Une patrouille presque ordinaire [PV:Naïla]

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Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 Une patrouille presque ordinaire [PV:Naïla]

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MessageSujet: Une patrouille presque ordinaire [PV:Naïla]   Une patrouille presque ordinaire [PV:Naïla] Icon_minitimeDim 9 Jan - 22:21

Le clairon. La plus belle invention de l’armée. Rien de mieux pour vous réveiller. Même après cette nuit encore trop courte. Veto releva son visage du coin de la page qui s’était incrusté dans sa joue. Des courbatures dans le bas du dos, il se releva, la bouche pâteuse, des fourmis dans les doigts.

-Alors le jouet, Tu t’es encore endormis sur ton bouquin ?

Le jeune homme, sourit, son regard brumeux cherchant l’un de ses camarades de chambrée. Il eut à peine le temps de se passer les mains sur le visage que leur capitaine entra en attirant leur attention de quelques coups de poings sur la porte ; rien à voir avec le geste qui demande poliment la permission d’entrée.

-Arastor, Monod, Havelle, Tarnac ! Vous êtes de bordure avec Noathis.

Et il repartit sans que personne ne dise rien ; dans un premier temps, car, une fois qu’ils fussent tous sûrs qu’il était assez loin, ils soupirèrent profondément et commencèrent à râler. Être de bordure, c’était être chargé de surveiller une frontière et à Cimmeria, « surveiller une frontière » c’était arpenter le désert de glace. De plus, les forêts de Noathis étaient très giboyeuses et donc infestés de prédateurs ainsi que de bêtes magiques. Nombreuses étaient celles à s’être habitués au froid et à avoir garnis les rangs de celles plus traditionnelles, typiques de la région.

-Chiure de merde ! J’ai encore froid au pied de la dernière fois…
-Tu n’auras qu’à mettre deux paires de bas-de-chausses le frileux.
-C’est ce que j’avais fait la dernière fois déjà !
-Mets en trois et prends mes bottes. Depuis que tu me bassines que j’ai les arpions trois fois trop grands.

Les quatre compères rirent de bon cœur et finirent rapidement de se préparer. Veste fourrée, plusieurs paires de chausses donc, bottes fourrées, cape doublée de fourrures,… Que de précautions pour être sûr de revenir en vie de cet enfer de froideur.

-Allez, les gars ! Sir Alexandre Monod le frileux en a-t-il terminé avec le bien être de ses orteillons ?
-Oh, ça va l’hasardeux.

Après une rapide collation, ils gagnèrent l’écurie et leurs montures. Chaque garde s’était plus ou moins attribué un cheval. Ça s’était fait comme ça, à force de monter celui de la première fois ou celui avec lequel on avait le plus d’affinité. Veto Havelle enfourcha Maclov avec contentement, après avoir lui-même fini de l’harnaché. Un palefrenier avait passé une couverture qui couvrait également l’encolure du beau percheron pie. Les têtes pensantes de Cimmeria avaient également inventé une sorte de cagoule pour leurs chevaux et leurs permettre d’affronter les tempêtes qui pourraient survenir. Cache-oreilles, grillage devant les yeux, musette amovible modifiée pour couper le vent… Cavaliers et montures ainsi habillées ressemblaient à quatre fantômes difformes bleutés dont les quelques pièces d’armure brillaient de l’éclat gris du métal.
Ils sortirent de l’écurie au pas puis s’éloignèrent de l’entrée de la cité au trot pour galoper dans les plaines duveteuses des intempéries habituelles, quatre silhouettes que les flocons enveloppaient déjà.


Les flocons frappaient les heaumes, s’infiltrant même parfois par la fente de la visière.


-On devrait essayez de trouver une entrée pour les grottes !
-C’est bon Alexandre. On a déjà affronté une tempête une fois et ça ne ressemblait en rien à ce petit vent.
-Il a raison. Ferme ta bouche, ça arrêtera les courants d’air !
-Très drôle Fenri.


L’humour. Seule distraction lorsqu’on est perdu dans ces immensité blanche. Il se passe rarement quelque chose ici. Rares sont les bandes de brigands qui s’amusent à tenter le pillage des marchands dans ce froid glacial. Quelques fois, une meute de créature hostile pouvait les attaquer mais cela restait assez rare. Ils n’étaient pas isolés et ne faisaient pas de halte pour descendre à porté de crocs.

-Franchement. À quoi ça sert ce qu’on fait ? Comment veux-tu qu’on quadrille toute cette étendue ? De toute façon, tout le monde qui entre dans ce pays finit toujours par atterrir à Hellas !
-On n’est pas là pour chasser les voleurs : on est là pour prévenir une incursion ennemie.
-À quatre, on va la repousser comment ton armée ennemie ?
-« Prévenir » j’ai dit, pas « contrer ».
-Ah oui. C’est vrai ! Attention aux mots ! Excuse-nous de ne pas être aussi cultivé que toi Veto !
-C’est bon. Lâche-le Valroïd. En bon coureur de jupon que tu es, tu ne vas pas nous dire que le feu que t’as aux fesses ne te tiens pas chaud ?

Il y eut quelques rires et puis leur attention se porta à l’horizon, loin sous les flocons qui ne semblaient pas décidés de cesser de tomber aujourd’hui.

-Qu'est-ce que c'est que ça ?
-Je n’en sais rien.
-Des cavaliers… Noirs !
-Des Cavaliers de Sharna ?
-Ici ? Pourquoi ?
-Bah on va le leur demander.

Les montures talonnées, ils rejoignirent rapidement la course des cinq cavaliers par le côté. Veto était en tête de son groupe et alors que Maclov s’approchait assez près, il comprit que si les quatre derniers destriers foulaient si rapidement la poudreuse, c’était qu’ils étaient à la poursuite du premier légèrement en avance. Peut-être que l’on pourrait appeler cela l’instinct ou peut-être quelque chose dans le comportement de ces individus tous encapuchonnaient le dérangeait.
En tant que garde, il était de coutume qu’à leur vu, les gens s’arrêtent, en particulier lorsqu’ils les sommaient de le faire. Mais là, ils eurent beau hurler, rien ne fit ralentir le premier coursier. Les suivant furent bien pires. Une arme fut tirée et manqua de peu de blesser le cheval de Veto avant que les cinq inconnus ne poursuivent leur route.


-T’as vu ça ? Ça va Veto.
-C’est bon. Ils ont manqué leur coup ou voulait juste nous dissuader.
-Et évidemment c'est raté... Comme d'habitude, pas vrai ?

Veto ne répondit rien mais tous savaient ce qu’ils allaient faire. Le jeune garde blond n’était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds comme ses compagnons. De plus, attaquer des gardes dans l’exercice de leurs fonctions était un crime. Si ce détail zélé ne venait pas à l’esprit de ses collègues plutôt fainéants, ils n’en avaient pas moins lancé leurs montures à sa suite. La première animation depuis le matin ne leur passerait pas sous le nez.

-Je crois qu'ils coursent le premier.
-Et comment t’en es si sûr ?
-Je ne le suis pas. Mais on a qu’à les questionner un par un, du dernier au premier. Si j’ai raison, tu me devras une plonge.
-C’est ça !

