Petite ballade I [PV : Dáinsleif]

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• Cavaliers de S.: 5
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• Gélovigiens: 3
• Ascans: 0
• Marins de N.: 4
• Civils: 15

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- Walter cherche de Preux chevaliers.
_ Raël veut des clients.
_ Deirdre a besoin d'employé!

Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 Petite ballade I [PV : Dáinsleif]

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MessageSujet: Petite ballade I [PV : Dáinsleif]   Petite ballade I [PV : Dáinsleif] Icon_minitimeDim 13 Mar - 16:42

[en retrait]

Ça y était. C’était fait. Il posa son crayon, se leva, donna sa copie et sortit sous les regards divers et variés de ses camarades. Inquisiteurs ou dubitatifs, ils cherchaient tous à le sonder. Celui du surveillant de session était le plus surpris. Celui-ci avait pris la copie, un sourcil froncé et l’autre haut levé. Il faut dire qu’ils avaient commencé il n’y avait qu’une demi-heure et il restait encore autant de temps pour terminer l’examen. L’homme jeta un œil rapidement sur la copie pendant que Veto signait et sortait en silence. Il était l’un des plus vieux à s’être présenté à cette session. Le plus vieux à s’y présenter pour la première fois en tout cas. Cinq ans qu’il était garde déjà. Il n’avait jamais envisagé de monter en grade jusque là. Qu’est-ce qui l’avait décidé finalement ?

Veto arriva dehors. Levant le nez du col de sa cape bleue enroulée autour de lui, il admira le ciel grisâtre et si souvent floconneux. Ce mois de Mesoa était décidément plus rude que d'habitude, surtout pour un début d’Enkilil. Enfin… Tout était relatif. Ici, doux voulait dire qu’on pouvait sortir sans crainte d’être enseveli sous une tempête de neige ou sans rentrer avec des orteils qui jouent à qui sera le plus bleu ou le plus gercé, ou presque. Alors rude voulait surtout dire qu'on avait pas l'impression d'être sorti de Niveria.

Il restait encore une demi-heure à ses deux compagnons avant qu’ils ne sortent. Il les attendrait avec Valroïd. Il était le seul des trois autres à avoir eu son certificat technique du premier coup. Ne lui restait plus que le certificat militaire qu’il révisait à la caserne après l’avoir manqué deux années de suite. Ou plutôt « qu’il était sensé réviser »… Lorsqu’il arriva, Veto le trouva entrain de compter fleurette à un groupe de nouvelles recrues étrangement gloussantes pour des militaires.


-Tu veux rater ton certif’ encore une fois, Val’ ?

Le Magicien lui lança alors un regard noir tandis que les demoiselles commençaient les messes basses moqueuses.

-Tiens ! Le joujou a enfin daigné se lever ce matin pour aller se faire évaluer ? Tu sors tôt, dis moi. Le trac de la feuille blanche ? Tu as abandonné ?
-Non. J’ai fini un peu en avance.

De l’autre côté de la salle d’arme, le garde blond inspectait les glaives d’entrainement l’air distrait, se débarrassant de sa cape maintenant à l’abri du vent. Cette attitude désinvolte irrita un peu plus le cajoleur qui s’était rapproché de lui pour entamer une discussion loin des oreilles de ses proies.

-C’est nouveau cette envie de nuire à ma vie sentimentale ?
-C’est nouveau cette vie « sentimentale » ?
-Très drôle. Bon. Qu’est-ce que tu veux ?
-Un entraînement. Tu y gagnes en plus à démontrer tes atouts. Et je te laisse gagner si j’ai un cours particulier en magie à notre prochaine perm’.
-Comme si j’avais besoin que tu me laisses la victoire. Va pour les deux mais seulement par charité aux vues de ton niveau déplorable dans les deux disciplines.

Les deux compères se lancèrent un sourire arrogant l’un l’autre et choisirent leurs armes. La joute dura un moment. Un long moment. Trop long. Les midinettes avaient pris la poudre d’escampette faute de subjugation ou peut-être de goût. Le Magicien finit par s’en rendre compte et arrêta le combat en baissant ses armes et en montant le ton.

-Et voilà ! Gagné ! Elles sont parties ! Deux heures que je les travaillais !
-Il faut croire que tu n’as pas été à la hauteur de leurs attentes par ta piètre démonstration. Tu ne m’as pas touché une seule fois !
-Toi non plus, il me semble.
-Ça peut s’arranger, remarque.
-Nan. Moi j’ai ma dose de ton sourire narquois. Vois avec Fenri.
-Très bien. Demain, on fait comment pour cette leçon ?
-Lâche-moi !

Veto éclata de rire alors que son ami partait l’air maussade, jetant ses armes au pied du râtelier de rage.
Au moment de passer la porte, il se heurta à l’homme que l’on surnommait Grands Pieds et dont ils venaient de parler. Il arrivait avec Alex et regardèrent tous deux partir leur ami l’air surpris et amusé de le voir cacher sa douleur à l’épaule à l’endroit où il avait percuté le colosse.


-Qu’est-ce qui s’est passé ?
-J’ai fait fuir du gibier…
-... Par un très beau combat.

Emmanuelle sortit de son coin et rejoignit ses maintenant coéquipiers. Depuis la formation de l’équipe spéciale du banquet d’Arghanat, leurs supérieurs leur avaient annoncé la veille qu’ils avaient décidé de conserver cette organisation pour leurs prochaines missions.
Ils plaisantèrent un moment, ventant la rapidité et la dextérité de Valroïd comme l’agilité et l’endurance de Veto puis celui-ci coupa court à l’éloge, devenant trop rouge au gout de ses oreilles qui le chauffaient. Il demanda à s’entrainer avec Fenri au corps à corps. Il n’était pas très expérimenté en la matière au contraire de cet Hercule. Alexandre s’entraina à l’arme courte avec Emma, le plus jeune faisant preuve de réflexes remarquables.

*

Lavés, séchés et de nouveau chaudement vêtus, ils repartirent chacun de leur côté profiter de l’après-midi qui leur restait avant le couvre-feu.

[fin de retrait]

Veto, drapé dans sa cape jusqu’au bas des yeux, sillonnait les rues sans but précis si ce n’est de sentir la fine couche de neige craquer sous ses bottes, de profiter du silence que la mollesse du manteau blanc imposait à la ville et le moindre de ses bruits.
Au milieu d’une petite place déserte, face à un bassin qui ne se dégelait presque jamais si ce n’est pour la fête d’Omnia entre autres rares occasions, il sortit sa main nue hors de la tente mobile et protectrice de tissu tombant de ses épaules. Un ou deux flocons vinrent s’y poser et fondre doucement devant ses yeux brillants. Face à ce spectacle apaisant pour ses prunelles, il laissa un sourire se dessiner derrière le bleu du tissu qui couvrait le bas de son visage.
Ses oreilles étaient un peu rouges mais qu’importe. Il ne supportait pas les bonnets et ne portait le casque qu’en mission. Là, il avait l’étrange sensation de prendre une douche au ralenti, la neige fondant dans ses cheveux dorés et venant humecter son cuir chevelu à une vitesse si lente qu’elle en était presque improbable.
La magie de la nature serait toujours plus belle à ses yeux que tout ce que les hommes pourraient imaginer pour la copier.
Lui qui pensait au début n’être arrivé en ces terres glacées que par erreur, maintenant il était convaincu que c’est par instinct. Il avait une idée négative de la vie citadine chez les Terrans due à ses souvenirs épars de son enfance mais celle-ci semblait apaisée par cet élément figé.

