Un toit pour deux...

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 Un toit pour deux...

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:: Petite Plume ::

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Allaatkasik
:: Petite Plume ::
Allaatkasik
MessageSujet: Un toit pour deux...   Un toit pour deux... Icon_minitimeVen 18 Oct - 15:37








C'en était fini de Langdum, place à Nivéria qui apportait avec elle son cortèges de mois austères et neigeux. Avec l'arrivée de Famael, Allaatkasik retrouvait enfin, sa langoureuse et familière tristesse qui la caractérisait tant. Au dehors, les majestueux mélèzes, qui entouraient sa petite masure, déployaient leurs ramures élancées et décharnées dans le vaste et sombre ciel nocturne. Tout au dessus, Maara inondait de sa lumière laiteuse ce paysage lugubre, donnant aux conifères l'allure étrange des méandres de l'encre noir qui se répand lorsque l'on souffle dessus. Seul raisonnait dans ce silence sépulcral, le hululement des harfangs annonçant l’arrivée prochaines des premières neiges. Perdu dans ce décor inquiétant, une ombre avançait lentement, silencieusement, sur un sentier oubliée des hommes depuis bien longtemps.




En ce début de soirée, emmitouflée, à même le sol, dans de chaudes et confortables fourrures, Allaatkasik fixait les flammes espiègles dans l'âtre de sa petite cheminée. Immobile, absorbée dans sa contemplation et l'esprit vide, on eut pu croire à un cadavre prit par le froid, ces grands yeux noirs entourés de larges cernes magenta, ses lèvres violacée et le bout des ses petit doigts noircis. A sa manière, elle appréciait ces moments où elle se perdait dans le temps, où elle n'existait plus, inondée d'un calme la plongeant dans une neurasthénie bienveillante. Évanouies les turpitudes, évanouies les questions existentielles, seule demeurait une coque vide, soulagée du fardeau de la vie. Si éloignée de la réalité, elle-même devenue petite flamme capricieuse et dansante, elle n'entendit point les coups mates sur la porte de bois. Ceux-ci redoublèrent. Comme Allaatkasik ne se manifestait toujours pas, l'homme qui se tenait derrière la porte n'hésita pas une seule seconde à tourner le vieux loquet en bronze et à pénétrer dans la petite masure. Faite d'une seule pièce, il la vit figée devant l’âtre. Aucune autre lumière ne venait éclairer la pièce d'une vingtaine de mètres carré, plongeant cette scène dans la demi obscurité. L'homme, qui n'était autre que Sifdérik son ancien mentor, avait l'habitude de la trouver régulièrement dans cet état. S'approchant de la forme figée, il s’accroupit juste derrière elle et posa doucement sa main sur sa frêle son épaule.

Il ne dit mot. Tout comme elle, il plongea son regard dans le feu et attendit patiemment. Au bout d'un long moment il entendit la petite voix douce et grave qui lui était si familière:




-"Ça me fait plaisir que tu sois venu me voir..."





Le visage franc et altier de l'homme se fendit d'un sourire triste. Elle avait appris laborieusement, aux cours de ses dernières années à mimer les humeurs humaines. Elle était capable maintenant d'exprimer verbalement ce qu'elle devrait ressentir en de pareilles circonstances. Sifdérik savait bien qu'elle ne lui mentait pas et qu'elle ne se limitait pas juste à lui donner le change. C'était autre chose qui se cachait derrière ses mots, mais des choses qu'il était incapable de saisir et encore moins de comprendre. Elle qui était ignorante de la plupart des sentiments humains comme la joie, le bonheur, la satisfaction et qui ne semblait ne jamais avoir rit, que pouvait-elle bien ressentir à cet instant présent ? Comment pouvait-elle lui traduire avec ses propres mots, ses propres ressentis. Peut-être à jamais serait-il étranger aux émotions de sa petite protégée. Encore une fois, le vague à l'âme le surpris, tant il se sentait éloigné d'elle. Balayant d'un geste de la main devant son visage comme pour en chasser les mornes pensées, il s'adressa à elle avec plus de force dans la voix qu'il ne l'aurait voulu:




-"Bon, je vois que tu vas bien et j'en suis heureux. Mais si je suis venu ici, ce n'est pas seulement par simple courtoise, je suis là, c'est à la demande du 'Silence' (service des renseignements cimmériens), ils ont une mission pour toi."





Sans lui laisser le temps de continuer, elle le coupa de cette même voix calme et feutrée:




-"Tu as remarqué ? J'ai achetée une deuxième chaise... Nous pourrions nous installer à la table pour discuter..."





Tournant sa tête vers le mur de gauche, il vit qu'à la table se tenait effectivement une deuxième chaise. Elle avait suivit son conseil. Sur la table, une lampe à huile éteinte et sa paire de lunette aux verres teintés à monture de laiton. Il soupira silencieusement et acquiessa. Une fois installé en face d'elle, il reprit d'une voix plus modérée:




-"Donc, pour ta première mission, 'Le Silence' t'envoie prendre des renseignements sur le bourgmestre de la ville de Nuvuya (nuage) situé juste à la frontière entre Cimméria et le conté de Dalma. Cette homme est suspecté de revendre des secrets de fabrications de nos meilleurs artisans à d'autres, appartenant à des contrées étrangères. Ces renseignements semblent être vendus lors de certaines réceptions données en sa demeure. Mais ne nous savons pas comment il obtient les informations qu'il revend et à qui il les revend. Un de nos agents sur place a découvert quand se tiendrait la prochaine réception, elle aura lieu dans quatre semaines environs. Ce qui te laissera le temps une fois arrivée sur place d'observer les lieux et de mettre en place une stratégie. 'Le Silence' a pensé que cette réception pourrait être l’occasion d'obtenir les renseignements voulus. Il faut que tu récupères soit la liste des acheteurs s'il en existe une, ou bien découvrir qui il sont. Il nous faut des preuves formelles qui nous permettrons au moins de le mettre aux arrêts. Si tu peux aussi savoir comment ces documents arrivent en sa possession, cela n'en sera que mieux."




Bref silence. Puis il reprit:




-"En arrivant à Nuvuya, tu iras prendre une chambre à 'La chandelle étoilé', c'est la grande auberge de la ville. Elle est très fréquentée et tu pourras y passer assez inaperçue. Là tu demandera la chambre numéro trois située au premier étage. Caché dans l'un des pieds du lit, tu trouveras un plan de la demeure du bourgmestre avec aussi une invitation pour la réception. Mais cette invitation ne te permettra pas de rentrer, elle est destinée à un homme qui n'y sera pas. Donc, tu devras te confectionner un faux si tu veux accéder à la réception. Tu peux aussi te débrouiller différemment. D'ailleurs à ce sujet, je me suis permis d'emprunter deux tenues à une jeune fille du village."





D'un geste de la main, il accompagna ses paroles. Près de la porte se trouvait un baluchon.




-"A l’intérieure tu trouveras deux tenues. L'une est celle d'une simple servante qui pourra te permettre d’accéder aux cuisines tout au plus et l'autre, celle d'une fille de chambre qui elle devrait t'ouvrir les portes à l'intérieur des appartements privés. Bon, tu verras sur place ce qui sera le plus judicieux... Voilà pour l'essentiel. A j'allais oublier, te voila une bourse qui devrait suffire à tes frais. Des questions ?"





Allaatkasik plongeait ses grands yeux noirs dans les siens, souriante tristement, silencieuse. Puis, de cette voix toujours égale:




-"Il fallait bien que cela arrive un jour ou l'autre... Mais tu m'y as préparée et je ne te décevrais pas... Ni toi, ni 'Le Silence'..."





Tous deux restèrent un long moment plongés dans leurs pensées à fixer la table. Sifdérik posa sa large main sur celle toute petite d'Allaatkasik et la regarda tendrement.




-"Je te souhaite bonne chance, petite plume..."





Puis sans rien dire, il se leva de table, ouvrit la porte de bois et s’engouffra dans l'obscurité de la forêt, sans plus se retourner. Allaatkasik, elle, le regardait s’évanouir dans l'encre du paysage par la fenêtre. Une boule à la gorges la serrait violemment. Elle aurait tant voulu pleurer. Mais ses yeux étaient et demeureraient éternellement asséchés.



snowflakes


La nuit avait finie par passer tout comme la boule coincée dans sa gorge. Et très tôt dans la matinée, alors que le soleil était toujours absent, elle fit ses bagages avec soin. Pour cette première mission, elle ne voulait rien oublier et elle déposa au sol tout les objets qui lui seraient nécessaires. Pour ouvrir les portes récalcitrantes, sont jeu d'outils de crochetage complété par sa langue serpent qu'elle cacha dans la poche secrète de sa botte. Ensuite, tout l'équipement requis pour la confection de faux, papiers, encres, plumes, cire à sceau de plusieurs couleurs, loupe et briquet d'amadou, sans oublier son fidèle petit canif. Les tenues de rechanges trouveraient place dans les sacoches de sa selle, tout comme un peu de nourriture séchée. Ne lui manquait plus que sa tenue adéquate pour agir dans l'ombre, une veste sans col et un pantalon de toile noire auxquels elle adjoint une petite paire de bottines noires elle aussi. Regardant attentivement le sol encombré, elle se demanda s'il lui serait utile d'emporter ses armes et elle se ravisa ne voulant pas s'encombrer inutilement. Par contre, deux longues cordes seraient les bienvenues tout comme sa carte bien qu'elle sache déjà quelle route emprunter. Une fois l'argent réparti et quatre grenats supplémentaires embarqués, Allaatkasik jugea son équipement presque complet. Bien entendu, ne pas oublier sa trousse à maquillage complétée par un pot de noir de fumée. Il ne lui restait plus qu'à s'habiller, se passer du fard sur le visage pour masquer ses horribles stigmates, sceller sa monture et partir en direction du sud vers la cité d'Aggersborg.

Le trajet jusqu'à la cité d'Aggersborg fut rapide et se passa sans anicroche. Mais une fois arrivée au premier col, l'avancée d'Allaatkasik fut ralentie. A cette altitude, des vents forts, chargés de neige rendirent sa progression bien plus périlleuse. Heureusement, sa fidèle jument Avanneq qui était de race cimmérienne brava les intempéries et le sabot sûr, elle franchit courageusement col après col. C'est après quelques jours de ce périple éprouvant qu'enfin se dessinèrent en contrebas les vallées frontalières du conté de Dalma. Nuvuya ne devait plus être très éloignée maintenant. Effectivement, Allaatkasik put franchir les portes de la ville dès le lendemain matin.



snowflakes


Nuvuya était située dans une petite vallée encaissée, la habitations rassemblées autour d'une bâtisse fortifiée s'élevant en son centre. Les toitures, hautes et d'ardoises recouvertes étaient très pentues, luisant comme mille éclats de mica sous le soleil blanc de cette matinée. Une large rue pavée menée dans le dédale de cette ville frontalière. Nombreuses étaient les boutiques dont les abancs étaient encore en place et peu de gens y circulaient encore à cette heure. En la remontant sur quelques centaines de mètres la rue principale, Allaatkasik aperçue l'enseigne de l'auberge où elle devait se rendre. C'était une bâtisse massive courant sur l'angle de la rue et d'une autre, plus petite. De larges et tortueuses poutres étaient apparentes dans la maçonnerie et à certains endroits, le bois avait été sculptés de motifs géométriques, presque effacés par les intempéries. L'ensemble de l'édifice s'élevait sur trois étages. Au rez de chaussé, de larges fenêtres donnaient sur une vaste salle commune et dans le mur étaient scellé de larges anneaux de bronze polis. Allaatkasik y attacha les rennes de sa monture, défit les sacoches et se dirigea vers la porte d'entrée de l'auberge. D'un seul battant, en bois plein, elle était de couleur gris clair. Seule une petite rosace de verre colorée en forme d'étoile apportait une touche de couleur. La poignée de bronze était si massive qu'Allaatkasik eut un peu de mal à la tourner avec sa petite main. Mais, de crainte qu'un passant ne la surprenne, elle n'osa pas utiliser ses deux mains. Une fois entrée, elle jeta un œil de droite à gauche. La pièce principale lui sembla immense et extrêmement lumineuse. Elle devait avoisiner les soixante mètres carré, peut être plus. Haute de plafond, un imposant candélabre dominait la salle, pourvue d'une myriade de bougies. Contre le mur de droite, une cheminée, aux dimensions de la pièce, y diffusait une douce chaleur tout autant qu'une bonne odeur de ragoût. Le feu y était intense. De multiples tables et chaises encombrées tout l'espace bien que peu de personnes y soit présentent. A gauche, un grand et long comptoir affublée de chaises hautes courait le long du mur. Derrière, un homme svelte, grand, dans la force de l'âge, affichant une mine sérieuse tourna la tête vers elle. Mais ne fit mine de rien, restant distant. Timidement, elle s’approcha du comptoir et se rendit compte, non sans quelques désagréments, que son petit nez retroussé ne le dépassait qu'à peine. Se sentant humiliée, elle aussi, ne fit mine de rien et avec légèreté, grimpa sur l'un des tabourets. Se sentant plus à son aise pour aborder cet homme hautain, de sa voix grave et effacée:




-"Bien le bonjours monsieur. Je désire prendre une chambre pour quelques jours s'il vous plait."





Elle vit bien que l'homme se retint de sourire en la voyant. Et ce qui le retenait, c'était sa vénalité. Car vêtue d'un amauti empiécé de fourrures aussi somptueuses, immaculées comme les premières neiges, pourvue de bottes toutes aussi raffinées, Allaatkasik ressemblait à ces anciennes princesses du nord issue de quelques légendes oubliées. Il sembla donc à l'aubergiste qu'il serait mal venue de déplaire à la fille d’un homme sûrement très riche. Il se contenta de lui demander de payer sa première nuit et lui remit les clés de la chambre numéro trois en lui indiquant du doigts l'escalier, sans plus un mot. Descendant du tabouret, elle prit l'escalier et monta à l'étage cherchant sa chambre. Une fois trouvée, elle y entra. Elle fut surprise par le luxe de la pièce, elle qui était habituée à dormir dans des fourrures à même le sol. Il y avait un grand lit dont les quatre piliers étaient surmontés de sculptures en bois, une armoire tout aussi grande et un coffre. Sur le mur d'en face, une fenêtre donnait sur la petite rue transversale coupant la rue principale. Et en l'ouvrant, elle remarqua qu'une gouttière dégringolait du toit jusqu'au sol. Décidément, cette chambre n'avait pas été choisie par hasard et l'on pouvait ainsi sortir de l'établissement en toute discrétion. La refermant, elle aurait voulue s'étendre de suite sur le lit apparemment confortable tant le voyage l'avait fatiguée, mais le devoir l'appelait. Et elle se mit de suite à chercher les documents qui avaient été laissé à son attention. Au quatrième essais, elle trouva la cache dans le bon pilier du lit et trouva un plan de la maison du bourgmestre ainsi qu'une invitation. Immédiatement, elle s'enquit de la date de la réception. Celle-ci aurait lieu dans trois jours, il ne lui restait donc que deux nuits pour effectuer un repérage. Quand au plan, la déception se peint sur son visage, tant il était succin. Mais bon, il y était marquée toutes les entrées et sorties. Par contre, à peine quelques détails sur l'intérieur avaient été notifiés. Elle devrait s'en contenter.




