Mise à l'épreuve d'un trio prometteur - Page 3

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• Eryllis: 3
• Ladrinis: 9
• Eclaris: 5
• Prêtresses: 5
• Cavaliers de S.: 5
• Nérozias: 6
• Gélovigiens: 3
• Ascans: 0
• Marins de N.: 4
• Civils: 15

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- Walter cherche de Preux chevaliers.
_ Raël veut des clients.
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Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 Mise à l'épreuve d'un trio prometteur

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Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: Mise à l'épreuve d'un trio prometteur   Mise à l'épreuve d'un trio prometteur - Page 3 Icon_minitimeMar 17 Avr - 15:12

[Point de vue Shane]

Je suis nerveux. Très nerveux. J'ai horreur de ne pas savoir ce qui m'attends, ce qui nous attend, dans cette foutue nasse où les serpents seront légions, et nous, pauvres gossses des rues, à peine capables de nous défendre. Le danger sera partout et nous brisera à la moindre erreur. D'ordinaire, nous prévoyions toujours une sortie de secours, qui nous permettait ensuite de finir le travail en vitesse et de nous en tirer. Cette fois-ci, l'affaire est d'une autre ampleur. Nos cibles ne sont plus seulement des informations à récolter, non, mais bien des têtes à faire tomber.

Je n'aime pas cette idée. Pas pour moi, j'ai déjà du tuer plus souvent qu'à mon tour pendant les quelques missions qui m'ont été confiées. J'ai peur pour Cian, qui, même s'il n'en a pas l'air, reste profondément marqué par les meurtres de nos parents - que les dieux gardent leurs âmes - dans une ruelle miteuse, et j'ai peur pour Sha', qui aime bien trop le genre humain pour son propre bien, à la limite du masochisme. J'ai peur que prendre une vie ne les brise totalement. Ils sont forts, mais peut-être trop doux encore pour ça.

J'enveloppe rapidement le jambon et sort à la suite de Jonas. Je suis rassuré de le savoir parmi nous, à nous guider sur cette route pleine d'embûches qu'on a choisi. Au moins un qui sait ce qu'il fait, même si je me demande si notre présence n'est pas inutile. Je suis certain que même seul, il lui aurait suffit de quelques nuits pour venir à bout des vipères. Le manque de temps l'a peut-être mené à reconsidérer les choses...

Non.

Il l'avait dit dès le début, que nous aurions du sang sur les mains à la fin de cette mission, même si ce n'était pas notre spécialité. Or, nous ne sommes pas les seuls agents de la rose ici, dans cette ville aux multiples facettes. Non, il aurait pu recruter des membres de sa propre branche.

Que sommes-nous alors ? Un test ? Sans doute, pour voir de quelle trempe nous sommes, et jusqu'où nous pourrions aller pour la cause. Je fixe le dos de Jonas, peu amène, mais ne dis rien. Toute notre vie, nous serons testés par les gens que nous croisons, qui nous jugerons par nos actes et nos apparences. Ça ne changera pas.

Et maintenant, c'est notre père adoptif qui nous jauge, cet ours empli de bonnes intentions à notre égard que nous trahissons sans vergogne, non, que j'ai trahi, emmenant mon frère et ma soeur à ma suite. Nous agissons dans son dos, nouus nous mettons en danger et toute la maisonnée avec. Je me sens coupable, certes, mais pas de regret sauf un : qu'il ne soit pas dans notre camp.

Je n'écoute que d'une oreille ce que raconte Jonas. Je préfère surveiller les réactions de ce presque père que j'aime comme tel, mais qui n'aura jamais la même emprise sur moi que mon véritable géniteur. Je regarde ce deuxième modèle dans les yeux, et guette l'instant où l'étincelle de doute que j'y aperçois deviendra colère et trahison. Cian et Shalyn ne sont pas là, encore heureux. S'il se met en colère, je pourrais prétendre qu'ils n'étaient au courant de rien. Ils seront peut-être épargnés. Si ce n'est pas le cas, il ne me restera qu'à combattre.

Je dévisage Stojak et le suis sans un mot lorsqu'il me fait signe. Je désigne tranquillement le puit à Jonas, dans mon rôle de gentil garçon généreux... Oui, l'excuse de Jonas aurait pu fonctionner comme sur des roulettes, si on l'avait croisé en compagnie de Sha' ou Cian; Avec moi, c'est une autre histoire. Il paraît que je suis une espèce d'asocial complexé et surprotecteur. Je proteste ! J'y peux rien si le dernier prétendant de Sha' s'est retrouvé avec un fer à cheval autour du cou ! Il la serrait de trop près, je vous dis !!! Ils étaient pas mariés, donc il devait garder ses distances ! CQFD.

Arrivés au mur d'enceinte, Stojak fronce soudain les sourcils et prend sa voix la plus caverneuse.

- C'est quoi cette histoire, Shane ? Ça fait une semaine qu'on ne vous voit plus à l'intérieur, tous les trois...

Arf, il a déjà prévu la moitié de mes mensonge, de toute évidence. Bah, autant innocenter les gamins, j'aviserais pour moi-même plus tard.

- Sha' et Cian l'ont rencontré en début de semaine, et comme il l'a dit, on lui a proposé la grange le temps qu'il trouve de quoi se loger. Ils vont écumer les auberge avec lui depuis six jours, et y'en a pas une seule qu'ait libéré une place, pour te dire...

Nouvelle mine suspicieuse. C'est pas gagné.

- Comme ils étaient censés t'avoir prévenu avant de le laisser loger ici plus longtemps, je pensais que tu étais au courant. Je hausse les épaules et soupire, à l'image d'un frère exaspéré par la cervelle d'oiseau de ses cadets. Quant à moi... c'est... assez gênant d'en parler comme ça...

Je me hais déjà pour ce que je vais dire. Oh oui, je me hais, mais c'est probablement la seule chose qui em permettra d'échapper à l'interrogatoire en règle pour le moment.

- C'est quoi, Shane ? Et pas d'entourloupe, je sais qu'il se passe quelque chose. T'as des dettes de jeux ? Des problèmes ?

J'ai le droit d'être vexé ? Je suis un expert au dés, moi ! C'est moi qui endette les autres, pas l'inverse !

- Non, c'est... comment dire... personnel.

Allez, on essaye de rougir un minimum, on baisse les yeux, on se mord la lèvre et on prépare le sourire en coin... Berk. Stojak garde le silence un moment, puis s'illumine d'un seul coup, et je serre les dents en prévision du coup de massue qu'il me donne dans l'omoplathe. Y'en a qui oublient leur force, quand ils sont contents...

- Alors ça y est ! T'as enfin trouvé celle qu'y t'fallais gamin ! T'y a mis le temps, t'sais !

Ils oublient aussi comme parler sans mâcher les mots, mais je ne me plaindrais pas. Il m'entraîne déjà vers la cuisine pour "fêter ça". Comprendre ici qu'on va boire une bouteille de liqueur à deux (vu que tout le monde dort à part nous) et que demain j'aurais une merveilleuse gueule de bois... Et ça, hors de question.

- Mais Sto, y'a encore rien d'fait, j'dois d'mander à son père pour la courtiser, tu sais comment y sont !

Rien à faire... C'est gentil de sa part d'être aussi heureux pour moi, d'accord, mais y pourrait m'écouter un peu, non ?

***

[POV SHALYN]

Je suis debout avant l'aube. J'ai très mal dormi cette nuit, à cause du stress. Je n'ai pas arrâté de ressasser le plan de Jonas, les réactions des uns et des autres et surtout, ce qu'on sait de nos futures victimes. Résultat, je dois avoir une tête de déterrée.

Je descends discrètement en cuisine et tombe sur une scène qui me tétanise. Shane et papa, vautré sur la table, des cadavres de bouteilles et de chopines tout autour. je commence à avoir peur... déjà qu'il a un seul caractère d'habitude, si mon frère a la gueule de bois, il va être inviable. Et on devait être opérationnels, aujourd'hui plus que jamais !!!

Je le secoue vivement et me demande ce qu'il a bien pu dire à papa pour déclencher le réflexe "buvons jusqu'à plus soif". Ça doit être important...

Non, je ne pense pas que ce soient les nouvelles d'un assassinat de notre part;

Shane finit par émerger avec un grognement digne d'un ours des cavernes et m'envoie un regard glacial, celui qui me tétanise à chaque fois puisqu'il a VRAIMENT l'air de vouloir et de pouvoir me tuer.

- Shane ? Qu'est-ce t'as foutu ? On doit se préparer au plus vite, va te mettre la tête dans un seau, je vais chercher Cian, je chuchote, tout en continuant de le secouer. parce qu'il est fichu de se rendormir l'animal !

Je cours en silence jusqu'à l'étage où je bouscule litéralement mon petit frère jusqu'à ce qu'il daigne m'écouter. on doit partir avant que la maison le réalise ou on nous posera des questions. Pa' était déjà de plus en plus suspicieux dernièrement. Je vais ensuite fouiner dans l'armoire, déniche les vêtements les plus discrets de mon aîné et déguerpis aussi sec dans ma propre chambre pour m'habiller. Ceci fait, je redescend avec Cian, encore mal réveillé et me précipite dans la cour, où Shane tente de battre le record d'apnée.

Encore dix minutes d'explications, et l'on se faufile silencieusement jusqu'à la grange.

