La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 2.

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_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
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 La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 2.

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MessageSujet: La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 2.   La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 2. Icon_minitimeVen 26 Nov - 14:26


La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 2. Villegiature05



Nasaq assise à l'avant le l'attelage finie par reconnaître la route qui allait les mener au Haut-Monastère, ce qui ne fit qu'assombrir son humeur. Elle n'avait pas osée parler de ce qui c'était passé pendant la fièvre et voilà que maintenant elle allait entre en face de la personne qui l'avait sauvé, donnée tout simplement un sens à cette existence, offert la rédemption. Pourrait-elle faire bonne figure ? Serait-elle simplement en mesure de lui mentir ouvertement, sans remord aucun ? Bien sûr que non et elle ne pouvait redouter que le funeste moment où leurs regards se croiseraient. Alors qu'à l'arrière du chariot la Section Deux chantait à tue-tête et que les pensionnaires de l'orphelinat s’extasiaient devant la beauté et la nouveauté des paysages, Nasaq ne voyait qu'en elle-même une poignée de cendre, une non-vivante perdue dans un monde dont elle ne faisait plus partie depuis des mois. Depuis qu'elle avait tuée la fille d'Alban l'aubergiste à Hellas. Pourquoi sa magie n'avait-elle pas opérée ? Pourquoi était-elle devenue frénétique ? Pourquoi l'avait-elle tout simplement tuée ? Cet acide lui rongeait l'esprit tout autant que l'âme.  Bien qu'Allaat et Atuagak lui jetaient des regards inquiets, elle ne pouvait se résoudre à leur dire comment elle avait perdu son âme et pour autant sa foi en Kesha était restée intacte. Mais la Grande Déesse voudrait-elle encore d'une âme aussi noire... Durant les quinze jours que durèrent le voyage, Nasaq ne mangea que très peu et ne dit mot à personne, même pas à sa sœur. Pourtant Atuagak la prise dans ses bras le soir pour dormir, la protéger du froid ou bien des cauchemars, mais rien n'y fit. Allaatkasik qui comptait bien sur ce voyage pour faire plaisir à sa sœur fut bien déçue. Plus elles approchèrent su Haut-Monastère, plus Nasaq se refermait sur elle-même, refusant de se nourrir. Hermeline et Marion ne cachaient plus leurs inquiétudes la concernant, toutes deux devinrent rapidement désemparée devant cette situation. Pourtant aucune d'elles ne parla de ce qui c'était passé au Temple... Sûrement que Sœur Sidonie en avait déjà parlée à sa sœur... Mais tout de même, la bonne humeur disparut assez rapidement qu sein de la section et le silence prit place. Les plaines de succédaient les unes aux autres, les champs cultivés aux bois giboyeux, mais aucune n'avait connaissance de leur destination. C'est en voyant les murailles et les hautes tours du Haut-Monastère qu'Aubérie lança d'une voix vive et enthousiaste:




-"Mais c'est le Haut-Monastère !"





Au dessus d'elles passait au dessus des nuages un vol d'oies cendrées. L'on pouvait entendre leur caquètements dans le haut lointain. Que n'aurait pas donnée Nasaq pour s'évader avec elles, s'évader de sa condition. Mais devant elle, plus d'option. Avouer et mourir si nécessaire. Elle avait trahie son serment et plus jamais elle ne sentirait digne de l'Amour de Kesha. Devant les portes du Haut-Monastère, Allaatkasik vint la voir et du ton plein de compassion:




-"Ne t'inquiètes pas. Les petites vont nous laisser, c'est Atuagak qui va s'en occuper. Et puis mois, je vais te laisser seule avec Dame Othello et ta Section deux. J'aurais aimé te voir en de meilleurs dispositions..."





-"C'est gentil... Merci grande sœur pour ta diligence, ça va aller. J'ai fauté, j'ai fais des choses si graves que personne ne pourra jamais me pardonner et je me dois d'assumer.  Seule Hermeline avait des doutes, pauvre petite... Mais qu'ai-je faits ! Je' ne suis même plus digne de poser mon regard sur cet être de lumière..."





-"Quoi qu'il se soit passé, tu devais avoir de bonnes raisons pour agir comme tu l'as fait... Je suis vraiment navrée de t'avoir abandonnée en ces moments si difficiles, c'est ma faute, tu es ma petite sœur et je me devais de prendre soin de toi... Par contre, je pense que rien n'est irréparable... Othello sera peut-être te pardonner..."





-"Fiche-moi la paix, tu peux pas comprendre..."





-"Quoi ? Que tu as su tout garder pour toi-même ? T'es devenue une imbécile agenouillée au seuil de l'existence, et maintenant tu renonces à cette vie sans lendemain ? Prétentieuse que tu es devenue petite sœur... J'en ai marre de tes caprices !"





-"Désolée mais de cet étrange carnaval, je ne veux plus être..."





-"Là tu vas la fermer, sérieux ! Dame Othello nous attend et tu devras aborder la question de la CTRC... Elle compte sur toi, sur nous. Alors tu va prendre tes responsabilités dès maintenant, t'as plus le choix, sinon que de la décevoir encore une fois. Les ruines de ton existence n'interresse personne et encore moins cette grande dame, rentre toi bien ça dans ta petite tête de crevette.





Elle savait bien que sa grande sœur avait raison, sa faiblesse devenait indécente et jamais elle ne pourrait se le pardonner, encore moins les personnes qu'elle avait condamné. Mais dans sa tête, tournaient les images lugubres et sinistres tel un leitmotiv de la gamine qu'elle avait dévoré vainement... Et puis tous ces Terrans qu'elle avait étouffés dans leurs sommeil. Et finalement, pourquoi ? Etait-ce une raison valable ? Ou juste la peur qui l'avait fait agir...
Une fois le chariot arrivé devant les grandes portes du Haut-Monastère, Allaatkasik remit son laissé passé aux gardes qui peut après les laissèrent entrer. Une fois dans la grande cours, Atuagak menait les trois orphelines prier un moment dans le Temple, tandis qu'Allaatkasik, Nasaq accompagnée par la Section Deux se rendaient au lieu convenu par Dame Othello. Hermeline aidée par Marion transportèrent la petite malle en osier alors qu'Aubérie, Anathalie et Fleuriane les suivaient pieusement, bien en rang. Toutes gardèrent le silence, toutes impressionnées autant par la majesté de lieux que par leur hôte qu'elles n'imaginaient jamais rencontrer. Allaat souffrait plus pour sa sœur que jamais et ne pouvait espérer qu'un miracle de la part d'Othello. Enfin, peut-être...





snowflakes



Dernière édition par Nasaq le Mer 23 Fév - 16:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 2.   La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 2. Icon_minitimeMar 7 Déc - 23:13

Brusquement, Othello se retourna, détournant les yeux du malade qu’elle soignait. Son regard croisa celui d’un jeune prêtre de Ténéis qui avait été assigné à l’intendance ; ses joues creuses et son air amaigri trahissait que tout comme la Haute-Prêtresse de Kesha, il avait été délivré de la fièvre de cendre quelques jours plus tôt. Le jeune homme venait à peine d’interpeller le groupe en frappant frénétiquement sur la pierre des murs avec le coude de son indexe, ne pouvant trouver une porte sur laquelle abattre ses coups. Une façon comme une autre d’interpeller les cultistes de Kesha qui entouraient une petite fille la peau encore rongée par la cendre. Sans cérémonie, Othello se retourna sur la malade, non sans adresser à l’intendant un signe de main silencieux. Elle devrait terminer son soin avant d’écouter ce qu’on avait à lui dire.

Quelques minutes plus tard, quand elle eu finit d’administrer baumes et calmants à la jeune malade, la yorka finit par se retourner vers le prêtre, qui le regardait d’un œil curieux. C’est d’une voix tranquille qu’il lui expliqua rapidement qu’une délégation cimmérienne venait d’arriver au Haut-Monastère, et qu’il semblait qu’elle désire à s’adresser à elle. Un sourire secret se dessina sur ses lèvres pâles, dessinant sur son visage une expression paisible. Allaatkasik avait donc fait bon voyage, accompagnée, comme elle l’avait écrit, par les orphelines sous sa garde, et quelques sœurs de Kesha venant du temple cimmérien. Une belle procession aux sonorités du nord, à l’esprit des grandes plaines couvertes de neige et d’épines de pins. Elle se réjouissait déjà de revoir la jeune Nasaq, de connaître ses évolutions, ses nouveaux pas, et d’en savoir plus sur ce que ces derniers mois avaient amenés pour elles.

La fièvre de Cendres avait fendu sur le continent comme une bête féroce, affamée et famélique qui profitait d’une poignée de main ou d’un baiser pour consumer ses victimes jusqu’aux os. Le Monastère commençait seulement à voir le bout du tunnel, après leur récent combat pour pouvoir trouver le remède et le fabriquer en nombre. Mais les échos de Cimmeria n’était pas aussi beau, et on racontait jusque là la situation pénible qu’avait rencontrer le temple de Kesha et ses prêtresses. Rapidement, Othello se retourna vers Athema, la puissante zélos à la peau d’émeraude qui la surplombait de deux têtes, elle comme la majorité des autres pèlerins, et lui indiqua de la suivre pour partir à la rencontre des nouvelles venues. Un enthousiasme coulait sous la peau de son visage, en même temps que ses souvenirs passés qui se faisaient plus vifs à mesure qu’elle avançait dans la foule du hall, saluant au passage quelques visages connus et nouveaux venus qui la reconnaissaient.

Comme des bulles s’échappent des geysers des hauts-fonds, les questions eurent tôt fait de fourmiller sous ce crâne opalin. Sous son air sérieux et ses traités lissés, la sirène avait pourtant l’air bien douce ; sagement abritée du froid naissant par une épaisse cape d’écailles de coton bleu nuit, tissé de fils d’argent dépeignant une vaste cène issue d’une légende ancienne. Son corps semblait bien petit, plus frêle encore qu’auparavant, avant qu’elle-même ne contracte la maladie de feu. Cela faisait plusieurs semaines qu’elle était pourtant guérie, et son corps commençait à peine à perdre ses stigmates. Sa peau était de nouveau lisse, ses écailles irisées ; on ne voyait plus les larges veines rouges qui avaient creusés sa peau de sillons pleins et gris. Ses joues retrouvaient une forme plus ronde, là où elles trahissaient un crâne. Mais ses poignets et ses épaules étaient encore osseux et maigres, et ses yeux encore ternes pour qu’ils furent jadis si brillants. Mais la sirène regardait sereinement vers l’avenir : tous les jours était pour elle une façon d’avancer, et de retrouver la constitution que l’ombre lui avait prise.

Les portes du Haut-Monastère étaient grandes ouvertes malgré la douceur des températures, condamnant les passants à porter fourrures et manteaux si ils ne voulaient pas souffrir trop. Ce n’était pas pour déranger les derniers malades, qui savouraient volontiers cette fraîcheur. Le froid agissait comme un onguent pour la fièvre, même si il avait la même tendance à favoriser d’autres maux qui venaient se greffer à la maladie comme une tumeur maligne. Une alchimie bancale et dangereuse qu’Othello redoutait par-dessus tout. Passant à son tour les portes, elle balaya la foule avec une avidité folle, recherchant les visages familiers parmi les passants et les moines. Ses mains vinrent redresser machinalement le vêtement sur ses épaules, quand Athema l’interpela et pointa du doigt un recoin plus éloigné du parvis. C’était l’endroit qu’elle avait désigné à la gorgoroth lors de leurs échanges ; elle y distingua Nasaq, et à côté d’elle, un être de flammes et de feu.


« Athema, fais préparer une dose de remède. Le plus rapidement possible. » Othello lui murmura cela discrètement, mais l’urgence de sa voix laissait supposer que la zelos n’aurait guère le temps de poser des questions. La colosse disparut promptement, en laissant sa supérieur rejoindre leurs invitées seule.

Plus elle se rapprochait du cortège, le cœur oscillant entre liesses et doutes, plus la sirène comprenait que quelque chose couvait sous ces visages émerveillés. Elle surprit quelques regards admiratifs venant des toutes dernières venues, mais c’est bien les yeux de Nasaq qu’elle cherchait le plus. La petite créature toute de trépas et d’innocence restait encore profondément présente dans son esprit, trottant avec ferveur entre ses pensées quotidiennes. Elle avait hâte de la retrouver, elle qui avait apprit à ses côtés les prémices de leur foi. Et pourtant, de sa hauteur, il lui semblait que son jeune regard était fuyant, que son visage se tordait dans une moue triste. Il lui semblait voir une fleur éteinte ; plutôt que la pivoine de fraîcheur qu’elle avait quittée là, quelques mois plus tôt.
A côté d’elle, Allaatkasik n’était pas en reste, et semblait à un stade particulièrement avancé de la maladie. Othello se maudit de n’avoir pas su plus tôt qu’elle aussi était ravagée par les flammes. Mais elle ne voulait pas attaquer de but en blanc par de si mauvais augures, et la mine de Nasaq l’inquiétait tout autant.


« Mesdames, soyez les bienvenues au Haut-Monastère. » D’un geste simple, la sirène déploya ses bras hors de sa cape pour les saluer. Ses mots chaleureux et son ton doux trahissait sa joie, mais son regard quant à lui semblait déjà accaparé par des pensées plus graves. « J’espère que votre voyage fut bon. »

Le Monastère était un endroit vivant, et de plus en plus en liesse, chaque jour marquant une nouvelle victoire face à la maladie qui les occupait tous. Aussi sa voix perça difficilement à travers le tissu épais du bruit qui dominait la place. Un instant, elle s’arrêta, regardant attentivement Nasaq, ses yeux sombres qui ne voulaient pas croiser les siens. Quelque chose semblait la travailler, mais Othello ignorait encore si elle pouvait la confronter si frontalement. Elle se retourna rapidement vers sa sœur, au front de feu.


