Pas la main verte [PV Raël]

Sujet: Pas la main verte [PV Raël] Mar 7 Avr - 22:27

Si elle avait su, Juni se serait bien gardée d'aller voir le Doc. Elle n'aimait pas les gens. Pourquoi aller prendre de ses nouvelles? Elle lui devait la vie? Et alors? Il n'y a pas si longtemps, elle voyait la vie comme une corvée. Aujourd'hui encore, elle ne savait pas pourquoi elle s'y attachait. Elle ne tenait pas à vivre vieille. Elle partirait un jour et peu lui importait quand. Toutefois, elle n'avait plus envie de mourir. L'avait-elle eu un jour? Tout cela n'avait aucune importance. Et le Doc, il semblait la connaître mieux qu'elle ne se connaissait elle-même. Elle avait beau le contredire, elle cédait à chaque fois. Pourtant, avec le temps, elle en était certaine, il n'utilisait aucun pouvoir. Il parvenait juste à déceler qui elle était au plus profond d'elle-même. Pourtant, elle ne comprenait pas. Elle n'avait jamais voulu ça. C'était ce qu'elle avait voulu fuir enfant. Tous ses sous-fifres, ils n'étaient pas sensés avoir la moindre importance à ses yeux mais, lorsque Kelek avait montré quelques symptômes de maladie, elle avait accouru chez le médecin. Doc ne montrait aucune surprise. Il lui donna les remèdes sans rien demander. Elle le remercia et quand elle allait partir, il l'arrêta.

"Tu pourrais me rendre un service?

-T'es chiant le vieux! Vas-y, dis moi!"

Elle ne savait pas ce qu'il allait lui demander. Elle ne savait pas non plus pourquoi mais, elle savait qu'elle allait accepter. Maudit vieillard...

"Tu ne luttes plus. Aurais-tu perdu la hargne? Non, tu commences seulement à l'admettre. Tu n'es pas un monstre. J'aurais besoin de quelques plantes rares et un riche collectionneur s'en est récemment procuré. Ce serait un moindre effort de lui les échanger plutôt que de monter une expédition jusqu'en Noathis.

-Files-moi l'adresse et les plantes à récupérer!"

Il rit et lui donna un carnet. Elle l'examina. De nombreuses plantes étaient représentées. Elle n'en avait jamais vu la plupart. Il avait marqué celles qui l'intéressaient. Elle ne se soucia pas de savoir où il s'était procuré le document. Ce qui la tracassait, c'était que certaines se ressemblaient... Elle ne s'y connaissait rien... Bah, elle aviserait. Les schémas étaient détaillés et il y avait pas mal d'informations. Elle rangea cela dans l'une de ses poches camouflées. Ces informations ne devaient pas être vues par n'importe qui. Elle le salua ensuite de la main et quitta le cabinet pour rejoindre la baraque abandonnée.

Bon, il y avait trop peu d'information sur le type que la Lhurgoyf devait voler. Pas le temps de l'observer pour mettre un plan au point. Elle allait donc attendre la nuit pour effectuer son échange. De plus, elle allait prendre ses armes. Mieux valait s'équiper au cas où la cible soit insomniaque. Juni se rendit donc dans sa chambre, retira sa tenue actuelle et enfila celle dans laquelle elle était le plus à l'aise. Elle se rendit ensuite dans la pièce commune. Nombre de ses compagnons s'y trouvaient. Ils la saluèrent avec un sourire amical. Elle en fit autant par politesse. Enfin, c'était ce qu'elle pensait. Elle était encore loin de pouvoir admettre qu'elle tenait à eux. Elle regarda les bougies. Elles étaient allumées. Son regard se tourna vers la fenêtre. Elle était restée plus longtemps que ce qu'elle pensait chez le Doc. Il faisait déjà nuit. Pas le temps de se poser. Tant mieux. Elle se dirigea vers la sortie et pris la direction de la demeure de sa cible, n'ayant pas oublié de prendre de quoi échanger.