Leurs cris à travers le vent et la neige avaient enclenchés la tactique et leurs sourires ne trahissaient pas leur excitation ainsi cachés sous les casques.

Les montures des gardes étaient habituées à la neige et au froid. Elles semblaient aussi moins fatiguées que celles de leurs cibles. Ils gagnaient du terrain. Un des cavaliers de devant fit un geste du bras et les deux derniers partirent de côtés et, avant que les gardes ne réagissent, on amorçait une attaque par leurs flancs.


-Valroïd ! Fenri !
-C’est bon ; on les a vu !
-On est pas aveugle !

Les lames ennemies étaient dégainées mais immédiatement les deux jeunes gardes attaquèrent, retournant l’effet de surprise à leur avantage. Ils avaient l’habitude des joutes à cheval et n’étaient pas gênés par le climat, eux. Au contraire, c’était leur avantage. Tout garde de Cimmeria contrôlant la glace apprenait à la manier au mieux durant sa formation.

-Alex, chacun le sien.
-Je prends celui de gauche.

L’écu au vent, le glaive prêt, ils continuaient de s’approcher des deux de devant. Alexandre était gaucher. Son écu à droite, il faisait la paire avec le jeune Havelle qui avait sa garde inversée par rapport à lui. Ils avançaient en tenaille, écu en avant.
Celui que ses amis appelaient le Jouet du Sort fut encore sauvé par lui. Maclov fit un faux pas qui déstabilisa son cavalier. Une lame sortit alors de sous la cape du cavalier noir sans s’annoncer ricochant sur un bouclier qui n’aurait pas du être là. Veto ne s’attarda pas sur ce détail bienheureux et attaqua par-dessus l’écu tapant contre l’armure complète de son adversaire.

*Qui sont ces hommes ? Une armure complète pour une course poursuite dans ce froid, c’est illogique.*

Un nouveau coup d’épée s’abattit sur le bouclier du garde. Il était bien placé pour se protéger mais pas pour attaquer. Il écarta sa monture comme s’il abandonné la poursuite mais pour mieux revenir en trombe sur sa cible. Les deux chevaux se heurtèrent de plein fouet.

*Désolé Maclov.*

Son bouclier dévia l’épée de son adversaire surpris et il réussit à le désarçonner. Le carambolage ne s’arrêta pas là. Les deux montures ayant changé de direction subitement allèrent percuter leurs voisins et tout le monde se retrouva à terre. Tout le monde sauf Veto. Il avait réussit à s’appuyer sur la monture voisine pour ne pas entrainer son propre cheval à terre. Alexandre Monod avait perdu son épée mais pas son opposant qui se relevait déjà, cherchant à l’attaquer. Le bouclier du garde à terre le sauva in-extremis et ce fut son compagnon qui réussit à entailler l’adversaire sous le bras alors qu’il levait son épée pour une nouvelle attaque. Alexandre se reprit, le renversa d’un coup d’écu et, ayant récupéré son arme, réussit à passer la lame sous le gorgerin avant qu'une gerbe de sang n'en jaillisse.


-Ça va aller ? Tu t’occupes de l’autre ? Je vais essayer de rattraper le dernier.
-Ouais, c’est bon… Ne t’inquiète pas… Tu l’as bien sonné l’autre je pense…

Le jeune Monod était essoufflé et peut-être blessé, Veto n’aurait su le dire.
D’un rapide coup d’œil, le Jouet du Sort remarqua ses deux premiers compagnons luttant contre leurs adversaires avec un certain brio. Ces cavaliers noirs n’avaient pas l’habitude de cette neige fondue qui mêlait flocons et bruine insidieuse. Et le froid devait rendre leur armure des plus inconfortables. Avant de repartir, Veto fondit tout de même sur son premier adversaire et le renversa d’un coup de pied à l’arrière de la tête.

L’air glacial et ses pétales de givre le frappaient sans relâche mais il continuait de pousser Maclov. Son prédécesseur avait pris beaucoup d’avance mais sa monture devait fuir depuis bien plus longtemps que la sienne coursait. Couché sur l’encolure de son destrier, Veto essaya de communiquer avec lui.


-Courage mon beau. Encore un peu.

Ça y était. Il l’avait presque. Il avait rangé son arme, se fiant à son intuition mais gardé son bouclier au cas où. Il approcha encore une fois par la droite, prêt cette fois à une nouvelle attaque surprise du genre de tout à l’heure.

-Garde de Cimmeria ! Arrêtez-vous !

Et puis il agit un peu sans réfléchir saisissant sa proie par le bras, son bouclier gênant son mouvement et alourdissant sa prise. Déséquilibrés, ils perdirent l’équilibre et tombèrent tous deux au sol.
Il lui fallut un instant seulement pour se remettre sur pied, en garde derrière son bouclier, épée brandie. Il surveillait les mains de son agresseur, ses yeux embuaient par l’air frai de la course à travers la fente du heaume.


-Qui êtes-vous ? Et qui sont ces hommes ? Que venez-vous faire en terre de Cimmeria ?

Au loin, déjà, arrivaient ses trois compagnons.

-Dépêchez-vous de parler. Seul contre quatre vous n’avez aucune chance. Ceux qui vous accompagnez ne son plus.

Alexandre fut le premier à les rejoindre et sauta de cheval, arme au clair, dans le dos du captif, boitant.
Valroïd et Fenri allèrent quant à eux récupérer les chevaux.


-Les deux autres ont fui dès que j’ai achevé le tien. Expliqua Alexandre pour justifier leur arrivée si rapide.

Les quatre gardes portaient heaume et plastron sur leurs habits bleus. Sur leur bouclier brillait le blason de Kesha, le même que celui qui flottait sur leur cape dans leur dos, ballotait par le petit blizzard.


Dernière édition par Veto Havelle le Sam 12 Mar - 0:43, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Une patrouille presque ordinaire [PV:Naïla]   Une patrouille presque ordinaire [PV:Naïla] Icon_minitimeLun 10 Jan - 19:48

    On associe souvent les Enfers aux flammes téméraires des plus sauvages brasiers et à la chaleur infernale des déserts les plus arides. On ne sait trop d'où provient cette image stéréotype de l'Antre de Satan, puisqu'évidemment aucun défunt ne pus un jour appuyer cette hypothèse grotesque. Lorsque je daignai lever un regard sur le paysage qui défilait sous mes yeux à une vitesse vertigineuse, je ne pouvais qu'avoir pitié de la si petite grandeur d'esprit des hommes. Si j'eus un jour à décrire les Enfers, il aurait été fort probable que j'évoque les souvenirs de cette fameuse journée, que je ne risquai certes pas d'oublier de sitôt.

