[TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale

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_ Deirdre a besoin d'employé!

Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale

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MessageSujet: [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale   [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale Icon_minitimeMer 21 Oct - 23:47

[TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale Banniz11



Ces derniers temps, il n’y avait pas eu l’air de se passer grand-chose dans la demeure de Monsieur Sogno. Quand on passait devant, le soir, on remarquait qu’il n’y avait de la lumière qu’à une seule fenêtre. Il ne s’agissait même pas du vif halo d’une lampe à huile dans une chambre cossue de l’étage, mais bien de la faible lueur de quelques bougies devant le tout petit outeau qui éclairait les combles. Sans ce maigre signe, on aurait cru que la maison était vide. Depuis la veille, pourtant, le propriétaire des lieux était manifestement rentré chez lui, et aujourd’hui, l’animation était sans précédent. On avait vu deux larges personnages passer le pas de sa porte avec de gros paquets, et si on les avait espionnés à travers les carreaux, on les aurait vu investir la cuisine.

« – Vous êtes bien sûrs que tout sera prêt avant la tombée de la nuit ? »

Les traiteurs lui adressèrent un regard torve et acquiescèrent pour la énième fois. Le grand homme les toisa froidement avant de se saisir d’une des bouteilles de vin posées sur la table. Il la leva pour en observer la couleur à la lumière des soleils, mais le verre était décidemment trop épais. Quand il tourna les talons pour mieux retourner au salon, il buta contre un Vig pressé venu chercher les verres en cristal dans le vaisselier. Oscuro fit claquer sa langue.

Le bourgeois recevait aujourd’hui pour la seconde fois depuis qu’il avait fait l’acquisition des Céanothes. Pour un mondain, il n’aimait vraiment pas inviter chez lui. Il avait l’art de se faire convier et de fuir sa propre maison quand on risquait de venir l’importuner. À cause de cela, le salon et la salle à manger étaient figés dans une coquetterie morne, de bon goût mais sans vie. Les vases prenaient la poussière, immobilisés dans leur noblesse vaine et passive. Les chaises étaient disposées si symétriquement qu’on aurait cru qu’elles n’avaient jamais servi. Il y avait plus d’âme dans l’abominable sous-sol que dans les pièces à vivre. Oscuro s’installait bien parfois dans son grand fauteuil près de l’âtre pour y dévorer quelques grimoires, mais il ne laissait aucune trace derrière lui. Il ramenait même lui-même son verre de liqueur à la cuisine, à la manière d’un fantôme qui ne hanterait les lieux que pour profiter du velours et de l’alcool. À croire qu’il tenait à ce que sa résidence demeure dormante.

Hélas, cette fois-ci, il n’avait pas vraiment le choix. Il n’était pas nerveux mais il était de mauvaise humeur, tout simplement parce qu’il dépendait de l’efficacité des autres et qu’il n’aimait pas ça. Vig était incapable de préparer un repas digne de la jeune femme qu’attendait Oscuro, et apprendre à cuisiner lui-même ne lui était pas vraiment passé par la tête. Il avait donc fait appel à la Fourchette Ruor, des traiteurs de la ville qui avaient promis de lui confectionner un repas noble et raffiné. Le Syliméa avait commandé quelques plats de légumes pour éviter les soupçons, et il avait fait l’erreur de laisser comprendre à son valet qu’il en hériterait sans doute. L’orphelin était tout excité à cette idée, et Mr. Sogno trouvait le sourire béat qui étirait ses traits de gamin des plus horripilants. Le ciel finit par s’assombrir et les cuisiniers prirent congé. Avant de partir, ils donnèrent plusieurs instructions sans trop savoir à qui les adresser ; leurs yeux passèrent d’Oscuro à Vig, et ils parlèrent comme si le premier était amateur de fourneaux et le second un imbécile. Le canard devrait passer encore un certain temps dans la cheminée et les piques de bœuf et de porcs devraient y être déposées au moment où les convives entameraient les entrées. Le docteur haussa les sourcils à l’attention du garçonnet qui acquiesça avec insistance. Les marmites enchantées dans lesquelles cuisaient le potage et les légumes en sauce devraient impérativement être ramenées au local de Ruor le lendemain. Oscuro passa sa langue sur ses lèvres. Il manqua de claquer la porte derrière les cuistots qui s’en allèrent en comptant leurs dias.

« – Je descends. Guette notre invitée à la fenêtre, je ne veux pas qu’elle ait à frapper à la porte, c’est compris ?  »


*
*              *


Avec toute la précaution du monde, le chercheur pressa la main près de la plaie béante qu’il avait laissée dans un cadavre – un cadavre véritable et définitif. La substance noire et visqueuse qui en suinta glissa dans la petite fiole qu’il maintenait en-dessous. Il s’assit ensuite à son bureau et plaça le flacon devant la flamme d’un cierge. De l’autre main, il saisit un récipient similaire dans lequel il avait récolté le sang d’un Gorgoroth bien plus ancien : ce liquide-là devait bien avoir une centaine d’années de plus que celui qu’il venait d’extraire sur sa récente victime. Il compara les deux échantillons et fronça les sourcils comme s’il s’attendait à découvrir quelque chose d’incroyable. L’un était bien un petit plus foncé que l’autre – du moins le paraissait-il – mais la consistance était décidemment la même. Il se pencha pour attraper une troisième éprouvette, remplie du sang d’un Gorgoroth anciennement Yorka, et observa de nouveau les extraits entre eux. Celui du Yorka l’avait toujours marqué parce qu’il était visiblement moins opaque, ce qu’il avait interprété comme dû à l’essence animale de l’individu puisqu’il s’agissait d’une sauterelle. L’hémolymphe, même morte, gardait son aspect légèrement transparent. Oscuro fit une moue contrariée parce qu’il savait qu’il était en train de tourner en rond. Il posa les flacons sur la table, se leva, et fit les cent pas pendant un moment. Ses recherches n’aboutissaient à rien depuis quelques temps. Il s’était mis en tête de faire le lien entre le système nerveux des mort-vivants et leur utilisation de l’essence divine, mais l’espoir qu’il n’y eut eu quoi que ce fut à dire à ce sujet ne se basait que sur des souvenirs de plus en plus lointains. C’était son ressenti de parasite qui lui laissait croire que les fluides magiques et vitaux étaient dépendants l’un de l’autre. L’hypothèse était évoquée dans plusieurs livres mais finissait toujours par être écartée ou considérée comme improuvable. Il s’arrêta net devant le soupirail qui ne laissait plus passer aucune lumière et se pencha en avant pour apercevoir la cime des pins cerclant sa demeure. Il crut un instant que leur grandeur centenaire le narguait.

Oscuro fit volte-face et se mit à mettre de grands coups de ciseaux dans le corps froid et sans vie sur lequel il s’était penché plus tôt. Il se contenta de poignarder le torse nu en maintenant les lames fermées, sans considération pour le potentiel de ce buste si bien conservé. Il n’avait pas pour habitude de s’acharner sur un cobaye qui ne servirait plus, mais il avait visiblement besoin d’un exutoire. La pointe s’enfonçait facilement dans la chair livide, ressortait immaculée, et laissait derrière elle des petits yeux plissés. De rage, il finit par ouvrir le ventre du défunt et y laisser l’outil rutilant. Il s’apprêtait à plonger dans une amère contemplation quand le son d’une clochette lui indiqua qu’il était temps de remonter au rez-de-chaussée. Il jura en retirant son tablier et secoua la tête pour chasser une mèche rebelle.

Vig l’attendait devant la porte d’entrée. Son sourire n’avait pas eu la bonté de disparaître. Oscuro pointa un doigt sévère vers lui.

« – Si la salle à manger n’est pas impeccable, tu vas passer un sale quart d’heure.

Le jeune majordome ne sembla pas ému de cette menace. Son maître passa ses mains sur le devant de sa chemise et recentra la boucle de sa ceinture avant d’ouvrir prestement la porte d’entrée. Il arborait sa mine la plus charmeuse.

– Lamia, ma douce ! Tu es plus ravissante que jamais. »


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MessageSujet: Re: [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale   [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale Icon_minitimeJeu 22 Oct - 15:53

Depuis quelques semaines, des histoires circulent dans les tavernes, parmi les joueurs de cartes et les piliers de comptoir. Les videurs embauchés par les propriétaires d'établissements nocturnes en rigolent mais font toujours en sorte de ne pas se retrouver seuls dans les rues de Tyrhénium une fois minuit passé. Des rumeurs sanglantes s'ajoutent aux racontars. Un homme a été retrouvé à moitié dévoré à côté d'une taverne réputée. Une femme découverte, vidée de son sang, dans ses propres appartements.
Les crimes sordides ne sont pas inédit, surtout pas dans les grandes villes, mais les histoires, les contes, les fables, sont toujours formés à partir d'un patchwork d'événements sans liens entre eux. L'imagination est toujours la plus grande force des êtres vivants. Un monstre serait-il responsable de toutes ces horreurs et des disparitions inquiétantes ? Un meurtrier ? Les actions d'une bande criminelle entrée en vendetta ?
Ou serait-ce un démon attiré ici par malédiction ? Les différentes versions s'entrechoquent, et continueront à le faire jusqu'à ce qu'elles se mêlent pour enfin trouver une forme plus ou moins définitives. L'histoire de la Dame Noire se racontera sur plusieurs générations... Des parents voulant effrayer leurs enfants avides d'aventures nocturnes. Des galants cherchant un prétexte pour ramener une damoiselle chez elle. Des ivrognes en quête de frisson. Des affabulateurs voulant attirer l'attention...

Mais dehors, lorsque la nuit tombe, et si... Et s'il y avait vraiment quelque chose qui tue ? Qui dévore ? Qui fait disparaitre dans les ombres noires des ruelles enténébrées par la nuit ?
*
*              *

Le soleil se couchaient sur Tyrhénium, plongeant la ville dans une ambiance de douce beauté. La lumière déclinait mais survivait encore pour sublimer les couleurs des bâtiments et des citoyens. Pendant les instants qui précède l'apparition de la nuit, il y a cet entre-deux presque onirique qui semble encourager à l'euphorie.
Assise sur un banc, la femme semblait se baigner dans cet instant. Le dernier moment de lumière du jour. Les yeux grands ouverts, cherchant à ne manquer aucun effet de lumière, aucun changement de chaleur ou d'ambiance, elle souriait d'un grand sourire presque extatique.
S'ouvrir pleinement aux sensations qu'offrait son enveloppe charnelle était l'un de ses plus grands plaisirs. Depuis sa naissance, elle ne s'était rien interdit à ce niveau. Rien.

Alors que l'obscurité gagnait enfin le combat contre la lueur du jour, elle se releva. Ce soir, elle était attendue. Et pas chez n'importe qui ! Chez une connaissance tout à fait charmante selon ses critères. Monsieur Sogno était mystérieux, ténébreux et plein d'assurance. Il dégageait une aura particulière qui attirait particulièrement Lamia. Depuis leur rencontre, ils s'étaient immédiatement entendue. Qu'il était étrange d'expérimenter les sensations instinctives comme celle-ci.

Elle se leva lentement, sensuelle comme toujours et pris la directement de la maison où elle passerait la soirée. Elle était souvent invitée pour des soirées chez de multiples gens. Tous voulaient goûter à un peu de sa beauté. Très peu appréciait le prix à payer... Mais Lamia était prudente. Des soupçons mal placées serait fort peu à propos pour la petite vie qu'elle se construisait lentement.

Vêtue de noire, comme à son habitude, elle ne portait pas de robe aujourd'hui. Le pantalon était plus pratique et tout aussi luxueux. Il la mettait en valeur aussi sûrement qu'une de ses belles robes.
Avançant dans les rues qui se vidaient peu à peu, elle put observer les préposés aux torches qui les enflammaient pour éclairer la nuit. Les établissements de fêtes et de boisson se remplissaient. Les échoppes en tout genre fermaient.

Le temps qu'elle parcoure la distance jusqu'à sa destination, la nuit était bien installé et l'appétit de Lamia s'aiguisait. Elle savait qu'elle ne pourrait pas laisser libre court à ses envies ce soir, c'était évident dans son esprit.
Proche de l'adresse de Monsieur Sogno, elle croisa un jeune homme dans une petite ruelle sombre. Ce dernier avait le regard vissé sur ses bottes et marmonnait des phrases dans sa barbe. Quand elle se retrouva proche de lui, le terran la remarqua. Prise dans les ombres de la ruelle, le visage pâle, le regard intense et l'expression d'un prédateur observant une proie, elle provoqua une peur terrible chez ce godelureau. Il se figea de terreur et sa mâchoire trembla, incapable de sortir un mot.
Lamia continua son chemin sans s'arrêter. Elle le frôle délibérément d'une manière à la fois menaçante et provocatrice.
En s'éloignant, elle entendit le soupir de soulagement et des pas précipités. Un rire s'échappa alors de sa gorge. Un rire méchant et cruel. Un rire satisfait. Elle avait entendu comme tout ceux fréquentant la nuit tyrhénienne les rumeurs et les contes sur la Dame Noire.
*
*              *

Enfin devant la porte, elle observa la maison longuement. Elle n'avait rien à dire, si ce n'est qu'elle appréciait la bâtisse. Discrète mais confortable. Grande mais pas ostentatoire. Parfaite.
La porte s'ouvrit devant elle, sans qu'elle n'ait à toquer. Cela la fit sourire. Elle s'avança, sa rapière battant sur sa hanche gauche, telle une princesse dans son palais. Lamia ne prêta pas attention au valet qui lui avait ouvert la porte. Elle lui tendit la ceinture et le fourreau de son arme, ainsi que sa cape noire, sans lui prêter la moindre attention.

C'est à ce moment que son hôte apparut en la saluant d'un compliment auquel elle était habitué de la part des mâles. Toutefois, venant de lui en particulier, cela la touchait encore.

- Monsieur Sogno, c'est une joie de vous revoir, mon cher. Vous êtes toujours aussi agréable au regard... répondit-elle avec douceur.

Elle s'avança vers lui, avec un léger déhanchement, et lui fit deux bises un rien sensuelle, tout en posant une main sur sa poitrine, le temps de se hisser à sa hauteur.

- J'espère ne pas être déçu de votre hospitalité, mon cher, annonça-t-elle. C'est que j'ai dû refuser une invitation des plus alléchantes pour vous honorer de ma présence ce soir...


Dernière édition par Lamia Akasha le Dim 25 Oct - 15:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale   [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale Icon_minitimeSam 24 Oct - 14:05

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La belle silhouette de Lamia sembla mettre du baume au cœur contrarié d’Oscuro, du moins le chaloupé de la jeune femme offrit-il une plaisante distraction. Il plaça une main galante à la taille de son amie au moment de la saluer puis plongea tendrement dans ses prunelles, miroirs de son propre regard. Son sourire s’élargit davantage. Il tendit un bras vers le salon alors que Vig disparaissait avec les effets de la dame, et laissa son invitée investir les lieux en premier.

« – J’en suis terriblement flatté ! N’ai crainte, très chère, jamais je ne te ferais l’offense de te faire perdre ton temps. »

Malgré le froid qui commençait à se faire sentir dans les campagnes, l’hôte avait laissé les fenêtres de la pièce ouvertes pendant une bonne partie de la journée. La poussière avait pu s’enfuir, et l’endroit avait comme pris des couleurs. Dans la petite cheminée, de robustes flammes rongeaient quelques buches, leur ardeur avait embrassé le salon presque entièrement et jetait sur les velours et les toiles une teinte orangée. Deux des fauteuils avaient été orientés vers l’âtre et très légèrement l’un vers l’autre, et une étroite table haute sur pattes les séparait. Sur le dessus, plusieurs verres de formes différentes, et sur le plateau inférieur, pas moins de sept bouteilles. À peine les deux compagnons s’étaient-ils assis que Vig ressurgissait, la mine un tantinet moins radieuse, prêt à servir les boissons. Oscuro leva une main extasiée.

« – Ah, tu dois absolument goûter à ce vin de prune. Il vient tout droit de Canopée, c’est le Seigneur Mervis qui me l’a offert… Enfin, donné. C’est un cadeau d’anniversaire qu’on lui a fait mais il déteste ça, m’a-t-il dit… Il regarda son valet remplir deux coupes, les yeux pétillants. Vig lui adressa un regard interrogateur, sans doute trop intimidé pour se tourner directement vers Dame Lakasha. Le docteur secoua les doigts. C’est une pure merveille, je ne te laissera pas refuser.

