La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 1. [PV]

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Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
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 La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 1. [PV]

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MessageSujet: La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 1. [PV]   La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 1. [PV] Icon_minitimeDim 14 Nov - 18:29


La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 1. [PV] Villegiature04


Opération Barbe à papa.




En cette fin de journée du troisième jour de Cladil, Nasaq fixait de ses grands yeux grenats les hautes et majestueuses tours s'élançant par-delà les imposantes murailles de la citadelle d'Hellas située plus au nord. Accoudée à la balustrade encombrée par les premières neiges, du haut de la terrasse qui donnait sur le dortoir, elle contemplait en silence les couleurs de feu qui galopaient sur la cité alors que les deux soleils s'approchaient de l'horizon. Depuis plus d'une heure, perdue dans sa méditation, un vague à l'âme comme celui qu'elle pouvait constater perpétuellement chez sa sœur, vint à son tour s'éprendre d'elle. De temps à autre, un vent de plus en plus glacial venait jouer avec ses deux longues tresses mais elle demeurait-là, imperturbable devant ces espiègleries. Et pour une dernière fois elle avait revêtue la tenue de la section deux, section qui avait été dissoute en la fin du mois de Cicium. La fièvre s'en était allée et avec elle, la raison même de l'existence de cette section. Bien entendu, Nasaq ne pouvait que se réjouir de la fin de cette calamité pourtant, avec cette disparition c'était aussi la raison même de son existence qui venait d'être balayée. Contemplait-elle la beauté évanescente d'Hellas ou bien plongeait-elle son regard sur l'anéantissement de son propre univers et l'effondrement de sa propre utilité ? Aunarpuq, sa petite hermine qui venait de prendre son beau pelage hivernal d'un blanc immaculé et qui s'étaient blottie entre les deux bottes de cuir épais aux semelles féraillées, lui lançait de temps en temps des regards que l'on eut dit inquiets ou bien attristés. A l'intérieur du dortoir, ses amies de son ancienne section avaient préférées la laisser seule à ces réflexion et avec toute la pudeur que le moment exigeait, c'étaient faites discrètes, discutant à voix basses sur leurs lits, attendant, navrées, son retour. D'ailleurs, la petite cloche attenante au réfectoire allait sonner d'un moment à l'autre, annonçant le souper. Nasaq redoutait cet instant inéluctable où ce maudit carillon chanterait son hallali. Alors, elle préféra rentrée de suite dans le dortoir et sans mot dire, se dirigea vers son lit. Ouvrant sa petite armoire, elle y prit les vêtements que lui avait offert sa sœur pour sa rentrée au Temple comme novice. Elle regarda avec nostalgie sa tenue et la posa avec délicatesse sur son lit. Puis, elle de déshabilla et y rangea avec grand peine sa tenue de cuir, lourde et imposante. Une larme coula silencieusement le long de sa joue pâle. Mais elle ne se donna même pas la peine de l'essuyer d'un revers de main. Son esprit était douloureusement vide. Elle ne se muait que par réflexe ou nécessité. Une fois sa tenue mise, elle n'en éprouva aucun réconfort, pas même une légère consolation. Nasaq se sentait plus morte que jamais. Le monde allait revenir tel qu'il était et ce monde-ci n'avait plus besoin d'elle. Encore moins le Temple. Depuis la Fièvre, Nasaq n’obéissait plus aux ordres de qui que ce soit, s'en était finie de sa vie de novice. Elle avait juste écoutée son cœur et elle était partie en croisade grâce à Sœur Sidonie qui lui avait montrée la voie tout comme Sœur Anselme à Hellas. Se battre pour les plus démunis, ceux qui sont rejetés de notre société, éviter le pire et soulager toutes personnes. Ça c'était son rôle. Maintenant, elle n'était redevenue qu'une jeune prêtresse de deuxième rang. Plus de plan à grande échelle pour sauver des gens, plus une liberté de choisir de travailler avec de la boue jusqu'aux genoux, ou même de mourir sous les flammes d'un incendie. Aujourd'hui, Nasaq était juste bonne à changer les draps des riches novices. Et Sœur Adriana allait bien en profiter. Alors, il ne lui restait plus qu’à faire bonne figure devant ses anciennes amies, celles d'un ancien combat, une histoire oubliée, des gens sans intérêts, des vies qui ne comptent pas. L'existence pouvait être dure, mais là, elle devenait trop âpre, trop amer, tout simplement insoutenable.




Cinq paires d'yeux, inquiets et compatissants étaient légèrement posée sur Nasaq. Toutes auraient bien aimées la voir en colère, folle de rage comme elle savait si bien le faire, pourtant cette dernière les regarda avec un sourire aussi triste que celui qu’arborait sa grande sœur et leur dit gentiment qu'il était l'heure d'aller manger. Hermeline n'était pas dupe, sa coéquipière n'allait pas bien. Elle devait de toute urgence contacter sa grande sœur qu'elle n’avait qu'entre aperçu une fois ou deux dans les couloirs du Temple. Alors sans demander son reste, elle quitta le dortoir pour demander l’avis de Sœur Sidonie, l'ancienne cheffe de la section deux qui résidait deux étages au dessus. A cette heure, il y avait de grandes chances qu'elle soit en train de prendre son repas dans sa chambre. Hermeline gravit rapidement l'escalier en colimaçon et se dirigea rapidement dans le couloir qui desservait les chambres des prêtresses de premier rang. Devant la porte, elle retint son souffle avant de frapper car elle se demandait bien encore ce qu'elle allait lui dire. Prenant son courage à deux mains, elle frappa à la porte, le cœur battant la chamade. Une voix lui demanda d'entrer, c'était celle de Sœur Sidonie. Alors Hermeline entra timidement dans les humbles appartements de la prêtresse et sans plus de cérémonie, lui fit part de ses craintes vis à vis de Nasaq et la nécessité de contacter sa grande sœur. Sœur Sidonie écouta attentivement les propos d’Hermeline, le visage grave. Mais contre toute attente, Soeur Sidonie afficha un sourire plutôt bon enfant et la rassura. Elle venait d’envoyer une lettre la veille à Allaatkasik pour lui expliquer la situation et lui proposait par là même que Nasaq prenne un congés. Il était évident qu’une fois qu’Allaatkasik aurait ressue ce courrier, elle ne tarderait pas à venir au Temple et qu’elle prendrait en charge sa petite sœur. A moitié rassurée, Hermeline regagna le réfectoire.




Trois jours plus tard, tout le dortoir fut plongé dans une effervescence qu'il n'avait pas connu depuis bien longtemps. Un colis venait d'arriver et avait été déposé par une Sœur à coté du lit de Nasaq. C'était une petite malle faite d'osier qui arrivait juste au dessus du genoux de Nasaq et qui ne devait pas être plus large d'une coudée et demi. Alors que toutes ses camarades s'étaient attroupée autour de son lit et fixaient avec convoitise et curiosité le dit colis, Nasaq se leva, sans précipitation, morose et taciturne. Hermeline en la regardant eut un pincement au coeur, jamais elle ne l'avait vue comme cela. Il y a encore quelques mois, elle aurait sautée sur tous les lits en criant et courant dans les couloirs. Là, elle ne voyait qu'une camarade éteinte... D'un autre coté, elle en connaissait la raison profonde et peut-être que jamais Nasaq ne pourrait redevenir la sale môme toujours enthousiaste et effrontée qu'elle avait toujours été... Et une sombre pensée l'envhie, une étoile qui s'éteind peut-elle un jour renaître ?




snowflakes



Dernière édition par Nasaq le Mer 2 Mar - 10:43, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 1. [PV]   La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 1. [PV] Icon_minitimeLun 15 Nov - 15:24




