[TERMINE] La vermine rebelle [MISSION]

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• Gélovigiens: 3
• Ascans: 0
• Marins de N.: 4
• Civils: 15

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- Walter cherche de Preux chevaliers.
_ Raël veut des clients.
_ Deirdre a besoin d'employé!

Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION]

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MessageSujet: [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION]   [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION] Icon_minitimeLun 5 Nov - 1:52

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Au fur et à mesure que les Cavaliers s’éloignaient du centre de Thémisto, les murs semblaient se parer de feuillages et de racines. Une mousse terne recouvrait les briques et, alors que la troupe tentait de progresser sur les allées, les chevaux renâclaient à fouler les pavés délogés qui semblaient sortir de terre à la manière chaotique des mauvaises herbes. Xeron hennit à la vue d’un imposant bloc rocheux en travers de sa route. Les gros bras tortueux qui rampaient sous la ruine indiquaient que cette pierre avait été repoussée par de puissantes racines, et elle verdissait déjà comme si la nature en faisant son repas. Kreen arrêta l’animal en tirant sur les rênes et se tourna vers l’homme qui dirigeait son détachement. Un Yorka ursin à l’âge avancé allait devant elle sur un cheval robuste ; il interrompit son cheminement peu de temps après la combattante.

« – Il est temps de laisser les bêtes, annonça-t-il de sa voix grave et bourrue. »

Tous s’exécutèrent en descendant de cheval et en confiant leurs destriers aux palefreniers qui les accompagnaient. Kreen laissa Xeron aux mains d’un jeune esclave au visage balafré. Elle détacha Charybde de la selle de sa monture et la mit dans son dos en joignant les sangles du fourreau à celles de son armure, puis fit quelques pas en avant. Elle observa les alentours pendant que ses collègues se préparaient à pénétrer le faubourg de Drys.

Les bâtiments qui les cernaient étaient imposants, mais creux et endommagés. La noirceur de la pierre de Thémisto était encore dominante, et les façades sèches restaient majoritairement nues. Les rares silhouettes qui osaient traverser le paysage étaient frêles et dégarnies, les rares murmures qui parvenaient aux oreilles guerrières rauques et éphémères. Les âmes locales étaient rampantes, plus proches de la vermine que de la populace – elles grouillaient dans l’obscurité des étages et des bas-fonds et fuyaient précipitamment les étrangers en se réfugiant dans leurs demeures éventrées. L’atmosphère friable et branlante du quartier n’avait pas la même saveur que le cœur de la Cité Noire;  les sombres desseins y paraissaient risibles, les sourdes manigances si facilement anéanties. La bordure du faubourg de Drys semblait être le repaire de tout ce que Thémisto avait de plus minable, la lie de cette ville aux vices déjà innombrables. Ce n’était pas là que les opposants au règne des Cavaliers sévissaient le plus ardemment, et l’armée de Démégor en était bien consciente, mais c’était bien ici qu’un grand nombre de ces pathétiques fils de chiens avaient élu domicile. La cité entière était le théâtre d’attentats et de sabotages contre les chevaliers du chaos, et ces derniers comptaient des ennemis dans tous les milieux, mais il y avait une race bien spécifique de racaille parmi cette horde de détracteurs et c’était juste là que se trouvait son nid pullulant. Ici naissaient les rebelles les plus stupidement hargneux, les pires des stratèges et les plus insupportables des teignes. Ils conspiraient dans le désordre, ourdissaient des complots maladroits, intriguaient par pur mécontentement et sans la moindre once de principe – leur insoumission adolescente était terriblement fielleuse et téméraire. Ils avaient beau n’avoir ni les moyens, ni même l’intelligence requise pour ne-fut-ce que cabosser le blason des Cavaliers de Sharna, leur phénoménale pugnacité se mettait trop souvent en travers de leur chemin et finissait toujours par ternir la réputation des guerriers. Par leurs actes de vandalisme et leurs discours, ils participaient grandement au manque de popularité de la Caste, et ce de manière accrue depuis la défaite de Thémisto contre Cimmeria. Kreen pouvait presque sentir l’odeur méphitique de la pègre ingrate autour d’elle.

Près des chevaux, ses compagnons finissaient de se protéger contre les spores du mal de Drys. Certains jetaient des sorts, d’autres usaient d’objets magiques – autant de stratagèmes pour épargner leurs systèmes respiratoires. Un mort-vivant de sa division lui lança un regard presque complice, ce à quoi elle répondit d’un hochement de tête aux allures fatalistes. Lorsque tous eurent fini d’enchanter leurs poumons, ils se réunirent autour de leur capitaine. Le Yorka répéta quelques-unes des directives énoncées le matin-même ; les cinq principaux suspects étaient les cibles idéales mais le but de la mission était surtout d’intimider le peuple et de faire passer un message clair. Il ordonna à ses hommes de se répartir par paires et de ne prendre aucun risque concernant le mal de Drys, y compris en ce qui concernait l’usage davantage de magie. Les Gorgoroths de l’expédition furent désignés pour explorer le faubourg plus en profondeur mais, étant en effectif restreint, ils se virent obligés de partir seuls dans autant de directions différentes. Kreen ne se fit pas prier. A peine l’ordre de rompre fut-il donné qu’elle disparaissait déjà derrière un mur mousseux et s’enfonçait dans le quartier maudit de Thémisto.

Elle croisa bien quelques enfants en haillons, et elle passa même un ou deux établissements encore hantés de soulards, mais il était clair que la population se raréfiait grandement. Tous ces personnages portaient des tissus sur le visage ou bien des masques, et certains d’entre eux étaient même déjà condamnés. Leur peau brunie attira l’œil du Séide – qui se réjouit grandement d’avoir déjà payé à Kron ce que chacun lui devait – mais personne n’osait soutenir son regard. La Cavalière choisit de s’enfoncer un peu plus vers le cœur du faubourg, même s’il avait des chances d’être désert. Elle ne comptait pas y rester très longtemps, elle souhaitait simplement sonder les alentours avec toute l’assiduité pour laquelle son état de défunte était aujourd’hui un avantage. Après de longs moments solitaires entre les habitations verdoyantes, elle aperçut enfin une silhouette digne d’intérêt.

A l’autre bout d’une ruelle assombrie par un lourd feuillage, la guerrière vit passer une ombre chétive affublée d’un long bec crochu. L’individu était furtif et disparut rapidement dans un passage adjacent, mais Kreen eut le temps de reconnaitre un de ces masques de médecin que ceux qui n’avaient pas les dons requis espéraient suffisants pour repousser les miasmes et les maladies. Plus intéressant encore, cette personne avait très clairement un poignard dans la main, or les habitants du faubourg de Drys avaient bien plus à craindre de l’atmosphère que de leurs voisins. Cette intrigante créature était bien la première que Kreen voyait porter une arme. Elle choisit donc de la suivre, sans grande conviction mais espérant sincèrement qu’elle ne se trompait pas.

La filature prit fin bien plus tôt qu’elle ne l’avait anticipé. Très vite, la Gorgoroth se retrouva dans une impasse dans laquelle l’inconnu masqué se tourna vers elle toute dague dehors. Kreen perçut une tierce présence dans son dos et salua l’embuscade d’une courte expiration à travers le nez, comme pour marquer son amusement.

« – Fichtre, souffla-t-elle ironiquement. Une voix juvénile et étouffée résonna dans le bec du masque médicinal.

– Tu vas regretter d’être venu ici tout seul, Cavalier ! Sans trop se presser, Kreen pivota pour faire dos au mur et pouvoir garder un œil sur ses deux attaquants. Elle ne répondit à la provocation qu’en dégainant Charybde, ce qui n’eut pas l’air d’intimider les rebelles.

– C’est notre territoire ici, toi et tes confrères de malheur n’ont rien à faire chez nous ! lança le second personnage. Lui portait un masque moins sophistiqué mais était un peu plus grand, et sa voix semblait déjà légèrement plus adulte.

– Au contraire, déclara Kreen, je vous cherchais, justement. Ce commentaire sembla troubler ses assaillants qui échangèrent clairement une œillade. N’importe quel rebelle zélé aurait fait l’affaire, mais en soi, la servante de Sharna ne mentait pas. Mes confrères de malheur aimeraient beaucoup s’entretenir avec vous, je vais vous demander de me suivre… ajouta-t-elle d’un ton étrangement neutre et formel. »

Son but ; les mener jusqu’au cœur de Thémisto et leur infliger la punition qui leur était due sur la place centrale. Elle savait pertinemment qu’ils ne coopéreraient pas et finiraient probablement à demi-morts dans un fossé mais elle espérait vraiment pouvoir les soumettre à la colère de Sharna devant un public passionné.


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Dernière édition par Kreen le Jeu 27 Fév - 20:22, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION]   [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION] Icon_minitimeMer 13 Fév - 0:38

Vous voilà coincée dans une embuscade qui semble être bien maladroite.
Mais alors que vous semblez toujours impassible face à la situation, vous pouvez à présent ressentir une certaine aura émaner de l'homme au masque le moins sophistiqué. C'est comme s'il attendait ce moment depuis longtemps si bien qu'il semble brûler d'une impatience nouvelle. Son sourire tressaute même derrière son masque tandis qu'il lance d'une voix énigmatique :

« Il serait stupide de votre part que de croire que vous êtes à présent en mesure de nous donner des ordres, ma chère. Vous ne pouvez plus écraser votre pouvoir par la peur car même vos maigres efforts pour y parvenir ne changeront pas ce fait : vous ne pouvez plus redorer votre blason.

– Oui, tout comme il a dit ! »

L'homme le plus vieux des deux soupire longuement en entendant les cris de son acolyte mais décide de continuer tout de même dans sa lancée en gardant cette tonalité bien étrange dans sa voix.

« – La révolution approche ! »

Bientôt, une flèche vous transperce l'épaule, mais ricoche sur votre armure dans un violent bruit de gong. Seulement, il est évident que ceci lance la sirène d'alerte : vous avez besoin de renfort ! Ou sinon, vous serez écrasé par le nombre ; vous remarquez qu'à présent, les toits grouillent d'ombres prêtes à vous dévorer. Vous et vos collèges cavaliers.

Que faire face à ce retournement de situation ? Cet homme serait-il plus informé que vous ne le pensez ? Qu'attend-il de vous ? Mais surtout… Pourquoi donne-t-il l'impression d'attendre la mort ?



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MessageSujet: Re: [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION]   [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION] Icon_minitimeSam 16 Fév - 19:18

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Les gantelets de Kreen tintèrent quand elle ajusta sa prise sur la garde de Charybde. Elle maintenant la lame vers le bas, la pointe près du sol, et elle se tenait légèrement courbée en avant afin de se permettre un large geste au moment de lever l’épée. Le ton que prenait le rebelle était de ce genre de suffisance naturelle qui ne présageait rien de bon ; ces brigands étaient pauvrement armés, visiblement affaiblis et encombrés par leurs masques, et c’est justement pour ça que leur surprenante arrogance incitait la Gorgoroth à rester tendue. Le jeune imbécile à sa droite faisait passer son poignard d’une main à l’autre et se balançait sur les côtés pour donner l’impression qu’il était prêt à bondir. En face de lui, son comparse plus bavard avait les mains sur les hanches et le menton haut – une attitude à la noblesse bancale que Kreen interpréta comme un appel au meurtre. Son discours était pompeux, étrangement formel, et transpirait une confiance en soi aveugle. La soldate était plutôt bien tombée ; le fléau qui rongeait Thémisto et noircissait la réputation des Cavaliers de Sharna se dressait devant elle en personne – cet individu incarnait parfaitement le parasitisme des dissidents hargneusement chaotiques dont grouillait la Cité Noire. Prêts à tout, indifférents aux dommages collatéraux et visiblement inconscients de leur mortalité, ces opposants au régime étaient aussi dangereux pour le peuple que pour eux-mêmes et n’étaient pas incapables d’embarrasser les seigneurs de Phelgra à condition d’être nombreux. Ils ne gagnaient jamais une bataille, mais le simple fait de les provoquer – ce qu’ils faisaient avec joie et brio – enfonçait une mince épine dans le pied de Démégor. Le Séide se trouvait là en présence d’un spécimen assez exemplaire, quoi qu’a priori légèrement plus éduqué que la moyenne, et elle venait de le dénicher sans effort. Comme quoi, ces délinquants cherchaient vraiment les ennuis.

Sa déclaration terminée, il couronna l’offense d’une menace peu créative que Kreen se souvenait avoir entendu autre part. La Cavalière hocha la tête ironiquement afin de feindre la curiosité, et adressa à l’impudent une moue exagérément perplexe. Elle était en train d’inspecter son camarade surexcité quand elle vit un trait foncer sur elle et ricocher sur sa spalière, à plusieurs pouces de l’interstice entre le col de son plastron et sa mâchoire à découvert. La mort-vivante se raidit et leva immédiatement les yeux vers les toits sur lesquels se découpaient peu à peu plusieurs silhouettes masquées. Kreen ne paniqua pas mais elle n’envisagea pas une seconde d’affronter seule cette charmante troupe. Elle baissa immédiatement le menton afin de protéger sa gorge, puis pivota sur la gauche, bondit sur le plus loquace des insolents, et fit une profonde entaille de son épaule au flan opposé. La ruelle étant étroite, elle dut faire un pas en arrière avant de profiter de son élan pour asséner un deuxième coup en travers du ventre de sa cible, achevant l’insurgé qui s’écroula dans un gargouillis pathétique. Ignorant les cris d’horreur qui s’élevèrent au-dessus d’elle, Kreen lâcha Charybde d’une main, l’attrapa par la lame à son centre de gravité, et se rua vers celui qui l’avait menée jusqu’à cette impasse.

Usant de son pouvoir de téléportation, elle se retrouva instantanément devant lui, et il n’eut ni le temps d’anticiper, ni celui de parer le coup de coude qu’elle lui infligea au visage. Elle saisit ensuite le bec de son masque et l’attira à elle pour mieux lui enfoncer son genou dans les tripes. Sonné, il s’affaissa en grognant – ce dont le Séide profita pour finir de l’assommer avec la garde de son épée et d’éloigner sa dague d’un coup de pied. Pendant ce temps, on lui envoya de nombreuses flèches, et certaines faillirent bien se planter dans sa chair, mais elle finit par lever le bras qui tenait encore son arme et invoqua un bouclier au-dessus de sa tête, se rendant ainsi hors d’atteinte. Elle demeura immobile un instant pour que ses assaillants digèrent l’information : ils venaient de la voir se téléporter et de se protéger d’un champ de force magique, peut-être était-il conseillé d’abandonner ? Kreen fixa quelques-uns de ces individus et adopta une pose assurée, à la limite du détendu. Elle ne dit rien, n’étant pas d’humeur jubilatoire, mais elle prit soin d’avoir l’air très peu secouée. Le désarroi de ses ennemis se traduisit par quelques arcs baissés avec hésitation, ce que la combattante ne prit pas le temps de savourer davantage. Toujours protégée, elle mit un genou à terre, passa une main sous le corps inerte et frêle du dissident juvénile, et y trouva une prise au niveau de son col. De sa force de défunte, elle le souleva et le jeta sur son épaule, évitant les pointes de son armure en maintenant son poids sur son avant-bras, puis elle ajusta sa prise sur les vêtements du malheureux. Enfin, elle se mit à trotter à reculons hors de la ruelle, réorientant parfois son bouclier magique. Lorsqu’elle se crut hors de portée des traits malhabiles mais insistants des rebelles, elle mit fin à la consommation de son essence divine et courut vers l’entrée du faubourg où elle avait laissé ses collègues.

Alors qu’elle commençait à sentir la pesanteur sur son bras invalide – l’adolescent n’était pas bien lourd mais la façon dont elle le portait n’était pas idéale, Kreen se réjouit d’avoir malencontreusement foulé cette fourmilière et ainsi mis à jour l’emplacement de la colonie. L’attaque l’avait surprise et elle n’avait pas pu faire beaucoup de victimes, mais elle s’en était bien sortie et savait maintenant où mener ses confrères. Arrivée à la bordure de quartier où son détachement s’était séparé, elle laissa tomber son chargement sur le sol devant les quelques collègues qui montaient la garde et rengaina Charybde avant de demander :

« – Des volontaires pour m’aider à faire un bouquet ? »


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Dernière édition par Kreen le Ven 1 Mar - 15:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION]   [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION] Icon_minitimeVen 1 Mar - 11:15

Certains des cavaliers regroupés commençaient à peine à baisser leurs armes après avoir vu une masse lourdement chargée débouler de cette ruelle, comprenant enfin qu'il s'agissait de leur collègue. D'autres tentaient toujours de comprendre qui pouvait être le paquet qu'elle venait de brutalement livrer à la gravité des pavés.

Son invitation goguenarde laissa quelques secondes de blanc, pour tout ceux qui n'avaient pas compris ou n'étaient pas sûrs de pouvoir la suivre au milieu des nuages de miasmes étouffants. Les cavaliers avaient toujours été lourdauds face à toute initiative qui ne sortait pas de leur Imperial directement, et il n'en fallut pas plus pour Alton pour s'insérer.

Arrivé quelques secondes plus tôt, il fendit l'escadron resté en retrait pour se présenter à cet éclaireur galvanisé.

-Ah parfait, voilà revenue l'avant garde. Han, et pas n'importe qui...

Son sourire de bienvenue -anormalement badin vu les circonstances- s'était immédiatement changé en rictus plus carnassier, dessiné en croissant de lune sur son visage sitôt qu'il reconnu Kreen.

-Je viens servir la horde de Sharna du mieux que je peux, je demandais justement si quelqu'un pouvait m'emmener rencontrer un de ces groupes d'agitateurs, et te voilà qui arrive. Franchement j'ai même pas besoin de prêcher quoi que ce soit quand la providence de Dieu se fait si évidente. Une disciple revenue me guider au coeur de la cité, ahahah.

Il écarta les bras de façon théâtral et vint se ranger aux côtés de Kreen, non sans piétiner son paquet encore étourdit au sol en passant, comme si il ne l'avait pas vu.
Les mâchoires se serraient en silence jusque là, mais beaucoup étaient maintenant prêt à mettre fin à son air arrogant. Mais encore une fois l'attention fut coupée par l'escorte du Haut-prêtre qui avait peiné à le suivre au milieu des rangs des Cavaliers, et s'extirpait enfin.

Émergeant d'entre les armures : deux moines en tunique crasseuse, armés de simples gourdins barbelés, et cinq coureurs des faubourgs. Vagabonds et orphelins, ils étaient faméliques et pourtant presque arachnéens dans leurs déplacement, si habitués qu'ils étaient de parcourir les rues sur leurs membres en brindilles. Les deux moines patibulaires vinrent de chaque côté de Kreen et Alton, pendant que le troupeau en haillon se rangeait derrière leur orateur, pour échapper aux regards noirs qu'il suscitait dans l'armée des monolithes de guerre.

-Je suis persuadé que je peux faire entendre raison à quelques uns des contrevenants, tout comme j'ai pu raisonner ceux-ci déjà. Je m'en voudrais de tous vous voir piétiner dans la fange juste pour briser en deux quelques affamés. Et si ça échoue ben.. on aura juste a les ramener vers vous pour que vous les abattiez.

Toujours pas franchement convaincu par la démarche du Haut-Prêtre, le chef d'escadron ursidé resta néanmoins silencieux, presque curieux, ce qui donna le ton à ses subordonnés. Il était peut être gourmand de voir ce que donnerait le plan de palabre du religieux.... ou plus simplement ravi de ne pas avoir à perdre des hommes dans ces ruelles venimeuses en de trop nombreux points.

-On est pas venus là pour te voir prêcher, vraiment pas. Mais je suis prêt à vous laisser dix minutes, pour aller patauger dans les spores à ma place. Mais si tu reviens criblé de flèches ou traversé de poignards ce sera pour toi.

-Parfait alors.

Alton écarte les mains et ferme les yeux, comme pour une prière. Mais au lieu de faire s'élever des cantiques, c'est une brume noire et épaisse qui monte doucement. Elle coule hors de lui, jusqu'entre les pierres déchaussées, puis s'élève doucement et monte jusqu'aux dessus de leurs têtes, au niveau des toits.
Il tape dans ses mains deux fois : ses esclaves squelettiques se dispersent et se mettent à escalader les caisses, les murs en ruine et les façades branlantes, comme des insectes, comme ils l'ont surement fait des centaines de fois par le passé pour chaparder et fuir. Faibles et désespérés, mais résolument habitués à leur milieu, ils gagnent les toits et disparaissent dans la brume.

