L'appel de la nature [Libre/Glanael]

Le temps était gris, mais il faisait tout de même chaud, Myrka était dans la forêt accompagnée de Khaji. Tout deux parcouraient la forêt afin d’en connaitre d’avantage. Reconnaitre les diverses sortes d’arbres, diverses régions et aussi le mode de vie des créatures qui peuple ces terres. Chacune ayant quelque chose de particulier à apprendre a Myrka.

La forêt était d’une belle couleur verdâtre et une fine brise venait murmurer sa rengaine de temps en temps, faisant danser les plumes et les bijoux de la femme à la chevelure étonnamment belle. Myrka avait mangée, chassée et s’était réapprovisionnée, bref elle n’avait rien de très urgent à faire. De ce fait, elle décida de pratiquer ses pouvoirs. Choses qui lui était très pratique mais donc elle ne connaissait pas réellement la provenance. Étai-ce elle qui les avait développée ? Était-elle née avec cela ? Bref, elle chassa ces questions de son esprit et se concentra sur un animal.

Elle ferma donc les yeux et pièce par pièce elle compléta le casse tête de l’animal dont elle voulait appeler. Elle le visualisa afin de mieux se concentrer et d’établir un lien direct avec lui. Des serres d’une couleur jaunâtre se matérialisèrent donc dans sa tête, suivie d’une carrure assez majestueuse et d’un plumage d’un brun chocolat inégale. Elle continua ensuite en s’imaginant des yeux d’un brun infiniment foncée et perçant. En effet, elle appelait un aigle royale.

Pendant que Myrka n’était pas sur ses gardes, Khaji prenait soins de l’être et d’avertir sa maitresse si quelque chose de dangereux arrivait. Myrka était donc la, debout, les yeux clos à appeler l’animal qui ne tarda pas à arriver.

Quelques minutes plus tard, un aigle vint se poser sur le l’avant bras de la femme sauvage. Celui-ci était protégé d’une membrane en cuir qu’elle avait pris soins de mettre avant son excursion. L’animal la regarda d’un air interrogateur mais n’avait pas peur, il lui faisait confiance et attendait ses ordres. Elle le flatta un peu avant de lui murmurer à l’esprit de ne pas avoir peur.

D’un geste fluide, elle le déposa sur le sol et s’agenouilla ensuite. Elle voulait pratiquer tout ses dont en même temps afin d’avoir toujours plus de facilitée à les utiliser. Elle toucha l’animal de ses mains agiles et lui répéta de ne pas s’inquiéter. Une fois encore, elle visualisa ce qu’elle voulait. Elle vit, à traves son esprit, cet animal grossir, d’une manière douce et distinct.

Après une minute de visualisation, l’oiseau grossit et pris une taille assez grosse. Il devait arriver aux hanches de la demoiselle. Un sourire en coin, fière se sa réussite, elle alla s’adosser a un arbre et pria l’aigle royal de ne pas bouger. Khaji toujours ses gardes suiva sa maitresse.

Comme dans un était second, son esprit se détacha tranquillement de son corps, peu à peu, elle perdit toute forme de conscience dans son corps pour aller se loger dans celui de l’aigle. Au début, elle eu du mal a s’y faire accepté, l’aigle se débattant mentalement, mais après un peu d’acharnement, il se laissa finalement faire.

Ses pensé n’étant plus les même, son corps avait changée. Sa vue délibérément plus perçante. Elle poussa un cri de joie, un son acre sortit du bec de l’oiseau démesurément gros et il s’envola, parcourant le ciel. Myrka se sentait libre, et elle planait littéralement. Ne faisant qu’un avec l’animal elle se laissa guidée et vola au dessus de son corps inanimé.