/* Hou là là... Ça laisse vraiment pas beaucoup de temps pour repérer sérieusement les lieux et mettre en place une tactique sérieuse... Et puis avec ce plan... J'ai aucune idée où je pourrais au moins trouver le bureau du bourgmestre... Ça va être super casse-cou... Pour une première mission, chui pas gâtée... Bon, apparemment, au nord-est du bâtiment il y l'entrée pour le service et les communs... Je devrais me positionner sur le toit d'un bâtiment juste en face et voir ceux qui entrent ou sortent... ça me donnera une première idée... Tant pis pour le lit... ça attendra... */





Allaatkasik rangea ses affaires soigneusement et ressortie de l'auberge en prenant au passage Avanneq puis s'enfonça plus avant dans le cœur de la ville en direction de la demeure du bourgmestre. Le corps du bâtiment était de forme presque carré, assez massif. Une tour carrée, assez haute, dépassait l'ensemble de la constructions d'une dizaine de mètres. Elle était coiffée d'une toiture très élancée caractéristique de Cimmérienne. Les fenêtres du rez de chaussée était toute protégée par d'imposantes grilles de fer, moins imposante au deuxième étage et celles du troisième en étaient dépourvue. Ensuite les toitures s'imbriquaient les unes dans les autres. Avec si peu de prises aux mur, il sembla à Allaatkasik qu'il lui serait impossible d'y pénétrer par les fenêtres du troisième étage. Il lui faudrait donc emprunter une porte, quelles qu'elles soient. Les constructions entourant la bâtisse se trouvaient d'être bien moins hautes, comportant en générale deux à trois étages. Leurs toitures, elles aussi, quoi bien moins élancées, n'en demeurant pas moins pentues. Ce qu'il n'allait pas facilité sa tâche d'observation. Tout autour, une colonnade supportait le premier étage des maison qui avançait de deux mètres formant ainsi une galerie. Toute cette colonnade était occupée par des boutiques aux marchandises variées et hétéroclites. Une fois qu'elle eut fait le tour et repéré la construction se situant au nord-est, elle prit soin de chercher les endroits les plus discrets pour accéder aux toits. Empruntant la rue qui longeait l'édifice convoité, elle remarque une petite ruelle la coupant à la perpendiculaire. Elle semblait déserte et le serait probablement plus la nuit venue. Des tonneaux y étaient entreposés. Sûrement des marchandises pour un des magasins. Ayant prit suffisamment de repère, elle retourna à sa chambre d'auberge. Mais avant de profiter pour quelques heures du lit si confortable, elle s'agenouilla au sol, posa ses mains sur ses genoux paume vers le haut et pria Kesha, la remerciant pour être arrivée sans encombre à Nuvuya. Cela fait, elle s'étendit sur le lit et ne tarda pas à sombrer dans un sommeil sans rêve.

Allaatkasik se réveilla dans un sursaut, pleine de terreur.




/* Hou là là... J'ai dormi combien de temps ? La nuit n'est pas trop avancée j'espère ?! Quelle gourde je fais ! */





Jetant un œil craintif par la fenêtre elle constata, non sans un certain réconfort, que le ciel rougeoyais des derniers rayons solaire. Sans perdre plus de temps, elle se démaquilla et peigna soigneusement sa longue chevelure noire pour en faire une tresse. Cela fait, elle prit son noir de fumée et l’appliqua avec précaution sur son visage blanc de craie. Ensuite elle revêtit sa veste noire et son pantalon. Prenant ses bottines dans les mains, elle les regarda avec circonspection.




/* Heu... vue les toitures, c'est moins risqué d'y aller pied-nus... En plus, je ferais moins de bruit... Mais je vais me salir les pieds... Bouh... */





Dans sa besace, elle n'y mit que doit écrire et aussi une corde. La mettant en bandoulière, elle l'attacha aussi à un coulant de son pantalon pour éviter tout accident pendant ses escalades. Une fois fin prête, elle regarda de nouveau par la fenêtre. La nuit venait de tomber, mais Maara semblait se jouer d'elle. Pas un nuage pour la masquer. Il lui faudrait redoubler de prudence. Cette fois, c'était pour de bon, elle allait agir en véritable Ladrinis... Enfin, presque...



snowflakes


Passer par la fenêtre et attraper la gouttière fut facile pour Allaatkasik, souple comme elle l'est, du haut de son mètre quarante. Ayant bien fait attention à ce que personne ne soit dans la ruelle ou bien aux fenêtres, elle descendit la gouttière et se retrouva vite au sol. En prenant les rue transversales, se mouvant dans l'ombres, le long des murs et se cachant dans les portes cochères lorsque cela était nécessaires, elle arriva sans trop de difficulté dans la ruelle qu'elle avait repéré plus tôt dans l'après midi. Mais deux choses la contrarièrent singulièrement. La première était que les tonneaux avaient disparut et donc elle devrait se débrouiller pour grimper le long du mur et atteindre l’appentis quelque deux mètres au dessus d'elle. La seconde étaient beaucoup plus ennuyeuse, toute la façade de la bâtisse qui lui permettait de rejoindre le toit était illuminé par Maara. Elle serait donc à découvert tout du long de son escalade. Heureusement, le bâtiment faisant face n'avait que très peu de fenêtres. Sauf que deux du deuxième étage laissaient filtrer de la lumière diffuse. Et de plus, la ruelle n'était pas plus large que d'un mètre cinquante. Grimper sur l’appentis fut aisé et elle s'y accroupit un instant pour évaluer la situation. Si elle longeait le mur le plus à droite possible, elle resterait dans un angle assez mort, mais la maçonnerie laissait peu de prise à cet endroit. Sinon, il lui fallait passer presque devant l'une des fenêtre... Et même si elle grimpait le plus vite possible, on aurait tôt fait de remarquer que quelque chose avait bougé sur le mur d'en face et de là, l'alerte pourrait être donnée. Elle se résigna donc à prendre le mur où le moins de prises s'offraient à elle.




/* J'ai bien fait de ne prendre que le strict minimum dans ma besace... Et les bottines ne m'auraient été d'aucune utilité... Par contre, ça va se jouer sur un coup de chance et je n'aime absolument pas ça... misère... */





Une boule lui serra violemment le ventre. Certes elle n'avait que quatre mètres à escalader, mais si elle jouait de malchance, s'en serrait fini d'elle. Lentement et avec mille précaution, elle commença son ascension. Les prises étaient minuscules et rapidement le bout de ses petits doigts lui firent mal. Serrant les dents, elle gagnait centimètre par centimètre. A peine avait-elle gravit le premier mètre, que l'envie de se retourner pour voir si on l'observait par l'une des deux fenêtres la démangea furieusement. Mais elle savait que ce geste inconsidéré risquait de lui faire lâcher prise. Et cette idée se fit obstinente et la porta au supplice. Qu'y a t-il de pire que de ne pas savoir ?! Alors elle se concentra sur sa tâche, rien que sur elle. Elle ne devait penser qu'à chacun des centimètres qu'elle gravissait. Et après un bon moment, elle finit par arriver au niveau de la dalle du toit où elle n'eut qu'à se hisser d'un mouvement agile du bassin. A plat ventre sur le toit, elle reprit plus ses esprits que son souffle et attendit là quelques instants pour savoir si quelqu'un avait alerté la marée chaussée. Les oreilles tendues, elle s'attendait à entendre retentir des coups de sifflets. Mais rien ne vint. Apparentement elle était passée inaperçue. Alors, poussant un soupir de soulagement, elle essaya de se relever. Mais bien vite elle constata que là encore c'était risqué. Et c'est presque à plat ventre qu'elle se hissa au faîtage. Là, elle attacha sa corde à un pignon et la passa autour de sa taille en faisant un nœud marin qu'elle avait apprit dans son village. S'assurant de la robustesse relative du pignon, elle se remit sur ses jambes et descendit doucement le long de la toiture. Arrivée à son bord, elle se remit à plat ventre et commença à observer alentour. Effectivement, elle était bien placée pour voir ce qui ce passait en contre-bas, la porte de service juste en face d'elle. Sa tenue noire comme les ardoises du toit la confondait dans le décor des toitures environnantes et elle y serait tranquille malgré la lune obstinée. Avec grand soin, elle sortit une feuille de papier et son écritoire portatif qu'elle cala sous son buste. Ensuite elle prit l'encrier et sa plume qu'elle mit dans la dalle. Cela fait elle installa son matériel comme elle le put et commença à tracer des lignes puis des perpendiculaires.




/* Hou là là... c'est fichtrement pas droit tout ça... mince mince mince... */





En ce début de soirée, les allées et venues allaient bon train dans la demeure du bourgmestre. Les différents corps de métiers s'activaient aux préparatifs de la future soirée et Allaatkasik commença l'inventaire du personnel. Du moins de ce qu'elle pouvait en voir.




/* Bon, si je passe pour une simple servante, je ne pourrais pas traîner plus avant dans le logis... A part les cuisine... Et le temps qu'elles y reste et bien trop court pour tenter quoi que ce soit... Par contre en fille de chambre, si je profite de la cohue en pleine journée, j'aurais bien plus de chance pour accéder à l'ensemble des pièces... D'un autre coté, je pourrais tout aussi bien m'incruster à la soirée... D'un autre coté, une jeune fille seule risque d'attirer l'attention... ça risque de faire déplacé tout ça... */




snowflakes




Dernière édition par Allaatkasik le Jeu 30 Jan - 13:24, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Un toit pour deux...   Un toit pour deux... Icon_minitimeLun 21 Oct - 23:04

Kelsier regagnait une nouvelle fois Hesperia. Bien qu'il n'y vivait pas et en même temps, il n'avait pas de chez lui, c'était la ville où il se rendait le plus souvent. Il avait ses raisons même si, cette fois, il n'y comptait pas. Il savait très bien que Gawel ne serait pas là. Pourtant, comme à son habitude, le jeune Nérozian se rendait dans la taverne la plus miteuse de la ville. N'ayant plus de famille et pas de réel ami, il s'était attaché à son mentor mais, ne l'avait jamais revu depuis leur rencontre quelques années auparavant dans ce même rade. Habituellement, en entrant, il regardait la table du Sindarin, constatant avec dépit qu'il n'y était pas mais, cette fois, il alla directement s'installer sur un tabouret devant le bar. Là, une jolie jeune femme aux longs cheveux bruns attachés en une tresse passant sur son épaule gauche salua le nouvel arrivant, à la fois étonnée et souriante.

"Salut, tu vas bien? Je te sers une bière tout de suite.
-Ne t'affole pas, j'ai du temps devant moi. Je vais bien et toi?
-Ah? Oui, je vais bien. C'est étrange, aujourd'hui tu ne t'es pas assis à ta table habituelle.
-Désolé, je ne voulais pas te déranger.
-Non, ce n'est pas ça, c'est juste que ça me surprend.
-Je savais que Gawel ne serait pas là et comme tu avais été sympa avec moi la dernière fois, je me suis dit que je pourrais venir discuter un peu.
-C'est gentil. Je t'amène ta bière et ensuite on pourra reprendre la discussion."

Kelsier sourit et la serveuse s'en alla lui servir une bière. Un papier tomba alors sur ses genoux. Il se retourna et vit un homme avec un capuchon s'en aller. Il regarda le papier en se doutant bien de ce que c'était, une missive de Nérozia. Il ne pouvait pas l'ouvrir ici mais, partir maintenant serait fort impoli. De plus, ça manquerait cruellement de discrétion. Il décida donc de boire sa bière tranquillement. Et puis, la dernière fois déjà, il avait dû partir rapidement. Pour au final arriver à destination avec plus d'avance qu'il n'était nécessaire. Son amie, si on pouvait l'appeler ainsi revint avec la bière et lui la tendit. En échange, il lui donna les pièces nécessaires au paiement. Elle lui fit signe de les garder mais, il refusa.

"Tu vas avoir des ennuis si tu me fais le coup à chaque fois.
-Qu'importe si je me fais disputer, je sais que tu n'as pas beaucoup d'argent. Et puis, puisque je les paye de ma poche, le patron ne peut rien dire.
-Raison de plus, et je ne suis pas si pauvre. La prochaine fois que tu m'offriras une bière, ce sera le jour où on peut en boire ensemble, ça te va? Et puis d'ailleurs, je ne connais même pas ton nom, c'est embarrassant.
-Je m'appelle Gaya. Toi, c'est Kelsier, c'est ça?
-Ouaip, mais, tu peux m'appeler Kel."

Un homme un peu alcoolisé appelait la serveuse à une table un peu plus loin. Gaya s'excusa auprès du jeune vagabond et se rendit là où on l'avait demandée. Kelsier était quelque peu déçu que leur conversation s'arrête aussi vite mais, on lui avait confié une mission. Il devait aller voir de quoi il s'agissait. Il but donc sa bière d'une seule traite et se leva. Il salua Gaya d'un signe de main et cette dernière le lui rendit. Quand il eut franchi la porte, il s'empressa de détacher Fae, sa jument et se lança à vive allure vers la sortie de la ville. Tout en la laissant continuer d'avancer, il sortit la lettre de sa poche et l'observa. Il reconnu immédiatement la rose noir et s'empressa de l'ouvrir. Il la lut:

Kel,
On va faire simple, la caste a une tâche à te confier. Tu n'as pas de délai particulier mais, le plus tôt sera le mieux. Enfin quand nous te disons le plus tôt, disons que tout dépendra de la façon dont tu veux agir. Tu vas devoir voler une statuette en or d'un de ces foutus bourgmestres de Nuvuya. Nul besoin de t'indiquer le chemin je suppose. Sache qu'à l'approche de Firion, il organise une réception et qu'il y a de grandes chances qu'il l'expose afin d'exhiber sa richesse à ses convives. L'objet n'est pas très grand, aussi tu pourras le faire tenir dans une simple besace. Si tu agis lors de cette réception, tu je te conseille de rapidement t'éclipser après t'en être emparé car l'alerte risque de vite être donnée. Bref, tu as carte  blanche, contente toi de nous rapporter l'objet.
N.


Kelsier sourit. Pour une fois, il avait de la chance, il n'était qu'à une semaine de cheval de sa destination. Or, il avait deux mois avant la réception. Il aurait pu resté à Hesperia quelques temps encore s'il choisissait cette solution mais, il hésitait encore. Et puis, si il agissait ainsi, il devrait trouver une invitation et un costume. En effet, arriver à une soirée mondaine vêtu comme un simple vagabond attirerait l'attention même avec une véritable invitation. Aussi, il saisit les rennes de Fae et la lança dans la direction de Nuvuya. Il devrait trouver de l'argent avant d'arriver dans le but de trouver une tenue de soirée digne d'un riche Cimmérien. N'ayant que peu de dias, il allait devoir commettre un ou deux larcins et mieux valait se charger de cela sur le chemin pour ne pas se faire remarquer sur place. Il siffla donc et Zéro, son aigle descendit se poser sur son bras. Il lui glissa à l'oreille le mot "repère" et aussitôt, l'animal reprit son envol. Le Nérozian tira sur les rennes pour stopper Fae et attendit. Il savait que grâce à son catalyseur, Zéro ne tarderait pas à lui communiquer l'emplacement d'une cible potentielle. En effet, dix minutes plus tard, l'oiseau décrivait des cercles au dessus de son maître. Ce dernier lui fit signe de lui indiquer la voie. Aussitôt, le rapace se dirigea vers la cible.

Kelsier, chevauchant Fae, avait mis vingt minutes pour se rapprocher de la personne que son aigle lui avait indiqué. Par chance, il venait dans sa direction et cela lui avait fait gagner du temps. C'était un marchand. En voyant son attelage, le vagabond se dit qu'il ne culpabiliserait pas en le volant mais, il n'était pas non plus immensément riche puisqu'il n'avait aucune escorte et ne semblait pas armé. Il ne le tuerait pas. Aucune raison de s'en prendre à lui. Le vagabond suivait la carriole de loin, tâchant de faire le moins de bruit possible puis, quand il sentit que l'occasion était la bonne, il lança Fae au galop et arrivé à niveau, il sauta à l'arrière de l'attelage du marchand. Celui-ci se retourna et vit un jeune homme armé d'une lame dans la main droite et une autre à la ceinture. Il stoppa le cortège, sachant qu'il ne pourrait pas échapper à un brigand à l'intérieur même de son véhicule en accélérant. Il demanda au Nérozian ce qu'il voulait et le supplia de ne pas le tuer. Kelsier remarqua alors qu'il se tenait sur des étoffes de luxe. Sans doute livrait-il un couturier de la haute. Ainsi, les tissus seraient inutiles au jeune homme mais, il pouvait toujours en récupérer quelques uns pour demander à un tisserand de lui confectionner quelque chose. Il dit alors au marchand:

"Ne vous inquiétez pas, je suis seulement ici pour un emprunt. Votre vie ne m'intéresse pas. Me permettez vous de vous prendre quelques étoffes, et en échange, vous n'entendrez plus parler de moi?"

