[Flash Back - An 1304, mois de Tiriel] Destin à croiser

News & Infos

C'est ici que vous trouverez les dernières infos du moment, les utiles et moins utiles.

Temps actuel

Effectifs

• Eryllis: 3
• Ladrinis: 9
• Eclaris: 5
• Prêtresses: 5
• Cavaliers de S.: 5
• Nérozias: 6
• Gélovigiens: 3
• Ascans: 0
• Marins de N.: 4
• Civils: 15

Lien recherché

- Walter cherche de Preux chevaliers.
_ Raël veut des clients.
_ Deirdre a besoin d'employé!

Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

Code par MV/Shoki - Never Utopia



 
AccueilAccueil  FAQFAQ  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  



Partagez
 

 [Flash Back - An 1304, mois de Tiriel] Destin à croiser

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
:: L'Eryl ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Sighild
:: L'Eryl ::
Sighild
MessageSujet: [Flash Back - An 1304, mois de Tiriel] Destin à croiser   [Flash Back - An 1304, mois de Tiriel] Destin à croiser Icon_minitimeMer 18 Mar - 20:27




Le Roi et l'Eryl

Rencontre entre deux mondes







Le temps était venu... le temps où les Hommes représentaient un plus grand danger encore que l'on ne pourrait imaginer. Si la Grande Félicité n'avait que peu durée, l'apparition des Colosses avait rappeler à beaucoup leurs fragilités, qu'ils n'étaient que de bien petites choses dans le monde brutal d'Istheria. Et lorsque les Hommes avaient peur et que leur arrogance avait été mise à mal, ils devenaient vengeurs et violents, déraisonnables et fous. Cette ère obscure avait déjà débutée : les massacres par les monstres géants, les guerres entre anciens alliés... des pions allaient bouger et profiter des faiblesses des uns et des autres.

Qu'adviendrait-il alors des Eryllis? L'une des créatures avait privé bon nombreux d'individus de leurs pouvoirs, une autre de leurs natures, et d'autres de terribles maladies dont Sighild elle-même a été atteinte. L'une de ses bêtes vivaient à Noathis, le remède de l'une se trouvaient à Noathis... et pour se protéger, les nations n'essaieront-elles pas d'arborer plus de magies? Cela allait signifier plus de pierres de sphènes, plus de malheur pour les terres qu'elle cherchait à protéger. Jusque là, les amazones n'avaient affaire qu'à quelques pillards, de petites personnes qui avaient trop peur des fantômes de la forêt pour aller au bout de leurs recherches. Mais bientôt, de nouveaux regards se tourneront vers les richesses de la région et la jeune femme ne savait que trop peu que son influence était maigre sur le nouveau monde. Elle était forcée de prendre part à un monde qu'elle dédaignait, qu'elle avait fui.

Toutefois, sa marge de manœuvre était fine. Vers qui se tourner? Quels alliés? Il était vrai qu'elle avait de bonnes affinités avec la reine de Canopée. Cette dernière partageait une certaine vision du monde commune à leur mode de vie... mais nombreux sont les sindarins renégats qui ont choisi de vivre sur les terres sauvages pour fuir le courroux de leur reine. Il fallait encore attendre que les choses s'apaisent. Cimmeria? Il y avait trop de serpents dans le grand Nord, trop d'ambitions. De plus, ces derniers avaient fait la guerre à Phelgra. Et bien qu'ils remportaient la bataille, Sighild n'avait pas confiance en ceux qui furent leurs alliés de jadis. Le pays d'Argyrei était beaucoup trop loin et son ami Dim avait toute une cité à faire revivre. Elle ne pouvait donc l'impliquer. La seule option qu'elle voyait résidait dans Eridania, ou plutôt le royaume d'Hespéria. Ironique, non? Quand on savait que ce même royaume avait mis leurs têtes à prix... Mais tout n'était que politique et le vent pouvait tourner en sa faveur si elle était capable de se montrer convaincante.

Pour rencontrer le Roi, la jeune femme ne pouvait effectuer de démarches officielles. Cela pourrait être considérer comme un affront ou une provocation, sans compter qu'elle se mettait ouvertement en danger. De plus, elle désirait s'entretenir avec le Roi uniquement. Afin d'éviter le magnifique monde protocolaire, elle devait redevenir la mercenaire qu'elle était. Par chance, la lhurgoyf connaissait bien Hesperia et le malheur des uns faisait la providence des autres. Les soldats de l'armée de Thimothée avaient subi de lourdes pertes pendant l'attaque du Colosse de Paramis. L'armée devait donc recruter des jeunes hommes et femmes qui n'avaient pas encore d'expérience dont il était plus "facile" de passer sous le nez. Il y avait également les nombreux dégâts qu'avaient subi l'avant du palais. Cela prenait du temps et une grosse partie des troupes devaient faire preuve de plus de vigilance sur cette partie des lieux. Il fallait donc qu'elle profite de tous ces avantages.

Sighild n'avait jamais visité le palais mais elle avait réussi à soudoyer du personnel afin de connaître les habitudes du Roi. Ho, que des informations modestes sur sa manière d'être - et savoir si sa sécurité personnelle avait été renforcée, sur ses fréquentations - afin d'être sure qu'il ne soit pas en galante compagnie quand elle viendrait.... Pour le reste, c'était assez facile. Les femmes de la cour étaient de grandes bavardes. Comme elle désirait attirer les faveurs du roi, elle connaissait de nombreuses choses sur lui, sur ce qu'il aimait ou non, ses fantaisies... ou se trouver ses appartements dans le palais. Les plus chanceuses rêvaient de balade dans les jardins royaux, et savaient que la chambre du roi avait un balcon... qui donnaient sur les jardins. Mais les jardins avaient perdu de leurs splendeurs et se trouvaient dans un pitoyable état. Cela signifiait donc que le Roi ne s'y tiendrait pas pour admirer la vue... en toute logique. Son plan tenait donc à cela.  

Plus facile à dire qu'à faire cependant. Il fallait qu'elle soit rapide, silencieuse et discrète. Mais nous parlons de rentrer dans la chambre d'un roi. Il lui fallut plusieurs jours pour étudier les rondes des gardes et pour être certaine que le monarque soit présent. Et une chaude nuit de Béamas, sans être habitée par le moindre doute, elle se lança dans son intrusion culottée. S'il existait bien un endroit où on ne pensait pas la voir, c'était bel et bien au balcon d'un Roi. Pour la première fois, elle ne s'était pas munie de sa faux, célèbre arme rougeoyante qui la rendait si reconnaissable parmi ses consœurs. L'amazone avait fait le choix de la simplicité en tout point : de la tenue plus légère mais en cuir demeurant, un plastron léger en métal finement forgé, son fouet, une dague et une petite bourse contenait diverses petites choses. Pourquoi tant de modestie? Elle ne venait pas comme guerrière mais pour parlementer. Elle ne souhaitait pas ne paraître plus sauvage qu'elle ne l'était déjà...

Ce fut donc sans trop de mal qu'elle réussit à atteindre les jardins, profitant du changement de garde pour se faufiler. Pour une personne qui était capable de traverser les matières, un mur de pierre était bien peu, sans compter que son refuge fut les végétaux précieux de la cour royale. C'était la seconde phase qui était plus compliquée et elle avait plusieurs possibilités. La première consistait à devenir brume pour se faufiler rapidement sur le balcon mais cela signifiait aussi qu'elle se retrouvait démuni de ses biens car elle n'était capable de ne transformer que son corps. Apparaître nue devant un Roi pour demander la levée des sanctions n'étaient pas ce qui lui semblait le plus sérieux et judicieux. La seconde possibilité imaginée était de trouver le moyen de monter sans attirer l'attention en créant quelque chose qui lui permettrait de se fondre dans le décor.  Mais quoi? Il y avait aussi une troisième possibilité qui consistait à employer la même méthode qui lui avait permis de rentrer dans les jardins. Cependant le risque était trop grand : elle ne connaissait pas le nombre de gardes présents et elle ne souhaitait pas se montrer hostile. Elle opta pour le deuxième choix. Elle choisit d'utiliser des plantes grimpantes. Il n'y en avait pas - ou plutôt plus - sous le balcon du roi. La lhugroyf choisit alors de créer du lierre qui lui servirait de camouflage. Mais me direz-vous, une plante qui pousse aussi rapidement, cela attirerait l'attention des soldats? Pas si on attirait leur regard ailleurs au moment décisif. Pour sa création, elle fit intervenir des chiens des rues. Son don lui permettait de les manipuler pour les pousser à aboyer et d'attiser la curiosité des vigiles. Et si l'un d'eux se questionnait après? Sighild les espérait assez crédule pour simplement penser qu'il n'avait jamais prêté attention à cette nature envahissante. Il était vrai, son plan reposait aussi beaucoup sur la chance. Pour grimper, il lui fallait aussi des complices. Le lierre allait servir de trompe l'oeil, mais elle allait créer aussi une nouvelle tige qui la dissimulerait et qui dans sa croissance, lui permettait d'atteindre rapidement le balcon - car ce dernier était au deuxième niveau du palais. Le faire à main nue lui aurait demandé trop de temps. Ce fut des oiseaux cette fois-ci qui jouèrent les troubles-fêtes en allant titiller les gardes. Et par miracle, son plan fou réussit.

Elle se haussa par dessus la balustrade sans faire un bruit. La grande porte-fenêtre était ouverte pour sans doute laisser entrer la fraîcheur de la nuit. Les rideaux luxueux de la chambre ondulaient sous les courants d'air et la lune pleine brillait avec intensité, dessinant alors l'ombre d'une amazone sur le pavé. La jeune femme leva les mains comme pour se rendre et montra qu'elle n'avait aucune arme et entra avec un sang-froid étonnant. Il y avait de la lumière à l'intérieur, le roi était sans doute éveillé. Elle espérait qu'il n'alerte pas les gardes car elle ne saurait être assez rapide pour l'en empêcher. Si malentendu il y avait, alors on aurait imaginer que l'Eryllis était là pour assassiner le Roi... cela aurait eu l'effet contraire de tout ce qu'elle désirait. Il fallait donc que son plan marche et elle avait étrangement confiance en elle. Pour une raison obscure, elle ne s'imaginait pas Thimothée en homme poltron, mais curieux. Elle devait se montrer directe et déterminée.