L’orphelin posa les deux verres sur la table avant de s’enfuir vers la cuisine. Oscuro saisit le cristal du bout des doigts et le leva en regardant sa convive droit dans les yeux. Ils s’échangèrent une étincelle.

– Je ne te cache pas que je suis très heureux de te voir. Ces dernières semaines ont été bien solitaires. Je suis allé deux fois au Coruscant mais n’y ai vu aucun de mes amis ! Une foule d’inconnus et de visages dont je me passerais bien… C’était désolant. Il sembla se laisser engloutir par des souvenirs douloureux, le regard perdu dans le vague ou bien le feu qui venait réchauffer ses bottes. Il se tourna subitement vers son invitée et éclaircit son minois d’une expression malicieuse. Et toi, ma chère. Que fais-tu ces temps-ci ? Il avait l’intention de lui parler de sa proposition pendant le repas, mais il savait que préparer le terrain s’avérait toujours judicieux. »


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MessageSujet: Re: [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale   [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale Icon_minitimeDim 25 Oct - 15:51

La main de son hôte sur sa taille avait un effet tout à fait plaisant. Comme une réponse aux propres mouvements qu'elle avait effectué. Les choses étaient ainsi entre Monsieur Sogno et Dame Akasha. Ils semblaient se connaitre depuis longtemps, tant leurs mouvements se complétaient à merveille. Cette harmonie entre eux deux avaient toujours fasciné Lamia. Rarement avait-elle éprouvé une telle proximité avec un autre être vivant depuis qu'elle avait enfin acquis un corps à elle.

Les politesses d'usage furent échangées. Il lui assura qu'il n'avait pas l'intention de lui faire perdre son temps, elle lui répondit par un sourire entendu. Replaçant une de ses mèches de cheveux brunes tombée devant son visage, elle s'avança dans la pièce. Très agréable, il était visible qu'elle venait d'être nettoyé en vue de l'invitation du soir. Un feu remplissait la pièce de chaleur et créait tout un jeu d'ombres et de lumières sur les murs.

S'asseyant avec toute la grâce qu'elle possédait dans l'un des beaux fauteuils tournés vers l'âtre, elle observa avec curiosité les boissons disponibles ainsi que le valet s'avançant pour les servir. Les différents verres préparés à l'avance indiquait que l'hôte du soir avait essayé de tout préparer comme il fallait. Il est vrai qu'elle n'avait jamais été déçu des soirées passées avec Oscuro Sogno. Que ce soit au Coruscant ou dans sa demeure, elle était toujours reçue avec les plus grands égards.
Ce dernier lui vanta les mérites d'un vin de prune en provenance de Canopée. Une vraie merveille à l'entendre. Et bien, pourquoi pas ? Il fallait tout essayer dans la vie...
Le valet remplit deux verres et les servit avec une certaine solennité qui n'était pas pour déplaire à Lamia. Ils burent en se regardant dans les yeux. Il y avait une vraie connexion entre eux. Un beau lien, le genre qu'on aime avoir quand on a une vie mouvementée comme l'a Lamia Akasha.

Elle dégusta le breuvage doucement, se laissant envahir par les sensations que cela lui procurait. C'était effectivement exquis. Elle but à nouveau une gorgée, souriante, tout en écoutant son hôte parler.
Monsieur Sogno lui exprima son bonheur à la revoir et sur sa solitude quand il était passé au Coruscant. Appréciant le compliment et l'intérêt qu'il lui portait, elle reposa son verre cristallin. Le regard perdu dans les flammes, une vague de mélancolie passa sur le visage d'Oscuro, titillant l'attention de Lamia. Le laissant dans ses pensées, elle l'observa avec avidité. Elle était obsédée par les émotions, par l'altérité des individus. Elle se gorgeait de toutes les sensations qui défilaient sur les visages des gens qu'elle croisait. Bien souvent, elle s'évertuait elle-même à créer ces réactions, avec une certaine aisance et un plaisir certain.
Mais il redressa subitement le visage pour revenir à elle. Elle lui lançant un beau sourire, provocateur mais pas dénué de la douceur qui rassemblait les amis véritables.
Il lança vraiment la discussion en l'interrogeant sur ses occupations du moment. Toujours avec ce petit sourire ravageur, elle se rajusta dans le fauteuil, en croisant ses jambes. Le geste était magnifique de provocation, de séduction et de grâce. Elle n'y avait pas prêté attention cette fois-ci. Ces mouvements étaient devenus sa nature, désormais.

- Et bien, ce n'est pas la grande aventure, ces derniers temps... se lamenta-t-elle avec un léger froncement de sourcil. J'ai aidé certains amis chers à mon coeur à recouvrer leurs dû que des partenaires malhonnêtes ne voulaient pas rendre...

Le soupir qui s'échappa de ses lèvres étaient à peine exagérer. C'était d'un ennui. Faire payer les mauvais payeurs. Surtout que ses clients lui imposaient quasiment à chaque fois de ne pas faire couler le sang. Quelle manque d'ambition flagrant ! Mais bon... Elle avait besoin de menue monnaie pour s'assurer de pouvoir faire ce qu'elle voulait dans un confort proportionné à ses besoins et envies.

- Et puis, je continue de chercher l'âme sœur, reprit-elle avec une tonalité digne d'une jeune pucelle. Mais aucune de ses âmes ne semble supporter une seule soirée en ma présence.

La lamentation était évidemment exagéré, mais pour amuser son hôte, elle avait prit l'expression d'une jeune femme désespéré de trouver l'amour. Ce genre d'innocence l'amusait au plus haut point. Elle aimait à jouer avec ce genre de personne. Ce qu'elle voulait dire en sous-entendu serait parfaitement compris de la part de son hôte. Ils n'avaient jamais parlé de leurs petites activités intimes, mais elle se doutait bien qu'Oscuro Sogno était loin d'être un imbécile. Tout comme elle n'était pas aveuglée par son ami.

- Je suppose que tu ne m'as pas invité pour le simple privilège de poser tes yeux sur ma personne en toute intimité... reprit-elle sur un ton léger, mais qui annonçait qu'elle était prête à discuter sérieusement. Que puis-je donc faire pour mon cher ami monsieur Sogno ? demanda-t-elle en s'avançant dans son fauteuil tout en battant des cils.
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MessageSujet: Re: [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale   [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale Icon_minitimeMer 28 Oct - 17:40

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La réponse de Lamia fit écho à la morosité que son hôte venait de déplorer. Oscuro ne pouvait pas prétendre la connaître par cœur mais il se doutait parfaitement que les contrats que la jeune femme venait de décrire n’étaient pas à la hauteur de ses talents. Une moue empathique passa sur ses traits. L’ennui n’était vraiment pas bon pour la santé des gens comme eux. Le ton s’égaya quand la belle fit semblant de minauder, et le docteur ne retint pas le rire discret que cela suscita. Il se pinça les lèvres pour feindre la pudeur. Lamia finit par se pencher vers lui comme pour mieux lire son âme, et donna un grand coup de fouet à la conversation. Oscuro la fixa un moment, puis la toisa non sans concupiscence avant de replonger dans ses prunelles comme s’il souhaitait s’y brûler. Un léger ronronnement préfaça sa riposte.

« – C’est une des raisons… Je prends aussi grand plaisir à assouvir la faim de mes amis. Il laissa son invitée apprécier son espièglerie en fixant, l’espace d’un instant, ses jolies lèvres. Il reprit un peu plus fort, un peu plus sérieusement. Mais puisque je ne peux rien te cacher… J’aimerais bien te solliciter. Disons que j’ambitionne quelque chose qui requiert un peu… D’agilité. »

Il se mit à faire glisser la pulpe de son index sur le bord de son verre. Il gardait la bouche entrouverte, signe qu’il allait poursuivre, mais il demeura silencieux un moment. Ses yeux passèrent de sa boisson au doux visage de sa convive un certain nombre de fois. Il avait l’air moins intimidé qu’embarrassé, même s’il ne se renfrogna en rien. En réalité, il n’était ni l’un ni l’autre, il s’amusait juste à faire planner le mystère. Cela était vain, mais ne pas le faire aurait été contre sa nature. Il finit par prendre une nouvelle gorgée de vin et se redresser légèrement dans son fauteuil.

« – Je ne vois pas cela comme un contrat mais comme une collaboration. Je te dédommagerais pour tous tes efforts, bien sûr, mais c’est une entreprise que j’espère partager avec toi du début à la fin. Par curiosité, notamment. Vois-tu, je convoite un objet. Une arme. Elle rouille depuis… Sans doute des années chez le Seigneur de Sifo-Dyas. Les collectionneurs m’intriguent… Il plissa les paupières en scrutant le vide. Conserver des objets qui ne servent strictement à rien, je… Il parut sincèrement désemparé par cette idée, mais il ne mit pas bien longtemps à revenir sur terre. Bref, j’en ferais un bien meilleur usage. Hélas, je n’ai qu’un moyen de l’acquérir, et je n’ai pas les qualités requises pour y parvenir. »

Il laissa Lamia déduire le reste. Il la laissa également comprendre ce qu’elle pouvait comprendre. Il n’était pas certain qu’elle verrait à travers ses mots et son jeu. Il le supposait, il ne le craignait pas, mais il ne cesserait pas de transformer la réalité pour la rendre plus inoffensive. Ça aussi, c’était dans sa nature, et inexorablement, c’était une expression de son instinct de survie. La belle mercenaire était une véritable friandise pour le cœur et l’âme, une beauté rare sous tous les angles, une compagnie charmante, un bien précieux, mais en dépit de tous les batifolages du monde, de toutes les œillades complices, de tous les sous-entendus osés, de toutes les mains promeneuses, Oscuro aurait mille fois préféré ne pas avoir besoin d’elle… Parce qu’il ne lui accordait absolument aucune confiance. Ne lui jetez pas la pierre. Une femme comme Lamia ? Il faudrait être fou.


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MessageSujet: Re: [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale   [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale Icon_minitimeVen 30 Oct - 22:50

Lamia goûta fort le charme de son hôte lorsqu'il lui répondit. Avoir un ami aussi serviable pour combler la soif qui la tenaillait était agréable. Néanmoins, la Dame Noire n'était pas du genre à trop se laisser guider en la matière. Certains plaisirs nécessitent de garder un grand contrôle.
L'hôte du soir passa rapidement à la raison de son invitation. Oscuro Sogno requérait son aide pour un travail nécessitant habileté et agilité. Cela attisa sa curiosité, elle qui devait se cantonner à quelques activités sans saveur, ni frisson ces derniers temps.
La vérité était qu'elle se trouvait confronté à des questions existentielles. Installée à Tyrhénium, elle avait espérée trouver des congénères, mais ces derniers se cachaient trop bien, ce qu'elle comprenait aisément, elle avait échoué jusque-là, hormis concernant...
Le silence qu'il laissa planer avant de continuer intrigua d'autant plus Lamia. Le petit manège qu'effectuait Oscuro était calculé, sans aucun doute, mais redoutablement efficace. Le doigt parcourant le verre, l'air soucieux et faussement embarrassé. Ces deux-là commençaient à se connaitre suffisamment pour repérer les petits jeux de l'un comme de l'autre. Cela l'agaçait et la réconfortait à la fois, mélange d'émotions étranges, qui troublait Lamia.

Après qu'il eut repris une gorgée de son alcool, il finit enfin par se lancer dans les explications. Il présenta l'affaire comme une collaboration, plutôt qu'un vulgaire contrat. Pourquoi pas ? Après tout, des connaissances comme eux pouvaient fort bien agir comme partenaire. La complicité qu'ils partageaient y prêtait énormément. Mais il se proposa de lui payer les frais qu'elle pourrait avoir, tout en assurant qu'il participerait à l'entreprise qu'il envisageait autant qu'elle. Mais c'était lui qui payait.
Cette subtilité n'échappa pas à Lamia. Elle n'y voyait aucun problème mais se méfiait des artifices verbeux destinés à l'endormir. Elle avait beau apprécier l'homme et lui faire les yeux doux, elle n'en restait pas moins méfiante. Les mystères l'entourant dissimulaient de noirs secrets.

Ainsi donc, l'entreprise en question se concentrerait sur la récupération d'une arme antique aux mains d'un collectionneur. Sans doute d'une très grande valeur. Surtout si le propriétaire était le seigneur Sifo-Dyas. Ce riche citoyen de Tyrhénium était plutôt connu dans les milieux mondains. Riche, avec quelque influence sur les élites de la Cité et un goût prononcé pour les œuvres d'art et objet de collection.
Lamia écouta distraitement son hôte philosopher sur le fait de collectionner et de conserver des objets pour soi. Des réflexions qu'il stoppa net, avec un air désemparer comme si cette idée le perturbait. Avec un froncement de sourcils, elle l'observa sans reprendre la parole. Elle-même avait parfois des moments de confusion face à certains concepts ou certaines sensations.
Lorsque monsieur Sogno revint à lui, de nouveau sûr de lui, il déclara juste qu'il en aurait une plus grande utilité que le propriétaire actuel. Lamia hocha la tête avec un sourire entendu. Il n'y avait nul besoin de se justifier. Sa courte carrière dans les milieux parallèles de la ville lui avait appris à développer un code moral bien particulier vis-à-vis de ce genre d'affaire. Ne pas faire d'affaires personnelles de ces choses et surtout... de pas laisser les mobiles des gens entrer en ligne de compte. La plupart des habitants avec qui elle avait affaire était des terrans qui, à bien des égards, valaient guère mieux que des animaux. Lamia se considérait comme leur supérieur sans même y réfléchir. Aussi, méprisait-elle les mobiles de ces êtres vivants. Sans doute ne se rendait-elle pas compte qu'elle était aussi sujette aux mêmes affres émotionnels et intéressés que tout les autres.

- Et tu penses que moi j'aurais les moyens de l'acquérir ? répondit-elle d'un ton un rien moqueur. Quel est donc ce moyen qui te réduit à l'impuissance ? Je suis prête à t'aider, mais je dois savoir où je mets les pieds.

Elle croisa ses jambes et posa son coude sur l'un des accoudoirs du fauteuil, le visage tourné vers son hôte. Elle n'avait aucun doute sur sa réponse. Oscuro Sogno était sans doute la personne dont elle était le plus proche, et un homme tout à fait réfléchi. De plus, le frisson d'une vraie aventure l'attirait.

Son esprit tournait à toute vitesse, réfléchissant au genre d'obstacles qui pourraient se dresser sur leurs routes mais également aux possibilités. La collection, et particulièrement cet objet soi-disant rare, devait être sous bonne garde dans un endroit protégé et difficile d'accès. Elle avait déjà pratiquer ce genre d'emprunt, mais cela nécessitait toujours un certain degré de préparation...
Le regard du beau ténébreux et mystérieux Oscuro Sogno la scrutait. Elle lui rendit une œillade tout à fait charmante. Mais derrière son apparence séductrice, elle se méfiait. Il n'était pas le premier venu, elle le savait. Si quelque chose le bloquait et nécessitait d'impliquer quelqu'un d'autre dans son affaire, cela devait être sérieux. Quand on entreprend ce genre de travail, on essaie toujours le plus possible de ne pas impliquer plus de gens que nécessaire. En tout cas, si elle avait en tête de dérober quelques précieux objets dans un endroit protégé, elle n'inviterait personne à l'aider dans y être obligé...

Malgré tous les regards charmeurs et appréciateurs, malgré son allures empreinte de mystère, ses réponses tout à fait favorables aux charmes de Lamia, cette dernière n'était pas dupe. Il ne se laissait pas piéger comme un vulgaire aristocrate en mal d'aventures. Trop de secrets, de zones d'ombre, de bizarreries autour de lui... La vérité ? Lamia ne lui accordait aucune confiance. Un homme comme Oscuro ? Il faudrait être folle.
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MessageSujet: Re: [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale   [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale Icon_minitimeDim 8 Nov - 15:03

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Comme si elle ne s’en doutait pas. Le regard d’Oscuro se fit mi-figue mi-raisin, à la fois désapprobateur et amusé. Même sans l’avoir côtoyé pendant plus de quelques heures d’affilée, Lamia devait savoir que le propriétaire du Coruscant n’était pas un grand bandit. Ou peut-être ne se fiait-elle pas aux apparences ? Le docteur ne se voyait pas faire des cabrioles dans l’obscurité. Cette image lui était tout à fait absurde, mais l’était-elle aux yeux des autres ? Il venait de réaliser que ce n’était pas si certain. Le mondain était un homme d’affaires exubérant, un hédoniste qui semblait savoir gérer ses comptes, et cela aurait pu être une excellente couverture. Il savait d’ailleurs que c’était le cas, mais pour autre chose. Il plissa les yeux sous le coup de cette révélation. Le soupçonnait-on d’avoir d’autre talents ? Son masque de bon-vivant sympathique était-il moins efficace que ce qu’il croyait ? Avant de s’évader en cogitations paranoïaques, il secoua la tête. Ce n’était sans doute pas ce que la belle voulait dire. Ce n’était sans doute pas là qu’elle voulait en venir. Il rit avant de répondre.

