Un repas de dieux [Pv Zayid]

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_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 Un repas de dieux [Pv Zayid]

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MessageSujet: Un repas de dieux [Pv Zayid]   Un repas de dieux [Pv Zayid] Icon_minitimeSam 21 Déc - 17:55

La chaleur était intense en ce mois de Toula. Kelsier ne s'y ferait jamais décidément. Il préférait vraiment le froid. Arpentant les rues d'Hesperia au hasard, il savait exactement où il se rendait. C'était le temps idéal pour aller boire une bière à la taverne de "la grosse barrique". C'était sans doute la taverne la plus miteuse de la ville mais, ses prix défiaient toute concurrence. Avec son budget, Kelsier ne se souciait pas de savoir si sa bière aurait un goût plus poussiéreux qu'ailleurs. Et puis, Gawel y serait peut-être. Sans doute n'y serait-il pas. Il l'avait croisé une seule fois là-bas. Mais, c'était le seul endroit où il l'avait vu. C'était il y a quelques années déjà. Pourquoi tenait-il tant à le revoir? Ils se connaissaient à peine mais, Kelsier n'avait absolument aucune attache. Il n'avait que cet homme qui avait jouer le rôle de mentor pour lui. C'est grâce à lui qu'il avait rejoint Nérozia. En se remémorant cela, il passa sa main sur son épaule gauche, là où se trouvait le tatouage de la caste.

Le vagabond arriva enfin devant l'auberge. Il attacha sa jument et Zéro son aigle se posa sur le rebord du toit. Le jeune homme avança jusqu'à l'entrée et franchi la porte. Il jeta un oeil sur la pièce. Comme souvent, il y avait du monde mais, grand nombres des ivrognes présents avaient déserté les tables pour s'accouder au comptoir. Kelsier se dirigea vers la même table où il s'installait à chaque fois. Il recula la chaise en fasse de la sienne comme pour inviter quelqu'un à s'y installer puis, s'assit. Gawel ne viendrait pas mais, il éprouvait un certain réconfort à lui préparer la place au cas où. Il eut à peine le temps de s'installer que la jolie serveuse vint lui demander ce qu'il voulait. Il était sûr que même dans les tavernes les plus chics de la ville, il n'aurait pas un service aussi efficace. Cela dit, il pensait tellement à revoir son mentor qu'il n''avait pas relevé qu'il avait droit à un traitement de faveur. Il commanda deux bières et attendit patiemment. Ce ne fut pas long. La jeune fille revint rapidement avec deux bières remplies à ras bord qu'elle avait bien fait attention de ne pas renverser une goutte. Elle en déposa une devant le jeune homme et, connaissant ses habitudes, déposa la deuxième en face. Elle lui dit:

"Il n'est toujours pas revenu."

Kelsier hocha la tête en guise de remerciement et la serveuse retourna derrière le bar en lui adressant un sourire amical. Le Nérozian n'avait toujours pas remarqué qu'elle l’appréciait. Il se demandait seulement si Gawel allait bien et s'il reviendrait un jour. Et s'il le ratait? La jeune femme le lui dirait. Sans doute laisserait-elle un message au sindarin, lui disant qu'un jeune vagabond passait régulièrement dans l'espoir de le croiser. Kelsier saisit sa chope et la leva comme s'il trinquait avant d'en boire une gorgée.
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MessageSujet: Re: Un repas de dieux [Pv Zayid]   Un repas de dieux [Pv Zayid] Icon_minitimeLun 23 Déc - 23:55

- T'as une grande bouche et des gros bras, Toubib, j'le r'connais sans peine, mais est-ce que tu sais vraiment t'en servir, eh ?

A quelques tablées de là, une voix sonore avait fusé au milieu de quelques acclamations un rien avinées. Il faisait chaud, et donc il faisait soif, alors Zayid et quelques autres avaient dûment satisfait ce besoin pressant de mettre fin à la sécheresse de leurs gosiers en menant une charge vaillante à l'encontre de la mauvaise bière du troquet. Nonobstant la dignité qui allait avec sa charge de prêtre, le médecin avait gaillardement levé le coude et se trouvait à présent pris dans une partie de bras de fer avec l'un des portefaix qui avaient autrefois compté parmi ses patients et qui n'était jamais avare de provocations amicales quand l'alcool leur montait à la tête.

Bien assis sur son tabouret qui gémissait légèrement sous son poids, les jambes écartées pour garantir son assise, Zayid avait remonté la large manche de son bournous sur un bras épais dont la peau grisâtre et tannée se tendait comme un vieux cuir sur une musculature sèche et noueuse. Sa grosse main agrippait fermement celle de son adversaire, et lorsqu'un sifflement strident ordonna le début de la joute, on vit les tendons saillir comme des cordages.

Autour des deux hommes, les encouragements et les acclamations fusèrent pour l'un ou pour l'autre, avec quelques moqueries destinées à piquer au vif leurs fiertés, comme l'on donnerait des coups de cravache à des animaux pour les exciter d'avantage.

- Ah, j'dois l'admettre, tu fais des progrès, lança Zayid avec un calme tout calculé.

Il souriait, le bougre, alors que l'autre serrait les dents et s'acharnait aussi vainement que s'il était face à un mur. Sa voix survolait le vacarme, puissante et rauque, engourdie par son accent guttural.

- Allez va, te fais pas mal, je voudrais pas avoir à te rafistoler une fois de plus, reprit-il avec une sorte de bonhomie paternelle. Tu m'donnes déjà assez de travail comme ça !

D'un seul coup, le prêtre cessa de résister, et le dos de sa main s'écrasa avec fracas sur la table, au grand déplaisir de l'assistance qui hulula de plus belle en fustigeant cette défaite volontaire. Son adversaire pesta de plus belle, alors que Zayid grimaçait en massant son coude endolori.

- Eh, t'as pas perdu en poigne, ceci dit, lança-il en riant. Fais pas cette tête, fils, tu voulais prouver ta valeur ? La voilà ! T'as battu un Zélos au bras de fer, ça vaut bien une tournée non ? Pas vrai ?

Cela ne remporta guère l'adhésion de l'assistance, mais quelqu'un fit circuler un peu de menue monnaie, et l'on apporta derechef de quoi laver l'amertume de cette fausse victoire. Le prêtre retourna à sa propre boisson, l'air satisfait, tandis que l'ambiance retombait d'un cran.

- Pourquoi t'as fait ça Toubib ? Tu pouvais gagner, protesta quelqu'un.

- J'ai rien besoin de prouver, moi, répondit-il tranquillement en souriant. Je sais ce dont je suis capable, ça me suffit.

- Oh, à d'autres, eh ! Tu t'es défilé comme un lâche.

Un bref silence suivit ces paroles et de nouveau, les regards se tournèrent vers les deux hommes. Zayid ne se départit pas de son sourire : calme, presque bienveillant, pas l'ombre d'une vexation ne vint troubler les traits rudes de sa face épaisse engoncée dans sa barbe et les plis de son turban. Malgré la chaleur et comme le faisaient les nomades du sud lointain, il gardait la tête emmaillotée dans le drapé d'un long pan de coton clair qui lui encadrait le visage et retombait largement sur ses épaules.

- Si c'est que tu préfères croire, à ta guise, fils. Ce n'est pas à toi que je rends des comptes.

- Et à quoi d'autre, hein ? Ta déesse ?

- Précisément, répliqua aussitôt Zayid.

Il posa soigneusement sa choppe sur la table, et croisa les bras avec une résolution patiente que rien ne semblait pouvoir entamer. Pas une fois on ne l'avait entendu hausser le ton, et il ne le fit pas plus en reprenant :

- Mais tu étais bien heureux d'avoir ses bénédictions quand il a fallu prendre soin de ta femme en couches, pas vrai ? Comment va le petiot, d'ailleurs ? Il doit faire ses premières dents à l'heure qu'il est.

Au soudain rappel que beaucoup de choses, parfois, tenaient simplement au bon vouloir d'un médecin qui avait le bon goût d'avoir des tarifs tout à fait à la portée des simples tâcherons de sa sorte, l'homme s'empourpra et bredouilla quelque chose comme quoi le nourrisson allait bien, oui, grâce aux dieux.

- Il promet d'être costaud, celui-là, acheva le prêtre avec un large sourire chaleureux.

Une malice de grand-père faisait plisser le coin de ses yeux clairs, alors qu'il regardait l'homme s'éloigner rejoindre ses camarades, affectant l'attitude bourrue de ceux qui ne pourraient décemment être pris en tort. Zayid termina sa choppe, et contempla à regrets le fond vide.

- Tu aurais pu facilement en gagner un autre, observa la serveuse qui la lui prit des mains en débarrassant la tablée.

Zayid émit un claquement de langue et oscilla du chef.

- ça aurait pas fait de mal, pour sûr, ça donne soif, tout ça. Ecoute, si tu te sens d'humeur généreuse, pense au vieux Toubib qui se dessèche sur pied.

- Compte-là dessus ! Répliqua la jeune fille en riant.

Alors qu'elle s'éloignait, le prêtre avisa l'homme à la table voisine, devant lequel trônait deux bières dont une encore toute mousseuse et même pas entamée. Il ne devait rien avoir manqué de l'algarade, à n'en pas douter, d'autant que Zayid, ni du verbe ni de la carrure, n'était homme à être d'une discrétion remarquable. Le jeune homme, la mine morose, semblait-être là depuis un moment, sans que le siège vide en face de lui n'ait trouvé preneur.

