Odessa Daralys, la Catin de Soulen

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 Odessa Daralys, la Catin de Soulen

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MessageSujet: Odessa Daralys, la Catin de Soulen   Odessa Daralys, la Catin de Soulen Icon_minitimeVen 13 Aoû - 15:15



Odessa Daralys
« Tu n'as pas les moyens de t'offrir ma pitié »




IDENTITE : Odessa Daralys
SURNOM : l'Ecorchée, l'Egorgeuse, la Catin de Soulen, la Cruelle, la Prodige de Kron, la Dompteuse des abysses, la Tueuse de monstres
AGE : 42 ans | SEXE : Féminin
PEUPLE : Yorka (essence de pieuvre géante)
CASTE : Marin de Noxis
METIER : Pirate (Capitaine du Supplicié)




DON : Transformation complète en pieuvre géante
SPECIALITES : Survivant extrême & Chasseur marin
POUVOIRS :
Régénération = ★★★★✩✩
Contrôle du métal = ★★★✩✩✩
Volonté animale = ★★✩✩✩✩

Volonté animale :


RapièreLa Caresse de Mort : comme la plupart des possessions matérielles de la pirate, sa lame fétiche ne lui a pas toujours appartenu. Volée au pirate qui a tué son père en 1284, elle se l'est accaparée pour en faire le symbole de sa vengeance. De bonne facture, elle l'a tout de même fait travailler par un forgeron pour renforcer la garde, qu'elle a fait sculpter en squelette et dont le métal à été mélangé à de l'or. Véritable incarnation de sa soif de vengeance, et relique de sa première victoire en tant que pirate, elle ne s'en sépare jamais. Mais à vrai dire, qualifier sa Caresse de Mort de rapière serait bien réducteur ; du fait de son contrôle du métal, Odessa a pris l'habitude de s'épargner l'usage de tout autre outil superflu qu'elle ne serait pas elle-même en capacité de transformer. Ainsi, sa rapière peu devenir l'espace d'un instant un lasso avec lequel elle se saisira d'un pleutre en fuite, ou encore un fouet qu'elle fera claquer sur le dos d'un mutin jusqu'à ce que mort s'en suive, voire même un grappin d'abordage ou même une lance avec laquelle elle clouera la gueule d'une prise (ou celle d'un marin trop bavard).

GanteletL'Ecorcheur : le vice et l'inventivité macabre de la yorka ont donné naissance à un objet particulièrement létal. Odessa a fait tailler les crocs du Levia'thram qu'elle a abattu en l'année 1300 en cinq griffes au tranchant redoutable, qu'elle a ensuite fait assembler sous la forme d'un gantelet qu'elle revêt à la main gauche, pour cacher la marque de la morsure de son serpent, et dont elle se sert pour étrangler, déchiqueter, écorcher ou arracher des membres de ses adversaires. Cet outil de mort aux allures cauchemardesques est aussi une parure qu'elle trouve esthétique et qu'elle aime mettre en valeur.

ArmureLe Linceul des ruines : le chaos est la marque de fabrique de celle qu'on surnomme la Cruelle. Tous ses biens, elle ne les a acquis qu'en les arrachant à ses ennemis. Si elle ne porte qu'un cuir commun en guise de protection, le reste de son accoutrement est composé des tenues souvent endommagées des capitaines les plus coriaces qu'elle a eu à affronter dans sa carrière de forban. Notamment, ses épaulettes et sa cape beige et noir ont appartenu à un corsaire notable et admirable dont elle avait été proche fut un tant, avant que leurs modes de vie respectifs ne finissent fatalement par les opposer. Elle éprouve un mélange d'amertume, de nostalgie et de haine à l'égard du destin lorsqu'elle contemple ces vêtements.


NavireLe Supplicié : la vie de pirate avait quelque chose de facile. Si l'on désirait quelque chose, il suffisait de le prendre. Et c'est ce que fit la jeune Odessa. Exaltée d'un désir suprême de vengeance à l'encontre de celui qui avait prit la vie de son pêcheur de père, elle s'était sciemment laissée capturée par l'équipage dudit pirate, avec quelques uns des yorkas de son village, pour ensuite tourner la situation à leur avantage et mater les infâmes pirates depuis l'intérieur de leur propre navire. Après qu'elle ait froidement abattu le capitaine, elle prit le commandement de son navire, et les hommes qui refusèrent de la joindre rejoignirent les fonds marins. Depuis, on peut voir voguer à l'horizon, jeté à pleine vitesse sur les flots, un brigantin de léger tonnage aux voiles rouges et au pavillon noir floqué d'un crâne gorgonoïde et de huit tentacules osseux, rapide comme le vent et chargé d'une trentaine de pirates exalté d'une soif inextinguible de pillages et de gloire. Mené d'une main d'acier par celle qu'on surnomme avec mépris la Catin de Soulen, l'équipage est exclusivement constitué de yorkas, en conséquence de la xénophobie assumée de leur capitaine. Si un seul bord du navire est garni d'une dizaine de canons, l'autre bord est serti d'un scorpion de guerre encastrable facilitant l'harponnage de vaisseaux ennemis (ou de gros poissons).

Marqué par de nombreux affrontements impliquant de lourds vaisseaux ou de très sauvages créatures marines, le Supplicié tient son nom de ses nombreuses tentatives de rafistolage, principalement dans les chantiers de Mavro Limani. Pour nombre d'artisans, la robustesse persistante du brigantin relève du miracle (une bénédiction de Soulen en récompense des nombreuses âmes offertes par la Cruelle ?). Mais l'élément le plus impressionnant de l'increvable navire est sans aucun doute sa figure de proue représentant la gueule ouverte d'un Levia'thram. Et pour cause : ce n'est aucunement une représentation, mais bel et bien le crâne de la terrifiante créature marine. La légende raconte en effet qu'Odessa, désireuse frénétique de gloire, se lança dans une traque interminable dans l'espoir d'abattre ce mastodonte des mers, et qu'elle y parvint après une lutte acharnée où elle perdit la moitié de ses hommes, et récolta une sublime suite de profondes cicatrices au bras droit et tout le long du dos, que sa faculté de régénération ne parvint pas entièrement à refermer. En guise de trophée, elle fit installer le crâne de la bête en proue du Supplicié, et l'on raconte qu'elle nourrit son équipage de la viande de la bête pendant une année entière.

