Zayid Tabib

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 Zayid Tabib

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MessageSujet: Zayid Tabib   Zayid Tabib Icon_minitimeDim 1 Déc - 16:19



Zayid Tabib
« Tu vois ces mains ? Avant, elles tuaient. Maintenant, elles réparent. »




IDENTITÉ : Zayid Tabib
SURNOM : Toubib
AGE : Cent ans | SEXE : Masculin
PEUPLE : Zélos
CASTE : Gélovigien
MÉTIER : Prêtre




DON : Force physique surdéveloppée
SPÉCIALITÉS : Résistance de fer (capacité à résister à la douleur, dépassement de soi ) - Soigneur (grande affinité naturelle avec les connaissances médicinales et soins divers)
POUVOIRS :
Sens développés = ★★★✩✩✩
Zayid a depuis longtemps appris à écouter, à sentir, à toucher : c'est ainsi que les siens lisent le monde qui les entoure, c'est l'art des pisteurs et des éclaireurs qui savent percevoir le moindre souffle au milieu des immensités. Si autrefois c'étaient des atouts de choix pour le combat, il en fait un bien meilleur usage pour saisir les maux de ses patients.
Absorption de la douleur= ★★★★✩✩
Un don périlleux, s'il en est. Zayid l'a appris en prenant sa vocation de Gélovigien et il lui a fallu beaucoup de temps pour l'apprivoiser sans qu'il ne se retourne contre lui. De toutes ses épreuves, ce fut sans doute la plus grandes de toutes et face à un tel poids, on ne peut rester indifférent. Il n'y a souvent que deux solutions : se renfermer pour s'en protéger, ou bien l'accepter pour mieux comprendre les autres.
Loin de la fuir, Zayid a embrassé cette souffrance pour l'endosser à son tour, comme une pénitence. Aujourd'hui, il fait appel à ce pouvoir avec prudence, souvent en dernier recours pour apaiser ceux qui ne peuvent l'être par d'autres moyens. Alors, par le toucher de ses mains, il emporte la douleur avec lui et la laisse s'en aller au long de nuits de veille et de prière, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien.
Contrôle du sable = ★★✩✩✩✩
Le modeler, le mouvoir, le projeter sont autant de capacités de choix pour ceux qui vivent dans le désert. Zayid ne les contrôle guère toutefois et ce pouvoir tient bien plus du bricolage hasardeux que d'une réelle maîtrise.


Coutelas (arme principale) : Zayid n'a pas oublié son passé de guerrier et s'il refuse désormais de porter une épée, la prudence la plus élémentaire le pousse à ne jamais se séparer de son couteau qu'il porte glissé à sa ceinture, toujours à portée de main.
Fronde (arme secondaire) : quoiqu'il ne soit pas aussi habile qu'il le souhaiterait avec cette arme, Zayid y recourt fréquemment pour chasser lors de ses voyages.


Zayid ne se possède que ce qu'il peut emporter avec lui et de fait, on pourrait dresser très succinctement l'inventaire de ses biens : un coutelas de nomade, une natte et une couverture, une gamelle et une théière en étain, sa trousse de médecin qui renferme les précieux outils de son métier, quelques pacotilles pieuses glanées ça et là et le paquetage ordinaire des vagabonds qui vivent sur leurs propres réserves. Dans un coffret de cuir et de bois qu'il chérit comme la prunelle de ses yeux, il y a son bien le plus précieux : un petit livre de prières aux vives couleurs et aux images brillantes.



Zayid, c'est une montagne et une force de la nature : il est grand, trapu, velu comme un ours et aussi noir de poil, les épaules larges et le corps bien fait comme celui d’un homme qui n’a jamais chômé de sa vie, malgré un début d’embonpoint. Des arbres centenaires, il a le modelé âpre de l'écorce, l’aubier solide et dur, la même sorte de présence massive, et pas seulement à cause de ce relent d’humus et de fauve qui lui colle à la peau en permanence. Sans en avoir l’air, il est de ceux qui emplissent tout l’espace par leur stature et par leur présence, comme une sorte de charisme inconscient et brut qui compense leurs disgrâces. Il n’est pas séduisant, c’est un fait, et il a même quelque chose de pataud et de lourd, presque maladroit dans sa démarche tranquille, engoncé dans ses longues hardes de pèlerin, avec sa pilosité hirsute et sa mine bourrue.