[HRP : dsl pour le retard, soucis de connexion TT^TT]
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Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: Mise à l'épreuve d'un trio prometteur   Mise à l'épreuve d'un trio prometteur - Page 3 Icon_minitimeDim 22 Avr - 15:27

Cette mission était… particulière. Je suis un excellent assassin. Mais un assassin solitaire. Toute coopération ne m’apportait que complication. De plus, les retardements engendrés par l’apparition du serpent nous forceraient à agir plus précipitamment que prévu, ou plutôt, de manière plus condensée.
Cette ville était dangereuse, cette époque était dangereuse. Au moment de cette mission importante, le conseil soupçonnait la présence de traitres dans nos rangs. Ha ! Utopistes. Ça ne pouvait qu’arriver. Ils considéraient Aliore comme infaillible et le meilleur. Je le considérais comme un Lhurgoyf et comme l’un des meilleurs dans son domaine, ce qui impliquait qu’il n’était pas parfait et qu’il n’était pas seul à être brillant. Pour ma part, j’étais certains que les récentes fuites d’informations n’étaient pas anodines et ne ferait qu’empirer. La filature et l’attaque dès mon arrivée dans cette ville en était la preuve évidente.
Notre clan méritait une purge sans précédent. Mais pour ça, j’avais besoin de temps, d’information, de preuves et de convaincre les autres du conseil.

Mais ce serait pour plus tard. D’abord, je devais finir cette mission et protéger ces jeunes. Ils étaient de ceux que je voulais voir survivre à notre prochaine ère. La première se termina brutalement, la seconde devrait faire de même ou nous nous éteindrons lamentablement comme un feu de paille, et j’aurais survécu pour rien à la mort de la dernière chose qui aurait dû me garder sur cette terre.


Migdas Polovich,
Chroniqueur officiel du second loup des Nerozias.
Réflexions du loup sur l’ordre.
*

Le premier rayon de lumière matinale traversa les planches au-dessus de moi et traça son sillon dans la poussière qui surplombait mon lit de foin. Mes yeux bleus étaient déjà grands ouverts. J’avais tellement dormi cette semaine. Il était temps que le loup se lève et reparte en chasse.

J’avais exploré un peu les environs avant d’aller me coucher, et j’avais retrouvé un point d’eau clair plus isolé que le puis des Landoners. Sous la lune, j’avais lavé mon corps trop négligé depuis longtemps. Ainsi, ce matin, c’est un homme au visage plus pâle et aux cheveux plus clairs qui enfila rapidement des affaires de majordome. Je fis également apparaître Oryx. Aujourd’hui, le sang coulerait et elle serait rassasiée.
Lorsque j’ouvris la porte, L’aube n’avait pas encore finit de laissé s’extirper le premier soleil de l’horizon.
Je tirais un seau du puits et m’en aspergeais le visage, dernière ablution avant longtemps j’espérai. On accorde moins de regard aux gens laids et sales qu’aux autres. Et si cet intérêt tactique ne suffisait pas, j’avais aussi une certaines aversion pour l’eau. Cet élément était incompatible avec l’un de mes pouvoirs et j’aimais mon odeur également. Mon passé pastorale ou ma nature profonde modulait certainement mon attirance pour le bouc cela-dit.

Adossé à un mur, les bras croisés sur mon large poitrail et mon arme posée sur mon épaule, j’entendis un léger bruit au-dessus de moi. Un bruit que je savais reconnaître.


-On sera prêts à temps. J’suppose que toi itou…

Dans la cour, je vis Shane se diriger vers le puits d’une drôle de démarche. Une drôlerie qui ne me fit pas du tout sourire. Je crachais par terre d’un air mauvais et reprit, toujours à voix basse.

-Z’ont de la veine de pas être de mon départ’…

Je ne suis pas sûr alors d’avoir entendu un petit rire. Je crachais à nouveau par terre et me préparais à les accueillir, finissant cet entretient éclair.

-C’est dans la grange.

J’entendis alors le même bruit que tout à l’heure et je sifflais pour attirer l’attention de mes assistants. Il était temps d’y aller et il n’avait pas besoin de voir ce que j’avais laissé ni qui le récupérait sans doute déjà.

-Elles sont où les affaires que j’t’ai ach’tais hier ? J’les veux dans un sac, bien à l’abris d’la crasse ! Et on s’remue !

Migdas Polovich,
Chroniqueur officiel du second loup des Nerozias.
Premières révélations IIème partie.
Préparatifs.
*

Nous étions à nouveau devant le temple de la veille. Ce n’était pas un hasard. Tout était lié.

-Cian. Va devant la porte de la dernière fois et attends que je t’ouvre. Si quelqu’un sort, tu l’en empêches. Mais tu tues personne.

Devant la porte, je fis une pause et hésitai. Avaient-ils fait leur travail ? Je posais la main sur la poignée et constatai avec satisfaction qu’en appuyant, la porte s’ouvrit. Ils étaient décidément très efficaces.
Si ma canne était bien trop grande et encombrante, sa couleur pure d’ébène la rendait assez noble pour qu’elle ne dépareille pas avec mon accoutrement. Avec ce léger cliquetis, je pénétrai le bâtiment religieux, suivant le protocole respectueux qui sied. Mais je m'arrêtais en cours, remarquant l'absence de témoin.


-Shalyn, verrouille la porte. Tu pries et tu fais le pet. Et tu bouges pas.

Le dernier ordre avait été appuyé par un regard inquisiteur, comme pour montrer qu’il supplantait les autres.
Je continuais d’avancer.


-Les cierges.

Mon dernier pion serait placé. Maintenant, la dance commençait. Le religieux sortit du presbytère et referma la porte précautionneusement.
Je m’avançais toujours aussi sereinement jusqu’à lui et affichai même un sourire. Il avait le visage rouge et une goutte de sueur sur le front.
Il fut le premier à prendre la parole et je notais qu’il semblait un peu essoufflé.


-Les dieux vous gardent, gentilhomme. Ces enfants des rues sont avec vous ?
-Plus ou moins, oui.
-Très bien… Puis-je vous être utile ?


Je retins une grimace qui se changea en un sourire un peu plus prononcé. Vieil hypocrite. Quel dieu prônait la tolérance et l’amour déjà ?
Mais je repris avec la même voix rocailleuse à la verve plus soutenu qu'à l'accoutumée.


-Oui. À quand la messe, grand prêtre.
-N’avez-vous pas lu l’écriteau. Je vais m’absenter. Je pensais avoir fermé la porte d’ailleurs. Je ferai une grande messe dès demain.
-Ho… Très bien… Veuillez m’excuser dans ce cas. Mais pourriez-vous me voir en confesse, il n’y en a que pour une minute ? Je repars sur la route ce soir et…
-Je… Très bien !


Je lui souris et lui emboitais le pas, mes lèvres reprenant leur expression sévère et figée dès qu’elles eurent quitté son champ de vision. Le confessionnal était juste à côté de la porte du presbytère.
Il n’y avait personne dans la salle à cause de l’heure matinale ou du fait de l’annonce de l’absence du prêtre. Quoi qu’il en soit, c’était maintenant ou jamais.
Au dernier moment, je posais une main sur son bras, trop petit pour atteindre son épaule.


-Finalement, non.

Il se retourna d’un air perplexe et je lui assénais un coup dans le plexus solaire qui lui coupa la respiration. Un coup de pied l’envoya en arrière vers la porte que je voulais. Rapidement, je l’ouvris et le traînais à l’intérieur.

En poussant la porte, je vis un jeune homme dénudé entrain de remettre précipitamment sa toge. Lui aussi avait le visage rouge et semblait essoufflé. Mon sourire ne revint pas. J’étais surpris mais pas consterné ou choqué. Pas même de dégoût. J’étais très large d’esprit. Cet homme était jeune mais semblait pleinement à même de penser par lui-même. Ils pouvaient faire ce qu’il voulait.
Tout sauf ça par contre : il avait saisi un couteau destiné certainement aux sacrifices et se rua sur moi alors que déjà l’autre se relever.


-Chaine, le prêtre !

Lâchant mon arme, j’esquivai sans mal l’attaque du novice et le désarmai avant de le renvoyer au pied à terre, au pied du mur. Le couteau vint se planter dans sa poitrine, au niveau de son cœur. Son regard surpris puis désespéré se porta vers le prêtre derrière moi, puis sur le bureau. Un murmure passa sur ses lèvres alors et une larme coula sur sa joue. Je ne compris pas tout de suite mais soudain, un petit garçon s’extirpa de sa cachette et se précipita vers la porte.

Sans plus d’états d’âme, je saisis OryX et, grâce à toute sa longueur et la petitesse de la pièce, je n’eus qu’un pas à faire pour que sa pointe ne traverse le dos et ressorte de l’autre côté avec une giclée de sang. Je n’eus aucun regard pour Cian qui était de l’autre côté du pas de la porte. Je ressortis mon arme du petit corps qui s’effondra tandis que je lâchai mon bâton et allait prêter main forte à l’aîné pour la capture de notre vraie cible.


« Verrouille la porte. » Avais-je tout de même lâché au cadet en l’abandonnant avec les deux cadavres.

Migdas Polovich,
Chroniqueur officiel du second loup des Nerozias.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Mise à l'épreuve d'un trio prometteur   Mise à l'épreuve d'un trio prometteur - Page 3 Icon_minitimeVen 27 Avr - 19:33

[POV Shalyn]

Jonas nous entraîna de nouveau en ville, vers le petit temple que nous avions visité hier. De nous trois, eprsonne ne dit un seul mot lorsqu'il distribua ses instructions. shane semblait avoir dessaoulé de manière presque miraculeuse et présentait maintenant son visage le plus impassible, concentré sur son objectif. Cian avait une main dans le plis de son manteau, probablement en train de jouer avec sa dague pour vérifier qu'elle coulisse bien dans son fourreau. L'autre main tenait fermement un sac avec ses affaires de rechange données par Jonas. Lui aussi ne sourit pas. Il semble plutôt surveiller les alentours. Pour ma part, ce fichu bonnet de laine qui gratte a retrouvé mon crâne et ma queue animale est cachée sous ma tunique sombre et mes braies tachées. Exit les robes, afin d'être plus efficace. Et de toute manière, avec ma tunique ample, on pourrait me prendre pour un garçon au visage maculé de terre et au cheveux bruns. Un déguisement comme un autre qui fait l'affaire. les gens ne s'attardent pas sur des gamins des rues, or, à côté de Jonas, c'est ce que nous sommes.