CatalyseurLa Cicatrice verte : une fois n'est pas coutume, l'Egorgeuse n'a pas fait les choses à moitié. Son catalyseur, elle l'a prit au cadavre d'un riche marchand qui avait pour fâcheuse habitude de se livrer à du traffic de yorkas avec des esclavagistes sur les côtes phelgranes. Après avoir démantelé le réseau (et par là il faut comprendre : avoir massacré tous ses protagonistes), elle a pris l'objet magique et, consciente de son mode de fonctionnement, elle a préféré s'assurer qu'elle l'aurait toujours en contact avec sa peau. Pour se faire, et pour éviter qu'elle le perdre à chaque transformation en son essence animale, elle s'est volontairement mutilé le haut de la poitrine pour y insérer la pierre. Son pouvoir de régénération referma ses chairs et emprisonna l'artefact en elle. Depuis, quand la magie émane d'elle ou opère dans son entourage, on peut voir ses nombreuses cicatrices s'illuminer de l'éclat verdoyant de la pierre, diffusant sa lueur dans sa chair, illuminant ses cicatrices d'une aura vénéneuse.



Si d'aventure vous deviez vous retrouver face à la Cruelle, son visage tentaculaire serait sans doute le dernier que vous verriez. Quoi que, vous pourriez vous avérez chanceux, car depuis peu la politique d'abordage de l'équipage du Supplicié a changé et la capitaine prit la décision de laisser systématiquement un ou deux survivants à ses assauts, pour qu'ils puissent en conter les détails sur les continents d'Istheria, et ainsi composer sa légende. Epargné, vous feriez alors le récit d'un visage lisse et blême, dont la texture semble flirter avec celle d'un céphalopode, allongé au niveau du nez, qui forme plutôt deux cicatrices pareilles à des branchies en avant de son visage, lequel est flanqué de deux yeux ronds aux pupilles évoquant celle d'une pieuvre, à l'instar de sa chevelure qui ne consiste en rien d'autre qu'un amas flottant de tentacules vertes et blanches, barrés de rayures couleur corail. Un visage surnaturel, forgé dans la glaise poisseuse d'une haine prenant forme dans un corps lisse et svelte, marbré de muscules évoquant un entraînement exacerbé. Vous vous souviendriez d'une voix éructante, semblant mélanger deux timbres aux sonorités radicalement opposées, vociférant des ordres sanguinaires avec autorité et détermination à un équipage composé de créatures non moins effrayantes pour le commun des mortels. Vous garderiez ce souvenir traumatisant figé au creux de vos prunelles écarquillées, et plus encore celui de sa forme animale, rare et surprenante. Dessinée par le contraste fugace entre un éclair et le fond nocturne tapissé d'un rideau de pluie, vous auriez cru apercevoir sa silhouette se fondre d'un seul coup en une masse informe et mouvante de tentacules ventousés, glissant sur le parquet du pont supérieur en un fracas tumultueux pour disparaître aussi vite dans les vagues d'un océan déchaîné. Nulle âme ne vous croirait sur le continent. Mais vous auriez bien été témoin de la transformation de la Dompteuse des Abysses en une pieuvre géante atteignant facilement cinq mètres de diamètres, et dont le corps vaseux semblait luire d'un éclat verdoyant vous évoquant les pires abominations des sept mers, réunies en une seule.



sanguinaire ◈ cruelle ◈ imaginative ◈ vengeresse ◈ xénophobe ◈ indépendante ◈ chasseuse ◈ vaniteuse ◈ ambitieuse

Le peu de témoignages dont on dispose sur l'Ecorchée témoigne d'une pirate au comportement belliqueux excessivement violent et bien trop créatif dans la barbarie pour qu'il soit le reflet d'une quelconque santé morale. Les histoires contées à son sujet ne font nulle éloge de sa pitié ou de sa compassion, les seuls mots qu'on lui prête n'étant que "pas de quartiers !". Si elle inspire le mépris des marins et des corsaires pour son manque d'honneur et son absence flagrante de code de conduite digne d'un marin de Noxis, elle suscite paradoxalement une forme d'admiration, ou tout du moins d'espoir ou de figure émancipatrice pour toute la partie discriminée, bafouée ou réduite en esclavage des yorkas à travers le monde. En effet, s'il paraît évident que la pirate est mue par un sentiment démesuré de haine à l'encontre de toutes les espèces d'Istheria, il est également connu qu'elle n'accorde sa sympathie et sa bienveillance qu'à l'égard des yorkas, en raison sans doute d'un passé tumultueux impliquant nombre d'injustices commises à l'égard du peuple qui l'a vu grandir sur les côtes argyréennes. Figure libératrice, mais avatar de violence, elle incarne une farouche indépendance et un désir inextinguible de reconnaissance, qu'elle dilue dans un recherche inépuisable de gloire, collectée dans des pillages à répétition, des défis aux plus illustres représentants de sa caste, et des chasses aux monstres sanglantes et épiques. On raconte qu'elle parle à son serpent, avec lequel elle a l'habitude de combattre (principalement en vue de déstabiliser ses adversaires et de figer de craintes celles et ceux qui la défient), et qu'elle chercherait à dompter les créatures les plus sauvages et les plus terrifiantes des abysses. Un portrait à faire frémir même les plus stoïques marins des ports de par le monde.