    Le premier détail qui me serait sans doute revenue à l'esprit aurait été la morsure cuisante du froid sur ma peau d'albâtre, que les bourrasques assaillaient en ballottant mon lourd manteau à capuchon. Les pans de ma tunique claquaient à répétition dans l'air en ne manquant pas au passage de fouetter mes bras déjà pris d'asseaux par les rafales floconneuses. Mes mains tenant les rênes semblaient s'être cristallisés dans leur position, le froid les ayants immobilisés pour de bon. Je distinguais même le début d'engelures aux extrémités de mes doigts, qui prenait une horrifiante teinte bleuté. Devant moi s'étendait un désert de glaces et de neiges, impétueux et colérique, qui déversait sa colère d'un blizzard épais et opaque, rendait la visibilité quasi nulle. À tout moment, Cimmeria risquait de m'engloutir dans une crevasse, ou encore de m'égarer dans des paysages les uns les plus ressemblants que les autres. Dame Nature c'était liguée contre moi, m'empêchant de progresser dans ma fuite avec la neige poudreuse qui atteignait presque les étriers. Ma fière monture peinait à garder un galop cadencé, hennissait de terreur en courant maladroitement lorsque ses sabots ne trouvait aucune prise sur le sol gelé. Bien que mon bagage fut court et léger, je ne pouvais m'empêcher de lancer des regards furtifs derrière moi pour surveiller la progression de mes poursuivants, qui eux étaient non seulement désavantagé par le climat, mais également par leur harnachement lourd et métallique, qui devait être pénible à supporter par un temps aussi glacial. Dans un autre endroit, un autre contexte, j'aurais pus m'en réjouir, si cette température de cadavre ne m'avait pas fait défaut également, car les cavaliers étaient déjà trop près à mon goût. Je les voyais déjà, tenant leur rêne d'une main, dégainant de l'autre leur arme acérée comme des lames de rasoir. Avec horreur, je distinguais l'un des cavaliers encoché une flèche encoché sur son arc qu'il banda. Paniquée, je fixai la trajectoire du projectile et restai bouche-bée en constatant qu'il s'envola non pas vers moi, mais derrière leur formation. Je me dévissai le coup, intriguée, à la recherche de l'explication de ce que j'interprétai comme un coup de chance.

    Par delà le verglas et le blizzard, je distinguais quatre nouveaux cavaliers lancés à la poursuite de mes propres assaillants, emmitouflés dans des tuniques de fourrures, hautement perchés sur des chevaux de traits. Au contraire des cavaliers noirs et de moi-même, ceux-ci progressait aisément dans la neige et gagnait rapidement du terrain. Avec un peu de chance, ils engageraient le combat contre les envoyés de la Grande Prêtresse, et je pourrais, pendant ce temps, prendre la fuite sans être vue.
    Après quelques minutes, je vis avec ravissement mes espérances prendre réalité. Mes agresseurs commencèrent d'abord par se diviser en deux groupes, l'un débutant les hostilités avec la Garde Cimmerienne, l'autre, poursuivant leur chemin en poussant davantage leur destrier déjà à bout de force. Je constatai au même moment que Dastan commençai, lui aussi, à montrer des signes de fatigues. Habituellement, il aurait pus galoper ainsi pendant plusieurs minutes encore, mais l'effort qu'il devait mettre pour braver les tonnes de neiges l'épuisait plus facilement. Quand je regardai derrière moi pour la énième fois, je crus rêver en apercevant tous les cavaliers à terre, engagé au combat. Je ne pus m'empêcher de sourire, triomphante, avant de tirer imperceptiblement sur les rênes pour communiquer à Dastan que la fuite était terminé. Il pouvait désormais prendre une allure plus régulière, de toute façon le temps que la Patrouille en finisse -s'ils y parvenaient- avec les Mercenaires, le blizzard m'aurait déjà engloutie, ne laissant plus aucune trace pour les Gardes de me stopper et de faire leur travail : Découvrir qui pénétrait en territoire Cimmerien.


    -Garde de Cimmeria ! Arrêtez-vous ! hurla une voix sur ma droite.

    J'hoquetai de surprise et tournai la tête en provenance de l'ordre. Jugé sur un percheron gris pommelé, le garde arrivait à ma hauteur, arme rangé mais bouclier mit bien en évidence. Impressionné par la stature de son destrier, Dastan émit une plainte stridente lorsque l'autre cheval se positionna à sa droite et fit un écart gauche, en galopant de côté. Au même moment, la poigne solide du cavalier s'empara de mon avant-bras, et, déstabilisé par son bouclier, nous entrainâmes dans une chute droit sur le sol de givre. À cette vitesse, nous percutâmes la glace de plein fouet, roulâmes plusieurs fois avant de pouvoir s'immobiliser. Si mon attaquant se remit sur pieds en quelques secondes, épée brandit, je restai de longs instants inertes, cherchant désespérément mon souffle. Je finis par remuer légèrement, lâchai un grondement sonore lorsque je me redressai en prenant appuie sur mes mains : Mon poignet droit était cassé, cela était certain. Pourtant, je le gardai soigneusement dissimulé dans ma manche, évitant de mettre à vue la chevalière ornée d'un saphir qui ornait ma main. Elle aurait risqué de dévoilé mon identité à quiconque y aurait baissé les yeux.
    Je daignai enfin lever les yeux vers mon interlocuteur, qui, fidèle à son poste, s'informait des détails sur les évènements qui venaient de se produire. Évidemment, il insista sur le fait que toute fuite était désormais inutile, et de toute façon, même si la silhouette grossissante de Dastan se rapprochait, en compagnie de la monture du Garde, je n'aurais guère pus aller bien loin dans l'état où je me trouvais.
    Tendis que j'ouvris la bouche pour la première fois, une bourrasque soudaine rabaissa le capuchon qui jusqu'à maintenant avait dissimulé mon visage, offrant au froid le plaisir perfide de mordre mes traits pâles et au vent d'agiter ma chevelure d'ébène.


    « Questions vaines et futiles, » répondis-je finalement d'une voix rauque.

    Les trois autres cavaliers arrivèrent finalement, mirent pieds à terre en se rangeant du côté de celui qui m'avait intercepté, visiblement chef de groupe. Celui-ci, impassible, attendait fermement des éclaircissement à ses interrogations. Je soupirai, las.


    « Il semble que je vous dois des remerciements, sire. Néanmoins, cela est bien la seule chose que je sois en mesure de vous fournir. »

    Je réfléchissais à toute vitesse à une échappatoire. L'idée soudaine de me faire passer pour un Noble en visite auprès de la bourgeoisie Cimmerienne me traversa l'esprit, mais je chassais cette folie aussi vite qu'elle était survenue. Les gardes risquaient de vouloir m'escorter jusqu'à Hellas, et rien n'aurait été moins prudent que de se rendre au cœur de l'Empire des Prêtresses. Bien qu'au fil des siècles mon apparence eut subit bien des changements, il ne m'aurait pas surpris qu'Elerinna soit en mesure de m'identifier au premier regard. La bague argenté à ma main ainsi que mes iris d'un bleu céladon trahissais tous les masques possibles. Pour l'instant, la plus logique des solutions étaient de quittés au plus vite les frontières du pays. Avec les mésaventures que je venais de vivre, je n'étais pas prête d'oser un jour revenir mettre les pieds dans ces contrées de glaces. Mon imprudence avait bien faillis me coûter la vie, et elle me plaçait désormais dans une situation épineuse. Dangereuse et mortelle.
    Je recouvris prestement mon visage du capuchon de mon long manteau noire, autant pour le dissimuler au regard des gardes qu'aux asseaux douloureux du vent glaciale. Tour à tour, je fixai les soldats qui semblait s'être étonné de la nature de l'être qu'ils avaient pourchassés. À l'idée qu'ils avaient imaginés un Homme aux nombreuses cicatrices et aux biceps énormes, un sourire discret étira mes lèvres. Ah, l'humain. Quelle triste fermeture d'esprit.