Pendant ce temps, Khaji veillait sur le corps vide de sa maitresse, comme il détestait ses moments. Enfin, il resta tout de même là, tapi dans les buissons à veiller sur l’enveloppe charnelle qui était adossé à un arbre. Cette silhouette inanimée donnait même l’impression que la jeune femme dormait…

J e marchais paisiblement dans la forêt de Sphène par ce temps maussade. M’éclipser dans la nature semblait un bon moyen de me familiariser davantage avec les animaux qui y habitaient et d’exercer par le fait même mon nouveau talent. Akira m’accompagnait d’un pas régulier, émerveillée par toute la vie inconnue qui animait les lieux. Des cris sauvages d’oiseaux sortaient de part et d’autres. Chaque créature s’émoustillait face à l’absence temporaire des soleils ardent. Les hiboux angoissés remettaient leurs nezs curieux au grand jour tandis que les chauves-souris ressortaient de leur caverne à la conquête de petits insectes ou fruits appétissants. Des ailes noires effleurèrent ma longue chevelure blanche. Une horde de chauves-souris se précipitaient sur mon chemin sans prendre garde aux deux grandes silhouettes sombres qui passaient par là. Je me pliais manifestement pour les éviter alors que ma jument sautillait sur ses grands sabots noirs. Celle-ci en attrapa une au vol et l’observa de ses prunelles rougeoyantes avant de la manger. Un tintement aigu me perça les oreilles, le cri dernier d'une bestiolle menacée. Le nuage de créatures ténébreuses disparut dans la forêt vierge.

Le bête noire se délectait de la créature qui était sortie trop vite de sa tanière pour chasser. Ma compagne se régalait agréablement lorsque j’aperçus dans les cieux un gigantesque volatile au déploiement d’ailes gracieux. La grandeur de l’oiseau m’évoquait irrémédiablement ma rencontre avec une jeune fille yorka. Cette dernière se transformait en énorme corbeau, une taille similaire à l’aigle royal qui planait désormais par de-là la cime des arbres. Intrigué par le vol spectaculaire du prédateur, j’avançai encore plus profondément dans les bois. À chaque pas, je constatais de nouvelles plantes toutes différentes les unes des autres. La flore paraissait être programmée pour n’importe quelle température, tantôt composée de fleurs exotiques, plus tard édifiée de conifères hivernaux. Tous les artifices pour la confection d’une quelconque poison se trouvaient ici. Je passai près d’un bosquet de belladone et glissai quelques baies sombres dans le minuscule sac d’herbes accroché à ma ceinture. Je remerciai l’arbre pour sa générosité malsaine puis passai mon chemin.

La nature me donnait aujourd’hui de nombreuses opportunités, des signes étranges provenant de partout. Aurais-je l’occasion de tester mon animorphie en même temps que mes connaissances en herboristerie ? Quelle créature allait être l’objet d’une nouvelle transformation ? Un serpent, une grenouille ou un lapin ? Beaucoup d’idées s’entrechoquaient dans mes pensée, pour une fois dépourvues d’idées sadiques. Je choisis cependant de copier une partie d’anatomie d’un oiseau inconnu au plumage d’un bleu verdâtre. Aux premiers abord, je tentai de comprendre comment un oiseau parlait ou respirais. Le nez toujours en avance sur le regard tiède. Un croassement léger s’expulsant par la bouche... Deux parties du visage humain réunies en une seule. J’inspirai profondément, visualisai la couleur du bec du volatile. Mon nez fondit complètement dans ma bouche puis s’allongea en un fin bec courbé. Ma peau s’étira, se durcit, se peignit d’une nouvelle pigmentation. À présent, mes traits comportaient une nouvelle particularité. Une gueule turquoise se courbait à la place de me narines, finissant ainsi où se situait habituellement ma lèvre inférieure. Clap, clap !

Mon cheval me regardait d’un air perplexe, pas tout à fait habitué à voir son fidèle ami prendre une nouvelle apparence... De surcroît lorsque celle-ci comporte l’un des traits d’une éventuelle proie. Je voulais bien lui dire de ne pas s’inquiéter cependant, mes mots s’expulsaient en une sorte de plainte animale, un cri ajoutée d’une note chantante. Je n’allais pas me mettre à chanter. Akira n’apprécierait pas de se faire casser les oreilles par un chanteur inexpérimenté tel que moi.