« Allaatkasik… Je suis navrée de vous revoir dans cet état. » D’un œil attentif, elle détailla son apparence de charbon, scrutant attentivement chaque détail qui pourrait lui indiquer à quel stade elle se trouvait. « Vous n’avez plus rien à craindre. J’ai demandé à ce qu’on nous apporte un remède ; vous serez sauvée bientôt. Vous, et quiconque autres malades fait parties de votre suite. »

Elle espérait sincèrement que les protégées de Kesha aient été épargnées, même si les augures n’étaient définitivement pas du côté des prêtresses. Prenant un instant, Othello se laissa finalement guidée par ses raisons et ses inquiétudes, et plia un genou au sol face à elle, son genou touchant la pierre à travers le tissu pâle. L’état de Nasaq l’inquiétait particulièrement, et elle ne voulait plus laisser la jeune prêtresse hagarde et en proie à son esprit.


« Sois la bienvenue, Nasaq, je suis heureuse de te retrouver. » Elle hésita longuement, se demandant si elle devait employer les flammes de Kesha pour aider la gorgoroth à retrouver la lumière. Finalement, elle se résolue à ne pas y avoir recourt, laissant sa paume morte d’activité. « Ces derniers mois furent parmi les plus sombres qu’on n’ait jamais connu. Je n’ose imaginer les visions d’horreur que vous avez dû affronter, les souffrances et les épreuves. Mais vous êtes en sécurité ici, nous veillerons sur vous et votre famille, comme Kesha nous veille toujours. » Lui murmura-t-elle solennellement. Elle attendrait que Nasaq veuille bien se confier, si elle le souhaitait. Mais au moins, elle était de nouveau assurée de son engagement auprès d’elles.
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MessageSujet: Re: La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 2.   La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 2. Icon_minitimeMar 28 Déc - 18:54




Dans la cours du Haut-Monastère, régnait une grande agitation. Au milieu de cette foule bigarrée, formée de pèlerins tout autant que de malades cherchant soin et réconfort, mais aussi de prêtres et de prêtresses des différents cultes, aux atours parfois somptueux ou bien austères, les deux orphelines ne savaient plus où donner de la tête tant il y avait en ce lieux, une accumulation de nouveautés donnant lieu à un émerveillement continuel qui finit par les enivrer. D'ailleurs, elles ne tenaient plus en place et gravitaient sans cesse, comme un essaim d'abeilles tout autour de la petite colonne formée par la Section Deux des jeunes prêtresses. Quelque peu perdues dans cette nuée, Allaatkasik et Atuagak remarquèrent un jeune prêtre qui s'avançait vers elles. Allaatkasik regroupa tout son petit monde et alla à sa rencontre quand elle sentie qu'une nouvelle crise commençait à s'éprendre d'elle. Ce n'était vraiment pas le bon moment, alors elle serra les dents, rassemblant le peu de force qui lui restait. Arrivant devant le groupe, le jeune prêtre qui avait l'air d'être assez nerveux lui-même, leur souhaita la bienvenue. Malgré son affliction, Allaatkasik lui présenta en retour ses respects tout en lui indiquant qu'elles étaient attendues par la Haute-Prêtresse de Kesha. Essayant de maîtriser du mieux qu'elle le put ses tremblements tout en faisant bonne figure, elle écouta les consignes du jeune prêtre qui repartit dans la foulée se perdre dans la multitude.




Exténuée par ce long voyage, fortement éprouvée par le décès brutal d'Attili lors de la traversée du Lac Gelé, Allaatkasik finit par ce demander si elle disposerait finalement d'assez de temps avant que la fièvre ne l'emporte et qu'elle puisse accomplir la mission qui lui tenait tant à cœur. Dans sa besace de cuir de renne se tenait l'acte de propriété de sa nouvelle demeure dans le compté de Béon, celle qu'elle avait acquise pour ses petites pensionnaires. Elle s'en saisit et dans un souffle rauque la tendit à sa petite sœur, le regard plein de contrition.




-"Je suis désolée d'avoir prononcée de si blessantes paroles à ton encontre... Je n'aurais pas du... Pardonne moi petite sœur. Avant que les Abymes ne m'engloutissent, j'ai un petit secret à t'avouer, j'avais dans l'intention de vous faire une petite surprise à toutes... Le Haut-Monastère n'est pas notre destination finale..."





Prise d'une quinte de toux inopinée, elle dut reprendre son souffle avant de continuer d'une voix encore plus ténue:




-"Au cas où... Tout est là et je compte sur toi pour accomplir la fin de ce voyage. Bien que cela devait être une surprise autant pour toi que pour les petites orphelines, tout ce trouve dans ce plis... Je sens déjà mes dernières forces me fuirent et je crains que pour moi, le combat ne soit terminé. Je voulais que tu saches que quoi qu'il te soit arrivé par le passé ou bien quoi que tu ais du faire, tes actes sont et seront toujours guidés pas la sagesse de notre déesse et que tu honoreras toujours son nom. Ce dont je suis certaine, c'est que tu es devenue une prêtresse vertueuses, dotée d'un immense courage et d'une grande bonté... Et comme je suis pressée par le temps, sache que j'ai en ma possession un carnet dans lequel j'ai mis par écrit un ensemble de recommandations pour former une unité d'espionnage, comme tu le sais déjà, à l'attention des Prêtresses de Kesha, mais dans ce contexte d'instabilité politique, il vaudrait mieux mettre toutes ses informations à disposition des seules mains intègres que nous connaissions, c'est à dire Dame Othello... Je crois que nous en avons eu un avant goût le soir des Vêpres Nocturnes. Faire confiance au Temple serait leur remettre un outil de pouvoir et d'absolutisme dont il pourrait bien faire un mauvais usage."





Décidément Allaatkasik ne rendait pas plus facile la situation dans laquelle se trouvait Nasaq, qui au bords des larmes, prit le plis sans un mot et le mit à son tour dans son sac. Un silence tout à la fois lugubre et funeste enveloppa les deux sœurs. Le drame qui venait de se jouer n'était pas passé inaperçu aux yeux d'Atuagak mais qui par pudeur et délicatesse, avait préférée rester en retrait. Elle se devait de se montrer courageuse même si voir Allaatkasik dans cet état lui brisait le cœur en d'amers et acérées esquilles. Impossible pour elle de chasser cette sinistre et angoissante idée qui lui obsédait l'esprit depuis plusieurs semaines déjà, telle une ritournelle démoniaque. Sa chère et tendre allait-elle succomber aux affres de la Fièvre ? Tant cette pensée lui était insupportable qu'elle préféra détourner son regard et rejoignit la Section Deux qui était occupée à sortir la malle d'osier dans laquelle se trouvait leur cadeau commun pour la Haute-Prêtresse de Kesha.




Les cinq jeunes prêtresses partageaient toutes ce même sentiment perturbant, contradictoire et violent. Devant l'état de santé critique d'Allaatkasik et l'état mental quasi désespéré et désespérant de Nasaq, elles éprouvaient une certaine honte à la joie incommensurable qui avait inondée leurs cœurs et leurs âmes lorsqu’elles avaient apprise que la Haute-Prêtresse de Kesha allait venir à leur rencontre. Certes, elles savaient bien qu'elles devaient se rendre au Haut-Monastère pour y déposer leur offrande à Dame Othello mais pas à ce qu'elle les reçoivent en personne. Seule Marion ne semblait pas être si surprise que cela par cette situation inattendue... Baignant dans une félicité sans borne, elles détachèrent de l'attelage le précieux colis toutes impatientes et excitées de pouvoir le remettre en main propre à la personne qu'elles considéraient comme la plus importante à leurs yeux tout autant que la plus digne de représenter Kesha sur ce monde. L'idée de ce cadeau leur avait été soufflé quelques mois au paravent par Allaatkasik. Immédiatement enthousiasmées par cette proposition, elles se cotisèrent toutes pour l'achat des peaux et la confection de l'amauti ainsi que pour l’inséparable paire de bottes. Leur seul regret fut qu'elles ne purent acquérir de nobles peaux telles celles du lynx des steppes ou bien celles du renard polaire et ne réussirent à trouver que quelques peaux de renard bleu de l'année précédente. Juste de quoi faire le revers des manches et celui des bottes. Par contre, la saison de la chasse aux bébés phoques battait son plein à cette époque de l'année. Alors à défaut d'un amauti aux fourrures luxueuses, elles avaient opté pour faire réaliser l'ensemble avec des fourrures du blanc virginal des premières neiges cimmériennes. Alors que les jeunes prêtresses semblaient tout de même déçues de devoir se contenter de peaux de phoques, Allaatkasik leur fit remarquer que bien au contraire, ces fourrures siéraient bien mieux à la Haute-Prêtresse. Ce n'était pas le genre de personne à rechercher le luxe ou bien la noblesse de telle ou telle matière, tout au contraire la simplicité d'un blanc immaculé refléterait bien mieux sa noblesse d'esprit et sa grandeur d'âme. Le tape-à-l’œil vestimentaire de la capitale aurait été de toute manière plus que déplacé. Ce cadeau avait un tout autre but. Allaatkasik avait eut l'occasion de ressentir lors de leur première rencontre une très légère nostalgie lorsqu'elle évoquait sa patrie d'origine, enfin c'était sa conviction. Car comment véritablement déchiffrer les émotion d'un visage si serein, si énigmatique ? Quoi qu'il en soit, les petites orphelines n'étaient pas en reste. Elles avaient récolté l'osier dans les marécages avoisinant l'orphelinat pour confectionner la malle de leurs petites mains habilles. Et pour apporter une touche subtile des fragrances de la toundra réchauffée par les deux soleils, elles confectionnèrent de petits pochons en tissus qu'elles garnirent de brins de genévrier et de sapin, y ajoutèrent des fleurs de Lédon et d'Erigeron puis les disposère dans l'amauti et les bottes. C'était un peu du territoire des Glaces dont elle voulait lui faire partager avant tout. Mais d'un autre coté, Dame Othello devrait avoir tout de même fière allure dans ces fourrures et elles feront assurément honneur à son indicible beauté...




/* Et quand bien même elle ne le porterait pas, car le climat d'Eridania ne s'y prête point, elle tout de même fermer les yeux et de sa main délicate, caresser la soyeuse fourrure pour que les souvenirs des paysages enneigés reprennent vie dans son esprit */





Bon, bon, c'était pas tout ça et sûrement pas le moment de gâcher le peu de force qui lui restait, Dame Othello allait les recevoir et il était tout à fait inacceptable pour Allaatkasik qu'elle lui présenta une troupe indisciplinée et bruyante. Alors se retournant vers les traîneaux, elle découvrit avec stupéfaction un tableau horrifique ! Les cinq jeunes prêtresses accompagnées de Nasaq étaient tout simplement en train de se déshabiller pour revêtir leur ancien unciforme de leur section... Toutes, extrêmement indifférentes chaussèrent leurs bottes ferrées à large rebord, la veste en cuir épais qui donnait une rigidité toute singulière à leurs mouvements et les gants tous aussi épais. Puis venait un petit surcot en tissu, azur aux liserés bleu de cobalt et dont le milieu avait été brodée, dans l'urgence du moment, un aigle qui en son sein était figuré la déesse Kesha. Nasaq ne semblait pas plus enthousiaste que cela mais Marion sut la persuader elle aussi de revêtir cet uniforme, ultime baroud d'honneur de la Section Deux. Après tout, comment mieux rendre hommage à une si haute dignitaire dont chacune voulait exprimer tout son respect et sa fervente dévotion ? Si bien que même Nasaq se prêta à cette ultime cérémonie. D'ailleurs, Allaatkasik remarqua sur son visage un sourire, triste certes mais un sourire tout de même... Jetant rapidement un coup d’œil de droite à gauche, leur démonstration ne semblait pas non plus avoir trop attiré l'attention ou bien même des quolibets, c'était déjà ça... Et pour finir en beauté, Marion vissa les deux parties d'un petit mat en hêtre qui ne devait pas dépasser le mètre-quatre-vingt auquel elle y fixa une bannière en tissus d'une trentaine de centimètre de large des même coloris et emblèmes que leurs surcots. Puis elles se mirent en rang au garde-à-vous, attendant dans un silence révérencieux, la venue de Dame Othello. Certes, elles manquaient toutes de bonnes manières et de bienséances en public, mais cela n'était pas un fait un fait nouveau qu'elles étaient relativement iconoclaste. Par contre, dès lors qu'il s'agissait de l'Ordre de Kesha et que cela soit légitime, elles savaient se montrer digne de leur condition de prêtresse de second rang. Devant elles, la malle d'osier avait été posée et toutes étaient plus qu'impatientes de la remettre à la Haute-Prêtresse. Seule Nasaq ne semblait plus partager un peu de leur joie et sur son visage pouvait maintenant se lire une infinie tristesse...




Devant se mouvement organisé, Atuagak disposa les petites orphelines sur un rang elle aussi, juste devant celui les jeunes prêtresses. Elle-même prit place en bout de file derrière, aux cotés de Nasaq. Seule Allaatkasik resta en tête du groupe et même de dos, il était facile de deviner qu'elle était sérieusement malade tant il était visible qu'elle dut redoubler d'effort pour contrôler ses tremblements. Pourtant, Allaatkasik n'éprouvait ni désespoir ni amertume face à sa propre fin qui s’approchait à grand pas, mais juste la honte de se présenter si lamentable, si pitoyable face à la personne qui avait su donner un sens nouveau à son existence, lui apporter une lumière chaude et réconfortante dont elle ne se sentait même pas digne. Dame Othello avait réussie à changer le destin peu recommandable d'une Ladrinis voguant sur les eaux troubles de la trahison et de la forfaiture. Et pour cela, à jamais elle lui serait reconnaissante même si son existence devait être écourtée. Pendant ces quelques mois, elle avait connue une étrange et singulière félicité. Peut-être était-cela que le sentiment de bonheur ? Ou bien celui d'une dévotion sans faille ? A moins que cela ne fut un subtil mélange des deux...