PRENOM : Némésis
RACE : Mamba noir
SEXE : Masculin
POUVOIR : Gigantisme
DESCRIPTION : un éclat ténébreux ruisselle le long des écailles cendreuses du serpent, jonchant son corps onduleux. Borgne, le reptile souffre d'un défaut d'agilité, qu'il compense largement par sa force et son instinct cruel. Némésis, de son surnom affectueux, est l'allié plus ou moins spontané de la pirate, qu'elle a récupéré dans une crique d'Argyrei après qu'il l'ait d'abord attaquée elle et ses hommes. Face à la sauvagerie de l'animal, et bien qu'il l'ai mordu une fois à la main gauche, elle s'est sentie émue de sa dangerosité, et a fini par l'apprivoiser, et lui offrir une place à bord du Requiem. Doté d'un appétit vorace, elle lui offre certains de ses ennemis en pâture, et récupère son venin pour en enduire la lame de sa rapière. Combattant souvent de concert lorsque Némésis atteint sa taille maximale de huit mètres, ils ont appris à synchroniser leur mouvement dans une sorte de danse sauvage auquel les deux semblent prendre un plaisir malsain, offrant à leurs ennemis une dernière vision cauchemardesque avant de trépasser. Le catalyseur qu'Odessa a fait confectionner pour le mamba noir est logé en lieu et place de son œil manquant. Il s'agit d'une pierre anguleuse aux reflets ambrés.



Le cliquetis des chaînes accompagnait les secousses dont la cale sombre et humide était victime depuis deux longues heures. Sur le plancher s'écoulait un flot indistinct d'embrun, de sueur et de larmes discrètes, tombant des joues malmenées d'une vingtaine d'esclaves au dos courbé et aux yeux noyés dans le désespoir. Une quinte de toux tranchait avec le silence de mort qui régnait dans la prison cahoteuse. Un sanglot involontaire l'accompagnait à l'autre bout des rangs de condamnés, tous maintenu à une même barre de métal froid, attachés au niveau des poignets par d'épais bracelets rouillés broyant les articulations. Quelques fois, la flamme d'une torche éclairait le visage meurtri d'un bagnard, révélant une figure de yorka, ou de zélos. Aucun terran dans la cale. Seulement des espèces rares et convoitées par les marchés cruels de Mavro Limani ou de Kodolm. L'une des suppliciées arborait une chevelure tentaculaire tombant sur son visage blême. Immobile, ballotée aux grés de la traversée, d'aucuns pouvaient la penser évanouie, voire morte de fatigue. Mais d'autres la soupçonnaient d'être plongée dans une intense méditation. Une concentration souveraine qu'elle s'efforçait de garder depuis bientôt une heure, dont une poignée d'autres captifs espéraient qu'elle sorte bientôt. Mais dans l'esprit de la yorka, fatiguée par l'effort, s'était dessiné un tout autre décors...

Le soleil cognait dur sur les berges cébreniennes. Son rayonnement saturait l'horizon et se reflétait sur les eaux en une myriade de petits éclats chatoyants. La mer était calme, offrant à un père et sa famille un moment privilégié de sérénité à bord de leur petite barque de pêche. « Ne sois pas si impatiente, Odessa. La pêche est un art qui exige patience et maîtrise de soi. Nous avons déjà de quoi nous offrir un festin ce soir, et le cadre se suffit à lui-même.

— Mais tu m'avais promis que je verrais des boréans !

— J'ai dit qu'il était parfois possible d'en voir un sauter par-dessus la surface, au large, lorsqu'il chasse. Mais c'est un spectacle rare et, crois-moi, tu n'as pas envie de te trouver trop près lorsque ça arrive. Il vaut mieux se tenir à bonne distance, comme nous le faisons, et croiser les doigts pour assister à ce spectacle. Mais les merveilles de la nature ne se laissent pas observer si facilement, ma fille. Elles récompensent une patience longuement mise à l'épreuve.

— Ma patience a largement été mise à l'épreuve, pourtant ! Cela fait maintenant deux ans que je t'accompagne pêcher sur la côte, et je n'ai toujours pas vu l'ombre d'un boréan. Pourquoi ne m'emmènes-tu pas chasser au large avec Kragas et les autres ? J'en ai ma claque de la petite poiscaille, je veux apprendre à chasser les bêtes que vous vendez au marché. Je crois avoir fait mes preuves.

— ... Ecoute, Odessa. Jusque-là, je ne t'emmenais pas avec moi, parce que tu étais trop jeune. Mais c'est vrai, tu as fait tes preuves. Tu as grandi, ma fille. Notre prochaine sortie au large aura lieu demain, et je ne pourrai pas t'emmener, parce que nous sommes déjà assez nombreux. Mais j'en toucherai un mot à Kragas à cette occasion, et la prochaine fois, je t'emmènerai avec nous.

— Tu promets ?

— Oui, je te le promets. »

Un murmure retentit non loin de la yorka, étouffé par le bruit des vagues cognant les sabords de la cale.« Odessa ! Odessa, ça fait assez longtemps comme ça. Je les entends s'activer sur le pont, on va bientôt atteindre la côte. C'est maintenant ou jamais. » Mais la fille de pêcheur ne répondait pas. Ses lèvres étaient barrés en un pli d'épreuve, et ses sourcils étaient froncés, ses paupières palpitaient. De longues minutes s'écoulèrent encore sans que rien ne se passe. Le yorka qui l'avait interpellée, tendu, nerveux, se cala de nouveau contre la barre de fer qui ruinait son dos. Il baissa la tête, dépité, ainsi que quelques autres qui semblaient attendre eux aussi que quelque chose se passe. Leurs mines se fermèrent dans une expression de déception et de désespoir.

Puis, un déclic métallique trancha le silence. Suivi de deux bruits sourds, et d'un claquement de chaîne raclant le sol.

Odessa guettait l'horizon. Le soleil s'apprêtait à se coucher, et avait étendu son voile rosé sur les flots. Mais toujours aucun signe du bateau de pêche. Son père et le petit équipage de pêcheurs du village étaient pourtant partis en début d'après-midi, et cela commençait à inquiéter la yorka. Un mauvais pressentiment commença à l'envahir, mais elle décia d'attendre encore une heure. Quand le soleil finit par disparaître derrière la ligne d'horizon, elle s'apprêta à repartir en direction du village, fébrile, pour prévenir les autres pêcheurs. Mais un râle étouffé l'interpella. Une masse sombre avait jaillie des flots, échouée sur le sable. C'était la silhouette de Kragas, qui s'était transformé en son essence de requin. Le visage contre le sol, il semblait épuisé, à bout de souffle. Et surtout, il était blessé. Odessa accouru. « Kragas ! Tu es blessé ! Que s'est-il passé ? Où son les autres ? Où est mon père ? » Elle retourna le yorka sur le dos. Son visage était marbré de douleur, mué dans une expression de honte et de culpabilité. Incapable du moindre effort de plus, il s'évanouit.