Et puis, il y a son regard. Des yeux comme des rivières d’eau claire dans le champ brut de la face, sous la barbe et la chevelure désordonnées. La douceur en dedans, qui affleure, un miroir dans les broussailles. Quand il sourit, tout change, l’ours devient humain et le visage s'éclaire avec bonté, avec tendresse. En vérité, de tête et d’allure, à mieux le regarder, il fait parfois penser à l’une de ces figures de génies des forêts à l’expression chargée de malice, tout en pilosité hirsute d’un noir sourd, que l’on verrait danser sous les feux du solstice avec leur coiffe de bois de cerfs. Il a comme un visage de grand-père éternellement jeune, dans la force de l’âge, même s’il montre déjà l’usure : ses traits rudes, taillés, dessinés au ciseau dans un bois ligneux, s’émoussent et s’érodent en ridules profondes le long des mâchoires épaisses, autour de ses yeux pénétrants qui conservent toute leur vivacité. La peau est sombre de nature, et plus tannée encore par la morsure du soleil et de trop nombreuses bises cruelles. Elle s'accroche à ses os comme un vieux cuir, noirci, durci, contourné de ridules : il est de ceux qui se dessèchent, plus qu'ils ne vieillissent, sans vraiment parvenir à entamer la masse formidable d'une musculature coriace qui trahit sans peine la force de son sang.


Au physique, Zayid est un roc, et au moral, il est du même. C'est un homme simple qui a appris à se satisfaire de peu et à apprécier toutes les joies de la vie et qui en apprécie aussi les plaisirs, fut-ce avec parcimonie. Il est caractériel comme tous les gens de son espèce, parfois bougon et bourru, avec des manières franches et cordiales qui inspirent souvent la sympathie et qui savent quand il le faut s'infléchir vers un peu plus de délicatesse et de douceur. Il râle, il parle, il tempête, mais ce n'est pas un mauvais bougre et ça ne l'a jamais été, du reste : le mal qu'il peut faire est souvent causé par l'ignorance, bien plus que par la volonté de nuire.

La fierté d'autrefois, et l'orgueil qui fut le sien se sont évanouis depuis longtemps. Face aux autres, il reste humble, il connaît sa place et elle est insignifiante, ce qui le satisfait. Au quotidien, il va avec la tranquillité sereine de ceux qui se savent sur la bonne voie, guidés par quelque chose qui les dépasse : ce qui le fait vivre, c'est sa foi, inébranlable et obstinée, et le feu d'un tempérament que la sagesse a su émousser, mais qui éclot encore dans les envolées passionnées de grands émois.

De s'être vouée à celle qui soigne, il en a tiré une profonde connaissance des maux du quotidien : l'égoïsme d'antan s'est mué en une empathie sincère, par la force des choses, mais aussi comme conséquence de ses pouvoirs qui donnent tout leur sens à sa compassion. Pour comprendre les autres, il faut parfois se mettre à leur place : d'avoir enduré la souffrance des malades, volontairement ou non, a durablement marqué son expérience du monde et des autres, dont il voit souvent la facette la moins reluisante.

Au fil des ans, il a appris le pardon et la bienveillance qu'il dispense à ceux qu'il juge dignes, mais demeure souvent aussi sévère avec les autres qu'il l'est avec lui-même. Le mensonge lui déplaît autant que les bassesses et les cachotteries, car il garde encore un attachement farouche à l'honneur des vieilles mœurs de son peuple, aux devoirs de la charité et de l'entraide. Il est patient, néanmoins, de cette obstination calme qui persiste souvent en dépit de toute raison, et s'il fut prompt à la colère autrefois, il tâche autant que faire se peut de juguler ce penchant excessif. Mieux vaut se garder de son courroux, une fois éveillé, et la rancune est parfois aussi longue et tenace que l'est sa mémoire qui n'oublie ni le bien, ni le mal qu'on lui fait.

