LA GRANDE EPIDEMIE - acte 1

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Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 LA GRANDE EPIDEMIE - acte 1

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:: The Boss ::

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MessageSujet: LA GRANDE EPIDEMIE - acte 1   LA GRANDE EPIDEMIE - acte 1 Icon_minitimeVen 16 Nov - 16:40



Phelgra n'est pas épargné, et même si il s'agit du pays vers lequel on n'irait pas naturellement se réfugier, notamment vis à vis de la voie radicale du grand meneur de Thémisto, certains malades sont traités – ou étudiés, tout dépend les points de vue. Mais l'épidémie inquiète plus que les apparences ne le laissent croire, et un climat de terreur commence lentement à se mettre en place. Le seule endroit où les malades sont plus ou moins bien traités est le comptoir médicinal, que l'on soit des étrangers au pays ou non. Mais les faux pas peuvent vite arriver... et si l'attente cordiale que les cavaliers tentent de maintenir avec les autres nations se voient ébranler à cause de l'épidémie ? Est-ce qu'il serait possible de contenir l'angoisse du peuple de Phelgra?

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Personnes présentent dans ce lieu :
Bryone Atreide (altruiste)
Suie Draomea Volensergh (radical)
Mitsgun Jonas (neutre, contaminé)
Alandrisse de Valfort (indifférente)
Simalia Earil Ganiel (dévouée)
Drayken Olmir (opportuniste)
Mirage Parks (opportuniste)
Elywindëra Edla Valgerd (opportuniste)

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But :
Les altruistes, vous êtes au comptoir principalement pour soigner les malades, certains opportunistes peuvent prêter main forte, bien que dans leur cas, ils n'ont pas de vocation à soigner pour guérir. Dévoués et radicaux, vos avis vous opposent, mais vous êtes là pour contenir la folie qui pourrait saisir ceux qui se pensent perdus. Si l'un malade devient menaçant, ou si un autre devient désespéré. Pour les indifférents, il se peut que votre présence soit seulement dû à des affaires qui ne sont pas liés à l'épidémie, mais vous deviendrez des témoins directs de ses ravages...

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Règles :
_ Vous devez poster au moins 3 messages.
_ Il n'y a pas d'ordre de postage afin de ne bloquer personne.
_ Vous avez trois semaines pour poster vos 3 messages, soit jusqu'au 7 Décembre.




LA GRANDE EPIDEMIE - acte 1 744275Sanstitre1
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: LA GRANDE EPIDEMIE - acte 1   LA GRANDE EPIDEMIE - acte 1 Icon_minitimeSam 17 Nov - 9:32

La paranoïa avait grignoté le peu de raison qui maintenait encore le pouls de Thémisto et même la présence des Cavaliers n’étouffait plus les scènes ponctuelles de vols des charriots de vivres et des boutiques en tout genre. Sur l’ordre des plus hautes sphères de l’Ordre, Seth Dreegan s’était vu contraint et forcé d’ouvrir les portes de son établissement pour y accueillir un maximum de malades. Autant dire que cela ne lui plaisait guère et par le fait, il était devenu encore moins agréable, redoublant de férocité si on avait le malheur de déposer une fiole X sur la mauvaise étagère ou un livre Y dans la mauvaise armoire, faisant preuve d’une mauvaise volonté à toute épreuve lorsqu’il était question d’aider le personnel médical. Mais malgré tout, il faisait bien son travail, sachant mieux que personne comment traiter les malades, même si il manquait cruellement de tact –il n’hésitait pas à apprendre à un quidam qu’il était condamné et que venir au comptoir ne servait franchement plus à rien- ce qui avait déjà déclenché quelques crises que les Cavaliers avaient dû gérer tant bien que mal.

Le Comptoir était devenu un lieu si bien gardé que la moindre braise d’agitation était réprimée avec violence. Le crédo ? « Vous ne serez pris en charge que si vous suivez les règles ! Pas de précipitations, aucun bruit, chacun attend son tour et tout le monde obéis ! ». Autant dire que celui qui ne suivait pas ces consignes perdait la tête bien avant que son corps n’ait le temps de se changer en pierre. Les Cavaliers n’étaient pas des tendres et ils ne plaisantaient pas avec la discipline.

La grande infirmerie, d’habitude jamais pleine –ou toujours vide, cela dépend du point de vue- avait un tout autre visage. Les lits s’étaient rapprochés, leur nombre avait triplé, occupant tout l’espace, tant qu’il était parfois difficile de circuler entre chacun d’entre eux. Tout le monde mettait la main à la pâte. On avait constamment besoin de linges blancs propres, d’eau bouillie et de main d’œuvre pour changer les draps et les toiles fines qui couvraient les corps infortunés. Bryone quant à elle, s’affairait çà et là, prodiguant les premiers soins à ceux qui étaient les moins atteint, tentant de soulager ceux dont il ne restait plus beaucoup de temps à vivre. Il lui arrivait fréquemment de disparaître au détour d’une porte qui menait à la cave, prétextant se rendre dans le laboratoire qui lui permettait de fabriquer les potions. Cependant, les personnes les plus attentives pouvaient se rendre compte que les patients en phase de se changer entièrement en pierre y étaient envoyé, en toute discrétion.

