Sur le chemin parsemé de cailloux [Vladimir Kerlunn]

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 Sur le chemin parsemé de cailloux [Vladimir Kerlunn]

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MessageSujet: Sur le chemin parsemé de cailloux [Vladimir Kerlunn]   Sur le chemin parsemé de cailloux [Vladimir Kerlunn] Icon_minitimeMar 20 Mar - 19:06

    Un vide. Il y avait un vide dans le cœur de Calixte. Un vide dont elle ignorait l'origine, une vide dont elle ignorait la nature mais il était là, présent, pesant. Il lui rappelait sans cesse qui lui manquait quelque chose pour se sentir complète, heureuse et épanouie. Pourtant, n'avait-elle pas tout? Elle était sur bien des points une femme comblée : elle avait une profession dans laquelle tout se passait bien et qui était passionnante, elle avait une bonne réputation, elle avait la chance et le loisir de pouvoir rencontrer des personnes intéressantes, elle avait son propre cabinet médical, une petite fortune, elle jouissait d'une grande liberté et pouvait aller où bon lui semblait... Cependant, elle avait tout de même l'impression qui lui manquait quelque chose et c'était incompréhensible. Cela n'avait pas de sens. Était-ce une des raisons pour lesquelles certains d'entre eux se tournaient vers la religion? Un sylphide croire en une puissante supérieure? C'était plutôt curieux, et même si elle avait l'esprit ouvert, elle n'en restait pas moins athée. Mais elle était toujours étonnée de voir les siens se tourner vers quelque chose d'aussi incertain que la foi.

    Quoiqu'il en soit, aujourd'hui était une journée libre. Calixte était sur le dos de son cheval, Magnus, en tant que fière cavalière car oui, elle était une femme en ce jour. Oublié le costume d'homme, du noble guindé. Elle incarnait à présent son vrai visage, celui qu les siens connaissaient, mais dont elle avait toutefois construit une fausse biographie pour les humains et quelques uns. Si une personne venait à la croiser, elle s'identifierait comme étant la sœur jumelle du Docteur Telenna, une sœur qui avait dû subir l'excentricité de parents en portant l'exact même nom que son frère : Calixte, puisqu'il s'agissait là d'un prénom mixte. Et même si le visage de ces deux rôles étaient identiques, si l'aura bienfaisante était aussi la même, il y avait quelque chose pourtant de bien différent.

    Sur son destrier, son visage respirait une pureté que l'on ne voyait guère d'habitude. Ses longs cheveux couleurs de feu cascadait sensuellement sur ses épaules, épaules qui laissaient apparaître une peau pâle. Elle était vêtue d'une grande robe blanche, pourvue d'une fine ceinture de cuit où se tenait le fourreau de son épée aux allures de fleuret et un éventail. Si elle apparaissait agréable, elle n'en était pas moins une rose ayant des épines. Mais voilà, cette dernière s'arrêta près des rives du fleuve Oléra. Elle était descendue il y avait maintenant plusieurs minutes dans les gorges de Paramis, et elle pouvait observer leur immensité en contrebas. La raison de sa venue? Des herbes médicinales, des graines de fleurs... des choses qu'elle pouvait cueillir d'elle-même... et aussi le besoin de changer d'air. A Hesperia, c'était la cohue. Sautant alors de la scelle de Magnus, elle caressa le col de son compagnon pour le rassurer.

    " Nous avions vraiment besoin de prendre l'air mon ami. J'ai besoin d'avoir les idées claires. "

    L'animal hennit comme si il lui répondait, chose qui la fit sourire. Mais le regard de Calixte traduisait aussi une autre angoisse, angoisse qui était liée à vrai dire à ses pouvoirs. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas eu la moindre vision. Techniquement, cela aurait dû la rassurer mais là...
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MessageSujet: Re: Sur le chemin parsemé de cailloux [Vladimir Kerlunn]   Sur le chemin parsemé de cailloux [Vladimir Kerlunn] Icon_minitimeVen 1 Juin - 14:15

Le ciel, l'eau, la terre. Et moi. Il fait un temps magnifique pour se promener, pour profiter des bienfaits de la nature. Le soleil poursuit sa course, sans se soucier des événements qui se déroulent sous son regard de lumière. L'eau, cette douce caresse qui a souvent remplacé celle des femmes. Je tourne la tête, je vois un arbre solitaire, un saule pleureur. Un signe peut-être, mais je ne l'espère pas. Mais je me dis qu'il manque un élément pour parfaire le tableau. Le feu. Rien qu'une chevelure me suffirai mais, je ne suis pas dans un état correct pour réfléchir. L'eau, la terre, l'air, le feu ... Et mon corps dans le fleuve.

Mon réceptacle ne réagit plus. Seul ma tête reste sous mon contrôle. Je colore de mon fluide vital l'onde pur qui me guide inlassablement vers ma fin. Que d'ironie. J'aimerais être en ce moment même un être vivant lambda, afin d'éviter la longue agonie a laquelle je semble être destiné. Tout me semble plus beau, plus doux, plus simple. Je ressens une sorte de ... Vide ? Comme si ... Une partie de moi venez de disparaitre. J'arrive à peine à bouger mes membres. Mon bras droit me semble devenu inexistant. Moi, un Sylphide, cette mort est ... Ridicule, inapproprié.

Mais si je continue à me vider de mon sang, ma fin me semble proche ... Je vois le paysage défiler tranquillement, il me regarde, d'un sourire végétal. Je me sens soudainement devenu marin. Une berge me tend ses bras de sable , et j'arrive à y accoster. Puis, le noir se fit sur mes yeux, une sorte de voile me cachant la lumière du soleil. Mais les sons me parvenaient encore , et de façon plus distinct, plus belle. Le bruit du vent, du cours d'eau, de mon coeur, de la mort et de la vie entrelacé dans ce cadre champêtre. Ensuite mon esprit disparut dans les méandres profonds de mes souvenirs. A partir de ce moment, mon corps m'était devenu étranger, il devint pour moi juste une sorte de barrière entre ma forme physique et ma forme lumineuse. Mais je n'ai plus la force, je ne peux plus.