Arpenter les rues la nuit, le visage camouflé en prenant soin d'éviter les regards. C'était ce que la jeune femme préférait. De nombreux badauds erraient encore à la recherche d'une taverne où boire un verre de plus ou parce qu'ils en avaient trop bu pour se souvenir de leur chemin. La plupart n'auraient même pas remarqué Juni mais, alors qu'elle approchait d'un bâtiment qui, à son souvenir, était une sorte de salle de jeux, elle vit une silhouette qui lui semblait familière. Ce n'était pas un échangeur alors, cela l'interpella. Elle décida donc d'aller voir de plus près. Elle fusionna donc avec l'ombre pour pouvoir se rapprocher sans risque de se faire repérer. Elle se déplaça d'ombre en ombre jusqu'à être suffisamment près pour le reconnaître. Elle l'examina. Déjà qu'il faisait nuit, voir à travers une ombre n'aidait pas. Pourtant, elle en était sûr, elle l'avait déjà vu, il était reconnaissable. Et elle avait de la chance. Elle l'avait vu chez les Ladrinis. Elle ne le connaissait pas mais, en même temps, elle ne connaissait personne. Elle n'aimait personne. Il lui avait donné la même impression. Mais, elle avait cru comprendre qu'il était un expert en plantes. Mais, comment l'aborder? Oh et puis zut! Elle s'assura qu'il n'y ait personne d'autre puis, elle jaillit d'une ombre devant lui.

"Salut, tu te souviens de moi? Remarque, ça m'étonnerait. On se connait pas vraiment mais, on s'est déjà croisés."

Elle soupira. Elle n'était pas à l'aise avec la conversation. Elle n'avait pas envie de faire un long discours. En fait, elle voulait en venir directement aux faits mais, elle se voyait mal mentionner leur appartenance aux Ladrinis ici. Elle allait pourtant devoir attirer son attention.

"On pourrait parler là où seules les plantes ont des oreilles?"

Cette phrase lui était passée par la tête mais, elle n'était pas convaincue. Pourtant, il allait falloir que ça fonctionne. Elle n'avait pas d'autre idée et puis, elle n'aimait pas tergiverser.

Sujet: Re: Pas la main verte [PV Raël] Mer 8 Avr - 15:23

Après être rentré dans la chambre luxueuse de l’établissement de Deirdre, avoir nourri son aigle, Raël avait enlevé toutes les fioritures qu’il portait. Il ne restait sur lui qu’un pantalon ample, son métasome tout à fait visible. Seul, au chaud, il n’avait pas besoin de se cacher. Fatigué, il ne tarda pas à aller s’endormir dans le lit et les couvertures mises à sa disposition. Ce n’était pas dans ses habitudes de dormir dans un lieu si confortable, et cela ne l’empêcha pas d’être un peu sur ses gardes, mais, une chose était sûre, son sommeil était plus profond que d’habitude et il ne mit que quelques minutes avant de s’endormir.

C’est après un commun sommeil sans rêve, un peu avant vingt-deux heures que le scorpion se réveillait. Cinq heures avaient suffi à le requinquer. Il n’était pas un grand dormeur, et puis, il ne devait pas trop décaler son rythme de vie. Après une toilette rapide -on ne le dira jamais assez, le scorpion se lave-, un coup de brosse – et se coiffe aussi- il se revêtit, et après avoir vérifié que toutes ses affaires étaient bien présentes et qu’il ne manquait de rien, s’apprêtait à repartir.

Quand il ouvrait la porte, il pouvait entendre les personnes qui semblaient s’amuser aux différentes tables de jeux. Rapidement il passa, n’était pas friand du bruit. Il ne salua pas Deirdre, ce n’était pas dans ses habitudes, et, à cette heure, la demoiselle devait être bien occupée. Et c’est en adressant un regard à personne qu’il remit sa capuche sur sa tête en sortant de l’établissement. Il n’allait pas tarder à prendre la route de Mavro.