La salle était elle-même séparée en plusieurs compartiments selon l’ordre d’infection. Les moins atteint étaient les plus proches de l’entrée, suivaient ceux dont la pétrification avait entraîné la paralysie d’une ou plusieurs parties du corps puis il y avait les cas les plus sévèrement touchés qu’un long drap blanc séparait des autres malades –surtout pour éviter que la panique ne prenne chacun d’entre eux. Enfin, les consignes étaient strictes : il ne devait y avoir aucun contact direct avec les malades ou entre les membres du personnel médical et chacun devait être couvert, ne laissant aucun brin de peau libre que ce soit les jambes, les bras, ou même le cou. La plupart des aides-soignants ressemblaient davantage à des momies et il n’était pas rare qu’un patient ouvrant les yeux sur l’un d’eux se mette à hurler, certain d’être rattraper par ses démons. Bien entendu, les Gorgoroth étaient devenus particulièrement précieux et étaient bien les seuls à ne pas se soucier pour leur santé, dispensés de porter les multiples protections qui incombaient aux autres.

Bryone s’affala sur une chaise, le regard cristallin se posant sur les ombres calmes derrière la fenêtre qui attendaient leur tour pour entrer se faire « soigner » au comptoir médicinal. Cela faisait maintenant plusieurs jours qu’elle travaillait jour et nuit sur cette maladie, avec cette maladie, juste sous son nez, juste sous ses doigts, et ce n’était pas tant la fatigue physique qui l’étreignait aujourd’hui, mais plutôt un essoufflement psychologique, un profond agacement, une intolérance grandissante envers ces misérables en quête d’une pitié qui semblait avoir déserté son cœur. Son corps entier était soigneusement couvert. Un foulard épais entourait même son cou et le bas de son visage, ne laissant plus que ses yeux et son front pâle de visibles. Ce n’était pas très agréable comme accoutrement, mais au moins, elle n’avait plus besoin de feindre des sourires hypocrites. Une œillade de ses prunelles perçantes lui permis d’apercevoir une jeune infirmière qui se tenait étrangement devant une armoire. La pauvre cru que personne ne l’avait vu mettre une potion de sédatifs dans sa poche. La jeune elfe demeura stoïque pendant encore un moment. Ses yeux restaient rivés sur la jeune femme qui avait repris son travail comme si rien n’était. Bryone lui faisait le cadeau de la laisser vivre encore quelques minutes, quelques secondes… ce n’était pas une mauvaise fille cette humaine, mais le vol –qui plus est de soins- était un crime réprimé par un châtiment plus impitoyable encore. On ne pouvait pas être clément en ces temps de terreur et de doute. Les choses devaient être claires, et pour tout le monde.

La Sindarine se dirigea vers l’un des gardes de l’infirmerie en poste et murmura quelques mots à son oreille en baissant le morceau de tissu qui obstruait sa bouche, avant de se reculer d’un pas, le visage grave. Cette scène était tristement devenue commune, les vols désespérés s’était multipliés, même venant de gens auxquels on ne s’attendait pas. Le Cavalier en question se dirigea vers la donzelle qui ne vit rien venir. Sans ménagement, il la saisit par le bras et par la nuque, l’étreignant avec fermeté en la tournant vers Atreïde. Surprise, l’infirmière poussa un léger cri mais la douleur sembla telle que sa bouche, grande ouverte ne semblait plus expirer aucun son. Le médecin se dirigea vers elle sans hésiter et plongea sa main dans la poche ample de la robe de l’accusée où elle avait vu disparaître un peu plus tôt la précieuse fiole. Les yeux de la petite brune s’arrondirent de terreur, des larmes commençant à les noyer alors que ses lèvres tremblantes s’articulaient fébrilement.

_ Ma mère… est malade… par pitié… Par pitié…

Cet épisode avait attiré tous les regards, plus vraiment médusés étant donné que ce n’était pas la première fois, mais toujours captivés et dans un silence de mort. La voix du Cavalier de Sharna retenti alors.

_ Tout vol ou tentative de vol n’obtiendra qu’une seule et même réponse. Qu’importent vos raisons.

Il lâcha alors le bras de la jeune femme, sa main montant à son visage pour l’énuquer dans un geste sans appel. Son corps tomba lourdement au sol, sans vie, comme une poupée désarticulée. Seth lui avait interdit de trancher à nouveau bêtement la tête des resquilleurs car le sang, à nettoyer, était une véritable plaie. Question pratique. Bryone se retourna pour aller replacer le précieux élixir à son emplacement. Un autre garde vint pour débarrasser les lieux du corps sans vie de la pauvre fille dont chacun s’était alors détourné, affairé à s’inquiéter de son propre sort ou bien à prendre soin de ceux qui en avaient terriblement besoin.


Spoiler:
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: LA GRANDE EPIDEMIE - acte 1   LA GRANDE EPIDEMIE - acte 1 Icon_minitimeMer 21 Nov - 2:32

Un contrat ordinaire. Une simple élimination de routine, presque un cas d’école.
Mais voilà. L’épidémie avait beau avoir débuté, le loup solitaire de Nerozia avait décidé de s’en désintéressé. Grave erreur. Il aurait peut-être été plus prudent. S’il ne s’était pas cru si intouchable… Si je ne m’étais pas cru intouchable…
J’aurais dû tuer à distance, c’était possible. Mais mes grands principes m’auront desservi cette fois. « On ne tue pas un guerrier dans le dos ». Bel exemple : après un rapide combat mené presque de façon humiliante pour le pauvre adversaire, vint la mise à mort, trop facile aussi. Maintenant je sais pourquoi.
Xy s’était profondément enfoncée dans la gorge de sa proie : quelques gouttes rouge sur le visage. Or avait percé le cœur stupéfait : un mince filet dégoulinant jusqu’aux doigts.