Dans un monde où l'écrit est rare, il se repose essentiellement sur ses souvenirs qui sont ses biens les plus précieux. Ceux des gens qu'il a connus, aimés ou secourus, ceux de sa science et de son savoir qu'il porte avec lui. C'est une âme curieuse, toujours à l'affût de nouvelles choses à apprendre : les plus infimes, comme les plus grandes, les histoires et les connaissances précieuses de tous ceux qui peuvent lui donner quelque chose à retenir.



PRENOM : Yahya
RACE : Chien (berger Aïdi)
SEXE : Masculin
POUVOIR : Aucun
DESCRIPTION : Toujours dans l'ombre de son maître qu'il ne quitte pas d'une semelle, Yahya est un bâtard principalement issu des races dont les bergers d'Argyrei s'entourent pour protéger leurs troupeaux. C'est une grande bête blanche et sable à la fourrure épaisse et à la silhouette massive et dont les crocs puissants sont généralement de nature à dissuader les mauvaises intentions. A peu près aussi caractériel que son maître, il se montre généralement assez farouche envers les étrangers et souvent très protecteur vis à vis de ceux dont il est familier.


PRÉNOM : Issa
SEXE : Mâle
DESCRIPTION : Issa est un mulet issu des vieilles races coriaces et caractérielles que les tribus du désert élèvent depuis des temps immémoriaux partout en Argyrei. De loin (et de près aussi) il ne paie guère de mine, avec sa silhouette trapue et courte sur pattes, son poil brun et son épaisse crinière noire que son maître décore de breloques sans valeur. On pourrait presque se demander comment un animal de cette sorte parvient à supporter le poids de son cavalier, souvent juché sur son dos de cocasse manière pour éviter d'avoir les pieds qui touchent terre : qu'on ne s'y trompe pas, c'est une bête costaude et opiniâtre qui trotte sans fatigue sur les sentiers.




"Tu vois ces mains ? Avant, elles tuaient. Maintenant, elles réparent. Du moins, elles essaient. C'est facile, de détruire : ça l'est tellement moins de créer, d'entretenir, de rafistoler."

Zayid ouvre ses mains, en parlant, et elles racontent : la cartographie des lignes, des ridules, des cals, des cicatrices, la couleur de la peau et son usure content un récit qui débute dans le sable. Ça commence souvent comme ça, les paumes ouvertes dans la lumière du feu, et la voix qui raconte. Elle se déploie, profonde, grave, marquée par l'accent guttural des Zélos, comme si des décennies de voyage n'avaient pu retirer de sa gorge les tournures particulières à sa langue maternelle. Il a le parler franc et rude des hommes du peuple, il est plaisant de lui prêter l'oreille alors qu'il déploie le récit de son passé, et que tu regardes sur sa large face le fantôme de ce qu'il a été.

"Je suis né loin d'ici, en Argyrei, au milieu des dunes des rochers. Je suis né loin d'ici, sous un autre nom, sous un autre ciel, il y a cent ans de cela.

Comme beaucoup de ceux de ma race, nous étions des bergers, des artisans, et des guerriers. De bons cavaliers, ça oui, de fameux combattants qui mettent nos bras et nos lames au service de ceux qui nous payaient pour tuer à leur place. Moi, j'ai fait comme on a toujours fait, dans ma famille. D'abord, j'ai gardé les bêtes, j'ai aidé à traire, à tondre, à les soigner et à les abattre : l'existence ordinaire des pasteurs qui poussent leurs troupeaux de points d'eau en pâturage dans ces terres arides. Et puis quand j'ai grandi, on m'a mis dans les mains des bâtons et des épées pour m'apprendre à les manier. C'est qu'on nous laisse choisir la vie que l'on souhaite, mais moi j'étais fort et j'étais solide, alors mon père et mes oncles se sont dit que ce serait de dommage de perdre mon temps à courir après les chèvres tandis que je pouvais me battre.

