Que les masques tombent... [achevé]

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_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 Que les masques tombent... [achevé]

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MessageSujet: Que les masques tombent... [achevé]   Que les masques tombent... [achevé] Icon_minitimeLun 12 Déc - 19:19

Devant le palais, les voitures frappées aux armoiries des Maisons les plus prestigieuses de tout le Royaume d’Eridania défilaient sur le parvis. Laquais et majordome se pressaient pour accueillir la fine fleur de la noblesse, les dignitaires des autres nations, les familles bourgeoises endimanchés et les négociants fortunés, tous invités en l’honneur d’une seule personne : L’Ambassadeur de Phelgra, Sire Avaniel.

La salle de bal, usuellement et pompeusement baptisée Salon des Milles Chandelles en raison de ses somptueux lustres de cristal, s’emplissait doucement des premiers invités, légèrement en avance sur l’horaire. Beaucoup s’imaginaient retenir l’attention du Prince, du Maire ou même des différents ambassadeurs en arrivant plus tôt que tout le monde et pouvoir ainsi deviser de leurs affaires. Peu se trouvait récompenser de leur ponctualité mais rien ne les empêcher de recommencer à la réception suivante.

On aurait donc pu penser, que parmi cette foule grandissante et colorée, l’entrée d’Esméralde et d’Ision passeraient inaperçue. Il n’en fut rien.

Etait ce en raison de cette rumeur lancée par le lord, ou bien la renommé de la Dame de l’Epine et son lien privilégiée avec le Prince, ou encore tout simplement la présence et l’aura du couple qui s’avançaient ? Toujours était-il qu’ils firent forte impression. Les visages se retournaient sur leurs passages, et les murmures s’accentuaient. De l’instant où le jeune page en livrée d’or les annonça, au moment où ils arrivèrent jusqu’à son Altesse Timothée et Maitre Dreak afin de présenter leurs hommages, ils furent l’objet de toutes les attentions
.

« Votre Altesse… » Commença la Sylphide en s’inclinant devant ces illustres personnes.

« Esméralde. Permettez moi de vous faire part de mon plus complet étonnement quand au choix de votre… cavalier. »

Le ton de son altesse royale sonnait particulièrement désagréablement et son regard au travers du masque qui couvrait intégralement sa face s'arreta , venimeux, sur celui du Lord

« Je ne vous savez pas intime l'un et l'autre. »

« C'est récent votre altesse »

« Je n'en doute pas. Cependant je réprouve certaines rumeurs surtout lorsqu'elle concerne des personnes dont le bonheur m'est cher et lorsqu'il s'agit de leurs réputations. Certaines personnes mal intentionnées prendront un malin plaisir à user de leurs langues de vipère. La noblesse n'apprécie pas que l'on déroge aux convenances. »

L'éclat accusateur ne laissait planer aucun doute sur qui, à son avis, enfreignez les règles de bienséance.

« Comment comptez vous remédier à cela Monsieur Lorindiar ? »

Esméralde serra davantage le bras d'Ision. Un avertissement? . Une seule chose était certaine, le Prince avait apparement très à coeur les intérets de la Dame de l'Epine, peut-être un peu trop.


Dernière édition par Esméralde de l'Epine le Mar 17 Jan - 17:10, édité 1 fois
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Que les masques tombent... [achevé]   Que les masques tombent... [achevé] Icon_minitimeMar 13 Déc - 13:51

Ision détestait prendre les voitures, pas pour une question de pratique, mais tout simplement parce qu'il n'était pas assez vu par les gens du peuple. Il ne dut rien durant tout le trajet, préférant refermer une à une ses barrières psychiques et se reposer pour les événements à venir. S'il était un maître en matière psychique, son pouvoir de lire l'avenir à très long terme était encore imparfait et il avait encore ce sentiment de fatigue depuis qu'il avait mêlé une partie de son pouvoir avec celui d'Esméralde, il se demandait encore pourquoi... cela lui rappelait l'une de ses expériences où il avait noté que lorsque deux êtres possédant les mêmes capacités psychiques s'affrontaient, il en résultait toujours pendant quelques temps, une trace résiduel dans l'esprit, après autopsie, il s'était avéré une certaine lésion chez le plus faible des deux esprits. Mais il n'avait jamais tenté cela avec des sylphides, peut être aurait il dû, quoiqu'il en soit, il se reposait avant de mettre un pied à terre.
Les fastes et la beauté du palais le laissaient totalement indifférent, la beauté n'était qu'une question de subjectivité, rien de scientifique, quoiqu'il en soit, il regarda les nobles de toute sa hauteur, même si certain étaient plus grands que lui, ils paraissaient ridiculement petits. L'annonce de l'arrivée du Sieur Lorindiar et de la Dame de l'Epine avait frappé comme un coup de tonnerre et l'égo d'Ision, dans sa démesure, se complaisait parfaitement, ridicules être nobles, le lord le détestait bien plus que les gens du peuple, car ces derniers avouaient volontiers leur ignorance mais cette noblesse croyait savoir tout sur tout alors qu'ils ne connaissaient rien et Ision ne détestait rien de plus que cela, croire que l'on sait alors que l'on ne sait pas et finalement, c'était là le but de cette rumeur, mettre chacun des nobles présent dans une certitude erronée, jouer avec eux, détruire leur psyché devant ce couple presque parfait... divin? Quelque part certainement, car si la majorité des gens présent ignorait la nature Sylphide des deux protagonistes, leur splendeur n'avait rien d'humain, bien au contraire. Même le Prince et le Maire vers qui ils se dirigeaient paraissaient bien pâle à côté de tant de noblesse.


Le regard du Prince pour Ision amusa ce dernier, car s'il était venimeux, celui du lord était presque sarcastique, brillant à chaque instant et alors que le Prince finissait de débiter son discours plus qu'idiot, d'homme jaloux, de mortel incapable de pouvoir mesurer l'importance qu'avait Ision. Les deux hommes avaient toujours entretenu des relations suffisantes pour qu'ils s'ignorent et se respectent, mais si le Prince ouvraient les hostilités...
Le maire et Ision se serrèrent chaleureusement les mains comme deux vieux amis, s'appelant par leurs prénom respectifs, voilà un autre point de désaccord avec le Prince, mais le maire devait trop à Ision pour l'ignorer. Et alors qu'il avait été jusqu'à présent silencieux, Ision prit la parole, avec un ton milieu recouvert d'une acidité certaine... s'adressant en premier au Prince...


"Mon souverain, les langues, plus elles sont biens pendues... plus elles sont facile à être coupées. Je ne pensais pas susciter de la jalousie venant d'un homme de votre rang et de votre... condition."

Derrière son masque, Ision jubilait, il aurait put être encore bien plus acide mais... il se le réservait pour plus tard. Tous dans l'assemblée considéraient le Prince comme un incapable qui ne méritait pas sa place, son rang ou son titre. Le maire se racla la gorge en entendant Ision qui décida de ne pas s'arrêter là, surtout en sentant la main d'Esméralde serrer son bras, il posa, presque tendrement sa main sur celle de sa concubine, quiconque aurait prit ce geste pour de l'affection, Ision ne faisait pourtant que rassurer Esméralde, il ne toucherai pas au Prince, elle devait le savoir, mais elle n'avait pas intérêt à interférer dans ce duel verbal, simple question de courtoisie...

"A quoi pouviez vous donc vous attendre? Plus l'ignorance des humains est grande, plus vaines sont leurs paroles... certains ici présent prétendent presque savoir avant la Dame de l'Epine et moi même, ce que nous ressentions... alors les convenances... ne sont qu'un voile que toute cette noblesse croit tisser pour se donner bonne conscience, je n'ai pas besoin de ce genre d'artifice, j'ai ma conscience pour moi et mes nuits sont calmes et peu agités"

Ision délaissa totalement le Prince, se tournant vers le Maire...


"Dreak, c'est toujours un plaisir pour moi de vous revoir, j'espère que nos affaires sont florissantes..."

Le maire lui répondit d'une voix agréable, bien qu'il eut du mal à se détacher de la beauté d'Esméralde...

"C'est tout naturel, vous maintenez l'économie de ce royaume Ision, et la paix à Thyrénium tient en grande partit grâce à votre commerce, il est naturel de vous reconnaitre cette gloire. Et sachez que même si je me suis étonné moi même de voir la Dame de l'Epine à votre bras, vous vous assortissez d'une manière presque fusionnelle..."

Ision le salua simplement pour le remercier. Il était vrai que le commerce du Lord faisait vivre une bonne partie de la population et que les lien qu'il entretenait avec les différents royaumes assurait une rente confortable à Hespéria et ses dirigeant. C'est alors que le Lord entendit la musique d'introduction du bal, une musique qu'il affectionnait particulièrement...

Spoiler:

"Si vous voulez bien nous excuser..."

Il prit Esméralde avec lui et l'entraina sur la piste de danse, Ision était un merveilleux danseur, comme il se devait de l'être dans cette société, mais plus encore, même avec un rythme lent comme l'avait cette chanson et sa chanteuse à la voix de cristal, il excellait et transportait Esméralde, comme si elle était une véritable œuvre d'art qu'il était entrain de confectionner sous l’œil amusé du maire et jaloux du prince. Maintenant qu'ils étaient tous les deux, elle et lui, pouvaient discuter...

"Et bien... il semblerait que notre sort soit scellé, mais je ne compte pas mourir ce soir, après la première danse, il y aura un discours inaugural, après le banquet traditionnel entrecoupé d'autres danses. Voulez vous toujours les sauver Esméralde?... Je peux encore empêcher ça, nous devons trouver qui... liez vous à moi, explorons les esprits, je pourrais le faire seul, mais dans cette valse, nous sommes deux..."

Ision adorait cette chanson, il avait dansé dessus pour la première fois avec son épouse il y a fort longtemps, à l'époque ce n'était qu'un simple conte, mais si Ision aimait encore une chose en ce monde, c'était ce conte, cette chanson, son amour perdu.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Que les masques tombent... [achevé]   Que les masques tombent... [achevé] Icon_minitimeMar 13 Déc - 17:53

« Si vous deviez véritablement couper toutes les langues trop pendues, monsieur Lorindiar, cette terre serait le royaume des muets. » pensa Esméralde dont les doigts n’avaient pas quittés le bras de son cavalier masqué.

L’envie d’intervenir dans ce duel de coq et de mots taraudait la Dame de l’Epine. Elle supportait difficilement d’être l’enjeu de cette joute dans avoir le privilège de se défendre ou de se justifier seule. En cet instant, et bien qu’elle soit le cœur de cette discussion acide, elle bénéficiait d’autant de considération qu’une belle plante verte sous tutelle. Pourtant malgré sa volonté d’affirmer autant son indépendance que d’assumer ses choix, elle s’abstint de tout commentaire en sentant la main d’Ision presser la sienne. Soit… elle les laisserait se mesurer dans cet affrontement verbal, qui indéniablement tournait en faveur du Sylphide, sans souffler mot. Le prince Timothée avait la rancune tenace, entre autres défauts, cet affront ne manquerait pas de provoquer son courroux et l’audace acide du Sieur Lorindiar deviendrait celle d’Esméralde. Les jours prochains, s’ils survivaient tous, seraient particulièrement pénibles, et le souverain vraisemblablement invivable. Si bien que la Sylphide envisagea instantanément de se retirer sur son domaine. Subir les foudres d’un monarque n’avait rien d’agréable.

Pour l’instant cependant, les humeurs de sa Majesté se trouvaient relayée en second plan tout comme les raisons de ce différent entre ce dernier et le Lord. Esméralde n’attachait aucune importance à cette réputation dont se parait la noblesse terranne. Et si habituellement, elle n’était pas sujette aux frasques, c’était uniquement parce qu’elle usait de discrétion en choisissant ses amants. Evidemment, Ision Lorindiar n’avait rien d’un homme discret, mais il n’était pas non plus celui avec qui elle partageait ses nuits.

« Fusionnel » Amusant de voir combien les gens accordaient de crédits aux rumeurs. Ils ne cherchaient pas à voir au-delà, non… ils s’arrêtaient aux apparences, par facilité, par manque d’esprit critique. Un terreau, un engrais parfait pour faire fleurir un complot. Pourtant, si quelqu’un s’était penché sur les manières de l’un ou de l’autre, ils auraient perçu une certaine distance, une certaine réserve sous le vernis de l’éducation, entre les deux Sylphides. Et lorsqu’Ision entraina Esméralde dans une valse, il n’y avait aucune trace de tendresse ou de passion dans leurs regards mêlés.

Le lord dansait admirablement, mais contrairement à bien des hommes, il avait eu l’éternité pour apprendre. De toute façon sa cavalière se révélait à la hauteur de ses talents et n’avait rien à lui envier
.

« ..liez vous à moi, explorons les esprits, je pourrais le faire seul, mais dans cette valse, nous sommes deux..." »

Esméralde ne répondit pas immédiatement. Ses iris ébène se levèrent vers lui.

« Vous ignorez ce qu’il résultera si nous lions nos deux âmes.. La dernière fois… était déjà éprouvante quoique partielle. Ision, nous allons nous donner en spectacle et je doute que vous trouviez plaisant de sentir autrement que sous vos pieds, le marbre de ce dallage »

Elle continua à valser, suivant ses pas avec une grâce éthérée.

« Je souhaite les sauver, mais nous écrouler sur la piste de danse, n’arrangera rien de nos affaires… cependant nous pourrions nous retirer dans l’une des alcôves…. »

Elle haussa doucement les épaules

« Nous ne sommes plus à un scandale près. Retirons nous sitôt la danse achevée… »

Elle ferma les yeux, tout en se laissant guider par la main ferme de son cavalier.

« Vous aimez cette musique, alors attendons qu’elle s’achève»

Ce n’était pas une supposition, la Dame de l’Epine était sûre d’elle, et pour ne pas gâcher le plaisir de son compagnon, elle se tut jusqu’à ce que la dernière note retentisse. Puis, elle l’entraina à sa suite. Esméralde connaissait très bien le palais. Trop dirait certaine mauvaises langues… peut-être… en tous cas, elle savait exactement où et par où se rendre pour accéder à ce qu’elle avait un peu plus tôt appelé alcôve. Dans un langage plus terre à terre, c’était une pièce cachée dont la porte se trouvait derrière un pan de bibliothèque au mécanisme ingénieux. Bien que n’ayant pas de fenêtre mais plusieurs artifices permettant si on le souhaitait d’espionner la salle de bal, la pièce était joliment agencée et décoré, signe de sa fréquentation. D’ailleurs Esméralde le confirma aussitôt.

« Lorsque son Altesse était plus jeune, elle venait se réfugier ici. Parfois aussi assistait-elle ainsi aux réceptions mondaines dont son père le tenait à l’écart. »

Elle ne fit cependant pas mention de la façon dont, elle avait connu cette alcôve.

« Nous seront plus tranquille ici et invisible de tous… . »
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MessageSujet: Re: Que les masques tombent... [achevé]   Que les masques tombent... [achevé] Icon_minitimeJeu 15 Déc - 0:11

Ision suivait la danse avec une perfection parfaite, il en connaissait chaque note il savait ce qu'il devait faire... et nul besoin de don de vision, il fermait les yeux en dansant, et pendant peut être une fraction de seconde, Esméralde put se sentir par Ision, ce dernier les yeux fermé avait eut une vision qu'il appréciait trop, l'espace d'une seconde, il avait vu le visage de sa femme et cela s'était ressentit dans sa danse, pendant une seconde il avait serré Esméralde, comme si elle avait été une autre, peut être la noble l'avait elle ressentie, le lord s'en moquait, il s'était très vite reprit, cette faiblesse, une résultante de leur union de tout à l'heure peut être. Quoiqu'il en soit, il continua de danser, parfait au milieu de ceux qu'il considérait à présent comme de la vermine.
C'était toujours ainsi, quand il était invité à ce genre de fête, sa nature de sylphide reprenait le dessus et ceux qu'il avait vu à son arrivée comme des êtres humains, finissait tel des insectes, Ision était bien au dessus d'eux et il s'en rendait compte, ces ignorants... il était probablement le seul appartenant à la caste des éclaris dans l'assistance, ses pairs n'étaient que rarement conviés à de tels réceptions et ne s'y aventuraient guère, une simple question de caste et de protocole que Ision se plaisait à briser purement et simplement.

Le lord savait que sa réflexion lui vaudrait certainement quelques représailles, des contrôles de ses établissements peut être, le prince était connu pour être un enfant et Ision ne doutait pas qu'il se vengerait comme tel. La faiblesse de ce souverain n'était pas seulement une rumeur, c'était un fait. Bien entendu, il avait des pouvoirs, mais la manière d'exercer ses droits et de piquer des "colères" étaient devenus assez légendaires pour qu'il soit railler par la majeur partit de ces nobles présents et qui lui faisaient des courbettes... répugnant. Qu'une chose soit claire, Ision avait de nombreux défauts et méritait milles fois milles morts, mais il ne s'était jamais abaissé à faire des complaisances, même lorsqu'il s'agissait qu'on lui forge un nouveau corps.

Ision reconnaissait à Esméralde ses talents de cavalière, elle réussissait à suivre son rythme à la perfection, outre le fait qu'elle soit une sylphide, son âge et ses vies avaient dû être nombreuses pour connaitre ainsi les pas qu'utilisait le lord, il appréciait, si elle était plus vieille, alors peut être pourraient ils réussir à faire un éclat de gloire, alors peut être se ferait il comprendre par elle et peut être alors au dernier moment, lorsqu'elle verrait qu'elle pouvait tenir entre ses mains la vie de tant d'êtres et de créatures, alors elle déciderait d'assouvir un acte qu'elle ne pensait pas imaginable et de marcher avec Ision sur des cadavres, pour atteindre le pallier de la gloire.

"Nous donner en spectacle? N'est ce pas ce que nous faisons déjà... ? regardez les Esméralde, regardez leurs yeux avides de notre puissance et de l'union qu'ils nous accordent, regardez les jalouser ce qu'il ne peuvent comprendre, ces ignorants..."


La voix d'Ision était la même, son timbre également, mais le désir dans ses yeux brulait de les voir à ses pieds. Il n'avait jamais caché son ambition, elle était si naturelle pour un sylphide, mais lui, contrairement à d'autres, avait les moyens de l'assouvir, plus encore, Esméralde, ce soir, venait de lui en donner l'opportunité, mais saisir t il cette chance, lui qui finalement, bien qu'au premier plan, tirait toujours les ficelles dans l'ombre d'un tableau qu'il avait par avance confectionné.