    « N'ayez crainte, » fis-je d'une voix calme, un doux ténor cristallin.« Je ne représente en rien une menace pour vous et vos hommes... »

    Pour appuyez mes propos, j'écartai les mains dans un geste qui se voulait impuissant. Entre temps, les deux montures qui manquaient à l'appelle nous avait rejointe. Alors que le fort destrier du chef avait rejoins les trois autres chevaux des gardes, Dastan, quant à lui, mordillai ma manche dans un signe d'impatience.

    « ...toutefois il vaudrait mieux que vous me laissiez partir sans encombrement.. »

    [HJ : C'est super moche, je sais, mais je vais me reprendre à ma prochain réponse, promis!]


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MessageSujet: Re: Une patrouille presque ordinaire [PV:Naïla]   Une patrouille presque ordinaire [PV:Naïla] Icon_minitimeMar 11 Jan - 3:55

Le dernier cavalier noir peinait à se relever. Il semblait différent de ceux qu’ils avaient mis en déroute. Pour commencer il ne portait pas le même équipement de ce que Veto pouvait voir sous l’épais manteau. Ensuite, ses mouvements n’étaient pas ceux que les quatre gardes avaient déjà examinés au contact de la garnison.
Lorsque Veto eut une première remarque à son questionnement, l’explication sembla couler d’elle-même, malgré la fausse note qui grinçait dans le raisonnement des jeunes hommes.

Derrière son heaume, le jeune Havelle inclina la tête sur le côté. Sa visière cachait un visage mi-amusé, mi perplexe. Lorsqu’il l’avait rattrapé, il lui avait bien semblé que quelque chose du genre ne tournait pas rond. Un petit cri de douleur dans la chute, le contact avec le poignet fin, même à travers le gant, une mèche de cheveux s’échappant du capuchon désormais tombé…
Cependant, bien qu’il puisse dire qu’il s’en doutait sans trop mentir, la découverte n’en restait pas moins peu orthodoxe. Pourquoi fallait-il quatre guerriers pour une simple jeune femme ? Sa lame avait légèrement perdu de sa menace : il rectifia aussitôt le tir. Les précautions de leurs défunts ou fuyants adversaires étaient sûrement justifiées. Pourquoi braver le froid ainsi harnachés sinon ?

Alexandre fut moins précautionneux. Son bouclier déjà détourné pour lui permettre de tenir la bride de son cheval, il baissa complètement son arme et contourna lentement l’étrangeté avec une mine que l’on devinait derrière le métal complètement atterrée. Il n’arrivait pas à émettre un seul son et vint se mettre à côté de Veto, frôlant son épaule comme pour demander à ce qu’on le pince.

Grands Pieds et le Magicien ne tardèrent pas à rappliquer. Montés sur leurs destriers, et tirant Maclov. Le cheval de la belle inconnue quant à lui trottinait devant eux. Il rejoignit sa propriétaire lorsqu’ils mirent rapidement pied à terre pour se regrouper autour de leurs deux comparses sans dire un mot, gardant les distances nécessaires au bien être des chevaux. Apparemment, il était inutile de séparer cavalière et monture. Elles semblaient toutes deux disposaient à rester tranquilles

La jeune femme reprit et ses quelques nouveaux mots n’étaient guère plus satisfaisants que les précédents. Cependant, il y eut quelque chose qui sonna à l’oreille de Fenri et Valroïd. Les deux derniers arrivaient tournèrent leurs visières vers Veto qui leur rendit leur regard à travers la fente. Il les devinait interrogateur. Il l’était tout autant qu’eux. C’était bien la première fois qu’on l’appelait Sire.
Était-ce l’arme pointée vers sa poitrine qui forçait le respect de cette jeune femme ?
Une bourrasque de flocon vint fouetter l'assemblée. Les quatre Cimmeriens savaient ce que cela annonçait.

Alors que Valroïd et Veto imitaient Alexandre toujours figé dans sa contemplation, Fenri rendit sa monture à Veto et enfourcha la sienne pour commencer un large cercle autour du groupe, semblant chercher quelque chose.
Une fois que la tirade de la jeune femme de nouveau emmitouflée dans ses draps fut terminée, ce fut Valroïd qui réagit le premier.


-« Ses hommes » ?

Alexandre sembla reprendre vie à cette remarque.

-Hé oh ! Les hommes de qui ?

Le plus petit des quatre gardes tournait son casque pour interrogation successivement vers ses deux voisins puis il se focalisé sur Veto et le bouscula d’un coup de bouclier.

-Tu lui as dit que c’était toi le chef ?
-Mais non !
-Je ne t’obéirai pas !


Le Jouet du Sort fit tomber la pointe de sa lame sur la neige d’un air dépité et secoua la tête, les épaules basses.

-Bon, Val, tu peux continuer ? Je vais aider Fenri. Fais attention par contre. Elle vient de nous menacer quand même.
-Mais pourquoi tu donnes des ordres ?
-Lâche-moi, Alex !


Ignorant les provocations du Frileux qui pleuvaient maintenant, Veto enfourcha son mastoc équin et nota alors que le pelage qui dépassait de sous le drap était d’un mauvais gris. La neige lui encrassait ses belles pattes blanches et ses fanons. Il les dirigea tous deux alors en lui caressant l’encolure et en lui chuchotant des mots que les flocons portaient autant que le vent tant ils commençaient à se faire nombreux.

*Je m’occuperai de toi en rentrant. Ça n’a pas été de tout repos cette sortie, pas vrai ?

Ce fut donc le Magicien qui continua l’interrogatoire, confiant sa monture à Alexandre qui dut ranger son épée et arrêter de la pointer vers son compagnon qui s'éloignait. Son arme au fourreau et son bouclier sur la selle, il approcha les deux mains en évidence, en signe de paix, répondant au geste de celle à qui il faisait maintenant face.


-C’est vrai que c’était une menace ce que vous venez de dire ? Pourtant lorsqu’on aperçoit vos yeux, ce n’est pas à cette intimidation-ci que l’on est sujet. Permettez ? Je ne vous veux aucun mal mais notre ami est un peu à cheval sur le règlement. Alors si on veut qu’il se détende un peu, il va falloir me donner vos armes. Plus vous coopérerez, plus vite vous serez repartie. Mais j’avoue que ce n’est pas ce qui me réjouie. Vous êtes pressée ?

Bien que sa voix fût calme et posée, ses gestes prévenants et se voulant rassurants, il n’aurait pas laissé résister longtemps la demoiselle. Il l’avait débarrassée avec attention de son arc puis de son carquois. Il était près, tout près d’elle. Il ne chercha pas directement son regard, faisant mine d’être simplement consciencieux.

-Je m’appelle Valroïd Arastor. Et vous ?

Ses mains expertes écartèrent doucement le manteau d’un côté, puis de l’autre, admirant ce qu’il cachait au passage sans être insistant pour autant. C’est ainsi qu’il la dépareilla de son poignard.