" Veuillez pardonner mon intrusion cher Roi mais je ne suis pas ici avec de mauvaises intentions. Je désire m'entretenir avec vous et avec vous seul. "

Elle lui laissa alors le temps d'accepter sa présence avant de très rapidement se présenter.

" Je suis Sighild, gardienne de Noathis, Eryl à la tête des Eryllis.... j'ai besoin de vous. "

Comme si elle eut été sur une scène de théâtre, un léger vent se souleva, balayant sa chevelure d'argent et les voiles des rideaux, un éclair doré traversa ses yeux sous l'effet de la pleine lune.


Revenir en haut Aller en bas
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: [Flash Back - An 1304, mois de Tiriel] Destin à croiser   [Flash Back - An 1304, mois de Tiriel] Destin à croiser Icon_minitimeMer 18 Mar - 20:34

「 Destin à croiser 」
Finances, logistiques, évaluations des dommages… Toutes ces questions qui avaient été débattues encore et encore lors des nombreux conseils royaux qui avaient eu lieu depuis la chute du colosse, devant équilibrer sa parole et ses actes entre certains nobles élitistes prônant une restauration du palais et des domaines principaux en premier lieu et les aristocrates partisans de la plèbe. A équilibrer cet éternel échange entre égoïsme et gaspillage. Devait-il protéger son aristocratie pour qu’elle le soutienne et ne cherche pas à le renverser quitte à en faire souffrir le peuple ? Ou devait-il au contraire jeter l’or par les fenêtres, s’attirant la sympathie des petites gens, quitte à ruiner le royaume à long terme ? La position de monarque avait d’usant que jamais personne n’était jamais satisfait et qu’il convenait au porteur de la couronne à ce que cela reste ainsi, car il en irait inversement mal pour une autre personne si le désir de l’un devait trouver accomplissement.

Avec tout cela, il n’avait plus eu le temps de penser à ses propres projets, devant repousser ses idées de justice concernant Tyrhénium et conserver la position centrale de neutralité qu’observait actuellement Iridania au niveau du continent. Le joyau du pays avait été bafoué par ce lézard volant à la carapace d’albâtre, mais la vie reprenait enfin au sein de la cité. Les efforts de reconstruction avaient été dirigés principalement vers la ville elle-même, laissant à l’aristocratie le soin de restaurer ses propres domaines au sein de la ville, une décision qui ne l’avait pas rendu plus sympathique pour ces derniers.

Les sang bleus du pays représentaient un véritable nœud de soucis pour le monarque… Au nord, le duc d’Arghanat-la-neuve dont l’influence semblait étrangement sans limite, à l’est la duchesse de Novéria qui se trouvait également être à la tête de Cimméria, à Hespéria, les nobles mécontents de vivre dans les gravats… La position actuelle du pays ne lui permettait pas de dormir tranquillement, chaque seconde pouvait être l’occasion d’un assassin généreusement payé pour accrocher une couronne à son palmarès et c’était sans compter Phelgra qui semblait reprendre du poil de la bête.

Plonger dans ses parchemins depuis plusieurs heures déjà, Thimothée arborait une mine fatiguée, les yeux cernés de ces longues lectures à la seule lumière des bougies, son corps malingre qui tendait à peine l’éclatante soie blanche de sa tunique et que la maladie avait longtemps affaibli. Poussant un long soupir, il quitta un instant ses document pour profiter de la douce caresse de la lune au balcon. Par cette saison, la moindre salle close devenait aisément un tombeau suffocant.

Les mains le long de la margelle, il laissa son regard se perdre vers les lumières d’Hespéria, si proche et pourtant si éloignées qu’il devait les observer par-dessus les toits du palais, ne pouvant observer que les toits enténébrés d’une ville renaissante.

Laissant un sourire naître sur ses lèvres, il ne savoura qu’un instant ce petit réconfort, cette trace de son utilité en ce monde. Non, il n’était pas présent sur cette terre seulement pour arbitrer les querelles de ses pairs, mais également pour guider son peuple, être le manteau qui le protégerait de la pluie et l’épée qui lui ouvrirait l’accès à de nouvelles terres. Orientant son regard vers le nord-ouest, il imagina le prince de Tyrhénium à son propre balcon et le temps compté qui lui restait à y séjourner. Adressant un sourire narquois à l’homme imaginaire, il repartit à son travail, le cœur allégé.

Les minutes passèrent de nouveau, la sombre soif du monarque ayant étanché son besoin de repos pour un temps, l’invitant à continuer à se pencher sur son peuple, car une fois ces travaux achevés et l’armée restructurée, il pourrait de nouveau se tourner vers l’extérieur de son royaume. Mais sa concentration se trouva de nouveau brisée, non pas par la fatigue, mais par des bruits, venant de l’extérieur. Un véritable concert d’aboiements semblait s’être déchaîné aux abords du palais, mais à peine Thimothée s’était-il levé, que celui-ci cessait rapidement.

Se passant une main sur le visage, le monarque sourit, amusé, voyant dans ceci un signe qu’il n’avait peut-être pas tort, la faim des molosses faisait écho à la sienne, même si celle-ci se trouvait métaphorique.

S’apprêtant à retourner à son bureau, une coupe de vin fraîchement emplie à la main, son attention fut de nouveau attirée par l’extérieur, par le ciel cette fois-ci. Après les chiens, voilà que les oiseaux se mettaient à manifester leurs sentiments ! Joie ? Faim ? Peur ? Il aurait peut-être eu une réponse en demandant aux fauconniers royaux, mais le bruit ne provenait pas de la Tour, mais bien du ciel…

S’apprêtant à sonner son majordome pour faire quérir une réponse à ces étranges évènements, son cœur manqua un battement alors que son regard se portait vers le balcon. Une figure venue d’un passé lointain semblait se supposer à travers les rideaux diaphanes. Une silhouette élancées bloquant la lumière de la lune pour projeter une ombre élégante sur les tentures. Thimothée suspendit son geste, pensant assister au retour d’un spectre, peut-être un message des dieux ? Mais la silhouette le détrompa rapidement.

Levant les bras en un geste de reddition, une magnifique jeune femme émergea de ce carcan de tissu, laissant les rideaux caresser ses atours en un doux bruissement de soie alors qu’elle pénétrait lentement dans ses appartements, sans attendre aucune invitation.

" Veuillez pardonner mon intrusion cher Roi mais je ne suis pas ici avec de mauvaises intentions. Je désire m'entretenir avec vous et avec vous seul. "

La voix chaude démentait la vision de fragilité qui émanait de l’intruse. Sa peau d’albâtre et ses formes élancées la faisant ressembler à un étrange oiseau, un échassier, au port noble, mais ici s’arrêtait la référence à l’aristocratie, la femme se déplaçait avec souplesse et habitude, dénotant une nature martiale dans ses gestes et une aptitude au commandement dans la présence qu’elle instaura aisément dans la pièce, elle occupait l’espace et enveloppait dans ce spectacle enchanteur qui le maintint sous son emprise un instant, attendant ses prochaines parles sans pouvoir faire plus que la regarder d’un air neutre.

" Je suis Sighild, gardienne de Noathis, Eryl à la tête des Eryllis.... j'ai besoin de vous. "

Thimothé mit un instant à intégrer toute ces informations, son regard détaillant l’intruse tout en faisant l’erreur de prêter l’oreille à ses paroles. Il devrait appeler la garde, aussitôt. Le Dernier Cercle se saisirait aisément de l’intruse et si elle se trouvait être celle qu’elle mentionnait, alors ce serait une grande victoire contre le crime. Mais il prêta l’oreille… Cette voix chaude entrant en lui pour titiller sa principale faiblesse, sa curiosité… Qui était-elle ? Et surtout pourquoi ? Un assassin aurait agi en silence, il savait ne pas être une très grande menace pour un guerrier entrainé et la simple apparition de cette femme en plein milieu de son palais et ce, sans que l’alerte ne soit donnée, en disait long sur ses capacités.

« Nous espèrons pour vous qu’aucun de nos hommes n’a du mourir pour votre intrusion, s’il devait en être le cas, vous maudiriez votre séjour en ces lieux…. »

Tentant de rompre l’emprise de l’intruse sur son esprit, il lui adressa un regard ombrageux avant de reprendre place derrière son bureau avec des mesurés, son anneau toujours vissé au doigt et son attention prête à convoquer une barrière pour l’isoler de l’élégante.

« Ceci étant dit… Nous n’avons pour l’instant aucune preuve de sévices de votre part et vous n’arborez sur vous aucune goutte de sang, aussi nous montrerais-nous clément et vous tendrons une oreille attentive. Quel besoin d’un criminelle recherchée pourrait l’amener à s’introduire au coeur même du pouvoir souhaitant la voir emprisonnée ? »


Revenir en haut Aller en bas
:: L'Eryl ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Sighild
:: L'Eryl ::
Sighild
MessageSujet: Re: [Flash Back - An 1304, mois de Tiriel] Destin à croiser   [Flash Back - An 1304, mois de Tiriel] Destin à croiser Icon_minitimeMer 18 Mar - 20:36




Le Roi et l'Eryl

Rencontre entre deux mondes







Le s bras toujours dressés pour montrer qu'elle n'était pas présente avec de mauvaises intentions, elle guettait néanmoins et de près, les réactions du Monarque. Elle savait pertinemment que sa chambre devait être gardé par au moins deux hommes, des hommes doués de magie au même titre que le Roi lui-même. Elle ne connaissait d'ailleurs aucune des capacités des uns ou des autres, autant de défauts d'informations qui pouvaient jouer contre elle. De plus, elle ne possédait aucune garantie sur les intentions du souverain. Après tout, il avait fait de son clan des hors-la-loi. Il pouvait faire un grand coup d'éclat en lui mettant les fers et de lui-même de surcroît. Politiquement, il y avait évidemment quelque chose à jouer qui pourrait le rendre sans doute plus populaire auprès des siens. Et pourtant, Sighild avait fait le choix d’encourir le risque.

Son regard ambré se plongea alors rapidement dans les yeux ombrageux du Roi, et elle le suivit sans le quitter une seule seconde jusqu'à ce qu'il aille s'assoir à son bureau. La voix du monarque était solennelle et son langage digne d'un homme de son rang. Son sens de l'observation et l'attention qu'il était prêt à lui concéder lui prouva qu'il était un homme de bon sens, apte à la discussion et peut-être aux compromis. Mais cela, seul le temps et la tournure des évènements pourrait le lui dire.