« – Hélas, je ne suis pas un modèle de furtivité. Je n’ai jamais rien volé, tu sais. Du moins, pas à ma connaissance. Et je ne rentre que là où je suis invité ! J’aimerais avoir ce talent, cette expertise, mais je crois qu’il est trop tard pour apprendre… Il fit mine d’être attristé par cette fatalité. »

Intérieurement, il s’amusa du fait que ce qu’il venait de dire était très proche de la vérité. Il ne se souvenait pas avoir volé quoi que ce fut. Est-ce que se servir sur un cadavre constituait un délit ? Selon lui, non. Il n’avait jamais rien subtilisé dont le propriétaire aurait encore besoin, ce qui faisait de lui quelqu’un d’honnête. Quant aux entrées par effraction, les faits étaient similaires. On ne peut pas entrer par effraction chez quelqu’un qui n’a pas de chez-soi, alors aucune de ses victimes n’avait été mal traitée à ce niveau. Au fond, seule sa dernière déclaration était partiellement fausse. Manquer de talent et d’expertise dans le cambriolage ne lui nuisait en rien au quotidien. Elle ne lui portait préjudice que maintenant. Il choisit de poursuivre, sentant Lamia impatiente de savoir de quoi il retournait.

« – J’en suis navré mais je n’ai pas énormément de renseignements. Je sais que le Seigneur Sifo-Dyas organise une grande réception dans deux semaines, à l’occasion de son anniversaire de mariage. Je sais également que ses collections sont… Bien gardées. Il souligna l’évidence d’un geste dépité de la main. J’ai déjà été convié à une de ses réceptions, elle était pleine de monde et j’ai fini par ne même pas le croiser. C’est la raison pour laquelle je nous crois capables de réussir. Mais très sincèrement, Lamia, j’attends tes suggestions. »

Il avait réfléchi à tout ça. Il s’était vu prendre l’apparence de plusieurs convives jusqu’à ce qu’on le laisse pénétrer dans ce qu’il supposait être un coffre-fort, mais au bout d’un moment, il aurait bien besoin d’une clef. Un tel lieu devait être empli de pièges magiques et il n’était pas certain de savoir tuer un garde silencieusement et efficacement. Ce n’était pas là sa méthode favorite. Il en était navré, mais il ne mentait pas : sans Lamia, il ne saurait pas par où commencer.

Ils finirent par quitter le salon, laissant derrière eux les liqueurs pour mieux passer au vin. Alors qu’ils goûtaient aux amuse-bouches, Oscuro décrit à Lamia ce qu’il avait pu voir de la demeure du collectionneur ; immense, haute, colorée, encombrée de décorations éclectiques mais étonnamment harmonieuses. Il s’interrompit à un moment pour s’extasier sur les canapés de crevettes au sésame et la fraîcheur des olives. Un peu plus tard, alors que Vig apportait les piques de porc caramélisé, le bœuf épicé et le grand plat de légumes aux trois sauces qui resta pratiquement intact, le docteur daigna parler un peu plus de l’arme qu’il convoitait. Une épée majestueuse qu’il souhaitait étudier parce qu’elle avait fait l’histoire d’un grand guerrier et portait, disait-on, les souvenirs du héros. Le canard au miel et au citron était, d’autre part, un véritable délice.

Oscuro mentit avec aise. Dans cette discipline-ci, il ne manquait ni de talent, ni d’expertise. En réalité, il n’avait que faire de cette arme. Des épées, il en trouvait tous les jours. Il en avait même plusieurs qui ne lui servaient pas, et il n’avait pas l’intention d’apprendre à les manier correctement. Ce qu’il convoitait, c’était le catalyseur qui, selon De l’Essence Divine – Ouvrages de Recherche sur la Vie et la Magie, tome IV : pierres de sphène et catalyseurs du savant Ferëel Il’yël, était niché dans le pommeau de la légendaire Garadvishu. Et toujours selon cet Eclari un peu oublié par les âges, le catalyseur en question n’avait jamais atteint ses limites. À la seconde où il serait parvenu à extraire la pierre, il placerait la lame avec les autres et ne la toucherait plus. Mais il n’était pas question d’avouer cela à Lamia. D’ailleurs, le vin rouge était tout à fait succulent.


*
*            *
Deux semaines plus tard.



L'immense manoir du Seigneur Sifo-Dyas se trouvait aux abords d'un grand parc et était encerclé par un cours d'eau étroit mais profond. Le domaine était somptueux, entretenu tous les jours. Pas un seul brin d'herbe n'était plus long ou plus court que les autres, et les arbustes étaient taillés trop savamment pour ne pas avoir bénéficié de quelque magie artistique. L'endroit se situait en bordure de Tyrhénium mais moins loin de son centre que l'on aurait pu imaginer. Le richissime maître des lieux avait simplement racheté puis confondu plusieurs terrains et avait fait pousser un véritable fief près du cœur de la ville. Ainsi, même si la bâtisse elle-même n’était accessible qu’en remontant une longue allée, quelques rues de la cité profitaient de la musique qui, en cette belle soirée, donnait de la voix à la résidence Sifo-Dyas. Ce n’était qu’un bourdonnement diffus et lointain, mais elle avait attiré des badauds qui s’étaient approchés des hautes barrières en fer forgé de la propriété pour tenter d’apercevoir les invités. Le châtelet était resplendissant, illuminé de lanternes multicolores, et l’intérieur semblait plus animé qu’un bal chez le Régent. Le défilé de convives s’assortissait à la somptuosité des lieux, chacun ayant revêtu ses plus beaux atours. Visiblement, nombreux étaient ceux qui avaient espéré impressionner leur hôte en enchantant leurs costumes pour qu’ils adoptent des teintes changeantes ou que leurs motifs s’animent de façon hypnotique. Il était manifeste que pour beaucoup, cette réception était moins une célébration qu’une occasion de se pavaner et d’attiser les convoitises.

Seule sa mine sombre trahissait l’appréhension d’Oscuro. Il avait les mains autour de deux barreaux de la clôture et plissait les yeux pour apercevoir les lumières du manoir. Lamia et lui s’étaient approchés de ce que l’on aurait pu considérer comme l’arrière de la bâtisse, puisque le chemin qui y menait depuis ce côté était plus étroit, plus discret, et terminait non pas sous un immense porche flanqué de colonnes mais sous une simple arche. Leur vue était entravée par la végétation mais ils pouvaient toutefois constater qu’une superbe fontaine trônait vers le fond du jardin. Le docteur s’était enveloppé dans une cape d’obsidienne qui lui arrivait aux chevilles et s’était couvert de noir de la tête aux pieds. Il tentait de se répéter en boucle les instructions de sa compagne mais l’inquiétude ne le quittait pas. La deuxième partie du plan ne l’angoissait guère, mais la première lui paraissait trop dépendre de sa capacité à se faufiler subrepticement. Son corps en était plus que capable, mais son inexpérience risquait de peser lourd.


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MessageSujet: Re: [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale   [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale Icon_minitimeDim 22 Nov - 16:06

La nuit tombait sur Tyrhénium et les ombres s'élançaient tandis que les éclairages des bâtiments et du grand manoir illuminaient la soirée. Le grand parc entourant la demeure luxueuse du seigneur Syfo-Dyas offrait de nombreux coins sombres mais également un grand nombre d'angles morts à surveiller. De plus le petit cours d'eau proche de la demeure brisait le silence, à la fois un avantage mais un inconvénient également. Cela pourrait couvrir les bruits qu'ils feraient mais aussi ceux de gardes patrouillant le domaine.

De l'endroit où elle se trouvait, Lamia entendait le lointain bourdonnement des bruits d'une soirée commençant à accueillir ses invités : musiques, brouhaha des serviteurs et autres valets, éclats de rires et de voix... Néanmoins son regard se concentrait sur l'entrée de service. Celle qu'Oscuro Sogno et elle avaient prévus d'emprunter pour pénétrer sur le véritable fief que Sifo-Dyas s'était constitué en bordure de la ville.

Elle portait une tenue totalement noire et moulante. Cette fois-ci ce n'était pas pour séduire qui que ce soit, mais avoir plus de facilité à se mouvoir lors de la partie la plus périlleuse de l'opération. Son cœur battait la chamade, l'adrénaline commençait à s'emparer d'elle. Voilà le genre d'aventure qui la faisait se sentir vivante ! Sa cape noir la recouvrait pour le moment et sa sacoche en bandoulière pendant dans son dos avec ses outils et d'autres choses constituant l'attirail d'un cambrioleur.

De toute évidence, Monsieur Sogno était tendu. Certes, il n'avait guère l'habitude de se lancer dans de telles entreprises, mais Lamia craignait que son état ne précipite une erreur terrible. Elle le regarda longuement en silence, avant de reporter son attention sur le chemin étroit qui menait à une arche et derrière laquelle on pouvait apercevoir une magnifique fontaine.
Touchant la dague qu'elle avait emporté et qui était attaché à sa ceinture, elle souffla un grand coup. Il serait bientôt l'heure de se lancer s'il voulait rester dans les temps prévus par le plan. Lorsqu'il lui avait proposé ce contrat, Oscuro avait bien précisé les inconnus et dangers de l'opération. Cela n'effrayait pas Lamia, mais elle s'inquiétait de la variable la plus risquée : l'emplacement de l'épée. En effet, elle avait bien sondé quelques unes de ses sources mais aucune n'avait pu lui dire avec précision où se trouvait ce qu'ils ciblaient.

Le temps était venu d'agir. Elle toucha discrètement le bras de son partenaire et releva sa capuche pour se dissimuler au mieux. Elle avait repéré les lieux auparavant et compris les emplacements des gardes sur ce chemin. La soirée avait rendu leur nombre insuffisant. Sifo-Dyas était un grand ponte mais pas un chef d'armée. Son contingent de garde restait limité et la sécurité des invités était sa priorité. Aussi, il était heureux pour eux de voir que la majorité des gardes se concentrait sur l'entrée principale du domaine pour le moment. Elle avait conclu de sa petite enquête que l'organisation de la sécurité se resserrerait sur le manoir pour la soirée, afin d'avoir moins de terrain à couvrir pour les gardes. Cela poserait problème une fois dans la demeure, mais offrirait plus d'ouverture pour entrer sur le domaine.
Elle avait repéré deux gardes sur ce chemin. Un à l'entrée du chemin et un autre dissimulé par l'arche.

Les deux complices s'écartèrent un peu de l'entrée en suivant la clôture et en faisant attention à ce que le garde ne les observe pas. Il avait déjà à faire avec des fournisseurs et des traiteurs pour la soirée. A un endroit se trouvant dans l'obscurité et dissimulé par des charrettes sans occupant immédiat, elle aida Oscura à escalader la clôture. Elle le suivit avec agilité et l'expérience dont elle disposait.
Ils se retrouvèrent à l'intérieur aussi simplement que cela. Lamia guida le duo dans le petit sous bois sombre afin de retrouver le chemin et de le longer sous couvert de la végétation jusqu'à l'arche. Ils avançaient pliés en deux et avec un rythme assez lent pour éviter de faire trop de bruit et de se rendre trop repérables.

A l'approche de la fameuse arche, le bruit du manoir se fit plus audible et la lumière de la demeure éclairait fort bien la fontaine, le gazon bien coupé et la terrasse de pierre au-delà. Elle fit signe d'une main à Oscuro de s'arrêter silencieusement. Le premier obstacle sérieux était là. Derrière un pilier de l'arche. Elle pouvait voir son ombre sur le sol. Un garde. Elle s'accroupit et se mit à patienter en lançant un regard entendu à son complice.
Désormais, il n'y avait plus qu'à attendre que les hommes qu'ils avaient payés pour déclencher une rixe à l'entrée du chemin de service commencent leur petite querelle pour obliger l'autre garde à appeler son collègue se trouvant sur le chemin d'Oscuro et Lamia.
De là, ils devraient se mouvoir rapidement pour atteindre une tour ronde à l'une des extrémités du manoir. Vestige d'une époque plus ancienne où les châteaux forts étaient plus à la mode dans la région, elle avait été conservée et intégrer à la demeure. Le lierre était du plus bel effet et offrait un superbe dégradé de vert et de rouge sur la façade de la structure. Mais il était retenu par des bouts de bois, servant à l'entretien de cette caractéristique. L'escalader serait aisé pour elle. Monsieur Sogno aurait à se débrouiller au mieux. Une fois à l'intérieur du manoir, une grande partie des obstacles dangereux serait derrière eux. L'intérieur d'un bâtiment offrait de nombreuses cachettes autrement plus rassurantes que le découvert entre l'arche, la fontaine et la tour...

Au loin, elle entendit des cris et des bruits d'altercation. Puis la voix puissante du garde qui appelait du renfort. Le garde de l'arche quitta sa cachette pour descendre le chemin et porter assistance à son collègue afin de rétablir le calme. Une fois qu'il les eut dépassé, les deux cambrioleurs purent avancer jusqu'à l'arche et jeter un oeil au manoir. Les fenêtres n'étaient pas toutes éclairés de ce côté-ci, mais il fallait vérifier de ne pas se trouver dans la ligne de mire de qui que ce soit ! Ils repérèrent la tour. Maintenant, plus le temps de gamberger ou leur ouverture se refermerait !
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MessageSujet: Re: [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale   [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale Icon_minitimeSam 28 Nov - 16:23

[TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale Banniz11



Quand l’infiltration commença, le docteur sentit le battement de son cœur s’accélérer et son souffle perdre en profondeur. Il n’aurait pas qualifié ce sentiment de peur mais il était parfaitement conscient qu’il s’apprêtait à rencontrer des dangers, et que ceux-ci ne seraient pas enchaînés dans sa cave. Peut-être était-ce plus de l’inconfort. S’il n’était pas physiquement incapable de cambrioler, il n’avait pas d’expérience dans le domaine et il n’était pas certain d’être d’humeur studieuse. À la fois une malédiction et une chance, sa persévérance naturelle l’avait pourtant poussé jusque-là, et faire demi-tour ne lui était même pas passé par la tête. Il observait Lamia du coin de l’œil, autant pour apprendre d’elle que motivé par l’infime et secrète suspicion qu’elle trouverait un moyen de le poignarder dans le dos. Leur relation n’en était encore jamais arrivée là, mais lui ne se serait pas vraiment renfrogné à l’idée de la trahir et il supposait que cela était réciproque – or si elle voulait lui nuire, c’était maintenant ou jamais. Il réalisa qu’il n’avait jamais été aussi vulnérable devant elle. Puisqu’ils ne se connaissaient même pas depuis un an, c’était beaucoup trop tôt. Il exprima son désarroi en se mordant la lèvre après avoir passé sa langue dessus.

Les deux malfrats s’accroupirent dans l’ombre d’un bosquet, non loin du bâtiment et de l’entrée de derrière. Oscuro avait bien aperçu la sentinelle qui gardait la lourde porte peinte, mais il ne la voyait plus, maintenant tapi dans l’ombre. Son élégante acolyte lui adressa un coup d’œil rapide mais rassurant qui signifia clairement qu’ils n’avaient qu’à patienter un peu. La distraction ne se fit pas attendre. Le soldat s’enfuit à grands pas en direction des bordures de la propriété, sollicité par un collègue débordé. Lamia alla subrepticement se fondre dans l’ombre d’un mur, et Oscuro l’imita. La belle eut tôt fait de lui indiquer leur prochaine destination ; les armatures en bois fixés aux pierres d’une tour qu’ils atteindraient en longeant toute une aile. Il acquiesça sans prendre la peine de dissimuler sa perplexité avant de jeter une œillade par-dessus son épaule.