Cet homme n’identifierait plus jamais de Nerozia. Quant à la missive qu’il avait, j’aurais mieux fait e brûler le cadavre plutôt que de le fouiller pour la retrouver.


Migdas Polovich,
Chroniqueur officiel du second loup des Nerozias.
Un cœur de pierre.1/2

*

« Poussez-vous ! Vous voyez bien que mon cas est une urgence ! Dégagez ! Dégage le nain. »

Les autres avaient protesté mais s’étaient laissé bousculer. L’homme était une grosse barrique brandissant son poignet intégralement pétrifié jusqu’à la moitié de l’avant-bras.
Arrivé derrière un homme plus petit que les autres, il fut étonné de ne pas réussir à le bouger du premier coup.
Ils étaient à l’extérieur du comptoir. La sécurité y était moins stricte qu’à l’intérieur, en ce point en tout cas, c’était un fait. La file d’attente courrait dans la rue entre les rues étroites de la cité des cavaliers.

L’homme revint à la charge et saisit le nain encapuchonné par l’épaule, le faisant faire volte-face. La capuche glissa et ce qu’il vit alors se fit faire un pas en arrière avec une exclamation de dégoût et de surprise.
Le regard noir d’un œil unique le fixait, une lueur de défi brillant au sein de cet iris d’un bleu fantomatique. Une grande moitié de son visage était déjà pétrifié. Les deux arcades sourcilières avaient le teint mâte de la roche, leur pilosité se figeant dans de pathétique stries grossière. Le front était bosselé par les aspérités du minéral et la pierre descendait le long de la joue, mangeant une aile du nez et la commissure des lèvres, pour aller finalement se perdre dans la base du cou sous le vêtement qu’il portait.
Plusieurs mèches de cheveux semblaient avoir été cassées après leur pétrification et formaient de drôles de socle entre les bosses et les plis rocailleux qui mangeaient les trois quart du cuir chevelu. La nuque elle aussi était pétrifié et à mieux y regarder, il ne restait plus qu’une étroite fente de vie qui remontait de la jugulaire à cet œil dur et froid et pourtant vivant.


« La ferme, abruti. » l’entendis-je ordonner.

L’homme ne sut de quoi il avait le plus peur je suppose : de cet œil ou de l’état particulièrement avancé de la maladie chez cet inconnu.

Jonas sortit une main intacte de sous son manteau et tira à nouveau sa capuche. Ce fut la dernière fois que je vis le chasseur noir. Peu de temps avant de l’apercevoir dans cette file d’attente depuis un toit alors que je quittais la ville, il avait fait renvoyer tous les Nerozias de Themisto et avait donné pour consigne de ne pas pénétrer le Q.G. sans avoir été inspecté.

Je crois qu’il ne souhaite pas faire courir de risque à Kodolm en ramenant avec lui la maladie.


Doby Anior, Rebelle
Débriefing au retour de Themisto

*

Arrivant à l’entrée du comptoir, je ne pus qu’attendre. Mais de toute façon, à quoi bon se presser. Que feraient-ils ici ? Rien à part me donner des calmants. La douleur devient vraiment insupportable, même pour moi. Combien de temps me restait-il à vivre ?

Mon dernier œil valide se balada dans la pièce jusqu’à croiser un air suspect. Je suivais du regard cette infirmière et vit son délit. Je ne devais pas être le seul à souffrir. Je me tus, me désintéressant de cette affaire qui ne me concernait en rien. Et lorsqu’elle fut prise en faute, là non plus je n’intervins pas. Ce n’était pas mon pays, pas mes lois, pas l’un de mes hommes.
Les cavaliers étaient sévères mais juste. Cette fois en tout cas. Pouvait-on faire de leur politique de crise de ces derniers temps une généralité ?
Quoi qu’il en soit, la panique grondait. Aujourd’hui plus que jamais, le gantelet devait se montrer ferme. Ceci étant, je ne pus m’empêcher de me demander comment s’organisait Kodolm.

C’est alors qu’on m’appela et m’ordonna de présenter mon identité ainsi que la raison de ma visite.
J’entendais désormais comme du fond d’un cercueil enterré sous terre. Et je fais cette comparaison en connaissance de cause. C’était en d’autres temps, en d’autres lieux… Maintenant, je ne devais cet état de fait qu’à la pierre rongeant mes oreilles.
Je m’avançais en boitant.


« Richard Hamlet. » Ce nom d’emprunt rapidement inventé ne me préoccupait guère. J’étais déjà en train de retirer mon manteau d’une main. Le long pan noir dévoila une tunique sans manche et mon visage balafré plus que par la vie. Mon bras gauche apparaissant se révéla figé contre mon ventre alors qu’il m’avait abandonné durant un micro-sommeille. Je soulevais également le tissu, montrant mon ventre. La limite entre la peau et la pierre zébrait on tronc sculptait comme la cicatrice de l’ancienne griffure d’une bête aux pattes énormes.