Elle ferma les yeux, lui aussi, une alcôve? Très bien Esméralde, Ision allait la suivre sans discuter, mais c'est au moment où tout deux fermèrent les yeux que l'image de sa femme revint à Ision. Il avait vécu cela une seule fois, la présence d'une autre médium, très puissante. Un scandale? Oui il y allait en avoir un, ne serait ce que de voir les deux présumés amants s'éclipser, cela n'arrangerait pas les affaires du lord avec le Prince, mais le jeu en valait la chandelle. Pour l'instant, il n'avait aucune raison de sauver les gens présents, il ne faisait rien gratuitement et n'avait jusqu'à preuve du contraire, eut l'assurance de quoique se soit. Mais il voulait voir jusqu'où Esméralde serait prête à jouer. Il ne pourrait pas lui mettre une laisse, tout comme elle ne pourrait pas le faire pour lui, elle devrait se décider au moment crucial, lui dire ce qu'il aurait, sinon, il ne ferait rien, il ne l'aiderait pas, elle pouvait en avoir la certitude.
Il apprécia cependant sincèrement le geste d'accepter de finir cette danse, ce qui se fit. Et à peine la dernière note fut elle achevée qu'ils disparurent tous deux avant que la plupart des convives ne s'en rende compte. Cependant, d'aucun avait dit les avoir vu s'éclipser vers les cuisines, d'autres encore prétendait avoir entendu Esméralde parler de la chambre du prince! Ils glousser dans une basse cour où régnait la tromperie et l'irrespect le plus total.


Ision suivit sa partenaire dans le dédales avant d'arriver à cette alcôve dont elle lui expliqua l'utilité. Le prince était peut être plus malin qu'il n'y paraissait, ou tout simplement était ce un comble, créé pour pallier le fait que c'était ici que le Prince se terrait lors de terreur nocturne ou de cauchemars. Les rêves... Ision les avaient souvent étudié, il avait martyrisé nombres de créature pour tenter d'en percer le secret. Mais elle, Esméralde la connaissait, le lord se contenta d'un petit sourire amusé sans pour autant poser plus de question. Il s'avança vers l'un des yeux pour voir ce qui se passait dans la salle, mais son regard se porta sur d'autres que l'assistance, il les repéra, bien... ils étaient tous là, en place, attendant ses ordres et il savait qu'Imnia se cachait continuellement dans son ombre et qu'elle était donc là, grinçant des dents, jalouse d'Esméralde et de l'attention qu'il lui portait, la délaissant elle.

Il se retourna alors vers Esméralde...


"En entrant ainsi dans leurs esprits nous pouvons tous les tuer, êtes vous consciente des pertes que cela pourrait encourir, il nous faudra naviguer dans tous les esprits, celui du prince et du maire ne font pas exception. Peut être est cela... si notre ennemi est l'un de notre race, peut être a t il prévu ce que nous ferions et profitera t il de notre faiblesse et de notre intrusion pour frapper... mais si vous êtes prêtes à prendre ce risque... moi, cela fait bien longtemps que je dors sans être réveillé par des cauchemars..."

Il enleva son masque, dévoilant ses traits, bien entendu il n'avait pas changé depuis qu'il l'avait mit, mais une question pouvait venir à l'esprit... n'était il pas finalement, plus humain ainsi masqué qu'avec son véritable visage? Il lui tendit ses mains...


"Ne serait ce qu'un instant, vous et moi devrons avoir assez d'empathie pour pénétrer leurs esprits... pendant un instant ressentez ce que vous éprouvez envers moi... haïssez moi... aimez moi... peut importe, ressentez et priez dans la langue ancienne, celle de Taulmaril la grande, et alors nous verrons..."

Il attendit, fermant simplement ses yeux, son éternel demi sourire au coin des lèvres. Ision Lorindiar... Esméralde de L'Epine... allaient peut être changer à jamais le visage de ce royaume masqué.
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MessageSujet: Re: Que les masques tombent... [achevé]   Que les masques tombent... [achevé] Icon_minitimeVen 16 Déc - 15:01

« Si l’un des notre porte la marque de cette félonie, il est probable qu’il est omis notre … amitié pour cette soirée et je doute qu’il en ait conçu un plan aussi machiavélique. Quoi qu’il en soit, en nous affichant de la sorte, nous l’en avons informé. »

Elle ôta à son tour son masque, dévoilant un visage dépourvu de tout sentiment.

« En admettant qu’il soit ici, d’une façon ou d’une autre. Mais n’est ce pas le propre des marionnettistes de rester dans l’ombre tout en préférant laisser à ses pantins le soin d’agir. »

Elle s’approcha de son cavalier, et déposa ses mains entre ses doigts frais.

« Vous souvenez vous de ma vision, Ision. De chaque visage convulsé par le poison. De chacune de ces personnes tombant au sol, sans vie. Moi… je revois chacun de leurs traits, ressens chacune de leur douleur, de leur peur et subit chacune de leurs morts. Quel intérêt de parcourir les esprits de ces gens, ils ne sont que les victimes d’une machination qu’ils ne soupçonnent pas. Nous cherchons le joueur ou ses marionnettes, les autres ne nous intéressent pas. Réservons et concentrons nos forces pour ceux qui le méritent. »

Il voyait trop grand, elle choisissait le coté pratique. Son ambition le portait-il-donc à vouloir fouiller chaque conscience de ce palais dans les moindres secrets ? Trop long… Trop aléatoire … Trop repérable … enfin pour sauver cette assemblée. Evidemment naviguer dans les esprits des notables ainsi assemblés revêtait une toute autre attirance pour un homme comme le Lord. Combien de secrets recelaient ce monde d’apparence et de fausseté. Certains avaient de la valeur, d’autres non, mais la sylphide devinait en son compagnon, un homme apte à se servir de toutes informations afin d’assouvir ses desseins ou ses désirs. Jusqu’alors, elle ignorait quels ils étaient… Mais mêler leur pouvoir indiquait forcément qu’ils se révéleraient l’un à l’autre, plus ou moins. Rester à savoir ce qu’elle apprendrait sur lui et ce qu’il découvrirait sur elle. Cette possibilité, cependant, n’influença pas sa décision. A son tour, elle ferma les yeux.

Ressentir… Ision … Il n’était pas homme à laisser indifférent. Il ne laissait pas indifférent. Esméralde ne concevait pour lui ni amour, ni haine, aucun jugement aussi tranché … plutôt une sorte de curiosité, d’intérêt. Bien évidemment elle ne restait pas insensible à son charme ou à ses menaces, de même qu’elle entrevoyait assez clairement son esprit aussi manipulateur que calculateur, mais elle appréciait le jeu auquel ils s’adonnaient ensemble. Tantôt Chat, tantôt Souris. Oui, elle n’avait pas rencontré depuis longtemps une personnalité capable de rivaliser avec elle et au risque de se bruler les ailes, elle en appréciait les différentes facettes.

Elle ne prononça pas de prière dans l’ancienne langue de Taumaril. Enfin si elle le fit, ce ne fut pas à haute voix, mais peut-être n’était-ce pas nécessaire pour réunir leur conscience. De ce lien étrange établi entre eux dans le boudoir de la Dame, résultait-il cette connivence particulière qui les lia brutalement ? D’une certaine façon, ils se complétaient. Ision offrait à leur couple, une vision ponctuelle et proche de l’avenir, et les probabilités du futur. Esméralde dégageait la précision de chaque événement passé comme à venir. A eux deux ils gagnaient une connaissance presque parfaite du Temps à condition de rester accordé l’un à l’autre.

Mais il existait une contrepartie à ce gigantesque pouvoir latent, fragment incomplet de leur potentiel commun : la connaissance de l’autre. Malgré les barrières élevées, les protections s’effritaient dans cette osmose si particulière qui les unissait en cet instant précis. L’ivresse du pouvoir, la sensation de toucher le divin s’accompagnait de ce léger défaut. Des images, des visions défilaient une à une, s’échappant d’un carcan mental ou la Dame de l’Epine les tenaient prisonnières, tandis que celle d’Ision la submergeait. Il assista à sa première mort … une noyade dans les eaux tumultueuses d’un torrent, il découvrit au travers de son regard Cimmerium… Taumaril encore resplendissante, des visages aimés, d’autres honnis..

Plus il cherchait à en apprendre sur Esméralde et plus il lui permettait aussi de s’enfoncer dans ses souvenirs à lui. Un jeu dangereux, à double-tranchant. Les pensées, les idées accessibles dans un premier temps, n’étaient pas les plus « compromettantes », juste des tranches de vies, des morceaux d’existences sans réelles importances. Cependant plus cet état se maintiendrait entre eux, et plus ils se dévoileraient l’un à l’autre sans en avoir le désir ou la volonté. En tout cas, si Esméralde au travers de cette expérience ressentait l’essence du pouvoir d’Ision sans l’appréhender dans sa totalité, il en allait de même Pour lui. Pourtant... le pouvoir d’Esméralde lui semblait brimé par quelque chose sans parvenir à le definir ou l'entrevoir... juste cette étrange sensation qu'elle n'en disposait pleinement.

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MessageSujet: Re: Que les masques tombent... [achevé]   Que les masques tombent... [achevé] Icon_minitimeSam 17 Déc - 21:43


Ision n'apprécia pas la réponse d'Esméralde, elle avait comprit ce qu'il voulait, la seule façon pour lui d'accéder aux consciences qu'il voulait pervertir serait de forcer la main de sa consœur et il savait que même s'il avait un grand pouvoir, il devait prendre conscience que celui de la noble n'était pas sans valeur par rapport au sien. C'était un double tranchant qu'il aimait, certes il ne pouvait pas la défaire aussi facilement qu'il l'imaginait mais... un tel pouvoir, ils pouvaient s'ils s'alliaient... faire tellement de choses. C'était une des raisons pour lesquels, ne pouvaient pas ou se retenaient, d'influencer le cours de l'histoire, voilà pourquoi ils n'avaient rien fait pour la sœur jumelle de Cimerium, Taulmaril, car si seuls Ision et Esméralde décidaient d'entrer véritablement en piste, ils pouvaient être à la tête d'Hespéria avant la fin de la semaine.
Les sylphides, à la fois anges et démons de ce monde, tout dépendait de ce qu'ils faisaient de leurs pouvoirs... mais une telle puissance avait un prix que le Lord était prêt à payer, mais pas comme ça, il ne pouvait pas paraitre sur le devant de la scène, il savait que si le dirigeant de son peuple voyait se faire une telle félonie, il devrait prendre les mesures nécessaire à l'encontre d'Ision, et ce dernier n'avait pas du tout l'intention de subir de le châtiment de ses pairs, même s'il flirtait toujours avec la légalité, il n'avait jamais franchit la ligne rouge.

"Une fois que nous l'aurons trouvé, laissez moi ce plaisir... laissez moi briser les fils de ce prétendu marionnettiste afin qu'il danse pour nous. Le laisser être jugé par la justice trop clémente d'Hespéria serait une insulte à ce qu'il a prévu contre nous."

Ision utilisait le "nous" mais en pensant le "moi", il se moquait bien des autres nobles, du prince ou même du maire, ce qui comptait pour lui était qu'il reste en vie et c'était également l'avis d'Imnia qui était dans les ombres à les surveiller. Si Esméralde tentait quelque chose à l'encontre de son maître, elle mettrai elle même un terme à la vie de sylphide, allant jusqu'à torturer son âme.

"Mais soit... j'accède à votre requête mais n'oubliez pas... vous me devrez éternellement quelque chose"

Il ferma les yeux, sentit les mains d'Esméralde dans les siennes. Il était curieux de cette femme, cette sylphide qui comptait visiblement comme l'une de ses pairs les plus puissante qu'il ait rencontré jusqu'à présent, mais avait elle les dons d'Ision rien n'était moins sûr, il avait toujours de nombreuses cartes dans sa manche et même si le contact mental allait forcément avoir un impact sur lui, il gardait une partie de lui même prête à les jouer au cas où...

Il avait bien entendu remarqué le charme d'Esméralde et n'était pas insensible à sa beauté, peut être l'attirait elle encore plus parce qu'elle était sylphide, elle était comme lui quelque part, parfaite. Elle n'avait pas l'imperfection des autres femelles à pouvoir donner des enfants ou à contracter des sentiments envers son partenaires. Elle n'avait pas ce côté agaçant des nobles de se croire supérieur alors qu'ils ne sont rien ou de prétendre tout savoir alors qu'ils ont encore des difficultés à épeler leurs prénoms. Ision n'avait pas d'aile et ne se prétendant pas ange et ferait certainement tout ce qui serait en son pouvoir pour se protéger et épargner son corps. Car son esprit était aussi puissant que son corps était faible, il aurait été Terran il aurait certainement eut ce que l'on appelait communément "la maladie des os de verre", même s'il était plus résistant que cela, il devait pas faire le moindre effort sollicitant une force physique surprenante sans engager son pronostic vital. C'était en cela que résidait sa véritable faiblesse, finalement exposée aux yeux de tous, mais si visible qu'elle en devenait transparente.

Ision lui même dut surpris de l'efficacité du rituel auquel ils s'adonnaient... leurs consciences... était ce parce qu'ils étaient sylphide? Non c'était bien au delà de ça, c'était une question d'âge, de complémentarité, comme si le tableau du yin et du yang trouvait son accomplissement final. La conscience du lord fut transporté, transposé avec celle d'Esméralde comme pour ne faire presque qu'une seule entité. Après tout, les sylphides n'ont jamais eut de corps propre, dans leurs formes primaire, Ision et Esméralde étaient deux créatures éthérée et asexué, deux conscience qui avaient prit corps, tel était la meilleure manière de concevoir les sylphides. Ils devenaient le temps.

Il se rendit compte trop tard de l'erreur monumentale qu'il était entrain de commettre ou peut être était ce parce qu'il était trop avide d'un nouveau pouvoir et s'était laissé aveuglé, mais sa vie, ses vies, se mêlant à cells d'Esméralde, ils devaient se livrer l'un à l'autre et... il ne va pas sans dire qu'Ision ne tenait absolument pas à ce qu'elle en sache plus sur lui, ses défenses psychiques étaient solides mais l'ivresse du pouvoir qui parcourait la créature qu'il était devenait plus fort. Était ce cela être un Dieu? Ces créatures dont il avait sans cesse entendu parlé et dont il serait l'héritier. Alors qu'il voyait sa première mort, elle voyait la sienne, des images, brèves, racontant la première vie d'Ision, un enfant d'une dizaine d'année assis à un bureau dans un bibliothèque, un enfant merveilleux, aux cheveux déjà blanc, un homme courant dans la salle, des chevaliers, ision sortant, contemplant Taulmaril la grande en proie aux flammes et au sang, ce gamin de 12ans... Ision? Au milieu des cadavres avançant comme s'il leur était supérieur, comme s'il marchait sur sa propre œuvre, son propre tableau. Puis ce chevalier, cette lame, un homme s'interposant pour sauver la vie d'Ision et cette phrase d'Ision... "Pourquoi as tu fais cela grand père?" l'homme lui répondant... "Car l'important c'est de vivre, ne serait ce que quelques secondes de plus..." Ision méprisant cette phrase, continuant son chemin jusqu'aux portes de la ville, puis le froid, aucune douleur, la lame d'un chevalier le transperçant de part en part lui un enfant... Le Lord se débattit, la vision cessa... mais il voulait en savoir plus sur sa consœur, alors il explora son esprit, faisant sauté de son côté, une à une ses propres défenses jusqu'à ce qu'elle puisse voir le visage de cette femme...

Elle avait les cheveux blanc, elle ressemblait à un enfant de la lune, cette femme, une autre image... Ision et cette femme s'embrassant, puis un lit, elle était tombé malade, une autre femme à ses côté, une guérisseuse, la soeur de la femme d'Ision. Le lord ouvrit intérieurement les yeux et brisa la vision, entrainant une intense douleur mental chez lui comme chez Esméralde, mais il continua encore un peu et elle vit les hommes d'Ision se positionner partout dans le palais, le lrod n'avait aucune intention si ce n'est défendre sa propre vie, autant d'homme, oui il en avait... elle en vit au départ 10 puis dans ses souvenirs... 20... 30... combien encore...
c'est alors que Esméralde put voir une marre de sang... non c'était la limite, il ne devait pas aller plus loin stop... Il ouvrit une nouvelle fois les yeux et tout fut balayé d'un côté comme de l'autre. Ils se retrouvèrent l'un et l'autre dans un lieu complétement blanc, une matrice originel dans leurs corps primitifs, Esméralde se retrouvait face à l'enfant qu'était Ision, ce petit bonhomme de 12ans au même regard bleu que le lord avait et qu'il fallait autant craindre que sa "version adulte", habillé simplement, de vert et de rouge, une immense tache de sang au milieu de sa tunique, il lui parla, il avait véritablement la voix d'un enfant, mais rien ne donnait à rire de cela contrairement à tout les Terran de cet âge il n'était pas "mignon"...


"ça suffit Esméralde, si nous continuons ainsi, nous allons nous auto détruire et je doute que même notre immortalité sylphide y résiste. Ne me regardez pas comme ça, je n'y suis pour rien, visiblement nous étions plus compatible que prévu. Maintenant portez moi..."

Il tendit les bras vers Esméralde, attendant qu'elle le soulève du sol, puis il continua...

"Centrez votre esprit sur ceux que nous avons déjà vu, éliminez les, je vous suivrai... trouvez l'esprit, et laissez moi m'en occuper"

Il concentra son esprit et la suivit... l'harmonie allait être totale
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MessageSujet: Re: Que les masques tombent... [achevé]   Que les masques tombent... [achevé] Icon_minitimeLun 19 Déc - 12:46

Spoiler:

Une enfant, un doigt pointé sur l’horizon dentelé, ses cheveux d’or blanc voletant sous les caprices du vent d’hivers, son visage angélique et innocent tourné vers la montagne, contemplait avec une curiosité naïve les flèches immaculées d’une citée suspendue entre Terre et Ciel. Son regard, aussi sombre qu’une nuit sans étoile, se posait sur les cimes de ce mont, étrange monument à ses yeux d’enfant, desquels surgissaient les pointes des tours d’argent et d’ivoire.

« C’est la citée de Cimmerium, ma chérie. Tu vois ces grandes tours, ici … elles ont grandit en même temps que toi. C’est un endroit magnifique à ce que l’on raconte et bientôt… il sera achevé. » dit une voix tendre alors que des mains usés par les labeurs la recouvrait d’une couverture bien chaude.

« On ira la voir, Pa’ ? Quand elle sera finie ? »

Une jeune fille, couronnée de fleurs, rougissante dans une robe virginale, regardait son promis. Ses yeux se baissèrent timidement sous ses longs cils blonds et le jeune homme déposa sur ses lèvres, un baiser maladroit. Elle avait dix-sept ans et elle l’aimait bien. Il en avait vingt, il était beau avec sa chevelure rousse, ses grands yeux bruns et doux, ses larges mains encore douces. Il était attentionné et se disait fou d’amour pour elle. Il s’empara de ses mains, elle lui livra un sourire rayonnant, dans un éclat de rire partagé, il l’emporta dans leur nouvelle demeure.

La jeune fille est devenue femme. Visage blotti entre ses doigts, elle se recroquevillait sur son lit. Des sanglots secouaient son corps endolori. Elle souffrait. Dans ses chairs et dans son cœur. Elle se sentait seule, trahie, désespérée, détestable, indésirable … stérile. Elle se dégoutait autant qu’il la fustigeait. Elle se rassembla en position fœtale, les coups redoublaient sur la porte. Les hurlements aussi.

