A la taverne...

-"Cela dépend Mademoiselle, si vous avez les moyens de vous offrir une auberge, j'en connais quelques une qui ne son pas trop mal fréquentées. Personnellement, je suis toujours soit en auberge soit en camping sauvage, avec juste ma tante, mes couverture et mes provisions."

Lira soupira et secoua la tête

-Nada, vous vous doutez bien que si j'avais sur moi l'ombre d'une pièce j'aurai au moins pu manger à ma faim!Mais je n'ai rien sur moi. Je comptai d'ailleurs me trouver un métier ici... Mais le patron n'est apparemment pas là!

Lira ne voulait pas se plaindre, mais elle préférait être sincère... Car, oui, elle avait faim depuis deux jours. Jo avait volé quelques pommes au marcher, mais ce n'était pas suffisant, loin de là! Elle continua à caresser Jo puis reprit

-Il me faudrait un abris gratuit, le temps que je me trouve un métier pour pouvoir payer. Vous campez dites-vous? Ma foi ce ne doit pas être si mal, mais je n'ai pas le matériel adéquate!!

Dáinsleif était plutôt convaincu en entendant la jeune fille énumérer ses talents. En effet, elle pourrait être d'une grande aide, et cela lui laisserait plus de temps pour se reposer. Il fit mine de réfléchir quelques seconde, rapprocha légèrement son tabouret de la table et croisa ses mains devant lui en clignant lentement des yeux.
Il dit alors:

-"Bien! Vous m'avez convaincu. Le contrat de travail que je vous propose est donc le suivant: vous vous occuperez du bois pour le feu, vous m'aiderez à monter et défaire le camp, vous ferez la lessive, irez cueillir des provisions et aurez même parfois à chasser; mais si vous n'y connaissez rien, je peux aussi vous former. Bien-sur, il n'est pas exclu que je vous assiste dans toute les taches pré-citées.
En échange je vous laisse le loisir de ma tante et de la moitié des couvertures, vous serez aussi nourrit, et protégée comme si vous étiez ma propre cliente. Vous aurez accès à tout le nécessaire pour vous laver, bien sur, et serez prioritaire en cas de rationnement si la nourriture viendrait à manquer. Et bien sur... hum... Vous pourrez obtenir des congés lors de... de vos... Problèmes lunaires."

Le mercenaire fit un bref sourire entendu à la demoiselle et hocha brièvement la tête, puis il se remit droit sur son tabouret, attrapa sa chope de bière et en vida deux gorgées.
Il souffla un grand coup, puis leva à nouveau la tête vers Lira, comme si il avait oublié un point important.

-"Cela dit, il est exclu que je vous emmène sur mes lieux de travail. Je dois parfois accomplir des choses bien navrante par les armes, mais je le fait pour vivre. Les combat et les assassinats ne sont pas les affaires des jeunes filles, c'est pourquoi en mon absence, vous aurez tout bonnement du temps libre."

Il tapota le rebord de la table, se mordit la lèvre inférieur et recula sur son tabouret. Il saisi sa chope à nouveau et la vida entièrement avant de la poser négligemment sur la table. Un spécialiste sur le sujet lui avait dit un jour qu'il pourrait ne plus avoir peur d'une femme si il la fréquentait assidument. Prendre une employée était une bonne occasion de tester cette méthode. Et puis il serait soulagé de bien de taches pénible et pourrait récupérer de sa récente convalescence. Il ne restait plus qu'à espérer que la demoiselle accepte. Mais si elle essayait de négocier afin d'obtenir d'autre avantage, Dáinsleif voudrait bien en discuter, dans la mesure ou cela reste raisonnable.

[Ce message n’a pas de rapport avec les précédents. Il est directement lié au RP commun avec Alolla Crwa : https://les4royaumes.forumperso.com/t1455-la-planque ]

Dans les plaines d’Eridania, il l’avait rencontrée, cette jeune fille aux allures de poupée de porcelaine, elle paraissait si fragile, si minuscule, sous l’immense silhouette obscure du grand Temple d’Aléa et bien qu’elle semblait pouvoir se débrouiller sans son aide (après tout, elle était parvenue jusqu’ici sans son assistance), la bien séance l’empêchait de la laisser seule, au milieu de nulle part, aussi, il lui proposa de l’escorter jusqu’à la plus proche ville, Hespéria, la capitale.
Le trajet fut silencieux, il n’apprit que son nom : Alolla. Alolla Crwa, si elle ne lui avait pas menti. A vrai dire, peu lui importait, les gens pouvaient bien faire ce qu’ils souhaitaient, et il n’était pas du genre à poser des questions embarrassantes à ceux qui semblaient souhaiter les éviter.