Raël était toujours sur le qui-vive, qu’il soit dehors ou à l’intérieur, il observait les gens, leurs attitudes et déterminait s’ils étaient ou non, des menaces. Le risque zéro n’existait cependant pas. Il se méfiait du plus fragile, des femmes et mêmes des enfants. Après tout, cela ne signifiait rien pour lui. Le scorpion essayait de s’attendre à tout. Sauf à ce qui venait d’arriver. Dans la pénombre, ses sens l’avaient averti avant que son regard ne se pose sur la forme, quelqu’un qu’il n’avait pas vu ni sentit se trouvait soudainement là. Dans un réflexe, le ladrini fit un mouvement en arrière avant de porter machinalement sa main à son poignard. Ce n’était pas bien de le surprendre ainsi.

Prêt à attaquer au moindre faux mouvement, le scorpion avait les yeux rivés sur cette personne. Sa silhouette lui faisait penser qu’il s’agissait d’une femme, mais il n’était certain de rien, et, de toute façon, cela ne faisait aucune différence. Raël attendait de voir ce qui allait se passer et, contre toute attente, l’inconnue lui adressa la parole, le saluant, et lui demandant s’il se souvenait de lui. A la voix, il s’agissait bien d’une femme. Il ne lâcha pas son arme pour autant. Est-ce que c’était une ancienne cliente ? Hm, non, certainement pas. Une cliente avec cette capacité ne l’aurait certainement pas engagé.

Qu’est-ce qu’elle lui voulait au juste ? Pourquoi l’aborder ainsi ? Et pourquoi venir lui parler, tout simplement ? Alors qu’il n’avait rien dit – il ne se souvenait pas du tout d’elle- elle lui proposa d’aller parler à l’écart avec une expression toute particulière. En général, il ne faisait pas attention au vocabulaire des gens mais là, c’était pour lui un indice. Elle savait qu’il était herboriste. Et ça, il n’y avait qu’une partie de ses clients et des ladrinis qui pouvaient être au courant. Il avait déjà déduit qu’elle n’était pas une cliente, alors, serait-elle des ladrinis ? Vu les habits, l’agilité dont elle avait fait preuve, elle faisait certainement partie de son groupe. Soit. Il croisa son regard avec elle, acceptant l’invitation, faisant un pas de côté, ils se dirigèrent ensemble vers un coin, un peu moins public. Raël ne relâchait pas pour autant sa vigilance.

« Qu’est-ce que tu veux ? »

Comme quoi, il n’était pas le dernier à vouloir aller à l’essentiel. Ce n'était cependant pas dit méchamment, il voulait savoir voilà tout.

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Sujet: Re: Pas la main verte [PV Raël] Ven 10 Avr - 14:45

Juni sourit en le voyant porter la main sans doute à une arme. Il était méfiant. Une bonne chose. Elle n'aurait peut-être pas dû le surprendre ainsi. Bah, mieux valait se soucier de la suite. L'homme la jaugea puis finit par accepter de lui parler. Quand ils furent dans un coin plus tranquille, il en vint direct au but en lui demandant ce qu'elle lui voulait. Clair, net et précis. Parfait. Bien qu'ils soient dans un lieu isolé, elle jeta un oeil autour d'eux pour s'assurer que personne ne les observait. Une fois certaine qu'ils étaient seuls, elle sortit son carnet. Elle le déposa devant son interlocuteur et lui dit:

"Je dois récupérer les plantes dont la fiche est marquée d'une croix. Je m'y connais rien alors, je souhaite te demander ton aide et en échange, tu pourras garder toutes les autres plantes."

Elle soupira. Est-ce qu'elle n'aurait pas pu faire plus concis? Elle détestait parler pour ne rien dire. Elle observait son comparse Ladrini avec attention. Elle avait vraiment eu de la chance de tomber sur lui. Non seulement, il s'y connaissait en plantes mais, il n'était pas bavard. Au moins, elle ne se prendrait pas la tête. Il n'avait pas encore accepté mais, s'il lui avait demandé ce qu'elle voulait, ce n'était pas pour refuser systématiquement. Ils ne dirait sans doute pas non à se procurer des plantes rares aussi facilement. Elle lui laissa le temps de feuilleter le carnet puis, elle dit:

"Intéressé?"

Elle ne cherchait pas à le presser. Seulement, s'il ne l'était pas, elle ne voulait pas perdre son temps. Bien que rien ne pressait, elle n'aimait pas mettre à plus tard ce qu'elle pouvait faire tout de suite.