- Tu attends quelqu'un, fils ? Lança-il avec un sourire jovial. Faudrait pas laisser tiédir la boisson.
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MessageSujet: Re: Un repas de dieux [Pv Zayid]   Un repas de dieux [Pv Zayid] Icon_minitimeMer 25 Déc - 5:38

Kelsier buvait tranquillement sa bière en observant un Zélos s'adonner à un bras de fer un peu plus loin. Il avait perdu mais, ça ne surpris pas le jeune homme. S'il avait dû gagner, il l'aurait fait bien plus rapidement. Non, le vagabond ne pensait pas son adversaire plus fort, simplement, il avait lu dans son jeu. Bah, il s'en moquait au fond. Il n'y prêtait attention que pour s'occuper en attendant Gawel qui de toute façon ne viendrait pas. Sans réellement écouter la conversation du petit groupe autour de cette lutte futile, il crut comprendre que l'homme n'était pas d'ici mais, qu'il passait régulièrement. Sans doute encore plus que le Nérozian lui-même. Bah, qu'importait au fond. Il détourna le regard et expédia sa bière d'une traite. Il fit signe à la serveuse et celle-ci termina de servir quelques clients puis elle revint le voir avec une chope pleine. Elle savait qu'il ne toucherait pas à celle du Sindarin avant qu'il ne s'apprête à partir. Elle déposa la chope devant lui puis, retourna derrière le bar. C'est alors que le jeune homme vit le perdant du bras de fer approcher. Il en avait apparemment après la bière sur la table et le laissa entendre dans ses paroles. Souriant à son tour, Kelsier répondit:

"J'espère pour toi que tu n'es pas réellement mon père, auquel cas je risquerais de vouloir écourter tes jours. Bon allez, je suis pas idiot! J'ai bien compris, t'es un cureton c'est ça? Et je parie que tu as soif. Installe toi et bois! De toute façon, il viendra pas."

Kelsier ne pensait pas se tromper à ce sujet. Bah, même s'il n'était pas croyant, la religion ne le dérangeait pas. Puis, ce n'était pas parce que le type était prêtre ou je ne sais quoi qu'il n'aurait que ce sujet en bouche. Il marquait déjà un premier point en aimant la bière. Le vagabond avait répondu avec entrain non pas qu'il était réellement enjoué mais, ça tuerait l'ennui. Il espérait que sa blague sur son père serait comprise comme un "si tu peux arrêter de m'appeler mon fils c'est cool" et qu'il ne poserait pas de questions à ce sujet. Enfin, si c'était le cas la réponse serait simple et courte. Kelsier avait de bonnes raisons de détester son géniteur. Il ne cherchait toutefois pas à se venger puisqu'il ne savait pas qui il était. Il doutait cependant que ce soit un Zélos. De toutes façons, ce n'était pas CE Zélos. Il avança donc son bras en direction de la chaise pour l'inviter à s'asseoir et dit:

"Par contre, tu oublies l'idée de bras de fer avec moi. Ces futilités, c'est pas mon délire!"
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MessageSujet: Re: Un repas de dieux [Pv Zayid]   Un repas de dieux [Pv Zayid] Icon_minitimeJeu 26 Déc - 18:08

Zayid fixa un instant le jeune homme, un rien de malice logé dans ses yeux clairs, et puis partit d'un grand éclat de rire en abattant une main sur le bord de la table, au risque de faire vaciller dangereusement la vaisselle.

- Kesha m'en garde, petit, si j'avais un gamin à moi, je le voudrais un peu plus épais que tu ne l'es.

Une pique pour une pique, rien de plus : le large sourire qui fendait sa barbe très noire ne laissait aucun doute sur la portée de ces mots, non plus que le clin d'oeil qui vint avec. Lorsque le gamin le pria de se joindre à lui, il tira son tabouret sous lui pour franchir la distance qui séparait leurs tablées : le bruit réveilla Yahya qui dormait à ses pieds, et le molosse ouvrit un oeil en soulevant mollement une oreille avant de se retourner à son activité favorite des jours de grosse chaleur.

- C'est bien généreux de ta part, reprit le médecin. Je m'appelle Zayid, mais s'il te sied, tu peux faire comme les autres et m'appeler Toubib. Et comme tu l'as si finement observé, je suis prêtre, en effet.

Ce disant, il fouilla dans le col de sa tunique, sous les plis de sa coiffe, et du pouce tira un pendentif d'émail bleu qui portait le symbole de sa déesse. Le bijou de pacotille n'avait de valeur que sentimentale et symbolique, sans doute, car l'on voyait sur la monture de bronze les endroits où l'usure et la patine avaient verdi le métal et légèrement attaqué le cuir du cordon. En vérité, partout où on posait le regard, tout était du même : les franges effilochées des vêtements, la poussière qui blanchissait les plis et les ourlets, les rapéciages superposés, le cuir craquelé et plissé. Tout avait vieilli en même temps que lui, et de toute évidence, le prêtre n'avait pas croisé le ciseau du barbier depuis fort longtemps et il s'était écoulé un temps plus considérable encore depuis qu'il avait connu le luxe d'une nourriture solide et d'un lit confortable.

De nouveau, Zayid glissa à son interlocuteur un sourire un rien malicieux, avant de se saisir de sa choppe et de l'élever à l'adresse du jeune homme et d'en engloutir une longue et voluptueuse gorgée. Il la reposa devant lui avec un claquement de langue satisfait et oscilla du chef, affectant un air faussement sérieux que démentait toujours l'éclat de son regard plissé par la gaieté.

- ça non, fils. Je ne me risquerai pas à cela avec toi, j'ai bien trop peur de te casser en deux. J'ai déjà bien assez de travail comme ça !

Croisant les bras sur la table, Zayid se prit à l'observer un peu mieux : il était difficile de lui donner un âge, à celui-là. Une grisaille précoce lui faisait des cheveux couleur de cendre et ne cadrait pas avec la douceur juvénile d'un visage qui avait vu trop peu d'hivers pour en porter déjà la trace. Le regard, clair, perçant comme des aiguilles de glace, était pourtant acquis à cette dureté résolue que le prêtre connaissait bien pour la trouver bien souvent dans les yeux des petites gens. De nouveau, le géant oscilla légèrement du chef, et esquissa même un sourire en voyant la vêture et les armes : un vagabond sans doute, vivant de l'épée et de la force du bras qui la maniait, comme il en avait souvent vu et avec lesquels il lui était souvent arrivé de cheminer.

- Alors, reprit-il avec une curiosité manifeste, un rendez-vous manqué ?

Malgré toute la franchise un rien remuante du personnage, il y eut comme un soupçon de prudence, dans ces mots. Le sérieux lui était revenu d'un rien, et pour de vrai, cette-fois. Les yeux profonds et limpides qu'il posait sur le jeune homme gardaient une expression aimable, et s'il était intrigué, il n'y avait rien de pressant ou d'impérieux dans cette question à laquelle on pouvait aisément se soustraire. Comme souvent, il était manifeste que le prêtre était tout à fait capable d'entendre un refus, sans en prendre ombrage.
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MessageSujet: Re: Un repas de dieux [Pv Zayid]   Un repas de dieux [Pv Zayid] Icon_minitimeJeu 26 Déc - 20:44

Ainsi donc, sa divinité était Kesha. Kelsier n'était pas calé niveau déontologie mais, il lui semblait que cette déesse était loin d'être la pire. Puisque l'homme semblait disposé à s'asseoir, le vagabond aurait tout le temps de lui poser des questions à ce sujet. En effet, même s'il n'accordait aucune prière, il ne dénigrait nullement les dieux et éprouvait une certaine curiosité à cet égard. Il en avait une vision bien à lui et même s'il venait à croire en la potentielle existence de l'un d'eux et le respecter, ce n'était pas lui qui se mettrait à le prier. Après tous, il croyait en l'existence de ses pairs et respectait grand nombre d'entre eux, il ne leur adressait pas de prière. Pourquoi le ferait-il pour les dieux? Il n'agissait pas avec les gens en fonction de leur puissance. En tout cas, le Zélos face à lui n'avait pas posé de question sur la plaisanterie de Kelsier, grand bien lui fasse. Il avait rajouté un peu d'humour en guise de réplique et un peu de gentille provocation. En effet, le Nérozian était un gringalet face à son interlocuteur mais, il n'avait pas sa langue dans sa poche.

"Je n'ai sans doute pas suffisamment mangé de viande. Enfin, les dieux soient loués, on va pouvoir boire ensemble sans que ma lame ne me démange."

Kelsier invoquaient les dieux sans chercher à leur manquer de respect. Il n'avait juste pas de mesure dans son humour. Sans se moquer d'eux, cela ne le dérangeait pas de plaisanter avec. L'homme tira son propre tabouret plutôt que de s'installer sur la chaise que Kelsier avait laissé prête pour Gawel. Cela sembla avoir attiré l'attention d'un chien. Sans doute celui du prêtre. Ce dernier se présenta et le jeune homme rétorqua:

"Je sais ce que signifie Toubib mais, je vois aucune raison de t'appeler ainsi. Zayid c'est très bien. Moi, c'est Kelsier mais, si t'es fainéant, tu peux m'appeler Kel. Généreux je sais pas. Faudrait pas se laisser éventer le breuvage et puisque t'as soif, bois! C'est la moindre des choses."