-Les flèches je m'en occupe. Quant aux poignards, je suis sûr que votre vaillante guerrière saura m'en protéger.

Alton part en direction de la ruelle d'où avait surgit la séide, surplombé par un nuage opaque qui occultait la vision des toits. Il était habillé d'un long manteau noir mais au rythme preste de ses épaisses bottes de cuir on devinait une tunique confortable sous cette couche, prompte à libérer ses longues foulées par dessus les ruisseaux d'immondices.

Les deux moines étaient plus boursoufflés que réellement musclés et à leur façon abrutie de suivre leur maitre, on les devinait plus dissuasifs que compétents, cramponnés à leurs masses comme à un nouveau jouet plutôt qu'une arme.

-Oh et Alton... t'habitue pas trop à tes nouvelles poupées. Qu'ils te suivent ou te pourchassent : les rats de Drys sont à nous, et on décidera quoi en faire. Tous. Comme je disais, on est pas là pour t'aider à rassembler des fidèles.
T'es juste un appât.


-Oui ! Exactement comme Sharna le veux.
Allez Kreen, viens, guide moi.
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MessageSujet: Re: [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION]   [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION] Icon_minitimeLun 4 Mar - 18:57

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C’est une voix mielleuse bien connue qui répondit à la moquerie de Kreen, et la Cavalière ne prit pas la peine de dissimuler le sentiment que lui évoquait cette arrivée.

« – Han et merde… siffla-t-elle en jetant la tête en arrière. Dire que quelques instants plus tôt, elle était de bonne humeur. On ne lui donna même pas le temps de savourer sa découverte, il fallait maintenant qu’elle gère la présence de l’homme le plus agaçant du monde. Kreen fit volte-face sans s’approcher davantage du Haut-Prêtre, et l’écouta déblatérer les inepties qui faisaient sa réputation. »

Alton la prit à partie et lui lança plusieurs piques sardoniques, mais Kreen ne lui fit pas l’honneur de rétorquer. Non pas que cela ne la démangeait pas, mais elle avait d’autres chats à fouetter : elle comptait bien repartir aussi tôt que possible, après que ceux qui montaient la garde aient pris en charge son prisonnier. Alors quand le Gélovigien s’approcha d’elle, elle se contenta de hausser un sourcil et de se détourner de lui, comme s’il ne savait pas déjà qu’il l’insupportait. Elle aurait voulu ramasser son trophée et pouvoir se ranger auprès de quelques collègues mais les traîne-patins qui semblaient servir d’escorte au prêtre vinrent l’encercler, et elle se retrouva soudainement très proche de ces espèces de pantins abrutis. A la fois surprise, exaspérée et très légèrement dégoûtée, elle adressa un regard torve à un des civils et fit un pas en arrière pour mieux s’en éloigner. Si des murmures acerbes avaient parcouru l’assemblée, et que quelques commentaires fielleux avaient été lancés anonymement à l’arrivée inattendue de l’ecclésiastique, tous les Cavaliers se turent lorsqu’Alton et leur chef d’escadron échangèrent. Les guerriers restés là semblèrent approuver les paroles de leur meneur, et quand le religieux taquina Kreen encore une fois, certains ricanèrent sous cape. Peut-être que les autres éprouvèrent un peu de compassion, mais ils ne le montrèrent guère.

La mort-vivante frissonnait chaque fois que le Haut-Prêtre l’interpelait, non pas par crainte mais par désagrément. D’une part, c’était un être plutôt infect qui prenait un malin plaisir à irriter tout le monde – un trait de caractère qu’elle percevait comme puéril – alors l’entendre prononcer son nom était une garantie qu’elle s’apprêtait à passer un quart d’heure des plus horripilants. D’autre part, et cette douleur-là était bien plus insidieuse, la familiarité dont il faisait preuve avec elle ne lui rappelait que trop bien l’époque où elle lui était soumise. Ce n’était plus le cas ; en passant de prêtresse à Cavalière, elle avait quitté un milieu mal adapté à ses ambitions pour rejoindre celui pour lequel elle était faite, alors on aurait pu croire que croiser le chemin de son ancien patron était une belle occasion de se laisser jubiler… Pourtant, elle n’arrivait à tirer de son histoire aucune joie, ni aucun soulagement. Si elle était fière d’arborer le blason des Cavaliers de Sharna et se délectait jour après jour des crimes qu’elle commettait en son nom, elle ne voyait dans son passé que de mauvais souvenirs à oublier, et non la victoire qu’elle avait pourtant remportée sur la vie. Elle était parfaitement consciente de cet état de fait, de ce que ça avait de dommage et d’injustifié, mais il lui était encore impossible de se pavaner ironiquement au Temple de Sharna ou de se moquer ouvertement d’Alton ; autant de choses qu’elle aurait adoré pouvoir faire pour rappeler à ses anciens collègues et supérieurs qu’il n’y avait pas plus zélé que la servante de Sharna qui était déjà morte une première fois pour Lui et le referait une seconde fois. Elle était également consciente que la raison de cette retenue n’était autre que le Haut-Prêtre lui-même, et que cela était d’autant plus tragique que même s’il n’était qu’un unique individu, sa mort ne changerait rien à la difficulté qu’elle avait à se sentir triomphante sur lui. Parce que depuis le jour où elle avait glissé entre les doigts de Kron et qu’il s’était trouvé là, juste en-dessous, pour la recueillir, elle se doutait que rien n’avait vraiment été de son fait à elle. A la manière du nuage sombre et malsain qui semblait si souvent enrober Alton, la guerrière sentait en permanence flotter au-dessus de sa tête le soupçon qu’elle avait été manipulée, qu’elle l’était encore et qu’elle le serait toujours. Et cette façon pernicieuse qu’il avait de lui parler devant tous ses confrères n’était pas pour la rassurer.

Le Gélovigien s’était déjà engagé dans la ruelle qu’elle venait de quitter quand il retourna le couteau dans la plaie en la sommant de lui servir de guide. Une requête judicieuse, certes, mais à laquelle Kreen mit du temps à obéir. Sans lui répondre, elle se tourna d’abord vers le chef de son détachement.

« – Ils sont bien une douzaine. Celui-là est dans les vapes. Ça m’a tout l’air d’être un jeune aux capacités intellectuelles limitées, alors si je puis me permettre, je crois qu’il sera facile à interroger. Le Yorka hocha sévèrement la tête, tout à fait inexpressif. Kreen marqua une pause avant de poursuivre. Bon, je vais tenir la main au cafard. Elle prit alors la suite d’Alton et, arrivée à sa hauteur, accéléra pour les dépasser, lui et ses gorilles. Sa démarche preste trahissait sans aucun doute son mécontentement, et elle ne se tourna pas vers le prêtre pour lui faire ses reproches. Vous auriez dû venir avec des vierges de Delil, on aurait pu faire les fiers. »


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Dernière édition par Kreen le Dim 2 Juin - 19:44, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION]   [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION] Icon_minitimeDim 2 Juin - 17:54

Alton se tourna vers elle avec un regard qui semblait sincèrement surpris.

- C'est vraiment surprenant que tu ne réalises pas à quel point ta petite pique, que tu penses si spirituelle de sarcasme, est en réalité.. tellement juste.
Ça m'aurait précisément aidé à mieux convaincre ceux que je viens chercher.


Tout en parlant il avait laissé -sans se cacher- sa bouche se déformer sous trois rictus différents, de la condescendance à la compassion, en passant par l'amusement.
Son ton était lui aussi différent, à mesure qu'il s'éloignait à la fois du contingent de guerriers, autant que de son escorte qui se déployait aux intersections pour surveiller les embuscades.
Tout en s'enfonçant dans le dédale chaotique, il semblait n'apprécier que davantage leur situation, cherchant à plonger ses griffes dans la moindre entité. Que ce soit un faubourg ou une conversation.

- Enfin franchement... tu crois quoi? Que je suis assez naïf pour venir mettre à bas les rebelles avec une pincée de coupe-jarrets et une paire de brutes? Ça fait si longtemps qu'on ne s'est pas vus? Je sais bien que même si la guerre vous a diminués, Démégor a toujours assez de ressources pour claquer au sol des ressortissants de ce calibre.
Si je suis ici, avec autres chose que l'armée sainte de Sharna, c'est parce contrairement à vous... je ne ressens pas le besoin de punir ces impudents.
Je suis au contraire venu tenter de les récupérer. Les "sauver", ahahah.


Alton n'était toujours que du dédain, lié à de l'arrogance, elle-même saupoudrée d'une foi théâtrale. Et pourtant il n'était jamais le même, il n'était qu'une silhouette de même consistance, mais de forme changeante, et il était de ces moments parfois où la silhouette se redressait, s'affinant, car il n'hésitait pas à donner le fond de sa pensée, avec une effronterie que l'on confondrait sans soucis avec du bluff. Pour ceux qui ne le connaissait pas mieux en tout cas.

- Je sais pas si c'est le désespoir ou l'ambition qui a soulevé ces groupes, mais ce qui est sûr c'est que c'est drôlement osé de vouloir s'opposer aux Cavaliers et y'a sans hésité quelque chose de faire de leur sursaut. Vous ne voyez que des traines savates, mais je connais les gens d'ici, la plupart son venus se réfugier au Temple de Sharna, et quand je les ai vus.. Ahlala.. ils étaient si désespérés.. tellement prêts à tout. Même mourants, ils serviront les plans de Sharna si ça peut sauver leur âme, il faut juste orienter leur haine vers autre chose que les Cavaliers, pour qu'ils se rangent à nouveau sous Sa volonté. Et je suis là en personne pour y veiller.

Il cessa soudainement, comme si s'écouter parler ne le satisfaisait plus. La vérité c'est que les ruelles qu'ils empruntaient, d'abord sur l'initiative de Kreen, étaient maintenant laissées de côté par des directions que le Haut-prêtre lui pointait du doigt, en évoquant distraitement "un détour".

La brume continuait de les surplomber , parfois plus bas pour éviter de désigner leur position aux tireurs plutôt que de les en couvrir. C'était surement cette opération qui lui prenait tant de concentration qu'il n'en pouvait même plus déblatérer.

Il s'immobilisa en sifflant entre ses dents lorsqu'un groupe de cinq loubards se présenta dans la rue, en sortant d'un bâtiment qui avait déjà été saccagé de rage plusieurs fois.

-Putain... quand on a discuté de cette accord que tu voulais faire avec le patron, je savais que ça puait. Et je te vois.. avec une salope des cavaliers, et je sais. C'était un mensonge à deux ronds. Tu voulais juste nous réunir pour nous massacrer, t'es bien aux ordres de Démégor toi aussi.

La voix des saccageurs aboya un ordre, et ses quatre complices se ruèrent sur les deux Gorgoroths. Deux embusqués sortir également de bâtiments un peu plus loin dans la rue, prêts à faire feu avec des arbalètes de confection rudimentaire, apparemment sans s'inquiéter de savoir si la visée approximative pourrait blesser dans le dos leurs compagnons en pleine charge.

Sans que Alton n'ait eu le temps ni le besoin de doubler l'ordre, les deux brutes se rangèrent devant lui pour encaisser la ruée. Et de manière imperceptible, une silhouette noire arachnéenne se laissa tomber d'un toit, juste derrière l'un des tireurs qui leur faisait face, et l'égorgea par surprise avant que le moindre trait ne quitte son arme. Son allié le vit tomber au sol et tira la silhouette déjà décharnée, qui se brisa presque en deux sous l'effet de la traversée du projectile.

Devant eux se jouait un combat entre miséreux désespérés, tous déjà triplement condamnés par le fléau, le désespoir et l'insurrection. Ils plongeaient sans la moindre hésitation dans un combat pour quelques pavés poisseux, comme priant ces agents de Sharna de les envoyer à Kron.

Alton grinçait des dents devant cette échauffourée venu l'intercepter avant l'heure. Il se concentrait pour étaler son nuage au dessus du lieu de l'affrontement, persuadé que les cris et les cliquetis allaient rameuter d'autres embusqués alentours. Sa paire de gardes à massues parvint à peine à contenir trois assaillants. Il ne porta même pas un regard à Kreen, qu'il moquait et titillait depuis tout à l'heure, alors qu'elle était pourtant la seule personne présente à pouvoir le protéger contre le bandit furieux en armure de cuir, et son chef armé d'acier, seule vraie figure robuste de cette meute affamée.
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MessageSujet: Re: [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION]   [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION] Icon_minitimeMer 5 Juin - 3:06

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Abominablement pédants et familiers, les mots d’Alton se firent nombreux, et si Kreen le déplorait de tout son être, elle n’en était pas surprise. La verve du Haut-Prêtre était intarissable, et puisque tout – de sa voix à son vocabulaire – horripilait la Cavalière, elle avait tendance à ne l’écouter que d’une oreille. Alors qu’il l’assommait de questions rhétoriques et de déclarations soporifiques, elle jeta un œil par-dessus son épaule afin de suivre les misérables silhouettes que le Gélovigien avait envoyées sur les hauteurs. Les ombres frêles se faufilaient avec l’aisance de débutants et mirent un temps déconcertant à vraiment sortir de son champ de vision. Un grognement dédaigneux résonna dans la gorge de Kreen, et il fit à la fois office de commentaire au sujet de l’escorte et de réponse à l’interminable discours de son accompagnateur. La combattante demeura silencieuse un moment avant de se permettre une remarque rigide.

« – Moui enfin vous avez entendu mon chef d’escadron… Chef qui est présentement mon seul supérieur hiérarchique, soit dit en passant. Je suis ici en mission, et si je dois vous passer sur le corps pour l’accomplir, croyez-moi que je ne vais pas me faire prier. Son ton était plus menaçant qu’elle ne l’avait vraiment voulu mais elle ne le regretta pas. Elle savait qu’Alton s’en amuserait plus qu’autre chose, alors elle finit par accélérer le pas pour mieux appuyer son propos. »

Kreen n’eut malheureusement pas le temps de profiter de la distance qu’elle venait de mettre entre le religieux et elle. Il changea rapidement de sujet pour lui indiquer la direction qu’il souhaitait prendre, ce à quoi elle répondit en se tournant vers lui et en secouant la tête négativement comme elle l’aurait fait à l’adresse d’un demeuré. Il ignora bien sûr son objection et s’engagea dans une ruelle latérale, alors la Cavalière se mordit la lèvre inférieure et dédia au Haut-Prêtre un geste des bras fort impoli. Elle songea à continuer sa route seule – après tout, escorter Alton n’avait pas été un ordre direct de son capitaine – mais tout ce qu’elle risquait, c’était de se faire assaillir de nouveau. La lamentable troupe d’empotés que le Gélovigien traînait derrière lui comme une cane ses canetons avait beau lui faire pitié, ils étaient sept en tout, et donc pas complètement négligeables. Elle choisit donc de prendre leur suite en se répétant les mots « dix minutes » afin de ne pas se faire un ulcère.

Quelques secondes seulement s’écoulèrent avant que la compagnie ne se fasse embusquer. Ce qui ressemblait au meneur des attaquants s’adressa à Alton et Kreen dégaina Charybde aussi vite qu’elle le put. Elle lança un regard assassin au clerc et, en le bousculant pour passer devant lui et ses gardes du corps, siffla une insulte si grossière qu’elle espéra presque qu’il ne l’ait pas entendue. Le prêtre ne répondit pas aux accusations du dissident, et le combat s’engagea de manière si absurde et chaotique que la Cavalière enragea presque. Deux impudents s’attaquèrent à elle armés respectivement d’une hache et d’une épée courte, et elle entreprit de les mettre hors d’état de nuire avant de se préoccuper de qui que ce fut d’autre.

Elle para un coup du premier en faisant glisser sa lame le long du manche de la hache, forçant ainsi l’insurgé à lever le bras plus qu’il ne le désirait et à se faire emporter par le poids de son arme. Elle s’attaqua ensuite au second, qui maniait un glaive certes léger mais si mal aiguisé que la combattante laissa simplement sa spalière encaisser son assaut. Elle riposta en lui sectionnant tout à fait la main d’un geste ample : le malheureux bascula et se tortilla à terre tandis que son allié se jetait à nouveau sur Kreen. S’il avait l’air capable d’être précis, il était lourd et lent, et la guerrière l’esquiva aisément avant de lui fendre le flan trop profondément pour qu’il ait une chance de survivre. Elle donna des coups de pieds dans les armes tombées à terre afin de les éloigner de leurs propriétaires et se tourna vers le reste de l’affrontement en ignorant les infâmes geignements de ses victimes. Elle constata ainsi que les deux lourdauds du prêtre avaient bien du mal à retenir les coups de leurs adversaires, et que déjà deux cadavres agrémentaient la scène. Un bref regard vers les hauteurs lui indiqua qu’un des éclaireurs d’Alton bataillait contre le dernier arbalétrier mais que les autres avaient disparu. Se sachant hors de danger pour quelques secondes, Kreen décapita le révolutionnaire qu’elle avait déjà condamné avant de se pencher sur le second, d’appuyer sa botte sur son avant-bras, et de le priver de sa seconde main. Puis elle courut à la rescousse de l’ecclésiastique.

Elle fendit le dos d’un attaquant et se prépara à l’achever, mais un carreau vint rebondir sur le col de son armure. Elle pivota sur le côté pour repérer le tireur et vit une masse sombre s’écraser sur le sol : un des coupe-jarrets d’Alton n’était plus, les trois autres étaient Sharna sait où, et l’arbalétrier restant était désormais à couvert. On ne voyait plus que son arme dépasser de derrière un mur, et ses traits n’étaient pas sans rigueur. L’un d’eux atteignit le bras d’un colosse qui n’abandonna heureusement pas pour autant. De son côté, Kreen finit par occire le rebelle qu’elle avait affaibli et se rangea contre un mur le temps d’analyser la situation. Deux gorilles contre deux civils, et Alton qui gesticulait derrière ses protecteurs. Ces derniers avaient beau être forts, ils étaient maladroits, et leurs ennemis avaient globalement l’avantage. Il était temps pour la Cavalière de leur venir en aide, et elle était prête à le faire quand elle entendit trotter au-dessus de sa tête. Elle leva les yeux vers les toits et aperçut la silhouette de l’arbalétrier longer un mur à grande vitesse : Kreen en déduit qu’il avait soit l’intention de se joindre au combat, soit l’espoir d’aller chercher du renfort. Aucune des deux options n’était désirable. Elle jura avant de rengainer Charybde et de se munir de sa paire de dagues, échange qui lui prit assez de temps pour perdre le fugitif de vue. C’était certain, il allait rameuter ses confrères.

Avant que son sang ne fasse un tour, elle se téléporta au sommet du mur d’en face et chercha le dissident des yeux. Son ombre lui apparut entre deux colonnes, et elle usa une seconde fois de sa magie pour mieux se retrouver sur lui. Elle planta Thelxiépie dans l’estomac de sa cible, plusieurs fois, et couronna le tout d’une profonde entaille à la gorge avant de pousser son corps dans le vide avec rage. Puis elle prit le temps d'apprécier sa victoire avant de retourner auprès d’Alton et de ses esclaves sans vraiment se presser. Elle espérait sincèrement les trouver mort tous les trois. Elle se voyait déjà plonger deux doigts dans le sang de ses meurtres et orner un mur du symbole de Sharna.


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MessageSujet: Re: [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION]   [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION] Icon_minitimeDim 7 Juil - 16:30

Alton était avant tout inquiet de ce que le raffut pourrait entrainer. Il scruta les différents intervenants du combat, et la situation donnait l'air de se stabiliser autant que possible. La première salve de trait d'arbalètes avait heureusement été distraite par l'un des coureurs famélique, ce qui lui donna le temps de jeter un oeil derrière eux. Personne ne les prenait à revers.

Il reporta donc son regard sur l'affrontement. Kreen fendait le combat de façon extrêmement satisfaisante. Les cavaliers étaient surement parmi les combattants les plus féroces du monde, et leurs opposants était des gredins affamés et malades. A défaut d'être spectaculaire, le combat demeurait plaisant à voir grâce au surnombre.

Elle disparut littéralement de la ruelle pour se mettre à chasser un fuyard sur le toit, à en juger par le bruit. Il n'avait plus réellement de visuel sur leur position, mais ils s'étaient trop éloignés pour rester dans son nuage de toute façon, qu'il lui soit utile ou non.

