Ce qui est, ce qui sera

20 Cladil 1302

La connaissance, cette maîtresse qui mène la vie, rédige tel un scribe sans scrupule les pas à venir de notre érudit.  Elle joue avec lui, cette connaissance, elle lui démontre les merveilles du monde, mais n’ose point lui révéler ses secrets.   Il doit les chercher, jouer aux devinettes avec la connaissance!  C’est sans doute mieux ainsi, car que serait-il avec tout ce savoir ?  Un érudit, certes, mais un érudit sans but, errant dans un monde sans surprises. Oui, cela serait à ses yeux un monde bien triste, un monde sans couleur à apprécier.  Autant il apprécie, recherche et savoure les nouvelles connaissances, autant il craint que la fin, de connaître la Réponse avec un R majuscule, celle qui élucidera le grand mystère de la vie, du monde, celle qui fera en sorte qu’un homme comme lui n’aura rien d’autre à faire, si ce n’est que relire cette réponse afin d’y chercher une faille!  Oui une faille, car si la réponse s’avère être la vérité, alors cela signifiera alors la fin du voyage.  Certes, il y aura sans doute toujours les gens qui tenteront de semer le doute malgré les preuves, mais cela ne changera rien aux faits !  Mais ces gens-là sont généralement le genre d’être à croire aveuglément aux paroles d’un dit prophète ou d’un autre.  Heureusement qu’il semble être toujours bien loin de la réponse ultime.  Certes, plus le temps avance, plus il comprend le monde qui l’entoure.   Il s’approche peu à peu de la véritable question, de la véritable porte et un jour il aura peut-être en sa possession la clef !  Mais aujourd’hui le mystère de la création du monde n’est pas le mystère qu’il observe.  Enfin, peut-être que oui !  Si le berceau de la vie se trouvait dans un endroit tel que Les gorge de Paramis ?  Si la réponse était devant ses yeux et qu’il n’arrivait tout simplement pas à la voir ?  Il est possible que notre protagoniste, aussi brillant qu’il soit, soit à sa façon damné à ne jamais résoudre le mystère!  Un sage personnage lui avait jadis dis que tout être en ce monde détient la clef de la compréhension, mais afin de l’obtenir, il faut d’abord être capable de se comprendre soi-même.   Est-ce possible que le mur qui se tient entre Lomion et le savoir soit sa propre personne ?  Son obsession à comprendre le reste du monde avant de comprendre sa propre personne ?  Quel était le message caché derrière son reflet ?  Le berceau de la vie ce cachait-il en lui ?  Est-ce que l’ultime réponse était la créature monstrueuse qui dormait ?  Il avait fait connaissance  avec celle-ci plus d’une fois, il avait appris à l’accepte, la maîtriser… mais la maitriser ne signifie pas qu’il est en mesure de la comprendre.  Ah cruelle vérité ! Pourquoi est-ce si difficile de faire d’une théorie un fait?

Son regard posé sur l’eau, le tout brillait glorieusement sous les derniers rayons du jour alors que les astres célestes s’apprêtaient à tirer leur révérence et laisser place aux ténèbres de la nuit.  Les prunelles de notre protagoniste étaient tranquillement posées sur l’horizon, admirant les merveilles devant ses yeux.  Son regard si ancien possédait tout de même cette innocente, cet aspect si juvénile face à la beauté du monde qui se trouvait devant lui. Il savait que Les gorges n’était point un phénomène surnaturel ou encore moins divin, mais cela ne l’empêchait aucunement d’apprécier le tout.  Devant lui, les flammes du feu de camp dansaient sous les caresses d’une douce brise qui avait su trouver son chemin jusqu’à lui.   Bientôt, les ténèbres allaient envahir cet endroit, bientôt le mystère de la nuit allait prendre la scène dans ce monde isolé du reste.  Si loin de la civilisation… ce qui est sans doute préférable afin de conserver le charme de cette merveille du monde.  La civilisation possède une tendance un peu maladroite à détruire ce qui avait afin d’y ériger ce que certains croient qu’il doit être.  La civilisation en un tel lieu finirait pas détruire le charme… cacher sous les maisons les secrets, les enfouir afin de les oublier.  Oui, il est facile d’oublier ce qui était et de rêver à ce qui sera. Assis en proximité du feu afin de demeurer au chaud en cette saison, notre vagabond tenait son journal prêt de son être.   De nombreuses personnes lui avaient fortement déconseillées de s’aventurer jusqu’ici en cette saison… mais il n’avait pu résister à l’inconnu.  Il devait voir de ses propres yeux.