Non loin, dans les broussailles, je remarquai un regard de fauve qui parcourait les alentours. À ses côtés siégeait une jeune terranne à l’air endormie. Je m’approchai, hors de la lisière protectrice des arbres pour mieux dessiner le portrait du mystérieux duo. Un pelage sombre, un regard méfiant... La magnifique panthère scrutait les moindres détails pour prévenir d’éventuels dangers. À découvert, je restai là en guettant la réaction du félidé. La chaleur étouffante m’avait fait opté, ce jour là, pour un pantalon de cuir noir auquel s’accrochait ma ceinture d’armes puis une paire de bottes de taille raisonnable. Entre mes cheveux neigeux, mon dos nu laissait entrapercevoir la marque d’une rose ensanglantée.

Myrka continuait de planer dans le ciel, profitant au maximum de l’union et du sentiment si unique que le moment lui procurait. Son esprit ne faisait qu’un avec l’aigle qui lui avait fait place. Elle appenait alors comment l’oiseau voyait, chassait… pensait. C’était magnifiquement agréable et elle avait le sentiment d’être unique. L’oiseau doublement habitée survolait alors la luxuriante forêt.

Pendant que sa maitresse s’exaltait à travers les sombres nuages, la panthère avait repérée des mouvements. Encore plus alerte, elle resta tapie dans les buissons jusqu'à ce qu’un Lhurgoyfs fasse son apparition. Étai-ce sa forme monstrueuse ? Surement pas, mais l’apparence physique de l’homme embrouillait les était d’âmes de la créature tachetée. Elle ne savait pas si ce qui se trouvait devait elle appartenait à la race terrane ou était plutôt une bête incconue à ce jour. Bref, elle ne prit pas le temps d’y réfléchir. Étant un animal sauvage, il ne se préoccupait pas réellement des apparences physiques. Guidé ainsi que poussé par son instinct bestial, l’animal bondit hors des buissons pour faire face à son impressionant opposant.

D’une violente intensité, la bête plongea profondément son regard dans l’océan limpide de l’homme qui se trouvait devant elle. La tête basse, Khaji ne quitta pas son adversaire des yeux. La gueule entrouverte, on pouvait rapidement distinguée ses menaçant crocs. Le félin aux couleurs terres s’avança prudemment et lentement vers la chose qu’il considérait comme une menace. Il ne fit que quelques pas afin d’être devant l’enveloppe charnelle de la femme qu’il voulait protéger. Il émit alors quelques grognements rauques et puissants afin d’avertir cette obscure et mystérieuse personne.

Bien qu’il aurait dû, le félin n’averti pas sa maitresse. La situation ne s’était pas envenimée et il préférait voir le déroulement des choses avant de couper glacialement l’activité de Myrka. Khaji resta donc là, à observer avec méfiance la chose qui l’intriguait. Il n’attaquait pas mais démontrait définitivement des signes d’agressivités envers l’homme aux cheveux étonnamment pâles.

[Bon je sais, il est très court ! Mais ne t'inquete pas, les autres seront beacoup plus fournis ! Jespère qu'il te plaira tout de même ^^'' ]

L a panthère s’élança en avant avec une agilité surprenante. Je fus moi-même impressionné par une semblable arrivée. Certes, la manière dont la bête se montrait à moi portait à croire qu’elle usait déjà de son agressivité. Ma silhouette d’un mètre quatre-vingt-dix ne remua pas d’un poil. La rencontre d’une si belle créature me réjouit cependant, ce ne fut guère réciproque. Derrière mon dos, Akira toisait avec une lourde méfiance le félin qui s’approchait.

Une certaine dualité s’installa dangereusement entre moi et le prédateur. Celui-ci me fixa redoutablement, guettant le moindre geste. Il réduit encore la distance qui nous séparait, diminuant ainsi la grandeur du terrain au coeur du quel nous risquions de nous affronter... Enfin si l’animal m’attaquait d’abord puisque je n’avais nul intention de le détruire. De belliqueux glapissement sortirent de la gueule bien armée de la panthère. Elle m'avertissait de ne pas m’aventurer plus loin et pourtant j’enfreignais déjà cette piètre contrainte. Je cherchais l'aigle royal depuis un certain temps... Rien n'allait m'empêcher de le trouver, pas même cet attaquant qui ne tarderait pas à vouloir m'assaillir. Je n'allais pas importuner une femme endormie, mais mon chemin se continuait par la route passant près de celle-ci.