L'amazone se permit alors de s'avancer, calmement et de venir se tenir à quelques pas devant le bureau du Roi. Volontairement, elle y laissa de la distance par sécurité, pour l'un comme pour l'autre. Elle ne se permit pas non plus de prendre ses aises et de s'asseoir sans y être invitée - bien que les circonstances auraient pu laisser croire qu'elle se le permettrait. Elle choisit sciemment sa position afin d'avoir une attention sur la porte de la chambre, mais aussi de la fenêtre par laquelle elle venait de rentrer. Ce ne fut que lorsqu'elle reprit la parole qu'elle décida de baisser les bras.

" Je vous remercie de me laisser le bénéfice du doute et de ne pas alerter vos hommes. Et bien qu'aucune relation de confiance ne soit établi entre nous et que mes mots ne vous sembleront peut-être vrais, sachez que je suis venue sans avoir commis le moindre mal à vos gens. "

Sighild préférait jouer la carte de la sincérité, et sa voix étonnamment douce et chaleureuse montrait qu'elle tentait d'offrir toutes ses bonnes intentions. Par contre, la dureté de son regard prouvait quant à eux le sérieux de sa venue.

" Je ne suis pas présente pour vous faire perdre votre temps, ni pour vous raconter de beaux discours. Néanmoins je souhaite plaider la cause qui est la mienne. Étant donné les circonstances de ma situation et celle de mon clan, il m'aurait été impossible de vous demander audience dans les règles de votre protocole. Ainsi, votre loi qui lutte contre les nôtres m'oblige à ne pas pouvoir les adopter. "

Sur ces mots, l'amazone se saisit du fouet à sa ceinture et le laissa choir sur le sol. De la même manière, elle ôta la dague qu'elle avait caché dans ses bottes et elle prit même le soin d'ôter lentement le plastron qui protégeait sa poitrine.

" Il ne s'agit en rien d'une reddition mais je consens à prendre le risque de cette mise à nue pour vous prouver que je suis prête à beaucoup de compromis. Et si vous estimez tout de même que ma vie soit nécessaire en échange de ma demande, alors je m'exécuterais si vous êtes homme de parole. "

La lhurgoyf resta debout, immobile et conservant son port altier. Ses yeux n'avaient pas quitter le souverain une seule seconde comme si elle cherchait à lire en lui. Peut-être aurait-elle alors aimer pouvoir lire dans ses pensées. Cela ne l'empêcha pas de continuer son discours.

" Je souhaite que vous retiriez la loi qui fait des Eryllis des criminelles. En tant que roi, vous possédez sans doute un bon nombre d'ennemis et avec les temps obscures qui se sont annoncés, cela va sans doute s'accroître. Il en est sans doute de même pour les miens. La peur va pousser un bon nombre de personne à tourner son regard vers les richesses de ma région, et je ne peux les protéger si je suis entourée d'ennemis. Les décisions que vous avez prise me laissent croire qu'elles ont pour beaucoup été dictés pour protéger votre peuple. Et vous n'avez jusque là jamais essayé de vous en prendre personnellement à mon pays. Les Eryllis ne vous ont jamais causés du tort, ni même à la population. Ma caste n'est victime que des légendes et des vieilles superstitions. Je ne cherche pas à comprendre ce qui a pu vous pousser à nous mettre hors-la-loi, mais je vous demande aujourd'hui d'en finir avec cela. "

Tel fut la demande de l'Eryl.


Revenir en haut Aller en bas
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: [Flash Back - An 1304, mois de Tiriel] Destin à croiser   [Flash Back - An 1304, mois de Tiriel] Destin à croiser Icon_minitimeMer 18 Mar - 20:37

「 Destin à croiser 」
La belle ne semblait manquer ni de panache ni de culot. Apparaître ainsi, seule, en plein milieu du centre du pouvoir eridanien et cela pour venir non seulement quérir un service, mais également une absolution. Car la demande n’était pas innocente, la levée de la prime équivaudrait à une rédemption royale ainsi qu’une reconnaissance de leurs prétentions sur la zone.

Esquissant un sourire alors qu’elle avançait vers le bureau, le monarque haussa néanmoins un sourcil devant les démarches de son invitée involontaire. Brisant la distance, elle se dressait devant lui, toujours soutenue d’une morgue certaine pour crânement lui offrir cette dramaturgie qui n’était pas sans l’amuser. Les bardes pourraient tuer pour s’emparer des détails d’une histoire similaire. La brigande au grand cœur, recueillant les femmes perdues du monde pour en faire ses sœurs et les abriter de leur temps meurtrier sous son aile bienveillante avant de se rendre dans la tanière de son ennemi, non pour l’éliminer, mais le circonvenir à son avis.

" Je vous remercie de me laisser le bénéfice du doute et de ne pas alerter vos hommes. Et bien qu'aucune relation de confiance ne soit établi entre nous et que mes mots ne vous sembleront peut-être vrais, sachez que je suis venue sans avoir commis le moindre mal à vos gens. "

Le regard d’ambre de la pale apparition fouaillait celui du monarque, le poignardant d’une sincérité bien trop violente pour être simulée et soutenue par cet étrange contraste entre la voix douce qui comblait avec volutpé l’espace entre eux, occultant le bureau comme espace physique pour instaurer un étrange rapport entre eux, et l’acier de ce regard forgé dans le feu du destin. Elle se trouvait celle venue en quête d’une réponse, d’une aide et lui le seul capable de lui offrir, mais en cet instant, malgré le poids de la couronne contre son crâne, il ne se sentait plus celui en position de force.

" Je ne suis pas présente pour vous faire perdre votre temps, ni pour vous raconter de beaux discours. Néanmoins je souhaite plaider la cause qui est la mienne. Étant donné les circonstances de ma situation et celle de mon clan, il m'aurait été impossible de vous demander audience dans les règles de votre protocole. Ainsi, votre loi qui lutte contre les nôtres m'oblige à ne pas pouvoir les adopter. "

La belle avait l’art de présenter ses revendications de manière avantageuse. Juste dans ses dires, elle trompait l’instant d’après la vigilance du monarque en abandonnant ses avantages sur lui, les armes qui s’échouaient à ses pieds, celles qui auraient pu l’aider à l’obliger à signer un traité ou défendre sa liberté en cas d’irruption dans leur réunion. Elle abandonnait tout cela et même son armure, s’offrant un avantage d’une autre nature.

" Il ne s'agit en rien d'une reddition mais je consens à prendre le risque de cette mise à nue pour vous prouver que je suis prête à beaucoup de compromis. Et si vous estimez tout de même que ma vie soit nécessaire en échange de ma demande, alors je m'exécuterais si vous êtes homme de parole. "

Tout en parlant, elle conservait sans peine toute l’attention du monarque, son esprit purement logique réfléchissant à toutes les options que pouvait envisager ce choix précis de vocable, tandis qu’une autre part de lui-même se laissait aller à l’atmosphère du moment. Nimbée par la lumière de la lune, dévoilée sans artifices guerriers, l’eryllis, ou plutôt l’Eryl, comme elle s’était désignée, offrait au monarque une vision digne des chansons de gestes. L’homme aurait pu céder aux demandes sur le champ, peut-être même lui offrir les clefs du royaume dans l’espoir stupide que fondent les hommes face à pareils spectacles. S’attirer les faveurs de cet être majestueux lui paru un instant la priorité absolue de son existence alors que son regard glissait le long de la tenue de la brigande.

Mais il n’était pas seulement homme, mais également monarque. Pas seulement acte, mais également pensée. Laissant refluer ses élans, il recomposa le masque flegmatique de la royauté sur son visage, sans pour autant pouvoir effacer l’éclat de son regard, attendant qu’elle achève son plaidoyer pour répondre.

" Je souhaite que vous retiriez la loi qui fait des Eryllis des criminelles. En tant que roi, vous possédez sans doute un bon nombre d'ennemis et avec les temps obscures qui se sont annoncés, cela va sans doute s'accroître. Il en est sans doute de même pour les miens. La peur va pousser un bon nombre de personne à tourner son regard vers les richesses de ma région, et je ne peux les protéger si je suis entourée d'ennemis. Les décisions que vous avez prise me laissent croire qu'elles ont pour beaucoup été dictés pour protéger votre peuple. Et vous n'avez jusque là jamais essayé de vous en prendre personnellement à mon pays. Les Eryllis ne vous ont jamais causés du tort, ni même à la population. Ma caste n'est victime que des légendes et des vieilles superstitions. Je ne cherche pas à comprendre ce qui a pu vous pousser à nous mettre hors-la-loi, mais je vous demande aujourd'hui d'en finir avec cela. "

Eclatant d’un rire sans joie, il l’invita enfin à s’asseoir face à lui. Le temps du théatre et des grandes déclarations devait laisser place à celui des diplomates, débutant une partie d’échec dont l’équilibre se trouvait fortement méprisé par l’influence que l’Eryl avait déjà acquise sur le monarque.

« Nous osons supposer que le choix de vos mots ne se fit pas à la légère ? » Questionna t-il tout d’abord alors qu’un sourire narquois naissait sur ses lèvres.

« Permettez-nous cependant de résumer la chose avant de poser à plat l’étendu de notre compréhension commune de vos demandes. Vous souhaitez voir l’édit proclamant votre personne et vos partisanes ennemies de la couronne révoqué. Et ceci afin que votre terre puisse se concentrer sur la protection des ressources qu’elle dissimule et dont elle prive le reste du continent… »

Tournant son regard vers le balcon d’où cette enchanteresse apparition avait émergé pour venir lui demander un pardon royal sans contrepartie. Il laissa planer un instant le silence, savourant ce qui dans son esprit équivalait à une reprise, du moins partielle, de l’avantage.

« Aussi éclairez-moi… Que ferais-je de votre vie ? » La questionna t-il enfin, reportant un regard malicieux vers elle.