Le lendemain matin, l'équipage n'était toujours pas revenu. Dès que Kragas émergea de son coma, on le somma de raconter toute l'histoire. Il se redressa péniblement sur son lit de paille, et prit sa tête entre ses mains. Il parla du bout des lèvres, les yeux noyés de chagrin, le corps fébrile. « Nous étions partis depuis deux heures seulement. La pêche était bonne, mais le père d'Odessa tenait à ce qu'on reste plus longtemps, pour qu'on ai une chance de pêcher un boréan. Les marchés en raffolent, et il tenait à impressionner sa fille à son retour. Alors nous sommes restés, et nous avons fini par en apercevoir un, plus loin au large. Nous l'avons suivi pendant une heure, et harcelé pour qu'il s'approche, prêts à le harponner. Ce ne fut pas facile, et nous manquèrent de voir la coque se faire déchiqueter par son éperon, mais nous parvînmes à le maîtriser, puis à l'abattre. Quand on le hissa à bord, le soleil commençait à se coucher. Nous étions prêts à rentrer. Mais il nous avait emmené loin au large, trop loin. Et quand nous avisâmes la côte, c'est un pavillon noir que nous aperçûmes. Un brigantin aux voiles rouges s'était approché pendant que nous nous occupions du boréan. Des pirates. » Le yorka s'effondra. Il lui fallut de longues minutes pour reprendre ses esprits, au cours desquelles toute l'assemblée s'était murée dans un silence endeuillé. Odessa, quant à elle, serrait la mâchoire. L'appréhension avait fait place à la haine. L'essence de requin reprit néanmoins son récit. « Il était trop tard pour fuir. Trop tard pour réagir. Quand ils nous abordèrent, nous avions lâchés nos harpons, et nous ne témoignèrent aucune résistance. Nous n'aurions eu aucune chance. Nous pensions qu'ils s'agissait d'esclavagistes... Mais... Mais... Quand ils nous abordèrent, leur capitaine nous toisa avec un air de mépris, et déclara que nous n'étions pas assez intéressant pour rejoindre la cargaison, que leur cale était déjà pleine. Il leva simplement sa rapière, et ordonna à ses hommes de ne pas faire de quartier. » Toute l'assemblée, horrifiée, s'était figée dans un mutisme horrifiée. Les larmes coulaient sur les joues des femmes qui venaient de perdre leur mari. Ce n'était pas la première fois qu'un tel drame se produisait près des côtes. Mais une yorka ne pleurait pas. La voix d'Odessa, qui serrait les poings, claqua tel un fouet. « Alors ils sont morts. Ils se sont fait massacrés par les pirates. N'est-ce pas ? Et toi, Kragas ? Toi, tu es là pour nous en faire le récit. Pourquoi ?

— Pourquoi ? Répéta le yorka, abassourdi.

— Oui, pourquoi ! Pourquoi n'es-tu pas mort avec eux ? Pourquoi es-tu là, Kragas, plutôt qu'être mort avec tes compagnons, avec nos maris et nos pères ? Pourquoi ! »

Kragas écarquillait les yeux d'horreur, et son visage s'effondra. Il hurla. « Ce sont des pirates, Odessa ! Ils allaient nous massacrer. Ils transpercèrent Marlo sans sommation, et ton père se transforma, mais ils le saisirent par les épaules, et leur capitaine lui trancha la gorge. Qu'est-ce que je devais faire, Odessa ? Je venais d'assister à la mort de mes meilleurs amis, j'étais impuissant. Alors... Alors, je me suis transformé. J'ai sauté par-dessus bord, mais ils me blessèrent au visage. Et j'ai nagé, pour leur échapper, nager jusqu'au rivage, jusqu'à la nuit, jusqu'à ce que tu m'y retrouves, épuisé. »

La yorka s'approcha du meilleur ami de son père. Elle le toisa longuement. Avisa sa peine, et ses remords. Puis, elle le saisit par la gorge, se hissa à hauteur de son regard, et déclama froidement : « Tu aurais du mourir avec mon père. »

Odessa se redressa, libérée de ses chaînes. Peinant à maîtriser son nouveau pouvoir dans des conditions si difficiles, elle avait passé toutes ces heures à travailler son don pour modifier la structure de ses entraves. Elle arborait un air de victoire, bientôt partagé par ses compagnons d'infortune. Mais des bruits de pas se rapprochèrent, et quelqu'un leva les grilles de la cale.