Mon regard d'azur s'illumina d'une lueur démoniaque sans pourtant que j'effectue une nouvelle métamorphose. Mon dos s'arqua légèrement vers l'avant puis mon bras gauche tira un saï hors de ma ceinture. Toujours dans une position de combat, je fis quelques pas en direction de mon nouvel adversaire. La part bestiale qui nageait au plus profond de mon être commença bientôt à se dévoiler. Je sentais quelques picotements brûlant parcourir ma peau blême sans pourtant perdre le contrôle de ma seconde nature. Contrairement au félin au pelage obscure, je n'émis aucun bruit. Cela risquait de sortir plutôt en croassement d'oiseau des moins imposants, si vous vous souvenez de mon chant curieux...

Ma compagne me rejoignit dans une démarche autant emplie d'éloquence que la mienne. Elle poussa un hennissement sauvage puis retomba aussitôt sur ses quatre sabots. Ses pupilles vermillions se posaient avec véhémence sur la silhouette de notre rival. J'avais la conviction qu'un tel affront n'avait rien d'équitable et j'espérais que la panthère en prendrait conscience avant le coup de grâce.

Une douleur violente me prit alors à la tête. Une plume mystique passa dans mon esprit et un flot d'images s'imposa à ma vue. Mes yeux se dénuèrent à l'instant même de vie et restèrent immobiles durant quelques longues secondes. Je vis d'abord une chasseresse accueillant à son bras un splendide oiseau puis la vue de celle-ci se transporter dans la vision perçante du volatile. Par la suite j'entrevit à une vitesse fulgurante le compagnon de la dame jeter un regard protecteur contre son enveloppe charnelle partiellement inhabitée.

Aussi imprévisiblement qu'elle s'était dessinée dans mon esprit, la vision du passé se noya dans l'image immuable de la forêt de Sphène. Elle s'effaça pour laisser place aux grandes herbes verdoyantes qui m'environnaient de leur parfum frais... Un paysage magnifique dans lequel les animaux se pourchassait fréquemment. Mon bec turquoise s'entrouvrit pour laisser sortir de nouveaux sons. Mon cri strident s'éleva à travers la clairière grise. Je tentai d'appeler l'autre oiseau tout en ignorant s'il m'entendrait.

Mon cheval qui s'accordait généralement à mes humeurs se replia à son tour. Il comprit plus ou moins ce que j'essayais de faire, mais ne détourna pas son regard de la bête... Mieux valait pour Kira de ne pas prendre que mon changement de position incitait nécessairement l'autre prédateur à la paix.

Je cherchais dans le ciel l'ombre d'une aile, d'un oeil perçant me remarquant. Je tenais à déterminer si cette femme constituait réellement l'essence qui habitait l'ovipare. Cela me fascinait au plus haut point, tentant moi-même quelques esquisses de transmutation animale.

L’imposant félin soutenait toujours le regard de son adversaire. Une ambiance de défis semblait subtilement faire son apparition. La tension était palpable et les deux êtres qui se faisaient face semblaient tout deux faire preuve d’une hostilité dangereuse. Le félin, aux iris doré légèrement entrecoupée d’un vert intense, continua de démontrer son agressivité. Il voulait, en quelque sorte, délimiter son territoire. Faire comprendre à l’homme qu’il ne tolérerait pas l’approche de celui-ci vers sa maitresse. Habituellement, ses avertissements suffisaient à terrifier ceux qui osaient s’aventurer dans ces endroits tragiquement menaçant. Cependant, l’excentrique silhouette au teint blafard gravée et enrichie de divers tatouages tous plus surprenants les uns que les autres ne semblait pas avoir peur. Curieusement, il paraissait même fasciné par le félidé maculé de taches sombres et difformes qui se rependaient inégalement sur le corps de celui-ci. La panthère continua donc cette mascarade qui ne semblait pas avoir d’impact.