Kelsier appréciait grandement la bonhomie du prêtre. Il avait un parlé franc et ne faisait pas de simagrée. Il semblait être un homme du peuple. Ce n'était pas un rapace venu tourner autour d'une bière. Il avait vu le siège libre et, ayant soif, était venu voir s'il pouvait l'avoir. Il était arrivé droit au but sans s'imposer. En fait, le Nérozian retrouvait là sa manière de faire. Une fois assis, il avait fouillé dans son col pour montrer au vagabond sa médaille. Une vieille breloque qui ne devait avoir de valeur que pour lui. En effet, il la montrait malgré tout comme une relique. Kel observa alors un peu plus son interlocuteur. Ses vêtements étaient encore plus usés que les siens et malgré sa carrure imposante, un repas ne lui aurait sans doute pas fait de mal. Bien que le jeune homme n'était pas riche, il avait suffisamment d'or pour leur payer une assiette à tous les deux. Et puis, quand il n'aurait plus d'argent, il n'aurait qu'à aller faire les poches de quelques nobles pour se renflouer.Enfin, il avait suffisamment d'argent dans l'immédiat. Mais, il allait attendre un peu, ils avaient le temps. Enfin, lui l'avait et son interlocuteur ne semblait pas non plus être pressé.Il venait de descendre une grande gorgée avant de se moquer gentiment de Kelsier. Celui-ci répondit:

"Tu pourrait être surpris. Je n'ai pas la prétention de pouvoir te battre mais, tu serais surpris de voir que je ne suis pas si fragile. Cela dit, je préfère trinquer que lutter. Allez, santé l'ami!"

Ah ça, il pouvait donner des mon fils autant qu'il le voulait, Kelsier ne l'appellerait pas mon père. Il avait beau ne rien avoir contre la religion et apprécier le Zélos, il n'allait pas jouer un rôle. C'était déjà pas mal de lui laisser l'appeler mon fils. Bah, il n'avait pas envie de se quereller pour si peu et encore moins ici, dans cette taverne où il venait régulièrement. Déjà que la dernière fois, il s'était battu et que le patron l'avait engueulé. Bon, c'était vraiment pour la forme car le vagabond avait dégagé un petit riche qui râlait à propos de la qualité de la boisson. Il s'attendait à quoi en venant ici? Tout le monde savait que la bière y était mauvaise mais, c'était aussi ici qu'elle était le moins cher et le brave homme qui tenait l'établissement faisait de son mieux pour contenter tout le monde. Mais, cette fois, s'il y avait un problème, les conditions ne jouerait pas en sa faveur. Puis bon, sans parler du fait que le Zélos était beaucoup plus costaud, la sympathie qu'il éprouvait pour lui ne lui donnait aucune envie de se batailler avec.

Zayid semblait observer Kelsier. Ce dernier avait remarqué l'arrêt du regard sur ses lames. Bah, nombre de personnes étaient armées. Kelsier bu une gorgée dans sa bière puis la reposa et répondit au colosse:

"On peut pas vraiment parler de rendez-vous et j'ai cru comprendre que je ne l'avais pas raté. D'une certaine manière, on peut dire que c'est un rituel. Pas un de ces trucs bizarres où les gens attendent après les esprits ou autres démons. Disons que j'espère revoir un vieil ami. Enfin quand je dis un vieil ami, je veux dire que ça fait longtemps que lui et moi on est ami. Sinon, il doit avoir ton âge je pense. Après, vu que c'est un Sindarin, difficile à dire du coup. Sans doute a-t-il passé plus d'hiver que toi en ce monde. Enfin bon, peu importe. Il ne viendra pas. Bois et parle moi donc de ta déesse. Si tu lui adresse tes prières, il doit bien y avoir une raison. Perso, les dieux c'est pas mon truc mais, j'ai rien contre. Peut-être que si tu m'en apprends plus, tu réussiras à me convaincre."

Le Nérozian sourit. Il ne se moquait absolument pas de son interlocuteur. Certes, il n'attendait pas à ce que ce dernier réussisse à le convaincre mais, il avait vraiment envie de savoir ce qui l'amenait à vénérer Kesha. Si le jeune homme n'était pas pieux, voir autant de monde se tourner vers des divinités quel qu'elles soient le fascinaient. Il éprouvait un certain attrait à se renseigner par leur biais plutôt que dans les livres.
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MessageSujet: Re: Un repas de dieux [Pv Zayid]   Un repas de dieux [Pv Zayid] Icon_minitimeVen 10 Jan - 23:05

Tout en écoutant Kelsier parler, Zayid ne put s'empêcher de sourire. L'alcool ingurgité et la chaleur du jour, quoiqu'en proportions tout à fait moindre comparées aux habitudes du Zélos, commençaient à faire leur oeuvre et apprêtaient plus encore qu'à l'ordinaire son tempérament prompt à la palabre et à la bonhomie. L'étranger attablé face à lui répondait avec autant de verve à ses paroles, ce qui n'était pas pour lui déplaire : il en allait souvent ainsi, de quelques taquineries qui permettaient de se jauger mutuellement sous le déguisement de la plaisanterie et traçaient quelques premières limites. Il n'avait pas la langue dans sa poche lui non plus, et la franchise dont il faisait preuve était plutôt plaisante. Le prêtre n'était pas assez sot pour prendre à légère ce qui était dit, fut-ce sous un jour amusant, et il ne doutait pas un instant que les lames au fourreau pourraient être tirées bien vite si nécessaire.

Mais fort heureusement, comme cela fut dit, le seul éclat qui devait se faire entendre pour l'heure était celui des choppes qui trinquent et non du fer qui se heurte.

- Que voilà de sages paroles, fils, la bière est bien plus goûteuse que l'épée, pour sûr, acquiesça le prêtre.

Et sans plus attendre, il s'attaqua au doux breuvage qui s'éventait dans la chaleur, élevant son gobelet à l'adresse du mercenaire avec un signe de tête. Et puisque l'homme était visiblement d'humeur aussi loquace que le médecin, il ne tarda pas à répondre à sa curiosité.

Un sourire lui vint, alors qu'il reposait la choppe sur la table en essuyant l'écume blanche qui humectait sa barbe.

- Eh bien, fit-il, faute de vieil ami, te voilà à table avec un vieux prêtre. Pas sûr que tu y gagnes au change, mais enfin, je vais tâcher de t'être d'agréable compagnie, alors, ne serait-ce que pour te rendre grâce d'avoir donné à boire à un pauvre gueux.

Sous les sourcils épais, le regard qui se posait sur Kelsier ne perdait rien de sa sagacité profonde, à travers la gaieté indolente des paroles. De toute évidence, le discours du mercenaire et ses questions avaient happé l'attention de Zayid qui, sans rien perdre de ce sourire cordial, parut jauger un moment les intentions de son interlocuteur. Son aveu franc et net de son incroyance avait le mérite de poser clairement les choses, ce qui était tout à l'honneur de l'honnêteté avec laquelle le jeune homme s'exprimait depuis le départ, autant que la curiosité qui était la sienne. Elle paraissait sincère, et cela lui suffit amplement. Alors, il oscilla légèrement du chef et se carra plus confortablement sur son siège trop étroit, croisant les bras sur le bord de la table.

- Tu ne manques pas de hardiesse, petit, répondit-il. Tu sais pas à quoi tu t'exposes, à inciter un vil causeur de ma sorte à te parler de sa foi. Mais soit, puisque tu le demandes, je vais te le dire. Entends-moi bien cependant, je n'ai pas l'intention de te convertir. Ceci te regarde, après tout.

Il prit une longue gorgée de sa bière, et réfléchit un instant. Par où commencer ? Le regard limpide, embusqué comme des perles dans la broussaille, restait fixé sur celui qui lui faisait face alors que Zayid cherchait ses mots, ceux qui conviendraient le mieux pour décrire sa réalité à un homme dont il ne savait rien, et devinait à peine ce qu'il fallait. C'était une chose commune, en vérité, et à la toute fin, Zayid s'étonnait encore d'à quel point c'était un exercice qui lui était à la fois très familier et toujours aussi périlleux que de répondre à ce "pourquoi" qu'on lui posait parfois. La vérité était là, elle était évidente et limpide comme le souvenir qu'il gardait de cette vision fugace cueillie au bord du gouffre, mais chaque fois c'était comme de mettre son coeur à nu pour en tirer le récit qu'on lui réclamait. La raison était simple, mais la cause en était autrement plus profonde, et, pour tout dire, beaucoup plus intime. Mais c'était là sans doute une autre facette de ce renoncement qu'il avait embrassé bien longtemps auparavant : se défaire de tout, c'était aussi se défaire de ces barrières que l'on dresse entre le monde et ses propres pensées.

- La chose est simple, pour ne rien te cacher. Si j'ai foi en Kesha et si je lui ai confié ma vie tout entière, c'est que c'est elle qui est venue me les donner. La foi, la vie, et tout ce qui vient avec.

Sa voix sonore, qui jusque-là avait été forte et assurée, se fit un rien plus paisible. Grave, profonde, elle se faufilait dans l'agitation de la taverne avec un calme souverain qui fendait le bruit environnant comme les vagues sous l'étrave d'un navire.