Après ça, on m'a appris le métier des armes. On m'a d'abord emmené faire mes premières razzias sur les campements des clans qui étaient ennemis du mien : des Zélos, et des Terrans aussi. Moi, j'étais tout petiot encore, et même si ma race vieillit bien plus lentement que la tienne, je n'étais rien qu'un gamin. À peine poussé en graine, et déjà occupé à faucher les autres."

Il hausse les épaules, écarte les bras. C'est ainsi. Le désert est un monde rude, et les gens qui y vivent le sont tout autant. Il ne cherche pas à cacher ce qu'il a été, et tu vois qu'il n'en a pas honte, parce qu'il ne peut rien changer de cela, et du goût du sang sur sa langue quand il chevauchait avec les siens sous des crépuscules cramoisis pour aller porter le fer contre ses ennemis.

"J'ai appris à me battre et j'ai aimé ça. J'ai fait couler beaucoup de sang, toujours avec honneur, mais sans guère de merci, et j'en garde des cicatrices, même si elles ont perdu leur gloire."

Elles sont là, elles brûlent, en lignes pâles et boursouflées. Tu les vois un peu sous les vêtements amples qui le couvrent, tu les devines dans l'angle biscornu d'une mâchoire déviée et d'un nez cabossé : les vestiges d'une autre vie, en vérité.

"J'ai connu un rien de renommée, en mon jeune temps. Je me suis fait mercenaire et j'ai voyagé dans tout Argyrei pour vendre ma lame au plus offrant. Pour être honnête avec toi, j'ai aimé cette vie et j'y ai été heureux : j'avais de l'or, assez pour vivre à mon aise, et assez de louanges pour flatter ma fierté de jeune sot, des amis, des camarades et tout mon content de petites chéries pour me tenir compagnie. Je me croyais au-dessus de tout, à l'abri, parce que j'étais fort, j'avais des armes brillantes et une cuirasse solide et je savais me battre : comme si cela suffisait, tiens..."

Il n'y a pas de regret, dans sa voix : elle évoque, calmement, la vie d'avant, comme s'il parlait d'un autre. Tu vois ses traits rudes s'émousser d'une tendresse un peu triste quand il parle et c'est étrange de le regarder se pencher sur son passé avec une bienveillance chagrine.

"Et puis un jour, l'histoire est allée de travers, ou bien elle a retrouvé le bon chemin. À force de parader comme un crétin et de me croire le roi du monde, je me suis attiré des inimitiés. J'ai tant brûlé d'orgueil que je n'ai rien vu venir, alors même qu'on me mettait en garde et c'est précisément ceci qui m'a perdu. J'ai tant péché dans cette vie, mais le plus grand de tous a été celui-là."

Et il te regarde, en disant cela, ses pupilles perçantes noyées d'ombres et de lueurs reflétées te fixent avec une acuité soudaine.

"Je crois, tu vois, que j'ai péché comme les anciens : ceux des cités mortes, à Lokram, nos princes et tous les grands rois d'autrefois. J'ai brûlé, brûlé comme un astre, j'ai été d'un orgueil de sot, un orgueil de fou qui m'a conduit à ceci. Ça a commencé par une dispute, pour une histoire d'honneur, et ça a été sans doute la goutte de trop : il y a eu des couteaux, il y a eu des morts, et quand j'ai voulu me tourner vers mes amis pour avoir de l'aide et me sortir de cette sale affaire, j'ai trouvé des mains tendues, mais elles ne faisaient que feindre et œuvrer pour ma fin. On m'a dit "viens, viens avec nous, on va te mettre à l'abri" et j'ai fui avec eux dans le désert. Crétin que j'étais ! On a chevauché longtemps, pendant des heures, jusqu'à la nuit close : et là, ils ont tiré le fer pour me tuer. À un contre cinq, penses-tu, même un fieffé bagarreur comme moi n'avait guère de chances. C'était sans compter mon obstination et ma colère qui m'ont poussé à me battre au lieu d'accepter mon sort. Ça m'a juste permis de gagner un peu de répit pour m'enfuir comme un chien, blessé, perdu, et sans rien d'autre sur le dos que mes vêtements, des plaies ouvertes et le sang de mes amis."