Et puis il y eut ce cri et ces craquements de neige précipités. Sa main disparut à nouveau sous le tissu, se posant sur la seule arme qui lui appartenait vraiment, une simple dague.
Il n’était pas en mission et ne disposait donc d’aucun soutient d’armement de la caserne. Aucun catalyseur non plus. Il n’était qu’un simple Cimmérien que le manque de défenses rendait méfiant et agressif.
Il avait fait volte face vers l’origine de ce son, ses vêtements virevoltant alors comme ceux d’un danseur autour de lui qui n’avait pourtant rien de bien gracieux d’habitude.


Dernière édition par Veto Havelle le Jeu 7 Juil - 8:34, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Petite ballade I [PV : Dáinsleif]   Petite ballade I [PV : Dáinsleif] Icon_minitimeDim 10 Avr - 22:14

Depuis que Dáinsleif était arrivé dans cette ville, il avait déjà mis la pagaille dans une auberge, était gravement malade et avait eu à faire à une femme médecin pour le soigner... Allant de déconfiture en déconfiture, il arpentait les rues en trainant des pieds, il n'y avait strictement personne ici pour lui donner du travail, et cela le contrariait beaucoup, après tous ses milles parcourut à pied!
Un mercenaire en armure de cuir, se baladant dans une cité enneigée en trainant des pieds, le tableau était cocasse certes.
Il entendit au loin des bruits de conversation, des hommes discutaient une rue plus loin, et à défaut d'autre trace de vie humaine, il se dirigea vers les rumeurs. Lorsqu'il tourna à l'angle de la rue d'où il avait crut entendre les voix, un cri déchira le relatif silence des lieux. Le cri était si aigu qu'il semblait féminin, ce à quoi Dáinsleif réagit instinctivement en portant la main à son épée droite, Morgen et en courant dans le sens opposé du bruit, ses pas crissant dans la neige. Une fois éloigné du potentiel danger, il pivota sur lui même et dégaina, laissant son autre épée dans son dos... Il ne vit rien, pour l'instant, le silence était revenu...
Sans quitter sa position de combat, il tourna lentement la tête pour observer derrière lui, un homme d'une certaine classe, avec une dague à la main. Au regard de la posture du garçon et à ses yeux alertes, le mercenaire comprit tout de suite que ce jeune homme avait eut une formation militaire et qu'il avait lui aussi réagit au cri qui avait retentit.
Le guerrier se remit droit, sans rengainer son épée, se tourna vers l'inconnu et le salua de la main gauche, à défaut de libérer la droite.


-"'jour. Z'avez entendu ça? Qu'est c'que c'était à votre avis?"
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MessageSujet: Re: Petite ballade I [PV : Dáinsleif]   Petite ballade I [PV : Dáinsleif] Icon_minitimeVen 13 Mai - 21:04

[Amaldriel nous rejoindra plus loin. J’ai son accord.]

La dague toujours à la main mais toujours autant dissimulée sous son épaisse mante, le garde s’élança. Il se précipita vers l’homme à l’arme au clair sans se soucier de susciter chez lui une réaction défensive : il ne le regardait pas et courait sans défense apparente. Son objectif étant clairement au-delà du soudard, il n’avait pas l’air belliqueux, tout juste empressé.
Il lâcha cependant en passant quelques mots à son attention.


-Un appel à l’aide, pleutre.

Il l’avait vu arriver ici ventre à terre, comme fuyant un danger. Pourtant, s’il demandait l’origine de ce cri, c’est qu’il n’avait pas encore la raison de le fuir. Et on ne fuit pas ce qui met une femme en danger. On vole à son secoure. Quelle sorte de brétailleur était ce type ?

Sans regarder si le « preux » le suivait, mais espérant que sa petite remarque acerbe ait piqué son orgueil et le pousse à se revaloriser, il remonta toute la ruelle et s’arrêta un instant à son embranchement. Derrière lui, la neige crissait-elle ? Qu’importe. Ce qui retint son attention fut un nouveau cri étouffé qui lui indiqua la direction à prendre, puis d’autres.

Ses pieds bottés se jouaient de la neige tassée. Habitués, il dérapait sur les petites plaques de glace avant de se rétablir et filer de plus belle. Oh, les chutes n’étaient pas dispenser à cette cadence mais il s’en relevait sans perdre de son élan, toujours en avant, mettant les mains où ses pieds manquaient, prenant ses virages toujours plus serrés.

Les ruelles défilaient sur les côtés. Il y jetait un œil en passant, recherchant un attroupement ou de l’agitation, lorsque la mélodie macabre des hurlements de plus en plus aigues et de plus en plus désespéraient n’annonçait qu’une chose, il allait être trop tard, et rendant la course du jeune homme toujours trop lente par rapport à celle du temps qui semblait accélérer.

Dans sa course, il crut reconnaître un visage passer en un éclair. Un visage d’enfant assombri par l’obscurité d’une ruelle. Mais pas le temps de s’arrêter. Les cris devenaient des gémissements plaintifs de détresse, leur négation presque de forme, les pleures semblant se résigner.

Il était désormais évident qu’une femme allait cesser de se débattre.

Et puis il les vit, au détour d’un carrefour où il débouchait dans une glissade enneigée pour finir contre le mur. Trois hommes. L’un faisait la circulation, éloignant les rares passants s’aventurant dans ces ruelles malfamées.
Les deux autres tentaient de violenter une miséreuse déjà malmenée par la vie si on en jugeait par son accoutrement sal et en piteux état. Elle refusait avec fougue cette offense mais déjà ses vêtements avaient commencé à abandonner toute résistance et ses gémissements faiblissaient en même temps que son espoir d’en réchapper.

La lame hautaine et sûre d’elle du guetteur stoppa brutalement le preux chevalier improvisé qui allait reprendre sa course avant de sauver sa gorge.


-Halte-là, le brave. Ce qui se passe ici ne te regarde pas. Ne te frotte pas à la bande des frères Clint ou…

La dague surgit pour ouvrir la garde sans plus attendre et le poing suivit pour ouvrir le nez, obligeant à s’étendre. Au tapis pour un instant, ce premier rempart fut vite enjambé, laissant le garde cimmérien passer. Le bras d’un des deux agresseurs fut tordu, dans une clef de coude bien connue, Veto s’offrant un contrôle simple et puissant.

Dans un cri de surprise, le bandit lâcha prise et c’est dans la douleur qu’il vit son agresseur, sorti d’on ne sait où, talonner le genou de son pauvre associé brutalement affaissé. Alors fort mécontent, après le coup suivant, il réalisa vite, que comme ses acolytes, ce n’est pas sur ses pieds qu’il allait clôturer cette magnifique journée pourtant bien commencée.
La douleur augmenta et il se prosterna. La douleur redoubla et il se retourna.
Le temps passé à terre, il le crut éphémère, jusqu’au plexus solaire devenu un cratère.
à son tour. Et le talon qui vint enfoncer son plexus par la suite le laissa prostré en train de suffoquer.
Roulant sur le côté, il suffoquait, prostré.


-Venez !