La tourelle jurait un peu avec le reste de l’édifice, mais elle lui ajoutait indéniablement quelque charme. Des plantes grimpantes la recouvraient presque entièrement, si bien que sous certains angles, on aurait pu la prendre pour un énorme buisson. Sous d’autres, on apercevait ses briques et on aurait cru que des serpents la parcouraient de haut en bas. Des tuteurs guidaient le lierre, plus ou moins fermement accrochés à la structure, et même s’ils ne montaient pas jusqu’à la première fenêtre, leur hauteur suffisait à permettre à un adulte de se hisser jusqu’au rebord désiré. Lamia et Oscuro entreprirent de se faufiler jusqu’au bas de la tour en se penchant sous les fenêtres, mais bientôt, ils durent passer une série de trois portes vitrées dont les carreaux offraient une large vue sur le jardin et sa fontaine. Elles s’ouvraient sur un salon encore vide, mais un brouhaha plus intense indiquait qu’un groupe de convives n’était pas bien loin. Le duo de voleurs ne tarda pas à filer silencieusement devant les vitrages, mais alors qu’ils finissaient de passer les derniers carreaux, une voix très vive leur glaça le sang ; du moins glaça-t-elle le sang d’Oscuro. Un homme venait d’entrer dans le séjour, et à en juger par le halo jaune qui commençait à émaner de la pièce, il était en train d’allumer des bougies et des lampes à huile. Une conversation parvint aux oreilles du docteur, puis une autre, et le salon sembla s’éveiller comme le reste du manoir. Les deux compagnons s’étaient plaqués contre le mur et avaient glissé dans un recoin non loin de là, mais ils l’avaient échappé belle. Oscuro ouvrit de grands yeux et les posa sévèrement sur son accompagnatrice, seulement le temps d'une seconde, puis il adopta rapidement une mine concentrée pour se forcer lui-même à retrouver son calme.

Ils continuèrent de longer la brique, comme s’ils étaient les ombres d’eux-mêmes. Arrivés au pied de la tour, ils jetèrent des coups d’œil dans tous les sens ; à une quarantaine de pieds de leur position, trois invités étaient sortis admirer les lanternes de ce côté de la bâtisse, et la sentinelle était revenue à son poste en foulées nerveuses. Lamia et Oscuro étaient bien dissimulés, et ils pouvaient facilement ajuster leur angle d’approche de façon à n’être vus de personne, mais ils attendirent toutefois que les convives curieux s’éloignent. C’est la belle jeune femme qui entama l’ascension en premier, avec la souplesse et l’aisance que son comparse lui connaissait. En temps normal, il aurait admiré sa technique, mais à ce moment-là, il essayait plutôt de retenir où elle posait les mains et les pieds. Avant de lui emboîter le pas, il prit une profonde inspiration pour réguler son souffle et faire taire le marteau qui assaillait ses tempes.


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MessageSujet: Re: [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale   [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale Icon_minitimeJeu 3 Déc - 17:39

Lamia avança avec dextérité dans l'ascension de la tour. La sueur froide que leur avait donné l'apparition de certains invités était déjà derrière elle. La petite sauterie commençait à migrer vers l'intérieur du manoir, il était donc crucial de se hâter afin de se mettre dans une position plus discrète. Elle avait bien remarqué que monsieur Sogno n'était pas vraiment à son aise, mais maintenant qu'il était là, il fallait assumer et faire le travail. Elle jeta un oeil en-dessous d'elle pour vérifier qu'il la suivait bien.
Avant chaque mouvement, elle vérifiait que le tuteur était bien solide. Heureusement, l'objectif était de maintenir une quantité impressionnante de lierre, aussi avaient-ils été construits solidement.

Silencieuse et agile, Lamia atteignit rapidement l'objectif. Une fenêtre du troisième étage. Cela faisait une sacrée ascension pour un inexpérimenté, mais rien d'insurmontable quand on était déterminé. La voleuse se cala se manière à pouvoir crocheter la serrure de la fenêtre. Avant toute chose, elle vérifia si la fenêtre était effectivement fermée. Elle l'était. Sortant ses deux crochets, elle entreprit de l'ouvrir à sa manière. C'était un mécanisme basique pour une vieille fenêtre, aussi cela ne prit-il qu'un court instant.
Pénétrant enfin dans la demeure, Lamia avait un sourire aux lèvres. Un sentiment de force se répandit en elle. Une petite victoire, certes, mais une victoire quand même.
Elle attendit que son complice la rejoigne. Elle patienta, accroupie dans un coin sombre proche de la fenêtre. La pièce était vide et non-éclairée de l'intérieur. Sans doute un genre de réserve ou de débarras. Une porte en bois se trouvait à l’extrémité opposée de la fenêtre dans la pièce.

Les bruits de son comparse l'alertèrent sur son arrivée imminente. Elle estima, à ce qu'elle pouvait entendre de lui, qu'il n'était pas à son mieux. Avec une légère grimace de dépit, elle se mit à la fenêtre, le plus discrètement possible et l'aide à finir son ascension et à entrer chez le seigneur Sifo-Dias.
Elle referma la fenêtre doucement, pour ne faire aucun bruit, et sans la verrouiller. Cela pourrait peut-être se transformer en une échappatoire si les choses tournaient mal...

- Bien, Oscuro, chuchota-t-elle. Nous sommes rentrés. Maintenant, il faut trouver ton bibelot.

Lamia appelait ça le bibelot par simple convenance. Elle avait conscience de la valeur de l'objet à voler. Une partie un peu ennuyeuse de l'opération débutait désormais. Très peu de renseignements filtraient sur la composition des lieux. Aussi, avait-elle conclu que le troisième étage disposait de la place nécessaire à l'exposition d'une collection de grande taille. Ils commenceraient par-là, à moins que monsieur Sogno ou Lamia ne décèle un indice clair sur l'emplacement de leur colis.

S'avançant à pas de velours jusqu'à la porte, elle eut le plaisir de découvrir qu'elle n'était pas verrouillé. Elle entrouvrit la porte et jeta un œil discret à l'extérieur. Un court couloir et l'escalier de la tour au bout. Quelques lampes dans le couloir, mais c'était surtout l'escalier qui bénéficiait d'un éclairage.
Elle fit signe à Oscuro de la suivre tandis qu'elle sortait de la salle en se fondant dans les ombres au maximum.
Le palier de l'escalier donnait sur l'autre partie du troisième étage du manoir. Il faudrait donc le traverser pour explorer l'étage en entier.
Elle lança un regard interrogatif à son associé. Par où souhaitait-il commencer ? De cet étage n'émanait aucun bruit de fête ou de présence. Sans doute, la soirée se concentrerait-elle plus bas. Toutefois Lamia restait vigilante pour éviter les mauvaises surprises. L'intérieur offrait des cachettes, certes, mais augmentait les risques de se faire surprendre également.
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MessageSujet: Re: [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale   [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale Icon_minitimeDim 13 Déc - 0:33

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Avant d’entamer l’ascension du lierre, l’apprenti cambrioleur ne put s’empêcher de scruter de nouveau les alentours. À cet instant précis, c’était inutile, voire une perte de temps, mais l’idée de s’élever au-dessus des ombres l’angoissait profondément. Les lèvres pincées et le front plissé, il bomba un peu le torse avant de poser les mains là où Lamia avait posé les siennes, et de se hisser sur les tuteurs. Sachant ses muscles peu développés sous cette forme naturelle, il les élargit et les affermit d’une pensée, puis se mit à grimper avec plus de confiance. Se fiant au parcours de son accompagnatrice, il progressa facilement contre la paroi, s’interdisant formellement de s’arrêter. Son agilité naturelle n’égalait pas celle de son acolyte, mais elle lui permit de mettre sa nouvelle silhouette à profit afin de rapidement mettre cette épreuve derrière lui. Après avoir passé la fenêtre et alors que Lamia lui tournait le dos, il redonna à ses bras et à ses cuisses leur épaisseur réelle.

Les deux voleurs ne tardèrent pas à rejoindre un couloir, et Oscuro se laissa bêtement envahir par le sentiment qu’ils avaient déjà fait le plus dur – mais il ne laissa pas cet optimisme éhonté s’installer et le chassa en secouant la tête. Les lieux étaient inégalement éclairés mais la décoration n’était pas moins fournie qu’aux étages supérieurs ; des tableaux et des objets insolites habillaient les murs, certains menaçant même d’accrocher les capes qui les frôlaient. Aucune âme ne paraissait hanter les alentours, pourtant, le brouhaha constant ne cessait pas de bourdonner aux oreilles des malfaiteurs. Les musiciens avaient changé d’air et on pouvait deviner à l’intensité des sons que la foule s’amassait de plus en plus densément au rez-de-chaussée. Le docteur tenta bien de se convaincre que cela avait un effet grisant et qu’il aurait dû se délecter de son crime, mais il n’était décidemment que nerveux et mal à l’aise. Un court instant, il se laissa aller à un peu d’auto-psychanalyse. Pourquoi cambrioler un milliardaire pendant une de ses fêtes ne lui procurait-il aucun plaisir ? Commettre un meurtre à quelques pas d’une rue fréquentée l’emplissait bien d’euphorie… Cela dit, ce n’était pas donner la mort, qui l’excitait, il le savait pertinemment – c’était clairement l’idée d’avancer dans ses recherches. Directement ou indirectement, chaque âme qu’il arrachait à un corps lui offrait des connaissances supplémentaires. Ce qui l’intriguait, c’était que sa présence chez le seigneur Sifo-Dyas était aussi censée se solder en gain intellectuel ; s’il comptait utiliser le catalyseur, il avait également l’intention de l’étudier. Peut-être la récompense lui semblait-elle tout simplement trop indirecte, trop lointaine, ou trop peu garantie. Un glaive dans le cœur d’un vieillard n’avait rien d’infaillible ; son entreprise actuelle avait, au fond, bien des chances d’échouer. Ou peut-être était-ce le fait d’être accompagné ?

Lamia le consulta des yeux, alors il fronça des sourcils. Il réfléchissait surtout, mais il était aussi un peu contrarié par le fait qu’elle lui demande son avis : il n’avait aucunement envie d’être responsable d’une erreur. Après un silence, il murmura :

« – Une part de sa collection se trouve à cet étage, je m’en souviens. Durant la fête, il en avait ouvert les portes et y avait posté trois gardes, je suppose donc qu’elle n’est pas moins surveillée ce soir. Je n’y avais vu que des œuvres d’art, cela dit, et de petits objets. Ce que nous cherchons est plus gros, et sans doute plus précieux. Il marqua une longue pause, ses yeux graves perdus dans le vague obscur et poussiéreux qu’ils devraient bientôt traverser. Mais il y avait une autre porte au fond de cette salle, verrouillée et gardée elle aussi. Je suppose que c’est une piste. Sinon… Il abaissa les commissures de ses lèvres dans une perplexité presque comique. Je crois qu’il a des choses au sous-sol, aussi. Descendre de trois niveaux sans se faire repérer ? Peut-être que Lamia trouverait ça amusant. »


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MessageSujet: Re: [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale   [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale Icon_minitimeVen 1 Jan - 23:13

Lamia le regarda pendant qu'il expliquait les endroits où il était probable que se trouve ce qu'il recherchait. Une galerie gardée et peut-être une cave du sous-sol. La logique voudrait qu'ils explorent la galerie et la pièce gardée de cet étage avant d'aller jeter un œil au sous-sol, si besoin. S'ils pouvaient éviter d'avoir à faire des aller-retours dans les escaliers du manoir, ça serait le mieux. Malgré sa concentration et la détermination, elle afficha un sourire un rien provocateur et plein de confiance.
Levant un sourcil, elle indiqua le couloir d'un signe de la tête.

- Je suis d'avis de commencer par l'étage où nous nous trouvons. Si c'est un objet de collection qu'il souhaite exhiber à certains de ses invités, il aura aménagé un endroit plus tape-à-l’œil que son sous-sol.

Marquant une pause, elle envisagea évidemment la probabilité de faire face à des gardes. Cela ne l'enchantait guère, mais il faudrait sans doute les éliminer pour neutraliser la menace qu'ils représentaient.

- Ces trois gardes... Il faudra sans doute user de la force pour atteindre notre objectif. Prépare-toi et réfléchis à un endroit où les dissimuler une fois que nous les aurons neutraliser.

Lui lançant un regard un rien provocateur, comme si elle lui jetait un défi d'aller tuer les gardes en sous-entendant qu'il n'en serait pas capable, elle s'avança discrètement et doucement dans le couloir, sans faire de bruit. Elle ne sous-estimait pas son partenaire, Lamia avait toujours senti chez lui une aura de force ou de menace qui l'avait rendu mystérieux à ses yeux, presque attirant. Elle semblait se retrouver en partie chez lui et ce sentiment de familiarité lui plaisait. Toutefois, elle n'avait jamais pu le voir en dehors d'une ambiance mondaine et sa curiosité la poussait à le provoquer quelque peu.

Elle fit signe à Oscuro de suivre ses pas, en longeant le mur. Ils se tenaient à quelques pas d'écarts, Lamia ouvrant la marche pour anticiper les problèmes qui pourraient se poser et laisser le temps à son partenaire, peu habitué à ce genre d'activité, de pouvoir réagir.

Ils durent se plaquer dans un recoin d'ombre le temps qu'un serviteur ne passe pour descendre au service des invités. L'adrénaline fusa dans les veines de Lamia et son cœur battait la chamade. C'était ce genre d'excitation qui lui prouvait qu'elle était bel et bien vivante. Le frisson de l'action, de l'interdit, du pouvoir.
Ils reprirent prudemment leur avancée. Il fut aisé de trouvé l'endroit où était exposé la partie de la collection du seigneur Sifo-Dyas. Deux hommes faisaient le planton devant l'entrée qui était fermée.
Lamia sortit sa dague, tout en invoquant un peu d'essence divine. Elle put percevoir les pensées des deux gardes. Ces derniers s'ennuyaient fermes et n'était guère très attentif. Coupant le contact télépathique, elle raffermit sa prise sur la garde de sa lame. Silencieusement, elle détacha la cape qui dissimulait son corps pour révéler que sa tenue, qui n'était pas une tenue de soirée, mais disposait de bien assez d'élégance pour faire illusion un court instant. Elle déposa sa sacoche en bandoulière dans laquelle ses outils de cambrioleuse reposait dans les mains de son partenaire. Enfin, elle se releva, pris une grande inspiration, plaça sa main gauche de manière à ce que la dague soit dissimulée puis elle s'avança à la lumière droit vers les gardes.
Comme elle s'y attendait, ils ne la remarquèrent pas tout de suite.

Elle prit l'allure d'une femme un peu perdue et déjà un peu alcoolisée pour s'avancer au plus près d'eux. Prenant garde à garder sa lame loin des yeux des deux gardes, elle leur demanda d'une formulation imprécise où se trouvait la réception. Les deux hommes la regardèrent étonné puis se lancèrent un regard complice et moqueur pour la pauvre invitée.
Arrivé à leurs côtés, elle s'appuya sur le bras d'un des gardes et leur fit un beau sourire.
Puis, à grande vitesse et avec des mouvements fluides, elle assomma premier garde d'un coup de garde puissant et pivota avec rapidité vers l'autre garde et lui enfonça la dague dans le cœur tout en posant une main sur son bouche pour le faire taire. Elle arrêta le second garde dans chute pour éviter qu'il ne fasse de bruit.

Tout c'était passé dans l'espace d'un instant. Rapidement, elle fit signe à Oscuro de venir l'aider à dissimuler les corps dans un placard du manoir repéré sur le chemin. Ils firent attention au sang du second garde pour ne pas éveiller de soupçon à un passant inopportun.
Tout portait à croire que d'autres gardes pourraient éventuellement se trouver dans la galerie, mais c'était déjà un premier obstacle de passer.

Avant de refermer la cachette des corps, elle mit ses mains autour de la tête du garde assommé et lui brisa la nuque. Il fallait éviter qu'il ne revienne à lui et ne sonne l'alarme.

Il pouvait maintenant aller tenter leur chance dans cette galerie.
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MessageSujet: Re: [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale   [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale Icon_minitimeDim 24 Jan - 23:42

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Sans jurer avec sa confiance coutumière, Lamia répondit posément et factuellement. Son expertise – son professionnalisme, même – faisait visiblement d’elle une femme à l’humeur peu changeante : assurée en toutes circonstances. Oscuro la toisa peut-être un peu machinalement, ou alors pour mieux comprendre ce qui faisait d’elle une cambrioleuse si efficace. Dans l’obscurité du couloir et des atours qui enveloppaient la belle, il ne perçut rien de sa jolie silhouette, et peut-être était-ce là la réponse. Elle le prévint de leur prochaine entreprise et le docteur hocha la tête. Dans les histoires, ne dissimulait-on pas les gardes neutralisés dans les placards ? Ou dans des recoins sombres ? Si la fameuse pièce n’était pas trop éloignée de leur position actuelle, ils pourraient presque ramener les corps ici, dans cette petite tour mal éclairée. L’idée avait même quelque chose de cocasse.