Là, il ferme les yeux. Paupières closes, sans vraiment d'amertume, juste la peine qu'on éprouve à voir quelqu'un qui sombre par sa propre faute, après avoir lentement scié la branche sur laquelle il était assis.

"Je me suis retrouvé seul. Tu sais, il y a des heures, des endroits, des moments très caractéristique dans l'existence, et ils sont rares, où on se retrouve parfois dans le dénuement le plus total. C'est une chose particulière, vraiment très étrange : ce moment où tu as tout perdu, où il ne te reste plus que la certitude de ta propre existence, et soudain, tu la sens s'échapper d'entre tes doigts. Tu te sens sur le point de perdre même cette toute petite chose infime, si fragile, si minuscule qu'est ta propre vie. Là, tu te rends compte qu'en fait, elle n'est rien. Tu n'es rien. Et ça, parole, c'est une vérité à laquelle il est difficile de faire face, et c'est une sacrée leçon d'humilité.

Imagine : à cet instant, il n'y a plus que toi, et le monde entier. J'aime le désert, tu sais, c'est ma terre natale, celle où j'ai longtemps vécu : je le connais bien, j'en sais les nuances, les beautés et les dangers, et je savais très bien ce qui m'attendait à y rester seul. J'ai déjà vu des gens y mourir et la vérité, frère, c'est pas beau à voir : tu sais pas ce qui va te tuer en premier, si c'est la faim -non, elle met du temps à t'abattre, elle est patiente- ou bien la soif, et elle est bien plus sournoise. Si tu as de la chance, tu n'as même pas le temps de te sentir mourir parce que ton esprit s'en va en premier. J'en ai vu, des comme ça : le corps était encore là, ils tenaient presque debout, mais ça ne servait plus à rien parce qu'il n'y avait plus rien à sauver dans leur carcasse. Des coquilles vides, consumées de folie, et j'en ai vu s'éteindre après même avoir été sauvés, parce qu'ils ne savaient plus parler, boire, ou manger.

Et j'ai su ce jour-là que c'était une chose comme ça qui aurait raison de moi. J'allais mourir, tout seul, sans gloire, sans honneur, sans rien. Je crois que c'était la chose la plus terrible qu'on eut pu infliger à celui que j'étais alors. Personne ne saurait ce qu'il était advenu de moi, et pour tout dire, personne ne me chercherait. Je l'avais bien cherché, après tout."

Une pause. Il te regarde encore, songeur.

"Tu sais pourquoi le désert fait des gens comme ceux-là ? Des gens fiers, entiers, avec un honneur aussi solide et tranchant que la lame de leurs épées ? C'est que le mensonge, il ne reste pas bien longtemps, là-bas. On peut se voiler la face, faire des menteries et des complots, s'ériger des murs d'illusions et de rêves, mais tôt ou tard, ça finit par s'effondrer. On ment pas au désert. On ment pas à l'absolu dénuement qui y rôde. Et tu vois, moi, je me suis trouvé là, à me regarder moi-même périr à petit feu au milieu du vide, au milieu de nulle part.

Ça a duré des jours. J'ai refusé d'abandonner. J'ai fait tout ce que j'ai pu, j'ai pas voulu renoncer et je me suis entêté comme un âne à essayer de chercher une solution, une échappatoire. Je me suis fui moi-même, j'ai fui ce qu'on essayait de me dire. Ça a juste servi à retarder l'inévitable. J'ai essayé de survivre avec ce que je savais : un nomade perdu est pas sans ressources, même si elles sont maigres et que chaque seconde est précieuse. J'ai gratté un peu de répit, misérablement, en dormant sous le sable et dans l'ombre des rochers, en marchant la nuit, en cherchant ma route grâce aux étoiles, en pistant les bêtes et en cherchant l'eau des lieux secrets où on peut la trouver.

