_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades. _ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose". _ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.
L'opinion publique joue en la défaveur des grands esprits et il est aujourd'hui dangereux d'avouer d'être de ce bord. Depuis les grandes émeutes à Hesperia, les Eclaris ont mauvaise réputation, eux qui devraient être des diplomates passent pour des êtres imbus d'eux mêmes. Pourtant, aussi discrets sont-ils, ils cherchent à aider leurs prochains avec leur moyen.
Altruiste avant tout, ils ont décidé de financer avec leur faible revenu mais aussi grâce aux dons de leurs sympathisants, la création de nouveaux remèdes. Ils accueillent ainsi tous les malades qui se refusent à jouer la comédie et mentir sur leur foi auprès des Gélovigiens afin d'être soigné. Servant avant tout les hommes plutôt que les dieux, les Eclaris ont lancé leur démarche malgré le sombre climat qui pèse sur eux.
Malheureusement, la malchance s'abat sur eux lorsque le vol de remèdes dans le temple - ainsi que leur perte - salit une nouvelle fois leurs idéaux. Des nérozias ainsi que des ladrinis avouèrent leurs larcins peu scrupuleux, mais leur forfait souillait la bonne volonté des éclaris en possédant leur billet d'appel. Voici qu'aujourd'hui, ils étaient suspects d'un acte mauvais et devaient se justifier de leurs faits et gestes, comme par le passé...
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- VOTRE SITUATION -
Vous vous tenez dans la célèbre masure des érudits, lieu de sagesse pour les réflexions Eclaris. A l'entrée, vous avez un éclari qui sert de trésorier qui recueille vos dons pour acheter du matériel et les ingrédients du remède (précisez dans votre sujet la somme que vous donnez, pouvant aller de 1 dias minimum à la somme que vous voulez - pensez à le retirer de votre compte). Une salle a été aménagée en laboratoire afin de confectionner le remède contre la maladie de pierre, et une autre en infirmerie pour les malades. Il y a des soldats à l'entrée mais aussi à l'intérieur qui interroge les éclaris présents.
Plusieurs buts s'offrent à vous : _ soigner les blessés; _ aider les éclaris à la création de remède; _ enquêter sur les rapports entre éclaris et les suspects du vol.
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- PERSONNES PRÉSENTES -
Calixte Telenna Marcus Archeon Baptisma Maverick Mitsgun Jonas Sigyn
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- REGLEMENT -
_ Vous devez poster au moins 3 messages. _ Il n'y a pas d'ordre de postage afin de ne bloquer personne. _ Vous avez trois semaines pour poster vos 3 messages, soit jusqu'au 23 Septembre.
Combien de secrets résidaient dans le désert, et combien de destins avaient fini par s'y enterrer? Pourtant, inlassablement, ces créatures frêles qui représentaient les créatures intelligentes revenaient à l'assaut du désert, pas seulement pour le traverser, mais pour y vivre. Et ceci, le plus grand aventurier que cette Terre ait jamais porté le respectait. Lui qui passait son temps à pousser les limites de son espèce mais aussi de toutes les civilisations, savait que la plus grande aventure restait et de loin la vie elle-même. Et maintenant qu'il se tenait devant l'imposant édifice, du respect et de la déférence l'habitait. Cela dit, il était-ici pour affaire, pour être plus précis, il était là pour une mission secrète qui dépassait Hesperia. Pour des raisons évidentes bien sûr puisque la masure des érudits n'était pas dans Eridania. Et on ne pouvait pas envoyer de soldats sur de simples rumeurs. Retournons un peu en arrière.
Rick avait choisi de faire simple pour sa résurrection et après des retrouvailles émouvantes dans son village natal, il avait rejoint sa guilde à Dalma. Seulement, s'il n'avait rien fait pour montrer qu'il était de retour, il n'avait rien fait non plus pour le cacher. Et telle une trainée de poudre, les rumeurs les plus folles sur sa résurrection se mirent à circuler et en un rien de temps, les missions se mirent à pleuvoir. Il parcourait le royaume, visitait les royaumes voisins et apportait tel trésor, à telle personne. Cela dit, c'était plus des trucs cachés à la va vite un peu avant un désastre. Mais ça occupait pas mal et aucun membre ne pouvait dire qu'il n'y avait rien à faire.
Et puis, il y avait ces tensions, les moments où il jouait les gardes du corps pour protéger les Eclaris ou les Gélovigiens de représailles, bref c'était le bordel. Cela dit ça mettait du beurre dans les épinards.
Un matin, il découvrit une bourse dans sa chambre avec un petit mot. Quatre en fait. "Enquêtez sur ce vol." En ouvrant la bourse, il découvrit beaucoup de dias. Sept cent environs, cela dit, ce qu'il ne dépenserait pas irait directement dans la caisse de la guilde. Par contre il y avait autre chose de plus intéressant dedans, un rapport des gardes ayant arrêté les voleurs et le mot de Dim si tant est qu'il venait de lui.
Maintenant, toutes personnes souhaitant enquêter sur le vol lui même irait directement au temple d'Aléa, seulement, Rick avait une façon de penser bien particulière. S'il était vrai que le lieu du crime avait des indices à offrir, le billet lui semblait autrement plus intéressant. Pourquoi, il y avait plusieurs raisons. De une, pour son auteur Dim. Il s'agissait d'un homme respectable et respecté et Rick avait envie de rencontrer ce puit de savoir. Mais ce n'était pas sa seule raison. La deuxième raison, plus légitime était que si Dim avait bel et bien envoyé ces lettres, alors de son côté aussi, il y avait des trucs à fouiller. Enfin, son dernier argument était une équation de logique. D'ailleurs, il avait encore une fois sorti son compendium alors qu'il sirotait son cacao, les yeux sur le billet.
Dim+ladrini+nerozias= commerce?????!!!
Cette équation représentait bien ses pensées. Vu le nombre de ladrinis et de Nerozias, il ne pouvait que s'agir d'une alliance faites par les dirigeants des deux groupes. Et il était familier avec le dirigeant des Ladrinis, enfin familier, disons plutôt que leur experience du labyrinthe avait été le ciment d'une amitié instantanné et indéfectible du moins de sa part. Il avait donc beaucoup de difficultés à croire que le ladrini mettrait ses idéaux de côté au profit du lucre. Quand au Nérozias il ne les connaissait pas suffisamment mais comme tout un chacun, il savait qu'ils combattaient pour la justice, la leur du moins.Enfin, prenons Dim, il menait ouvertement une politique altruiste, l'argent demandé servant à la recherche et au coût de fabrication. Enfin, il ne fallait pas non plus oublier la situation actuelle, il était immoral de songer à s'enrichir sur le dos de ceux atteints par "la malédiction des dieux", du coup, les ladrinis et nérozias n'auraient aucun intérêt à agir de la sorte.
Alliance Dim, Nerozias, Ladrinis impossible pour commerce. Implications Ladrinis, Nerozias hautement improbable.Tentative de diffamation de Dim. Qui? Aucune raison pour Ladrini. Nerozias? Pourquoi, lien grimi menab? Fortement improbable. Gelovigiens? Pourquoi risquer potion.
Nouveau protagoniste?
Question importante comment? Comment billets arrivés entre mains des voleurs. Correspondance de Dim à surveiller.
Quelqu'un a manifestement décidé de profiter de la situation de tension pour sucer jusqu'au dernier dias des malheureuses victimes du colosse tout en en accusant un autre. Quel lâcheté! Je jure de trouver le fin mot de cette histoire et de le livrer à la justice!!
Après quoi, il avait laiss. un ordre de mission pour le temple d'Aléa,apr;es tout aucune piste ne pouvait être négligée et il se mit en route pour Argyrei.
Se remémorer les raisons de sa venue icilui permirent d'avoir l'esprit plus clair. Dans ce désert se dressait le temple du savoir, littéralement aussi puisque le temple de sa déesse, le nouveau, se situait ici aussi.
Rangeant ses affaires et essuyant distraitement la sueur qui perlait sur son front, elle gardait cependant une oreille attentive sur son entourage, et plus particulièrement sur ces voix, ces murmures, ces chuchotements qui se voulaient dissimulés parmi la clameur de la taverne. Un groupe cependant attisait plus de curiosité que les autres... Si certains échangeaient commérages et autres faits divers, ce trio n'avait cesse de jeter des regards méfiants autour d'eux. Et à mieux y prêter attention, leurs visages à demi-dissimulés par le sombre couvert d'une capuche ne cachait néanmoins pas les rictus qu'esquissaient leurs lèvres... Sigyn, toute ménestrelle qu'elle était, se faisait un devoir d'être à l'affût de tout évènement de grande importance, et malgré son inexpérience, son instinct lui soufflait que les propos de ces trois hommes -sans doute des Terrans au vu de leur physionomie- avaient de quoi pimenter un peu son quotidien.
Elle attrapa donc sa mandoline laissée à l'abri des regards et la danseuse redevint ménestrelle Aussitôt, la salle s'emplit d'une nouvelle allégresse et les clients laissaient fuser les rires et les cris de plus belle. Mais si la musicienne aurait dû devenir le centre d'attention de l'assemblée, les regards se détournaient d'elle car c'était là un des pouvoirs de son art : le chant de son instrument pouvait soutenir l'ambiance sans la couvrir toutefois... Et la bonne humeur générale était sans cesse présente... car elle distillait de temps à autre les notes de l'ode de Nerthus. Enfin cela, les clients ne devaient guère s'en douter. Enfin, elle s'infiltrait ainsi dans les esprits alors qu'eux-mêmes la perdaient de vue, ou plutôt, d'ouïe. Sigyn circulait d'un pas dansant mais tranquille parmi les clients, jusqu'à atteindre les trois Terrans sans éveiller le moindre soupçon de leur part.
«... vol au temple de Aléa... grande quantités de remèdes contre la Sarnahroa... - ... un coup des Ladrinis... Nérozias... suis sûr ! - ... les Eclairis, dans tout ça ? ... - ... ils recrutaient... comme du côté des Gélovigiens. »
Sigyn s'autorisa à hausser un sourcil, à la fois intriguée, étonnée et quelque peu inquiète. Elle n'avait pu saisir avec détail toute la discussion du trio, mais le peu qu'elle avait entendu lui suffisait ; si elle avait déjà eu vent des rumeurs au sujet d'un vol au temple de Aléa, aucune preuve ne semblait alors désigner un vraisemblable coupable... Sa fibre altruiste l'avait déjà intimée à apporter son aide à qui souhaitait. Mais elle avait alors eu d'autres préoccupations... Mais désormais, elle n'avait plus d'excuses.
***
Songeuse, elle avait alors fait ses affaires dans la soirée même, et était partie pour Argyrei. Elle s'était auparavant discrètement renseignée au sujet des Gélovigiens, mais ces derniers requéraient une conversion religieuse des malades souhaitant se faire soigner... Si elle-même révérait Soulen, la jeune Terrane n'était pas de ces croyants invétérés. Et ainsi marchander la religion avait de quoi l'agacer profondément. Aussi avait-elle choisi de porter son aide aux Eclairis, qui, malgré la défavorable opinion publique à leur égard, restaient de respectables et admirables personnes -ce sentiment allant de paire avec son insatiable curiosité.
Sigyn leva ses yeux sombres vers la haute bâtisse qui lui faisait à présent face. Même si ce n'était pas sa première venue en Argyrei, la jeune femme était toujours aussi étonnée par la si caractéristique atmosphère des lieux. Certains seraient de parti de dire qu'il y avait quelque chose de lugubre dans l'air, sans doute les réminiscences du passé, elle-même y voyait une quiétude mystérieuse qui appelait à la méditation. Et la masure des érudits en était la toute simple matérialité Enfin si ces gardes qui rôdaient ne venait pas troubler cette paix... Tout aussi pensive, la ménestrelle s'avança et alla à l'encontre du vieil Eclairi veillant à l'entrée.
«Salutations érudit. » fit-elle d'une voix douce avec un signe de tête.
La ménestrelle confia au sage dix dias, sa bourse actuelle ne pouvant lui permettre plus de générosité. Mais une fois que l'Eclairi eut rangé son don avec un remerciement, elle se permit de le questionner, puisque de toute manière il n'y avait guère de queue...
« Je serai désireuse de vous apporter mon d'aide d'une autre façon... Ne pourrais-je aller veiller les malades et à défaut de les guérir, au moins alléger leurs souffrances ? »
Ce disant, elle dévoila sa mandoline.