Les deux malfrats s’avancèrent à pas de loups. Les bottes d’Oscuro étaient feutrées et lui permettaient de progresser sans se mettre sur la pointe des pieds, mais il était loin d’être détendu pour autant. Un instant, il songea à l’ironie de la situation ; il aurait été parfaitement à sa place à l’étage inférieur, à siroter un vin de sureau ou une liqueur de pomme, à bavarder gaiement avec la haute sphère, à se rapprocher des convives les plus séduisants pour glisser des canapés entre leurs lèvres et des avances dans leurs oreilles. Hélas, il était là au niveau interdit, à se réfugier dans la pénombre des murs, et l’élégante créature qu’il suivait n’était pas là pour se faire courtiser. Il était perturbant de se retrouver dans son élément pour y faire quelque chose d’à la fois nouveau et de diamétralement opposé à ses habitudes.

Enfin, les véritables ennuis commencèrent. Un premier serviteur passa à proximité, décidément trop près pour qu’Oscuro ne sente pas les battements de son cœur accélérer subitement. Il pinça encore une fois les lèvres et s’obligea à reprendre un rythme respiratoire régulier en baissant les épaules. Peu de temps après, les intrus débouchèrent sur un croisement. Lamia y passa la tête, demeura concentrée un instant, puis commença à s’agiter. Elle confia son équipement à Oscuro, qui fronça les sourcils à son adresse avant de jeter un rapide coup d’œil derrière lui. L’assassine se débarrassa également de sa cape pour découvrir une tenue élégante et un peu plus colorée. Elle avait bien indiqué au docteur de porter des vêtements raffinés sous son déguisement d’apprenti cambrioleur mais il n’avait pas eu l’occasion d’admirer ceux de la jeune femme. Il pencha la tête sur le côté afin de feindre, à la fois pour Lamia et pour lui, une décontraction amusée. Bientôt, la dame s’avançait vers les gardes de la salle d’exposition, discrètement armée et ostensiblement charmante.

Son jeu d’actrice n’impressionna guère Oscuro, ce qui ne veut pas dire qu’il ne l’apprécia pas. Il tendit l’oreille et se retint de sourire, comme si cela pouvait émettre un son. Il n’avait jamais assisté aux meurtres de sa compagne mais il était persuadé l’avoir déjà vue jouer des tours dans ce but puisque plus d’un fidèle du Coruscant avait disparu à tout jamais après avoir été aperçu avec elle. Les sentinelles tombèrent dans le piège sans même se débattre, et leurs corps sombrèrent dans l’inertie. Percevant les murmures d’une action sanglante, l’élève de Lamia pointa le bout de son nez, et reçut ainsi l’ordre de venir l’assister. Comme Oscuro l’avait prédit, les deux soldats terminèrent leur nuit dans une large armoire visiblement destinée à contenir toutes sortes d’ustensiles de ménage. Ils y trouvèrent la mort, même, ce qui dessina une expression un peu perplexe sur les traits du savant. Ce n’était apparemment pas le genre de trépas qu’il trouvait digne d’intérêt, et il croyait trouver tous les trépas dignes d’intérêt. Il rendit sa sacoche à son amie avant de plisser le front, plongé dans une réflexion profonde et inanimée comme il l’était souvent.

Pénétrer dans la salle suivante serait périlleux. Ils avaient de bonnes raisons de penser qu’au moins un autre garde y était posté, or si celui-ci avait la possibilité de fuir par un autre côté, les deux malfaiteurs auraient bien du mal à se débarrasser de lui… À moins que. Oscuro déglutit, angoissé à l’idée de devoir faire des expériences, mais une option s’offrait bel et bien à lui et il se devait de la saisir. La meilleure façon de mettre la ou les prochaines sentinelles hors d’état de nuire rapidement se trouvait dans son essence divine. Mais voulait-il seulement dévoiler une telle chose à Lamia ?

Alors que la belle finissait d’achever ses premières victimes, le scientifique se mit à mordiller la pulpe de son pouce. Il finit par s’éloigner subrepticement en gardant un œil sur son alliée, et s’approcha de l’encadrement des huis qu’il faudrait bientôt franchir. Après avoir pris une profonde inspiration, il y passa la tête l’espace d’une demi-seconde. Juste assez de temps pour les voir ; deux hommes armés de lances plantés comme des piquets. L’un gardait une lourde porte tout au fond, l’autre tournait le dos aux fenêtres, et si aucun ne remarqua son coup d’œil, c’est parce qu’ils ne regardaient pas directement dans la direction de l’entrée que leurs collègues décédés étaient censés surveiller. De son côté, Lamia avait terminé et s’approchait également, silencieuse, imperturbable. Oscuro laissa un juron traverser son esprit avant de lever deux doigts à l’adresse de son instructrice, puis il enchaîna avec un geste un peu fébrile de la main demandant clairement de patienter.

Il laissa son essence divine – si fluide et diffuse – se concentrer autour de sa main droite, leva les yeux vers le plafond, et se râcla la gorge sans vraiment faire de bruit. Il visualisa les deux hommes, réfléchit à tous les mouvements qui pouvaient animer la pièce tels que ceux des bestioles et des courants d’air, et claqua enfin des doigts. Pas trop fort. Juste de quoi marquer le déclenchement de sa magie.

Très vite, des exclamations se firent entendre. Les soldats se posaient manifestement des questions sur leur capacité à bouger les bras. Mais le fait qu’il n’eussent pas été muselés était déplaisant, alors Oscuro s’empressa de réitérer l’exploit, puisant dans une essence récalcitrante et faible. Un puissant mal de crâne le saisit, mais les mots de ses cibles se transformèrent bientôt en suffocations, signe que la magie avait atteint leurs visages. Sans prendre la peine de retenir un gémissement, le docteur adressa un signe agressif de la tête à son accompagnatrice pour lui intimer de pénétrer la galerie. Après tout, s’il n’avait pas réussi à les figer entièrement, il valait mieux que ce soit elle qui s’élance plutôt que lui.


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MessageSujet: Re: [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale   [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale Icon_minitimeSam 6 Fév - 23:37

Le léger claquement de doigts d'Oscuro fut comme un signal. D'abord surprise par l'initiative de son complice, Lamia l'avait laissé continuer. L'utilisation des pouvoirs fournis grâce à l'essence divine à tout être vivant était une chose qui fascinait la syliméa. Cette puissance que l'on qualifiait de magique était mystérieuse et magnifique. Sa curiosité l'avait poussée à chercher des explications auprès de savants, mais également chez des religieux. Toutes les explications laissaient une large part à des inconnues débouchant sur des entités ou des concepts tellement plus grand que chacun des individus foulant cette terre...

Juste après, Oscuro lui fit un signe de la tête plein d'une agressivité qui se passait de commentaire. Comprenant le message, elle ouvrit la porte et repéra d'un coup d’œil la position des gardes restant dans la pièce. Deux hommes, immobilisés par la puissance de l'essence divine. Un sourire carnassier sur les lèvres, elle s'avança avec vivacité et souplesse vers eux. Elle enfonça sa lame dans le cœur du premier garde et se précipita sur le second pour lui briser la nuque.
Ce dernier réussit à bouger en faisant un lourd effort et profitant sans doute d'un moment de faiblesse du comparse de Lamia. Il échappa un premier temps à la prise mortelle de Lamia, mais cette dernière était clairement avantagé sur lui. Elle redressa la situation en changeant de position. Se faisant, elle bascula au sol avec le garde. Elle put enfin saisir sa tête et détruire la nuque de ce garde beaucoup trop tenace à son gout.

Ne prenant pas la peine de respirer, elle alla chercher Oscuro pour le faire entrer et referma la porte derrière lui en prenant garde de ne pas la faire claquer.
Ce ne fut qu'une fois cela fait, qu'elle prit le temps de s'adosser à un mur et de souffler. Tout s'était passé dans un très court laps de temps, mais cela avait été intense. Elle ferma les yeux un instants et savoura le souvenir des visages de ses victimes au moment de passer de vie à trépas. Toutes ces micro-expressions qui traversaient le visage dans ces moments étaient d'une intensité rare. Tant de choses était lisibles sur ces traits affronter l'inéluctabilité de la mort.
Un léger frisson parcourut Lamia en repensant à ces moments. Du plaisir ? De l'excitation ? De la peur ? Elle n'aurait su le dire précisément... C'était ce qui la fascinant tant. Des sensations quasi sans limites...

Rouvrant les yeux et reprenant ses esprits après cet instant de pause dans cette mission, elle jeta un œil à son camarade. Arquant un sourcil, interrogative, elle vérifia qu'il allait bien. Lamia ne prononça pas un mot car elle écoutait d'une oreille les bruits du couloir qu'il venait de quitter. La possibilité d'avoir été entendu ou surpris d'une quelconque manière était ce qui l'inquiétait mais tout semblait à croire qu'aucune alerte n'avait été donnée.

- Reprenons notre boulot, chuchota-t-elle.

Elle se redressa et étudia la galerie. Elle était élégante, luxueuse et nombre d'objets de valeurs y étaient exposés. Certes, il ne s'agissait que d'objet de taille modeste et d’œuvres d'art mais cela valait le détour. Quand bien même le duo ne trouverait pas ce qu'ils cherchaient, il y avait de quoi réaliser le casse de la décennie ! Une lueur d'avidité dans le regard et son fameux sourire carnassier pour la souligner, Lamia s'avança cherchant du regard leurs cibles. Toutefois, difficile de ne pas lorgner sur la collection du maitre des lieux. Un connaisseur et une sacré fortune pour avoir amasser tout cela.

- Alors ? Tu vois ce que tu convoites ?

En posant la question, elle repéra la porte dont lui avait parlé Oscuro. Elle s'en approcha prudemment, cherchant à repérer tout mécanisme piégés. A première vue, rien d'autre qu'une serrure sacrément bien verrouillée. Un sacré défi ! Son cœur se mit à battre fort à l'idée de se frotter à un mécanisme de la sorte ! Quel dommage de ne pas pouvoir se vanter de ces exploits réalisés sous couvert des ombres et du secret... Se doutant que la galerie où ils avaient supprimés les gardes n'exposeraient pas la fameuse lame qu'Oscuro Sogno convoitait, elle sortit son nécessaire à serrure. Les outils d'une professionnelle.

Quoique puisse trouver son complice dans la galerie, elle voulait voir ce qui se trouvait derrière la porte verrouillée. Elle travailla intensément à vaincre le mécanisme. A plusieurs reprises, elle crut avoir trouver la faille, mais elle cassa trois de ses crochets.
Le temps filait, c'était une information dont elle était consciente, mais elle ne perdit pas son sang-froid. Fermant ses yeux et inspirant un grand coup, elle se prépara pour un nouvel essai.
Plus concentrée que jamais, elle avait l'air de farfouiller au hasard dans le trou de la serrure. Néanmoins, un œil aguerri aurait reconnu des gestes précis et méthodiques. Finalement, elle sentit le mécanisme se déverrouiller moins d'une seconde avant que le bruit de la serrure n'indique son ouverture.

- Allons-y, fit-elle à Oscuro en rangeant ses outils de crochetage.
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MessageSujet: Re: [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale   [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale Icon_minitimeSam 27 Mar - 14:03

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Des craquements sordides firent suite à des gargouillis subreptices, autant d’indices sonores qui signalaient que la voie se dégageait peu à peu. Pourtant, la solitude d’Oscuro ne lui permit pas de ressentir un quelconque soulagement ; le couloir lui parut soudain plus étroit, et l’escalier qui descendait vers les festivités prit une allure de danger imminent. Il commençait à dompter son angoisse – à se rappeler qu’en cas de pépin, il n’avait qu’à prendre les traits d’à peu près n’importe qui – mais il y avait quelque chose d’indéniablement claustrophobique à commettre des crimes dans l’enceinte d’une demeure. Il identifia enfin son problème ; ses meurtres à lui se faisaient soit en extérieur, soit dans des lieux parfaitement intimes dans lesquels personne ne pouvait pénétrer sans son accord. Là, il y avait bien moins d’échappatoires que de témoins potentiels. Il poussa un bref soupir exaspéré et attendit que Lamia vienne le quérir comme on vient quérir un incapable dont on a la pénible charge.

Une fois à l’intérieur de la salle désormais dépourvue de gardes – vivants, du moins – les cambrioleurs s’accordèrent une petite pause. Ils découvrirent un nombre impressionnant de tableaux aux murs, de vases étranges à la fonctionnalité peu évidente, de bijoux de toutes sortes sous des plaques de verre, de babioles ornementées telles que des piluliers, des éventails, des étoffes, des boîtes à musique, des couverts, et des objets purement décoratifs dont les aspects variaient de grossiers et franchement hideux à hypnotiques et somptueux. Tous étaient protégés derrière des vitres ou des enchantements visibles qui formaient des bulles aux contours irisés autour des raretés. Il y avait là autant de souvenirs de contrées lointaines que de reliques, autant d’accessoires que certains peuples utilisaient quotidiennement que de pièces antiques et tout à fait archaïques. Dans les souvenirs d’Oscuro, cette pièce était mieux rangée et les artefacts classés, mais le Seigneur Sifo-Dyas avait visiblement acquis énormément de nouveautés et commençait à manquer de place. Hélas, rien n’était réellement accessible sans sacrifier une main ou produire un véritable vacarme, sans quoi le docteur ne se serait pas gêné pour emporter quelques bibelots et offrir un collier ou deux à la panthère qui le guidait.

Cette-dernière ne s’attarda pas aussi longtemps que lui ; elle eut tôt fait de s’attaquer à la serrure de la porte du fond que le scientifique lui avait indiquée comme potentiellement cruciale. Il la regarda faire, impressionné, peut-être un peu pour se distraire de la tentation dont il était cerné. Le verrou eut raison de plusieurs ustensiles, au point que la mine d’Oscuro s’assombrit peu à peu. Avaient-ils pénétré dans cette pièce… Pour rien ? Voilà qui l’aurait grandement contrarié. En dehors de cette seconde galerie secrète qu’il n’avait jamais pu entrapercevoir, les deux malfrats n’avaient pas beaucoup d’options. Le sous-sol en était une mais il ne voulait même pas y penser. Il passa une main nerveuse dans sa chevelure pour la dégager de ses yeux et appuya sa paume contre sa nuque. Elle était raide et chaude, alors il roula des épaules pour la détendre. Son regard – actuellement d’un vert profond – était posé sur le dos de Lamia et gagnait en austérité à mesure que le temps passait. Cette expression n’était pas courante chez lui et aurait mis bien mal à l’aise quiconque le fréquentait beaucoup.

Enfin, un cliquetis des plus plaisants annonça la réussite de Lamia, et les deux portes se désunirent en s’entrouvrant. Le docteur ne prit pas la peine de se préparer psychologiquement ; trop impatient de découvrir s’il avait raison, il traversa la pièce à grands pas pour prendre la suite de la voleuse professionnelle. Ils abattirent tous deux leurs capuches sur leurs têtes et Oscuro tira sur son large col pour en coincer le pli le plus tendu par-dessus son nez. Il aurait aimé ne pas porter autant de couches inconfortables et simplement transformer son apparence, mais la présence de Lamia le rendait profondément méfiant.

D’un point de vue architectural, cette pièce-ci ressemblait en tous points à la précédente, si ce n’est qu’elle était plus longue et que son mur du fond ne présentait aucune porte visible. Les longs rideaux en velours étaient tirés devant deux des trois fenêtres ; la dernière laissait filtrer la lueur de la lune à travers un voile très fin, et la présence de plusieurs plantes exotiques devant le carreau laissait supposer que cette partie de la salle était toujours et devait toujours être beignée de lumière. Ce halo virginal permettait de deviner les contours des panneaux aux murs et de ce qui était entreposé ici, mais l’obscurité restait déroutante, et le peu d’éclairage ne fut certainement pas l’indication la plus évidente sur ce que l’endroit abritait.