Ses bras striés de marques rouges et violacées s’affairaient sur le linge, le battait bruyamment sur le rebord d’un lavoir aménagé directement sur la berge du fleuve. Des bulles de savon s’échappaient entre ses doigts calleux. L’eau était glaciale mais elle n’en sentait plus la morsure. Ses yeux rougis s’étaient taris de leurs larmes, mais la douleur dans sa poitrine, jamais ne cessait. Elle se redressa, sous son bras, le panier empli de linge mouillé. Elle n’appréhenda la poussée dans son dos, seulement lorsqu’elle se retrouva, toute entière dans les eaux froides. Elle ne savait pas nager. Le courant l’emporta. L’épuisement… la peur … les poumons qui s’emplissent… les regrets… la haine… la douleur et la mort.

Une silhouette, plaquée contre son lit avec rudesse. Maintenu, écartelé par des bras solides et ancrés.


« Tu m’as tué. »

La colère suintante de ces quelques mots, et l’éclat noir d’un regard haineux sous le couvert d’une voix grave d’homme. Une lame déchirant lentement la peau, dessinant un chemin de sang et de souffrance où se mêlent des mèches de cheveux renards… des larmes… des supplications… des excuses… la mort.

Les images se succèdent désordonnées, incompréhensibles dans un tourbillon de sensations diverses et mélangées. Une communion électrisante entre leurs deux âmes, livrées l’une à l’autre. Esméralde ressentait la curiosité d’Ision, elle ne la combattait pas. C’était une lutte perdue par avance … Il s’enfonçait dans son esprit, elle se plongeait dans le sien. Une communion… fusionnelle. Les dires du Maire prenaient en cet instant toute leur valeur et leur consistance.

De nouveau tout s’embrouilla, entrainant le lord dans la valse de ses existences

Un visage sévère mais agréable, dont le crâne s’ornementait d’une couronne d’or et de rubis. Une réplique exacte de celle qui siégeait sur le front du Prince Timothée. Un esclandre, une dispute, un rictus acerbe déformant cette face... des mots échangés avec violence et rancœur. Une gifle assenée sur la joue masculine et monarquale par une femme, belle, éthérée… Esméralde ?

Les flashs s’enchainaient avec une brutalité insupportable, en bribes confuses, nébuleuses.

Un sceau tracé… des éclairs … la douleur… fulgurante … un sentiment de perte … frustration … des visages se succédant toutes ceignant cette même couronne …

Stop ! Un blanc immersif, un décor neutre, une matrice vierge. Ils étaient là, l’un en face de l’autre. L’un enfant, l’autre Esméralde de l’Epine. Elle était fidèle à son reflet dans le monde matériel. Parfaitement fidèle, de sa robe moirée bleue, à la fleur siégeant dans ses cheveux d’or pâle. Elle se pencha vers le garçonnet, s’abaissant pour se mettre à sa hauteur.


« Vous prendre dans les bras… Oh, quelle étrange stratégie. L’Ephémère était davantage adaptée… » dit-elle un sourire étrange sur le bord des lèvres.

« Il n’est aucunement besoin que je vous porte. Mais si vous réclamez, pour vous seul, l’esprit du marionnettiste, je considérais ma dette envers vous comme nulle. »

A ces mots, elle se releva et se contenta de prendre la main de l’enfant. Le blanc ambiant se mua doucement, des meubles apparurent, des objets prirent place dessinant peu à peu la salle du Bal. Les gens furent les derniers à apparaitre dans ce théâtre onirique, ombres spectrales déambulant sur la scène comme des automates. Les deux sylphides ne se déplaçaient pas au travers de ce tableau vaporeux, on eut dit que c’était lui qui se pliait à la volonté d’Esméralde. Elle ne cherchait pas à pénétrer la conscience de chacun. Non. Dans un premier temps, elle se concentrait sur l’élimination de ceux qu’elle estimait innocents. Ces âmes ci, empoisonnés lors de sa vision, se teintaient d’une lueur violine. Cette étape fut en réalité brève, presque instantanée grâce à leurs pouvoirs enlacés.

A présent, elle s’insinuait délicatement dans les âmes non colorées, effleurant leur surface avec une légèreté aérienne. Tout ce qu’elle découvrait, Ision le découvrait avec et en même temps qu’elle. Il bénéficiait ainsi d’un contrôle de ses actes, tout comme elle puisait dans la source de ses pouvoirs. Un à un, elle passa les esprits avant de s’arrêter sur celui d’un page. Si le page se contentait de suivre scrupuleusement les ordres de son Intendant, il le faisait cependant en toute connaissance de cause. La sauce au miel de son pichet, dont il arroserait le rôti au diner serait empoisonné. Les directives étaient claires : servir autant de notable que possible mais surtout et avant tout le Maire, le Prince, et leurs proches conseillers … officiels ou officieux. Il n’était qu’un pantin, et ses fils amenaient tout droit sur cet intendant véreux, fournisseur du poison en question.

L’âme de cet homme ne fut pas difficile à trouver. Aussitôt qu’elle le toucha, la Dame de l’Epine, tout comme Ision, comprit déjà qu’il n’était pas l’instigateur redoutable de ce complot. Mais peut-être en connaissait-il l’auteur ?
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MessageSujet: Re: Que les masques tombent... [achevé]   Que les masques tombent... [achevé] Icon_minitimeLun 19 Déc - 20:38

Spoiler:

Ision avait vu et il avait retenu grâce à son pouvoir de mémorisation rapide, tout ce qu'il avait vu de la vie d'Esméralde, mais chose étonnante, il n'en fut pas réjouit, il se sentait étrange, étrange que leurs vies soient quelque part si similaire... mais après tout, après tant d'années d'existence, certaines choses devaient être communes...
Le sang, les larmes, la mort... voilà ce qui avait dirigé Ision et Esméralde une bonne partie de leur existence; la couronne royale d'Hespéria pour elle, la manipulation pour lui, mais tous deux étaient dans les coulisses de l'histoire, des noms à la fois important mais jamais, à l'un comme à l'autre, le jour de leur mort ne serait célébré comme celui d'un prince ou d'un roi.
Etrange chose que la vie d'un sylphide... non... de ces sylphides là, ils étaient tous les deux de dignes héritiers de leur race sauf... pour ce qui était de ne pas s'impliquer dans la vie des simples mortels, ils avaient choisis, le conseil y avait consentit.
L'amour... tout deux l'avait connu... tous deux en avait un amère souvenir, à Esméralde il restait la trahison, à Ision il ne restait que le vide, un vide irremplaçable et jamais aucune des maîtresses qu'il avait put avoir n'avait remplacé sa femme, sa douceur, ses caresses, son parfum; pas même les plus douces, les plus douées, les plus amoureuses... non, si Ision était encore capable d'aimer, c'était celle qui était partie, voilà peut être pourquoi son pouvoir l'empêchait de voir très loin dans le futur.

Il hocha la tête, si elle lui laissait l'homme, la femme, la créature qui était derrière tout cela alors... il considérait ce prix comme acceptable. Après tout, il avait apprit beaucoup aujourd'hui. Et l'idée que seuls les sylphides étaient capable d'apprendre les uns des autres se renforçaient dans son esprit. Lui, elle... au dessus du reste du monde. Oui Ision avait encore de nombreuses cartes, certaines pouvaient restés cachées, d'autres encore, dévoilées. Quoiqu'il en soit, il savait à présent.

Il était ce petit enfant, tenant la main d'Esméralde et alors qu'ils voyaient la scène, le futur, les esprits, peu à peu Ision se dématérialisa, redevenant brume imperceptible, il entourait Esméralde, comme pour combler son pouvoir de ce dont elle pouvait encore avoir besoin, il voyait, il ressentait, il avait le pouvoir absolu, elle aussi. Et enfin, le page... pauvre petite créature à qui l'on avait promit quelques pièces d'or, une telle tâche et si peu récompensée, l'aura d'Ision se fit noire, malveillante, et du néant sortit la main du lord sur laquelle se dressait le saphir d'un bleu nuit qu'il portait en permanence, comme un croc acéré il plongea cette main dans l'esprit du page, lui réduisant à néant le peu de cervelle qu'il avait. Esméralde pu ressentir cette sensation, ce pouvoir convoyer en elle, cette haine dont le lord était capable et cette jouissance qu'il avait à ôter la vie si simplement à ces être inférieurs.

C'était une partie de l'ignominie d'Ision, mais elle n'était pas totale, non, là c'était le simple orgueil commun à tous ceux de sa race, mais c'était si plaisant, si grisant. Ision se vengeait, de la douleur qu'il avait ressentit à la mort de sa femme, mais il se vengeait aussi pour Esméralde de la trahison qu'elle avait subie et elle pouvait le ressentir. Il aimait torturer et tuer, pour la science et faire des expériences mais pour une fois il ferait une exception, il contrôla le page pour qu'il verse de cette sauce dans le repas de l'intendant, puis il boirait le contenu entier du pichet. Non le lord ne ferait pas de coup d'éclat ce soir, il agirait dans l'ombre comme toujours.

L'intendant, Ision et Esméralde s'en rapprochèrent sentir le mal en lui, mais ce n'était l'instigateur non, qui était il, Ision se laissait guider même si son pouvoir était aussi grand que celui de sa consœur, il était même difficile à présent de dissocier leurs âmes et l'un comme l'autre savaient que s'ils n'arrêtaient pas bientôt alors... ils ne formeraient plus qu'un. Ils se rapprochaient dangereusement du rituel sylphide pour obtenir un nouveau corps et cela, le lord ne le souhaitait pas, même si cela signifiait avoir plus de pouvoir, il ne se laisserait pas prendre sa liberté.

C'était plus que leurs consciences ne pouvaient supporter, ils avaient vu le véritable instigateur, ils le retrouveraient dans la salle, Ision prendrait bien garde à ce qu'il subisse milles morts, mais avant il voulait le ridiculiser devant tous. Le rituel touchait à sa fin et c'est le lord lui même qui y mit fin, à contre cœur. Il dissocia son esprit de celui d'Esméralde et l'un et l'autre furent renvoyés dans leurs corps respectifs, Ision était bel et bien là, grand, puissant, mais les deux protagonistes pouvaient à peine respirer.

Le lord palpa dangereusement son pou, comme s'il prenait de l'air pour la première fois de sa vie, il était allongé et restait là, il avait besoin de reprendre des forces. Sa main et celle d'Esméralde toujours unies. Mais pour combien de temps encore? La blonde était à ses côtés et pour la première fois il eut un réel geste d'affection pour elle, il roula sur le côté, arrivant près d'elle, et il glissa sa main dans ses cheveux, puis effleura l'orchidée noire, toujours en place. Il pu enfin parler...

"Nous... devons nous relever. Esméralde, ce que... vous avez vu... au nom de notre peuple, ne le dévoilez pas... gardez le... gardez les... gardez nos secrets les plus intimes a fond de vous. Pas pour moi ou pour vous, mais pour nos mémoires... pour le passé."

Ision était très sérieux, il suait abondamment, tout comme elle, leurs corps n'étaient pas du tout fait pour ce genre d'épreuves et même leurs mentales étaient instable. Mais au prix de milles efforts le lord se releva et lui tendit la main, une nouvelle fois.
Ils étaient désormais uni par un lien trop fort pour être compris hormis par leurs pairs. S'ils voulaient s'en débarrasser, c'était à Cimmerium qu'ils devraient aller et Ision n'avait aucune envie d'y mettre les pieds.

"Le page doit être agonisant à présent, il s'est présenté à la table mais personne n'a commencé à manger, ils nous attendent, regardez..."

Le page était effectivement venu à la table, mais il s'agissait de son sosie presque parfait, l'instigateur du complot n'aurait pas l'idée de les dfférencier. C'était l'un des hommes d'Ision, petit presque un enfant, s'en était un, le fils d'un aubergiste qui aimait les histoires racontées par le lord. Ision se regarda dans le miroir, il ne pourrait pas changer de vêtement...

"Il semblerait que nous allons avoir droit à quelques remarques..." elle comme lui semblaient revenir d'une bataille... épique... mais tout n'était pas encore terminé. L'acte final de la pièce s'ouvrait lorsque Ision réapparut aux yeux des convives entrain de les attendre, il fit signe au maire puis au prince et s'inclina...

"Milles excuses très chers, nous n'avions pas vu le temps passé. Mais n'est ce pas là l'adage de tout être humain que de courir après le temps et de se faire rattraper par lui. Comme excuse, veuillez apprécier mon présent. Les larmes de Kesha"

Il claqua des doigts et plusieurs de ses propres serviteurs entrèrent pour dévoiler un met des plus délicat, quand avaient ils eut le temps de le préparer, voilà une question qui resterait sans doute sans réponse, mais les effluves se faisaient sentir magnifique et une personne se leva pour protester... naturellement... si le rôti n'était pas servit une seule personne pouvait s'en plaindre...



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MessageSujet: Re: Que les masques tombent... [achevé]   Que les masques tombent... [achevé] Icon_minitimeMar 20 Déc - 13:13

La main d’Ision emprisonnant la sienne, comme un point d’ancrage solide au monde réel. Esméralde se rattachait à elle pour ne pas chavirer. Au coin de ses cils, des larmes perlaient. Les sylphides ne souffraient pas. Ils n’éprouvaient pas la douleur liée à une enveloppe charnelle, ne ressentaient pas la brûlure de leurs muscles ankylosés, de leurs os brisés, la fatigue de leur corps. Mais leurs esprits se soumettaient aux lois de la physique. Jouer avec ses pouvoirs, transcender le temps, se fondre l’un en l’autre n’allaient pas sans conséquences sur leurs psychisme. La Dame de l’Epine était exténuée, ses défenses mentales ruinées sous l’impact de cette union. Mais surtout ce manque, cette absence comme une blessure béante à son âme tiraillait son être. Ils avaient été trop loin, aveuglés et ivres. Une erreur… la sollicitude l’oppressait. Plus encore qu’auparavant. Un tribut auquel elle se soumettait tout en sachant que la réciproque était vrai. Un frisson glacé parcourut sa peau d’opale, que les doigts d’Ision dans ses cheveux accentuèrent. Ses yeux demeuraient clos, ses lèvres entre-ouvertes sur un souffle difficile.

« Je me tairais Ision. Non, pour les nôtres trop arrogants pour descendre de leur piédestal d’ivoire, ni en mémoire de ce passé révolu… »

Ses paupières s’ouvrirent sur ces iris d’obsidiennes. Elle se plongea dans le regard du lord.

« … mais parce que je vous respecte. Je ne m’abaisserais à en user contre vous… pas de mon initiative. »

Elle attrapa la main qui lui proposait et se releva. Sa mise laissait franchement à désirer, et si la Dame de l’Epine s’en moquait éperdument, elle savait parfaitement qu’ainsi défaits, le couple se prêterait aux jeux perfides des langues de vipères. Elle n’en tenait habituellement pas compte, mais cette attitude désinvolte mettrait à mal sa réputation et… ses amitiés avec le Prince. La Cour était ainsi faire que les apparences primaient sur la valeur réelle des gens. Dans un soupir, elle tenta vainement de défroisser le tissu de sa robe, d’arranger sa chevelure.

« Des remarques… oui… si nous jouons de chance, mais j’ai peur que nous ayons à essuyer d’autres tempêtes que de simples piques verbales »

D’ailleurs lorsqu’ils retournèrent dans la salle de réception, bras dessus, bras dessous, les regards se figèrent sur les deux sylphides. Certains se paraient d’un éclat amusé ou venimeux, d’autres jouaient les indignés mais aucun ne parvenait à briser l’aplomb inébranlable du couple. Une assurance conférait par bien des années d’existences et de vies différentes.

«… Comme excuse, veuillez apprécier mon présent. Les larmes de Kesha »

Un fumet appétissant et raffiné s’élevait de cette ronde de plats servis par un ballet de serviteurs. La Dame de l’épine, posa sur son compagnon un regard d’étonnement passager. Elle ignorait comment il s’y était prit, mais faisait preuve, encore une fois, de ces nombreuses ressources. Le marionnettiste, attira un instant sa compassion. Assurément le Lord saurait faire de son agonie, une épreuve aussi douloureuse que lente.

Un notable se leva protestant ouvertement, le visage convulsé et rouge. Son voisin tirailla sur sa manche, comme pour le calmer, alors que la stupéfaction des invités faisait place à l’incrédulité.


« Quelle audace Lorindiar ! »

La voix du Prince porta au travers de toute la pièce. Lui aussi s’était levé, et ses joues enflammées présumaient de ses mauvaises prédispositions à l’égard du Lord. Les murmures d’approbation parcoururent la salle avant que le silence ne se fasse.

« Vous abusez de ma patience. Non content de nous retarder suite à votre escapade avec la Dame de l’Epine, vous, vous octroyez en ce palais, un pouvoir qui n’est vôtre ! »

« Votre Maj… » commença Esméralde pour désamorcer le conflit qui se préparait entre les deux hommes.

Peine perdue… elle fut interrompue et promptement remise en place.


« Il suffit ma Dame, lorsque j’aurais besoin de vos explications, je vous le ferais savoir ! »

Le visage d’Esméralde ne se décomposa pas, au contraire, elle faisait preuve d’une extraordinaire impassibilité, comme si elle portait encore son masque. A vrai dire, seuls ses yeux se durcirent, foudroyant l’assemblée et son maitre d’un regard hautain emprunt d’une certaine fierté. Elle n’avait rien de l’agnelle que l’on jette en pâture aux loups. Non, la louve… c’était elle.

« En revanche Lorindiar, j’attends les vôtres. Ou n’en avait vous d’autres que l’excuse de vos appétits charnels. Quoi qu’il en soit je ne saurais tolérer une telle suffisance. Pas à ma Cour ! Puisque vous marchez sur les convenances les plus élémentaires, dévoyez une Dame de ma Suite, vous devrez en assumer les conséquences. Je vous ordonne de réparer cette conduite inexcusable en rendant son honneur à La Dame de l’Epine. »

Sa voix se modula et l’intonation se transforma légèrement pour devenir sarcastique.

« Vous sembliez si bien vous entendre, qu’il serait dommage de vous séparer. »

Esméralde n’avait aucun gout pour le pilori en public. Et le souverain jouait clairement ce jeu-ci. Une façon de lui montrer sa défaveur puisqu’il savait que la Dame tenait particulièrement à sa liberté. De plus, il faisait une pierre deux coups, en mettant sur la sellette, le Lord dont il n’oubliait pas le précédent affront.
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MessageSujet: Re: Que les masques tombent... [achevé]   Que les masques tombent... [achevé] Icon_minitimeMar 20 Déc - 14:58

Spoiler:

Être respecté? Ision gagnait habituellement le respect des autres, du petit peuple, par d'habiles manipulations. Il avait le respect de ses pantins qui lui devaient tous quelque chose, qui avaient une dette envers le lord. Qu'avait il donc fait pour mériter le respect d'Esméralde? Était ce parce qu'il l'avait en partie vengé? Ou parce qu'il ne s'était pas joué d'elle? Il ne comprenait pas et sa psyché était trop atteinte pour tenter une intrusion dans l'esprit d'Esméralde. Elle le respectait et pourtant elle ne savait rien de lui, il ne l'avait pas tué, manipulé, à ce moment précis car il avait besoin d'elle ainsi. Mais qu'en serait il dans une autre situation? Ision n'avait ni ami, ni ennemi, seulement des gens plus ou moins enclin à se soumettre à sa volonté.
Et pourtant, ce respect offert lui restait dans l'oreille, peut être était ce cela aussi qu'il ressentait pour la dame. Il avait déjà écarté l'amour, la haine et tout ces sentiments si tranchés qu'ils ne conviendraient jamais à un sylphide digne de ce nom, une particularité génétique sans doute.