« Et ça descend jusqu’à la moitié de ma cuisse gauche. »

Mon œil vide de tout sentiment fixait l’aide-soignant qui s’efforçait de ne pas être troublé par la vision que je lui offrais. Je n’avais pas besoin de sa pitié, ni de rien d’autre. Je voulais simplement qu’on me drogue et que je cesse de souffrir.

« Depuis combien de temps…
-Cinq jours.
-Cinq ! Mais c’est impossible ! À moins que vous ayez…
-Oui. »

Oui j’avais utilisé la magie. J’avais bien remarqué ses effets sur l’avancé de la pierre mais j’avais des choses à finir en ville. Maintenant qu’elles étaient faites, je resterai tranquille.

Mais finalement, à quoi bon ? Pourquoi ne pas brûler les derniers instants qu’il me restait dans une explosion faisant montre de toute l’étendue de mes pouvoirs ? Pourquoi ne pas repousser ses limites, une dernière fois ? Ou même, pourquoi ne pas s’empaler sur OryX ?
À moins que je ne sois ici en fait que dans l’unique but de trouver un peu de cette substance que l’on appelle cyanure…

Non. J’avais encore envie de vivre. Et même si je ne me faisais pas trop de fausse illusion, une voix en moi m’ordonnait de ne pas renoncer. Serait-ce ma sœur ?


Migdas Polovich,
Chroniqueur officiel du second loup des Nerozias.
Un cœur de pierre.2/2
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: LA GRANDE EPIDEMIE - acte 1   LA GRANDE EPIDEMIE - acte 1 Icon_minitimeMer 21 Nov - 14:25

Voilà plusieurs jours maintenant que Simalia avait reçu les ordres des Gélovigiens, elle devait se rendre à Thémisto, la citée noire... après tout pourquoi pas? Elle haïssait les cavaliers de Sharna plus que quiconque mais elle avait demandé au conseil cette faveur, car si elle ne pouvait mourir de la terrible maladie qui courait sur le monde, elle mourait peut-être en faisant un maximum de mort parmi les cavaliers, si elle réussissait à inoculer le virus à une majorité d'entre eux il se répandrai comme la peste et l'ordre serait rongé à tout jamais au plus profond de son âme. Bien entendu elle serait arrêté et capturée, certainement mise à mort sans aucun jugement mais oui le jeu en valait la chandelle. Il resterait les gorgorth, mais que représentaient-ils? 1 ou 2% de l'ordre tout entier? Elle pourrait les éliminer consciencieusement un par un, pour que ce monde puisse enfin vivre en paix, pour que Taulmaril soit vengée, pour que sa famille puisse enfin trouver le repose éternel auquel elle n'avait pas droit, pas le droit de mourir... même cela, la vie lui avait arraché.

Alors elle s'était faite discrète à son arrivée dans la citée et au comptoir médicinale, elle avait choisis de s'occuper de ceux pour qui il ne restait rien à faire si ce n'est de les apaiser, on l'avait isoler, là bas dans le fond, là où les corps devenaient cœurs, immobiles pour l'éternité. Son travail pouvait paraître dur, et il l'était certainement, pourtant elle ne versait aucune larme, se contentant de rester auprès des mourants et de leur offrir un repos bien mérité. Elle avait dans ses mots la façon de faire, priant tous les Dieux que les malades voulaient prier une dernière fois. Elle était totalement dévouée à sa tâche, usant très souvent d'Anima, la bague mystérieuse qu'elle avait acquise lors de sa quête avec Irina. Ses pouvoirs dépassaient l'entendement, il suffisait qu'elle touche quelqu'un pour que ce dernier tombe dans un repos apaisant qui les conduirait vers la mort, aussi depuis qu'elle était arrivé il n'y avait plus de cri provenant de cette salle, seulement un silence imposant, celui de la mort. La mort, cette même sensation qui prenait tout ceux qui s'approchaient de la gorgoroth, vêtu de long vêtements dans les tons beige et marron, elle avait la pâleur d'une morte, mais aucune cicatrice apparentes, non... son corps était ciselé à d'autres endroits bien moins avouable que si cela avait été le visage ou les bras.

Ivy, son serpent, restait avec elle, enroulée autour de son cou, prête à bondir sur quiconque s'approcherait de sa maîtresse avec de mauvaises attentions.
Mais au delà de la gélovigienne compatissante et aimante était une autre femme, depuis son arrivée discrète, il y avait eu cependant des cas de contamination chez les cavaliers et elle en était responsable pour la majeure partie d'entre eux, glissant dans une coup de vin quelques gouttes de sang malade, ou griffant quelqu'un avec un instrument ayant servit à opérer un patient, tout était bon pour réduire l'ordre des cavaliers à l'état de légumes avant la fin de cette crise. Toujours discrète comme une ombre, qui donc irait soupçonnait ce pauvre petit bout de femme dont l'énergie qu'elle dégageait agissait comme un véritable bouclier provoquant le dégout chez ceux qui osaient la contempler.
Pour Simalia était de ces femmes extrêmement belle, mais au visage tellement fermé qu'elle s'enlaidissait elle-même par de nombreux stratagèmes.

