Chiaroscuro, la Lumière et les Cauchemars

News & Infos

C'est ici que vous trouverez les dernières infos du moment, les utiles et moins utiles.

Temps actuel

Effectifs

• Eryllis: 3
• Ladrinis: 9
• Eclaris: 5
• Prêtresses: 5
• Cavaliers de S.: 5
• Nérozias: 6
• Gélovigiens: 3
• Ascans: 0
• Marins de N.: 4
• Civils: 15

Lien recherché

- Walter cherche de Preux chevaliers.
_ Raël veut des clients.
_ Deirdre a besoin d'employé!

Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

Code par MV/Shoki - Never Utopia



 
AccueilAccueil  FAQFAQ  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  


-29%
Le deal à ne pas rater :
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 – 16 Go / 512Go (CDAV : ...
499.99 € 699.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 Chiaroscuro, la Lumière et les Cauchemars

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
::  La Lanterne & les Cauchemars ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Chiaroscuro
:: La Lanterne & les Cauchemars ::
Chiaroscuro
MessageSujet: Chiaroscuro, la Lumière et les Cauchemars   Chiaroscuro, la Lumière et les Cauchemars Icon_minitimeVen 16 Oct - 15:58



Chiaroscuro
« La seule chose que je ne peux pas cacher est mon amour pour la lumière. »




IDENTITE : Oscuro Sogno & Ocello Chiaro
SURNOM : Docteur & Cello, l’Éphémère, Plume, et mille autres
AGE : quatre ans et demi | SEXE : masculin & féminin
PEUPLE :  Syliméa
CASTE : Prêtresses de Cimmeria
METIER :  propriétaire du Coruscant & Prêtresse de second ordre itinérante




DON : transformation humanoïde
SPECIALITES :
Force mentale – capacité à résister aux tortures psychologiques
Manipulation – capacité à manipuler autrui et obtenir des informations

POUVOIRS :
Le mime ★★★★☆☆ – peu après son éclosion, Oscuro a senti naître en lui la capacité de prendre une allure peu humanoïde. Plusieurs fois, il se retrouva sous forme minuscule, poilue et pâle ; il devenait une nonne (Lymantria monacha). Pour le moment, il ne tient que quelques minutes sous cette forme et a du mal à se retransformer, mais il n’a pas tardé à construire toute sa seconde identité autour de ce pouvoir.

L’altruiste ★★★☆☆☆ – à l’origine, ce pouvoir permettait à Oscuro de se régénérer lui-même. Il cicatrisait rapidement et pouvait soulager ses propres douleurs musculaires, osseuses et nerveuses. Depuis un certain temps, il essaye de dompter cette faculté afin de pouvoir porter secours à autrui. Cela lui est difficile, mais en expulsant son essence divine, il parvient à refermer les blessures et à apaiser les maux chez les patients de son alter ego. Malheureusement, à cause de cette déviation forcée, sa capacité originelle est en train de disparaitre et il ne peut plus se soigner aussi bien qu’avant.

La gorgone ★★☆☆☆☆ – depuis près d’un an, Oscuro peut figer tout ce qui est animé dans un espace restreint et pas plus d’une dizaine de secondes. Il lui arrive encore de le faire accidentellement ou de mal cibler la zone, mais une petite pièce fermée sans trop de vie ne lui pose plus vraiment de problèmes. Cela n’est pas nécessaire mais il aime le faire en claquant des doigts.


Ocello ne possède officiellement aucune arme. Oscuro porte toujours un glaive à sa ceinture. Il n’a rien de particulier, si ce n’est qu’il est suffisamment aiguisé pour trancher le cou d’un Gorgoroth enchaîné. Le Syliméa le manie bien mais pas assez pour tenir tête à un guerrier. Étant donné l'usage qu'il en fait c'est plus un outil médical qu'autre chose. Aucun des deux personnages ne porte d’armure.


Oscuro est propriétaire du Coruscant et de sa demeure à Tyrhénium. Ocello a un lit au Temple de Kesha et une imposante trousse de médecin. Tous deux sont propriétaires d’une vaste garde-robe car ils sont coquets l’un comme l’autre.