Il y a de ces combat qui sonne comme une poésie tellement leur enchainement est fluide, pourtant…
Il saisit la main de la jeune fille hébétée qu’il voulut entrainer à sa suite lorsque le premier des trois se redressa devant lui. Sa seule erreur aura était de ne pas viser plus bas. Le coup dans la trachée aurait été plus efficace qu’une destruction nasale.
La pointe du glaive était désormais beaucoup plus menaçante que précédemment, comme le visage désormais mi-ensanglanté.

Mais avant qu’il n’ait pu faire quoi que ce soit, un gamin lui sauta sur le dos en hurlant tel un possédé. Il tira les cheveux et frappa à nouveau dans le nez brisé entrainant sa monture en arrière avant de se faire désarçonner, écrasé conte un mur.


-C’est toi, la pie ? C’était ta dernière idiotie !

Veto avait voulu intervenir mais le deuxième homme avait sortit sa rapière, cinglant l’air, et le blondinet ne dut la sûreté de sa jugulaire qu’à un pur réflexe. Ce fut le manteau qui pâtit.

Le premier levait son épée pour châtier le petit mendiant à terre tandis que l’autre ne tarderait pas à percer la pâle défense qu’offrait la dague du garde. Face à l’arme d’estoque exalté, il ne pourrait pas indéfiniment empêcher la pointe effilée de venir percer la chaire à travers le manteau. Déjà le vêtement se faisait trouer par deux fois alors qu’il parait avec difficulté les assauts promptement répétés.
Non seulement, son arme n’était pas de circonstance mais en plus, il devait couvrir deux corps au lieu d’un seul, la jeune fille passablement dépassée ne semblant pas vouloir détaler.
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MessageSujet: Re: Petite ballade I [PV : Dáinsleif]   Petite ballade I [PV : Dáinsleif] Icon_minitimeVen 13 Mai - 22:22

Dáinsleif n'eut guère le loisir de s'étendre d'avantage sur le sujet avec l'homme qu'il venait de croiser. Il avait sortit une dague et avait foncé vers la source des cris non sans un petit "mot aimable" à l'attention du mercenaire.
Celui ci ne releva pas, mais sa curiosité l'amena à suivre le jeune homme qui était apparemment partit sauver une damoiselle en détresse, c'était une sorte de mode ces temps ci? Il essayait de le suivre de loin, discrètement, et surtout, sans intervenir. Il se débrouillait pas mal avec juste une dague; le fait qu'un homme aussi doué soit si peut armée ne voulait dire qu'une chose: un soldat en civil.
En prononçant le mot "soldat" dans sa tête, il fit la grimace, l'allégeance et les valeurs militaire étaient une salade immangeable pour le mercenaire.
Il continua de le suivre de loin; il était exaltant de filer un homme poursuivit par d'autres, l'embuscade serait d'une facilité infantile!
D'ailleurs, l'occasion se présenta lorsque le soldat envoya son poing dans la figure d'un très jeune homme qui avait tenté de l'attaquer, quelle misère, si jeune et devenir bandit.
Cela dit, le soldat était bien plus embêté avec son adversaire actuel, un homme avec une rapière, une arme si élégante et bourgeoise dans les mains d'un misérable bandit de grands chemins...
Dáinsleif sortit alors de sa cachette et s'approcha d'un pas volontaire vers l'agresseur. Il n'aimait pas trop frapper dans le dos, alors il tapota l'épaule de l'escrimeur et lorsque celui ci se retourna, le guerrier planta son épée sortit dans son abdomen.
Il sortit alors un chiffon de peau et essuya le sang de sa lame.


-"Celui la je vous le fait gratuitement, pour fêter ma guérison."

Il adressa un sourire au soldat. Il n'avait toujours pas rengainé son épée.

-"Je vous laisse le derniers? Ou ai je essuyé mon épée trop tôt?"
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MessageSujet: Re: Petite ballade I [PV : Dáinsleif]   Petite ballade I [PV : Dáinsleif] Icon_minitimeVen 13 Mai - 23:25

Lancé dans son exécution sommaire, l’épéiste ne put intervenir et assista impuissant à l’empalement de son homologue qui s’effondra à terre sans un bruit mate dans la neige qui se colorait doucement du rouge mortel et vital à la fois.

-Sale lâche ! Par derrière !

Oubliant tout le reste, le guetteur se jeta sur le nouvel arrivant, ne prenant pas garde une seconde de trop à Veto qui dans une nouvelle clef de coude mit à terre l’homme qui avait levé son bras armé. D’un geste sec, il lui confisqua son arme et le regarda se trainer par terre, désemparé et enragé.

-À trois pour violer une femme, vous vous permettez encore de qualifier les autres de lâches ?
-C’est une catin ! Une trainée ! Toute la ville lui est passée dessus ! Pourquoi pas nous ? Cracha-t-il aussi mauvais qu'il pouvait l'être.

Veto jeta un œil dégouté à la jeune fille derrière lui. Non pas vis-à-vis d’elle mais par rapport à ce que cet homme venait de dire. Il avait honte pour lui.
Se plaçant entre la prostituée à moitié dévêtue qui s’agrippait à ce qui lui restait de vêtement et le regard lubrique et salissant de cet homme, il lui lança l’épée à ses pieds.


-Ramasse.

L’homme le regarda avec méfiance et étonnement.

-Ramasse, j’ai dit ! Si tu veux prouver que tu es un homme, tente plutôt de me tuer. Tu n'en seras que plus digne !

Il avait presque crié mais l’homme ne bougea pas.

-Ramasse ! C’est une dague qui te fait peur ?

Il lui lança l’arme dans les mains d’un geste aussi inoffensive qu’écœurée.

-Ramasse !

Cette fois-ci, il hurlait. La jeune femme pleurait de plus en plus et le petit garçon restait debout, observant la scène avec un visage insondable.

Le bandit lança un regard fugace au mercenaire, et Veto tendit une paume vers son allier du moment. En signe de prière. Il savait qu’il avait comprit. Leurs regards se croisèrent et c’est ce moment que le bandit choisit pour se jeter sur son glaive mais à peine avait-il effleuré la poignée que la botte du garde lui cueillit le menton et l’envoya à terre.


-Debout !

Il le saisit par le col et lui frappa le ventre. Son visage était étrangement contracté dans une grimace mauvaise. Son poing frappa ses côtes et son ventre, encore, et encore… Son genou aussi… Il n’avait plus conscience de ses spectateurs, il était lancé dans une bastonnade en règle, ses grands principes détournés pour lui permettre de défouler sa mauvaise humeur.
Cette journée était pourtant si belle…


-Demande-lui pardon !
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MessageSujet: Re: Petite ballade I [PV : Dáinsleif]   Petite ballade I [PV : Dáinsleif] Icon_minitimeVen 13 Mai - 23:43

Dáinsleif regardait sans sourciller, le soldat entrain de maitriser la situation.
Quel énergie.
Le mercenaire ne rengaina toujours pas son arme, prêt à trancher dans le vif au cas ou la bagarre tournerait au vinaigre. Il s'assit dont pas loin de la jeune femme pour la surveiller, mais pas trop près pour ne point l'effrayer, puis il sortit un bout de viande séchée et se mit à la mâcher avec nonchalance.


-"Voyons, il n'y a pas de lâches à la guerre, il y a juste des gagnants et des perdants. Affronte donc mon ami soldat si tu veux de l'honneur."

Continuant ses mastications, il observait le combat, ou plutôt, le passage à tabac du truand. Il jeta un vague regard vers la fille en pleure et lui lança sans chaleur:


-"Vous avez pas choisi un métier facile. Ça m'étonne que vous vous baladiez pas avec au moins un couteau sur vous."