Nous atteignons le temple et nous y entrons en silence. Je referme avec soin la porte derrière nous, non sans avoir vérifié que personne ne nous a remarqué. Pas de mouvements suspects. Je force mes quelques pouvoirs dans mon nez pour augmenter ses capacités, et cherche une quelonque odeur suspecte. Celle du stress, surtout, est très reconnaissable. La nervosité est caractéristique des gens qui en suivent d'autres. Mais rien de tel ne vient de la rue. En revanche, els odeurs que je capte de l'intérieur du bâtiment son bien plus vives, et suspecte. J'en suis presque à rougir, mais je ne dis rien. Je crois que Jonas s'en doutait.

Je me faufile dans une rangée de siège et m'y pose, la tête penchée en avant comme hier. Mes oreilles s'agitent sous le chepeau. Pour le moment, on a pas besoin de moi, d'où ma position. Je pense à Cian, de l'autre côté, qui attend seul et le supplie de ne rien faire d'incongru s'il se trouve face à des ennuis.

La porte du presbytère claqua brusquement, suite à un grognement de douleur étouffé. Ça commence. Même si je ne dois pas bouger pour ne pas les gêner, le brusque vacarme de la pièce d'à-côté me rend nerveuse et cette fois-ci, tous mes sens sont aux aguets pour surveiller les alentours.

Je sursaute brusquement lorsqu'une odeur explose dans mes narines. Le sang. Je cesse de prier, et braque les yeux vers la porte. Je ne vois que les silhouettes dans la pièce, mais je constate que Shane n'a rien. Qui ets blessé ? Une deuxième explosion d'odeur me rend nerveuse, mais je ne quitte pas ma place.

[POV SHANE]
Il n'est pas aisé de rester de marbre face à ce genre de scène. Le premier corps, celui qui s'est vendu au prêtre que je tiens sous bonne garde, doit avoir mon âge, un an de moins peut-être. Le second en revanche, n'aurait jamais du connaître une telle fin. Je remercie mentalement Jonas d'avoir épargné cette vision à Shalyn. Je ne sais pas comment elle aurait géré ce souvenir.

Pour ma part, ma dague est contre le cou du prêtre, tandis que je le maintiens au sol d'une clé de bras. Je ne dois pas montré que la mort des deux jeunes m'a perturbé autant que lui, non. Il doit penser que sa vie ne tient qu'à un fil que la volonté seule de Jonas maintiens intact. je détaille la pièce du regard, à la reherche d'une autre présence. J'aimerais au moins éviter un nouveau meurtre.

Non, décidémment, je ne suis pas fait pour l'assassinat. Les meurtres de sang froid me débectent. Prions pour que ça ne se remarque pas trop.

[POV CIAN]
Dos à cette foutue porte, j'entends des bruits de lutte étouffée, mais le calme revient très vite. je suis nerveux. J'ai cru entendre une voix aiguë, celle d'une femme ou d'un enfant, mais avec l'épaisseur de la porte, impossible de le dire. Je guette tout autour de moi le svagues zones sombres, si éventuellement un autre prêtre voudrait entrer.

Je n'aime pas ce genre de situations où le moindre témoin peut être fatal. je n'aime pas savoir Sha' toute seule à l'intérieur.

[POV SHALYN]

J'entends quelque chose. Quelqu'un approche du temple. Je me retourne brusquement vers la porte, me lève, prête à agir. On essaye d'ouvrir, mais le verrou est mis. Personne n'entrera. J'entends un homme grogner de dépit, penser à faire le tour puis apercevoir un écriteau, jurer à voix haute, et s'éloigner.

Je soupire de soulagement et retourne à ma place. Pourtant, le temps nous est compté.

- Dépêchez-vous... je murmure, me souciant peu d'être entendue.

[POV SHANE]
Lorsque Jonas se retrourne vers nous, je force le prêtre à se redresser, sans lui lâcher le bras pour autant. Ma lame est sous sa gorge en continue pendant qu'il s'assoit péniblement, les yeux fixés sur les deux cadavres devant nous. Le sang l'a un peu éclaboussé, d'ailleurs, il en a sur la joue. Stop, Shane. Pense à ta mission, et ta mission seule. Pas de compassion pour un type qui participe à un trafic d'arme et se sert de gamins comme d'exhutoire. Froid comme la pierre, impassible, dur et surtout, surtout, pas de pitié. Lorsque l'homme fait mine de vouloir se remettre debout, dans un sursaut de rage, de peur ou qu'importe, il a le plaisir de se faire piétiner sauvagement la main au sol jusqu'à ce qu'il retombe sur ses fesses. Ma lame ne l'a pas touché, heureusement. la moindre blessure aurait été suspecte pour ce soir.

J'attends à présent les instructions de notre meneur; lui seul connaît précisément le déroulement des opérations.

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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Mise à l'épreuve d'un trio prometteur   Mise à l'épreuve d'un trio prometteur - Page 3 Icon_minitimeDim 13 Mai - 23:58

C’était parfait. Les choses s’étaient enfin déroulées comme prévu. Ou presque… Mais qu’importaient les collatéraux. La mission d’abord. Non je ne suis pas sans cœur. Mais tuer un homme, une femme ou un enfant revient au même pour moi. C’est toujours prendre une vie. Et ça, ça fait toujours quelque chose. Ce n’est peut-être plus de la peine, mais chaque fois, je n’agis pas sans prendre pleinement conscience de mes actes… Et pourtant, je le fais. C’est ce pour quoi je suis taillé, ce pour quoi je suis le plus utile au clan ; pour qu’un jour, tout ceci cesse et qu’enfin, je puisse m’arrêter. En attendant, je dois continuer, sans hésitation. Mais cela, je l’avais déjà décidé depuis bien longtemps. Ce ne fut pas sans mal, mais ce fut fait.

Respectueusement, mais prenant garde à ne pas tâcher mes propres vêtements, je déplaçai le petit corps pour le poser dans un coin de la pièce. Il a une magnifique toge mais elle est percée et tâchée désormais. D’ailleurs, elle aurait certainement été trop petite pour elle. Il faudra en trouver une autre. Ça ne devrait pas être trop difficile dans cet endroit…

J’ouvris la porte à la volée, faisant entrer Cian et lui ordonnant de mettre le verrou. Je parlais vite, plus vite que d’habitude, avalant plus de syllabes encore, mais mes ordres étaient courts et simples. Nous n’avions plus de temps à perdre. Je devais faciliter la tâche à l’ainé car notre cible gémissait et se tortillait. D’un précis coup du tranchant de la main, je frappai de chaque côté à la base de son cou. Son corps n’aima pas cette hausse subite de pression dans ses carotides et perdit pied pour le mener à l’évanouissement en une fraction de seconde… D’après le chef du département scientifique en tout cas. Moi personnellement, j’avais appris à faire cela sans me soucier de la manière dont cela agissait bien avant de connaître Horace. Un assassin doit parfois savoir frapper sans tuer.


- Ligote-le. Dis-je à Chaine en attrapant une ceinture dans un coin et quelques cordelettes d’apparat. Fait ça bien et fouille-le. Cogite que c’est ta p’tite sœur qui va avec lui. Et dis-toi que c’est pas pour une heure. Cian, file-moi un coup d’ paluche. Rajoutai-je en me penchant sur le second corps.

Une fois cela fait, j’envoyai le cadet chercher sa sœur et je déposai des draps d’autel pour linceul sur les deux corps côte à côte. Ensuite je pus m’affairai à trouver une toge à la taille de notre petite yorka. Il n’y avait rien de féminin. Logique. Les gélovigiens avaient déjà assez de problème avec les enfants de cœur du même sexe que les prêtres… Il était hors de question de commencer à mélanger les sexes. Shalyn devrait donc…

-Tiens. Trouves-en une à ta taille. À ton âge, ça d’vrait pas être trop dur de t’ faire passer pour un garçon. Et tiens. Y mettent ça parfois, les enfants de cœur, quand y sortent du temple.

Je tendis une calotte de cuire à la jeune fille.

-Mais ça suffira pas... T’as d'jà changé de couleur de cheveux ?

Migdas Polovich,
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Dernière édition par Jonas Mitsgun le Mer 26 Sep - 15:48, édité 2 fois
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Mise à l'épreuve d'un trio prometteur   Mise à l'épreuve d'un trio prometteur - Page 3 Icon_minitimeSam 11 Aoû - 14:01

[POV Shalyn]

Cian vient me chercher au bout de quelques minutes. Il a l'air un peu plus pâle que d'habitude, mais je en m'en préoccupe pas trop. Le stress fait souvent cet effet à n'importe qui. Une dernière vérification olfactive du côté de la porte principale et je trottine silencieusement jusqu'au presbytère. Shane s'active à ligoter le Grand prêtre en deux tours de mains, tandis que Cian et Jonas sont penchés sur un tas de tissus blancs.

Et l'odeur du sang me prend littéralement à la gorge. Je retiens un gémissement de malaise brut et réduis la magie que je concentrais jusque là dans mon nez pour l'envoyer dans mes oreilles. Les frottements de celles-ci contre le bérêt sont insupportables, mais c'est toujours mieux que rien.

Le temps de me reconcentrer sur la situation, Jonas me désigne un tas de linge, que j'identifie comme étant des toges de Gélovingiens. À moi de jouer alors... Il me faut un moment pour dégager la plupart des tenues, les déployer devant moi et évaluer leur longueur. Je ne suis pas particulièrement grande aussi la plupart des tuniques d'enfants de coeur peuvent m'aller. Le tout est d'en trouver une pour adolescent, dans ce fourbi. Et je réfléchis en parallèle à un moyen de dissimuler mes marquages faciaux et mes autres particularités animales. Jonas y répond très vite, au moins pour mes oreilles, et c'est un avantage. Mais j'avoue ne pas avoir pensé à mes cheveux, qui sont effectivement très reconnaissables. Par chance, ce n'est pas la première fois que j'aurais à les teindre.