Puis vint ce jour et l'incident de l'infirmière, une femme que Simalia avait souvent côtoyé et qu'elle avait vue être exécuté sans autre forme de procès, elle ne dit rien, ne fit rien sur le moment... mais alors que l'homme repartait à ses occupations, elle le bouscula "sans faire exprès". Lui, ne sentit qu'une légère piqure dans sa jambe. Elle, venait d'accomplir une nouvelle fois son acte, en lui injectant une seringue entière de sang contaminé... il n'en aurait pas pour longtemps et lorsqu'il viendrait au comptoir dans sa partie, elle lui murmurerait à l'oreille, comme elle l'avait fait pour tout les autres, lui avouant ce qu'elle avait fait et alors dans son regard pétrifié par la stupéfaction et la colère, elle porterai Anima sur son visage et lui offrirait le repos éternel...
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: LA GRANDE EPIDEMIE - acte 1   LA GRANDE EPIDEMIE - acte 1 Icon_minitimeLun 3 Déc - 10:03

L’avantage –si l’on put dire les choses ainsi- de vivre à la Cité Noire, c’était qu’au bout d’un moment, on n’était plus surpris par rien, qu’il s’agisse du comportement des individus, de leur forme physique parfois surprenante ou bien même de ce que la Cité même expirait, une ambiance délétère à laquelle on finissait par prendre gout. La file d’attente s’allongeait et avec elle les formes plus ou moins aigus de la Sarnahroa. Entre deux patients, Bryone se posta devant les fenêtres, dès lors protégées par des barreaux de métal. L’Ordre avait pris la décision de les installer devant les élans de panique, certes ponctuels mais de plus en plus fréquents et le comptoir ressemblait davantage à une prison dont on ne ressortait pas qu’à un havre où la maladie devenait un mauvais souvenir.

Un homme en particulier attira le bleu incisif des yeux de la Drow. Il était de petite taille et pourtant ce n’est pas ce détail qui éveilla son attention. La maladie avait sur lui déjà fait grand œuvre, dévorant goulument un large pan de son faciès. Ses cheveux –même si cela est étrange à dire- s’étaient brisés de part et d’autre de sa tête qui prenait dès lors une teinte grise inanimée. « Richard Hamlet ». C’était le nom que ses oreilles appointées avaient entendu, toujours à l’affût. L’aide-soignant qui le prit en charge était un petit nouveau réquisitionné de force par les forces armées de Thémisto pour le convaincre qu’être infirmier était sa nouvelle passion. Il avait montré une bonne volonté certaine pour accomplir au mieux sa tâche, néanmoins, il avait toujours du mal à supporter la vision du sang et l’odeur, si délicate et particulière d’un corps en putréfaction. Lorsqu’il découvrit le corps de l’inconnu, il dégluti, constamment surveillé par la peur tacite d’être touché par ce mal et de se retrouver allongé là sur l’un des lit miteux qui accueillait ses morts qui bougeaient encore.

La Sarnahroa demeurait, malgré toute l’horreur et le désordre politique dont elle était la cause, une chose absolument fascinante. Bryone se détourna du prétendu Richard pour se pencher à nouveau sur sa patiente, une enfant qui ne devait pas avoir plus de dix années. La pierre avait rongé le haut de son visage délicat et s’était abattu sur ses yeux pâles, la privant dès lors cruellement du sens de la vue. La maladie frappait, de mille façons, mais elle frappait, vite… et fort. La douleur qu’elle ressentait provoquait de petits sursauts à son corps fragile, la laissait haletante, en sueur. Elle était en train de mourir et aucune de ses suppliques ne pourraient lui redonner Vie. Elle allait agoniser là pendant des jours –ou peut-être plus- avant que le minéral ne se rassasie des dernières parcelles de sa face devenue monstrueuse puis, elle briserait toute liaison cérébrale avec le reste de son corps à la chair encore tendre. La jeune elfe l’observa, silencieuse, tout en lui administrant un sédatif qu’elle mélangea à une mixture sucré pour faire passer le goût âpre, puis l’enfant cessa de s’agiter pour s’endormir, paisiblement.

Le médecin de l’Ordre couvrit le haut du corps de la petite, la bordant –un geste tendre ? Ou bien était-ce juste pour s’assurer qu’aucune partie de son corps contaminé ne touche par inadvertance quelqu’un de sain ?- puis s’en retourna vers une grande armoire au fond de l’infirmerie gardée par un Cavalier. Quelque chose attira enfin son attention. Une femme. Comme beaucoup de personnel ici, elle ne l’avait jamais vu avant. Ce n’était pas un membre de l’Ordre, elle en fut certaine au premier coup d’œil. Son teint pâle retint son attention, si blême… mortellement pâle -comme Ademar pouvait l’être-, mais surtout son attitude. Elle demeurait avec les patients en « phase terminal » dans le fond de l’infirmerie et n’adressait la parole à personne. L’un de ses gestes interpela Bryone, dont le regard acéré décortiquait la salle à chaque moment, s’assurant que les règles étaient respectées à la lettre, -après tout, c’était elle la responsable. La demoiselle, elle, en avait enfreint une. Un pas, deux… la Sindarine se retrouva derrière l’Inconnue en quelques secondes dans un silence tel qu’on aurait juré que ses bottes n’avaient pas touché le sol.

_ Toi ! Viens-là.

Avait-elle découvert le petit jeu de la Gorgoroth ? L’ombre de sa silhouette effilée se tenait près de l’aide-soignante de fortune, penchée sur un patient qui arrivait au bout de son existence, dont les plaintes s’étranglaient en même temps que le sédatif faisait effet. Il n’y avait plus rien à faire pour lui. L’elfe noire n’avait pas arraché ses prunelles à l’azur pénétrant de l’Inconnue, plus inquisitrice que jamais.