Nasaq vit dans la malle une belle fourrure de phoque blanc et délicatement elle la sortie de l'osier. Il s'agissait d'un bel amauti, mais alors qu'elle le tenait devant elle à bout de bras, Nasaq le lâcha brutalement et s'assit sur son lit, cachant sa tête dans ses bras pour pleurer à chaudes larmes. Elle savait bien que ce beau cadeau lui avait été envoyé par sa grande sœur et cela lui fit encore plus mal, atrocement mal. Elle se sentit si indigne de son attention qu'elle aurait bien préférée mourir sur l'instant. Hermilne la voyant sanglotant, s'approcha doucement d'elle et lui passa un bras chaleureux autour de ses frêles épaules. Hermeline garda le silence tout comme la petite troupe soudainement stupéfaite par la réaction de leur sœur. Hermeline devait être juste être là à ses cotés et la prendre dans ses bras. Ses sanglots lui étaient devenus insupportables, mais elle se savait impuissante. Marion, elle, ne se laissa pas désarçonner pour autant et avec un enthousiasme feint, ramassa l'amauti tout en considérant l'ouvrage avec l’œil d'une amatrice averti. S’extasiant sur le vêtement à grand renfort d'arguments sur sa conception, la qualité des fourrures et la précision des coutures, elle fit remarquer qu'il y avait aussi dans le fond de la malle, une belle paire de gants et de bottes, assortis à l'amauti. La petite troupe essaya de sourire et même d’applaudir timidement devant ces trouvailles, essayant de sortir Nasaq de sa torpeur. Mais cela n'eut aucun effet. Nasaq était atteinte d'un mal intérieur bien trop profond qui lui rongeait son âme et peut-être que même Kesha ne pourrait l'absoudre de ses crimes. Alors que Marion feignait de jouer les bout-en-train de service, Hermeline remarqua qu'au fond de la malle se trouvait une lettre. Elle la prit et dans un chuchotement annonça à Nasaq que sa sœur lui avait écrit. D'un geste morne, elle la prit et comme à son habitude, alla se réfugier dans la solitude de la terrasse, insensible au vent ou bien même au froid. Hermeline était de plus en plus inquiète, mais elle avait juste eu le temps de voir l'adresse de l'expéditeur, celle d'une étude notariale perdue à l'ouest du Grand Lac Gelé. Au fond d'elle-même, elle savait qu'elle devait agir mais elle savait tout autant que cela serait terriblement embarrassant et pénible. Mais elle n'avait plus le choix si elle voulait la sauver.




Seule dans le vent froid, elle s'assit le long du mur du dortoir et ouvrit la lettre cachetée avec un sceau de cire bleue sur lequel était en sur-impression une plume avec une goutte perlant de sa pointe. Tout comme si elle s’apprêter à lire sa propre sentence, elle déplia la lettre et se mit à la lire mot à mot. Sa gorge ne noua. Sa respiration lui fit de plus en plus mal.











Chère petite Soeur.


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Je suis désolée de ne point être venue te voir ses dernières semaines et j'ai donc prévue de te rendre visite d'ici deux ou trois semaines. Bon, la saison froide va bientôt débuter et je sais que ta garde robe n'est quand même pas de circonstance, alors accepte ce modeste cadeau. En plus, tu feras une très belle reine des glaces en la portant. Et puis, c'est aussi un peu de chez nous que je voulais t'apporter. Maintenant que cette horrible épidémie se trouve d'être enfin jugulée, nous aurons l'occasion de bientôt nous revoir. En attendant, sache que c'est toi que j'aime le plus au monde.



A très bientôt, ta sœur qui t'embrasse bien fort.



PS: Passe le bonjour à la plus courageuse des équipes de sauvetage que fut la Section Deux.









Plus de larmes à verser, plus de poussifs sanglots, Nasaq était définitivement anéantie. Il fallait qu'Allaat sache ce qu'elle avait vraiment fait pendant cette terrible épidémie, quitte à perdre sa seule famille. Il lui était devenu impossible de taire ce secret plus longtemps, secret bien pire qu'un mensonge. Si elle avait caché à ses camarades les actes abominables qu'elle avait commis, ce n'avait été que pour les protéger et que leurs âmes ne se retrouvent pas souiller par les méfait qu'elle avait accomplis. Mais face à sa sœur, faire preuve d'autant d'indignité ne pourrait que la pousser rapidement à une mort volontaire et définitive.




Cette nuit là, Nasaq ne rentra pas dormir dans le dortoir. Elle se mit en chien de fusil sur les dalles froides de la terrasse, Aunarpuq s'étant blottie contre sa poitrine et s'endormit dans une nuit où lui revenait les cauchemars qu'elle avait engendrés. De son coté, Hermeline s'inquiétait de plus en plus, ne la voyant même plus venir au réfectoire les jours suivants. Alors, d'un commun accord, chacune à leur tour elles déposeraient chaque soir, dans un silence oppressant, une petite assiette de victuaille dont seule semblait profiter la petite hermine. A chaque levé et juste avant le coucher, Hermeline descendait jusqu'aux bureaux de l’intendance pour savoir si un courrier pour Nasaq était enfin arrivé. Elle avait abandonné l'idée de faire part de ses craintes à Allaatkasik, ce n'était pas à elle de faire cela et puis Sœur Sidonie avait du faire le nécessaire alors, il ne lui restait plus qu'à prendre son mal en patience. Mais combien de temps Nasaq pourait-elle encore survivre dans ces conditions ? Chaque jour qui passait ne faisait que bouleverser Hermeline un peu plus, il était vitale que cette lettre tant attendue parvienne au Temple... Tant pour Nasaq que pour elle-même.





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MessageSujet: Re: La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 1. [PV]   La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 1. [PV] Icon_minitimeMer 17 Nov - 21:05




L'attente fut longue, terrible mais dans les sept jours qui suivirent, une lettre portant le même sceau bleu arriva au Temple. Ce matin là, Hermeline était elle aussi dans le bureau de l'intendance et même avant la moindre protestation de la Sœur, elle s'était emparée de la lettre. Un réflexe irraisonné, une peur atavique, tout n'était plus que nébulosité dans son esprit. Cette lettre allait miraculeusement sauver Nasaq ou bien allait-elle la détruire définitivement ? Le dilemme semblait cornélien, pourtant Hermeline voulais encore croire aux miracles. Tenant à bout de doigts la lettre, excitée comme un cent de puces, elle la présenta à Nasaq qui n'avait pas bougée de son perchoir. Au fil des jours, elle avait abandonnée la terrasse pour se réfugier sur les toits glissants et enneigés du Temple. Toute la petite troupe de la Section Deux commençait à sérieusement s'inquiéter de l'état de la santé mentale de Nasaq. S'armant de courage pour grimper et rejoindre son intrépide camarade, lentement et avec la plus grande prudence, Hermeline grimpa à quatre pattes jusqu'à son amie et lui tendit en silence le plis. Nasaq détourna les yeux vers elle et lui dit d'une voix douce et pleine de triste compassion:




-"Tu ne devrais pas monter sur le toit, surtout à cette période de l'année... C'est tout de même dangereux."





Puis elle tendit le bras et se saisie de la lettre. Tandis que Nasaq la décachetait, Hermeline vint s’asseoir à coté d'elle. Elle la lut en silence, aucune émotion ne filtrait sur son visage blafard et Hermeline se demandait bien quel pouvait-être son contenu. Tout à la fois curieuse et impatiente, elle laissa posé sur Nasaq un regard interrogatif ce qui n'échappa pas à cette dernière qui une fois qu'elle l'eut lu, lui tendit. Ce geste déconcerta Hermeline et ne sut comment réagir, après tout c'était tout de même de l'ordre du privé et la lire lui parut particulièrement inconvenant. Mais en l'état actuel des choses, elle n'osa la refuser et se mit à son tour à lire, quelque peu gênée. Au fil des mots, elle affichait un regard plein de contentement et dut se forcer à réprimer toute l'allégresse que lui avait procuré cette lecture. Alors, elle passa son bras autour des épaules de Nasaq et lui chuchota:




-"Bon, ben cette fois t'es obligée de descendre de ta retraite et de nous rejoindre au dortoir. Allez zou !"