- La dernière fois, on avait utilisé un oeuf mélangé à de la cendre, ça avait plutôt bien marché, je lui lance comme ça en attrapant une autre tunique de toute évidence usée.

Je remarque alors une tache de sang assez large sur un meu ble proche. Avec mon flair coupé, je n'y avait pas vraiment prêté attention mais maintenant que j'y regarde de plus près, je distingue un corps sous un drap. Et ce corps est bien trop petit pour être un prêtre trop curieux.

Je frémis et me détourne en serrant les dents. Les larmes sont sur le point de couler, mais, pour ne pas décevoir mes frères qui font eux aussi de leur mieux pour ne pas montrer leur malaise, je ravale ma honte et mon amertume en me vengeant sur le tissu entre mes doigts. Ma première mission, pendant que Cian file vers les toits de l'église essayer de dénicher des oeufs de pigeon, sera de faire disparaître ma poitrine, et pour ça, il me faut des bandages. Je tourne le dos aux deux hommes derrière moi, incroyablement gênée, même si l'un d'eux est mon frère et qu'il m'a déjà vue en situation bien pire. Serrer les dents. Penser "Mission" et ne pas tenir compte de mes scrupules. Ma tunique passe rapidement par-dessus ma tête et je commence à me compresser la poitrine de toutes mes forces, histoire que ça tienne toute la journée, même si je m'agite. J'ai un peu de mal à respirer mais je m'habitue assez vite à la chose. Je profite de voir une petite broche dépasser d'un tas de bric-à-brac pour fixer le tout et me retourne vers Jonas comme Cian revient avec cinq oeufs.

Nous préparons rapidement la mixture qui va m'atterrir sur la tignasse (et probablement la leur aussi) avant de commencer l'application le plus rapidement possible avant que le prêtre ne décide de revenir de son charmant voyage. Shane s'est depuis longtemps redressé et étudie ce qu'il a déniché dans les poches de cet homme, relativement peu de choses, en fait. Un anneau que je distingue mal d'ici, une clé et une sorte de colier en bois, non, un chapelet en fait.

En dix minutes, me voici devenue brune, pour peu qu'on ne touche pas trop à ma tignasse pendant la mission, ça devrait tenir. L'odeur de cendre me fait plisser le nez tandis que je pense que la prochaine étape sera de brûler de l'encens à côté de ma tête pour étouffer cette odeur suspecte. J'en frétille d'envie, vous n'imaginez même pas. J'aide Cian à changer de couleur de cheveux à son tour, puis Shane tant qu'il nous reste de la pâte. Une fois tout ceci terminé, je nettoie avec soin les quelques tâches qui ont pu tomber sur les épaules et passe la robe d'enfant de coeur que j'ai déniché, avant de poser la calotte sur mon crâne, à la place du bonnet de laine. Il n'y a pas de miroir mais je pense que ça donne une assez bonne illusion de jeune garçon, non ?

Un grognement attire mon attention vers le prêtre. Il commence à se réveiller.

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MessageSujet: Re: Mise à l'épreuve d'un trio prometteur   Mise à l'épreuve d'un trio prometteur - Page 3 Icon_minitimeMer 26 Sep - 18:52

« Très bien. Chaine, pose ça sur la table et sors. Cian, toi aussi. Et n’oublie pas tes affaires. J’arrive. »

Les préparatifs ici seraient bientôt terminés. Plus que quelques détails à voir directement avec notre otage. J’attendis que les deux sortent et alors je me penchais sur le prêtre. Quelques claques, finirent de le réveiller gentilles comparées au traitement que je lui avais infligé depuis note rencontre.

« Ça va mieux, monseigneur ? »

À peine desserra-t-il les mâchoires que je lui enfonçai un chiffon dans la bouche.

« Nan, nan. Silence. Pas b’soin de tes boniments, Gélovigien. On sait tout ce qu’on doit savoir. Ce que toi, tu dois comprendre, c’est que t’as intérêt à te tenir à carreau si tu veux pas être convaincu que la mort est pas le pire qui peut t’arriver. J’te conseille de n’pas nous contrarier. »

Je n’avais pas eu un air menaçant, ni même cynique. Au contraire. J’étais d’une impassibilité plus effrayante que n’importe quelles intonations ou grimace. L’immobilité de la lame de sacrifice dans ma main ferme et sûre devant son visage due le convaincre encore un peu que je n’avais rien d’un plaisantin.

« Ce soir, tu serviras de laissé-passé à cette petite. Tu lui opposeras aucune résistance et fera tout ce qui est prévu lors de la réunion chez Alarof. »

Pas besoin d’attendre qu’il acquiesce. J’avais trouvé sa cagoule dans le linge de tout à l’heure. Je lui enfilai sur la tête à l’envers. Je le mettais également à plat ventre et vérifiais les nœuds de shane. Il remua un peu trop à mon goût. Un coup de poing bien placé dans les côtes le fit poussé un cri étouffé et se plier de manière durable dans la même position.

« Restez ainsi, que l’on puisse surveiller vos mains. Essayez de dormir. Cette nuit est importante. »

Il sanglotait désormais ; le choc commençant à passer, la lucidité d’être piégé prenait le pas. Passant à côté de Shalyn, je lui fis face le temps de quelques mots, nos regards se pénétrant tous deux.

« Une calèche pass’ra vous chercher au coucher des soleils. Sois prudente. S’il s’agite trop, frappe-le dans les reins, sans hésitation. Ne le tue pas. »

Encore une fois, mes derniers mots étaient les plus importants. Ne pas le tuer. Surtout pas. Je jetai un coup d’œil aux deux cadavres et aux objets posés sur la table.

« Ne t’en fais pas pour ces deux-là. Supporte juste l’odeur. Le plus grand doit par contre posséder une bague et un chapelet comme celui-ci, moins beau peut-être. Tu les mettras. Ça justifiera ta présence au côté de cet homme. »

Soudain un de mes sourcils se leva et je me tournais vers l’homme à terre encore sanglotant.

« Ah oui… Et ne comptez sur personne, monseigneur. Nous sommes partout. »

Je me tournais vers la yorka à nouveau.

« Ce soir… Fais entrer le cocher et préparez le prêtre ensemble. Il est avec nous. Tu ne libéreras le prêtre qu’au moment de descendre chez le général. Je te retrouve là-bas. »

Ma grosse main se posa sur son épaule et sans plus de cérémonie, je pris la sortie et rejoignis les deux autres.

« Allons-y. On a encore à faire. »

*

Nous avions bien mis une heure à traverser la portion de la ville qui nous séparait de la demeure du négociant Mirif Porcal. Sur la dernière moitié du chemin, j’expliquai comment nous procéderions pour cette étape. Les soleils indiquaient bien que la matinée ne tarderait pas à se terminer et que nous perdions trop de temps. J’avais peur que l’étape d’Ulmo ne doivent se faire dans une précipitation de plus en plus dangereuse. Mais ça, je n’en parlai pas à mes deux compagnons. Non, avec eux, je me contentai de l’aspect pratique et immédiat de notre mission.

« Je garde ton sac de fringues. Dis-je en enfilant la bandoulière. T’auras besoin d’être efficace. Vous avez un type à trouver. C’est un Zelos. Vous voyez à quoi ça ressemble ? C’est le seul de la maison avec Porcal. À cette heure-ci, le chien du maître inspecte les larves. Les larbins adorent ça… User du peu de pouvoir qu’on leur donne sur les autres larbins. Ça leur fait oublier qu’ils en sont toujours… »

Soudain je m’arrête au milieu d’une rue bondée. Deux grands axes se croisaient à cet endroit. Je semble un peu pensif. Cette société m’attriste toujours autant malgré les années qui passent.

« Trouvez-le. Attendez la fin de son service et une fois qu’il sera seul, éliminez-le. Ça me ferait gagner du temps. J’ai quelque chose à faire. Je ne sais pas combien de temps ça me prendra. Mais si vous ne le sentez pas, ne le faites pas. Il faut rester discret. »

Sur ce, je disparus dans la foule.

Migdas Polovich,
Chroniqueur officiel du second loup des Nerozias.
Premières révélations IIème partie.
Finitions.
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MessageSujet: Re: Mise à l'épreuve d'un trio prometteur   Mise à l'épreuve d'un trio prometteur - Page 3 Icon_minitimeMer 3 Oct - 22:49

[POV Shalyn]

J'acquiesce lentement à tous les ordres de Jonas, même ceux qui ne me sont pas adressés. Le stress remonte lentement comme je comprends que je vais rester seule ici avec deux cadavres et un otage jusqu'à ce soir, sans possibilité de contacter les autres. Je suis peut-être celle qui a le moins à craindre aujourd'hui, il n'empêche que cette situation toute entière me met vraiment mal à l'aise. Nous allons trop vite, avec trop de précipitation. J'ai la vague impression que nous allons oublier quelque chose. Et ce n'est pas la vague pulsation de stress qui vient de Jonas qui va me rassurer à ce sujet. Nous sommes en retard sur son planning, c'est évident.

Je le regarde quitter la pièce en silence, puis mon regard se détourne vers l'autel, où trône le plus petit des corps. Je soulève le drap, le visage impassible, et fixe ces grands yeux morts où perlent encore des larmes qui n'ont pas eu le temps de couler. Il ne doit pas avoir plus de dix ans. Il a l'air si petit, allongé sur cet autel, dans sa toge blanche toute simple. On le croirait auréolé de lumière. Et puis je vois la blessure, laide, sanglante. La chair est déchiquetée sur les bords et j'aperçois vaguement les déchirures internes, noyées de sang, qui ont donné la mort à ce petit garçon. Je m'empresse de lui fermer les yeux en murmurant une prière et replace le drap en frissonnant. Je ne sais pas vraiment pourquoi j'ai voulu regarder le visage de cet enfant. Peut-être pour me souvenir de son sacrifice pour la cause des Nérozias, peut-être pour me souvenir que même si la caste prône une nouvelle ère d'égalité, les faibles continueront de souffrir des forts. Ou tout simplement pour me rapeller que toute action a ses sacrifices, ses pions à jeter aux orties.