Minutieusement, Khaji guettait avec impatience l’être qui se trouvait devant lui. De manière surprenante, le regard de l’homme changeât graduellement, les joyaux azur de l’homme s’illuminèrent, se teintant d’une ombre luciférienne. Se changement de regard angoissa alors d’une manière irréfléchie l’animal qui se montrait auparavant si féroce. Il y avait une sorte de lueur dans ses yeux, quelque chose d’indescriptiblement troublant. Une malveillance qu’un simple terran n’aurait pu exprimer. Hantée par ce changement progressivement brusque que l’homme avait eu dans le regard, la bête arrêta, sans même s’en rendre compte, de crée cette vibration qui servait d’avertissement. Absorbée par le changement d’énergie du Lhurgoyfs, la panthère resta là, à l’observer.

Jusqu’au moment ou l’homme, la chose, fit un mouvement. Directement, sans même y réfléchir, la bête, animée d’une colère phénoménale, fit un léger bond vers l’avant. Les membres postérieurs étirés au maximum, il contractait tout les muscles de son corps. La panthère adoptait une position majestueusement impressionnante. Placée de manière droite et imposante, elle regarda brièvement son adversaire. Khaji balança légèrement sa tête vers l’arrière afin de faire résonner au maximum les vibrations de sa gorge. L’animal émit un rugissement étonnamment bruyant et sourd. Un grognement puissant et redoutable, exhalé avec une violence effrayante. Elle regarda ensuite les deux êtres qui se retrouvaient devant celui-ci d’une manière menaçante.

Malgré les apparences, la bête n’allait pas se battre. Après courte réflexion, il était évident que l’animal ne faisait pas le poids. Il fallait l’avouer, s’engager dans une telle manœuvre l’aurait directement conduit vers une mort certaine. Le combat n’aurait été en aucun cas un bon moyen de défendre Myrka. La fuite n’était pas non plus une option. Khaji se sentait, en quelque sorte, pris dans une impasse. Le stress commençait à faire son apparition, mais la bête ne le démontrait pas.

La femme qui volait dans le ciel sentit aussitôt la peur de son compagnon. Il fallait agir, quelque chose de négatif se passait plus bas et elle devait agir. L’oiseau se dirigea donc vers l’endroit d’où ils étaient partis. Myrka avait pris les devant et elle guidait le corps de l’oiseau à travers le ciel pour se rendre plus près de son corps. Jusqu’au moment où ils entendirent un cri perçant. Le cri d’un oiseau, plus précisément. L’aigle, repris le contrôle de manière très impulsive. Étrangement, le cri provenait du même endroit ou elle avait laissée son corps. Faisant battre ses gigantesques ailes d’un brun royal, l’ovipare se dirigeât avec une vitesse impressionnante vers les vibrations précédemment entendue.

La suite se passa très rapidement, à peine avaient-ils repéré la scène que l’instinct pris immédiatement le dessus sur la réflexion. D’une part, Myrka sentait le besoin d’attaquer cet homme au bec d’oiseau. C’était ce que Khaji lui avait fait ressentir. De manière précipité, l’aigle de dirigeât alors droit sur l’homme. Les serres vers l’avant, il était prêt à attaquer, action qu’il fit dans l’immédiat. Impétueusement, l’homme évitât avec vélocité l’attaque de l’aigle royal. Celui-ci, étant trop bas pour pouvoir retourner dans les airs, n’eu alors nul autre choix que de se poser par terre un peu plus loin de Kira.

Myrka ne savait que penser et ne savait pas non plus comment agir. Elle ne pouvait reprendre son corps maintenant, elle ne pouvait évidemment pas se concentrer dans une situation pareille. Les ailes déployées et arquée vers l’arrière, l’oiseau dégageait une certaine prestance. Finalement, l’aigle royal répondit au cri qu’il avait entendu. Créant alors un bruit perçant.

A lors que je scrutais le plafond céleste d'une tonalité cendrée, la panthère arrêta les hostilités. Bien que la situation semblait s'améliorer, les nuances mélancoliques de l'horizon me dictaient le contraire. Le volcan de rage qui dormait depuis peu dans la conscience de l'animal n'hésita point à se réveiller dans une éruption de fureur. Mes pas avaient de nouveau attiré la méfiance de celui-ci, l'obligeant par instinct à me menacer à nouveau. Malencontreusement pour lui, son bond long et agile, un préliminaire à l'assaut, aggravait sa position. Tuer des humains passait toujours... Enfin du point de vue d'un Lhurgoyfs cela s'avérait assez invraisemblable. Mettre fin à la vie d'un animal magnifiquement cruel était une tâche davantage déplaisante. Même la vie dans les grandes villes ne m'offrait pas l'opportunité de le démontrer, ma nature sensible se développait davantage avec les animaux. Je comprenais la situation de la bête qui se trouvait à proximité de moi seulement si elle continuait ainsi elle ne me laissait guère le choix.

