Mission...rencontre dans un décor trop paisible [PV Fenitra]

Rhydril s’était levé au lever du soleil, la lumière éblouissant son visage. Il avait rapidement fait sa toilette, et s’était bien vite mis en route pour ce qui l’attendait de la journée. A vrai dire, il n’attendait que ça. Voler, et si l’envie y est, assassiner un des richissimes personnages qui n’avaient pas hésité une seconde avant de s’installer ni vu ni connu dans les ruines de Taulmaril, zone où ils pourraient piller matière première sans une once d’inquiétude. Il avait tout préparé pour cette autre mission, assez semblable à celles qu’il avait déjà accomplies auparavant, dans sa sacoche, où on pouvait trouver son matériel habituel, ainsi qu’une pierre assez imposante.

Etant donné qu’il s’aventurait dans ces débris de pierre pour la première fois, il ne savait pas vraiment comment s’y rendre. Mais Rhydril, de nature indépendante, connaissait parfaitement la marche à suivre pour trouver la solution à ce problème. Un instant d’arrêt, un autre qu’il occuperait à inspecter les lieux à la recherche d’un élément significatif et enfin un dernier pour se reposer avant qu’il ne reprenne la route. Par chance, une boussole avait croisé sa route. Enfin, « par chance » … Cela ne réglait tout de même pas le problème entièrement, car où pouvait bien se trouver ces ruines ? Dans le nord ? Le sud ? A moins que ce ne soit à l’est ?

Un bruit retentit soudainement au-dessus de sa tête. Un aigle et dans sa bouche un rat crevé. Le cadavre ambulant s’était demandé un instant s’il ne serait pas le prochain repas de cette rapace, tellement celui-ci avait volé en basse altitude. N’empêche, cet oiseau avait réussi à lui indiquer le chemin. Un rat mort, de cette envergure, ça ne pouvait se trouver que dans un endroit abandonné, poussiéreux. Rhydril pouvait imaginer la scène avec une telle facilité ! Ca ne pouvait pas correspondre à autre chose.

Un chemin sinueux, parsemés de pierres ensuite, disparaissant pour laisser place à une terre bien trop sèche pour qu’un pauvre petit végétal ne prenne vie, pour finir. L’important résidait bien dans le fait que Rhydril finit par arriver à destination.

Puis la question fatidique se posait. Où pouvait bien loger Crésus !? Un dernier coup d’œil sur la lettre envoyée. Selon celle-ci, le bâtiment résidentiel se trouvait au nord. Il ne lui suffisait plus qu’à suivre sa boussole. Mais, au moment où il voulut entamer le premier pas vers la richesse et la justice, une pierre tomba à ses pieds. Pourtant, le vent ne se faisait pas tant ressentir… Quelqu’un était dans les parages. De bonne ou de mauvaise augure, il préférait faire l’innocent. Cet intrus finirait bien par dévoiler son identité d’une manière ou d’une autre… quoi que, pas forcément.

Ce n'était pas la première fois qu'elle visitait ces terres dévastées.

Elle y avait élu résidence depuis quelques semaines, seule dans une des demeures oubliées que sa famille possédait en cet endroit. L'endroit était perdu, irrécupérable, il n'y avait que la pierre qui demeurait blanche et intacte, protégée de la mousse, sans cesse érodée par les mouvements du sable et du vent. Immuable.

Fenitra était déçue, elle s'était imaginée dans un désert de pierre, n'ayant pour seule compagnie que le bruit du vent ( et les piaillement râleurs d'Anitra ). Mais ils étaient nombreux parmi les ruines.

Peut-être recherchent t-ils comme moi le calme et le néant ?

Elle compris très vite qu'il n'en était rien. Trop de mouvements, de va et vient, pour quelque ermite en quête de solitudes. Il s'avéra après quelques jours d'écoute discrète que plusieurs personnages, plus ou moins honnêtes ( moins ), plus ou moins dangereux ( plus ), plus ou moins riche ( plus plus ), avaient élu domicile dans ces ruines presque saintes, témoins muets de la cruauté des dieux, afin d'y engranger leur fortune.