Sujet: Re: Pas la main verte [PV Raël] Ven 10 Avr - 23:09

Lorsqu’il la vit chercher quelque chose sur elle, Raël restait méfiant, pour autant, il ne pensait pas que son but était de lui faire quel mal que ce soit. Il préférait cependant rester sur ses gardes, cela lui avait toujours été utile. Et ce ne fut pas une arme qu’elle sorti mais un carnet. C’était plutôt surprenant mais l’explication ne tarda pas à venir. Elle l’informa devoir récupérer des plantes, mais qu’elle n’y connaissait rien. Elle lui proposait donc qu’il puisse se servir en échange de l’aide apportée.

Avant de prendre sa décision, Raël prit le carnet, doucement et sans toucher son vis-à-vis. Il devait connaître la nature des herbes d’abord. Et plus près étaient les dessins, mieux il arrivait à les percevoir. Il prit ainsi le temps de tourner les pages et de voir ce qui était coché. De toute évidence, il n’allait pas partir en voyage pour trouver ces plantes. Elles venaient d’endroits trop différents et quelque chose lui disait qu’il y avait plus pratique surtout pour « garder les autres », la femme devait parler d’une réserve quelconque quelque part dans la ville. Il connaissait toutes les herbes qui étaient marquées, il s’agissait majoritairement d’herbes destinées à soigner les maux.

Lui rendant le carnet, Raël pesa le pour et le contre. Il obtiendrait des herbes facilement. Bien sûr, il préférait la satisfaction de lui-même chercher ses herbes, néanmoins, il appréciait en avoir certaines en réserves, déjà séchées. Il y a avait peu de risque, l’endroit ne serait sans doute pas bien dangereux, et un gain intéressant possible.

« Soit. Ta proposition m’intéresse. Où est-ce ? »

Enfin elle n’était pas obligée de lui répondre, elle pouvait juste l’y emmener, même si le scorpion préférait tout de même savoir où c’était, histoire de se rassurer (ou quelque chose y ressemblant) sur les intentions de la femme, ladrini donc, du moins, supposée.

Une fois qu’elle fût décidée à l’emmener – ce qui ne devait pas prendre très longtemps – le scorpion la suivit simplement à une distance raisonnable, la capuche toujours sur sa tête. Il s’interrogeait sur les herbes qu’il allait pouvoir y trouver mais aussi il se demandait où allait-il pouvoir s’arrêter pour dormir. Essayant de planifier mentalement le nombre d’heures manquantes à son voyage.

Quand ils arrivèrent finalement, Raël attendait de possibles instructions ou informations. Avait-elle étudié le terrain ? Des informations sur la pièce où étaient stockées les herbes ? S’il n’y en avait pas, il ferait avec.

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Sujet: Re: Pas la main verte [PV Raël] Sam 11 Avr - 1:26

Il était toujours aussi concis. Il avait toutefois accepté. Juni allait lui montrer l'adresse au dos du carnet en guise de réponse mais, elle avait remarqué sa difficulté à lire. Elle lui dit donc:

"Chez un riche collectionneur. L'adresse est inscrite au dos du carnet mais, je ne savais pas que tu voyais mal désolée. Je n'aime pas perdre mon temps en paroles inutiles alors j'avais compté sur le fait que tu y vois."

A trop vouloir économiser ses mots, elle s'était finalement retrouvée à perler d'avantage. Bah, elle ne faisait pas non plus un monologue. Pourquoi se souciait-elle autant de parler? Avait-elle peur qu'on la prenne pour quelqu'un de sociable? Elle lui fit signe de la suivre et ils marchèrent tous deux silencieusement et encapuchonnés jusqu'à une grande demeure luxueuse. Ce n'était pas non plus une baraque si exceptionnelle pour un noble. On aurait d'avantage pensé à la demeure d'un riche marchand excentrique. Pourtant, Doc ne se trompait jamais. S'il l'avait envoyée ici, les plantes y étaient et qu'elles appartiennent à un marchand ou à un noble ne changeait rien à la donne. Juni n'avait qu'une devise. Si elle voulait quelque chose, il lui suffisait de l'échanger. Elle avait besoin de quatre plantes. Elle passa sa main sous son haut, et la glissa juste en dessous de sa poitrine. Là, si son comparse avait prêté suffisamment attention, il aurait pu entendre le "clic" du bouton pression de sa sacoche d'échange. Elle fouilla à l'intérieur et compta le nombre d'objets. Elle en avait suffisamment. Elle reconnu au toucher une bougie, une plume, un coupe papier et un mouchoir brodé. Il y avait d'autres objets mais, ceux-ci feraient l'affaire. Elle les sortit et les mit dans une poche plus accessible. Elle observa alors la maison. Aucune lumière ne semblait en émaner. Le propriétaire devait dormir. Il faudrait être silencieux mais, ce n'était pas un problème pour elle et vu comme son partenaire se faisait discret, elle était plutôt confiante à ce sujet. Elle le regarda et dit:

"A partir d'ici, je ne sais pas exactement où sont les plantes. Je pense toutefois que nous pourrons les trouver facilement. Je ne m'y connais pas en plantes mais, puisqu'elles ont besoin de lumière, elles sont sans doute dans une pièce avec beaucoup de fenêtres. En faisant le tour, on devrait repérer l'endroit sans difficulté."

Juni ne distinguait pas grand chose à cette distance. Ils pouvaient se rapprocher puisqu'il n'y avait pas de lumière et elle commença donc à s'avancer prudemment, faisant même attention à ce que'aucune lumière même lunaire ne l'éclaire. Elle aurait simplement pu fusionner avec l'ombre mais, elle préférait économiser son essence divine. Ils pourraient en avoir besoin. Elle avançait donc lentement, tapie dans l'ombre sans même vérifier que le Ladrini la suivait. C'était sans doute le cas mais là, elle se souciait d'avantage de la maison. Bien qu'elle se méfiait de lui, elle ne pensait pas qu'il comptait la trahir et le danger arriverait probablement de l'autre côté. Une seule seconde d'inattention et ils pouvaient être repérés. Elle faisait attention au moindre de ses pas.

Elle était enfin arrivé suffisamment près pour voir les fenêtres. Elle s'arrêta et se baissa d'avantage. Au rez de chaussée, les pièces ne semblaient pas suffisamment lumineuses. Au premier, une pièce semblait parfaite pour cela mais, les fenêtres était fermées, ne leur laissant pas le loisir d'escalader. La Lhurgoyf jeta un coup d'oeil vers son associé et dit à voix très basse:

Sans doute là-haut. A moins que tu aies une autre solution, je peux crocheter la porte."

Juni attendit. Elle voulait quand même avoir son avis. Puis, lui-même pouvait posséder des talents qui leur seraient utiles. Il ne servait à rien de foncer tête baissée.

Sujet: Re: Pas la main verte [PV Raël] Sam 11 Avr - 12:04

Soit il s’agissait d’un magasin d’herboristerie de la ville, soit un riche. La solution se posait donc sur ce dernier. Cela l’arrangeait. Pas qu’il avait des scrupules à voler, mais que s’il devait choisir entre voler un riche et quelqu’un qui se donnait du mal pour chercher des plantes, il préférait voler au premier. Lui-même n’apprécierait pas qu’on lui vole ses plantes et poisons qu’il avait mis du temps à trouver, et dont l’obtention de certains s’était révélée bien dangereuse. En revanche, il ne s’attendait pas à ce qu’elle comprenne qu’il ait des difficultés à voir. A lire, peut-être, à cause de la pénombre, même s’il n’y avait pas grand-chose d’écrit sur le carnet, il s’y trouvait plus des dessins. Sans le montrer, ceci le crispa. Personne ne connaissait cette particularité. Même Deirdre. Du moins, elle ne lui avait jamais dit l’avoir remarqué. Il ferait avec. En espérant qu’elle ne le dévoilera pas au reste du groupe. C’était une de ses faiblesses, même s’il compensait largement avec ces sens, il y avait des choses qu’on ne pouvait remplacer. Raël s’était contenté de hausser les épaules pour toute réponse.