OscOscuro
Il l’adopte fièrement dès qu’il le peut : la véritable forme du Syliméa est haute, très élancée, c’est une silhouette intimidante mais subtile qui pourrait avec l’air délicate comme de très mauvais augure. Elle est naturellement athlétique, somme toute assez étroite, mais on y devine sans mal une grande agilité. Oscuro a le teint cendré mais il ne semble pas en rougir puisque ses atours, toujours fringants, laissent généralement entrevoir de larges parties de son torse et de ses avant-bras. On trouve sur ses membres deux ou trois cicatrices mais rien de flagrant. Bien qu’il soit nerveux et ferme, son allure n’est clairement pas celle d’un guerrier : il a plutôt l’air d’un prêtre blanchi par la pénombre des sous-sols et aminci par les jours de jeun.

L’hostilité sordide et l’élégance sage se côtoient : ses vêtements flous, légers, parfois même féminins arborent des teintes et des motifs sombres et parfois même morbides, si bien qu’on pourrait le prendre pour un danseur en deuil. Il porte de longs cheveux noirs et raides qui lui tombent souvent dans la vue quand ils ne sont pas calés derrière ses oreilles pointues. À cause de cet attribut, on le prend souvent pour un Sindarin, et sa corpulence étant plutôt typique de celle des elfes de Canopée, beaucoup ne se posent pas deux fois la question. Son visage a les traits durs mais il semble savoir user de ce qui fait son charme : des sourcils virils et fiers, des yeux effilés aux reflets mystérieux, un sourire arrogant. Ses quatre canines sont plus acérées que ses autres dents, mais il les raccourcit parfois un peu afin d’entretenir le mystère sans l’anéantir. Ses pommettes saillantes et sa mâchoire carrée donnent à son visage un aspect sculpté, et son nez tranchant et pointu finit de dessiner, au repos, un portrait masculin, sec et anguleux.

Ses expressions faciales sont toujours un peu les mêmes ; assorties à sa voix suave, chaude et profonde, elles oscillent entre l’amical retenu et le flegme charmeur, son sourire perpétuel ne faisant que varier en largeur. Pour autant, si vous aviez le malheur de vous retrouver seul avec lui dans son laboratoire, vous seriez pétrifié de voir un mélange angoissant de curiosité et d’excitation étirer ses lèvres jusqu’à ses oreilles, une explosion de cruauté écarquiller ses yeux, et la perspective d’une effusion de barbarisme hausser ses narines. Vous seriez alors frappé d’une évidence glaçante ; celle de votre mort, hélas pas si imminente que ça. Peu de temps avant, en ne dévoilant sa denture pâle que subtilement – sans en dévoiler le caractère carnassier – et en vous parlant avec toute l’éloquence qui le caractérise, il vous aurait séduit de son charisme indéniable. Ses poses et ses mots transpirent une confiance innée et une excentricité maîtrisée. S’il peut parfois adopter une attitude grandiose et solennelle, il sait aussi paraître posé et décontracté. Oscuro dégage une aura sophistiquée, sans doute pas des plus authentiques mais très certainement des plus captivantes.


OcelloOcello
La jeune Yorka apparaît comme l’incarnation même de l’innocence. Ses attributs animaux ne la rendent pas très jolie mais puisqu’on y reconnait clairement les traits d’un papillon, il lui est difficile d’avoir l’air réellement menaçant. Son visage poupin présente un tout petit nez en trompette, juste au-dessus de lèvres minces. De ses longues antennes à ses chevilles, Ocello est toute en longueur, complètement filiforme : elle a des membres chétifs, des hanches et des cuisses fluettes, et des articulations saillantes comme si elles étaient à l’extérieur. Autour de son cou et sur ses épaules, une véritable fourrure d’albâtre arrondit brusquement sa silhouette. Ces poils rappellent sa chevelure volumineuse et blanche comme neige. Les faux organes sensoriels qui surgissent de son front sont recouverts d’un duvet plumeux plus pâle encore, tandis que ses oreilles ne sont que de petits trous sur les côtés de sa tête. De ses omoplates naissent deux courtes ailes claires mouchetées de noir, visiblement atrophiées et paralysées.