_ Tiens-toi à distance des sujets sains. Respecte les consignes de sécurité si tu veux éviter les problèmes.

Le médecin ne supporterait aucune réplique de sa part. La fermeté de sa voix tranchante contrastait avec la douceur de cette dernière et du fait, respirait l’intransigeance et l’insensibilité. Elle ne semblait pas avoir perçu clairement son petit manège macabre, sinon, elle l’aurait sans l’ombre d’un doute, faite exécuter -dans le meilleur des cas… Cependant peut-être valait-il mieux se méfier d’elle car à présent Simalia avait attiré son attention. Après quelques secondes de silence, elle ajouta :

_ Suis-moi.

Puis Bryone lui tourna le dos pour se diriger vers le hall où se tenait ce même homme qu’elle avait aperçu un peu plus tôt.

_ Je m’en occupe Emric.

Le jeune et inexpérimenté aide-soignant se retourna dans un élan qui trahissait sa surprise en entendant la voix du médecin en chef.

_ Heu…oui, d’accord.

Il salua monsieur Hamlet d’un regard compatissant et désolé avant de tourner les talons et de s’enfiler entre les lits d’où les geignements s’élevaient sans discontinuer.
Bryone, elle, se tourna vers la Gorgoroth.

_ Occupe-toi de l’installer, je vais chercher ce qu’il faut.


Sans attendre une quelconque réplique, la Drow slalomait déjà entre les lits et les aides-soignants pour atteindre une grande commode dans le fond, celle-là même qui était gardée en permanence. Soudain, le calme relatif ambiant fut brisé par une voix tonitruante. L’un des Cavaliers de Sharna qui gardait l’entrée de l’établissement fut projeté contre le mur, brisant une étagère avant de retomber lourdement au sol, arrachant des cris de stupeur épars. Un homme grand et baraqué se précipita dans l’entrée, agitant son bras dont la peau avait déjà été rongée par la maladie tant redoutée –Jonas put d’ailleurs reconnaître celui qui l’avait bousculé un temps plus tôt. Son regard bovin était affolé et une dixaine d’autres hommes le suivaient, frappant quiconque se dressaient sur leur route. L’un des Cavaliers qui gardait lui aussi l’entrée se jeta sur les resquilleurs, arme à la main, tranchant quelques membres, poussant des cris de rage. Si certains furent pris de terreurs et s’enfuirent, d’autres restèrent pour affronter les gardes, malheureusement submergés, d’autres se précipitant vers les infirmiers, balançant les malades installés sur les lits pour prendre leur place, sommant qu’on les soigne. Le garde qui se trouvait devant l’armoire fut sommé par Bryone de rester en place tandis que la baraque s’approcha de Jonas et de Simalia qu’il saisit par les épaules, la secouant, rageur.

_ Soigne-moi ou je te bute !!!

Dans le même instant, dans le fond de la salle, Bryone avait observé la scène, impassible, avant de se retourner vers le garde et de lui murmurer quelques mots à l’oreille. Celui-ci avait acquiescé avant de disparaître par une petite porte dérobée, à l’insu de tous. L’un des resquilleurs repéra la Sindarine et se jeta sur elle en attrapant son poignet emmailloté, tremblant de rage et aussi de terreur.

_ Toi ! Soigne-moi !

Le turban qui enrubannait son visage se défit, libérant l’argent de sa chevelure et la pâleur violine de sa peau elfique. Malgré la situation, elle garda son sang-froid et reposa une main sur l’épaule de son patient forcé.

_ Calmez-vous et je promets de faire passer votre douleur.

Son agresseur, lui sembla se rasséréner un peu, mais il ne la lâcha pas.

Ainsi, une autre émeute venait d’éclater.
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Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: LA GRANDE EPIDEMIE - acte 1   LA GRANDE EPIDEMIE - acte 1 Icon_minitimeMar 4 Déc - 1:01

Ce pauvre hère semblait bien attristé par une situation qui n’était pas la sienne. J’imaginai que son travail ici devait être bien harassant. Supporter la vue de personne dans mon cas ou pire ne semblait pas pour lui.

Alors qu’il s’occuper de la paperasse, les douleurs revinrent me harceler. Elles étaient toujours plus violentes. À moins que je sois toujours plus fatigué de les supporter… Je sentis le peu qui rester de mon visage se raidir et ma paupière trembler. Les jointure entre la pierre et ma peau me tiraillait pour rajouter à mon supplice. Mais qu’était ce petit désagrément en comparaison de ma chair qui se pétrifiait dans des crampes et des courbatures toujours plus profondes, telles des aiguilles, parfois des pieux enfoncés loin dans mon être, atteignant certains os.
Car je le sentais. Si mon visage par exemple ne faisait que se recouvrir d’une pellicule de pierre, dans le bout de mon bras, plus rien ne vivait, que ce soit sur ou sous la roche.

Pour fuir la douleur, le lambeau de vie de ma face se tourna vers quelque chose d’animé. Je ne pus que m’intéresser à une scène de aux allures féminines. Petite crise d’autorité d’une chefaillon. Mais après tout, n’était-ce pas la clef du respect de ne rien laisser passer ? Je ne savais pas quoi en penser. Je ne voulais pas y penser. Jamais plus je ne reverrai mes hommes, ni leur donnerai d’ordres.
Mieux valait que je n’y pense pas. J’avais beau avoir une carapace solide –si cette expression n’était pas trop mal venue ici- m’accabler encore n’aurait servi à rien.