«La musique a la prétention d'apaiser les meurs... Et la mienne, plus que d'autres. »
Une étrange femme, énigmatique, avec une longue chevelure d'un rouge flamboyant. Un regard ambre et chaleureux. C'était ainsi que la doctoresse Calixte se penchait devant ses patients d'infortune. Toutefois, elle ne se présentait pas comme un médecin, mais une jeune personne altruiste qui avait décidé d'apporter son aide. Le médecin, c'était l'homme, c'était le Vicomte, c'était celui qu'elle faisait passer pour son frère jumeau, celui qui vivait à Hesperia. En ce triste jour, elle avait abandonné son costume masculin pour arborer l'élégance d'une robe à la signature sindarine. Personne ne connaissait cette double identité, à part de très rares éclaris comme Dim lui-même. Après tout, il aurait été un affront certain de ne pas dévoiler ce jeu d'identité auprès du grand maître... et puis ce n'était pas comme si son génie n'aurait pas un jour compris le stratagème qui était le sien.
Mais quoiqu'il en fut, aussi femme était-elle en ce jour, sa présence n'avait rien avoir avec sa nature mais sa volonté de redorer le blason meurtri de sa caste protégée. Alors que l'on pensait à peine se remettre de la maladie de pierre, voilà que cette dernière refaisait parler d'elle. Cela ne la surprenait pas, c'était même plutôt courant quand il y avait des épidémies. Sous prétexte que l'on avait découvert un remède, les gens avaient la fâcheuse tendance à relâcher leur vigilance et faire moins attention. C'était pour cette raison qu'il y avait toujours un nouveau pic de contamination peu après. A croire que de nos jours, les contaminations n'effrayaient plus personne. Si on était cynique, nous pourrions dire que cela ferait le bonheur du monde médical.
En attendant, lorsque notre sylphide entendit des rumeurs qui contaient que Dim était lié aux saccages du temple d'Aléa, son sang ne fit qu'un tour. C'était impossible et surtout inadmissible, d'autant plus qu'elle avait reçu le billet du sage terran. Pour cette raison, elle s'était précipitée pour organiser son voyage dans la ville maudite, et n'avait pris avec elle que le strict nécessaire. Elle savait qu'elle trouverait de nombreux matériaux sur place, chose qui lui permettrait d'alléger sa course et d'arriver plus vite. Après plusieurs jours et aux portes de la masure des Érudits, elle finit par se présenter devant le trésorier qui lui offrit un chaleureux sourire.
" Bonjour mon ami. Je suis venue prêter mains fortes aux nôtres. Voici de quoi aider la cause. "
Là, le docteur Telenna déposa une bourse bien pleine de mille dias. Son statut lui permettait de faire preuve de générosité et elle était en état de se le permettre. Toute sylphide qu'elle était et l’égoïsme dont on les accusait, elle n'avait pas l'avarice comme défaut. Ce fut donc avec un grand sourire qu'elle se vida les poches et chercha la salle où les patients avaient été placés. Il ne lui fallut que peu de temps pour la trouver, il suffisait d'écouter les cris plaintifs des malades.
" Je viens aider. Dites-moi ce dont vous avez besoin. "
Et ce fut ainsi qu'une étrange jeune femme se posait auprès des malades, leur susurrant des mots doux afin de les apaiser, tentant de faire baisser la fièvre de quelques uns, les douleurs des autres avec des baumes naturels. Elle resta ainsi pendant près de deux heures avant de prendre un peu l'air. Mais avait-elle à peine traverser la porte, elle entendit une jeune femme proposer son aide. Qu'elle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle entendit qu'il s'agissait d'une musicienne.
" Mademoiselle? Les malades se trouvent dans cette pièce. Je suis sure que votre musique pourrait leur rendre plus supportable leur situation. Par contre, n'oubliez pas qu'il ne faut user d'aucune magie. Cela ne ferait qu'empirer leur mal. "
Calixte fit un un large sourire à la jeune femme et s'apprêtait à sortir un peu dehors, afin de prendre un peu l'air. Les choses pouvaient devenir vite étouffante...
Sigyn avisa la femme à la beauté si particulière, d'ardeur et d'élégance, qui eut l'amabilité d'éclairer son chemin. Un médecin ? Peu informée de ladite maladie, la terrane ignorait que la magie incluait des risques... La bonne fortune devait alors avoir choisi de porter son regard sur elle afin d'éviter un désastre, malgré toute sa bonne volonté. Elle la remercia donc d'un pareil sourire au sien, ponctué d'un signe de tête.
La ménestrelle pénétra ensuite en ces lieux secrets non pas de complots mais de pensées et de réflexions savantes, d'un pas énergique et silencieux à la fois. Ci et là l'atmosphère pesante était traversée par les échos des toux douloureuses et des gémissements d'agonie, tandis que quelques silhouettes claires veillaient auprès des corps allongés. Elle se demandait même si ces lits couverts de draps ne cachaient pas un cadavre décomposé... Aisément impressionnable, Sigyn ne put cacher sa surprise et son chagrin face à cette dure réalité qu'elle avait si longtemps fuit involontairement. L'espace consacré au soin des malades était si étroit... Si incommodant ! Ces pauvres âmes devraient souffrir de cette chaleur. Souffrir d'entendre continuellement ces râles d'autres atteints. Souffrir de ne pouvoir voir leurs proches, s'ils n'étaient eux-mêmes déjà touchés par cette engeance virulente. Souffrir de voir leurs poumons lourds s'emplir de poussière tout autant que d'ombres...
Pour la première fois depuis le décès de ses parents, Sigyn sentit s'éveiller en elle cette once de tristesse altruiste si souvent couverte de pragmatisme. Ne pouvait-elle seulement faire plus ? Assise sur un tabouret en bois délaissé dans un coin, solitaire, elle se sentit comme une étrangère ici. Qui était-elle pour ne serait-ce avoir songé pouvoir être utile aux malades ? Pouvoir efficacement alléger leurs mœurs ? Mais elle clôt les paupières un instant, et souffla profondément. Reprendre le contrôle de ses émotions. Ne pas se laisser submerger par la noirceur environnante. Elle allait leur insuffler sa vie, tenter de leur redonner espoir, car remède ou pas, si l'esprit se laissait gagner par le désespoir, rien ne chasserait le virus alors investi dans votre âme. S'ils ne pouvaient plus respirer au-dehors et voir la lumière du matin, elle se ferait tâche de leur apporter un peu de la vitalité extérieure...
Ainsi, Sigyn dévêtit complètement sa mandoline de son étui et l'instrument ayant trouvé sa position favorite sur les genoux de sa joueuse, chanta doucement la vie. Sans qu'aucune lueur ne vienne bleuir ses ornements. Musiques de toutes contrées qu'elle eût visitées, la ménestrelle passa plusieurs heures à caresser sa compagne, mêlant de temps à autre sa voix basse pour reprendre des airs qui voulaient évoquer l'enfance de certains, des souvenirs heureux d'autres, le quotidien de quelques uns... Des airs campagnards, des comptines juvéniles, même des refrains marins. Il lui sembla percevoir des soupirs et même des petits rires. Peut-être des larmes avaient coulé qui sait ? Mais elle n'était pas si douée, pas autant que le fut son père. Cependant espéré avoir allégé la conscience de certains lui était suffisant...
La jeune femme prit une pause seulement lorsque de vieilles douleurs aux doigts s'éveillèrent pour avoir joué trop longtemps, prenant le soin d'achever son morceau auparavant. Alors elle quitta son piédestal en renfilant sa mandoline à travers le dos et circula dans les allées tel un fantôme, silencieuse et discrète, afin de voir chaque visage présent. Parmi eux, un lui était familier : il s'agissait d'une connaissance d'il y a quelques années, rencontrée justement lors de sa première venue à Argyrei. Un vieux marin dont le pied bot lui faisait perdre l'équilibre sans cesse sur le pont de son navire mais ce qui n'entamait en rien sa volonté de "rester fidèle à Soulen jusqu'à ce que ses os aille nourrir les poissons". Tous deux échangèrent donc quelques mots ; elle, lui rapportant des nouvelles de l'Ecumoire et de ses autres confrères, lui, l'amusant de ses mésaventures depuis leur séparation. Il alla jusqu'à la remercier de sa présence musicale.
Cela la fit rire. Elle le laissa peu après aux soins de son médecin, en lui promettant de revenir lui jouer des "ptits morceaux d'brav' hommes d'Soulen".
La faim commençait à titiller sa panse, aussi sortit-elle un moment pour se sustenter rapidement dans une auberge voisine peut-être, quérir un morceau de pain et du pâté chez un habitant du coin sinon, bref prendre un peu de repos avant de revenir tenir compagnie aux malades.
Silence dans le désert, chaleur et sècheresse. La masure des érudits trônait tel un palais au milieu du désert, car de masure, ce bâtiment ne portait que le nom. Immense temple de la recherche et comme indiqué dans les billets dernier bastions des Eclaris alors même que ceux-ci étaient persécutés de par le monde. La bêtise de ses contemporains le laissait parfois sans voix. Éliminer les Eclaris ne ferait pas disparaître la sarnahroa, bien au contraire. Puisqu'ils travaillaient sur un remède, cela ne ferait qu’accélérer la propagation de cette maladie. Et maintenant, on les accusait de vouloir commercialiser les remèdes. Il n'avait pas vraiment besoin d'utiliser sa sensibilité exacerbée pour sentir l'essence divine ténue qui s'affaiblissait de plus en plus chez les malades cachés dans cette forteresse. Non vraiment, ses premières observations confirmaient qu'il n'y avait aucune raison pour que Dim décide de voler le temple d'Aléa. En fait, il ne pouvait simplement pas croire qu'il y ait des personnes de mauvaises intentions en ces lieux et pourtant sa présence même en ces lieux signifiait qu'il y avait au moins une personne de mauvaise intention en ces lieux. Ou qu'il y avait eu! C'était encore une autre chasse impossible, mais être le plus grand aventurier que cette Terre ait jamais porté impliquait des responsabilités et parmi ces responsabilités, trouver dans le groupe des visiteurs et amis de Dim ceux qui avaient reçu ce billet et parmi eux eux qui auraient pu lui vouloir du mal. Enfin, il ne fallait pas non plus perdre de vue que Dim pouvait bien avoir fomenté ce coup aussi irréel que ça paraisse.
-Bon, on avancera pas si on reste là!
Il se mit donc en marche vers la masure et déposa mille dias dans la main du portier. Son salaire en tant qu'Edge n'avait pas été des plus bas et si ça permettait d'aider la recherche à vaincre le virus, alors il n'allait sûrement pas s'en priver. Il fût copieusement remercié et continua vers l'intérieur croisant une personne familière.
-Que le monde est pe... Hmm excusez moi,je vous ai prise pour quelqu'un d'autre.
Pourtant, c'était étrange, mais malgré sa méprise, l'impression d'avoir déjà vu cette jeune femme ne semblait pas s'atténuer. Peut-être que finalement il la connaissait. Plutôt que de se tourmenter avec des questions insolubles, il allait juste se rendre droit au but.
-Veuillez excuser mon attitude cavalière, mais dites moi? Nous sommes nous déjà rencontrés?
Chaleur, sécheresse, râles d’agonie, cris de douleur, affairement silencieux dans une ambiance pesante… Telle était l’environnement qu’était devenue la ville maudite à proximité de la Masure des Érudits. Amaryl n’avait jamais rien eu de très accueillant. Du moins depuis qu’elle n’avait subi tous ces maux, parait-il.
On ne trouvait plus là-bas que de pauvres gens, considérés ailleurs comme des mendiants, ici comme des survivants qui s’acharnaient à vivre dans la ville qui les avait vus naître où les avait adoptés et dont le sort n’avait de cesse de les punir de quelque outrage aujourd’hui oublié. Le temple de Ténéis ainsi que la Masure et ses quelques nobles qui appartenaient au cercle des intellectuels qui l’habitaient ne semblaient guère être que la seule source de revenus pour les habitants de cette cité en perdition. Ici ont balayait des écuries à moitié vide, là on entretenait le temple du savoir, et là encore, la masure.
Les quelques soldats qui déambulaient ici et là, interrogeant à tout va n’avait rien de rassurant et alourdissaient encore l’atmosphère. Ils semblaient bien Eridanniens. Cette terre n’était pas la leur mais cela ne semblait pas les empêcher de s’y sentir comme chez eux.
Des habitants de la ville portaient du puits le plus proche de l’eau considérée comme potable jusqu’à l’intérieur de la Masure. Ici, on se contentait de peu… Ou bien on faisait confiance aux soigneurs pour la purifier par quelques procédés inconnus des incultes. De l’autre côté de la place, une autre file de porteur d’eau faisait de même et là-bas, on priait pour que cette eau soit pure ou que les prêtres la purifie de quelques bénédictions.
L’eau turbide remontée du puits flic-floquait dans des seaux aux deux extrémités des cannes de porteurs d’eau. Ombre parmi le décor, ils arpentaient inlassablement le même sentier. Les gens les évitaient plus que eux ne le pouvaient, arasés et courbés qu’ils étaient. Sous le soleil de plomb, leur travail était bien ingrat pour eux qu’on ne remarquait même pas… Si ce n’est lorsqu’ils renversaient un peu du liquide si précieux en ces terres arides. Mais est-ce qu’une paire de mondain pouvait tenir rigueur à un pauvre porteur d’eau s’il avait manqué de leur mouiller les pieds, à eux ainsi stationnés sur le passage ? Est-ce que ce pauvre trimeur qui semblait bien petit pourrait être jugé coupable ?