- Vois-tu, il y a bien longtemps de cela, j'ai failli mourir. A bien des égards, beaucoup de choses sont bel et bien mortes, cette nuit-là, à commencer par l'homme que j'étais. Et à ce qu'il restait de moi, elle est apparue. Crois-le ou non, fils, je suis un être pragmatique, et même si je sais qu'ils me trompent bien souvent, j'aime à me fier à ce que mes yeux et mes oreilles me disent. Et ce qu'ils m'ont dit alors, c'est qu'il y a au moins une chose en ce monde qui n'a pas voulu me voir périr et que cette chose vaut bien toutes mes prières et toutes mes pensées, jusqu'à ce que vienne l'heure de mettre les voiles pour de bon.

Il parla avec la même franchise qu'il l'avait fait jusqu'alors : les yeux dans les yeux, sans se détourner, habité par la sérénité rare qui vient à ceux ayant obtenu le privilège d'être à leur place, et de s'en satisfaire.

- Tu vois, c'est aussi simple que ça, acheva-il en souriant. Il y a bien des choses qui peuvent expliquer ce qui vient hanter l'esprit d'un homme qui meurt de faim et de soif dans le désert en pissant le sang, et peut-être bien que je fais fausse route depuis le départ. Qui sait ? Moi, j'ai fait mon choix, et je ne l'ai jamais regretté.

Et il était dur, ce choix, tout en lui le clamait, sans le cacher : l'usure profonde qui lui faisait une face de vieillard à un âge où d'autres que lui étaient dans la pleine force de la maturité, l'âpreté sévère qui mordait profondément la chair tannée et le cuir brûlé de labeur et de misère, les rigueurs d'une ascèse qui avaient emporté le superflu. La cartographie serrée des ridules et des cicatrices racontait bien des sacrifices, mais la profondeur du regard paisible disait combien ils avaient été faits de bon cœur.
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MessageSujet: Re: Un repas de dieux [Pv Zayid]   Un repas de dieux [Pv Zayid] Icon_minitimeMer 15 Jan - 20:29

Si Gawel n'honorait pas Kelsier de sa présence, le prêtre était d'agréable compagnie. Ce n'était pas un de ces pincés du cul qui s'éternisaient en palabres dans le but de convertir son prochain à une religion en laquelle lui-même n'était pas sûr de croire. Zayid avait été bref mais, on sentait la conviction dont il faisait preuve en l'évoquant. De plus, il avait clairement dit ne pas chercher à convaincre le Terran. Malgré son athéisme, des hommes comme lui l'aidait à n'éprouver aucune aversion pour les religions. Une certaine fascination l'habitait même. D'où le fait qu'il ait posé cette question aussi rapidement. Il était satisfait de la réponse et sourit avant de dire:

"Si la présence de mon vieil ami m'aurait plu, je ne me plains pas de la tienne. Les nouvelles rencontres sont agréables aussi parfois et tu ne manque pas de vigueur. Je ne pense pas avoir le temps de m'ennuyer en ta compagnie. J'aime à t'écouter me parler de ta déesse. Tu n'es pas un de ces curetons qui étale sa science sans conviction pour attirer l'attention. Personnellement, je ne sais pas si c'est réellement une déesse qui s'est révélée à toi. Qu'importe, s'il te convient de le penser, que ce soit vrai ou faux m'importe peu. Tu l'as dit toi-même, tu n'es pas là pour me convertir. Moi, la religion c'est pas mon truc mais, ça me dérange pas. Puis, je suis curieux. Mais, j'espérais rencontrer quelqu'un de ton acabit pour m'en parler. Je ne veux pas une vague description que je pourrais trouver dans un livre. Toi qui connais ta divine, dis moi qui elle est. Ce qui force l'admiration chez elle."

Un tel homme poussait Kelsier à être bavard. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas été de si bonne humeur. Il avait face à lui un interlocuteur sympathique et loquace. Cela lui promettait de passer un bon moment. Il fallait bien avouer que le jeune homme était par nature quelqu'un de sociable même s'il voyageait en solitaire. Il n'avait de mal qu'avec les bourgeois, les nobles et les dirigeants. Et beaucoup de prêtres. Mais, Zayid n'était pas de ceux là. Il faisait partie de ces religieux qui avaient choisi cette voie par conviction et non pour la notoriété que cela apportait. Dans le monde idéal de Kelsier, tous les représentants des dieux seraient des gens du peuple. De toute façon, il ne resterait que des gens du peuple. Il n'y aurait plus de pouvoir et chacun serait libre de vivre heureux. Peut-être ne connaîtrait-il jamais ce monde mais, il ferait son possible pour que cela arrive un jour. Jusque là, ses actions n'avaient pas eu beaucoup d'impact mais, il avait tout de même libéré quelques pécores du joug de la noblesse en ayant occis celle-ci. Mais, éliminer deux ou trois nobles n'amènerait pas l'utopie à laquelle il aspirait. Enfin bon, il faisait ce qu'il pouvait. Un jour, Nérozia l'emporterait. La voix du peuple. Tous libres et égaux. Voilà quelles étaient les croyances de Kel mais, il évitait d'en parler dans des lieux comme celui-ci. Il y avait du monde et clamer tout haut qu'on était Nérozian n'était que rarement une bonne chose. Cela pourrait lui valoir d'avoir sa tête mise à prix.

Le jeune homme leva sa bière et en but une gorgée. Il regarda sa chope et celle de son interlocuteur puis, termina la sienne et lança un regard qui visait à inciter l'homme à faire de même. Il dit à la suite de cela:

"Si la bière n'est pas fameuse ici, elle a au moins le mérite de ne pas être chère. Peut-être souhaiterais-tu accompagner celle-ci d'un repas? Leurs produits ne sont pas les meilleurs de la ville mais, le cuistot a du talent et tu ne regrettera pas ton assiette."

Kelsier commençait à avoir faim et puisque son interlocuteur était d'agréable compagnie, il lui proposait de manger avec lui. Il avait récupéré une bourse suffisamment pleine pour pouvoir se le permettre. Il ne doutait pas que celui-ci allait accepter et si ce n'était pas le cas, il n'aurait aucun remord à manger devant lui. Toutefois, jamais il ne mangerait devant quelqu'un sans lui proposer un repas à lui aussi. Il avait connu la misère en Phelgra et puis, il estimait que tout le monde devait pouvoir manger à sa faim. En attendant la réponse du Zélos, il fit signe à la petite serveuse souriante afin qu'elle vienne prendre commande. Elle était occupée à servir des bières mais, elle lui adressa un geste amical pour lui montrer qu'elle l'avait vu.
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MessageSujet: Re: Un repas de dieux [Pv Zayid]   Un repas de dieux [Pv Zayid] Icon_minitimeMer 15 Jan - 23:05

Zayid eut un sourire en coin et ses yeux restèrent rivés sur le jeune homme. De la franchise, toujours, et c'était appréciable : les incroyants n'étaient -et de loin- pas tous aussi honnêtes et bien disposés envers les gens de sa sorte, hélas. Si c'était le cas, il aurait eu bien moins d'ennuis au cours de ses longues errances. Imitant Kelsier, il termina son gobelet et secoua la tête avec reconnaissance, écartant légèrement les bras.

- Ah ben ça, fils, c'est une proposition à laquelle je ne peux dire non. Ma patientèle n'est point riche, vois-tu, alors je suis sans le sou. Je serais un sot de refuser la nourriture qu'on m'offre de si bonne grâce.

Son expression se teinta de malice, quand il reprit :

- Et pour répondre à ta curiosité, c'est très simple, tu sais. Que Kesha ait eu la bonté de faire preuve de miséricorde envers moi, de pardonner mes fautes pour me donner la chance de tout recommencer suffit à la rendre digne de louange. Elle aurait pu me châtier, me laisser mourir, mais elle n'a rien fait de cela et m'a donné son pardon. C'est qu'elle est bonne, ma déesse, c'est qu'elle est douce et bienveillante et que beaucoup de nos frères feraient bien d'apprendre d'elle. Il y a des dieux terribles, qui président aux guerres, aux choses de la science et de l'art, mais elle, c'est la médecine qu'elle a donné à ceux qui vont sur cette terre, pour qu'ils guérissent ce que d'autres brisent.

Ce disant, il étendit devant lui ses grosses mains couvertes de cals et de cicatrices, ses grosses mains de travailleur qui disaient le passé d'un guerrier qui avait jeté dans la poussière les armes d'autrefois. Et comme souvent, le récit lui revint à la bouche, ce mantra continuel qui en disait toujours bien plus long que le reste.

- Tu vois ces mains ? Avant, elles tuaient. Maintenant, elles réparent. C'est le don qu'elle m'a fait, et pour cela je lui rends grâce et je vais selon sa volonté, qui me dicte d'aller me soucier de ceux que personne n'écoute, ceux que personne ne regarde.


De nouveau, la musique dans la voix. Elle s'élevait, paisible, et derrière le masque âpre et grossier du Zélos esquinté par la vie, il y avait une sorte de tendresse paternelle qui cohabitait avec la rudesse bourrue du reste.