Nasaq savait qu'elle ne pourrait plus y couper de toute façon et à contre-coeur suivit Hermeline jusqu'au dortoir. Toutes les quatre étaient là à attendre qu'Hermeline revienne et quand elles l'aperçurent en compagnie de Nasaq, toutes se turent et attendirent avec impatience la suite des évènements. L'incertitude et la perplexité pouvait se lire sur leur visage dans un silence pesant mais qui fut brisée avec véhémence par Hermeline qui se mit à tournoyer et gesticuler dans tous les sens en poussant des rires pleins d'entrain et de jubilation. Quatre paires d'yeux firent le va et vient entre celle qui venait de faire exploser sa gaîté si coutumière et celle qui avait les yeux emplis de mélancolie et dont le corps reflétait un abattement plus que pesant et cruel. Brutalement, Hermeline stoppa sa farandole endiablée et d'une voix frisant l'hystérie leur lança:




-"Ecoutez-moi toutes ! Dans deux jours nous partons pour la royaume d'Eridania ! C'est la sœur de Nasaq qui nous invite à faire ce périple et le Temple nous a accordé un congés exceptionnel pour y participer. Bon, pour faire bref d'Hellas nous rejoignons le port de Gaeaf et delà nous partirons avec des attelages pour Upiq en traversant le Lac Gelé. C'est là que nous prendrons en chemin un petit groupe d’orphelines dont nous aurons la charge. Ensuite, d'Upiq nous irons à Aggesborg toujours en empruntant la route par le Lac. Après, tout droit vers Hespéria où nous y passerons quelques jours afin de profiter de la cité. Puis nous repartirons soit pour une première surprise soit pour le comté de Béon où nous attend une seconde surprise ! Ça c'est un truc de dingue non ?! Alors les filles, partantes ?"





La réponse fut assez mitigée. Aubérie et Anathalie accueillirent l'idée de quitter pour un temps le Temple avec enthousiasme et jubilation. Par contre, Marion fut plus réservée car le moment n'était peut-être pas le plus opportun pour partir toutes ensembles et elle pensa qu'il serait plus préférable que les deux sœur se retrouvent entre-elles et qu'enfin Nasaq puisse s'ouvrir à elle sans contrainte. Mais Marion n'en dit rien et n'émit qu'un doute, l'air de rien en s'adressant posément à Nasaq:




-"A cette saison, la glace qui recouvre le lac est encore mince. Si nous y allons toutes ensemble, cela me semble risqué, non ? Peut-être serait-il plus sage que vous ne partiez que toutes les deux."





Avant même que Nasaq eut le temps de ne dire un mot, Hermeline trancha avec une assurance toute péremptoire:




-"On voit que madame est une citadine ! Il suffit simplement de répartir le poids sur suffisamment d'attelages et de respecter une distance convenable en chacun d'eux. Rien de bien compliqué, tu vois ma chère Marion."





Marion inclina la tête, ce qu'elle pouvait être désarmante parfois ! Dépité devant le manque de tact et de finesse dont pouvait faire preuve Hermeline, elle ne s'aventura pas à oser une réplique. Et toujours aussi euphorique, elle reprit:




-"Bon, nous n'avons que deux jours pour nous préparer. Moi, je commence à faire mes bagages dès maintenant !"





Devant les mines réjouies et la bonne humeur générale, Nasaq ne voulait pas faire mauvaise figure. Elle avait apprécié la prévenance dont avait fait preuve Marion et voulue d'une certaine manière dissiper les inquiétudes légitimes que pouvaient nourrirent ses camarades. Peu d'entre elles n'avaient eu l'occasion de voyager et aucune n'avait jamais quitté le royaume des Glaces, elle n'avait vraiment pas le cœur à assombrir ce moment de bonheur. Surtout avec les épreuves qu'elles avaient traversées ces derniers mois... Ce qui la rongeait de l'intérieur ne concernait qu'elle et elle ne se sentait pas le droit de leur faire porter à elles aussi ce lourd fardeau. Nasaq
choisit donc de faire semblant et leur annonça d'une voix sans timbre:




-"Je suis contente que nous fassions ce voyage ensemble même si cela ne se voit pas vraiment. Mais ça ira mieux par la suite, je vous le promets. Cette escapade nous fera à toutes le plus grand bien je crois. Bon, quoi qu'il en soit, comme l'a fait remarquée Hermeline, il nous reste que peu de temps pour nous y préparer, alors toutes à vos paquetages."





Nasaq se demanda si finalement il s’agissait là d’un pieu mensonge ou bien si cela finirait par se produire. Peut-être qu’Allaat pourrait tout arranger... Il lui fallait garder la foi.







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MessageSujet: Re: La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 1. [PV]   La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 1. [PV] Icon_minitimeVen 19 Nov - 15:44




Allaatkasik arriva en tout début de matinée au Temple de Kesha, vêtue de son magnifique amauti qui l'aurait rendue difficilement discernable dans le blanc paysage qi elle n'était pas perchée sur son haut et majestueux destrier blanc aux larges taches caramel. En entrant dans la vaste cours intérieur du Temple, elle se dirigea vers l'entrée du bâtiment administratif, y attacha sa jument et se fit annoncer. Comme convenue, Sœur Sidonie lui avait demandé de la rejoindre dans son bureau afin qu'elles puissent s'échanger sur Nasaq. La sœur qui était à l'accueil lui demanda d'attendre puis revint lui indiquer qu'elle était attendue dans le petit bureau de sœur Sidonie qui se trouvait au premier étage en prenant le grand escalier de marbre blanc qui était en face d'elle. Allaatkasik la remercia et monta lentement les marches. Elle ne croisa que quelques sœurs. Elles devaient être sûrement rassemblées dans le Temple pour les matines. Enfin le Temple avait reprit son aspect d'avant la Fièvre, il respirait de nouveau l'ordre et le recueillement ce qui ne fut pas pour lui déplaire. Arrivée devant la petite porte en bois cirée de frais du bureau, elle frappa doucement et la voix de Sœur Sidonie l'invita à entrer. Derrière son bureau encombré de toutes sortes de parchemins, de plumes disposées pêle-mêle et de sceau à cachet, la sœur affichait une mine bien sérieuse. D'un autre coté, elle l'avait mise en garde sur le comportement de sa sœur, alors cela pouvait sembler de circonstance. Pourtant, cela ne lui disait rien de bon et elle s'attendit à de tristes nouvelles. Allaatkasik prit place sur la petite chaise faisant face au bureau et Sœur Sidonie se raclât la gorge discrètement. Etait-ce pour s'éclaircir la voix ou bien cherchait-elle la manière pour lui annoncer de graves nouvelles ? Sœur Sidonie ne la fit pas attendre plus longtemps et commença sans plus de cérémonie, d'une voix la plus neutre possible:




-"Dans mon précédent courrier, je vous demandais de venir au Temple dès que possible tant la situation de Nasaq m'inquiétait. Heureusement, maintenant vous-êtes là et j'en suis ravi tant sa situation c'est rapidement dégradée ses derniers jours, à tel point que cela en est devenu véritablement préoccupant. Il est urgent qu'elle quitte le Temple et change radicalement d’environnement. Tout ici lui remémore les mois extrêmement difficiles et terriblement douloureux que nous avons partagés. C'est pour cela qu'elle fuit de plus ces lieux et évite tout contacte avec ses camarades. Depuis deux ou trois semaines, elle a déserté son dortoir et ne reste essentiellement que sur la terrasse même pour y dormir, qu'il vente ou qu'il neige. Ne la voyant plus au réfectoire, ce sont ses camarades qui lui apporte de la nourriture qu'elle semble ne même pas toucher. Mais ces derniers jours, j'ai appris que la situation, au lieu de s'apaiser avec le temps comme je l'espérais, vient de dégénérer. Cette fois, c'est sur les toits qu'elle vient se réfugier. Inutile de vous dire combien cela peut-être dangereux, surtout en cette saison. Bref, emmenait la loin d'ici dans les plus brefs délais. J'ai bien essayé de l'aider, tout comme ses camarades, mais rien n'y à fait. Il est plus qu'évident qu'elle garde en elle un terrible traumatisme et que ces lieux ne font que lui faire revivre jour après jour la douleur intense de cette funeste période. Je suis désolée de n'avoir pu rien faire et de vous la remettre dans un tel état. Mais j'ai toute confiance en vous et vous remercie pour permettre à ses camarades de sections de l'accompagner. Elles aussi en ont bien besoin. A moins que vous n'ayez des questions, je ne vais pas vous retenir plus longtemps. Je suppose que vous avez hâte de revoir Nasaq tout comme elle. Je vous la confie donc. Vous serez dans mes pensées tout comme dans celle de Kesha. J'allais oublier, comme convenue vous pouvez laisser votre monture dans notre écurie."