Progressivement, les ténèbres envahissaient le monde, détrônant le jour une fois de plus. Ce changement, était-ce une lutte entres les astres célestes ou une simple succession volontaire par chacun ? Au-delà des cieux il y existait tant de mystère, de question sans réponses ! Les pieds sur le sol, un être ne pouvait que rêver et tenter de comprendre à travers des folles théories le monde qui l’entourait. Les prunelles de notre érudit étaient alors posées sur les cieux alors que devant lui le spectacle s’apprêtait à débuter. Certains diront qu’il s’agit de magie, d’autre qu’il s’agit d’un divin mystère, mais aux yeux de Lomion tout possède une explication logique. Même pour la danse céleste, les soleils et les lunes possèdent une relation mutuelle qui pourrait expliquer selon la configuration du monde en lien à celle-ci. Oui, la configuration du monde, voilà un sujet à débat. Les terres dites connues renferment encore de nombreux secrets… et que dire de ce qui est au-delà. Au-delà des océans, des montagnes et des cieux ! Rien ? Le néant ? Un puit sans fin ? Non, il ne veut pas y croire ! Cette logique est tout aussi rationnelle que de croire aux puissances divines… et tout être connaissant le Lhurgoyf pourra vous dire ce qu’il en pense des croyances religieuses. Une fraude, une réponse pour les simples d’esprits, tout simplement.

Journal en main et fusain dans l’autre, l’érudit devenu soudainement artiste tentait de répliquer ce qu’il voyait devant ses yeux à travers des schémas approximatif. Il ne s’agissait pas d’une main d’artiste, la lumière ambiante et des flammes dansante distordaient un peu le tout, mais cela n’étaient que des notes, ou du moins ce qu’il osait nommer ainsi. Un chaos, oui un véritable chaos! Un homme pourrait trouver son ouvrage et ne pourrait que prétendre tout comprendre et cela ne serait pas que faute de compréhension de la langue écrite. Voilà trois siècles et quelques poussières pour lui et le chaos ne semblaient point vouloir s’organiser. Son maître même avait parfois de la difficulté à bien comprendre les ouvrages et études de notre vagabond sans explication. Ah ce cher Dim… un homme bien sage. Qui sait, peut-être qu’un jour notre protagoniste aura la courtoisie d’organiser son ouvrage avant de quitter ce monde.

Alors que les ténèbres s’approchaient, un visage familier fit alors son retour après une petite aventure. Une oreille aurait sans doute pu entendre les ailes de l’oiseau de proie. Animus retournait alors vers son ami, notre protagoniste. Dans les cieux, la silhouette imposante du Hibou Grand-Duc tournait au-dessus du lieu de repos de Lomion. Notre protagoniste aurait tant aimé être en mesure de voir le monde à travers les yeux de la bête, de voir le monde de si haut. Une autre perspective, une autre façon de comprendre ce qui l’entoure. Voler… voilà un rêve un peu fou. Certes, il y existe certains Yorkas possédant cette capacité grâce à l’animal en haut, mais pour ce cher Lomion, la seule créature qui habite en lui est un monstre. Un être qu’il a appris à connaitre, maitriser, mais tout cela ne change rien à la nature des choses.

Qui était le véritable monstre ? La créature dormant en lui ou bien sa propre personne refoulant cette nature ? Refouler ce qu’il est, ne faisait-il pas de lui un être hypocrite ? Lui qui se disait champion de la vérité et du savoir ! À vrai dire, renier, n’était pas le terme appropriés, omission de cette vérité, voilà ce qui était sans doute plus juste.

Tandis qu’Animus s’apprêtait à se posé à proximité de notre protagoniste, la nature autour de lui semblait s’agiter. Au-delà du dense feuillage s’y trouvait un être, une créature dont le visage était encore inconnue. Il y existe sans doute un nombre impression de baroudeur qui se sont aventuré en ces lieux pour ne jamais en revenir. Leur disparation est un mystère et une chose est certaine, le vagabond espérait ne pas être la prochaine victime de ce destin. Il aurait pu se demander plusieurs questions, mais c’est une voix qui lui offrit une première réponse. Un simple ‘’Salutation’’. Un mot bien banal en autre lieu, mais ici un peu plus particulier. Notre être érudit n’offrit aucune réplique immédiate, refermant d’abord son journal tout en tendant une oreille. Il dissimula d’abord son ouvrage dans sa sacoche avant d’offrir à son tour une réplique.