Puis il repris un morceau de viande pour le mastiquer, personne ne le paierait pour intervenir, il resterais donc assis tant que la situation ne s'aggravait pas.
Il tourna de nouveau la tête vers l'action et s'aperçut que le soldat, au contraire de ce que son statut suggérait, avait un style bien peu académique de combat. Mais il est vrais que mélanger vie privée et vie professionnelle était particulièrement malsain. Cette pensée ironique ne lui ressemblait pas, mais il se sentait en pleine forme désormais et se permettait quelques écarts.


-"Vous avez mille fois raison, à coup de poing, la victime meurt moins vite et le plaisir dure plus longtemps. Puis c'est bénéfique pour les nerfs."

Il se releva, rengaina finalement son épée et s'approcha un peu du soldat et de sa pauvre victime. Celui ci avait joliment passé ses nerfs dessus.
Dáinsleif s'adressa alors au militaire d'une façon plutôt légère, pas la façon de s'adresser à quelqu'un entrain de tabasser quelqu'un d'autre en réalité:


-"Dites capitaine, si vous avait fini votre tarte aux prunes, on pourrait bouger d'ici, la demoiselle doit avoir froid en petite tenue dans la neige. Et j'avoue que n'étant moi même pas du pays..."

Il guetta la réaction de l'homme si fâché qu'il avait devant les yeux, si celui ci avait un geste de violence plus ou moins volontaire à son égard, il fallait qu'il puisse s'esquiver assez vite.
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MessageSujet: Re: Petite ballade I [PV : Dáinsleif]   Petite ballade I [PV : Dáinsleif] Icon_minitimeVen 13 Mai - 23:58

Veto n’entendait pas ce que lui disait l’inconnu, jusqu’à ce qu’il se rapproche assez près. Là, il se figea, comme s’il venait de se rendre compte de ce qu’il était entrain de faire. Ses poings se desserrèrent brusquement et laissèrent l’homme tomber à ses pieds. Ses mains tremblaient alors qu’il prenait conscience de la douleur que lui infligeaient ses phalanges et du sang qu’il y avait dessus.

-Je… Je…

Il n’arrivait pas à remettre ses idées en place et puis soudain, un râle s’éleva d’entre ses pieds. Ses yeux clignèrent et il baissa la tête, posant son regard atterré sur le visage boursoufflé et sanguinolent du violeur. Il lui tenait la jambe de son pantalon et puis on crut comprendre quelque chose…

-Par-don…

Les râles continuèrent après ce bref effort de prononciation, toujours aussi difficilement. Kesha ! Qu’avait-il fait ! Il releva la tête, le regard perdu et le posa sur le petit garçon que le pauvre homme à ses pieds avait appelé la pie. Le petit garçon le regardait désormais d’un air grave et puis il détala et disparut à l’angle d’une ruelle.

Les yeux de Veto se brouillèrent après un moment à fixer les pierres qui avaient fait disparaître la silhouette enfantine au loin.


-Kesha…

Il approcha ses mains du visage du pauvre homme à ses pieds alors qu’il tombait à genou.

-Non... Non ! Non ! Non !
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MessageSujet: Re: Petite ballade I [PV : Dáinsleif]   Petite ballade I [PV : Dáinsleif] Icon_minitimeSam 14 Mai - 18:12

Dáinsleif se grattait vivement la tête, il lui semblait pourtant que le soldat venait de gagner sa petite bataille, mais il avait l'air si désemparé...
Puis en remettant attentivement les choses en place dans sa tête et en observant la suite des évènements, le mercenaire écarquilla les yeux.
Ce soldat avait des remords à avoir tabasser ce pauvre brigand violeur par dessus le marcher? C'était d'une incohérence telle au yeux du guerrier qu'il n'eut aucunement la force de se retenir.


-"WAH hahaha ha ha ha...!"


Il avait éclaté de rire, qu'est ce que c'était que ce troufion d'opérette? Une nouvelle recrue? Non, trop habile. Mais en toute honnêteté Dáinsleif trouvait la situation d'un ridicule et d'un dramatique peu commun.
Étouffant ses derniers spasmes de fou-rire, il dégaina à nouveau une de ses épée et la tint à l'envers, de manière à pouvoir achever le blesser sans qu'il ne souffre, en lui transperçant le cœur.


-"Poussez vous, les tragicomédies ont leur place dans les théâtre, par sur les champs de bataille."

Il s'avança alors et jeta un dernier coup d'œil à l'homme ensanglanté qui gisait sur le sol glacé.
Soudain, un éclair passa dans le cerveau du guerrier... Il pensait avoir compris de quoi il retournait. Oubliant cette seconde d'hésitation, il abattit sa lame à travers le thorax du brigand de manière assez propre.
Puis il soupira et donna quelques petites tapes dans le dos du soldat.


-"Ah, oui je comprend, pardonnez moi. Bah, ça arrive de craquer un coup sous l'effet d'la pression. Allons mon ptit, détendez vous, vous n'aurez cas dire que c'est moi qui ai fait tout ça.
J'oubliais qu'les militaires étaient tenus en laisse."


Il haussa vaguement et les épaule et se retourna pour cacher une expression de mépris naissante sur son visage. La justice venait d'être rendu et le soldat avait l'air sous une pression formidable; c'est bien qu'il y avait un problème avec l'armée...
Il fourra ses mains dans ses poches et fit mine de partir. Il ajouta sans se retourner:


-"Et ramenez cette pauvre fille dans un endroit sur au lieu de vous apitoyer, lamentable."

Il faisait froid ici, vraiment très froid, vivement la prochaine ville, le guerrier avait très envie de partir vers le sud.
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MessageSujet: Re: Petite ballade I [PV : Dáinsleif]   Petite ballade I [PV : Dáinsleif] Icon_minitimeSam 14 Mai - 19:16

Veto tomba sur son postérieur lorsque l’homme le poussa. Il le regarda les yeux trempés et écarquillés, ne comprenant pas bien ce qu’il allait faire. Et puis il y eut ce bruit de métal qui traverse les chaires et griffe la pierre. C’est à peine si le garde avait eu le temps de tendre une main vers le bourreau pour arrêter l’exécution. Trop tard donc. Baissant les yeux et fronçant les sourcils de consternation, il soupira profondément et se laissa tapoter l’échine.
Ce reître avait raison. C’était mieux ainsi. De toute façon, soit il aurait été mis en cellule le temps de guérir et aurait tenté de retrouver cette fille à sa sortie, acquitté pour vice de procédure, soit Veto aurait trouvé oreille attentive auprès d’une patrouille qui aurait compris, compatissante, sa crise de nerf et aurait arrangé l’affaire pour que finalement ce pauvre homme ne se retrouve dans le labyrinthe, mort gelé, affamé ou dévoré… Sa mort aura été douce finalement, mis à part la bastonnade.
*Non !*
Veto se releva et se tourna face à la nuque de ce barbare. On ne jugeait pas un homme aussi arbitrairement ! Il y avait des lois. Une société ne pouvait fonctionner en laissant n’importe qui faire n’importe quoi. Et puis son regard se posa sur le premier mort. Il l’avait sauvé. Il n’allait pas tenter de l’arrêter tout de même ? Et puis quoi ? Un sermon ? Après avoir ainsi perdu pied tout à l’heure ?