Que ce soit par la maladie ou bien par l’excitation, toutes attendaient tremblante la venue de la Haute-Prêtresse dans un pieu silence contrastant fortement avec le brou-haha environnant. Et lorsque Dame Othello arriva devant elles en leur souhaitant la bienvenue en ces lieux, elles furent prisent par un émoi profond. Les trois petites orphelines poussèrent dans un demi murmure de petits "Ho" admiratifs et craintifs. Quand à la Section Deux, toutes poussées par le même élan, posèrent en silence un genoux à terre, le visage tourné vers le sol en signe de révérence et Nasaq en fit de même. Atuagak, elle, fit une révérence de convenance comme savent si bien le faire les diplomates. Quant à Allaatkasik, elle resta tout simplement sur place, trop exténuée pour agir dans l'instant, trop occupée à rassembler ses penser et se contenta d'un simple salut en levant sa petite main parcourues d’inquiétantes veines noires. Se rendant compte de son impolitesse, elle s'en mordit la lèvre inférieure, encore plus honteuse. Mais la Haute-Prêtresse avait ce pouvoir formidable de pardonner et bien plus encore, de ne point s'arrêter à des choses superficielles, juste avec la sonorité de sa voix elle pouvait calmer les tempêtes des esprits tourmentés. Alors, reprenant un minimum d'aplomb, Allaatkasik se lança dans une rapide tirade, enfin presque, ce qui était bien éloignée de sa diction posée, à la voix bien plus grave et ténue qu'à son habitude:




-"Nous vous remercions toutes très humblement pour votre grande mansuétude tout autant que de votre chaleureux accueil en ce lieu sanctifié, Haute-Prêtresse. Je tenais à vous présenter les petites pensionnaires de mon orphelinat, Kaagi et Lipili, les deux uniques survivantes de ce long voyage... L'une d'elle ayant rencontrée l'esprit de Tikta’Liktak qui nous l'a enlevé pour la remettre dans les mains de Kesha."





Allaatkasik marqua un temps d'arrêt les yeux noyés dans d'indicibles regrets. Jamais elle n'aurait du emprunter la voie par le Lac Gelé en cet période de l'année... Puis toute pénétrée de remords, elle continua, l'esprit lourd mais dans le respect du protocole:




-"Inutile de vous présenter Atuagak tout comme ma sœur qui par ailleurs vient de revêtir tout comme ses camarades l'uniforme de la Section Deux comme vous pouvez le constater. Ces petites troubliones de la section deux ont autant donnée autant de fil à retordre à cette maldie qu'à l'Ordre du Temple... Alors de la plus grande à la plus petite, vous avez Hermeline, Marion, Fleuriane, Aubérie et pour finir Anathalie. Par contre, si cela ne vous dérange point, j'ai promis à mes deux petites pensionnaires qu'Atuagak les emmènerait visiter les lieux et puis nous serons plus tranquille pour converser. Elles sont adorable, mais le voyage les a fortement éprouvée... Je préfère donc les dispenser pour qu'elles puissent se changer les idées rapidement... Et j'avoue qu'un peu de calme serait le bienvenu."





Et lorsque qu'Othello évoqua son état de santé mais qu'elle disposait d'un remède, Allaatkasik poussa un franc soupir entre satisfaction et repentir. Mais elle reconnue chez la Haute-Prêtresse ce visage émacié, tout autant fatigué qu'elle avait vue tant de fois chez les prêtresses de Kesha, si dévouées et avec autant d'abnégation, que ce soit au Temple ou bien à Hellas. Pourtant, cela ne semblait ne pas avoir affaibli la sagesse tout autant que la la bonté coutumière qui irradiait de son visage. Le Haut-monastère était si vaste qu'elle n'osait s'imaginer l'enfer qu'elle avait traversé ces derniers mois, elle et les autres prêtresses. Tant de malades avaient du affluer dans ces lieux que cela ne pouvais être qu'un cauchemar...




Une première fois Dame Othello avait sauvée son âme, maintenant elle allait sauver son enveloppe corporelle. Peut-être ne le méritait-elle pas, mais au moins elle ne laisserait pas seules derrière elle ni ses deux pensionnaires, ni sa sœur. C'était bien là son unique réconfort... Peut-être pourrait-elle même racheter ses fautes ? Ou du moins faire tout pour essayer de s'en dédouaner quelque peu... A moins que cela ne fusse que pure vanité de sa part...




Dame Othello s'approcha de Nasaq qui semblait de plus en plus mal à l'aise. Allaatkasik redoutait le pire et retint son souffle comme toute la petite troupe. Et dans un sanglot, gouffre d'une désespérance sans fond Nasaq lui répondit:




-"J'ai fait tant de choses abominables, des choix qui n'en étaient pas et pourtant c'est bien moi qui ai commis ces actes atroces. Sans parler de mes pouvoirs qui ont causés la mort... Je ne mérite même pas de vous adresser la parole ni même de vous regarder... Je préférais mourir plutôt que de vous salir par mon déshonneur et ma faiblesse... Je n'attends aucune rédemption et je ne comprends pas pourquoi ma sœur risque sa vie pour nous toutes alors que c'est moi qui devrait disparaître. Je ne sais plus ce que je suis..."





Allaatkasik, toute tremblante, se hazarda à demander s'il était possible que la suite de cette conversation puisse se tenir plus à privé...




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MessageSujet: Re: La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 2.   La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 2. Icon_minitimeDim 2 Jan - 19:46

Comme une haie sauvage d’aconits téméraires, les petites âmes protégées de la déesse se dessinaient doucement, abritées dans leurs habits rigides, crispés, mais glorieux. Elles représentaient chacune un peu de l’esprit du nord, de Kesha, des steppes cimmériennes et des valeurs que l’Eglise leur avait enseigné. Pour beaucoup, elles étaient une vision étrange sur le vaste parvis de pierre qui faisait face au Monastère. Un groupe peut-être un peu rustre, singulièrement différent des autres pélerins, hétéroclites et féminins. Mais plus Othello s’approchait d’elle, plus elle redécouvrait dans ces jeunes filles l’âme courageuse de sa nation, comme les plantes des montagnes qui s’épanouissent contre les falaises escarpées, loin des plaines tranquilles où poussent les fleurs des champs. Un spectacle ravissant, loin des conventions et des artifices qui étouffaient trop souvent les meurs Eridaniennes.

Devant elle, un petit panier d’osier qui semblait à la place d’honneur - du blond presque blanc des grandes plaines enneigées, elle reconnaissait la teinte des paniers que l’on fabriquait sur les berges du lac gelé. L’attention lui fit chaud au cœur. Et quand elle s’approcha enfin du groupe, des fragrances familières lui parvinrent immédiatement.

Pendant une seconde, elle admira ce large groupe, tous ces visages aux traits fragiles, mais emplis de courage, qui pour beaucoup se retrouvèrent rapidement retournés vers le sol dans un salut presque martial, entouré d’un voile de respect qu’Othello accueillit comme un honeur. Elle ne méritait sans doute pas autant de cérémonie et les invita rapidement à se relever prestement, un sourire amusé ponctuant ses lèvres exsangues. Elle remarqua que la jeune Atuagak avait aussi fait le déplacement ; il lui avait semblé comprendre que ses liens avec Allaatkasik étaient forts et sans doute ne voulait-elle pas quitter son chevet. C’était aussi admirable que courageux compte tenu de son état, et cela prouvait d’autant plus son affection pour elle. Silencieusement, Othello restait coi devant tant de splendeur, même jusque dans la mine triste de Nasaq, une tristesse qui ne faisait que rendre plus belle les courbes de son visage enfantin.

Quand on lui indiqua le panier, un immense sourire fier souleva ses lèvres violettes, charmée et touchée par l’attention. Avec ses deux mains, elle souleva le couvercle pour révéler un amauti, une tenue traditionnelle des plaines de son pays. Les fourrures qu’elle découvrit n’avaient pourtant pas l’odeur sauvage du tannage et de la chasse, mais bien celle de la toundra, les écorces sauvages et des plantes montagnardes. Avec une précaution infinie, elle savoura le touché doux de la peau, les précautions apportées dans les détails, les coutures réalisées avec une main usée, les couleurs de sa nation. C’était une attention singulière et sublime, et qui couvrit Othello d’une joie secrète. Elle regarda tous ces visages avec une joie crépitante et une reconnaissance réelle. Un remerciement chaleureux traversa ses lèvres, et elle se promit de porter l’habit dès que possible, portant au même instant l’esprit Cimmerien à travers lui.

Pourtant, l’heure ne semblait pas être à la joie pour toutes ces créatures. Il y avait dans les regards que l’on tournait vers elle autant de crainte que d’excitation, mais c’est surtout les humeurs rougies qu’elle lisait dans les yeux, les cernes bleutés sous les regards, les lèvres sèches quand ce n’était tout simplement pas les sillons rougeoyants dans les veines à même la peau. L’ombre d’un instant, elle pria ardemment pour que tout cela ne fut qu’un rêve, que la fièvre n’ait jamais existé, que le monde leur ait réservé un autre sort que celui qu’elles traversaient aujourd’hui. Que cela ne fut qu’une visite de courtoisie parmi d’autres, nombreuses, et que la terre d’Istheria n’eut jamais à connaître de si violent fléau que celui-là. Et pourtant elle constatait avec aigreur, en rouvrant les yeux, que tout cela n’était qu’un songe puéril, une utopie, maintenant, pour tous qui avaient côtoyé la mort depuis de longues semaines. Allaatkasik la voyait encore, et d’autres en portaient les stigmates comme de longues cicatrices.

Quand celle-ci lui présenta les deux rescapées du voyage, ce fut une nouvelle main pour enfermer son cœur dans un étau. C’était une autre victime de cette époque monstrueuse, de ce mal maudit qui rongeait encore la terre. Si la main de Kesha les guidait encore toutes pour sortir de ce labyrinthe si non vivantes, glorifiées, elle se promit une nouvelle fois qu’ils parviennent à voir l’horizon bientôt.


Toutes mes condoléances pour Kaagi et Lipili. Kron veille sur elles, maintenant, et Kesha plus encore. Il n’est pas de plus belles étreintes que celles de leurs bras ; et de plus beau salut que d’être réunis avec eux.” Othello regarda chacun des visages qui lui faisait face, lisant la peine dans les regards, autant que dans la voix d’Allaatkasik. Elle devait avoir le cœur lourd de tant de peine, sachant l’affection qu’elle avait pour elles toutes. Se mêlant à leur peine elle baissa la tête, priant pour que son âme soit en paix.

Rapidement, elle lui présenta les autres demoiselles, qui partageaient toutes cette même candeur, l’insouciance pourtant meurtrie par la période, par la maladie, l’enfance tuée par la violence du temps. En elles, la sirène revoyait toutes de jeunes prêtresses qui étaient passées par le noviciat ; cet air brave et fier derrière les peaux fatiguées, ne pas faire que paraître forte. L’être, du bout de ses orteils jusqu’au haut de son crâne. Marion, Hermeline, tant de nom pour tant de futures prêtresses en devenir, portant avec fierté leur couleur jusque sur leur dos. Une vision ravissante. Finalement, la gorgoroth en proie à la fièvre lui expliqua qu’elles allaient certainement visiter le Monastère plutôt que de rester en leur compagnie, elle approuva volontiers. Elles devaient avoir une furieuse envie de découvrir le lieu Saint. Après tout, c’était à la fois un havre de paix pour ceux qui avaient la foi, à la fois un édifice spectaculaire pour ceux qui y mettaient les pieds pour la première fois.


C’est un honneur de vous rencontrer, mesdemoiselles. Je serai ravie de vous revoir pendant votre séjour. Dit-elle à la section deux qui lui lançait de grands regards.Prenez gardes, cependant, le monastère peut être un réel labyrinthe pour une première fois. Ne perdez pas votre guide des yeux.”

Elle avait un sourire plein de malice, se rappelant de ses premiers jours dans le lieu et les nombreuses fois où elle s’était perdue dans les couloirs. Encore aujourd’hui, le grand ventre de pierre ne manquait pas de mystère, et il lui arrivait toujours de se tromper.

Finalement, quand elle pu se retourner près de Nasaq pour essayer de lui parler, sa réponse lui fendit le cœur. Vraisemblablement, elles avaient connues plus d’horreur qu’elle ne pourrait l’imaginer, et elle semblait porter sur ses épaules de plus lourdes charges encore que ce qu’elle pouvait supporter. Othello n’osa pas imaginer ce qu’elle avait pu faire ; mais elle n’imaginait pas sa pupille capable de faire sciemment le mal autour d’elle. Pourtant, cette expérience avait tout l’air d’avoir été traumatisante, au point qu’elle doute profondément de ses intentions et de ses capacités. Ses pouvoirs... La magie pouvait être une chose obscure, surtout quand les dons des Dix n’étaient pas maîtrisés. Combien de fois avait-elle entendu de sombres histoires sur des sorts qui avaient échoués, des erreurs de jugement? Malgré cela, la sirène conservait une fois aveugle en sa jeune apprentie.