Dans un couloir de la masure, un peu à l’écart des lits un des porteurs d’eau déposa son chargement et s’en fut discrètement. Peut-être pas assez pour qui n’était pas occupé dans cette pièce, mais qui ne l’était pas, ici ? On agonisait de tout côté, gémissait, demandé à l’aide. Tout érudit ici présent n’était-il pas affairé à aider ces pauvres hères ?
C’est ce que j’espérais en tout cas. Mon accoutrement avait deux fonctions, me cacher des regards curieux en me fondant dans cette fil de forçat que je venais de quitter ; et me prémunir de cette lèpre de pierre qui m’avait déjà pris trop pour que je la laisse à nouveau m’approcher. Enroulé dans cette toge, recouvert de ce manteau, masqué par ces pans de tissus, coiffé de ce turban, enfoncé dans mes éternelles bottes de peau… J’aurais presque défié cette saloperie de m’atteindre encore si le souvenir que j’en avais n’était pas encore aussi cuisant.
Le simple fait de passer au milieu de ces lits de malades, j’en avais eu la nausée, assailli par le souvenir de la torture infligé par le remède qui avait purifié ma chair. À quel prix d’ailleurs. Seule la peau autour de mon œil restait intacte de cet aspect cicatriciel. Un corps brûlé, comme une terre rongé par la vermine qu’on aurait dû sacrifier par les flammes pour que subsiste quelque part encore un peu de terre arable.
Cette ménestrelle… Avais-je réellement croisé son regard de mon œil unique ? Bah ! Pourquoi porterait-elle attention à un simple porteur d’eau ? Même un peu à l’écart…
Non. Tout irait bien. L’agitation au-dehors et dans la salle de soin me laisserait le champ libre. Les gardes ne s’enfonceraient pas si loin dans la masure. Du moins je l’imaginais. J’avais à trouver celui que l’on surnommait « Le Sage » et c’était urgent. Malheur à qui voudrait empêcher un assassin d’atteindre son but.
Je rasais les murs, les couloirs défilants, sinistres et déserts, du moins en apparence. Après un instant, je compris que finalement, je n’avais pas été si discret que je l’aurais souhaité. Entrer par la grande porte, quelle que soit la manière, n’était décidément pas la méthode qui me convenait.
J’imaginais la porte de Dim toute proche. Peut-être celle-ci, sur ma gauche. Mais je n’aimais pas les importuns. J’avais donc quelque chose à régler en priorité : qui était donc cette personne qui me suivait ?
Immobile, j’attendis. Je venais de passer un angle de couloir. Un petit appel à ma nature profonde et je m’étais joué de cette bonne vieille gravité grâce à mon essence divine muée dans mon pouvoir de danse satyrique. Deux appuis contre un mur, un contact avec le haut plafond de ces dédalles mal éclairé et j’étais désormais tapis dans l’ombre de deux poutres apparente, loin de la pâle lueur des fenêtres persienne. Nous étions arrivés dans l’aile nord et ici le soleil pouvait bien irradier tant qu’il voulait, sa lumière resterait blafarde et moi presque invisible, incrusté à ce plafond.
Qui me suivait ? Pourquoi ? Serait-ce une gêne ? Aurait-il ou elle un quelconque intérêt pour moi ou la raison de ma présence ici ? Serait-ce un Éclaris auprès duquel je pourrais soutirer l’information « où se trouve ton chef ? ».
Depuis cette affaire plus au Nord, j’avais besoin d’alliés, pas de nouveau grabuge. Tout Istheria était en émois avec cette nouvelle. Pour l’instant, je ne décidais rien, simplement d’attendre et de voir qui osait me prendre en filature et si je ne devenais pas simplement paranoïaque. Parce que depuis un instant, je n’entendais plus rien. Aurais-je rêvé ?
Migdas Polovich, Chroniqueur officiel du second loup des Nerozias. La Masure, un refuge pour fugitifs ?
[HRP]Désolé pour cette médiocre qualité. J’avoue ne pas avoir été très inspiré si ce n’est pour quelques parties… J’ai laissé mes hameçons, j’espère que l’un des appâts au-bout de ceux-ci vous attirera amis RPistes.^^[/HRP]
Ayant allégé considérablement sa bourse cependant emplie d'une énergie nouvelle, Sigyn revint à la masure d'un pas songeur. Elle avait profité de sa brève halte à la taverne pour, se sustenter certes, mais aussi s'informer un peu plus de cette étrange maladie qu'était la Sarnahroa et tous ces sombres évènements liés. La vanité, l'orgueil et le désir de l'apparat du pouvoir ne cesseraient donc jamais de tourmenter les hommes ? Au fur que son voyage se faisait un peu plus long, la ménestrelle en venait à regretter la mer où les esprits, tournés vers une unique direction, n'avaient l'envie de se faire parjure de leur propre nature jusqu'à en oublier toute humanité pour le miroitement illusoire d'une quelconque richesse... Néanmoins, pensa-t-elle en pénétrant dans la salle des soins et avisant les bénévoles, quelques âmes encore luttaient contre la convoitise et la noirceur du monde. Il n'était peut-être pas encore condamné ? Peut-être subsistait-il encore un peu d'espoir.
Elle jouait depuis une demi-heure, distraitement. Le temps lui avait joué une bien ironique comédie. En revenant dans la masure, elle était allée s'enquérir de son confrère marin afin de poursuivre leurs échanges, pour finalement apprendre que ce dernier allait sans doute décéder d'ici la fin de la journée, ou le lendemain au plus tard. Drôlerie qu'était le destin facétieux... C'est en proie à ces sombres pensées que la jeune femme laissait ses doigts glisser sur son instrument. Elle observait le peu de vie des lieux, son regard triste déambulant ci et là. Sur les visages endormis, les traits crispés de douleur, les silhouettes penchées, les draps immaculés, les morceaux de tissus ensanglantés, les sceaux d'eau sale... Sigyn assistait à la lente tragédie pathétique qui se déroulait devant elle, en prenant le soin de graver dans sa mémoire les gestes de chacun : car même en ce moment, tous n'étaient sur le devant de la scène et si certains s'octroyaient le beau rôle en jouant les altruistes et les anges de bonté tandis que d'autres étaient les protagonistes involontaires de l'agonie, de rares personnes vaquaient dans la salle tels les personnages secondaires. Comme ce porteur d'eau, là. Tout zèle qu'il eut à accomplir sa tâche, qui se souviendrait de lui ? Il faisait partie du décor, affublé du costume peu envié de l'invisibilité. Mais... Un tel acteur aurait-il capté son regard ? Celui de son public ? Non, quoique son apparence eut porté à croire, il n'était pas une figure pâle et ses actions avaient une place dans le scénario, une place importante, devina-t-elle. Intriguée par ce personnage qui voulait détourner les regards à la manière d'un prestidigitateur ou d'un voleur à l'étalage, Sigyn abandonna son poste et une fois sa mandoline rangée dans son étui, vint à son tour sur la scène, suivre les pas de son bien étrange porteur d'eau.
Tu te montres d'une témérité proche de la folie, se disait Sigyn alors qu'elle s'aventurait un peu plus loin dans le dédale de couloirs. Elle était partie à la poursuite d'un inconnu, et cela dans un endroit tout autant méconnu, sur une vague impression laissée par un regard d'ombres... Elle finirait un jour dans quelque ruelle mal famée la gorge tranchée pour s'être mêlée de choses qui ne la concernaient pas, de cela la terrane en avait la profonde conviction. Même si elle préférait de loin servir de nourriture dans les fonds de mer. Où était-il ? L'ayant perdu de vue depuis longtemps, la jeune femme l'avait suivi à l'instinct, puisque le bougre avait un pas aussi silencieux qu'un chat... Et ses convictions se renforçaient : ce n'était pas un porteur d'eau ordinaire. Le silence pesant des lieux commençait à l'effrayer. Vraiment. Elle n'avait jamais été d'un grand courage bien que son indéfectible curiosité la poussait toujours plus en avant. Oh qu'elle aimerait rencontrer quelqu'un, là, maintenant ! Qu'un peu de vie aiguaie ces couloirs par Soulen ! Car elle avait pris cette habitude de marin de redouter les silences. Ils ne pouvaient présager que la venue soudaine d'une prochaine tempête...
Sigyn hésitait encore à rebrousser chemin lorsqu'elle parvint devant une porte de bois encadrée de deux fenêtres ouvragées. Qui ne laissaient filtrer qu'une avare lueur d'au-dehors, au grand dépit de la ménestrelle ayant espéré s'assurer que le temps poursuivait ses œuvres. Elle déglutit. Jusque là, elle s'était efforcée de se montrer aussi discrète que possible, aidée de ses bottes à semelle épaisse qui étouffait le moindre de ses pas. Pourquoi se montrer aussi prudente ? Sigyn l'ignorait, cependant ses poils hérissés ne la trompaient pas sur sa propre peur... Devait-elle toquer à cette porte solitaire ? Mais que dirait-elle ? Prétendrait-elle s'être égarée alors que le parcours depuis la salle des soins était encore frais dans sa mémoire ? Perplexe, le cœur battant, elle restait là, immobile face à la porte.
Destin, hasard, secrets, silence, quels étaient les mystères cachés dans la cité perdue au milieu du désert? Qui était cette femme, pourquoi lui était-elle si familière, l’avait-il déjà vue. Plus par reflexe que de façon voulue, il se déplaça pour laisser le passage au porteur d’eau. Il les avait remarqués, sans les avoir remarqué, après tout, quand on voulait disparaître, on savait disparaître. Mais c’était curieux… quelque chose ne passait pas Il n’aurait pas encore su dire quoi. S’adossant contre le mur, il écouta la demoiselle et attendit qu’elle termine pour reprendre.
-Pardonnez-moi de mon impolitesse, Baptisma Maverick plus grand aventurier que cette Terre ait jamais porté et accessoirement maître de la guilde des aventuriers. Me serait-il possible de connaître votre nom?
Encore un temps de silence pour lui laisser le temps de réponse, cette fille familière, ce porteur d’eau… Comment ceci rentrait ensemble dans sa mission, se faisait-il des idées?
-Je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer les conditions difficiles de ce lieu, qu’y a t il pensez-vous qui pousse les gens à venir vivre ici?
Son regard parcourait la ville agonisante, mais ce coup-ci il cherchait, il cherchait d’autres porteurs d’eau, si son instinct l’avertissait c’était qu’il avait remarqué quelque chose. Quelque chose qui dépareillait quelque chose de différent, mais quoi? C’était peut-être important, ou ça ne l’était pas, mais comme il devait enquêter ça pourrait lui faire un bon exercice de révision.
Les porteurs d’eau rasaient les murs, la tête basse, le pas traînant, l’eau était lourde, mais cette démarche était la même, seaux vides ou plein. De plus, les seaux étaient parfaitement stabilisés preuve de l’habitude et de la maîtrise de ceux qui la portaient. Ceux qui n’allaient pas pieds nus portaient des sandales de corde et de bois qui s’enfonçaient dans le sable. Tout ceci amenait la reflexion tordue mais logique de Rick dans une impasse. Et la musique cessa.
-Oui, c’est une idée qui se défend… Pour ma part je ne saurais pas dire mais d’après ce que je vois, ces personnes semblent peu fières de leur condition. Pourtant malgré la dureté de la tâche, l’eau qu’ils apportent est essentielle à la survie de cette cité et de ses habitants, ne devraient-ils pas se considérer comme des héros?
Nouveau moment de silence à écouter la demoiselle. Quand du coin de l’œil, il avisa le porteur d’eau ayant manqué de les bousculer suivi ou plutôt talonné par une jeune femme brune et sa mandoline. Cet endroit ne manquait pas d’originalité… surtout vu la démarche féline et silencieuse de notre cher porteur d’eau et ses bottes de peau… Definitivement louche.
*Ce type est aussi porteur d’eau que je suis laitier. Non seulement il n’est pas foutu de porter un seau correctement mais en plus il a une démarche plus prédatrice. Et ses bottes? Pourquoi se déguiser pour entrer… Il ne voulait pas être vu. Un assassin certainement vraiment pourquoi faut-il toujours que mon travail se complique. Enfin je vais pas m’en plaindre maintenant qui est sa cible. Puisqu’il vient dans un coin aussi paumé je ne vois qu’une personne, ah mais je peux pas le laisser, c’est que je dois lui parler moi. Bon alors qui est le tueur, pas ladrini, enteri le bannirait après l’avoir massacré. Et ce n’est pas non plus notre quatrième protagoniste, à quoi ca lui servirait de ruiner sa couverture. Eclari? Non il se ferait reconnaître. Donc Nerozias… encore un autre quiproquo, mais pourquoi les gens ne réfléchissent jamais. C’est pas impossible qu’il ait voulu faire ça mais ce serait absurde et comment savent-ils? Taupes chez les soldats? Ou serait-il possible que notre quatrième protagoniste a fait en sorte de leur donner cette info. Y a un autre truc que je pige pas, pourquoi ces bottes, elles sont vraiment remarquables alors pourquoi les mettre si elles compromettent sa couverture. Serait-il possible qu’elles cachent quelque chose de plus flagrant? Nan? Serieusement! C’est vrai que des pieds brûlés ca se remarque! Bon ils sont partis depuis assez longtemps à moi d’entrer en scène!