Revenir en haut Aller en bas
:: L'Eryl ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Sighild
:: L'Eryl ::
Sighild
MessageSujet: Re: [Flash Back - An 1304, mois de Tiriel] Destin à croiser   [Flash Back - An 1304, mois de Tiriel] Destin à croiser Icon_minitimeMer 18 Mar - 20:39




Le Roi et l'Eryl

Rencontre entre deux mondes







La jeune femme ne s'attendait pas à une telle réaction de la part du souverain. Ces propos étaient donc si risible? Elle défendait pourtant une cause qui à ses yeux valaient toutes les noblesses et étaient prêtes à se sacrifier au bon vouloir d'un roi. En son fort intérieur, elle s'en sentit quelque peu froissée mais pas assez pour que cela puisse transparaître sur son visage de marbre. Il fallait qu'elle soit à la hauteur de la gravité de leur conversation, qu'elle ne se laissa pas entraîner par les émotions trop aisément car cela ne pouvait qu’entacher sa crédibilité. Après tout, on ne connaissait d'elle que des rumeurs, des murmures... tantôt dépeinte comme une sauvage qui ne possédait pas de cœur envers les pauvres créatures qui se perdaient dans la forêt, tantôt comme un fantôme, un être qui n'existerait peut-être pas... Elle était peut-être l'Eryl mais il ne s'agissait que d'un titre qui manquait de substance. Elle n'avait jamais agit comme une dirigeante sur un plan qui dépassait ses frontières. Toutefois, sa légende ou son expérience pouvaient être des atouts capable de palier son manque de popularité.

Le monarque invita la jeune femme à s'asseoir, signe qu'elle interpréta comme étant une ouverture à d'éventuelles négociations. Mais lorsque ce dernier résuma sa demande, elle se rendait bel et bien compte que sa réclamation pouvait paraître bien grande comparer à ce qu'elle avait à offrir. Mais c'était ne pas connaître la personnalité de l'Eryl. Sighild était une femme qui ne manquait pas d'audace et puisqu'il était question d'entente, elle ferait le nécessaire pour trouver un compromis. Ce qu'elle cherchait à protéger valait bien plus que sa propre personne... même si dans la bouche du souverain, sa vie semblait peser soudainement bien peu.

Tout allait se jouer en fonction de Thimothée, de sa personnalité et le genre d'homme et de roi qu'il désirait devenir. L'amazone savait pertinemment qu'elle lui avait volontairement distribuer un bon jeu et qu'il était capable de mener la partie comme il lui conviendrait. C'était une partie à haut risque... si on n'omettait que la jeune femme possédait un joker. Ils étaient seuls, personne ne savait pour le moment qu'ils étaient ensemble dans cette pièce, dans un camp comme dans l'autre. Personne ne pourrait jamais s'en souvenir non plus... si elle le voulait. Mais ce n'était pas ce qu'elle désirait. Elle se contentait pour le moment de l'observer, de le scruter comme si elle cherchait à entrevoir son esprit et ce qu'il pouvait réellement penser. Elle voyait en lui deux hommes distincts : le Roi, le politicien au regard intransigeant, froid avec un sourire qui ne laissait pas entrevoir les desseins qui prenaient forme dans son esprit ; et l'homme, dont l'expression semblait bien plus mélancolique, plus doux, plus mystérieux. Cette ambivalence pouvait être traitre si elle se laissait prendre... ou un atout si elle se montrait aussi habile que lui.

La lhurgoyf, qui avait pris place sur le siège que lui avait offert le monarque, ne l'avait pas quitté une seule seconde des yeux. Lorsqu'il lui sourit, elle lui rendit une esquisse plus timide mais tout aussi malicieuse et son regard brilla d'une tout autre lumière.

" Ce que vous ferais de ma vie? Et bien comme je vous l'ai indiqué... ce que bon vous semble si vous estimez que cela vaut ma réclamation. Vous serez libre d'en disposer. Envoyez moi à Umbriel pour l'exemple, faites de moi votre trophée pour prouver que votre politique est impartiale que soit soit l'Eryllis ou la lhurgoyf, à vous de voir ce qui vous paraît le mieux. Mais peut-être devrions-nous voir le problème dans l'autre sens. Vous savez ce que je veux, dites-moi ce que vous désirez? "

La jeune femme se leva et commença à promener son regard dans toute la pièce, puis ce fut ces pas. Elle caressa d'une main légère le bois luxueux du bureau, puis inspecta les murs, les tableaux, les tapisseries, les objets abandonnées sur les commodes avant de choisir un appui comme le mur, croisant les bras et prêtant à nouveau toute son attention sur sa majesté.

" Je suppose que votre statut vous permet de vous offrir beaucoup de chose... et je peux concéder que ma vie ne représente rien, mais mes connaissances, mon expérience ou même mon savoir pourrait se révéler plus enrichissant que mon existence. J'ai vécu d’innombrables vies, j'ai connu la guerre, je connais des secrets que vous ne trouverez dans aucun livre... Si ma vie ne vous suffit pas, je suis certaine que nous pourrons trouver quelque chose que vous estimez bien plus. Dites-moi simplement ce que vous désirez. "

La jeune femme prononça cette dernière phrase avec autant de douceur que de sérieux. Le roi était libre de disposer d'un service que bien peu de personne ne pourrait lui offrir : celui d'une éryllis aux milles vies.

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: [Flash Back - An 1304, mois de Tiriel] Destin à croiser   [Flash Back - An 1304, mois de Tiriel] Destin à croiser Icon_minitimeMer 18 Mar - 20:41

「 Destin à croiser 」


" Ce que vous ferez de ma vie? Et bien comme je vous l'ai indiqué... ce que bon vous semble si vous estimez que cela vaut ma réclamation. Vous serez libre d'en disposer. Envoyez moi à Umbriel pour l'exemple, faites de moi votre trophée pour prouver que votre politique est impartiale que soit soit l'Eryllis ou la lhurgoyf, à vous de voir ce qui vous paraît le mieux. Mais peut-être devrions-nous voir le problème dans l'autre sens. Vous savez ce que je veux, dites-moi ce que vous désirez? "

L’Eryl jouait un jeu dangereux à se présenter sans réels arguments tout en laissant au roi la possibilité de pouvoir formuler n’importe quelle exigence. Sa demande était simple, mais tout autant que sa proposition et que dire de sa formulation… Sa vie entre ses mains, celle de la leader du groupe rebelle. Avec le bon argumentaire, il lui serait de tout simplement l’assujettir sans s’écarter pour autant de sa proposition. D’un autre côté…

Son regard s’égara un instant, quittant le visage pâle et digne de son interlocutrice pour glisser le long de sa nuque, mais il ne put aller plus loin que déjà la femme se levait, perdant momentanément son intérêt pour le monarque pour observer les environs, vaquer lentement au sein des appartements royaux pour finalement revenir glisser sa main sur le bureau… S’agissait-il d’une invitation, d’une tentative d’en appeler aux faiblesses connues du monarque pour l’infléchir dans cette discussion ? Elle ne lui adressa pas un regard avant de se stabiliser à nouveau contre un mur tandis que Thimothée n’avait quant à lui pas esquissé le moindre mouvement.

Sa vie ? Son destin… Peut-être son corps… Voilà qui serait un trophée de prix en effet pour un geste au final si simple… Retirer une prime, ne plus avoir à disperser le trésor royal dans de vaines recherches, sécuriser les bois et pouvoir réfléchir à la question pressante d’un héritier…

" Je suppose que votre statut vous permet de vous offrir beaucoup de chose... et je peux concéder que ma vie ne représente rien, mais mes connaissances, mon expérience ou même mon savoir pourrait se révéler plus enrichissant que mon existence. J'ai vécu d’innombrables vies, j'ai connu la guerre, je connais des secrets que vous ne trouverez dans aucun livre... Si ma vie ne vous suffit pas, je suis certaine que nous pourrons trouver quelque chose que vous estimez bien plus. Dites-moi simplement ce que vous désirez. "

Encore cette proposition… Devait-il y voir une tentative de manipulation ? L’homme qu’il était n’avait pas à hésiter pour comprendre ce qu’il désirait à cet instant, mais il n’avait pas le droit de se laisser aller, pas tout de suite du moins.

« Je conviens qu’il serait temps pour nous d’exprimer notre proposition en échange de cette… demande fort inhabituelle. Vous n’êtes pas sans savoir que de nombreuses légendes courent à votre propos et certaines rumeurs le font également sur vos… liens avec la reine de Canopée. »

Croisant tranquillement les mains devant lui, détaillant sans guère plus de gêne la silhouette de la Lhurgoyfs debout, il enchaîna avec un sourire amusé.

« Voici notre proposition. En échange de la levée de la prime concernant votre groupe et vous-même, je vous demanderais un serment d’allégeance. Reconnue comme territoire éridanien, la forêt jouira donc des mêmes possibilités et droits concernant la défense de notre royaume. »

Marquant une pause, il la désignera d’une main lasse avant de continuer.

« En échange de cette reconnaissance, vous obtiendriez un titre non héréditaire concernant la zone que vous souhaitez protéger. Le titre ne s’accompagnera pas d’une obligation d’assistance dans les guerres du royaume, mais vous vous engagerez cependant à fournir un tribut annuel de pierre de sphène. Nous discuterons ensemble de la quantité de celui-ci, afin qu’il ne nuise pas au gisement, mais permette au contraire d’éloigner les convoitises de votre terre. »

Désignant d’une main une table près de l’entrée sur laquelle reposait une carafe au contenu rouge sombre et plusieurs coupes attenantes.

« Consentiriez-vous à nous servir deux coupes ? »


Revenir en haut Aller en bas
:: L'Eryl ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Sighild
:: L'Eryl ::
Sighild
MessageSujet: Re: [Flash Back - An 1304, mois de Tiriel] Destin à croiser   [Flash Back - An 1304, mois de Tiriel] Destin à croiser Icon_minitimeMer 18 Mar - 20:46




Le Roi et l'Eryl

Rencontre entre deux mondes







Sighild se montrait étonnamment sereine pendant son tête à tête avec le roi, alors que la situation ne l'était sans nul doute pas, ni dans le lieu, ni dans le sujet. Mais elle conservait son sang-froid et écoutait avec beaucoup d'attention chaque mot pesé du monarque. Ces propres propos pouvaient troubler car elle donnait l'illusion d'offrir beaucoup ou tout du moins qu'elle en était prête. Elle ne mentait d'ailleurs pas mais cela ne signifiait pas non plus qu'elle était désespérée pour céder sur tout. A sa façon, elle essayait aussi de jauger les ambitions du roi, de voir se dessiner devant elle l'homme mais aussi le souverain. Il semblerait que tout deux jouaient le même jeu.