‘’Salutation…’’

Une réplique tel un écho des plus flegmatiques. Non loin de lui une silhouette se dessinait progressivement. Le regard posé sur l’inconnu et demeurant en silence, il n’offrit point d’accueil à Animus lorsqu’il c’était posé non loin de lui. Le brillant oiseau n’y vit cependant aucune offense, comprend tout aussi bien la situation.

‘’Peu de gens s’aventure jusqu’ici… aurais-je droit de connaître qui va-là?’’

Une simple question, tout à fait logique, mais dont la vérité de la réponse à venir demeurait à déterminer. Il était que naturel d’être méfiant des étrangers, surtout en un tel lieu. Très peu d’aventurier venaient jusqu’ici… et un nombre nettement moindre possédaient de bonnes intentions. Il ne s’agirait pas là du premier truand à s’approcher de notre protagoniste… mais Lomion ne souhaitait point devoir assumer… non juger sans connaitre n’était tout simplement pas dans sa nature.

Il y existe dans les Gorges de Paramis de nombreuses merveilles connu et sans doute encore plus à découvrir. Le spectacle auquel notre érudit s’attendait d’observer n’est qu’un parmi tant d’autres disponibles pour le regard attentif des gens qui osent s’aventurer jusqu’en cette terre. Oui, les Gorges de Paramis est un endroit exceptionnel, remplis de mystère et de charmes, cela est un fait bien connu. Toutefois, avec les charmes exotiques d’une telle région y vient souvent les dangers qui le hantent l’obscurité. Les soleils couchés à l’horizon avec la danse céleste se poursuivant avec la venue des lunes, dans les ténèbres de la nuit de nombreuses créatures de cachent. Bien entendu, de dire que seul la nuit le mal sort est en soit bien faux, le jour renferme ses nombreux danger, mais la nuit… ah la nuit… il y est difficile d’y voir et tout semble plus effrayant. Alors que derrière nous un murmure, une branche qui craque… une ombre passante, l’imagination fertile est souvent la première cause des superstitions qui entoure la nuit. Cependant, il y existe là parfois un peu de vérité, il suffit de tout simplement la trouver.

La quête de la vérité, élucider le mystère de Gorge de Paramis, voilà la raison de la présence de notre protagoniste en ce lieu, mais en était-ce autant des autres visiteurs nocturnes ? Enfin, le terme visiteur est relatif, en cette terre, ce cher Lomion est techniquement le dit visiteur. Non seulement celui-ci n’est point natif de cette région de notre monde, mais il ne possède nul appartenance aux terres qui l’entoure. Il n’est ici, comme tout vagabond, qu’un simple visiteur. Oui, il a su vagabonder jusqu’à ce lieu, suivant ses pieds l’un et puis l’autre jusqu’à ce que la route devant lui s’arrête, possiblement que pour cette nuit, en ce lieu bien précis. Il ne s’agissait pas ici du fruit du hasard, il s’agissait ici d’une décision bien consciente de sa part… le hasard n’est que pour les gens ne connaissant point les probabilités. Les probabilités que l’étranger qui s’était il y a de cela un instant adressé à l’Éclaris, l’être dont l’identité demeurait masqué par l’obscurité, que cet être soit lui aussi un visiteur en ce lieu… quel était le nombre associé à cette probabilité ? Que leur chemin se croise dans les Gorges, en soi est peu probable, si celui-ci est en ce lieu un étranger. Toutefois, si cet être serait natif et résident de ces terres, alors les probabilités serait bien différente. Un être curieux de voir qui est le voyageur, celui qui possiblement transgresse des frontières non indiqué… qui sait. Mais seul le temps sera en mesure d’éclaire notre protagoniste sur les probabilités, d’apporter un peu plus de statistique afin d’accompagner la question et puis la réponse. Une réponse, voilà ce qu’il lui fallait et une réponse à ses questions il reçut.