-Hmm! Ca reste assez regrettable. Croyez que cette conversation fût fort enrichissante sous bien des aspects et la compagnie fort plaisante, mais je le crains j’ai des affaires qui ne souffrent pas le retard. Alors en espérant vous revoir très prochainement.
Puis il partit d’un pas tranquille dans les couloirs. *** Quand il rejoignit la musicienne, il pût en effet sentir cette atmosphère de danger générale. Il le sentait l’assassin n’était pas loin. D’abord, il devait sauver l’imprudente demoiselle.
-AH TE VOILÀ ENFIN!
Puis il courut à sa rencontre les sourcils froncés avant de la faire reculer.
-Que dirait maman si elle te savait seule ici!! Tu as une idée des soucis que tu me causes! Mais non!! Toi tu joues de la musique et tu vas te perdre les dieux savent où! Si on était à la maison tu…
Et comme se rendant compte d’où il était, il se pencha pour chuchoter à son oreille toujours feignant la colère.
-Désolé pour cette rencontre assez cavalière mais je tenais gentiment à vous signaler que vous vous trouviez fort certainement en danger de mort, aussi vous conseillerai-je d’evacuer les lieux aussi rapidement que possible je tenterais de retenir le meurtrier.
Puis reprenant sur un ton excedé à voix normale.
-Tu es vraiment invivable! Sérieusement quelles folies peuvent te passer par la tête! Et il y a autre chose que je voudrais savoir!
Il éclaira soudainement la cachette du porteur d’eau sa petite scene lui ayant permis de repérer les lieux avec son ombre. Sa colère avait disparu remplacée par un sourire de défi.
-Vous êtes à l’aise en haut ou je demande à dim de venir pour vous faciliter le travail?
Tranquillement il sortit Trickster de son fourreau.
-Honnètement, les nerozias devraient penser un peu plus, ou est ce que la sarnaroah a aussi atteint votre esprit avant d’être soigné? De toute façons vous vous trompez de cible. Je crois bien qu’en fait on est du même camp. Après à vous de voir si vous souhaitez réellement la confrontation, ce serait une mauvaise idée qui sait qui ca pourrait attirer.
Dans cette pâle obscurité, tapis dans mon ombre, j’attendais, sans la moindre gêne. Le pouvoir drainait lentement mes réserves, mais je les avais encore vastes. Enfoncé dans mon coin de mur, haut au-dessus du sol, j’attendais, telle une araignée au bord de sa toile, un loup écrasé dans les fourrés, attendant la seconde d’inattention du gibier, un rapace guettant l’entrée d’un terrier.
Et la frêle victime arriva, innocente, perdue, pénétrant dans mon champ de vision comme une souris le ferait, le museau au sol, pas assez attentive à la menace venant du ciel.
Mais il n’était pas encore temps de fondre. Ménestrelle, hein ? J’avais entendu parler de maîtres assassins parcourant les terres sous cette couverture, jouant des cordes de leurs instruments aussi bien que de celles d’un arc ou du fil d’une dague.
Que faire ? Si je me laissais tomber maintenant, je pourrais l’écraser sous mon poids et j’aurais l’avantage. Je pourrais même lui briser le cou avant qu’elle n’ait émis le moindre son.
Mais pour cela… Il fallait que j’aie réellement l’effet de surprise ou je m’empalerai de mon propre chef sur une dague qui m’attendait déjà depuis au moins aussi longtemps que je guettais. Si cette frêle jeune fille n’était pas ce qu’elle paraissait… Pourquoi restait-elle juste à ma portée ? M’attendait-elle ou bien était-ce simplement de l’inconscience. Comment pouvait-on mirer une porte ainsi sans raison ?
Cela ne me ressemblait pas d’hésitait. Moi qui étais toujours si sûr de moi, aurais-je perdu en assurance avec tout le reste ? Ou bien était-ce ce foutu contexte actuel qui me faisait douter de tout ? Après tout, si ce qu’on disait était vrai, si mes propres hommes avaient agis cette nuit-là, il l’aurait fait sans mon consentement, et hors de mon contrôle. Si c’était le cas, méritais-je réellement le titre de chef du département d’élite ?
Soudain, un bruit me sortit de mes réflexions. Il ne tarda pas à être suivi d’une voix. Quel était ce trouble-fête ? Grande gueule, grands gestes,… Un trublion comme je les dépréciais. De grands airs et une totale inconvenance qui faisait affront au silence reposant de ces dédales. Mais comme il semblait doucement s’en rendre compte, mon œil se fronça. Je ne trouvais pas de grandes ressemblances entre ces deux frères et sœurs. L’un bouclé, l’autre aux cheveux apparemment raides ; l’une brune, l’autre châtain ; l’un trop grand par rapport à l’autre… Je pouvais me trompais et il pouvait y avoir une multitude de raisons pour que le lien familial ne soit pas si apparent. Mais quelque chose me gênait.
Et insidieusement, je commençai à ressentir une présence m’entourer. Quelque chose dans l’ombre semblait s’agiter. Je n’avais jamais fait grand cas de mon état de fatigue. Enchaîner les nuits blanches, profiter de micro-siestes pour se donner bonne conscience, s’accorder des journées de calme lorsque ça devenait réellement intenable… Je n’avais pas l’impression aujourd’hui de tirer sur la corde, pourtant, si je commençais à avoir des hallucinations et croire voir les ombres, mon monde, prendre vie, peut-être avais-je réellement besoin de me remettre en question.
Mais c’était mon instinct qui me parlait. Je sentais un danger impalpable s’approcher.
*Foutre dieu… Pourquoi ai-je hésité !*
L’autre se tourna vers moi, d’un air fort victorieux. Décidément, il me déplaisait de plus en plus. Il semblait déjà tout savoir. Dim, mon appartenance aux Nérozias. Ma mission ici aurait-elle filtrée ? Le clan nécessitait-il encore une purge ? Et pourquoi me parlait-il de Sarnahroa ? Je cachais toute séquelle depuis ma guérison, honteux d’avoir failli mourir et de m’y être résigné lorsque tout semblait perdu. Quand je compris qu’il se fourvoyait et qu’en guise de tout savoir, il se persuadait que ses déduction étaient vérité. Peu m’importait son camp. Peu m’importait ce qu’il voulait m’apporter. Cette affaire se réglerait entre Dim et moi.
C’est alors qu’un nouveau protagoniste allait s’inviter, sans doute alerté par les cris de ce provocateur. Mon corps changea lentement, stoppant un pouvoir pour un autre, mes mains usant des muscles à la place de la magie pour me maintenir perché. Même avec sa lumière, l’investigateur au-dessous ne put voir le changement du fait de ma position recroquevillée.
« Eh ! Vous, là ! Que faites-vous devant cette porte. Dim n’est pas… »
Première hésitation envolée. Cette porte était bien mon but. Il était temps de rattraper les choses. L’homme était encore à bonne distance mais ma discrète chimérisation le plaçait directement dans mon champ d’action bien que je restais caché par une poutre. Il ne pouvait voir ce que les deux autres craignaient ou pensaient tenir en joug.
Sans un bruissement d’aile, le rapace nocturne fond sur sa proie.
Une courte et brève chute me sortit de ma cachette mais avant que je n’eus touché le sol, de puissantes pattes caprines avaient remplacé mes jambes et elles me propulsèrent du mur à ma cible dans un son de cloche en heurtant le mur de pierre. J’atterris tout proche du garde dont j’abhorrais le blason, mes sabots crissant à peine sur le pavé. Dans un geste réflexe, il porta la main à son arme et tenta de défourailler. Un puissant coup de poing lui écrasa le nez et l’arrêta net dans son geste.
Dans une vrille, je me retrouvais derrière-lui, sa propre épée dans ma main et sur sa gorge et l’un de ses bras douloureusement tordu dans son dos. Son regard affolé parcourait la ménestrelle et l’autre inconnu avec terreur. Son esprit embrumé par la douleur, quant à lui, était incapable de réfléchir. Il gardait simplement les mains à mi-hauteur, hésitant entre l’envie de les porter à son visage meurtri et la crainte d’être occis au moindre geste. Je le confortai dans son choix et lui exposai clairement la situation. Ainsi métamorphosé, j’avais pris plusieurs centimètres et dépassais le garde appuyé sur mon torse, tordu de douleur. Penchant légèrement la tête au-dessus de ma proie assujettie, je plaçais alors mon menton à hauteur de son oreille. Le tissu sur mon visage laissa passer une menace plus glaciale que les vents cimmériens.
« Un mot, un geste, et je t’escarpe, vu ? »
À l’abri derrière mon bouclier humain, mon œil n’arrêtait pas de fixer sans ciller la ménestrelle avec froideur et celui qui s’exposait comme son sauveur.
*Musicienne ou consœur ? Et toi le baratineur ? Vous y tenez à la vie de c’t idiot ? *
Tout enveloppé par mon long manteau d’homme du désert, la tête empaqueté pour ne laisser apparaître qu’un seul et unique œil droit, bleu à l’iris étrange, je restais immobile l’espace d’une seconde, cherchant à juger si ces deux obstacles entre moi et Dim étaient manipulables par la menace d’une autre vie que la leur.
Mais mon otage gémit quelque peu, le sang s’écoulant de son nez inlassablement et ma prise étant des plus inconfortables : la lame entaillait déjà un peu la peau du malheureux et il devait lutter contre la douleur dans l’articulation de son coude pour ne pas aggraver la situation. Mon œil était légèrement écarquillé, à l’affut du moindre geste. Il redevint plus serein et professionnel : froid et sans sentiment.
J’obligeai le garde à avancer d’un pas, mon sabot d’airain suivant son pied dans un crissement sinistre.
« Ouvrez cette porte et écartez-vous. »
Voix rauque, caverneuse, basse et déterminée. Aurais-je pu être plus explicite en fournissant des détails ? Il me semblait évident que de l’exécution de cet ordre dépendait celle ou non du garde.
Migdas Polovich, Chroniqueur officiel du second loup des Nerozias. La Masure, un refuge pour fugitifs ?
Sigyn s'était vivement retournée, le cœur au bord des lèvres, lorsque ce fringuant jeune homme était venu en beuglant. De peu elle aurait crié ou se serait évanouie... Elle était une marin par Soulen ! Ces terriens avaient un sacré problème pour passer ainsi leur temps à hurler sans raison. Et sa surprise alla crescendo lorsque le nouveau venu joua les familiers. Elle allait de ce fait le gratifier de son légendaire « On se connait ? » sourcil levé et air hautain mais il vint lui chuchoter à l'oreille avant que ses mots ne lui franchisse les lèvres :
« Désolé pour cette rencontre assez cavalière mais je tenais gentiment à vous signaler que vous vous trouviez fort certainement en danger de mort, aussi vous conseillerai-je d’évacuer les lieux aussi rapidement que possible je tenterais de retenir le meurtrier. »
Pour toute réponse, la ménestrelle écarquilla les yeux en le dévisageant. Comment ça un meurtrier ? Puis les évènements s'enchainèrent à une vitesse telle qu'elle ne put songer à suivre les conseils de son sauveur, ni même esquisser le moindre geste. Et maintenant voilà qu'un énième protagoniste avait rejoint la scène. Enfin il ne manquerait pas de la quitter bientôt s'il ne s'exécutait pas. En outre, c'était la première fois qu'elle rencontrait un Lhurgoyf sous sa forme chimérique, même si celle-ci n'était tout à fait visible, dissimulée sous le couvert d'épais pans de tissu ; quoiqu'il en soit, Sigyn restait abasourdie par la situation présente. Un assassin monstrueux, un drôle de Terran armé, un garde saignant du nez, le tout devant une porte qui restait indéniablement close et sans nul autre bruit que les gémissements de l'homme blessé. Il y avait bien des raisons à être perdue... Cependant ce fut ce même constat qui lui fit reprendre ses esprits. Pour s'être juché en une telle hauteur, l'assassin devait avoir joué d'une quelconque magie ; Soulen soit remercié, le jeune homme lui avait évité une bien prompte mort loin de sa mer. Cependant la ménestrelle ne s'attarda guère sur cette pensée alors qu'un froid regard vint la scruter, comme pour deviner ses intentions. Qui était-il ? Une personne qu'elle n'apprécierait pas en tous cas. Utiliser de la magie alors qu'en bas des âmes se tordaient de douleur à cause de la Sarnaroah... Elle espéra qu'ils furent assez loin d'eux afin de ne pas avoir empiré leur souffrance, car nul doute que le futur proche était annonciateur d'un inéluctable affrontement.