Une ambiance de mort régnait toujours dans la moiteur infâme de la cale. Un terran au teint hâlé descendit les marches de bois, torche à la main, pour venir vérifier que la cargaison conservait sa docilité. Arborant un rictus narquois, il déambula entre les rangées, le pas pesant, de lourdes clefs cliquetant à son ceinturon, avisant les visages pétris de douleur des captifs. Il semblait se repaître de leur désespoir, et frappait de la pointe de sa botte ceux qu'il n'estimait pas encore assez abattus. Il passa bientôt devant Odessa, recroquevillée sur elle-même, comme tous les autres, le visage camouflé derrière son épaisse tignasse tentaculaire. Le marin posa un genoux face à elle, et empoigna ses tentacules pour redresser son visage, avant de les relâcher d'un air de dégoût, éructant son mépris et balançant sa main de haut en bas pour la débarrasser de la vase poisseuse. Il renifla d'un air colérique et cracha au visage de la yorka. Geste qu'il regretta aussitôt. Le pirate senti une vive torsion emprisonner ses parties intimes, puis une main visqueuse barrer sa bouche pour étouffer son cri, avant qu'un violent coup de tête lui écrase le nez et le fasse tomber à la renverse. Odessa se jeta aussitôt sur lui, l'empêchant de se relever, et enfonça ses tentacules dans sa bouche jusqu'à lui couper la respiration, entreprenant de détacher les clefs de son ceinturon. Mais elle ne le laissa pas suffoquer longtemps. Toujours à califourchon sur son corps transi de convulsions, elle attrapa son sabre et en plaqua la lame contre sa gorge. Elle retira doucement ses tentacules de sa bouche, qui rendit aussitôt un flot sanguinolant, tandis que le tranchant s'enfonçait avec une lenteur insupportable dans la gorge du pirate, qu'elle contempla s'enraciner dans la mort. Mais elle ne perdit pas un instant de plus. Elle abandonna le cadavre du geôlier, et se hâta de libérer ses compagnons de leurs entraves. Quatre d'entre eux, originaires de son village, l'avaient suivie dans cette opération risquée. Tous avaient accepté de se laisser capturer à bord du brigantin aux voiles rouges, qu'ils avaient enfin réussi à repérer voguer au large des côtes du village cinq après que son capitaine ai assassiné le père d'Odessa et Marlo. Une fois libres, elle confia les clefs à l'un d'entre eux, un yorka à l'essence de requin dont le visage était barré d'une large cicatrice. « Kragas, libère les autres captifs. Je vais temporiser sur le pont, le temps que les libère tous. Quand vous sortirez de la cale, il ne faudra pas faire de quartier. Parce qu'ils n'en feront pas. »

Les deux yorkas s'échangèrent un regard entendu, lourd de conséquences. Odessa saisit la lames sanguinolente qui était restée figée dans la gorge du pirate et fit un geste à ses compagnons, qui la suivirent et se postèrent avec elle aux coins de l'escalier, dans l'ombre. Ils attendirent que le reste de l'équipage s'inquiète de la disparition du geôlier, ce qui ne tarda pas à arriver. Deux d'entre eux passèrent la grille et entamèrent leur descente de l'escalier, râlant après leur indolent camarade. Mais dès qu'ils mirent un pied sur le plancher, Odessa bouscula le premier tandis que le second se faisait étrangler par un yorka essence de gorille. On récupéra leurs lames, et la fille de pêcheur ordonna à son captif de la fermer. Un tentacule lui barra la bouche, tandis qu'elle se plaça derrière lui, lame sous la gorge, et entama la montée de l'escalier, suivie de prêt par deux yorkas à présent armés. Une fois sur le pont, on ne remarqua pas tout de suite la prise d'otage. Odessa n'eut qu'à libérer la bouche du pirate pour qu'il beugle à l'aide. Aussitôt, la vingtaine d'hommes d'équipage se retourna, stoppant les manœuvres. La côte était proche, en effet, mais ils étaient encore à bonne distance du port.

L'appât avait fonctionné. Le cauchemar avait commencé. La pluie battait les eaux déchaînées avec fureur, tandis que l'ombre de l'impressionnante créature en fendait la surface avec sauvagerie, piquée de colère contre le navire de pêcheur. Ce dernier tanguait, se soulevait, virait de cap sous les coups furieux de l'animal, qui esquivait les harpons et se jouait de la maladresse des pauvres yorkas. Odessa n'avait pas encore jeté le sien. Les quatre hommes qui l'avaient accompagné s'efforçaient de donner une direction favorable à la valse frénétique du boréan, tâchant tant bien que mal de ne pas passer par-dessus bord. Kragas tonnait des ordres pour que la petite équipe se coordonne. Ils fatiguaient. Epuisés, certains peinaient à présent à lever ou à récupérer leurs harpons. Mais Odessa ne bougeait pas. Stoïque, en proue du petit bateau à la coque renforcée, elle maintenait son harpon à hauteur d'épaule et tenait ferme sur ses appuis. Ses yeux étaient dirigés sur la silhouette marine. Kragas fit fendre son harpon dans les eaux, forçant le boréan à virer à gauche. Vhan lança le sien de l'autre côté, réorientant la bête. Leur manœuvre avait ouvert une fenêtre à Odessa. Une courte fenêtre, de quelques secondes seulement. Et sa concentration finit par payer. D'un seul geste vif, sûr et puissant, elle lança son harpon, qui vient se ficher à l'arrière de la nuque de l'animal. Aussitôt, tous se jetèrent sur la chaîne du pic en métal, et tirèrent de toute leurs forces. La puissante créature tirait, mais blessée, elle s'épuisait. La surface des eaux vira au rouge. Sa force faiblissait enfin. Et bientôt, un deuxième harpon vint se ficher droit dans la tête du monstre. La tension se relâcha aussitôt sur la chaîne. A bout de souffle, les pêcheurs trouvèrent néanmoins la force de tracter la bête, motivés par la joie d'avoir mis fin à la chasse. « Bravo Odessa ! Ton père serait fier de toi.

— Oui ! Tu es devenue aussi habile que lui. Cette prise va redonner un nouveau souffle au village. Tu as passé ton baptême, tu es maintenant une pêcheuse invétérée ! »

Odessa se tourna vers un autre de ses compagnons. Le yorka à l'essence de requin la toisait d'un air emprunt de fierté, et peut-être aussi de nostalgie. Il lui adressa un sourire de félicitation, pudique mais sincère, qu'elle accepta d'un hochement de tête entendu. Elle n'arborait aucun rictus de victoire. Elle avait simplement le sentiment d'avoir franchi une étape. Celui d'avoir relevé un défi que la promesse de son défunt père avait laissé en écho de son souvenir. Pendant ces dernières années, Kragas lui avait appris les secrets de la chasse et la pêche. Comme son père l'aurait fait, s'il était encore de ce monde. Odessa n'était pas dupe, bien sûr, et savait que le yorka se donnait beaucoup de mal pour se racheter de sa lâcheté, comme pour payer une dette qu'il avait contractée auprès du père de la jeune yorka. Mais aussi l'avait-il vu changer, de jour en jour, de mois en mois, pour devenir une femme froide et rongée de colère, dont la haine grandissait sans cesse à l'égard de tous les peuples des continents. Il ressentait bien sûr de la fierté de la voir venir à bout de son premier boréan. Mais surtout, c'est de la peur qui commençait à le ronger. La peur d'avoir définitivement perdu la petite yorka qu'il avait connu enfant. La peur de la voir devenir autre chose. Quelque chose de violent. Quelque chose de cruel. Mais surtout, il avait peur, parce qu'il savait qu'il n'avait pas fini de payer sa dette, et que bientôt, très bientôt, la yorka la lui rappellerait. Et qu'il la suivrait. Parce que c'était ce que réclamait son honneur.