Ision avait parfaitement entendu Esméralde, il savait qu'à l'intérieur de la salle les attendait le Prince qui semblait si jalousement garder la Dame comme un trésor, mais le lord l'avait déjà comprit, le jour où il avait renchérit sur l'offre qu'elle lui avait faite, jamais on ne mettrait de chaine aux pieds d'Esméralde, il fallait l'accepter comme cet electron libre, semblable à ce que lui était finalement. Mais Timothée n'était qu'un Terran, si faible... si limité... et il n'avait rien de plus à son actif qu'une couronne qui lui était revenu par hasard, comme sur un coup du sort.

Quoiqu'il en soit, l'arrivée des plats d'Ision eut l'effet escompté, ou presque, le sylphide aurait dut prévoir la jalousie de ce prince de carton. Même si le maire avait un sourire musé sur le visage, il ne pouvait pas intervenir sans déclencher un incident diplomatique dont il n'était pas sûr de sortir vainqueur. Il regarda Ision, à aucun moment le lord ne perdit son aplomb, bien au contraire, à chaque phrase prononcée par le Prince, Lorindiar paraissait encore plus resplendissant, à l'image d'Esméralde, il n'est pas aisé de faire sortir de ses gonds un sylphide et certainement pas en l'attaquant de front. Ision savait que même si le prince Timothée était faible physiquement, il ne suivrait pas la cadence, aussi resta t il impassible. Il ne pouvait aps affrotner le Prince directement, il avait besoin de ses appuis stratégique dans la région, mais il ne doutait pas que ce n'était pas ce à quoi il pensait.

Ision fini même par sourire, de ce sourire satisfait et sadique qu'il avait lorsqu'il remportait une manche. Il prit un verre d'eau sur la table et le porta sous le regard de Timothée, il glissa avant tout un mot à Esméralde...


"Et c'est cela que vous essayez de sauver...?"

Puis il s'adressa à Timothée

"Désirez vous un peu d'eau pour vous remettre de vos émotions, cher Prince?"

Le fait qu'Esméralde avait voulu intervenir l'avait étonné, voulait elle sauver le prince de la verve d'Ision ou protéger Ision de quelque chose? Si c'était le dernier cas, ce serait insultant, il n'était pas un Terran et les Rois ne faisaient pas trembler Ision, il en respectait beaucoup et rare sont ceux pour qui il avait une profonde inimitié comme celle envers le prince.

"Me serais je trompé d'endroit? Me trouverais je dans une basse cours du peuple où deux coqs vont s'affronter pour la belle, pardonnez moi ce langage Esméralde, poule? Je n'ai aucune plume sur moi et ne compte pas m'en faire pousser. Il m'est aisé de faire venir à moi le soleil alors pourquoi irais je me coller des plumes pour tenter de l'atteindre? La jalousie de votre altesse quand ma main touche les courbes de celle qu'il convoite est navrante... car si c'est ainsi, vous ne la considérez pas mieux qu'un morceau de viande qui puisse se disputer. Si vous voulez ce genre de femme, les maisons closes vous seront, je n'en doute pas, grande ouvertes."

Ision lui, prit une gorgée de cette eau, il avait tout son temps et le fait de par répondre énervait sans doute encore plus le Prince. Il avait délicatement passé sa main sur le creux des hanches d'Esméralde, avec une duceur presque déconcertante. Et bien qu'il remettait le maitre des lieux à sa place, jamais il ne lui manquait de respect en le nommant par son prénom ou un autre surnom que celui de Prince. Question d'éthique et
de stratégie.


"Le monde est vaste, Prince, vous apprenez une liaison entre deux êtres mais qui peut vous dire qu'ils ne sont pas sortit de votre royaume, pour échapper à toutes ces langues de vipère que je me ferai le plaisir d'arracher une à une (il foudroya la foule du regard et aucun noble, hormis le maire ne pu soutenir son regard), dans un autre royaume pour vivre simplement et normalement, pour consumer union et amour entre nos corps, nos esprits, mais également les Dieux s'ils existent et qu'un testament n'a pas été fait entre nous? Votre jalousie vous aveugle, vous vous dites seigneur et vous vous comportez comme un enfant, vous vous en prenez à une femme qui vous respecte et vous sert loyalement, à un homme qui fait fructifier le commerce dans votre royaume et le rend en partie prospère pendant que vous vous terrez dans les ombres et la terreur. Car vous avez peur n'est ce pas Prince? Que moi, le pauvre lord, ait suffisamment de pouvoir pour vous arracher ce que vous ne pouvez avoir... vous mettez des chaines aux gens que vous aimez pour être certain de les garder proche de vous mais finalement vous n'êtes pas heureux..."


Ision n'avait rien à ajouter, le Prince était pathétique et désormais continuerai de se morfondre lui même dans la boue et les sable mouvants de sa propre vie. Il était connu pour cela, peut être allait il se réfugier dans son boudoir pour sentir l'odeur de la sueurs d'Esméralde, mais elle serait mêlé à celle d'Ision et peut être perdrait il la raison.
Peu importait au lord, il avait gagné sur tous les tableaux, mais il lui restait une dernière chose à faire, s'occuper du traitre, il ne pouvait pas le faire en public...


"Alors n'avez vous de cesse d'insulter un dame noble qui mérite le respect, ou allez vous continuer à jalouser tout ce qui l'entour, puis je être son amant, son compagnon ou son mari. Vous n'avez plus aucun pouvoir Prince, vous n'en n'avez jamais eut... continuez de maintenir en cage votre oiseau et il ne voudra que s'envoler. Je n'ai plus rien à faire ici, je vous laisse à votre sort bien amer..."

Ision se détourna après une légère révérence, si le prince mourrait, peu lui importait à présent, chacun de ses hommes dissimulés dans al salle avait en joue un des lord de l'assemblée si l'un d'eux comptait se dressait contre Ision ou Esméralde. il s'arrêta l'espace d'un instant devant Esméralde...

"M'accompagnerez vous? Ma Dame? Je n'ai aucune parole à tenir... et vous non plus."

Il lui tendit sa main, elle pouvait la refuser, alors il disparaitrait à jamais de son existence, car lui aussi avait assez de respect pour elle pour la laisser à son sort, mais il lui laissait le choix, ne la forcait en rien. Elle était une sylphide, lui un membre du conseil suprême, même s'il n'en faisait aucun étalage. il partait avec toute sa superbe, sans avoir perdu de ces fictives plumes dont il parlait. Mais un lien l'unissait à Esméralde désormais et la balle était dans le camp de la sylphide.
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MessageSujet: Re: Que les masques tombent... [achevé]   Que les masques tombent... [achevé] Icon_minitimeMar 20 Déc - 17:08

Esméralde n’appréciait pas la tournure des événements. A vrai dire, être le centre de cette attention démesurée provoquait en elle une forte lassitude teinté d’agacement. Si le Prince faisait preuve d’une rare opiniâtreté frôlant la stupidité et l’ignorance, Ision, lui pêchait par orgueil. Un combat de coq ? Oui c’était bien ce dont il s’agissait. Deux hommes se mesurant l’un à l’autre, mais elle n’en était pas réellement la récompense, juste le motif, l’excuse leur permettant de s’affronter. La Dame de l’Epine concevait parfaitement l’animosité qu’ils avaient l’un pour l’autre. Le Lord magnifique, riche, dont la réussite sociale et économique n’était un secret personne. Il réussissait tout ce qu’il entreprenait à ce que l’on racontait, en affaire aussi bien qu’en femmes, comme elle le prouvait en cet instant aux yeux des Pairs du Royaume. Mais plus encore, avec ce sentiment de supériorité, cette audace propre aux Sylphides, il faisait de l’ombre au Prince, il lui volait dans les plumes. Timothée était un terran faible par bien des aspects. Il ne possédait ni l’expérience du sieur Lorindiar, ni les qualités suffisantes pour égaler son aura. Son égo en était blessé, et les manières du Lord avaient mis le feu aux poudres. Une réaction enfantine… mais prévisible chez un membre de sa race. Le sentiment d’infériorité, l’impulsivité de la jeunesse, le manque de réflexion et la jalousie se révélait un cocktail détonant, inapproprié pour un souverain, dont l’image se ternissait de trop d’erreurs. Celle-ci n’en fut qu’une de plus parmi tant d’autres.

Plus Ision assenait avec une précision diabolique ses flèches, plus la mâchoire du monarque se crispait sporadiquement. La colère transpirait par chacun des pores de sa peau et ses yeux plissés lançaient de véritables éclairs, mais il demeurait coi. La Dame de l’Epine restée stoïque depuis le début de la tirade, exception faite de cette main égarée sur sa hanche, qu’elle chassa pour ne pas ajouter davantage d’huile sur le feu, craignait qu’il ouvrât la bouche, encore une fois, sans avoir réfléchi. Ision Lorindiar était un être dangereux, elle était mieux placée que quiconque dans cette salle pour mesurer à quel point. Malheureusement, si elle comptait mettre fin au conflit par quelques habiles stratagèmes, elle n’en eut guère l’occasion.


"M’accompagnerez-vous? Ma Dame? Je n'ai aucune parole à tenir... et vous non plus."

Esméralde se mordit la lèvre. S’il savait combien cette affirmation la confirmant était inexacte. La sylphide qui cultivait si précieusement cette liberté, ne l’était pas autant qu’elle le paraissait.

« Vous dépassez les bornes Lorindiar. Com… »

Le Prince avait réagit bien avant que la Dame ne réponde. Certainement ne souhait-il pas perdre la face devant tant de notables réunis, sans se rendre compte qu’Ision usait des mots comme une arme.

« Votre Majesté. » coupa la Dame de l’Epine dont l’aura se gonflait d’une autorité particulière, celle d’une personne à la fois crainte et respectée, pour ses dons et pour sa sagesse.
Elle avança d’un pas vers la tablée ou trônait les dirigeants d’Eridania.


« Vous, vous emportez. Il me semblait ne pas mériter pareille offense de votre part. Vous souhaitez punir Monsieur Lorindiar pour ses débordements à mon égard, mais vous en faite de même. Le vin aura, sans nul doute, obscurcit votre jugement, Sire et certainement aussi, celui de Monsieur Lorindiar... L’alcool est mauvaise conseillère et il serait fâcheux de lui laisser la part belle, ce soir. Aussi je vais me retirer. »

Elle se décala, rejoignit gracieusement le Lord et lui tendit la main.

« Je ne vous accompagne pas Monsieur, mais j’accepte cependant que vous me reconduisiez jusqu’à chez moi »

Esméralde lui jeta un regard de connivence. Il ne se débarrasserait pas d’elle. Pas avant d’avoir attrapé le traitre. Pas avant qu’elle soit certaine que tous dangers seraient écartés.
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MessageSujet: Re: Que les masques tombent... [achevé]   Que les masques tombent... [achevé] Icon_minitimeMar 20 Déc - 19:04

Ision se moquait des raisons pour lesquelles Esméralde le suivait, il avait gagné, du début à la fin il avait gagné. Le Prince, il s'en souciait guère, l'alcool? Esméralde savait très bien que c'était faux, mais après tout, le lord pour la laisser dire, il n'y avait absolument aucun risque, la plupart des convives savaient que Lorindiar n'était pas du genre à boire et cette histoire, quoiqu'il arrive, serait amplifiée et déformée dans tout le royaume. Ision ne doutait pas que d'ici quelques semaine, on entende que lui et le Prince en serait venu au main et que le sang avait coulé...
Lorsque Esméralde avait tendue sa main, il l'avait prise, pour compléter le tableau cela va sans dire, mais une fois à l'extérieur, étrangement, elles ne furent pas séparé et Ision oublia même le fait que la paume d'Esméralde touchait la sienne. Lorsque la voiture d'Esméralde s'avança pour venir les rechercher, Ision la congédia, le plan n'était pas terminé, et le commun des mortels connaissait l'amour du lord pour la marche. Il prirent donc le chemin de la demeure d'Esméralde, la nuit était parfaitement tombé et à un endroit calme, loin de toute lumière, Ision s'arrêta un moment, les étoiles, peut être la seule chose qu'il contemplait avec une réelle admiration, ce ciel, la seule chose au dessus de lui.
Il pensait chaque mot qu'il avait prononcé tout à l'heure, pourquoi irait il chercher le soleil, lui un sylphide? Il obtiendrai le pouvoir de faire se prosterner l'astre à ses pieds si cela était possible, si cela n'avait pas été une énorme boule d'énergie de plusieurs millions de degré. Oui, Ision avait pendant l'une de ses vies étudié les astres... à vrai dire, avec sa femme, chaque étoile lui rappelait ces nuits qu'il passait avec elle, où elle voulait qu'il rentre que son corps ne le supporterai pas et lui, il lui disait de prendre une couverture et de venir avec lui, de regarder ces points dans le ciel grâce à une longue vue qu'il avait mit au point. Mais il avait arrêté, il l'avait détruite, le jour de l'enterrement, il en avait dispersé les morceaux, l'étude lui était devenu inutile, plus personne ne viendrait lui dire de rentrer à présent...

"Esméralde, vous êtes une sylphide, digne héritière de notre peuple, et je le dis sans jalousie mais avec fierté, avec des pouvoirs égalant les miens sur bien des points. Je n'ai pas voulu voir ce qui vous liait à la couronne d'Hespéria et le respect que j'ai pour vous m'interdit toute intrusion dans votre esprit. Aussi je vous prie de croire, qu'il n'est aucune dette que je suis puisse abolir. Qui êtes vous Esméralde de L'Epine? Une sylphide? ou vos chaînes sont elles trop lourdes? J'ai ressentis dans votre âme... quelque chose n'allait pas, quelque chose qui est enfoui et que vous avez réprimé depuis les temps anciens."

Ision l'avait arrêté, il était calme et la regardait dans les yeux, lui, n'avait aucune attache, aucune prison, aucune cage, aucune loi qui ne soit plus forte que sa propre volonté et les Lois Sylphides. Le lord était un homme libre qui tenait à l'argent et sa propre vie, l'un comme l'autre était des puits sans fond, voilà pourquoi il pouvait vivre dans l'insouciance, en tant que modèle que personne ne pourrait atteindre, quelque part, il était déjà un Dieu.

"Je vous accorde le droit de me renvoyer dans mes cordes rien qu'une fois, faites le et je ne vous poserez plus la question."

Ils marchèrent encore pendant de longues minutes, l'air était frais, mais Ision ne pouvait le sentir sur sa peau, cependant il le ressentait en respirant et noua soigneusement son col pour que l'air ne s'infiltre pas dans sa gorge. il vit Esméralde bien plus démunie et n'avait pas prit se paramètre en compte lorsqu'ils avaient commencé à marché. Sans rien ni dire ni lui demander, il lui céda sa pièce de tissu avec un regard qu'elle ne pouvait défier. La lune était haute dans le ciel lorsqu'ils arrivèrent devant la propriété d'Esméralde...


"Nos chemins vont certainement se séparer ici. Je vais devoir partir pour un long voyage à nous, me rendant dans le royaume d'Agyrey pour affaires. Mais il semblerait que je vais devori y rester plus longtemps que prévu. Vous recevrez un message vous invitant à une réception que je compte organiser à mon retour pour fêter l'émancipation d'une fille du peuple que j'ai recueillis. J'espère vous y voir et..."

Une fraction de seconde, la dextérité d'Ision oui mais avant tout son pouvoir de prédire le futur avec un élger temps d'avance, une flèche, seule et unique allait se ficher dans le dos d'Esméralde, il l'avait tranché en deux, avec shinigami, chantant en sortant de son fourreau une harmonieuse mélodie...

"IMNIA!"

La Gorgorth sortit de l'ombre d'Ision et se lança à la poursuite de l'archer dissimulé dans un arbre un peu plus haut. La pointe de la flèche semblait si pointue qu'elle aurait facilement pu transpercer leurs deux corps. la créature ramena l'homme, terrifié par le troisième œil sur le front de la servante d'Ision qui avait réagit en un éclair et rattrapé l'infortuné.

"Fais en ce que tu en veux, peux m'importe, ce n'est pas lui le coupable"

"A vos ordres, Altesse..."

Puis elle s’évanouit avec lui dans le royaume des ombres, un hurlement de terreur de la part de l'archer avant que tut ne soit fini. Esméralde l'avait dit, Ision était un homme qui pouvait se montrer charmant, comme la raccompagner chez elle, mais également extrêmement dangereux. Qu'était il réellement face à elle, fin calculateur? Manipulateur? Ou juste bienveillant? Quoiqu'il en soit, il 'lavait raccompagné et il regarda l’orchidée dans les cheveux de la dame, qui avait déjà perdue quelques pétales...

"Ephémère n'est ce pas? Je me suis trompé en choisissant cette fleur, c'est une fleur d'absinthe que j'aurai du vous amener. Dame de l'Epine... qu'avez vous donc prévu pour le reste de cette soirée?"


Spoiler:
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MessageSujet: Re: Que les masques tombent... [achevé]   Que les masques tombent... [achevé] Icon_minitimeMer 21 Déc - 12:12

Ils marchaient, fendant de leur présence majestueuse les rues désertées. Pas un bruit ne filtrait des maisons closes pour la nuit d’où s’échappait parfois la lueur d’un foyer encore allumé. L’heure n’était pas très avancée pourtant, hormis quelques chats en chasse, ils ne croisèrent personne. Si quelqu’un s’était aventuré au dehors, surement aurait-il prit leur promenade sous les étoiles pour une ballade d’amoureux. Erreur compréhensible. Ils en avaient l’apparence à défaut des sentiments. La Dame, n’était pas bavarde, et elle suivit le Lord sans souffler un mot. Peut-être pour se remettre des émotions de la soirée, ou tout simplement pour profiter de sa galante compagnie et de l’air frais. Peut-être un petit peu des deux. La voix d’Ision brisa le silence ouaté enveloppant la ville suivit d’un éclat de rire de la Dame de l’Epine.

« Vous ne poserez plus la question, mais n’abandonnerez pas pour autant… »

Elle lui rendit son regard. Elle n’oubliait pas leur première rencontre, la pression de son esprit sur le sien. Elle n’oubliait pas non plus cet instant où ils s’étaient mêlés, s’exposant mutuellement l’un à l’autre. Ses secrets… ses désirs… ils étaient à portée de sa main, simplement il s’était refusé à payer le prix de ce savoir.