Il sourit, de nouveau. Tout s'émoussait, là : la dureté apparente était lavée par l'éclat du regard et sa lumière tranquille. Pas de grands discours, non, Zayid n'avait jamais vraiment prêté l'oreille aux plus savants de ses collègues qui disaient de grandes choses sur les destinés du monde, au temple. Quand bien même il eut retenu quelque chose de cela, il savait que Kelsier ne cherchait pas ces réponses là, celles des livres et des penseurs qui n'ont jamais manié un scalpel de leur vie, ni vu de leurs yeux les misères du monde.

- D'autres que moi te parleront comme les livres, reprit-il. Ils te diront des choses différentes et je ne saurais dire qui a tort. Pour moi, tout ceci est vrai, et crois-moi, quand on patauge dans la tripaille d'un accouchement qui tourne mal ou qu'on torche des grabataires à longueur de temps, on est bien contents de pouvoir prier quelqu'un d'en haut, quelqu'un qui veille sur nous tous et qui nous guide. Rien que pour ça, tu sais, ça vaut la peine d'être croyant, parce qu'on finirait par perdre la boule, à la longue.

Le visage était grave, quand il acheva ses paroles. Tout n'était pas que légèreté et la foi, si profondément ancrée dans son âme, était aussi son ancre, la planche de salut dans un quotidien qui hantait les maisons des malades et plongeait ses paumes dans leur sang et leurs humeurs. Et, plus intimement encore, il y avait le fantôme de toutes les souffrances qu'il avait prises aux malades et aux blessés, toutes celles que ses mains avaient absorbées pour les prendre avec lui et les laisser s'en aller.
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MessageSujet: Re: Un repas de dieux [Pv Zayid]   Un repas de dieux [Pv Zayid] Icon_minitimeJeu 16 Jan - 14:45

Pas manqué, il avait accepté et Kelsier en fut content. Si le médecin se faisait payer son repas, c'était parce qu'il soignait ceux qui n'avaient pas les moyens. Décidément, le Nérozian l'appréciait de plus en plus. Lui aussi aidait les plus démunis. Finalement, même certains religieux avaient un grand coeur. Ils n'avaient juste pas les mêmes méthodes pour les aider. Pendant que Kel éliminait le mal à la racine, Zayid réparait les conséquences de ce mal. En effet, même si ce n'était pas les riches qui rendaient les pauvres malades, c'était à cause d'eux que les soins leur étaient inaccessibles. Quand il n'y aurait plus de nobles et de bourgeois, les médecins seraient bien obligés de soigner tout le monde. Le Terran dit alors en riant:

"Ahah, une grande âme à ce que je vois! Les gens comme toi, il y en faudrait plus. Mes clients sont suffisamment riches pour que je puisse nourrir ceux qui ont faim. Bon, je n'ai pas assez pour offrir un festin à toute une tablée mais, j'aime à faire ce que je peux. Aider le bas peuple est une fort bonne chose. Pour ma part, j'essaye de faire en sorte qu'ils n'aient plus besoin de cette aide. Bien sûr les gens auront toujours besoin d'un médecin mais, si j'atteins mon but un jour, il n'aurons plus besoin d'attendre qu'un type comme toi passe dans le coin. Ils pourront voir n'importe quel médecin, il les soignera."

Kelsier essayait de rester évasif. Après tout, ses activités n'étaient pas très légales. Enfin, de toute façon sa seule appartenance à Nérozia faisait de lui un criminel. Bon après, il ne s'était jamais fait prendre et son tatouage n'était pas visible. Après, c'était justement une raison de ne pas le crier sur tous les toits. Malgré une certaine fierté à appartenir à cette caste, il savait qu'il devait faire preuve de discrétion autant pour lui que pour les autres membres. De lui même, même sous la torture il ne dirait rien mais, la magie était si vaste qu'il n'était pas à l'abri que quelqu'un fouille ses pensées ou le fasse parler de force grâce à une manipulation mentale. Enfin, jusque là, il était toujours resté à l'abri de tout soupçon. Malgré tout, il soupçonnait la jolie serveuse d'être au courant. Il n'était pas impossible qu'elle ait surpris des bribes de la conversation avec Gawel. Enfin, celui-ci étant un Nérozian vétéran, Kelsier aurait dû se douter que ce dernier avait pris les mesures nécessaires. La serveuse ne savait effectivement rien. Elle l'avait vu partir prestement après avoir reçu des missives mais, elle en ignorait la provenance. Et puis, généralement, il attendait toujours suffisamment longtemps pour que cela ne se remarque pas. Et surtout, il était sur ses gardes. Un type l'avait suivi une fois et il avait failli y laisser sa peau. Par chance, ce n'était qu'un pauvre hère qui en avait après sa bourse. Kelsier lui avait laissé quelques pièces en lui disant qu'il aurait dû demandé et était parti. Bien qu'il ne soit pas riche, il aurait vite fait de remplir sa bourse auprès d'un riche client.

Ainsi, le prêtre continua en parlant de sa déesse. La déesse de la médecine. Kelsier pensait que l'on devait cela à l'évolution des connaissances des hommes mais, au fond, il n'avait jamais excellé dans ce domaine et ne s'était jamais renseigné concrètement sur son évolution. En tout cas, cette déesse là était louable, pas comme les dieux ou déesse de la guerre, de la richesse ou du meurtre. Il n'était pas sûr que tous ces dieux existaient mais, si c'était le cas, ils ne méritaient pas qu'on les vénèrent. En effet, même si Kelsier était un assassin, il ne cautionnait pas le meurtre. Il n'assassinait que les puissants, ceux dont la mort serait utile à un monde plus juste. Les bourgeois qui, face à une révolution, se plieraient sans broncher ne faisaient pas partie des cibles à éliminer. Se fournir chez eux était bien plus rentable. De bonnes vaches à lait en somme.

"Je ne te promets pas d'y croire mais, si elle existe bel et bien, ta Déesse est de celles qu'il fait bon avoir là haut ou je ne sais où. Je tâcherai de la remercier à chaque fois qu'on me soigne d'une maladie. Je suis pas suffisamment pieux pour lui adresser des prières mais, pas suffisamment ingrat pour ne pas la remercier. Il faut bien savoir faire la part des choses. Je ne nie point son existence, je me contente de ne pas en être sûr. La remercier est ainsi un moindre mal. Qu'est-ce que ça me coûtera de dire merci? Par contre, le Dieu de la guerre, lui s'il existe, il mériterait un bon coup de pied au cul. "

Botter le cul à un dieu? Rien que ça. La serveuse venait d'arriver et elle laissa échapper un éclat de rire en entendant la boutade de Kelsier. Il lui commanda deux bières et deux plats du jour. Fallait pas trop chercher. C'était une petite taverne pour les gens sans le sou alors la carte n'était pas variée. Cela changeait chaque jour en fonction des légumes que le cuistot avait trouvé et dans les meilleurs jours, un morceau de viande les accompagnait. Ce n'était pas de la première qualité mais, les talents de ce brave homme faisait que ça se mangeait sans faim. On aurait pu se demander ce qu'il faisait dans un établissement si minable mais, la réponse était simple, que ce soit lui, le patron ou la serveuse, ils avaient tous les trois une aversions des riches prétentieux. Bon, le patron lui de toute façon n'aurait pas eu les moyens de tenir un établissement à leur hauteur. La jeune fille nota cela sur son calepin et alla prévenir le cuisinier tout en lui montrant pour qui c'était. Kelsier était un habitué et Zayid avait fait forte impression. Nul doute que leurs assiettes seraient bien remplies. Elle revint ensuite immédiatement avec les bières. Kelsier sortit sa bourse et paya ce qu'il devait puis, il rajouta une coquette somme, supérieure même à ce qu'il devait en lui disant de partager avec le cuistot. La bourse était désormais presque vide. Bah, il aurait juste à rendre visite à un autre client et le tour serait joué.

Le Zélos lui montra ses mains et lança une tirade digne des grands philosophes. Alors Kelsier sourit et dit:

"Sauf de temps en temps pour s'adonner à un bras de fer. Enfin, s'amuser ne fait de mal à personne. Je n'ai pas la prétention de soigner mais, je détruis pour mieux reconstruire. Je ne me plais pas à occire mais, il va sans dire qu'éliminer ceux qui font mourir le plus grand nombre est un moindre mal. De toute façon, tu as vu mes lames et je ne te crois pas idiot. Tu as bien compris que je ne coupais pas mon pain avec. Toutefois, si j'en prends soin, ce n'est pas par méticulosité. Je fais ce que je fais car c'est un mal nécessaire mais, je n'y prends aucun plaisir et ne veux en garder aucune trace. Ne vois pas cela comme une tentative de m'absoudre devant toi. Je suis conscient de ce que je fais et je n'ai pas l'intention d'arrêter. Je tiens juste à remettre les choses à leur place. Je ne suis pas là pour détruire ce que tu répares. Ce que je détruis, c'est ceux à cause de qui ta tâche est si ardue."

Avant son premier assassinat, Kelsier avait beaucoup hésité. Pourquoi ne pas se contenter de vols? Il aurait pu redistribuer l'argent. Mais, ça aurait été le serpent qui se mord la queue. Les riches auraient de nouveau tout pris et cela aurait été vain. Ce qu'il faisait, il ne le faisait pas de gaieté de coeur mais, c'était nécessaire.