Thimothée fit alors une première proposition qui fit apparaître un léger sourire en coin sur le visage de Sighild. Cette simple esquisse la transformait. Il était si rare de la voir amusée... même si les évènements ne s'y prêtaient pas. Elle acceptait de faire des concessions, mais celle du roi lui semblait disproportionnée. Mais le monarque était sans doute un assez fin négociateur pour savoir qu'elle n'accepterait pas un tel marché.

La jeune femme ne répondit pas immédiatement, et dans son silence, elle profita pour consentir à la demande du roi. Elle se redressa nonchalamment, se dirigeant vers la petite table et la carafe, préparant un verre de vin. Toutefois, elle ne s'en servit pas et ne remplit qu'une unique coupe. D'un pas tranquille, elle apportait le breuvage à la personne de qui de droit, avant de lui répondre mielleusement.

" Veuillez m'excuser si je ne vous accompagne pas, je préfère m'abstenir afin de conserver mes idées les plus claires possibles. "

A ces mots, elle finit par prendre le siège qui se trouvait en face du roi qu'elle avait quitté quelques minutes plus tôt.

" Pour en revenir à notre conservation, je suis prêtre à offrir ma personne mais vous me demandez de vendre mon pays. Je me sentirais presque vexée de voir que je ne vous suffis pas. "

L'Eryllis sourit avec ironie, avant de s'accouder sur son siège.

" Je ne suis pas la maîtresse de Noathis, mais celle des Eryllis. Je suis une gardienne et non une reine. Je n'ai la prétention que d'incarner un symbole et des convictions. Il serait prétentieux de croire que cette terre appartienne à qui que se soit. Cette région n'est pas destinée à avoir un souverain. Faire de Noathis un territoire annexé à Eridania serait une grossière erreur politique de ma part pour la simple raison que vous êtes roi aujourd'hui, mais peut-être pas demain. Je ne ferais pas de pari sur l'avenir, pas lorsque l'on a connu l'ambition des hommes et leurs ravages car les promesses qui seront les vôtres ne seront pas celles de vos successeurs. Un tel accord pourrait leur donner l'impression d'avoir une légitimité dans la conquête de Noathis. "

La lhurgoyf se redressa sur son siège et croisa les jambes.

" Votre proposition est disproportionnée mais vous le savez déjà. Néanmoins, je suis prête à accéder à vous livrer un tribu annuel de pierres de sphènes et à accepter un serment d'allégeance envers vous, mais cela ne concernerait que les Eryllis, et non Noathis. Nous deviendrons en une façon les protecteurs de votre peuple qui traverserait ces terres, nous accepterions de commercer plus librement... Je pense que cela est bien plus équitable. Nous vous apporterons richesse et protection, contre la simple levée d'un mandat d'arrêt. Nous avons tout à y gagner, non?

Le visage de la jeune femme afficha un sourire plus franc et son regard ambré brillait d'une étrange lumière. Les négociations avaient bel et bien commencées.


Revenir en haut Aller en bas
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: [Flash Back - An 1304, mois de Tiriel] Destin à croiser   [Flash Back - An 1304, mois de Tiriel] Destin à croiser Icon_minitimeVen 27 Mar - 1:37

「 Destin à croiser 」
La proposition de Thimothé vint illuminer le visage naguère pâle de l’étrange visiteuse d’un sourire ironique. Ainsi entouré par sa chevelure diaphane captant le moindre filet de lumière, son visage offrait une vision sculpturale qui n’était pas pour laisser le monarque dans de parfaites conditions pour continuer sereinement cette entrevue.

Mais déjà celle-ci entrait en mouvement pour répondre à sa demande, sans faire de difficultés. Se redressant de son siège, elle esquiva d’un pas le pas de ses armes toujours au sol au centre de la pièce pour se diriger vers un guéridon et y saisir une carafe de cristal, emplie d’un liquide carmin. A la surprise du roi, celle-ci ne servit à remplir qu’une unique coupe d’argent, provoquant un léger haussement de sourcil.

Glissant entre ombre et lumière, captant un indice les rayons de la lune pour s’illuminer d’une lueur bleutée avant de revenir dans le halo des bougies disposaient dans l’appartement, elle donnait une nouvelle fois à l’ensemble des accents bien fantastiques, une mystérieuse cheffe rebelle, entrait illégalement dans la chambre royale et lui apportant du vin sur une simple commande…

" Veuillez m'excuser si je ne vous accompagne pas, je préfère m'abstenir afin de conserver mes idées les plus claires possibles. "

Le ton était différent, sa mélodie passait venant céder l’espace d’un instant la place à une langueur étrange, captivante. Se saisissant de la coupe d’un geste reconnaissant, Thimothée ne put s’empêcher de se redresser quelque peu alors que l’Eryl lui tournait le dos pour retourner à sa place. Reprenant bien vite.

" Pour en revenir à notre conversation, je suis prête à offrir ma personne mais vous me demandez de vendre mon pays. Je me sentirais presque vexée de voir que je ne vous suffis pas. "

Le sourire d’ironie de son interlocutrice tira un nouveau haussement de sourcil au roi. Le ton de la conversation semblait avoir lentement basculé pour quitter les déclarations solennelles au profit d’un jeu langoureux visant certainement à circonvenir le monarque à ses vues. Les exemples n’étaient pas rares de femmes magnifiques ayant cherché à obtenir ses faveurs pour améliorer leur situation, mais il ne s’y attendait pas de celle que l’on représentait comme un esprit libre des bois, hantant les forêts de Noathis et semant la mort parmi les intrus.

Il découvrait au contraire une femme tout à fait capable d’œuvrer de diplomatie et de ruse dans la poursuite de ses objectifs et un instant il se surprit à se questionner sur l’histoire que pouvait dissimuler ce masque pâle.

" Je ne suis pas la maîtresse de Noathis, mais celle des Eryllis. Je suis une gardienne et non une reine. Je n'ai la prétention que d'incarner un symbole et des convictions. Il serait prétentieux de croire que cette terre appartienne à qui que se soit. Cette région n'est pas destinée à avoir un souverain. Faire de Noathis un territoire annexé à Eridania serait une grossière erreur politique de ma part pour la simple raison que vous êtes roi aujourd'hui, mais peut-être pas demain. Je ne ferais pas de pari sur l'avenir, pas lorsque l'on a connu l'ambition des hommes et leurs ravages car les promesses qui seront les vôtres ne seront pas celles de vos successeurs. Un tel accord pourrait leur donner l'impression d'avoir une légitimité dans la conquête de Noathis."

La réserve de son invitée surprise lui paraissait censée sur l’instant, peut-être même presque honnête et un élan l’encourageait à abonder dans son sens avant qu’il ne se morigène intérieurement. Il devrait faire attention à ne pas laisser sa méfiance se voir émoussée par les tactiques de l’Eryl, tout comme son esprit vagabondait un instant à son changement de posture.

" – vous le savez déjà. Néanmoins, je suis prête à accéder à vous livrer un tribu annuel de pierres de sphènes et à accepter un serment d'allégeance envers vous, mais cela ne concernerait que les Eryllis, et non Noathis. Nous deviendrons en une façon les protecteurs de votre peuple qui traverserait ces terres, nous accepterions de commercer plus librement... Je pense que cela est bien plus équitable. Nous vous apporterons richesse et protection, contre la simple levée d'un mandat d'arrêt. Nous avons tout à y gagner, non?

Tout à ses pensées, il dilua inconsciemment le début de cette nouvelle déclaration dans le flot de ses impressions avant de reprendre rapidement pieds. Son regard s’aiguisa, se plantant dans celui de son interlocutrice.

La proposition semblait étrangement à son principal avantage, malgré l’embarras que pouvait représenter un avis de recherche lors de déplacement en Eridania l’isolationnisme qu’avaient jusqu’à présent affectionné les eryllis ne devait au final que peu en souffrir. Après tout, même si les chasseurs de primes ne s’embarrassaient guère de frontière pour aller recueillir une prime conséquente, il est peu probable que beaucoup aient survécus à leur incursion dans la forêt.

Une telle volonté à concéder pareils avantages à son interlocuteur pouvaient signifier que contrairement aux rumeurs, les activités de ce clan ne se limitait pas aux forêts de Noathis… ou quelles comptaient ne plus s’y limiter.

Pour négocier dans les meilleures conditions, il aurait fallu au roi des renseignements beaucoup plus détaillés concernant la situation des éryllis, mais en se présentant de nuit, par surprise, leur cheffe l’avait ainsi privé de ses phases préparatoires, installant la discussion selon ses propres termes.

De prime abord l’offre semblait particulièrement alléchante et l’aura de son interlocutrice l’encourageait à ne pas passer sur pareille offre. Infatué par son égo, il pourrait s’estimer comme vainqueur de la discussion en ayant obtenu pareilles concessions…

Inspirant profondément, le monarque porta la coupe à ses lèvres, savourant le contact rafraichissant du vin emplir sa gorge, se donnant l’opportunité de réfléchir un instant.

« De la manière dont vous le présentez… Seul un idiot refuserait pareille opportunité… Et nous espérons ne pas l’être. »

Thimothée lui offrit un sourire chaleureux, première modification favorable de son expression depuis le début de leur conversation. Droit sur son siège, observant le visage sculptural de son interlocutrice, il expira une nouvelle fois avant de continuer sur un ton de conciliation.

« C’est justement ce qui nous inquiète… Vous vous êtes présentée à nous dans l’espoir d’une levée de votre statut de bandit, afin de ne plus agir en dehors des lois. Vous n’hésitez pas à offrir votre corps, votre peuple pour cela. »

Quelques secondes, son regard s’égara, observant le corps quelle lui proposait si audacieusement, certainement consciente de l’impact psychologique de cette de demande sur un homme de sa réputation.