« Vous ne l’avez pas fait et nous en connaissons tous les deux la raison. Vous pensez être libre et m’imaginez prisonnière d’une cage, mais n’est ce pas une douce illusion ? Notre vie, quoi que vous en disiez se conditionne de nos innombrables expériences accumulées au fil du temps, de nos origines mystérieuses dont nous ne parvenons à nous défaire, des rencontres que nous faisons, des décisions que nous prenons… autant de licols à nos âmes. Nous avons, finalement, tous nos chaines … les habitants de cette ville et leurs destins inexorables … vous, tiraillé entre les souvenirs tendre et l’amour de cette femme que vous avez perdu à jamais … moi et mes liens avec la couronne d’Eridania. Les vôtres sont tout simplement moins visibles mais elles n’en demeurent pas moins réelles. »

Elle détourna les yeux et recommença à marcher.

« En outre, Ision, si je m’ouvrais à vous… si je vous permettais de m’aider, vous en profiteriez. Vous êtes un homme dangereux. Trop, pour que je m’abandonne entre vos mains en devenant votre débitrice. Ne me faites pas l’affront de le nier. Vous êtes ainsi, vous vous jouez des autres pour parvenir à vos fins. C’est un rôle que je ne me souhaite pas. »

Esméralde se tut. Il n’y avait rien d’autre à ajouter. Elle appréciait certes la compagnie de ce pair, mais ne souhaitait pas devenir l’un des instruments de ses desseins. Elle ignorait exactement de quoi il retournait, mais les images partagées un peu plus tôt lui revenaient en mémoire avec force et détail. De toute façon, elle était une créature trop fière pour se laisser manipuler par un autre… fusse-t-il un sylphide, fusse-t-il Ision Lorindiar.

Cependant elle devait reconnaitre une chose. Le Lord savait mener sa barque. Il usait si bien de ses charmes, de sa galanterie qu’on en était presque tenté d’oublier son côté sombre et menaçant. Tenté… seulement mais elle apprécia son attention lorsqu’il déposa sur ses épaules une étoffe.


"Nos chemins vont certainement se séparer ici. Je vais devoir partir pour un long voyage à nous, me rendant dans le royaume d'Agyrey pour affaires. Mais il semblerait que je vais devoir y rester plus longtemps que prévu. Vous recevrez un message vous invitant à une réception que je compte organiser à mon retour pour fêter l'émancipation d'une fille du peuple que j'ai recueillis. J'espère vous y voir et..."

Sa phrase resta en suspens. Une flèche brisée gisait sur le sol, tranchée par la lame du Noble. Ainsi il n’était pas aussi désarmé que d’apparence, mais ce qui étonna les plus la Dame, fut sans aucun doute la Gorgorth sortant de son ombre. A aucun moment elle ne s’était aperçue de cette présence, chienne de garde et protectrice du Sylphide. Altesse avait-elle dit… Intéressant…

« Il semble que nous nous soyons fait de nouveaux amis, ce soir.

Elle n’ajouta rien de plus. Tout était dit. Les cris du malheureux ne lui inspiraient pas la moindre compassion. Celui qui était prêt à tuer devait être prêt à mourir. Si le Lord n’avait offert l’assassin en pâture à sa créature, elle s’en serait chargé elle-même. Elle se pencha et ramassa les deux morceaux du projectile. La hampe était longue, la pointe effilée, le prix d’un tel objet suffisant pour que ce ne soit anodin. Le crime était signé.

« Je vais finir par croire, Ision Lorindiar, que vous tentez de m’amadouer en vous rendant indispensable ! » Murmura-t-elle amusée, pendant qu’il rangeait son arme

« Ephémère n'est ce pas? Je me suis trompé en choisissant cette fleur, c'est une fleur d'absinthe que j'aurai du vous amener. Dame de l'Epine... qu'avez vous donc prévu pour le reste de cette soirée?" »

Ses doigts effleurèrent la fleur, toujours à sa place dans ses cheveux. Elle sourit et s’approcha d’un pas, réduisant toute la distance entre eux deux.

« Un bal à l’origine. Il devait s'éterniser jusqu'au petit matin. Mais voyez vous, mon Cavalier c’est mis en tête de défier l’Hôte de la soirée. Ou peut-être était ce l’inverse. Enfin l’origine de cette histoire découle d’une tierce personne dont les motifs me semblent douteux. Je m’étais mise dans la tête de lui rendre monnaie de sa pièce, surtout après ce désagréable présent.»

Elle montra la flèche encore entre ses doigts. De sa voix, la dérision disparue. Elle se fit plus douce, plus envoutante.

« Je croyais que vous souhaitiez cet homme Ision… En ce qui me concerne, je ne le laisserais pas vivre une nuit de plus. Accompagnez-moi… »

Esméralde effleura tendrement sa joue en suivant la ligne de sa mâchoire. La peau était douce, tiède, tentante…Son regard sombre s’attarda sur les lèvres du Lord comme une caresse éthérée.

« Sa maison n’est pas très loin… même si je suis apte à m’en occuper seule, il vous revient en rétribution de votre aide. Ou abandonnez vous vos griefs et me laissez vous libre d’en jouir comme je le veux »
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MessageSujet: Re: Que les masques tombent... [achevé]   Que les masques tombent... [achevé] Icon_minitimeMer 21 Déc - 17:30

"Il est effectivement temps de reprendre notre véritable place... celle tout en haut de la chaine alimentaire de ce monde..."

Ision avait répondu rapidement à la proposition d'Esméralde. Ne plus voir aucune distance entre elle et lui ne le dérangeait pas vraiment, ce n'était pas comme si son cœur allait s'emballer ou qu'il aurait du mal à parler. Au contraire, là où Esméralde avait mit sa main, il avait rapproché son visage du sien, lui murmurant cette phrase à quelques centimètre de ses lèvres avec un petit sourire sur son visage, ses yeux bleu parcourant de leur éclat saphir les lèvre de sa consoeur. Elle jouait un jeu dangereux depuis le début avec Ision, là où elle était prête à se bruler lui ne prenait pas vraiment de risque. L'un et l'autre ne pourraient jamais s'aimer au sens noble du terme comme pouvaient l'entendre les terrans, ils étaient sylphide, leur seule destiné était de se dresser au dessus des autres races, sans descendance, au milieu des cadavres de leurs ennemis et de ceux de leurs amis...

Esméralde était quelqu'un de fin, elle jouait avec Ision mais ne voulait céder à la facilité qu'il lui apporte son aide, il était vrai qu'elle lui serait redevable et même si le lord l'aider avec sincérité il n'en n'était pas à effacer une dette même pour une sylphide. L'un et l'autre le savaient, mais tenter était toujours quelque chose d'extrêmement amusant pour Ision. Une seconde d'inattention et le lord pouvait reprendre le dessus, ceux qui le côtoyaient le savait, ce qui l’oubliaient devenaient ses esclaves et ses domestiques.


"Mes chaines..."

Murmura t il. Il se demandait si Esméralde avait raison, lui des chaines? une conscience?... Parler ainsi de sa femme en public n'était pas du tout du gout du lord et son haussement de sourcil le fit sentir.

"Comme vous l'avez dit, nous avons vécu maintes vies, trop d'existence pour que d'autres que des sylphides de nos âges puisse les comprendre. Je me souviens de chaque secondes de chacune de mes vies... oui c'est un autre de mes... pouvoirs. Je suis incapable d'oublier, je note, je retiens tout, ce que je ne veux pas retenir comme ce que je veux, plus de 5 siècles Terran sont stocké dans ma mémoire. Des chaines Esméralde... ce ne sont que celles que je m'impose, pour ne pas oublier que... j'ai souvent été différent de ce que je suis aujourd'hui."

Ision regrettait ses paroles à peine les avait il prononcé. Un moment de sincérité, de faiblesse, comme il n'en n'avait que rarement. Il changea de sujet et regarda la flèche avec attention...

"Me rendre indispensable? Esméralde... je le suis pour tout un royaume... et même plusieurs..."


Il sourit en prononçant cette phrase tout en continuant d'examiner la flèche, il était agacé par celui qui voulait tant que ça sa mort. Qu'il se montre donc et l'affronte... non, Ision était trop connu à Hespéria, Esméralde aussi. Indispensable? Pas pour le maniement des armes, sans son pouvoir de vision, le lord serait totalement incapable de manier cette lame avec autant de précision. Mais quand il frappait, c'était toujours en fermant les yeux, pour ne pas être perturbé par le présent, pour ne voir que l'avenir.

"Votre cavalier se serait montré sans doute plus galant si l'homme qu'il avait face à lui était capable de lui tenir tête..."

Voilà ce qui s'était à peu près dis avant qu'Ision se fasse parcourir son souffle. il s'écartait d'Esméralde, la regardant dans les yeux, il n'était pas question de raisonnable ou d'autre chose si ce n'est de l'intérêt d'aller au delà? Ils étaient sylphide... mais la question n'était pas là pour le moment...


"Si vous devez jouir de quelque chose Esméralde, se sera de la torture que j'infligerai à ce traitre, et personne d'autre. Je n'aime pas que l'on cherche à me tuer. Et encore moins par ce type de procédé, mais je vous concède le droit... de passer devant..."


Il s’écarta et tendit sa main pour qu'elle puisse passer. Imnia était de nouveau présente dans l'ombre du lord, impossible à repérer. C'était peut être la présence de cette femme, si jalouse, qui rendait l'aura d'Ision si froide et sa peau si chaude. Quoiqu'il en soit, il partait vers la dernière demeure et il temps à présent, dans quelques mètres, Ision jouerai une autre carte.
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MessageSujet: Re: Que les masques tombent... [achevé]   Que les masques tombent... [achevé] Icon_minitimeJeu 22 Déc - 13:44

« Et bien voyons si vous saurez tenir cette promesse. »

Esméralde ne passa pas réellement devant. Elle se contenta d’attraper son bras, et de le guider vers la demeure du traitre. Ils n’échangèrent plus un mot, et la Dame de l’Epine se demandait s’il avait reconnu celui qui semblait être l’instigateur de leurs ennuis. Peut-être ou peut-être que non. Pour sa part, elle l’avait côtoyé à plusieurs reprises mais sans jamais arrêter son attention sur sa personne qu’elle jugeait alors fade et sans attrait. Etrange… mais pas impossible. Elle se surmenait trop ces derniers temps, et une pause à l’écart de toutes agitations mondaines devenait urgente. Oui… c’était décidé, sitôt cette histoire achevée, elle se rendrait à l’Epine.

La Dame n’avait pas menti. Au bout de la rue, l’hôtel particulier de leur proie s’élevait dans un faste architectural d’un gout douteux. La façade s’ornait de pierres d’angle rouges, de petites gargouilles stylisées alors que les dessus de fenêtres présentaient des médaillons sculptés d’armoiries. L’allée principale, protégée d’une grille en fer forgé vert de gris étaient gardée par des molosses de pierre.

« Je propose que nous l’attention à l’intérieur. Nous y seront plus tranquille et je suis certaine qu’il ne tardera pas à se montrer pour ruminer son échec. »

Alliant le geste à la parole, la Sylphide ouvrit le portail et s’engagea dans l’allée jusqu’à la porte d’entrée. Sans frapper, elle entra, faisant fi de toutes convenances. Sur une chaise, guettant d’un air revêche cette porte, un majordome en uniforme attendait patiemment le retour de son Maître. Il n’était pas endormi et son esprit alerte ne relevait pas la présence des intrus pour une simple et bonne raison. La Dame de l’Epine jouait des illusions. Ils avaient beau être là, plantés dans le vestibule, le domestique ne les voyait pas, ne les entendait pas.

« Le salon ? » demanda la Belle dans une question qui n’en était pas réellement une.

Elle s’engagea dans le corridor dont les murs revêtaient d’innombrables tableaux de famille. Elle guidait le Sieur Lorindiar comme si elle connaissait les moindres recoins de cet endroit. A la vérité, elle se souvenait d’y avoir pénétrer une seule fois, invitée par la Dame de céans à l’une de ces réunions de cancanières. A l’inverse d’Ision, sa mémoire n’avait rien d’eidétique, en revanche elle se rappelait parfaitement la topographie des lieux. La douairière avait longuement vanté chacune des pièces de cette maison que son mari venait d’acquerir « pour une bouchée de pain » durant une bien trop longue visite. Esméralde ne regrettait rien. Au moins elle savait où aller.

« Ce salon … hum… bureau ? Il est attenant à la chambre à coucher. Il nous suffit de l’attendre ici » annonça-t-elle-en entrant dans un espèce de boudoir bien étrangement décoré.

Une cheminée où trônait la tête empaillée d’un cerf de belle envergure, un secrétaire rococo en bois de rose rehaussé de dorures, des bibliothèques emplies de livres, des canapés, des tableaux représentant des scènes de chasse, un épais tapis, le tout agencé dans des couleurs rouges lie de vin. Tout était étalage de richesse, mais tellement disparate que l’ambiance en paraissait lourde et oppressante
.

« Superbe… » Lâcha, caustique, la Dame de l’Epine en prenant place sur un fauteuil en velours.

« Si je ne doute pas du châtiment que vous infligerez à cette homme, quel sort réservez vous à son épouse » continua Esméralde, autant pour faire passer le temps que par curiosité.
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MessageSujet: Re: Que les masques tombent... [achevé]   Que les masques tombent... [achevé] Icon_minitimeMar 27 Déc - 16:27

Ision fut surprit que sa consœur vienne lui prendre le bras plutôt que de passer devant comme tout sylphide l'aurait normalement fait. Mais il accepta cette condition d'égal à égal qu'elle lui offrait, même si son propre orgueil lui faisait toujours penser que son pouvoir dépassait celui d'Esméralde. il se digèrent alors conjointement vers la battisse, à vrai dire, il était très difficile de la rater. Là où Ision faisait du simple avec du faste, le propriétaire de la demeure faisait du faste avec... du faste. Claquant, jurant même comme pour insulter le quartier historique d'Hespéria. Un endroit où Ision ne se rendait que très peu, les demeures des nobles n'avaient aucun intérêt à ses yeux, lui, "l'homme du peuple", il avait même fait installer sa demeure non loin des quartier populaire et ne subissait jamais vol ou larcin. Il faut dire que certain s'y étaient parfois laissé tenté, sans grand succès, sa demeure était imprenable, remplie de pièges et de passages secrets, ces "malheureux" avaient tout bonnement disparu sans que l'on ne se souvienne d'eux. Devenant des expériences plus ou moins enrichissantes pour le Lord, de temps en temps étudiant leur corps, leur esprit, leur résistance à al douleur aussi, cherchant à savoir s'il y avait des éléments génétiques particuliers pour devenir voleur. Il en avait conclu que c'était une évolution classique de toute espèce, plus la lignée de voleur était importante, plus les talents étaient exceptionnels. Enfin... les corps ne réapparaissaient jamais et si un ou deux s'étaient égarés, Ision avait fait vœux devant le peuple de trouver le monstre assassin qui avait cela à "ses enfants".
Oh Esméralde, savez vous seulement à qui vous venez de prendre le bras? avec quel monstre vous vous enfoncez dans les entrailles du dénouement de cet histoire, votre pouvoir est grand mais Ision est encre pire, Ision est un fou conscient de sa folie, il la maîtrise, en fait une arme, une alliée, pour finalement se laisser dévorer par elle et par les passions qui sont autour. Si le passé avait été différent, alors Ision serait différent, mais en avait il seulement envie? il se complaisait dans cette folie qui lui ravageait l'esprit, combien de temps encore pourrait il être ainsi avant de sombrer totalement?

Alors qu'ils entraient dans la maison, Ision prit un peu plus conscience du pouvoir d'Esméralde sur les illusions, là où lui l'aurait hypnotisé (et à vrai dire l'hypnose était une sorte d'illusion), Esméralde faisait plus dans une sorte de douceur malsaine qui plaisait énormément au lord. Il se dirigèrent dans cet endroit criard jusqu'au salon, tout aussi démesuré que les pièces précédentes. Lorindiar ne se sentait pas vraiment mal à l'aise de passer devant des domestiques qui ne pouvaient pas le reconnaitre, mais ce qui était véritablement inconfortable était de s'asseoir dans ces fauteuil qui n'allait pas du tout avec son teint.


"Superbe? Oui si l'on aime avoir des nausées à longueur de journée... je crains que nos corps ne soient agressés si nous restons trop longtemps ici..."

Ision sortit de son siège pour se diriger vers la bibliothèque afin d'y feuilleter quelques ouvrages et soupira, consterné, même les livres étaient de mauvais goûts, principalement attenant au sexe, il ne faisait aucun doute que cette maison recevait habituellement des orgies monstrueuse et devant la connaissance des lieux de la part d'Esméralde, il la regarda gravement avant de détourner son regard. Après tout, c'était ses choix, il ne jugeait pas bon d'intervenir, puis il repensa à l'homme qui avait trompé sa consœur, l'entrainant à la mort... non, Esméralde ne pouvait s'adonner ainsi à sa vengeance, sinon Ision aurait été au courant de bien plus de cadavres à Hespéria.

"Son épouse? j'ignore si elle y est mêlée, après tout, ne dit on pas qu'un homme fait parfois des choses insensé par amour... enfin, encore faut il être Terran pour avoir ce genre de raisonnement. Si vous voulez vous amuser je vous la laisserai, sinon... il peut y avoir plusieurs façons, les orgies semble monnaie courante dans cette demeure, je me demande ce qu'elle penserait d'être violenté par des gardes hypnotisé entrain de jurer qu'ils ne font absolument rien ou au contraire, croyant qu'ils sotn entrain de chasser en plein forêt un énorme sanglier? C'est tout ce que m'inspire cette littérature..."

Il lança l'un des livres sur le sol, comment pouvait on cherché à en savoir plus sur ce sujet dans des livres? Mais au bout de quelques essais, il trouva un autre livre, il en reconnu immédiatement la couverture car il en été l'auteur, un livre réservée à la bibliothèque des Eclaris, comment cela se pouvait il? Voleur? Ision appréciait de moins en moins cet homme. Le livre portait sur l'histoire d'Hespéria et sur sa propre "famille", il y expliquait pourquoi le nom de lorindiar était tellement connu, il s'agissait bien sûr de lui sous plusieurs formes, mais les eclaris tenait à avoir ce genre d'ouvrage comme pour se rassurer qu'Ision n'était en fait qu'un paisible savant. Une chasse au sylphide? mais alors pourquoi tuer les nobles, le prince et le maire?... L'argent, le commerce s'effondrerait et il pourrait prendre la place d'Ision, d'Esméralde... pfft pauvre créature.

Ision mit le livre sur le siège où il était assis, regarda un instant la chambre et y aperçue une frêle créature, une enfant, qui dormait là. Il se dirigea vers le lit, vers elle, elle devait avoir 15ans tout au plus, avec ses cheveux de la couleur du bois, fine et innocente, si elle avait été blonde, elle aurait pu ressembler à la jeune Esméralde qu'Ision avait vu dans leur union. Il passa sa main au dessusd 'elle, le souffle fit remuer le nez de la jeune fille sans qu'elle se réveil, prononçant une douce phrase dans la langue des sylphide, le début d'une comptine; qu'il avait connu il y a longtemps. A vrai dire, elle ne se réveillerait plus jamais, l'hypnose d'Ision venait de la plonger dans un monde où elle ne verrait plus ce qu'elle avait enduré, les sévices sur son corps, combien de fois son père...