Elle se mit en tête se détourner d'un quelconque moyen ces fonds. Non pas pour en jouir, mais plutôt parce qu'on son esprit riait aux éclats en s'imaginant ces hommes détruits en un seul mouvement, Colosses aux pieds d' ''argent''.
Comment faire ?

Elle avait découvert que la plupart des occupants des lieux étaient de nature discrète lorsqu'ils portaient leur butin, mais en revanche, une fois la nuit tombée, on pouvait entendre qu'ils s'approvisionnaient également en liqueur et autres breuvage de la sorte. Bien entendu, seule une partie des gardes faisaient la fête, les autres faisaient leur travail. Et la noce, bien qu'elle fut arrosée, n'était pas braillarde outre mesure.

Qu'en est-il des propriétaires?

Plusieurs noms étaient évoqués par les pillards. Elle retint tout ceux qu'elle pu, mais il étaient si nombreux. Les voir tous sans le sou et démunis ne l'aurait pas dérangée.

Elle passa la semaine suivante à suivre les itinéraires des gardes à leur insu, ne revenant à sa demeure qu'aux premières heures du matin. Elle longeait discrètement les chemins qu'ils empruntaient, écoutant leur conversation, jugeant leur acuité auditive et visuelle. Ils croyaient dur comme fer appartenir à une ville peuplée uniquement de pillards et de fantômes. Ils sursautaient à chaque fois qu'une pierre se détachait des anciennes bâtisses. Ils avaient peur d'une force invisible. Ces mercenaires qui se voulaient sans pitié,étaient en fait gouvernés par une peur irrationnelle concernant des esprits qui hanteraient l'endroit.

Elle trouvait son repos dans la seule pièce de la maison qui n'ai été pillée, un placard à double fond en était l'entrée, il n'y avait que son père et ses frères qui en connaissait l'accès, mais avec ses indiscrétions répétées, Fenitra en avait découvert l'existence.
Il s'agissait d'appartements privés, certainement réservés aux maîtresses des différents patriarches de la famille. Les meubles en bois craquaient sinistrement, les miroirs intactes étaient couverts de poussière et le lit exhalait une odeur sèche et vieillotte.
Fenitra aimait l'endroit, un cocon fermé, inaccessible, une solution de replis où quelques instants, on pouvait se figurer que le monde et son implacable cruauté n'existaient pas.

Mais la cruauté peut parfois revêtir des aspects attrayants, comme l'idée sournoise, d'un homme malhonnête qui sans avoir le temps de dire ''ouf'', se retrouve seul et pauvre. C'est cruel pour l'homme, mais c'est un bien pour tous.

Elle a le pourquoi, mais pas encore le comment. À elle seule, elle ne pourrait pas y arriver. Neutraliser 2 gardes, pourquoi pas. 3, cela relevait du possible. 4, avec une bonne étoile. 5, n'en parlons pas.
Et quand bien même, une fois les gardes vaincus, comment dérober un trésor au nez et la barbe de ses propriétaires ?

Elle tournait en rond dans les ruines, ressassant, changeant, renouvelant un éventuel plan qui lui permettrait de mettre son projet à exécution, oubliant parfois de manger ou de dormir, tant elle était obnubilée.
Soudain, elle redressa la tête, quelqu'un marchait, Anitra l'entendit avant elle.
Le petit perroquet voleta vers le bruit.

Qu'est-ce qui lui prend ?

Elle prit une pierre de petite taille et la lança en direction de l'oiseau, La bestiole évita l'objet et revint vers Fenitra, la pierre en revanche continua sa course, Fenitra avait gagé que la pierre heurterai l'oiseau faiblement et retomberait ainsi directement au sol. Mais non. La pierre continua sa course donc et s'écrasa à n'en pas douter, au pieds du marcheur.

Il fallait partir vite, mais Anitra semblait vouloir rencontrer l'individu qui s'était maintenant arrêté. Elle ne pouvait ni abandonner son oiseau, ni risquer d'être vue. Se cacher et écouter s'avérait être la seule solution, ce n'était pas plus mal. Elle pourrait ainsi en apprendre plus sur l'inconnu, sauf si celui-ci décidait de tuer son perroquet. Dans ce cas …
Elle pria pour qu'il n'en fasse rien.

