EVENT: Chapitre 2 - Vision des cendres

◈ CONTEXTE ◈

Un lieu de pèlerinage comme un phare dans la nuit.

Depuis l’émergence de la nouvelle pandémie qui frappe Istheria, le Haut-Monastère, place forte des gélovigiens, semble être au cœur d’un vaste voyage. Sous l’impulsion du Haut-Prêtre de Delil qui appela au rassemblement, prêtres, croyants et hauts-prêtres se retrouvèrent petit à petit dans le lieu saint.

Mais ce qui devait être une réunion commune unie autour de la recherche et de la foi devint rapidement une masse fiévreuse. Les mots du rassemblement parcoururent les plaines éridaniennes avec ferveur, traversant rapidement les frontières jusqu’aux autres nations. Bientôt, le continent entier eut vent de ce regroupement, qui était pour beaucoup synonyme de soin et de réponses, quand ce ne fut pas simplement l’occasion de comprendre. La rumeurs de la découverte d’un calmant efficace redoubla la ferveur des voyageurs téméraires.
Par vagues plus ou moins massives, les premiers malades arrivèrent, pris en charge par les prêtres. Et bientôt, le monastère qui d’ordinaire accueillait les jeunes recrues et les croyants plus âgés étaient devenus le centre du monde pour ceux qui ont la foi. Et aujourd’hui, tel une rivière inexorable, c’est un flot continu de pèlerins et de fiévreux qui se rendent au monastère dans l’espoir de recevoir, peut-être égoïstement, un remède avant les autres.

Si vous vous trouvez aujourd’hui au Haut-Monastère, vous arriverez au cœur d’une fourmilière dense et assiégée. Les gélovigiens, reconnaissables par leur symbole, semblent noyés dans la masse de malades. Ceux-là furent installés dans les chambres disponibles, et dans le grand hall transformé pour l’occasion en un vaste dispensaire. L’ordre se maintient tant bien que mal même si la frontière avec le chaos semble plus que jamais mince. Et les prêtres de Kron ne semblent pas aider à la situation : ils luttent fièrement pour leur dieu, incitant les autres cultes à cesses les recherches.

Que vous soyez venus en quête de réponses, de soin ou pour apporter votre aide, vous êtes le bienvenu dans cette masse bouillante. Une seule certitude se lit sur tous les visages : une course contre la montre se joue sous vos yeux.

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◈ CONTEXTE ◈

Hantés par de vieilles blessures, le monastère est plus que jamais au bord du précipice. Le nombre de malades a atteint un pic culminant à la fin du mois de Toula. Et avec les premiers nuages de la saison morte, c’est la fatigue et la crainte qui s’installe entre les murs du domaine gélovigiens.

Depuis la création du calmant qui a jeté la lumière sur la caste au tout début de mirios, on ne note pourtant pas d’avancées perçantes pour les pieux pèlerins. Et ce n’est pourtant pas faute d’un investissement exemplaire de la part des prêtres et prêtresses qui luttent avec acharnement contre la maladie. Si le calmant a fait ses preuves et permet aux malades de retrouver un quotidien normal, il n’est pas parvenu à étouffer la maladie ni même à la freiner. Et quand les premiers signes des stades les plus avancés ont fait courir sur les peaux des veines enflammées, le calmant s’est montré bien fragile, malgré de constants efforts d’améliorer la formule.

Les recherches ont rapidement été rendues pénibles par un afflux constant de fiévreux ; le manque de place s’est rapidement fait sentir, et il a fallu rapidement décider de rendre la plupart des espaces du monastère accessible pour eux : il devint alors courant d’ouvrir les portes du vaste hall pour trouver des dizaines de corps gris et gémissants, tentant désespérément de réclamer une des doses du calmant qui se faisait bien rare pour toutes ces âmes en souffrance.

La Haute-Prêtresse de Kesha avait réclamé un renforcement des mesures de sécurité au début du mois de mirios, ordonnant que les soignants et les infectés restent perpétuellement à bonne distance ; qu’on se lave perpétuellement pour éviter tout risque, que tout soit désinfecté avant et après chaque utilisation. Des mesures strictes et épuisantes, mais qui portaient leurs fruits : peu des soigneurs étaient touchés, et cela développa un certain statut quo.
Un statut quo qui se brisa quand la rumeur de la maladie parmi les plus hautes sphères sembla se concrétiser ; et la celle-là même qui donna l’ordre se retrouva elle-même touchée. Les distances furent maintenues, mais la crainte dévorait désormais chaque cœur.

Néanmoins, comme une horloge bien huilée, les recherches et guérisons s’opéraient, et prenaient bien plus des airs d’usine et de mécaniques plutôt que de foi et de piété. Au mois de Tymbé, une équipe de mages gélovigiens parvint enfin à expulser des corps la terrible fièvre. Si certains furent détachés du monastère pour rencontrer les malades dans les autres temples, une équipe composée d’une dizaine de magiciens resta entre les murs et travaillait sans cesse, jusqu’à ce que les limites de leurs sorts ne les préviennent de poursuivre.
Mais cela ne parvient pourtant pas à prévenir du trépas ; les premiers infectés arrivant au terme de leur maladie, alors que l’ombre est toute proche, trop proche, sont alors conduits loin du monastère, accompagnés par les prêtres de Kron. Conduits pour mourir dans ce qui était jadis une clairière paisible mais qui est aujourd’hui une terre calcinée.

Gléno apporte-t-il dans son sillage la réponse tant attendue, la découverte de la clef du mystère ? Les recherches pour trouver un remède se poursuivent, que ce soit par les plantes ou par le corps. Mais il faut également contenir les malades, qu’ils soient dans les rangs des pèlerins ou simples invités dans la maison des Dieux.
Les immunisés commencent à peine à se présenter au temple, apportant peut-être la solution avec eux. Mais le vent ne semblera pas prêt à tourner sans les efforts des mortels.

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