La première réponse… un terran. Ah bien voilà une réponse plutôt vague concernant l’identité de cette inconnue, mais il n’allait pas pour autant retirer crédit à cette réponse. Peu intéressante en soit, d’une certaine façon, elle éveillait cependant d’autres questions. Pourquoi un terran était venu jusqu’ici? Ils sont des êtres particulièrement intéressant, cette peuplade plutôt curieuse au monde de vie bien différent des autres, il est possible d’y trouver des influences de tout autre cultures dans la leur, ils s’adaptent. Il ne faut cependant point les sous-estimer, la courte vie et leur mortalité fait en sorte que les terrans ont tendance à faire beaucoup en peu de temps. Enfin… cette réponse à elle seule ne l’éclairait pas énormément en ce qui concernait l’identité de l’étranger, mais celle-ci ne fut que le premier maillon de la chaine.

La seconde fut, un albinos. Est-ce en soit bien pertinent sur l’identité personnelle ? Les albinos sont en soit plutôt unique, très peu peuple notre monde… des sujets fascinant et mystérieux. Quel est la cause de ce manque de pigmentation ? Certains, un peu plus ignorants, blâme la chose sur les Dieux… pauvres êtres simplets. Non, une explication bien logique existe, mais le fait qu’ils sont très peu limite l’étude. Il serait faux de dire que la curiosité de Lomion ne fut pas piquée avec cette réponse. Cependant, ne connaissant aucun Terran, Albinos, ces deux faits aussi fascinant qu’ils puissent être, ne l’éclairait pas entièrement sur la question de qui il était.
Un troisième, quatrième, une suite de qualificatif afin de s’auto-décrire furent ensuite enchainés. Un Gélovigien… ah un homme de religion a qui, comme de nombreux Éclaris, Lomion s’oppose à l’occasion. Leur façon si aveugle de percevoir le monde, de croire sans logique et explication… cela explique sans doute un peu l’attitude de celui-ci face à notre protagoniste, du moins cela l’expliquerait si ce dernier avait que notre érudit soit Éclaris. La suite serait sans doute banale si ce n’était pas du qualificatif précédent. Un herboriste… un Gélovigien qui serait en soit, possiblement un être de science ? Il a connu des choses bien étonnante lors de sa longue existence, celle-ci ne faisait sans doute pas le top des surprises. Néanmoins, cela n’était pas moins intéressant. Épéiste et mage… c’est à croire qu’à ajouter cela n’était que dans le but d’intimider notre érudit… un peu inutile en soit… pourquoi ne pas tout simplement avoir sauter au dernier qualificatif qui fut sans aucun doute le plus fascinant.
Celui de monstre… ah les monstres… quel terme intéressant, surtout aux yeux d’un Lhurgoyf ! De dire qu’il était un monstre, quel drôle de concept… que connaissait-il réellement des monstres ? Était-ce là en rapport à sa personnalité des plus charmantes ? Oh oui en effet, il s’agissait là d’une approche presque monstrueuse, dont les manières étaient peu désirables c’est un fait ! Le vagabond ne pouvait s’empêcher d’être autant fasciné qu’amuser par l’utilisation de ce terme, monstre ! Était-ce à cause de son apparence en tant qu’Albinos ? Aux yeux de certains, il s’agissait certainement là d’une chose monstrueuse. Avoir une personnalité un peu plus jovial et légère, il aurait sans doute bien rit à cette description plutôt particulière ! Cependant, puisque la question lui avait été retournée de façon… monstrueusement plaisante, il était bien obliger d’y offrir à son tour réplique.

‘’Je suis navré si mes manière sont aux yeux d’un Gélovicien odieuse… ou peut-être est-ce aux yeux de l’herboriste… mais souiller… voilà une façon particulière de voir ma présence en ce lieu… cette question pourrait facilement être retournée… mais puisqu’elle ne fut d’abord posé, il est courtois d’y répondre…’’ dit-il d’un ton des plus flegmatique tout en démontrant d’un geste de la main le spectacle qui se déroulait devant leur regard… mais que le Gélovicien semblait ignoré, trop occupé à porter des accusation. ‘’Ma personne est ici afin d’étudier le spectacle qu’offre les Gorges, mais je doute fortement par votre énoncé que votre présence en ce lieu est pour la même raison… ‘’

Non, il n’avait pas immédiatement abordé les autres questions qui pourrait potentiellement être fascinante… il s’était tout simplement contenter d’offrir une réplique… avec un peu de chance le dit monstrueux personnage n’allait point trop empiéter sur les observations craignant que la logique détruise le mystère de ses Dieux!