Ils n’attendirent pas plus longtemps avant de se rendre devant la maison. Elle ne payait pas de mine. Enfin, elle ressemblait à une petite maison de personne aisée, mais il ne devait sans doute pas y avoir de garde, à la limite, quelques serviteurs qui surveillaient l’endroit, sans bien plus. En même temps qu’il observait la maison, le scorpion tourna les yeux vers sa comparse lorsqu’il la vit fouiller ses affaires, se demandant ce qu’elle faisait, bien qu’il ne s’en inquiéta pas davantage.

Elle lui confia ne pas connaître l’endroit exacte d’où se trouvaient les plantes, mais ce n’était pas vraiment un problème. Raël ne s’était pas imaginé que les plantes soient encore plantées et hydratées, mais c’était une bonne chose. Raël aussi avançait tout en faisant attention. Malgré sa grande taille, Raël savait passer inaperçu. Après avoir marché et examiné l’endroit plusieurs minutes, les deux avaient pu déduire où se trouvaient les plantes. Il ne restait plus qu’à rentrer et à y aller. Pour cela, il n’avait pas besoin de crocheter la serrure. Le scorpion mis la main à son sac et en sorti une langue de serpent, petit outil bien pratique qui lui permettait d’ouvrir toutes les portes sans laisser aucune marque de crochetage. Doucement, il ouvrit donc la porte, laissant Juni entrer avant de ranger la clef.

Attentif aux vibrations et aux mouvements de l’air, Raël prenait soin de ne pas être vu. Un serviteur qui passait dans le couloir le fit s’arrêter et il se dissimula derrière un mur. Comme il devait s’en douter, ce n’était pas bien dangereux et il était plus simple de laisser passer le serviteur que de l’assommer. Une fois ceci fait, il monta les escaliers et, si la pièce était verrouillée, il l’ouvrit à nouveau. Tendant la main vers elle, il attendait qu’elle lui fournisse un sac et le carnet, de quoi commencer à prendre les plantes désirées. Il espérait, que pendant qu’il officiait, elle surveillait les lieux.

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Sujet: Re: Pas la main verte [PV Raël] Jeu 16 Avr - 23:40

Comment avait-elle pu oublier qu'elle avait sa langue de serpent? Sans doute parce qu'elle avait appris à crocheter bien avant cela et qu'elle obtienne la sienne. En y réfléchissant, elle ne s'en était servi que deux ou trois fois sur des serrures un peu coriaces. Bah quelle importance? Juni ne s'était jamais vraiment soucier de laisser des marques de crochetage. Encore moins quand il était certain que le larcin serait vu immédiatement. Enfin, son allié s'était servi de la sienne et ils entrèrent. Là, il fallait faire preuve de prudence car ils n'étaient pas à l'abri de croiser des domestiques. Bien que ceux-ci ne représentent pas un grand danger, ils pouvaient alerter le propriétaire. L'homme avançait et semblait savoir ce qu'il faisait. Il s'arrêta et se colla au mur. Sans chercher à comprendre, Juni l'imita. Il ne faisait sans doute pas cela pour rien. Elle vit alors un serviteur passer. Quel imbécile! Il avait une fortune sous les yeux et il faisait les corvées de son "maître" pour des bouchées de pain... Enfin, il n'avait sans doute pas le goût du risque. Chacun son truc. Juni n'avait jamais eu la possibilité de vivre ainsi et de toute façon la sécurité, c'était pas son truc. Bien qu'elle ait choisi d'agir dans l'ombre, elle n'avait aucune peur du danger. Bien qu'elle ne prenne aucun plaisir à tuer, si elle le devait, elle n'éprouvait aucun remord à cela.

Ils arrivèrent devant la pièce où se trouvaient les plantes. L'homme l'ouvrit et sembla attendre le carnet et un sac. Juni n'avait pas eu besoin de lui demander pour comprendre ce qu'il attendait. Toutefois, elle ne souhaitait pas s'emparer des plantes sans laisser d'objet en échange. Elle dit donc à son compagnon:

"Je veux bien monter la garde. Voici tout ce qu'il te faut. Et cette sacoche contient divers objets. Déposes-en un pour chaque plante que tu récupères tant que c'est possible."