« Et pourtant j’ai l’impression que vous ne nous dîtes pas tout. Gardienne de Noathis, cheffe des Eryllis et néanmoins nullement souveraine de votre territoire, vous argumentez votre proposition sous l’angle de la protection désespérée de cette forêt. Peut-être avez-vous raison dans vos prédictions, peut-être les peuples se tourneront-ils vers ces lieux reculés lorsqu’ils se trouveront soumis à la peur. Peut-être devrions-nous alors vous conserver près de nous comme conseillère si vous vous montrez capable de si fines compréhensions du futur… Mais nous sentons qu’il ne s’agit pas là de tout… Tenteriez-vous de vous étendre ? »



Revenir en haut Aller en bas
:: L'Eryl ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Sighild
:: L'Eryl ::
Sighild
MessageSujet: Re: [Flash Back - An 1304, mois de Tiriel] Destin à croiser   [Flash Back - An 1304, mois de Tiriel] Destin à croiser Icon_minitimeVen 27 Mar - 18:05




Le Roi et l'Eryl

Rencontre entre deux mondes







Assise dans le fauteuil en face du roi, l'amazone demeurait d'une sereine apparence alors qu'un léger sourire habilla son visage. Ses yeux ambrés, dont le reflet des flammes de l'âtre lui conféraient une mordante expression, ne quittèrent pas la figure surprise du roi. Il semblait troublé par son comportement ou plutôt sa facilité à concéder quelques faveurs aussi soudainement. Voilà un monarque qui semblait enfin réfléchir par la raison, et son intervention dans la conversation ne fit que le lui prouver. Là, la lhurgoyf laissa se dessiner une esquisse à l'allure plus amusée, alors qu'elle s'accouda négligemment  sur le bras de son siège.

" Oh? Ma proposition vous semble donc trop généreuse pour être honnête? Alors peut-être devrais-je vous réclamer quelques faveurs supplémentaires pour être plus juste? "

Ce fut à cet instant étrange que le souverain commença à l'observer de haut en bas, et elle n'en demeura pas moins statique car c'était son discours qui l'intéressait avant tout, c'était de comprendre comment fonctionnait ce terran, de le tester, de voir jusqu'où il était près à aller, quelles failles possédaient ce monarque dont on pouvait entendre tout et son contraire.

Toutefois, lorsque ce dernier mentionna l'idée d'une conquête, Sighild se mit à rire, un rire cristallin mais franc, avant de poser sur Thimothée un air qui aurait presque paru désolée pour lui.

" Hahaha! Vraiment? Est-ce donc là votre inquiétude et l'image que je vous renvoie? Celle d'une conquérante qui en aurait après Eridania? "

L'Eryl secoua la tête négativement avant de se lever. Elle se rapprocha alors du roi et posa chacune de ses mains de chaque côté du fauteuil, plantant son regard dans le sien.

" Si j'en avais personnellement contre votre royaume... il y a longtemps que j'aurais commis des exactions contre celui-ci et je n'aurais pas attendu votre avènement non plus pour cela. "

La voix de la jeune femme était sirupeuse mais moins tranchante que les mots qu'elle prononça. Elle finit par lentement reculer pour finalement faire à nouveau le tour du bureau et l'inspecter avec une certaine forme de curiosité. Il fallait dire que malgré son âge, elle n'avait jamais eu une vie qui l'eut amené à vivre une existence de cours... pour la simple raison qu'elle était comme un oiseau qui se refusait de vivre dans une cage dorée, même si tout le confort qui pouvait s'y trouver paraissait alléchant. Cela ne lui ressemblait définitivement pas.

" Je peux néanmoins comprendre vos soupçons et à vrai dire... le contraire m'aurait sans doute déçue. "

Sighild s'arrêta près du bureau avant de s'y appuyer et croisa les bras en prêtant toute son attention au roi une nouvelle fois.

" Je désire uniquement protéger Noathis... et permettez-moi de signifier qu'à nos yeux, vous possédez d'avantages les traits d'un envahisseur... surtout lorsque quelques minutes plus tôt, vous me "demandiez" de faire reconnaître Noathis un territoire éridanien. "

La jeune femme appuya un peu plus sur le terme de "demander" pour souligner l'ironie de la chose, surtout lorsqu'une autre vérité se cachait déjà derrière car parmi les hommes du roi, un de leur duché n'hésitait pas à provoquer les Eryllis de manière régulière. Si elle devait nommer explicitement un duché, celui de Vanes serait celui qui sortirait de sa bouche. Ils jouaient avec le feu en essayant toujours de s'enfoncer un peu plus dans leur forêt, aux prétextes de chasse, ou bien de se perdre. Mais c'était prendre les amazones pour des imbéciles car si elles attentaient au royaume... Et L'Eryl ne voulait pas d'une guerre.

" Quant à l'établissement de notre traité, vous m'avez fait remarquer que ma personne ne vous intéressait pas. Sans doute étais-je trop présomptueuse. Alors, vais-je donc devoir revoir ma position. "

Un sourire apparut sur son visage.

" Je ne désire pas que les tensions qui puissent exister entre nos deux pays grandissent et ne finissent par perdurer. Je souhaite uniquement protéger ma nation et je suis prête à beaucoup de chose pour cela, mais certainement pas la vendre. Je ne vous demande que de lever un édit ridicule pour nous permettre de librement circuler et en échange, nous vous cèderons quelques pierres de sphène comme s'il s'agissait d'un impôt. "

Ce fut à ce moment que le regard de la jeune femme s'assombrit un peu.

" Et si vous me permettez de rajouter et de bien vous rappeler... que la majorité des femmes qui vivent au sein de cette forêt s'y sont retrouvés car votre royaume ne les a pas protégé. Ce n'est qu'un geste bien maigre que je vous réclame. "

Les yeux de l'amazone s'enflammèrent, guettant la réponse du Monarque avec patience.


Revenir en haut Aller en bas
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: [Flash Back - An 1304, mois de Tiriel] Destin à croiser   [Flash Back - An 1304, mois de Tiriel] Destin à croiser Icon_minitimeDim 5 Avr - 16:42

「 Destin à croiser 」
Si l’entrevue ne s’était pas déroulée à cette heure, si l’eryllis avait produit une entrée moins fascinante et si elle-même ne dégageait pas cet étrange charisme sauvage à l’opposé du vernis policé de civilisation auquel il était habitué, peut-être le monarque aurait pu prévoir le renversement subtil de pouvoir dans la conversation et y remédiait. Hélas, telles étaient les circonstances de leur rencontre et il ne comprit que trop tard qu’il perdait rapidement l’influence qu’il avait pu conserver de prime abord sur l’issue des négociations.

" Oh? Ma proposition vous semble donc trop généreuse pour être honnête? Alors peut-être devrais-je vous réclamer quelques faveurs supplémentaires pour être plus juste? "

Par ces quelques mots, l’Eryl, la mystérieuse intruse, venait de renverser la vapeur de cette échange et quittait sa place de requérante pour en prendre la direction. Les soupçons du monarques furent rapidement écarté d’un rire cristallin qui résonna un instant entre eux, dans le bureau, les appartements du roi et surtout vers la porte.

" Hahaha! Vraiment? Est-ce donc là votre inquiétude et l'image que je vous renvoie? Celle d'une conquérante qui en aurait après Eridania? "

Alors que la tête du roi se tournait vers la porte de ses appartements, ignorant s’il attendait avec crainte ou espoir l’irruption de ses hommes, il capta du coin de l’œil le mouvement de son invitée surprise. Faisant rapidement le tour du bureau, elle vint se camper entre le roi et celui-ci, se penchant vers lui, l’emprisonnant de ses bras sur les accoudoirs.

" Si j'en avais personnellement contre votre royaume... il y a longtemps que j'aurais commis des exactions contre celui-ci et je n'aurais pas attendu votre avènement non plus pour cela. "

Le ton en était coulant, chaud, agréable à l’oreille, mais le fond du propos était lui bien plus troublant. Thimothée avait eu affaire à bien des personnes tentant de l’intimider ou de l’impressionner durant sa reconquête du pouvoir à la mort du maire, ceux qui avaient cherché à profiter de son état, de son deuil. Mais lorsque ces mots étaient prononcés par la bouche d’une femme, sur le ton d’une conversation bien plus privée, alors l’ensemble gagnait une aura de menace et d’attrait bien plus profonde.

Le regard de l’Eryl était pénétrant, lui faisant aussitôt oublier la porte et son escorte pour le captiver par l’émeraude de ses prunelles, l’envoyant loin d’Hespéria, dans les forêts de Noathis et l’obscurité viridienne de ses sous-bois.

Le ton s’altéra une nouvelle fois alors que la femme se retirait, croisant les bras dans un geste de fermeté ou peut-être une quête de sécurité après un mouvement audacieux ? La poigne du monarque tenta de s’apposer sur l’avant-bras pâle qui se déroba sous ses doigts, semblant refuser de céder à la tentation et retenir ce membre gracile.

" Je peux néanmoins comprendre vos soupçons et à vrai dire... le contraire m'aurait sans doute déçue. "

Le piège se refermait sournoisement sur l’esprit du monarque, jouant sur son égo et tout l’imaginaire masculin auxquels étaient soumis les jeunes de la noblesse aux travers des idéaux de chevalerie. Soudainement, l’avis de l’Eryl de sa personne comptait pour lui, car elle avait exprimé un avis favorable sur ses capacités de jugement et de contrôle. Inconsciemment la volonté ne pas voir cette appréciation disparaître se frayait un chemin dans son esprit.

" Je désire uniquement protéger Noathis... et permettez-moi de signifier qu'à nos yeux, vous possédez d'avantages les traits d'un envahisseur... surtout lorsque quelques minutes plus tôt, vous me "demandiez" de faire reconnaître Noathis un territoire éridanien. "

Le changement de ton, les hésitations, les bras croisés, renvoyaient dans l’esprit du monarque à une image de fragilité. Et loin de l’image de prédatrice des bois qu’elle avait jusqu’ici suggérait, l’homme semblait découvrir celle d’une personne portant le masque de la force pour protégeait les siens.

L’homme se redressa, faisant le tour de son fauteuil pour s’approcher de la porte de ses appartements qui commençaient à résonner d’une activité métallique. Résistant à l’envie de refermer son étreinte sur cette reine forestière dont il ne connaissait que trop bien le trouble pour l’avoir ressenti lui-même à de nombreuses reprises.