Ocello a la peau ensoleillée et les joues rondes, un rire cristallin, un sourire radieux, une voix caressante, des petites mains agiles, des petits pieds discrets. Sur les terres Cimmeriennes, elle s’emmitoufle toujours dans de la laine et, quand il le faut, une pelisse. Elle superpose des tas d’étoffes de couleurs pâles et apaisantes, se transformant ainsi en une boule de douceur claire et de candeur. Sur les terres plus chaudes d’Eridania, elle continue de porter plusieurs couches mais opte pour des tissus de soie et de coton et peut donc se permettre plus d’extravagance dans les tons. Son allure devient alors plus printanière et son comportement s’assortit à ses atours puisqu’elle a tendance à être plus loquace lorsqu’elle a moins froid. Ocello paraît sortir de l’adolescence mais on ressent souvent envers elle ce que l’on ressent envers un enfant ; une affection pure et surtout, aucune méfiance.

Malgré son minois peu conventionnel et la sécheresse de son corps, la plupart des gens la trouvent adorable et elle n’a aucun mal à inspirer confiance. Sa maigreur est clairement naturelle, harmonieuse, même ; elle lui confère une allure fragile et non repoussante. Il y a cependant bel et bien un petit bémol à son apparence sur lequel certains n’aiment pas trop s’attarder ; il s’agit là de ses yeux. Ils sont grands et amicaux mais dénués de pupilles. Ce ne sont que deux billes aux tons changeants qui paraissent absorber la lumière et ne rien refléter. Ocello remarque bien les rictus perturbés, mais elle compense si facilement avec ses manières et ses mots que cela ne lui a jamais vraiment porté ombrage : ses mirettes attirent l’attention sur elle et elle parvient sans mal à la rediriger vers sa personnalité lumineuse. En réalité, Oscuro aurait volontiers opté pour un animal aux yeux moins repoussants s’il avait eu le choix, mais il espère que leur forme inhumaine rende les variations de ses iris moins suspectes.




OscOscuro
Si on se fie à la morale populaire, Oscuro a de graves défauts. Pour autant, ce qui le caractérise avant tout est bel et bien une qualité ; il s’agit d’une inextinguible soif de connaissance. Une curiosité sans limites pour le savoir. Un désir à jamais insatisfait de tout comprendre. Et à ses yeux, cela excuse toute la cruauté, toute la sauvagerie, tout le sadisme dont il fait preuve lors de ses abominables expériences. C’est donc un rêve d’érudition ultime qui l’anime, et s’il l’incite au crime, c’est parce qu’Oscuro est un chercheur passionné dans un domaine où il est nécessaire ; la mort.

Et plus exactement, ceux qui la vainquent. Les Gorgoroths le hantent. Chaque fois qu’il se pose une nouvelle question à leur sujet, il se sent à la fois dévasté et enivré. Le vertige de l’ignorance rencontre l’émoi de la passion et le pousse vers les extrémités de la raison. Il est prêt à tout pour apprendre et savoir, pour sûr, ce qu’ils sont. Comment ils fonctionnent. Pourquoi. Jusqu’où. Il se livre à des expérimentations toutes plus sordides les unes que les autres, d’une atrocité sans nom. Parmi ses cobayes, on retrouve surtout des âmes après qui personne ne viendra chercher ; mendiant apatride, orphelin désobligeant, prostituée dépréciée... Ayant lui-même fréquenté la rue, il ne ressent aucun mépris envers ces gens, mais il lui faut bien assurer quelque sécurité – or s’en prendre à des nobles ou des célébrités serait bien trop risqué. Quand il en a l’occasion, cela dit, il ne se gêne pas, au nom de la science, pour tester ses théories sur des victimes au confort de vie bien plus grand.