Le capitaine des forbans descendit sur le pont supérieur. Il était comme Kragas le lui avait décrit. Un homme trapu aux cheveux noir, un nez empâté et le regard fourbe, plongé dans l'ombre d'un tricorne bien trop grand pour sa petite tête de terran au teint hâlé. Odessa devina qu'il faisait de gros efforts pour ne pas paraître surpris. Mais se devait bien être la première fois qu'il faisait face à un tel retournement de situation. Il hésita un instant avant de faire entendre sa voix nasale. « Je dois m'avouer surpris d'une telle bravoure, yorka. Est-ce l'énergie du désespoir qui te fait penser que tu peux t'en sortir en menaçant l'un de mes hommes ? Ou un accès de folie, inhérent à ton espèce dégénérée ? Ne crois pas que tu vas t'en...

— Ferme donc ta gueule, le terran. Ta voix m'exaspère. Et ouvre bien tes esgourdes parce que je ne compte pas me répéter. Tu vas ordonner à tes hommes de lâcher leurs armes et de se rendre bien docilement, s'ils tiennent un tant soi peu à la vie. Quant à toi, je te défie de brandir ta rapière et d'affronter ton passé.
»

Un mouvement de sidération parcourut l'assemblée de pirates. Le capitaine sembla désemparé l'espace d'un instant. Puis, tous éclatèrent de rire. Certains forbans se tinrent même les cottes pour se contenir. Aucun ne semblait avoir pris la yorka au sérieux. En tout et pour tout, elle n'était vêtue que d'un haillon de pêcheuse, et ne semblait pas savoir tenir une lame correctement. Ses compagnons aussi manquaient d'assurance. Ils se virent bientôt cernés par les marins qui s'approchaient avec un air joueur. Quand le capitaine eu finit de se gausser, il s'approcha également, et vint se ficher juste devant elle et le captif qu'elle tenait encore d'une main plus ou moins ferme.

« Ecoute-moi bien, face de poulpe. Je dois bien avouer que tu as un côté amusant, et que ta petite mise en scène a quelque chose de divertissant. Seulement voilà, tu comprends, on n'a pas que ça à faire. Le port est en vue et son marché n'attend plus que la cargaison de sales yorkas de ton espèce que j'ai à leur livrer. Et moi, ça fait bien longtemps que j'me suis pas vidé les couilles dans un bordel du continent. Alors, t'es gentille, tu lâches mon camarade, tu demandes à tes petits copains de rendre les armes, et je verrai ce que je ferai de toi par là suite. Tu comprends, quand je parle, n'est-ce pas ? J'espère bien que tu comprends au moins ça, parce que tu n'as pas l'air de te rendre compte de la galère dans laquelle tu t'embarques. T'es qu'une pêcheuse issue d'un village paumé, sans expérience, et tu fais face à un équipage d'une vingtaine d'hommes rompus au combat. Le calcul est simple — tu sais calculer, hein ? Je vais le dire lentement, pour que tu intègre bien : tu-n'as-aucune-chance. C'est bon ? T'as saisis ? Mes hommes et moi, on va te saigner comme un porc si tu continues à jouer ta petite comédie. »

Silence. Les phalanges blanchissaient sur les pommeaux. Odessa affichait une grimace de haine, mais elle se rendait bien compte qu'en l'état, la situation n'était pas à leur avantage. Mais qu'importe. Elle avait face à lui l'homme qui avait tué son père, et tout autour d'elle se tenaient les pourceaux de la même engeance qui commettaient des rafles de yorkas pour de l'argent. Ce n'était pas une affaire de calcul. Mais de vengeance.

D'un seul mouvement, la yorka trancha la gorge de son captif et le jeta sur le capitaine, qui l'esquiva. Le pirate réagit aussitôt et fendit l'air de sa rapière. Odessa en dévia la pointe de justesse, déséquilibrée. Mais dans le même temps, surgissant des ombres de la cale, un lion se rua sur les pirates du pont supérieur, bientôt suivi par un gorille et par d'innombrables yorkas qu'avait libéré Kragas, qui les rejoignit la lame au clair. Le chaos éclata à bord, et le fracas des armes se mélangea au rugissement des yorkas, qui se battaient becs et ongles, griffes et crocs, répandant le sang, déversant le leur, dans une lutte farouche pour la survie. Le capitaine des forbans recula face à l'invasion de la cale, renifla de mépris, et planta son regard fiévreux dans celui, animal, carnassier, d'Odessa. Elle prit un meilleur appui, et défia son adversaire de la pointe de son épée. Ce dernier ne fit pas même l'effort de lui rendre le geste, et se rua sur elle. Un coup du bord de lame, une feinte, une reprise à droite, un coup d'épaule, puis un coup d'estoc. Odessa était submergée. Elle essuya un revers à l'épaule, qui lui dessina une fente d'où s'échappa un sang bleuté. Pour éviter la bousculade, elle tomba à terre. Brandit son épée, en défense, mais la rapière fondit sur sa lame, glissa le long du tranchant, et vint lui arracher trois doigts d'un même coup. Odessa laissa échapper un cri de douleur. Mais déjà, son pouvoir de régénération faisait effet, et une fumée bleuté s'échappait de ses plaies. Trop tard, le capitaine revint à la charge. C'est Kragas qui la sauva de justesse, se jetant sur le forban, gueule ouverte, lui déchiquetant une partie du bras à la volée. La rapière tomba au sol. Odessa rampa sur deux mètres pour la récupérer. L'arme qui avait servit à tuer son père. Elle se redressa, et avisa le capitaine, allongé sur le sol, qui se tenait le bras et hurlait de douleur. Kragas s'était redressé, avisait la suite des combats, se ruant à la rescousse des siens. Odessa s'approcha, et écrasa l'entrejambe du capitaine avec son talon, se repaissant de son hurlement. Il brandit son bras, par réflexe, devant son visage. Elle le saisit de sa main droite, dont les doigts avaient presque totalement repoussé, et elle l'écarta. Puis, rapière en main, elle trancha les testicules du pirate d'un coup vif et net. Et s'y reprit deux autres fois pour être sûre qu'elle s'y était bien prise. Enfin, elle posa un genoux sur le torse du forban, approcha son visage du sien, le força à la regarder dans les yeux, et lui dit : « Tu n'auras plus beaucoup d'occasions d'aller te les vider au bordel, à présent. A vrai dire, tu n'auras plus beaucoup l'occasion de te rendre sur le continent non plus, pourceau de terran. Et maintenant, laisse-moi te montrer comment on saigne les êtres de ton espèce par chez moi. »