Enfin, ils arrivèrent aux abords de la ville. Marchant au hasard des ruelles, sans trop savoir où aller, ils passèrent devant la Bibliothèque des Lumières, un immense bâtiment, qui l’attirait irrésistiblement. Faisant une pause de quelques secondes devant les portes massives, il imagina furtivement tout ce qu’il pourrait apprendre de cet endroit, la connaissance enfermée dans ce lieu lui semblait quasiment infinie… Ce fut Alolla qui le sorti de sa torpeur, sentant sur lui son regard à la fois curieux et réprobateur.
Ils reprirent la route, et après un court trajet, ils se quittèrent sobrement, elle lui assurant qu’elle savait où passer la nuit, et lui, déclarant dormir dans une quelconque auberge.

Il avait trouvé son bonheur, l’établissement était certes peu luxueux, mais il n’avait pas besoin de plus qu’une paillasse pour passer une nuit. On se contente de peu, lorsqu’on est habitué à rien.
Franchissant le seuil, il marqua une pause, observant les lieux :
Le sol était couvert d’une certaine couche de poussière, le bois du mobilier semblait vieux, usé, rongé par les insectes. Derrière le comptoir, le tavernier essuyait un verre à l’aide d’un chiffon crasseux. Se promettant en son fort intérieur qu’il ne prendrait pas le moindre verre ni repas ici, son regard s’attarda quelques instants sur la clientèle, tous sortis du même moule, de grands types costauds, sales, le crâne rasé, en train de boire leur maigre salaire.
Après une rapide tractation avec le tenancier, Arminas obtint une petite clé, en échange de quelques Dias. Il monta à l’étage, et pénétra dans sa chambre.
Allumant la lampe à huile, il se débarrassa de ses affaires sur le sol, non loin de son lit, dans lequel il se glissa, épuisé. Il saisit Memoria A Umbrae, l’ouvrit au hasard, et relut ses propres notes. C’était apaisant pour lui, de relire ses recherches, et bien vite, il somnola, laissant l’huile se consumer, il reposa son livre sur la table de chevet et s’endormit.

Il se réveilla quelques heures après, dérangé par une étrange sensation, comme un mauvais pressentiment.
Il se redressa vivement, les sens en alerte, parfaitement réveillé, et regarda autour de lui.
-Non… Non !
Arrachant le tiroir de son logement, et éparpillant son contenu sur le sol il se mit à genoux, fouillant frénétiquement. Son sac de voyage subit le même traitement, en vain. Memoria A Umbrae avait bel et bien disparu.
-Non. NON !
Alors qu’il était toujours à genoux, au milieu de toutes ses affaires éparpillées sur le sol, il s’effondra.

Flash de lumière blanche.

Dans la chambre, Arminas dort profondément. Memoria A Umbrae est encore posé sur la table de chevet.
La porte s’ouvre, laissant passer un faible filet de lumière.
Une ombre fluette pénètre dans la pièce, fouille ses affaires, puis finalement, se saisit du livre.

Nouveau flash aveuglant.

Il rouvrit les yeux, se redressa, guidé par une énergie nouvelle. Celle de l’espoir.
Il n’avait eu que de faibles renseignements sur l’auteur du larcin, mais c’était un début, et grâce à ses dons, il parviendrait, il en était sûr, à récupérer son bien, et si le cœur lui en disait, à se venger du méfait.

Remballant ses affaires en vitesse, il descendit les escaliers, sautant les quatre dernières marches d’un coup. Sans prendre la peine de s’arrêter, il lança au patron les dix Dias que coûtait sa chambre, avant de sortir en trombes de la taverne, puis s’arrêta soudain devant l’entrée pour réfléchir, reprendre ses esprits.
Que ferait un voleur d’un vieux grimoire apparemment sans valeur pour quiconque, alors que dans la chambre se trouvait une maigre bourse, ainsi qu’une épée forgée dans un métal peu courant qui valait une petite fortune ?
Sans doute en demanderait-il une estimation ? Et l’endroit le plus propice à ça était sans aucun doute la Bibliothèque des Lumières, ce palais du savoir et de la connaissance d’Hesperia.

Après une courte course, il poussa les portes massives du bâtiment, laissant découvrir un grand hall de dalles de marbre, au fond duquel se trouvait un comptoir en acajou massif, derrière lequel siégeait un vieil homme à l’aspect vénérable. Il s’en approcha silencieusement, comme le veut le respect d’un tel lieu. Ignorant les rayonnages qui semblaient prometteurs d’informations cruciales, il lui chuchota quelque chose d’inaudible à toute personne ne tendant pas son oreille près de sa bouche. L’homme lui répondit tout aussi bas, accompagné d’un hochement de tête négatif.
Furieux, mais toujours silencieux, Arminas repartit, laissant derrière lui le simple écho de ses pas pressés.

Selon le bibliothécaire, personne ne lui avait rendu visite depuis la matinée de la veille et toujours selon lui, personne ici à Hesperia ne prendrait le risque de revendre un bien mal acquis. Non, la ville commerçante par excellence d’Eridania était Tyrhénium, on y trouvait de tout, et les commerçants étaient peu regardants sur la provenance des marchandises qu’ils revendaient parfois à prix d’or.

Suivant les conseils du vieil homme, il prit la direction de Tyrhénium, à la poursuite de son mystérieux détrousseur.