Je suis la pistilose.

– – – – – – – –

Voilà qu’il venait d’offrir une réplique des plus froides à l’inconnu qui semblait s’être procuré de nombreux titres afin de s’identifier. Suivant cette réplique, le vagabond avait légèrement détourné son regard vers l’individu qui l’avait approché d’une façon moins de gracieuse. Bien entendu, il aurait été un peu absurde de supposer que dans un tel endroit toute rencontre allait être dans la grâce et la noblesse ! Il s’agissait des Gorges, pas d’un grand palais, s’il aurait souhaité des discours fleuris et poétiques, il n’était sans aucun doute au mauvais endroit. Cependant, la route est là où la connaissance de demain se trouve… de plus, il ne fallait point ce fier entièrement à l’apparence de l’érudit, à ses manières… ce dernier n’était point l’un des grands aristocrates de ce monde. Bien entendu, le nom, la réputation le précédait dans certains endroits grâces à son association avec les Éclaris. Les invitations aux soirées mondaines afin de discuter et débattre la sagesse du monde, il les recevait régulièrement. Toutefois, tenant difficilement en place pour bien longtemps, sa participation était très rare. Bien entendu, lorsqu’il s’agissait d’un entretien entre Éclaris, celui-ci se devait d’y répondre… enfin-là n’était point le moment de songer aux diverses occupations de celui-ci… l’inconnue toujours dans l’ombre demandait bien plus d’attention. Puisqu’il lui était impossible de retourner entièrement à son étude avec celui-ci épiant ainsi notre protagoniste, mieux valait voir ce qui allait en être… qui sait, il avait peut-être eut un coup de chance ! Peut-être qu’il était tombé sur un Gélovigien capable de penser logiquement !

Il lui portait donc une oreille attentive, écoutant les répliques qu’il avait à lui offrir. D’abord des excuses, peut-être était-il un homme civilisé après tout! A ces mots, notre protagoniste détourna son visage vers Animus qui semblait toujours aussi charmé par l’étranger. Bien que l’oiseau ait demeuré silencieux, il était évident que celui-ci n’avait point apprécié la façon dont l’inconnu s’était avancé vers eux. Le regard de la bête du de l’érudit c’était alors croisé durant un instant avant que notre protagoniste se détourne une fois de plus vers le visiteur. Les prunelles de celui-ci, familier à la lumière des flammes, avaient un peu de difficulté à bien discerner ce que l’obscurité cachait toujours. Écoutant ses mots, il finit éventuellement par connaitre le nom de l’inconnu, mais est-ce cela signifiait qu’il ne connaissait pour autant ? Il est possible de connaitre le nom d’une plante, mais cela ne signifie pas qu’on la comprend et connait pour autant. Il avait eu droit à un nom… et un autre titre, comme s’il n’en avait pas suffisamment déjà ! Heureusement que Lomion possédait une mémoire presqu’incapable d’oublier… sinon comment aurait-il pu retenir tous les titres attachés à ce dit Duscisio. Enfin, selon les dits de celui-ci… il était à la recherche d’une personne et par sa réaction, il était clair qu’il ne s’agissait pas de l’Éclaris.

Son visage s’était alors retourné vers les merveilles de la nature qui se trouvait devant lui… il aurait tant aimé être en mesure de les observer correctement, calmement. Cependant, il savait que trop bien que les choses tournaient trop rarement comme il était voulu initialement, il devait donc faire avec les circonstances. La vie n’était pas un laboratoire, ici il ne pouvait pas tout contrôler, mesurer et choisir. À vrai dire, même en laboratoire selon le cas il était difficile de contrôler. Toutefois, il pouvait choisir, de soit envoyer l’individu voir ailleurs, ou bien d’accueillir celui-ci et de suivre la route afin de voir où elle va mener. La seconde option pouvait être bien intéressant. C’est donc pourquoi le vagabond balaya d’abord une mèche qui s’était posé devant son visage avant de retourner son attention le dit Duscisio. Doucement il offrit alors réplique.
‘’Je suis navré de ne pas être celui que vous recherchiez, Duscisio, mais si ici devait être le lieu de votre rencontre, il vous est possible d’y prendre place.’’ D’un geste de la main, il invita celui-ci à ce joindre.