Les tentacules de la yorka s'allongèrent aussitôt, engloutissant le haut du corps du forban, et le reste du corps de la pêcheuse sembla fondre sur lui-même et se ramasser en une forme visqueuse et tentaculaire, d'une telle taille qu'elle recouvrit intégralement le terran. Depuis le pont, on pouvait maintenant assister au spectacle d'une pieuvre géante aux rayures corail fracasser le squelette de sa proie par des coups répétés de son bec, jusqu'à en perforer l'intégralité du corps, puis de le laisser mijoter dans une bouillie infâme de sang et de viscères, avant que la yorka ne reprenne forme. Entièrement nue, maculée des fluides puants de sa proie, elle en ramassa la rapière et clama haut et fort que ce navire était tombé aux mains des yorkas. Elle avisa les quelques forbans survivants, ahuris face à ce spectacle et horrifiés de constater que leurs camarades étaient tous morts dans des conditions atroces. Tous se mirent à genoux après avoir lâché leur arme. Puis tous les regards se levèrent vers Odessa. Elle venait de revêtir la cape déchiquetée du défunt capitaine du brigantin, et avait rejoint ses frères yorkas, exténués par le combat, eux-mêmes fébriles face à la violence qu'ils avaient libéré sur leurs ennemis. Elle fit mettre les forbans en rang. On leur passa les chaînes, celles-là mêmes qu'ils avaient passé aux poignets des yorkas au début de la traversée. Puis elle ordonna qu'on les passe par-dessus bords, enchaînés en rang qu'ils étaient. Les yorkas hésitaient ; ces pêcheurs avaient beau nourrir la même haine envers ceux qui leur avait arraché tant de fils, de frères et de pères, il n'étaient pas habitués à de telles pratiques pour autant. Mais quelque chose dans le regard d'Odessa les dissuada de refuser son ordre. Odessa s'était entourée d'une aura de prédateur, cruel et sans pitié, qui soumettait les anciens captifs à sa volonté. Les pirates noyés, elle annonça qu'elle prenait le commandement de ce navire, qu'on ne tarderait pas à connaître sous le nom du Supplicié, et qu'elle ferait débarquer au prochain port celles et ceux qui ne souhaitaient pas poursuivre à ses côtés. Ensuite, elle demanda que s'approchent les yorkas qui souhaitaient rejoindre ses rangs, et débarrasser ces mers du joug des terrans. Une dizaine s'avança. Kragas hésita. Mais il ne savait ce qu'il pouvait faire d'autre. Après ce qu'il avait fait sur le pont de ce navire, il n'était plus qu'un simple pêcheur. Et après avoir été témoin des abominations commises par les terrans, il ne pouvait plus fermer les yeux. Il fit un pas vers la yorka, mais Odessa l'arrêta aussitôt. « Pas toi, Kragas. Dis-moi ce qui ferait de toi un allié fiable et loyal, alors que tu as fuit face aux pirates qui assassinaient tes meilleurs amis ? Comment pourrais-je accorder ma confiance à celui qui a trahi mon père, son propre frère de cœur ? Non. Pas toi, Kragas. Certes, tu penses peut-être ne plus avoir ta place au village. Mais tu ne l'as pas non plus à mes côtés.

— Qu... Quoi ? Mais enfin, Odessa. Tu es comme une fille pour moi. J'ai une dette envers ton père, une dette envers toi. Tu l'as dit, je ne peux pas retourner au village. Si tu ne m'autorises pas à rejoindre ton équipage, je n'aurais plus nulle part où aller. Odessa, je t'en prie, pardonne moi. Tu dois me pardonner. J'ai tout fait pour me racheter.

— Te racheter ? Renchérit Odessa. Tu as peut-être raison. Tu le dis toi-même, tu as une dette envers moi. Je te propose de l'honorer aujourd'hui même. Tu n'as qu'une chose à faire pour racheter ton crime, Kragas. Tu n'as qu'à te transformer, et sauter par-dessus bord comme tu l'as fait l'autre fois, il y a des années.

— Odessa, je comprends ta rancoeur. Mais plus jamais je n'abandonnerai qui que ce soit comme je l'ai fait. Je vais changer, je...