Puis, Zayid tint un discours qui plut au jeune homme. Lui même avait dû croiser des prêtres sans conviction. Puis il termina par la raison pour laquelle il fallait croire. Alors, Kelsier répondit sur un ton plus grave que jusque là:

"Les divinités qui pourraient me plaire ne cautionneraient sans doute pas mes actes. Hélas, je ne peux pas attendre gentiment que les dieux règlent tous les problème. Je me pencherai d'avantage sur la question quand le monde ira mieux. C'est toutefois la raison pour laquelle je ne renie pas leur existence. Je sais qu'ils peuvent apporté un certain réconfort mais, je n'ai pas assez d'hypocrisie pour prier des êtres qui ne valident pas mes choix. Et ceux qui me cautionnent, pour la plupart sont bien trop viciés pour m'intéresser. C'est seulement qu'ils ne comprennent pas mes actes."

Voilà maintenant qu'il insinuait que certains dieux étaient idiots. En même temps, pour choisir les voies de la destruction, il ne fallait pas avaoir un QI très élevé. Fallait bien le dire.
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MessageSujet: Re: Un repas de dieux [Pv Zayid]   Un repas de dieux [Pv Zayid] Icon_minitimeJeu 16 Jan - 23:23

De nouveau, Zayid fixa Kelsier avec un sourire en coin. Oui, peut-être qu'il en faudrait plus, des comme lui, et d'entendre ces paroles, dites avec sincérité quoique l'homme ne connut de lui que fort peu de choses, avait quelque chose de salvateur pour contrer les doutes qui l'habitaient encore, même après cinquante années. Peut-être qu'il s'approchait du but, et s'il ne pouvait guérir le monde, que sa présence lui fut heureuse et utile était en soi un réconfort. Peut-être qu'il s'approchait enfin du moment où il en aurait assez fait, où il pourrait se reposer, libéré de son labeur ?

Qui sait.

Il darda sur le jeune homme une œillade sagace quand ce dernier parla de ses clients. Sans doute faisait-il référence à ceux qui louaient son bras et ses talents de guerrier, ou l'employaient à des tâches plus sinistres encore. Pour autant, Kelsier n'avait pas l'air, ni par ses paroles ni par son allure, de ceux qui étaient du côté des briseurs de vie. Il tenait même la guerre en horreur, à l'entendre et cela fit naître chez le guérisseur un sentiment mitigé. Il sourit, pourtant, et rit même, avec une gaieté soudaine et tout à fait évidente.

- La Divine soit louée, c'est un privilège rare que d'entendre ces mots. Remercier quelque chose auquel on ne croit pas, c'est un gage de bonté d'âme, je trouve.

Accoudé sur la table, le menton dans la main, il l'écouta poursuivre, avec attention. Le jeune homme parlait avec calme, et la fougue rentrée de cet âge qui brûle, qui brûle et s'épand en brasiers de passions et d'idées. C'était beau à voir, malgré l'usure précoce, malgré le cynisme qui gagnait parfois ses paroles : mais à la toute fin, quoiqu'ils fussent chacun à des extrémités opposées, il fut surpris de voir combien de choses pouvait les réunir. Des gens sans fortune, qui œuvraient à leur manière pour des choses plus grandes qu'eux et qui, avec leurs pauvres mains, tentaient de changer le monde.

Ah, les fols aux illusions et aux rêves d'idéal, ah, heureux ceux qui en avaient encore plein la tête et le cœur.

- Ah, fit-il quand Kelsier lui fit remarquer que ces mains de soigneur pouvaient aussi servir à de plus basses besognes, il avait besoin d'une leçon d'humilité, celui-là. C'est aussi le travail d'un prêtre de donner l'exemple, après tout.

Il lui fit un clin d’œil malicieux, et sans doute qu'à bien y réfléchir, le moindre acte, la moindre parole de ce qui s'était joué plus tôt avait été finement calculée par Zayid.

Et puis, Kelsier se tut, et le prêtre l'observa encore un moment, songeur. Les paroles donnaient matière à réfléchir, pour sûr : la façon qu'il avait eue de le formuler était curieuse, mais sans doute tout à fait adéquate. Un mal nécessaire, oui, et à demi mot Zayid crut déchiffrer le vrai derrière le discours, et tout ce qu'il ne disait pas. Les petites gens n'avaient rien à craindre de celui-là, à n'en pas douter, et il y aurait fort peu de chances qu'il se doive de passer derrière lui pour réparer ce qui devait l'être ou enterrer les morts qu'il laissait dans son sillage. Finalement, à chacun sa partie, tout en oeuvrant pour les mêmes.

Zayid sourit, encore, et oscilla du chef.

- Nous voici tous les deux le remède, d'une certaine façon. Toi l'amer, moi le doux, à chacun sa façon. Je ne dirais pas que je cautionne ta méthode, parce que de l'avoir trop donnée, j'ai finis par prendre la mort en horreur. J'en comprends bien l'usage, toutefois, et il faut parfois trancher dans le vif pour sauver le reste.

Il en savait quelque chose, lui : finalement, il en allait des peuples comme il en allait d'un corps. Que la tête parte à vaux l'eau et le reste aussi, qu'un membre pourrisse et il fallait l'ôter de crainte que le mal ne s'étende. Il y avait des choix à prendre, des décisions à faire, des sacrifices à consentir, et Kelsier avait choisi une voie qu'il espérait bientôt caduque.

- Je te souhaite de te trouver bientôt sans ouvrage alors, reprit Zayid. Moi, j'en aurais toujours, c'est certain, mais je te souhaite aussi, l'ami, que tes épées cessent de te servir un jour prochain, parce que tu n'auras plus d'injustice à réparer.

Le visage s'adoucit encore, et il baissa les yeux, songeur.

- J'apprécie ta franchise, petit. J'en connais peu qui seraient venu me dire dans les yeux tous les morts qu'ils sèment autour d'eux, et encore moins qui le feraient sans orgueil aucun. Je ne t'en vois pas fier, simplement obligé, et j'ai le sentiment à t'entendre que toi et moi avons décidé d'endosser un fardeau et un devoir que nous devons mener jusqu'à leur terme, quoiqu'il nous en coûte.

Il avait parlé un ton plus bas, et la musique de sa voix avait voleté dans l'interstice d'un silence.
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MessageSujet: Re: Un repas de dieux [Pv Zayid]   Un repas de dieux [Pv Zayid] Icon_minitimeLun 17 Fév - 2:55

Ainsi donc être prêt à remercier une déesse dont on n'était pas sûr de l'existence était une preuve de grandeur d'âme selon le Zélos. Soit. Kelsier voyait plutôt cela comme l'acceptation qu'il puisse y avoir quelque chose au dessus des hommes. Bien qu'il ne soit pas convaincu de l'existence des dieux, il n'était pas d'avantage possible de prouver qu'il n'existaient pas. Aussi, un simple remerciement ne lui coûterait rien et était légitime. Il esquissa un sourire avant de répondre sur le ton de la plaisanterie:

"Ou peut-être de folie. N'est-ce pas un peu comme si l'on parlait tout seul?"

Kelsier observait l'homme, toujours le sourire aux lèvres. Ce dernier ne semblait pas du genre à s'offusquer facilement. Et puis, le Nérozian n'avait lancé cette boutade que parce que Zayid avait parlé de remercier quelqu'un en qui on ne croyait pas. Bien sûr, il était souvent difficile d'exprimer les choses avec des mots. Soit il avait mal compris Kelsier, soit il n'avait pas formulé la chose telle qu'elle l'était vraiment. En tout cas, le vagabond avait saisi l'occasion pour lancer sa plaisanterie. Et puis de toute façon, si son interlocuteur le prenait mal, il reformulerait simplement ses propos. De toutes façons, le prêtre semblait être un bout en train. Cependant, quand il répondit avec bonhomie que l'homme avait besoin d'une leçon d'humilité, Kelsier cessa de sourire. Pas que ceci le dérange mais, il se mit à exprimer une moue de surprise. Il haussa les épaules avant de répondre:

"Pour le coup, je comprends pas trop. N'aurait-il pas été plus judicieux dans ce cas de le battre? Le laisser gagner ne va-t-il pas justement gonfler son ego? Même s'il est au courant que tu as fait exprès, il se gardera bien de le dire à ceux à qui il comptera les faits. Je ne dis pas que ça doit te toucher mais, j'ai du mal à voir la chose comme une... Ah! Je crois que j'ai compris! En le laissant gagné, tu lui a montré que la victoire n'était pas le plus important. C'est bien cela?"

Le Terran retrouva son sourire. Bien sûr, il se trompait peut-être mais, le fait d'avoir trouvé une explication potentielle le raviva. Oh, bien sûr cela pouvait arrivé à tout le monde de ne pas comprendre quelque chose mais, Kelsier aimait essayer de découvrir les choses par lui-même. Ainsi, quand bien même il se trompait, il avait au moins tourné la chose sous un autre angle. Celui qui ne réfléchit pas et attend juste bêtement une réponse restera idiot si l'autre ne lui la donne pas. Réfléchir par soi-même peut amener à l'erreur ou à la vérité. Mieux vaut une réponse fausse que pas de réponse.