-Rien d’autre à déclarer ?
-Oh je t’en prie ! Abrège ton cirque ! Ça va plus tarder maintenant.

Alexandre qui suivait lui aussi la procédure maintenait sa présence à côté de l’interpelé, arme de nouveau au clair, les deux montures maintenues dans une seule main. Il s’efforçait de regarder le moins possible la scène dont il avait bien l’impression de tenir la chandelle. Il surveillait alors le ciel bas et les flocons qui s’affolaient.
Valroïd fit mine de ne pas l’entendre et prit délicatement dans sa main ganté la main gauche et remonta légèrement la manche qui le dissimuler pour vérifier comme on le lui avait appris s’il n’y avait pas d’arme ici camouflée.


-Une tempête se prépare et nous vous sommons, pour votre bien, belle demoiselle, de nous suivre dans les grottes de Fellel. Nos compagnons recherchent l’entrée la plus proche. Vous entendez ce son monocorde ? Elle est tout près.

Il relâcha la première main puis tenta de saisir la seconde, se ravisant bien vite en percevant la douleur qu’il commençait déjà à provoquer.

-Mais vous êtes blessée ? Si je puis me permettre, ma magie devrait être suffisante.

Sans attendre de réponse ni chercher d’approbation sur son regard, il posa un genou au sol et redoubla de douceur en cajolant du bout des doigts l’extrémité du membre brisée sous les soupirs consternés d’Alex, le Frileux.
Le dos du gant de sa main gauche se mit alors à luire d’une belle tâche prune, preuve de la présence d’un catalyseur enchâssé dans la doublure du cuire.


-Et voilà.
-Eh ! On dirait qu’ils l’ont trouvé là-bas.
-Venez damoiselle. Ne trainons pas d'avantage.


Attrapant sa monture d’une main, plaçant l’autre dans le dos de la jeune femme pour l’aider à lutter contre le vent, il précéda un Alexandre bougon d’être ainsi traité comme un simple lad.

Beauté céleste enfouis sous la surface. Les quelques rayons de lumière qui traversaient encore la tempête en action au-dessus voyaient leur puissance exaltée par le jeu de miroir naturel que la construction glaciaire imposait. Ce temple à l’architecture paranormal, mêlait stalactites, stalagmites et autres colonnes imposantes en parsemant les chants de verglas saupoudrés de flocons qui traversaient les entrées et flottant parfois dans l’air, portés par les courant d’air musicaux… Symphonies composées par une oreille inhumaine dont on ne pouvait que ressentir la beauté et non la comprendre.

Fenri rejoignit les autres au pied d’une de ces sculptures naturelles où la neige rendait le sol moins glissant et où Alexandre, débarrassé de son casque et de sa cape, blond comme les blés, établissait le camp à l’aide de quelques fourrures. En expédition dans ce désert, ils emmenaient toujours une sacoche sur les selles destinées à contenir tout ce qui était nécessaire à pareille situation.
Une fois assis et adossé à sa selle, le grand terran retira son heaume, révélant son court pelage capillaire roux comme le pelage d’un écureuil et sa barbe naissante de la même couleur.


-J’ai vérifié les alentours. Rien à signaler. Alors mademoiselle. Comment doit-on vous appeler ?
-Moi c’est l’identité des deux que j’ai égorgé qui m’intéresse.
-Qui aurait cru que tu réussirais un tel exploit d’ailleurs !


À l’écart, légèrement caché par l’infrastructure, Veto finissait d’attacher les chevaux à une colonne. Ils les avaient débarrassés de leur musette amovible et retirait la selle de l’inconnue tout en vérifiant l’absence d’arme lorsque Valroïd vint le voir.

-Tu avais raison de te méfier. Je suis sûr qu’elle porte une bague de prêtresse. Je ne sais pas ce que ça veut dire mais elle ne voulait pas que j’inspecte cette main, malgré le poignet cassé. Je savais que certaines prêtresses voyageaient un peu loin des murs d’Hellas mais ça n’explique pas ces cavaliers.
-Ni qu’elle n'essayait pas de regagner la cité. On aurait dit qu’elle cherchait à nous fuir nous aussi tout à l'heure. Pourquoi une prêtresse craindrait-elle des gardes de Cimmeria ? Que lui voulaient ces cavaliers ? Et surtout, n’existe-t-il donc pas la moindre femme qui ait un secret pour toi ?

Le Magicien retira son couvre chef pour révéler son sourire satisfait.

-Je ne peux que remarquer ce qu'une femme qui me refuse. Et si elle me résiste, c’est qu’elle n’est pas blanche comme neige.

Il souffla les quelques flocons coincés dans sa visière au visage du jeune homme qui ne broncha pas, bien à l’abri derrière son propre casque. Il sourit néanmoins et suivit son compagnon tout en commençant à se déshabiller des affaires superflues comme il pouvait en portant la selle de la jeune femme d’une main. Ils rejoignirent Fenri et Alexandre qui pressait toujours de question celle qui ressemblait presque à une hôte de marque désormais, bien que ce fût Valroïd qui portait encore ses armes. Veto déposa sa selle à côté d’elle sans un mot ni un regard puis finit de se déshabiller. Cape, plastron et puis heaume. Il révéla sa tignasse si semblable à celle d’Alexandre mais pas encore son visage car il était de dos.
Il entreprit d’allumer un feu au centre de l’assemblée. Le plafond était assez haut et les courants d’air assez présents pour le permettre. C’est ce faisant qu’il se retourna.


Dernière édition par Veto Havelle le Jeu 24 Fév - 14:46, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Une patrouille presque ordinaire [PV:Naïla]   Une patrouille presque ordinaire [PV:Naïla] Icon_minitimeVen 14 Jan - 1:50

    Le vent commençait à s'agiter férocement sur le désert de glace. Les bourrasques soulevaient la neige poudreuse qui réduisait à néant la visibilité, et du verglas commençait à tomber lourdement, pinçant perversement les moindres parcelles de peau à découverts. Le ciel au-dessus de nos têtes n'étaient plus qu'une tâche grisâtre s'étendant à l'infinie, ne nous laissant même pas la chance de s'orienter avec le soleil, qui, je l'avais oublié, était plus que rare en terre de Cimmeria. La cité de Hellas, qui n'était pourtant qu'à moins d'heure à cheval, n'était plus visible. Tout autour de nous s'étendaient des dunes interminables de flocons blancs, qui s'étageaient les uns sur les autres. Il ne semblait plus y avoir âme qui vive à des kilomètres à la ronde, et d'une part, je m'en réjouis, bien que j'eus désormais un plus gros problème sur les épaules : La tempête était aux portes de Cimmeria.