Lorindiar n'avait pas véritablement de considération éthique, lui se refusait d'abuser physiquement de qui que se soit, le sexe n'étant pas sa valeur première. Mais que d'autres le fasse... il n'était pas un justicier, là il avait eut l'opportunité, il l'avait saisit.

"Occupez vous de sa femme, ou j'en chargerai Imnia. Mais je ne compte pas m'arrêter là..."

Ision tendit la main vers le majordome dont la tête commença à lui faire extrêmement mal, il se roula au sol, et son souffle disparu en quelques secondes. L'onde se propagea alors dans toute la maison et des cris de douleur raisonnèrent jusque dans la rue. Ision, d'un seul geste, venait d'ôter la vie à près d'une vingtaine de personne, tous avaient plus ou moins été mêlé à l'organisation de se complot... aucun innocent, tous coupable.
Lorsque enfin la porte s'ouvrit, le maître et la maîtresse de la maison rentrèrent, Ision regarda Esméralde...


"Après tout ceci, j'aimerai vous faire une proposition..."

Et il détacha son esprit de son corps et de jeta dans le cerveau de l'homme, l'acte, interdit chez les sylphides, amusait particulièrement Ision, le carnage mental allait pouvoir commencer...
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MessageSujet: Re: Que les masques tombent... [achevé]   Que les masques tombent... [achevé] Icon_minitimeMer 28 Déc - 16:16

Ision… Brutal et sans pitié. Elle n’en attendait pas moins de ce sylphide dont les traits charmeurs mais trompeurs agissaient sur les hommes telle la toile invisible mais mortelle d’une araignée. Sans penser à rien d’autre que cette vengeance, il signait une vendetta implacable et radicale. Les corps s’effondraient sur les carrelages marbrés, crachaient les râles d’agonies comme une mélodie parfaitement orchestrée dont le Maître s’abreuvait. Une nature dissimulée sous le vernis parfait de sa condition, une nature entre-aperçue dévoilée dans toute sa monstruosité. Oui… Le Sieur Lorindiar avait la beauté des dieux, mais son cœur se gorgeait de la cruauté des démons.

Esméralde n’en conçut qu’une légère exaspération. Une telle démonstration de pouvoir, épée de Damoclès au-dessus de sa tête, avertissement grandiose murmurait au creux de l’oreille de la Dame, pareille à une sordide mise en garde. Mais cet étalage de puissance laissait la Belle de marbre, elle disposait elle-aussi d’une ressource considérable à défaut d’un réseau d’assassins et de gardes du corps. Si Ision Lorindiar s’amusait à répandre le chaos de sa mélomanie, torturer l’esprit de ce nobliau parvenu aux hautes sphères par les fruits d’un hasard douteux, Esméralde resta simple et sobre. Il lui avait offert la Dame de Céant, elle s’empara de sa volonté.
Il est bien beau de semer les cadavres sur sa route, mais Hespéria n’appréciait guère les massacres à l’échelle de toute une maisonnée. Passe encore, celui que l’on poignarde dans le silence ouaté d’une ruelle, mais la mort de toute une famille, domestiques et enfants au sein de la nuit réveilleraient soupçons et enquêtes. Surtout si les circonstances demeuraient aussi mystérieuse… C’était ici qu’intervenait la Matronne.

Son regard vide s’éveilla d’ébène, alors que l’intrusion dans son âme brisait sa volonté. Allongée sur le sol, coquille vide sans étincelle de vie, Esméralde de l’Epine gisait alors que la sylphide arpentait les chemins tortueux de l’esprit de sa victime. Au contraire du Lord, elle ne suivait pas la ligne du sadisme, elle se contentait d’insuffler à la femme, une nouvelle vision déformée de sa réalité. Une graine de folie, plantée en ce terreau de peur et de préjugés, de valeurs morales ambigues, de haine, de jalousie, d’envie… Il était aisé de transformer la douairière acerbe en petit mouton obéissant, en se jouant de ses souvenirs et de ses perceptions. La Dame de l’Epine était maitresse dans cet art… celui de l’illusion … celui de la manipulation. Elle n’avait ici rien à envier à la main experte de son confrère.

Lorsqu’elle se retira de la Rombière bedonnante aux formes trop développées pour rester séduisante, elle ne laissait pas un corps sans esprit, mais un corps attifé d’un esprit modelé, tordu et esclave de ses exigences. Elle réintégrait son corps, se relevait, tandis que sa marionnette sortait de la pièce armée de ses ordres. Ision n’avait pas encore atteint la plénitude de sa vengeance, et Esméralde sut mettre à profit ce court laps de temps. Sans la moindre hésitation, elle se dirigea vers l’un des hideux tableaux de chasse. Une pastorale, représentant la mise à mort d’un cerf par des chiens galleux. Le trait plantait un décor grossier, légèrement mis en relief par la surépaisseur de peinture. Elle l’ôta du mur précautionneusement, découvrant les rouages d’un coffre secret. La clef, elle la connaissait, il lui suffisait d’effleurer les énormes boutons codés pour les deviner.

La porte de fer et d’enchantement s’ouvrit dans un cliquètement sporadique. Des dossiers enchevêtrés attendaient sagement à l’abri des regards curieux. Esméralde les attrapa, ouvrant fugacement, les premières pages de chacune. Une lecture intéressante, rassemblant à la fois les innombrables contacts du traitres, les différentes hierarchies, les moyens de financement. Il ne semblait être que la branche pourrie d’un tout plus grand, dont aucun renseignement ne subsistait sur ces documents. Pour le reste, elle trouva des preuves de ses ambitions, de son désir de pouvoir dans un journal tenu au jour le jour. Un sourire étira les lèvres de la Dame. Exactement ce dont elle avait besoin.

Le pas lourd de la maitresse des lieux la précéda. Sur ses seins volumineux, sa robe à l’échancrure incroyable se perlait d’éclaboussures de sang. A la main, un couteau de cuisine pendait. Des gouttes écarlates cascadaient sur cette lame, égrenant de petites taches sur le parquet impeccablement ciré. Elle avait tranché chaque gorge de la maisonnée, avec une application malsaine. Certes les serviteurs étaient sans vie, avant qu’elle ne les saigne comme des gorets cependant… on ne douterait pas des circonstances de leurs morts à présent, en trouvant la ligne boursoufflée de leurs second sourire et la coupable rendue folle par son massacre.

La Dame de l’Epine s’approcha de son pantin et murmura à son oreille


« Lorsque ton époux tombera au sol, agit de même que pour les autres, puis va dans ton lit et dors »

Elle s’en désintéressa. Elle se retourna vers la bibliothèque, plaça avec calcul sur un guéridon, le journal du traitre, en évidence pour qu’il soit retrouvé par les autorités. Une mise en scène pour qu’ils ne soient pas inquiétés. Elle avait achevée, les mains toujours fermée sur les dossiers du traitre, quand Ision Lorindiar fut de nouveau lui-même.

« Vous souhaitiez me faire une proposition, il me semble. Vous attisez ma curiosité, Ision. Qu’avez-vous en tête ? »

En arrière-plan, comme dans un cauchemar, la dame de céans découpait tranquillement la gorge de son époux et son visage fut aspergé du liquide de sa vie, encore chaud et poisseux.
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MessageSujet: Re: Que les masques tombent... [achevé]   Que les masques tombent... [achevé] Icon_minitimeJeu 29 Déc - 23:16

L'extase, détruire une pourriture de son espèce n'était pas pour déplaire à Ision, bien au contraire. Il s'amusait, jouait avec chaque neurone, chaque connexion synaptique pour les briser, une par une, pour finalement que son cerveau ne soit qu'un état de liquide à peine conscient. Mais cela avait duré longtemps, très longtemps pour celui qui avait voulu attenté à la vie d'Ision. Lever la main sur lui était intolérable, ce n'était pas par noblesse ou richesse que le lord le faisait, à vrai dire, dans cet été, il n'était plus le lord de quoique se soit. Il était le sylphide, cet être éthéré et dont la force mentale pouvait largement dépasser celle du plus vieux membre du conseil. Il savait son acte interdit, quitter son corps pour aller dans celui d'un autre, encore plus par vengeance, était un châtiment lourdement puni, mais voilà, on avait voulu le tuer lui! Comment un misérable, un insecte comme ce Terran avait pu croire un seul instant qu'il ferait le poids contre Ision? Et même si cela lui était utile par moment, le sylphide détestait par dessus tout qu'on le sous estime, c'était une insulte à ce qu'il était à sa nature, à son peuple. Et l'homme sous la torture en faisait l'amère expérience.
La colère du Lord commença à retomber lorsque le cerveau de sa proie coulait par ses oreilles, là seulement sa vengeance se consumait, mais ce n'était pas tout, il devait savoir s'il avait de la famille, autre que cette fille à présent endormie à jamais sur le lit dans la chambre, il détruirai ses ascendant, ses descendants, tous, tous les membres de ce complot tomberaient un à un, ils mourraient tous pour avoir osé défier une entité plus puissante qu'eux et dont ils n'avaient même pas idée du pouvoir.
Lorsque Ision s'échappa du corps de sa proie, cette dernière retomba au sol, à l'état de légume, mais vivante, il regagne son corps aux cheveux si blanc qu'ils pouvaient rivaliser avec la neige fraichement tombé, il se redressa dans toute sa majesté, plus brillant encore qu'avant, sans difficulté il regarda son carnage et était fier de lui, apercevant le sort qu'Esméralde avait réservé à sa femme, amusant, mais trop direct, trop rapide. Chacun sa méthode, il ne la blâmait pas.

Il regarda la dame de l'Epine, se mit devant elle en entendant ce qu'elle disait et répondit à son tour, d'une voix à peine essoufflée...


"J'attise votre curiosité, vous attisez ma convoitise, acceptez de partager ce butin et j'accepterai de parler d'autres choses, mais pour le moment... ce n'est pas encore fini..."

Ision avança d'un pas calme, serein, majestueux, ses yeux n'avaient pas encore totalement tourné à la folie, oh non, les massacres dont il était capable pouvaient être bien plus atroce que cela. Il se dirigea vers la cave de la maison, il avait vu à travers la mémoire de l'homme, deux choses : la première, un petit compartiment terriblement bien caché avec à l'intérieur un coffret, certes pas très grand (il avait la taille d'une boite à bijoux) mais avec à l'intérieur un trésor, des rubis, des saphirs, des émeraudes d'une grande beauté. Il prit le coffre avec lui, mais l'autre chose était, encore plus amusante, des barils de poudre, jamais Ision n'aurait stocké autant de poudre dans sa propre demeure, mais bon... l'occasion était trop belle. S'emparant d'un petit tonneau, il l'ouvrit et répandit la poudre derrière lui, jusqu'au hall de la maison, où il le confia à la "veuve" qui s'en alla avec, trainant la poudre dans toute la maisonnée avant de se coucher dans son lit. Ision attrapa un petit sachet de poudre qu'il avait prit à côté et l'enfourna dans la gorge du malheureux mari.

"Rien de personnel, mais on ne s'attaque pas à moi sans le regretter"


Il avait murmuré ça à l'oreille d'un mourant avant de s'emparer du livre qu'Esméralde avait laissé bien en évidence. Il attrapa la dame par le bras et la fit sortir de la demeure, jetant le livre dans le jardin...

"Inutile de leur faciliter trop la tâche, maintenant partons."

Un cheval était là, à la robe magnifique, noire, juste une tache blanche sur le front, il n'avait aucune selle et encore moins de maure. Ision se mit face à elle et l'attrapa par les hanches pour l'aider à monter sur le destrier personnel d'Ision. Il l'avait gagné, quelques mois auparavant dans une salle de pari, un gain facile mais il lui fallait une mouture et la payer n'était pas du tout dans ses intentions, la gagner était moins honnête mais plus lucratif et sa bourse l'avait remercié pour cela. Il monta à son tour devant elle et souffla quelques mots à la monture en sylphide ancien, une langue à laquelle l'animal avait dû s'habituer, mais Ision avait suffisamment manipuler d'esprit pour que celui d'un cheval ne soit plus un challenge en soit.

"Et maintenant la fin..." Dit il simplement en se concentrant l'espace d'un instant, une seconde plus tard, une odeur de poudre, une minute après, une gigantesque explosion qui réduit à néant la maison et embrasa la nuit d'un ciel rouge et or, Ision Lorindiar tenait là une vengeance bien plus savoureuse que prévu. Mais c'est à ce moment là qu'un homme déboula devant son cheval, l’obligeant à l'arrêter au dernier moment, l'homme criait après Ision et fut rapidement rejoins par trois autres personnes, des brigands visiblement, mais suffisamment armé pour impressionné un riche homme. Le plus téméraire de tous, portant une hache et avec le double de la carrure du Lord, s'avança et prit la parole...

"Je vous ai vu! je sais ce que vous avez fait!"

Le lord ne fut pas contrarié un seul instant, son regard se changea, mauvais, carnassier à tel point qu'il fit trembler l'homme de ce seul état...

"Si tu as vu, alors tu aurai du savoir qu'il te fallait fuir... je n'ai pas de temps à perdre."

Un seul trait traversa l'air, une nouvelle fois, Shinigami chanta, une nouvelle fois, sortit de l'ombre était Imnia qui déjà se délectait du sang de l'un des hommes morts sur la chaussée.

"Je te charge de les faire disparaitre, ensuite rejoins moi le plus vite possible, je n'aime pas te savoir loin de moi"

La Gorgoroth sourit, les dents maculées de ce liquide carmin...


"Je suis à vos ordres, mon maître."

Ision reprit sa chevauchée, plus rapide, le galop de sa monture s'entendit dans les ruelles, il dépassa la demeure d'Esméralde sans s'arrêter ou même y jeter un œil. Une quinzaine de minutes plus tard ils étaient devant chez lui, il descendit le premier et aida Esméralde à descendre à son tour avant de lui parler.

"J'espère ne pas vous avoir ôté à votre demeure, j'ose espérer que vous me pardonnerez cette attitude... cavalière, mais les affaires urgentes doivent être traité; Cependant, bien que mon corps soit propre, je me sens sali par l'âme de ce traitre, j'ose espérer que vous ne m'en voudrez pas de vouloir reposer mon âme quelques heures avant que nous parlions, je ferai préparer une seconde salle d'eau pour vous si vous désirez en faire de même."

Les domestiques du lord l'attendaient, ils prirent la monture et conduire les deux protagoniste à l'intérieur, rien n'avait changé depuis le départ d'Esméralde, hormis le fait qu'il faisait nuit à l'extérieur et que la demeure toute entière semblait être en proie à cette nuit, le lord faisait effectivement allumer peu de bougies et encore, les rares qui étaient présentent étaient ces étranges lampes qui fonctionnaient sans mèche ni cire et qui offraient à la pièce, une lumière tamisée constante.

Ision ordonna que l'on prépare les deux salle d'eau, à vrai dire elles étaient toutes deux à l'étage et presque symétrique, mais parfaitement séparées. Le lord ouvrit la porte de son bureau à son invitée après qu'ils aient montés le gigantesque escalier de marbre. Le bureau était à l'identique, chaque objet était à la place où la dame les avaient vu la dernière fois. Ision était un homme organisé, bourré de principes et de manies, il lui proposa de s'asseoir...


"Tout ce qui s'est passé ce soir n'a jamais eu lieu, excepté pour nous, demain on déclarera la folie de la femme et ils découvrirons le livre dans le buisson, nous n'avons pas à nous en inquiéter. Mais dites moi, il me semble que nous nous ressemblions peut être plus que nous ne désirons l'admettre, vous avez des documents qui m’intéressent, les partagerez vous avec moi ou est ce à votre tour de me proposer un prix pour votre savoir?"


Au moment où Ision finissait sa phrase, l'une de ses ravissante domestique lui annonça que les salles d'eau étaient prêtes. A Esméralde de choisir, se purifier, ou parler affaire. Ision lui ferai sa proposition une fois ces deux... rites, accomplis.
Ision en profita pour ranger la boites pleine de pierres précieuses dans un faux fond de sa bibliothèque, quelques richesses supplémentaires ne feraient sans doute pas de mal à la cupidité du sylphide.
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MessageSujet: Re: Que les masques tombent... [achevé]   Que les masques tombent... [achevé] Icon_minitimeVen 30 Déc - 17:46

Les manières différaient sensiblement, mais le résultat était tout aussi probant. Certes la Dame de l’Epine aurait souhaité plus de finesse dans l’exécution. Les incendies ne marquaient aucune discrétion et Esméralde n’appréciait pas réellement attirer l’attention sur ses exactions. Cependant elle ne dirigeait plus cette petite vendetta, le Lord s’octroyait ce rôle, avec toute la grandeur et la démesure qui le caractérisait aux yeux sombres de la Sylphide.

Il faisait ce qu’il fallait pour ôter leur implication dans ce feu de joie dont les volutes de fumée encrassaient déjà la nuit étoilée. Les rares témoins, trop droits pour taire leur savoir, connurent une fin tout aussi peu réjouissante que le traître et sa maisonnée. Esméralde pensait à juste titre, que ces quelques morts étaient de trop. Il aurait été aisé au Lord, de se cantonner à l’une de ses qualités mentales, mais voilà, la rage qu’elle sentait vibrer en son âme ne s’apaiserait pas sous les simples flammes d’un brasier. Elle le comprenait… mais n’avait aucun mérite dans cet exercice, seule une patience et un calme accumulé au fil de son existence lui permettait de contenir avec une certaine aisance la colère sourde de son cœur. Cependant ses motivations ne prenaient pas leurs sources au même endroit que celles d’Ision.


« Une attitude cavalière … l’est-elle réellement davantage que de lancer à la face du Prince que je suis votre maîtresse ? Au moins cette escapade au sein de votre demeure trouve son interprétation d’elle-même »

La sylphide sous les traits d’Esméralde esquissa un sourire amusé.

« Voilà qui risque de galvaniser quelques rumeurs supplémentaires. Ne vous en déplaise »

Après tout ils offraient l’image parfaite d’un couple d’amants jouissant d’un repos mérité dans les bras l’un de l’autre après les tumultes du bal, pour qui passait dans la rue, le regard curieux. Elle frissonna sous la caresse du vent ou de ses pensées. Le Prince, assurément, lui ferait regretter cet écart de conduite inhabituel, sans ce douter un seul instant, que ce jeu avait sauvé sa vie.

Esméralde emboîta le pas de son hôte, sans qu’aucune autre remarque ne franchisse ses lèvres, cependant elle notait l’absence de lumière filtrant au travers des persiennes. Tout était serein, silencieux, pourtant la Dame trouvait l’atmosphère pesante. Résidu de sa précédente visite, ou bien lassitude de son corps épuisée par les événements de la nuit. Difficile à dire. Sans un mot, elle s’installa dans le fauteuil présenté.


"Tout ce qui s'est passé ce soir n'a jamais eu lieu, excepté pour nous, demain on déclarera la folie de la femme et ils découvrirons le livre dans le buisson, nous n'avons pas à nous en inquiéter. Mais dites moi, il me semble que nous nous ressemblions peut être plus que nous ne désirons l'admettre, vous avez des documents qui m’intéressent, les partagerez vous avec moi ou est ce à votre tour de me proposer un prix pour votre savoir?"