Un bruit ... puis le silence.

Mon esprit vagabonde, je ne sais plus où je suis. Je ne suis que pur esprit. Du moins, je crois l'être. Je vois des choses. D'un passé bien éloigné, a un présent relativement proche. Mais, je sens un vide dans ma mémoire. Pourquoi suis-je dans cet état ? Pourquoi mon corps est-il devenu si faible ? Pourquoi étais-je soumis au gré des flots ? Ma chute dans la cascade est devenue flou, autant de questions sans réponses ... Mais je me sens fatigué de revoir tout ça. Je pense, que je vais arrêter de réfléchir , et me laissais aller.

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MessageSujet: Re: Sur le chemin parsemé de cailloux [Vladimir Kerlunn]   Sur le chemin parsemé de cailloux [Vladimir Kerlunn] Icon_minitimeLun 11 Juin - 20:29

    Calixte mit alors de côté ses pensées les plus sombres et les plus mélancoliques pour s'acharner à trouver les diverses herbes qui lui manquaient. Ce qui lui fallait exactement? Un peu de tout, dont une variété de fleur qui ne poussait uniquement autour des rivières, notamment celle d'Oléra. Il lui faudrait aussi récupérer des algues, chose moins agréable. Néanmoins, elle avait pris avec elle quelques bocaux pour les récupérer, pour ne pas les assécher immédiatement et pour éviter que les odeurs de ces végétaux ne viennent à lui chatouiller les narines.

    " Peut-être n'était-ce pas une bonne idée de porter une robe pareille Magnus. J'aurais dû prévoir de quoi me changer ou ne serait-ce que de l'attacher... Je vais tâcher de chercher d'abord les plantes qu'il me faut avant d'attaquer les algues. "

    Préférant alors porter son regard doré sur ce qu'elle estimait prioritaire, elle crut subitement entendre un gémissement, un petit bruit... mais ce fut le hennissement de son cheval qui l'alerta véritablement. Alors que la jeune femme était penchée et cherchait entre quelques touffes d'herbes celles qui avaient des propriétés médicinales, elle se redressa vite et plaça sa main sur la garde de son épée, par simple réflexe. Puis elle commença à regarder tout autour d'elle jusqu'à ce que son cheval se mette à trotter jusqu'à une zone particulièrement touffue, cachée par les roseaux. L'animal tentait de montrer quelque chose, comme si son attention avait été retenue.

    Relevant un sourcil d'incompréhension, la main de Calixte quitta sa lame pour se diriger à pas lent dans le petit coin qui avait attiré son ami. Repoussant alors quelques hautes végétations d'un revers dans la main - et par sa magie - elle dévoila alors là le corps inanimé d'un sylphide. Oui, un sylphide sans aucun doute, c'était parfaitement clair pour elle. Un œil humain n'aurait peut-être pas fait la différence avec un terran mais il serait bien malvenue d'une femme de sa nature de ne pas remarquer pareil détail.

    " Magnus, recule immédiatement. Je dois soigner cet homme. "

    Ce fut alors que soudainement, des lianes végétales sortirent du sol et soulevèrent le corps avec délicatesse. D'un autre geste, tout près de l'eau, un tapis de mousse fit son apparition et servirait de matelas pour l'homme trempé.

    " Nous allons devoir le réchauffer rapidement. "

    Habilement, elle déposa alors le chevalier et s'agenouilla à ses côtés. Elle passa alors une main pâle sur son front. Il était froid comme la mort... mais il ne l'était certainement pas car elle y sentait la présence, bien que faible, d'un sylphide. Par contre, l'enveloppe charnelle semblait épuisée au possible et fragilisée. Elle pencha alors son visage près de la bouche du chevalier, en mesurant alors le souffle sur sa joue, puis aussi sur sa poitrine, tendant l'oreille aux moindres battements.

    " Moi qui pensait que cette journée serait sereine.... "

    Rapidement, la jeune femme tendit son bras en direction de la scelle de son cheval, et comme par mimétisme, une liane végétale naquit et agit pour elle, comme si il s'agissait d'une extension de sa personne. Là, le végétal prit la sacoche qui s'y trouvait, sa trousse médicale. Dans une autre commande, elle fit récupérer des herbes sèches ainsi que de maigres bouts de bois pour tenter de démarrer un feu. Mais étant donné l'humidité des lieux, la tâche ne serait pas aisée. Cependant, avant de planifier cela, elle créa à nouveau un tapis de mousse qui cette fois, ferait d'office de couverture. Elle chercha aussi une décoction dans son sac et en tira une potion à la couleur verte. Le débouchant rapidement, elle versa le liquide amer dans la bouche du blessé, ayant normalement pour effet de le revigorer un peu, au moins pour l'obliger à s'éveiller.

    Pendant que la chose ferait son effet, elle se tourna en direction de ce qu'elle avait récupéré pour allumer le feu. N'ayant aucune magie qui pourrait l'aider dans ce domaine, elle usa de sa lame qu'elle frotta avec son éventail pour faire naître des étincelles suffisantes pour démarrer la chose, il lui faudra ensuite souffler et peut-être que la chance serait de son côté...

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MessageSujet: Re: Sur le chemin parsemé de cailloux [Vladimir Kerlunn]   Sur le chemin parsemé de cailloux [Vladimir Kerlunn] Icon_minitime

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