/* Hou la la, ben si m'attendais à ça... Elle a tout de même réussie à faire pire que lors du trajet du Haut-Monastère au Temple... ça promet. Mais tout de même, c'est une gosse solide, elle en a déjà vu des bien pires et j’ me demande ce qui a bien pu la mettre dans un tel état... J'aurais du être plus présente. */





Allaatkasik se contenta de secouer la tête et remercia chaleureusement Sœur Sidonie pour sa prévenance. Il était temps d'aller rejoindre sa sœur.




Prenant le petit escalier assez raide, en colimaçon elle monta à l'étage supérieur de celui du réfectoire pour arriver aux dortoirs. Devant la porte, timidement elle frappa. Et de suite, elle entendit de nombreuses voix lui demandant d'entrer. Toute la Section Deux était là au garde-à-vous, toutes étaient prêtes à partir. Sauf une, sa sœur Nasaq. D'un sourire tristes (qui signifiait déjà une grande joie pour elle), les accueilles dans ses bras. C'était là la Section Deux, des gamines courageuses au delà de tout ce que l'on pouvait demander à qui conque. Elle les remercia de cette accueil et chercha sa sœur. C'était la seule qui avait conservé son habit de () et qui demeurait silencieuse. Même son package n'était pas présent. Elle regardait fixement le sol, enivrée d'oublie. Alors s'adressant à la petite troupe:




-"On va vous rejoindre rapidement... Allez mauvaise la mauvaise graine, dans la grande cours et plus vite que ça !"





Toutes descendirent dans la grande cours, rapidement entre extase et remords, elles allaient profiter d'un merveilleux voyage alors que Nasaq était tout simplement en train de mourir, pour la seconde fois.





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Allaatkasik
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MessageSujet: Re: La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 1. [PV]   La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 1. [PV] Icon_minitimeLun 29 Nov - 6:32




Allaatkasik vint s'asseoir avec précaution sur le lit aux cotés de sa sœur tout en prenant sa main dans la sienne et d'une voix doucement triste, elle essaya de chasser les vilains nuages qui assombrissaient, plus que de raison lui sembla t-il, le naturel enjoué de Nasaq. A sa mine déconfite, Allaatkasik sut que ce ne serait pas là sa mission la plus facile. Alors après un long et pensif soupir:




-"Je sais que cela ne doit pas être facile pour toi en ce moment avec la dissolution de la Section Deux sans compter toutes les épreuves que vous avez du traverser... Mais maintenant cette calamité est enfin derrière nous. C'est au moins une chose de positive, nous n'aurons plus à nous inquiéter pour nos proches. Rien que cela devrait être un grand soulagement pour nous toutes... Sûrement que je ne suis pas la mieux placée pour te remonter le moral, mais essaye de faire un petit effort, ne serait-ce que pour tes camarades... Je suis certaine qu'au cours de se voyage, tes tourments s'allégeront et peut-être même disparaîtront. Tu ne voudrais pas gâcher la bonne humeur et faire culpabiliser tes camarades ? Alors, il te suffit de te lever et de les rejoindre dans la cours du Temple, moi je m'occupe de faire ton paquetage. A ce propos, je constate que tu as laissé ton amauti de coté... Je te conseilles tout de même de le revêtir car le froid s'est installé chez nous et nous allons faire un assez long trajet avant de prendre la route pour Eridania... En plus, je peux te promettre que tu n'auras pas vraiment le temps de broyer du noir car je vais profiter de ce voyage pour emmener avec nous les trois pensionnaires de l'orphelinat. Je me suis dit que c'était l'occasion rêvée de leur permettre de sortir un peu et de voir du pays. Comme tu vois, on sera toutes assez occupées... Bon, je ne t'en dis pas plus pour le moment, mais il va y avoir des surprises sur la route qui devraient te faire bien plaisir. Alors, enfile-moi cet amauti et va prendre place sur l'un des attelages. Si te ne le fais pas pour moi, fait-le pour le groupe au moins... Un petit effort, je te prie"





Se levant de son lit, complètement amorphe Nasaq revêtit son amauti et ses bottes de fourrure tandis qu'Allaatkasik mettait dans un sac à dos le nécessaire dont aurait besoin sa sœur durant le voyage. Et une fois habillée, cette dernière se dirigea vers la terrasse du dortoir. Allaatkasik sentie un courant d'air vif et froid s'engouffrant brutalement dans la grande salle et se retourna. Voyant que sa sœur n'avait pas oubliée Aunarpuq, son hermine, Allaatkasik se mit à penser que tout n'était pas aussi noir qu'il pouvait y paraître et posa sur Nasaq une regard tristement compatissant que cette dernière évita volontairement pour se diriger vers les escaliers menant à la cours du Temple. Quelque peu dépitée par cette rebuffade, elle s'empressa de finir le sac à dos et de descendre à son tour. Deux attelages de chiens de traîneaux les y attendaient et déjà l'effectif de la Section Deux attendait bien sagement alignée sur un rang, aux cotés des traîneaux où elles y avaient déjà soigneusement réparties leurs paquetages. La cours était pratiquement déserte de si bon matin et puis la froidure n'engageait pas aux déambulations méditatives. Allaatkasik se posa devant elles et d'une voix douce et grave qui se perdit le long des hautes murailles du Temple:




-"Comme vous le savez toutes déjà, nous allons récupérer trois orphelines qui seront elles-aussi du voyage et sur les-quelles vous veillerez. Donc notre périple nous fera passer par Hellas d'où nous rejoindrons Gaeaf pour traverser le Lac Gelé et ensuite à quelques lieux d'Upiq qui se trouve sur la rive juste en face, à quelques lieux de plus se trouve l'orphelinat où les pensionnaires seront prêtes à partir. Dans la foulée, nous traverserons le Lac de Gelé mais du nord au sud cette fois-ci pour nous rendre à la citadelle Aggersborg. Delà nous traverserons par le col qui nous mènera aux frontières du Comté de Dalma. C'est là que nous nous séparerons de nos attelages pour prendre un chariot à cheval et nous nous rendrons à Hespéria. Voilà pour l'essentiel, mais je ne vous en dis pas plus... Je prends la conduite du premier équipage avec ma sœur tandis qu'Hermeline et Fleuriane prendront la conduite du second. Toi, Marion tu prends soin des trois autres plus jeunes s'il te plaît. Allez, c'est le moment de partir."