Sans grande surprise, cette fascination pour les mort-vivants s’accompagne d’une profonde affinité avec le culte de Kron. Oscuro ne saurait vous dire s’il croit en lui, ni même s’il croit en l’existence des dieux, mais l’idée qu’une toute puissance décide parfois de se mêler aux destins des mortels le séduit. Les Gorgoroths sont-ils un miracle de la science ou un caprice divin ? Il veut plus que tout le savoir, et quelle que soit la réponse, il sera parfaitement enchanté.

Hélas, le vice se poursuit. Originellement, Oscuro a créé le personnage d’Ocello pour des raisons pratiques. D’une part, elle est un fabuleux appât ; jeune adepte de Kesha à l’aura solaire, elle n’a jamais subi le poids d’un regard suspicieux. Un innocent la suivrait jusqu’au gibet. D’autre part, la fervente solidarité des Prêtresses de Cimmeria le protège. En cas de soupçon, il n’a qu’à reprendre sa forme Yorka, se réfugier au Temple, et laisser ses consœurs tenir tête à quiconque serait assez sot pour accuser un papillon de malveillance. Mais depuis quelques temps, il a découvert un troisième intérêt, profondément pervers, à Ocello.

Ces deux identités sont si contrastées ; l’une repousse la mort des autres, l’autre commettrait des génocides pour devenir un grand savant. Cette dissonance lui procure une vie d’attisement. C’est une véritable joie que de voir de nouveaux yeux se poser sur son alter ego tous les jours. De sourire timidement. De rougir. D’être attentionné. D’être délicat. Insouciant. Immaculé. Irréprochable. Pendant des heures jusqu’à ce que sa patience atteigne ses limites. Vivre sous les traits d’Ocello, ce sont comme de longs préliminaires. L’excitation monte peu à peu, chaque minute. Il regarde les âmes damnées s’approcher de lui tout doucement, rire avec lui, l’apprécier, s’attacher, et il sait qu’elles vont finir en morceaux sanguinolents et suppliants, puis inertes, et qu’il naitra du carnage une nouvelle certitude. Il y a quelque chose de délectable à faire payer les naïfs. Et puis cette vision d’un massacre qu’il aurait orchestré, ce sentiment de domination… Oscuro n’est peut-être pas qu’un chercheur après tout. Peut-être est-il aussi un épouvantable tortionnaire.


OcelloOcello
Un patient d’Ocello l’a un jour qualifiée d’angélique et sa clairvoyance mérite d’être saluée. La Prêtresse ne semble capable que de gentillesse ; toujours bien attentionnée, d’une douceur sans égale et d’une compassion ineffable, elle est au diapason de son physique l’incarnation de la délicatesse. Elle n’est pas extravertie, elle n’est même pas spécialement bavarde, mais étrangement, elle trouve toujours les mots pour rassurer et faire sourire. Quand elle paraît timide, il suffit de lui adresser la parole pour découvrir à quel point elle est à l’aise avec les autres. Elle vous fera parler de vous, de vos passions, et vous aurez très vite le sentiment qu’elle veut devenir votre amie.

Pour le Syliméa, cela a un avantage, un gros. Parce qu’il se trouve que la médecine, ce n’est pas vraiment son domaine d’expertise. Ocello met en confiance et apaise mais est-elle une guérisseuse efficace ? Pas tant que ça. Son don de soin est encore instable puisque pour qu’il fasse effet sur autrui, l’usager doit en combattre l’essence primaire. Il faut donc bien toute l’affabilité du monde pour dissimuler les erreurs, les lacunes, et continuer d’être appréciée malgré son manque de savoir-faire. Heureusement, apprendre vite ne lui est pas difficile et elle fait beaucoup de progrès ; le mal qu’elle se donne est d’ailleurs évident et contribue à la sympathie que ses supérieures ont pour elle. Ocello a du cœur et en met dans tout ce qu’elle entreprend.