C'était sa signature, sa façon de faire. Même si elle devait se contenter de monter la garde, elle voulait que cela soit respecté. Elle était prête à accepter de jouer les seconds rôles puisque c'était lui l'expert mais, au fond, elle ne lui demandait pas grand chose. Elle ne volait pas. Elle échangeait. Elle espérait qu'il accepterait cela.

Sujet: Re: Pas la main verte [PV Raël] Ven 17 Avr - 19:12

Raël n’eut pas à attendre bien longtemps avant qu’il n’obtienne à nouveau le carnet ainsi qu’un sac. La précision pour le sac était un peu originale cela dit : il devait, autant que possible, remplacer les plantes volées par un objet. Il haussa les épaules et hocha simplement la tête. Il ne comprenait pas vraiment le principe, enfin, il se le justifiait en termes de « je prends, je donne », mais cela ne voulait pas dire qu’il comprenait. Faire cela ne le dérangeait cependant pas, alors il n’allait pas dire non. Il laissait donc la femme aller montrer la garde pendant qu’il effectuait ce pourquoi il était là.

Posant le carnet, Raël observait et déduisait aisément l’espèce des plantes et en découpait, avec la racine, plus facile à replanter et à faire fructifier. Il ne savait pas ce que la personne voulait en faire alors cela serait bien plus facile. Si elle ne voulait pas les conserver et préférait les sécher, il suffirait de couper la racine. En revanche, si elle voulait les conserver, on ne pouvait pas faire repousser le bout qui rentrait dans la terre, alors, c’était une solution préférable. Autant qu’il pouvait, il remplaçait les plantes par des objets, ne portant guère attention à ce qu’il se trouvait dedans, des babioles sans grande valeur, et même si elles en avaient, ce n’était pas lui qui allait le deviner.

Une fois que la première partie fut effectuée, il referma le sac. Il ouvrit ensuite le sien pour prendre d’autres plantes. Pas forcément des dures à trouver, mais dont il fallait faire un bon bout de chemin, comme de la tenace qui était bien utile. Lui ne laissa pas d’objet en échange. C’était comme si deux voleurs, aux différents principes étaient passés par ici. Ce qui n’était pas si faux. Une fois qu’il obtint ce qu’il voulait, il referma son sac, le passa sur son épaule et se rendait à nouveau à l’entrée là où se trouvait la ladrini.

« J’ai terminé. Il ne manque rien. »

Raël lui rendait ainsi le sac. Elle pouvait vérifier si elle voulait, il ne s’en offusquerait pas, il n’accordait pas sa confiance alors il était normal que les autres puissent ne pas avoir confiance en lui et ses actes.

Il ne fallait cependant pas tarder, alors le yorka allait pour sortir de la maison, aussi discrètement qu’ils y étaient entrés.

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Sujet: Re: Pas la main verte [PV Raël] Dim 18 Oct - 14:10

Juni ne sut pas dire si c'était parce qu'il s'en foutait ou parce que ce n'était pas le moment mais, il ne demanda rien au sujet de sa requête. Tant mieux, il fallait agir rapidement et non s'éterniser en palabres. Il prit le paquetage et fila s'exécuter tandis que Juni se tourna vers le couloir. Elle se colla au mur de façon à ce qu'un éventuel rôdeur passerait par là. De temps à autres, elle jetait un rapide coup d'oeil en arrière pour voir où en était son allié. Tout semblait bien se passer et il respectait sa consigne lui semblait-il. Elle n'en était pas sûre car elle n'avait tourné la tête qu'un très court instant. Elle devait surveiller le couloir et tourner la tête trop longtemps pourrait la faire échouer dans une tâche pourtant simple.

Dans son visuel, rien ne se présentait mais, elle entendit un bruit de pas. Elle attendit toutefois avant d'alerter son comparse car ils ne semblaient pas venir dans cette direction. En effet, elle quitta l'état d'alerte rapidement car les bruits s'éloignèrent jusqu'à devenir imperceptibles. Après cela, il ne se passa plus rien et son acolyte revint. Il lui tendit le sac et elle le pris. Bien qu'elle gardait un soupçon de méfiance, elle ne vérifia pas. Il fallait partir. Elle décida donc de lui faire confiance et s'il l'avait trahie, elle trouverait une occasion de se venger. Pour l'instant, la priorité était de quitter les lieux. Elle le regarda dans les yeux et dit à voix basse:

"Il est temps de filer mais, méfiance, j'ai entendu des pas tout à l'heure."