Je n'oublierais pas ce garçon.

Je passe à présent au second corps, après un coup d'oeil au grand prêtre qui se tient tranquille. La blessure est plus propre ici, un simple coup de poignard rondement administré. Il n'a pas eu le temps de souffrir réellement que déjà il avait du sentir son corps s'engourdir à toute allure. Je lui ferme aussi les yeux et commence ma fouille, les lèvres serrées. Je hais Jonas pour me forcer à rester parmi ces cadavres.

Dans les poches de la toge, je trouve rapidement les objets dont Jonas m'a parlé. La bague est trop large pour mes doigts, je la place donc à mon pouce pour le moment. Je la coincerais avec un peu de cire avant de partir.

Vient maintenant l'attente. Vu la lumière qui nous parvient des vitraux, nous ne sommes pas encore à la moitié de la journée, mais tout juste. Les garçons vont devoir se dépêcher d'agir. Je m'asseois en tailleur et je commence mes exercices de détente, les oreilles aux aguets, et je souffle le plus profondément possible. Tout est calme aux alentours, personne n'est ici. Je ne sens que la terreur du clerc qui pleure en silence face à sa vie gachée. Tant pis pour lui. Un coup d'état ferait trop de victimes à mon goût, comme ce garçon.

L'attente. Longue. Silencieuse, pesante même. Et les yeux fermés, je ne vois pas les ombres frémir...

[POV Shane]
Nous traversons la ville le plus rapidement possible, c'est à dire en marchant vite pour passer inaperçus. J'ai attrappé Cian par le bras, histoire d'accélérer le mouvement tout en restant groupés. Il a une certaine tendance à perdre de vue un objectif s'il trouve un intérêt plus grand ailleurs. Par chance, cette mission à l'air de lui tenir à cœur et nous progressons vite dans cette rue bondée, Jonas loin derrière pour une autre affaire, visiblement.

Aucun de nous n'est très à l'aise à l'idée de laisser Sha' toute seule avec ce prêtre corrompu, mais il faut avouer que vu ce qui nous attend, elle sera bien plus en sécurité là-bas qu'avec nous.

- Un zelos. Ce malade nous envoie affronter un zelos sur son terrain...
marmonne mon petit frère tout en esquivant les passants.

- Il demande simplement qu'on le mette hors d'état de nuire jusqu'à son arrivée, sûrement pour finir le travail. Nous ne sommes certainement pas assez puissants pour tuer un zelos, mais l'occuper, c'est dans nos cordes.


- Parce que tu crois vraiment qu'on peut gérer un de ces colosses à nous deux ? Soit réaliste, Shane, t'es peut-être très bon à l'épée, mais t'es pas ce qu'on fait de plus costaud quand même !


Je soupire et je sens déjà venir le mal de crâne.

- Cian, je grogne, c'est une mission. Quelque chose qui doit être fait. Si tu crains de ne pas être à la hauteur, tu n'auras qu'à faire le guet et je me débrouillerais.

Je le vois rougir, que ce soit de colère ou de honte, avant qu'il n'arrache littéralement son bras de ma poigne.

- Je peux marcher seul, grogne-t-il à son tour, son agressivité se faisant plus visible. Il ne change pourtant pas direction et continue de me suivre vers notre prochaine cible.

J'ai du le manipuler un peu, mais j'ai finalement retrouvé mon petit frère si avide de défis, impatient de remplir sa mission, même si c'est juste pour me rabattre le caquet. j'espère juste qu'il ne sera pas trop imprudent tout à l'heure et qu'il ne se mettra pas volontairement en situation difficile seulement pour m'impressionner. Pas facile de gérer un gamin tout feu tout flamme comme lui !

[POV Cian]
Nous arrivons très rapidement à la demeure. Shane nous fait prendre une succession de ruelles, jusqu'à ce qu'il soit dertain que nous n'avons pas été suivis, après quoi il nous ramène à hauteur du mur d'enceinte le plus discrètement possible. Nous n'avons qu'à échanger un regard et nous savons quoi faire. Ce n'est pas la première fois que nous faisons équipe, et ce n'est pas parce que je suis vexé qu'il me pense si faible et fragile que je vais tout faire foirer !

Il escalade en un rien de temps le muret jusqu'à jeter un bref coup d'oeil de l'autre côté. Il redescend rapidement, me tire de nouveau par le bras et nous rejoignons une petite place presque déserte qu'il traverse en silence. Ceci fait, après de nouvelles vérifications, il commence à tracer un plan dans la boue. La mémoire de mon frère m'a toujours beaucoup surprise. Il est capable de retenir des choses qu'il ne voit qu'une fois en un instant.

Très vite, le plan de la demeure que nous allons devoir infiltrer se dresse devant mes yeux, ainsi que els positions des gardes. Ils sont tous plutôt bien placés, si l'on tient compte de la configuration des lieux, et il n'y a que très peu de failles. Et je constates que ces failles n'en sont plus une fois que l'on quittera les renfoncements de murs ou de portes qui pourraient nous servir de cachette.

- Ça va être serré pour rentrer... je murmure.

- Pas si ce Zélos se révèle aussi "m'as-tu vu" que le prétend Jonas. Il occupera à lui seul toute l'attention des gardes dans l'espoir qu'il ne les blesse pas. C'est le scénario le plus probable. Mais il faudra agir très vite au moment même où il les passera en revue.

- On ne sait pas ce qui nous attend à l'intérieur. Ce serait du suicide de se risquer comme ça, non ? T'as un plan ?

Shane pointe un coin du plan avec un air songeur. Je ne serais pas étonné qu'il ait déjà préparé cinq manières d'entrer et de sortir de là à partir de ce seul point.

- L'arbre ici est assez grand pour masquer l'ensemble de cet angle. Deux gardes sont ici, justement pour renforcer la surveillance sur cet angle mort. On s'introduira juste avant la fin du speech de notre homme. Lorsqu'il sera déjà presque rentré. Ce sera à cet instant que les gardes relâcheront leur vigilance, juste après son passage.

- Ce n'est qu'une hypothèse... Et même si l'on parvient à s'y introduire, on n'aura que quelques secondes pour accéder à la galerie, voire moins que ça !

- Il faudra s'en accomoder. Jonas avait l'air particulièrement pressé tout à l'heure, et l'on a encore beaucoup à faire avant la réunion de ce soir. Ce sera risquée, mais c'est encore la solution qui nous garantie le meilleur taux de réussite en un minimum de temps. Si l'on est repéré, il faudra s'occuper des gardes assez vite pour qu'ils n'aient pas le temps de lancer l'alerte.

J'avale lentement ma salive et acquiesce. De ce que je comprends de la situation, nous aurions du faire cette infiltration de nuit, pendant la semaine où notre meneur était dans les vapes. La faire aujourd'hui, de jour, est bien plus risqué.

Shane pose sa main sur mon épaule et me force à le regarder dans les yeux. Il sait que je n'aime pas cette situation pourrie, qu'il y a beaucoup trop d'inconnues. Avec Sha', je me serais senti moins sur la corde raide, sans doute. Elle est rapide, et avec sa forme de chat, elle aurait pu se faufiler sans attirer l'attention jusqu'au garde et en mettre un hors d'état pendant que Shane gérerait l'autre et que je m'assurerais que personne ne viendrait das notre direction. Mais nous ne sommes que deux aujourd'hui, et je vois bien que mon frère serait prêt à faire marche arrière si Sha' n'attendait pas de nous que nous remplissions notre part de la mission; Alors nous la remplirons. Parce qu'on ne peu pas se permettre de la laisser seule aux mains de ce taré.

- Si ça tourne mal et que tu sens qu'on risque de ne pas s'en sortir, je veux que tu partes, Cian. Peu importe ce que te dira Mitsgun ensuite, peu importe si Sha' te fait la tête, je refuse qu'on soit coincés tous els deux si ça tourne mal, compris ? À la moindre imprévue, tu mets les voiles, tu préviens Mitsgun et tu vas mettre Sha' en sécurité, et tant pis pour la rose. Juré ?

Je dévisage mon frère, à peine plus vieux que moi de trois ans. Il est bien trop sérieux pour son âge. Et la seule idée de le laisser derrière moi pendant que je fuis la queue entre les jambes me rend malade, même si je sais que son inquiétude est fondée. Ce n'est pas la première fois qu'il em tient ce discours.

- Dans ce cas, arrange-toi pour qu'on ait pas à se retrouver dans cette situation d'imprévu. je refuse d'être celui qui annoncera à Sha' qu'elle a perdu un frère.

Il hoche la tête, se relêve et efface le plan avec son pied. Nous repartons précipitamment jusqu'au mur, que nous grimpons rapidement. Une voix rauque s'élève, sèche et agressive, chargée de mépris. Je jette un rapide coup d'oeil. C'est bien un zélos, vraisemblablement notre proie du jour. Il est énorme. Il doit bien faire deux mètre de haut, sinon plus, et minimum un de large. Ses bras et ses jambes, apparents sous l'uniforme des gardes, sont tendus, puissants, faits pour le combat et la lutte physique. Sa peau luit comme du cuir, et je sais que cette race a pour particularité sa résistance. Ce ne sera pas une mince affaire de s'occuper de lui.

Il fait les cent pas dans la cour, disparaissant derrière l'arbre par moment. J'échange un coup d'oeil avec Shane. Celui-ci retourne très vite surveiller les sentinelles, celles-ci incroyablement tendues comme le monstre s'approche. Sa voix est rauque, elle ressemble presque à une avanlanche de rocher dans sa manière de tonner sur les pauvres hommes. Je compatis sincèrement à leur sort. La cible finit par s'éloigner à nouveau, dans une bordée d'insultes peu originale mais qui ne laisse aucun doute quant à son mépris pour les larbins de son maître.

