Soif de connaissance [Samaléone/Mannus]

Samaléone : « Décidément Thimothée vous êtes surprenant pour un roi. Peut être parmi les vivants je peux faire une exception de confiance envers vous. Mais je décline votre offre de diner. Cela fait bien trop longtemps que je n’ai pas prit la mer et je ne pourrais plus contenir mes crises de folies encore trop longtemps. Je viendrais voir de temps en temps votre port et je peux vous assurer que vous n’aurez pas à craindre d’autre pirate dans la région. Le premier qui remonte le fleuve avec des idées de pillage aura l’honneur d’y reposer au fond ah ah. »

Sur ces paroles elle attend la barque que les serviteurs du roi descendent ainsi que son lot de torche et elle regarde passer avec malice les quelques bouteilles de la cave royale et…un pot de miel.

Une fois l’embarcation mise à flots elle saute dedans et aussi facilement qu’un cavalier expérimenté elle s’empare des rames et souque déjà en direction des ténèbres. Elle allume une première torche et la cale sur un reposoir. D’une autre main elle pioche une bouteille et enlève le bouchon avec les dents. Elle prend une rasade et heureuse de retrouver l’odeur de l’iode se permet de chantonner une chanson.

« Il y a les morts il y a les vivant
on ne peut fuir le temps
mais on n’en demande pas temps
il faut payer le diable
et piller le levant
les morts ne peuvent pas faire voile vers les mystères
du funèbre océans
mais nous le sommes et soyons forts
notre direction c’est la mort »

Sa voix rebondit encore sur les murs du tunnel et s’évanouit dans un éclat de rire

Je tend le verre d'eau à Soizic dès qu'elle se réveille, mais elle m'ignore et préfère mettre de la distance entre nous en se mettant à son bureau avant de me tendre un laissez-passez.

Je l'attrape machinalement, et pour la première fois la Yorka me demande quelque chose, même si j'avais l'impression que çà lui arrache la gorge de requérir mon aide. Je vois bien qu'il y a un malaise entre nous deux, mais j'ai du mal à comprendre lequel, j'active donc mon pouvoir d'empathie afin de connaitre son état d'esprit et je suis surpris d'y découvrir de la peur, j'ai un peu de mal à comprendre pourquoi, avant de me rappeler le caractère fier de la jeune femme.

Elle doit avoir peur de mettre redevable, que j'ai un moyen de pression et connaissant cela, j'ai un peu de pitié pour elle, sa vie n'as pas été facile pour croire que les rapports entre les êtres ne fonctionne que de cette façon, avec un vainqueur et un vaincu. J'espère en lui parlant, lui faire comprendre qu'elle est en Eridania maintenant et que les rapports humains fonctionne aussi entre deux amis. Je n'ose lui prendre les mains, de peur de susciter une réaction violente, je me contente de la regarder dans les yeux:

Dame Soizic, c'est avec plaisir que je vous rendrai ce service, et cela pour deux raisons. La première est que la ville d'Hesperia toute entière à une énorme dette envers votre caste, elle a permis à notre capitale de devenir le centre culturel que tout les habitants d'Istheria connait. Cette dette n'est pas encore remboursé et n'est pas prêt de l'être, vous pouvez demander de nombreuses faveurs pour votre bibliothèque, sans aucun problème.

Je suis interrompu par Robert qui apporte le plateau repas, je lui prends des mains et le met directement sur le bureau de la bibliothèque en chef, avant de reprendre:

La seconde raison est que je souhaite être votre ami, j'ai besoin d'une personne sur qui je peux compter dans ce bâtiment, une personne qui en plus d'être très compétente, me fera me sentir bien ici, et qui pourra m'aider dans mes recherches. Je souhaite que vous soyez cette personne.

Je lui souri et je récupère sur ma chaise un livre que je lui tend:
Je vous avais apporter ce présent ce matin, un ouvrage du grand Largo Winch sur la finance qui m'a été offert par un sage Eclaris en visite à la capitale, mais vous l'aviez laissé en bas. Je retourne dans les sous-sols vérifier si Damoiselle Sameleone a besoin de moi, puis je remonterai vous dire au revoir.

Je m'incline une dernière fois en direction de la Yorka, avant de descendre dans la partie souterraine de la bibliothèque des Lumières.

Je vois que La Dévoreuse est prête à partir et ces paroles me confirme dans mon idée, elle refuse même mon invitation à dîner ! Décidément la bibliothèque doit m'ôter tout mon charme naturelle. Je fais contre mauvaise fortune bon cœur, et lui annonce d'un ton enjoué:

Je vous remercie pour votre offre de protection, j'en aurais en effet sûrement besoin dans l'avenir. Je vous souhaite bon voyage et j'espère que vous viendrez souvent me rendre visite, le laissez passé que je vous ai donné vous permettra de vous déplacez sans encombre dans le royaume.

Je lui fais signe de la main, tandis que je l'entends chanter, un peu inquiet quand même pour la Gorgoroth qui s’enfonce dans l'inconnu.

Il avait prit ce maudit papier, c’était déjà beaucoup pour elle qu’elle accepte que quelqu’un l’aide, elle avait toujours préféré faire les choses par elle-même et ne pas devoir compter sur les autres. Souvent, elle avait du rendre des comptes par la suite et de ce fait, elle s’était forgée une muraille de froideur autour d’elle afin de survivre mais là, elle n’avait pas eu le choix, elle le savait, pourtant au fond, elle se sentait mal et même les paroles du Roi ne purent l’apaiser.

Il avait deux raisons de l’aider : il était redevable à sa caste et de ce fait, il lui accorderait beaucoup de choses pour tenter de rembourser sa dette même si ce n’était pas suffisant pour lui. La deuxième raison, elle l’eut après qu’il lui ait donné un plateau repas : il souhaitait être son ami… C’était une blague ? Elle ami avec cet homme ? Elle ami avec un ROI ? Non, il devait être tombé sur la tête, elle avait horreur des personnes nobles qui héritent sans travail d’un titre. Elle avait travaillé durement pour obtenir son titre de propriétaire et maintenant elle travaillerait tout autant à rendre sa splendeur à l’endroit et à attirer un grand nombre de personne. La lecture était un moyen d’apprendre des choses et d’éviter de commettre les mêmes erreurs mais également un moyen de s’évader du quotidien, malheureusement à part quelques habitués, personne ne venait pour l’instant.

Soizic récupère le livre qu’il lui tend et commence à le regarder. Elle lui parlerait à son retour du sous-sol ou alors elle lui ferait porter un mot. Le Roi finit par remonter et elle l’attends dans la salle des parchemins où elle fait du tri.

- Vous revoilà. J’ai deux mots à vous dire Majesté : je suis à votre disposition en tant que bibliothécaire, vous pouvez me demander de l’aide pour vos recherches, je suis là pour cela. Je vous remercie pour votre contribution en nous cédant ce livre de Largo Winch mais je tiens à préciser que je ne serais pas votre amie. Si cela arrivait, vous risqueriez de vous faire des ennemis au sein du peuple, enfin encore plus que maintenant. Vous devez prendre conscience de votre rang, il semblerait que vous l’oubliez par moment. Sur ce, passez une bonne journée Sire.

Soizic reprit son travail de classement comme si de rien était. Elle avait enlevé tous les parchemins des casiers et commençait à les ranger de A à Z, notant sur une feuille les différents thèmes des casiers. Cette feuille serait accrochée au mur afin de faciliter le travail de ses collègues et le sien par la suite.