Elle avait vu sa façon de faire et elle se doutait qu'il n'allait pas foncer tel un bourrin mais, il était préférable de lui transmettre toutes les informations. Elle commença alors à se diriger vers la sortie. Ils auraient tous deux bientôt terminé leur larcin et se salueraient pour redevenir de parfaits inconnus.

Sujet: Re: Pas la main verte [PV Raël] Dim 1 Nov - 12:36

Raël tendait son sac plein de plantes et elle le reprit sans prendre la peine de vérifier. De toute façon, si elle n’était pas capable de discerner les plantes qui poussaient, cela était pareil pour celles dans le sac, surtout de nuit. Cela leur demanderait du temps, et ils n’allaient pas rester ici indéfiniment, chaque minute les mettait un peu plus en danger, même si celui-ci était tout à fait relatif. Mais comme un bon voleur, Raël ne désirait pas se faire connaître plus que cela des habitants du quartier.

Hochant simplement la tête lorsqu’elle lui dit avoir entendu des bruits de pas, Raël restait silencieux et le plus discret possible malgré sa taille pour reprendre le chemin inverse, grimper un peu et finir par se retrouver dehors sans avoir averti garde ou serviteur. La même chose s’était passée pour sa comparse d’un soir. Le scorpion, déjà rémunéré en nature – au sens propre-, n’irait ni suivre la ladrini, ni se dirigerait dans la même direction qu’elle. Il ne voulait en savoir plus sur personne et n’irait pas rendre des comptes à la personne qui lui avait commandé ces plantes, car il savait qu’elles étaient de bonne qualité et toutes présentes.

Ainsi, le bleuté s’en alla simplement sans demander son reste, vers une autre aventure, un peu plus risquée cette fois-ci… Du moins, il l’espérait. A un certain niveau, il savait apprécier l’adrénaline.

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Sujet: Re: Pas la main verte [PV Raël] Mer 10 Mar - 18:40

Ils étaient sortis sans encombre. Peut-être était-ce ce qui avait manqué mais, ils n'allaient pas s'attirer des ennuis volontairement. De plus, son ami avait réellement besoin de ces plantes. L'heure n'était pas à l'amusement. Une fois dehors, les deux comparses prirent chacun leur route. Pas un mot échangé, rien. Toutefois, la jeune femme ne s'en offusqua pas. Au contraire, c'était ce qu'elle appréciait chez son compagnon. Il n'était pas plus loquace qu'elle. Elle détestait le temps perdu en palabres. Toutefois, puisqu'il était un Ladrini comme elle, elle espérait recroiser sa route et pourquoi pas, refaire équipe avec lui. Juni ne cherchait pas des amis. Tout cela était vain. Elle avait des choses à accomplir et lorsqu'elle avait besoin d'aide pour les accomplir, un allié ponctuel suffisait. Allez merci bonsoir. Tout le monde y trouve son compte et s'il te trahit, tu n'as aucun remord à l'éliminer. Les amis... Lorsqu'ils te trahissent, c'est douloureux et malgré cela, les tuer te fait souffrir...

Reprenant seule le chemin de chez le Doc, elle se confortait dans l'idée que l'amitié était quelque chose de stupide. Cela alors même qu'elle avait rendu service au Doc parce qu'elle l'appréciait. Elle avait beau se dire que c'était pour la récompense, elle savait qu'elle aurait accepté dans tous les cas. En fait, c'était ce qu'elle avait fait... Le Doc lui avait filé le carnet et elle était parti avec. Foutu Doc! Elle rentra sans frapper et lui posa le sac sous le nez puis elle le regarda, toujours sans rien dire. Il sourit, sortit une bourse et lui l'envoya. Elle la prit et s'en alla sans un mot. Il ne dit rien mais, il savait que la jeune fille se rendait de plus en plus compte qu'elle n'était pas si brute.