La jeune domestique qui entra offrit à la Dame, l’intermède nécessaire à sa réflexion. L’idée de s’enfoncer dans l’eau tiède d’un bain, avant de sceller leurs affaires en cours, ne manquait pas de charme. Un instant de détente, de récupération avant de jouer sur le fil d’une lame. Un compromis plus qu’acceptable lorsqu’on cumulait comme Esméralde la fatigue d’une journée bien remplie.

« Il me semble que ce moment est fort inapproprié pour se lancer dans des discussions plus … poussées. Nous reprendrons cette discussion après vos ablutions. »

Elle se leva et suivit la demoiselle, dans la salle de bain préparée pour elle. Il ne fallut pas longtemps à la sylphide pour s’étendre dans la douceur aquatique du bain tiède parfumé. Des pétales nageaient à la surface et la chaleur se dégageait de la surface ondulante, en volutes de vapeur. Elle s’enfonça jusqu’au menton, sa chevelure blonde dessinant des filaments d’algues blanches.

Esméralde s’arracha difficilement de l’eau refroidie. Elle avait perdue toute notion de temps, laissant son esprit vagabonder. Ses idées étaient claires, galvanisée, et elle se sentait prête à participer au bras de fer qui ne manquerait pas de l’opposer à son Hote. Ision. Qu’avait-il dont en tête la concernant ? Elle attisait sa convoitise, voilà qui n’était pas pour la rassurer.
Sa robe de bal avait disparue, emportée par la petite soubrette, en échange d’une robe propre suspendue à son attention dur un cintre. Ses doigts effleurèrent le tissu arachnéen, blanc tissé de fils d’argent. Du satin. Elle bruissa agréablement sur la peau de la Noble. A qui appartenait-elle ? Une amante … ?

Sans doute aurait-elle pu connaître la réponse à cette question, mais elle préférait garder ses forces pour faire face à son compatriote. Elle attrapa les documents récupérés dans l’antre du traître, sans oublier son réticule, seul objet rescapé de cette soirée, sur lequel elle veillait consciencieusement. Ainsi armée, elle se présenta dans le bureau et s’installa dans le siège des invités.
Il était déjà là. Ils pouvaient commencer. Elle posa négligemment les dossiers sur la table.


« Ces documents ne m’intéressent aucunement. Ils seront vôtres Ision, à la condition qu’aucune des personnes référencées dans ses papiers ne voit sa vie se raccourcir et que vous ne vous essayez pas à en user contre la couronne d’Eridania. Pour le reste, faites ce que vous voulez… Les richesses matérielles semblent vous importer bien plus qu’à moi. Voyez ça comme une marque de ma considération et de mon respect envers vous. Cela vous convient-il ?»

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Que les masques tombent... [achevé]   Que les masques tombent... [achevé] Icon_minitimeJeu 5 Jan - 16:18

Les nouvelles rumeurs, oui Ision s'en doutait et il s'en moquait éperdument, c'était ces rumeurs qui avaient fait de lui le fils d'une Déesse, ces rumeurs encore qui l'avaient transformées en bienfaiteur du peuple alors... quel mal y avait il à ce qu'on lui prête une nouvelle amante, une relation, un futur enfant à naître? Qui pouvait bien savoir, les rumeurs gênante il s'en débarrassait sur un simple ordre, pour le reste il s'en arrangeait, les faisaient croitre ou les déformait encore un peu. Le fait qu'on lui prête une relation avec Esméralde, même s'il en avait été l'instigateur au départ, ne le dérangeait pas plus que cela à présent, c'était à la fois flatteur, Esméralde était une belle femme, et stratégiquement très avantageux pour lui, cela le rapprochait du Prince et même si ce dernier tenterait surement de contrer la rumeur, se débattre étaient encore plus propice à ce que la rumeur se disperse à travers la ville entière... tel un moucheron dans la toile d'une araignée. Pauvre petit Prince, Ision pourrait sans doute bientôt le broyer, avec l'appuie du maire, mais pour cela avant, il avait besoin d'un bouc émissaire, d'un homme qu'il pourrait propulser en haut à sa place pour ne pas paraitre suspect, un innocent, un homme du peuple et naïf si cela existait encore. Il avait eut la vision de cet homme, un dénommé Véto, il savait qu'il finirait par le rencontrer, quand? C'était une question à laquelle il n'avait pas encore de réponse.

Dans ce bureau si parfait, il attendait la réponse de la Dame, elle décida, sans véritablement de surprise de se rendre aux bains. Ision restait calme, et s'en alla également dans sa salle d'eau, un merveilleux endroit, peut être même le plus beau de toute la maison. Ce n'était pas une simple baignoire, mais véritablement une piscine avec un courant qui le portait doucement, la température était constamment chaude, la pièce, entièrement fermée n'avait encore une fois aucune fenêtre et le lord aimait s'y retrouver seul. L'eau lui permettait d'oublier son corps et de retrouver son essence originelle d'esprit, purifier cette enveloppe charnelle, mais également l'être éthéré qu'il était dans sa forme tant méconnue.

Une servante était là, mais une fois disparue, c'est Imnia qui sortie de l'ombre, se plongeant dans l'eau aux côtés de son maître et Roi.


"Que fais tu ici Imnia? Il ne me semble pas t'avoir convoqué..."


La gorgoroth était dans l'eau, dévêtue entièrement, elle ne craignait face à lui, aucun jugement sur son corps constellé de cicatrice et de brulure dût au sort qu'on lui avait réservé lorsqu'elle était encore vivante.

"Pardonnez mon intrusion, mais je m'inquiète pour vous mon roi, cette autre sylphide semble avoir un effet étrange sur vous."

Ision sourit, amusé de la remarque derrière laquelle se cachait tant de jalousie de la part de la gorgorth.

"Ne t'inquiète pas, je ne compte pas te laisser Imnia ma douce, tu es irremplaçable et ton aide m'est précieuse, j'ai eut raison de te choisir lorsque le conseil me demanda une garde du corps. Alors ne t'en fais pas, cette sylphide comme tu dis, est plus puissante que tu ne l'imagine et voilà longtemps que je n'ai pas conversé avec quelqu'un capable de comprendre mon raisonnement. Maintenant va, laisse moi me reposer..."


Les mots du lord rassurèrent Imnia et surtout, la charmèrent une fois encore. Ision savait parfaitement qu'il pouvait remplacer la gorgoroth quand il le désirait, mais une telle fidélité se devait d'être gardé et il ferait tout pour cela. Il ne trouvait pas l'aspect de sa servante repoussant, mais elle ne l'avait attiré, quand bien même il était prêt à coucher avec elle pour la garder. Mais il gardait cette option en dernier recours, juste au cas où...
Imnia disparue dans l'ombre de son maître, l'eau qui autour d'elle avait gelée, reprit sa forme liquide et Ision pu parfaitement renouveler en quelques sortes son corps et son essence. Nu, le corps du lord était bien entendu parfait, jugé par un Terran ce dernier ne pourrait pas lui trouver de défaut, les sindarins eux même ne pouvait qu'accorder aux sylphides la beauté de leurs chairs.

Il mit de nouveaux vêtements, toujours dans les tons bleu, mais une pointe de noir ici et là, était détectable. les fils d'or et d'argent les mettant en avant. Une servante entra pour l'habiller et lui signaler que la dame Esméralde n'était pas encore prête. Parfait, il se rendait donc le premier dans le bureau, prenant la place qui lui revenait il regardait, calme, les mains croisées comme priant, ses yeux brillant d'un bleu magnifique qui semblait se refléter dans chacune des lumières de la pièce...

La robe que portait Esméralde, il la trouva à son gout, elle n'avait pas appartenu à sa femme défunte, jamais il n'aurait permis que quelqu'un puisse toucher ses vêtements et à vrai dire... il s'était débarrassé de la plupart des objets qui lui avait appartenu. 400ans... trop de temps était passé et désormais il ne restait principalement plus que les souvenirs, inépuisable dans la mémoire du lord. mais alors cette robe, peut être l'avait il fait confectionné en sachant qu'un jour Esméralde serait tenue de rester chez lui, les pouvoirs de vision du lord étaient très puissant, peut être était cela... peut être autre chose, mais si elle avait appartenu à quelqu'un, aucune tâche de sang ne subsistait dessus. Il la salua avant de passer immédiatement aux choses sérieuses, elle lui confiait les documents en l'échange d'un serment...

"Je vous l'ai déjà dis Esméralde, je ne suis le tributaire de personne et aucun lien ne m'enchaine à ce monde terran. Mais vous êtes une sylphide, mon égal en terme de puissance qui plus est, aussi... puis je vous accorder que je ne porterai aucune atteinte mortelle à ces personnes, sauf si celles si tentent à nouveau de s'en prendre à ma vie, cela va de soit. et la couronne d'Eridiana... elle ne m’intéresse pas, depuis trop longtemps elle a été souillée par la sueur de celui que vous nommez encore Prince. Ma chère, j'ignore peut être certaine chose, mais la couardise du Prince, comment pouvez vous donc la supporter? Les richesses matérielles ne sont... que ce à quoi la plupart des peuple répondent en aboyant, aucun serment n'est plus certain à leurs yeux que celui de l'or et des diamants."

Ision se leva, il prit Esméralde par la main pour qu'elle se lève à son tour, aucune malice, aucun jeu pervers, simplement, une proposition à faire en la regardant dans les yeux, droit dans les yeux...

"Ma proposition... Esméralde, vous avez ressentit comme moi le pouvoir qui nous a lié tout à l'heure, cette puissance, nous pouvons l'acquérir en restant chacun nous même et si un héritier n'est pas concevable entre nous du fait de notre race, des expériences, des recherches pourraient nous mener à devenir des êtres encore plus puissant. Vous pourriez alors faire fit de tous les serments de ce monde, une puissance devant laquelle les rois eux même pourraient trembler. Je vous propose de vous associer à moi. Je vais devoir partir, à mon retour se tiendra un bal auquel vous êtes bien entendu invité... Esméralde, à deux nous pouvons créer un ordre nouveau. Vous avez changé de corps dans cette rombière tout à l'heure, vous avez brisé une des Loi Sylphide, nous pouvons faire de ce monde quelque chose, je ne vous propose pas une dette envers moi, mais un accord, comme seuls ceux de notre race en sont capable..."

L'accord d'Ision n'était pas à prendre à la légère, en tant que membre du conseil, il pouvait la dénoncer au conseil, mais il lui proposait l'alliance, une de celle qui ne se refuse pas. Il lui offrait sa protection, elle lui offrait la sienne, en restant deux âmes séparé, à demi mot, devenir l'un et l'autre des Dieux capable de régner sur ce monde. Et les mots du lord étaient trop sérieux pour que ce projet puisse être considéré comme celui d'un fou. Il attendit sa réponse, les yeux dans celui de sa consoeur. Si elle n'acceptait pas, cela changerait la donne entre eux à un point qu'elle ne pouvait pas imaginer, mais ils s'étaient rendu coupable du même crime et pas pour la première en ce qui concernait Ision mais... cela, elle l'ignorait, comme sa place au sein du conseil, lui ne craignait rien d'une dénonciation. Il lui avait proposé comme à une amie très chère... une sœur dont il ne comptait pas se séparer, il lui offrait l'opportunité de ce venger de ce monde et des affronts passés.

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MessageSujet: Re: Que les masques tombent... [achevé]   Que les masques tombent... [achevé] Icon_minitimeSam 7 Jan - 9:25

« Aucune atteinte mortelle ? Vous êtes dur en affaire Ision, vous promettez si peu »

Elle soupira doucement et repoussant le dossier débordant de paperasses vers son interlocuteur.

« Cependant je saurais m’en contenter, Je vous sais intelligent, et l’opportunité d’augmenter votre armée des ombres sera sans aucun doute plus attractive et profitable à vos desseins que réduire ce réseau d’informateurs en un tas d’idiots congénitaux. »

De plus, s’il manquait à sa parole, Esméralde en serait informée, d’une façon ou d’une autre. Un petit jeu dangereux que de jouer avec la confiance de la Dame. Bien qu’elle ne possédât pas comme son homologue, une armada de petits soldats prêts à mourir pour elle, elle disposait de ressources non négligeables qui pouvaient s’avérer fort déplaisantes à l’occasion. Mieux valait pour Ision, s’en tenir à cet engagement. Ce n’était pas là une menace, rien qu’un état de fait.

Quand à ses récriminations concernant le Prince … elle ne niait pas leur pertinence. Il se complaisait dans une situation que d’autres jugeraient inacceptables. Il n’était pas de l’étoffe des rois, n’entendait rien en politique, encore moins en économie, présentait de sérieuses lacunes dans l’art diplomatique tout en noyant son chagrin dans les trop nombreux plaisirs des mondanités. Certains jugeaient son charisme en tant que Meneur d’Hommes et Représentant d’un Royaume aussi magnétique que celui d’une huître toutefois en s’accordant sur l’offense faite au pauvre mollusque dans cette glorieuse comparaison. Le Lord était sans aucun doute de ceux là. Pour la Dame de l’Epine, aucune de ces considérations n’entraient en ligne de compte, son attachement à la couronne était inaliénable et indépendant des exactions de celui qui la portait.

« Ne laissez pas votre égo devenir arrogance en sous estimant son Altesse. Ce ne serait pas sage de votre part, même s’il vous semble bien inoffensif, vous détesteriez porter la marque de son courroux. » Avoua-t-elle dans un souffle comme s’il s’agissait d’une confidence, tandis qu’il la relevait d’une main décidée.

Dans un froissement de tissu, elle se retrouva en face de lui, les doigts emprisonnés dans l’entrelacs des siens, les yeux sombrant dans l’océan tumultueux de son regard. A la fois proche. A la fois loin.


"... chose, je ne vous propose pas une dette envers moi, mais un accord, comme seuls ceux de notre race en sont capable..."

Les émotions se succédèrent en Esméralde, sans que rien n’en paraisse sur son visage ciselé. Elle ferma ses paupières bordées d’une longue rangée de cils sombres, aussi ténébreux et noirs que ses prunelles obsidiennes. Puis sur sa bouche naquit un sourire presque moqueur.

« Comme si vous supporteriez stoïquement la rivalité ou la supériorité d’un héritier… »

Redevenant plus sérieuse, elle se libéra de son étreinte.

« Un accord, une dette, une alliance... une association n’est-ce pas au fond la même chose. Au final vous attendez de moi que j’embrasse entièrement votre cause. Mais dites-moi Ision, quel sort me réserverez-vous lorsque vous aurez obtenu de ce monde, tout ce que vous souhaitiez, lorsque vous serez désabusé de ses plaisirs ? Me foulerez-vous à vos pieds avec ceux que vous aurez vaincus et modelés à votre image ? Vous n’êtes pas de ceux qui partagent… et quand bien même vous seriez, en cet instant parfaitement sincère, je gage que vous ne supporteriez pas un égal sans chercher à l’asservir à votre volonté. Est-ce cela que vous me proposez Ision, ou bien je me fourvoie? »

Ses doigts s’égarèrent sur la joue du sylphide. Glacés comme la voix de velours de la Dame.

« Oui, j’ai enfreint cette loi sylphide. Nous l’avons tous deux enfreintes. Et je le referais sans la moindre hésitation. Il fut un temps où une telle loi n’existait pas, où les nôtres ne se dressaient pas sur leur piédestal de neutralité ridicule arguant leur supériorité aux imbéciles trop bien dressés pour se révolter, mais toute chose a une fin… rien ne résistent jamais indéfiniment aux rigueurs du temps et de l’éternité... »

A ces derniers mots, ses prunelles se dilataient légèrement. Si Ision l’avait mieux connue, certainement aurait-il noté ce léger changement dans son regard, symptôme annonciateur qu’elle subissait l’assaut d’une révélation ou d’une vision. Ce fut bref, quasiment instantané et sans autre conséquence visible qu’un léger blanc dans sa réponse. Puis elle se pencha vers lui, vers son oreille, son souffle caressant sa joue comme un tendre baiser.

« Pourquoi ai-je la sensation qu’en glissant cette vérité dans votre laïus, j’en écoutais la mise en garde. Vous souhaitez me dénoncer si je refuse ?… Alors quel choix me reste-t-il … être votre âme-sœur ou bien tomber entre les griffes du conseil s’ils parviennent jusqu’à moi, refuser et disparaitre les loups sur mes talons ou vous obliger au silence tout en risquant de me perdre…»

Elle se redressa, leurs fronts se frôlèrent, leurs nez s’effleurèrent, leurs lèvres s’esquivèrent.

« Ision savez-vous ce qui est le plus dérangeant entre ne pas avoir toutes les cartes en main et s’imaginer qu’on possède le meilleur jeu ? L’un vous pousse à la prudence, et l’autre à la déraison… »

Ils se tenaient si proche l’un de l’autre sans pour autant se toucher.

« Montrez-moi Ision… ce que vous souhaitez pour vous et moi. Jouez de déraison et détruisez toute trace de ma prudence. Alors seulement nous scellerons un pacte tel que seul les nôtres le peuvent. Ici vous ne pourrez me mentir… ici je ne peux qu’être sincère…. » lui dit-elle en réduisant tout espace entre eux, son corps se fondant au sien, alors que l’environnement se vrillait autour d’eux.

Une nouvelle fois leurs âmes s’unissaient, mais avec un certain contrôle par rapport à celle du bal. Il n’y avait pas de matrice blanche, mais un long couloir à la fois sombre par sa couleur mais lumineux par son intensité. Il s’étendait à perte de vue devant et derrière eux. Les parois, le plafond, le dallage, tout était lisse, noir et brillant, tel des miroirs d’ébènes reflétant chaque chose présente.

Esméralde n’avait pas changée. Toujours fidèle à cette image qu’il connaissait. Elle attendait… que le Lord se dévoile, qu’il prouve sa sincérité, qu’il révèle ses réelles intentions… ou bien peut-être avait-elle réellement pris sa décision mais ne comptait sceller cet accord d’une façon dont ni l’un, ni l’autre ne pourrait se dédouaner. Comment savoir devant ce visage imperturbable taillée dans le cristal.

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MessageSujet: Re: Que les masques tombent... [achevé]   Que les masques tombent... [achevé] Icon_minitimeMer 11 Jan - 19:22

"Et je suppose que c'est vous la marque de ce courroux Esméralde? Je vois mal le Prince oser s'opposer à moi directement, mais je le prie, qu'il tente de m'attaquer et mon égo saura lui répondre que je suis plus puissant que lui économiquement et politiquement parlant... et c'est là où je veux en venir..."