Le jeune homme se perdit alors dans ses pensées. Après tout, c'était un peu pareil avec la religion. Elle répondait à des choses et d'autres. Certains affirmaient clairement qu'elle n'existait pas. Ils avaient donc une question sans aucune réponse. Ceux qui y croyaient dur comme fer avaient une réponse qui leur paraissait vraie. Kelsier dans son cas, envisageait que cette réponse soit fausse mais, il l'envisageait. Comme il avait envisagé la raison pour laquelle Zayid avait perdu volontairement, il envisageait que peut-être, les dieux existaient. Cela ne faisait pas de lui un croyant pour autant. Non seulement, il n'en était pas sûr mais, il n'en vénérait aucun. De plus, il en dénigrait même certains.

Puis le médecin les compara à des remèdes. A ce moment, il sembla à Kelsier qu'il avait compris à quoi il faisait allusion. Bah, il ne semblait pas dérangé par la chose. Le Nérozian sourit. L'homme face à lui était de bonne compagnie et était loin d'être idiot. Bien qu'il ne soit pas encore parti, le Terran commençait déjà à songer au moment où cela arriverait. Il n'en avait pas hâte. C'était fatigant de toujours être seul sur les routes. Il y avait Zéro et Fae mais, ils n'étaient pas très causants. Ils avaient même tendance à préférer l'eau à la bière. Ce n'étaient vraiment pas les compagnons de beuverie idéaux. Enfin, il chassa cette idée de sa tête et revint à la conversation.

"Je ne peux pas te demander de me cautionner. Moi-même, je ne le fais pas. Pourtant, j'ai retourner la question dans bien des sens. Je n'y vois nulle autre solution. Bien que je ne puisse décider à moi seul, il faut donner des yeux à la justice. Ceux qui ont le pouvoir et l'argent profitent bien trop des droits qu'ils s'attribuent eux-mêmes et rien ni personne ne les fera changer. Je me charge donc de guérir le mal même si pour cela, j'applique des méthodes que j’exècre."

Sur ces mots, le jeune garçon affichait un air plus grave. Pas non plus solennel mais, on voyait clairement qu'il montrait plus de sérieux que précédemment. Il ne le resta toutefois pas longtemps puisqu'il rétorqua ensuite:

"Enfin, nous ne sommes pas là pour nous morfondre! Buvons et mangeons! Allez santé! Dans l'espoir d'un monde meilleur!"

L'entrain soudain dont il faisait preuve était sans doute lié au fait qu'il trouvait fort agréable la présence du Zélos mais, ça aurait tout aussi bien pu être l'alcool qui commençait à monter. Au fond, c'était sans doute un peu les deux. Bah, il était là pour se détendre. Il n'y avait aucun mal à se griser un peu. Il leva donc sans hésiter sa chope en direction de son comparse afin de trinquer.
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MessageSujet: Re: Un repas de dieux [Pv Zayid]   Un repas de dieux [Pv Zayid] Icon_minitimeMar 25 Fév - 21:25

- Même si on parle tout seul, il y a parfois des choses qu'il est bon de confier à quelque chose, fut-ce au vide, répondit Zayid avec une curieuse douceur dans la voix.

Croire que le prêtre ne pouvait avoir réponse à tout, fut-ce à la plus petite pique ou plaisanterie, c'était souvent vain. Le beau parleur parlait, et même s'il voyait bien qu'il n'y avait aucune malveillance dans le rire du jeune homme, il n'était pas venu le jour où le vieux prêtre se tairait. Et puis, au-delà de la légèreté de certains propos, il y avait bien des choses plus intéressantes à discuter et quand Kelsier manifesta sa perplexité, l'expression de Zayid se teinta d'une malice certaine alors qu'il hochait la tête.

- Tu es malin, petit.

Il s'accouda à la table, un sourire aux lèvres.

- Le battre, ç'aurait été rentrer dans son jeu, répondit-il avec sa calme assurance. Cette victoire en était une sans doute, dans les faits : je me suis laissé vaincre. Mais tu sais ce qu'on dit, parfois la victoire prend un sale goût quand elle n'a pas rencontré d'adversaire suffisant. Je connais bien ces gens là, tu sais, et ils ont besoin de se prouver quelque chose en écrasant la force adverse, parce qu'ils souffrent d'être trop peu. Je suis plus fort que lui, à bien des égards, et il se vantera d'avoir couché ma main mais je sais qu'au fond de lui, et c'est sans doute ce qui importe le plus, il sait ce que ça vaut.

Au fond, Zayid restait bienveillant, et même si son intention de faire la leçon à cet homme était visible, il ne paraissait pas agir par orgueil, mais par nécessité. Oh, il y avait peut-être de la fierté, au fond, mais elle était difficile à débusquer tant tout semblait simple, chez lui, tout semblait imprégné d'une humilité de sage qui cherche simplement à remette les choses à leur juste place.

- J'aime à rappeler qu'on trouve bien d'autres gloires et parfois plus de valeur dans d'autres choses que la force, reprit-il tout doucement en regardant son interlocuteur s'abîmer dans ses pensées.

Quand il reprit, la gravité qui s'était peinte sur le visage juvénile en disait long sur ce que ça pouvait lui coûter, à lui aussi, d'avoir choisi une vie pareille. La solitude prélevait son dû, la mort des autres également. Des remèdes, oui, à un même mal duquel ils n'avaient pu détourner les yeux.

De nouveau, la bienveillance se fit jour dans le regard du prêtre.

- Il faut donner des yeux à la justice, oui. Je saurais m'en souvenir.

Des yeux, une voix, pour ceux qui en étaient privés. Finalement, il ne pouvait s'empêcher de trouver une certaine admiration pour cette jeune âme qui avait choisi de souiller ses mains d'un mal qu'il jugeait nécessaire. Qu'il n'y prenne aucun plaisir n'adoucissait rien de la gravité de ses actes, mais à tout le moins était-il conscient du prix qu'il prélevait de la sorte et face à la violence des uns, les plus faibles n'avait plus que le recours d'user des mêmes armes. On n'obtient parfois rien des puissants avec des mots doux et l'échine courbée.

Un rire chaleureux résonna quand la gaieté revint, et ils trinquèrent de concert alors que l'éclat de la voix du prêtre couvrait celui du tintement de leurs gobelets.

- Un monde meilleur, oui, opina-il, et pourvu qu'il se hâte ! A ton âge, on a mieux à faire que manier le fer pour faire rendre gorge aux voleurs qui ont déjà les mains trop pleines.

Il y eut de nouveau un éclat de malice sur le visage du prêtre, alors qu'il considérait son interlocuteur en souriant. Aux errants de cette sorte, l'idée d'une autre vie paraissait parfois saugrenue mais il se prit à se demander ce à quoi Kelsier pouvait aspirer d'autre, s'il lui faudrait un jour remiser ses armes pour se consacrer à d'autres labeurs.
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MessageSujet: Re: Un repas de dieux [Pv Zayid]   Un repas de dieux [Pv Zayid] Icon_minitimeMer 18 Mar - 10:35

Le besoin de se confier, même au vide. C'était sans doute ce que faisait Kel lorsqu'il parlait à Fae ou Zéro. Encore que même s'ils ne lui répondaient pas, ils lui témoignaient de l'affection. Quand il n'avait pas le moral, Fae approchait sa tête de la sienne et lui soufflait au visage et Zéro lui venait se poser sur son épaule et jouait avec ses cheveux. Ainsi, il se rendit compte que toute les fois où il avait cru parler dans le vent, il avait eu deux amis pour l'écouter. Deux amis qui le réconfortaient à leur manière. Il dit alors:

"J'ai souvent cru prêter confesse au néant. Mais, ma jument et mon aigle étaient là. Ils sont bien plus qu'une monture et un animal de compagnie. Ils sont mes amis. S'ils n'ont pas la langue aussi bien pendue que toi et moi, ils ont au moins l'oreille tout aussi attentive et communique à leur manière. J'ai sans nul doute déjà dû me parler à moi-même. Et même si d'une certaine façon, je parle tout seul, je m'adresse à moi-même. J'exprime seulement mes pensées à voix haute. Je pense que parler au vide c'est encore autre chose. J'imagine que ce doit ressentir quelqu'un qui est seul. Quelqu'un qui ne croirait pas du tout aux Dieux et qui se mettrait à leur parler. Mais,cet être, pour en arriver à parler à ces Dieux, dont il dénigre totalement l'existence, il doit en être arrivé à un certain point de folie ou de désespoir. Je pense que généralement, on ne parle pas réellement au vide."

Kelsier but une grande gorgée de bière. Sa tirade lui avait donné soif. Ce qu'il venait de dire n'était pas une vérité absolue. Toutefois, il se trouva une certaine sagesse. Bien sûr, il savait déjà cela. Mais, il n'y avait jamais vraiment réfléchi et discuter avec ce prêtre lui permettait de se rendre compte de bien des choses. Il sourit. Ah, il était fort agréable de boire de la bière même mauvaise lorsqu'on avait quelqu'un avec qui la partager.

La conversation revint à la partie de bras de fer et le Nérozian prit un air malicieux avant de répondre. Ayant remarqué que le Zélos avait réponse à tout, il était curieux de voir ce qu'il rétorquerait. Ce n'était pas tant de la malice que de la curiosité. De la curiosité ou peut-être un jeu. Le jeune homme aimait les défis et trouver quelque chose à quoi son interlocuteur ne saurait pas répondre était une idée amusante. Loin de lui l'idée de le rabaisser. Il voulait seulement voir lequel des deux se retrouverait à court de mots le premier. Enfin, inconsciemment bien entendu.