J'écoutai patiemment la mise en garde de la créature qui se répandait progressivement à travers le rideau époustouflant d'arbres qui se dressait derrière moi. Les grands végétaux dont les racines s'ancraient toujours plus profondément dans la terre écoutaient eux aussi le grondement imposant qui se heurtait contre leur tronc, qui ricochait d'une puissance mesurable contre leurs feuilles agitées. De marbre, j'attendais encore une réponse à mon cri qui soit posée par un second oiseau. Une éternité de confrontations paraissait s'écouler à mesure que moi et la panthère nous nous dévisagions.

L'ombre brunâtre qui apparut dans les cieux mit temporairement un terme à ce duel extravaguant. Un tel surgissement devait en théorie me rassurer... En principe, oui puisque l'affront indéfinissable tendait à se conclure. Pourtant, le volatile qui fondait vers moi telle une flèche martiale à une diligence fulgurante avait davantage le tour de m'embarrasser.
L'aigle royal me donnait la précise impression d'être une proie égarée... Les rôles s'inversaient aussi brusquement ? Le prédateur projeté d'un élan de traque ouvrit malicieusement ses serres géantes au-dessus de ma tête. Voilà un chasseur qui sortait des normes de taille avec de toute évidence un but bien commun. Aussi grand pouvais-je être, je réussis à me cambrer avec suffisamment de souplesse pour éviter la tentative d'agression momentanée. Lorsque l'oiseau rata de peu sa cible, son vol se poursuivit aussitôt vers le sol. Je tentai dans un éclair de colère de l'attraper férocement, mais ma poigne tomba immédiatement dans le vide.

Près de la créature surnaturelle qui venait à peine d'essayer de m'agripper pour son déjeuner, la colossale jument noir à la robe pigmenté de taches argentées chargea. Montée sur ses grands sabots, elle poussa un hennissement glacial puis s'apprêta à blesser l'une des ailes de la volaille avec un déchaînement impérieux. Cette réplique dénotée de loyauté envers moi n'exprimait aucune forme de bienveillance. Bien au contraire...

Tandis que ma compagne s'affolait par le manque de respect de l'aigle, je répondis à nouveau au cri de celui-ci. Entre mon bec, je tentai de formuler des mots, ignorant si ceux-ci seraient bien vus à l'adresse de mon interlocuteur dangereux. Des croassements inarticulés se formulèrent alors dans mon bec. Ce dernier claqua à répétition pour demander à l'autre volatile pourquoi il cherchait à faire de ma personne son prochain plat de résistance. Une question bien tortueuse lorsque votre allié prévoit s'occuper personnellement du cas de votre ennemi. J'espérais tout de même une réponse nette, bien je ne la comprendrais pas forcément... Un autre problème si vous voulez mon avis.

Si je suivais bien le déroulement chronologique des choses, l'ovipare s'en prenait à moi parce que j'avais contrarié son compagnon, soit la panthère aux allures guerrières. Je me sentais contrarié par cette situation tantôt intéressante plus tard outrageante. Mon coeur s'était aventuré en paix dans les bois alors que cette fois les troubles venaient d'eux-mêmes à ma rencontre.

Mon intérêt pour le gigantesque oiseau avait failli me coûter d'importantes entailles au visage. Un prix peu cher payé lorsque votre corps se régénère en claquant presque des doigts. Je m'alarmais toujours de voir ma monture se battre à ma place. Bien qu'elle possédait certaines capacités qui m'étaient inconnues je préférais moi-même être à l'oeuvre sur le champ de bataille. Nous étions cependant, bien loin d'une telle raison. Je guettais à mon tour les moindres mouvements de deux autres bêtes venues peu pacifiquement vers moi. Les muscles tendus, je me préparais à agir en conséquences des évènements, en faveur d'Akira ou de la mienne.