Sans dire un mot, le marchand effrayé hocha la tête en signe d'acquiescement. Ce n'était pas de gaieté de coeur mais, il avait bien trop peur pour sa vie. Pourtant, s'il avait résisté, Kelsier n'aurait pas insisté ou tout au pire, aurait pris des étoffes au hasard avant de s'enfuir ne voulant pas tuer cet homme. En effet, il ne prenait la vie que de quelques rares privilégiés. Ce commerçant n'en faisait pas partie. Le nérozian prit un tissu blanc, un noir et un doré puis, s'en alla en saluant le marchand. Il grimpa sur Fae et la lança au galop. En effet, même si le pauvre bougre ne le poursuivrait pas, il pouvait toujours alerter des gardes qu'il croiserait sur le chemin. Le voleur n'ayant pas pris le soin de camoufler son visage, il préféra mettre un maximum de distance le plus vite possible.

A la tombée de la nuit, Kelsier ne semblait pas être poursuivi et il décida donc d'établir un camp. Il trouva une petite clairière à l'écart des sentiers battus ou il s'installa tranquillement et mangea les provisions qu'il lui restait avant de s'endormir. Il reprendrait ensuite la route en direction du comté d'Aziah où il chercherait un couturier qui voudrait bien lui confectionner sa tenue de soirée. Il s'imaginait déjà bien ridicule mais, ça aurait pu être pire. Au moins, les Cimmériens de la haute ne s'affublaient pas de tenues multicolores. Du moins, du peu qu'il s'en souvenait.

Deux jours passèrent avant qu'il n'arrive au comté d'Aziah. Deux jours sans qu'il ne se passe rien de particulier. Il avait marché paisiblement et lorsqu'il arriva enfin, il trouva, juste un peu avant d'arriver en ville, un corps de ferme abandonné. Il alla l'examiner et constatant qu'il ne s'était pas trompé quant à l'occupation des lieux, il y laissa Fae et chargea Zéro de l'avertir si un danger approchait. Le vagabond prit ensuite le chemin du quartier commerçant et examinait chaque échoppe jusqu'à ce qu'il trouve enfin un premier couturier. Des montagnes de vêtements traînaient à l'intérieur tant la qualité était mauvaise et ça ne venait pas du tissu. Kelsier passa donc son chemin et il lui fallut presque une heure avant de trouver ce qu'il cherchait. Il entra et salua la vendeuse. Celle-ci fit de même et lui demanda la raison de sa venue. Il en annonça la couleur et alors que la commerçante allait lui dire qu'elle n'avait pas les tissus nécessaire, il lui tendit son butin. Un sourire se dessina sur le visage de son interlocutrice et elle partit chercher de quoi prendre ses mesures. Une fois cela fait, elle s'empara des étoffes et lui dit de revenir le lendemain. Le vagabond s'exécuta et la salua, retournant auprès de ses compagnons afin d'attendre la fin de la journée.

Le lendemain, il était allé chercher son costume, avait réglé les 50 dias et avait repris la route de Nuvuya. Il lui restait environ quatre jours de trajet. Heureusement, ceux-ci se passèrent sans encombre. Il avait seulement dû dépouiller quelques marchands en chemin car arrivé à Nuvuya, il devrait se faire légèrement remarquer par le gratin cimmérien et pour cela, hors de question de dormir dans une vieille ferme abandonnée ou une taverne miteuse. Il allait devoir louer une chambre dans une auberge prestigieuse. Par conséquent, même s'il n'eut pas d'ennuis sur le chemin, ses méfaits lui firent tout de même perdre deux jours. Ce n'était pas bien grave vu l'avance qu'il avait prise.

Nuvuya, il n'y était pas venu souvent mais, il n'avait pas prévu d'y revenir de si tôt. Il ne se souvenait même pas pourquoi il y était venu dans le passé. Peut-être était-il seulement passé en coup de vent. En effet, la forme des bâtiments lui revenait mais, il avait effacé de sa mémoire toute autre information à ce sujet. En parcourant les rues, quelques bribes lui revinrent. Surtout le froid. Il se souvenait aussi vaguement d'une altercation avec un type dans une taverne. Comme à son habitude, Kelsier s'était installé dans une auberge miteuse et il s'était pris la tête avec un homme trop bien vêtu pour le lieu, lui disant qu'il n'avait rien à faire ici. Le Nérozian avait trop bu et l'homme avait répliqué, provocant ainsi une bagarre. Kelsier en avait profité pour s'emparer de sa bourse et avait filé aussi sec. Ce souvenir revenu, il comprenait mieux pourquoi Nuvuya ne lui revenait que vaguement. Cela dit, il se demandait bien comment la caste pouvait être au courant.

Arrivé sur place, il alla d'abord dans un quartier riche de la ville pour se trouver une tenue qui ferait l'affaire pour un homme riche de tous les jours. En effet, il ne pouvait pas débarquer dans une auberge classieuse avec sa tenue de vagabond et un costume de soirée serait trop tape-à-l'oeil. Il acheta une simple tenue de couleur noire et grise qui montrait à la fois la richesse et à la fois un côté sobre et discret. Et puis, ça avait l'avantage d'être les couleurs qu'il portait généralement. Il partit ensuite en quête d'une auberge de luxe et opta pour l'Auberge étoilée. Cela semblait être une auberge réputée et s'il prenait une chambre aux étages, il pourrait facilement  accéder aux toits. Avant d'entrer, il vériafia que son col était bien mis et arrangea ses cheveux. Il passa ensuite la porte et marcha vers le guichet d'un air hautain, essayant de surjouer le moins possible. Il dit:

"Bonjour, je souhaiterais louer une chambre à l'étage. Le plus haut possible mais, dans un prix abordable. Ce n'est pas que je manque d'argent mais, mon séjour ici étant relativement long, je tâche tout de même de ne pas dilapider ma fortune."

De toute façon, il irait voler de quoi se payer les nuits manquantes mais, moins il aurait besoin de le faire et moins il prendrait de risques. Si habituellement, il aimait cela, il devait cette fois, garder sa couverture pendant presque deux mois. Le gérant lui proposa une chambre au deuxième étage à 80 dias la nuit. Il accepta bien que cela était dix fois plus cher que les auberges où il dormait habituellement. Le confort n'était pas le même non plus mais, ça il s'en moquait. Enfin, ce n'était pas comme s'il payait de sa poche. Faire les poches à quelques bourgeois n'était pas bien difficile. L'homme lui tendit les clés et lui demanda alors à quel nom il devait mettre la chambre. Zut, il n'avait pas encore réfléchi à ce détail. Il devait improviser car s'il hésitait, il paraîtrait suspect. Il répondit donc:

"Edward Hamson."

Il paya sa première nuit, prit les clés et gagna sa chambre. C'était une grande pièce avec un lit deux places et tout le confort qu'on pouvait attendre pour ce prix là. Mais, il n'y prêta pas la moindre attention. Il ôta ses chaussures et s'assit sur le lit. Les deux mois allaient être rude. Ce n'était pas une si bonne idée que ça de prévoir autant à l'avance. Enfin bon, il devait encore trouver la date exacte de la réception et voler une invitation. Bon, en volant une invitation, il y aurait la date inscrite dessus. Ainsi, il pouvait faire d'une pierre deux coups. Il devait également trouver le lieu où l'événement allait se dérouler afin de s'en faire  une idée. Pour l'invitation, il avait pensé à s'en obtenir une en sympathisant avec l'un des invités ou un proche de l'organisateur, voir l'organisateur lui-même mais, il n'était pas certain d'être assez bon comédien. Aussi, il abandonna vite cette idée.Pour ce soir, il se reposerait tranquillement. Il était censé être fatigué après un long voyage, aussi s'il s'absentait cela pourrait paraître louche. Lorsqu'il réfléchissait ainsi, il se surprenait lui même. Pas qu'il soit idiot mais, jouer une telle stratégie n'était pas à son habitude. La discrétion, il connaissait mais, il avait plus pour habitude de s'infiltrer ni vu ni connu que de se faire passer pour un autre.

Les jours passaient et ses projets avançaient. Il avait pu voir où se trouvait le manoir. Ce n'était pas un problème pour lui s'il parvenait à trouver une invitation. L'entrée principale comme le reste du bâtiment donnait directement sur la rue. S'enfuir après le larcin serait donc une chose facile. Il avait également été faire un tour sur les toits pour voir par où il pourrait passer. En effet, même s'il parvenait à rentrer et sortir sans difficulté, on finirait par se rendre compte du vol et potentiellement, l'y associer ou en tout cas le suspecter. Il ne pourrait donc pas se balader en ville comme si de rien n'était. Il avait donc effectuer plusieurs nuits le trajet entre l'auberge et le manoir afin de bien l'assimiler. Il avait également repéré un couple qui disait ne pas vouloir se rendre à la réception du bourgmestre. Ils comptaient y aller seulement par obligation. Ce serait une cible idéale, sans doute ne se donneraient-ils pas de mal pour les retrouver si elles venaient à disparaître. Il décida donc de les suivre pour observer leurs habitudes et voir où ils habitaient. Au bout de deux semaines, il avait réuni suffisamment d'informations. Ils vivaient dans une petite maison à deux pas du quartier marchand où tous deux travaillaient. Il arrivait régulièrement que l'un d'entre eux rentre dans la journée lorsqu'il n'y avait pas de passage à la boutique. Ainsi, s'introduire chez eux en journée ne serait pas prudent. Toutefois, étant donné qu'ils travaillaient énormément, ils ne sortaient pas souvent le soir. Ainsi, il devrait être très silencieux s'il agissait pendant leur sommeil. La tâche ne serait pas aussi aisée qu'il l'avait imaginée. Il y avait toutefois une faille. Ils fermaient boutique le même jour et, le soir précédent, ils allaient manger dans un bistrot haut de gamme. Ce serait le moment idéal. En effet, ces braves gens n'étaient que de riches marchands, ils n'avaient pas une très grosse fortune non plus et n'avaient aucuns employés de maison. Sans doute leur fortune commençait à se faire connaître et le gratin cherchait à les garder à l'oeil.

Le soir que Kelsier attendait tant arriva. Il était dans sa chambre et se préparait. Il avait ôter cette fichue tenue de bourgeois et l'avait remplacée par sa tenue habituelle. Il commençait à faire suffisamment sombre pour pouvoir passer à l'action. Il mit son capuchon par dessus sa tête afin de camoufler son visage, ouvrit la fenêtre, s'assura que personne ne regarde et s'élança sur le toit en face en augmentant légèrement son agilité pour s'assurer de réussir. Il parcourut lentement les toits en s'y collant le maximum pour éviter qu'on le repère puis, quelques bâtiments plus loin, il descendit dans une ruelle. Là, il retira son capuchon et marcha en direction de la maison du couple de marchands. Arrivé là-bas, il fit le tour pour s'assurer de leur absence. Aucune lumière, parfait. Il s'approcha donc de la porte, regarda alentour, personne. Il se baissa et commença à crocheter. Cela ne lui prit que quelques secondes. Il entra et referma la porte derrière lui. Il ne voyait rien dans le noir, il allait devoir se repérer à tâtons pour n'alerter personne dehors. En effet, ce couple avait une routine tellement ancrée que leurs voisins devaient en être au courant. Il passait donc ses mains sur le dessus lentement pour ne rien faire tomber. Il dû passer au peigne fin deux pièces sans ne rien trouver. Il ne lui restait plus beaucoup de temps avant que le couple ne revienne. Il finit donc par allumer une bougie et redressa son capuchon.  Il se rendit prestement dans la chambre et là, il se frappa le crâne de la paume de la main. Il avait passer une heure à galérer et voilà qu'elles étaient sous son nez, dépassant du tiroir de la table de chevet d'un des deux concubins. Il s'en empara et courut jusqu'à la porte d'entrée. Il éteignit la bougie, ouvrit la porte et s'en alla en courant dans la pénombre, choisissant une direction au hasard. Maintenant, il allait devoir rentrer par les toits. En effet, un client qui est censé être dans sa chambre et qui rentre sans être sorti, ça pouvait paraître étrange.Enfin bon, ce n'était pas le plus difficile et il y parvint sans la moindre accroche.

Presque tous les éléments étaient en place pour le grand soir. Kelsier n'avait plus qu'à observer le manoir pour obtenir un maximum d'informations. Ainsi, régulièrement, il allait faire une escapade sur les toits pour observer les lieux. Alors qu'on approchait du grand soir et qu'il était sorti boire un verre, habillé avec son costume de bourgeois, il décida de quand même faire un repérage. Il s'enfonça dans une ruelle et commença à grimper. Hélas, il n'était pas le seul. L'alcool aussi. Pas de quoi être bourré mais, suffisamment pour qu'il en oublie d'améliorer son agilité grâce à la magie et en grimpant, il fit du bruit, ce qui attira le regard de quelqu'un dans la rue. Heureusement, zéro avait suivi son maître et s'était posé sur le toit juste en dessus de lui. Le jeune homme lui fit signe de s'envoler, ce qui suffit à détourner le regard du riverain juste à temps pour que le nérozian ne se fasse pas griller. Il termina ensuite son ascension. Là, il marcha jusqu'à un pan de toit qui lui semblait idéal pour observer sa cible. Un peu plus loin, là où il comptait s'installer, il distingua une silhouette. Il s'approcha prudemment et pu reconnaître les courbes d'une personne. Un léger mouvement confirma qu'elle était vivante. Il développa son agilité grâce à la magie puis, silencieusement, se hissa sur le toit plus en hauteur et se rapprocha au maximum. Il semblait s'agir d'un enfant vu sa taille. Dans l'obscurité, il n'avait pas la moindre idée de son sexe. L'enfant regardait en direction du manoir et semblait prendre des notes. Qu'est-ce qu'un enfant faisait sur un toit à cette heure? Sans doute la même chose que lui. Enfin, c'était tout de même surprenant de voir un rejeton si bien camouflé dans la nuit. Ce ne devait pas être l'un de ces pickpockets qu'on croisent fréquemment  dans les bas-quartiers. La curiosité le poussa donc à se laisser glisser lentement à côté du marmot. Il se positionna alors de façon à ne pas être visible et lui dit:

"Alors, on fait ses devoirs du soir? Ne t'inquiète pas, je suis pas là pour t'embêter."
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MessageSujet: Re: Un toit pour deux...   Un toit pour deux... Icon_minitimeLun 21 Oct - 23:05

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Dernière édition par Kelsier Hammond le Ven 18 Juin - 10:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Un toit pour deux...   Un toit pour deux... Icon_minitimeMer 23 Oct - 18:16






Alors qu'Allaatkasik notait soigneusement les différentes allées et venues de la maison du bourgmestre, elle s'arrêta brusquement d'écrire, interdite. Peu en eu fallut pour qu'elle ne renverse son encrier et que ce dernier alla s'écraser sur le sol en contre bas. Une voix semblait s'être adressée à elle. Figée par la surprise, sa respiration s'accéléra, son cœur s’emballa.