Shane se redresse un peu sur le mur. mes muscles me font mal à force de rester suspendu ici mais je résiste. Je dois résister jusqu'à son signal. Lorsque celui-ci vient, il ne nous faut qu'un instant pour nous hisser au dessus du mur de pierre et nous laisser tomber de l'autre côté. J'ai repéré les sentinelles. L'une d'elles guette le départ de l'autre affreux en nous tournant complètement le dos, l'autre l'imite, quoique de manière plus discrète. Il suffirait d'un simple mouvement pour attirer son attention.

Mais déjà mon frère a pris les choses en main. Il me pousse violemment derrière une haie qui parviens je ne sais comment à nous dissimuler tous les deux, puis il m'envoie directement vers la galerie ajourée un peu plus loin. Lui fait escorte auprès de l'arbre comme la sentinelle semble nous avoir remarqué. Elle marche dans sa direction; j'ai à peine le temps de me dissimuler derrière une colonne avant d'entre dans sa ligne de mire. Je l'ai échappé belle. Mais Shane reste coincé là-bas, et ce n'est qu'une question de secondes avant qu'on ne l'aperçoive...

Je dois faire quelque chose... Mais quoi ?

[POV Shane]

Le garde va bientôt arriver à ma hauteur. Je n'ai aucun moyen de me dissimuler sans me faire repérer. Ce Porcal sait choisir ses hommes. J'aperçois Cian qui me fixe depuis son refuge et d'un geste, je l'envoie poursuivre la mission. Actuellement, il ne peut rien pour moi. Mais je n'ai plus le temps de m'occuper de lui, il faut agir, très vite, ou se retirer sur le champ et affronter la colère de Mitsgun, ainsi qu'une guerre civile que nous saurons avoir provoqué nous même.

Je sors l'une de mes dagues, de celles que je n'ai pas encore utilisé dans cette mission, et la lance à l'aveugle dans la direction opposée au soldat. Cette dague est particulière, forgée en croissant de l'une pour réagir comme un boomerang une fois en l'air. Un petit bijou que j'ai déniché sur un marché il y a quelques années et que j'ai mis presque autant de temps à maîtriser.

L'arme décris une courbe sous le couvert des arbres, frôle le soldat qui tourne aussitôt la tête vers le sifflement de la lame. Je n'attends pas plus et file vers la galerie. L'homme ne m'a pas vu. Je retrouve ma dague planquée dans le mur, et je file aussitôt sur les traces de mon frère.

Cian n'est pas allé très loin. Sa dague est de sortie, elle aussi, et sans doute à-t-il pensé venir à mon aide un peu plus tôt. Il a l'air vaguement soulagé de ne pas avoir eu à le faire. Je sors l'écharpe qui me servira de camouflage (et éventuellement à alléger ma peine en me faisant passer pour un simple voleur plutôt qu'un assassin si jamais nous sommes pris). Mon frère m'immite et nous sommes repartis.

Nous progressons lentement vers ce que j'ai identifié plus tôt comme la salle des gardes, nous plaçant dans les renfoncements des murs à chaque fois qu'un serviteur s'avance dans un couloir. Arrivés devant notre objectif, Cian colle l'oreille contre la porte, mais secoue rapidement la tête. Notre zelos n'est pas ici. Le tout est de savoir où il se trouve, maintenant. Se séparer est hors de question, nous perdrons du temps inutilement en plus de nous affaiblir.

Nous repartons donc à l'aventure, et chaque seconde qui passe sans trouver notre proie augmente le danger d'être découvert. Je suis sur le point de nous faire quitter les lieux lorsque mon frère m'arrête au détour d'un mur. J'entends distinctement les grognements caractéristiques de notre proie derrière une porte, et celle-ci s'ouvre presque aussitôt. Nous apercevons le monstre sortir, resserrant sa ceinture comme s'il venait de trousser une servante... Ce qui a l'air d'être cas. Heureusement qu'on ne l'a pas trouvé plus tôt... Ou au contraire, on vient peut-être de louper une occasion en or, à condition de se débarrasser de tous les témoins bien sûr.

Nous lui emboîtons le pas en silence, le regardons houspiller les membres de la maisonnée comme s'il était maître de tous ces gens. C'est peut-être le cas. Seul le maître Porcal est un zelos. Celui-ci est-il un compagnon qui l'a suivi pendant des années ? Il y a de grandes chances pour que ce soit le cas.

Enfin, nous atteignons une zone déserte. Mais avant même que nous puissions faire un mouvement, la créature se retourne dans le couloir et lance de sa voix rauque :

- Sortez de votre trou, sales rats !

Nous sommes donc repéré. Je n'attends pas plus longtemps et passe à l'attaque. Ma dague boomerang vole vers lui, et je me glisse dans un angle mort sans me précipiter. Vu la carrure de la chose, je suis loin de faire le poids, Cian encore moins. Le tout sera de le maintenir occupé et si certain de sa supériorité qu'il ne pensera même pas à appeler la garde. Cian semble avoir saisi le plan à son tour et s'arrange pour contourner le zelos le plus silencieusement possible pendant que j'entame un duel à l'épée. Je tremble sous la force des coups et, malgré le soutient de mon frère, je ne peux que prier pour que Jonas arrive le plus vite possible. Nous avons à faire à forte partie. S'il m'arrive de l'entailler à quelques reprise, je reçois plusieurs coups qui manquent de me désarmer !


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MessageSujet: Re: Mise à l'épreuve d'un trio prometteur   Mise à l'épreuve d'un trio prometteur - Page 3 Icon_minitimeJeu 11 Oct - 19:49

« Ça n’empêchera rien. Je ne suis qu’un maillon de la chaîne ! Bientôt, cette ville retrouvera son panache perdu dans la débauche de ce régent ! »

Je lui enfonce un chiffon dans la bouche. Il manque de me mordre. La chaîne saute, maillon par maillon. Bientôt, même le chien galeux au bout sera abattu.
D’un revers de la main, je le calme. Un peu plus et je lui déboitais la mâchoire sans effort. Jeune nobliau tout juste émancipé. C’est grâce au régent que sa famille s’est autant enrichi, et là, voyant une nouvelle opportunité et source d’argent, il retourne sa veste. Qui est débauché dans cette histoire ?

Je lui enfile une cagoule et vérifie mes nœuds. Il n’est pas prêt de se libérer de cette chaise. Si je n’avais pas besoin que Shane ne s’imprègne de ce personnage, il serait déjà mort.

Je rajuste mes gants et me dirige vers la penderie de sa chambre. Ce Tador a du goût. Je trouve une paire de braies et une chemise à col à lacet. Leurs couleurs noirs me plaisent et me seront peut-être utiles.

Il est temps de retrouver mes deux « apprentis ».

À peine avais-je passé la porte qu’un homme m’assaille. C’était l’oncle d’Ulmo. Il avait l’air si désemparé.


« Alors ? Comment a-t-il pris la nouvelle ?
-Mal. Il est très attristé. Cette disparition l’a anéanti. »

Ma voix se forçait à être douce. Pourtant, mon accent montagnard ressortait sur certaines lettres. Les « r » notamment, que je ne pouvais m’empêcher complètement de rouler.

« Kron… Pourquoi ? Vincent était un majordome exceptionnel !
-Votre neveu me demande de vous faire annoncer qu’il souhaite rester seul désormais. »

L’homme se renfrogna un peu. Cet homme n’était là que pour profiter de l’argent que lui accordait, par pitié sans doute, le fils de sa sœur. Mais même les sangsues ont leur amour propre. Il n’aimait apparemment pas qu’on lui donne des ordres.

« Je… Je comprends. Fiona ! Prévenez tout le monde qu’on ne dérange pas Ulmo jusqu’au soupé. »

Je me dirigeai déjà vers la sortie. Je ne devais pas traîner d’avantage. Sur mon bras, mon manteau dissimulait les affaires volées et une lettre cachetée. Dans mon autre main, OryX claquait le pavé doucement. L’autre crampon ne voulut pas pour autant me laisser. Mes habits chers semblaient l’hypnotiser comme le miel attire les abeilles ; ou plutôt comme les excréments attire la mouche.

« Laissez-moi vous raccompagner. Cette bâtisse est tellement grande. Quel magnifique bâton. En quel bois est-il fait ? Sa sonorité est si surprenante. Mais dites-moi, comment est mort Vincent ? Et surtout, comment en avez-vous été mis au courant ? »

J’eus un regard noir vers lui. Il avait un air inquisiteur qui s’effaça bien vite au contact du miens. Cet homme était décidément fourbe mais tellement peu courageux.

« Ho mais veuillez excuser ma curiosité. C’est simplement que Vincent était aussi le maître d’arme de la maison, voyez-vous ? L’annonce de sa mort m’a pour le moins choqué moi aussi. C’est votre maître qui a retrouvé son cadavre, c’est ce que vous m’avez dit ? Quel était son nom déjà ?
-Amaryl Chambare. C’est le médecin de la place St Claude. Mais où m’emmenez-vous monsieur ?
-Ho c’est un raccourcit. Il mène dans une rue annexe. Nous sommes à l’autre bout de la bâtisse voyez-vous ? Ainsi, vous serez directement dans la rue. La place St Claude, dites-vous ? Proche du temple ?
-Oui. C’est non loin de là que Vincent a été retrouvé. Mon maître a tout de suite été appelé du fait de sa fonction.
-Étrange. J’y ai moi-même fait suivre Vincent et l’homme ne m’a pas parlé de la découverte du corps. Il l’aurait lui-même caché. Par contre, il m’a parlé d’une jeune Yorka aux cheveux roses et d’un homme de petite taille. »

OryX cessa de heurter le pavé et je m’étais arrêté. Nous étions maintenant dans un couloir assez bas de plafond, en brique, des chandeliers trop espacés donné à l’endroit une ambiance d’égouts ou de catacombes. J’avais envie de sourire mais me retenais. Des bruits de pas se firent entendre derrière moi et le bruit, suivit de l’éclat d’une lame que l’on sort d’un fourreau m’indiqua la présence d’un autre homme dans l’ombre d’une alcôve juste à côté de l’oncle.