Lorsqu’on rencontre la mort, et que l’on connaît une deuxième chance, une deuxième vie somme toute, on finit par croire qu’un bon nombre de choses n’est pas du au hasard. Rhydril le savait parfaitement, et c’est ce à quoi il repensait pendant l’intrusion d’un mystérieux personnage dans son périmètre. Il n’avait eu aucune réponse, ce qui l’incita à croire qu’il s’agissait là d’une personne aux mauvaises intentions. Bien sûr, il avait omis toute autre hypothèse, comme le fait que cette même personne puisse penser la même chose de lui, ce qui était après tout fort probable. Mais passons. Le Gorgoroth n’était là que pour une chose, récupérer le butin et rentrer. Peut-être s’était-il trompé. Peut-être était-ce un autre de ces vieux débris qui se décrochait petit à petit de leur élément principal. Il aurait aimé, cela lui aurait évité de perdre du temps.

A l’affût d’un moindre mouvement, le Nérozias inspectait les environs. Les yeux plissés, la gorge quelque peu nouée, les lèvres sèches, il avança silencieusement. Il s’arrêta net ensuite, lui permettant de recevoir une vision. Celle-ci ne dura pas énormément de temps. Quatre, cinq secondes à tout casser. Elle révéla au jeune homme la présence d’un volatile, non loin. Etait-ce la véritable cause des doutes et suspicions du cadavre ambulant ? Il n’en était pas sûr. Les quelques frissons et courte myopathie habituelle, survenant après chacune des visions, lui retira toute envie de poursuivre son enquête…

* Quel qu’il soit… Je lui souhaite de ne pas croiser ma route *

Il continua alors son chemin vers le nord. La détente totale enfin retrouvée, il pouvait marcher plus vite, et atteindre ainsi son but plus facilement. Mais la terre tellement dure, plus sèche que ce que Rhydril ne pouvait la rendre rendait le parcours bien plus compliqué. Et si une autre pierre venait cette fois-ci percuter l’aventurier ? Il regardait le sol, l’inspectait. Plus il se scindait, plus il y avait des chances pour qu’un gros rocher ou autre fondation ancienne ne soit présente… Déduction prouvée ou totalement illogique, elle provenait bien de l’assassin.

C’est ainsi qu’il perçut d’étranges traces. La terre avait été maltraitée. Ainsi, il y avait bien quelqu’un, et Rhydril se rapprochait inévitablement de sa prochaine cible. Une ombre, une silhouette, une femme. Heureusement, il la surprendrait par derrière.

Tout en avançant vers cette inconnue, sa main droite se posa délicatement sur son sabre gauche, qu’il ne tarderait pas à utiliser. Il aperçut cependant le volatile, une fois proche de la demoiselle. Une sorte de perruche, ou de perroquet… Ce genre d’oiseau n’avait guère bonne réputation, surtout pour ce qui tournait autour de la discrétion. Alors avant qu’il ne révèle sa présence à sa maîtresse, Rhydril le devança et pointa rapidement son sabre vers la lanceuse de pierraille, sans toutefois la toucher.

« Ne faites aucun geste brusque au risque de vous tuer et répondez simplement à ma question : puis-je savoir ce que vous faites en ces lieux ? Êtes-vous l’une de ces bourgeoises qui volent les trésors anciens de cet endroit ? Etiez-vous en train de m’espionner ? finit-il en pensant connaître parfaitement la réponse »

L'individu reprit sa marche. Anitra revenait vers elle, mais restait instable, volant de façon agitée. Elle se décida à prendre un chemin détourné pour se mettre ensuite à suivre l'étranger. Anitra finit par se poser sur son épaule. Elle continua sa route, comptant rattraper sa cible plus tard. Elle réfléchissait à son itinéraire lorsqu'elle entendit une vois dans son dos.
Elle se redressa et se trouva nez à nez avec une longue lame d'acier, fort peu engageante, tenue par un individu encore moins engageant. Elle se savait pâle et cadavérique, mais elle avait en face d'elle un homme mort ou presque. Deux fantômes se rencontrant au sein de ruines maudites, l'une tenant l'autre en joue. Il y avait là quelque chose d'ironique

Fenitra resta interdite, furieuse de son propre manque de discernement. L'homme ne ressemblait en rien aux autres occupants des lieux, elle aurait du passer son chemin une fois Anitra hors de vue. Risquer sa vie pour son perroquet prouvait l'attachement qu'elle lui portait, mais prouvait aussi qu'elle pouvait agir de manière irréfléchie.