/* Heu... j'ai bien entendu là ?! Ou bien aurais-je perdue la raison ?! */





Et bien qu'elle préféra rester immobile et faire comme si de rien ne c'était produit, sa position était plus que délicate. C'est lentement qu'elle se retourna sur le dos dans une roulade afin de rester plaquée au maximum sur le toit. Peut-être avait-elle était repérée, mais peut-être pas si précisément, donc inutile de s'exposer tout net. Son premier réflexe fut de tirer doucement sur sa corde afin de s'assurer qu'elle était toujours bien attaché au pignon chapeautant le toit, ce qui apparemment était toujours le cas. Quelque peu rassérénée, elle fit un mouvement circulaire de la tête afin de voir qui pourrait bien lui avoir adressée la parole. Mais dans son champ de vision elle ne vit pas âme qui vive. Le son lui avait semblé provenir de sa gauche, là une haute cheminée de briques carminées se dressait. Il ne faisait aucun doute que la mystérieuse personne en avait profiter pour s'y dissimuler et ainsi la narguer. En elle-même, Allaatkasik ne put s'empêcher de maudire Maarat et de l'éclairer ainsi...




/* Fichue lune ! Et pas un nuage à l'horizon... Me voilà dans de beaux draps... Vraiment pas de chance... */





Rapidement, elle analysa le plus froidement possible la situation. Certes, ces circonstances était plus qu’embarrassantes, mais cette personne n'avait que peu de chance de faire partie de la marée chaussée, après tout. Par contre qui pourrait bien se balader sur les toits à cette si ? La question était cruciale. Le bourgmestre aurait-il engagé des espions pour surveiller sa propre demeure et s'assurer qu'aucun trouble fête ne vienne perturber la réception ? Tout à fait possible. Et dans ce cas, sa vie était en jeu, elle ou lui allait l’occire sans plus d'état d'âme. Ou bien était-ce un autre membre de sa caste ? Tout aussi probable... Mais là aussi, les choses allaient sérieusement se compliquer et elle devrait faire très attention à ne point mettre en pièce sa couverture. De toute façon, elle venait de tomber dans un nid d'épines et seule la ruse pourrait l'en sortir. Sans oublier que sa présence en ces lieux n'était point fortuite et qu'il poursuivait, sans doute, le même but qu'elle. Cette pensée la troubla. Le bureau aurait-il envoyé un autre agent au cas où elle échoue ? Cette possibilité l’agaça au plus haut point et elle préféra vite la chasser de ses pensées. Cependant, un dernier détail la tracassait singulièrement. Pourquoi s'amusait-elle ou s'amusait-il avec elle ? Cette phrase assassine l'avait tout simplement humiliée, ridiculisée. Bon, pas en public, certes, mais tout de même. Son orgueil en fut blessé, néanmoins elle ne céda pas à la colère qui sourdait en elle. Elle devait garder tout son sang froid, l'issue de cet imbroglio en dépendait. Avec précaution, elle se releva et regarda en direction du sol afin d'être sûre de ne pas être aperçue malencontreusement par les gens de maison s'activant tels de petites fourmis. Ainsi debout, elle fit face à la cheminée comme si elle apercevait cet incongru et dérangeant personnage.




/* Pas là pour m'embêter... Ben c'est raté... GRRRR ! */





Dans le profond cobalt du ciel se découpait sa petite silhouette. De ses vêtements noirs, l'on pouvait facilement distinguer le bout de ses doigts dépassant à peine des longues manches de sa chemise ainsi que ses pieds, eux aussi, tout aussi blanc que l’albâtre. Par contre, la forme de son visage n'était pas perceptible et semblait aussi noir que ses habits. Seuls deux grands yeux aux éclats de grenats brillaient à peines perceptiblement. Elle prit un air effronté et assuré. Et de sa voix grave et douce avec une pointe d'espièglerie:




-"Pourquoi ? Vous venez pour les corriger ?"




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MessageSujet: Re: Un toit pour deux...   Un toit pour deux... Icon_minitimeLun 28 Oct - 18:49

Kelsier continuait d'observer en direction de celui ou celle qui semblait être un enfant. Le visage du Nérozian affichait un sourire amical même si celui-ci n'était sans doute pas perceptible dans l'obscurité. Il avait toutefois posé une main sur la poignée de sa lame pour le cas où on l'attaquerait. Après tout, il ne pouvait pas être sûr qu'il n'allait pas se faire attaquer. Il restait donc sur ses gardes. D'autant qu'il semblait avoir surpris l'individu. La méfiance pouvait pousser à attaquer. En plus, si cette personne avait remarqué le vagabond et sa tenue et qu'elle était bien là pour les mêmes raisons que lui, elle penserait sans doute qu'il était un ennemi. A fortiori, elle n'avait remarqué que la direction d'où il lui avait parlé. L'enfant n'avait pas l'air d'avoir dégainé d'arme. Le Nérozian ôta donc sa main de sa lame et la passa dans ses cheveux pour les ébouriffer. Il n'aimait pas avoir les cheveux trop bien coiffés et il n'allait pas retourner en compagnie de la haute ce soir.

Lorsque Kelsier avait posé sa question, il obtint une réponse sur le même ton. A la voix, il en conclut qu'il s'agissait probablement d'une fille. Il sourit alors. Il était toutefois sceptique. Il avait d'avantage l'impression que c'était de l'ironie plutôt que de l'humour. Bah, logique après tout. Elle était sur ses gardes. Le Nérozian aussi était méfiant mais, s'il lui avait parlé, c'était parce qu'elle occupait la place qu'il voulait. Il avait donc deux options, la partager ou revenir le lendemain et maintenant qu'il était là, il ne souhaitait pas reporter. Il devait donc réussir à la convaincre. Il répondit alors:

"Non, à vrai dire je suis là pour faire les miens moi aussi. Et il semblerait que les réponses à nos questions se trouvent à la même page."

Il restait sur la même image que précédemment. En effet, il trouvait que c'était un bon moyen d'annoncer la couleur sans être trop explicite. S'il se trompait et qu'elle n'avait pas les mêmes desseins que lui, elle ne pouvait ainsi pas deviner ce qu'il projetait et si au contraire, ils avaient le même but ou du moins un dans la même optique, ils pourraient ainsi en discuter.

Toujours collé au toit, il se laissa glisser et se trouvait désormais à la gauche de son interlocutrice. Il lui tendit la main et dit:

"Bonjour, tu peux m'appeler Edward. Il fait bon ce soir, n'est-ce pas?"

Il n'essayait pas de l'entourlouper mais, de briser la glace et prouver qu'il n'était pas là pour lui nuire. Il était venu à ses côtés pour qu'elle sache où il était et sache qu'il ne comptait pas l'attaquer en traître. Il lui avait donné son faux nom car il n'était pas sûr qu'elle soit une alliée mais, ça donnait au moins un semblant d'identité. Et puis, quel était l'intérêt qu'elle connaisse son nom véritable? En ce moment même, il était Edward Hamson. Kelsier ou Edward, ce n'était qu'un mot différent, un mot qui correspondait à qui il était mais, justement, jusqu'à la réussite de sa tâche, il n'était plus Kelsier Hammond.

Le Nérozian restait collé au mur, ne voulant pas être visible par une personne autre que celle à qui il venait de se dévoiler. Il attendait patiemment de voir quelle serait sa réaction. Après tout, il ne pouvait rien faire d'autre pour l'instant. Ou du moins, rien qui irait dans le sens de ses objectifs.
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MessageSujet: Re: Un toit pour deux...   Un toit pour deux... Icon_minitimeSam 2 Nov - 15:48






Dans la nuit, la voix se fit de nouveau entendre. Allaatkasik se demanda quel pouvait bien être l'individu, qui restant à l’abri dans l'obscurité, semblait s’intéresser d'un peu trop près à ses affaires. Il avait eu tout le loisir de l'observer et sans doute avait-il déjà compris ses intentions, ou du moins ce qu'elle faisait perchée sur ce toit. Par contre, aussi étrange que cela pouvait paraître, il avait choisi de ne pas l'attaquer sournoisement, il lui aurait été si facile de dénouer la corde et de la pousser dans le vide. Quelles pouvaient être ses intentions ? Et cette fichue lune qui n'en finissait pas de briller...  ce qui ne fit que l'agacer un peu plus. Il lui parut limpide qu'il lui serait difficile de ce débarrasser de ce gêneur sans risquer l'affrontement, ce qu'il fallait absolument éviter pour ne pas alerter la marée chaussée, sans parler du bourgmestre. Il lui faudrait négocier. Aussi déplaisante que cette idée pouvait lui apparaître, elle semblait s'imposer comme ultime recours face une échauffourée. En aucun cas elle ne devait mettre en péril sa mission et ferait contre mauvaise fortune, bon cœur. Par contre, s'il se trouvait qu'ils aient le même objectif, le conflit serait inévitable. C'est à cette pensée soudaine que lui revint en mémoire qu'elle n'avait aucune arme de toute façon sur elle. L'affaire était donc réglée.




Alors qu'Allaatkasik essayait de réfléchir vite fait à ce qu'il conviendrait de lui dire ou pas, la forme se dégagea de l'obscurité. Sous l'éclat lunaire, elle vit un jeune homme assez mince et qui la dépassait bien de deux têtes et qui vint se placer à sa gauche. Sa tignasse, quelque peu ébouriffée, brillait de reflets argentée et métalliques sous la lumière laiteuse. De suite, elle remarqua qu'il portait une lame à ses cotés ce qui mit tous sens aux aguets. Pourtant, il semblait ne pas être hostile, du moins pour le moment. En plus, il se présenta et lui tendit la main !




/* Hou là là... Mais c'est quoi ce type ?! Elle est où l'embrouille ?! */





Allaatkasik fut déstabilisée par ce comportement peu banal sur les toits, par une nuit de pleine lune. Venait-il lui aussi voler le fameux carnet ? Cette fois, il fallait qu'elle est rapidement le cœur net. Mais trop méfiante pour lui serrer la main, elle ne le salua qu'en inclinant légèrement le buste. Il lui aurait été si facile de dissimuler une baque avec un aiguillon empoisonné... Temps pis pour la courtoisie, surtout quand il s'agit de survie. Légèrement gênée de lui remettre la politesse, de sa voix douce et basse et avec respect et une certaine déférence:




-"Je me présente, Sikuliaq Angutisuk...  Vous pouvez m’appeler Siku."





Cette fois, elle se jeta à l'eau, scrutant les moindres expressions faciales de fauteur de trouble et d'un ton plus détaché:




-"Vous avez pu constater que je relevais les allées et venues des différents corps de métiers dans la demeure du bourgmestre... Et donc, de trouver le meilleurs moyen de pouvoir m'y introduire en toute discrétion. Ce qui m'interresse ? Un bout de parchemin."





Elle avait su rester suffisamment vague sur son véritable objectif tout en étant assez précise pour savoir s'ils avaient le même objectif. Ce qu'elle redoutait secrètement. Mais sans plus attendre, elle ajouta:


-"C'est vrai que c'est une agréable soirée."





Et d'un ton aussi badin que détaché:




-"Vous aimez danser sinon ?"





Ecore une fois, elle avait jouée son va-tout. S'il avait eu connaissance de la réception que le bourgmestre donnait et qu'il avait projeté de s'y rendre, ce serait une belle occasion pour Allaatkasik de pénétrer sans difficulté dans le demeure, s'il pensait qu'une collaboration pourrait lui être utile. Et bien entendu s'il ne venait pas lui aussi récupérer le carnet... Après tout, ce pouvait être un Ladrinis venu soulager son propriétaire de quelques objets de valeurs, ce qui serait pour eux deux une belle opportunité de travailler ensemble. Ses grands yeux noirs rivés sur le jeune homme, elle attendait, impatiente et quelque peu inquiète, ce qu'allait lui révéler ce mystérieux Edward.




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MessageSujet: Re: Un toit pour deux...   Un toit pour deux... Icon_minitimeSam 9 Nov - 23:53

Bon bah celle qui prétendait s'appeler Siku était également méfiante. Normal après tout. Il doutait de la véracité de ce nom mais, il s'en moquait. Lui aussi avait donné un faux nom. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il supposait qu'elle cachait son identité. Puisqu'elle était là pour des raisons similaires aux siennes, ça lui semblait logique. Aussi la jeune fille devait également avoir deviné pour Edward. Bah, elle aurait pu se présenter sous le patronyme de Géraldine et lui Robert que ça aurait été la même chose. Elle n'avait pas saisi sa main et il ne lui en tint pas rigueur. Cela dit, cela relevait de la paranoïa là. Elle savait qu'il aurait eu de multiples occasions de la tuer avant de se dévoiler à elle. Pourquoi le ferait-il maintenant, avant même de savoir ce qu'elle voulait? Bah au fond, elle avait sans doute raison. Il y avait des gens tordus parfois. Certains tarés aiment voir le regard de leur victime en train de mourir. De son côté, le Nérozian s'en gardait bien lorsqu'il devait tuer. S'il n'éprouvait aucune pitié pour ses cibles, il n'était pas adepte de la torture. Mettre fin à leurs jours suffisait amplement. Enfin là n'était pas la question puisqu'à aucun moment il n'avait prévu d'attenter à la vie de son interlocutrice. Comme elle ne saisissait pas sa main, il la ramena en arrière, esquissant un sourire amical. Il rétorqua alors:

" Sikuliaq Angutisuk? Ouais, tu a raison, je vais t'appeler Siku, ça ira plus vite. Tu a qu'à m'appeler Ed, ça fera l'affaire."

Les sonorités du nom qu'elle lui avait donné l'intriguait. Il n'en avait jamais entendu de telles mais, il trouvait ça joli. Il se demandait si c'était un nom qui existait vraiment. Bah, les cultures étaient variées de par le monde. Enfin, il n'allait pas s'attarder sur cela. Leurs sobriquets quels qu'ils soient n'avaient aucune importance. Puisque Siku lui convenait, il utiliserait ce diminutif. C'était plus court. Et puisqu'il se foutait royalement des prénoms, le plus court était le mieux.

La jeune fille expliqua alors ce qu'elle faisait là. Impeccable, un gain de temps certain. Comme lui, elle voulait rentrer et cherchait un moyen de le faire mais, par chance, elle ne convoitait pas le même objet. Kelsier avait déjà son entrée pour la fête. Il venait surtout observer les allées et venues pour quand il devrait se faire la malle. Bien entendu, le rythme des employés de maison serait perturbé par la réception mais, certains seraient toujours chargés de leurs tâches habituelles. Et certains lieux seraient sans doute laissés à l'abandon. Il devait définir chaque probabilité. Aucun plan n'était infaillible car il pouvait toujours y avoir un facteur inconnu s’immisçant dans l'équation. Siku en était la preuve mais, en l'occurrence, ce n'était pas un problème et ça pouvait même devenir un avantage. Peut-être pourraient-ils collaborer.

"Bon, je vois, on a tous les deux un truc à récupérer ici. Il est donc logique qu'on se retrouve sur le même toit. Par chance, on cherche pas la même chose. J'ai pas l'utilité de voler ton parchemin mais, je peux toujours te le récupérer si je tombe dessus. Moi ce que je veux, c'est une statuette en or. Enfin si j'ai bien compris, elle doit être incrustée de cailloux brillants ou un truc dans le genre puisque je dois en choper une en particulier et qu'un bouffon comme lui en a sûrement plein des trucs en or."

Et voilà, maintenant qu'il savait qu'elle n'était pas un problème, il se remettait à parler comme un vagabond. Il allait devoir faire plus attention lors de la réception. Il éviterait de trop boire. Refuser tous les verres le compromettrait également. Il faudrait qu'il boive lentement mais, suffisamment pour pas que ça attire l'attention. Bah, ça c'était dans ses cordes. Et puis, il n'avait pas mis longtemps ce soir à se rendre compte qu'il avait dérapé. Trop tard certes mais, il n'était pas face à un troupeau de pètent secs pleins de fric. Aussi, il n'était pas grave de quitter son rôle un instant, surtout en cette belle soirée. S'il aimait danser? Sans doute une référence à la fête.