Alors qu'elle s’apprêtait à prendre la tête du convoie, Allaatkasik remarqua que sa sœur n'avait pas choisie de prendre place à ses cotés mais avait préférée se mettre à l'arrière du second attelage avec les trois petites. Marion se planta devant Allaatkasik, quelque peu gênée par la situation et lui expliqua toute embarrassée que Nasaq lui avait demandée d'échanger leurs places. Allaatkasik sentie une nostalgie amère lui emplir la bouche mais n'en laissa rien paraître et invita sympathiquement Marion à prendre place à ses cotés. Après tout, peut-être était-ce mieux ainsi... Marion lança le signal de départ et les chiens s'élancèrent hors de l'enceinte du Temple tout en fendant la neige et le vent de la campagne alentour. En mois d'une heure, ils auraient allégrement rejoint la capitale. Une fois dans l'enceinte d'Hellas, Allaatkasik leur demanda d'être attentive, elle avait quelques directives pour le voyage mais aussi sur les conditions qui les attendaient tout du long. Elle pensa qu'il était préférable de les prévenir plutôt que de les décevoir. La petite troupe rassemblée autour d'elle, attendait avec impatiente ce qu'elle avait à leur déclarer. Et de sa voix douce et grave avec sur la fin de son allocution quelques tonalités d'excuses:




-"Bon, je pense que vous auriez bien aimé flâner un peu dans la ville, mais comme nous avons un long trajet devant nous, nous ne nous arrêterons ici que pour l'essentiel puis nous repartirons sans plus attendre..."





Certaines affichèrent des mines boudeuses, d'autres de déception et elle put entendre quelques sons indistincts mais foncièrement plaintifs. Sans y prêter attention, elle reprit:




-"Alors, nous devons nous munir de provisions pour au moins une dizaine de jours, le temps de parvenir à Gaeaf. J'ai fait trois listes de courses que nous allons nous répartir afin de ne pas perdre de temps. Hermeline en voici une, Marion voici la deuxième et je prends la troisième. Les autres, vous vous répartissez dans ces groupes. Nous nous donnons rendez-vous ici dans une heure, donc pas le temps de musarder... Ha, une dernière chose en ce qui concerne le voyage, je vais m'assurer que vous ne manquiez de rien en ce qui concerne la nourriture, mais en revanche pour le coucher, nous devrons nous débrouiller... Ma cagnotte n'étant, hélas pas illimité... Donc nous devrons nous contenter des granges ou des écuries des malle-post... J'en suis sincèrement navrée, mais je ne pourrai pas vous offrir de confortables lits dans les auberges..."





Et là étrangement, aucun murmure de protestation ne se fit entendre. La petite troupe semblait totalement indifférente aux conditions dans lesquelles elles devraient voyager. Par contre ce fut sans surprise que Nasaq choisit un autre groupe que le sien. Décidément, les choses n'allaient pas être faciles entre elle et sa sœur.




L'heure passée, les trois groupes revinrent aux attelages et répartirent les différents sacs de provision et de divers ustensiles dont elles auraient besoin pour le voyage. Cela fait, elles quittèrent Hellas pour se diriger vers la cité portuaire de Gaeaf. La chance était avec elles car il n'y eut que quelques légères chutes de neige mais pas de quoi ralentir leur progression. Le trajet qui longeait la cote de la mer cimmérienne fut même agréable car elles purent faire des haltes dans de petits villages de pêcheurs où elles trouvèrent refuge pour la nuit. Certains même leur offrir le couvert et toutes partagèrent de délectables et conviviaux moments. Par contre, la deuxième partie de la route traversait la grande et désertique steppe qui s'étendait des montagnes jusqu'à la cité portuaire. Là les bourrasques de vent se firent plus fortes, le froid plus mordant et les conditions hostiles mirent à l'épreuve autant les chiens que la troupe. Pourtant toutes savaient que ce n'était là qu'un préambule à ce qui les attendait lorsqu'elles traverseraient le Lac Gelé du nord au sud où des pièges bien plus mortels et nombreux se dresseraient sur leur chemin. Finalement, elles arrivèrent moulues et complètement épuisées mais rien n'avait entamé leur bonne humeur et leur entrain. Une fois à Gaeaf, elles changèrent d’attelage, refirent quelques provisions mais avant de repartir, prirent quelques repos dans la grange qu'un fermier voulu bien leur prêter pour la nuit. Toutes s'endormir sans demander leur reste dans la douceur du foin et les chiens pour leur tenir chaud. Au petit matin, elles s'aventurèrent sur la mince couche de glace recouvrant le Lac Gelé lorsqu'elles entendirent au dessus d'elles, haut dans le ciel clair, des caquettements. Levant la tête, elles purent apercevoir la formation caractéristique des oies sauvages qui venaient migrer au nord et cela leur sembla être un bon présage. C'est donc le cœur léger qu'elles s'engagèrent sur la glace.




Aucune des cinq de la Section Deux n'avait eu l'occasion de voir un tel paysage, à la fois splendide et inquiétant. La glace était recouverte d'une couche de neige suffisante pour que les chiens n'aient pas à revêtir leur chaussons qui leur évitent à la fois la morsure du gel et aussi de déraper à tout va. Ce fut donc de bonne allure que l'équipage progressa sur le lac. Charmée par cette beauté qui d'un premier abord pouvait apparaître austère et monotone, la petite troupe s'en trouva sous l'emprise d'une fascination ensorcelante. Au fur et à mesure que les soleils poursuivaient leurs courses dans le ciel, le paysage se révélait singulièrement changeant. Des détails apparaissaient alors que les minutes précédentes ils étaient invisibles et puis toutes ces lumières et ses reflets qui se jouaient de leurs yeux les avaient envoûtées, à tel point qu'elles en oublièrent le danger d'effectuer une telle traversée en cette saison et elles furent tout autant surprises que quelque peu déçues de voir dans le lointain le rivage du lac et les premières petites maisons du village d'Upiq. Une fois dans le village, ce fut la même routine. Sauf qu'il allait leur falloir bien plus de vivre car cette fois elles ne pourraient se réapprovisionner qu'à la citadelle d'Aggersborg sans compter qu'elles seraient trois de plus. D'ailleurs, un attelage supplémentaire les y attendait. La répartitions des charges fut plus délicate cette fois et ce fut très méticuleusement qu'Allaatkasik vérifia chacun des traîneaux. Cela fait, l'équipage repartit plus à l'est pour l'orphelinat où elles seraient arrivées bien avant la tombée de la nuit. Là les attendaient un bon repas au près d'un feu de cheminée et des lits biens chauds, dernière halte avant un périple éprouvant et hasardeux.




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MessageSujet: Re: La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 1. [PV]   La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 1. [PV] Icon_minitimeJeu 2 Déc - 7:29




Depuis trois jours ce fol équipage avançait avec plus de difficultés tant par la dégradation des conditions climatiques que par la nature même du terrain. En progressant plus vers le sud-ouest, la glace était bien moins uniforme et l'on pouvait pouvait parfois apercevoir les vaguelettes figées qui disparaissaient le plus souvent sous de dangereuses congères. Les vents qui balayaient la neige du lac se faisaient plus forts et plus mordants au fur et à mesure qu'elles s'aventuraient vers le centre de cette étendue désolée car aucune montagne ni colline venait les entraver. La neige qui tombait la plus part de la journée ralentissait d'autant plus leur progression car il était impossible de distinguer quoi que ce soit au delà d'un ou deux pas. Allaatkasik, tout comme Nasaq et les trois orphelines étaient habituées à cette météorologie ce qui ne les empêchait d'être aux aguets et de redoubler de prudence. Dans ce halo ouaté où la ligne d'horizon avait disparut, chacune d'elles était attentive au moindre relief, au moindre son même si leurs sens s'en trouvaient sévèrement amputés par le sifflement strident et ininterrompu du vent. Toutes redoutaient de n'entendre que trop tard le sinistre craquement de la glace qui menaçait que les engloutir. D'ailleurs, les trois plus âgées de la Deuxième Section étaient descendues de leurs traîneaux afin de les alléger tant la glace semblait fragile par moment tout autant que pour guider les chiens au travers l'étrange sphère lumineuse qui semblait s'être refermée sur elles comme une prison où ni le haut ni bas n'existait plus. Heureusement, de temps à autre une accalmie leur permettait de revigorer leurs sens anesthésiés et elles en profitaient pour prendre un peu de repos. Ce que leur avait semblé être un voyage d'agrément était devenu une véritable épreuve contre les éléments mais la petite troupe gardait tout de même le moral et même fourbues conservait son sourire. Le soir venant, elles creusaient des trous de neige afin de se construire un abris qui les protégeaient du vent puis elles se réfugiaient sous leurs couvertures en fourrures bien épaisse et se préparaient une ration. Comme il leur était impossible de faire un feu pour réchauffer leur nourriture et que le fromage était constellé de cristaux de givres tout comme le pain qui était aussi appétissant et croustillant qu'un galet, Allaatkasik découpait tant bien que mal pain, fromage et viande séchée pour leur faire de généreux et copieux sandwichs puis les distribuait tandis que Nasaq aidée d'Hermeline, donnaient leur collation aux chiens.