C’est dans une cassette cadenassée dont on avait sorti les compartiments que le Syliméa fut emprisonné il y a des siècles de cela. Il ne se souvient que d’une espèce de langueur, du genre de sommeil qu’il ne pourrait plus s’accorder que par ennui. La boîte voyagea à travers les générations et au-delà des frontières, entre les mains d’avares et entre celles de voleurs, dans des coffrets encore plus grands et au fond de charrettes. On l’ouvrit un soir de Famael, et la première vision que l’orbe flottante eut depuis des centaines d’années fut la plus glaçante de sa vie. Deux visages parfaits, lisses comme des lames, qui posaient sur lui des yeux plein de dégoûts.

« – Qu’est-ce que c’est que ce truc ?

– Je ne sais pas mais je n’aime pas ça. »

Une terrible détresse envahit la sphère. Des siècles de torpeur, et voilà l’émotion qui le saisissait quand, enfin, il revoyait la lumière du jour. La peur de mourir. Ces deux hommes, si splendides, à l’aura si arachnéenne, étaient ses pires ennemis.

« – Ne vous approchez pas ! »

Cette pensée, fugace, fulgurante, sembla leur transpercer l’esprit. Ils eurent un mouvement de recul, et leur mine s’assombrit. L’un d’eux fronça des sourcils menaçants avant d’adresser à son complice une œillade lourde de sens. Le Syliméa ne se laissa pas tromper. En moins de temps qu’il n’eut fallu pour le dire, il fonça aussi vite que possible à travers la fenêtre entrouverte de l’atelier où il avait passé sa dernière décennie. Très vite, il entendit des pas derrière lui, rapides comme un cheval au galop. La lumière l’éblouissait, les essences alentours saturaient ses sens à tel point qu’il ne s’entendit plus penser. La panique l’engloutit. Un instant, il oublia ce qu’il était, et c’est la silhouette d’une femme recroquevillée au pied d’une fontaine qui le lui rappela ; il était un Syliméa, il lui fallait un hôte. Il se précipita sur la mendiante et ne s’arrêta qu’à quelques pouces de sa figure. Elle était balafrée, creuse, grisâtre et cernée. L’orbe se sentit presque sourire. Il s’engouffra en elle comme on plonge dans l’océan un jour de grande chaleur.

La vagabonde était faible. Elle avait été une combattante, une guerrière vaillante, mais elle avait été tuée au combat et oubliée. Elle n’avait plus besoin de rien et sa vie en était d’un morne affligeant. Elle quémandait pour pouvoir s’offrir quelques grammes de cette drogue si rare, la seule à avoir de véritables effets sur les morts. Elle n’eut jamais de quoi se les payer. Son malaise et sa fragilité facilitèrent la tâche du Syliméa, mais elle la rendit désagréable et paradoxalement longue. Se nourrir de ce corps périmé ne lui apportait que très peu. Il partagea la fièvre de son cocon et se battit rudement pour gagner en robustesse, mais plus le temps passait, moins il avait à faire d’efforts. Il en vint à croire qu’elle était consciente de sa présence et le laissait faire. Un soir, elle mangea même. Une poule entière.

« – À sa place, songeait l’éthéré, je préfèrerais mourir aussi. »

Un matin, elle n’était plus qu’un tas de chair rouge éventrée qui tendait des bras tendineux vers des os et des organes esseulés. Une masse sombre et gluante engloutissait avidement les tripes de la clocharde en poussant de petits râles gutturaux. Et puis les heures passant, l’aberration sembla fondre, se contracter, se densifier, jusqu’à ce qu’un homme en émerge en déchirant une membrane visqueuse pour mieux glisser hors de sa mue. Il était grand, mince, nu. Il baissa les yeux sur ses mains, prit une profonde respiration, et versa une larme. Ces moments de délivrance, ces instants que le destin aurait voulu jouissifs, seraient-ils toujours entachés d’angoisse ? Ruinés par un effroi cruel ? N’avait-il pas le droit de ressentir ne fut-ce qu’un léger soulagement ?