"C'est que je suis pas trop doué dans ce domaine. Je préfère traîner du côté du buffet. Y a toujours plein de trucs à manger. La plupart manquent cruellement de goût mais, ça a le mérite d'être gratuit."

Il sourit en disant cela. Puis, il se rappela que la dernière fois qu'il s'était introduit dans une réception de ce genre, il avait vomi à cause d'un des mets servi au buffet. S'il ne voulait pas que ça se reproduise, il allait devoir se souvenir de ce à quoi il ressemblait. Zut, jusque là ça ne lui avait pas semblé primordial. Pourvu que la mémoire lui revienne à temps. Bah, il verrait ça en temps et en heure.
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MessageSujet: Re: Un toit pour deux...   Un toit pour deux... Icon_minitimeVen 22 Nov - 20:36





Allaatkasik éprouvait le plus grand mal à jauger cet énergumène qui était tout à la fois désinvolte et sans retenue. Tout simplement horripilant... Pour autant, il ne semblait pas être belliqueux, ce qui, compte tenu de l'incongruité du lieu tout autant que du moment, était préférable. Une altercation aurait été du plus mauvais effet et aurait plus que sérieusement compromis la mission. Au contraire, il semblait avenant, presque amical même, ce qui ne manqua pas de la rendre légèrement plus soupçonneuse. Après tout, faire confiance à larcineur n'était pas dans ses habitudes. Ni faire confiance à quiconque d'ailleurs, c'était là l'essence même de sa profession, tout autant que la garantie de sa survie.




/* L'appeler Ed ? Et puis quoi encore ! Que de familiarité de la part d'un étranger... Légèrement trop complaisant à mon goût celui-là... A moins que cette cordialité ne soit qu'un leurre pour se déjouer de ma vigilance... Mais bon... Finalement, avoir joué carte sur table à eu au moins l’avantage de démêler nos intentions... Et de ce coté-ci me voila rassurée, tout du moins s'il ne me ment pas... Si la franchise a portée ses fruits, peut-être devrais-je continuer sur la même voie... */





Avec attention, elle écouta respectueusement le jeune homme. Elle lui devait bien cela car il n'avait pas prit ombrage qu'elle lui refuse sa politesse et se montra bon prince ne répliquant que par un sourire amicale. Mais bon, l'idée d'une poignée de main lui parut si étrange, si hasardeuse qu'elle n'avait pu s'y résoudre. Pourtant un sentiment de culpabilité honteuse lui nouait l'estomac plus que de raison et elle se mit à tripoter nerveusement du bout des ses petits doigts les poignets de sa veste légèrement trop longues. Il est vrai que ce jeune n'était qu'un inconnu pour elle, mais son indélicatesse allait à l'encontre des préceptes prodigués par les prêtresses de Kesha. Après tout, il n'était pas sa cible et donc elle pouvait choisir sa conduite. Sa conscience lui fit amèrement remarquer qu'elle n'avait pas fait le choix le plus judicieux...




/* La lâcheté rend faible, la faiblesse rend mauvais... Est-ce donc là ma destinée ?! Kesha tu dois avoir une bien mauvaise opinion de moi... Jamais je ne te serais digne... Accepte mes humbles excuses... */





Mais cette conversation, moins déplaisante qu'elle ne l'aurait pu, ne devait pas s'éterniser ici même. Bien qu'éloignée du bord de la toiture et difficilement visible du sol, rien n'empêchait un habitant de se lever au beau milieu de la nuit et de jeter un coup d’œil par sa fenêtre, auquel cas il pourrait tout à fait repérer les deux individus et alerter la marée-chaussée. Cette idée s'insinua dans l'esprit d'Allaatkasik qui commença à sérieusement la tarauder et rapidement l'impatience se peignit sur son visage blafard. Mais elle regretta bien vite de s'être laissée emporté par cette émotion tout aussi banale que légitime car elle ressentit une lueur légèrement carminée et profonde lui traverser les yeux. Certes, l'incident serait passée inaperçu à la lumière du jour, mais dans cette toute relative obscurité, il avait du indéniablement la remarquée. De surprise, elle s'en mordit la lèvre inférieure et baissa machinalement la tête vers les ardoises du toit.




/* Manquait plus que cela... Le temps presse et moi qui perd pied allègrement... Ah bravo ! Aucun sang-froid ! Et cette lune qui n'en finit pas de luire ! Diantre, cette soirée est absolument épouvantable ! Mais qu'ai-je donc fait à Kesha pour mériter cela ?! */





Après l'avoir écouté, elle releva timidement la tête vers Ed, toute embarrassée, à la fois par cette envie impérieuse de quitter au plus vite ce toit, tout autant que de faire comme si rien ne s'était passé. Sans laisser un silence potentiellement gênant s'installer, elle ne trouva pas mieux que de formuler cette remarque de sa voix grave et douce:




-"Je pense que vous n'êtes pas natif de Cimméria si je ne me trompe point... car j'ai cru remarquer un léger étonnement de votre part à l'énoncé de mon patronyme. En fait, Sikuliaq signifie jeune glace..."





/* Non mais franchement, qu'est-ce qui me prend ? Voilà que je me perd en fadaise alors qu'il est plus que temps de quitter ces lieux... J'ai du prendre un coup de lune sur la tête, ma foi... */





Sans même lui laissait le temps de répliquer quoi que ce soit, Allaatkasik enchaîna d'un ton tout aussi flegmatique que désinvolte:




-"En fait monsieur Edward, quand je vous demandais si vous saviez danser, c'était une allusion pour savoir si nous pourrions aller au bal ensemble... Et ainsi pénétrer cette demeure par la grande porte... Bref. Quoi qu'il en soit, peut-être pourrions profiter l'un de l'autre dans une collaboration toute professionnelle ? Et à se sujet, si vous trouvez cela opportun, voudriez-vous que nous en discutions de manière plus approfondie dans ma chambre d'auberge ?  Nous pouvons y pénétrer sans être vu et j'ai laissé la fenêtre entre ouverte. Si cela vous tente ?"





/* Hou là là... Qu'est-ce que je viens de dire là encore... C'est super mal venu de ma part, que va t-il penser de moi ? Je voulais juste l'inviter à mettre en place une tactique mais là... mes propos semblent trop...  je veux même pas savoir... */





Et du même ton




-"j'ai du thé... si vous le désirez..."





snowflakes




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MessageSujet: Re: Un toit pour deux...   Un toit pour deux... Icon_minitimeMar 26 Nov - 2:29

Kelsier était face à une étrangère. Tous deux devaient dérobés un objet dans la même demeure. Par chance, pas le même objet. Cependant, puisqu'il avait été envoyé ici, on lui aurait sans doute demandé de récupérer les deux objets plutôt que d'envoyer une deuxième personne. Ou alors, il aurait été informé pour qu'ils puissent faire équipe. Son interlocutrice ne faisait donc pas partie de Nérozia. Pourtant, il se sentait particulièrement à l'aise avec elle. Pourtant, elle était sur la réserve avec lui pour ne pas dire méfiante. Il savait que lorsque quelqu'un ressentait cela, il était plus prompt à attaquer. Malgré cela, il était confiant. Ce n'était pas le fait que ce soit une gamine. Il fallait se méfier de tout le monde. Un gosse était malléable et nombre d'assassins étaient des orphelins formés dès leur plus jeune âge. Il avait beau avoir confiance en elle ou plutôt n'éprouver aucune méfiance, il devait prendre garde à ne pas parler de sa caste. En temps normal, il s'en serait moqué qu'on sache qu'il était nérozian mais, puisqu'il devait commettre un larcin et qu'elle était au courant, il ne voulait pas impliquer la caste.

Siku écoutait le vagabond et celui-ci parlait à propos de la statue. Rien de bien passionnant en somme mais, cela semblait perturber la jeune fille. Du bout des doigts, elle triturait le bout de ses manches et une lueur étrange apparut dans ses yeux juste avant qu'elle ne baisse la tête. La statue n'était qu'une babiole sans importance. Une babiole qui valait beaucoup d'argent certes mais, pas de quoi perturber la jeune fille ainsi. Sans doute s'était-elle perdue dans ses pensées. Bah, cela arrivait aussi au jeune homme. D'ailleurs, il repensait au prénom qu'elle avait donné comme étant le sien. En effet, il n'avait jamais entendu celui-ci mais, les sonorités lui étaient familières. Après tout, il avait beaucoup voyagé, sans doute avait-il été dans la contrée de laquelle ce nom était originaire. Il réfléchit un peu et ce ne fut pas difficile de se souvenir. Et pour cause, avant même qu'il ne trouve la réponse, elle venait de lui la donner, expliquant au passage que cela signifiait jeune glace. Il allait répliquer par une boutade sur la signification du nom Edward mais, elle ne lui en laissa pas le temps. Il lui aurait également bien dit qu'il ne savait pas s'il était né en Cimméria ou non mais, qu'il n'y avait pas été élevé en tout cas. Enfin bon, il n'était pas certain que son nom soit typique de Phelgra non plus. Et puis, parler de son enfance ne l'enchantait guère. Il se contenta donc d'opiner du chef et écouta la suite de ce que son interlocutrice avait à lui dire. Elle commença par lui préciser que lorsqu'elle parlait de danser, il s'agissait de la réception du bourgmestre. Pour ensuite suggérer qu'ils aillent converser dans un lieu plus sûr. Il n'était pas contre et puisqu'il se faisait passer pour un homme très riche à l'auberge où il dormait, on ne prêtait pas attention aux personnes avec qui il rentrait. Il allait donc proposer qu'ils rejoignent sa chambre mais, elle le devança en disant qu'elle avait laissé la fenêtre de la sienne entre ouverte. Bon, il semblait qu'elle n'avait pas compris que lui aussi lorsqu'il parlait du buffet. Il s'expliqua alors:

"Lorsque je parlais du buffet, je visais également la réception. Je me doutais bien que tu ne voulais pas danser au clair de lune. Pour ce qui est de ta chambre, ça me va, on sera forcément plus à l'aise qu'ici mais, je t'aurais bien proposé qu'on se rende dans la mienne. On ne sera pas obligés de passer par la fenêtre. Je n'ai pas de thé mais, je suis sûr qu'on pourra en commander vu que c'est une chambre de luxe."

Une chambre de luxe... Et dire que d'habitude le jeune homme dormait à la belle étoile ou dans des étables abandonnées. Tout au mieux une auberge miteuse. Il s'empressa alors de rajouter:

"Ce n'est ni à mon habitude ni à mon goût mais, cela fait quelques temps que je traîne dans le coin et en vue de mon projet, il aurait été mal vu que je joue les vagabonds ici. En vrai, surtout si tu es dans une auberge pourrie, je préfèrerai qu'on aille dans ta chambre."

Il marqua un court silence, soupira et reprit:

"Je suis bête, tu as sans doute eu la même logique que moi. Bref, on va où tu veux. Ah et arrête de me vouvoyer! Et surtout, même si tu ne veux pas m'appeler Ed, s'il te plaît, pas de "monsieur" devant Edward. Bon, devant les gens encore ça vaut mieux mais, bon sang, là on est que nous deux. Je suis pas un noble, rien de tout ça, les simagrées c'est pas mon truc. Et tu as peut-être raison au fait, je ne suis peut-être pas né ici. Enfin ça, j'en sais rien. Par contre je sais que je n'y ai pas grandi en effet. Allez, on se met en route? Tu me suis ou je te suis?"

Kelsier fit alors une révérence devant elle pour lui laisser entendre qu'il la laissait passer devant à moins qu'elle choisisse finalement qu'ils se rendent dans sa chambre à lui.
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MessageSujet: Re: Un toit pour deux...   Un toit pour deux... Icon_minitimeMer 27 Nov - 7:00






Allaatkasik ne préféra pas relever l'ironie de la révérence d'Edward et en silence ramassa ses affaires, roula sa corde et mettant sa besace en bandoulière et fit au jeune homme signe de la suivre. Qu'il ne s'embarrasse avec trop de convenance, elle pouvait l'accepter, mais là quand même, sa familiarité frisait la grossièreté. Elle non plus n'était pas issue de la noblesse, mais elle mettait un point d'honneur à respecter les règles de bienséances, surtout face à un inconnu. Et même si tout deux se trouvaient dans une situation qui de facto les rapprochait, elle n'abolissait par pour autant la politesse. Il avait insinué tout de même qu'elle pourrait loger dans une auberge misérable. Ce n'était pas ce qu'il lui avait laissé entendre qui l'avait heurtée, mais juste le fait qu'il se l'était permis. Elle même vivait dans une masure perdue dans la forêt, dormant à même le sol dans des peaux de bêtes, tout comme bon nombre d'animaux le font. Cette familiarité l'horripilait au plus au point, était-ce un trait caractéristique des Cimmériens ? Elle n'y avait jamais songé. Quoi qu'il en soit, elle prit le parti d'ignorer son manque de tact et préféra rester diplomate afin de favoriser cette relation naissante. Le destin les avait jeté dans le même bateau, elle allait devoir composer et tirer avantage de cette situation. Puis, avant de commencer sa descente, elle jeta un coup d’œil aux fenêtres du mur d'en face. Elle fit une légère mou en repensant à l'endolorissement du bout de ses petits doigts pendant son escalade. Et comme nulle lumière n'indiquait une présence quelconque, elle s’agrippa à la maçonnerie du mur cherchant les prises, qui comme à son ascension, étaient malaisées et peu nombreuses.




/* Après tout, peut-être que ses manières, un peu maladroites, sont le signe d'une honnêteté relative finalement... Je crois que je vais devoir consentir à omettre le monsieur... Il serait mal venu de le froisser...*/





Et comme bien souvent, elle se laissa distraire par les vagabondages de son esprit. Un bruit, bien que discret, mate et sourd se fit entendre, immédiatement suivit par un petit grognement plaintif et aiguë.




-"Ouille ouille ouille..."





Voila qu'Allaatkasik s'était retrouvée assise brutalement sur son céans sans bien comprendre ce qui avait bien pu se produire. Et bien que la situation fut particulièrement humiliante, elle serra les dents, se releva comme si de rien n'était, ne jeta même pas un coup d’œil dans la direction d'Eward et reprit son chemin en claudiquant légèrement. Heureusement, nulle lumière n'était apparut aux fenêtre et ils purent atteindre l'auberge de 'la chandelle étoilée' sans encombre. Cette fois-ci, même si cette escalade sur un étage le long d'une gouttière était des plus facile, elle préféra tout de même se concentrer... Et tous deux arrivèrent enfin dans sa chambre. Au clair de lune, elle alluma une chandelle révélant uen chambre qui se trouvait d'être tout à fait confortable mais sans être luxueuse pour autant. Pourvue d'une armoire, d'un coffre et d'un lit, elle respirait une bonne odeur de linge frais. Prise d'un doute, Allaatkasik posa sa besace sur le lit et en vérifia le contenu craignant que l'encre de son encrier ne se soit répandu. Mais heureusement, ce n'était pas le cas. Puis elle détourna la tête vers le jeune homme et de sa voix douce et menue:




-"Nous serons bien plus à notre pour converser... Je vous en prie Edward, asseyez-vous..."





D'un geste gracile de sa main, elle lui désigna le lit.




-"Je pense que notre collaboration ne pourra qu'être bénéfique pour nous deux et nous offrira plus de chance de réussite. Par contre, je dois bien l'avouer, n'ayant pas prévue cette situation, je n'ai pas de plan à proprement parler. Par contre, je peux toujours vous faire quelques propositions d'idées qui me sont venue."





Elle posa sur Edward un regard triste, comme à son habitude, mais aussi grave et réfléchi.