Et puis j'ai cédé. Tu peux pas faire face au désert, tu peux pas gagner face à lui. La vérité, c'est qu'on vit avec lui, qu'on cohabite, et qu'il nous laisse gentiment grouiller dans le sable, mais qu'on ne fait qu'y passer. Il a été plus fort que moi, et là, il y a eu un soir où je me suis couché quelque part, et j'ai su que je m'en relèverai pas."

Il ferme les yeux à nouveau. Le visage est grave et paisible, alors qu'il conte cette mort passagère qui fut la sienne autrefois. Dans sa bouche, c'est comme un conte, une histoire édifiante, qui tait la souffrance absolue de ces jours d'agonie qui ont passé sur lui et ont tout emporté. Dépouillé de tout, jusqu'à l'os, pour ne plus laisser de lui que la substance première, achevée et prête pour un renouveau fugace, comme la terre mise à nu au mitan de l'hiver qui garde en elle la semence des choses à venir.

"Je suis mort, tu sais," et ses pupilles se posent à nouveau sur toi. Elles font des lacs brillants à la lueur du feu, elles sont tranquilles. "Celui que j'étais est mort cette nuit-là. J'ai accepté enfin l'inévitable, et emprunté la voie qu'on avait tracée pour moi. J'étais allé trop loin, je me suis trop entêté, alors, alors il a fallu céder. Je ne pouvais pas gagner cette bataille-là, je ne devais pas la gagner.

C'est là qu'elle est venue me trouver."

Du reste, il ne dit rien. C'est le récit secret, enclos dans sa mémoire, qu'il est le seul à connaître : la vision qui lui est venue, alors qu'il se mourait dans la solitude, et la clef de la foi tombée comme un astre jusqu'au fond de lui, chevillée au corps, imprimée dans son âme. Cette nuit-là, dans le cœur des ténèbres, il a entendu une voix très douce, et vu le voile qui tombait sur un visage indistinct auquel le ciel et toutes ses étoiles faisaient comme une couronne. Elle s'est penchée sur lui, et lui a murmuré ces mots qu'il garde depuis enclos dans son âme pour ce qu'ils portent en eux le sésame de sa vie nouvelle.

Quand il reprend, il y a une mélodie nouvelle dans sa voix, un chant profond et sourd qui hante les mots, qui les fait s'élever avec la légèreté d'un cantique.

"C'est quand j'ai tout abandonné, tout cédé, quand j'ai été prêt à me laisser partir qu'on m'a donné une seconde chance. La miséricorde m'est venue, à moi, à cette épave qui était moi. Il faut croire que je devais toucher le fond avant qu'on me laisse une chance de remonter, avant qu'on me tende la main pour me dire "là, tu as assez fait.". Je crois qu'il fallait bien cela pour m'ouvrir les yeux. Tout perdre, pour renaître."

"Je suis mort, et puis je suis revenu. C'est une tribu de Terrans qui m'a trouvé gisant dans le sable près d'un de leurs puits. Tu sais, les nomades sont parfois durs et souvent cruels, mais beaucoup ont pour l'hospitalité comme une loi sacrée et on se détourne difficilement de celui qui est proche de périr, parce qu'on sait bien que ça peut arriver à tout le monde. Alors ils m'ont pris avec eux et m'ont soigné, et ont veillé sur moi pendant les longs jours qu'il m'a fallu pour m'extirper des ténèbres où j'étais plongé."

Tout doucement, il sourit. Le souvenir lui revient, et il est tendre, tout mêlé de mélancolie, comme l'on songe à des choses depuis longtemps parties.

"Je suis resté au milieu d'eux, de ces gens que j'aurais méprisés autrefois. Des Terrans, penses-tu, faiblards et rachitiques comparés à moi ! Mais quel autre choix avais-je ? Je souffrais de mes blessures et de trop longues semaines de faim, de soif, d'épuisement qui avaient sapé toutes mes forces. Je n'ai eu d'autre choix que de me mêler à eux, de les écouter, de vivre avec eux, de ravaler ce qu'il me restait de fierté pour les laisser me porter et me nourrir quand j'en étais incapable. Encore une fois, une sacrée leçon d'humilité, quand c'est une vieille femme sèche comme un coup de trique qui te fait la leçon comme à un petit enfant qui ne se tient pas tranquille."