'' Idiote '' pensa-t'elle. '' maintenant il va falloir choisir les bons mots'', car à n'en pas douter, il tuerait sans hésiter si nécessaire. La pointe du sabre était à quelques centimètres de sa poitrine, elle s'efforçait de rester calme et neutre, comme si la situation était banale.

''Tout n'est pas encore joué, j'ai plus d'un tour dans mon sac '', elle se rassurait du mieux qu'elle pouvait. Peut-être qu'une pointe d'hypnose dans sa voix calmerait la menace. ''Et s'il était initié à cet art ? ''

Prenant le risque, Fenitra se mit à parler d'une voix grave, tutoyant son interlocuteur, comme s'il lui était déjà connu.
-Pour répondre à ta première question, articula-t'elle lentement, J'étais venue ici trouver le calme, mais ce ne fut qu'une brève illusion. Je suis donc devenue pas défaut une oreille pour ces ruines et elles parlent.

Le sabre commençait à fléchir, l'effet marchait-il ?
À la seconde question, je dirais évidement non, observe mes habits, même s'ils sont de riche facture, vois comme ils sont usés et repris de toute part. Je subviens à mes besoins sans voler, piller ou tuer. Contrairement à la plupart des occupants de ces lieux.

Et enfin, oui je t'ai suivi mais seulement depuis cette pierre tombée à tes pieds, j'essayais de dissuader mon perroquet de se montrer à toi. Ensuite, j'ai voulu déterminer ta nature exacte, étais-tu un autre pillard ? Je dirais que non à priori.

La pointe du sabre touchait presque le sol, Elle ne se servait de l'hypnose dans le seul but d'éloigner la menace. Il ne fallait surtout pas que l'homme essaye de la briser. Elle s'arrêta donc de parler afin qu'il s’aperçoive le moins possible de l'emprise qu'elle avait eu sur lui. Elle attendit quelques secondes et reprit avec une voix beaucoup plus proche de son timbre naturel.

-Je ne cherche aucune querelle, le plus sage serait que chacun de nous reprenne sa route, car il serait surprenant que nous puissions être utile l'un à l'autre.

L’homme attendait impatiemment la réponse de la jeune femme, si elle aurait le courage d’en fournir une. Mais l’épée brillant devant ses yeux devait sans doute la pousser à se surpasser, si même l’inconnue était de nature peureuse.
Heureusement pour elle, Rhydril eut sa réponse. Pendant que l’inconnue justifiait sa présence, le Nérozias, qui l’écoutait déjà d’une oreille, profita pour la dévisager complètement. Elle ne donnait aucunement l’impression d’être une pillarde, mais bien sûr, et par son expérience, Rhydril savait qu’il fallait se méfier. Les pillards et pillardes pouvaient prendre n’importe quelle apparence.

* Peut-être est-elle là pour une mission, tout comme moi ? Hm... je note cela dans un coin de ma tête *

Puis son attention revint lentement sur la jeune femme. L’intéressait-elle de plus en plus ? Il n’en savait rien, mais dans tous les cas, elle ne lui était pas insensible. Il écoutait donc ce qu’elle avait à dire pour sa défense. Ses réponses étaient bien construites, elle ne devait sûrement pas mentir. Suite à cette conclusion, il baissa de quelques mètres son sabre. Elle ne courrait plus aucun risque directement, mais un seul faux pas de sa part lui assurerait la mort.

Néanmoins, si ses réponses étaient bien construites, elles n’en étaient pas moins bien révélatrices. Une fois qu’elle eut finit de lui répondre, le cadavre ambulant l’attaqua une nouvelle fois de questions.

« Vous êtes ici pour le calme… J’en déduis donc que vous connaissez les lieux ? Déduction qui se révèle vrai avec votre connaissance très intrigante sur les pillards… »

Il remit son sabre gauche, d’un coup bref, dans son fourreau. Et continua.

« Mais ne vous inquiétez pas plus, je vous crois sur ce point. Tout comme vous avez très justement vu que je ne faisais pas non plus partie de ce genre d’individu. »

Il regarda ensuite son perroquet.

