins excellemment informée puis, la réforme avait fait grand débat à Vanes. Débat qui n'était pas vraiment finit d'ailleurs.. malgré les intentions claires du pouvoir en place et la relative obéissance du duc de Vanes, ce dernier n'avait pas caché son mécontentement. Il était loin d'être le seul. Les anciennes familles, les plus influentes aussi, les plus puissantes car souvent à différentes branches du pouvoir, n'étaient guère satisfaites d'être aussi nonchalamment évincées. Les choses semblaient se calmer, l'ainé de Vanes était même entré dans l'armée, suivant en cela nombre d'hommes de l'armée vanésienne qui avaient du rejoindre l'armée éridanienne avec la réforme..

L'avenir dirait si, les lions pouvaient s'adapter à l'étroite armure de corps d'armée qui, heureusement sans doute, n'avaient pas eu l'audace de reprendre à leur compte le symbole qui était et resterait, le leur.


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MessageSujet: Re: La Rose derrière le Lion   La Rose derrière le Lion Icon_minitimeJeu 27 Fév - 22:56

La jeune femme écouta ses paroles sans rien dire, le regard empreint d'une résignation et d'un vague à l'âme que Walter comprenait. Cette jeune femme avait été éduquée dans la rigidité des codes de l'aristocratie. Ces derniers semblaient particulièrement important à Vanes.

Assis tous les deux sur le banc sur lequel Pandora s'était assise afin de retrouver ses esprits, un silence s'installa entre les deux nobles. Le Comte de Béon continuait de tenir l'ombrelle. Il ne s'était absolument pas attendu à ce que la conversation avec la plus jeune des Vanes tourne ainsi. A vrai dire, il était un peu étonné de lui avoir parlé avec autant de sincérité sur des sujets concernant les choix de vie...
Sans doute avait-il eut envie de sortir de la rigidité de ce genre de rencontres entre nobles. Il observait les jardins sans rien dire et ne pensant guère à grand chose. Savoir apprécier ces moments de pause et de silence était devenu important pour lui. Depuis qu'il était devenu comte, on requérait sans cesse son attention à Béon, sur des sujets allant du détail sans importance à des sujets beaucoup plus sérieux. Cela irritait Walter d'être dérangé sans cesse, mais on n'a rien sans rien se disait-il.

Il sentit la jeune femme se redresser et retrouver un semblant d'assurance à ses côtés. Tournant la tête pour l'observer, il vit qu'elle reprenait des couleurs. Cela le rassura énormément. Il avait craint qu'elle ne soit tombé malade. La fragilité apparente de Pandora n'était pas totalement feinte. Mais Walter restait persuadé que sous son apparence frêle se tenait un esprit brillant et capable de grandes choses.
Elle reprit dans sa main l'ombrelle que tenait son invité en le remerciant avec une sincérité tout à fait visible. Elle s'excusa pour le spectacle qu'elle avait pu donner. Walter lui fit signe que ce n'était pas grave.
Il apprécia sa résolution nouvelle de se renforcer.

Après une pause, elle lui affirma que l'Ordre d'Oris, s'il venait à être rebâti, trouverait des soutiens certains dans le duché de Vanes. Cette annonce fit sourire Walter de contentement. Il était surpris de voir à quel point il y avait de nombreuses personnes intéressées par la reconstruction de l'Ordre. Au moins, l'institution jouissait encore d'une certaine réputation dans l'esprit des gens.
La jeune femme expliqua que son père, le Duc, lui avait enseigné l'histoire des chevaliers d'Oris. Une histoire passionnante. Faites de hauts faits, d'idéaux universels, de trahisons et de dévoiement. Le Comte de Béon espérait bien ne pas répéter les mêmes erreurs qui avaient mené à la chute de l'Ordre par le passé mais il restait conscient que si l'Ordre venait à ressusciter, de nombreux opportunistes et ambitieux chercheraient à en tirer profit. Voilà pourquoi il voulait recruter les premiers nouveaux membres lui-même afin de les jauger. Il s'attendait bien sûr à des critiques de la part des vétérans de l'ordre déchu, mais il s'en fichait. Si ces derniers souhaitait reprendre du service, il les jaugerait de la même manière.
Certes, sa légitimité pour choisir était bien faible, mais il fallait bien recommencer quelque part. L'important était de trouver suffisamment de gens pour croire et participer à sa démarche.