    Les montures des gardes avaient commencés à s'agiter, hennissaient plaintivement et piaffait tout en grattant le sol givré, nerveux. Immobile, enfermée dans mon mutisme, je laissai l'un des confrères de la troupe me dépouiller de mon arc et de mon carquois, la tête basse, le regard valsant sur le sol sous mes pieds, et celui qui hantais mes plus lointains souvenirs : Celui qu'une femme en fuite avait fouler des décennies plus tôt, en quittant son pays, son port d'attache, et ses sœurs. Oh bien sûr, cela n'était pas la première fois que j'avais eu la folle idée de revenir sur mes terres "natales", bien au contraire, mais je n'y revenais que très rarement. Pour ainsi dire, j'essayai de retarder le fatidique moment où, sur un coup de tête, je prenais le chemin du "retour", vers ce pays hostile mais pas moins une merveille qui m'avait autrefois tout donné : Une famille, un foyer, un rôle. Une utilité. Et du jour au lendemain, j'avais été contrainte à tout abandonner, laissant derrière tout ce que j'eus un jour possédé, liguant contre moi celles que j'avais auparavant aimé et choyé, qui désormais ne souhaitaient plus que voir ma tête sur un plateau d'argent, leur plus beau trophée qu'elles hisseraient au sommet de leur autel. Oui...À la fois beauté envoûtante mais fatale, Cimmeria était cette rose enivrante et capricieuse, belle et dangereuse, qui malgré ses nombreuses épines vous ramenait toujours à elle : On ne pouvait y renoncer si facilement. Bien vite ses pétales d'une blanche parfaite et son parfum doux vous appelait d'un chant mélodieux et symphonique. Et même les siècles et les décennies ne pouvaient vous faire oublier cette odeur-là : Celle d'un amour fraternel qui malgré son goût éphémère, ne pouvait décidément pas se frayer un chemin jusqu'aux oubliettes. Depuis la première fois où j'avais foulé ce sol gelé, bien de l'eau avait coulé sous les ponts, toutefois que rien n'eut vraiment changé. On voulait toujours ma mort, et j'étais toujours contrainte à fuir. Triste sort.

    Une douleur soudaine, aigüe et cuisante me tira de ma torpeur, m'obligeant à baisser mes yeux d'une pâleur spectrale sur mon poignet meurtrie. En découvrant mon détrousseur qui tenait dans ses paumes gantés mon articulation disloqué, j'eus un sursaut et reculai d'un pas, m'immobilisant aussitôt en voyant avec stupeur l'homme s'agenouiller, titillant du bout des doigts la peau bleuté de ma main gauche, et au bout de quelques secondes, celle-ci reprit sa teinte d'albâtre, toute anormalité ayant disparue, douleur y compris. Bien sûr, j'aurai pus réparer les dommages de ma chute plutôt, néanmoins, j'étais certaine que le pseudo-chef avait remarqué ce détail précédemment. J'avais préféré garder sous silence le fait que j'avais des pouvoirs de régénération. Cette simple information aurait pus les mener jusqu'à mon identité. Néanmoins, je fus déjà préoccupé par le soldat qui venait de me soigner : Il avait sans contredit vue la chevalière qui ornait mon annulaire gauche. Je le fixai attentivement tendis qu'il prenait les rênes de sa monture en prenant la tête, ayant vraisemblablement décidé qu'il était temps de ce mettre à l'abri. La tempête avait commencé à s'installer en reine sur les contrées et elle sa rage se déverserait bientôt sur la vallée. Je suivis docilement l'homme de tête en m'occupant de ma propre monture, le dernier des quatre hommes fermant la marche derrière moi. Il ne nous fallut plus que quelques minutes avant de trouver l'entrée des cavités, ce monument que la nature avait taillé à même la glace. Je m'immobilisai un instant, époustouflé par ces grottes de cristal dont l'arche d'entré s'élevait à plusieurs mètres de hauteurs. Je dû toutefois écourter mon observation, un garde grincheux sur les talons. Nous pénétrâmes donc dans ce sanctuaire qui, le temps que Dame Nature cesse ses caprices, nous servirait de refuge. Bien que je sus qu'en Cimmeria les tempêtes pouvaient s'étirer sur plusieurs jours voir sur plusieurs semaines lors de certaine saison, je ne pus me plaindre devant la beauté de notre abri de fortune : C'était bien mieux que ce dont je m'étais attendue en entendant parler des grottes de Fellel.

    Nous rejoignîmes le reste de la troupe dans ce qui se rapprochait le plus à un grand hall circulaire, soutenue par plusieurs piliers de glace. Le sol était couvert d'un tapis de neige, plus agréable à fouler que la glace qui n'offrait aucune prise. Sans attendre aucune permission, on me déposséda de ma monture et l'amena avec les autres destriers, qu'un des gardes finissaient d'attacher à une colonne. Un commentaire faillis s'échapper de mes lèvres, mais je finis par garder ma bouche scellé, laissant ces hommes constatés par eux-même que je ne représentai aucune menace en vérifiant mes bagages. Je me tins légèrement à l'écart, observant avec attention les visages qui se dévoilaient finalement sous les casques de métaux qui, jusqu'à maintenant, avaient protégés leur identité ainsi que leur traits d'un tir ennemie. L'un d'entre deux fut un homme de taille moyenne, à la chevelure de fauve. Une carrure plus élancé que ses confrères, il avait des yeux aussi bleu qu'un ciel d'été. C'était également le plus petit. Il affichait un air renfrogné tout en finissant d'installer des couvertures de fourrures sur la neige, établissait ainsi un campement, semblant ne toujours pas avoir digérer le fait que j'eus confondu l'un de ses confrères comme étant le chef. Son acolyte, assis à ses côtés, était quant à lui un vrai colosse. Grand de taille, il semblait garder court ses cheveux d'une teinte flamboyante, et ses tâches de rousseurs s'accordaient drôlement avec sa barbe naissante. Son teint était pâle sans égaler la blancheur du mien, faisant ressortir la belle couleur de ses yeux noisettes. Bien que ce fut la dernière personne à qui j'aurais cherché des ennuis, il exprimait le calme et la sérénité, assis ainsi nonchalamment sur un fourrure -de loup, il me semblait. Quant aux deux derniers, ils étaient ceux dont je me méfiais le plus. Je reconnus aisément celui qui m'avait fait du charme à ses cheveux d'ébènes, son teint basané et ses yeux d'émeraudes. Ses traits étaient séduisants et je l'imaginais sans mal lancer un sourire qui ravageait les femmes sur son passage. Il avait le physique typique d'un Casanova.

    En retrait, je fixai avec attention le dernier des quatre, attendant presque impatience qu'il retire son heaume, et lorsqu'il s'exécuta, je ne pus m'empêcher d'avoir un soupir agacé en le voyant toujours immobile, dos à ses confrères. Lorsque finalement, il se retourna d'un bloc, j'eus loisir d'examiner sa physionomie ordinaire avec pourtant beaucoup d'attention : Il abordait une chevelure semblable au bougon, d'un blond vénitien, en bataille et humide par la neige qui s'engouffrait discrètement dans la grotte. Ses yeux étaient d'un bleu-azur océanique, profond et pétillant d'intelligence. Quelques cicatrices balafraient le haut de son visage, témoin d'une vie pas toujours aisé. D'une carrure moyenne, il représentait le juste équilibre dans sa troupe. Ni trop grand ni trop petit, ses épaules carrés accentuaient sa mâchoire et son menton prononcé. Son nez semblait avoir été cassé à plusieurs reprises. Son teint couleur crème s'accordait bien avec la couleur clair de ses yeux, mais faisait ressortir la teinte violette des deux cernes qui pendaient sous son regard. Je devinai ainsi que cette joyeuse troupe avait été réveiller aux aurores pour faire la ronde. J'eus un mince sourire, compatissant.
    Tendis qu'ils s'affairaient à faire un feu au centre du campement, je daignai enfin m'animer et me dirigeai vers ma selle, qu'ils avaient finalement mis de côté, rassurés. Je rabaissai le capuchon dans ma nuque, dévoilant enfin complètement mon visage, que j'aperçus dans un reflet de glace, à même les parois de la grotte. Mes yeux cyan s'harmonisaient avec la pâleur spectrale de ma peau. Lorsque je retirai mon manteau en défaisant l'agrafe, au niveau de la clavicule, un monticule de boucles d'encres tombèrent dans mon dos, encadrant mon visage soudainement encore plus pâle avec une chevelure ailes de corbeaux. Je pliai prestement le lourd manteau entre mes mains, m'accroupis en équilibre sur mes talons et le rangeant dans mes bagages, en retirant discrètement ma bague par la même occasion et la cachant dans mes affaires. J'en profitai pour sortir une couverture, et me dirigeai vers ma monture dé-sellé. Tout en sentant des yeux braqués sur moi, je m'affairai au bien-être de ma monture.