Il décida donc de relâcher son pouvoir qui retomba dans la ruelle comme une brume paresseuse. Le voile épais commençait déjà doucement à se dissiper alors qu'il tombait sur les quatre combattants restants, mais demeurait déstabilisant.

Ils se voyaient encore entre eux, et continuèrent leur affrontement, mais sans voir le haut-prêtre les contourner.
Certain de ne pas se prendre un tir perdu dans le dos, Alton se positionna derrière les deux pillards. Personne n'avait encore été blessé mortellement, mais ils étaient partiellement entaillés et complètement épuisés, lui donna l'avantage malgré ses modestes capacités guerrières. Il sorti donc son kriss et à la faveur de l'opacité, il en surina un rapidement dans le bas du dos, le faisant tomber au sol, avant de frénétiquement asséner de multiples coups dans le bras du second, le déstabilisant assez pour qu'il meurt d'un coup de massue brutal.

Qu'il ait ou non affiché un rictus sadique en s'exécutant, personne n'aurait pu le voir à cause du brouillard.

Son pouvoir se dissipa finalement complètement, redonnant pleine visibilité sur le carnage. L'un des deux balourds se laissa tomber au sol pour reprendre son souffle et examiner la profondeur de ses coupures, quant au second il usa de ses dernières forces pour achever les vaincus -gigotants de douleur- en enfonçant leur visage d'un unique et puissant coup de massue. Kreen ne lui avait pourtant pas laissé beaucoup de travail à faire.

Alton scruta la ruelle, seulement ne n'était ni pour vérifier l'arrivée éventuelle de nouveaux attaquants, ni pour compter le nombre de victimes. Il scruta un point à peine visible sur les pavés, une forme trouble qui repassait partout où sa brume s'était dissipée, avant de terminer de ramper au premier point de téléportation de Kreen pour en siphonner les résidus. Le nettoyeur était en marche, et cette pensée le fit grimacer.

-Attends, pas celui là. Laisse le encore un peu.

Alton s'approcha du dernier brigand qui poussait des râles inquiétants, avant que le bourreau de l'exécute. Il s'agenouilla de chaque côtés de sa tête, et posa ses mains sur son crâne.

-Je pense pas avoir encore le loisir de couvrir notre progression au beau milieu de la rue. Mais il pourrait nous donner le luxe d'un raccourci.
Allez dis-moi... d'où vous veniez ... par où on peut passer pour rejoindre votre refuge?


Il continua de répéter la question d'un ton tantôt solennel, tantôt emprunt de rage. Sa cible était faible est malléable, ce qui rendait son esprit facile à sonder, mais elle était également mourante, ce qui en rendant le contenu incroyablement trouble. Mais à force d'orienter la question, il réussi à atteindre les souvenirs récents du chemin qu'ils avaient empruntés.

Le Haut-Prêtre se releva, la tête haute, l'air satisfait. Il n'avait pas vu exactement à quel moment Kreen était revenue prêt d'eux, mais il lui offrit un signe de tête.

-J'ai pu observer de nombreuses fois les Cavaliers de Dieu à l'oeuvre, il est certain que tu n'as pas usurpé ta position en leur sein. Cela ne fait aucun doute que bientôt c'est toi qui mènera ce genre d'expédition, et pas seulement l'avant garde.

Il s'enfonça dans le bâtiment immédiatement à leur gauche.

-Par ici, on va bientôt rencontrer leur chef. Et Kreen, ta patience sera bientôt récompensée. Peu importe ce que tu m'entendras lui dire, tu peux être sûre qu'à la fin de cette excursion, je me rangerai à la volonté de Sharna, et le devenir de cette zone vous appartiendra. Tu feras ce que tu veux d'eux sans que ça ne me pose de soucis.

Il progressa au milieu des cahutes en ruine. La zone était dévastée. Effondrée par endroit, barricadée à d'autres, mais un chemin y avait été dégagé récemment. Quelques débris de bois retournés, quelques murs brisés, c'était manifestement le chemin que la bande venait d'emprunter pour rejoindre le lieu d'embuscade, et Alton remontait la piste le regard fixé sur un recoin de sa tête.
Les deux balourdes suivaient en frottant maladroitement leur épaules contre les maigres embouchures découpés à même les façades. Fatigués, mais toujours déterminés, ils avaient disposés des onguents au contenu incertain sur leurs coupures. Ils suivaient Kreen, à défaut de pouvoir la doubler.

La progression se faisait principalement sous les toits, mais ils traversèrent une cour un instant, au dessus de laquelle on pu voir passer trois coureurs revenus de leur exploration, resserrant les rangs à l'approche de l'objectif. Ils avaient surement repéré Kreen effectuer sa course sur les toits, se téléportant avec une célérité bien supérieure à celle que leur membres arachnéens ne leur offraient.

Enfin leur piétinement de débris se termina, dans une grande bâtisse qui avait dû être un entrepôt ou une auberge. L'intérieur était complètement dépourvu de meubles, rendant la conclusion compliquée.

Une vingtaine d'hommes et femmes les y attendaient, quasiment tous masqués. Ils étaient disposés à divers recoin de la pièce, en concave, mais sans être vraiment en position de combat. C'était manifestement un camp de replis, on y fourbissait les armes, taillait les flèches et séchait la viande... surement animale.

Un homme s'avança avec une moue sceptique, vêtu d'une armure de cuir complète , agrémentée de quelques touches de tissu rouge. Manifestement le chef.

-Ah te voilà, Haut-prêtre. Je vais être franc, je pensais pas que tu te pointerais. Et surtout pas que tu arriverais vivant.. enfin. Façon de parler.


-Melend, c'est un honneur. Au nom de l'église, je ne pouvais pas me permettre de vous faire faux bons. C'est vrai que progresser dans les faubourgs et devenu incroyablement fastidieux.. mais c'est justement pourquoi je suis venu en personne. Des troubles aussi violents méritent un effort particulier.
Malheureusement j'ai cru comprendre en route que tous vos lieutenants n'étaient pas partants à l'idée d'un accord?


Le chef de la troupe émit un rictus dépourvu de surpris, il semblait comprendre le propos, sans demander le moindre détail sur ce qui avait pu se passer.

-J'ai cru voir que certains de mes hommes étaient pas restés ici à t'attendre... honnêtement je pensais qu'ils venaient juste à ta rencontre, pour te montrer la route. Mais il faut comprendre, en c'moment la prise d'initiative est très fortement encouragée...

-... d'où ma présence ! Que ce soit le colosse et maintenant la rébellion: cette partie de la ville est ravagée, inhabitable. Ma proposition reste telle que votre frère l'a transmise : je vous propose d'investir et de diriger une partie des terres de l'église. Deux de nos congrégations ont été envoyées en mission dans d'autres région, ce qui laisse certaines de nos bâtisses libres. J'y ai tout de suite vu l'occasion de vous y héberger, en échange de votre concours à l'entretient des affaires courantes.

L'un des hommes se laissant tomber de la caisse où il était assis et vint prendre la parole, sans réellement consulter son chef.

-Ouais on a déjà eu droit au topo.. mais putain pourquoi est-ce qu'on se ferait chier à devenir des larbins de l'église hein? Et surtout pourquoi on ferait confiance à un roi des menteurs comme toi, tu vas juste nous entrainer dans un traquenard pour que les cavaliers nous charcutent plus vite. Moi je dis ils ont peur de nous, c'est juste une façon de nous débusquer...

Melend resta bras croisés à côté de son lieutenant, partageant manifestement son point de vue, silencieusement.

-Ça fait des dizaines d'années que les âmes perdues de Thémisto viennent se réfugier au Temple de Sharna. J'ai même accueillis certains de vos proches, paniqués par le cataclysme.
Je connais les gens d'ici, et je connais votre valeur. Votre groupe a réussi à maintenir fonctionnels plusieurs quartiers pendant des années et cette révolte est à mes yeux.. une ultime épreuve de Sharna.

Certes les Cavaliers sont diminués, mais Démégor connait cela, il l'a vécu de nombreuses fois depuis plusieurs siècles et ça ne suffira pas à les désarçonner. Vous allez tenir quelques jours, quelques semaines... jusqu'à ce que vous vous entretuez, creviez de faim, ou qu'il ordonne à Wode en personne de venir nettoyer le coin.
Je vous donne une issue. Une opportunité. Vous avez juste à orienter cette combativité contre les autres groupes rebelles de la partie est, plutôt que d'aller vous empaler contre les pieux des Cavaliers qui vous attendent à la périphérie. Et une fois votre volonté acquise, une fois que vous aurez distrait Sharna, il vous ouvrira les portes de son église, et je serai fier de vous y héberger le temps que vous récupériez vos forces, avec des survivants de la cité, peut-être même de votre famille, déjà en convalescence dans nos murs.

Vous pourrez collecter les taxes et aider à gérer les domaines que possède l'église, comme vous le faisiez déjà avec les commerçants de ces rues désormais contaminées. Et dans quelques temps, quand l'infestation et les émeutes seront amoindries, vous pourrez revenir ici et rebâtir votre quartier comme vous le souhaitez. Au lieu de vous considérer comme une mafia d'oppression, vous serez reconnus comme les fondateurs légitimes du nouveau Thémisto.


Sans même en faire l'appel, les rebelles se réunir pour se concerter. Ils haïssaient les cavaliers mais depuis le début des évènements, leur hardiesse initialement poussée par le désespoir se voyait régulièrement étiolée par la rudesse de leurs conditions de vie. Ils se battaient surtout pour défier leurs tyrans, mais c'est peut être bien la première fois qu'ils voyaient une vraie issue à tout cela.

Alton s'était trouvé un soudain intérêt à aider ses deux sbires à panser plus sérieusement leurs blessures, pendant que les hommes délibéraient.

Un groupe de cinq hommes s'approcha de Kreen, l'ayant reconnue comme faisant partie des Cavaliers. Ils semblaient très enclin à accepter la proposition, mais vinrent vers elle pour demander son avis malgré son air si peu loquace. Ils empilaient les questions : à quel point Alton était fiable, à quel point les cavaliers étaient d'accord avec cela et les laisseraient quitter la ville sans les abattre.

Le temps passait et deux groupes se découpaient : certains gravement malades et résolus à en finir par les armes. Convaincus que jamais les cavaliers ne pourraient éteindre toutes les rébellions à travers le pays, qu'ils n'étaient que les martyr du début d'une nouvelle ère pour Phelgra.
Les autres, plus réfléchis, estimaient qu'il valait mieux se plier aux institutions de Sharna en place, plutôt que de les combattre, et voyait salue et richesse à aider l'église, plutôt que de devoir s'entretuer pour des taudis.

Certains naïfs commencèrent même à demander à Kreen si il était possible qu'elle les prenne comme recrues parmi les Cavaliers. Melend était de ceux là, plus agile que puissant il semblait être assez bon combattant pour avoir survécu tout ce temps, que ce soit à la tête d'un gang, et aujourd'hui d'un groupe de rebelles.
Il n'était pas assez bête pour croire que les cavaliers recrutaient parmi les faubourgs, ni qu'ils pardonnaient les mutins, mais il était assez sûr de lui pour vouloir tenter sa chance malgré tout.
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MessageSujet: Re: [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION]   [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION] Icon_minitimeMer 10 Juil - 0:30

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Une moue déçue passa fugacement sur le visage de Kreen quand elle retrouva ses accompagnateurs en vie. Elle n’en avait donc pas fini avec les manigances d’Alton, et elle devrait supporter ses bavardages encore un moment. Quand elle rejoignit les lieux du massacre, les deux gorilles du Haut-Prêtre étaient de nouveau en bonne posture, et elle vit même l’ecclésiastique infliger une profonde entaille à un de leurs attaquants avant de le laisser succomber aux coups de son sbire. Elle se posta au bout de la ruelle, presque détendue, et assista passivement au dernier acte de cette pièce sanglante mais pitoyable. L’ombre qui planait au-dessus du Gélovigien commença à se dissiper ; la guerrière prit cela pour un signe qu’elle pouvait se rapprocher sans crainte de… De quoi, au juste ? Elle se pinça les lèvres. Ce brouillard d’essence n’inspirait confiance à personne, mais elle ne savait pas du tout ce qu’il pouvait bien représenter et s’il pouvait lui être nocif. Elle partait simplement du principe que cette magie s’assortissait à la déloyauté de son propriétaire.

La Cavalière fit quelques pas mesurés en scrutant les alentours et finit par s’arrêter non loin d’Alton. Elle tendit l’oreille afin d’écouter les mots que le prêtre adressait à l’insurgé qu’elle avait estropié. Non seulement elle voulait savoir ce qu’il mijotait, mais elle voulait aussi être certaine que celui qu’elle avait choisi comme survivant conserverait son statut. Elle était là pour obtenir des informations sur les projets des dissidents et pour en traumatiser quelques-uns au passage – ce pourquoi elle mettait un point d’honneur à laisser des rescapés, or les ogres du Haut-Prêtre avaient achevé tout ce qui gigotait à part l’infirme et elle ne comptait pas les laisser mettre à mort son élu. Alton semblait être conscient de tout cela mais ça ne le rendait pas plus digne de confiance, alors elle s’approcha davantage pour garder un œil sur ses gestes. Le voir à l’œuvre la mit légèrement mal à l’aise parce qu’elle savait que sa façon de lire les pensées d’autrui était insidieuse et irritante. Elle en avait fait les frais assez souvent pour qu’une grimace perturbée déforme ses traits tout le long de l’interrogation. Des souvenirs indésirables s’éveillèrent doucement et se mirent à ronger ses nerfs. Sous son casque, ses sourcils s’arquèrent et son nez se fronça lorsque le Gélovigien relâcha sa prise et se releva avec arrogance tel un artiste fier de son travail. Les flatteries avec lesquelles il la couvrit ne firent qu’empirer son angoisse. Elle se contenta de pousser un soupir exaspéré et de regarder ailleurs.

Le Haut-Prêtre se mit alors en mouvement, sachant désormais parfaitement où aller. Kreen était prête à lui emboîter le pas lorsqu’elle remarqua que les deux gardes du corps s’approchaient du rebelle amoché. Elle se rua sur eux, la lame de Thelxiépie pointée vers la gorge du plus grand.

« – Pas celui-là, on a dit. Vous êtes idiots, ma parole… »

Ils reculèrent en grognant et contournèrent le miraculé qui jetait des regards affolés dans tous les sens. La combattante le toisa et quitta les lieux silencieusement.

Elle rejoignit la troupe, doubla les colosses, et entreprit de progresser à la même hauteur qu’Alton mais aussi loin de lui que possible. Bien entendu, on ne lui laissa aucun répit ; le Haut-Prêtre la bénit de ses vaines promesses et de son amitié factice.

« – Il va falloir arrêter de croire que je suis là pour obéir à vos ordres et attendre votre bénédiction. Que ça vous pose problème ou pas, je vais faire ce pour quoi mes supérieurs m’ont envoyée. Elle marqua une pause, hésitante, mais finit par cracher son venin. Je suis navrée si je vous manque mais je ne suis plus sous vos ordres et vous devriez vraiment vous rentrer ça dans le crâne, Alton. Elle faillit l’appeler « Haut-Prêtre » comme il était attendu d’elle mais cela aurait rendu son propos ironique. »

Elle regardait droit devant elle, les poings serrés sur les gardes des poignards qu’elle avait dégainés lors de sa tirade. Cette façon qu’il avait de s’adresser à elle comme si elle était venue l’escorter commençait à la mettre en rogne. Elle se mit à se demander ce que Sharna penserait si elle assassinait son plus prestigieux messager, mais ses pérégrinations philosophiques furent interrompues par des bruits de pas au-dessus de leurs têtes. Aux aguets, Kreen leva les yeux et aperçut les silhouettes d’un groupe de locaux qui trottaient dans la même direction que le quatuor. La guerrière se crispa et fixa le Gélovigien qui ne sembla pas tiquer à la vue de ces ombres. Il les regarda disparaitre sans même ralentir, alors la Cavalière ne dit rien. Il semblait évident qu’Alton les menait au repère des terroristes, et peu importe ses projets, elle pouvait en profiter pour mener à bien les siens. L’incertitude la fit se raidir, mais elle trouva un peu de quiétude dans le frottement mat de ses lames contre le cuir de ses gantelets. Elle maintenant les pointes de ses dagues vers elle par discrétion, et le sentiment d’être armée convenablement dans un environnement étroit la rassurait sur ses capacités à combattre en toutes circonstances. Seul Sharna savait quand elle aurait de nouveau le loisir de manier Charybde.

Les ruines du faubourg étaient couvertes d’une végétation aux teintes sinistres et les quatre intrus y crapahutèrent un moment avant d’atteindre ce que le Haut-Prêtre semblait chercher : un large bâtiment vide et éventré, taillé grossièrement dans la pierre noire de Thémisto et rongé par un lierre aux allures reptiliennes. Alton en passa le seuil avec confiance mais Kreen repéra bien assez tôt que de nombreux inconnus l’y attendaient, alors elle se figea près de trente pieds de l’endroit. Les serviteurs du clerc, eux, la dépassèrent sans poser de questions. Elle se mordit la lèvre, affirma sa prise sur ses armes, se tassa, et jura sous cape avant de rejoindre le reste de sa compagnie d’un pas lent. Une fois sous le toit bancal, elle balaya la pièce principale du regard avant tout et inspecta chaque individu aussi attentivement que la faible lumière lui permettait. Beaucoup étaient armés, mais aucun n’avait l’air en excellente santé. Il y avait fort à parier que ces masques qu’ils portaient étaient inefficaces. Nonobstant, la Cavalière sentit une pression désagréable monter en elle, et elle aurait aisément admis ne pas se sentir en sécurité. Elle n’était pas capable d’affronter vingt personnes à la fois. Peu de gens l’étaient. Elle resta donc en retrait, mais pour une fois, elle prêta une attention toute particulière à Alton. Lorsqu’un homme à l’équipement notable s’approcha de lui, elle songea qu’elle saurait enfin ce qu’il magouillait.

La conversation révéla bien des choses. Ce sale rat passait donc bel et bien des marchés avec la vermine qui s’amusait à commettre des attentats contre les Cavaliers de Sharna. Kreen ouvrit des yeux grands comme des soucoupes, moins par surprise que par offense. Si le Haut-Prêtre n’avait aucune obligation envers l’armée de Démégor, il en avait envers son Dieu, et elle considérait bien sûr que cela revenait plus ou moins au même.

« – Fils de catin… siffla-t-elle entre ses dents. La situation devint un peu plus excitante quand un second civil se joignit à la conversation et mentionna la caste de la soldate. Elle posa ses yeux sur lui et pencha la tête sur le côté par provocation, muette. Elle sentait de nombreuses paires d’yeux sur elle et elle supposait que les murmures qui parcouraient l’assemblée étaient principalement à son sujet ; si cela ne la rassurait pas, elle s’en délectait un minimum. La discussion se poursuivit, et Kreen ne peut s’empêcher de saluer l’éloge étonnement rationnel et réaliste qu’Alton fit des Seigneurs de Thémisto. Elle lui adressa un regard neutre, mais un regard malgré tout. Son analyse de la situation était fine et elle devait admettre que sa façon de mater ces opposants au régime avait du potentiel. Aux yeux de Démégor, les quartiers où pullulaient les rebelles étaient à considérer comme surpeuplés de toute façon, mais rediriger la colère de cette racaille récalcitrante vers une autre racaille récalcitrante était habile. Son agacement se retrouva en chute libre. Elle était bel et bien venue ici pour couper des têtes mais il aurait été ridicule de se mettre dans le chemin de celui qui proposait une solution plus durable et plus efficace au problème. Ses doigts se desserrèrent sensiblement. »

Les habitants du faubourg se réunirent et une discussion bruyante s’engagea. Patient, le Haut-Prêtre resta un peu en retrait, sans doute satisfait de son discours et considérant que la balle n’était plus dans son camp. Les civils étaient divisés et ils accordèrent bientôt leur attention à la guerrière qui ajusta sa posture afin d’avoir l’air d’autant moins aimable. Quand on lui adressa la parole, elle inclina la tête de façon à ce qu’on puisse apercevoir ses iris clairs sous son casque caprin.