Cet homme ne savait pas dans quoi il s’était embarqué en cherchant à me tendre un piège. Ainsi, Vincent ne gênait pas que moi ? Peut-être la mort que je lui avais offerte était-elle préférable. Mourir de la main d’une ancienne connaissance, qui plus est, en face à face… C’était rare dans notre profession. J’étais sûr que Vincent avait apprécié. Je le lui avais accordé en souvenir de notre collaboration. C’était une vieille relation que je m’étais faite après la dissolution de la première rose. Nous avions travaillé ensemble sur quelques contrats. Et puis, lorsqu’il avait trahis un de nos clients et que j’avais été chargé de le tuer, j’y avais renoncé, prolongeant sa vie de quelques que décennies. Finalement, j’avais racheté ma faiblesse et Vincent devait se douter qu’une nouvelle rencontre avec moi marquerait la fin.


« Vous semblez dépité, monsieur.
-Non. Pensif. »

Ma voix avait repris sa sonorité habituelle. Le traitre devant moi sourit d’un air mauvais. Ce couloir exiguë n’est pas pour m’arranger. Mes affaires sont propres et devraient le rester jusqu’à ce soir.

« Vous m’avez facilité la tâche monsieur. Mais je ne sais pas ce que vous manigancez de plus avec mon neveu. Quoi qu’il en soit, cet héritage me revient. Je vais donc être dans l’obligation de vous éliminer.
-Pouvez toujours essayer… »

J’avais eu un pouffement à cette annonce et puis un air las. Mon bâton faucha un chandelier qui s’éteignit, plongeant d’avantage le couloir dans l’obscurité.

« Ha ! Tuez-le ! Tuez-le ! Arg !Derrière-moi ! Idiots ! Ha ! »

Les yeux du vil Terran finirent par s’habituer à l’obscurité et il comprit que ce qu’il avait senti gicler sur son visage n’était autre que des gouttes du sang de ses hommes. Ma poigne sur son col se raffermit alors que je faisais passer Oryx sur ses vêtements pour l’essuyer. L’homme n’osait plus bouger. Collé à son dos, je m’étais mis à l’abri pour embrocher sans crainte de me salir les deux mauvais coupe-jarrets qu’il avait embauchés pour l’occasion.

« Tu m’as demandé comment était mort Vincent ? »

Le temps de poser OryX contre le mur et je lui faisais violemment faire volte-face. Coup de point dans le plexus solaire, fauchage d’une jambe à la volée. Le rat s’écrasa le nez par terre mais déjà je lui saisissais le menton et brisait sa nuque d’une rotation.

Au bout du couloir se trouvait une porte fermé à clef. Je dessinai mon sigil du bout du doigt sur le mur et il se mit à briller, laissant échapper le trousseau de clef pris sur le corps de Vincent. À tout hasard, peut-être que j’avais découvert un passage plus discret que la grande porte pour revenir ici ce soir avec Shane. La troisième clef me le confirma, me laissant aboucher dans une ruelle déserte. Ou presque, un homme se releva de sa position accroupit.


« Je leur avais bien dit que c’était trop gros pour eux. Cet idiot ne m’a pas écouté. »

Mon silence en réponse à son sourire ne le fit pas hésiter longtemps.

« C’est moi qui ait fait disparaître le corps de Vincent. Je voulais que tu sache que je l’avais fait avec respect. Je le connaissais de réputation. Toi, j’ai une vague idée de qui tu es.
-Et alors ? J’vais d’voir t’écharper maintenant…
-J’pense pas que ce soit nécessaire. Je voulais simplement regarder une légende dans les yeux. Adieu chasseur noir. Et bonne chance, quoi que tu fasses. »

L’homme bondit jusqu’au toit par je ne sais quelle magie et disparut. Qu’est-ce que cela signifiait ? Encore des ennuis en perspective ? Ou simplement du temps perdu ?

Je profitais de l’obscurité de la ruelle pour me changer et cacher les vêtements que j’avais achetés la veille dans le couloir avant de refermer à clef. La lettre à la main, il était temps de jouer les messagers. Juste le temps de récupérer le sac de Cian déposé en lieu sûr.

Courant comme un fou, je fendais la foule et prit plusieurs ruelles pour suivre un parcours digne des pires alambiques.

Les gardes qui me virent arriver à la porte de la villa Porcal faillirent m’embrocher de leurs Hastes, avant que je ne brandisse ma lettre au cachet bien connu dans la ville.


« J’ai une lett’e d’ la maison Tador ! À r’mettre en main prop’ ! »

J’étais à bout de souffle et en rajoutais, de quoi diminuer un peu la vigilance des gardes.

« Et puis quoi encore ! Pas question que tu entres mon gars !
-Z’ont été clairs ! Allez ! Laissez-moi bosser ! Les gars ! »

Les gardes se regardèrent un instant et puis l’un reprit d’un air autoritaire.

« Tu fais suer mon gars. On bosse aussi nous. Bon. Si tu la remets à Jardif, ça t’ira ?
-C’est qui ?
-Le majordome en quelques sortes. Mirif Portal lui accorde toute sa confiance.
-Qu’est-ce qui m’dit qu’ c’est vrai ?
-C’est ça ou tu ne rentres pas. »

Je faisais mine d’hésitais encore et puis acquiescer. J’avais repris mon souffle en partie. L’un m’escorta, demandant à un autre de prendre sa place. Il m’emmena à travers la cours et une colonnade avant d’arpenter des couloirs silencieux. Personne n’osait trop faire de bruit dans cette demeure. L’ambiance était plus que morbide.
Mon guide ne semblait pas vraiment savoir où m’emmener. Vraisemblablement, il cherchait Jardif autant que moi. Néanmoins, il entama la conversation à voix basse. Je le suivis de même.


« T’es pas un peu âgé pour faire coursier ?
-J’connais bien la ville et j’cours encore vite. Et puis j’me faufile partout t’vois. J’ai jamais perdu de courrier ! »

Nous croisâmes une servante un peu échevelée qui fila la tête basse. Le garde la regarda passer et siffla entre ses dents.

« Se permet vraiment n’importe quoi… Pauvre Anabelle…
-De quoi ?
-Rien, laisse tomber. Mais… C’est quoi ce bruit ? On dirait un combat ?
-Rien. Laisse tomber. »

L’homme me jeta un rapide coup d’œil et ne put qu’hoqueter à mon coup de poing à la trachée. Il tomba à genou et dans un soupir, je lui brisais le cou à lui aussi. Pas de témoin. Pas le temps pour les fioritures. Je le jetais dans une chambre entrouverte au lit impeccable mais à l’odeur de sexe et de sueur.

L’arme d’haste à la main, je ne tardai pas à trouver le lieu du combat. Sans aucune difficulté, le Zelos tenait en respect les deux terrans.
J’attendis qu’ils me remarquent tous, jetant le sac de vêtements à Cian une fois le combat calmé par ma présence.


« Nom de Bor ! Qu’est-ce que c’est que cette invasion de cancrelats ! Vous êtes encore beaucoup comme ça, bande de nains ?
-Écartez-vous.
-Tu me dis à moi de m’écarter ?
-Non. Toi, j’te vouvoierais pas, sale cafard. Zelos… Aussi forts que laids. Jamais pu vous saquer. »

Le colosse sourit jaune, vérifiant que ses deux premiers adversaires ne l’attaqueraient pas par surprise, il s’approcha doucement. Pour le rassurer et garder hors de sa portée mes deux protégés, je tentais de le rassurer.

« Restez en retraits.
-Ferme-là, vantard ! »

Sa lame fendit l’air. C’est bon. Il avait mordu à l’hameçon. Le combat pouvait commencer. Il devrait finir vite. Je ne voulais pas que ça s’éternise.
Ce monstre de puissance se débrouillait bien, mais sa force était loin d’égaler son agilité. Si j’avais, malgré tout mon entrainement, moins de muscle que lui, j’avais pris garde à ne pas oublier la vitesse et l’agilité. Aucun de ses coups ne portaient, jusqu’à un certain moment. Mon visage se tordit légèrement : il me testait. Malheureusement pour lui, mon visage redevint placide. Moi aussi je me préservais. La balance se rééquilibra. Chaque coup fut paré, chaque mouvement fut bientôt anticipé et lentement, c’est son visage qui se décomposa. Dans un dernier espoir, il abattit avec toute sa force sa lame. Il me manqua de peu. La lance se brisa entre mes mains mais ce coup-ci aussi je l’avais vu venir. Plié en deux devant moi, il m’offrit son cou. Déjà la pointe de mon arme brisée tournait et venait se planter en travers de sa gorge. Le bruit étranglé qu’il émit me laissa de glace. L’autre bout de bois aux échardes acérées lui fit lâché son épée en entamant profondément la chaire de sa main.

Il se redressa, le visage figé et tous les muscles contractés. Ses mains tremblaient. La blessure horrible à son cou n’était pas mortelle. Je l’avais voulu ainsi. M’agrippant à son cou, je le fis basculer en arrière, m’emportant sur son torse. À cheval sur ma proie, je saisis le faire de lance et fit doucement glisser le dois entre les chaires. Un suintement s’extirpa de sa bouche tordue. Ses poings cherchèrent à m’atteindre mais ne frappèrent que mollement mes épaules. Mes genoux entravaient trop ses bras. Finalement, la moitié d’arme jaillit avec un bruit hideux et je la replantais directement dans son cœur sous moi. Ses yeux s’écarquillèrent et je regardais la dernière lueur de vie s’évanouir dans sa pupille. Cette fois, du sang m’avait tâché mais je m’en fichais. Je m’étais changé en prévision de cela.