Le sourire se transforme en rire, passager, qui roule sous la poitrine épaisse comme un tonnerre lointain. De nouveau, il y a de l'affection dans son regard tandis qu'il évoque, à mots choisis, le temps de la renaissance.

"Longtemps, je suis resté trop estropié par mes blessures pour me joindre aux travaux les plus pénibles. Je suis resté avec les femmes, les vieillards et les enfants, et moi qui croyais tout savoir, j'ai beaucoup appris d'eux. Il m'a fallu du temps pour l'admettre, parce que même après avoir frôlé la mort on ne change pas en un jour, et accepter que mes mains qui avaient tant de fois manié le fer pouvait aussi servir autrement : à panser, à soigner, à tisser ou à faire de ces petites occupations essentielles sans lesquelles on ne vit pas. J'ai trouvé enfin de la valeur dans les choses les plus humbles et les plus évidentes."

"On m'a appris les rudiments de la médecine, alors. C'était lalla Habiba, la doyenne du clan, qui était la plus sage et la plus savante en la matière et elle fut mon premier professeur. Une redoutable vieille bique, crois-moi, parce qu'il fallait de la gueule et du souffle pour me faire entendre raison : elle en avait tout son content et face à elle, même si j'aurais pu la casser en deux sans me fatiguer, j'ai appris à me taire et à écouter. Elle aurait déplacé des montagnes rien qu'en les regardant de travers, parole, et même si ce sont les hommes qui font la loi dans le désert, eh bien, y'en a pas un qui tremblait pas un peu des genoux quand elle haussait le ton."

"C"est elle qui a été ma guide, pendant longtemps. Je lui dois beaucoup : c'est elle qui m'a donné mon nom, ma voie, et tracé pour moi le début du chemin. Mais elle est morte, parce que c'est comme ça que ça finit, après tout. Mais avant cela elle a eu le temps de me lancer dans la bonne direction. Quand elle est partie, je suis parti aussi : j'ai pris mon bâton et ma mule et je suis parti vers le Haut Temple pour me vouer à Kesha. Tout seul, comme ça, parce que j'avais pas fini d'apprendre, pas fini de faire pénitence, pas fini de tout sacrifier encore et encore pour satisfaire celle qui m'a donné une seconde chance."

Il se tait. Il sourit, un peu, et il écarte les bras, les paumes ouvertes. La lumière du feu s'élève vers lui, emplit l'espace qu'il ménage, comme le reflet de celle qu'il a au fond du cœur.

"Et depuis, me voici. J'ai fait mes classes là bas, je suis devenu prêtre. J'ai renoncé à tout ce que j'aurais pu avoir : à la gloire, à une famille, à fonder une lignée et à voir mon souvenir perdurer dans le nom de mes enfants. J'ai sacrifié tous ces possibles, parce que c'était sa volonté, je l'ai senti, mais aussi parce qu'au fil du temps, j'ai fini par comprendre que je trouvais bien plus en retour. Elle est exigeante, ma déesse, et j'ai bien long à me faire pardonner, mais elle est douce, aussi, et chaque jours je lui rends grâce pour ses bienfaits."

Dans les eaux limpides de ses yeux clairs, tout est calme. Zayid est serein, et dans l'assurance du ton, tu sais qu'il ne regrette rien de ce qu'il a laissé derrière lui.

"Depuis j'écoute, je panse, je recouds, je répare. Je ne me fixe nulle part, parce que partout on peut avoir besoin de moi, partout j'apprends et j'enseigne, et j'essaie de faire autant de bien en ce monde qu'il le plaira à ma déesse. Ma vie ne m'appartient plus, si tant est qu'elle fut un jour mienne. Je l'ai donnée aux autres, à ceux que personne n'écoute, à ceux que personne ne regarde. Peut-être qu'un jour Kesha me déliera de mon serment, peut-être qu'un jour elle jugera que j'en ai assez fait, mais en attendant, mon ami, en attendant il me faut marcher et œuvrer encore."