Cette forme, cette entité naturelle, celle d’un Syliméa matériel et terminé… Il ne l’aimait pas. Elle était fade. Son hôte, cette créature si indolente, si grêle, si vide et si pauvre, avait plus de panache que ça. Son essence de Gorgoroth… Elle lui manquait. Elle était plus fraîche, plus enivrante, elle paraissait aussi cotonneuse et protectrice que vibrante et écorchée. Elle portait fermement les innombrables années, avec force et résilience, parce que cette éternité était contre-nature et puisait dans ce que la mort-vivante avait de plus noble. Elle avait la consistance, la texture, le goût, la couleur de ce qui était passé entre les mains du trépas et y avait laissé la simplicité de l’inné pour mieux y apprendre à défier le destin. Elle était froide et filandreuse, pulsante et vive, elle avait traversé toutes les épreuves et tous les états. Ce n’était plus une essence divine, mais une quintessence universelle. Là, complet, à l’apogée de sa nature, il se sentait minable.

Le Syliméa mit plusieurs mois à se faire à son essence. Il finit par accepter sa fluidité, sa pureté vaporeuse, son caractère juvénile et innocent. Il apprécia surtout son corps, le fait d’enfin pouvoir parler et d’être regardé comme un homme. Mais les sensations que la vie malgré la mort lui avait procurées ne le quittaient pas. Leur souvenir le troublait. Il rêvait souvent de la mendiante et de ses flux magiques capiteux, de sa force tranquille, de la dignité qu’elle transpirait malgré tout, avec son sang boueux et son teint livide. Ses premières semaines furent rudes ; il porta les séquelles de son parasitage minimal. Il était maigre, prompt aux maux de crâne et toujours affamé. Il mit du temps à pouvoir profiter de son état charnel et de son don, mais quand il y parvint enfin, il ne chôma pas.

Il prit plusieurs formes, toutes sortes de formes, et en remplissant des contrats divers et variés, il se fit rapidement un petit pécule. Il devint Oscuro Sogno, un sindarinoïde homme d’affaires et bon vivant. Il fit également acquisition d’une maisonnette en retrait, dans une banlieue peu densément peuplée de Tyrhénium. Après de longs travaux au sous-sol, son laboratoire était enfin terminé.

Oscuro savait que ses expériences étaient criminelles. D’abord, il songea à rejoindre une caste au sein de laquelle il aurait des alliés, mais aucune ne faisait l’affaire. Les Eclaris n’approuveraient jamais de ses méthodes barbares. Les Ladrinis cherchaient le profit et étaient individualistes. Les Prêtresses de Cimmeria, elles, étaient détentrices de connaissances médicales potentiellement utiles, et animées d’une telle ambition de se hisser à la tête de leur nation qu’elles se montraient plus solidaires qu’honnêtes. Il estima qu’elles feraient une excellente couverture, à condition de leur mentir correctement – et il découvrit un peu plus tard à quel point incarner le jour et la nuit l’excitait. Il entreprit alors d’écrire l’histoire d’Ocello, une jeune fille à l’essence légère inspirée par la magie qu’il maîtrisait le mieux.

Ocello serait née à la frontière entre Cimmeria et Tyrhénium, juste au sud d’Aggersborg. Ocello serait passionnée de médecine mais encore en apprentissage. Ocello serait attristée par la compétitivité des universités. Ocello aurait longuement été attirée par les Eclaris mais elle serait si dévouée à Kesha qu’elle aurait préféré les Prêtresses aux savants. Ocello serait de bonne volonté. Ocello aurait envie de voyager pour venir en aide aux nécessiteux tout en prêchant la bonne parole de Kesha à travers le monde.

La suggestion d’Ocello séduisit les Prêtresses. Elle escorterait les commerçants de Hellas à la frontière aux abords d’Hesperia et descendrait à cette première étape. Là, elle resterait quelques jours pour soutenir les médecins locaux et répandre la foi pendant que les marchands continueraient avec le soutien d’un autre guérisseur. Puis elle rejoindrait une seconde caravane qui la mènerait aux abords de comté de Dalma, où elle séjournerait de nouveau courtement. Elle continuerait ainsi son chemin jusqu’à l’est de Tyrhénium sans jamais cesser de démontrer sa fidélité à Kesha et en récoltant bien sûr toutes les informations qui pourraient s’avérer utiles à ses aînées. Le mouvement perpétuel et ses nombreuses fréquentations lui permettraient de se rendre utile sur tous les fronts.