Kesha a un plan pour chacune d’entre nous, Nasaq. Elle ne t’aurait pas contrainte à cela si ce n’était pour te montrer tes plus grandes forces.” Elle espérait que ses mots puissent la toucher, même si elle semblait ronger par le doute et les ténèbres. “Allaatkasik désire simplement veiller sur toi, te protéger, comme c’est ce que je désire. Et nulle erreur, nulle faute ne pourra jamais nous déshonorer ; seuls les Dix sont juges. Nous sommes là pour te guider, et te permettre de retrouver la lumière.”

Elle sentait l’urgence derrière les mots, et le besoin pour la jeune prêtresse de pouvoir s’exprimer à l’écart de la foule. Othello le comprenait sans mal, et partageait, maintenant, la même envie, surtout après l’aveu que venait de lui faire la jeune fille. Secrètement, elle espérait qu’Athema ait pu récupérer ce qu’elle lui avait demandé, afin de libérer Allaatkasik de son fardeau le plus tôt possible. Se relevant sur ses jambes, elle réajusta d’une main et invita les nouvelles venues à la suivre, attrapant le panier en osier pour le porter devant elle. Ses appartements conviendraient tout à fait à leur entrevue, aussi commença-t-elle à leur frayer un chemin à travers la foule de corps et d’esprits qui vivaient à présent au Monastère. Le lieu de foi était devenu une véritable fourmilière, où s’enchevêtrait des malades, les soignants, les penseurs, les prêtres, et les quelques curieux Eridaniens qui étaient venus se repaitre du spectacle. La sirène s’inquiétait principalement de l’état d’Allaatkasik, et priait pour qu’on ne tente pas de l’arracher à elles pour la contraindre à l’isolement. Heureusement, leur présence commune sous la bannière de Kesha sembla lier les langues et décourager les curieux qui auraient pu leur poser trop de questions.

Finalement, elles purent arriver devant la porte du salon dans lequel les jeunes femmes s’étaient déjà retrouvées lors de leur dernière rencontre. Le lieu était resté presque inchangé, hormis quelques bibelots et livres qui avaient changé de place, tous comme les assises et les livres qui témoignaient silencieusement des derniers invités et de leur nombre. En l’occurrence, un grand groupe avait laissé beaucoup trop de chaises, assez pour que chacune puisse se tenir à plusieurs mètres d’écart sans qu’il ne manque d’autre fauteuil. Pendant qu’elles s’installaient, Othello alla discrètement déposer l’amauti près de ses quartiers.

Quand elle revint, elle s’apprêta à s’assoir sur un des fauteuils quand la porte s’ouvrit brusquement sur Athema, le visage impassible, tenant dans sa main le flacon tant recherché remplit de liquide noir. Le remède tant convoité, le seul qui pouvait, à cette heure, guérir de la fièvre de cendre. Othello se releva brusquement pour récupérer le flacon, non sans inviter la zélos à entrer. Son regard se posa sur Allaatkasik, sa peau de cendre, ses veines rouges, ses yeux brûlants. L’image même du feu qui consommait son corps.


C’est pour vous, Allaatkasik.” Elle lui tendit la fiole, posé dans sa paume. Le remède fait effet immédiatement, mais le processus est douloureux. Vous pouvez le prendre quand vous le souhaiterai.” Une fois la fiole remise, elle s’assit doucement face à ses invitées.Nasaq... Si tu désires me parler de ce qu’il s’est passé, je te promets une écoute attentive. Sache qu’ici, personne ne pourra te juger. Kesha aide quiconque, sans jugement, sans pensée. Quoiqu’il s’est passé, tu es ici chez toi.”
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MessageSujet: Re: La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 2.   La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 2. Icon_minitimeSam 8 Jan - 16:04




Allaatkasik, qui avait pratiquement atteinte ses propres limites physiques et dont sa seule volonté lui permettait encore de se tenir debout, avait tout de même remarqué de subtils et imperceptibles changements sur le visage de la Haute-Prêtresse lorsqu'elle prit dans ses mains l'amauti. Etait-ce de la nostalgie ? Le ravissement d'un souvenir de sa nation lui était-il revenu en mémoire ? Encore une fois, son visage aussi élégant que bienveillant demeurait une délicate forteresse aussi insondable que les eaux du Lac Gelé. Pourtant lorsque la Grande Dame releva la tête et posa son regard sur la petite troupe, il ne pouvait y avoir d'équivoque, Dame Othello semblait être transportée d'une joie sincère dont le doux regard exprimait une franche reconnaissance. Et lorsqu'elle leur exprima directement ses remerciements, Allaatkasik, Atuagak et Attili furent extrêmement touchées par cette sensible attention. Par contre, l'effet de ces paroles n'eut pas tout à fait la même conséquence sur les cinq jeunes prêtresses qui étaient bien loin de s'imaginer que la Haute-Prêtresse daigne leur adresser ne serait-ce qu'un seul mot. Toutes se trouvaient dans un état intermédiaire comme si elles avaient été foudroyées par un éclair éblouissant de ravissement et d'émerveillement. Touchées par la grâce de se moment, qui à jamais restera gravée dans leurs mémoires, toutes oublièrent l'espace de cet instant magique l’omniprésence de la mort, des proches qu'elle leur avait ravi tout au long des nombreux mois de lutte incessantes mais aussi Kaagi et Lipili que la glace leur avait enlevées précédemment. Ces simples et franches paroles venaient d'apaiser leurs âmes, qui depuis bien longtemps n'avaient connues de répit. Allaatkasik poussa discrètement, sans vraiment savoir pourquoi ni sans être capable de le contrôler, un petit et grave soupir de soulagement. Elle jeta un regard furtif et plein d'espoir vers Nasaq mais pourtant, ne remarqua aucun changement sur son triste minois, perdue dans sa propre désespérance et qui semblait demeurer figer dans une obscure et lointaine éternité.




Mais lorsque la Haute-Prêtresse fit une allusion à Kron, Allaatkasik tout comme sa sœur baissèrent la tête vers le sol, toutes deux cachant leurs yeux devenus des braises ardentes aux orbites infernales. Kron avait été invoqué, ce malfaisant qui avait fait d'elles des Gorgoroth ! Toutes deux réprimèrent une violence primordiale, tellurique et hors de toute conception humaine. Qui avait osé prononcer son nom sacrilège, impie entre tous ! Le nom qui devait ne jamais être prononcé avait prit forme dans la bouche de la neige la plus pure, de la sainte et seule personne qu'elles vénéraient. Le monde tel qu'elles le connaissait, venait de basculer dans un abyme inconnu et insondable. Kesha les avait-elle définitivement abandonnées sur ce territoire inconnu et tiède ? Non, rien de cela n'était possible ! Comment ce goudron fongique aurait-il pu souiller nos neiges éternelles ? Jamais Kesha ne l'aurait permis...




Allaatkasik s'effondra sur le sol, inanimée sous le regard médusée des petites prêtresses. Nasaq se précipita, les yeux plus ardents que les feux de l'enfer, sa seule famille allait disparaître devant ses yeux sans qu'elle soit capable de faire quoi que ce soit... Impuissante, ses pupilles redevenues d'un noir d'obsidienne, se posèrent sur la Haute-Prêtresse, implorante. Et si désespérée que, pour la première fois, des larmes de sang s'écoulèrent de ses yeux cernés des stigmates d'une mort ancienne et violente.




Dans une convulsion douce et désespérée, Allaatkasik rouvrit légèrement les yeux et reconnue les lieux tout à la fois familiers et étrangers, il s'agissait sans nul doute des appartements de la Haute-Prêtresse. D'ailleurs cette dernière lui disait d'aimables mots sans vraiment en comprendre le sens. Mais son geste, lui, ne laissait aucune équivoque, elle venait de se voir proposer le remède qui pourrait la sauver de ces atroces souffrances. D'une éternelle reconnaissance, elle prit la fiole et aidée de sa sœur la débouchonna. Pourtant, elle eut un temps d'hésitation. Pourquoi serait-elle plus digne qu'une autre d'être sauvée ? Deux de ses petites protégées avait trouvée la mort froide, indifférente et impitoyable dans les eaux du Grand Lac Gelé. Jetant un regard emplis de consomption et de résipiscence vers cette être de pure bonté qui lui proposait l’élixir salvateur, d'une voix un peu moins audible qu'à son habitude mais plus grave, caverneuse:





-"Dame Othello, si Kesha m'accorde, dans son infinie bonté, un sursis, je me promet de me dévouer corps et âme à défendre nos plus démunis... Et devant vous, que ma sœur m'en soit témoin en ce jour solennelle, je renouvelle mon serment d’allégeance envers vous et notre déesse..."





Sa voix venait de s'éteindre dans un demi sanglot. Nasaq voyant l'urgence, fit boire lentement la potion à sa sœur qui une fois consommée, s’endormit. Au moins, elle bénéficierait de quelques minutes de repos avant que la douleur de la guérison ne s'empare de son être.




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MessageSujet: Re: La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 2.   La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 2. Icon_minitimeVen 14 Jan - 13:48



Arrivée dans le salon de réception de Dame Othello, Nasaq sentie monter en elle, telle une vague indompté des mers septentrionales, une bouffée de chaleureuse et bienfaisante nostalgie. Tandis que la Grande Dame allait déposer leur présent dans ses appartements, elle en profita, debout au centre de la pièce, pour regarder tout autour d'elle ce décor si familier, si rassurant. Vestige d'une autre époque où Nasaq vivait insouciante dans ses lieux saints, elle sentie une boule lui serrer brutalement la gorge. Que n'aurait-elle pas donnée en cet instant pour revenir dans ce passé agréable et clément où sa seule et principale inquiétude résidait à ne pas jurer ou dire de gros mots tout autant qu'à bien se tenir à table et savoir manger correctement avec des couverts... Hélas, il était bien loin le souvenir des jours heureux, seule période qui tout au long de sa pénible existence pouvait être qualifiée de tranquille et bienheureuse enfance. Parfois, lorsqu'elle se prenait à réfléchir à la condition des Terrans et de leur évolution, de la plus jeune enfance à la vieillesse, le temps semblait se dérouler pour eux, d'une manière linéaire et immuable. Alors que chez elle, cette ligne temporelle demeurait chaotique et sujette aux conditions extérieurs. Cela faisait-il partie intégrante de la condition des Gorgoroth ? Elle avait été une adulte de neuf ans jusqu'à l'age de dix huit ans puis une enfant jusqu'à son dix-neuvième anniversaire... Alors était-il si improbable, si impensable que ces temps bénis puissent un jour se reproduire ? Ce fut à cet instant qu'elle songea que jamais elle n'avait échangée sur ce sujet avec sa grande sœur ce qui fit naître en elle un nouveau et bien amer regret.




Pendant ce temps, Aunarpuq, sa petite hermine en profita pour sortir de sa besace de cuir de rennes qui avait contre toute attente envie de voir le monde extérieur. Intriguée, elle aussi posa un regard circonspect sur les alentours. Apparemment, elle trouvait les salons bien plus confortables que le mezzanine du Temple et se lova sans plus de vergogne, sur le siège moelleux qu'occupait habituellement Dame Othello. Nasaq l'en chassa à grandes brassées fouétant l'air d'une manière aussi absurde que dictatoriale. Et dans un sifflement grave:




-"Vas t'en de là morbleu... Je sais que je te dois la vie mais je lui dois bien plus... S'il te plaît..."





Et la petite hermine, sans demander son reste, alla se réfugier derrière d'imposants livres perchés sur une étagère le long du mur. Nasaq avait entendue parler des pierres de Sphènes et pour la première fois elle observait ce phénomène. La luminescence de sa pierre décroissait sans motif apparent, ce qui pouvait signifier son arrêt de mort. Sa seule amie allait-elle mourir aujourd’hui ? Mais l'heure n'était plus aux questions, ni à la nostalgie ou bien de faire le compte de tous ces moments qu'elle avait manqués ou gâchés avec Allaatkasik, Dame Othello revenait à présent dans le salon.




A la fois soulagée et extrêmement reconnaissante par le geste plein de mansuétude de la Haute-Prêtresse, Nasaq n'en demeurait pas moins inquiète, sombre et agitée par ses indicibles tourments. Devait-elle se livrer totalement à Dame Othello au risque de décevoir l'une des deux personnes les plus importante à son cœur ? Et puis cela chasserait-il les fantômes du passé ? D'ailleurs le désirait-elle vraiment ? Car au plus profond d'elle-même, elle savait que son sort était mérité et jamais elle n'aurait l'impudence de remettre en doute le jugement de Kesha. Cette épreuve était la sienne, c'était donc à elle-seule de l'endurer... Elle ne pouvait que l'avoir mérité pour s'être égarée dans les méandres insidieux de sa vanité et la perfidie de l'infatuation que lui avait procuré ses nouveaux pouvoirs. Son zèle l'avait emporté bien loin des voies de la prudence la plus élémentaire et maintenant elle devait en payer le prix... Mais cacher cette honteuse vérité ne serait-ce pas faire un affront de plus à Kesha et sa plus digne représentante d’ici-bas ? Déchirée par un désir mortifère absolu tout autant que par une repentance aussi impérieuse que souveraine, de sa voix triste de baryton elle s'adressa avec le plus grand respect et une humilité tout aussi spontané que sincère à Dame Othello:




-"Dame Othello, je crains de vous décevoir terriblement, mais j'ai la conscience si lourde que je n'ose à peine m'adresser à vous tant le passé me ronge tel un acide sur le cuivre. Moi qui ais toujours prétendue servir Kesha, je me rendes compte de ma prétention et de n'avoir été que... Non, c'est moi qui ai fauté, personne d'autre. Au début la Section Deux s'occupait des plus démunis, des sans abris s'étant installés tout autour de notre Temple. On leur apportait eau, vivre et nourriture mais aussi les soins disponibles que nous laissait le Temple. On travaillait toutes jours et nuit, de la boue jusqu'au ventre pour aider ces personnes et même parfois on volait le Temple pour quelque racines ou écorces qui pourraient les soulager. C'était déjà bien atroce comme situation mais les choses se sont bien empirées comme vous le savez... "





-"La fièvre a évolué et entre temps et moi, j'avais reçu la responsabilité de la Section Deux, cinq jeunes prêtresses, qui me faisaient confiances et qui me l'accorde encore aujourd'hui, et avec lesquelles j'avais fais mon noviciat. Aider tous les malades, les plus pauvres et éradiquer les incendies était une gageure, j'aurais due en référer à l’Intendante principale... Mais à cette époque l'Ordre était sourd et moi aveugle... Ma sœur m'a aidée mais sans savoir ce qu'il ce passait véritablement autour du Temple ou bien à Hellas et jamais je n'ai osé le lui en parler... C'est là que j'ai pris cette terrible décision de tuer. Toute personne présentant les derniers symptomes, je les ai égorgé. Dans des bâtisses de bois, sans aide, sans sable, que faire ? Alors, oui, si dans une famille, un des membres présentait ce types de symptômes, d'un coup de couteau, je lui ouvrait la gorge. Et non, c'est pas sans douleur. Le sang des artères se déverse dans la trachée ce qui les asphyxie lentement... C'est une mort horrible et c'est moi qui ai choisi de la leur donner... Moi seule juge, donnant la mort pour soi-disant en sauver d'autres ? Nos lourdes vestes de cuir étaient inefficaces, tout comme tout notre courage. Et moi, je me suis perdue dans d'inimaginables illusions... De quel droit ai-je pu tuer des Terrans ? C'était moi le feu destructeur et plus qu'aveugle... Jamais je n'ai commis ces actes au non d'aucun dieu, d'aucune déesse."