Ision se moquait bien de la vengeance du Prince, hormis si elle se trouvait être sous la forme d'Esméralde, si elle restait fidèle au souverain alors le lord lui même prendrai les mesures nécessaires, il estimait la dame et ne lui faisait pas cette demande sans être certain des cartes qu'il avançait. Il ne mettrai pas ses plans en péril pour une femme ou un quelconque autre être s'il ne faisait pas partit de son plan. Faire cette proposition à la Dame de l'Epine n'était au départ pas prévu, mais il avait calculé et l'opportunité était trop belle. Esméralde le savait, elle avait désormais comprit que Ision ne faisait, proposait jamais rien sans que cela soit étudié, même si pour le coup, c'était avec moins de minutie qu'habituellement. C'était une chose à avoir en tête, certes Ision cherchait son propre profit, sa propre puissance, mais la proposition faite à la Dame était sincère et tout ce qui semblait de plus honnête, il avait besoin de sa puissance, en échange, il lui offrait une place au sommet.

le jeu auquel se livrait Esméralde en répondant amusait particulièrement le lord, il ne bougeait pas, sourire léger mais présent sur son visage, les mains d'Esméralde lui firent seulement ressentir le froid, une dame de glace, mais lui même n'était il pas une immense bloc de marbre, une chasseur prêt à fondre sur sa proie, même si elle était plus grosse qu'elle? Ision mesurait chaque risque, chaque geste, chaque mot, chaque instant et il les savourait comme une immense partie d’échec avec une adversaire de valeur. Un héritier? Ision y avait pensé, autrefois, lorsqu'il était différent, mais à présent, il ne voyait un possible héritier que comme un objet, un outil dont il pourrait également se servir pour sa propre gloire et sa propre grandeur.


"Si je détruit toute trace de votre prudence, le jeu serai beaucoup moins amusant... Ma Dame..."

Il eut un petit rire en faisant glisser ses doigts sur sa nuque, un simple geste pour couper le souffle de quelqu'un, l'étranglement, le voir asphyxier et nous, au dessus, un pouvoir absolu. Mais là, Ision ne fit que faire courir ses doigts sur la gorge d'Esméralde, les mains du lord étaient tout aussi froides que sont coeur, mais dans ses yeux se reflétait une passion rarement atteinte, le jeu lui plaisait énormément et même s'il se voyait déjà vainqueur quel que soit le décision de la Dame, alors, il y prenait un plaisir qu'il ne pouvait dissimuler...

Mais alors que les dernières paroles de la dame furent audible, le lord se sentit aspirer une nouvelle fois, fondant en elle, elle fondant en lui, unissant à nouveau pour l'ivresse d'un pouvoir qu'il ne pouvait égaler seul pour le moment. Il était dans le noir, les ténèbres qu'il ne connaissait que trop bien, elles ne l'effrayaient pas, bien au contraire, il se sentait bien. Il vit Esméralde non loin de lui, alors à son tour il parut, au départ sous sa forme éthérée, il reprit rapidement l'apparence d'Ision Lorindiar, ce notable orgueilleux aux cheveux plus blanc que la neige et aux yeux plus bleu que le saphir. Vêtu de son traditionnel vêtement bleu cousu de fils d'or et d'argent, il était là, superbe, sûr de lui, comme à son habitude.


"Vous m'entrainez dans des ténèbres pour que je vous dise une vérité toute nue que vous ne pouvez obtenir de moi... mais regardez Esméralde, regardez dans mon âme... laissez moi vous montrer la votre..."

Ision esquissa un simple geste de la main, et derrière la Dame se dessina une rivière, un homme, elle entrain de se noyer, alors que, au même moment, derrière Ision se dessinait un lit, une femme morte dans les draps, Ision à genou, tenant la main de la défunte et une phrase... "je te guérirait, même de la mort, même si cela doit me couter toutes mes vies, je trouverai un remède"... puis une tombe, des funérailles, Ision, un homme brun aux cheveux longs aux traits un peu asiatique mais reconnaissable par ses yeux, il laissait une fleur, une orchidée noire sur la poitrine de sa bien aimée. Le Ision du présent ne regardai pas la scène, il se contenta de tendre simplement la main à Esméralde...

"Si vous l'acceptez, vous acceptez ce que je vous propose... nous avons vécu trop de vies, trop de malheurs, trop de désespoirs et avons été trop souvent trahit. Acceptez ma main et vous pourrez me faire confiance, je vous fait serment et attend de vous que vous le fassiez aussi, qu'il n'y aura aucune trahison, aucune tromperie ni mensonge entre nous. Je n'ai jamais offert cela auparavant, rejoignez moi, faisons de ce monde un terrain de jeu et lorsque nous serons tout en haut alors... nous serons des Dieux, capable de façonner un nouveau monde, à notre image sans que rien ni personne ne puisse nous arrêter. Je partagerai ce pouvoir avec vous, car vous seul pouvez comprendre mes raisons et mes motivations... vous êtes encore libre de refuser, c'est un choix qui n'aura pour conséquence que l'oubli de m'avoir connu ce soir..."

Ision tendait sa main, à une trentaine de centimètres d'Esméralde...

"Laissez moi nous offrir, mieux que ce que nous ne pourrons jamais obtenir, laissez moi balayer le passé et les anciennes allégeances..."

Magnifique, superbe et surtout, capable de convaincre n'importe qui de n'importe quoi, mais Esméralde était différente et elle jouait là, son unique chance...
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MessageSujet: Re: Que les masques tombent... [achevé]   Que les masques tombent... [achevé] Icon_minitimeJeu 12 Jan - 23:45

Un sourire arrondit les lèvres de la Dame, mais ses prunelles demeuraient froides et implacables tandis que les souvenirs d’Ision ondulaient derrière lui et qu’elle sentait les siens se dessiner dans son dos. Manipuler ses anciennes blessures n’ouvrirait pas une faille dans l’Ame de la Sylphide. Cette réminiscence appartenait aux temps passés… cette déception, cette trahison ne constituaient pas les maillons de ses entraves… Elle leva la main, paume offerte à son interlocuteur. L’image se figea sur le rictus de douleur d’un visage masculin.

« Mon âme Ision … êtes-vous certain de la connaitre. Je n’éprouve nulle rancœur envers ce monde et aucun désir de le modifier…contrairement à vous, je ne suis emplie ni de regrets, ni de haine. Cet être est mort pour ce qu’il m’a fait. J’ai rendu chacune des blessures mortelles reçues, sans en éprouver de culpabilité mais je ne m’acharne pas sur ceux qui m’indiffèrent. »

D’un geste elle effaça toute trace de ce souvenir. Malgré tout, elle éprouvait toujours une certaine peine, une certaine douleur associée à cette existance qu’elle n’avait jamais ressentie pour ses autres morts. Si le tout premier trépas d’un sylphide marquait à jamais son existence, elle ne se mentait pas en déclarant que s’en était l’unique raison. Non…avec cette mort elle avait abandonné un petit morceau de l’enfant qu’elle fut, de la jeune fille en fleur naïve et innocente.

Il tendait sa main vers elle, telle un fruit défendu, une tentation. Elle glissa en son creux ses doigts. D’une voix de velours qui se voulait à la fois ferme et chaleureuse, elle prononça :


« Qu’il en soit ainsi. Il n’y aura entre nous, aucun mensonge ni faux semblant, aucune tromperie ni trahison. Je vous accorde mon aide et mon soutien, mais si de moi, vous pouvez obtenir, mon respect et ma loyauté ou même ma confiance n’espérez ni obéissance, ni aveuglement. Je ne serais pas juste une pièce de choix sur votre Echiquier soumise à vos désirs et vos ordres. »

La Dame raffermit sa prise sur la main d’Ision et s’approcha d’un pas. En cet instant plus qu’en tout autre elle était Sylphide. A la fois éthérée et terriblement oppressante enveloppée dans cette aura puissante, essence même de son être.

« Nous jouerons votre jeu. »

Elle posa délicatement sa main sur la poitrine du lord, à l’endroit précis ou devait battre son cœur factice.

« Nous réussirons, ou échouerons … ensemble »

Au loin, la plainte langoureuse d’un tam-tam nasillard retentissait étrangement dans ce couloir, de plus en plus fort, de plus en plus envoutant.

« Cependant je ne serais pas votre Ombre, Ision mais votre Garde-fou. Si vous devenez un Roi Noir, je serais votre Dame Blanche. »

Les grognements du tambour se faisaient roulements d’orage, primitifs et sauvages. Le monde de miroirs obscurs vibrait autour d’eux. Esméralde ne cillait pas, son regard sombre scrutant celui de son compagnon. Elle puisa délicatement dans leurs pouvoirs.

« Mais vous l’avez dit vous-même, le jeu manquerait de piquant si vous effaciez toute trace de ma prudence…. Alors je vais en user et sceller ce serment pour qu’aucun de nous ne s’avise de le trahir. »

Elle se pencha vers le lord et murmura en dialecte sylphide. Un dialecte sylphide si ancien que les mots recelaient magie et pouvoir. Au derrière elle, apparaissait en lignes effacées, les contours flous d’une étrange porte. A mesure des mots s’écoulant entre les lèvres de la Belle, elle prenait contenance. Elle se barda de fer et de pierre, telle l’avant-garde d’une forteresse. Robuste, elle se parait d’un étrange symbole en arabesque luminescent. Un sceau. Ision l’avait déjà entre-aperçu une seule et unique fois, lors du bal, lors de cette union enivrante. De lui provenait les battements qui hérissaient de frissons le long corridor tel des hurlements déchirant. C’était comme si au-delà palpitait une chose qui ne demandait qu’à s’échapper de sa prison.

Cela ne semblait pas perturber la Dame dont les lèvres formulaient une incantation. Soudain sa main s’enfonça dans la poitrine du Lord et il sentit au plus profond de son moi-intérieur, la présence apaisante d’Esméralde. Elle ne fouillait pas son essence mais échangeait avec lui une part d’elle-même créant un lien inaltérable et indéfectible. Le serment immuable d’une sylphide à un autre. Une magie ancienne…. Sempiternelle… celle d’êtres immuables transcendants le temps. Elle retira sa main. Leurs deux esprits à présents marqués d’une même promesse s’accorderaient, ils se comprendraient, s’appréhendaient, sans jamais se briser l’un contre l’autre, sans l’ombre d’un mot car tel était le pacte prononcé, car tel était l’enchantement qui parcourait leurs êtres.

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MessageSujet: Re: Que les masques tombent... [achevé]   Que les masques tombent... [achevé] Icon_minitimeSam 14 Jan - 0:04

"Alors nous réussirons..."

Ision ne pouvait pas envisager l’échec, il ne l'avait jamais envisager et ce ne serait jamais dans sa ligne de conduite. Le lord ne pouvait pas échouer, pour sa propre fierté, il n'avait jamais échoué, il n'avait eut que des "contre temps". Lorsque la main d'Ision sentit celle d'Esméralde, le corps mortel se disloqua ne laissant qu'une forme éthérée blanche, pure, parfaite, comme un spectre à silhouette humanoïde avec cette lueurs saphir, au delà de la forme humaine il émanait de lui certes de la puissance mais une sorte d'apaisement, loin de l'homme manipulateur, calculateur, sous cette forme, Ision était simplement calme, parfait, comme s'il ne désirait plus la puissance... peut être était ce pour cela qu'on le disait fils de Kesha, était ce cela que la Déesse (si elle existait) avait laissé en lui, l'être immatériel, la larme de la déesse.

Dans un esprit d'apaisement la main blanche d'Ision vient soutenir le visage éthérée d'Esméralde, un sylphide en trouvant un autre, comme si il replaçait une mèche de cheveux immatérielle, même sa voix avait changé, elle était calme, grave et forte, mais tellement différente...


"Une dame blanche... soit, nous serons les maîtres de cet échiquier je t'attend... Esméralde ma sœur..."

Et il sentit qu'elle puisait dans leur pouvoir commun, lui aussi s'en nourrissait, il cherchait une nouvelle source, un pouvoir qu'elle lui avait en quelque sorte promit. Il entendit la voix d'Esméralde parler dans un langage si ancien qu'il serait inconvenant de le nommer en des autres mots que ceux qu'elle osait dicter, le lord le connaissait mais jamais il ne l'avait employé, jamais car il n'avait jusqu'à présent jamais jugé même un autre sylphide, assez digne pour lui offrir ce privilège. Et lorsque enfin la main d'Esméralde entra dans sa poitrine éthérée, il posa la main sur ce même cœur, là où il trouverait le sien, Ision vit la porte, le sceau d'Eridannia se former, ainsi elle avait encore d'autre secrets à faire parvenir à ce monde... parfait, Ision ne trouverait à travers cela qu'une arme encore plus puissante. Esméralde et Ision devenait certes loyaux, mais rien n'empêchait l'un et l'autre un jour de s'entretuer, de chercher à dominer l'autre, il n'y aurait juste aucune surprise. Le lord était peut être plus ouvert que la sylphide puisqu'il sentit en lui une nouvelle puissance, un pouvoir depuis longtemps en latence remonta, tellement profond qu'il faillit faire céder leur union.
Le sylphide qu'il était la regardant part cette lumière saphir et posa la main sur la poitrine de la dame, passant au travers de sa forme éthéré, il scella lui aussi le pacte, une union parfaite, il lui conférait une partie de son savoir et il était immense, grâce à sa capacité de tout savoir et de tout retenir Ision était une mine d'or d'information, ils se rapprochèrent, comme pour échanger un souffle sacré entre leurs lèvres sans se toucher.

Alors il arrêta, elle en savait suffisamment sur le monde sans en savoir plus sur Ision, il lui avait offert des données et lorsqu'il retira sa main, il reprit peu à peu sa forme humaine, plus petite que cette forme sylphide, les chairs revinrent, les yeux bleu saphir qui n'avaient jamais bougé, les cheveux blanc comme la neige et surtout cette enveloppe de tromperie, de tricherie, de manipulation, comme si c'était cette enveloppe qui contenait toute la malice dont Ision était capable.

Ils revinrent dans le bureau du Lord, ils étaient tous deux magnifiques, comme transcendé, une lumière semblait presque les entourer bien qu'il ne s'agissait pas du pouvoir d'Ision sur la lumière, c'était autre chose, il avait encore la main contre la joue de sa consœur, ses doigts dans sa chevelure couleur des blés, leurs corps l'un contre l'autre, debout, magnifique et impérieux. Peu de sylphide avant eux avaient eut la force de se lier ainsi, mais désormais, ils étaient plus puissant que la plupart des membres du conseil lui même. il fut le premier à se retirer de ce contact enivrant. En lui était né un nouveau don, réveillé il pouvait désormais totalement bloqué son esprit aux intrusion extérieur et même les plus grands télépathe ne pouvaient deviner qui il était ou ce qu'il pensait.

"Je vous ai promis le monde... le voici..."


Ision exposa son plan comme s'il ne s'était rien passé, il n'en oublia aucun détail. Et lorsqu'il cessa de parler il put enfin se laisser aller sur son siège, il était fatigué, terriblement fatigué, il regarda Esméralde...

"Je peux vous l'avouer à présent... je suis fatigué..."

Ision semblait très faible, à tel point qu'il se mit à cracher quelques gerbes de sang à tel point qu'Imnia sortie de son ombre sans autorisation et soutint son maître avec des yeux dévorant d'amour et une haine certaine dans le regard pour Esméralde...

"Si mon maître meurt, vous serez la prochaine a en faire les frais!"

Imnia ne plaisantait jamais et encore moins en cet instant, elle avait la force de protéger et de palier contre toute attaque envers son maître bien aimé. Ision entre deux quintes de toux stoppa de sa main Imnia...

"Ne la touche pas, considère là comme ta maîtresse au même titre que moi à présent..."

HRP: Bon courage pour ta réponse :D FIN HRP
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MessageSujet: Re: Que les masques tombent... [achevé]   Que les masques tombent... [achevé] Icon_minitimeLun 16 Jan - 12:48

« Si mon maître meurt vous serez la prochaine à en faire les frais »

Esméralde cingla la sorcière d’un regard d’hiver. La noirceur de ses iris se para de l’éclat du givre, glacial et tranchant. Ses lèvres demeurèrent scellées sur les mots acerés qu’elle retenait à grande peine. La Dame de l’Epine, altière et splendide, s’enroula dans un manteau de dignité et se tut pour ne pas laisser éclater la tempête de gel menaçant en son cœur. La gorgoroth s’imaginait, comme nombreux avant elle, la fragilité de cette silhouette éthérée, fine et déliée, sans en percevoir la force et la robustesse. La sylphide était de la race des éternelles …

« Si vous avez quelques querelles à mon encontre, il nous faudra les vider, ce n’est cependant ni l’heure, ni le moment. »

Glissant sur le dallage, esprit éthérée à la grâce sensuelle, elle s’approcha d’Ision. Sa main, d’un mouvement nonchalant offrit congés à l’intruse née des ombres et des intrigues. Un ordre qui ne souffrait pas la désobéissance ou la rébellion. Puis jugeant de la disparition souhaitée de cette inopportune, elle se pencha sur le Seigneur des lieux. Des perles rubicondes souillaient la courbe rosée et parfaite de sa bouche. Elle laissa ses doigts glisser sur sa joue, caresse tiède et veloutée, avant d’essuyer le liquide carmin d’un revers de pouce.

« Je sais combien vous êtes fatigué… »

Ils étaient reliés, unis comme un seul par ce fil magique tissé dans le monde onirique. Elle sentait la faiblesse de ce corps terran comme s’il fut sien. Elle tira lentement sur ce lien, et distilla un peu de son énergie dans les veines de son âme-liée. Evidement ce ne serait jamais suffisant pour reconstituer les forces nécessaires à cette enveloppe charnelle, mais satisfaisant pour calmer la toux, lame affutée déchirant sa poitrine.

« Venez… »

Elle prit avec douceur, sa main. Son visage lisse, ciselé dans le cristal s’éclaira d’un sourire tendre quoique las. Elle l’accompagna, l’aida à se redresser et le conduisit fermement jusqu’à ses appartements, puisant dans sa mémoire leurs emplacements. Le bras passé autour de ses hanches, le bras du lord au dessus de ses épaules, ils traversaient les corridors sombres, couple bancal se soutenant mutuellement.

Après avoir repoussé la porte de la chambre, elle en franchit le seuil, repoussa son compagnon vers le lit. L’obscurité dévorait la pièce, gangrène noire et opaque. Esméralde s’approcha des lampes étranges fluorescentes constituant le principal éclairage de la demeure du Lord. Son index effleura la surface froide et lisse, une lueur bleuâtre s’en échappa, diffusant un peu de clarté. Les ombres des meubles et des objets jouaient sur les murs, grandies, presque oppressantes, troublées par le vacillement du lumignon.

La Dame de l’Epine ne prêta pas attention à la décoration, entièrement rivée sur le sylphide, assis sur le bord du lit. Ses prunelles d’un bleu électrisant se cernaient, l’asthénie brillait dans ce regard envoutant. Elle s’approcha, se pencha pour être à sa hauteur
.

« Reposez vous, je crains que cette expédition dont vous m’ayez parlé, n’apporte son lot de surprises et désagréments. »

Il ressentit aussi sûrement qu’elle, les mots prononcés, dictés non sous le couvert de la raison, de la sagesse ou de l’inquiétude, mais sous les caprices d’un destin peinant à s’esquisser. La Dame aussi subissait l’ennui et la turpitude de son épuisement. De fait, l’Oracle ne voyait plus, elle devinait succinctement.

« Douce nuit. »

Ses lèvres embrassèrent le front du Lord, brûlantes mais sages.
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