Veto se ravisa et regarda la prostituée toujours prostrée à côté du dernier bandit encore en vie et toujours à bout de souffle…
Très bien. Il en serait ainsi. Faisons comme si de rien n’était. En apparence. Veto aurait parié que cette histoire le hanterait encore un bon moment.


-Je suppose que celui-ci n’a pas été fait « gratuitement ».

Lança-t-il en appuyant sur l’expression usitée par le soudard un moment plus tôt alors qu’il s’approchait doucement de la jeune femme.

-Très bien. Quitte à être endetté, puis-je vous demander un coup de main ? Aidez cette jeune femme à rejoindre la place au bout de cette rue ? Et n’oubliez pas le dernier survivant.

Et il s’empressa d’ajouter d’un air tout à fait sérieux « Et faites en sorte qu’il le reste. Je vous paierai votre repas à l’auberge la plus proche. »
Il commençait à avoir faim. Il avait laissé passer l’heure du repas avec ce début de journée riche en rebondissement. Espérons que le mercenaire n’avait pas mangé lui non plus. Après tout, le soleil n’avait pas eu beaucoup le temps d’entamer sa descente dans le ciel.
Il se pencha en murmurant des promesses qu’il comptait bien tenir. Il allait aider cette jeune fille comme il le pourrait. Il plaça son manteau sur ses épaules et avec son accord, il l’aida à se relever avant de l’abandonna aux bons soins du mercenaire pour se tourner vers les deux cadavres qu’il allait devoir transporter.
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MessageSujet: Re: Petite ballade I [PV : Dáinsleif]   Petite ballade I [PV : Dáinsleif] Icon_minitimeJeu 7 Juil - 14:24

Dáinsleif observait le jeune soldat, attendant une réaction quelconque de sa part.
Celui ci avait l'air paniqué, et le mercenaire ne pouvait bien évidemment pas comprendre, lui qui était plutôt un guerrier itinérant sans attache et sans véritable juridiction. Il jugeait qu'il avait lui-même assez de morale et de philosophie pour ne pas se faire dicter sa conduite.
L'attention que portait le militaire à la jeune fille le surpris, si il l'avais lui même sauvée, il lui aurait jeté quelques pièces et aurait continué sa route... Mais cette perspective avait été si longtemps valable pendant sa malédiction, que maintenant, il en serait peut être autrement.
Il eut un sourire amusé lorsque le soldat le pria de ramener la jeune fille en haut de la rue, il ne comptait bien évidemment pas se faire payer, mais l'invitation à déjeuner était des plus alléchantes. Tout d'abord, il s'approcha du "survivant", le dernier lascars encore en vie; celui ci ne payait pas de mine, il était même mort de peur. Le pauvre, la vie ne lui avait fait aucun cadeau... Mais c'est sans aucun ménagement que le guerrier l'assomma d'un coup du plat de sa lame, et le hissa sur ses épaules. Puis, il s'approcha de la jeune fille, et s'est avec mille précautions qu'il passa ses bras autour de ses épaule et de ses hanches... Rien ne se produisit, la peur ne le figea pas sur place et ses muscles ne cédèrent pas soudain sous son propre poids... Il la tenait tout simplement, comme on tien un grand sac de blé. Il devait cependant avouer que d'être en contacte aussi directe avec une jeune fille à moitié nue ne le laissait pas de glace. Ne prêtant pas plus attention à cela, il rajusta son "paquet" dans ses bras et sur ses épaules et marcha vers le haut de la rue, d'un pas à peine pressé. Et passant devant lui, il s'adressa au soldat:


-"J'accepte ce repas avec le plus grand plaisir. Après quoi vous ne me devrez plus rien, cela va sans dire."

Il lui fit un sourire en coin, à la limite de l'amusement et de l'intérêt financier.
Son lourd bagage entre les bras et les épaules, Dáinsleif arpentait donc la rue, ne se souciant pas du froid ou des pavés glissants.
Il se demandait si il devait faire la conversation à la jeune fille, il n'en était pas certain... Pour tenter l'expérience cela dit, il se lança.


-"Il fait beau aujourd'hui pas vrais?"

Ne ralentissant pas le pas, mais stupéfait par sa propre bêtise et la non pertinence de ses propos, il pris un air de doute... Il réessaierait plus tard.

-"J'ai rien dit, contentez vous de vous taire."

Légèrement contrarié qu'il était par son échec à établir une conversation, il s'était rendu un peu désagréable, mais il n'en avait cure. Et ne se souciant plus des mouvements ou des protestations de sa passagère, il traça sa route jusqu'au point indiqué par le soldat pour y laisser les deux encombrants. La journée promettait d'être mouvementée.
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MessageSujet: Re: Petite ballade I [PV : Dáinsleif]   Petite ballade I [PV : Dáinsleif] Icon_minitimeVen 8 Juil - 10:42

Il plia les genoux, saisissant alors les pieds du dernier bandit à avoir trépassé. Son épaisse chemise de chanvre arrêtait moins la course mordante du vent maintenant qu’il n’avait plus de manteau mais qu’importe. Sa froidure incitait ses muscles à se contracter d’avantage et fouettait son visage comme pour le forcer à passer à autre chose, abandonner ses idées noires.
Il ne mit pas longtemps à faire glisser le corps jusqu’au second. Là, il dégrafa une des deux capes de coton et il entassa les deux corps l’un sur l’autre sur le solide tissu noir. Les fourreaux ne gênaient pas ? C’était bon. Il s’arcbouta et la neige craqua nonchalamment laissant partir le traineau mortuaire.

S’il y avait bien un avantage à la neige tassée, c’est qu’elle était assez glissante. L’étroite ruelle désertée n’avait pas encore eu beaucoup de badauds à supporter cette matinée mais assez depuis quelques jours pour en faire une vraie patinoire à certains endroit. Les avants toits proches d’une maison à l’autre avait créé une véritable allée couverte et l’avait préservé des flocons matinales en comparaison à la place où ils débouchèrent tous les six, morts et vivants compris.

Veto, légèrement à la traine du fait de son chargement, ne tarda pas à l’abandonner désormais complètement coincé par la poudreuse. Il rejoignit le mercenaire qu’une patrouille n’avait pas tardé à accosté du fait de son étrange compagnie et armement. Une jeune femme pieds nus dans la neige emmitouflée dans un manteau de la garde et un homme sur l’épaule, ça n’est pas l’escorte la plus discrète, en particulier quand on a clairement l’allure d’un mercenaire.


-Bergameche ! salua la garde en tendant une main virile au première classe du trio de la garde.
-Veto ! Alors ? Quoi de neuf à la sécurité ?
-Je suis en permission pour deux jours. Et vous ? La municipale ?
-La routine. Tu connais ce type ? demanda-t-il en revenant à ses moutons, désignant le mercenaire d’un mouvement de la tête.
-Oui. Et vous ? Vous connaissez ceux-là ?


Il décapuchonna l’homme qu’avait jeté le mercenaire à terre et pointa du pouce les deux macchabés derrière lui.

-Bah on va voir ça.
-Je vous retrouve à l’auberge là-bas, mercenaire, comme convenu.
-Hep ! Toi tu viens avec nous. Lança un des autres gardes en attrapant le col du brigand vivant qui s’était réveillé à force d’être malmené.