L’indication la plus évidente fut le grognement glaçant et hargneux qui précéda un tintement métallique puis un crissement à droite de l’entrée, dans un coin, à environ dix pieds des intrus. Un peu plus loin, des piaillements moins vindicatifs mais beaucoup plus bruyants répondirent au grondement, et le pinceau lunaire vint blanchir les plumes d’une créature agitée qui traversa le faisceau. Les yeux d’Oscuro se rivèrent sur la bête et distinguèrent avec soulagement la structure d’une volière, faiblement scintillante dans le cône lumineux. Le scientifique laissa un frisson le secouer, mais il eut heureusement la présence d’esprit d’user de sa magie une seconde fois. Les cris et les feulements se turent subitement, ne laissant plus place qu’à un seul sifflement continu et lointain. Aucune présence humaine n’était à signaler, et il y avait fort à parier que la surveillance de cette salle-ci incombait tout simplement à ses occupants. Il y avait bien ce qui ressemblait à des masses et à des fléaux d’armes, de l’autre côté des cages, mais il ne s’agissait là que de formes difficilement descriptibles. Le docteur déglutit et souffla :

« – S’il y a des armes ici, nous n’avons que quelques minutes pour les fouiller… Une idée, ma chère ? »

Son ton était loin d’être aussi badin que ces mots.


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MessageSujet: Re: [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale   [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale Icon_minitimeVen 9 Avr - 23:35

S'avançant dans la nouvelle pièce ainsi ouverte et prête à subir leurs méfaits, les deux cambrioleurs firent attention à ne pas faire trop de bruit. L'obscurité de cette partie de la galerie ajoutait une touche de tension dans leurs actions. Quelles surprises allaient leur tomber dessus ? Lamia pouvait sentir son coeur battre fort et son sang pulsait sur ses tempes ainsi que le doux frisson de l'appréhension...
Elle savoura un moment ces sensations extatiques avant de suivre son complice. Voilà pourquoi la vie se devait d'être vécue pleinement ! Pour ce genre de sensations...

Un sourire aux lèvres, mais toujours prudente, elle referma la porte qu'elle venait de crocheter derrière elle. On ne pouvait jamais savoir ce qui allait se passer. Si quelque chose tournait mal, un bruit pouvait être étouffer par cette paroi ou simplement, si quelqu'un jetait un coup d’œil sans faire attention, la porte fermée pourrait les sauver du manque d'attention de l'importun.

Toutefois, l'euphorie de son succès s'évanouit tout d'un coup, sous le bruit des grognements et des piaillements. Surprise, elle se raidit immédiatement. Fort heureusement, les animaux présents avec eux dans la pièce n'était pas en liberté, mais bien enfermé. Ils se turent subitement peu après avoir commencer leurs protestations. Fronçant les sourcils, la voleuse se demanda ce qui avait bien pu les calmer... Oscuro avait-il fait quelque chose ? Elle aurait dû être plus sur ses gardes. Ce genre d'information était importante.

Posant un regard mauvais sur les bêtes, Lamia se demanda bien comment l'on nommait ces animaux... Elle se garda bien de les approcher. Depuis sa naissance physique, elle avait rapidement remarqué que les bêtes l'évitaient, même les plus imposantes n'aimaient pas sa présence... Pourtant, les chevaux étaient d'une importance cruciale sur ce continent. Heureusement, après des enquêtes et recherches, et via certains intermédiaires les plus couteux, elle avait pu se procurer une certaine potion permettant de surmonter son mal. Certes, elle ne deviendrait jamais une grande amie des bêtes, mais cela lui permettait de se déplacer sur certains trajets avec une monture.
L'aversion que les animaux lui avaient témoignés immédiatement était désormais réciproque. Lamia ne s'approchait guère, ni ne montrait d'intérêt, envers ces espèces à l'intelligence limitée. Tout juste était-il bon à consommer...

Elle se reconcentra sur son environnement et observa avec attention les belles armes de collection entreposées ici. Toutefois, ces dernières étaient exposées... derrière les cages des animaux. La moue ennuyée que fit Lamia fut éloquente. Elle n'avait aucune envie de s'amuser à titiller ces bêtes. Elle soupira et chercha à s'avancer pour voir...
Une grosse bestiole, féline, la regardait avec un œil malveillant. Ses crocs la déchiquèteraient facilement sans aucun doute. Les piaillements avaient été émis par une espèce de petits oiseaux à bec pointu. Très certainement une plaie à se défaire de ces petits diables...

Oscuro était dans le vrai. Difficile de croire qu'aucune ronde ne venait vérifier que tout se passait bien dans la galerie. Peut-être seraient-elles plus espacées avec la soirée ou peut-être pas. Dans tous les cas, il fallait se bouger rapidement.

Elle fit un pas pour contourner les bêtes, quand soudain, elle perçut un piège. Son deuxième pas s'arrêta net, son pied toujours dans les airs, juste au-dessus d'une planche piégée.
Déjà la disposition de la pièce l'avait intriguée et rendue méfiante, mais maintenant, au dernier moment, elle venait de comprendre. Sans doute un mécanisme existait-il pour libérer les animaux ou pour donner l'alarme. Sans doute le confectionneur du piège n'avait-il pas prévu que les bêtes restent plus ou moins calme comme actuellement...

Elle retira son pied lentement, observant plus attentivement autour d'elle. Quelque chose la contrariait... Toujours silencieusement, elle recula d'un pas.
Et si... les pièces de la collection les plus importantes n'étaient pas là-bas, dans l'endroit le plus évident de la pièce qui forcerait un visiteur non désirée à passer par des pièges dangereux ?

Elle signifia à Oscuro de ne pas s'aventure plus avant.

- Cherche quelque chose d'étrange dans cette partie de la pièce... Comme une ouverture cachée, un élément pas à sa place... lui dit-elle tout bas.

Ils cherchèrent le plus silencieusement possible, tout en se pressant pour éviter d'être surpris au pire endroit possible.
Finalement, les deux complices comprirent une applique pour torche pouvait coulisser. C'était simple, mais quand on ne savait pas quoi chercher cela fonctionnait. Cependant, le système n'était pas si sécurisée que ça, si un voleur déterminé le trouvait aussi vite. Une faille qu'Oscuro et Lamia comptait bien exploiter !

- On pourra éviter de trainer avec ces bestioles, comme ça... murmura-t-elle à son complice.

Elle fit coulisser le support et un cliquetis accompagna l'ouverture une porte secrète. Le mécanisme était visiblement bien huilé car le bruit ne fut pas si fort que ça, même si dans le silence de la pièce, il sembla que toute la ville l'avait entendu à Lamia.

- Si ton objectif n'est pas dans le passage secret de la pièce fermée à clé de la galerie d'exposition, je pense que notre mission va se compliquer, mon cher.

Le petit sourire n'était pas si joyeux que ça. S'ils ne trouvaient pas leur colis là dedans, les choses allaient se compliquer fortement.
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MessageSujet: Re: [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale   [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale Icon_minitimeVen 18 Juin - 19:27

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Plus sensé encore qu’il n’était prudent, Oscuro choisit pour une fois de ne guère imiter sa compagne. Alors qu’elle entamait son inspection, il demeura coi et muet, son regard partagé entre la silhouette mal découpée de Lamia et celles des bestioles qu’il tenait magiquement en joug. Il n’était pas certain de savoir combien de temps il lui restait, ce qui avait tendance à le raidir.

La voleuse parut se figer un instant, puis revenir en arrière. Elle lui somma alors de chercher de quoi les faire avancer ; un ordre vague mais dont il comprit le sens pour avoir lui-même installé quelques subtilités de ce genre chez lui. La glace qui l’emprisonnait fondit lentement, libérant ses jambes qui pivotèrent et avancèrent le long du mur. Les légers grincements que produisirent ses bottes sur le parquet ne l’inquiétèrent pas, mais l’agitation qui sembla reprendre dans les cages fit perler une goûte sur sa tempe. Son regard balaya la pénombre, ses mains passèrent sur la tapisserie et une étagère poussiéreuse, et puis il abandonna son enquête. Il ne pouvait pas se permettre de diviser son attention. À chaque fois qu’il se mettait à observer un objet suspect ou un manipuler un bibelot, les grognements et les piaillements reprenaient plus fort que la fois d’avant. Il était évident que sa maîtrise n’était pas suffisante pour que sa concentration ne soit pas accaparée.

La confiance qu’il plaça en Lamia fut récompensée, et sans surprise. Après tout, qu’avait-elle espéré en le mettant à contribution ? C’était elle, la professionnelle. Il haussa presque les épaules quand une porte secrète crissa sur ses gonds. Les deux cambrioleurs ne tardèrent pas à s’engouffrer dans le corridor fraîchement dévoilé, et Oscuro s’empressa de faire glisser la porte de façon à ce qu’elle ne soit plus qu’entrebâillée. Dans l’obscurité de l’animalerie, elle aurait même l’air fermée, et plus important encore, elle servirait de tampon entre lui et le flair des monstres. Un gémissement accidentel souligna la fin de son calvaire ; il relâcha sa prise, et les créatures se déchaînèrent un moment. Le plus gros d’entre eux émit un croisement parfait entre l’aboiement vindicatif et le feulement écœuré, tandis que les volatiles jacassaient avec fureur. Il prit fin au bout d’un moment, mais un tel vacarme ne pouvait pas être passé inaperçu. Le docteur fit glisser ses prunelles sur le pan de bois derrière lui à la recherche d’une poignée ou d’un loquet d’une quelconque sorte, puis il y mit les mains. Il faisait plus sombre dans le couloir que dans un cercueil clos, alors sa vue ne lui fut d’aucun secours. Hélas, ses doigts ne rencontrèrent rien de plaisant, alors il laissa la porte telle qu’il l’avait placée et se mit en marche derrière Lamia.

Très vite, le passage secret se mua en escalier, et dans les ténèbres dont leur crime ne pouvait plus se passer, Oscuro eut la sensation de ne pas savoir s’il montait ou descendait. Les marches étaient irrégulières et les angles n’étaient jamais là où il s’y attendait. Il finit par accepter que leur exploration les menait vers le sous-sol, mais il demeura persuadé que la torsion de l’escalier était invraisemblable d’un point de vue architectural.

Lamia le mit en garde après avoir atteint la dernière marche. Le scientifique se félicita encore une fois de l’avoir choisie pour passer devant à chaque nouvelle découverte, sans quoi il se serait probablement retrouvé les quatre fers en l’air au pied du colimaçon. Les murs étroits ne leur laissèrent aucun choix ; ils les guidèrent vers un long couloir à l’allure onirique que, l’un comme l’autre, ils scrutèrent sans ciller avec autant d’admiration que de crainte.

Sur les côtés, des miroirs dont les bords diffusaient des lueurs variées et variantes se faisaient face les uns les autres. L’ondulation des éclairages évoquait la faible pulsation d’un cœur endormi, ou les respirations d’un animal prêt à s’éteindre. Les glaces étaient hautes et parfaitement alignées, si bien qu’elles donnaient une impression de profondeur infinie, creusée à travers l’espace dans les pierres du châtelet. Depuis le plafond que l’on n’apercevait pas, des lustres aux formes curieuses scintillaient timidement, d’une lumière fraîche et douce. Une odeur de renfermé et d’humide avait accompagné le duo de malfrat dans leur descente ; elle semblait se dissiper ici. L’atmosphère ne semblait pas nécessairement plus saine, mais nettement plus agréable pour les sens.

Il n’y avait aucun doute ; cet endroit était truffé d’objets magiques et de sorts, d’enchantements et de malédictions, de secrets et de mystères. Oscuro sentit presque un besoin urgent de s’enfuir à toutes jambes... Si seulement il avait pu. Était-il pétrifié ou simplement fasciné ? Peu importe, songea-t-il. Le murmure qu’il glissa dans l’oreille de Lamia mit fin à un long silence.

« – Après toi ? »


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MessageSujet: Re: [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale   [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale Icon_minitimeLun 12 Juil - 19:11

L'escalier en colimaçon descendait dans des ténèbres incertaines. A pas de félin, les pas de Lamia explorait cette nouvelle frontière. Habitué à évoluer dans l'ombre, elle évita les erreurs classiques qui se concluaient toutes plus ou moins de la même manière : une chute dans le noir suivi d'une rencontre éclair avec le sol.
Lorsque la semelle de sa botte en cuir toucha le plancher en quittant l'escalier, elle posa doucement et fermement sa main sur Oscuro qui la suivait afin de l'empêcher d'être surpris et de trébucher bêtement.
La seule direction possible se trouvait être un couloir qui tranchait fortement avec la pénombre que l'escalier venait de leur imposer. Le long de ce couloir était disposé des miroirs dont les cadres diffusaient des lumières changeantes et dansantes. Tout cela se reflétait à l'infini dans le grand nombre de glaces présentes. Cela offrait à ce banal couloir une allure mystique et onirique.
La beauté de ce dispositif était indéniable mais l'esprit professionnel de Lamia gardait l'esprit aux aguets et une saine paranoïa. Etait-ce un piège ? D'un genre qu'elle n'avait jamais rencontré ? Une espèce d'alarme magique ?

Des lustres accrochés à un plafond que l'on ne pouvait distinguer parsemaient le couloir et rajoutaient une dose supplémentaire de lumière. Difficile de passer inaperçu dans un couloir en temps normal. Ici ce serait carrément impossible d'utiliser les ombres à leur avantage.
A bien y réfléchir, la descente de l'escalier avait été plutôt étrange. Lamia ne pouvait guère évaluer où son complice et elle avaient mis les pieds. Ce manoir était décidément plus extraordinaire que ce qu'il semblait être...

Cela puait l'essence divine à plein nez. Enchantements, magie, sorts de protections... Un peu surprise face au spectacle qui s'étalait devant elle, elle était resté immobile, à réfléchir. La marche à suivre se voyait quelque peu perturbée. La voleuse craignait un piège magique, quelque chose qu'elle ne saurait pas détecter, ni éviter. Elle n'exerçait pas depuis si longtemps. A vrai dire, d'un point de vue terran, elle était encore un bébé à l'échelle de la vie. Mais durant ce court laps de temps, elle estimait avoir pu expérimenter énormément de choses, la plupart du temps pour son plus grand plaisir, mais également d'un point de vue pratique afin d'exceller dans son domaine.

Le léger chuchotement d'Oscuro Sogno à son oreille la sortit de sa torpeur. Il proposait tout simplement de continuer, enfin surtout qu'elle continue. Elle ouvrait la marche, bien entendu, étant donné qu'il n'avait aucune compétence pour ce qui était de la discrétion et de l'initiative dans un cambriolage.

- Pas de précipitation, souffla-t-elle en avançant lentement et avec prudence.

L'ambiance pesante du couloir n'était pas si désagréable, elle avait un petit quelque chose d'attirant, comme une flamme attirant les papillons de nuit...

Elle progressa de plusieurs mètres sous les lumières oniriques du couloir et ne sembla rien repérer d'anormal, aussi fit-elle signe à son complice de la suivre.
Chaque pas, pourtant, se faisait un peu plus lourd que le précédent sans qu'elle ne s'en rendit vraiment compte. Son esprit se mit à vagabonder à mesure qu'elle avançait. Un nouveau pas la transporta dans le souvenir de sa naissance. Elle avançait dans un autre couloir, d'un autre manoir, bien plus isolé celui-là. Son corps nu venait de déchiqueté celle qui l'avait porté sans le savoir pendant une période clé de la formation de son esprit. Le sang de cet événement violent et sanglant ruisselait sur les courbes de son corps, sur ses lèvres et le gout métallique de l’hémoglobine envahissait sa gueule.
Le pas suivant lui donna l'impression d'errer dans la campagne de Tyrhénium, habillée de ce qu'elle s'était trouvé dans les armoires du manoir et à la recherche de quelque chose qu'elle ne savait définir, ni expliquer.
Un autre pas l'emmena dans un souvenir tout autre, elle faisait face à un destrier immense qui s'excitait en sa présence et devint violent. Face la panique et aux grands mouvements du cheval, elle avait reculé brutalement et était tombé sur le derrière violemment. Elle avait ensuite roulé sur la gauche pour éviter d'être piétinée par la monture folle d'une peur instinctive...

Ce n'est qu'en percutant le mur sur sa gauche après avoir roulé au sol, qu'elle émergea de cette transe onirique. La lumière, le couloir... Quelque chose agissait sur leurs esprits pour les perdre dans une confusion de souvenirs et de rêves et au final les immobiliser. C'était brillant comme idée ! Admirative, Lamia n'en resta pas moins quelque peu tourneboulé par l'afflux de souvenirs soudains qui lui avaient sautés au visage...
D'un regard en arrière, elle vit Oscuro tout aussi perdu qu'elle et les yeux dans le vide. Que voyait-il ? La curiosité piqua Lamia, malgré la situation périlleuse et un sourire excité naquit sur ses lèvres.