-"Mais le pire restait à venir. Non, pas le pire mais l'indicible atrocité de mon être tout entier s'adonnant à la barbarie la plus infamante... et de ce pouvoir des plus absurde. Je n'ose plus me rappeler ma première fois... Juste que ma morsure pouvait soigner des personnes et un jours Allaat est venue me demander de sauver la gosse d'un aubergiste quelle connaissait depuis plusieurs années. Et ben, j'y suis allée. La gosse avait à peine huit ans, soit un an avant ma propre mort... Et je me suis promise de la sauver coûte que coûte. Après lui avoir fait in gérer les décoctions habituelles, j'ai vu cette gosse se métamorphoser et très dangereusement. Alors, j'ai commencer par lui mordre la cheville. Sans aucun résultat positif. J'avais tant de haine en moi et de rage que la fièvre ne pouvait être détruite que par ma colère. Ce fut là l'erreur fatale. Sans m'en rendre compte, j'ai dévoré sa jambe et la bouche pleine de son sang, je venais de constater que je l'avait tout simplement tuée... Allaat c'était portée garante pour être la marraine de la petite. Elle s’appelait tout simplement Justine. Et c'est moi qui l'ait tué... Je ne m'attend à aucun pardon, mais je suis prête à assumer un tribunal quel qu'il soit, militaire pour crime de guerre ou bien religieux pour faute apostolique aggravée ..."





-"Juste une dernière chose, jamais aucune des petites de la Section Deux n'en a jamais eu vent... Elles ont toujours été fidèles à leur foi en Kesha et très pieuses. C'est moi la seule responsable de tout cela."





Nasaq s'efforçait de mentir du mieux qu'elle le pouvait bien entendu, mais comment être crédible face à Dame Othello ? Comment lui mentir ? Ridicules et vains efforts, pourtant elle s'efforçait une fois encore de protéger sa petite troupe, sa seconde famille, car une seule se doutait de ce drame, Marion. Bien trop intelligente pour son âge, trop mature, trop... Nasaq était certaine qu'elle ferait une très bonne prêtresse de Kesha, Marion avait été son bras droit dans les moments les plus pénibles de cette épidémie. Alors, peut-être que la Haute-Prêtresse de Kesha saurait au moins lui pardonner ce petit mensonge... Maintenant Nasaq été tout à fait prête à assumer le châtiment divin. Mais elle formula une dernière requette et demanda à Dame Othello si elle pouvait remettre son hermine Aunarpuq à la petite Marion au cas où....





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MessageSujet: Re: La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 2.   La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 2. Icon_minitimeDim 13 Fév - 14:33

Les mots qui filèrent entre ses lèvres pour guise de baume et qu’elle souhaitait louange et paix prirent en réalité la forme de couleuvres sombres, de vipères venimeuses qui coulaient coupantes contre ses lèvres pâles et traçaient dans leur sillage des doutes et des questions. Alors qu’elle pensait fermer des blessures récentes, elle avait fait tout son contraire, rouvrant les plaies de sa propre bouche pour y jeter une poignée de gros sel. Elle ne remarqua pas tout de suite le trouble qu’elle avait jeté dans l’assemblée, et notamment dans la petite tête brune qui dirigeait la troupe candide, mortelle immortelle dont le corps n’attendrait pas l’âge adulte mais dont l’esprit atteignait probablement son propre âge. Mais un éclair, un sursaut dans les corps, une gravité dans les regards trahissait la tempête. Une marée violente dormait sous la nervosité de façade qui fourmillait dans les peaux grises, la colère qui ondulait en de grandes lames dans les corps, réveillant la fureur du feu.
Quand Allaatkasik s’effondra face à elle, Othello ne put que l’observer, désarmée et surprise, découvrant ce visage encore dans l’enfance tourner vers elle, ses prunelles obscures où tonnaient la houle, ses paupières tremblantes creusant des rivières incarnates où s’épaississait le sang qui coula en de large tranchée sombre et boueuse, une vision d’un enfer lointain. Cet état déchirant arracherait le cœur des plus endurcis, mais permis à la Prêtresse de comprendre sur quels chardons elle avait marché pour ainsi la désemparer. Pendant de longues secondes, elle regarda ces yeux béants appelant à l’aide, comme si en invoquant un seul nom, la terre s’était ouverte sous leurs pieds. Comme si le poids d’un mot avait fait trembler la terre, ses mains obscures arrachant des os, des pensées, des cœurs, transformant le monde en son contraire et rappelant à tous que dans chaque souffle se cachait une fatalité obscure.

La vérité lui apparut brusquement, alors, en voyant ces yeux bercés de colère, de trahison et d’incompréhension, tant de sentiments contraires et épais qui dansaient ensemble dans ces cavités brûlantes. En voulant conjurer le destin des deux petites arrachées trop tôt, elle avait en réalité rallumer le feu de leur mort, et soulever des tempêtes en évoquant Kron. Pour elles, arrachées à la vie pour revenir de la tombe, ce mot devait porter bien plus de sens que pour elle. Un sourire amer se dessina sur ses lèvres claires, désarmée face à la jeune gorgoroth et sa souffrance visible. Comment pourrait-elle se faire pardonner ? Elle ne comptait pas lui mentir et lui servir des inepties sur un plateau, reniant sa foi pour permettre un semblant de Salut. Cela n’aurait été correct pour personne, et aurait certainement fait plus de mal encore. Pour elles qui croyaient et servaient ardemment Kesha, mère des Femmes, des soins, et, elle en était persuadée, de l’altruisme aveugle, cela voulait-il dire tourner le dos au Panthéon, aux Dix tout entier ?

Chaque culte veillait jalousement sur ses pensées, ses valeurs, ses concepts. Des entités foisonnantes, en contraire, et en symbioses, avec les autres églises. En perpétuel connexion et opposition, masses proches, étroitement liées les unes aux autres dans un filet serré, les Dix veillaient sur tous les éléments du monde connu, les gardiens d’un équilibre qui n’existait qu’à travers la pluralité, l’opposition, le rapprochement. Et Othello, plus que jamais engagée dans cette voie, ne pourrait servir Kesha si elle ne prétendait pas servir, au même titre, chaque autre Dieu. Et elle ne pourrait renier Kron, elle qui avait elle aussi dansée entre ses bras, et dont le sceau noircissait sa paume droite, un serment indélébile. Elle couva Allaatkasik un instant d’un regard tendre ; les mots de Shiva Durgas lui revinrent en tête. Gorgoroth et ancienne Haute-Prêtresse de Delil, elle avait vu dans son retour le don de la vie, le signe que Delil vivait encore à travers son corps, et qu’elle exaltait la vie, et non la mort. Les Dix avaient un projet pour tous, et le retour des morts dans le monde des conscients n’étaient peut-être pas une malédiction, mais une bénédiction.

Le groupe parvint à reprendre la route, jusqu’aux appartements dédiés à Kesha, mais pendant le trajet, elle ne put s’empêcher de surveiller d’un regard en coin la jeune Allaatkasik qui semblait encore absente et perdue. Si elle le pouvait, plus tard, elle prendrait le temps de parler avec elle, de comprendre son point de vue et ses reproches, en espérant pouvoir apaiser son cœur et la renseigner également sur les raisons de ses paroles. Cet aujourd’hui, elle était persuadée que sa foi pour Kesha était également le produit de ses croyances, et qu’elles bâtissaient ensemble le chemin sur lequel elle avançait.

Elles s’étaient installées en petit comité dans la pièce, et enfin on apporta le remède contre la fièvre à la jeune gorgoroth. Le cœur serré, Othello se demanda encore si elle voudrait bien le consommer, surveillant Nasaq en même temps et sa moue attristé. Qu’Allaatkasik soit encore parmi elles tenait du miracle, et qu’elle ait pu atteindre le Monastère ne faisait pas de doute pour elle : Kesha la souhaitait encore parmi elles, pour porter son message et veiller sur ses enfants. La yorka resta figée, piégée dans une semi-éternité en attendant de la voir accepter la fiole et pouvoir enfin traverser le chemin de la guérison. C’est au bout de plusieurs secondes que les mots filèrent entre ses lèvres, prêtant serment en acceptant de boire le contenu de la fiole, en leur offrant sa vie, d’abord à Kesha, mais également à elle. Une volonté qui eut tôt fait de l’ébranler, et de l’inonder d’une humilité pure, singulière, d’une infinie reconnaissante pour cette âme pure qui leur dévouait son existence. S’inclinant devant elle avant qu’elle ne s’évanouisse, Othello se sentait transcendée, et espéra que ses mots puissent l’atteindre avant qu’elle ne s’effondre dans les bras du sommeil.


“- Alors nous serons des sœurs au service de Kesha, ni plus ni point que des égales à servir les plus faibles et ceux qui nécessitent notre aide.


Mais elle sombra dans un profond sommeil sans qu’elle ne sache si elle avait pu pleinement l’atteindre. Athema eut le réflexe de récupérer le petit corps tombant dans l’inconscience, l’empêchant de tomber au sol, alors qu’autour d’elles les autres jeunes femmes eurent les mêmes réactions. La zélos alla déposer Allaatkasik dans une des chambres disponibles, et Othello prit sa suite pour aller ranger le magnifique présent des Cimmériennes dans ses propres appartements avant de rejoindre de nouveau ses invitées. En revenant un, petit mouvement discret attira son attention, un ronflement animal qui fit trembler un des anciens registres botaniques qui trônait sur un promontoire. Regardant plus attentivement, elle réalisa que derrière l’ouvrage, une fourrure tremblante et pâle appartenant sûrement à une hermine dépassait des pages, rapidement suivie par le petit visage du rongeur qui confirma ses soupçons. Sûrement le familier d’une des jeunes cimmériennes, aussi la laissa-t-elle tranquille.

Finalement, quand le silence fut de nouveau roi dans cette pièce fermée, qu’elle eu trouver sa place sur son fauteuil et face à l’assemblée aux traits juvéniles mais aux esprits plus usés, elle pu enfin faire face à Nasaq dont elle connaissait les habitudes et la voix, les sursauts dans certains psaumes, le timbre lors des longs arias chantés dans les chapelles. Elle connaissait son âme, sa volonté, sa détermination. Mais ce visage si sombre qui lui faisait face était bien différent de tout ce qu’elle avait connu jusqu’ici, et lui laissait imaginer des détours terribles sur le fil de sa vie. Elle regardait Nasaq avec bienveillance, espérant l’inviter paisiblement à parler, sans pour autant la forcer. Si elle le souhaitait, elle pouvait tout à fait ne pas poursuivre. Mais pourtant, elle poursuivie, et commença un récit de sang, de mort et d’une violence qu’Othello peinait à assimiler à la jeune prêtresse de Kesha.

Pendant les plusieurs minutes que durèrent ses aveux, la sirène resta impassible, ne l’arrêtant nullement et l’écoutant jusqu’aux dernières paroles. Ce qu’elle lui expliquait souleva son cœur à de nombreuses reprises, mais elle n’en laissa rien paraître. Seule compter la jeune femme, et ses souvenirs torturés qui devaient sans cesse envahir son esprit. Brusquement, tout prit sens, de sa tristesse et ses traits sombres, aux raisons d’une telle amertume. Et même si Othello conservait son sang-froid et son calme, elle était secouée par le choc et les confessions que lui faisait sa jeune apprentie. Une fois qu’elle eut finit, et qu’elle lui confia qu’elle espérait qu’on remette à Marion sa précieuse hermine, Othello resta un instant silencieuse, espérant trouver en elle-même les bons mots pour lui répondre, et pour lui offrir la même honnêteté.