" Quant à l'établissement de notre traité, vous m'avez fait remarquer que ma personne ne vous intéressait pas. Sans doute étais-je trop présomptueuse. Alors, vais-je donc devoir revoir ma position.
Je ne désire pas que les tensions qui puissent exister entre nos deux pays grandissent et ne finissent par perdurer. Je souhaite uniquement protéger ma nation et je suis prête à beaucoup de chose pour cela, mais certainement pas la vendre. Je ne vous demande que de lever un édit ridicule pour nous permettre de librement circuler et en échange, nous vous cèderons quelques pierres de sphène comme s'il s'agissait d'un impôt. "


Alors que l’Eryl, plongée dans ses pensées, continuait son monologue sur les conditions qui l’avaient amenées à quérir l’aide du roi, celui tapa par 4 fois sur la porte, selon un code connu de son escorte. Rapidement, l’agitation se calma derrière à la réalisation que le roi n’était pas seul et ne souhaitait pas être dérangé, passant sous silence le fait que personne n’avait été introduit dans ses appartements de toute la soirée…

" Et si vous me permettez de rajouter et de bien vous rappeler... que la majorité des femmes qui vivent au sein de cette forêt s'y sont retrouvés car votre royaume ne les a pas protégé. Ce n'est qu'un geste bien maigre que je vous réclame. "

Lentement, Thimothée revint vers son bureau, mais laissa le côté royal au seul bénéfice de l’Eryl pour venir au contraire se pencher entre les fauteuils destinés aux invités, là où l’armure, la dague et le fouet que l’étrange jeune femme avait abandonné au sol pour se présenter désarmée face à lui. Un instant son regard se perdit dans la contemplation de ces accessoires, avant de se pencher pour se saisir du dernier et le ramener face à sa propriétaire.

« En tant que cheffe… Je pense que vous comprenais tout aussi bien que moi que la morale est un idéal qui dicte nos buts, mais également un poids dont il est nécessaire de parfois se détacher dans la poursuite des missions qui sont les nôtres… »

Souriant doucement, abandonnant le « nous » royal au profit du « je » personnel, l’homme lui présenta l’arme de cuir à deux mains, lui proposant de réinstituer son pouvoir par le don, plutôt que par le conflit.

« Vos mots ont cependant résonnés dans mon âme… Et je peux à présent me faire une bien meilleure image des enjeux qui sont les vôtres. »

Abandonnant une certaine forme de méfiance salutaire, le roi acceptait les propos de son invité comme l’expression de ses pensées et non de calculs visant à le plier à ses desseins.

« Aussi… En l’échange de l’emploi de certaines de vos sœurs comme guide et éclaireur en période de conflit, ainsi qu’un tribut annuel de pierre de sphène, j’accepterais de lever l’édit concernant votre peuple. Vous serez libre de vous déplacer sans soucis sur le territoire éridanien…

J’étendrais également la protection de la couronne à votre forêt, tout en conservant votre autonomie, sous forme de protectorat.

Quant à ce qu’il s’agit de votre personne…
» Entama-t-il avant de marquer une pause, sa main gauche venant glisser une mèche de l’Eryl derrière son oreille.

« Je n’en prendrais possession qu’à la condition qu’il s’agisse d’un don… »


Revenir en haut Aller en bas
:: L'Eryl ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Sighild
:: L'Eryl ::
Sighild
MessageSujet: Re: [Flash Back - An 1304, mois de Tiriel] Destin à croiser   [Flash Back - An 1304, mois de Tiriel] Destin à croiser Icon_minitimeMar 7 Avr - 20:18




Le Roi et l'Eryl

Rencontre entre deux mondes







Le roi se montrait particulièrement attentif aux propos de la jeune femme, il ne l'avait pas interrompu une seule fois, il la laissa s'exprimer librement et même si elle ne le montrait pas, cela fut clairement appréciée. Mais écouter ne signifiait pas entendre. D'ailleurs, lorsque cette dernière ne retint pas un petit éclat de rire, cela parut aiguiser l'inquiétude du monarque qui observa la porte de son bureau alors que l'Eryl ne manifesta rien à ce sujet. Oui... les soldats pouvaient arriver à tout moment, le danger pouvait être réel mais... la lhurgoyf pouvait l'être bien plus. Peut-être était-ce une nouvelle fois trop présomptueux de sa part, mais quelque chose lui susurrait à l'oreille que Thimothée aurait la verve nécessaire pour calmer le jeu, surtout face à ses propres hommes. D'ailleurs, quelques instants plus tard, il ne manqua pas par le jeu d'un petit code de faire comprendre à ses gardes qu'il n'y avait pas de danger. Ce ne fut qu'après ses assurances que ce dernier prit enfin la parole.

Il se dirigea vers les affaires que la jeune femme avait laissé sur le sol, lui ramassant alors son fouet et finit par le lui rendre. Pour une raison étrange, cela la fit sourire. Le choix de la corde plutôt que de la lame. Sans un mot, elle s'en saisit et le replaça à sa ceinture, tout en s'évertuant d'écouter les propos du roi qui pour la première fois lui parlait de manière plus... simple et se permit un geste que n'arrêta pas l'Eryl.

" Jouer les guides et le tribut annuel me convient assez... mais je dois dire que l'idée d'un protectorat... cela n'en reste pas moins un régime politique qui malgré notre autonomie vous confèrerait un certain contrôle sur notre pays... si mes notions juridiques ne sont pas totalement perdues... je préfèrerais donc pour le moment de me contenter des deux premières options. "

Le sourire de la lhurgoyf apparut sur le bord de ses lèvres alors que sa main saisit soudainement celle du monarque qui venait de replacer une mèche de ses cheveux délicatement derrière son oreille.

" Je dois dire que vous vous démarquez un peu de vos ancêtres. Je ne suis pas certaine que ces derniers aient pu se montrer si... délicats.... surtout envers une femme comme moi. "

Sighild avait parfaitement conscience qu'elle faisait un petit effet au roi, même si elle ne pouvait prétendre être une belle dame de la cour. Peut-être que sa nature sauvage et authentique lui conférait quelques charmes exotiques auquel le possesseur du trône d'Eridania n'était pas habitué et rien ne l'empêchait réellement de pouvoir en jouer.

Elle prit alors sa main, la tournant paume ouverte devant elle alors que ses doigts glissèrent sur sa ligne de vie.

" Mais je me sais assez peu digne d'un roi... et comme vous, j'ai fait le don de moi-même à mon pays. "

La voix de l'Eryl était chaude et mielleuse, d'un ton bien différent de celui qu'elle avait employé pour les négociations, mais le regard qu'elle planta dans ceux du roi montrait la résolution qui l'habitait... mais ils finirent par briller d'une certaine malice au même instant où un petit sourire se dessina sur son visage.

Lentement, elle se rapprocha de lui et glissa son visage à côté de l'oreille du monarque pour lui susurrer quelques mots.

" Mais... je peux vous offrir le goût de ce que cela aurait pu être comme si vous l'aviez vécu... si les temps étaient différents... si les mœurs l'étaient aussi... un rêve aux saveurs de la réalité.... Thimothée... "

A ces paroles, la main de l'Eryl se referma sur celle du roi dans une poigne ferme mais délicate. L'instant d'après, elle posa son front contre celui du monarque et laissa sa magie infuser l'esprit du souverain, non pas pour le tromper, non pas pour chercher une information dont elle pourrait se servir... elle ne cherchait pas un souvenir, elle lui en créait un nouveau. L'unique chose qu'elle creusa pour parfaire ce cadeau était de chercher à quoi ressemblait les appartements du roi.

Il voulait un don, elle lui en offrait un de chimérique qui pourtant lui donnerait l'impression d'avoir été vécu. Ainsi elle dépeigna la chambre royale comme elle demeurait dans les souvenirs de Thimothée, elle s'y était invitée et comme pour jouer de ses mots, elle fit le don d'elle-même. Elle incrusta ainsi à cette peinture le charme de ses formes, le goût de sa peau, l'odeur de son parfum, la quasi authenticité de ses caresses et de ses baisers. Elle offrit au roi ce qui ne lui était pas permis dans la réalité à ce jour, une nuit avec l'Eryl comme s'il avait vécu quelques heures à ces côtés. Son esprit s'en souviendrait comme si son corps l'avait vécu.

Cruel? Peut-être en un sens car le roi saurait que le souvenir serait un faux et pourtant, pourtant tout lui laisserait croire qu'il était réel. Lorsque la magie cessa, Sighild prit un peu de recul tout en maintenant la main du roi dans la sienne.

" Considérez cela comme un cadeau de ma part, une manière de me faire pardonner ma présence imposée. "

Un sourire plus amical se dessina sur le visage de l’imprévisible amazone.


Revenir en haut Aller en bas
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: [Flash Back - An 1304, mois de Tiriel] Destin à croiser   [Flash Back - An 1304, mois de Tiriel] Destin à croiser Icon_minitimeMer 8 Avr - 23:18

「 Destin à croiser 」
L’Eryl se laisse faire dans un premier temps, ne répondant ni par l’affirmative, ni la négative aux gestes d’invitations du roi à des négociations plus physiques.

Au contraire, visiblement amusée, elle continuait de discourir sur le sujet, certainement consciente que l’esprit du roi n’était pas entièrement tourné vers les avantages de son royaume à l’heure actuelle.

" Jouer les guides et le tribut annuel me convient assez... mais je dois dire que l'idée d'un protectorat... cela n'en reste pas moins un régime politique qui malgré notre autonomie vous confèrerait un certain contrôle sur notre pays... si mes notions juridiques ne sont pas totalement perdues... je préfèrerais donc pour le moment de me contenter des deux premières options. "

Le souverain cilla, son interlocutrice semblait véritablement considéré que l’échange s’était renversé et être aujourd’hui en position de force et afin de maintenir le monarque dans un état de confusion elle sembla passer à l’attaque, glissant sa main contre celle de Thimothée, l’écartant de sa nuque.

" Je dois dire que vous vous démarquez un peu de vos ancêtres. Je ne suis pas certaine que ces derniers aient pu se montrer si... délicats.... surtout envers une femme comme moi. "

S’emparant d’autorité de sa main, elle la retourna entre eux, paume vers le ciel, glissant un index délicat sur une ride particulièrement prégnante au cœur de celle-ci. Le monarque frissonna à ce contact, incapable de définir complètement si le frisson était dû au plaisir ou à une crainte plus profonde.

En cette nuit il ne se ressemblait pas et ses appétits semblaient prendre une part bien plus importante qu’à l’accoutumée dans ses décisions.

" Mais je me sais assez peu digne d'un roi... et comme vous, j'ai fait le don de moi-même à mon pays. "

Le ton de l’intruse avait également changé, le ton implorant des premiers échanges avait cédé la place à celui bien plus affirmé de la femme qui se sait désirable, coulant au creux de son oreille comme un miel propre à engourdir la pensée, la réflexion, tout en démultipliant l’impact d’un contact, d’un regard. Il sentait le cheminement du doigt dans sa main, mais ne pouvait détourner son regard des billes d’émeraudes braquées dans le sien, des billes qui s’approchaient dangereusement.