Il fit ensuite une pause, mais que de très courte durée avant de poursuivre

‘’Lomion, vous m’avez donné votre nom, il est donc courtois d’en faire autant.’’

Prenant un bout de bois, il brasa ensuite les flammes devant lui. Son regard s’était retourné vers les flammes dansantes avant d’ajouter.

‘’Ne craignez pas Animus, il a l’air bien austère ainsi… mais il ne vous fera pas de mal’’

Sur ses paroles, l’oiseau regarda attentivement les mouvements de Gélovigien qui se trouvait non loin. Il l’observait, ce méfiait, mais ne disait rien.

Ceci ne fut point une introduction des plus formelles, voir même loin d’être des plus agréables. Toutefois, l’érudit a su avec le temps s’y habituer à ce genre de situation, d’où sa capacité à demeurer aussi froid et calme malgré l’agressivité de l’individu qu’il rencontrait. Enfin, celui-ci semble avoir réussi à calmer ses ardeurs, ce qui ne peut qu’être bénéfique pour les deux êtres se trouvant en plein cœur des Gorges de Paramis. Le visage imperturbable de Lomion demeura donc le même depuis le début de sa conversation avec l’homme qui s’était présenté en tant que monstre, parmi les nombreux titres qu’il avait dit posséder. Les monstres, ah les montres… lui-même pouvait en être un, mais il préférait ne point éveiller la bête qui dormait en lui. Son cher ami, Animus, l’avait vu par le passé et ne souhaitait sans doute point revoir le maître ainsi. Cela expliquait sans doute en parti pourquoi l’oiseau ne semblait point être réjoui par la présence de l’étranger, dont les provocations aurait possiblement pu forcer le réveille de la bête.

Prenant une branche de sa main gauche, l’érudit poussa alors doucement la braise afin de réveiller quelques flammes qui ne souhaite que sortir. Sous les légers coups de bâton, un peu plus de lueur apparu, éclairant ainsi la figure de notre protagoniste. Il ne savait point comment la suite des évènements allaient se dérouler, mais à ça il pouvait y voir un certain plaisir. La découverte, l’inconnu, c’est pour cela qu’il vivait, la compréhension du monde était l’œuvre à laquelle il avait choisi de dévouer sa longue existence.

‘’Je ne crois pas que maître est le terme juste en ce qui concerne la relation avec Animus’’

Répliqua-t-il après avoir entendu le dit Duscisio utiliser ce terme afin de définir les deux êtres. Il s’agissait d’un étrange concept que la plupart des bipèdes considéré comme étant évolué semblait aimer. L’idée d’être maître de quelque chose, ce sentiment de pouvoir et de domination sur être ou objet dit inférieur à sa propre personne. Certes, sans ce concept il est probable qu’il y aurait là l’anarchie total, le chaos sans aucune organisation… car c’est dans la nature de souhaiter dominer. Nous dominons ou somme dominés…, souvent la liberté n’est qu’une illusion. Notre vagabond même n’est point un être entièrement libre, il est lui-même l’apprenti d’un maître. Enfin, là n’était pas le sujet de sa présence en ce lieu, l’étude de ce qu’est le maître, et son interlocuteur semblait avoir pris un intérêt à la raison de sa présence en ce lieu. Se retournant donc vers celui-ci, l’érudit répliqua alors :

‘’Les pierres de sphène… enfin leur présence et pourquoi celle-ci ne brille qu’en présence de la dite essence divine… un sujet d’étude, tout simplement…’’

D’un geste de la main, il refusa l’offre de nourriture de l’inconnu.

‘’J’apprécie votre offre, mais je vais devoir refuser… et puis, Animus préfère la viande plus fraiche… enfin, retrouver une personne au cœur des Goerges, voilà une idée assez particulière, car y naviguer ne se fait point avec facilité… et par le fait que les pierres de sphène ne souhaite point s’illuminer, serait-ce faux de ma part de croire que vous possédez de l’intra ?’’

Le regard de l’érudit était devenu perceptible à travers la pénombre alors que son visage s’était retourné vers son interlocuteur. L’intra était en soit tout aussi fascinant que le sphène, neutralisant l’énergie de la dite essence divine, un terme des plus absurde aux yeux de l’Éclari! Cependant, il s’agissait du terme utilisé, du moins jusqu’à ce qu’un être découvre ou puisse comprendre sa source, qui est sans doute loin d’être divine.