Soudain, je relevais la tête vers les deux frères. Je semblai une fraction de seconde perdu. Encore une fois, la nature profonde de Lhurgoyf assoiffé de sang avait repris le dessus ; à moins que ce ne soit celle du garçon trop tôt confronté à l’horreur des charniers.


« Faut qu’on bouge. Vite. Faut trouver la chambre de Mirif. »

Je clos les yeux de ma nouvelle victime et m’engouffrais dans un couloir, espérant mes deux compagnons à ma suite. Je savais le maître logé dans le dernier étage et bougeant rarement de sa vaste chambre. Elle occupait la moitié de l’aile nord et servait à la fois de salle à manger, de chambre à coucher, de bureau, de fumoir et de salon pour les réceptions privées. Le service d’Aliore avait fait un rapport laissant fort à penser que Mirif était un vrai pacha aussi large que riche et aussi extravagant que prudent. Le faire bouger n’allait pas être facile. Pourtant, nous allions devoir le faire quitter la Villa.

« On le capture et on l’force à coopérer. Plus de sang. La mort d’ce Zelos là servira d’ prétexte pour que Mirif se taille. »

Tendant le bras, je stoppais tout le monde. Nous arrivions à un couloir du premier étage et l’escalier ne montait pas plus haut. Personne dans le couloir. Mon cerveau était en ébulition.

« Faut qu’on arrive dans la chambre… Nan ! Faut que j’y arrive. Vous… »

Mon regard se posa sur le sac de Cian.

« Cian, tu te changes. Tiens, voilà une lettre avec le cachet de la maison Ulmo. Tu seras messager. » lui dis-je, pensif, jetant un regard à la cour par une lucarne, plus pour focaliser ma réflexion que pour y voir vraiment quelque chose. « Chaine, tu te démerdes pour atteindre les écuries. On part en calèche ! »

Mon visage eut un petit sourire que je tournais vers mes compagnons.

« Toi tu te fais pas prendre, toi tu trouves la chambre et moi je me casse pas la gueule… »

Avec un nouveau regard par la lucarne, je me réjouis de mes pouvoirs et de mes vêtements.

Migdas Polovich,
Chroniqueur officiel du second loup des Nerozias.
Premières révélations IIème partie.
Préparatifs.
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Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: Mise à l'épreuve d'un trio prometteur   Mise à l'épreuve d'un trio prometteur - Page 3 Icon_minitimeDim 9 Déc - 14:23

[POV Shane]
Plus le combat s'éternise, moins je me sens optimiste quant à nos chances de survie. Le zelos joue avec nous comme un chaton avec une pelote de laine... Oups, imaginer mes entrailles comme les fils de la-dite pelote après le passage du monstre est une mauvais idée. J'esquive une nouvelle attaque en faisant un bond en arrière et grogne quand l'acier mord à travers ma tunique. Ce n'est qu'une blessure mineure, à peine une écorchure, mais additionnée à ses copines, ça devient un tantinet douloureux... La brûlure me distrait un peu trop à mon goût. Si Cian n'occupait pas la moitié de l'attention du balourd, mon espérence de vie aurait certainement été réduite elle aussi de 50 %. Pas que ce soit non plus très rassurant de voir mon frère risquer sa peau pour que je ne perde pas la mienne.

Cian échange quelques coups pendant que je me remet vaguement de cet échange. Il est propulsé à l'autre bout un instant plus tard, heurtant un mur avec violence, malgré sa tentative pour amortir le choc. Il reste là, sonné un moment, et je me demande si le coup n'était pas pire que ce que je pensais au premier abord. mais pas le temps de m'inquiéter pour lui. Je repars à l'assaut et échange quelques passes. Le zelos ricane sournoisement à chaque fois qu'il bloque ma lame, que ce soit on épée ou mon poignard. Je réalise maintenant que nous ne tiendrons plus très longtemps.

Je sens d'un seul coup le monstre reculer. Un coup d'oeil par-dessus mon épaule me rassure. jonas ets enfin arrivé. Je m'éloigne de mon adversaire en quelques pas chassés et rejoinds Cian qui retrouve lentement ses esprits. Il a plusieurs coupures sérieuses que je soigne rapidement en gardant l'oeil sur le duel de titan derrière nous. je ne peux m'empêcher d'admirer la dextérité de Jonas qui brise peu à peu la garde du zélos jusqu'à l'acculer. C'est du grand art, car ils sont plus que doués, tous les deux.

La fin du duel se déroule en un éclair. je reste figé face à Jonas qui ne semble pas nous reconnaître. D'instinct, je me suis placé entre mon frère et lui. Mais le Chasseur récupère vite et déjà nous donne de nouvelles instructions. À son ton, je sais que l'adrénaline ne lui a pas encore rendu toute sa tête, mais c'est déjà mieux que trois secondes auparavant. Cian se voit de nouveau confier son sac de vêtements. Je l'assiste pour éviter de perdre trop de temps. Jonas est plus que pressé maintenant. une fois Cian de nouveau habillé, il s'empare de la lettre et se précipite dans le couloir. Nous avons déjà eu l'occasion d'observer des messagers à l'oeuvre. Plus ils courent, plus le message est important. Le p'tit frère s'est déjà fondu dans la peau de son personnage.

Je n'attends pas plus pour me lancer à mon tour dans ma mission. Déjà, il faut que je repère les écuries. Mais avant, ne pas se faire repérer par la maisonnée. Ce qui exclue demander mon chemin comme si j'était un simple page perdu. De toute façon, ce genre de comportement n'est pas assez discret. Trop risqué aussi. Dans un palais de ce genre, les gardes ont pour mission d'identifier tous les serviteurs, même les plus insignifiants. Donc le page est exclu.

Je me place un instant dans l'ombre pour tenter de me souvenir du plan que j'ai tracé tout à l'heure. les écuries seront de toute façon en extérieur, assez loin pour que les odeurs de crotin ne viennent pas jusqu'au maître des lieux. Il va donc s'agir de l'un des deux bâtiments que j'ai aperçu. le premier est trop près des portes, ce doit être la salle des gardes.

À nous deux, écuries de zélos. Vous allez voir de quel bois je me chauffe !

[POV Cian]
Il y a beaucoup de choses que je ne comprends pas dans ce monde. L'une d'elle est le pourquoi d'une baraque aussi démesurée pour une seule personne, tandis que dans les taudis, certaines familles s'entassent à douze sous un hauvent. C'est à n'y rien comprendre. Mais aujourd'hui, ce n'est pas la question de qui est plus puissant qu'un autre qui me chatouille. C'est plutôt pourquoi - au nom de toutes les divinités existentes - les gens trouvent intelligent de créer autant de pièces dans ces foutus manoirs, sans même écrire à quoi elles servent ! Franchement, je plains tous les domestiques qui débarquent ici !

Après avoir frappé à un énième placard à balais, je me décide à quitter les recoins d'ombre pour guetter l'approche de quelqu'un. N'importe qui pour m'indiquer la porte de l'enfoiré qu'on doit menacer, auprès duquel je dois me faire passer pour un messager. C'est franchement pas gagné...

Ah ! une servante !

- Mam'selle ! je crie en prenant mon accent le plus roturier possible. De toute façon, je peux difficilement me faire passer pour un page bien choyé par son propriétaire, avec mes fripes et mes blessures. Donc, rajoutons un peu de dramatisme... Mam'selle, s'iou plaît !

La fille se retourne d'un air peu amène. Je cours jusqu'à elle comme un dératé en montrant ma lettre. Elle s'écarte un peu quand je manque de la bousculer mais ne dit rien. Elle aurait presque l'air inquiète.

- J'suis envoyé par M'sieur Ulmo... Ufff ufff... Un m'ssage pour vot' patron... ufff... M'a dit qu'c'tait urgent...
- Et bien... Tu n'as qu'à me le donner, ce pli. Je vais le remettre à mon maître... dit-elle d'une voix franchement hésitante.

Pas bon !

- C'pas possibl', Mam'selle ! L'maître était furax ! y veut qu'j'lui r'mène la r'ponse de suite, ou y'm'f'ra couper l'z'oreilles ! L'était tré tré sérieux, v'savez ! L'avait même l'couteau tout prêt ! je commence à crier, avec mon air le plus paniqué. j'v'eux pas qu'on m'coupe, Mam'selle, pask'après l'maître va fout' dehors, et j'vais m'faire tailler en pièce par c't'enfoiré d'Balh et sa bande ! S'iou plaît !

Elle recule un peu plus quand je fais mine d'attraper son tablier.

- Le maître n'aime pas être dérangé...
- Mais j'vaux pas l'déranger, vot' maître ! C'mon maître qu'a un pli urgent pour lui ! Faut qu'j'le vois l'plus vit' possib', ou y va m'tuer !!! C'très important, Mam'selle !

Elle hésite encore, mais je vois à son regard que je l'ai ferrée. ne serait-ce que pour se débarrasser de moi, elle va me donner une direction. Après, la peur de son maître doit la pousser à réfléchir. Si elle ne porte pas le message à bon port, et que c'est vraiment important, elle risque d'être punie.

- M'sieur Ulmo va m'tuer si j'reviens pas vite... je chucotte précipitamment en regardant partout autour de moi, comme si mon prétendu maître se trouvait derrière chacune des fenêtres de cette maudite baraque.

- Très bien, suis-moi. finit-elle par soupirer. Mais je suis surprise qu'aucun garde ne t'ai accompagné depuis la porte...
- Y m'a dit qu'l'avait aut' chos' à faire que d'garder un abruti d'môme. J'suis pas un môme, moi ! je gromelle pour la forme.

Elle secoue la tête et m'entraîne à sa suite. On traverse plusieurs couloirs, puis on arrive à une grande porte gardée. La bonne chuchotte un truc rapide à l'un d'eux qui pénètre alors dans la pièce. Le second me regarde d'un air froid et méprisant, et je dois me retenir de lui tirer la langue. Je suis plus un gosse, mais parfois, ç me démaaaaaaaaaaaange !!!

[Suite à venir]
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