Mon œil égaré planait donc ainsi sur les deux demoiselles qui s’approchèrent de nous. Il se planta alors dans le regard de celle que j’identifiai immédiatement comme l’un de ces cadavres qui marchent. Je n’échangeai aucun mot, lui adressai un léger signe de tête en guise de salutation et attendis qu’on me guide.

Ça n’aurait su tarder s’il n’y avait pas eu à nouveau du grabuge. Un simple coup d’œil me permis de voir que c’était l’homme de tout à l’heure à qui j’avais déjà eu à faire. Attendre son tour était trop lui demander apparemment. Dans sa précipitation, il me bouscula pour venir saisir la gorgoroth face à moi. Cette fois, je bougeai, mais seulement dans un pas de côté avant que je ne frappe de ma main de pierre la vivante qui avait saisi la jeune femme. La chaise de l’aide-soignant vint se briser sur son dos et il tomba à genoux : à ma hauteur. Mon œil froid croisa son regard et il sut que c’était la fin. Ma main de roche s’abattit sur sa nuque et un craquement sonore attira l’attention de plusieurs personnes alentour. Dans ma main vivante, j’avais toujours un barreau de la chaise qui présentait désormais des échardes acérées. Un autre élément perturbateur un peu trop près en fit les frais mais le pieu ne fit qu’un rapide aller-retour dans son abdomen. Il poursuivit immédiatement son destin qui le fit traverser la pièce et aller se planter dans le côté du cou de celui qui tenait le poignet de la doctoresse.

Immobile, je la fixais un instant avant de me tourner vers la Gorgoroth et puis vers ma main de pierre désormais tombée au sol. Une auréole de sang envahit le tissu jeté sur mon épaule. Ces mouvements avaient été de trop. Mais qu’importe. Je finirai en un tas de poussière pathétique et inutile. Autant brûler les derniers instants de ma vie comme je l’avais toujours fait.

Le sang s’échappait d’entre les fissures créées sur mon épaule. Je sentais ma chair mise à nue avoir été frottée par la pierre qu’était devenu ma peau. Mais comme je le pensais, du moignon rocailleux qu’était devenu mon avant-bras, plus aucun sang ne semblait pouvoir s’écouler.

Mon sourcil ne pouvait plus se froncer, ma bouche ne pouvait plus se tordre comme elle aurait dû le faire… Mon œil se ferma et un grognement sortit par intermittence d’entre ces lèvres baveuse de rage.
Je n’osai pas prendre mon épaule atrocement douloureuse. Je savais que bouger encore la roche sur mes muscles à vif ne ferait qu’aggraver les choses. Ça n’aurait pas été la première fois.

Un des fauteurs de trouble passa à portée de main et je lui saisis le col. Je retins alors avec peine l’envie de défouler toute la douleur que j’avais sur son visage surpris. Il avait vu avec quelle facilité déconcertante j’avais réduit leur leader au silence, lui qui braillait si fort, et ce malgré mon état pitoyable.


« Rentre dans le rang. »

Ces quelques mots grognés entre des dents serrées par la souffrance s’écrasèrent sur son visage avec quelques postillons véhément. Je le jetai à terre, voyant dans ces gouttelettes de bave une sorte de reflet de ma décadence.

« Dégagez tous ! Ou ce n’est pas en pierre que vous finirez ! »

L’immobilité me prit, et je restai là, tête basse, fixant la hanche qui m’avait quelque peu gêné durant cette session. J’avais été un maître assassin, je n’étais plus qu’un infirme trop dangereux…

Migdas Polovich,
Chroniqueur officiel du second loup des Nerozias.
Un cœur de pierre.
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Invité

MessageSujet: Re: LA GRANDE EPIDEMIE - acte 1   LA GRANDE EPIDEMIE - acte 1 Icon_minitimeJeu 6 Déc - 1:31

Simalia était resté au fond du comptoir continuant d'apaiser les souffrances des mourants et d'accomplir une parfaite vengeance. Son crédo lui interdisait ce sentiment et intérieurement, elle était calme, aucune vague ne venait troubler ou torturer son esprit. Anima faisait d'elle quelqu'un d'encore plus méticuleux qu'à son habitude, ne laissant qu'une faible trace de son essence divine s'échapper comme un doux requiem pour accompagner les âmes défuntes. La gorgoroth semblait être dans son élément au milieu des morts et de ceux qui le seraient bientôt.

Mais une femme vint troubler sa quiétude, une sindarin de l'ordre de Sharna qui était arrivé dans le dos de Simalia comme une ombre, lui intiemment l'ordre de la suivre. L'appartenance à la caste des gélovigien n'était pas une secret, leur emblême était cousu sur le long manteau que portait la frêle jeune femme qu'elle était. Alors qu'elle recevait l'ordre, elle ne bougea pas d'un centimètre, tenant la main devant pierre d'un de ses patients elle lui ferma doucement les yeux, murmurant cette phrase qu'elle répétait à chacun...