Ainsi il avait fait en ce lieu une nouvelle rencontre. Était-ce là un fait un peu étonnant ? Un coup d’œil rapide sur les Gorges de Paramis dicterait que seul les êtres les plus intrépides, voir un peu fou oseraient s’y aventurer, mais pourtant l’être que le vagabond avait rencontré en ce lieu ne semblait point être entièrement dément. Certes, il était toujours possible de dire que sa fascination et ses croyances religieuses faisaient de lui un être un peu moins saint d’esprit, mais aux yeux de la masse de gens habitants notre monde, les hérétiques tel que Lomion sont ceux qui passe plus facilement pour les fous. Certaines personnes diraient qu’il est absurde de remettre tout en question, de douter de l’existence des divinités, mais pour un être tel que notre érudit… de remettre le monde en question, de douter des dis faits … il n’y a rien de plus naturel.

Les paroles de son interlocuteur l’avaient amusé une fois de plus. Semblerait-il qu’il s’agissait là du genre d’être qui aimait bien discuter, d’énoncer ce qui est aux yeux de tous plus qu’évident. Toutefois, ce qui avait su amuser l’érudit ne fut pas l’approche et le fait qu’il balbutiait incessamment, mais son approche concernant les pierres de sphènes que notre érudit était venu étudier. Il avait d’abord fait la mention des faits… comme s’il croyait que l’Éclaris ne possédait aucune connaissance à propos de celle-ci qui appartenait déjà à la population générale, même à l’idiot du village. Oh il ne pouvait pas être plus d’accord sur les points qu’il mentionnait! Ce qui se trouvait présentement sous leur regards n’avait rien à voir, ou presque, avec ce qui était utiliser le commun de la populace. Non, ce qui se trouvait devant ses prunelles étaient bien différent, il y existait toujours un mystère. Bien entendu, les pierres de sphène que nombreux nommes simplement catalyseur, car le nom expliquait bien la principale fonction, possédait toujours leur mystère. Le simple fait d’être capable d’utiliser quelque chose ne signifie point qu’on le comprend. Un être peut lire les milles et une pages d’un ouvrage, cela ne signifie point qu’il a su comprendre ce qu’il a lu. Être capable de balancer une épée sans connaitre la physique qui se trouve derrière l’efficacité de celle-ci… et encore il y existe un nombre incalculables d’exemples possibles.

Toutefois, ce qui fut des plus amusant pour les oreilles de l’érudit fut la façon de le Géolvigien voyait la dite essence divine. L’érudit lui-même n’aimait pas ce terme, car l’utilisation même insinuait qu’il y avait quelque chose de divin à cette énergie. Bien sûr, son interlocuteur ne l’utilisait point par peur d’offenser ses propres croyances, des motivations bien différente.

‘’Le terme utiliser est incorrect, voilà pourquoi de tel recherche sont importantes, l’essence est en soit une source d’énergie que de nombreux utilises, mais il faut selon moi retirer l’idée qu’il s’agit d’une création divine. Son utilisation est si banal que les gens ne la questionne plus, ils utilisent un catalyseur tel un menuisier utilise un sabot…’’

D’’un geste de la main il démontra à nouveau les merveilles qui se trouvaient devant leurs yeux avant de poursuivre sur le même ton des plus monotone et sérieux :

‘’Ce qui est devant nos yeux, bien qu’il ne s’agisse pas de ce qui est communément utiliser n’est peut-être pas si différent, tout comme votre pierre d’intra possède sans doute un lien afin de maintenir l’équilibre naturel… vous pouvez observer une telle équilibre à travers la faune et la flore de notre monde, pourquoi n’existerait-elle pas aussi à travers les pierres de Sphène ? Nous ne les voyons que réagir que lorsque nous sommes présent puisqu’il n’y existe pas d’autre façon actuel de les observer, mais cela n’est qu’un détail qui peut toujours éventuellement s’arranger avec un peu d’investissement…’’

Son journal en main, l’érudit ce mis à gribouiller quelques mots, quelques idées qui aux yeux extérieurs pouvaient sembler des plus incohérentes. Ah des idées, un peu folle, mais l’œuvre d’une vie possède toujours un grain de folie.