C’est une histoire d’une profonde violence, Nasaq, qui dépasse énormément mes propres capacités.Puisque Nasaq avait pris la peine de présenter à elle la vérité la plus nue, Othello n’aurait pu imaginer ne pas lui rendre la pareille. Et plongeant au fond de son cœur, elle ne pouvait que l’admettre : tous les mots qu’elle venait d’entendre hurlait dans son crâne et éveillait en elle un cataclysme puissant.Tous les mots que je pourrais dire seront les miens, et les miens seules ; et je ne prétendrai pas parler pour Kesha qui nous guide tous, et qui je le crois, éclaire nos pensées et nos gestes.Lentement, elle croisa ses mains devant elle, et rassembla son courage et son calme dans un soupire encore grave.La fièvre est un fléau qui nous a tous poussé dans nos plus sombres retranchements. Qui a poussé des familles à se déchirer, à pousser à la monstruosité les plus pures d’entre nous. Ce que je retiens dans tes mots, c’est ton entêtement à vouloir sauver autrui, à vouloir protéger les malades par tes propres moyens, à sacrifier quelques âmes pour le plus grand nombre. C’est louable, et c’est un des piliers sur lequel repose notre foi et notre croyance. Tu ne devrais jamais cesser d’être habitée par cette volonté, et ce vœu : celui de sauver ceux qui sont dans le besoin.

Cette confession était d’une complexité folle, mais loin de voir en Nasaq une bête furieuse à mettre en cage, elle voyait surtout une petite âme désespérée qui n’avait su comment agir, et qui avait cédé à la facilité et au sang comme seule chemin viable. Un acharnement étrange et sûrement révélateur d’une obscurité intérieure, une part sanguinaire qui éclairait la gorgoroth avec une profonde fureur. Elle espérait ne pas se tromper en poursuivant, ni dans le jugement qu’elle portait sur elle. Qu’elle restait au fond de son cœur une élue candide et maladroite dans ses choix, plutôt qu’un être torturé qui avait choisi le sang plutôt que les soins.

Néanmoins, tu as fait le choix d’agir seule, et selon tes propres moyens, sans rechercher les conseils de tes sœurs ou des prêtresses les plus élevées. Ton vœu s’est transformé en acharnement, qui t’as poussé à faire des choix difficiles, et d’une brutalité qui ne reflète pas notre Eglise. En ce point, je suis déçue.Les mots employés n’étaient pas, selon elle, forts, mais le seul reflet de ses pensées, et avec tout l’attachement et tout l’amour qu’elle avait pour sa jeune protégée.Une vie aurait pu être épargnée si tu avais consulté tes paires, plutôt que de t’acharner.

Quand elle eut finit cette phrase, Othello se leva, apparaissant soudain bien petite dans son grand manteau coloré, sous ses interminables boucles qui la rendaient plus petite encore. Elle se pinça nerveusement les lèvres, et glissa jusqu’à la fenêtre pour regarder l’extérieur avec une certaine lassitude. Devant elle, les champs d’Eridania s’étendaient comme un trésor, une plaine tâchée de couleurs fanés et ocres. Un territoire où le temps n’avait plus son empreinte. Dans son esprit, des questions s’entrechoquaient violemment, courant comme des cheveux fous sur une plage de sable noir.

En tant que prêtresses de Kesha, nous sommes parfois amenées à jouer la part ingrate. Contrairement aux autres églises, nous terminons avec du sang sur les mains, de la boue sur nos chausses et les cheveux détachés. Nous ne pouvons pas sauver toutes les vies qui nous sont donnés pour soin. Malgré nos efforts, et notre volonté, nous sommes faillibles, et imparfaites. Et la fièvre de Cendre nous a souvent conduit à être les seules décisionnaires face à des choix terribles. Aujourd’hui, plus que jamais, il nous faut réaliser que nous n’avons pu sauver tout le monde. Que des vies ont dû être perdues – et pire encore, sacrifiées - pour sauver le plus grand nombre. Ces terrains étaient condamnés. Et s'ils s’étaient embrasés, ils auraient probablement endommagé la structure du temple, et causer des pertes plus grandes encore. Même si je désapprouve la manière, tu as fait le bon choix.

Devant ses yeux, les rangers de céréales mortes et dorées s’étendaient à perte de vue, dansant dans une ronde folle et désarticulée contre les premiers vents de la saison morte, qui annonçait les neiges prochaines et les mois les plus froids. Les mots commençaient à lui manquer, trahissant des temps sombres, des jours d’usure, un épuisement commun à tout son culte. Et pourtant la promesse d’une fin se faisait de plus en plus présente chaque jour, une promesse dû à l’acharnement de ses sœurs. Nasaq s’était retrouvée seule avec ses plus grands démons, peut-être avait-elle fait la connaissance d’un monstre, caché dans son cœur, et qu’elle pensait ne pas exister. Combien de récit de prêtresses avait-elle entendu, placée face à ce même monstre ? N’était-elle pas elle-même, humble yorka, soumise aux mêmes démons ? N’avait-elle pas fait des choix similaires, par le passé, au nom de son ordre et de ses sœurs ? Elle ne pouvait juger Nasaq, car elle été la même. Elles l’étaient toutes.

Je ne peux te condamner pour tes actes, ni pour ta sauvagerie. Mais ce qui est fait, est fait. Il t’appartient, à présent, de te racheter par tes actes et leur vertu. Tu peux prouver à Istheria que tu n’es pas le monstre que tu crois être, Nasaq, et devenir meilleure que ce que tu fus à ces instants, dans tes retranchements interdits. Il te faut trouver sang-froid, maîtrise et connaissance ; et ne pas craindre de te reposer sur autrui pour avancer. Seulement à cet instant pourras-tu pleinement représenter Kesha. Sache, simplement, que je ne te hais point et que tu restes et demeures ma protégée.Elle soupira une dernière fois, avant de se retourner vers elle.Néanmoins, cela n’engage que moi et notre culte. Malgré mon soutien et mes efforts, si les autorités Cimmeriennes le découvrent, je ne pourrais rien de plus.
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MessageSujet: Re: La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 2.   La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 2. Icon_minitimeVen 25 Fév - 20:35




Tout à la fois morsure et baiser, les paroles d'Othello résonnaient dans l'esprit de Nasaq comme une lointaine complainte tout autant rassurante que plaintive dans une tourmente infinie qui n'appartenait plus qu'à elle. Enfantines et obscures, ses pensées se dissolvaient dans la fraîcheur de cette pièce, issue d'un passé ancien et révolu bien loin de l'insouciance de ses rires, évanescent comme un rêve au petit matin. Le temps d'un remord, le temps d'une larme et sa vie se serait écoulée, pour qui pour quoi, en vain ? Tout cela n'avait plus aucune importance ni raison d'être sous ce jour nouveau. Elle venait de blesser l'une des seules et rares personnes à l'avoir aimée véritablement... Sincèrement, sans attente. Plus rien ne pourrait laver les souillures dont elle avait maculée avait ce noble sentiment. Unique architecte de sa décadence et de sa perte, l'amertume de ses actes la poussa vers l'anéantissement le plus total, le plus absolut. Oui, enfin mourir véritablement semblait être sa seule issue dans ce monde... Et d'un un éclair vif et limpide comme le mercure toxique d'une folie sans nom, elle pensa à se défenestrer, là tout de go. Solution qui lui parut s'imposer en de telles circonstances, pourtant... A quoi bon rajouter de la peine, de la douleur et de la honte à l'une des meilleurs et plus belle personnes s'il en était, qui lui avait ouvert les portes de son âmes. Cet improbable affront, elle ne le commettrait pas. Chose difficile mais seule devenu acceptable, ses erreurs devaient être derrières elle. Bien entendu, à jamais les stigmates de ce passé, à jamais gravés dans son esprit, resteraient. Comme de terribles brûlures, de terribles morsures. Mais le moment était venu de se ressaisir, Dame Othello semblait lui tendre encore une fois sa main et Nasaq lui devait bien de survivre et d'affronter ses démons. L'heure n'était plus à la dérobade, mais à celle de faire montre de courage et ce quoi qu'il puisse lui en coûter. Pour Dame Othello, pour sa sœur et finalement pour toutes celles de la Section Deux. A force de rêver d'être, Nasaq n'avait finalement fait que tomber. Le vent du Nord soufflait de nouveau, le temps était venu de se relever. L’hiver grondait en son âme, purificateur et salvateur redonnant à son esprit flétrit d'actions dont elle ne comprenait finalement pas le sens, toute la force et la clarté des glaces cimmériennes. Aveuglante réalité, telle un fragile flocon de neige, le défi de sa non-vie s'étalait juste devant elle, implacablement. Et dans l'exercice de cette froideur aussi bienfaisante que familière, Nasaq s'exprima d'une voix qui lui était inconnu jusqu'alors. Et pourtant si reconnaissable, le timbre de sa sœur, un timbre noyé d'adieux. Dénuée de tout sentiment aurait-il pu paraître ou bien de tout jugement mais ce qui prévalait sans aucun doute était cette mélodie d'un baryton plaintif ayant posé ses yeux brûlés sur une humanité dont elle se sentait absente ou bien pire encore, dont elle venait de s'exclure. N'osant reposer sur la plus grande dame de son cœur ses grands yeux noirs, Nasaq fixait dans un lointain horizon ses bottes de phoque d'un blanc immaculé comme la neige, quelque part unique et rassurant achoppement. Ce fut alors, dans un demi murmure s'adressant plus à sa conscience qu'à autrui:




-"Je ne sais comment vous remercier pour votre honnêteté et votre franchise qui viennent de me révéler l'obscurité du chemin sur lequel je m'étais engagée. Comment ai-je pu m'éloigner à ce point des enseignements de l'Ordre ? Je pensais n'avoir obéi qu'à mon cœur ayant juré à Kesha une fidélité absolue, indéfectible. Mais, sans que je le sache celui-ci était infesté des serpents de ma vanité et de mon orgueil. C'est par une infecte présomption que mes actions ont été guidées, car en aucun cas il ne m'a jamais appartenu ce droit le plus sacré s'il en est, de vie ou de mort sur un être vivant. J'ai juré de mettre cette non-vie qui n'est pas grand chose dans ce vaste monde mais qui m'appartient tout de même, au service des autres et pourtant mes actes n'ont cessés de contrevenir aux valeurs qui ont fait de moi ce que je suis devenue. Ce que j'ai pensé être un choix stratégique et raisonnable n'était que l'exercice du venin empoisonnant mon esprit corrompu. D'ailleurs à bien y réfléchir, l'apophtegme si souvent évoqué par la classe dirigeante, quel qu'elle soit, civile ou bien religieuse, et qui semblait honorable à beaucoup, selon lequel sacrifier un petit groupe d'individus au profit du plus grand nombre, demeurait pour moi une pure aberration des classes élitistes. Après tout, que penserait de ce point de vue les individus qui seraient sacrifiés ? Je doute qu'ils le partagent... Enfin c'est ce que j'avais toujours pensée moi aussi, jusqu'à ce que cette fièvre ne consume les corps et qu'étrangement je me rallie à cette idée qui m'avait toujours fait profondément dégoût. Je me suis réfugiée par facilité dans ce fallacieux altruisme pour soi-disant éviter des incendies dans notre belle cité d'Hellas tout autant que dans les campements des réfugiés cernant le Temple. Alors que jusqu'à ce funeste moment j'avais su apporter des solutions, aider du mieux que je le pouvais les atteints... Au plus profond de moi c'est produit un schisme terrible et effrayant qui mit à rude épreuve ma foi et la fit vaciller. Ma raison d'être alors, tout comme mon esprit c'est perdu dans d'indicibles limbes. Ce trop plein de fatuité a obscurcis mon jugement au point de ne pas demander conseil à mes sœurs... Et maintenant, je paye ce lourd tribut bien mérité, bien peu cher payés par ailleurs pour l'abomination de mes actes, de revoir chaque nuit dans mes bouleversants cauchemars les visages, déchirés par une infinie souffrance, réprobatrice, des onze personnes que j'ai occis ces derniers mois.



Et je ne cherche pas plus d'excuse pour avoir prise la vie de cette môme qui de surcroît était la fille d'un couple d'amis de ma sœur, que de me réfugier dans la certitude qu'elle était condamnée. J'ai tout simplement et gravement pêchée tout autant par inexpérience et par mon arrogance car je savais très bien que je ne maîtrisais absolument pas mon pouvoir de guérison pour ne l'avoir qu’exceptionnellement pratiqué. Agissant dans l'urgence, débordée par mes sentiments, il a prit le dessus sur moi et c'est exercé sous la forme d'un acharnement brutal, fatal. Parfois je me demande d’où peut bien provenir cette ironie qui m'a ainsi façonnée ? D'un mal étrange ? D'une facétie divine ? Bien entendu que je n'oserai jamais me plaindre de ma condition. Mais tout de même, être à la fois morte et vivante et puis ce pouvoir qui permet normalement de guérir et qui se rapproche du cannibalisme, ça me pose tout un tas de questions... Désolée d'exposer ainsi mes turpitudes qui sont en ce moment bien éloignées de mon propos. C'est moi qui suis en cause, pas ma destinée ni les facéties divines..."