« Ouvrez cette porte et écartez-vous. » fit soudainement d'une voix impérieuse le Lhurgoyf.
Sigyn observa avec un agacement apparent non pas le dit assassin, mais son otage. La ménestrelle laissait visible ses émotions, sans avoir songé à ce que l'on ait pu les comprendre d'une tout autre façon. Le sang s'écoulait sans se tarir et déjà s'égouttait sur le sol sinistrement... Il perdait trop de sang ! Il suffisait d'observer son regard pour y remarquer une conscience vacillante, sur le point de sombrer. Pourtant, contre ses appréhensions, le garde eut la force de rester immobile sans accéder à la requête de son agresseur -ou hésitait-il ? Sigyn fronça les sourcils : il fallait absolument s'occuper de cette blessure, sinon le cerveau serait le premier touché par le manque d'afflux de sang.
« Lâchez-le ! Il perd trop de s... » protesta-t-elle sans pouvoir achever sa phrase.
Et ainsi qu'elle s'y attendait, le visage du garde dodelina avant de basculer sur le côté, ce qui lui évita accessoirement d'être décapité. Sigyn n'osa bouger, de peur que le Lhurgoyf ne mette ses menaces à exécution. Qui agira donc en premier ? Elle-même ne le pourrait : la ménestrelle ne voulait pas avoir recours à sa magie dans l'enceinte de la masure où tant de malades reposaient, et de toutes manières, il lui aurait difficile de combattre sans arme quand nulle eau était présente aux alentours. Quoique... se souvint-elle soudainement. Cet homme n'avait-il pas joué les porteurs d'eau ? Néanmoins, elle utiliserait son pouvoir qu'en dernière nécessité : tout reposait en somme sur son sauveur inconnu.
Pourquoi fallait-il toujours que ses missions se compliquent? Une prise d’otage sérieusement? D’accord il avait poussé l’autre dans ses derniers retranchements, mais est-ce que ça valait vraiment qu’il en arrive à de telles extrémités? Enfin la situation était juste passée de compliquée à délicate. Rien d’infaisable.
Après tout, une prise en otage n’était rien de plus qu’un acte commercial, répréhensible certes mais commercial tout de même. On échange la vie de quelqu’un contre quelque chose d’équivalent. Là ce que voulait le preneur d’otage était en l’occurrence une autre vie, et ^ca Rick ne pouvait le lui donner. Qu’est ce qui valait plus? La vie d’un simple garde ou celle du chef des Eclaris aux connaissances inestimables? Et pourtant Rick ne pouvait pas répondre à cette simple question, car pour lui ce n’était pas que toutes les vies se valaient, mais il ne laisserait pas mourir le garde.
Il ne doutait absolument pas de sa capacité à mettre à mort le garde. Son regard était dur, il se déplacait tel un prédateur, économisait son énergie dans ses gestes et avait mis hors combat un soldat d’Eridania sans difficulté et en un temps record de deux secondes. Et pour ajouter à tout cela, notre ami qui était un Lhurgoyf avait pris sa forme originelle, toujours anticipant le pire. Oui, il avait à faire à un pro, peut-être même un gradé, si tant est qu’il y ait eu des grades chez les nerozias. Bref il serait un adversaire redoutable.
Qu’est ce que l’assassin savait de lui? Manifestement, il s’en méfiait, il l’avait mis à jour, mais il ne savait pas encore à qui il avait à faire enfin même s’il s’intéressait à sa mèche blanche il ne ferait pas le lien, en même temps quelles étaient les chances que Baptisma Maverick vienne au beau milieu du désert et y empêche un assassinat. L’ironie divine n’avait de cesse de l’étonner. Maintenant que savait-il de lui? Assassin redoutable, capable d’adhérer au mur et Nerozias, ouais il en savait des tonnes, de quoi écrire un livre.
Oui la situation était délicate mais pas impossible à régler, il suffisait juste…
-Lâchez-le ! Il perd trop de s...
Oui d’éviter ce que venait de faire la musicienne à côté de lui, à cause de cette simple phrase, l’avantage qu’il venait de prendre sur eux était considérable. Parce que lui savait que cette vie avait un poids pour eux. Ça y est, la situation était devenue Maverickienne. Mais il était habitué à ce genre de tracasserie. Ca voulait dire qu’il pouvait encore faire quelque chose, mais quoi?
La lumière blafarde tombant d’une persienne éclairait faiblement les poutres , le mur défoncés où les sabots de l’assassin avaient permis à celui-ci de rebondir. Bref il n’y avait rien d’utile, mais dans ce rien, il venait d’agencer un plan. Un plan quasi impossible. Bien trop aléatoire, encore une fois parfait, maintenant il fallait poser ses pièces une à une.
Durant tout ce temps, il n’avait pas quitter l’assassin des yeux. Sa lame n’avait pas cessé de le pointer le dévorant presque avidement. Puis il eût un soupir.
-Quand le moment sera venu, veuillez emmener cet homme vers des gens qui pourront le soigner mademoiselle.
Puis d’un geste fluide du bras, il permit à Trickster de se repaître du bois de la porte aménageant une entrée sans difficulté. Trickster retourna viser l’assassin. Puis il recula de deux pas lui laissant le chemin libre vers la porte, mais son épée ne le lâchant pas.
-Alors c’est ça les Nerozias? Le groupe combattant soi-disant pour un monde meilleur! Juste des assassins qui menacent des innocents pour aller en tuer d’autres! Et en quoi le tuer rendrait ce monde meilleur! Déguisé en porteur d’eau, vous avez vraiment vu des riches personnes uniquement ou avez-vous vu des malades, faibles et pauvres qui ont souffert du même mal que vous et qui ont malgré ont lutté contre pour essayer de vivre plus longtemps peu importe le prix! Et avec ça vous allez croire des rumeurs, des put**** de rumeur s qui en font un manipulateur et un lâche! Et tout ça pour quoi? Tout ça pour cette carte que nos voleurs et parmi eux des membres de votre caste portaient sur eux.
Et il balança la dite carte aux pieds de l’assassin.
-Alors maintenant dites- moi! Osez me dire qu’il est le commanditaire de ce vol! Ca n’a aucun sens! Où prétendriez vous que sachant que nos amis ladrinis et nérozias risquaient de se faire attrapper il leur envoie à chacun une carte où figure son nom et son adresse qu’ils porteraient tous sur eux! C’est encore plus absurde! Et puis joli coup de filet hein! Les ladrinis et les nerozias si difficile a attrapper se font chopper le lendemain du vol et en masse… Faut-il que je continue!
Ca y est ses pièces étaient enfin placées, il espérait vraiment que l’assassin entende raison où bien il n y aurait pas que sa couverture et ses conceptions qui allaient-être brisées!
Spoiler:
Ok jonas, j’ai vraiment posé un piège dans la salle, donc si tu decide quand même de passer la porte tu déclencheras un piège Au pire mp et je te le decrirai
Je ne me souviens pas avoir un jour maudit d’avantage la consistance terranne que celui-ci. Qu’y avait-il de plus humiliant pour un homme d’arme que de s’évanouir pour une blessure si minime. L’émotion avait-elle été trop forte pour ce jeune homme. Cala-dit, à mieux le regarder, ce trouffion ne devait pas être militaire depuis bien longtemps. Et puis, sans vouloir me jeter des fleurs ni me discréditer, même si je n’avais plus rien d’un initié depuis longtemps, molester et mettre à ma merci cet incapable m’avait presque semblé trop facile l’espace d’un instant.
Lorsque ses genoux commencèrent à flageoler, je ne pus retenir un soupir en comprenant ce qui se passait. Son articulation grinça méchamment lorsqu’il se laissa aller alors que je ne relâchais pas ma prise. D’un habile mouvement du bras, je reprenais une saisie plus stable. Mon bras passa sous son aisselle et vint lui tenir la tête sur le côté. Tout collé à mon corps, je décollai presque ses pieds du sol. Son épée pointait désormais sa gorge et ainsi agencé, je n’aurai eu qu’un petit mouvement à faire et sa jugulaire était tranchée. Et avec un peu de bonne volonté, il en serait même aisément fini de sa pauvre cervelle de pleutre.
Faisant fi de la demande de pitié de la demoiselle, j’en retirai cependant une nouvelle question : simulation ou réelle candeur ?
Mais bien vite, je fus intéressé par autre chose. Cet homme, si sûr de lui, avait décidément, quelque chose d’intéressant à dire. Toute cette histoire ne serait à ses yeux qu’une mise en scène. Mais si c’était le cas, qui l’aurait orchestrée ? Comment mes hommes auraient-ils été arrêtés commettant un crime qui n’était pas le leur ? Et surtout, comment aurai-je pu gober une si grosse mascarade ?
Il avait cependant ouvert la porte et me donna un nouveau choix : faire confiance ou continuer de me méfier. Bien sûr, mon choix était fait mais je pris une option. Continuant d’avancer, les pieds du garde glissaient doucement sur le sol entre mes sabots qui tintaient sur le sol à chaque nouvelle enjambée.
« Toi tu m’as l’air bien plus malin que t’en as l’air. Si tu penses être utile, embarqu’ dans la galère. »
Je sentais sous ma peau tannée les sillages de ma métamorphose et celle-ci transcendait ma manière de parler. Déjà des vers. Encore une heure et les cornes viendront et bien plus si j’insistais d’avantage. Les sabots d’airain étaient pratiques mais dangereux. Pour mon entourage du moins. Car le peu que ces êtres éphémères pouvaient deviner sous ces fripes n’était rien en comparaison de ce que j’étais réellement et qui pourrait surgir si je n’y prenais pas garde.
Je m’immobilisai et baissai mon arme, laissant choir mon otage inconscient. L’espace de cette simple action, ma taille avait réduit de moitié et c’est pieds-nus que j’allais sous l’endroit où je m’étais tenu perché un instant auparavant. Pas le moindre gémissement, pas la moindre contorsion. Le processus de métamorphose était une déchirure à chaque fois mais c’était devenu une habitude que de souffrir.
De nouveau sous cette apparence trapue et courtaude, celle d’un terran ordinaire, ou peut-être plutôt d’un grand nain, je récupéré ma paire de bottes qui aura glissé de mes pattes devenues trop fines pour les emporter dans mon attaque contre le garde.
Pourtant, mon seul œil visible ne quittait pas le beau parleur et ma main tenait toujours cette épée dérobée. Et ce n’est qu’une fois les deux assemblages de cuir souple en main que je repris la parole, apercevant l’intérieur du bureau du dit « Sage ».
« J’ai pas envie de te le l’écharper ton Dim. Il a sûrement réfléchi plus que toi et moi et je viens lui demander son avis. Si on avait dû voler le temple, j’en aurais été informé. Et on n’aurait pas été choppé d’ailleurs. « Quant à cette collaboration… J’ai déjà travaillé à faire alliance avec les Ladrinis mais rien n’a jamais abouti. Cette histoire d’action coordonnée, c’est des conneries. Dim a peut-être une idée de qui veut nous plomber et j’ai besoin de son avis. « T’as même oublié un détail. Où est-ce que les « soi-disant voleurs » se sont réfugiés une fois rattrapé ? Noathis… Ladrinis, Nérozias, Eryllis… Je trouve aussi que ça fait beaucoup de gêneurs pour Eridannia mis dans le même panier tu trouves pas ? Plus les Éclaris. Y aurait des cureton dans le coup de ça m’étonnerait pas. Mais ce n’est pas à moi de penser. Et c’est pour ça que je suis ici. « Maintenant laisse-moi passer et viens assister à notre entretien puisque tu as si peur pour le vieux. Dim te trouveras peut-être une utilité… »
D’un pas décidé, je pris la direction de la porte, l’épée toujours à la main, au cas où on voudrait m’empêcher de passer. À l’intérieur, Dim avait sans doute entendu notre conversation au travers de la porte éventrée et j’espérais avoir attiré son attention.
Migdas Polovich, Chroniqueur officiel du second loup des Nerozias. La Masure, un refuge pour fugitifs ?
[HRP]A toi de voir si tu penses qu’il est toujours de bon ton de me piéger.^^[/HRP]
Venait-il vraiment de se mettre en colère, c’était juste tellement rare depuis la conclusion de l’épidémie, mais en même temps… Cette explosion de sentiment, aussi juste et justifiée fût-elle, lui avait paru… fausse. Avant, sa colère avait des vertus libératrices et puis elle servait aussi comme un guide, une sorte de puissance inflexible qui le tirait vers l’avant tout en lavant sa fatigue et en l’énergisant. Est-ce que cela faisait aussi partie de la machinerie complexe des dieux appelée destin. Machinerie qui devrait reposer en pièces sur l’île d’El Bahari normalement. Bref sa colère qui lui avait semblé le meilleur moyen de placer son piège ne se résumait qu’à cela :un outil. Croyait-il vraiment que l’assassin se rangerait à la raison, il était juste un incurable idéaliste. Aussi, malgré la situation précédemment qualifiée de Maverickienne, il avait quand même laissé une chance à l’assassin de s’en sortir. Non parce que vraiment, l’affrontement s’était annoncé inévitable.