« Et donc ce volatile est vôtre… Cela ne m’aurait guère étonné. »

Sa phrase voulait beaucoup dire pour lui. Derrière ce petit air ironique se cachait en fait le message de sa vision. Celle-ci lui avait révélé la présence d’un oiseau, qui n’était autre, donc, que celui de cette jeune femme. Rencontrer la jeune femme était donc le but de cette image.

Il attendait un instant, les mains sur les hanches. Puis il reprend calmement. On ressentait déjà beaucoup moins d’hostilité envers son interlocuteur.

« Oh, détrompez-vous… Vous pouvez certainement m’être utile. Vous connaissez les lieux, ainsi que les pillards. Vous allez me rendre service, mam’zelle ! » lança-t-il.

Il y avait dans ces dernières paroles l’effet d’un ordre, donné implicitement, si on peut le dire ainsi. Inutile de souligner qu’elle n’avait pas d’autre choix que de lui obéir.

« Bien évidemment, l’aide que vous m’apporterez vous satisfera de quelques pièces. Mais trêve de bavardage. Mettons-nous en route. »

Il sortit une carte de sa sacoche, la déplia, et la plaça sous le nez de sa nouvelle partenaire.

[Désolé pour le retard, j'ai eu beaucoup de soucis avec ForumActif -_-" ]

Il fallait être suicidaire pour ne pas accepter l'aide demandée. Fenitra regarda la carte qu'il lui mit sous les yeux. Celle-ci était incomplète, il manquait pas mal de quartiers. Elle en possédait une plus précise, mais dans son antre. Antre dont l'existence devait absolument rester secrète. De plus il ne lui avait pas dit quoi chercher sur cette carte. Il ne lui avait pas dit non plus, ce qu'il cherchait dans les ruines.

Malgré son imprécision, la carte suffirait amplement à Fenitra. Elle connaissait désormais ces lieux. Quelle plaie. Un mot de travers et il me tue à n'en pas douter. Elle montra un chemin du doigt.

- par ce chemin on arrive à l'artère principale de la ville. Donc ne surtout pas le prendre. C'est celui qu'emprunte la plupart des gardes et des pillards. Il y a en revanche beaucoup de petites rues qui courent le long de cette voie. Celles-ci sont discrètes et communiquent entre elles. Un vrai dédale

Elle se tourna vers son interlocuteur. Son irrépressible envie de détrousser les riches s'estompait alors même que cet homme lui offrirait probablement un appui dans ce sens. Mais qu'était-il venu chercher exactement ? Pourquoi avait-il rejoint ces terres perdues ? Plus elle l'observait, plus elle était intriguée par cette personne étrange et pâle. Le prochain tour des gardes aurait lieu dans peu de temps. Il fallait bouger quoi qu'il arrive.

Mam'zelle, Mam'zelle.

''Stupide perroquet, il manque vraiment de discipline ces temps-ci.'' Anitra avait imité à la perfection la voix de l'homme en reprennent cette expression incongrue dans la bouche d'un tel personnage. '' légèrement condescendant '' pensa Fenitra. L'imitation d'Anitra sembla intriguer l'homme à la carte incomplète.

Shhhh.

Le perroquet arrêta aussitôt et cacha sa tête dans la chevelure de la jeune femme. Quelqu'un arrivait. Elle s'écarta du chemin en empoignant son acolyte de fortune par la manche. Ils se dissimulèrent du chemin derrière un mur en ruine. Deux gardes armés passèrent en discutant.

- Ce soir c'est le grand partage. Nous allons enfin recevoir notre dû.

- Et le vin qui va avec...

- Pitance et cuisses feront défaut, mais qu'importe. Crésus va enfin cracher ce qu'il nous doit.

L'inconnu semblait prêter une oreille toute particulière au discours des deux hommes. Lorsqu'ils furent hors de vue. Fenitra dit à voix basse.

- Je peux te mener à travers ces ruines. Dis moi où tu compte aller et je t'y conduit. Sous deux conditions. J'ai besoin de savoir ce que tu cherches. Pour la simple raison que ne pas le savoir m'empèche de t'y conduire. Ensuite je voudrais savoir ton nom.