Faire semblant. C’était si facile. Faire semblant que tout allait bien, qu’il ignorait ce qui s’était passé ; proposer des explications de querelles bestiales pour savoir qui avait le droit au cuissage de la pauvre donzelle que son « ami » avait prise sous son aile.
Le violeur à bout de souffle réussissait enfin à articuler deux trois négations et plaintes mais c’était trop tard. Les collègues étaient convaincus. La parole d’un garde aussi zélé que Veto ne pourrait être remise en question.

Veto se sentait mal d’ainsi mentir mais c’était ça ou renoncer à tout ce qu’il commençait enfin à espérer : une vie comme tout le monde dans ce pays qu’il n’aimait que plus chaque jour.


-Ah mais c’était toi déjà ! À Omnia ! Howen et Murdoc ! Les deux qu’t’as arrêtés.
-Oui, peut-être. Pourquoi ?
-Bah tu viens de terminé la collection mon pote ! Les Frères Clint. Dommage qu’il n’y ait pas de récompense pour les militaires…
-Ouais, dommage. Allez ! À la prochaine !


Les adieux fait, Veto rejoignit la taverne. Sa marche fut même ponctuée d’un pas de course. Sa conscience était plus légère. Ils étaient recherchés. Moindres pertes ? Les mensonges et sa crise de tout à l’heure continuait pourtant de le tracasser.

Dans un tintement de clochette, Veto pénétra dans l’établissement, scrutant alors avec étonnement l’étrange dispositif qu’il avait frappé avec le battant de la porte. Il referma tout aussi captivé par le mobile tintinnabulant. Soudain, il se rendit compte de la gêne que lui occasionnait la fumée de tabac de l’air ambiant et fut hélé par le tenancier.


-Ils te dérangent mes grelots ? Parce que sinon faut voir ça avec ma femme.

Le manque d’amabilité du début fut balayé par le sarcasme qu’on sentait railleur à la fin. Et le jeune Havelle comprit pleinement l’humour du tavernier en repérant celle qui semblait être la dite mariée.
En effet, l’idée même d’oser émettre une réclamation semblait aussi dangereuse pour soit que prometteur pour les spectateurs du moment.
Avec un sourire de circonstance, une quinte de toux pointant le bout de son nez dans sa gorge, le blondinet répondit par la négative à ce patron goguenard et il repéra son manteau bleu au milieu des nuances de gris, de marron et de noir. Se frayant un chemin au milieu de la salle, veillant à ne pas laisser de mains s’approcher de trop près de son escarcelle, il rejoignit donc ses deux « amis » du moment et prit place à leur table. Cette fois, c’était parti : les fumées attaquaient sa gorge.


« Vous avez commandés ? » réussit-il à articuler entre deux toussotements.
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MessageSujet: Re: Petite ballade I [PV : Dáinsleif]   Petite ballade I [PV : Dáinsleif] Icon_minitimeVen 8 Juil - 13:07

Dáinsleif ne broncha pas de tout le trajet, il n'aimait pas les militaires, encore moins si il étaient nombreux... Flattant son individualisme, le mercenaire eut un sourire lorsqu'ils entrèrent dans la taverne, l'idée idiote et typiquement féminine d'accrocher des grelots devant la porte le fit ricaner; après quoi il se dirigea vers une table ou il installa la jeune prostitué comme si il s'agissait d'un sac de blé, le guerrier n'avait pas beaucoup de considération pour la demoiselle, car celle ci n'avait pas daigné lui adresser la parole mal-grès qu'il l'eut plus ou moins sauvée.
Il se saisie donc d'une chaise, et la tira pour l'éloigner un peu de la table et la mettre dans un angle acceptable par rapport à l'assemblée: c'est à dire de manière à avoir à l'œil tout les autres bados et en étant hors de porter de leurs halènes.
Il s'assied donc et poussa le sol de sa botte, histoire de basculer un peu sa chaise et être ainsi plus confortable.
Il dégagea une mèche de cheveux et interpella l'aubergiste:


-"HO! Tavernier! Ta meilleur bière et ton meilleurs plats pour trois! C'est mon ami Véto qui paie!"

Ce disant, il adressa un large sourire au soldat qui venait d'entrer, un repas et une bière étaient très peu cher payé pour les services qu'il lui avait rendu. Depuis sa guérison, il se sentait d'humeur charitable, passagère il espérait, car ce serait mauvais pour les affaires. Véto se fit envoyer une pique par le patron concernant les clochette, ce qui ne manqua pas de faire rire Dáinsleif discrètement.
Une odeur de tabac envahissait la salle, formant un nuage blanchâtre au-dessus des têtes, cette odeur était apaisante pour Dáinsleif, ça lui rappelait son enfance... Mais le militaire lui, avait l'air de ne pas apprécier.
Le guerrier haussa les épaule et s'autorisa à fermer les yeux quelques minutes en attendant sa commande.
Il entendit juste le soldat approcher et s'assoir en toussotant, petite nature...
Il lui répondit cela dit sur un ton poli:


-"Comme tu vois, je viens de commander. Détends toi un peu maintenant, entre toi et elle, je me demande comment je fais pour garder mon calme."

Cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas sentit aussi à l'aise, depuis sa guérison, c'était devenu un autre homme; enfin presque.
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MessageSujet: Re: Petite ballade I [PV : Dáinsleif]   Petite ballade I [PV : Dáinsleif] Icon_minitimeVen 8 Juil - 18:03

Veto s’était presque couché sur la table. Il avait remarqué que les fumées stagnaient en hauteur.

-Quoi c’est vous qui avait hurlé cette commande, là ? PATRON !

Veto quitta la table en manquant de s’étaler de tout son long tant la toux commençait à le gêner (sans parler de son pied qui s’était pris dans la table et avait effrayé la demoiselle). Profitant d’un instant où il avait ses deux pieds au sol, il cracha ses poumons une bonne fois et s’immobilisa le temps de constater que ça allait mieux.
Se redressant le visage crispé par la gorge en feu, il constata qu’il était au milieu de la salle et que tout le monde le regardait. Il fallut encore une seconde pour que tous les clients ne se mettent à hurler de rire. Une chance pour la garnison qu’il n’avait pas son manteau…
Il finit par atteindre le bar où le tenancier l’accueillit une larme de rire à l’œil.


-Tavernier. C’est pour rectifier la commande. Trois plats, UNE bière et deux jus de fruit.
-De quoi ?

À côté de Veto, un ivrogne le regardait avec un sourire silencieux mais bel et bien moqueur. Le garde fronça les sourcils et fit attention à ne pas trop monter le ton en répétant.

-TROIS plats, UNE bière et Deux… jus de fruits…
-Oui… Mais des jus « de quoi » ? Quels fruits ?
-Ah…

L’ivrogne ricanait désormais et le tenancier souriait plus comme s’il prenait Veto pour un idiot que pour un client respectable.

-Heu… pfou… Pomme tiens ! Vous en avez ?
-Deux cidres qui piquent pas et du jus de houblons… Ça marche le tousseux. Tu peux retourner t’assoir, j’vous fait apporter ça dans une minute.

Le patron se retourna et Veto allait en faire de même lorsque l’ivrogne posa une main sur son torse.

-J’te connais toi… T’es un garde… un garde qui supporte pas la fumée… et qui toussote… hinhinhin… HÉ LES GARS ! V’…

L’homme s’effondra inconscient sur le plancher, l’empreinte des phalanges de Veto s’estompant à peine. Tous les regards étaient à nouveau braqués sur lui. Le jeune Havelle hésita et puis reprit haut et fort :

-Non ! Notre ami n’est pas une prostituée.