Mais il fallait croire que même les plans les plus arrêtés comportaient une faille. Vu que l’assassin avait décidé de laisser choir son otage. Il méritait le bénéfice du doute. Rick rangea alors son arme dans le fourreau qu’il portait au dos, laissant ceux à ses hanches vides. Toutefois si Trickster était repartie dormir dans son fourreau, cela ne signifiait aucunement que l’aventurier était démuni ou en position de faiblesse, juste qu’il allait accorder sa confiance au nerozias jusqu’à un certain point.
Ses yeux quittèrent l’assassin pour examiner l’otage. Il respirait et la blessure au nez était superficielle, par contre celle au bras semblait plus sérieuse. Cela dit, s’il restait allongé sur le dos, le malheureux finirait noyé dans son sang. Il le retourna sur le côté et lui ouvrit la bouche. Au moins il était sauf… à défaut d’être sain.
Il revint donc à l’assassin. Qu’avait-il dit plus tôt? Ah oui, il détestait les quiproquos qui un faisaient perdre beaucoup de temps et deux faisaient s’entretuer des gens qui auraient pu s’allier. Hé c’était amusant avec le recul de penser qu’il avait été lui-même victime de ce quiproquo.
-Bon ben désolé, d’avoir cru que vous vouliez « écharper» Dim. Quand aux Eryllis j’avoue ne pas y avoir pensé… mais en effet… hmm… OH BOR!
Ca ne pouvait être ça! Mais pourtant ça prenait tout son sens. Il ne pouvait pas avoir raison! Mais il ne trouvait pas de réelle contradiction, les faits devaient le contredire, oui c’était parce qu’il manquait d’infos, rien d’autre. Mais s’il avait raison, une certaine épidémie était bel et bien responsable de ce désastre.
Plus rapidement qu’un battement de cil, Trickster s’était divisée en Sol et Sélène et les deux sabres visaient à la fois la musicienne et l‘assassin. Son regard de nuit avait tourné à l’or et fixait simultanément les yeux de l’assassin et de la musicienne. Après un temps, Rick laissa échapper un soupir, ses yeux retournant à leur couleur de nuit et rangea ses armes.
-Je vous dois des explications, mais pas maintenant, croyez-moi cette menace était justifiée. Il est possible que les gélovigiens soient derrière ce vol, tout comme il est possible que ce soit carrément un coup du gouvernement, j’aimerais vraiment le croire. Mais, la présence d’un nerozias ici… Ce sont de vrais Nerozias qui ont été arrêté pas vrai? A la rigueur j’aurais pu dire par religion des nerozias et des ladrinis auraient pu être utilisés pour servir les dieux. Mais ça ne marche pas comme ça avec les Eryllis. Bien que je n’ai eu aucun contact avec elle, je sais qu’elles mènent une vie clanique et recluse un peu comme les Ascans… Mais je m’égare. Vous qui êtes Nerozias, connaissez-vous ceux qui ont été arrêtés. Étaient-ils par hasard des membres depuis moins d’un an ou ayant dû s’absenter pour cause de maladie?
Quand à vous mademoiselle, on dirait que pour le meilleur ou pour le pire, vous allez découvrir une terrible verité. Laissez cet homme où il est, plus tard il sera découvert, plus nous pourrons avoir d’information de Dim lui-même. Et puisqu’on y est je n’ai pas encore eu le temps de me présenter Baptisma Maverick, plus grand aventurier que cette Terre ait jamais porté. Ce sera toujours plus simple que de se dire vous à tout bout de champ.
Ca y est le nom avait été lâché, celui qui avant de mourir avait représenté l’espoir et qui était revenu quelques mois plus tôt. Oui c’était un nom célèbre chanté par les enfants, raconté dans les tavernes. Et en un sens, il représentait aussi une protection efficace. Tout être normal penserait qu’il s’agit d’un alias, une fausse identité. Quand aux autres, ils ne voudraient tout simplement pas défier quelqu’un qui multipliait les miracles en faisant quelque chose d’aussi stupide que oh éliminer ses proches. Quoi qu’il en était si Baptisma Maverick venait d’être lié à cette affaire, un nom porteur de plus de dangers risquait fort bien d’apparaître.
Elle avait regardé sans trahir la moindre émotion les hommes deux jouter verbalement, chacun menaçant l'autre de propos souvent incompréhensibles pour son esprit gardé si longtemps à l'écart de la politique du continent. Ils débattaient du vol qu'elle avait rapidement eu vent -et qui accessoirement l'avait amenée en ces lieux. Peu lui importait à elle, que ce fut l'un ou l'autre qui ait commis le larcin tant que les malades trouvaient une voie de guérison... A quoi bon débattre du rôle de chacun lorsque la nécessité était tout autre et que déchevêtrer cette situation ne les aiderait pas plus ? Le temps de châtier les coupables viendrait assez tôt. Enfin l'otage devenu inutile avait été relâché négligemment par terre tandis que l'assassin avait revêtu une apparence lus humaine. Pourquoi se défaire de son pouvoir si celui-ci n'incluait des risques ? Soit ce Lhurgoyf était incapable de maintenir sa métamorphose, soit... elle échapperait à son contrôle. Sigyn fut parcourue d'un bref frisson à cette pensée. La porte ouverte par son sauveteur laissait entrevoir une salle sombre, éclairée au fond derrière une haute bibliothèque emplie de livres qui trahissaient un fort penchant d'érudition. Mais nul signe de vie n'indiquait la présence, ou l'absence du sage pour lequel ces deux hommes étaient présents.
Et tandis que l'assassin s'avançait vers l'entrée, l'arme toujours au poing, le Terran lui avait choisi de rengainer. Folie ou confiance ? Que lui garantissait que cet homme était sain d'esprit...? En tous cas, il prit le temps de s'occuper du soldat ensanglanté, devançant Sigyn de quelques secondes. Mais cette manœuvre, aussi appréciable soit-elle, l'avait amené à se rapprocher un peu plus du Lhurgoyf. Puis soudainement, sa première pensée gagna en véracité lorsque le Terran divisa son arme en deux, menaçant de ces nouvelles lames sa personne et l'assassin... avant d'être rengainés. Sigyn avait de moins en moins confiance en cet homme...
« Je vous dois des explications, mais pas maintenant, croyez-moi cette menace était justifiée. Il est possible que les gélovigiens soient derrière ce vol, tout comme il est possible que ce soit carrément un coup du gouvernement, j’aimerais vraiment le croire. » avança-t-il avant de se perdre en conjectures.
Sigyn ne voyait aucune raison pour laquelle elle aurait été menacée, mais après tout, elle avait gardé le silence quand à ses croyances et les possibilités pour qu'elle-même soit un autre pion n'étaient pas nulles ; mais ses réactions n'avaient-elles suffi pour trahir son innocence ? Elle n'avait pas pu déceler la présence de l'assassin, elle n'avait pas caché son inquiétude pour le soldat, et depuis le début, n'avait pas entrepris d'action quelconque. Soit il était lent à la détente, soit trop méfiant.
« Quand à vous mademoiselle, on dirait que pour le meilleur ou pour le pire, vous allez découvrir une terrible vérité. Laissez cet homme où il est, plus tard il sera découvert, plus nous pourrons avoir d’information de Dim lui-même. Et puisqu’on y est je n’ai pas encore eu le temps de me présenter Baptisma Maverick, plus grand aventurier que cette Terre ait jamais porté. Ce sera toujours plus simple que de se dire vous à tout bout de champ. »
Cette longue tirade lui valut un haussement de sourcil de la ménestrelle, non étrangère au nom qu'il venait de prononcer. Baptisma Maverick hein... Si elle était étrangère du continent, Sigyn avait longtemps côtoyé les tavernes et les ports : en ces lieux continuellement peuplés de gens de passages, les rumeurs filaient bon train et c'était bien souvent là que les légendes naissaient. Ainsi donc ce Terran serait le fameux aventurier ? Cela expliquerait alors sa témérité folle. Néanmoins elle resta méfiante : quelle idée le destin avait-il en tête la mettre en présence de tant de gens de renom ? Même tout en cet assassin témoignait d'une certaine notoriété. Maintient, prudence, paroles, pouvoir... Mais cela mis à part, la tirade de Baptisma Maverick l'avait intriguée. Il avait insinué qu'eux trois iraient éclaircir la situation en allant interroger Dim. Pourquoi inclure une femme dans leur agissements, alors qu'elle n'avait montré aucun intérêt pour leur actions ? Afin de la garder à l'œil de crainte qu'elle soit d'un autre parti impliqué ? Ah qu'elle détestait manquer d'autant de réponses. Malgré tout, si la possibilité lui était offerte de rencontrer Dim lui-même, et de découvrir une vérité ignorée, elle ne la refuserait pas : elle était une âme bien trop curieuse après tout.
«Sigyn » lâcha-t-elle simplement en réponse au Terran fort modeste.
Et bravant son interdit, elle alla s'accroupir au près du soldat évanouit sans prêter attention aux deux hommes. Autant jouer avec leur prudence commune, et mettre un peu plus de doute sur son aspect inoffensif en cachant sa peur sourde. Elle vérifia que Maverick ait correctement positionné l'homme et tâta son pouls régulier bien que plus faible qu'il devrait l'être. Finalement satisfaite -même si elle dut fortement résister à l'envie refermer cette plaie pour lui éviter de devenir un légume- Sigyn se releva, faisant face au Lhurgoyf et au Terran d'un air neutre.
« Dix minutes tout au plus, fit-elle. Au delà, je le soignerai, dus-je prévenir autrui. »
hrp:
je posterai après Maverick
Dernière édition par Sigyn le Mer 25 Sep - 2:16, édité 1 fois
J’étais presque arrivé devant la porte. Je ne voyais que peu de l’intérieur du bureau de Dim le Sage. Y était-il seulement ? Je n’osais penser que j’avais fait tout cela pour rien. S’il était réellement là, il ne pouvait qu’avoir remarqué sa porte désormais éventrée, ou nous entendre avec nos éclats de voix –tout du moins ceux de l’énergumène qui me menaçait à nouveau. Au moins, cette fois-ci ne hurla-t-il pas.
Me retournant de trois quart, je plaçais mon épée en garde et poussait un profond soupir. Mais bientôt, il rengaina. Serait-il sujet aux hallucinations ? Entendait-il de voix ou voyait-il des fantômes ? Apparemment, c’était simplement ses idées qui fusaient dans son esprits et le portaient de déductions en raisonnements alambiqués.
Il finit par se présenter dans l’attente de ma réponse. J’avais entendu parler de lui. Il commençait à se forger une solide réputation en ces terres, quelle qu’elle soit. Mais bien vite, l’agacement me prit et mon corps se montra plus menaçant.
« Pourquoi est-ce que je te répondrais, freluquet ? Qu’est-ce que tu crois, Maverick, le chanceux ? Que tu as autorité sur moi ? Je ne rends de compte qu’à mon clan. »
L’œil unique que l’on pouvait voir de mon visage sous ces fripes reflétait ma colère. Pourtant, ma patience s’effritait trop vite. Si nous continuions à nous opposer ainsi, l’affrontement que j’avais déjà par deux fois évité finirait par éclater. Pour avancer, il fallait bien que je lâche des informations.
Je baissai alors de nouveau mon arme mais mon regard n’en demeurait pas moins dur. Je me méfiais à nouveau de cet homme et de sa tendance à l’inconstance. Lorsque la ménestrelle se présenta à son tour, elle n’eut de ma part qu’un coup d’œil, cage de mon attention éphémère. Et puis, pendant qu’elle s’anima, je répondis, ignorant ou méprisant les convenances qui aurait voulu que je fasse comme eux.
« Le département de renseignement des Nérozias est en train d’enquêter en ce moment. La Sarnahroa nous a pas mal amochés. On sait pas trop ce qu’est devenue la majorité de nos membres d’avant l’épidémie. Mais qu’importe que t’importe que ce soit de vrais Nérozias. À la rigueur, cela nous concernera le moment de leur libération venue. Mais si Hesperia a décidé de nous accuser, qu’est-ce qui l’empêcherait de ressortir de ses cachots ou de sa salle de torture nos initiés arrêtés pour n’importe quoi d’autre. »
La dénommée Sygin se manifesta à nouveau. Pour la première fois, je lui adressai alors la parole directement, mon œil prédateur posé sur celle qui failli se trouver entre mes griffes un moment plus tôt.