« – Je ne suis pas venue ici en tant que porte-parole et ne parlerai pas au nom des Cavaliers de Sharna, mais j’espère qu’il est clair que les rebelles que vous avez l'air de soutenir se sont attiré leur courroux et qu’il n’y a pas d’issue facile à cela. Ce que le Haut-Prêtre vous suggère, c’est de votre rendre utile à Thémisto et de rediriger votre haine vers ceux qui la détruisent, et très honnêtement, je ne vois pas d’autre façon de vous repentir suffisamment pour que l’on accepte d’épargner vos gorges si vos affiliations s'avèrent fâcheuses.

– Qu’en est-il de rejoindre vos rangs ? Je préférerais encore m’allier aux puissants que de me cacher et servir d’esclave à l’église, prétendit ce qui s’apparentait au chef du rassemblement. Sa déclaration n’eut pas l’air de plaire à une majorité de ses suivants qui protestèrent mais quelques autres semblèrent s’intéresser à la réponse. Kreen leva un sourcil sans parvenir à retenir un rire bref.

– Dans ce cas je t’invite à te présenter au Manoir Cavaleri et à faire tes preuves. Peut-être qu’avec un peu de chance, tu parviendras à soulever une épée avec ces bras – et peut-être qu’avec encore plus de chance, je ne serai pas là pour te reconnaitre. »

Elle ne s’opposait pas aux idées d’Alton mais elle trouvait la confiance du meneur hilarante. Il n’était pas impossible que ses confrères comptent d’anciens criminels hostiles à Démégor, cela dit, elle supposait qu’aucun d’entre eux n’avait eu l’audace de se faire recruter sous le nez d’un Cavalier de Sharna au courant de ses opinions contradictoires.


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MessageSujet: Re: [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION]   [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION] Icon_minitimeSam 13 Juil - 6:14

Le haut-prêtre n'hésita pas à slalomer entre les groupes animés pour aller chercher de quoi faire quelques bandages supplémentaires auprès des rares personnes qui continuaient de travailler dans le font de la pièce.
On le dévisagea avec méfiance, parfois même avec un certain dégoût devant le désintérêt qu'il manifestait face aux débats qu'il avait pourtant susciter.

Il déambulait comme si il préparait une messe, feignant d'ignorer que le moindre d'entre eux pourrait très bien céder à son envie de juste le poignarder pour en finir avec ses promesses suspectes. Kreen en tête certainement.

On sorti quelques fournitures d'un sac de toile, à défaut d'avoir emporté une bourse de monnaie il troqua volontiers le matériel en échange d'un collier en métal qu'il avait sur lui. Le bijou n'était pas extrêmement précieux, mais pourrait être fondu. Ces pauvres gens n'en demandaient pas plus.

Alton revint à sa place, face à ses deux gardes, et termina de panser la large entaille de l'un d'eux alors quel le chef du gang ramena le silence dans l'établissement.

-J'ai compris on arrivera pas à se mettre d'accord. J'ai pas l'intention de trainer qui que ce soit par le froc à travers la ville alors ça va être radical mais simple : on a qu'à se disperser. Rien de moins. Je suis prêt à risquer de me faire lapider par des fanatiques de Sharna plutôt que rester ici et me faire poignarder ou pétrifier. Les autres vous avez qu'à rester, tenter votre chance en ville. Je vous laisse même le matériel.

-Arrête, c'est des conneries. Si on perd la moitié de nos soldats valides, les rebelles auront plus aucune raison de nous enrôler, ils vous nous massacrer juste pour l'exemple...

-Bon suffit, si vraiment vous avez aucune autre solution que geindre, j'ai surement une idée pour vous aiguiller.

Les deux collègues oublièrent leur dispute pour se tourner vers le Haut-Prêtre d'un seul homme. Ils semblaient plus que jamais tentés de lui prouver que sa présence ici était un privilège rare, et que puisque sa proposition se révélait une impasse on pouvait bien soudainement lui retirer son droit de parole à tout jamais, juste pour évacuer leur frustration de ces dernières semaines.
Pourtant loin de se méfier, Alton leur servit son sourire le plus vicieux, comme pour les défier.
Ils avaient prit la peine de le rencontrer et voilà que maintenant son offre en faisait vaciller certains. Juste une partie, certes, mais cela suffisait à lui garder encore un avantage. Il lui fallait juste d'élargir son offre, rien qu'un peu.

-Tous les réfugiés m'ont relaté la même histoire : ceux qui veulent reprendre Themisto aux Cavaliers ont réussi à convertir à leur cause tous les malheureux et les rares responsables avec encore assez de pouvoirs pour être corrompus. Il ne reste que vous et un gang du nord à leur tenir tête.
Les cavaliers se sont installés sur la place sud et vont doucement remonter les rues pour balayer les dissidents tout en évitant les nuages de spores.

Ça vous laisse le temps, vous n'avez qu'à filer aux quartiers nord et leur transmettre ma proposition. Si ils acceptent, faite front commun avec eux, et prenez les rebelles à revers. Juste pour essayer de prouver votre neutralité aux cavaliers.
Et si ils refusent vous n'aurez qu'à fuir la ville et vous disperser par l'est en direction des montagnes. J'aurais retrouvé votre trace d'ici que les cavaliers terminent leurs balayages et exécutent les responsables.

Et ceux pas intéressés auront qu'à se faire oublier dans les collines, éviter les contaminations et les démonstrations de force en tout genre.


Le silence s'était épaissit presque autant que son brouillard, à mesure qu'il avait enfin accouché la seconde partie de son plan.
L'auditoire enchainait un curieux répertoire de moues pensives et inquiètes, se demandant surement quelle partie de ce plan était la plus suicidaire de toutes. Le classement aurait surement été serré.

-Je sais pas d'où tu tiens tes infos, mais même nous on sait pas trop dans quel état ils sont là-bas. C'est un clan qui abuse des drogues et de la magie, un coin que les gens évitaient avant même le mal de Drys. C'est pas pour rien que même les rebelles leur lâchent la grappe.
De toute façon il est même pas question de ça, où qu'on aille : il faudra que vous deux vous nous accompagniez, sinon on aura jamais aucune chance de convaincre qui que ce soit.


Melend faisait maintenant face spécifiquement à Kreen. Il était plus petit qu'elle, mais son regard ne vacilla pas alors qu'il plia le cou en direction du masque d'os plus mort encore qu'elle ne l'était.

-Je suis même prêt à vous montrer où se cache des leaders rebelles, en guise de premier pas, si vous nous jetez pas trop vite sous les sabots d'une patrouille. Du moins.. ceux que j'ai rencontrés.
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MessageSujet: Re: [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION]   [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION] Icon_minitimeSam 20 Juil - 19:01

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La populace se concerta de nouveau, animée de discussions simultanées qui se croisaient et s’interrompaient dans tous les sens. Le prétendu Melend avait répondu aux sous-entendus caustiques de Kreen avec un mouvement de recul, et leur bref échange avait provoqué un tollé dans l’assemblée. La guerrière soutint son regard jusqu’à ce qu’il se tourne vers un de ses confrères, puis elle fit quelques pas à reculons et entreprit d’inspecter ses alentours. Elle ne quitta l’attroupement des yeux que quelques furtives fois, poussant ici et là plusieurs caisses afin de s’assurer que personne n’y était embusqué. Elle profita de son tour pour scruter les armes des civils : à l’exception de quelques lames scintillantes, beaucoup étaient émoussées ou paraissaient trop lourdes dans les bras minces de leurs porteurs. Bien que tendue, la Cavalière maintint donc un état d’esprit clair et froid, confiante qu’elle serait capable de gérer plusieurs de ces malandrins à la fois s’ils décidaient de se soulever soudainement.

Bientôt, Alton se joignit de nouveau à la conversation. Kreen tendit l’oreille mais elle ne cessa pas son examen. Sans sortir d’un périmètre restreint au milieu duquel elle se tenait plus tôt en relative sécurité, elle passa entre des amas de matériel qui se déversaient sur les ruines. Des saillies noires tendaient des pièges aux malhabiles et la végétation qui dévorait le faubourg serpentait vicieusement sous les pavés désordonnés ; les étages aux fenêtres brisées étaient percés, voire béants sous des structures de toits fragiles qui plongeaient les bâtiments dans une pénombre partiellement déchirée. Un assassin agile se serait senti comme sur un terrain de jeu et aurait trouvé de bien nombreuses façons de scruter, de se faufiler, de viser, de tirer à distance, et de se dérober sans jamais se faire voir. Kreen se redressa sous le coup de l’incertitude. Si elle était visiblement en compagnie de citoyens indécis et quasi-inoffensifs, seul Sharna savait ce qui rôdait dans les hauteurs et dans les coins obscurs. Presque sans s’en rendre compte, elle porta une main à son casque et l’abaissa sensiblement, comme si cela pouvait lui conférer plus de sûreté. Elle aurait préféré ne pas le montrer, mais elle était sur le qui-vive, et une fois plus ou moins satisfaite de sa revue, elle retourna à son poste initial. Elle se mit à faire tournoyer Aglaophème dans sa main gauche, autant par distraction que pour finir de signaler à ses spectateurs qu’elle n’était pas venue perdre son temps en bavardages.

Le Haut-Prêtre avait de nouveau pris la parole, alors toute l’attention était sur sa personne, y compris celle de la combattante qui affichait à présent une expression à la fois dubitative et intriguée. Le Gélovigien en savait, des choses sur la situation, et Kreen était assez étonnée d’apprendre que le Temple de Sharna accueillait des réfugiés aussi bavards. L’idée qu’il devait les avoir fait parler de force lui traversa l’esprit, juste avant qu’elle n’entende le religieux mentionner les intentions des Cavaliers. S’il s’était encore écoulé, son sang n’aurait fait qu’un tour : elle ouvrit de grands yeux et interrompit la danse de sa dague pour mieux la brandir fermement vers le traître. Heureusement – ou bien hélas – elle réalisa la fausseté des informations qu’Alton faisait mine de divulguer avant de lui planter son poignard dans les côtes. Ses confrères n’étaient pas sur la place sud, pas plus qu’ils n’avaient l’intention d’effectuer un raid groupé dans les rues de Drys. Ils étaient bel et bien venus mater les rebelles, cela dit, et Kreen grinça des dents. Pourtant, elle lutta pour ne pas laisser sa tension apparaître, surtout parce que de nombreux visages s’étaient tournés vers elle dans l’espoir d’analyser sa réaction. Le Séide reprit alors ses acrobaties digitales et regarda par terre le temps d’une seconde, feignant de n’avoir rien à faire des propos du Haut-Prêtre. Ce dernier poursuivit, proposant encore une fois des tactiques de survie plus ou moins efficaces à ces marginaux visiblement trop abrutis pour les concevoir eux-mêmes. La guerrière fit volontairement crisser les gravats sous ses bottes en changeant de pose.

En réponse aux suggestions d’Alton, le meneur s’exclama. Les individus auxquels le clerc leur conseillait de se joindre afin de se retourner contre les terroristes n’étaient pas dignes de confiance, se plaignait-il. Kreen leva presque les yeux au ciel. De toute façon, à moins que leur zèle ne dépasse l’entendement, elle avait du mal à imaginer les Cavaliers démontrer un quelconque intérêt envers des civils éclopés qui leur auraient apporté un soutien loin d’être nécessaire. Elle faisait preuve de peu de foi, ceci dit, et elle devait admettre que s’ils tenaient tant à sortir de la fange, cette idée était sans doute leur seul espoir. Selon Melend, en revanche, elle ne pouvait être menée à bout sans qu’Alton et elle ne l’escortent. Elle ne retint pas le mouvement de recul qui lui insuffla la surprise. Culotté, cet enfant. Elle entreprit de laisser planer un silence narquois avant de répondre, mais le chef continua. Oh. Kreen pencha la tête sur le côté, sa curiosité ayant été piquée assez subitement. Un sourire discret étira ses lèvres et elle prit son temps pour répondre.

« – Vraiment ? Ronronna-t-elle. Voilà qui est courageux, et tentant. Elle adressa un regard lourd de sens à Alton, priant pour qu’il l’aperçoive à travers les orbites vides de son heaume cornu. Sa voix se fit presque mielleuse, un ton qui ne lui allait vraiment pas très bien. Ça ne se refuse pas. Je te promets l’immunité, Melend, jusqu’à ce que tu me conduises à destination ; après quoi tu auras tout le loisir de disparaitre ou de te joindre à notre cause. Je pense que tu l’as compris : vous ne nous préoccupez pas beaucoup, mais les dissidents, eux… Elle laissa un rictus bref déformer ses traits. Puis elle se souvint du dédain avec lequel elle s’était adressée au volontaire un peu plus tôt et tenta de le lui faire oublier. Il y a bien quelques façons de s’attirer les bonnes grâces des Cavaliers après tout. Son sourire malicieux sembla se fossiliser dans le marbre de son visage, et elle inclina très légèrement la tête pour appuyer la véracité de ses dires. »

Melend sembla troublé par le changement d’attitude de Kreen. Ses sourcils s’arquèrent, mais il ne détourna pas le regard. Il se racla la gorge, acquiesça lourdement, et finit par réclamer l’approbation de son second d’une œillade sévère. On ne lui adressa qu’un haussement d’épaules et un geste négatif de la tête, bien plus désabusé que décourageant. Sans bouger, les deux hommes s’échangèrent des mots brefs étrangement incompréhensibles. La guerrière ne parvint pas à en décoder le sens, même si cela sonnait comme de l’isther avec des voyelles étrangères, mais elle déchiffra le langage corporel du réticent subordonné. Il avait l’air de craindre pour sa vie, et pourtant, il finit par abandonner son argumentation et s’empara avec défaite du glaive posé près de lui. La mine basse et grise, il rejoignit son confrère qui se tourna de nouveau vers Kreen.

« – On est prêt à vous amener à quatre blocs de leur planque. Seulement le prêtre et toi. Pas de contraintes anti-essence, et personne pour nous garder une fois qu’on aura fait notre boulot. Et on marche derrière vous. Kreen plissa les yeux et fit semblant d’y réfléchir.

– Le prêtre va avoir besoin d’un de ses gardes, ce n’est pas un combattant. Un seul, si vous le voulez. Vous marchez à nos côtés, son sbire devant nous, et j’accepte. Ils se consultèrent d’un regard.

– Mmmouais… C’est d’accord. »

La Cavalière leur adressa une moue satisfaite, comme si le marché l’enchantait. Elle attendit qu’Alton s’approche pendant que ses nouveaux guides s’équipaient, puis la petite troupe se mit en mouvement. Le colosse ouvrait la marche, puis venaient Alton et le second, et enfin Kreen et Melend. Ils progressèrent silencieusement à travers le faubourg, remontèrent une rue, puis une autre, puis une autre, muets comme des fantômes. Et puis la mort-vivante passa à l’attaque.

Vive comme l’éclair, elle asséna un puissant coup de coude à son accompagnateur, le frappant en pleine tempe avant de le saisir par l’arrière de la tête et de l’assommer contre le mur. Elle le laissa s’affaisser, n’ayant que très peu de temps pour s’en prendre à l’autre au cas où Alton ne s’en était pas déjà occupé. Encore fallait-il qu’il ait saisi ses intentions et ait accepté de s’y soumettre.


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MessageSujet: Re: [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION]   [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION] Icon_minitimeSam 27 Juil - 5:58

Le sbire d'Alton à la tête du groupe guidait la marche, tournant gauche ou droite sur les directives concises de leur nouvel allié.

Le Haut-Prêtre passait la majorité de son temps à tenter de reconnaitre les lieux, beaucoup de choses avaient changées et à cause de la végétation sa mémoire avait quelques difficultés à superposer les souvenirs avec la réalité. Cela faisait finalement de nombreux mois qu'il n'était pas venu en personne... Peut-être bien des années en y repensant sérieusement.
Il avait toujours gardé référence de son temps passé ici à ses débuts, de nombreuses visites auprès de la cité, pour se faire reconnaitre et accepter comme le nouveau prêtre responsable du diocèse malgré les rumeurs à son sujet.
Il avait gardé, imprimé dans sa tête, la disposition des faubourgs en mettant cela à jour au gré des informations et des souvenirs qu'il avait pu voler dans la mémoire de certaines âmes perdues, celles dont il tentait de soulager les épreuves, interrogeant directement leur cerveau.
Mais maintenant qu'il voyait l'agencement des rues, à la faveur du temps et du cataclysme : la réalité était plus déviée de sa visualisation mentale que prévu.

Un bruit survenu derrière lui le fit presque sursauter en le sortant de ses rêveries, il tourna la tête pour se rendre compte que Kreen passait déjà à l'action.
Ce faisant, il avait croisé le regard du second de Melend qui l'épaulait, d'avantage pour le surveiller que pour le protéger.
Les yeux écarquillés, ils se figèrent pendant presque deux secondes de suspend irréaliste, se scrutant, comme une sorte de surprise partagée, comme pour se consulter et s'assurer que ce qu'ils pensaient était bien en train de se dérouler.

Mais très vite ils réalisèrent que la suite des évènements allait être plutôt simple, les faisant passer de complices à ennemis. Kreen n'ayant pas perdu de temps, Melend glissait déjà au sol en tentant maladroitement de se retenir au mur, encore presque conscient mais bien trop sonné pour réussir une manoeuvre propre : il s'écroula dans quelques caisses brisées.

Son second dégaina une épée courte de la main droite, tentant d'asséner un coup de coude à Alton dans le prolongement de son geste. Sans se priver de l'insulter copieusement pour leur traitrise.
Ce dernier parvint à replier ses bras devant le visage par réflexe, amortissant vaguement le coup, le brigand insista une dernière fois en lui envoyant un coup de pommeau, mais il redirigea ensuite sa lame et son attention sur le golem qui était en tête et se retournait seulement, après avoir perdu plusieurs secondes à vérifier qu'aucun autre attaquant n'arrivait d'une ruelle et que les seuls ennemis se trouvaient bien au sein de leur groupe.

Alton parvint de nouveau à encaisser l'ultime coup de pommeau, mais en fut projeter contre le mur. A sa grande surprise la parois s'était mise à vibrer sous son impact et comme si elle commençait à fondre : elle vint l'étreindre et le piéger telle une main de pierre et de boue, à la faveur du pouvoir du lieutenant.
Il accueilli son emprisonnement avec un sourire vicieux : dans d'autres circonstances cela l'aurait infiniment frustré de se retrouver si vite en fâcheuse situation, mais dans le cas présent le temps perdu sur lui rapprochant un peu plus le gourdin de la brute de sa rencontre avec le visage de l'assaillant.

La première attaque vertical déstabilisa l'homme trahi et encerclé, le faisait reculer de quelques pas. Profitant de l'élan de son esquive il se retourna avec une agilité presque surprenante pour envoyer un coup latéral sur Kreen, qu'elle para avec aisance.
Un coup de gourdin sur la nuque acheva de l'envoyer au sol, inconscient , stoppant net la progression de sa magie qui commençait doucement à modeler le sol autour de leurs pieds.

Le colosse et Kreen avaient chacun une jambe figée dans ce piège de pierre, tout comme Alton qui demeurait enlacé par son mur. Bien que le lieutenant soit inconscient, ses entraves ne firent pas mine de se défaire, demeurant dures comme la pierre qu'elles étaient déjà avant manipulation.

Melend se hissa à quatre pattes et tentait de s'éloigner, le crâne vibrant et douloureux, il titubait seulement pour l'instant, pensant pouvoir disparaitre dans une cache le temps qu'ils se libèrent du piège de son subordonné. Il ignorait surement que Kreen pourrait s'en libérer à tout moment, d'une téléportation dans sa directement.

Le sbire d'Alton contempla son pied prisonnier par l'argile, il était suffisamment mince pour être brisé, leur ennemi n'ayant pas eu assez de temps pour modeler son contrôle de la roche comme il l'aurait voulu.
Il contempla aussi les deux ennemis au sol, d'un air un peu nigaud, et s'adressa à Kreen, d'une voix lente mais plus articulée que ce à quoi on aurait pu s'attendre de sa part :

-Oh je pensais qu'on allait les escorter plus que cela. Il va falloir les porter alors?
-Ça ira, seulement l'un d'entre eux est nécessaire à débusquer les ennemis de Sharna.

Le balourd regarda Kreen un instant, espérant surement au fond de lui qu'elle allait se charger du transport, pendant que lui ouvrirait la marche. Espoir fugace.