Tout le monde sourit et certains se mirent à applaudirent, entraînant une réaction en chaine qui impliqua que Veto regagna sa place sous les gratifications claquantes.
La tête basse et le regard fuyant il reprit place, toujours recroquevillé sur sa place.
Un coup d’œil au mercenaire et il n’eut qu’un mot à lui dire :


-Merde.

Le calme était revenu et leurs commandes arrivèrent. Veto remercia la serveuse et se saisit du couteau et de la cuillère, prêt à attaquer son assiette quand la serveuse revint avec trois assiettes qu’elle déposa à côté des premières.
Veto se redressa interloqué et l’alpaga avant qu’elle ne décampe.


-Hé ! Qu’est-ce que c’est que ce cirque ?
-Votre commande et celle de monsieur…

Veto regarda le soudard avec des yeux étonné et puis comprit. Il lâcha ses couverts et se prit le front, un bras croisé sur son torse, bien enfoncé dans sa chaise. Histoire de garder son calme. Ce début d’après-midi était vraiment fatiguant.

-Bon… J’apporte les boissons ?
-Remportez-ça d’abord, s’il vous plait. On s’est mal compris. Je ne vais pas pay’…

Le jeune homme avait commencé à prendre les plats supplémentaires quand la jeune femme décida de sortir de sa torpeur pour s’agripper aux deux écuelles. Les avant-bras de Veto en retombèrent sur la table alors qu’il dévisageait la pauvresse qui arborait un regard de chien battu.

-Bon… Les boissons ?
-Oui,oui…

Vraiment fatiguant…
Quatre chopes de bières et deux jus de fruits arrivèrent sur la table tandis que Veto avait enfin commencé à manger. Il fit une pause pour tendre l’un des jus à la jeune femme mais celle-ci se saisit d’une chopine. Sa manière de la descendre en accord avec celle qu’elle avait d’engloutir le plat en disait long sur son passé dans la rue.

Veto soupira et reprit son repas. Lorsqu’il s’intéressa à sa boisson, la jeune femme lui prit des mains et se recroquevilla sur sa chaise, le regardant d’un air suppliant. Un nouveau soupire et elle se mit à la boire. Ce que le garde ne savait pas et découvrit alors c’est qu’elle lui avait déjà volé le contenu de l’autre verre de jus de pomme.


[color=orange]-J’en ai marre de cette journée… Et qu’est-ce qu’on mange là au juste ? Je n’arrive pas à reconnaître ce qu’ils ont mis dans ce brouet…

Il s’adressait au mercenaire pour la première fois depuis qu’il l’avait rabroué suite à son regard qu’il avait jugé railleur.
L’homme ne répondit pas. Pas plus que la jeune femme trop occupé à engloutir tout ce qui lui passait sous la main. Main que Veto saisit au vol, ne la laissant pas s’extirper lorsqu’elle prit peur. Leurs regards se croisèrent et elle vit les yeux du garde qui se voulaient rassurant.


-Prenez votre temps. Tout va bien maintenant. Dites-moi. Voudriez-vous que nous cherchions un moyen de vous sortir de la rue ?

La prostituée resta muette, comme elle le faisait depuis son sauvetage. Si elle n’avait pas crié à l’aide, on aurait pu croire à un handicape.

-Nous pourrions tenter de vous trouver un travail et un logement, qu’en dites-vous ?

Toujours aucune réponse, seulement cette expression incrédule. Veto perdit son sourire bienveillant et devint pensif. Lâchant sa main, il reprit son repas d’un air rêveur. Il pensait à divers moyen d’aider cette jeune femme mais ne voulait pas s’emballer sans qu’elle ne montre un certain enclin pour la chose.

-Laissez tomber.

Le garde leva des yeux interloquée vers cette voix sublime et un visage triste détourné honteusement.

-Qui voudrait d’une…

Sans la laisser finir de trouver le courage de s’insulter seule, le blondinet se tourna vers le comptoir. Il prit une voix forte pour qu’elle perce le brouhaha de la salle. « Patron » appela-t-il. Celui-ci ne se fit pas attendre.

-Mon ami cherche du travail. Vous ne sauriez pas où elle pourrait en trouver ?

Le bienfaiteur autoproclamé ne jeta qu’un rapide coup d’œil à la demoiselle qui restait bouche bée. La pauvresse, si cette perspective l’effrayait et lui semblait irréaliste, ne pouvait s’empêcher de penser que personne ne voudrait d’elle et se murait dans une position ramassé et derrière un visage triste et revanchard.
Le patron la détailla d’un air très sérieux et puis secoua la tête.


-Elle est beaucoup trop bien pour mon échoppe.

La jeune femme lui lança un regard dédaigneux. Qu’est-ce que cela voulait dire. Le patron la regarda avec un sourire. Veto quant à lui repéra la serveuse déjà en faction et nota les physiques radicalement opposés de celle qu’il voulait sa protégée et l’employée que l’on devinait peu commode.

-On a trop d’ivrogne à certaines heures qui ne ferait que l’ennuyer. Et puis j’ai pas forcément de quoi embaucher une autre serveuse. Mais vous pourriez allez voir dans le quartier bourgeois, deux rues plus loin. Il me semble qu’on recherche une ou deux domestiques dans certaines demeures.
-Merci beaucoup aubergiste !

Veto reprit son repas alors que le tenancier repartait à ses affaires. Il tentait de se souvenir s’il n’avait pas lui aussi entendu parler de ces maisons riches et mangeait désormais d’un appétit réconforté si bien que, perdu dans ses pensées et la tête dans son assiette, il ne vit pas disparaître le mercenaire. Lorsqu’il tourna la tête vers lui après un long moment, il se rendit compte qu’il avait disparu. Veto pour sa part avait terminé de manger et allait lui proposer de les accompagner. Cette surprise le laissa sans voix. La jeune femme, finissant de saucer sa deuxième écuelle, lâcha nonchalamment :

-Il est parti il y a un moment déjà…
-C’est vrai ? Je n’ai rien remarqué ! Comment est-ce possible ?
-Soit vous aviez très faim, soit vous étiez trop occupé à vouloir diriger ma vie.
-Je vous demande pardon.
-Ho et puis arrêtez de parler comme un bourgeois ! Depuis quand les gardes sont-ils maniérés comme ça !


Veto resta un instant sous le choc et puis prit une attitude désinvolte en reposant son regard surpris sur son plat. Il haussa les épaules et goba un morceau de pain plein de sauce avant de se frotter les mains.

-Suis-je si bizarre que ça ?

Il la regarda à la sauvette, un sourire mutin sur les lèvres. Elle n’était pas la première à lui faire cette remarque. Son penchant pour la littérature et les arts en général lui valait souvent les railleries de ses collègues. Quant à ses manières, il n’en avait pas vraiment conscience mais, jetant un coup d’œil à quelques soiffards au bar, il sourit de plus belle. En effet, il devait faire tâche dans le paysage à se redresser sans cesse pour corriger sa tendance à se vouter sur la table, ses toussotements face à la fumée de pipe et sa sobriété.

-Sûrement, après tout. Pourquoi me faire cette remarque sinon. À moins que ce ne soit pas sur celle-ci que je doive m’attarder.