« T’veux le soigner ? Pas de problême. Moi, ce que je ne veux pas c’est qu’il aille chercher ses petits copains, là-dehors. Allez. Poussez-vous. On dirait que vous avez jamais vu un cave qui flanche sous la pression ! »
Je plantai l’épée dans le bois de la porte et vins rapidement saisir l’inconscient sous les bras.
« Prends les pieds, le grand aventurier, là. »
Sans l’attendre, je commençai à tirer le corps à l’intérieur de la pièce. Une fois la loque déposée dans un coin, je revins à la porte, me saisis à nouveau de mon arme qui m’attendait dans le bois et m’enfonçai dans le vaste bureau à la recherche de ce vieux fou.
D’une voix forte, mais loin du cri tout de même, j’accompagnais mon inspection de quelques mots.
« Dim… Cesse de te planquer derrière tes bouquins. Faut qu’on cause. »
Mon arme n’avait plus rien de menaçante, pendant simplement à ma main. Je préférai être armé, au cas où quelques gens en armure arrivent dans le couloir et voient l’œuvre de ce « plus grand aventurier que la terre n’ait jamais porté » qui ne savait pas tourner une poignée ou crocheter une serrure…
Migdas Polovich, Chroniqueur officiel du second loup des Nerozias. La Masure, un refuge pour fugitifs ?
Bien évidement la réponse était inconstante. Et bien évidemment pour des informations qui relevaient du secret, il était hors de question de le dévoiler à n'importe qui sans raison valable. Si les Nerozias étaient irrattrapables, ce n'était pas parce que tout ce qu'il y avait à savoir sur eux était su. Alors même si le plus grand des aventuriers demandait ces infos, elles ne lui seraient pas données sur un plateau d'argent, mais s'il y avait une chose que Rick était c'était têtu, et après une joute silencieuse, l'assassin rendit les armes.
Les informations données n'apportaient rien de nouveau, en gros, ils en savaient autant que lui. Non, en quelques sortes, il en savait d'avantage, maintenant, il fallait qu'il arrive à expliquer ce qu'il redoutait, enfin en partie, histoire de tirer d'avantage d,infos tout en évitant de créer un sentiment de panique ou une chasse aux démons.En gros, il devait permettre aux uns de se protéger sans persécuter les autres. Est ce que c'était pour ça le noeud cent pour cent? S'assurer que leur jeu de destruction du monde ne soit pas perturbé par un certain aventurier. Mais lui? Comment avait-il pu savoir? Aurait-il été possible qu'avant son double meurtre il ait lui même réveillé le colosse. Et s'il ne le savait pas? Non, il devait savoir, rien que parce que, si c n'était pas lui, alors il n'aurait été qu'un pion pour un joueur beaucoup plus redoutable et capable de faire pire que maintenant. Il l'avait tellement poursuivi qu'il avait fermé son esprit à d'autres possibilités.
-Dix minutes ce sera suffisant.
Aidant le nerozias à déplacer le garde inconscient dans une salle adjacente, il réflechissait à une façon de présenter la chose. Cela dit, le silence de Dim ou l'absence de manque de vie l'inquiètait. Bureau ou bibliothèque? Dépassant amplement les capacités du rayonnage piles après piles de bouquins formaient un labirynthe qui semblait converger vers le bureau plongé dans l'obscurité. Bref c'était pas un lieu de vacances. Et lire devait s'averer compliqué. Néanmoins, ce cadre semblait l'idéal pour une histoire de peur, parfait, il allait monter leur niveau de paranoia. Quelle dommage que ce qu'il allait leur révéler n'était que la triste verité.
-Tout à l'heure je vous ai tous les deux menacé et je m'en excuse... Cependant, je devais être sûr. Les informations que je vais vous dévoiler ne sont connues que de quelques personnes, et elles expliquent aussi pourquoi je voulais savoir ce que j'ai demandé sur les nerozias. Le jour de la mort de Dreak maire d'Hesperia, un cavalier de Sharna est mort, il a été piégé pour ranimer une ancienne épidémie, la fièvre rouge. Et cette épidémie s'est répandue à travers le continent. Sa diffusion a été couverte par la Sarnaroah. Les personnes contaminées ont trois options. Mourir, survivre avec beaucoup de chance en ingérant un médicament mortel ou changer... en fait on pourrait considérer que cette personne en devient une autre et aussi curieux que cela puisse paraître, les personnes qui ont changé forment comme un peuple avec une volonté précise. Et cette volonté... c'est de se venger du peuple sylphide et ce par tous les moyens. Après tout le peuple sylphide a possédé le remède très longtemps pour soigner la fièvre rouge et a fait de nombreuses victimes, aussi bien chez les personnes contaminées que chez les virus. Oui on pourrait dire que le virus est comme un être conscient qui s'empare du corps de son hôte. Et il compte prospérer.
J'ai reçu cette info d'une source fiable et j'ai moi même eu affaire avec un de ces... hôtes, heureusement le virus n'est pas transmissible par les hôtes. Pour en revenir à notre affaire, il n'est pas impossible que les gélovigiens ou le gouvernement aient orchestré ce coup, mais si ce coup était dû à la fièvre rouge... alors par une destruction massive des remèdes dans les deux camps, par vol et ensuite par l'attaque des gardes eridaniens ici qui ne saurait tarder, l'épidémie reprendrait ne laissant finalement que deux peuples sur istheria, les gorgoroths et les sylphides. Ensuite, le tout s articule simplement, les sylphides cherchant à se reconstruire un corps apres que le leur ait fini en poussiere et les gorgoroths pouvant aussi bien servir d'hôte au virus, Cimmerium tomberait et le virus serait la dernière forme de pensée intelligente sur Istheria.
Voilà pourquoi je vous ai menacé pour m'assurer qu'il n'y ait pas d'hôtes et aussi pourquoi j'ai demandé cette info sur les nerozias arrêtés, car si une collaboration à vraiment eu lieu entre les quatre castes, on peut être sûr que la fièvre rouge les a touchées.
Une véritable histoire à glacer le sang... quel dommage qu'il ne pouvait pas éclater de rire, car ceci n'était pas une farce, juste la vérité,rien que la vérité, mais sûrement pas toute la vérité, il protégerait les innocents. On n'était pas responsable de sa naissance, seul ce que l'on faisait de sa vie comptait.
Sigyn ne fit grand cas du ton peu avenant de l'assassin et les regarda plutôt s'activer tous deux. Elle pénétra à leur suite, de nouveau silencieuse et aussi discrète que possible, espérant que tout cela ne s'achève rapidement... Mais cet état d'esprit fut promptement effacé suite au discours de Maverick. La ménestrelle s'était attendue à tout... sauf à ça. Ses propos avaient tout l'air d'une annonce d'une fin du monde, quelque chose face à laquelle elle aurait ri si la conviction du Terran n'effaçaient pas tout soupçon de farce. Une comédie vaste qu'était le monde n'est-ce pas ? Sigyn alla se percher sur une table, s'y asseyant sans plus de préoccupations pour les règles de convenances. Une menace autrement plus grave que la Sarnaroah qui faisait déjà des ravages ? Une fièvre qui aurait finalement la peau à tout les peuples ? Une maladie qui n'épargnerait personne ? Comment y croire... Comment la combattre ? Elle était mal à l'aise. L'inéluctabilité avait toujours provoqué ce genre de sentiment chez la jeune femme comme chez bien d'autres, à la réflexion. Malgré cela, elle ne put s'intéresser à un certain détail et interrogea Maverick :
« Si cette... fièvre rouge n'est pas transmission d'hôte à hôte, quel est son moyen de contamination ? »
Car les autres voies de contamination laissaient entrevoir une possibilité de salut, d'éradication... Sigyn voulait y croire. Une maladie était déjà amplement suffisante pour qu'une autre ne vienne en plus assombrir la couleur, un peu plus. Et supposer que les têtes dirigeantes étaient sous le joug d'une puissance invisible... Elle ferma brièvement ses paupières. Le chaos s'ensuivant d'une telle révélation au sein de la population serait incontrôlable : alors pourquoi la mettre au courant, elle, qui n'était qu'une spectatrice de leurs actions ? Les ménestrels n'avaient-ils pas la fâcheuse manie de répandre les rumeurs au contraire...? Elle était plus que jamais perdue, et à son tour, se mit en quête de Dim, espérant que ce dernier dissipe ses appréhensions. Mais ils eurent beau chercher de fond en comble les lieux, l'évidence était là : le sage était absent.
Calixte venait à peine de sortir de la salle de guérison qu'elle se surprenait à croiser du monde. Beaucoup de personne avait reçu le message de Maître Dim et beaucoup avait choisi d'aider ces hommes de sagesse à faire de leur mieux. Voilà qui était un grand soulagement. Néanmoins, si cela était la belle face de la pièce, son revers reluisait bien moins. Il y avait déjà plusieurs soldats d'Hesperia qui était venu enquêter. Oh, il ne possédait aucun réel pouvoir dans ce pays là. Toutefois, ils pouvaient nuire à leur réputation et tous les fondements même de leur caste. Mais qu'importait l'armée, le plus important aux yeux de la jeune femme était les malades. Cependant, elle ne pouvait nier qu'elle était particulièrement intriguée par toute cette affaire. Pourquoi avait-on impliqué les Eclaris dans le vol de remède? Qu'est-ce que cela pouvait apporter et surtout, à qui?
Prenant alors un peu l'air pour se reposer les idées, elle croisa alors une jeune musicienne à qui elle indiqua brièvement qu'elle ne devait user d'aucune magie sur les malades. Mais si ce n'était que de la musique, peut-être que cela apaiserait leur moral. Cela ne pouvait faire de mal, bien au contraire. Mais sur son chemin, elle fit aussi une autre rencontre, qui, par contre, se montra être plus problématique. Enfin, problématique était un grand mot car elle avait depuis bien longtemps rôder son jeu.
" Oh? Ce n'est rien. Cela m'arrive parfois. "
Calixte avait en face d'elle un jeune homme d'une vingtaine d'année qui ne manquait pas de bagout. Elle n'était pas intime avec ce dernier mais elle le connaissait de vue... enfin, le Docteur Telenna le connaissait.
" J'ai bien peur que nous ne nous connaissions pas mais, il se peut que vous ayez rencontré mon frère. Nous nous ressemblons énormément. Il est médecin à Hesperia. Ce n'est pas la première fois qu'il y a méprise entre nous deux, d'autant plus que nous portons exactement le même nom. La fantaisie de parents mondains. Vous pouvez néanmoins me nommer Cali. Ne nous compliquons pas la vie avec des titres. "
La sylphide esquissa alors un brève sourire puis porta alors sa réflexion sur les propos du jeune homme. Vivre ici? Pourquoi? Il y avait tellement de raisons à ces yeux. Toutefois, sa réponse serait véritablement paradoxale étant donné sa situation. N'avait-elle pas choisi Hesperia après tout?
" Les conditions sont en réalité moins dures que les apparences le suggèrent. Cette ville a été sublimement bien pensée mais les fléaux qui se sont abattus sur ces habitants ont causé sa perte. Son défaut reste son manque d'habitants. Les Eclaris cherchent à combattre les superstitions qui tuent Amaryl à petit feu. Mais je vous suggère de vous y promener, vous y verrez de grande beauté sous sa poussière. Si seulement quelqu'un possédait le pouvoir et l'énergie nécessaire à lui donner à nouveau vie... Elle pourrait briller comme autant temps de sa gloire. "
Calixte fit alors un grand sourire, chaleureux et aimable à ce dernier, même si elle ne saisissait pas obligatoirement tous les propos de ce dernier. Puis tous les deux partirent chacun de leur côté. Il était inutile de trop bavasser. De plus, la sylphide avait les pensées bien trop occupée par de multiples interrogations. Elle profita alors de ce petit temps libre pour aller voir le trésorier et lui demander où en était la collecte.
" Cher ami? Avons-nous eu beaucoup de dons? " " Et bien ma chère, nous avons jusque là deux mille dix dias. Mais il ne s'agit que des dons extérieurs. Maître Dim et d'autres disciples ont aussi quelque peu donné en allant directement acheter du matériel dans la cité la plus proche. " " Je vois. Espérons que nous pourrons faire mieux que cela. "
La jeune femme s'adossa alors sur une colonne poussiéreuse, croisant les bras et soupirant lourdement. Son regard ambré se posa sur l'horizon, ignorant alors ce qui se déroulait tout près de là, dans le bureau du Maître Eclari...
La vie était difficile ces derniers temps, surtout pour les Eclaris. L'opinion publique allait à leur rencontre, on les voyait comme des savants fous et maintenant, malhonnête. Plus le temps passait, plus les choses empiraient. C'était vraiment à en perdre la raison. Mais pas pour le vieux Dim... quoique...