Alton quant à lui aurait bien continué de tranquilliser son fidèle, mais son attention était cette fois encore accaparée par l'ombre fugace et vaporeuse qui entamait doucement sa tourné, slalomant entre les résidus d'essence divine. Il tentait d'estimer sa taille malgré la transparence de sa silhouette, mais malgré tout ce temps il avait encore un peu de mal réellement jauger sa courbe de progression.
Il n'entreprit même pas de se libérer de sa vierge de pierre lui même, tant il se faisait violence à fouiller sa mémoire.
Parfois il avait plus de difficulté à naviguer dans ses propres souvenirs, que dans ceux des autres.

Malgré sa tentative d'évasion d'abord pitoyable, Melend se remettait déjà à gigoter avec plus en plus d'agilité.
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MessageSujet: Re: [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION]   [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION] Icon_minitimeVen 2 Aoû - 16:54

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Le civil s’affaissa laborieusement aux pieds de Kreen dont l’attention était déjà rivée sur les autres membres de la troupe. Elle vit Alton encaisser les attaques avec ce qui ressemblait à de l’indifférence et, voyant le garde du corps du Haut-Prêtre s’approcher, choisit de rester en dehors de cette altercation. Elle dut bien parer un coup du lieutenant mais l’assaut se termina assez tôt pour qu’elle puisse se permettre de ne plus se préoccuper de lui. Melend, en revanche, se tortillait encore, et la guerrière émit un grognement agacé en constatant qu’il était assez vivace pour profiter de l’immobilité des deux combattants. En voilà un qui avait le crâne dur. Elle frappa l’entrave de glaise du poing et, une fois son genou dégagé, secoua la jambe afin de se libérer entièrement. Ce faisant, elle garda un œil sur le fugitif qui parut perdre connaissance une seconde avant de s’agiter de nouveau. Kreen sentit un léger vertige la saisir et dut rouler des épaules pour s’en débarrasser.

Le gorille d’Alton fit montre d’une innocence presque enfantine, ce à quoi Kreen aurait répondu avec sarcasme si le Haut-Prêtre ne s’était pas permis de rétorquer à sa place. Elle lança un regard désabusé au Gélovigien, figée sur place par son audace. Depuis quand dirigeait-il cette mission ? Elle s’approcha de Melend désormais totalement inerte et posa une botte sur son dos avant de prendre la parole.

« – Non, on emmène les deux. Elle se tourna vers Alton et plongea dans ses prunelles. Et on laisse les Cavaliers prendre les décisions stratégiques. »

Kreen n’oubliait pas qu’après une telle trahison, les deux malheureux n’auraient sans doute pas l’intention de parler ; et ne connaissant pas leur capacité de résistance à la torture, elle comptait doubler ses chances en les présentant l’un comme l’autre à son chef d’escouade. Elle espérait également que leur étrange fraternité conférerait une possibilité d’ultimatum aux Cavaliers. Enfin, elle ne souhaitait en aucun cas laisser une quelconque trace de cette rixe derrière elle, au cas où le reste de la communauté qu’ils venaient de quitter les avaient suivis. Elle se permit de secouer la tête à l’adresse du religieux comme on le ferait à imbécile.

La guerrière ne prenait aucun plaisir particulier à faire preuve de mesquinerie, mais elle ne parvenait pas à considérer Alton comme un allié. Elle savait pertinemment qu’il était capable de fouiller la mémoire de quiconque et qu’il n’avait plus qu’à le faire sur un des deux Thémistoniens sans vie pour obtenir l’information qu’elle cherchait, mais elle refusait catégoriquement de le laisser se mêler davantage à son travail. Si on lui avait demandé pourquoi elle se compliquait autant la vie, elle aurait prétendu le faire pour l’honneur des Cavaliers de Sharna, qui avaient choisi d’accomplir cette tâche et n’avaient besoin de l’aide de personne. Pourtant, au fond d’elle, elle savait que c’était aussi par ego. Elle avait toujours détesté faire appel à un soutien extérieur à l’armée, mais elle s’en était toujours accommodée puisque les Cavaliers n’étaient pas vraiment du genre à se sentir endettés – Alton, en revanche, était un problème tout autre. L’idée que sa mission se serait déroulée autrement sans son assistance la gênait profondément et elle faisait ce qu’elle pouvait pour que ce sentiment ne l’envahisse pas. Il était donc hors de question de prendre des raccourcis ; elle mènerait ces deux civils à son supérieur et les interrogerait dans les règles de l’art, que le Haut-Prêtre soit dans les parages ou pas.

Elle s’agenouilla près de Melend, leva le regard sur le colosse, et lui indiqua le lieutenant d’un geste du menton afin de lui intimer d’imiter son inspection. Elle retira d’abord le masque de sa victime, puis sa ceinture, et se servit de cette dernière pour lui maintenir les mains liées dans le dos. Elle était en train de dégager ses poignets à la recherche d’une pierre de sphène quand les vertiges qu’elle avait subis un peu plus tôt l’assaillirent de nouveau, bien plus sévèrement cette fois-ci. Elle geignit assez peu fémininement et dut poser une main à terre afin de ne pas perdre l’équilibre. Sa vision se mit à onduler derrière un voile iridescent et son ouïe se troubla tant qu’elle ne s’entendit pas rugir de douleur. Elle vit la silhouette colorée du meneur s’agiter – sans savoir si c’était l’attaque mentale qui la faisait halluciner ou s’il venait effectivement de reprendre du poil de la bête – alors elle lutta pour lever le bras droit et planter sa dague dans le premier morceau de chair qu’elle rencontrerait. Son geste se fit maladroitement courbe, mais il se termina dans un gargouillis significatif et bientôt, son tournis s’atténua. Ses yeux retrouvèrent quelques repères, elle cligna des paupières avec frénésie, et s’empressa de lâcher la garde de son arme pour pouvoir se relever tout en la laissant dans sa cible. Elle tituba une seconde, se frotta les tempes, s’autorisa une quinte de toux, et finit par poser le regard sur Melend. Aglaophème était plantée juste entre son aisselle et sa poitrine, en dessous de sa clavicule gauche. Hélas, elle n’eut pas le temps de se réjouir de la légèreté de la blessure qu’elle venait d’infliger ; la brute d’Alton apparut aussitôt dans son champ de vision et asséna trois puissants coups de gourdin au civil déjà trop amoché pour agiter un doigt. Kreen se rua sur lui en lui ordonnant d’arrêter, mais elle ne fut pas assez rapide. En un éclair, le visage de leur informateur était devenu un amas de contusions sanguinolentes.

« – Nom d’une pucelle ! Elle grommela longuement mais la frustration rendit ses insultes incompréhensibles. Elle finit par pointer un index menaçant vers le géant. S’il est mort, t’es le prochain, siffla-t-elle entre ses dents. Elle donna un coup de pied hargneux dans une caisse avant de grogner de plus belle et de se mettre à faire quelques cent pas. Clairement, l’atmosphère avait atteint sa tension maximale. Enragée, Kreen finit par se planter devant Alton et à le foudroyer du regard. Qu’est-ce que vous attendez, qu’il crève et ressuscite ? »

Sa lèvre tressauta et tout son corps fut parcouru d’un frisson de colère. Ne pas laisser le Haut-Prêtre lui faciliter les choses ? Voilà qui était fichu.


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MessageSujet: Re: [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION]   [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION] Icon_minitimeDim 8 Sep - 10:58

Le colosse aida Alton à se libérer, en brisant la coque d'argile qui le tenait suspendu au mur.

Une fois à terre, le Haut-Prêtre s'épousseta grossièrement, pas tant pour se nettoyer que pour retirer les blocs qui pinçaient encore l'étoffe, s'imposant alors comme des contrepoids à chacun de ses pas.

Il passa ensuite plusieurs secondes à ficeler le lieutenant en déchirant des bouts de vêtement au prisonnier lui même. Il se contenta d'un bout de tissu retiré à son bas de pantalon, et d'une lanière de cuir qu'il avait en bandoulière pour supporter son équipement, qu'il utilisa pour lui lier les poignets.

Accaparé par sa tâche, visage fermé et sourcils froncés, il perdit sa soigneuse prestance soudainement, foudroyé par des cris, puis une douleur.

Kreen se recroquevilla en première, puis le garde du corps d'Alton se mit à fouetter l'air de ses lourdes paluches, comme pour écraser des volatiles invisibles. Il n'eut même pas le temps d'en déduire qu'il s'agissait d'une vague, que celle-ci l'atteignait déjà en plantant une aiguille dans son crâne.

Il était le dernier touché, heureusement pour lui car le mal ne dura pas longtemps, tant les premières victimes se ruèrent sur Melend pour le forcer à stopper.

Alton resta à genou prêt de son prisonnier, sans chercher à se redresser ni même à décortiquer la situation, il se tenait la tête entre les mains, pour reprendre au plus vite ses esprit, confiant en la capacité de ses deux sujets à régler la situation.
Il fallait qu'il enchaine la suite des évènements le plus vite possible.

Se relevant avec détermination, il passa entre Kreen et le second bourreau de Melend.
Il ne reprocha pas à la première ses piques d'humeurs, les évènements s'enchainant depuis plus d'une heure, ainsi elle avait bien des raisons pour se montrer désagréable tant le tout corsait sa mission.
Il ne s'offusqua pas non plus de la véhémence avec laquelle son sbire avait réagit.
Plus que tout autre, le gorille était maintenant particulièrement vulnérable aux assauts psychiques, et sa réaction viscérale à faire taire Melend pour de bon -à la suite du coup de poignard de Kreen- témoignait autant de son besoin de protéger son esprit friable, que de son devoir de prendre soin de Kreen et du Haut-Prêtre.

Maintenant que Melend était hors d'état de nuire, le colosse lui retira la ceinture qui ceignait ses poignets, et retourna vers le lieutenant. Il compléta soigneusement les entraves d'Alton en y ajoutant la ceinture, comme Kreen l'avait fait préalablement, tout content de pouvoir répéter ce geste ingénieux qu'on venait de lui montrer.

Le Haut-Prêtre lui s'agenouilla prêt de la tête de Melend.
Sans un commentaire, sans afficher la moindre émotion : il disposa ses mains d'abord devant lui, puis sur ses propres genoux, pour finalement enfin les poser sur l'homme au sol.
Une sur le crâne du malheureux, empoignant la base de la nuque avec la seconde.

En cet instant, ses gestes avaient été entre la cérémonie et l'empressement. Presque comme une prière qui demande des gestes précis et importants, mais qu'il aurait fait des centaines de fois. Une urgence empreinte du sceau de la mémoire musculaire.

La vérité c'est qu'il devait être méthodique : son sujet était entre la vie et la mort, et lui même était pressé par le temps, trop pour avoir eu le temps de distribuer la moindre remarque jusqu'alors.

Son esprit plongea dans celui de sa cible.

Il était rendu malléable par la vulnérabilité physique, mais ses souvenirs n'en étaient que plus confus. L'attache psychique qu'il avait lancée n'avait apparemment laissé aucune séquelle, mais Alton en avait été assez dérangé pour ne prendre aucun risque : il ne lésina par sur ses dépenses d'essence divine pour l'opération.

Tout en cherchant mentalement, il psalmodia oralement ses questions, autant pour se guider lui que pour guider l'esprit de Melend, au cas où ce dernier l'entendrait encore inconsciemment.

Une litanie continue, lui demandent : où ils étaient, où il l'avait vu, si il l'avait vue. Les secondes furent une quinzaine puis une trentaine.

Un sentiment d'urgence montait dans son ton, sans que la panique ne l'étreigne pour autant. On craint ce que l'on ne connait pas. Alton pour sa part savait ce qui arrivait, il voulait juste être sûr de tenir le timing.

Finalement Alton se releva avec soin, et satisfaction.

-Je l'ai. Je sais où Melend rencontrait le rebelle, et vu la situation de la ville c'est là qu'il doit être pour aiguiller les belligérants contre les fouilles.

Il parla sans s'adresser à quelqu'un en particulier, son menton relevé juste ce qu'il faut pour être détestablement hautain, pile au degré auquel on l'attend.
Et pourtant, son regard était empreint d'une détermination le rendant vaguement plus intimidant qu'agaçant. Il semblait soulagé d'un poids et d'une frivolité qu'il avait portée jusqu'alors -avec plaisir pourtant- mais dont il ne sembla pas mécontent de se débarrasser à présent.

Si il avait parlé dans le vide, ce n'était non pas par élan dramatique, mais car il s'adressait à quelqu'un qui n'était pas au milieu de leur joyeuse troupe.

L'un des coureurs arachnéens sauta alors du toit en réponse, et atterrit avec une étrange raideur devant le religieux.

-Dis-le. Montre-nous.

Avant qu'Alton ait pu répondre quoi que ce soit, un puissant cri guttural résonna dans la rue.
L'ombre vaporeuse était repue.

Le déchainement d'énergie relâché à la fois par le lieutenant et Melend, fût complété par la recherche mentale dispendieuse du plus grand fidèle de Sharna, et l'augure sombre avait terminé de s'en rassasier.

Elle prit forme physique, presque comparable aux crocodiles mais montée sur de plus grandes pattes que ceux-ci. Sa manifestation laissa couler de long fils poisseux sur les côtés de son abdomen, comme autant de bras vestigiaux qui se dandinaient au rythme de ses mouvements.
Ce gros chien visqueux, à peine formé, se jeta sur le premier corps à sa portée : celui du lieutenant.

Encore inconscient, celui-ci fût saisi par la tête, qui n'entra pourtant pas complètement dans la gueule de la créature, au grand déplaisir de celle-ci.
Mais elle avait néanmoins assez de prise pour pouvoir secouer son jouet de gauche à droite, lui brisant probablement la nuque.

Le Haut-Prêtre tourna la dos à l'épouvantail, noir de la tête aux pieds, qui venait de sauter du toit, comme pour bien stipuler que le sujet de sa venue était devenu caduque.

Le gorille d'Alton étant tombé à la renverse la bouche grande ouverte, voyant le prisonnier qu'il avait si soigneusement fini d'emballer être baladé et changé en lambeaux.

Son maitre hurla ses instructions sans ménagement pour le tirer de sa stupeur !

-Viens mon enfant, nous en avons terminé ici ! C'est juste l'engeance de Sharna qui s'impatiente et vient presser notre tâche.

Le coureur venu du toit continuait de répéter sa demande, toujours la même mitraille syllabique depuis qu'il était arrivé, semblant ignorer ce qui se déchainait à quelques mètres d'eux. Soit il ne percevait pas son environnement, soit qu'il n'en avait cure.

-Dis-le. Montre-nous. Montre-nous. Montre-nous. Montre-nous.

La réponse d'Alton était à l'adresse de Kreen mais aurait tout aussi bien pu convenir aux deux.

-Retournons d'abord prévenir les Cavaliers, on pourra toujours aller inspecter les lieux nous même après.


Sans attendre de réaction de la séide, Alton tourna les talons pour s'éloigner de la créature qui trouvait de moins en moins d'amusement à retourner sa proie inerte.

Le gorille s'était relevé avec empressement et commençait à suivre son maitre, mais il sembla plus qu'étonné par le monstre qui venait d'apparaitre et en définitif il se rangea aux côtés de Kreen, prêt à l'aider au cas où elle déciderait de faire front malgré le danger.
Il semblait excité à l'idée de se battre à nouveau aux côté d'un célèbre Cavalier, face à une créature d'aspect unique, mais finalement pas beaucoup plus preste qu'un gros loup.

L'épouvantail de charbon colla ses membres à une parois de pierre et remonta en hauteur avec aisance, rejoint en route par un second qui venait de converger vers lui à la verticale. Tous deux parfaitement identiques, ils remontèrent sur les toits, cette fois-ci plus déterminés à espionner la troupe en la suivant, qu'à la protéger en la devançant.
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MessageSujet: Re: [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION]   [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION] Icon_minitimeLun 9 Sep - 22:12

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Afin de retrouver un semblant de calme, Kreen tourna le dos à Alton, à son garde du corps et aux deux civils inertes sur le sol. Le regard fixé sur le virage dont ils étaient sortis un peu plus tôt, elle plaça une main sur sa hanche et dégaina Thelxiépie de l’autre, refusant de demeurer désarmée. Elle avait l’air de bouder mais elle se moquait bien de son allure, elle était bien trop agacée pour se préoccuper des apparences. Elle sembla méditer ainsi un instant, mais puisque qu’elle n’accordait aucune confiance au Haut-Prêtre, elle finit par faire volte-face pour mieux garder un œil sur ses faits et gestes. Elle remarqua alors que l’autre balourd était en train de menotter le lieutenant avec la ceinture de son supérieur, objet qu’elle avait utilisé elle-même sur son propriétaire par précaution. Elle tendit une main frustrée vers le colosse mais en constatant qu’Alton était déjà affairé et qu’elle n’aurait plus qu’à se téléporter loin d’ici si Melend lançait une nouvelle attaque, elle ravala ses insultes. Elle finit par serrer le poing, pivota vers la droite, et patienta en faisant des va-et-vient dans la largeur de la ruelle.

Quand le Gélovigien se releva pour annoncer sa réussite, Kreen se figea et posa de larges yeux sur lui. Elle sentit une vague d’espoir l’envahir avant de s’échouer péniblement sur le sable de sa dignité ; elle ne montra pas son enthousiasme, n’adressant à son accompagnateur de malheur qu’un hochement de tête, mais elle savoura intérieurement cette victoire. Ensuite, elle s’approcha à grands pas du corps de Melend et donna un léger coup de botte dans son flanc afin de s’enquérir de son état. Il n’émit aucun son. Alors elle s’agenouilla, tira sur un bibelot métallique qui pendait au bras du malheureux, et le porta aux lèvres enflées. La surface brillante de la breloque se brouilla faiblement en laissant apparaître une minuscule tache brumeuse, fidèle représentation des forces qui devaient rester au civil mais également signe qu’il n’était pas entièrement hors d’état de nuire. Elle se releva sans attendre et contempla la scène un instant, quelque peu perplexe. L’intervention d’un intrus mit fin à ses réflexions, et elle se tourna vers la voix inconnue avec la nervosité d’un félin en chasse. Là, un des éclaireurs engagés par le religieux s’était posé comme une fleur et attendait de nouveaux ordres. Elle eut enfin le temps de l’inspecter davantage, et n’apprécia pas beaucoup ce qu’elle vit.

Il – ou elle, quoi que son timbre était plutôt masculin – semblait trop raide pour être agile tant ses jambes étaient tendues. La créature était enveloppée de noir et on n’apercevait de son visage que la lueur d’iris pâles, alors la combattante ne parvint pas à deviner quoi que ce fut au sujet de cet humanoïde ; ni sa race, ni son âge, ni même sa forme exacte. Elle plissa le nez et se mit à titiller une molaire avec sa langue, contrariée par la tournure des évènements.

Hélas, elle n’était pas au bout de ses peines. À peine le maraudeur était-il intervenu que le fameux nuage essentiel du Haut-Prêtre prit une forme immonde et se rua sur le second de Melend, vision rare mais pas entièrement nouvelle pour la Cavalière. Si elle ne pouvait pas prétendre être blasée vis-à-vis du spectacle, la surprise ne la saisissait plus aux tripes depuis qu’elle avait vu le monstre brumeux à l’œuvre dans des circonstances qui ne l’impliquaient pas elle-même. La chose était moins intimidante quand on ne faisait pas les frais de sa faim. Elle suivit cette horreur du regard et jura à voix haute lorsqu’elle commença à ronger sa victime.

« – Bordel mais vous avez décidé de m’emmerder, c’est ça ? Enragea-t-elle à l’adresse de toute le monde à la fois. Entre l’abruti qui avait sans doute condamné Melend, Alton qui avait invité toute sa cour et la bestiole qui venait clairement d’achever son tout dernier espoir, Kreen ne savait pas si elle était entourée d’ennemis ou de bras cassés mais décidemment, elle n’était pas aidée. Hélas, sa plainte n’était pas assez virulente, et on l’ignora simplement. »

Le Haut-Prêtre avait tout retrouvé de son infâme théâtral et s’éloignait déjà en direction du camp des Cavaliers, agissant comme le meneur enthousiaste d’une troupe d’apprentis aventuriers. Avant de l’interpeler, elle toisa le géant qui s’était rangé à ses côtés – elle lui trouva un air tout particulièrement benêt.