-"La première idée qui m'est venue, c'est que nous arrivions tous deux à la réception comme les autres invités puis que nous nous mêlions aux autres en attendant une opportunité d'agir. Mais, aux vues du nombre des invités, une cinquantaine tout au plus, l'hôte des lieux se rendra compte de notre absence assez rapidement. Nous pourrions tout aussi bien agir tour à tour, mais je ne sais pas si ce subterfuge tiendra bien longtemps."





Elle resta silencieuse quelques instants, comme perdue dans ses réflexions. Mais à la voir de nouveau tripoter ses manchettes, il apparaissait clairement qu'elle se trouvait embarrassée et semblait avoir du mal à s'exprimer de nouveau. Et c'est avec difficulté qu'elle reprit.




/*Hou là là... Comment lui faire comprendre sans me découvrir que nous allons nous jeter dans un nid d'espions... Et que nos moindres faits et gestes seront épiés... */





-"Comment dire, cette réception et en fait une couverture pour une vente au marché noir. Je ne sais pas de quoi il en retourne exactement, mais dans les invités, il devrait y avoir cinq ou six acheteurs venus expressément pour cela... Donc, il y fort à parier que le bourgmestre garde un œil vigilent sur ses invités, lui ou bine des hommes sous sa coupe afin de ne point se faire voler l'objet de la vente... Quand aux autres invités, se sont des personnes qui lui sont plus ou moins proche. Bon, nous pouvons compter sur une trentaine de personne qui lui sont peu familières et dans lesquels nous pourrions nous fondre. Mais tout de même, lors du banquet, cela risque de se compliquer. Il nous faudrait donc agir avant le début du banquet, ce qui doit nous laisser à peine deux heures... J'oubliais, dans les invités, il est probable que certains soient venus pour empêcher cette vente, qui elle, devrait avoir lieu après le banquet. Quand je dis empêcher, veuillez comprendre par là qu'il laisseront la vente se faire mais qu'ils tueront sûrement la personne qui aura réalisé l'achat... Bref, tout le monde surveille tout le monde..."





Cela dit, le visage d'Allaatkasik reprit sa sérénité, débarrassé de la gêne qui l'avait prise. Mais elle lui jeta un regard lourd d'un infini navrement. Elle aurait tant voulue lui en dire plus...




/* Bon, j'espère qu'avec cela il sera suffisamment renseigné pour ne pas se faire prendre ou pire encore... Je n'ai vraiment aucune envie d'avoir sa mort sur la conscience... Il ne m'est pas si antipathique tout compte fait... */





-"Donc, en résumé, il nous faudra agir vite. N'ayant aucun plan, voilà ce que je peux vous proposer. Nous pourrions utiliser chacun une couverture différente pour avoir un panel d'actions plus larges et variés. Vous en tant qu'invité et moi en tant que servante ce qui nous permettrait d'explorer plus de terrain sans trop éveiller les soupçons. Certains lieux me seront plus accessibles qu'à vous et vice-versa. Cela nous donne aussi deux portes de sorties pour dissimuler et exfiltrer nos objets. Imaginons qu'il y ait un quelconque problème et que chaque invité soit fouillé à la sortie, je pourrais toujours les dissimuler dans un tas de déchets et les sortir de la demeure sans trop de soucis. Enfin, bref, cela nous donnerait plus de possibilités d'action et d'établir aussi un plan de secours au cas où... Voilà pour l'essentiel de mes idées... Par contre, je ne sais pas si vous avez une couverture si le bourgmestre vient à vous saluer et vous poser quelques questions... Dans ce cas, je pourrais vous fournir quelques renseignements qui pourraient vous être utiles et vous éviteraient d'être démasqué... Après, question tactique j'ai pas spécialement d'idée... Mais bon, je ne sais pas si tout cela vous a été utile... Sûrement que vous avez déjà élaborée une stratégie ?"





Son regard, toujours posé sur Edward, se mua en une attente fébrile.




snowflakes




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MessageSujet: Re: Un toit pour deux...   Un toit pour deux... Icon_minitimeLun 2 Déc - 21:08

La jeune fille semblait avoir mal pris la révérence de Kelsier. Il voulait simplement lui signifier qu'il la laissait décider. Bah, elle n'avait rien dit malgré tout alors, il ne dit rien non plus. Elle avait commencé à avancer, l'incitant à la suivre. Tandis qu'elle descendait le long du mur, Kel utilisa sa magie pour développer son agilité au maximum et sauta en bas, se rattrapant avec une roulade pour ne pas se faire mal. Il se redressa et la vit glisser. Il voulut la rattraper mais, même son agilité accrue ne suffit pas. Elle atterrit le cul par terre et maugréa. Il vit qu'elle se sentait gênée alors, il se retourna et fit comme s'il n'avait rien vu. Lui même se sentait gêné, n'ayant pas eu le temps de la rattraper d'être descendu avec tant de facilité. Ils reprirent leur chemin et Kelsier eut soudain un air dubitatif. Plus ils avançaient, plus il avait l'impression qu'ils se rendaient dans l'auberge où il dormait. Lorsqu'ils furent devant le bâtiment, il en était désormais sûr. Vu qu'il était sorti par l'accueil, il devrait ressortir par la fenêtre avant de regagner sa chambre. Ou alors, ne pas passer la réception lorsqu'il la quitterait. Rien de très gênant mais, il allait devoir s'en souvenir pour ne pas attirer l'attention.

Siku escalada le première, cette fois avec d'avantage de précautions et Kelsier en fit de même sans accroître son agilité cette fois. Non seulement ce n'était pas nécessaire mais, il ne voulait pas la froisser. Une fois à l'intérieur, elle alluma une chandelle. Le jeune homme observa la pièce et bien que trop luxueuse à son goût, il fut satisfait de constater qu'elle l'était moins que la sienne. Il avait pris la suite la plus luxueuse pour coller à son rôle mais, il n'en faisait que l'usage maximum. A ce rythme là, il allait avoir dépensé plus pour sa chambre que ce que la statuette allait rapporter. Enfin peut-être pas non plus et puis, de toute façon, c'était de l'argent qu'il avait dérobé à des riches cons citoyens. Il aimaient bien séparer con et citoyen lorsqu'il parlait des riches. Cela leur convenait tellement. La jeune fille posa sa besace et l'ouvrit l'air inquiète. Elle regarda dedans et sembla rassurée. Le jeune homme sourit et regarda dans la sienne à son tour. Il aurait du le faire juste après avoir sauté du toit pour vérifier que rien n'en était tombé mais, ce n'est qu'en voyant sa comparse le faire qu'il y avait pensé. Bah, tout semblait être là. De toute façon, il n'avait pas grand chose d'important.

Siku lui fit signe de s'installer sur le lit tout en disant qu'ils seraient mieux ici. Kelsier s'exécuta en prenant soin de ne pas s'asseoir sur la besace de la jeune fille. Il ôta sa veste et la déposa derrière lui. En dessous de celle-ci, il portait un simple haut blanc. Il dit alors:

"Tâchons tout de même de ne pas parler trop fort. Les murs ont parfois des oreilles. Je pense qu'on est bien assez de deux dans cette aventure. Il ne sera pas nécessaire de se compliquer d'avantage la tâche."

Malgré son air désinvolte, le jeune homme était quelqu'un de prudent et l'auberge où ils se trouvaient était suffisamment luxueuse pour que d'autres invités puissent s'y trouver. Il écouta ensuite ce qu'elle avait à lui dire. Pour une jeune fille de son âge qui disait ne pas avoir de plan, elle était bien renseigné. Le jeune homme examina tout ce qu'elle avait dit. La statue n'était sans doute pas l'objet de la vente. Pas assez importante pour faire autant d’émules. Il se demandait bien ce qui pouvait agiter ainsi tant de personnes de la haute. Peut-être Siku en savait elle d'avantage. Et peut-être était-ce réellement la statue mais, il voyait difficilement les gens faire tant d'émoi pour un objet qui ne valait même pas un dixième de leur fortune. Et dommage, ils devraient partir avant le banquet. Il aurait bien aimer voler un peu de nourriture à ces pourceaux bien trop gras. Non, il ne pensait pas forcément à se remplir la panse mais plutôt à redistribuer aux nécessiteux. Bon, ce n'était pas le moment de penser à faire la charité. Ils avaient tous les deux une mission à accomplir. Le Nérozian dit à voix basse:

"L'idée me parait bonne. En sais-tu d'avantage sur l'objet de la vente. La statuette me parait de maigre valeur pour agiter ainsi les esprits. Je pense seulement qu'il va l'exposer pour montrer sa richesse. Seulement, vu qu'il y aura peu de monde, cela va vite se remarquer. Il faudra donc d'abord trouver ton parchemin. Il se trouvera sans doute dans une pièce isolée. S'il est si important, ce sera sans doute fermé à clé. Il faudrait dans ce cas trouver la clés, crocheter la serrure ou passer par une fenêtre. Bien entendu, casser la fenêtre risque de faire du bruit. Il faudra alors se dépêcher. Même s'ils ne sont pas très nombreux pour une réception, ça fait trop pour les affronter. Enfin, puisqu'eux mêmes sont là pour se mettre des bâtons dans les roues, on peut tirer ça à notre avantage. Il faudrait réussir à créer une discorde entre eux et profiter du chahut pour s'emparer de ce qui nous intéresse. Il doit me rester suffisamment d'or récupéré pour louer les services d'un cocher et le véhicule qui va avec. On arrivera ainsi inaperçu. J'ai également récupéré deux invitations."

Oui, lorsque le vagabond volait quelque chose, il disait l'avoir récupéré. D'abord parce qu'il n'était pas menteur mais, ne voulait pas se vanter d'avoir commis un larcin mais, surtout parce qu'il ne volait que les riches et que de toutes façons, ça ne leur manquerait pas. Bon sauf peut-être quant il leur volait leur tête mais, ce n'était pas arrivé souvent. Et puis, aucun ne s'en était jamais plaint. Siku continua d'évoquer quelques détails. Son plan semblait parfait. Ou du moins, il convenait à Kelsier. Il répondit alors sans hausser le son de sa voix:

"Je vais être honnête avec toi, Edward est ma couverture. Bon, tu devais t'en douter je pense. Pas qu'Edward soit improbable comme nom mais, par rapport à notre situation. Je ne te poserai pas de question par rapport à Siku. Si la mission se déroule bien je te dévoilerai mon véritable nom à la fin de celle-ci. Enfin si ça t'intéresse. Perso, je m'en moque mais, ne connaître que le nom que l'on arbore lors de la mission nous évitera de gaffer. Je suis le fils d'un riche seigneur d'Hesperia et je viens voir comment les mondanités se passent par ici. Est-ce que le rôle tient la route? Sinon, je peux jouer le rôle du servant mais, dans ce cas, je pense qu'il me sera impossible d'introduire mes armes. Sortir une poubelle est logique mais, rentrer avec beaucoup moins."

Comme Siku l'avait fait remarquer, il faudrait agir vite. Il était donc hors de question qu'il rentre sans ses armes. Ils n'auraient sans doute pas le temps de passer à l'auberge en partant. Enfin, ce serait à voir en temps voulu. Ils devaient d'abord terminer d'élaborer leur plan.
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MessageSujet: Re: Un toit pour deux...   Un toit pour deux... Icon_minitimeMar 3 Déc - 18:50





Alors qu'Eward s’asseyait sur le lit, il eut une réflexion qui ne fut pas sans surprendre Allaatkasik. C'est bien la première fois qu'on lui faisait la remarque de ne pas s'exprimer trop fort, elle qui quand elle s'exprimait n'était plus audible si le vent se levait et faisait bruire le feuillage des arbres. Mais loin d'en prendre ombrage, elle trouva que faire équipe avec quelqu'un de prudent était de loin préférable et jamais l’excès de prudence n'est un péché. Bien au contraire. Et c'est avec grand intérêt qu'elle l'écouta. Mais quand il évoqua la possibilité d'une rixe ou bien de la nécessite d'introduire des armes, elle devint songeuse et taciturne. Provoquer une altercation sembla à Allaatkasik trop risquée à son goût, il fallait élaborer une alternative plus discrète, agir à la dérobée. D'un autre coté, une diversion de dernière minute lui paraissait tout à fait envisageable. De part son franc parlé, même si parfois elle pouvait trouver ses formulations légèrement brutales, elle commença à trouver le jeune homme sympathique. Coté information, elle n'avait pas grand chose de plus à lui donner, du moins pas sans éveiller certains soupçons, ce qui serait très fâcheux...




Allaatkasik, avant de donner son avis sur l'exposé d'Edward, réfléchit en silence, faisant de sa bouche une petite moue boudeuse. Puis posément, elle se dirigea vers le coffre, l'ouvrit et en sortit une carte qui représentait sommairement la demeure du bourgmestre. La  posant sur le lit, elle le mit face à lui de façon de manière à ce qu'il puisse en prendre connaissance. Puis de son index, elle désigna le corps principal du bâtiment où se déroulait la réception. Une grande double porte donnait accès au hall principal qui prenait toute la hauteur des deux étages et en suivant, la salle de réception. De chaque coté de la porte menant à la salle de réception, un double escalier menant à l'étage où se situaient les chambres et autres commodités. L'escalier de gauche qui menait à l'étage, desservait aussi une petite porte menant à la tour carré, appartements privés du bourgmestre. La tour s'élevait sur quatre étages. Et il semblait que ce soit le seul moyen d’accès à ces appartements. Par contre, chacune des fenêtres étaient pourvue de lourdes grilles en fer. La salle de réception avait sur sa droite une porte menant directement aux cuisines. Qui elles avait deux portes donnant sur la cours intérieur. Et quelques dizaines de mètres plus loin, en retrait, les écuries et autres ateliers. La salle de réception n'était pourvue donc que deux portes, par contre les hautes et grandes fenêtres faisant face à l'entrée étaient dépourvues de barreau ou de grilles. Voilà en teneur ce que pouvait voir le jeune homme et qui confirmait les observations en extérieur qu'il avait pu faire des lieux.




-"Bon, ce plan n'est détaillé non plus et il est possible qu'il y ait d'autres entrées, d'autres portes, corridors ou autre qui n'y soient pas dessinés. Honnêtement, je doute que la tour carré des appartements privés n'aient que cette seule entrée... Il est fort probable qu'une entrée dissimulée existe, peut être même des souterrains... Mais c'est tout ce que j'ai sur la demeure..."





Elle s'arrêta et se mordilla le bout de son index, puis cette voix basse et sourde, elle reprit lentement, comme si elle réfléchissait à chacun des mots avant de les prononcer, les choisissant avec soin.




-"Si, comme vous le pensez, le statuette est précieuse ou bien qu'elle possède un quelconque intérêt culturel, vous devriez la trouver dans son cabinet de curiosité qui doit être dans la tour carré... Il y a fort à parier qu'il la montrera à certains de ses invités, mais cela qu'après le banquet. Peut-être vérifia t-il sa présence avant la réception, histoire de se rassurer, mais après vous devriez avoir le champ libre pour deux heures au moins... Et comme vous le pensiez, ce n'est effectivement pas l'objet de la vente."





Une fois fois, elle marqua une pause et joua du bout de ses doigts avec sa natte. Puis du même ton, elle poursuivit:




-"Par contre, il est à craindre que son cabinet soit protégé par des pièges ou autres mécanismes de défense... Car il est fort probable qu'il recèle d'objets assez rares. En générale, qu'ils soient notables ou nobles, ces gens aiment bien se vanter des pièces les plus rares et les plus exotiques qu'ils y entreposent, hors le bourgmestre n'en a jamais fait étale. Et sûrement pas par ce qu'il ne possède aucune pièce d’intéressante, bien au contraire, mais qu'il préfère les garder cachées ne les montrant qu'à quelques initiés. Tant de discrétion autour de son cabinet me parait bien suspecte... Quant au carnet, il doit le cacher au plus proche de lui et je pencherais donc pour sa chambre qui se trouve dans la même tour à un étage différent... D'ailleurs, à ce sujet, il n'y a qu'un seul escalier en colimaçon pour desservir les quatre étages et avec les fenêtres protégées comme elles le sont, c'est une vrai souricière..."