Voilà que des gens criaient dans son bureau à présent... du moins, c'était ce qu'il crut entendre. La sénilité le gagnait donc? La honte. Mais il comprit rapidement qu'en réalité, il ne rêvait pas le moins du monde. Où était-il? Pas bien loin. Il y avait en effet, une petite pièce secrète, dissimulée dans un des murs. C'était plutôt discret et cela lui permettait de se faire oublier. Il y avait aménagé un bon gros fauteuil pour s'y assoupir à la vue de personne, une petite bibliothèque où se tenait des centaines de parchemins écrits de sa main et un petit secrétaire. Comme on aurait pu s'y attendre, ce dernier s'était endormi et les cris d'un nérozia l'avait interpellé. C'est alors qu'on put entendre des râles, et s'ensuivit les grincements d'une porte. Là, ce fut Dim lui-même qui sortit du noir.. et pas dans la plus élégante tenue.
Le vieillard avait ses cheveux quelque peu ébouriffés et des yeux endormis. Il était vêtu d'une toge blanche qui était parsemé de tâche d'encre noire, encre que l'on retrouvait aussi sur le bout de ses doigts.
" Qu'est-ce que tout ce raffut? Vous êtes dans mon bureau ici. Bon sang... on ne peut plus être tranquille nul part. "
Là, le sage savant fouilla dans ses poches pour en sortir une paire de petite lunette qu'il se posa sur le bout du nez.
" Mmmm... Vous n'êtes pas Eclari les enfants. Que me voulez-vous? Et surtout, soyez bref et rapide. "
Dim tapa alors dans ses mains, et le lustre de la pièce s'alluma brusquement. Magie ou tour de passe-passe? Avec le vieux bonhomme, on ne savait jamais quoi s'attendre.
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Dim est là notamment pour répondre à certaines questions concernant l'enquête. Vous êtes libre de l'aborder. Il vous répondra dans certaines mesures.
L’orateur passionné continuait de parler. Et il avait trouvé un publique attentif : la ménestrelle. Tant mieux. Je n’avais pas envie d’écouter ses théories fumantes. Pourtant, j’entendis cette histoire de parasite manipulateur. Je n’y croyais guère. Je ne voyais pas l’intérêt de ce soi-disant nouveau peuple de s’en prendre à toutes ces castes. Du moins, cette explication me semblait infiniment moins probable que la mienne.
Pourtant, je continuais de réfléchir. L’opinion publique était en faveur des religieux récemment. Et de ce fait, contre les Erudits. Et si j’avais pris le problème dans le mauvais sens ? Et si impliquer les Erudits ne s’était pas fait au dernier moment ? Et s’ils étaient la base de la machination ? Et si Les trois plus grandes classes de malfaiteur de ce monde avaient été les cibles prioritaires ? Pourquoi ? Si le peuple les pense du côté de Dim, et qu’en plus il s’en prenne à la main miséricordieuse des Gélovigiens, le peu de soutient que nous sollicitions auprès des citoyens que nous disons vouloir libérer… disparaitrait. Et à qui profite le mensonge ? Mon ennemi juré. Hesperia… Ces soldats dehors et à travers tout ce pays et le royaume voisin ne seraient donc que des pantins ? Des hommes de pailles destiné à appuyer la psychose collective ? Ce vol avait-il seulement eu lieu ? Et si Hesperia ne voulait qu’une chose, mettre le peuple de son côté dans sa guerre de l’ombre contre nous ?
Si la Sarnahroa ne nous avait pas autant affaiblis, le département des renseignements nous aurait certainement déjà donné le fin mot de l’histoire.
Mais comme je l’avais déjà dit, je n’étais pas ici pour penser. Celui que j’étais venu contacter, lui, si.
Lorsque Dim apparut enfin, je n’aurais su dire s’il s’était tenu tout ce temps enfouis sous une pile de livre ou caché derrière une colonne ou dans une sombre alcôve. J’étais à deux doigts de me perdre dans ce dédalle de capharnaüm.
Il semblait bien que nous le dérangions et même que nous le réveillions. J’avais fait un si long voyage et surmonté un si entêté obstacle à l’instant que je n’allais pas m’en formalisé. D’autant plus que même en d’autres circonstances, je n’en aurais eu que faire.
Revenant vers les autres et vers l’endroit où Dim se tenait désormais, je sautais par-dessus un muret de livres et atterrissais avec une agilité surprenante pour mon apparence grotesque.
« Bref ? Parfait. J’suis Nerozias et ma caste se retrouve embarquée dans un drôle de turbin. Et avec la tienne. J’ai besoin de savoir ce que tu penses de tout ce foutoir et ce que tu comptes faire pour nous en sortir. On pourrait bien s’aider pour le coup. Pour de vrai cette fois. »
Migdas Polovich, Chroniqueur officiel du second loup des Nerozias. La Masure, un refuge pour fugitifs ?
Du haut de sa petite stature, Jonas devait fixer de son œil unique le vieillard. Bien enrubanné dans ses draps à la manière locale, on aurait presque pu le prendre pour un enfant hautain. Mais il y avait dans sa voix et son regard ce quelque chose qui balayait tout doute sur son âge et sur son expérience. On devinait que ses manières n’étaient qu’une mauvaise habitude, attrapée à force de traîner dans les mauvais quartiers et avec les mauvaises personnes, de celles qui ne s’embarrassent ni de conventions, ni de tact et surtout pas de politesse.
Je n’étais pas présent mais je connais bien Jonas et voici, à peu près, ce que les témoins durent remarquer là-bas.
Migdas Polovich, Chroniqueur officiel du second loup des Nerozias. Nota Bene d’un auteur de l’ombre
Ce qu'il avait dit ne semblait pas avoir dérange outre mesure le nerozias. Enfin, il préférait ça à l'abattement dont était victime Sigyn. S'il avait été Edge, il aurait fait objection à son propre raisonnement, à supposer qu'il ait complétement raison, alors quelque chose ne marchait pas, si le virus ne se propageait pas par les hôtes, alors celui-ci ne pouvait être qu'en nombre limité.Mais de toute façon il n'avait pas tout dit sur la fièvre rouge. Mais passons, il n'avait que donné une des fins possible, il n'excluait pas une manœuvre du gouvernement ou des gélovigiens ou d'un autre groupe. Oui, même si cela sacrifiait plusieurs centaines voire milliers de personnes réussir à retourner toutes les opinions avait beaucoup plus de poids. Ce serait un coup brillant, terriblement inhumain mais brillant.
-La fièvre se transmet par la voie des airs...
Enfin cela ne voulait pas dire qu'on ne pouvait pas l'éviter, avec des réflexes suraiguisé, il serait possible d'éviter les êtres étherés si on les voyait venir. Donc oui une gageure mais probablement moins grave que ce que la menestrelle devait s'imaginer.
Enfin Dim se montra et tel un grand père ennuyé il leur demanda ce qu'ils voulaient.Il en profita aussi pour leur en mettre plein la vue en éclairant la pièce sombre. Puis en effectuant un saut agile, le nerozias se mit face à l'Eclaris et vint lui demander une alliance. Rick resta silencieux un moment, observant, non analysant le vieil homme. Puis en un sens, satisfait de ce qu'il vit il se présenta.
-Mon nom est Baptisma Maverick. Plus grand aventurier que cette Terre ait jamais porté. Et si vous me permettez j'aurais aussi des questions à vous poser.
Même si il avait fait le voyage d'une traite, il avait quand même fallu qu'il se repose et à cause du caractère urgent de sa recherche, il avait même pris un cheval. Donc au final ce voyage lui avait pris 12 jours, ce qui signifiait que c'était le temps minimum entre l'envoi de la lettre de Dim et l'attaque. De plus, il fallait ajouter la journée qui s'était écoulé entre le vol et l'arrêt, soit 13. Autrement dit, il s'était au minimum déroulé 25 jours depuis l'envoi de ces mots. Peut-être pourrait-il trouver un moyen de l'innocenter, mais ca ne pouvait pas être aussi simple, ça ne l'était jamais. Il prit le message trouvé sur les ladrinis et Nerozias et le présenta à l'eclari.
-Ce message est signé de Dim du dernier bastion de la pensée libre, vous rappelez vous avoir envoyé ce genre de lettres et si oui, quand est ce environ que vous avez commencé à les envoyer?
Sigyn resta un moment songeuse avant de tourner le regard vers le nouveau venu, enfin celui qui les épiait depuis quelques minutes caché quelque part derrière son fatras. Il arborait une mine quelque peu ennuyée, ce grand homme aux allures de vieillard en manque de sommeil… Enfin elle était en présence de Dim. Pourrait-il éclaircir toutes ces questions inquiétantes qui se bousculaient dans son esprit, depuis que Maverick lui avait partagé ses connaissances ? Elle s’efforça de reprendre contenance, tout en écoutant distraitement le narcissique et l’assassin converser sans animosité. L’ignorance avait quelque chose de rassurant, songeait-elle. Elle vivait bien il y avait de cela deux minutes auparavant et voilà que de simples paroles avaient su instiller la peur, la crainte, l’appréhension…
Elle secoua la tête, l’air perdu.
« Je… fit-elle, hésitante sur ses mots. Je devrais vous laisser. Ma présence serait une gêne si jamais vous souhaitez discuter librement et sans détours. (Une passagère tristesse germa dans son regard) Je ne peux en rien aider votre situation, je n’ai rien à apporter dans cette entreprise. Mais je me tairai, dans mon intérêt et le vôtre, messieurs. »
Sigyn repositionna sa mandoline sur son épaule, qui résonna un bref instant, comme pour marquer son départ. Tel le thème musical d’un protagoniste quittant la scène.
« Si vous souhaitez me parler, je serai en bas. A vérifier que la magie utilisée il y a quelques instants n’a pas eu d’effets néfastes sur les malades… »
Avec un dernier regard, elle passa le seuil de la porte et regagna la grande salle tant bien que mal, ayant des difficultés à retrouver son chemin.
HRP:
Désolée pour le temps de réponse, une indisponibilité imprévue
Alors que tous les bénévoles s'affairaient à aider les malades et confectionner des remèdes, que des individus cherchaient aussi à faire parler le vieux Dim, un jeune Eclari arriva en trombe dans la pièce, sans demander son reste. Il semblait à la fois heureux et affolé. C'était à ne rien comprendre. Toutefois, le vieux Dim tenta de le calmer en lui disant de reprendre son souffle et de rester calme.
" Monsieur!!! Je viens de recevoir un message d'Hesperia!! Enfin... un message... c'est à travers ma corne!! Vous savez? L'objet jumeau que j'ai trouvé??? Je voulais le tester avec mon frère et... "
" Oui, oui très bien mais dis moi plutôt pourquoi tu t'agites ainsi. "
" Et bien déjà, notre artefact fonctionne! Nous arrivons à communiquer alors qu'il se trouve à la Capitale! C'est, c'est.... pardon. Ce n'est pas le sujet mais, la ville est en train de jaser dans tous les coins. Ils auraient arrêté le coupable!!! Il paraît que c'est un ancien éclari qui aurait attaqué le temple! Il voulait se venger! "
" Un ancien éclari? Mais qui? "
" On se sait pas. Personne a de nom. "
" Bien mon garçon. Tu peux repartir sur tes tests. Voila que nous avons mis un point d'honneur à cette affaire. Au moins, nous avons un coupable qui nous disculpe... mais... c'est étrange. "
Le vieil homme repartit s'assoir sur une chaise et prit ses aises. Là, il commença à se caresser la barbe et avoir des yeux brillants. A ne pas en douter, le vieillard était en pleine réflexion.
" Je ne sais pas ce que vous en pensez mes chers camarades mais je pense qu'on nous prend pour des bœufs. Pas vous? Hahaha! Quelle drôle manière pour se venger d'un préjudice passé! Si il s'agissait vraiment d'un éclari belliqueux, je ne suis pas sûr qu'il aurait usé de pareilles méthodes. Mais n'avons-nous pas là un coupable parfait? J'espère que plus de détails nous parviendrons. Je suis curieux. "
Puis le vieillard se remit à penser, sans ne plus dire un mot. Où peut-être dormait-il les yeux ouverts... cela lui arrivait parfois. En attendant, il resta planter là et abandonna littéralement ses hôtes à l'étonnante nouvelle qui venait de leur parvenir. Quant aux autres Eclaris, ils ne semblaient pas se soucier de ces détails, mais plutôt de leurs malades. Néanmoins, les évènements étaient étranges et à partir de ce message, les soldats d'Hesperia partirent sans tarder vers leur nation, puisque visiblement, plus rien ne les retenait ici.
Mais une question demeurait toujours : que se passait-il? Qui était le fameux coupable? Étrangement, aucun nom ne fut donné. La réputation des Eclaris fut lavée grâce à un message officiel d'Hesperia qui leur rendit les honneurs... Mais le mal était fait. Le trouble s'était immiscé au sein de la population, ainsi que le doute. Et le doute était le plus puissant des poisons...
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Sujet: EVENT : L'effet Papillon - Session 2 - 
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