— Mais ce n'était pas de l'ironie, mon frère. Ce n'était pas non plus une suggestion. Tu te trouves à bord de mon navire, Kragas. Et je te demande de le quitter. Sur le champ.
»

Le yorka écarquillait les yeux. Il ne comprenait pas le brusque changement d'attitude de la fille de son meilleur ami. Mais comme pour lui faire comprendre qu'elle ne plaisantait pas, elle s'était approchée de lui, et pointait à présent sa rapière en direction de son torse. Il jeta un regard horrifié autour de lui. Mais personne ne soutint son regard. Tous s'étaient rangés derrière Odessa, que ce soit par conviction ou par crainte. Et Kragas comprit qu'il était seul. Il comprit que c'était aujourd'hui qu'il paierait sa dette, celle qu'il avait contracté il y a des années, quand il avait abandonné ses meilleurs amis. Alors, il toisa une dernière fois Odessa, et, dans un soupir de dépit, il lui sourit. C'était un sourire qui signifiait « bonne chance pour la suite », un sourire qui se voulait bienveillant. Que ne lui rendit pas la nouvelle capitaine, qui demeurait parfaitement stoïque. Après quoi, le yorka se retourna et se pencha par-dessus le bastingage, avant de se transformer en son essence de requin, et de plonger, pour ne plus jamais revoir les siens.

Ce n'était pas pour ce qu'elle avait infligé à ses ennemis dans la suite de sa carrière qu'on avait commencé à surnommer Odessa « la Cruelle », mais pour ce qu'elle avait infligé à son ami. La pitié était une notion absente du vocabulaire de la yorka. Et, comme le monde ne tarderait pas à l'apprendre, ce surnom était loin d'être le dernier.


PSEUDO : Bah... Odessa ?
AGE : Vi vi j'suis majeur et vacciné :D
COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM?: Via un onglet partenaires sur un autre fow !
VIE ET MORT SUR PERSONNAGE: De manière épique exclusivement 8)
AUTRE CHOSE? : Le fow est MEGA classe ! GG franchement.




Dernière édition par Odessa Daralys le Sam 14 Aoû - 22:16, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: Odessa Daralys, la Catin de Soulen   Odessa Daralys, la Catin de Soulen Icon_minitimeVen 13 Aoû - 21:25

Bonjour Odessa, et soit la bienvenue parmi nous!

Je sens que ta yorka va faire sensation sur les mers d'Istheria! Bon courage pour la suite de ta rédaction. Si tu as des questions, n'hésites surtout pas à solliciter le staff, ou l'aide d'une marraine/d'un parrain ici pour bénéficier de toute l'attention d'un membre déjà validé.
Et si tu as une question pressante, le Discord est là pour ça!

Bonne rédaction, et fais nous signe quand tout est bon pour qu'on puisse inspecter tout ça. A bientôt!
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MessageSujet: Re: Odessa Daralys, la Catin de Soulen   Odessa Daralys, la Catin de Soulen Icon_minitimeSam 14 Aoû - 20:39

Salut Othello ! Merci pour ton message :D

Je crois que ça y est, ma fiche est terminééé o/ J'aurais bien voulu raconter sa rencontre avec son mamba, et sa traque d'un Levia'thram, mais je me suis dit que ça ferait BEAUCOUP trop long pour son histoire, du coup j'ai insisté sur l'épisode qui l'avait fait devenir une pirate, quitte à raconter ces autres histoires à d'autres occasions.

V'là, j'espère que tout est en ordre !
La bise !
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MessageSujet: Re: Odessa Daralys, la Catin de Soulen   Odessa Daralys, la Catin de Soulen Icon_minitimeMer 18 Aoû - 19:24

Bonjour Odessa!

Nous revenons enfin vers toi, pardon pour ce léger retard. Ta fiche est très bien, et nous avons déjà hâte que ta terreur soit relâchée sur nos sept mers.
Quelques petites choses avant la validation, néanmoins (rien de méchants):

- Est-ce que tu pourrais nous décrire rapidement tes deux autres pouvoirs? Tu peux en proposer une description générale, pour que nous ayons une idée générale de leur fonctionnement et de leur évolution.

- Note que pour la pierre de Sphène que tu as dans le coeur, tôt ou tard, comme toutes les pierres de Sphène, elle deviendra obsolète, et n'auras plus d'utilité. Il faudra en trouver une autre à ce moment là.

Merci beaucoup! Quand les pouvoirs seront décrits, nous passerons te valider. A très bientôt !



Odessa Daralys, la Catin de Soulen 744275Sanstitre1
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MessageSujet: Re: Odessa Daralys, la Catin de Soulen   Odessa Daralys, la Catin de Soulen Icon_minitimeSam 21 Aoû - 12:11

Salut !

Super, merci beaucoup ! Pour ce qui est de la pierre de sphène, je l'avais bien compris. Je pense qu'Odessa est assez tarée pour répéter la mutilation une fois de temps en temps, quitte à opter pour d'autres couleurs de pierre, juste par fantaisie, haha.

Pour ce qui est des pouvoirs, étant donné que je n'ai pas trop d'idée concernant l'évolution précise des paliers, j'ai fait une description générale à chaque fois. Si je peux les raffiner et/ou que vous avez des idées, j'suis preneur !

Contrôle du métal :

Régénération :

La bise !
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MessageSujet: Re: Odessa Daralys, la Catin de Soulen   Odessa Daralys, la Catin de Soulen Icon_minitimeSam 21 Aoû - 18:18


Bonjour Odessa,

Merci pour ta réponse! Pour les descriptions, tout est bon avec ta pirate! Une dernière petite chose (encore une fois, rien de très grave :)). Pouvoir expulser du poison/une maladie est un autre pouvoir en soit - mais ça peut être une idée pour le prochaine palier d'expérience, pourquoi pas?
Si c'est bon pour toi, je laisse le sujet ouvert pour que tu puisses modifier tout ça, et je ne te fais pas attendre plus longtemps! C'est officiel:


Fiche validée!

Tu vas pouvoir dès à présent te rendre dans la " GESTION DES AFFAIRES " afin d'ouvrir ton compte en banque, ton journal, et ton inventaire.

Tu pourras également faire une demande de rang personnalisé JUSTE ICI.

Pour ton avatar, tu peux "réserver" une image particulière dans notre bottin ICI.

Tu connais la chanson, mais nous restons là si tu as des questions! C'est un plaisir de te revoir parmi nous, bon jeu à toi!  

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MessageSujet: Re: Odessa Daralys, la Catin de Soulen   Odessa Daralys, la Catin de Soulen Icon_minitime

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