Puis son visage se fit plus sombre, plus triste et elle vint s’asseoir près du jeune homme. Perdant son regard dans le lointain au delà de la fenêtre de sa chambre, d'une voix au timbre mate:




-"Fils d'un jeune seigneur d'Hespéria ? Oui... Mais qui viens voir comment se passe les mondanités dans le coin... Si par là, tu sous entends affirmer ta position sociale, alors oui... Mais sache que personne n'est invité pas hasard à cette réception... Ne l'oublie pas... Sinon, tu nous mettras en péril. Tu devras te montrer sûr et fier, comme l'exige ton rang, plus prompt à revendiquer ton droit légitime de noble que de venir discutailler en dilettante... Il faudra que tu donnes le change à ce banc de requins sans foi ni loi, prêt à tout pour le pouvoir et l'or... Mais je suis sûre que tu seras te fondre parmi eux. Quant à ce qui est des serrures, je pense que toi, tout comme moi, sommes capable d'ouvrir les plus récalcitrantes... Ce qui m'inquiète vraiment, se sont les pièges ou alarmes que nous pourrions déclencher... Car sortir en urgence de la tour sans se faire prendre me parait être un pari perdu d'avance..."





Soupirant, elle tourna la tête vers Edward et plongea son regard plein d'une tristesse douce dans le sien. Avec un ton détaché et presque badin:




-"Faire entrer une arme ne devrait pas trop me poser de difficultés, tant qu'elle n'est pas plus longue qu'un plat à poisson... Le problème n'est pas tant rentrer une arme, mais de pouvoir te la remettre discrètement s'il s'agit d'une arme encombrante... D'un autre coté, n'oublie pas que tu es le fils d'un noble et qu'il entre dans tes prérogatives de garder tes armes si te le désires... L'étiquette joue en ta faveur... jeune noble..."





Nouveau silence. Puis se relevant et se dirigent vers la fenêtre tout en reprenant un ton sérieux, plus de circonstance:




-"Donc en résumé, la réception ayant lieu demain soir, nous pourrions pénétrer dans la demeure chacun de notre coté, vous en tant qu'invité et moi en tant que servante. Vous me laissez une vingtaine de minutes et je vous attendrai dans l'escalier en colimaçon situé derrière la porte au premier étage que j'aurai ouverte. Elle ne devrait pas être protégée outre mesure du fait des allées et venues des domestiques et il devrait être assez facile de la déverrouiller. Cela fait, nous explorons du dernier au premier étage les pièces de la tour, en cas de soucis, mieux vaut se trouver le plus proche de la sortie. De mes observation, je pense que la chambre du bourgmestre se trouve au quatrième et ensuite nous descendons afin de trouver son cabinet de curiosités. Là, nous prenons votre statuette et ensuite, nos sortons chacun de notre coté. Nous devrions pouvoir réaliser cela bien avant le banquet. Après si le cœur vous en dit, rien ne vous empêche d'y aller vous restaurer...  Comme je me ferais passer pour une femme de chambre ce qui dans une certaine mesure me permettra de pouvoir passer plus ou moins inaperçue, avec dans les bras un pile de linge de maison, cela pourrait s'avérer utile  pour y dissimuler notre larcin et le sortir en cas de problème. Et si au cas où nous sommes bloqués dans la tour, nous montons directement au dernier étage. Dans la chambre il devrait y avoir une trappe donnant sur le grenier et une fois dedans, nous cassons des ardoises pour accéder sur le dessus du toit. De là, je prévois des cordes pour redescendre en toute urgence... j'aurais pris soin de les dissimuler avant que vous n'arriviez."





Puis, elle revint s’asseoir à ses cotés, l'air triste et abattue, comme si soudainement le poids du monde lui était tombé sur ses frêles épaules. Timidement, c'est à peine si sa voix était audible:




-"Heu... je crois que vous savez reconnaître un objet de valeur facilement, moi pas... Et je voulais savoir, si d'aventure, et sans que cela ne compromette en rien notre mission, pourriez vous m'indiquer un petit objet à dérober possédant un peu de valeur, en métal de préférence qui puisse être refondu pour être revendu ? C'est pas pour moi... C'est... C'est pour une œuvre de charité qui me tient à cœur..."





Elle baissa la tête, accablée et honteuse semblait-il. Mais au fond d'elle même, elle était anéantie. Elle pensait à chacun de ces petits ventres qui risquaient de se retrouver vide alors qu'elle avait prit la responsabilité. Chacun des prénoms qu'elle énonçait dans sa mémoire lui fit l'effet du couperet lui tranchant la nuque. Coup après coups elle revit ces quatre visages et déjà elle était incapable de ne pas imaginer leurs corps se tordant de douleur sous les assauts de la faim. Et c'est le désespoir au bord des lèvres, qu'elle continua:




-"Je te remercie de ton honnêteté... Mais, je n'ai pas hélas la possibilité de te la rendre... Non pas que je ne veuille pas, mais cela te mettrait en danger... Alors, si tu veux bien me dire qui tu es vraiment par la suite, sache que cette réciproque ne sera pas possible. Sache aussi que cela me meurtri d'autant plus... Je n'y puis rien... Les Dieux semblent se jouer de moi..."





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MessageSujet: Re: Un toit pour deux...   Un toit pour deux... Icon_minitimeVen 20 Déc - 23:51

Kelsier était assis sur le lit. Il écoutait attentivement son interlocutrice. Malgré son jeune âge apparent, elle était plus organisée que lui. D'après ce qu'elle disait, les infos de la caste étaient fausses. Raté pour prendre la statue et partir comme si de rien n'était. Il faudrait fouiller. S'attendre à des pièges. Il allait devoir être encore plus prudent que prévu. Enfin, il n'avait envisagé la prudence qu'après avoir décidé de faire équipe avec Siku. La statue ne serait sans doute pas exposée. Toutefois, il y aurait sûrement d'autres trésors avec. Un mal pour un bien. Le risque était augmenté mais, il pouvait accroître la valeur de son butin. Après, le temps lui serait compté. Il ne devrait pas être trop gourmand. Enfin, il chargerait sur lui tout ce qu'il trouverait avant la statue et dès qu'il l'aurait, il partirait. Avec sa magie développant l'agilité, ça devrait le faire. Malgré la difficulté ajoutée, le Nérozian restait serein. Il aimait la difficulté et sa survie n'était qu'un détail. Maintenant, il avait une partenaire et ne pouvait pas la mettre en danger. Bah il réfléchissait. Si elle jouait les servantes et lui le noble, son absence serait potentiellement remarquée. D'un autre côté, sa coéquipière devait également s'absenter. Il répondit donc .

"Bon ok, les choses vont pas se dérouler comme on me les avait présentées. C'est pas vraiment un souci. Comme tu as pu le remarquer, si nécessaire, je peux toujours sauter par la fenêtre. Maintenant, si un de nous joue le rôle d'un noble, l'absence sera remarquée. Autant dire que dans ce cas, on va jouer la montre. Il faut que tu ailles chercher ton truc la première. Quand tu as fini, tu viens me faire signe. Je fonce chercher la statue et après, même si je la trouve pas, si les vilains rappliquent on se casse. N'importe quel objet de valeur fera l'affaire. Ah et surtout, tu te concentres sur ton affaire! Si je merde, ça me regarde. Je suis armé, je m'en sortirai."

La jeune fille s'était installée à côté de lui. Elle lui évoquait l'intégration du rôle d'un noble. Il était déjà pas à l'aise mais, ça devenait foireux comme plan. Il allait devoir assurer pourtant car c'était leur seule option. Ils ne pourraient pas rentrer tous les deux comme domestiques. Enfin, ça aurait pu être jouable s'il l'avait rencontrée plus tôt. Ce couple, à qui il avait volé les invitations, il aurait sympathisé, les aurait faits recruter. Trop tard...

"Je vais faire de mon mieux pour jouer le jeune friqué, ils n'y verront que du feu. Je déteste tellement les nobles que je connais sûrement mieux le milieu qu'eux. Ils rêvent de les fréquenter, moi, j'en ai déjà tué."

Le jeune homme était toujours aussi déterminé. Plus que jamais même. Le plan ne lui sortait pas de la tête et il ne serait pas aussi simple que prévu. La gamine semblait malgré tout savoir ce qu'elle faisait. Il lui faisait étrangement une confiance aveugle. Il termina donc en disant:

"Tu es mieux renseignée que moi. On va partir sur ta base et ça va le faire. J'ai compris le topo. Si on se fait confiance, on va réussir!"

Il saisit alors sa veste. Il fouilla sa poche et en sorti un objet. Il la regarda et ajouta:

"Avec ça, je pourrai m'échapper quoi qu'il arrive. Si ça se corse, tu pars sans moi, je te retrouverai."

L'objet était une broche en forme de rose qui avait pour faculté d'assoupir les ennemis.
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MessageSujet: Re: Un toit pour deux...   Un toit pour deux... Icon_minitimeMar 14 Jan - 15:28






A l'évocation qu'il eut tué des nobles, Allaatkasik baissa les yeux et ne put s'empêcher de pousser discrètement un soupir morose et las. Non point qu'elle jugea le jeune homme, elle ne connaissait rien à son histoire et ne se serait point permise de le condamner pour ces actes, mais juste qu'elle se remémorait tristement tourments qui l'avaient assaillis lorsqu'elle avait été contrainte d'embrasser sa profession avec la peur au ventre de devoir soustraire la vie à un être. Ce qui était fortement paradoxale avec son inclination sporadique à vouloir massacrer l'ensemble de l'humanité... Et finalement, elle se demanda comment il était possible de vivre avec un tel poids sur la conscience. Etait-il devenu impassible ou bien était-il meurtri, cachant au plus profond de lui-même ses blessures ? La question lui brûlait les lèvres, mais elle était de nature si inconvenante qu'elle n'aurait jamais le courage de la lui poser. Alors, autant par manque de courage que par courtoisie, elle chassa au plus vite fait ses obscures pensées pour ne se concentrer que sur les dires d'Edward. L'heure était grave et ce n'était point d'être distraite. A l'écouter, elle comprit que jouer le rôle d'un jeune noble ne semblait pas trop lui plaire et que rester en leur compagnie ne l'enchantait guère. Ce qu'elle comprenait tout à fait. Mais il n'y avait pas lieu qu'il s’inquiète outre mesure, il n'aurait pas longtemps à leur donner le change. Si tout se passait bien et il le fallait, en moins d'une heure l'affaire serait faite. D'ailleurs, toute sa stratégie ne reposait que sur la rapidité de l’exécution du plan. Une fois qu'il eut parlé, de sa voix douce et pleine d'assurance:




-"Ne t'inquiètes pas trop Edward, tu ne resteras pas longtemps en cette déplaisante compagnie. Si je m'en tiens aux informations que j'ai et si elles s'avèrent exact, en quelques minutes, une dizaine tout au plus, nous serons tous deux dans les appartements privés du bourgmestre. En agissant rapidement, ton absence passera complètement inaperçue à leurs yeux. Comme je te l'ai exposé précédemment, je rentre par les services, je me dirige directement au premier étage et déverrouille la porte. Ensuite, je retourne aux cuisines, prends un plateau pour faire le service aux convives. Dès que tu me vois, tu grimpes au premier étage et tu passes la porte. Après, tu fais comme tu veux, tu m'attends ou pas... Moi, je remets le plateau en cuisine, prend une pile de linge de maison dans lequel j'aurais dissimulée deux ou trois choses et à mon tour, je pénétré dans les appartements. Il n'y a que peu de chance que l'on s’aperçoive de ton absence pendant que durera le cocktail de bienvenu. Une fois les objets en notre possession, tu pourras t'éclipser par la grande porte et moi par la petite sans plus éveiller les soupçons. Mais à la condition sine quoi none d'avoir fini avant la fin du cocktail. Sinon, nous aurons effectivement des ennuis... D'où un plan de secours, en fait non, pas un mais deux et j'aimerai bien que tu me dises ce que tu en pense... Si ça doit chauffer, autant être préparé à cette éventualité..."





Après un bref silence, elle reprit avec un ton emprunt de gravité:




-"Bon, en premier lieu, je t'avais suggéré une fuite par le toit au moyen d'une corde... Mais il se pourrait aussi que cette issue nous soit bloquée pour tout autre raison... Ou bien qu'un comité d'accueil nous attende de pied ferme en bas de la tour... Je t'avais parlé de souterrains... Le problème, c'est que je n'en ai pas les plans et je ne sais absolument pas où ils mènent... Par contre, je crois savoir qu'ils croisent un système de canalisations d'eau pluviale utilisé lors de la fonte des neiges. C'est en quelque sorte un égout qui courre sous l'ensemble de la ville empêchant ainsi l'eau des fontes de provoquer des glissements de terrains et des effondrements... Cela pourrait, peut-être, faire office de plan d'évasion... Une entrée se situe dans les caves de la tour pour ce que j'en sais... Par contre, je ne sais pas combien d'étages il y a dans les sous bassement... Bref coté plan d'urgence, j'ai pas vraiment de stratégie. Donc si tu as des idées sur la question, je suis toute ouïe..."





Une nouvelle fois, elle interrompit. Puis reprenant d'un ton  plus badin:




-"En ce qui concerne l'équipement tout en envisageant que l'on doit recourir à un plan d'urgence, voilà ce que je me propose d'emmener. Au cas où, une corde qui nous permettra de descendre du toit de la tour jusqu'au sol et un grappin. Si l'on doit emprunter les souterrains, se sera plus délicat... Je ne pourrais dissimuler qu'une petite flasque d’huile et me servir de mes vêtements pour essayer confectionner une torche, mais c'est tout. Si nous sommes pris au piège dans le noir de ces souterrains labyrinthique, je ne donne pas cher de notre peau... Bien entendu, je serai pourvue de mes outils de crochetage... Mais penses-tu que je devrais me munir qu'autre choses? Une arme peut-être ? Mais de se coté-si, je ne sais que me servir de ma sarbacane..."





Finit-elle par avouer, comme pour s'excuser de n'être qu'une bien piètre combattante. Puis elle poussa un nouveau soupir abattu et contrit.




Lorsqu'il avait sortit de sa poche une broche en forme de rose, elle avait haussa les sourcils, curieuse de savoir de quelle utilité pouvait bien être pourvu un pareil objet. Il allait sans dire que ce n 'était évidemment pas qu'une simple broche décorative. A cette pensée, Allaatkasik releva la tête et son abattement disparut comme par enchantement. Elle posa sur lui un regard plein de détermination mêlé à une curiosité compulsive. Pointant son doigt d’albâtre sur l'objet, elle lui demanda avec sa voix grave et douce teintée d'un intérêt prononcé:




-"C'est une bien jolie broche que voici... Et je pense qu'elle a d'autres utilités que d'orner un vêtement, non ? Puis-je me permettre de te demander comment pourrait-elle t'aider à t'échapper ?"





Finalement, celui qui c'était trouvé être un intrus tout aussi indélicat qu'incongru en cette nuit sur ce toit, avait fini par devenir un partenaire avantageux. Et plus de son utilité à la réussite de sa mission, sans vraiment savoir pourquoi, elle commençait à le trouver sympathique. Et le considérait maintenant, plus comme un allié qu'un simple atout. Petit à petit, sa confiance en ce jeune homme légèrement exubérant grandissait tout comme la confiance qu'elle nourrissait en la réussite de leurs missions respectives. Le monde n'était peut-être pas si mauvais, si détestable finalement...