« –  Alton ! Héla-t-elle sèchement. Si les autres le retrouvent et cherchent à le venger, je me ferai un plaisir de leur balancer votre carcasse en pâture, vous en êtes conscient ? Si j’étais vous, je laisserais pas de cadavre derrière moi… Et comme pour illustrer ses propos, elle claqua des doigts sous le nez du gorille puis pointa l’index vers Melend. Le grand nigaud s’exécuta en ronchonnant, visiblement fâché de devoir trimballer un tel poids mort. Kreen, quant à elle, adressait un regard lourd de sous-entendus à l’ecclésiastique. Elle n’était même pas certaine qu’il eût eu un quelconque contrôle sur la bête, mais il était hors de question que les civils rencontrés plus tôt ne retrouvent un des leurs en morceaux. Elle était venue pour éliminer les dissidents, pas en créer de nouveaux.


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MessageSujet: Re: [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION]   [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION] Icon_minitimeJeu 12 Sep - 23:32

Il ne s'était pas élancé au pas de course, mais il avait engagé le mouvement à bon pas, et émit dont un claquement de langue dérangé en s'arrêtant net.

Ni l'un ni l'autre des combattants ne semblaient vouloir quitter la scène.

Alton fixa un côté puis l'autre. Dans les deux directions que lui offrait la ruelle. Finalement, malgré son air d'abord ennuyé, il haussa les épaules et rebroussa chemin en direction de Kreen et du lourdeau.
Ce ne sont ni les invectives ni les menaces qui le dérangeaient, pas plus que le molosse éphémère. La vrai source de son trouble venait de la présence des observateurs hautement perchés. Il lui coutait de devoir rester à portée de leurs questions envahissantes, alors que l'occasion aurait été trop belle de couper court à leurs retrouvailles.

-Maintenant qu'on a l'information qui nous importe, j'aurais préféré quitter les lieux rapidement. Sitôt qu'on aura rencardé les Cavaliers et mordu à pleine dent dans les dirigeants de cette rébellion, tout le reste serait devenu caduque. Mais soit, si vous insistez.

Il remonta littéralement ses manches, lui même était toujours en forme mais vu ses dépenses des dernières heures il savait très bien que l'exercice à suivre allait commencer à lui tirer quelques suées.

-Je vais attirer son attention quelques secondes, dès qu'il présentera son flanc, frappez, et frappez fort. Ça devrait suffire à le dissiper. Il s'arrêta un instant et fixa Kreen, non pas avec de l'inquiétude, mais bien habillé d'un rictus de défi. Si tu manques à le désarçonner, nul doute qu'il foncera sur l'un de nous, de fureur. Plus probablement moi.

Tout en parlant : il commença donc à longer le mur. Il diffusa sa magie aussi fort que possible. La créature étant toujours présente, il lui était difficile de manipuler réellement un autre de ses pouvoirs, il insista néanmoins et parvint à condenser un fin voile brumeux autour de lui, brouillant le contour exact de sa silhouette.

L'ondulation, de même que la signature énergétique, attira la bête qui lâcha son jouet sanguinolent comme si il n'avait jamais été là, suivant des yeux son créateur. L'être qui l'avait si souvent alimentée de cette même essence qui suintait difficilement hors de lui, se distingua de l'environnement comme une flamme dansante.

Alton se positionna entre la bête et le mur le plus proche.
Elle s'était d'abord figée, mais commençait à remuer de gauche un droit. Bien que la créature soit incomparable à une espèce connue, son enthousiasme relevait sans conteste des prémices d'une chasse et non pas de l'excitation d'un simple jeu. Si proche d'elle, elle le reconnaissait certes comme un créateur, mais comme un très appétissant.


Pendant cette courte danse, comme pour confirmer la crainte la plus intense du Haut Prêtre : deux autres silhouettes vinrent se positionner sur un toit pour contempler le groupe et grossir la traque, elles aussi très semblables aux deux premières, sans pour autant oser se jeter dans l'arène.
Elles ne restèrent que quelques secondes néanmoins. Car malgré le fascinant jeu de matador qui se préparait, sans prévenir : deux épouvantails de suie avaient relevé la tête, comme alertés par un bruit, et ils bondir pour s'éloigner vers le sud-est, où apparemment un combat plus intéressant -de cliquetis métalliques- se déroulait, tout proche.

Un bien étrange va et vient que celui de leur escorte, comme une nuée d'oiseaux trop survoltés pour parvenir à se grouper. Le débit n'avait pourtant pas encore suffit à détourner l'attention du quadrupède tentaculaire.


Lui fixait toujours sa proie. Pendant de longues secondes. Jusqu'à ce qu'enfin : encore une autre silhouette de trapéziste arachnéen passe au dessus de leur coupe gorge, sans prévenir, sonnant malgré lui le départ de la ruée.

La créature bondit. Elle avait été fulgurante, tellement qu'elle aurait pu surprendre Alton, si celui-ci n'avait pas eu le loisir de l'étudier par coeur à travers les années.
Il n'eut même pas besoin de sauter, se contentant de se laisser tomber sur le côté, il se découpa légèrement de la silhouette brumeuse qui l'entourait. Suffisamment pour brouiller la vision de l'assaillant qui se cogna subrepticement à la parois de briques déchaussées.

Interrompu mais loin d'être sonné, il n'y aurait qu'un court créneau pour l'attaquer avant qu'il se s'en retourne à sa proie.

Une des créatures squelettiques avait sauté, comme désireuse de se sacrifier pour le sauver. Cependant elle fût fauchée avant même de toucher terre, par la pâte furieuse du tourmenteur des abysses qui la brisa immédiatement. Le sac d'os tomba au sol, ne laissant -en guise de cadavre- rien de plus qu'une poignée d'allumettes sombres dans une flaque de poix épaisse.


L'arrogant religieux était au sol, souriant de cette ridicule tentative de sauvetage. Il était maintenant quasiment déjà entre les pattes de son fidèle traqueur, comme se livrant à un saut de la foi. Pas une seule seconde il n'aura douté de la capacité de Kreen à le sauver, pas même lorsqu'une gueule dégoulinante s'ouvrit en direction de son bras droit.
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MessageSujet: Re: [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION]   [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION] Icon_minitimeVen 13 Sep - 22:39

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Sans faire trop de manières, Alton revint sur ses pas, et Kreen eut du mal à cacher sa surprise. Elle s’attendait à des critiques acerbes et s’était déjà préparée à affronter la créature sans aucune aide du Haut-Prêtre, alors sa coopération la prit de court. Elle haussa les sourcils et hocha sensiblement la tête avant de s’écarter de son chemin et d’écouter attentivement ses directives. Elle tendit l’oreille sans aucune amertume pour une fois. Ces moments où leur collaboration était nécessaire imposaient une ambiance étrange, entre la douceur d’une réconciliation et le malaise d’une situation incongrue. Une fois les indications du clerc terminées, la guerrière tendit la paume vers le lourdaud qui se tenait à ses côtés et agita les doigts. Il posa son gourdin dans la main de la Cavalière en affichant un air perplexe – du moins c’est ce que Kreen supposa puisqu’elle ne prêta pas vraiment attention à son rictus. La ruelle était un peu trop étroite pour qu’elle puisse manipuler Charybde, et les explications d’Alton semblaient laisser entendre que la bestiole serait plus sensible à un coup d’objet contondant qu’à une entaille. Le Séide suivit le Gélovigien du regard et se meut avec lui telle une ombre ondulante, dégageant la voie tout en restant à ses côtés.

Elle vit Alton s’envelopper de son nuage magique et se fondre dans sa densité, puis elle posa les yeux sur le monstre que la présence d’essence divine semblait intriguer. Il ouvrit grand sa gueule visqueuse et laissa sa proie heurter le sol avant de courber l’échine et de laisser apparaître ce qui ressemblait plus ou moins à une langue recouverte de boue. Du coin de l’œil, Kreen put voir l’ecclésiastique se rapprocher du mur, et c’est en reportant son attention sur la chimère qu’elle aperçut les silhouettes de nouvelles marionnettes fantômes sur les hauteurs autour de la troupe. Elle se crispa et réajusta nerveusement sa prise sur l’arme empruntée au colosse ; ces individus étaient curieusement menaçants, ainsi perchés comme des girouettes, mais ils avaient surtout une fâcheuse tendance à la distraire. Elle lutta pour faire abstraction et se focaliser entièrement sur son adversaire fantastique, et c’est pour cela que, quand des pas pressés se firent entendre au-dessus de sa tête, elle ne sut pas combien de pantins venaient de s’éclipser. De même, le spectre qui bondit à terre la fit tressaillir, et l’action qui suivit se déroula si vite qu’elle eut du mal à garder son calme. Le fauve sirupeux se jeta sur Alton, le perdit dans la brume et se cogna violemment contre le mur juste derrière eux. La sentinelle intruse s’interposa et fut réduite à un amas inerte d’os et de chiffons en moins de temps qu’il n’eut fallu pour le dire. Visiblement loin d’être repue, l’invocation se tourna vers son créateur, présentant ainsi son corps à la fois décharné et dégoulinant à la combattante.

Kreen leva le bras et asséna un coup phénoménal au monstre. Elle usa de toute la puissance dont elle était capable, et un craquement étouffé par des gargouillis peu ragoûtants indiquèrent qu’elle avait fait mouche. La bête tourna les crocs vers elle avant de se figer et de quitter ce monde dans un perturbant mélange de transformations. Trois de ses pattes semblèrent sécher, se solidifier comme de l’argile et s’enfoncer dans les pavés avant d’éclater en morceaux et de laisser des craquelures derrière elles. L’avant de son corps et son échine implosèrent et disparurent comme happés par le vide, tandis que son arrière-train s’illumina et s’assombrit à plusieurs reprises avant de s’évanouir en un essaim de particules. Son encolure, son hideux museau et sa crinière s’amincirent et furent réduits à l’état de brume poussiéreuse. Kreen observa le spectacle les yeux écarquillés, et même une fois le démon disparu, elle demeura immobile un moment. C’est un geignement dégoûté qui la tira de sa contemplation : son large allié n’était pas plus enchanté qu’elle.

Une fois avoir retrouvé ses esprits, la Cavalière s’approcha du lieutenant de Melend, s’agenouilla près de lui et le jeta sur son épaule. Elle adressa ensuite un geste du doigt au grand gaillard et remonta la ruelle sur quelques mètres avant de bifurquer dans l’entrée d’un ancien troquet. Les ruines semblaient avoir été éventrées et vomissaient leurs tripes végétales sur une cour intérieure où s’amoncelaient des caisses et des restes de mobilier. Kreen y laissa son fardeau sans fracas, puis se tourna vers son accompagnateur et agita la tête vers le cadavre. Le balourd fronça les sourcils.

« – Hein ? On l’emmène pas auprès de vos collègues, lui ? La Gorgoroth sembla perdue dans ses pensées un moment, mais elle finit par lever les yeux sur lui.

– Nan. Son ton était plat, comme si elle essayait de dissimuler sa déception mais sans grande conviction. »

Cela l’agaçait. Beaucoup. Elle n’avait aucune envie de faire face au sarcasme d’Alton quand il verrait son garde du corps et son ancienne disciple revenir débarrassés des deux civils. Elle se voyait déjà l’étrangler. Hélas, c’était la meilleure chose à faire. Melend ne parlerait jamais ; il n’avait plus rien à perdre puisqu’il était déjà en train de mourir, et il n’était même pas garanti qu’il survive jusqu’au campement. Kreen s’était convaincue de ravaler sa fierté. Faire comme si Alton n’avait pas été là et ramener l’informateur à son capitaine même si le Haut-Prêtre avait déjà obtenu les indications recherchées, c’était vaniteux. On ne lui en aurait pas voulu, bien au contraire, et elle regretterait peut-être sa décision, mais elle ne semblait plus convaincue par la valeur du protocole. Les corbeaux de malheur qui les observaient la préoccupaient désormais beaucoup plus que les règles de l’art, et elle n’avait plus envie d’offrir à son escouade un mutilé mutique. Contrariée, elle regarda le colosse déposer Melend prêt de son lieutenant, puis elle s’approcha du meneur, plaça une main sur son front et une autre dans sa nuque, et lui brisa le cou. Kreen et le gorille sortirent à grands pas des ruines, et la guerrière passa devant Alton sans même lui accorder un regard. Elle se mit en marche vers son campement d’une allure soutenue en contournant les rues dont ils étaient venus, et elle fit la sourde oreille à tout ce qu’on lui dit jusqu’à ce que le trio rejoigne son point de départ.

Là, son capitaine et les Cavaliers restés monter la garde levèrent des yeux surpris sur la petite troupe, et Kreen vit les œillades de ses confrères se diriger vers les toits. Elle était bien placée pour savoir que les hauteurs du faubourg étaient fascinantes, mais elle fit mine de ne pas le remarquer. Elle interpella plutôt le Yorka d’une voix décidée.

« – Nous avons une piste ; la supposée localisation du quartier général des rebelles du coin. Elle resta figée un instant, la bouche ouverte en attente de ce qu’elle allait rajouter. Enfin c’est le Haut-Prêtre, qui sait tout ça. C’est dans sa tête. Visiblement, elle avait regagné en verve, et son supérieur comprit ce qu’elle insinuait par là. Décidemment, lire dans les pensées n’est pas le genre de pouvoir qui vous donne bonne réputation. »


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MessageSujet: Re: [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION]   [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION] Icon_minitimeDim 22 Sep - 15:28

Pendant que les deux combattants chargeaient les corps sur leurs épaules, Alton s'évertuait à réunir les images qu'il avait pu remorquer dans sa tête, à les superposer à ses souvenirs de la ville. Il perça les visions de Melend, afin d'en extraire le souvenir des noms et des dates qui y étaient rattachés, comme un sous titre en filigrane que l'esprit avait associé à ce qu'il voyait, comme l'un de ses propres souvenirs qu'il aurait besoin de ramener à l'avant de son esprit.

Il avait commencé son exercice en marchant, alors qu'il commençait à suivre Kreen et son cher serviteur, mais en les voyant disparaitre dans une ruine aux pierres partiellement déchaussées, il n'eut aucun complexe à s'arrêter pour de bon pour se concentrer, pendant qu'ils se débarrassaient de leur paquet.

Cela avait été rendu trouble par l'état pitoyable de Melend au moment du sondage, mais il ne lui fallut pas trop longtemps pour dissiper le voile et vraiment cristalliser la mémoire.
Comme si il se doutait de ce que tramait sa cible, l'un des lézards de charbon se laissa tomber du mur et s'approcha d'Alton avec une démarche nettement moins tordue que ses clones.

-Tu dois nous le dire, nous attendons.

Comme à regret Alton lâcha un soupire, puis l'information.

Il vit ses deux compagnons revenir de la cour, sans l'une ni l'autre de ses victimes, mais Alton le remarqua à peine, pour lui c'était une histoire réglé de toute façon, et peu lui important ce que Kreen voulait ou non ramener à ses supérieurs. Lui même était déjà sur l'étape suivant, et sur le timing qui n'était pas aussi favorable qu'il avait rêvé.

Mais après tout, tant d'imprévus s'était si bien conclu, il ne lui fallait pas être trop gourmand.

Les espions continuaient de les filer, sans avoir pu suivre le balai exact de leur nombre, il n'avait aucun doute sur le fait qu'ils aient déjà relayé l'information.


Ils arrivèrent devant les Cavaliers. Ils étaient là toujours en bon nombre sur la place, sans qu'aucune tente ni aucune table n'ait été dressée, le lieu prenait déjà pourtant des allures de poste de commandement. Certains homme avaient apparemment quitté la troupe, surement pour rejoindre un autre éclaireur que Kreen venu réclamer des renforts dans l'un des combats qu'ils avaient entendu non loin, mais le gros de leurs forces restait dans l'attente d'un objectif substantiel.
Il aurait attendu patiemment, mais de façon assez logique : la cavalière le désignait déjà comme porteur de l'information clef, il s'avança donc sans autre forme de cérémonie.
Le gélovigien se tenait néanmoins droit et sérieux, comme si cela pouvait donner de la crédibilité à son rapport, malgré l'inimitié préalable du commandant à son égare.

-Trois chefs des belligérants se réunissent fréquemment dans une bâtisse. C'est au nord-est de cette place, deux rues en dessous d'un atelier de charpentiers de la zone, si vous connaissez. Il s'agit d'une maison étroite mais haute, collée à deux autre, avec une porte d'entrée située au sommet d'un escalier.
Je peux vous désigner le lieu sur une carte, mais j'ai meilleur espoir de l'identifier de visu.
Notre informateur ne s'y est pas rendu récemment, mais il avait l'air certain que l'endroit était toujours utilisé comme lieu de rendez vous malgré les dégâts fait au faubourg. Et vu la façon dont les rebelles naviguent pour vous recevoir, ils doivent y être, pour piloter activement les opérations de sape.
Le seul soucis, étant donné le rang des hommes qui y sont, c'est que les alentours sont surement surveillés et une trop large troupe ne pourra pas s'y ruer sans avoir à tailler à travers des défenseurs convergents.
Tout dépend si vous préférez y aller de front et stopper toutes leurs forces en une fois, ou créer une diversion ailleurs pendant que vous ferez enlever les tête pensantes.



Une fois la complète analyse donnée et assaisonnée d'une recommandation non sollicité, le Haut-prêtre ne portant que peu d'attention aux réactions suscitées. Son regard se tourna vers le fond de la place : là-bas se tenait une douzaine de personnes de son escorte épiscopale, des gens qui l'avaient accompagné du temple jusqu'aux Cavaliers, mais qui apparemment n'avaient pas pour fonction de l'accompagner dans les bourgs. Il se garda de les rejoindre, il restait ici au cas où une question subsidiaire sortirait des délibération de guerre des cavaliers.

Les hommes de l'église de Sharna ne s'approchèrent pas non plus de leur guide et dirigeant, il se contentaient de rester à l'écart pour prier, soignant quelques rescapés des faubourgs, et bénissant les quelques collègues de Kreen, venus pour surveiller plus que pour demander conseil spirituel.
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MessageSujet: Re: [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION]   [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION] Icon_minitimeMer 25 Sep - 19:15

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Enfin, après de bien trop nombreuses tribulations, la Cavalière sut où se cachaient ceux qu’elle était venue dénicher. Elle ne dissimula pas son intérêt pour le discours du Haut-Prêtre ; elle le fixa sans animosité cette fois et daigna même se rapprocher de lui afin de ne pas rater une miette de sa déclaration. Une moue agacée passa sur ses traits quand Alton rappela que les individus recherchés ne manquaient pas complètement de compétences stratégiques. Cela allait d’ailleurs de pair avec le fait qu’ils étaient parfaitement familiers avec les lieux – sans doute plus que les Cavaliers. Cela dit, ils n’avaient peut-être pas tous les capacités et les équipements nécessaires pour fuir les spores de Drys, et Kreen savait que ses confrères et elles comptaient sur l’affaiblissement des rebelles pour compenser leur avantage vis-à-vis de la connaissance du terrain. Si les serviteurs de Sharna connaissaient très bien Thémisto, leurs cartes du faubourg étaient devenues obsolètes après le passage du Colosse, et le nombre d’agents que Démégor pouvait dépêcher dans ce quartier damné afin de faire le constat des dégâts était restreint.

Le Gélovigien se permit un commentaire sur les tactiques à adopter, et le capitaine lui adressa un regard hautement exaspéré avant de secouer la tête latéralement. Il prit une profonde inspiration et adressa un geste du menton à Kreen, l’enjoignant ainsi de faire un rapport bref.

« – Le Haut-Prêtre est en contact avec des civils qui, visiblement, ont encore le fondement entre deux chaises. Il faudra s’inquiéter d’eux ultérieurement, m’est avis. Après tout, ils les avaient attaqués avant de les supplier de les laisser rejoindre les rangs des Cavaliers. Elle reprit. Ils ne sont pas encore complètement incapables d’user de magie, c’est à croire que leurs masques de fortune fonctionnent à peu près. Puisque les rebelles se réfugient au faubourg, il est bien possible que les leurs soient plus efficaces que ceux des simples autochtones. Elle souligna ses propos en indiquant de la main le jeune effronté ramené plus tôt. Son équipement était un peu plus sophistiqué que celui de Melend et de ses suiveurs, et elle remarqua à ce moment qu’il avait été consciencieusement ligoté, démasqué et bâillonné. S’ils sont aussi affaiblis et désorganisés que les escouades précédentes nous ont promis, clairement, nous ne prenons pas beaucoup de risques, mais nous avons maintenant la confirmation qu’ils ont de nouveaux quartiers généraux et que même la consommation d’essence divine ne les condamne pas encore tout à fait… La vermine sur laquelle je suis tombée tout à l’heure n’avait l’air ni solide, ni entraînée, cela dit. »

Elle termina son compte-rendu sur cette note nuancée et entreprit d’essuyer les lames des dagues qu’elle avait souillées. Le Yorka se tourna vers ses hommes et ordonna à vingt-trois d’entre eux de finir de se préparer. Il sembla choisir une majorité de Gorgoroths, de Lhurgoyfs et de Zélos, et parmi eux, une habile combinaison de Cavaliers Gris aux magies complémentaires, de Noirs déjà partis en éclaireurs et revenus depuis, et de Rouges aux armures épaisses mais peu encombrantes. La troupe laissa derrière elle une quinzaine de confrères prêts à venir en renforts, ainsi que leurs palefreniers et leurs montures.