Dernière édition par Zayid Tabib le Mar 3 Déc - 21:10, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Zayid Tabib   Zayid Tabib Icon_minitimeDim 1 Déc - 22:07

Fiche terminée !
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MessageSujet: Re: Zayid Tabib   Zayid Tabib Icon_minitimeLun 2 Déc - 9:56

Bonjour et bienvenu parmi nous, fier zélos! Et quelle surprise de découvrir que tu es de mon église, nous aurons affaires ensembles, nyaha 044 .

C'est un plaisir de voir un autre gélovigien, et un nouveau zélos. L'histoire est très touchante, et Zayid a l'air bercé d'humilité. J'ai hâte de découvrir ce qu'il deviendra! Une seule chose cependant:

N'oublie pas de nous indiquer tes pouvoirs: tu as le droit à trois pouvoirs d'entrée de jeu, avec neuf degrés de maîtrise à répartir comme tu le souhaites. Tu peux ajouter une description à chaque fois, mais tu auras le loisir de nous en faire une détaillée après validation!

Préviens nous dés que c'est fait, que nous te validions illico!
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MessageSujet: Re: Zayid Tabib   Zayid Tabib Icon_minitimeMar 3 Déc - 21:01

Et rebelote, normalement c'est bon :)
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MessageSujet: Re: Zayid Tabib   Zayid Tabib Icon_minitimeMar 3 Déc - 21:10

Bien le bonsoir cher confrère!

En soit, aucun problème avec celles que tu as proposées. Note cependant que tes magies, pour être valides, doivent être activées. Donc tes sens ne seront affinés que lorsque tu utilises ton pouvoir, et qu'à ce stade de maîtrise, le coût en essence divine sera très important.

Idem, pour le vol de douleur (qui est un très beau pouvoir), il ne fera effet que pendant un temps donné (jusqu'à ton épuisement, par exemple).

Note aussi que tu ne peux pas activer plusieurs magies en même temps. Et finalement, (je t'embête une toute dernière fois promis!): je crois qu'il t'en manque une! File nous nous rajouter un dernier pouvoir, et hop, tu pourras rentrer dans la danse ^^!
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Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: Zayid Tabib   Zayid Tabib Icon_minitimeMar 3 Déc - 21:26

C'était un oubli de ma part qui a été réparé fissa :D

Je prends bien note pour les pouvoirs, c'était dans ce sens là que j'entendais les utiliser, avec parcimonie et en économisant les forces disponibles :)
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MessageSujet: Re: Zayid Tabib   Zayid Tabib Icon_minitimeMer 4 Déc - 9:23


Ahah, chose promise chose due!!

Tout est bon à présent! Nous te faisons entièrement confiance pour la suite ^^.
J'ai hâte de voir ce que tu vas devenir, et si tu as besoin d'un peu de gélovigienisme, n'hésites pas à sonner à ma porte :D!

Tu vas pouvoir dès à présent te rendre dans la " GESTION DES AFFAIRES " afin d'ouvrir ton compte en banque, ton journal, ton inventaire et proposer ton évolution dans le comptoir à pouvoir.

Tu pourras également faire une demande de rang personnalisé JUSTE ICI.

Pour ton avatar, tu peux "réserver" une image particulière dans notre bottin ICI.

Une fois tout cela accompli, il te faudra renseigner tes pouvoirs et leur déclinaison dans le "comptoir des pouvoirs" ICI afin que cela serve de bibliothèque et que l'on puisse donner des limites bien précises à chacun de nos pouvoirs (tu pourras rp même si nous n'avons pas validé ton compte-rendu).

Bon jeu, et bienvenu parmi nous (officiellement)!!

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MessageSujet: Re: Zayid Tabib   Zayid Tabib Icon_minitime

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