"N'es-tu pas rentré dans son jeu dès le moment où tu as accepté son défi? Dans tous les cas, il sait que tu es le véritable gagnant. En gagnant tu l'aurais juste prouvé à tout le monde. En le laissant gagner, tu lui apprends la maigre valeur d'une victoire. Mais, dans tous les cas, tu as donné à tous ces hommes le spectacle qu'ils cherchaient. Ainsi, tu es rentré dans leur jeu dès le départ selon moi."

Bien sûr, Kelsier ne voyait aucun mal à s'adonner à un bras de fer. Les hommes s'amusaient bien comme ils voulaient et surtout comme ils pouvaient. Mais, Zayid disant ne pas être rentré dans le jeu de son adversaire, le Terran s'amusait à l'idée de pouvoir prouver le contraire.

Quand Kelsier trinqua avec le prêtre, celui-ci rétorqua avec entrain. Le jeune homme sourit. Il trouvait un certain côté paternel dans ses mots. Les prêtres appelaient les hommes mon fils ou ma fille. Sans doute était-ce là que cela prenait tout son sens. Si au départ, Kel s'était mis sur la défensive lorsque son comparse l'avait appelé ainsi, il apprécia la bienveillance ici présente. Il sourit et dit:

"Quelque soit l'âge, aucun homme ne devrait avoir à tâcher ses mains de sang. S'il était normal que les vieillards tuent, ne serait-il pas normal que les jeunes interviennent, ne serait-ce que pour arrêter ça? Quelque soit notre âge, notre épée est mieux dans son fourreau. Parole d'assassin."

Il avait prononcé la dernière phrase assez bas pour que seul Zayid puisse l'entendre. Après cela, il but une nouvelle gorgée de bière, laissant ainsi le verre vide. Bah, rien n'est éternel.
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MessageSujet: Re: Un repas de dieux [Pv Zayid]   Un repas de dieux [Pv Zayid] Icon_minitimeSam 18 Avr - 16:48

Une fois de plus, le gamin prouva sans peine qu'il ne manquait pas d'esprit. C'était toujours une chose plaisante d'échanger à ce propos avec des gens qui avaient des vues différentes des siennes : croyants ou non, Zayid appréciait qu'ils eussent des choses à dire, et qu'ils lui fassent le plaisir d'en disserter avec lui. L'alcool allégeait l'esprit et la langue, et voilà que les deux allaient de concert en devisant longuement sans qu'aucun ne manque de matière à manier.

Plusieurs fois, il oscilla du chef avec intérêt, opinant pensivement aux paroles de l'assassin qu'il remâchait parfois en vidant son verre. Il resta silencieux un moment, réfléchissant à ce qu'il disait, avant que les choses n'en reviennent à cette histoire de bras de fer que Kelsier n'était visiblement pas décidé à lâcher. Aussi incisif que ses lames, à n'en pas douter, et même s'il ne distinguait aucune forme de défiance ou de mesquinerie dans sa façon de chercher la contradiction, le gamin ne manquait pas de pointer la moindre faiblesse du discours.

- Ah ça tu cherches la petite bête, fils, lâcha Zayid en agitant un index dressé. Mais c'est tout à ton honneur, sache-le.

Il secoua la tête en souriant et vida son gobelet encore une fois, puis lui adressa un de ces regards malicieux dont il avait le secret.

- Tu dis vrai, je le confesse. La solution n'était pas parfaite et j'ai peut-être manqué de sagesse en agissant de la sorte. Il faut croire que les années n'y font rien, parfois on garde des réflexes de jeune sot.

Le sourire s'élargit, avec bonhomie, et aussi avec humilité.

- Peut-être que mes vieilles mains voulaient encore savoir si elles avaient gardé leur force d'antan et que c'est mon orgueil qui a parlé plus vite que le reste, juste pour savoir si je pouvais encore gagner à ce jeu-là sans même transpirer.

Il haussa les épaules tout en parlant.

- Tu vois, on peut être vieux et encore un peu bête, parfois.

Et, pour faire leçon à son orgueil si justement piqué, il se garda bien de prendre ombrage de cette remarque qui, dans le fond, n'était pas dénuée de vérité. On en apprend tous les jours, après tout, et parfois des gens les plus inattendus.

Mais à tout prendre, Kelsier semblait persister à vouloir faire mentir tout ce à quoi on se serait attendu venant d'un homme de sa sorte. Un assassin qui parlait de justice et qui préférait les lames bien rangées, voilà qui était peu commun. Et puisqu'il en était question, Zayid s'accouda à la table en croisant les bras, et le considéra un moment d'un regard curieux.

- La question me taraude depuis un moment, toi qui parle tant de devoir tirer le couteau seulement à regret, parce que c'est un mal nécessaire. Qu'est-ce que tu aurais fait, si tu n'avais pas eu cette vie de coupe-jarret assoiffé de justice ?

Une pause, puis :

- Qu'est-ce que tu feras, ensuite ?

Si seulement il y avait un après. Si seulement le monde auquel il aspirait était destiné à être, ou bien que la miséricorde céleste lui faisait la faveur de pouvoir rendre les armes pour toujours, et de trouver une autre voie. Zayid voulait y croire, mais son pragmatisme en doutait. Le sang appelle le sang et on ne quitte pas ces vies-là définitivement, pas sans dommages, sans doute. Il y a des choses qui s'attachent aux pas des gens et qui ne les lâchent plus ensuite.
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MessageSujet: Re: Un repas de dieux [Pv Zayid]   Un repas de dieux [Pv Zayid] Icon_minitimeDim 10 Mai - 23:49

L'échange continuait et il était fort agréable. Kelsier était bien content que le prêtre se soit joint à lui. Il s'était invité à sa table tout en restant poli bien que le Nérozia n'en faisait guère cas. Il devait bien avouer que lui-même n'était pas toujours un exemple de savoir vivre. Il était d'avantage soucieux de faire preuve de respect et il ne trouvait rien à redire du comportement de Zayid. Tandis qu'ils échangeaient, le jeune homme buvait et mangeait. Il ne restait plus grand chose dans son assiette. Sa bière elle, n'était qu'à la moitié mais, maintenant que son assiette touchait à sa fin, le breuvage allait diminuer plus vite.

Le Zélos dit au Terran qu'il était trop regardant. Il semblait en rire. Il paraissait même se remettre en question. Kelsier sourit et dit:

"Je ne te blâme pas l'ami. Je dis seulement que tu t'es pris au jeu mais, je ne pense pas que tu aies mal agis. Tu as su rester humble et de son côté, il en aura tiré une leçon ou cela lui aura procuré du plaisir. Je ne vois ici aucune bêtise de ta part."

Il sourit. Comment aurait-il pu juger son comparse sur un bras de fer alors que lui, de son côté, prenait des vies? Bien que les vies qu'ils prenaient, ne méritaient que la mort, cela ne diabolisait pas un bras de fer, quand bien même certains qualifiaient cela de vice. Pour lui, il s'agissait d'un jeu comme un autre. Il n'en était toutefois pas friand. Le jeune homme n'avait pas la force du Zélos et bien qu'il soit habile, on ne gagnait pas un bras de fer par la ruse. Pas lorsqu'on était bon joueur.

Il but une nouvelle gorgée de bière et manqua de la recracher lorsque le prêtre lui demanda ce qu'il aurait fait s'il n'avait pas été un assassin. Il n'y avait jamais réfléchi. Ses parents lui avaient appris à être juste, à aider son prochain. Ils étaient morts alors qu'il était encore jeune. Sa première réaction avait été de fuir Phelgra. Il avait beaucoup voyagé et ce qu'il voyait à chaque fois, c'était les nobles se remplir goulûment la panse et les pauvres se nourrir tant bien que mal. Certains allaient même jusqu'à manger des rats. Depuis lors, il avait cherché à rejoindre les Nérozias et était devenu un assassin à leur solde. Il avait plus ou moins toujours connu ça. Il répondit alors:

"Je n'ai connu que ça mais, dans un monde plus juste, j'aurais sans doute été fermier ou alors je me serais intéressé à la médecine. J'aurais sans doute voulu me rendre utile d'une manière ou d'une autre. Dans un monde plus juste, manier les armes serait vain mais, nourrir et soigner les gens sera nécessaire même dans le meilleur des mondes."

Kelsier regarda ses lames du coin de l'oeil. Un jour, il pourrait peut-être s'en séparer. Il serait trop tard pour apprendre la médecine mais, il pourrait cultiver les champs. Il ne pensait toutefois pas connaître cela de son vivant. Bien entendu, il était encore moins probable qu'il connaisse cela après la mort. Enfin l'un comme l'autre bien qu'improbable, ce n'était pas impossible. Il devait y croire. Même si son combat était difficile, il devait croire que ce n'était pas une cause perdue. Tentant d'y croire, il dit:

"N'ayant pas pris le temps d'apprendre la médecine, quand tout cela sera fini, lorsque ce monde ira mieux, je cultiverai la terre et je donnerai à manger à tous ceux qui ont faim. Peu importe qu'ils aient de l'argent ou non."

Il sourit alors en regardant Zayid d'un air déterminé. C'était ce qu'il ferait quand le monde serait guérit de la noblesse.
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