Il faut dire que la première fois où un feu aurait été nécessaire pour rendre cette nourriture absorbable, les cinq jeunes prêtresses furent assez décontenancées par les manières des trois orphelines. Alors que toutes essayaient vainement de chasser le givre en soufflant sur leur nourriture, les trois autres la mire directement sous leurs vêtements et s’emmitouflèrent en chien de fusil dans leur sac de couchage. Voyant les manières des prêtresses, ce fut Attili qui de sa petite voix timide leur expliqua que de souffler dessus ne servait à rien et que cela serait même pire. Il leur fallait faire comme elles et attendre que la chaleur corporelle fasse son office. Étonnées et quelque peu réticentes à ces étranges manières, elles aussi firent de même, se demandant quand pourraient-elles enfin y planter les dents. Toutes regardaient avec attention les orphelines et lorsque les trois sortirent leur sandwich pour le dévorer sans plus de manière, les jeunes prêtresses les suivirent avec enthousiasme. Bon, réchauffer la nourriture de cette manière demandait de la patience, par contre, pour pouvoir obtenir de l'eau, c'était plus rapide mais bien plus déplaisant. Tenir tout contre son corps une gourde remplie de neige pour la faire fondre était une véritable sinécure... Quoi qu'il en soit, même dans ces conditions relativement précaire, les repas se passaient dans la bonne humeur et puis peu d'entre-elles avaient goûtées aux joies de dormir au milieu des chiens qui apportaient un supplément de chaleur bien apprécié par toutes.




Bien que Nasaq faisait toujours mine d'éviter sa sœur, Allaatkasik ne voyait chez elle aucune colère ni aucune irritabilité comme elle en avait pu faire les frais lors de leur première rencontre. Nulle violence ne semblait l'animer. Non, cela ressemblait bien plus à un profond abattement, à une morosité qu'Allaatkasik ne connaissait que trop bien et de la voir dans cette état, la rendait plus triste que d'habitude. Mais à chaque fois qu'elle essayait d'engager la conversation avec sa sœur, cette dernière se défilait, toute gênée et peinée. Elle savait qu'avec Nasaq, il était tout à fait inutile de vouloir forcer les choses mais tout de même... Ce qu'elle redoutait par dessus tout, c'est que sa sœur n'hérite de sa perpétuelle mélancolie et qu'elle finisse par oublier à tout jamais ce que peuvent être les sentiments de joie, de bonheur et de sérénité. Elle n'espérait qu'une seule chose, que son état émotionnel ne soit pas lié au sang de leur famille et c'est dans le secret de chaque nuit qu'elle priait Kesha afin qu'elle daigne poser un regard salvateur sur Nasaq.




Ullaatkasik avisa la petite troupe, il ne leur restait plus que deux jours avant qu'elles ne rejoignent enfin la rive du lac et qu'elles ne franchisse le dernier obstacle. Elles devraient voyager une journée à travers le Désert de Glace avant de rejoindre les grandes forêts qui les mèneront jusqu’aux montagne et la citadelle d'Aggersborg. Toutes furent ravies d'entendre ces bonnes nouvelles. Enfin elles pourraient profiter de la chaleur d'un bon feu et d'une nourriture délectable. Rien qu'à l'évocation d'une bonne soupe brûlante à souhait, des rires de contentements se firent entendre au travers de gloussements avides et désireux. Au fond d'elle-même, Allaatkasik se réjouissait tristement de quitter enfin ce désert hostile où aucune d'entre-elles n'avait été blessées ou pire encore... Certes, en deux jours beaucoup de choses imprévisibles pouvaient se produire, mais elle préféra ne pas y penser et regarda avec compassion les joyeuses petites frimousses rougies par le vent.




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MessageSujet: Re: La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 1. [PV]   La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 1. [PV] Icon_minitimeLun 24 Jan - 19:09



Le lendemain matin, Allaatkasik réveilla les dernières endormie dont les couvertures en peaux de bêtes étaient recouvertes d'un blanc manteau neigeux. La chaleur des chiens les avaient toutes maintenues en vie et elle y vit en cela un bon présage. Une fois la sommaire et peu ragoûtante collation prise, les cinq prêtresses et les trois orphelines reprirent place sur les traîneaux mais cette fois, Nasaq voulue prendre les rennes de l'attelage, laissant Aunarpuq au petits soins de ses passagères qui montrèrent spontanément leur joie. Là encore Allaatkasik y vit un bon augure et ce fut d'une joie triste et légère qu'elle prit le devant de la colonne sous le regard indifférent de Domora et de Ziria qui pour cette fois étaient les bienvenus. Plus de blizzard, ni de neige, d'ici peu elles seraient toutes en sécurité sur les berges du Grand Lac Gelé, le soir même sûrement et bientôt les contrées fertiles d'Eridania seraient enfin à portée de leurs yeux... Une semaine ou peut-être bien deux, mais une chose semblait certaine, bientôt joie et gaieté allait emplir telle une déferlante tous ces cœurs fatigués par la longue route. Alors que les rives enneigées du Grand Lac apparaissaient à la vue de toutes, un cri général de victoire retenti dans ce silence glacial. Un cri unique jeté vers le firmament. Hélas ce cri eut une réponse inattendue, funeste, le grondement tant redouté tout du long de ce périple par les petites orphelines et Allaatkasik. Pour les autres, ce ne fut qu'un bruit inquiétant mais qui tout de même faisait naître une peur ancestrale jusque dans les cœurs des plus ferventes et vaillantes. Pour Allaatkasik, il ne faisait aucun doute sur la nature de ce mugissement plein de récriminations et de colère. Sa mémoire de ses anciennes croyances lui glaça, à elle aussi, le sang et le souvenir vif des des contes que lui narrait Sifdérik sous le ciel hivernal étoilé lui perfora l'esprit de milliers d'aiguillons acérés. Tétanisée, elle comprit de suite que Sedna était en colère.... Et qu'elle ne pourrait rien faire pour apaiser son courroux. Pour simplifier la chose, la glace était tout simplement en train de céder sous leurs traîneaux et Allaatkasik se sentie plus impuissante que jamais. Le pire des dangers venait de faire son apparition et il allait bouleverser leurs vies à tout jamais.