D’échapper aux suspicions.

D’avoir tous les cobayes du monde.

Depuis deux ans, Oscuro est propriétaire du Coruscant, un petit théâtre cabaret à Tyrhénium dans les arrière-salles duquel on s’adonne à toutes sortes de pratiques défendues. Il laisse ses employés gérer l’établissement mais il s’y montre aussi souvent que possible et met régulièrement le nez dans les comptes. Comme il est impatient et qu’il prend, malgré ses dires, un certain plaisir au meurtre, il ne mène en réalité que quelques-unes de ses très nombreuses expérimentations dans son laboratoire et laisse des cadavres derrière lui un peu partout sur son chemin. Au Temple de Kesha, personne ne semble le soupçonner ; il semblerait qu’il maîtrise l’art de la double-vie… Il sait bien qu’il joue avec le feu et ne pourra pas se le permettre éternellement, mais c’est bel et bien cette perspective qui rend son existence si délectable.



CREDITS
scumbugg
Roman Lutsenko
Lina Kit
Anna Podedworna
FonteArt



PSEUDO : Kreen
AGE : née en septembre 1995
COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM?: top-sites je crois !
VIE ET MORT SUR PERSONNAGE: je préfère largement qu’on m’efface des histoires mais s’il le faut vraiment, alors oui… À condition que ce soit avec panache !
AUTRE CHOSE? : troisième compte de Kreen et Smaragd, après j’arrête !


Revenir en haut Aller en bas
::  Infante de Kesha ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Othello Lehoia
:: Infante de Kesha ::
Othello Lehoia
MessageSujet: Re: Chiaroscuro, la Lumière et les Cauchemars   Chiaroscuro, la Lumière et les Cauchemars Icon_minitimeSam 17 Oct - 10:41


Inutile de faire durer le suspens plus longtemps ahah. Bien sûre:

Fiche validée!

Tu connais très bien la marche à suivre! Oscuro et Ocello ont tout du fascinant claire obscure... Fascinant et terrifiant.

Tu vas pouvoir dès à présent te rendre dans la " GESTION DES AFFAIRES " afin d'ouvrir ton compte en banque, ton journal, ton inventaire et proposer ton évolution dans le comptoir à pouvoir.

Tu pourras également faire une demande de rang personnalisé JUSTE ICI.

Pour ton avatar, tu peux "réserver" une image particulière dans notre bottin  ICI.

Une fois tout cela accompli, il te faudra renseigner tes pouvoirs et leur déclinaison dans le "comptoir des pouvoirs" ICI afin que cela serve de bibliothèque et que l'on puisse donner des limites bien précises à chacun de nos pouvoirs (tu pourras rp même si nous n'avons pas validé ton compte-rendu).

Et comme tu as choisie une prêtresse de Cimmeria, tu vas pouvoir commencer l'aventure avec un objet bonus!

La cape des ombres-murmures:
Une bien élégante cape que voilà, d'un noir profond et d'un velours épais. On la jugerait idéale pour se réchauffer par temps de glace cimmérienne. Mais le vêtement est pourtant bien plus que cela: même en criant, tous les sons et bruits provenant de sous le tissu ne pourront jamais être entendus que de vous seuls... Idéale pour tenir des conversations indiscrètes.


Bon jeu, et bienvenu parmi nous!  

Revenir en haut Aller en bas
 
Chiaroscuro, la Lumière et les Cauchemars
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Ombre et Lumière
» Sous la lumière des lanternes
» [QUETE] L'Ombre et la Lumière.
» Et la lumière fut [Ision Lorindiar]
» [TERMINE] Sous une lumière de givre

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Istheria, le monde oublié :: Gestion des PersonnagesTitre :: • Création de votre Personnage :: • Inscription & Présentation :: • Présentations validées :: • Les Syliméas-
Sauter vers:  

(c) ISTHERIA LE MONDE OUBLIE | Reproduction Interdite !