Les guerriers s’engagèrent d’abord dans une rue assez large pour que trois d’entre eux puissent marcher de front, mais le paysage changea de multiples fois pendant leur progression, et les serviteurs du chaos pratiquèrent sublimement leur art de la formation sans nécessiter d’ordres de la part de leur chef de détachement. Pendant plusieurs minutes, seules les indications d’Alton venaient briser un silence religieux. Le Séide était en seconde ligne, et ses yeux se posaient régulièrement sur les toits alentours, non pas pour y observer les acrobaties des Cavaliers Noirs mais bien pour y chercher les ombres chétives et informes que le clerc semblait avoir attirées.


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MessageSujet: Re: [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION]   [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION] Icon_minitimeSam 26 Oct - 20:52

Bien qu'il en soit le guide, le Haut-Prêtre se laissait porter par le groupe.
Il avait récupéré une certaine forme de prestance digne de son rang. Droit, les mains jointent, les sourcils froncés et le visage fermé ; il se contentait de lâcher des instructions monosyllabiques. Dépourvu de tenue officielle, on lui avait néanmoins remis son étole de Haute-prêtre, qui se dandinait sur ses épaules au même rythme que la dague qu'il portait autour du cou.

Il ne ressemblait plus exactement à celui qu'il avait montré pendant cette excursion dans les rues. Le contexte était le même, mais posté dans un tel groupe de combat, il se sentait chez lui, peut-être même plus qu'avec ses propres serviteurs.
Il avait d'ailleurs laissé son patibulaire garde du corps, pour qu'il récupère de ses péripéties avec le reste de la congrégation restée sur la grande place.

Il est vrai que de nombreux Cavaliers le dédaignaient, que ce soit à cause de sa réputation -comme pour le commandant- ou de sa mauvaise expérience -comme Kreen- ils étaient surement une bonne moitié à le considérer comme une nuisance, ou en tout cas comme un parasite au sein de leur opération, à travers l'une ou l'autre de ces raisons.

Mais malgré ces détracteurs non négligeables, il en restait tout de même une grande partie pour l'estimer, lui ou au moins le titre qu'il portait. Et cette moitié de partisans semblait suffire à alimenter son impression de pouvoir... ou alors était-ce justement la joie d'être entouré de tant de personnes le détestant qui était réellement vecteur de sa satisfaction.


Vu l'inimitié affichée de leur commandant, aucun ne s'était précipité, mais maintenant qu'il rejoignait officiellement leur progression : de nombreux guerriers s'étaient approchés pour partager quelques formules de prières et être béni par le Haut-prêtre en personne, plutôt que par les ecclésiastes plus modestes postés au bout de la place.

On ne leur formula aucun reproche, en tout cas pas pour l'instant.

On ne fit aucune remarque non plus face aux deux prêtres rejoignant l'arrière garde. La procession demeurait exclusivement à l'initiative des Cavaliers, sous leur autorité propre, mais certains d'entre eux demeuraient si fanatiques de Sharna que ce genre de rituel de concert avec des Gélovigiens faisait partie intégrante des manoeuvres.
Les adeptes avaient souvent offerts leurs services et renforcé le moral de troupes, alors à fortiori la présence singulière de serviteurs aussi élevés au sein de l'église avaient de quoi apporter un enthousiasme tout particulier à cette descente dans les faubourgs infectés. Cela donnait presque un certain cachet sacré et un engouement renouvelé à ce qui de base n'aurait pu sembler qu'une bête arrestation pour les vétérans de leurs forces.

Les deux subordonnés postés à l'arrière du régiment transportaient respectivement un encensoir et une tenture aux couleurs de Sharna.
Cela n'avait rien de comparable avec une force armée allant à la guerre au rythme des tambours et des cris de bataille, mais la marche se rythmait avec une discipline de plus en plus imposante à mesure que les rangs se transformaient pour couvrir les ruelles qui s'ouvraient sur leurs flancs.

Les espions squelettiques avaient déserté les environs, probablement chassés par les ombres plus robustes des cavaliers noirs qui escortaient le bataillon. Ou peut être simplement voulaient-ils devancer le groupe au lieu de rendez vous.

Les Cavaliers se frottèrent aux premières poches de résistances, des individues portés par la folie, la panique ou l'illusion de pouvoir tuer un cavalier et survivre assez longtemps pour s'en vanter. Il s'agissait pour la plupart d'éclaireurs pris au dépourvu, mais plus les rencontres se multipliaient, plus Alton soupçonnait une tentative de les ralentir. Les pensants envoyaient surement les soldats les moins bien lotis de leur hiérarchie pour jauger leurs forces. Ils venaient en trio, puis plus tard par demi douzaine. Un gaspillage de bras, mais surement indispensable pour différentier cette vraie force armée des simples éclaireurs qui avaient pullulés dans les rues ces dernières heures.

Ils n'auraient surement pas fait long feu sous le déferlement de magie de la bataille rangée à venir de toute façon.

Alton continuait de glisser des indices sur la direction à suivre, il découvrait en quelque sorte lui même les lieux à mesure qu'ils avançaient, se "souvenant" du décors déconstruit par le colosse, à mesure que les souvenir de Melend lui revenait.
Comme souvent quand il absorbait les pensés de quelqu'un, il avait cette sensation de le garder un peu avec lui... il aurait juste aimé avoir un peu plus de temps pour s'en imbiber, plutôt que de juste tripatouiller son esprit mourant.

L'affrontement clef ne chercha pas à se dissimuler : il aurait lieu sur le carrefour situé juste au pied de la demeure cible.
Il s'agissait d'un large croisement, pas tout à fait une place ; juste assez large pour manoeuvrer, mais suffisamment exigu pour encombrer un bataillon en armures lourdes. Il s'agissait d'un vain espoir en réalité, mais c'était surement la meilleurs opportunité qu'ils auraient de profiter de leur mobilité et de l'agilité de leurs voleurs.

Ils avaient surement tenté de fuir initialement, se disperser dans les rues pour éviter ce noyau dur, mais face à l'avancée résolue du groupe, tout droit vers leur quartier général, ils auront préféré en finir tout de suite, que de risquer de perdre les gangs les plus couards en se relocalisant à un autre point de rendez-vous.

Les cavaliers avaient resserrés les rangs, de quoi laisser le premier assaut se briser sur eux. Le premier assaut, constitué de gredins maladifs, s'empala littéralement sur les pieux et les épées de la première ligne.
Certains tirailleurs surgirent des volets environnants, mais leurs flèches -bien qu'empoisonnées- se contentaient de se briser sur les bouclier d'acier ou de magie. Certains rebelles bondirent même eux même de leur fenêtre en pensant jouer d'un effet de surprise, pour venir se fracasser sur les casques et les épaulières à pointe du groupe compact.

Un premier caillou dans l'eau. Deux larges portes de granges situées au niveau du sol s'ouvrirent de part et d'autre du groupe, dévoilant le gros des forces rebelles. En tout, quasiment un cinquantaine d'hommes qui venaient surement tout juste de finir de s'équiper dans ce qui semblait être des forges reconverties en armureries. Apparemment ce temps passé à essuyer les moucherons avait suffit à faire converger toute la vermine convertie à la rébellion en un même lieu. Vu les pertes infligées à la ville - que ce soit par les divers fléaux ou par les multiples escarmouches- il était difficile de croire qu'il ne s'agisse que de belligérants locaux, manifestement les instigateurs avaient réussi à entrainer des groupes extérieurs à la ville dans cette insolite opportunité d'ébranler les cavaliers.

Tous les Cavaliers se tournèrent vers le Yorka au centre de la première ligne, pour attendre l'ordre officiel de ce que tout le monde attendait déjà. Les rebelles étaient bien équipés, plusieurs d'entre eux étaient même bardés d'acier et armée de fer forgé.
Mais la vision de leur groupe avait tué toute forme d'appréhension ou de fantaisie qui avaient pu être dessinés dans l'attente de ce moment :
ils étaient très bien préparés, prêts à tout... mais vu leurs positionnements, il leur manquait encore au moins un siècle sur les champs de bataille pour oser se frotter aux Cavaliers de Sharna.

Leur rancoeur était née de dizaines d'années de tyrannie sous leur joug ; leur formation armée, de plusieurs semaines de complots dans le désespoir. Aujourd'hui, il était temps de leur démontrer pourquoi ils s'étaient terrés dans ces faubourgs en premier lieu, et pourquoi ils auraient dû continuer de s'en contenter.

Un contre deux, c'était définitivement un ratio qui leur convenait, et ils attendaient l'ordre pour se rassasier.

___

Alton avait été ramené de force au centre du groupe, le temps que les premières salves et les premières chargent se fassent, il n'avait rien aperçu de la cohue, balloté un instant, sifflant son déplaisir entre ses dents.
Mais un moment d'accalmie revint, et une main invisible commença à la guider en direction du mur d'une bâtisse, un flanc contre lequel le groupe de cavaliers s'était surement appuyé le temps d'encaisser le gros des forces.

Il ne chercha pas à en comprendre d'avantage, se contentant de suivre ce mur à leur droite.
Le chaos ne le dérangeait pas, en tout cas pas assez  pour le détourner de son vrai objectif. Rejoint par ses deux subordonnées directs, il les guida en direction d'une ouverture à charbon à ras du sol, que Melend connaissait apparemment.

Hors de question de se rester se battre pour le contrôle de la rue et des ateliers. Son but était de s'enfoncer sous les bâtisses pour enfin regagner le bureau des maitres, surplombant le combat.
Il progressait donc dans les caves, certain de pouvoir ressortir de l'autre côté de cette tranchée citadines de plus en plus sanguinaire.
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MessageSujet: Re: [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION]   [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION] Icon_minitimeVen 8 Nov - 0:00

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Au grand dam de Kreen, les étranges pantins sur lesquels elle essayait de garder un œil finirent par disparaitre dans l’ombre des ruines. Bientôt, les silhouettes furtives des Cavaliers Noirs s’évaporèrent également, et les toits furent déserts – du moins, à première vue. La guerrière se concentra sur ses alentours et se fondit avec brio dans la masse robuste mais souple des serviteurs de Sharna. Leur progression stratégique était fluide et discrète malgré la largeur de certains ; les seigneurs de Thémisto démontraient l’étendue de leur savoir-faire.

Après une vingtaine de minutes de marche, les premiers rebelles firent leur apparition. Ils lancèrent un assaut désespéré et moururent avant de pouvoir infliger une seule entaille. Fragiles et désorganisés, ces quelques individus semblaient animés d’une déraison inefficace, mélange d’abattement et d’idiotie. Leurs meurtriers ne prirent aucun plaisir à les anéantir. En moins de temps qu’il n’eut fallu pour le dire, les dissidents s’affaissèrent dans des flaques de leur propre sang, si bien que les Cavaliers ne furent pratiquement pas ralentis. Même Kreen, qui pourtant faisait partie des premières lignes, n’eut pas l’occasion d’occire un seul de ces impudents éclaireurs.

La troupe déboucha enfin sur une place plus vaste et Alton indiqua qu’ils étaient arrivés à destination. Là, se dressaient plusieurs hautes bâtisses dont les fenêtres voilées et les entrées débroussaillées trahissaient clairement la présence d’habitants. Nombre d’entre eux se ruèrent au dehors et tentèrent de prendre les Cavaliers par le côté ; certains succombèrent aux ombres de Sharna qui les avaient embusqués bien avant que les guerriers ne s’avancent, d’autres fuirent dès les premiers coups échangés, et seuls les plus courageux firent front. Le chef du détachement fut concis.

« – Vous. J’en veux neuf sur les meneurs, ordonna-t-il en faisant un geste vague de la main vers une moitié de son régiment. Le reste, faites pas de tri. »

Kreen faisait partie des élus. Elle et ses confrères se concertèrent du regard avant de se disperser vers les ailes latérales des bâtiments pour mieux y dénicher les dirigeants de cette infâme vermine. Un Cavalier Rouge et un Gris l’accompagnèrent, et le trio dut affronter un total de treize insurgés avant d’atteindre l’étage des commandants. Les premiers formaient un duo mal assorti entre une grande brute démasquée – sans doute Gorgoroth – et une silhouette menue et malhabile que chaque mouvement brusque essoufflait. Le Séide para un premier sabre avec son bouclier magique et en esquiva un autre en prenant l’élan nécessaire pour asséner un puissant coup d’épée au plus grand des deux assaillants. À la peau durcie du mort-vivant, Charybde ne fit pas autant de dégât que d’ordinaire, mais la blessure fut assez violente pour faire chanceler le géant. Alors que le collègue mage de Kreen désintégrait le maigrelet, son compagnon de faction pulvérisa le crâne du rebelle ressuscité et ce dernier poussa son véritable dernier souffle.

Les trois guerriers progressèrent.

Des flèches les prirent pour cible. Kreen invoqua de nouveau son bouclier, protégeant ainsi ses alliés en plus d’elle-même, et le maintint jusqu’à ce que les deux archers se renfrognent à cette vue. Ils se recroquevillèrent tous les deux derrière un conduit de cheminée, alors la Gorgoroth échangea une œillade avec ses frères d’armes, hocha la tête, et se téléporta sur les hauteurs. Elle poussa un premier tireur dans le vide d’un coup d’épaule et trancha le second – un adolescent malade – en deux. Le sorcier acheva le révolutionnaire à terre et la combattante rejoignit ses pairs.

Les trois guerriers progressèrent.

Enfin, ils se trouvèrent en infériorité numérique. Cinq rebelles les prirent d’assaut au pied du bâtiment, et les deux Cavaliers Rouges se placèrent instinctivement devant leur collègue cendré. Celui-ci se focalisa sur un insurgé de forte carrure et usa de sa faculté de désintégration. Kreen isola deux ennemis en les repoussant, puis elle en attaqua un d’un coup d’épée ; il para avec un bouclier de bois qui se brisa néanmoins. Le second adversaire tenta de prendre la soldate en traître mais fut surpris par l’épaisseur de son armure. La lame vicieuse ne fit que glisser sur le cuir bouilli, et c’est non sans rage que le Séide asséna un puissant coup de coude à l’outrecuident. Après avoir vacillé, sa première cible se plaqua contre un mur et invoqua un nuage de sable dense qui enveloppa la militaire. Elle en sortit à reculons et attrapa le col de l’autre insolent au passage, le traînant au sol avant de le laisser s’affaisser en toussant, le nez sanguinolent et les poumons sans doute affligés par les particules de son ami. Malgré ça, Kreen sentit une soudaine pression sur ses épaules, et elle courba l’échine bien malgré elle. Ce sale rat avait plus d’énergie qu’elle n’aurait pensé. Elle ne parvint pas à lever Charybde mais elle lui infligea un coup de pied hargneux dans le ventre, puis au visage, de multiples fois. Pendant ce temps, le voile sablonneux était revenu sur elle, et elle le chassa très brièvement d’un geste du bras pour en apercevoir l’auteur. Ensuite, elle laissa la poussière se refermer devant elle et se téléporta quelques vingt pieds plus loin, juste sous le nez du marchand de sable qui hoqueta avant d’accuser un coup de poing, de chanceler, de tomber à genoux, et de se faire décapiter. La Gorgoroth se retourna vers ses confrères et constata qu’ils avaient eux aussi achevé leurs opposants.

Les trois guerriers progressèrent.

Ils s’engagèrent dans une cage d’escalier étroite et gravirent rapidement les marches, Kreen derrière le mage qui lui-même suivait l’autre gladiateur. Elle avait rengainé Charybde et était désormais armée de ses dagues. C’est sur un palier qu’apparut une forme inquiétante aux contours ondulants et qui semblait entièrement composée de vide. Elle était d’un noir plus sombre que l’obsidienne et sans aucun relief. Cinq marches plus bas, la guerrière ne pouvait pas l’apercevoir en entier mais elle haussa tout de même un sourcil. Son frère de faction lui adressa un bref regard grave, inspira profondément, et abattit son immense massue sur la chose. L’arme passa à travers et y disparut, tout comme l’avant-bras du guerrier qui eut du mal à retenir son élan pour ne pas se faire engloutir complètement. Il recula précipitamment avant de s’inspecter et de voir une vapeur sombre se dissiper autour de son armure.

« – C’est un portail ? Demanda le sorcier sans cacher son inquiétude.

– On dirait bien, mais je sais pas où ça mène…

– On ne peut pas le contourner ? S’enquit Kreen qui s’était placée dos à eux pour mieux faire face à d’éventuels poursuivants.

–  Pas vraiment.

– Mmh. Ça a une forme humanoïde et c’est inerte, on peut espérer que c’est le corps du magicien. Je vais essayer de la glacer, espérons que ça fasse l’affaire. Pousse-toi.

Le Séide entendit son confrère s’écarter et l’autre grimper quelques marches. Le Cavalier Gris ne tarda pas à gémir.

– Dis-donc, tu le maîtrises, ce pouvoir de glace ?

– Non. La ferme.

La mort-vivante se crispa à ces mots, et elle se crispa davantage en entendant des voix se rapprocher à grande vitesse dans l’escalier. Trois individus masqués firent leur apparition et hurlèrent à la vue des Cavaliers. Kreen s’empressa d’invoquer son bouclier magique ; l’endroit était assez étroit pour que sa largeur suffise, mais d’un point de vue temporel, elle dépendait entièrement de la rapidité d’exécution de son camarade Gris, et à en croire les sons qu’il produisait, le processus était laborieux.

– Ha ! Merde, foutus spores ! La soldate se souvint que son partenaire était Lhurgoyf. L’usage de la magie l’affaiblissait terriblement, et en plus de ça, son pouvoir de glace était clairement nouveau. Pendant ce temps, elle accusait les coups des rebelles enragés. Elle en vit un partir en courant, sans doute dans l’espoir de faire le tour. Une minute s’écoula, elle commença à s’approcher dangereusement de ses limites, et le Lhurgoyf n’était plus qu’à quelques gouttes d’essence divine de l’évanouissement. La silhouette était glacée jusqu’aux genoux et semblait trembler légèrement, mais elle ne perdait pas en densité.

– Va falloir faire quelque chose, les gars ! Avertit Kreen sans prendre la peine de dissimuler son anxiété. Sa bulle de protection lui semblait devenir plus mince et plus fragile.

– Bon, ça suffit, merde, s’impatienta le haut combattant pourpre. Il faucha la créature en broyant la glace qui retenait ses jambes prisonnières, et le monstre cilla enfin. Le néant qui le composait se rétracta, se déforma, prit une teinte et des courbes plus organiques, et un cri affreux perça les oreilles de tous au moment où un homme nu s’écroula sur le palier, mutilé. Il fut envoyé auprès de ses aïeux en l’espace d’un instant, après quoi son assassin s’empressa de s’engager dans l’escalier suivant, son camarade sorcier sur l’épaule. Kreen poussa vers l’avant afin de descendre quelques marches – forçant ainsi ses assaillants à reculer, désactiva son bouclier, asséna un coup de tête au plus proche de ses ennemis et fendit l’air de Thelxiépie pour mieux effrayer l’autre. Il prit la fuite, et elle alla rejoindre ses pairs à l’étage d’au-dessus après avoir égorgé celui qu’elle venait de sonner.

Là, elle retrouva ses deux collègues, plus trois autres personnes dont elle se serait bien abstenue, et les fameux meneurs. Elle roula des épaules.

– Mais vous vous foutez de moi ? »


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MessageSujet: Re: [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION]   [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION] Icon_minitimeDim 17 Nov - 22:50

Marchant d'abord à bon pas dans une galerie de briques, le Haut-Prêtre commença doucement à ralentir le pas. Les combats qui faisaient rage à la surface avait quelque peu échauffé son tempérament, il s'était engouffré prestement par la lucarne entre l'urgence et l'enthousiasme d'atteindre l'objectif.