Il ne se trouvait pas loin, mais elle n'était pas sûr de pouvoir utiliser son essence divine comme elle en avait l'habitude en tel endroit. Aussi, recula-t-elle d'un pas pour le rejoindre. Elle sentit la magie tenter d'envahir son esprit, mais elle repoussa cette incursion d'une pensée ferme et résolue.
Sa main droite s'accrocha au bras de son complice et elle mobilisa son essence divine. L'effort lui fit fermer les yeux de concentration. Chose assez inhabituelle pour que son orgueil en fut piqué au vif. D'une charge mentale puissante, elle envoya une pensée clair et lumineuse à Oscuro.

- Restez éveillez, Monsieur Sogno, tout cela n'est qu'illusion. Il nous faut continuer.
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MessageSujet: Re: [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale   [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale Icon_minitimeDim 17 Oct - 18:51

[TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale Banniz11



À la manière d’un félin sur des terres vides mais inconnues, les deux bandits progressèrent vers ce qui ressemblait de plus en plus à une installation artistique. Une prudence extrême retenait leurs pas, pesante sur leurs échines courbées, insistante sur leurs cœurs palpitants. Oscuro suivait Lamia de près, les yeux rivés sur le bout du corridor mais une main toujours prête à empoigner la cape de sa compagne. L’atmosphère surréaliste des lieux commençait à lui faire tourner la tête ; ce n’était pas si désagréable mais décidemment déroutant. Un instant, il se crut enivré par quelque liqueur exotique aux effets immédiats, comme le délicieux vin de prune que la belle et lui avaient fini une quinzaine plus tôt. L’appréhension demeurait, semblable à une longue note persistante dans le fond sonore, mais une force mystérieuse se mêla aux sensations du docteur et sembla atténuer sa vigilance.

Autour de lui, les formes devinrent floues, jusqu’à ce que Lamia disparaisse… Sans que cela n’éveille aucune panique. Des visages sortirent de la brume, inexpressifs mais plus réels que jamais ; ceux de clients qu’il avait satisfaits lors de ses premiers mois, ceux de patients et de prêtresses, ceux de victimes. Et puis des murs se dressèrent autour de lui, humides dans une ruelle sans vie. Il reconnut la légèreté d’Ocello, avec ses membres minces, son point de vue plus bas et les poils de sa fourrure qui lui chatouillaient le menton. Et il reconnut la scène qui se déroulait sous ses yeux, ce souvenir jouissif. Des traits grossiers et cruels s’approchèrent de son front, de larges mains se posèrent sur ses hanches… Et puis un nuage de vapeurs scintillantes engloutit le personnage pour le faire réapparaître à terre, tout sanguinolant, tout dévisagé. Si inerte, si visiblement mort.

Oscuro s’égara aussitôt dans une seconde vision, plus ancienne cette fois. Décidément très ancienne. Il ne se reconnaissait pas réellement, et ceux qui l’entouraient lui étaient inconnus – il savait pourtant pertinemment que son esprit ne lui dépeignait pas un rêve mais bien une réalité. C’était une conviction intime qu’il n’aurait pas pu combattre s’il l’avait voulu : cette image était celle d’un passé lointain et évanoui. Et puis les étrangers furent chassés par des amants et des collègues, il se retrouva dans des bras qu’il aurait reconnus entre mille, puis dans son sous-sol et souillé par un sang qu’il se rappelait très bien avoir versé. Curieusement, ce voyage à travers le temps et l’espace mit fin au tournis qui lui vrillait les sens. Tout était embué par une essence divine diffuse mais omniprésente semblable à un filtre irisé, et malgré ça, la véracité de chacun de ces évènements lui avait procuré une forme d’assurance, douce et stabilisante. Contrairement au couloir qu’il avait quitté pour mieux se perdre dans sa mémoire, ces instants lui étaient familiers.

Une nouvelle scène vint se jouer ; un souvenir que le docteur n’aurait pas cru remarquable mais dont les détails n’avaient jamais sombré dans l’oubli. Le Papillon se faisait gronder injustement par une consœur irascible seulement quelques jours après son admission au Temple, et Oscuro revécut ce moment de tension. Lui aurait rétorqué, tant la prêtresse le tançait sans raison. Il lui aurait fait remarquer ses propres maladresses et aurait fait preuve de sarcasme envers son inaptitude à enseigner les bonnes méthodes. La situation était si grotesque et ridicule qu’il en perdait son sang-froid, et la Yorka fronça les sourcils, et elle secoua la tête, et elle ouvrit la bouche… La raison lui revint juste à temps. Ocello était disciplinée. Ocello se laisserait admonester sans piper mot. Ocello s’excuserait même auprès d’objets pour leur être rentrée dedans. C’est comme ça qu’il l’avait écrite.

Des paroles éthérées lui parvinrent, mais elles étaient inintelligibles. La vision se brouilla, l’essence divine crépitant sur les contours des protagonistes, et Oscuro sentit le poids de son corps masculin lui revenir. Il battit des mains pour chasser ce qui l’importunait, encore perdu, et puis l’écho de ses propres mots sonna comme un glas à ses oreilles. Il revint immédiatement sur terre, pétrifié à l’idée que Lamia ait pu ouïr ce qu’il s’était entendu prononcer d’une voix plus aigüe que la sienne.

« – Je suis terriblement confuse, je vous prie de m’excuser, ma sœur… »

Ses yeux se posèrent larges et graves sur la cambrioleuse, et il recula d’un pas. Le tournis lui revint, se mua en nausée cette fois-ci, et la lourde atmosphère enchantée devint subitement écrasante. Il prit sa tête entre ses doigts et grogna, extrêmement contrarié par la façon dont les choses tournaient.

« – Qu’est-ce que c’est que cette foutue magie, allons-nous en ! Lamia ne l’avait probablement jamais vu en colère. »


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MessageSujet: Re: [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale   [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale Icon_minitimeLun 8 Nov - 18:59

La colère qui déformait les traits et alourdissait la voix de son compagnon et employeur du moment fut une découverte délicieuse pour Lamia. Jamais elle n'avait eu l'occasion de voir Oscuro Sogno perdre sa contenance. Sa curiosité maladive voulait savoir ce que les sorts d'illusions lui avaient montrer pour le perturber à ce point. Toutefois, le travail n'attend pas et ils devaient continuer à avancer.
Le temps filait.

L'un des secrets de la réussite d'un cambriolage était le timing. Cela comprenait savoir quand se lancer, savoir quand les opportunités apparaitraient mais également ne pas s'attarder sur les lieux du méfait.

Lançant un sourire carnassier à Oscuro, elle resta néanmoins silencieuse face à la réaction provoquée par les sortilèges d'illusion. Elle avait été elle-même tourneboulée mais elle estimait mieux encaisser cette épreuve.

Le couloir continuait encore. Une fois qu'ils eurent dépassés les lumières accompagnant les défenses magiques, la lumière redevint plus rare, plus diffuse. Elle remarqua des torches éteintes sur les murs. Mais aucune traces de suie sur les murs. Encore un dispositif magique pour le confort personnel ? Allumer les flammes d'un simple geste. Voilà qui renvoyait une véritable image de richesse mais aussi une ostentation inutile.
Toutefois, au vu du propriétaire des lieux, l'ostentation était forcément de mise...

Deux portes les attendaient au bout du chemin. L'une se trouvait sur la gauche, dans la continuité du mur et l'autre véritablement au milieu du passage, le coupant.
Signe discret à monsieur Sogno pour lui dire de s'arrêter.

La tension remonta en flèche dans l'esprit de Lamia. S'agissait-il encore d'un piège tordu pour défendre la collection d’œuvres rares ? Se pouvait-il que les artefacts de cette collection aient une valeur bien plus grande que ce qu'elle s'était imaginée ?
Ou juste que Syfo-Dias était un paranoïaque pathologique ?

Une moue soulignant son visage, elle s'agenouilla devant la porte de gauche et examina les gonds, la serrure ainsi que l'encadrement. Elle vérifia deux fois ses observations et conclut qu'il n'y avait rien de particulier à déceler. C'était simplement une porte.
Déçu de ce manque de fantaisie, elle se concentra sur ce qui semblait être le véritable but de ce couloir. D'ailleurs la porte avait l'air plus ouvragé et d'un bois bien mieux entretenu et solide. Le fer utilisé pour les gonds était clairement de meilleure qualité et la serrure... Oh ! mais quelle serrure. Dés le premier coup d’œil, la voleuse y reconnut le travail d'un véritable maitre artisan. Presqu'une œuvre d'art à part entière. Quiconque s'y connaissait ne pouvait qu'apprécier un tel travail. Quiconque ayant la vocation de cambrioler ne pouvait qu'être exciter par un tel défi lancé à la face du monde !

- Voilà quelque chose de magnifique... murmura-t-elle en approchant délicatement ses doigts du dispositif. Je pense que nous touchons au but, mon cher, dit-elle un ton au-dessus à l'attention de son compagnon.

Elle sortit son matériel de crochetage délicatement, presque comme un chirurgien préparant ses instruments d'opération. Elle souffla régulièrement afin de se calmer et d'attiser sa concentration.
Ses crochets pénétrèrent la serrure avec douceur et prudence. Par petites touches, presque des caresses, elle tâta le terrain. Elle aurait payer cher pour avoir le temps de démonter la porte et d'observer l'intérieur de la serrure.
Après un long instant de touché sans action, l'émerveillement avait laissé place à la perplexité... La complexité du verrou était sans précédent pour elle. De plus...
Elle approcha son oreille de la serrure pour écouter le son produit par la serrure sous le coup de crochets mais aussi pour ressentir. Il y avait quelque chose de particulier...
Essence divine !

A nouveau, le maitre des lieux avait doublé ses sécurités physiques avec des artefacts empreints de magie. Très prudent et dissuasif.
Pendant une courte seconde, Lamia considéra la possibilité d'abandonner et de rebrousser chemin. Mais la présence de son ami, la volonté de l'impressionner et de prouver ses talents lui fit vite oublier cette option. Et puis, avoir parcouru tout ce chemin pour abandonner maintenant, ça aurait été du gâchis.

- C'est plus compliqué que ce je pensais, annonça-t-elle. Cela va peut être prendre du temps, laissez moi me concentrer.

Lamia détendit ses épaules et laissa son corps se préparer à la tension qui allait le parcourir durant la durée de l'opération.
Enfin, elle se lança. Ses crochets se firent plus entreprenant. Guettant les frémissements du dispositifs. Beaucoup de crocheteurs utilisent le son pour s'aider dans leur tâche. En le combinant avec la sensation du poids et de la résistance sur le crochets, cela donne une perception presque parfaite du dispositif.
Mais la présence d'essence divine perturbait ce ressenti et l'ouvrage était si bien réalisé que les différences de poids, de résistances, de blocages étaient infimes et quasi imperceptibles.

Le temps filait.  

Une goutte de sueur se forma sur son front. Elle connaissait les enjeux et les risques. Elle ne voulait pas échouer... Elle n'échouerait pas !
Elle avait perçut une chose nouvelle. Le sort émettait aussi des... bruits ? Comment appeler cela ? Des résonances ? Des fluctuations ?
En tout les cas, elle sentait quand le sort résistait et se tendait face à ses approches et quand il ne bougeait pas.
C'était là une faille à exploiter. Il était tout à fait probable que l'absence de résistance signifiait que c'était la brèche par laquelle il fallait s'engouffrer pour débloquer la serrure. La serrure était un chef d’œuvre, mais pas le sort. L'artisan serait bien triste de comprendre que ce fut la seconde sécurité rajouter sur son travail qui avait trahit le dispositif si bien construit.
Après quelques nouveaux essais, elle comprit la mécanique magique et finit par débloquer le verrou. Le cliquetis fut comme une fanfare triomphante pour elle.

- Cher ami, c'est ouvert, déclara-t-elle d'un ton hautain.

Ils se faufilèrent rapidement derrière la porte et refermèrent vite derrière eux. Etait-ce donc la caverne au trésor ou encore une épreuve ?
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MessageSujet: Re: [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale   [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale Icon_minitimeDim 12 Déc - 15:59

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Le dos voûté sous le poids de la douleur et de la colère, Oscuro se frottait furieusement les yeux dans l’espoir puéril de chasser son mal de crâne. La brusquerie avec laquelle la réalité l’avait happé semblait l’assaillir par vagues, le faisant parfois oublier l’espace d’un instant où il pouvait bien être fourré. Un chapelet de jurons dégringola de ses lèvres alors qu’il tentait de retenir des grognements plus sonores, car par miracle, il était encore conscient de la nécessité de rester discret. Il perçut le mouvement de Lamia à ses côtés, et le phlegme avec lequel elle semblait pouvoir progresser dans ce maudit couloir, mais il n’accorda que peu d’importance à ce qu’elle était en train de traficoter. Elle s’était agenouillée devant une porte et avait entrepris d’en crocheter la serrure.

Le malaise finit par se dissiper, emportant avec lui la migraine vibrante et les décharges magiques qui l’avaient martyrisé pendant une longue minute. Oscuro se râcla la gorge et passa ses mains dans ses cheveux, moins pour les coiffer que pour se donner l’impression de retrouver sa contenance. Ses traits étaient crispés, figés dans un mélange de rage et d’appréhension qui ne lui allait pas, et ses yeux paraissaient courir après un fantôme. Il avait d’ailleurs le pressentiment que leur teinte avait changé. Nerveusement, il chercha une surface réfléchissante dans laquelle confirmer ou infirmer sa supposition. Les miroirs enchantés auraient peut-être pu lui être utiles – après tout, il n’avait pas eu le temps de voir s’ils servaient encore leur fonction première ou s’ils ne faisaient que renvoyer l’image de quelque abysse interdimensionnel – mais il refusa catégoriquement de s’en approcher de nouveau. Il devrait faire en sorte de fuir le regard de Lamia. D’ailleurs, avec un peu de chance, elle ne remarquerait rien. Troublé, prêt à tout pour retrouver son calme, le docteur se mit à passer en revue toutes les personnes qu’il fréquentait autant que la cambrioleuse et, pour chaque visage, il tenta de déterminer s’il se souvenait lui-même de la couleur de leurs iris. Non. Oui. Pas sûr. Et ceux de Lamia, alors ? Il fronça davantage les sourcils.

Verts ? Bleus ? Aucune idée.

En tout cas, ils étaient rivés sur une mystérieuse serrure et ne semblaient pas vouloir la délaisser. Recroquevillée comme elle l’était, toute petite et concentrée sur autre chose, elle lui présentait son dos comme si elle lui faisait une confiance entière. Oscuro posa ses mains sur ses hanches et se statufia ainsi, incapable d’apporter un quelconque renfort à la belle et tout aussi inapte à s’empêcher de divaguer. Combien de fois encore la verrait-il si vulnérable ? S’il devait se débarrasser d’elle, n’était-ce pas le moment idéal ? Et comment le ferait-il ? Sans le toucher, il inspecta le fourreau de la longue dague qui était fixée à sa ceinture et passait le plus clair de son temps embusquée dans les plis de sa cape. Il était bien là, pesant contra sa cuisse. Le temps d’un battement de cil, l’ébène qui composait la fusée de l’arme refléta les ondulations bleutées du lustre au-dessus de lui. Il n’était sans doute pas suffisamment habile pour venir à bout de quelqu’un comme Lamia, du moins, pas sous cette forme aux muscles minces et peu entraînés. Mais s’il était contraint de le faire, au nom du secret qui régissait toute son existence ? S’il n’avait pas le choix ? Le pouce et le majeur de sa main gauche se joignirent et il les sentit se presser l’un contre l’autre, intuitivement, sans qu’il n’essaye ou même ne souhaite les en empêcher. Ils glissèrent l’un contre l’autre. Le cuir de ses gants n’émit qu’un frottement sourd. Il laissa la raison retenir sa magie et se contenta de fermer le poing. Il devrait au moins attendre d’être en possession de Garadvishu. Non, d’être sorti de ce manoir. Il devrait au moins attendre d’être sorti de ce manoir.

S’il était obligé.

La serrure céda enfin, et Lamia poussa glorieusement la porte. Sans un mot, pas même une œillade, Oscuro s’approcha d’un pas prudent et se plaça derrière son accompagnatrice au moment de passer le seuil. Il retenait son souffle, ses pensées suspicieuses désormais évaporées au profit d’une concentration sans faille.