La jeune femme le dévisagea d’un air écœuré et puis elle se leva brutalement avant de quitter la pièce avec son manteau toujours sur le dos.
Veto resta assis, terminant son assiette, arborant un petit sourire en coin.


-Quel charme Veto… se murmura-t-il en se levant à son tour.

Il alla au comptoir et paya la somme de cinquante dias pour le repas et de trente huit dias supplémentaires pour les boissons.
Encore une fois brutalement allégé de son argent, il sortit alors au pas de course et repéra à temps le manteau bleu disparaître dans une ruelle au loin. Sans mal, il la rattrapa et s’imposa sur son chemin.


-Où allez-vous comme ça ?
-Là d’où je viens !
-Pour retomber sur le même genre de type que tantôt ?
-Oui ! Qu’est-ce que ça peut vous foutre ?
-Ce n’est pas juste.


La jeune femme resta interloquée. Comment cet idiot pouvait-il parler de justice à une femme comme elle, qui avait toujours vécu dans ce milieu dangereux et brutale.

-Vous êtes toujours idiot ou vous le faites exprès pour m’humilier ?
-Pardon ?
-Toute cette charité, ces principes idiots,… Cet argent exhibé… Ça vous amuse de montrer aux autres que votre vie est meilleure ?


Veto resta stoïque un moment. Un moment trop long pour la jeune femme qui secoua la tête avant de commencer à partir.

-Mon manteau.

La jeune femme se figea. Elle ne s’était pas rendu compte qu’elle le portait encore. Sous ce vêtement chaud et confortable, ses habits était déchirés et indécent.
Elle le retira et le jeta au visage du garde avant de s’enfuir. Ou plutôt de tenter. La main puissante du soldat agrippa son poignet brutalement et la tira à lui.


-Vous êtes en état d’arrestation pour outrage à la pudeur. Veuillez me suivre.

Une gifle magistrale vint cueillir le visage du garde.

-Salaud ! Lâchez-moi ! Arrêtez de jouer ! Au viol !

Le garde l’enveloppa fermement dans le manteau et l’enlaça au creux de ses bras puissant.

-Coup et blessure, injure et diffamation sur un garde cimmérien. Je serais vous, je me tairais.

La joue rouge, il resta à la maintenir jusqu’à ce qu’elle se calme. Elle commença à pleurer et puis tomba à genou.

-Qu’est-ce que je vous ai fait.
-Rien. Je veux simplement vous aider. Allez, venez.

Elle avait compris qu’il ne la laisserait pas partir. Tristement, la vagabonde se laissa mettre sur ses jambes et suivit le militaire en sanglotant.
Après quelques minutes de marche, au milieu des demeures imposantes, elle crut comprendre.


-Qu’est-ce que vous attendez de moi en échange ? C’est comme ça que vous prenez votre pied ? Payer une prostituée était trop simple pour vous.
-Vous n’y êtes pas. Pas du tout même.

Veto était devenu grave et marchait d’un pas décidé. Soudain, un homme sortit d’une demeure et les interpela.

-Vous ! Oui vous ! Vous me reconnaissez ?

La jeune femme resta silencieuse, résolument énervée. Veto lui sembla bel et bien surpris.

-Oui… Oui bien sûr ! Comment allez-vous ?
-Très bien ! Merci infiniment ! Je travaille ici ! Chez ce monsieur. Je suis majordome.
-C’est magnifique ! Mais inutile de me remercier. Tout le mérite vous revient, voyons !
-Comment vous appelez-vous ! Je veux connaître le nom de mon sauveur.
-Seconde classe, Veto Havelle. Mais je ne suis aucunement votre sauveur. Je n’ai fait que redistribuer la chance dont je jouissais depuis trop longtemps. À qui en ai-je fait profité d’ailleurs ?
-Godare ! Jacques Godare. Tout le monde m’appelait le père Godare mais maintenant c’est Monsieur Godare !


Ils rirent tous deux, Veto très amusé de voir la joie et la fierté dans les yeux de cet homme dont il se souvenait à peine.
Pour sa part, la demoiselle fronçait les sourcils. Ce n’était pas seulement l’utilisation du verbe « jouir » qu’elle avait entendu d’abord rarement au profit de bien des ses synonymes peu reluisant. Ce n’était pas non plus le fait qu’on l’utilise dans un contexte tout autre qui l’avait fait changer de regard. Ce garde n’était donc pas à son coup d’essaie ? Elle le détailler désormais d’un regard suspicieux.


-Qui est-ce ?
-Kesha ! Je me rends compte que j’ignore jusqu’à votre nom, d’ailleurs, madame.

La prostituée hésita et puis détourna le regard en lâchant à contre cœur sa réponse.

-Vous venez de le prononcer.

Les deux hommes restèrent ébahis. Qui avait osé nommer une femme du nom d’une déesse ? Pour beaucoup, c’était un blasphème.
Le majordome semblait plus déconcerté que Veto encore.


-Comment est-ce possible ?
-M… Ma mère a accouché fille-mère. Mon père était de pauvre condition et mes grands parents maternels refusèrent qu’il entre dans leur famille. Ils envoyèrent ma mère chez les prêtresses et me laissèrent à la charge de mon père. Il m’en voulut longtemps. Autant qu’à ceux qui ont marié la femme qu’il aimait à cette déesse. Il m’a appelé comme ça pour me réserver un destin bien sympathique. Après il s’en est voulu mais le mal était déjà fait, c’était mon prénom pour tout ceux que nous connaissions.

C’était la première fois depuis des années qu’elle se confiait ainsi. Ça la fit souffrir autant que ça lui fit du bien.
Les deux hommes restèrent silencieux un moment. Le chagrin et les souffrances passées transpiraient à travers les paroles qui se voulaient insensibles et détachées. Monsieur Godare était sous le choc, Veto pleinement compatissant.


-Comment vous faites vous appeler ?
-Kesir.
-Enchanté, Kesir.
-Moi de même.

La jeune femme regarda les deux hommes la traiter avec tant de considération malgré ce qu’elle venait de leur apprendre.

-M… Merci.

Veto souriait pleinement et décida de changer de sujet pour cesser de mettre mal à l’aise la jeune femme.

-Où alliez-vous avec ces papiers, monsieur Godare ?
-Chercher un héraut et en afficher quelques uns. Mon employeur recherche du personnel depuis qu’il a offert une maison à sa fille.

Veto sourit alors à la demoiselle. Il espérait bien qu’elle saisirait cette chance qui se montrait enfin à elle. Godare l’y aiderait, il en était sûr. Lui se dirait qu’il lui devait bien ça. Veto préférait se dire que tout le monde devrait en faire autant, sans raison.

Le lendemain, Valroïd lui annonça qu’il était pris et annula le cours de magie qu’il lui avait promis. En fin d’après midi, l’examen militaire eut lieu comme prévu lui. Si sa performance dans les armes fut très satisfaisante à ses propres yeux, il fut encore une fois incapable d’user de la magie. Un exercice de cette partie nécessitait de se défendre comme on le voulait face à des sorts de bases. L’utilisation plutôt bien heureuse d’exa et d’intra lui permit de s’en sortir. Peut-être cela suffirait-il à compenser sa tare.
Après tout, il n’était sûrement pas le seul à ne pas savoir se servir de la magie, du moins c’est ce qu’il imaginait…
Dans quelques jours, il aurait une réponse comme ses compagnons. Deviendrait-il alors caporal ?
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