Sans plus y réfléchir, elle ordonna à Marions de prendre les rennes du traîneau afin de l'éloigner, avec mille et une précautions, au loin de ce désastre annoncé. Le temps était devenu son ennemi, tout aussi impitoyable que pouvait l'être la glace et l'eau. A peine se retournait-elle pour s'avancer prudemment vers le traîneau de sa sœur qu'un grondement sinistre retentit dans le silence glacial de cette contrée désertée de toute vie tout en engloutissant l'arrière de leur véhicule. Deux des petites orphelines basculèrent vers les eaux noires et mortelles mais une seule eut la chance de pouvoir s'agripper au dernier instant aux cordages maintenant les sacs tandis que l'autre fut de suite engloutie. Mue par son instinct de survie, Nasaq sauta sur la glace et sortie immédiatement son coutelas afin de couper les rennes et ainsi d'en dégager les chiens avant qu'ils ne sombrent eux aussi. Dans ce désert à la froideur marmoréenne, ces chiens représentaient leur seule chance de survie et Nasaq le savait bien. Sauver quelques humains n'était pas sa priorité et même si son action pouvait sembler horriblement cynique, Allaatkasik savait que sa sœur avait fait le bon choix, celui de sauver ceux qui pouvaient l'être après cette tragédie et assurer leur survie. Lipili se débattait dans les eaux ténébreuses tandis que Kaagi peinait à se maintenir à bout de bras aux cordages. Attili, terrassée par la peur était restait agrippée aux rennes que Nasaq était en train de sectionner. Alors faisant fi de prudence, elle accourue vers Attili en lui tendant le bras. Mais la petite était si terrorisée qu'elle mit du temps, beaucoup de temps, avant d'enfin saisir la main d'Allaatkasik et de retrouver la fermeté de la glace. Pendant ce temps, Nasaq avait éloigné les précieux chiens et se dirigeait maintenant elle aussi vers le trou béant dans la glace. Le traîneau y était dressé à la perpendiculaire tel un improbable monolithe érigé au désespoir, à la vacuité et qui s'enfonçait inexorablement dans l'abyme insondable du Grand Lac. Il ne restait déjà plus aucune trace de Lipili si ce n'était déjà qu'un funeste souvenir qui demeurerait à jamais figé pour l'éternité dans les eaux froides et les cauchemars qui les hanteraient à tout jamais.

   


Alors que le silence avait repris ses droits sur ce miroir de givre aux tonalités de la désolation, seuls retentissait les cris allant en decrescendo de la petite Kaagi dont la moitié du corps avait été englouti par la bouche affamée de Sedna. Dans un réflexe, Allaatkasik releva la tête vers sa sœur située à l'opposée de la fissure béante. Elle vit dans les yeux de Nasaq, qui se consumaient d'un ardent feu tellurique et dévastateur, la même profondeur de désespoir, la même résignation qui chez sa sœur n'allait pas tarder à l'engloutir dans une colère démentielle et halluciné. Kaagi était perdue. Trop éloignée de la glace solide, salvatrice, trop accrochée à ce traîneau qui ne tarderait pas à devenir son tombeau, Allaatkasik se dirigea rapidement vers Nasaq, mais cette dernière contre toute attente se déshabilla et plongea dans l'eau glaciale. Elle n'avait que peu de chance de survie, pourtant sa sœur gardait en elle un infime espoir, étrange et inopportun, un truc dérisoire auquel on s'accroche vainement, un p'tit l'air de rien. Affolée et à la limite de l’hystérie, elle balaya la neige recouvrant la glace afin d'apercevoir le corps de sa sœur ou bien celui de Kaagi. L'étreinte atroce qui lui serrait le cœur ne fit que la faire suffoquer encore et encore... Plonger dans ces eaux létale était une chose, mais retrouver la fissure vers le ciel en était une autre... Toutes les petites s'activaient de leurs mains à chasser la neige pour l'entre-apercevoir. Mais rien n'apparaissait. Tout comme Kaagi, Nasaq elle aussi venait d'être engloutie. Dans ces contrées, l'espoir est chose inutile, vaine et futile. Comme l'aurait si bien dit sa petite sœur:




/* -"Seul un dieu archi con peut régner ici-bas !" */





Rien qu'à cette pensée blasphématoire, Allaatkasik s'effondra en sanglot. Nasaq ne serait jamais plus. Son seul semblant de famille venait de disparaitre.





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MessageSujet: Re: La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 1. [PV]   La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 1. [PV] Icon_minitimeMer 2 Mar - 10:40




Comment les choses en étaient-elles arrivées là ? Certes, une excursion sur une si longue distance comporte toujours des risques mais alors qu'il s'agissait d'un voyage qui se devait être une distraction, un moment ludique plein de joyeuses découvertes, il était devenu le théâtre d'une tragédie sordide. Cette maudite fièvre ne les avait-elle pas déjà suffisamment éprouvées ? Mais il était hors de question pour Nasaq de laisser le sort s'acharner sur elles de cette manière et de rester passive. Le destin n'était pas pour elle, chose immuable, agir pouvait en délier les fils et ce fut pour cela qu'elle plongea sans même plus réfléchir. Elle fut saisie par l'intense froidure de l'eau qui lui mordait ses membres et dut se concentrer sur une unique pensée, trouver rapidement le traîneau qui s'enfonçait rapidement vers le plancher lacustre. Chaque seconde comptait car de chacune d'elle dépendait la possible survie de Kaagi. Mais elle ne s'attendait pas à ce que l'eau puisse être si sombre alors que pour une fois les soleils resplendissaient dans l'azur du ciel. Nasaq avait occulté l'épaisse couche de neige recouvrant la glace et qui ne laissait filtrer qu'une faible et inconsistante lueur qui ne se diffusait que sur une courte distance. Seulement armée de son coutelas, elle cherchait désespérément du regard une tache plus sombre qui s'éloignait vers le fond lorsqu’elle crut enfin l’apercevoir. Cette forme était à peine visible et semblait se dissoudre dans l'obscurité. Nasaq n'avait que peu de temps pour agir et avec toute l'énergie du désespoir, elle tenta de la suivre. Arriverait-elle à temps ? Cette question l'obsédait. Mais dans cette pénombre, impossible d'évaluer les distances, impossible de se raccrocher à quelque chose de tangible et d'évaluer quoi que ce soit... C'était bien cela le plus angoissant dans cette affaire. Après plusieurs coups de brasse rapide, elle finie par enfin rattraper la forme sombre et s'empressa d'en faire le tour. Comme il lui était relativement impossible de discerner où pouvait bien se trouver le corps de Kaagi, ce fut à l'aide de ses mains qu'elle chercha son corps. Palpant au plus vite le traîneau, elle reconnu les balauds du dessus, les sangles de maintien et puis quelque chose de différent, au toucher cela semblait être une botte de fourrure et lorsqu'elle explora plus avant, elle sentit une jambe. Enfin, elle avait trouvé Kaagi cependant, la petite fille était loin d'être sauvée. Son corps était inerte et devait être retenu quelque part au moyen d'une bride ou bien même par les rênes et le traîneau continuait inexorablement sa course dans l'abyme. Nasaq pouvait sentir la pression de l'eau frapper ses tympans. Petit à petit, elle-même perdait sa lucidité et elle ne tarderait pas à partager la même destinée que Kaagi si elle ne sectionnait pas le lien qui la retenait à ce maudit traîneau.




Son sang-froid était lui aussi en train de la quitter tout comme sa demi-vie. Palpant le corps de la petite, elle sentie sous ses doigts que son bras était retenu au traîneau par une sangle qu'elle s’empesa de trancher d'un coups de couteau. Kaagi libérée, Nasaq la prise sous les bras et la remonta rapidement vers la surface. Désespérément Nasaq chercha le puits de lumière qui les ramènerait à l'air libre. Alors que le traîneau disparaissait dans les ténèbres, elle remarqua une tache blanche vers laquelle elle nagea avec toute l'énergie du désespoir. Quelques secondes plus tard elles émergèrent au milieu des glaces. A l'aide d'une corde qu'Allaatkasik leur avait lancée, Nasaq s'y agrippa tandis que la petite troupe s'affairait à les tirer hors de ce piège mortel. Une fois sur la glace, Allaatkasik se précipita vers sa sœur qui semblait mal en point mais qui devrait apparemment s'en remettre et elle se jeta sur le corps sans vie de Kaagi. Les cours de médecine qu'elle avait suivie allaient-ils suffire pour la sauver ? Mais la petite ne respirait déjà plus. Allaatkasik lui frotta le corps pour la réchauffer et l'enveloppa dans une couverture de fourrure afin de la réchauffer. Mais quelques dizaines de minutes plus tard, le corps demeurait inerte et toutes deux durent se rendre à l'évidence, Kaagi venait de rejoindre ses ancêtres. Cette banquise était un véritable piège et deux orphelines venaient d'y trouver la mort. D'un commun accord il fut décidé qu'elle rejoindrait Lipili dans ces eaux et son corps toujours enveloppé de la fourrure et solidement attaché, fut remis dans le la lac. Au moins son esprit ne serait pas seule et la troupe fit une première prière à Kesha et une seconde à Sedna. Mais toutes savaient que le moment n'était pas venu de les pleurer et qu'elles devaient rapidement reprendre leurs route avant que ce drame ne se transforme en tragédie.