Dès qu’ils eurent tous les deux pénétré dans la pièce, les mèches d’une série de larges cierges placés à intervalles réguliers s’enflammèrent à l’instant, ne révélant aucune créature capable de les avoir allumés. Ils diffusaient une lumière chaude et douce tout le long des murs, disposés sur des étagères et des commodes qui encadraient l’endroit de façon parfaitement symétrique. Des coffrets avaient été entreposés dans cette longue salle, ainsi que des miroirs semblables à ceux que les deux voleurs avaient affrontés dans le couloir, quoique ceux-ci n’eussent pas l’air actifs. Sur un râtelier de superbe facture, plusieurs épées et lances laissaient les flammèches des bougies flatter l’argent de leurs tranchants, et tout au fond, sur de larges tables de marbres destinées à l’exposition, des armes plus impressionnantes encore étaient installées dans des étuis de velours ou maintenues à la verticale sous des cloches de verre. Oscuro se laissa émerveiller un court instant, puis un large sourire adoucit son visage qui était resté amer trop longtemps. Si Garavishu n’était pas ici, alors les rumeurs avaient tort et le Seigneur de Sifo-Dyas ne l’avait jamais eue en sa possession.

Sans pour autant s’avancer plus que la prudence ne lui aurait permis, il examina des yeux chacune des épées sur lesquelles son regard pouvait se poser. Minutieusement, sans jamais se précipiter – pas même si l’objet n’avait pas du tout la bonne allure – il caressa mentalement les pommeaux et les gardes, lustra les lames et éprouva les fils. Il ne tarda pas à la repérer. Elle était longue et très mince, d’une légèreté évidente, et de ses contours curieusement vaporeux émanait un très léger halo pourpre. Cela en révélait beaucoup sur son propriétaire actuel. Comme il se l’était imaginée, elle était exposée avec solennel, tout au fond de la pièce, sur le dernier piédestal.

La voie semblait libre, mais le docteur n’avait pas le sentiment d’être au bout de ses surprises. Avant de se tourner vers Lamia pour solliciter son expertise, il usa une troisième fois de magie pour pétrifier tout ce qui aurait pu lui sauter à la gorge.


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MessageSujet: Re: [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale   [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale Icon_minitimeJeu 17 Fév - 16:09

Enfin ! La fameuse salle aux fabuleux trésors dans laquelle ils cherchaient cette épée tant convoitée. Les protections pour atteindre ce point-là de la propriété avaient été compliquées et nombreuses à surpasser. Lamia était plutôt confiante sur la sécurité du duo de cambrioleurs. Toutefois, on n'est jamais trop prudent, aussi entreprit-elle de vérifier pas à pas chaque endroit de cette salle d'exposition secrète. Tandis que son complice examinait les pièces exposées, elle ne trouva guère de surprises inopinées. Il y avait bien des dispositifs pour alerter en cas d'urgence, mais rien qui ne puisse être déclencher par inadvertance. Pour ce qui était d'une défense magique, elle n'était pas encore sûre, mais l'épreuve du couloir avait déjà été importante.

Sa méfiance se relâcha un instant et elle put admirer tous les artefacts de grande valeur se trouvant ici. Et sur un piédestal se trouvant au fond de la pièce. Mise en valeur par la lumière et la légère aura vaporeuse l'entourant, cette épée avait une sacrée allure.
Monsieur Sogno avait lentement, avec une prudence calculée. Ils avaient connus tant de surprises dans ces pièces que la méfiance s'étaient instillés dans leur esprit. Une paranoïa salutaire, selon Lamia. Il serait temps d'être imprudent quand les deux voleurs ne seraient plus dans une situation aussi dangereusement à découvert.

- Vérifions qu'on peut emporter ce que nous sommes venus chercher et finissons-en, souffla-t-elle à son commanditaire. Moins on reste ici, mieux cela sera.

Elle se rapprocha d'Oscuro à pas de velours, les yeux aux aguets sur les moindres indices pouvant indiquer un pièce ou un système d'alerte.
Ils étaient à la moitié du chemin. En effet, une fois le vol commis, ils leur faudrait ressortir de là et quitter la propriété sans éveiller les soupçons alors qu'une réception huppé et surpeuplé se tenait au rez-de-chaussée. Pour ce faire, Lamia avait prévu une tenue pouvant aisément se transformer en une tenue acceptable pour une soirée mondaine, bien qu'extravagante. Il lui suffirait de revêtir quelques pièces supplémentaires et de dissimuler son sac avant de le récupérer à un moment moins suspect. Si l'occasion de se mêler aux invités lui semblait trop risquée, toutefois, elle avait prévu de repartir comme ils étaient entrés. Mais une telle option avait beaucoup moins de panache...

Une planche devant le piedestal lui sembla suspecte, alors elle arrêta son complice et se pencha au sol pour l'examiner. En pesant dessus de sa main avec délicatesse, elle se rendit compte qu'il y avait un système de poids et contrepoids sous cette pièce de parquet. Elle avait entendu parler de ce genre de dispositif, c'était des nouveautés à Tyrhénium. Les tout premiers modèles d'une ingéniérie simple et prometteuse. Deux appuis pour éviter de déclencher un piège, un seul pour le déclencher.
Les créateurs de ces petites merveilles planchaient déjà sur des modèles permettant des combinaisons d'appuis plus complexe, qui seraient extrêmement difficile à déchiffrer.
Lamia appuya fort sur la latte de sa main et entendit les cliquetis indiquant que la voie était libre.

- Prudence... chuchota-t-elle. Prenons cette épée et dégageons d'ici. Nous avons une réception à laquelle nous incruster.
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MessageSujet: Re: [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale   [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale Icon_minitimeDim 3 Avr - 18:40

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La main de Lamia, autoritaire bien que toujours leste, ordonna au docteur d’interrompre sa progression. Il se figea, obéissant, et la laissa se pencher sur une dalle afin de déjouer le piège qu’on lui avait tendu. Grand ambitieux devant l’éternel, la passivité dont il faisait preuve pendant cette entreprise lui était plutôt nouvelle – cela dit, il s’y était mentalement préparé. C’était bien pour cela qu’il avait engagé la belle et son ego s’y était fait.

On lui intima de se hâter, et un soupir déçu s’échappa de son cœur. La professionnelle n’avait pas tort mais la frustration de ne point pouvoir rester admirer la collection du bourgeois était de la même ampleur que ladite collection. Oscuro n’était pas vraiment amateur d’armes, en réalité. Il en possédait lui-même très peu et ne s’intéressait en rien à l’art de la forge. Mais les outils entreposés ici étaient des chefs-d’œuvre, ils atteignaient une perfection esthétique et un raffinement rares, ils étaient uniques, complexes, ornementés du pommeau à la pointe, leur fer scintillait plus à la faible lueur des cierges qu’une lame ordinaire sous le zénith. Hypnotisé par la beauté qui le cernait et dévoré par la tentation de s’emparer de plus que ce qu’il était venu chercher, le bandit était à deux doigts d’ignorer les injonctions de son accompagnatrice.

S’il était vil, il n’était pas fou, et il ne céda pas. L’excitation le fit bien trotter sans trop de retenue mais il parvint à ignorer les somptueuses dagues qui semblèrent tracer le chemin entre lui et Garadvishu. Les yeux rivés sur l’épée ensorcelée, il l’atteignit en se faufilant d’un pas preste comme si elle l’avait attiré à lui. Elle était maintenue à la verticale sur un support sculpté, modeste mais élégant. N’ayant pas oublié de rester méfiant, Oscuro l’inspecta et remarqua qu’un mécanisme permettait de refermer une pince sur l’épée si un loquet était délogé de derrière la garde. Un mouvement simple, léger… Rien que son pouvoir n’ait pas pu empêcher. Mais probablement pas la seule sécurité autour de la lame de légende. Qui sait à quoi ce dispositif était relié ? Une alarme, une colonne de feu, un poison fulgurant ? Une perle de sueur glissa sur sa tempe alors que l’incertitude lui serrait les entrailles. Il n’avait jamais utilisé sa magie plus de deux fois en l’espace de si peu de temps. Et comment pouvait-il être sûr que tout s’était bien statufié dans la pièce ? Rien n’était censé bouger, après tout. Les flammèches étaient encore bercées par les minces courants d’air. Auraient-elles dû cesser leur danse ? Avait-il déjà essayé d’immobiliser le feu ? Il tendit une main fébrile vers la poignée de l’épée, repliant doucement ses doigts autour de la garde sans pour autant la faire bouger, et déglutit en serrant les dents. Demander à Lamia de lui venir en aide n’aurait sans doute pas été une mauvaise idée, mais sa curiosité était en train de prendre le dessus. Il tenait à obtenir sa réponse. Son pouvoir fonctionnait-il encore, oui ou non ?

La pince ne se referma pas, et le loquet défia les lois de la gravité en demeurant actionné alors que Garadvishu échappait progressivement à son emprise. Oscuro dut y mettre les deux mains, tirant sur la pièce de bois pour l’extraire de l’encoche malgré sa rigidité magique, mais il y parvint. Le silence célébra sa réussite. Aucune alarme audible, aucune colonne de feu, aucun poison – a priori. Il vit le halo qui baignait l’arme tourner du rouge à un blanc froid, pur et vierge, et la lame s’affiner à vue d’œil. Elle devenait plus longue et plus légère, adoptant l’allure d’un hybride curieux entre une rapière et une épée à une main Sindarine. Et les secondes défilaient. Un son du côté de Lamia l’arracha à sa contemplation. Il fit glisser la bandoulière qui scindait sa poitrine afin de tirer vers l’avant le fourreau vide qui y pendait. Il y glissa Garadvishu – elle ne passait pas parfaitement et dépasserait un peu, mais son aura colorée serait au moins rendue invisible – avant de réajuster les sangles et d’installer l’objet de son vol dans son dos, sous sa cape. Le pommeau le gênerait un peu mais il serait plutôt bien dissimulé sous les plis de son capuchon.

Satisfait bien que la tension ne soit pas entièrement retombée, il rejoignit Lamia et tous deux se pressèrent hors de la scène de crime. Il fallait maintenant se préparer à refaire tout le chemin inverse, et traverser le couloir des miroirs enchantés… N’enchantait clairement personne.

« – Serait-il par hasard plus prudent de courir ? Demanda-t-il amèrement. »


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MessageSujet: Re: [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale   [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale Icon_minitimeDim 16 Avr - 14:51

Le retour n’est pas de tout repos, mais il ne réserve heureusement aucune surprise aux deux voleurs. Préparés, cette fois, à affronter l’aura troublante des miroirs enchantés, ils parviennent à échapper à leurs démons, notamment en faisant preuve de rapidité et en se bouchant les oreilles… Cela n’a pas vraiment d’effet contre la magie mais les désoriente d’une toute autre manière, ce qui a sa petite efficacité !

Dans la pièce où sont entreposées les cages, les grognements reprennent mais les malfrats sont furtifs et s’échappent rapidement. Ils enjambent les cadavres, filent vers la tourelle... Et voici venu le moment où ils se séparent.

À la première écoute, le plan de Lamia avait paru saugrenu à Oscuro, car il ne voyait pas en quoi quitter la propriété Syfo-Dias seul lui conférerait une quelconque sécurité… Mais elle lui avait finalement expliqué qu’en temps normal, elle aurait cherché à faire diversion tout le long du cambriolage, ce qui était hélas impossible. Le faire au moment où le docteur n’avait plus qu’à prendre la poudre d’escampette était ce qu’il y avait de plus sûr, car il serait moins susceptible de passer inaperçu avec l’objet dérobé sur lui. Ainsi était-il prévu que la belle rejoigne la fête et y sème l’agitation, peut-être en créant un scandale, peut-être en se donnant en spectacle… Elle était restée mystérieuse et Oscuro savait que poser davantage de questions ne l’aurait mené nulle-part.

Lamia adresse au docteur un sourire malicieux et lui souhaite bonne chance avant de tourner les talons et de se diriger vers les escaliers d’un pas guilleret. C’est son heure de gloire.



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MessageSujet: Re: [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale   [TERMINE] [QUETE] Mon amour de femme fatale Icon_minitimeSam 22 Avr - 0:24

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Une brise vint caresser son front. Il avait passé le nez au-dehors afin de vérifier que la voie était bel et bien libre, et la fraîcheur du soir lui avait fait ressentir avec d’autant plus de force la chaleur moite dans laquelle il baignait. Son accompagnatrice – non, sa monitrice – l’avait abandonné, et s’être préparé à cette angoisse ne lui permettait plus, à cet instant, de la surmonter entièrement. Oscuro se sentait aussi nu et vulnérable que le jour de sa naissance. Une once d’excitation l’animait encore, certes, car bien que de nature lâche, il éprouvait une fascination indéniable pour le danger, mais il aurait tant préféré être simple spectateur de cette scène. Lui, humble bourgeois mondain, homme de science et non de force, voilà qu’il était maintenant perché dans une tourelle interdite, un objet volé sous le manteau. C’est comme ça qu’il aurait romancé la chose, s’il n’avait pas dû la vivre lui-même.

Bien sûr que c’était un criminel. Mais les criminels aussi, connaissent la peur.

Pourtant, le jardin était vide, et aucun bruit ne parcourait les couloirs derrière lui. La clameur du rez-de-chaussée paraissait grandissante mais restait distante, étouffée, signe que le cœur de la fête était bien là, à l’étage du dessous, et qu’il n’y avait rien de rien à venir voir au premier. Le docteur prit une profonde inspiration et plissa les yeux en réajustant son capuchon. Peu importait l’abandon de Lamia et la peur qui lui nouait l’estomac : il était temps d’amorcer sa descente, de le faire vite et bien. Un instant, il se replongea dans les pensées qu’il avait eues quotidiennement ces deux dernières semaines ; ne pouvait-il pas se dévêtir en jetant dehors ses atours, puis se transformer, et… Ne pouvait-il vraiment pas figer une plus grande zone, le domaine entier, par exemple ? Et comme chaque soir, il finit par se faire une raison ; sa magie ne lui permettait pas de cambrioler quiconque sans aucun danger. Il ne pouvait rien faire de mieux qu’adopter une forme plus agile et se faire aussi discret que possible. Et ne le faisait-il pas déjà la moitié de son temps ? Quelle différence, entre un vol et un meurtre ? Bon, il risquait de payer ce vol de sa vie, tandis que ses autres crimes n’attiraient pas beaucoup l’attention, mais… Il secoua la tête pour mettre fin à ses tergiversations. Lamia lui aurait ordonné de ne pas perdre de temps.

Consciencieusement, il se mit à allonger ses membres et à faire enfler ses muscles, sans exagérer, en gardant à l’esprit le souvenir d’un Yorka simiesque qu’il avait croisé un jour alors qu’Ocello dispensait quelques soins à un couple de marchands. Il fit ensuite rouler ses épaules, puis il se tortilla pendant un long moment, autant pour repousser la terrible échéance que pour éprouver l’installation précaire de Garadvishu dans son dos. Si elle chutait, elle le ferait avec fracas.

Un vacarme soudain le fit sursauter, et il se rua au-dehors sans réfléchir. Il ne s’agissait que d’un plateau échappé à un serveur, plus bas dans un des salons, mais la terreur qui l’envahit à ce son lui intima de prendre les jambes à son cou. Il bondit à travers la fenêtre, laissant courir ses doigts sur les tuteurs, le lierre et les pierres comme si on était à ses trousses. Plusieurs fois, ses bottes glissèrent sur une mauvaise prise, et il dut tâtonner pour trouver une saillie sur laquelle se retenir – et à chaque ralentissement, ses temps se mettaient à marteler davantage. Lorsqu’il se laissa tomber de quelques pouces sur la pelouse, une migraine de tous les diables lui vrillait la cervelle.

Il posa une main sur son ventre pour réguler son souffle, puis il vérifia que la précieuse épée n’avait pas, par malédiction, disparu de son fourreau. Retenant un frisson, il s’approcha à pas de loups de la première porte vitrée, celle qui donnait sur un petit salon. Le lustre était allumé et plusieurs convives y avaient laissé des assiettes entamées, mais il ne put apercevoir que les dos de deux personnes qui quittaient la pièce en trottant. Vraisemblablement, ils avaient quelque chose à aller voir ailleurs. Oscuro s’ordonna de se vider la tête et passa comme une ombre. Plus que quatre fenêtres en tout, les buissons, la grille, et il serait enfin libre.


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