Cette fois, elle releva la tête et posa les même yeux doux et tristes que ceux de sa sœur sur la Haute-Prêtresse. Et le cœur submergé d'une contrition aussi sincère que profonde, Nasaq continua d'un ton tout calme et pleine déférence:




-"Votre sage conseil de devoir reposer sur mes sœurs va être tout à la fois une effroyable pénitence, que je mérite pleinement mais bien au delà, il s'agit d'un défi que j'ai bien du mal à imaginer pouvoir surmonter un jour. Mais cela encore une fois n'est que le produit de ma méconduite, de l'extrême suffisance dont j'ai fais preuve au Temple. Et c'est comme cela que j'ai perdu très rapidement la confiance de sœurs et de mes supérieures, parce que je n'en ai fais qu'à ma tête. Il est vrai que je pensais retrouver dans le sein du Temple, la même sérénité, la même plénitude et tout l'amour de Kesha dont le Haut-Monastère m'avait généreusement fait don. J'y ai même crue trouver une famille, des amies et avoir ma place. Témoin de certaines choses dès mon arrivée, j'ai revécu des moments forts peu agréables, bien entendu, rien de comparable à mon ancienne vie, mais tout de même. C'est à ce moment précis que j'ai choisie de m'affirmer, enfin au moins ne plus me cacher sous des artifices comme me l'avait conseillée ma sœur et j'ai commencé par m'affirmer en tant que Gorgoroth. Plus de maquillage, plus de malveillantes taquineries qui étaient sans contexte du harcèlement envers nos sœurs les plus faibles par d'autres. Je n'ai pas la souplesse intellectuelle de ma sœur ni sa diplomatie, alors oui, je me suis opposée frontalement à des novices plus fortunées que moi et j'ai légèrement dérapé d'un malencontreux coup de fourchette. Puis les avertissements se sont accumulés, les blâmes ensuite. Insubordination, manquement au règlements, bref rien de grave en définitive, ce que l'on pouvait seulement me reprocher à cette époque n'était finalement que mon indocilité et pourtant, cela à participé grandement à ma mise à l'index. Mais je croyais toujours en ce monde et en nos prêtresse même si ma sœur m'avait demandée d'espionner le courrier des prêtresses de premier rang et celui des futures prétendantes au poste de Grande Prêtresse, tout cela restait un jeu pour moi. Je voulais à tout prix rester naïve et vivre de cet espoir. Mais petit à petit, ce masque de candeur s'effrita lui aussi. Depuis cet horrible complot pour compromettre Kenocha, ma vision se voilait déjà du crêpe son futur mal... Le point d'orgue fut la cérémonie des Vêpres, envolée insouciance et rêves bleus, la politique avait fait son œuvre sans que je ne m'en rende compte. Et prise dans ses filets, je me noyais sans pouvoir garder aucune confiance dans nos dirigeantes. Ce qui est un comble, sachant tous les enseignements dont m'avait fait partager ma sœur... Jamais cela n'aurais du m'affecter autant et encore moins de cette manière. Comment ai-je pu être aussi stupide et ma foi aussi faible ? Rajoutez à cela un don assimilé à de la nécromancie par le peu d'autre sœur qui étaient au courant de ma situation, difficile de déraciner le mal qui venait de prendre racine, de faire les choses justes, les choses bonnes. De demander le plus simplement du monde que l'on vous tende la main...



Mais je ne vais pas me mentir, je savais bien d'une manière ou d'une autre que mes actions étaient mauvaises. Sinon pourquoi n'en ai-je jamais parlé à quiconque ? Il était évident que tuer était bien la plus mauvaise des choses à faire et peut-être que je ne voulais pas rajouter de la peine aux rares sœurs qui me faisaient encore confiance. Sœur Sidonie la sœur qui s'occupait de moi, alors que plus aucune autre ne le voulait, avais déjà bien à faire pour organiser nos missions dans les camps et c'était loin d'être une mince affaire. Elle s'est battue pour nous assurer un minimum de sécurité dans les camps qui n'avaient rien à envier aux bas-fonds de Gaéaf ou bien de la zone portuaire d'Hellas. Quoi lui dire sans lui imposer d'horribles choix ? Quand à mes consœurs, elles sont bien trop jeunes pour prendre part à cela. Elles pleuraient tout comme moi la nuit, secrètement cachées sous leurs couvertures dans notre dortoir. Pleurant sur les malheureux qui venaient de succomber au cours de la journée, des meurtres commis pour un bout de pain ou bien pour leurs familles dont elles n'avaient plus de nouvelles. Honnêtement, mon cœur n'y aurait pas tenu. Quant à ma sœur ? Malade et au bord de sa seconde mort, elle chevauchait son admirable jugement par mon et par veaux pour chercher un remède ou du moins ce qui pouvait le plus s'en rapprocher. Des mois durant, elle arpenta les terres cimmériennes en faisant partager la moindre information qui pouvait soulager malades et mourants. Ce fut elle la plus courageuse de nous deux finalement. D'Upiq à Sellas, elle ne cessa de chercher, de donner d'être et de rester fidèle à elle-même. C'est elle qui devrait se trouver à ma place et non moi, c'est elle qui est véritablement digne d'être une prêtresse de Kesha. Elle au moins n'a jamais trahie son serment de fidélité envers Kesha alors qu'elle fut contrainte d'embrasser la caste des Ladrinis. Et pourtant c'est elle qui se trouve actuellement entre la vie et la mort, enfin à la façon d'un vif de le dire...



Par contre, je ne me préoccupe aucunement de la justice des civils. Car il n'y eut à juste titre aucun témoin ni cadavre qui ne fut incinéré. Je sais bien que ma consœur Marion doit tout de même se douter de quelque chose mais elle ne possède aucun fait tangible. Pendant que le reste de la troupe s'occupait des besoins fondamentaux de la famille, couverture, nourriture, Marion faisait le gué devant la porte alors que je prétextais donner des soins. Parfois les personnes étaient décédées, enveloppées dans des draps et conduites aux bûcher mais le plus souvent, je ressortais de leurs chambres, les malades toujours vivants. Le fais de toutes les protéger m'avait aussi finalement prémunit d'un possible procès. Pas de témoin, ni de preuve et des autorités dépassées par les tragiques évènements ? Pratiquement aucune chance que la justice ne puisse me poursuivre pour mes crimes... Par contre, si vous pensez que je dois retourner à Hellas pour me dénoncer et avouer mes douze crimes, je le ferais sans hésiter, car seule en vous, j'ai toute confiance. Je ne vous demanderez qu'une faveur par contre, c'est de le dire à ma petite troupe ainsi qu'à ma sœur avant que je ne me fasse incarcérer. Je ne veux pas qu'elles l'apprennent par décision de justice après ma rédition... Je veux et je dois changer pour retrouver la voix de Kesha. Je ferais donc tout pour y arriver. Par contre, plus de promesse ni plus aucun échec, la lumière de Kesha je veux revoir."




L'on était bien loin du ton qu'employait habituellement Nasaq. Elle était restée calme, posée et extrêmement lucide comme si enfin elle avait acquis un peu de sagesse. Mais, cela ne lui ressemblait pas vraiment et il était légitime de se demander si finalement elle ne s'était pas éteinte, ne conservant qu'une foi triste et convenable pour le Temple, une prêtresse délavée par ses pêchés et qui n'avait d'autre choix que l'obéissance. Cela pouvait lui être favorable après tout. Rentrer dans le rang, être docile et surtout ne plus faire de vague pour ne vivre que dans sa propre indifférence. Etait-ce cela ce que devait être son destin ? Le petit fauve était mort alors ? Un p'tit chat sauvage ne pouvait-il avoir une place dans l'Ordre ? Certes, un soupçon de sagesse aurait était le bien venu mais à quel prix ? Nasaq allait-elle définitivement disparaître ? N'être plus qu'un simple nom dans un registre dont on peut disposer à volonté ? Mais cela aurait été bien mal la juger et une petite lueur d'espoir rejaillit de cette âme endolorie et meurtrie. Une lueur surgit mal à propos certes, déplacée et un chouilla iconoclaste mais qui saupoudrée d'un cadre à sa mesure et attentif serait redonner l'espérance d'enfin revoir sur son visage le sourire espiègle que l'on lui connaissait. C'était ce sourire qui avait tant manquée à Allaat durant tout ce voyage. Alors d'un ton un tout petit peu désinvolte dans cette diatribe la concernant:




-"Fichtre, si doit finir pendue et que Kesha m'en soit témoin, j'aurais une dernière chose à faire avant tout de même, faire quelques graphitis sur les murs du temple de Kron ! Na !"






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MessageSujet: Re: La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 2.   La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 2. Icon_minitimeSam 5 Mar - 13:45

Pendant de longues secondes, elle avait redouté la réponse de sa jeune protégée, espérant ne pas avoir meurtri son cœur plus qu’il ne l’était. Les glaces cimmériennes avaient vraisemblablement entaillé l’organe plus intensément et plus froidement qu’elle n’aurait pu le prévoir, fendant en deux son souffle, ouvrant la voie à des terreurs obscures et des forces sombres. Ou était-ce l’inverse ? Les banquises gelées de Cimmeria avaient-elles révélé ce qu’il se cachait dans ce cœur avec toute la simplicité du monde ? Les froides étendues gelées avaient-elles ouvert la boîte de Pandore pour libérer les sombres pulsions que renfermaient ce cœur ? Othello ne pouvait se résoudre à croire à cela, et pourtant elle comprenait profondément cette vérité, cette dualité que tous cœurs renfermaient. Même si une profonde affection l’unissait à Nasaq, elle savait qu’en chaque être se terrait un loup, et que sa férocité échappait parfois à son maître qui n’était plus capable que de libérer la bête.

C’est alors que, comme une colombe que l’on libère, Nasaq sembla prendre son élan et sauter dans le vide. En la couvant d’un regard presque maternel mais tâché de sérieux, la yorka l’observa s’affranchir du silence pour délier sa voix, cette fois-ci avec aplomb et avec gravité. Pendant plusieurs minutes, la jeune fille parla à tête haute de ses doutes, de son comportement, des raisons de son choix. Néanmoins, elle ne pu s’empêcher de remarquer que quelque chose lui échappait. Que dans les yeux sombres qui balayaient le sol, plus ses pupilles directement, une lueur avait disparu. Othello ne cherchait pas à la priver de courage, aussi ne l’interrompit-elle à aucun moment. Elle se contenta de la regarder avec patience, encouragement, la laissant aller jusqu’au bout de son mea culpa qui prenait alors des airs de redditions.

Pourtant, si Nasaq acceptait avec une curieuse docilité de remettre en question ses actes et ses décisions prises dans le cœur de l’épidémie, elle le fit sans panache et sans force. Comme si elle délivrait ses mots comme un linge blanc qu’elle déposait devant elle sans force et sans espoir. Comme un chiot battu rendu à son sort triste, ou un animal traqué se sachant condamné par la meute. Sans le savoir, avait-elle tué sa fougue ? La pensée lui serra le cœur, sans qu’elle ne puisse l’arrêter dans sa course. Elle ne cherchait aucunement à tuer l’étincelle au fond de son regard, ou la malice dans son cœur. L’Eglise de Kesha n’était pas un nid d’esprits dociles et sages, de femmes lisses et sans esprits. Chacune des filles de Kesha était à la fois chat et vipère, rivière tranquille et océan déchaînée. Qui prétendrait-elle être si elle guidée un temple de cœur vide et pieux ? Ses sœurs étaient guerrières, lames de fonds, et vagues paisibles. Et dans ce courant éternel, Nasaq avait sa place, telle qu’elle était.

Pendant son discours, elle évoqua plusieurs choses. Son manque d’expérience, de recul, l’urgence de la situation, le contexte qui vint remettre en question ses convictions, et les mystères de sa propre existence. Des questions lancées aux Dieux eux-mêmes, qui restaient souvent muets à leur propre considération. Si elle avait pu tendre vers elle une main ferme pour lui apporter les réponses qu’elle cherchait, elle l’aurait fait sans hésiter. Mais en vérité, elle ignorait tout du pouquoi les Dix les façonnaient ainsi. Pourquoi Delil insufflait le mouvement et l’âme à ceux qui ont déjà rendu leurs derniers souffles ? Pourquoi Fen avait ainsi uni l’esprit du terran et l’esprit de l’animal pour les faire cohabiter dans une seule enveloppe ? Pourquoi la magie, don étrange, pouvait ainsi vibrer dans l’âme des vivants et se manifester avec tant de fougue ? Elle voulait fermement croire que tout cela n’était pas dû au hasard mais à la volonté des Dieux.

Quand Nasaq releva ses yeux pleins de doutes vers elle, et pu alors lui parler de ses craintes et de ses expériences troublantes vécues au Temple de Kesha. Autant de douloureuses expériences qui l’avait conduite aux plus grandes tourmentes. Plus elle parlait, plus Othello se raidissait douloureusement, tendant ses muscles à chaque nouveau mot que sa protégée prononçait sur le temple de Hellas. Ses dernières années étaient teintes de doute quant à l’avenir des prêtresses. Et depuis sa position éloignée, Othello ne pouvait plus veiller sur ses sœurs comme elle le faisait avant. Une situation difficile qui le devenait encore plus maintenant que l’épidémie sévissait à travers le pays. Elle avait mobilisé son énergie et sa foi en Eridania, mais souffrait tous les jours de cette distance pénible et de la guerre qui emportait ses sœurs.
Ce qu’elle lui révéla l’emplit davantage de doutes et de questions sans réponses. Un complot contre Kennocha ? Les dirigeantes corrompues, la politique présente ? Et quelles pouvaient bien être les sévices que les jeunes prêtresses pouvaient faire subir à leurs paires ? Ses sourcils d’argent se froncèrent de surprise. Même si elle avait grandement conscience de la sévérité et de la dureté de certaines jeunes sœurs, et de la cruauté de certaines d’entre elles, elle avait espéré que le départ d’Elerinna avait mis un terme à de pareilles pratiques. Mais les manigances semblaient avoir repris de plus belle après le départ volontaire d’Irina. Son absence avait visiblement plongé dans le trouble la caste entière, livrée à elle-même. Si on pouvait se permettre de comploter contre une des sœurs les plus imminentes et les mieux placées pour reprendre sa suite, tout était possible pour le serpent cimmerien qui étranglerait les prêtresses de Cimmeria dans ses propres anneaux.