Après s'être changée, Nasaq alla retrouver Attili seule survivante parmi les orphelines qui restait là, debout, muette, pleurant silencieusement devant le trou noir et béant qui avait dévoré ses camarades. Nasaq mis son bras sur ses épaules et d'une voix douce:




-"Viens maintenant, il nous faut repartir..."





Allaatkasik reprit la tête du convois en silence. Ce ne fut pas par indifférence que Nasaq n'alla pas s'enquérir de ce que pouvait ressentir sa sœur, elle savait intuitivement qu'elle devait avoir simplement besoin de solitude et que de faire montre de compassion n'aurait fait que qu'ouvrir cette plaie déjà bien profonde. Alors elle préféra laisser sa sœur avec ses pensées, quelle qu'elles soient. Plus que deux jours et elles auraient enfin regagner la terre ferme. Là, elle y irait lui parler, mais pas avant.




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MessageSujet: Re: La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 1. [PV]   La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 1. [PV] Icon_minitimeDim 21 Aoû - 12:03




Nasaq, témoin impuissant des affres de sa sœur ne pouvait que constater amèrement son replis sur elle-même. De toute évidence, Allaatkasik se reprochait cette horrible tragédie et pour cause, elle avait choisis d'emprunter un chemin bien dangereux en cette période de l'année et il aurait été sans contexte plus prudent de suivre la route contournant le Lac Gelé pour rejoindre la route menant à la citadelle d'Aggersborg. Bien que sachant sa sœur atteinte de la Fièvre de Cendre, était-ce là une raison pour risquer inconsidérément la vie de l'équipage ? Ou bien avait-elle l'esprit trop embrumé par la maladie ? Pourtant elle reprit le commandement sans violence mais au contraire tout en douceur en expliquant à toutes ce qu'elles devaient faire pour traverser le reste de la distance sans encombre jusqu'aux berges. Elle ne fit pas mention de ce qui c'était passé, seulement sur le meilleur moyen de rejoindre la rive. Bien entendu, elles venaient de perdre une grosses parties de leur nourriture qui devait les maintenir jusqu'à la citadelle mais sa connaissance du trajet lui fut utile. Elles devraient faire un léger détour vers l'est où se trouvait un village de trappeurs tout comme celui d'Upiq, là elles pourraient s'y réapprovisionner et aussi s'y reposer un moment avant de reprendre la piste vers la citadelle. Car cette partie du voyage ne s'annonçait pas des plus aisée. En altitude, la neige et la glace redeviendraient de létales dangers. Malgré les récents événements, la douleur qui en était né et cette maléfique fièvre, Nasaq remarqua qu'Allaatkasik n'en demeurait pas moins lucide, conservant tout son esprit pratique ce qui lui redonna confiance. Finalement elle en conclue qu'il devait s'agir encore une fois de l'une des morbides facéties de Kron et non de l'incompétence de sa sœur. Elle aurait bien voulue partager son sentiment avec sa sœur, mais alors que celle-ci ne donnait que des directives, elle comprit que vouloir même simplement lui adresser la parole serait inutile, voir même lui causerait plus de tourment que de réconfort. Résignée, elle aida en silence Allaatkasik et s'occupa de la petite troupe. D'un autre coté, à part la Section Deux il ne restait plus qu'une orpheline qui fut très vite intégrée au groupe. Les deux soirs qui suivirent, Allaatkasik ne mangea pas et ne vint même pas leur dire quoi que ce soit. Elle s'isolait ce qui attrista rudement Attili qui jamais ne l'avait vue dans un pareil état. Elle qui était toujours d'une tristesse légère, étrange lorsqu’elle venait les voir à l'orphelinat, elle qui venait s'enquérir de chacune d'elles, sur ce qu'elle souhaitait le plus, sur ce qui pouvait leur faire plaisir dans l'instant présent, voilà qu'elle se désintéressait de sa seule pensionnaire. Alors qu'elles étaient autour d'un petit feu et que les deux lunes pointaient dans l'océan de cobalt et que la troisième n'allait pas tarder à faire son apparition, Attili très inquiète au sujet d'Allaat, fit part de son sentiment à Nasaq qui lui répondit avec autant de sollicitude que de compassion:




-"Ne t'inquiète pas, c'est juste un mauvais moment à passer. D'ailleurs si tu regardes bien direction plein nord, tu pourras voir les premiers bouleaux de la berge qui se découpent dans l'ombre. Dès demain matin les choses commenceront à changer en mieux. Soit patiente jusque-là. Si tu veux cette nuit je partage ma fourrure avec toi."



Et dans le silence glacial des premières nuits de Famael, la petite troupe s'endormit, épuisée et désenchantée. Qu'est-ce que les Dieux allaient bien encore leur réserver comme mauvaise surprise ? Attili s'était blottie tout contre Nasaq qui elle ne trouva pas le sommeil. Sa sœur l’obsédait et de devoir lui parler, bien plus encore. Dans sa tête, les supputations s'entrechoquaient ne donnant lieu qu'à de vaines spéculations de ce qui pouvait bien se tramer dans l'esprit de sa sœur. Que dire sinon qu'il était évident qu'elle se reprochait son audace d'avoir voulu traverser le Lac Gelé en cette saison et que ses eaux sombres lui avaient dérobée deux de ces pensionnaires sur les trois. Cela était sans appel, Allaatkasik ne pouvait imputer leurs tristes sorts qu'à son arrogance de vouloir défier les éléments, les esprits ou bine les Dieux. Mais cette sentence était bien loin de refléter l'ensemble des évènements. Ce raccourcis, aussi risqué soit-il, était nécessaire. atteinte depuis déjà un certain temps par la Fièvre de Cendre, ses jours étaient comptés. Alors oui, elle avait choisie de prendre des risques pour mener à bon port ses pensionnaires et leur offrir un dernier cadeau mais le sort s'était joué d'elle, ou bien encore l'une des morbide facétie de Kron... En définitive, il se serait difficile de lui remonter le moral avec de tels arguments... Mais demain serait un jour nouveau et Nasaq trouverait peut-être les mots justes et réconfortants. Du moins c'est ce qu'elle espérait au plus profond d'elle-même.



Tôt dans la matinée elles arrivèrent enfin sur les berges enneigées et providentielles du Lac Gelé et direction plein nord pour la chaîne de Vanderoven. Nasaq ne trouva point les mots et cette situation plus qu’embarrassante perdura jusqu'à la citadelle d'Aggersborg.



Pour Nasaq, pour la Section Deux et Attili, l'impatience de rejoindre le royaume d'Eridania se faisait de plus en plus pressante. Toutes espéraient qu'une fois parvenues dans le territoire d'Hespéria les choses pourraient-elles changer ou du moins s’améliorer. Car toutes en avaient plus qu'assez du caractère maussade et distant de leur cheffe d'équipage. Le voyage était bien loin d'être achevé et dans ces conditions, il perdait tout de son sens. Allaat ne pouvait que s'en rendre compte, encore fallait-il qu'elle veuille avancer sur le chemin du repentir et abandonner celui du remord. Il était venu le temps qu'elle renonce à ses pensées mortifères...



snowflakes


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