Comme dans un courant d’air, le visage de l’Eryl glissa le long du sien, produisant un effet remarquable sur la joue du monarque avant de s’arrêter au seuil de son oreille, produisant un souffle régulier sur son lobe.

" Mais... je peux vous offrir le goût de ce que cela aurait pu être comme si vous l'aviez vécu... si les temps étaient différents... si les mœurs l'étaient aussi... un rêve aux saveurs de la réalité.... Thimothée... "

Le roi ne put empêcher un sourire de venir ourler ses lèvres alors qu’une langue hasardeuse les humectaient avec un soupçon d’anticipation, la négociation perdait progressivement de l’intérêt dans son esprit à la perspective de l’exploration de celle qui souhaitait s’offrir à lui.

Coutumier du fait, les choses se déroulèrent rapidement, mais pas autant qu’il n’en avait l’habitude.

Ses réflexes engourdis par la proximité de cette beauté sauvage à quelques millimètres seulement de sa peau, il capta son mouvement avec une seconde de retard, le fait qu’elle revienne face à lui, soudain très sérieuse, avant qu’elle n’appose son front sur le lien.

En un instant, des milliers d’images, de sensations, s’introduisirent en lui, accélérant son poûl, sa respiration sous le coup de l’excitation, de ce que son esprit peinait à comprendre qu’il vivait et soudain tout s’arrêta…

Perdant un instant l’équilibre, Thimothée chercha la surface dure et surtout stable de son bureau derrière lui, tournant le dos à l’Eryl pour reprendre son souffle, ses esprits, son équilibre…

" Considérez cela comme un cadeau de ma part, une manière de me faire pardonner ma présence imposée. "

Sa respiration était rauque, ses yeux partant dans tous les sens, revivant encore en souvenir ce qu’il était persuadé qu’il venait de se passer. En un instant, il vécut plusieurs heures, des heures de plaisir intense au contact de celle qu’il ne connaissait que depuis quelques dizaines de minutes.

En se redressant difficilement, calmant sa respiration à grands renforts de pauses, il se retourna vers celle qu’il pensait connaître bien plus intimement à présent.

Il la redécouvrait devant lui, son regard la détaillant d’une nouvelle façon, ne laissant plus à son imagination ce que ne dissimulait de toute manière que bien peu ses vêtements prêts du corps.

Un instant, il dut se retenir de ne pas se laisser une nouvelle fois à l’assaut de ces lèvres qu’il lui semblait avoir honorer tant de fois et comprenait pourtant ne l’avoir jamais fait…

« Ce n’est pas un cadeau que vous nous offrez, mais un sort que vous nous jetez… »

Il peinait à présent à l’observer, des flash de leur union chimérique s’imposant à lui alors qu’il tardait encore à faire complètement de l’ordre dans ses idées. Des souvenirs de ce qu’il ne s’est pas passé emplissant ses pensées de milles soupirs enfiévrés au moindre écart.

Dans tout cela, le retour au « nous » royal, n’était qu’une tentative désespérée pour reprendre le contrôle de la situation, l’avantage sur celle qui occupait dorénavant littéralement ses pensées…

Se retournant, il tendit le bras pour se saisir de sa coupe, la vidant d’une traite, cherchant dans le vin l’inhibition des sens qui lui permettrait de se calmer.

Dans son esprit, la colère le disputait au désir, sa peur de la perte de contrôle l’encourageait à voir dans ce cadeau l’ultime avantage qu’elle prenait sur lui, tandis que sa solitude, son manque de chaleur humaine lui hurlaient qu’elle était encore là, si près de lui et qu’il pourrait vraiment vivre ce qu’il venait d’imaginer.

« Je… Nous… ne comprenons plus… Vous… » Prenant une profonde inspiration, il tenta à nouveau de se calmer, le goût du vin occupant encore sa gorge et lui offrant la clarté d’esprit nécessaire au retour à la véritable raison de la présence de l’intruse.

« Vous veniez… Vous êtes là … pour… pour… Les vôtres… Et nous discutions de cela avant que… » D’un geste hésitant, sa main se tournait vers le lit qui l’attendait encore, nullement défait, dans la pièce attenante à son bureau.

« Non… Nous n’avons pas… Mais… Pourquoi ?! »

Le désespoir de sa question se brisa en reposant le regard sur elle, pour finir dans un souffle enfiévré. Loin d’étancher cette étrange soif, elle n’avait fait que l’attiser comme une flamme, brûlant de se jeter à l’assaut d’un combustible juste hors de portée.

Revenir en haut Aller en bas
:: L'Eryl ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Sighild
:: L'Eryl ::
Sighild
MessageSujet: Re: [Flash Back - An 1304, mois de Tiriel] Destin à croiser   [Flash Back - An 1304, mois de Tiriel] Destin à croiser Icon_minitimeJeu 9 Avr - 3:20




Le Roi et l'Eryl

Rencontre entre deux mondes







La magie de l'Eryl pouvait sembler perfide à bien des égards. Elle n'était pas une simple illusion qui trompait les sens, elle trompait l'esprit bien plus sournoisement. Elle pouvait allégrement - et par sa maîtrise poussée - se permettre de plonger dans les tréfonds de la mémoire d'un homme, d'y voir ce qu'il avait vu, ou ce qu'il avait cru voir et la manière dont il se souvenait d'un évènement. Elle pouvait s'inviter, s'effacer, créer, modeler comme de l'argile cette substance chimérique. Mais il ne fallait pas croire que cela était un jeu ou que cela était sans conséquence. C'était parfois un poids à porter. Celui du secret, de la raison et de bien d'autres sentiments. A bien des reprises, cela lui fut douloureux. Cela l'était parfois encore car il s'agissait de mémoire vives d'émotion. Parfois, elle se surprenait elle-même à se demander où était le vrai et le faux. Sa création ou ce qu'elle se souvenait d'avoir effacé? Où était la limite? Pouvait-elle même prétendre aujourd'hui que tout ce qu'elle se souvenait était bon ou mauvais?

Parfois, sa magie ressemblait plus à de la manipulation insidieuse et à cet instant, on pouvait se le demander. Mais le sourire, bien qu'il fut malice, prouvait qu'elle n'avait pas réellement d'intentions mauvaises. Elle savait uniquement ce que voulait l'homme derrière la couronne ou avait pensé le deviner. Est-ce que cela lui donnait une certaine forme d'ascendance sur le monarque? Peut-être. Peut-être pas du tout. Les terrans pouvaient se montrer particulièrement... volubiles. Elle n'ignorait pas l'effet de son don. Thimothée ne fit que la convaincre d'ailleurs qu'elle avait peut-être raison.

Fortement troublé par les images et les souvenirs implantés, il lui tourna le dos afin de se détourner de la lhurgoyf. N'importe qui aurait pu lui dire qu'il s'agissait là d'une bien grande imprudence. Après tout, ne lui aurait-il pas suffit de ramasser la dague qui gisait sur le sol? Toutefois, l'éryllis n'était définitivement pas venue avec des desseins belliqueux. C'était tout le contraire. Les songes qu'elle lui avait offert en étaient un surprenant témoignage. Jusqu'où était-elle prête à aller pour sauver sa caste? Loin. Elle en avait fait la promesse.

Sighild demeura muette lorsque le roi lui fit face à nouveau. Elle se contenta de l'observer avec ses yeux ambrés et de percer un peu plus son âme souveraine. Il était un terran peu commun. Elle le voyait lutter par fierté et par devoir, à s'agiter un peu pour reprendre ses esprits en avalant un verre de vin. Oui... elle convenait que parfois, la mémoire avec laquelle elle "jouait" laissait toujours d'étonnantes impressions. Peut-être avait-elle été trop généreuse avec lui? Peut-être en avait-elle trop fait? Elle se le demandait encore en l'observant retrouver son souffle.

Elle eut un petit sourire quand il lui parla de sort lancé, un petit sourire moqueur peu-être, dans tous les cas amusés.

" Un sort? Mais si le sort vous semble agréable, ne pourrait-il pas se parer alors du trait d'un cadeau généreux? "

C'était un peu jouer avec les mots, mais qu'importait. La jeune femme continuait à le suivre du regard alors qu'il se battait vaillamment contre ses souvenirs nouveaux et perturbants. Il tentait de reprendre le fil de leur conversation, le fil du traité et de la raison de sa présence pourtant... son esprit paraissait combattre et l'Eryl demeurait mystérieusement muette alors qu'il rejoignit sa pièce de repos.

D'un pas lent, elle le suivit tout en maintenant une certaine distance et l'observa jusqu'au bout. Ce ne fut que lorsque le roi releva la tête vers elle avec une expression perdue qu'elle se décida à venir vers lui. Elle se posta impérieusement face à Thimothée sans abandonner son attention. Les traits de son visage qui auraient pu jusque là paraître légèrement amusés finirent par s'adoucir en une petite esquisse presque désolée. Là, elle lui tendit la main pour prendre la sienne.

" Si le poids de mon offrande vous parait trop lourd, je peux toujours vous le reprendre. Mais je ne pensais pas que cela vous indisposerait autant... je pensais vous faire plaisir. Je suppose que je me suis une nouvelle fois montrer trop présomptueuse et je vous prie de me pardonner. "

La voix de l'Eryl résonnait avec une étonnante forme de douceur.

" Je n'avais pas le désir de vous accabler... seulement vous contenter. "


Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé

MessageSujet: Re: [Flash Back - An 1304, mois de Tiriel] Destin à croiser   [Flash Back - An 1304, mois de Tiriel] Destin à croiser Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
[Flash Back - An 1304, mois de Tiriel] Destin à croiser
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Destin à croiser
» Arôme d'antan [Flash back]
» Croiser le fer et les éléments [Svana Oona]
» Naufrages..... Est-ce le destin ? ( Pv Illumina)
» .:| Le destin est sans pitié |:. {PV~Free}

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Istheria, le monde oublié :: La Communauté & ses échangesTitre :: • Corbeille :: • Les vieilles aventures-
Sauter vers:  

(c) ISTHERIA LE MONDE OUBLIE | Reproduction Interdite !