- Cela a dû être des leçons passionnantes. Je n'ai sans doute pas une connaissance aussi poussée que vous sur l'histoire de l'Ordre. Tout ce que je sais, je le tiens de l'homme qui m'a formé à la chevalerie. Il n'était pas érudit, mais il en savait assez pour m'expliquer l'histoire de l'ordre.

Pandora Vanes se redressa avec précaution. Elle semblait un peu plus en forme que quelques instants auparavant. Une fois assuré que la jeune femme ne s'effondrerait pas à nouveau, il se leva pour lui emboiter le pas.
Reprenant leur marche pour retourner vers le palais, elle remarqua que la réforme de l'armée d'Eridania pourrait créer des tensions pour la reconstruction de l'Ordre.
Walter lui jeta un regard en coin, avec un léger sourire. La jeune femme était informée ! Rien d'étonnant étant donné sa position et le sérieux qui semblait la caractérisée.

- Il ne s'agit pas de concurrencée l'armée, ni d'agir au nom du Roi. Il s'agit de porter les idéaux de justice de l'Ordre partout où cela semble nécessaire. En Eridania ou ailleurs. Les Cavaliers de Sharna ne s'embêtent pas toujours des frontières. Ils ne sont pas les seuls. Les autorités ne peuvent pas lutter efficacement. Et il existe des menaces ou des ennemis beaucoup moins conventionnels. Des choses que des patrouilles militaires ne peuvent débusquer...

Il s'arrêta de parler pour changer de sujet.

- Mais je ne veux pas vous ennuyer avec ces détails ! Je suis sûr que vous avez déjà matière à beaucoup réfléchir dans votre vie.

Tandis qu'ils marchaient côté à côte vers le palais, Walter reprit la parole.

- Sachez que si vous avez envie de venir à Béon un jour, vous trouverez un bon accueil dans ma forteresse. Et si vous pensez que certaines de vos connaissances pourraient être intéressés et utiles à un potentiel Ordre d'Oris, envoyez-le à Béon, je verrais ce que je peux en faire.


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MessageSujet: Re: La Rose derrière le Lion   La Rose derrière le Lion Icon_minitimeMar 17 Mar - 10:47

Alors que le ciel se couvrait de lourds nuages, la jeune Vanes et le Comte Veldar cheminaient encore dans les jardins du palais ducal. Marchant côte à côte, le tableau se dessinait romantique. Le Comte et la petite Princesse, tout comme l'ancien chevalier errant et la demoiselle en détresse, feraient en effet, des tourtereaux adéquats dans une histoire à l'eau de rose. Pourtant, leur conversation ne correspondait pas vraiment au texte d'une romance. Si la teneur de leurs échanges était bien plus intéressante que des roucoulades diplomatiques, la jeune demoiselle sentait bien que le comte ne souhaitait pas pour autant tout lui dire.

Dès qu'il parlait des problèmes qu'il pressentait ou connaissait, d'une forme d'ennemi bien vaporeuse, il esquissait le sujet sans jamais s'y attarder, changeant systématiquement de sujet. Pandora n'insisterait pas, elle ne savait que trop bien que les hommes de pouvoir aimaient maintenir leurs secrets. Peut-être, un jour, en saurait-elle plus sur ces "choses" que les patrouilles militaires ne pouvaient déceler. Elle espérait que ce serait avant d'en avoir à sa porte.

L'information était pouvoir. La jeune Vanes comprenait de plus en plus la profondeur de cette affirmation. Celui qui possède l'information, au bon moment, peut l'utiliser à son avantage et, surtout, au désavantage des autres. Il était certain que c'était une chose que savaient les chefs de guerre.. et les politiciens. Ce n'était pas sans raison que les élites du pays étaient lettrées et le reste de la population tenue à l'écart de la connaissance.

Ils passaient les larges portes vitrées qui ouvraient sur le jardin alors que le comte assurait que la demoiselle trouverait toujours un accueil chaleureux dans son comté. Pandora acquiesce avec reconnaissance, un sourire délicat aux lèvres. Quant à envoyer des personnes en Béon pour rejoindre l'Ordre ou aider à son établissement, elle ne pouvait guère répondre par l'affirmative, le Duc avait quelque chose à dire à ce propos.

- Je vous ferais parvenir les ouvrages que nous possédons sur la création et l'histoire de l'Ordre.

Des connaissances plutôt que des hommes, dans un premier temps.

- Celui qui connait son passé est plus à même d'éviter de répéter ses erreurs.

Le savoir avant tout. C'était sans doute le côté érudit de la jeune femme qui ressortait ainsi. Ils passèrent à nouveau dans la large salle circulaire où s'élevaient les deux colosses de marbre.