    « Amayëlle. » déclarai-je soudainement de vive voix en caressant l'encolure du cheval noir.

    Le pelage de Dastan était trempé. Notre escapade l'avait grandement affaiblis, et bien que son corps était chaud au touché, il risquait de prendre froid par une telle température. Je recouvrai donc son corps de la couverture que j'eus entre les mains, la plaçant sur son garrot. Elle était suffisamment grande pour recouvrir le début de son encolure jusqu'à sa croupe, lui procurant ainsi un peu de chaleur. Bien que cette couette fut habituellement pour mon propre usage, ce fut ma monture qui en eut le plus besoin. Certes, j'avais un peu froid, et je devais dire ne pas être vêtu en circonstance : Sous mon épais manteau s'était révélée une tunique simple, marron et au col en V, qui descendait jusqu'à la mis-cuisse et qui cachait à peine les épaules. Les manches étaient faites d'une étoffe verte transparente qui, à partir de l'avant bras, s'ouvrait en deux pour donner l'impression que deux voiles flottaient autour du mannequin qui portait ce vêtement. La toge était légèrement trop grande, je portai une ceinture de cuire qui faisait deux tours autour de ma taille, étant conçus pour les hommes. Mes jambes étaient dissimulées par un pantalon kaki, qui disparaissait sous des bottes de cuir à partir des genoux. Je devais bien l'admettre, cet accoutrement était plus apte à des voyageurs en plein cœur des forêts de Noathis, mais j'avais bien peu de ressource et il me fallait me contenter du minimum. D'ailleurs, l'extrémité de mes doigts bleutés confirmaient l'absence de gants, qui n'auraient pas été de refus. Toutefois excepté les engelures, la température restait presque supportable. Certes j'aurai pus garder mon manteau, mais la neige l'avait complètement mouillé, et cela avait été désagréable.
    Je devinai sans mal les regards interloqués des quatre soldats, désormais tous assis autour du feu qui crépitait au centre d'un cercle de tapis de fourrure. Ils tentaient toujours avec mal de comprendre le sens du mot que je venais de prononcer. Je me retournai lentement vers eux, le regard indéchiffrable, une gourde d'eau dans la main : J'aurai volontiers éclaircie ma voix d'une bonne gorgée, mais le contenue était complètement gelé.


    « Vous vouliez savoir comment vous pourriez m'appeler, » leur rappelai-je. « Ainsi donc ; Amayëlle. » terminai-je d'une voix symphonique, fixant le feu dansant qui faisait scintiller les parois cristallines.

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MessageSujet: Re: Une patrouille presque ordinaire [PV:Naïla]   Une patrouille presque ordinaire [PV:Naïla] Icon_minitimeVen 14 Jan - 16:58

Veto n’accordait plus son attention à la demoiselle désormais. Elle était désarmée et même s’il connaissait la menace que la magie représentait, il commençait à supposer qu’elle n’en userait pas. D’abord parce qu’ils étaient coincés tous les cinq ici et il la pensait assez sensée pour opter pour une sorte d’alliance temporaire, et ensuite parce qu’il y avait quelque chose en elle de familier qui le rassurait, comme si sa nature même lui rappelait quelque chose, quelque chose d’aucunement menaçant.

-Tu crois que c’était des cavaliers de Sharna, alors ?
-Je commence à en douter. Après tout, tu les as tués. Il me semble clair que ce ne pouvait donc pas être ces hommes rompus à l’art de la guerre dont parle les ragots et légendes.

Alexandre siffla entre ses dents et Fenri lui décocha un coup de poing fraternel dans l’épaule.

-Amayëlle.

Les rires se turent d’un commun accord et tous se tournèrent vers la gente dame se dévêtant.
Veto le fit une seconde plus tard que les autres, terminant d’allumer le feu de camp, mais lorsqu’il le fit, il se figea comme les autres, un sourcil étonné en l’air. De face, elle lui était apparut l’espace d’un instant dans la neige tout à l’heure et son regard l’avait intrigué, mais de dos, la couleur profonde de ses cheveux contrastant à ce point avec sa peau et le raffinement aussi bien de ses traits qu’il aperçut que de ses gestes le laissait sans voix.
Malheureusement, étant peu à l’aise avec ce genre de sentiments, il finit par se reprendre et trouver à occuper ses mains et ses yeux en terminant d’organiser le camp et en observant ses compagnons.

C’était Alexandre qui avait l’air le plus ridicule. Les lèvres entrouvertes, les yeux écarquillés, immobile, assis en tailleur, les deux bras ballant… Il ne lâchait plus du regard l’inconnue et suivait chacun de ses gestes. Tout le contraire de Valroïd qui restait d’un stoïcisme extraordinaire. Pourtant, à bien l’observer, on notait qu’il ne manquait pas de jeter quelques coups d’œil entre deux activités au spectacle que leur offrait leur invité.
Fenri quant à lui imita Alexandre un temps et puis Veto passa devant ses yeux, le ramenant à la réalité. Il se mit deux claques et s’ébroua avant de sauter sur ses deux pieds et chercher (sans succès) quelque chose à faire de ses dix doigts pour se changer les idées. Finalement, il passa derrière la mascotte de la bande et lui murmura de fermer la bouche, chose que le sacripant pris sur le fait fit immédiatement sitôt découvert et moqué silencieusement par ses comparses.

Veto surveillait donc à nouveau la jeune femme mais non plus parce qu’il la trouvait dangereuse, étrangement. Elle s’occupait de son cheval. Il est vrai qu’elles n’étaient pas équipées, ni la monture, ni la cavalière, comme il se devait. Du froid et de l’humidité, les quatre chevaux de traits étaient protégés par leur couverture épaisse et traitée pour être imperméable. Quant aux cavaliers, outre les lourdes capes également imperméables et fourrées, bien enfoncés dans leurs bottes renforcé dont l’intérieur chaud était tapissé de poil de lapin, ils arboraient pantalon de cuir fourré, chemise épaisse et veste en croute de porc (sans manche pour Veto , avec une seule pour Valroïd côté droit, le gauche étant protégé du vent par le bouclier ; et avec les deux pour Alexandre et Fenri) bien calfeutrée. On devinait même à l’allure quelque peu engoncée du Frileux que sa veste était doublée de fourrure.