Et pourtant, alors qu'il se retrouvait là, il réalisa douloureusement qu'il ne connaissait pas le chemin. La faute à un contact fragile et écourté avec l'esprit : il avait capté la destination, mais pas les chemins possibles.
Surement que Melend avait prospecté les environs pour s'assurer des meilleurs points de fuite à sa rencontre avec les huiles de la rébellion, mais Alton n'était pas sûr d'en avoir aspiré chaque subtilité.

Sans réaliser combien de temps se passa exactement, il attendait en espérant voir venir un "souvenir". Il palpa même quelques murs et briques branlantes, dans l'espoir d'un passage secret remontant. Surement qu'il se passait moins de temps qu'il n'en avait l'impression, mais même si il ne s'agissait que d'une pincée de minutes, c'était déjà trop de temps laissé aux Cavaliers pour lui couper l'herbe sous le pied.

A peine commençait-il à envisager de continuer sa route, et de peut-être trouver un escalier oblique qui le ferait remonter vers la bonne maison, qu'une ombre furieuse trancha la lueur du bout du couloir.

Une silhouette s'était emparée de la gorge d'un de ses prêtres et l'avait plaqué au mur. Elle était passé comme un éclair, et les pieds de l'officier de Sharna étaient décollés du sol. A présent pourtant tout était redevenu immobile.

Seul persistait le bruit sifflant du prêtre qui commençait seulement à sortir de sa surprise et à réaliser qu'il manquait d'air.

-Tu m'as menti ! Tu veux me doubler, Alton, espèce de sale chien.

Alton montra les dents un instant, prêt à hurler en retour sur l'Ombre, plus sur le coup de l'effet de surprise que sur la colère. Il n'hésita pas à asséner un coup de paume sur le coude du bras famélique qui maintenant le malheureux contre le mur.

-Ça suffit, lâche le toute de suite, tu vas avoir besoin de lui pour scruter les transcriptions pendant le peu de temps qu'il nous reste.

L'Ombre se résigna sans montrer le moindre autre signe d'agressivité, elle se rangea au milieu du chemin et contempla Alton avec un calme retrouvé, égal à la fureur qu'elle avait comme transmise à son interlocuteur.

Le Gélovigien contempla le maitre malgré l'obscurité, il était beaucoup plus grand que ses sbires de charbon -il faisait bien plus de deux mètres- il était d'ailleurs obligé de se vouter pour tenir sous les arches de la cave. La vérité c'est qu'il se tenait arc-bouté de toute façon, trop habitué à souffrir les endroits trop confiné pour lui, il forçait simplement d'avantage sa courbure pour être sûr de ne cogner aucune pierre visqueuse.
Malgré sa taille inhumaine il semblait tout aussi anormalement composé de membres en allumettes que les espions qu'il avait envoyé à travers la ville jusqu'alors. Il faisait simplement illusion grâce à l'épaisse cape boursoufflée de plumes de corbeaux qu'il portant autour de sa carcasse. Mais sitôt qu'il bougeait les bras et entrebâillait sa pelisse il laissait percevoir la rachitique structure de son existence. A s'en demander comment le poids du tissu et du cuir qu'il portait ne suffisait pas à le briser.

- Il n'y a pas moyen de faire mieux, la ville est dans le chaos de toute façon, c'était sûr que les Cavaliers prendraient les devants. Tu m'as suivi depuis le début et tu as bien vu par toi même que c'était le mieux à faire. Je n'avais ni le pouvoir ni l'envie de leur donner une fausse direction.
Et puis de toute façon pas la peine de me faire croire que la situation va à l'encontre de tes plans, ça m'étonnerait que comme par hasard autant de rebelles se trouvent ici en même temps. Tu leur as forcément tissé un piège pour que ça arrive.


-Plus j'en faisais revenir en ville, plus il y a celui qui saura où elle est allée.

L'épouvantable volaille s'avance vers eux. Elle pose une main bienveillante sur le prêtre qu'elle a failli étrangler, lui infligeant un sursaut craintif alors même qu'il tente encore de retrouver l'usage de sa trachée, et elle sort l'autre bras de son épais manteau pour poser une main griffue qui empoigne vicieusement la joue d'Alton. Elle les contemple de ses yeux injectés de sang et une entaille se découpe en forme de sourire sur son visage de poix.

-Désolée de m'emporter. Je ne suis pas en colère, je suis excitée. Nous allons savoir enfin. Retrouver sa trace. Si tu mènes la mission à bien Alton... je te pardonne tout.
Mais si vraiment je pense que tu me trahis. Je ne vais pas t'étrangler. Ni lui. Mais comme promis, je te prendrai ton bras droit. Souviens toi.


L'Ombre de Themisto garde les bras tendus, grands écartés sur ses deux interlocuteurs, pendant que le troisième attendait derrière eux, en garde mais en retrait.  Tous trois purent observer le spectacle déroutant d'un des clones s'extrayant de leur créateur.
A peine émergé, encore visqueux : l'être l'allumette se colle au mur, s'enfonce en lui, et forme une silhouette d'ombre ondulante et sans reflet.

-Retournons au bureau

Elle les entraine à travers le portail d'obsidienne, obligée de se plier en deux pour pouvoir s'insinuer dans la basse silhouette étalée devant le mur. Le troisième religieux suit avec une mine de dégoût.

Ils se téléportent plusieurs mètres plus haut, dans un salon au contenu grotesquement trop luxueux pour son cadre. Les murs décrépit de la bâtisse rustique contenait  un mobilier issu des pillages de maisons sans comparaison avec celles des faubourgs. Ils n'avaient pas hésité à s'installer à leur aise pour impressionner le plus possible les rebelles de leur organisation. Même improvisée, une association de malfaiteur se sentait obligée de faire étalage de possession pour souligner sa hiérarchie.

Alton cligna des yeux, la luminosité du premier étage faisant contraste avec le sous-terrain d'où il sortait. Il découvrait petit à petit la situation : quatre commandants rebelles pétrifiés de peur au milieu de la pièce.
Cinq espions arachnoïdes semblables à ceux qui l'avaient suivi depuis le début se tenait contre les murs de la salle. Par la position statique de tous les individus, il soupçonnait quelques entraves magiques qui avaient retenus les captifs pendant l'absence de l'Ombre.

Les deux serviteurs d'Alton se ruèrent vers le bureau et commencèrent à éplucher la paperasse.

-Trois ont fuit derrière. Surement déjà dans les bras des cavaliers. Mais ceux là sont à toi. Fais comme tes hommes. Lis-les!

A la lumière plus claire, le géant squelettique était terrifiant. Comme la branche noircie d'un arbre qui aurait été grillé par la foudre. Il était la copie détaillée de ses doublons. Le visage incroyablement lisse, mais le cou et les bras nervurés comme un fruit pourri. Il était sombre mais surement d'avantage à cause de la poussière et de la suie des endroits où il rampait, que par l'effet de son étrange pouvoir ténébreux de téléportation qui avait dû laisser des traces magiques à force d'utilisation.
Il avait incontestablement l'air d'un très ancien Gorgoroth, mais Alton ne doutait pas un seul instant que ce pu être un être vivant, mais irradié par une utilisation constante et torturée de l'essence divine. Un corps peut parfois dépasser ses limites sans complètement en mourir. Et c'est parfois encore pire.

Alton commença à sonder succinctement un premier prisonnier tremblotant, puis un second. Ils frissonnaient sans arrêt tout en restant pourtant planté au sol.
Il voulait d'abord trier le plus susceptible de détenir les informations. Ce devait en être un qui était déjà présent dans la cité avant les évènements, un de ceux qui aurait initié le mouvement, pas simplement pour venir s'y greffer. Un de ceux qui aurait assigné les premiers résistants. Les recrues les plus influentes.

Les bruits de combats dans l'escalier étaient de plus en plus proches, l'interrompant dans son travail.
L'Ombre le rappela à l'ordre, parlant calmement, presque amoureusement, elle même était encastrée dans un recoin de la pièce, derrière une cheminée comme cherchant se pelotonner à l'abri, sa voix résonnant sur le mur :

-Continue sieur Zolond. J'ai laissé un sceau devant la porte. Ne t'inquiète pas. Tu as le temps.

Il continua donc ses recherches, passant d'un patient à l'autre, sans prendre conscience du temps. Mais un fracas le réveilla, puis une voix, le faisant s'interrompre par un sourire.

Les prêtres continuaient de s'affairer presque calmement. Ils ne donnaient aucunement l'air de vouloir s'enfuir, ils continuaient juste de consulter et trier les papiers sans se déranger de quelle force en présence viendrait s'en emparer.

L'Ombre poussa un cri. Mais de douleur apparemment. La rupture soudaine du portail semblait l'avoir soudainement atteinte.
Ses "araignées" se décollèrent des murs où elles étaient tantôt accrochées, tantôt juste adossées. Elles feulèrent en direction des Cavaliers, provoquant une levée d'armes de ceux-ci.

La tension s'épingla dans la pièce soudainement, pétrifiant tout le monde.

Néanmoins l'ombre agita doucement les bras. Ses sbires s'écroulèrent et rampèrent au plancher, jusqu'à elle pour venir se laisser aspirer par dessous son manteau, qui se gonfla sous le retour des fragments huileux.

Ses yeux exorbités hors de son masque, elle crachat plusieurs fois de rage, sa voix aigüe pesta au début, mais devint rauque et supplicative à mesure qu'elle la faisait jouer.

-Laisse leur tout. Prenez tout. Je vous laisse tout. Juste retrouve la. Trouve la et dis moi, ou dis adieu à ton bras droit.

Recroquevillée, toutes plumes dehors, la forme file à nouveau vers son portail, le déformant à son passage, il demeure ouvert et fluctuant pendant plusieurs secondes.

Les rebelles s'effondre au sol en geignant, et les prêtres continuent studieusement de cataloguer les feuillets.
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MessageSujet: Re: [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION]   [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION] Icon_minitimeMar 7 Jan - 21:52

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Crispée et contrariée, la guerrière regarda son confrère déposer leur allié magicien à terre. Elle restait sur ses gardes, tendue sur ses poignards, mais à la vue du Haut-Prêtre et de ses disciples, elle avait été frappée d’une sensation de fatalité. Elle secoua la tête presque un peu comiquement. Les créatures informes qu’elle s’était apprêtée à affronter une seconde plus tôt venaient de disparaitre sous les ailes décharnées d’une abomination grotesque, puis au cœur d’une ombre gluante, et il semblait qu’aucun Cavalier n’avait vraiment eu le temps de réaliser dans quel ordre les choses venaient de se passer. Kreen avait bien senti la panique s’emparer d’elle l’espace d’un court instant ; qu’est-ce que c’était que cette chose, de quoi parlait-elle et de quoi étaient capables ses petits clones malingres ? Mais en reposant le regard sur les religieux affairés et sur un Alton visiblement peu chamboulé, la tension était vite retombée.

N’étant ni aveugle, ni sotte, elle se doutait bien que l’ignoble épouvantail à la voix caverneuse n’était pas un ami. Elle se doutait également que c’était un monstre à la nature et aux facultés étranges qui le rendaient difficilement saisissable – et elle se doutait tout autant qu’il ne voulait du bien à personne et qu’il était urgent de comprendre ce qu’elle venait de voir. Cela dit, l’objet de sa mission était là, à terre, immobile, et la réponse aux questions qui venaient de se poser était juste à côté. Elle n’avait aucune raison d’aller ailleurs.

Sans plus se préoccuper de ses collègues, elle s’avança vers Alton d’un pas preste, les doigts enlaçant encore passionnément les gardes de ses dagues.

« – Décidemment, vous faites du zèle… Elle cracha plus ces mots qu’elle ne les articula. Le sentiment qu’Alton se mêlait trop des affaires des Cavaliers et se permettait avec insolence de marcher sur leurs plates-bandes ne la quittait pas – et le fait que son commentaire était en réalité plein de véracité avait la saveur d’un sort lancé à un ennemi qui lui aurait finalement éclaté en plein visage. Kreen haussa des sourcils à sa propre adresse afin de chasser ses pensées amères, puis elle baissa les yeux sur les quatre rebelles indolents pour mieux évaluer leur niveau de dangerosité. L’un était démasqué et clairement très mal en point ; il crachait du sang et on n’apercevait pas ses iris. Les autres geignaient et démontraient une fâcheuse tendance aux tremblements. Il y avait fort à parier que tous ces hommes étaient incapables d’user de magie, mais le Séide ne souhaitait prendre aucun risque alors il fallait faire vite. L’ordre n’avait pas été donné explicitement, mais elle comptait bien ramener un butin vivant à son chef d’escadron. On peut savoir ce que votre copine vient de leur faire ? Il nous les faut vivants… Puis elle regarda de nouveau le Haut-Prêtre, sans doute pour bien lui signifier qu’il avait toute son attention et qu’elle n’avait pas fini de l’interroger. »


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MessageSujet: Re: [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION]   [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION] Icon_minitimeJeu 13 Fév - 21:09

Alton avait passé les mains dans son dos, affichant une contenance particulière face à l'enchainement pourtant dérangeant d'évènements.
Il ne cherchait à tromper personne, la situation était manifestement riche en surprise depuis cette intrusion précipitée... il en aurait lui même surement été un peu déboussolé, mais la sérénité le gagna sincèrement, car malgré tout ils venaient d'accomplir une sérieuse partie de leurs objectifs.
Capturer les détracteurs principaux.

Restait à savoir à quel point la conclusion lui était avantageuse.

-Inutile d'avoir l'air si offusquée, je ne pense pas qu'on puisse vraiment se montrer trop cavalier vis à vis de cette rébellion, moi ou n'importe quel autre intervenant extérieur à votre Caste. On a vu de quoi ils étaient capables, je suis persuadé que ce qui leur a été infligé était un moyen justifié pour les neutraliser le temps de votre intervention.
D'autant qu'à mes yeux...

Il les contempla de haut en bas comme pour être sûr.
ils sont tout autant pétrifiés par la peur que par la magie. Rien dont ils ne pourront se remettre d'ici que vos supérieurs les interroges.

Avant qu'on ne puisse savoir si il en avait terminé ou pas, l'un de ses propres seconds s'approcha, plutôt confiant de son coup car il entama son rapport sans s'inquiéter de l'interrompre ou non.

-Tous les documents semblent ici, Haut-Prêtre. Certains impies ont apparemment réussi à quitter la pièce avant l'arrivée de quiconque, mais ils n'auront rien emporté d'important.
Nous avons déjà grossièrement trié les documents : des messages d'intervenants extérieur à la cité, ainsi que des rapports sur les différents groupes citoyens qu'ils ont incorporés de force à leur mouvement durant le tumulte.
Le simple fait qu'ils aient tout documenté de la sorte confirme bien nos soupçons, ce n'était pas qu'une rébellion impulsive, des nobles auront tenté de tirer profit de l'élan désespéré des habitants en encourageant leur rage et en structurant leurs intentions.


Dehors on entendait déjà des armures piétiner le pavé pour contourner le bâtiment. Les cavaliers avaient dû remporter le gros de la bataille et se dispersaient pour couvrir le terrain.
Le son des métaux s'entrechoquant s'amenuisait en effet désormais suffisamment pour qu'on entende seulement celui des râles d'agonie subsister.

Le second moine, resté devant le bureau, tourna la tête vers la fenêtre un instant, comme si il pouvait voir de ses yeux ce dont témoignaient les sons extérieurs.

Il s'approcha à son tour d'Alton, avec une lourde pile de documents entre les mains, mais c'est vers Kreen qu'il se tourna réellement pour parler .

-Voici la comptabilité et les correspondances des malfrats, Votre Seigneurie. Désirez vous que je vous accompagne auprès de vos supérieurs pour leur en expliquer la teneur préliminaire?

Avant que quiconque ne puisse répondre à sa demande, le premier assistant compléta ses dires.

-Nul doute que vous voudrez étudier tout cela par vos propres moyens, mais nous nous sommes empressés de d'éplucher le plus important, vous êtes sûrement impatiente d'en user pour réassigner au plus vite vos hommes avant que les fuyards ne se regroupent. L'église serait ravie de se mettre à votre service pour traiter ces données, fort de son expertise manuscrite...

Alton laissa ses deux scribes, positionnés de chaque côté de Kreen, presque avides de recevoir un ordre d'elle. Lui même se contenta de s'approcher de la fenêtre pour se faire oublier, contemplant calmement la ruelle en ramenant ses mains devant lui, glissant chacune d'elles dans la manche opposée, comme pour prier.
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MessageSujet: Re: [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION]   [TERMINE] La vermine rebelle [MISSION] Icon_minitimeVen 14 Fév - 2:48

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Les réponses d’Alton ne fournirent aucune explication ; il fit simplement mine de rien savoir au sujet de la créature et de ne pas s’en inquiéter. Kreen avait bien du mal à le croire mais elle n’était plus vraiment sûre de ce qu’elle avait entendu. Quelques instants plus tôt, elle était encore persuadée d’avoir entendu le monstre filandreux interpeller le Haut-Prêtre comme on ferait un vieil ami, mais les choses commençaient à devenir floues. Elle se contenta de grogner faiblement avant de se pencher davantage sur les otages et de leur adresser une œillade sévère, après quoi elle tourna les talons et se dirigea vers les vestiges d’une fenêtre afin de héler du renfort. Toutefois, elle fut interrompue par les suivants d’Alton qui, sans qu’elle ne sache vraiment pourquoi, semblèrent s’adresser solennellement à elle. Elle les toisa silencieusement, ne dissimulant pas son incrédulité, et finit par croiser les bras pendant la tirade du plus jeune.

Les échanges entre les représentants du culte de Sharna et ses Cavaliers étaient sujets à de grandes variations. Certains prêtres vouaient encore une adoration aux les guerriers, comme un prêcheur verrait en son champion un hommage à toute ses croyances – et certains Cavaliers le leur rendaient, ravis des bénédictions que le clergé faisait pleuvoir sur eux. Mais dans d’autres cas, les clercs démontraient peu de foi et parlaient bien moins respectueusement aux combattants qui, aux yeux des religieux, ne faisaient que feindre leur dévotion et ne pouvaient sérieusement servir leur Dieu en étant des têtes de pioche. En retour, beaucoup de soldats ne voyaient les ecclésiastiques que comme des petits cafards indolents. Au cours de sa vie, Kreen avait été des deux côtés du dialogue, et elle avait été une prêtresse plus admirative qu’elle n’avait été une Cavalière reconnaissante. Si elle pouvait s’identifier aux acolytes d’Alton et à leur courtoisie, elle n’était pas flattée par leur excès de politesse.

Le contenu de leur discours, cependant, la piqua clairement au vif. L’implication des nobles de Themisto dans un complot qui aurait attisé les cendres de la colère rebelle n’était pas complètement surprenante mais jusqu’à ce jour, c’était resté une théorie. Des documents la confirmant constituaient donc des biens précieux, alors Kreen encaissa la mauvaise nouvelle avec un léger rictus impressionné. Elle ne serait sans doute pas assignée à une telle mission mais il était certain qu’à cette nouvelle, Démégor enverrait des hommes rencontrer les familles inculpées – or il y avait dans la haute société de la Cité Noire de nombreux noms à rallonge que la Gorgoroth aurait aimé voir chuter. Malgré son aspect désormais monstrueux, le sang de Kreen restait bleu et les rivalités qui découlaient de ce statut n’avaient pas disparu avec le temps. Elle acquiesça avec assurance.

« – Ouais. Bougez pas. Puis elle s’approcha de la fenêtre et inspecta l’extérieur afin de repérer une poignée de confrères peu occupés. »

Alors que quelques rebelles croisaient encore courageusement le fer avec des combattants cruels, la plupart des Cavaliers étaient déjà penchés sur des cadavres. Kreen siffla bruyamment entre ses dents à l’adresse d’un groupe de quatre collègues plongés dans un pillage peu prospère. Elle leur fit ensuite signe de monter, et leurs larges carrures apparurent bientôt à l’étage. La mort-vivante leur désigna les meneurs des rebelles encore tremblants et même si elle avait prévu d’en emporter un elle-même, elle fut devancée et se retrouva les mains vides. Le Cavalier Rouge qui l’avait accompagnée avait de nouveau jeté le mage sur son épaule, et la troupe redescendit sans trop se presser. La Cavalière laissa les prêtres passer devant elle, mais elle ferma la marche sans se préoccuper d’Alton qu’elle aurait bien pu laisser là sans plus lui adresser la parole.


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