- J'espère que votre quête de réponses, concernant la Convergence, trouvera le succès au Temple de Delil. Un nouveau Haut-Prêtre y officie depuis peu et ne semble pas enclin à devenir un personnage public, j'espère qu'il saura entendre vos questions.

Pour l'heure, Pandora n'avait aucune information sur ce nouveau prêtre. Le futur lui réserverait une visite surprise de ce dernier..

- Bien évidemment, si vous souhaitez faire halte à votre retour vous serez les bienvenus à Vanes.

La jeune femme ralentit le pas alors qu'ils parcouraient la large salle, soucieuse, comme tout hôte le devrait, de répondre aux attentes de son invité.

- Souhaitez-vous visiter un lieu en particulier pendant votre visite ? Ou peut-être prendre un peu de repos. Je suppose que même les chevaliers errants ne parcours pas tout le pays en si peu de temps sans être affecté.

Après tout les hommes du Comte étaient à présent dans une grande salle de réception, dans l'aile ouest du bâtiment, à se restaurer et somnoler sur les confortables sofa, s'ils le souhaitaient. Des chambres pouvaient aisément être préparées si le convoi devait rester à Heldor.


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MessageSujet: Re: La Rose derrière le Lion   La Rose derrière le Lion Icon_minitimeMar 17 Mar - 17:54

Les deux nobles s'en retournaient vers la grande salle où trônaient deux impressionnants colosses de pierre. Ils repassèrent par les baies vitrés qui donnaient sur le jardin pour ce faire.
Tandis qu'ils marchaient, la jeune femme offrit d'envoyer à Walter tous les ouvrages qu'elle pouvait concernant la création et l'histoire de l'Ordre d'Oris. C'était là une offre intéressante. Il la remercia d'un hochement de tête tout en souriant.
Il espérait juste que ses paroles et le cadeau de la cadette des Vanes fassent passer le message : l'Ordre d'Oris allait renaitre. Si des hommes d'armes intéressé par un tel projet se présentaient à Béon à la suite de cela, ce serait une victoire.
Walter ne voulait pas d'homme-lige envoyé pour rejoindre l'Ordre, qui seraient in fine des représentants de leurs seigneurs. Il souhaitait des hommes venant librement et de leur plein gré parce qu'ils croiraient aux idéaux portés par l'Ordre.

Faisant montre de sa prédilection pour l'étude des textes et de la connaissance, Pandora énonça une leçon importante : la connaissance du passé permet d'éviter la répétition des mêmes erreurs. En d'autres termes, le connaissance est l'un des piliers du pouvoir... Ou de la réussite. Walter aggréait à cette vision mais pas totalement. Le pouvoir possède tellement de facettes et de moyen de l'obtenir. Cela serait mentir que d'affirmer que ceux possédant la connaissance étaient les plus puissants. Le monde est parfois cruel ou irrationnel et c'était là le drame de la vie en général.

Arrivant dans la grande salle circulaire où Pandora avait accueillie Walter, cette dernière lui souhaita de la réussite dans la quête de réponses qu'il avait entrepris. Elle lui apprit qu'un tout nouveau Haut-Prêtre avait été élu au Temple de Delil mais que ce dernier semblait vouloir rester hors des affaires du monde.
Walter fronça les sourcils à cette nouvelle. Cela ne l'arrangerait pas si tel était le cas.

- Je vous remercie, dame Pandora, répondit-il simplement.

Après avoir à nouveau offert l'hospitalité lorsqu'il reviendrait du Temple, elle lui demanda s'il souhaitait visiter autre chose dans le Palais d'Heldor ou s'il préférait aller prendre du repos.

- Je vais aller rejoindre mes hommes, si cela ne vous dérange pas, annonça Walter.

Il voulait voir comment ces derniers se sentaient. Ce sera la dernière vraie halte confortable qu'ils auraient avant Noathis. Les petits villages et relais que l'on trouve sur la route ne sont pas aussi agréable que les quartiers d'Heldor.
De plus, il voulait chargé certains de ses hommes du ravitaillement. Ils avaient besoin de vivres en plus et quelques bricoles pour l'entretien des armes et armures.

- Ensuite, je pense que j'irai me reposer. Je me sens fatigué de ce long voyage et il me reste beaucoup de chemin à parcourir.

En effet, depuis la journée précédente, Walter ne sentait pas aussi frais que d'habitude. Il pensait avoir un peu de fièvre. Sans se faire de soucis outre mesure, il était persuadé que cela passerait rapidement.