Lorsqu’ils eurent tous constaté le simple appareil qu’exhibait la captive, ils n’eurent d’autre choix que d’écarquiller les yeux à nouveau, d’incompréhension pour trois d’entre eux, d’extase sûrement pour le cadet. Elle expliqua alors le mot étrange qu’elle avait lâché tout à l’heure. C’était donc son nom. Mais à l’étrange tournure de sa phrase, ils comprirent tous les quatre qu’elle ne transpirait pas la sincérité et ne semblait pas vouloir exactement le cacher.
Fenri fit cependant fi de ce caprice et continua lui-même sur cette lancé.



-Très bien. Donc dans ce cas nous allons nous aussi officialiser les présentations. Le beau brun se fait appeler Le Magicien ; le singe ici présent, c’est Le Frileux ; quant à moi, vous pouvez m’appeler Grands pieds…

Il leva l’une de ses grandes chausses, en parfaite équilibre, une selle dans chaque main, et reprit.

-Ne reste plus que le cher Jouet du Sort qui fait son timide, là-bas.
-Répète un peu voir qui tu traites de singe ?
-Et en quoi je suis timide ?

Les trois amis commencèrent alors à se disputer (encore), Valroïd revenant vers la demoiselle, son éternel sourire bien affiché.

-Dommage que je me sois précipité à vous offrir si généreusement mon identité pour n’avoir en retour qu’un mensonge à moitié avoué. Je suis pourtant sûr que de si beaux yeux ne peuvent que se faire appeler d’une très jolie façon. Tant pis ! Tenez. Prenez la mienne.

De sa selle, il avait tiré sa gourde avant de se lever pour la lui tendre.

-Nous les plaquons sur la croupe des chevaux. Cette paroi laisse plus facilement passer la chaleur des canassons et le mouvement de leurs foulées ralentit le processus de glaciation.

Il s’écarta alors de son chemin et l’invita d’un geste de la main à se joindre à eux autour du feu.

-Venez donc faire fondre la glace au sein du groupe ! Celle de votre gourde dans un premier temps peut-être.

Alexandre était maintenant à terre, Fenri assis sur lui et Veto lui pinçait le nez, accroupis, un pied sur sa main. Apparemment, la dispute était revenue sur cette histoire de chef de groupe et Alexandre s’était retrouvé seul contre deux et hurlait le manque d’honneur de ses adversaires refusant de s’excuser malgré les injonctions de ses tortionnaires.
Finalement, lorsque Valroïd s’assit, Fenri entamait une clef de genou et la pauvre victime accepta leurs conditions. Il fut libérer et Veto essuya la morve de ses doigts sur un coin de couverture sous le rire triomphant de l’homme à terre.
La réputation de l’armée Cimmerienne semblait désormais ternie à jamais, à moins que l’on se souvienne de leur coup d’éclat de la demi-heure précédente.
Semblant conscient de la nécessité de détourner l’attention d’une observatrice extérieure à la garnison, Valroïd tenta de nouveau de faire parler cette muette :


-Vos vêtements sont pour le moins surprenants ma demoiselle. Viendriez-vous de Noathis ? Ils y seraient plus en accord avec le milieu.

Maintenant assis en tailleurs au coin du feu, Alexandre jouait avec son casse tête tandis que Fenri attisait les braises du bout de son épée. Le bruit de l’acier sur le métal de la bassine qui contenait le feu était atténué par la large peau tannée sur laquelle elle était posée pour éviter qu’elle ne soit submergée.

Les ingénieurs d’Hellas ne tarissaient pas d’idée pour rendre cette contrée moins mortelle pour ses habitants du moment qu’ils étaient préparés. Les gardes qui devaient braver les tempêtes le plus souvent étaient les mieux équipé d’ailleurs. Comme dans beaucoup de pays, l’armée était régulièrement source de progrès techniques.


-Tenez.

Veto jeta sa cape à la demoiselle maintenant qu’elle était égouttée. Elle n’allait plus tarder à trembler comme une feuille morte aux derniers vents de Riguéar.

-Gardez là, j’en ai une autre.

Le regard fuyant, il s’était vite détourné et avait évité les yeux d’un bleu inhumain qui le mettaient mal à l’aise et ceux de son compagnon brun moqueur.
Cependant, il avait bien fixé les mains féminine, en particulier, celle qui aurait du arborer la bague que Valroïd lui avait signalé. Elle n’était plus là. Le Magicien était fin observateur et semblait plus que sûr de lui. Les bagues des prêtresses n’étaient pas à ce point uniques en leur genre mais le fait qu’elle la cache ne faisait que renforcer sa conviction. Admettons qu’elle l’ait enlevé pour une autre raison, la couleur de ses doigts indiquait qu’elle n’avait pas du le faire sans mal. En tout cas, c’est ce qu’il pensait. Il s’efforçait de garder en tête la présomption d’innocence mais se promit de continuait à se méfier.

Sans un mot, il alla récupérer son livre dans sa sacoche et s’assit près du feu, attendant que ses manches sèchent et commencent à se réchauffer. Il n’aimait pas être gêné dans ses mouvements par des manches longues trop rigides mais il devait admettre qu’Alexandre n’avait en rien à supporter des manches glaciales et collantes. Heureusement qu’il ne craignait pas autant le froid que lui. Il le regarda un instant triturait son bloc amorphe pour le changer en cube parfait et le remettre à zéro pour recommencer. C’était bien la millième fois depuis qu’il le connaissait qu’il le voyait résoudre cette énigme de bois et il ne semblait pas s’en lasser. Il sourit, jeta un œil à Valroïd qui tentait de soutirer des informations sur la destination de la demoiselle ou tout simplement sur ses connaissances au sujet de la région, et puis le Jouet du Sort déballa son trésor du carré de cuire qui le protégeait d’une éventuelle chute dans la neige. Un assez gros bouquin apparut alors : « Mémoire de Sylphide, à la découverte d’un monde compliqué par des sentiers tortueux». Il relut pour la énième fois le titre et caressa la couverture dont il connaissait chaque aspérité, comprenant finalement Alexandre et son casse-tête. Il y a des plaisirs qui ne s’expliquent pas.

Ouvert à la moitié, il reprit là où il lui semblait s’être arrêté la nuit dernière avant de s’endormir, retournant découvrir Istheria ici couché presque intégralement sur papier. Cette langue n’était pas la sienne et malgré le fait qu’il ait appris à la traduire, certaines nuances lui échappaient.
Il avait toujours eu beaucoup de facilité à apprendre mais il lui avait fallu environ quatre ans pour en arriver là où il en était dans l’avancé de sa lecture.
Certaines phrases possédaient plusieurs sens et chacun était voulu si bien que la quantité de connaissance par ligne était démultipliée. Azryel avait trouvé le cadeau parfait pour ce Terran féru de lecture : le livre sans fin. Peut-être était-ce du langage Sylphide ou une variante ou même une langue inventée. Il avait passé la première année à l’apprendre dans un livre annexe.
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