"Puisse Anima apaiser tes souffrances car la mort n'existe pas, il n'y a que l'essence"

Simalia n'avait jamais cru en la mort, elle même revenant du monde des trépassés. Elle pensait que l'essence divine était mère de toute chose et que lorsqu'une personne quittait la terre son esprit et son pouvoir retournait à la source de toute vie : l'essence. C'était une croyance peu répandue, même pour une gélovigienne. Elle se releva et son regard incroyablement doux croisa celui de Bryone, peut être un visage aussi angélique parviendrait il à apaiser la colère et la haine en son cœur. Avant qu'elle ne lui demande de la suivre, Simalia plongea ses mains dans de l'eau bouillante, seule croyance suffisamment forte pour faire croire aux malades que cela suffisait à se débarrasser de la maladie. Elle n'avait aucune connaissance médicale à proprement parlé, elle avait déjà vu faire, là bas, sur le front de Taulmaril lorsque les siens se faisaient massacrer par les cavaliers, cependant, personne ici ne connaissait son histoire.

Elle lui demandait d'installer un homme, étrange réplique lorsque quelques secondes à peine elle lui avait donné l'ordre de ne toucher aucune personne saine, cet homme pouvait peut être encore sauvé, mais les mains de Simalia allaient l'infecter d'autant plus. Peut-être était ce pour ça que les jeunes recrues de sharna finissaient pour la plupart dans des charniers sans nom.
L'homme la regarda avec insistance... elle avait l'habitude, la plupart des gorgoroth faisaient cet effet là face aux vivants, elle n'en prenait pas ombrage et commença à le guider après avoir simplement incliné doucement son visage d'ange de la mort pour le saluer. Elle ne semblait avoir aucun soucis avec le corps qui commençait à se solidifier de son patient, pleine de compassion et d'empathie, aucun mot n'était nécessaire pour qu'elle puisse apaiser les coeurs.

Néanmoins un événement se produisit, un groupe d'homme venait de forcer le passage menant un des cavalier sur le chemin de la défaite... aucun doute que s'il ne mourrait pas au combat il n'aurait que peu de chance de survit après une entrée aussi... fracassante. Un homme courue vers Simalia, l'empoignant fermement et lui intimant l'ordre de le soigner. Alors que la jeune femme allait s'en défaire bien que son corps frêle était secoué comme un prunier, Jonas intervint à l'aide de son bras de pierre... pourquoi les hommes se sentaient il toujours obligé de faire cela? Venir en aide à une pauvre femme sans défense?... Simalia trouva cela vexant mais n'eut pas le temps de formaliser.

Imbécile... autant venir directement dans le mouroir plutôt que de prendre inutilement autant de vie. Simalia n'eut le temps d'empêcher aucun de ces meurtres, mais étrangement plus personne ne s'en prit à elle et alors que son patient devenait un peu plus un bloc de roche et attrapait au passage un autre des forcenés, cela suffisait à présent et bien que la douceur de Simalia soit encore palpable son essence divine se faisait plus présente, elle qui savait la manier certainement mieux que quiconque dans cette salle, elle se retourna vers Jonas et lui parla d'une voix calme...


"Est-ce Greis qui vous donna la vie pour vous rendre aussi puéril et impulsif, assassin? Ou est-ce que la douleur vous a fait perdre toute raison tout comme à ces hommes? Dites moi maintenant ce qui les différencie de vous..."


Elle avait gardé les mains le long de son corps jusqu'à présent mais son bras frêle se posa sur la plaie ensanglanté de Jonas, y pressant un linge afin de ralentir l'hémorragie.
L'étrange énergie qu'elle dégageait était apaisante et semblant pouvoir faire partir toute colère dont elle même était dépourvue. Elle se glissa devant chacune des victimes de Jonas pour leur fermer les yeux...


"Tout cela à cause de la peur de la mort... est-ce donc cela le destin de ce monde? Sombrer dans le chaos avant d'être anéantit ne laissant que les morts pour enterrer les vivants" murmura-t-elle avant de se relever.

Elle se releva et s'adressa à la foule, faisant fit de l'autorité des cavaliers...

"Sortez tous...puisse Alea avoir pitié de vous" elle concentra entre ses mains une immense sphère d'essence divine pure et la propulsa sur le groupe d'homme encore menaçant qui semblait vouloir se remettre à charger. Il ne tenait qu'aux cavaliers de reprendre leurs postes pour les retenir, ils ne tarderaient pas à retrouver leurs esprits. Simalia se tourna vers Bryone...

"Les mourants se lamentent pendant que les vivants sont laissés à eux même, laissant la peur les gagner... puis la colère... alors viendront la souffrance et la haine et nous ne pourrons plus les contenir. On m'a envoyé ici pour apaiser et non pour tuer. J'ai reçu l'ordre des miens de faire de mon mieux pour que nous puissions coopérer. Alors que préconisez vous?"

Elle dégagea son manteau de ses flancs, laissant apparaitre deux magnifiques épées de combats, elle les avait dissimulé depuis le début, tout comme son véritable pouvoir dont elle n'avait montré qu'un échantillon, inutile de vouloir en faire trop, repousser quelques hommes à l'aide de l'essence divine n'avait rien d’extraordinaire même si c'était peu commun. Simalia était une ancienne d'Oris de son vivant, elle cachait cette personnalité derrière les traits de la douce gélovigienne, restait à savoir à laquelle des deux, la cavalier de sharna allait faire appel...


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