- Nous repartirons dès demain, ma dame. Je vous remercie encore de l'hospitalité que votre famille me fait à mes hommes et moi et vous plus que tout autre pour l'accueil que vous m'avez fait.

Il ne voulait pas abuser de l'hospitalité des Vanes et il avait rendez-vous avec Naïa Thyssen à la frontière. De plus, il était impatient d'avancer sérieusement au cœur de Noathis pour rejoindre le Temple de Delil.


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MessageSujet: Re: La Rose derrière le Lion   La Rose derrière le Lion Icon_minitimeDim 22 Mar - 17:12

Le comte souhaitait retrouver ses hommes. C'était tout à son honneur et Pandora n'avait aucun doute sur l'accueil qui avait été fait à son convoi. Les Vanes faisaient sans doute partie des familles les plus à cheval sur les règles de politesse mais aussi de courtoisie. On ne saurait laissé un invité repartir insatisfait de sa visite. Bien que dans ce cas l'invité en était un à moitié, il s'était néanmoins annoncé et avait respecté, presque sans faute, les bases de la bienséance. L'histoire du chevalier et de la sorcière ferait sans doute encore rire la jeune Pandora pour quelques jours.

La demoiselle acquiesce et adresse un signe qui ne semble apriori destiné à personne. Presque car même si on peut se sentir seul dans le vaste palais ducal, on ne l'est jamais vraiment. Un Lion se détacha immédiatement de sa garde pour se présenter à la jeune maîtresse des lieux. Elle lui adresse un sourire reconnaissant. Une de ces nombreuses choses inutiles que faisait la petite princesse et qui lui valait autant les soupirs de la Duchesse que l'amour inconditionnel de ceux qui la servait. Ses prunelles roses se posèrent à nouveau sur le visage du comte.

- Sir Thomas vous guidera jusqu'à vos hommes, puis vous indiquera vos quartiers. Vous êtes bien évidemment libre d'entrer et de sortir du palais ducal comme il vous plaira pendant votre court séjour.

Il était certain que les Lions avaient déjà mémoriser le visage du comte. Il ne faudrait pas bien plus longtemps pour qu'ils retiennent les visages des hommes de son convoi. Les Vanes avaient une garde aussi efficace que rigoureuse dans son exercice.

- Des gens de ma suite sont déjà aux petits soins auprès de vos hommes, ils seront à votre service.

Le Lion qui lui servirait de guide n'allait pas jouer les majordome non plus. D'une part ce n'était pas un serviteur mais un noble qui avait choisi d'endosser l'armure du lion par fierté et allégeance. D'autre part, la jeune Pandora évitait ainsi très délicatement de faire peser sur ses invités la présence martiale des gardes. Les hommes du comte et le comte lui-même n'étaient pas des prisonniers et elle ne voulait pas qu'ils se sentent surveiller outre mesure. Il y aurait donc des gens de sa suite, servantes et suivants, pour leur apporter ce dont ils avaient besoin.

- Si vous avez besoin de ravitaillement, n'hésitez pas à dresser la liste de ce que vous souhaitez à ma suite, ils pourvoiront à vos besoins.

Prévenante, la demoiselle ne se doutait que trop bien qu'un convoi se rendant en Noathis, se saisirait de toutes les opportunités en chemin pour faire le plein de nourriture. Il n'y aurait plus que peu de halte possible, une fois les frontières de Vanes franchies.

Avec un nouveau sourire, la jeune Vanes poursuivit :

- Je ferais en sorte qu'une caisse de vin pétillant rejoigne vos chariots.

Une caisse, c'était un cadeau précieux, pas assez pour alimenter tout le convoi, juste assez pour que le Comte puisse le ramener chez lui, le faire goûter et le faire connaître. Le duché de Vanes n'était pas l'un des plus riche sans raison.

- J'ai été ravie de faire votre connaissance Comte Veldar, j'espère que nos chemins se croiseront à nouveau. Il me tarde déjà de vous entendre compter votre prochaine aventure.

La demoiselle sourit avec une pointe de malice, elle faisait ici tout autant référence à la future quête du chevalier, qu'à celle qu'il lui avait déjà compté, à l'heure de repas. D'une légère inclinaison du menton, respectueuse, la jeune Vanes fait ses au-revoir au Comte de Béon. Elle rejoindrait ensuite ses quartiers et, une plume à la main, écrirait une missive qu'elle ne signerait pas. Une lettre fébrile, cachetée d'un sceau unique, enfermant entre ses lignes l'idée saugrenue, insensée presque, qu'une rose puisse apprendre à se défendre.


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