Elle termina son discours sur son nouveau serment, son admiration et ses louanges pour sa sœur transpirant dans chaque mot qui s’échappait de ses lèvres. Si la justice lui semblait bien secondaire, Othello était heureuse de voir que ce n’était qu’un petit soucis pour elle, une maigre chose dans sa nouvelle quête de rédemption. Néanmoins, son visage lisse et creux l’inquiétait de plus en plus. Elle voyait ses yeux sombres, abandonnés par la ténacité et toute envie de se battre. Comme si toutes ces paroles n’avaient fait que l’approcher du précipice et qu’elle avait fini par s’y laisser tomber. La Nasaq qu’elle connaissait, avec toute sa fougue et sa malice, l’avait-elle à jamais quitté ? Quand l’idée lui vint au cœur, une lueur traversa son regard. Une éclaire, une vibration dense. Et dans une cavalcade surprenante, la gorgoroth revint, son visage retrouvant un sourire plein et goupil.

« Tes sentiments sont un cadeau précieux. Même s’ils t’emmènent sur une mauvaise voie, parfois, il serait triste de les condamner éternellement. La sagesse naît de l’audace, parfois. » Un sourire espiègle étirait déjà ses lèvres pâles, en regardant le visage malicieux qui lui faisait face. « Cela ne signifie pas qu’il faille agir inconsidérément. Remettre ses actes en question et les soumettre au regard d’autrui fait également parti de notre devoir. » Elle était soulagée de retrouver Nasaq, enfin, et de la voir libérée de son fardeau. Elle était profondément persuadée que c’était le signe d’un renouveau pour elle, le début d’une nouvelle quête sur les pavés de la foi. « Allaatkasik sera fière de toi, j’en suis certaine. »

Othello s’inquiétait encore de ne pas la voir revenir à elle, mais elle avait grandement conscience que le remède n’était pas encore dans sa forme la plus optimale. Certains malades se trouvaient parfois délivrés en quelques secondes, d’autres en quelques heures, et rien ne pouvait présupposer de la durée pour chacun. Elles ne pouvaient qu’attendre, patiemment. Soupira doucement, la Haute-Prêtresse s’écarta enfin de la fenêtre pour retrouver son assise face aux restes des personnes présentes, se rasseyant doucement dans son fauteuil.


« Notre tâche relève parfois de celle de Kesha même. Néanmoins, et comme tu le dis, il ne nous appartient pas de décider du sacrifice du nombre à notre guise. Cela doit demeurer une ingrate exception et non notre tribut quotidien. La fièvre a été la lame de la mort, et nous avons du la tenir entre nos mains. Si j’en avais la certitude, je te ferais le serment qu’une telle horreur n’arrivera pas tant que je respire. Néanmoins, et même si Kesha souffle sur mon cœur, j’ignore si une épidémie peut de nouveau survenir, et si elle parviendra à mettre à mal nos ressources comme c’est encore le cas aujourd’hui. »

C’était pour elle un dénouement heureux, et elle voyait enfin le soleil se dessinait à l’horizon. Après des mois difficiles, pouvoir imaginer la fin de l’averse était salvateur. Néanmoins, elle devait se rendre à l’évidence qu’aujourd’hui, et plus que jamais, sa présence serait plus bénéfique au nord que depuis Eridania. Ses sœurs, sa caste, toutes avaient besoin d’une lumière qui peinait à apparaître. Si elle pouvait soulager ne serait-ce qu’un peu le fardeau des prêtresses de premier ordre, elle aurait fait son devoir. Sans compter le besoin absolu d’enseigner aux prêtresses la recette du remède et les méthodes pour récupérer les ingrédients et créer le remède, à leur tour.


« Avant la fin de Nivéria, je serai de retour en Cimmeria. Plus que jamais, il m’importe de retrouver nos sœurs et de reposer le pied dans le temple. Si je pouvais apporter calme et contenance le temps que de nouvelles élections soient tenues… Merci de m’avoir apporté ces nouvelles inquiétantes. Il est de ma responsabilité d’assurer le transport des remèdes jusqu’en Cimmeria. Nous partirons au plus tôt, pour faire parvenir les ingrédients du remède chez nous, et pour assurer la formation des prêtresses à la culture et à la récupération du sang des immunisés. Il nous faudra coordonner nos efforts à travers tout Cimmeria. » Murmura Othello avec une solennité rare. « Néanmoins, de tels actes ne sauraient être tolérés au sein de notre Temple. Que l’on puisse attenter à Kennocha est inacceptable. J’ai besoin de tu m’en dises plus. Je ferai de mon mieux pour rapporter la paix à notre Eglise le plus tôt possible, mais j’ai besoin de comprendre quels serpents souillent les pierres de notre caste »
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MessageSujet: Re: La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 2.   La famille Aappilattutke en villégiature. Partie 2. Icon_minitimeSam 20 Aoû - 22:08





Jamais Nasaq n'aurait pu imaginer qu'il serait si âpre et amer de revoir celle qui lui avait montré la Lumière et qui avec tant douceur et sollicitude avait fait d'elle un être meilleurs. Et il lui était bien difficile d'occulter son agacement, non pas envers Othello, bien entendu, mais à cause des circonstances qui l'avaient amenées là où elle en était aujourd'hui. N'était-ce là que le résultat de la Fièvre ? Aurait-elle finit par prendre le dessus de son libre arbitre ? Quoi qu'il en soit, elle aurait tant rêvée de revoir la Sainte Dame dans de bien meilleurs circonstances, lui apporter des paroles réconfortantes, encourageantes et consolantes. Au lieu de cela, à chacune de ses paroles qu'elle prononçait, Nasaq ne faisait qu'ajouter au désarroi et à l'épuisement d'Othello, un poids supplémentaire. Pourtant cette dernière lui proférait malgré tout des paroles apaisantes et tout de même réparatrices. Sa force morale, sa force intérieur imposa un respect hors du commun à la petite Gorgoroth. Après toutes ses épreuves et avoir vécu tous ces drame, la Grande Dame semblait demeurer invincible face cette adversité. Cela n'était peut-être pas le cas, mais au moins elle avait su conserver une plénitude que Nasaq lui envia véritablement. Elle aussi aurait aimé se montrer forte et inaltérable. Tout comme les glaciers des Montagnes aux neiges éternelles et tout comme eux, conserver sa blancheur virginale... Les yeux emplis de révérence teintés de vénération, Nasaq écouta avec ferveur chacun des conseils proférés par la Haute-Prêtresse. Et chacun de ses mots avait la magie magnifique surnaturelle de faire tinter un son ou bien resplendir une couleur dans les tréfonds de son âme tout en lui inspirant des harmonies à la fois belles et mélancoliques tel un cataplasme bienfaisant sur ses meurtrissures. Les ténèbres étaient encore bien loin d'avoir disparu et de cela elle ne le voulait pas, ils devaient demeurer là eux aussi, comme ultimes témoins de ces heures sombres. Nasaq ne rêvait plus que d'une chose, celui de retrouver un chemin de lumière, un chemin nouveau qui la guiderait une nouvelle fois vers sa Déesse. Finalement, grâce à Othello, de son tourment allait resurgir l'espoir, un espoir neuf renforcé d'une foi impétueuse et inébranlable.



Mais le moment était venu de donner des réponses à ces questions. Et une nouvelle fois, Nasaq se ferait oiseau de mauvais augure. Elle serait franche, honnête et ne s'en tiendrait qu'aux faits, inutiles d'augmenter de lui augmenter sa peine. Nasaq posa sur la magnifique et sublime Yorka des yeux qu'elle voulait sérieux et détachés comme lors d'un rapport que l'on soumet à sa supérieure. Mais la mascarade fut bien difficile à tenir et Nasaq s'en voulut au plus au point. Alors qu'elle commençait à énumérer les faits, ses yeux se brouillèrent et un nœud dans sa gorge l'empêcha de parler. Elle réprima un sanglot lourd et profond. Mais faisant fit des larmes coulant le long de ses joues, elle se lança dans son récit, culbutant parfois sur un spasme de profonde tristesse:




-"Les faits remontent au mois de Glénot de l'an 1306. La Fièvre sévissait déjà depuis cinq mois et elle arriva au Temple tout autant pour les malades que pour les futur élections. Alors qu'elle traitait un patient comme elle le faisait presque jours et nuit, la garde du Temple vint la chercher. Devant les autres prêtresses, la Garde l'accusa d'avoir dérobé le sceptre de la grande prêtresse ainsi que d'autres objets votifs. Moi, je dormais lors des faits. Mais tôt le matin, Sœur Gabi me réveilla pour me porter un courrier qu'elle jugea important. C'était ma sœur qui me prévenait, trop tard hélas qu'un complot se jouait contre l'une des prétendantes. Très vite, je sus qu'il s'agissait de Kennocha. Selon les recommandations de ma sœur, j'ai fouillé les appartements de Kenocha, planque ou autre ça je m'y connais plutôt bien. D'ailleurs j'ai découvert une trappe dissimulée qui contenait le fameux sceptre. Il était évident qu'il s'agissait d'un coup monté mais au moins je lui avais évité le flagrant délit lorsque la Garde la raccompagna dans son logement. D'ailleurs, c'est comme cela que nous avons fait connaissance. Bref,  comme je m'en doutais, elle-même n'avait pas connaissance de cette trappe et donc, nous nous sommes mise à enquêter sur cette méchante affaire. Elle tenait des propos si pures et si louables... toute sa personne ne reflêtait que bonté et abnégation..."




Sursaut d'un sanglot irrépressible qui lui coupa respiration et parole. Les souvenirs étaient si intenses et si proche... Le temps n'avait pas soulagé et encore moins effacé de cette cicatrise. La lame douloureuse de ce vestige était toujours figé dans son cœur, bien vivace elle.




-"Je suis horriblement désolée de l'avoir tant aimer et d'avoir été incapable de la sortir de ce mauvais pas..."  




Et dans un triste et doux sourire plein de complicité qu'elle faisait à une absente, murmurant plus pour elle-même que pour quiconque:




-"Bien que j'essayais de mon mieux pour le cacher, ce qu'elle pouvait m'insupporter à m'appeler 'ma sœur'... Par Kesha, j’ m’y suis jamais faites... Maintenant ça me manque, elle me manque..."




Une fois reprise, Nasaq continua en se forçant d'avoir un ton neutre:




-"Nous avons tout de même trouvé un bout de tissus suspect et ce fut là notre seule piste. J'ai donc pris sur moi le fait de cacher le sceptre et le scapulaire dans le dortoir puis rapidement hors de la ville mais à mon retour, Kennocha avait tout simplement disparut. Je ne sais pas si elle est partie ou bien si elle c'était faite kidnappée. Et dans la tourmente de la Fièvre, j'ai abandonnée mes recherches laissant dans sa cache les objets de cultes. D'ailleurs ils doivent toujours s'y trouver. Si vous voulez lez récupérer, Dame Othello, je vous donne l'endroit. C'est un lieu des plus fiable et que bien peu de personnes soupçonneraient. Ils sont chez mon ancien maître que connaît très bien Allaat... hem... Je suis désolée mais je n'ai pas plus de faits à vous rapporter que ceux-ci. Un complot il y a eu, c'est indéniable, mais qui l'avait orchestré ? Je n'ai hélas aucune information là dessus."





Ceci dit, Nasaq posa un regard plein de compassion sur Othello et d'une voix douce presque sereine:




-"Je voulais juste vous dire une dernière chose si vous me le permettez. Kennocha n'avait jamais ambitionnée à devenir Grande Prêtresse, la politique c'était pas son truc. Elle voulait juste aider son prochain et elle l'a payé très cher. Dans un Ordre tel que le notre il y aura toujours des injustices, des conflits d'intérêts et pire encore, des arrivistes prêtent à fomenter d'horrible complot. Par contre, Allaat sans le vouloir m'a fait comprendre une chose. Même si la politique c'est moche, dans notre système nous ne pouvons pas y échapper. Et la chose, sûrement la plus importante que j'ai apprise, c'est que l'information donne le pouvoir. Dit comme ça, c'est pas beau. Mais chui pas non plus complètement idiote. Ma sœur ma demandée d'enquêter à sa place alors qu'elle avait reçut cette ordre de votre personne. Donc, Allaat devait travailler pour vous et j'la connais quand même. C'est une drôle de Ladrinis. Elle a choisis de travailler pour vous, votre cause, notre cause à toutes en tant que prêtresse de Kesha. Pas compliquer d'imaginer qu'une personne de votre rang, placée à ce niveau politique ait besoin de renseignements et donc d'espionne. Allaat avant de recevoir votre remède m'a confié son journal, je suppose qu'il ne s'agit pas d'un livre de recettes. Tout comme ma sœur, je veux suivre ses pas, non pas pour servir qui que ce soit au Temple, mais vous. Je ne suis qu'une simple prêtresse de second rang, mais je n'ai foi qu'en vous. C'est peut-être pas à dire, mais on en recausera quand Allaat sera debout. Et je pense pas qu'elle puisse me dédire. L'avenir du Temple, je m'en fiche. Si l'Ordre est trop corrompu, ben qu'il meure et renaisse de ses cendres. Nous avons toutes plus besoin d'un guide spirituel que d'un guide politique. Ou bien des deux, je sais pas trop non plus... Quoi qu'il en soit, je suis prête à réaliser l'ultime sacrifice pour vous, tout comme ma sœur je suppose. Et vous avez évoqué le besoin de sang d'immunisées pour l'élaboration d'un remède. Alors j'en connais une certains nombres pour avoir travailler dans le sang et tripes jusqu'aux hanches et qui au cours des mois n'ont jamais développé aucun symptômes. V'la la liste des heureuses élues qui seront très fières de donner leur sang, moi, Hermeline, Aubérie, Anathalie, Fleuriane et Marion. Pour les trois petites orphelines, je ne sais pas. Quoi qu'il en soit, c'est l'espoir qui se trouve devant nous et je ferais tout mon possible et même plus pour vous aider même si cela peut vous paraître terriblement prétentieux. Nous sommes toutes unies sous la même bannière."




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