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MessageSujet: Re: Un toit pour deux...   Un toit pour deux... Icon_minitimeJeu 16 Jan - 2:24

Kelsier vit son interlocutrice baisser les yeux lorsqu'il évoqua l'assassinat de certains nobles. Peut-être qu'il aurait dû éviter ce sujet. Il se sentait à son aise en compagnie de la jeune fille et elle faisait preuve d'une telle maturité qu'il en oubliait son âge. De plus, elle ne faisait sans doute pas partie de Nérozia et par conséquent, l'assassinat de nobles ne figurait probablement parmi ses hobbys. Il détourna donc son regard un instant. Il se sentait coupable. Il aurait dû faire attention à ses propos. Bah, on ne pouvait plus revenir en arrière. Il ferait plus attention désormais.

Sikuu était incroyable. Quelques secondes plutôt, elle semblait perturbée par les paroles du Terran mais, elle avait vite repris ses esprits et récapitulait le plan en détail. Kelsier l'écoutait avec attention. Elle semblait accorder beaucoup d'importance au ressenti du jeune homme car elle insistait beaucoup sur le fait qu'il n'aurait pas longtemps à supporter les nobles. Il ne put s'empêcher de sourire. Non pas en apprenant cela mais, car il trouvait cela agréable de voir à quel point elle se souciait de lui. Cela faisait des années maintenant qu'il n'avait plus que sa caste. Bon, il y avait bien la serveuse de "la grosse barrique" qui était sympathique mais, il ne la croisait que lorsqu'il faisait escale là bas et ils n'avaient jamais vraiment eu l'occasion de lui parler. Ils s'échangeaient des sourires lorsqu'elle lui amenait sa bière et cela s'arrêtait là. Sans doute l'avait-elle pris en pitié. Là, Sikuu et lui, c'était différent. Rien ne la poussait à être sympa avec lui. Ils avaient tous les deux pour projet de s'introduire au même endroit et s'associaient pour des raisons pratiques. Enfin de son côté, pas tellement. C'était toujours plus agréable de ne pas être seul. Enfin, il n'avait pas envisagé ça pour servir son intérêt. Juste, puisqu'il en avait marre d'être seul, il lui proposait son aide. Pas parce qu'il estimait qu'elle en avait plus besoin que lui. Non, elle avait d'avantage été utile à l'élaboration du plan que lui. En fait, c'était surtout qu'il éprouvait de la sympathie pour elle. Si les choses tournaient mal, il pourrait la protéger. Certes, elle avait l'air de ne pas avoir aimé qu'il parle du meurtre de nobles mais, s'il devait choisir entre eux et elle, son choix était vite fait. Enfin, ça ne pouvait pas mal tourner. Son plan était parfait et elle avait même déjà envisagé des situations de secours. Bien il emmagasinait chacune de ses idées dans sa tête et il répondit:

"Si tout va aussi vite que tu le prédis, je devrais pouvoir supporter. Enfin, est-ce que ça ne fait pas un poil court? Ils me connaissent pas. Ils vont sans doute tous essayer de venir me jauger. Peut être devrais-je les supporter d'avantage. Non, je me ferais démasquer ou alors, ils remarqueraient vite mon absence. Tu as raison. Je devrais réussir à éviter un maximum de conversations en restant en mouvement perpétuel. En rentrant, je salue de la tête les convives que je croise. Je vais me servir un verre puis, je vais faire mine d'admirer une des oeuvres d'art. Si quelqu'un vient me parler, je vais renverse mon verre. Il s'éloignera sans doute en pensant que j'ai trop bu. Je retourne alors me servir un verre et là, je trouve un type à baratiner le temps que tu arrives. Quand je te vois, je lui fausse compagnie et je vais chercher cette foutue statue. Ensuite, je reviens leur tenir compagnie le temps que tu récupères ton truc comme ça, je peux m'assurer que personne ne monte. Ensuite, on fais comme tu as dit. Tu me fais signe que tu as fini, je m'esquive par la sortie principale tandis que tu prends la porte de service. Ton plan est en béton, tout devrait se passer à merveille. Bien entendu, je vais jouer le rôle d'un noble, je vais devoir louer un cocher mais, j'ai emprunté suffisamment d'argent pour cela. Je dirai à celui-ci de m'attendre à proximité. Tu n'auras qu'à monter discrètement. De mon côté, une fois que tu seras là, je lui demanderai de me ramener à l'auberge. On sera dans le même véhicule et on sera déposé ici. Bien entendu, s'il y a un problème, il ne faut pas que le cocher sache où nous nous rendons. Il n'hésiterait pas à nous dénoncer. Je le ferai donc venir devant une autre auberge à l'aller. Je ne lui indiquerai cette destination qu'au dernier moment."

Si le jeune homme était serein, il se rendait tout de même compte qu'il était nécessaire de faire preuve de sérieux. Son alliée avait évoqué la possibilité que les choses tournent au vinaigre. C'est à ce moment qu'il se rendit compte qu'il faisait preuve d'un excès de confiance. C'était ainsi qu'on se retrouvait à échouer... Il remit donc les pieds sur terre. Il l'écouta alors évoquer ses deux plans de secours. Sachant qu'ils n'en auraient besoin que si les choses tournaient mal, les toits n'étaient pas une si bonne idée. Ils seraient à la merci des archers et puis, si lui pouvait développer son agilité pour descendre facilement ou sauter de toit en toit, on ne pouvait pas en dire autant d'elle. Elle en avait fait la démonstration. L'idée du tunnel était bien meilleure. Si ce dernier rejoignait bel et bien les égouts, ils pourraient sortir à plusieurs endroits différents. Ainsi, ils échapperaient facilement à leurs poursuivants potentiels qui ne sauraient pas où les chercher. Il exprima donc son avis:

"J'opterais plus pour le tunnel. S'il rejoint bien les égouts, on aura aucun mal à leur échapper. Quand bien même ils finiraient par nous retrouver, ils se sépareraient sans doute pour nous chercher et je peux facilement gérer un petit groupe isolé. Les toits, s'ils nous repèrent et qu'ils ont des archers, on se ferait abattre facilement. De plus, s'ils nous ont découverts, on devra partir précipitamment et on risquerait donc de tomber en ayant pas le temps de bien calculer nos sauts. De plus, même sans archers, il leur sera beaucoup plus simple de nous suivre et s'ils nous rattrape, on ne pourra pas compter sur le fait qu'ils se soient divisés."

Lorsqu'elle se mit à énumérer les objets nécessaire en cas de fuite forcée, il fit une moue de désapprobation. Les toits n'étaient définitivement pas une bonne idée. Il serait difficile de rentrer discrètement une corde et un grappin. Pour ce qui était de la torche, il sourit. Une fois le feu allumer, il pourrait facilement le maintenir en état. Ce n'était pas un problème. Il devrait juste éviter d'utiliser son pouvoir d'agilité car celui du feu lui demandait plus d'essence divine. Il répondit donc:

"Oublie la corde et le grappin, ce ne serait pas très discret. Pour ce qui est d'une torche, on trouvera sans doute des lampes à huile à l'intérieur. Sinon, un simple bout de bois et un peu de chiffon devrait faire l'affaire. Un peu d'huile pour démarrer le feu aussi. Pas besoin de beaucoup, une fois lancé, je m'en occupe. J'ai deux silex dans ma besace pour l'allumer ça devrait le faire. Pour les armes, ta sarbacane peut être utile. Si tu peux prendre une bouteille d'eau aussi ça peut servir. Plus tu pourras en prendre mieux ce sera. N'importe quel liquide autre que l'huile devrait faire l'affaire mais, de l'eau serait l'idéal. Ah et pas d'alcool non plus, ça gèle très mal. Puisque tu ne sais pas manier les armes, ne t'encombre pas avec. Et puis, si quelqu'un la remarquait, ça ne passerait pas très bien une servante armée. J'aurai mes lames, ça devrait suffire."

De l'eau. Sans doute se demandait elle ce qu'il comptait faire avec de l'eau. Bah, il espérait ne pas avoir à lui montrer. Ce n'était rien d'extraordinaire mais, ça pourrait être plutôt utile et en cette saison, surtout en Cimméria, il ne pouvait pas rêver meilleures conditions. Le froid était décidément un précieux allié. Mais bon, ils n'en auraient peut-être pas besoin.

Alors qu'il sortit sa broche, la jeune fille fut littéralement piquée de curiosité. Il rit avant de dire:

"Il est peu probable que les gens qui dorment continuent à nous poursuivre. Toutefois, je ne te conseille pas d'être à côté et moi-même, il faudra que je me cache le visage si je ne veux pas m'endormir à mon tour. J'accrocherai toutefois cette broche sur l'intérieur de mes vêtements que les gens ne la voient pas car quelqu'un pourrait la reconnaître."

En effet, la symbolique de la rose noire inquiétait davantage les nobles que les bourgeois mais, il n'était pas impossible que certains la connaissent. Mieux valait être prudent. Il devait toutefois la garder accessible pour le cas où il en aurait besoin.
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MessageSujet: Re: Un toit pour deux...   Un toit pour deux... Icon_minitimeJeu 23 Jan - 14:21





Allaatkasik écouta attentivement son compagnon d'infortune, l'air sérieuse et concentrée. Le plan allait donc se dérouler en deux mouvements, l'un après l'autre, ils iraient chercher l'objet de leur convoitise puis tous deux s'éclipseraient de la réception, ni vu ni connu. Elle ne put s'empêcher de trouver très ingénieuse son idée pour le transport de leur départ jusqu'à leur retour. Lui aussi faisait montre d'une stratégie adéquate à la réussite de leur mission et cela lui plut, lui non plus ne laissez rien au hasard. Elle sentait grandir en lui sa confiance. Quant à la mise en œuvre d'un plan de secours, il lui avait exposé une tactique qui, d'emblée la séduite. Au regard des dires du jeune homme, elle prit un air songeur. Son esprit, une fois encore était assaillit par mille questions. Qui pouvait donc être réellement ce jeune homme ? Sa gentillesse tout autant que sa prévenance n'étaient-elles que de trompeuses façades ? La faisait-il jouer dans un plan machiavélique dont elle n'était qu'un simple pion ? Et bien qu'elle voulue chasser toutes ses sombres pensées, elle ne pouvait s'empêcher de douter... Il lui semblait impossible d'être à la fois aussi affable et aussi bon stratège. A moins qu'il ne fut un espion jouant un rôle ? C'est d'ailleurs la première question qu'elle s'était posée lors de leur rencontre... Devait-elle douter de lui ou bien de son propre jugement ? S'en était trop pour elle, serrant les poings et sa mâchoire, elle s'efforça de ne se concentrer que sur la mission et sur sa réussite et non sur cet étrange jeune homme. Son métier finirait par la rendre folle à coup sûr... Reprenant peu à peu son calme et sa contenance, d'une sourde et grave:




-"Très bien Edward... Pour ce qui est du moyen de transport, tu as vraiment tout bien pensé... Tout autant qu'à un éventuel plan de secours... Ta stratégie me plaît vraiment bien..."




Sur ces paroles, elle détoura la tête, l'air quelque peu gênée et fixa ses mains posées sur ses genoux. Jamais elle ne s'était exprimée avec autant de familiarité à un inconnu et elle trouva son comportement quelque déplacé. Ne sachant trop comment réagir, elle préféra rester immobile. Reprenant de sa même voix, l'assurance en moins:




-"En ce qui concerne l'équipement, je me pourvoirais d'une petite flasque d'huile et pour l'eau, je devrais pouvoir la répartir en deux gourdes plates qui devraient contenir un litre en tout. Et coté armement, ma petite sarbacane. Je vise bien, mais sa portée n'est pas très importante... D'un autre coté, dans des lieux plus ou moins confinés, ce ne devrait pas être un grand désavantage..."




Cela dit, elle ne put s'empêcher de se sentir honteuse, coupable, pour avoir nourrit envers Edward des pensées infamantes. Car en plus d'avoir complété toutes les lacunes de son plan, il avait pris le risque de lui dévoiler les pouvoirs de sa broche. N'avait-elle donc pas là la preuve de sa bonne foi ? Si cela ne lui suffisait pas à lui accorder sa confiance, rien ne le pourrait et jamais elle ne serait plus capable de faire confiance à qui que ce soit. A cette évocation, Allaatkasik se demanda si elle devait en être attristée ou non. Peut-être que cette fatalité s’abattait invariablement sur tous les espions... Fatalité ?! Le mot avait été lancé et résonnait tel le bourdon haut perché d'un temple, assourdissant, terrible et violent. De la honte en passant par l'accablement, se fut une rage intérieur, sourde et froide qui se saisit d'elle. La fatalité, elle avait toujours lutté contre elle. C'était pour Allaatkasik un combat de tous les jours. Et ce depuis que Sifdérik l'avait repêché sur les rives du Lac Gelé. Alors non ! Jamais au grand jamais, elle ne se laisserait submergée par la fatalité. Frappant doucement ses genoux de ses petits poings blafards, elle décida de faire confiance à ce jeune homme quoi qu'il arrive ! N'en déplaise au destin... Revigoré par cette colère inattendue, elle posa ses deux grands yeux noyés de tristesse sur Edward et d'une voix douce où le remord se faisait sentir:




-"Je tiens à te remercier pour toute ton aide et je ferais tout pour me montrer à la hauteur d'un compagnon tel que toi... Et surtout, je tiens encore à te remercier pour la confiance que tu m'accordes... en me dévoilant les pouvoirs de ta broche... Tu n'y étais pas obligé et pourtant tu l'as fais... Je me demande encore si j'en suis digne..."




Se reprenant après un bref silence, d'un ton assez distant:




-"Bien, je vois que nous sommes fin prêts. Ne te reste plus qu'à me dire devant quelle auberge où nous nous retrouverons demain soir. Demain, j'irais faire quelques emplettes..."




A la lueur de la seule chandelle posée sur la table de nuit, le visage d'Allaatkasik apparaissait d'un blanc laiteux, les yeux marqués par les cernes de la fatigue. On eut dit un spectre misérable frappé d'infortune. Se retenant à grand peine pour ne pas bailler ouvertement, elle posa ses deux grand yeux triste sur le jeune homme et d'une voix particulièrement ténue:




-"Si cela ne te dérange pas, je crois que j'ai grand besoin de sommeil... La soirée a été éprouvante..."




Une fois le jeune homme parti, à peine eut-elle le temps de se déshabiller et de se mettre sous les couverture, qu'elle s'endormit d'un lourd et profond sommeil. Ce n'est qu'en début d'après-midi, alors que sa chambre était inondée de soleil qu'elle rouvrit les yeux.




/* Hou là là... Le soleil est déjà bien haut dans le ciel... J'ai du encore me réveiller super tard... Pas le temps de traîner au lit... Dommage... */




Une fois maquillée et rhabillée, c'est rapidement qu'elle sortit de l'auberge pour faire ses achats. Déambulant dans la ville, elle trouva l'échoppe qui lui convenait. Cette dernière pouvait lui fournir des flasques métalliques plates, munies d'un harnais en tissus afin d'être fixées à la ceinture. Exactement ce qui lui fallait. En ayant achetée trois, elle se pourvu aussi d'une ceinture de tissus et d'un flacon d’huile. Finalement, peu de temps lui avait suffit pour réaliser ses emplettes et elle aurait largement le temps de se préparer pour ce soir. Rentrant à l'auberge, elle transvasa l'huile dans une des flasques et remplie les deux autres avec de l'eau comme le lui avait demandé Edward. Et bien qu'elle n'en connaisse point la raison, elle avait préférée s'abstenir de lui poser des questions à ce sujet. Puis elle enfila à la suite les trois flasques sur la ceinture et la passa en bandoulière. D'une constitution menue, une fois sa robe noire de servante pourvue d'un grand tablier blanc mis, les flasques étaient dissimulées convenablement. Elle fit quelques mouvements afin de s'assurer que son stratagème soit efficace et n'eut qu'à réajuster un peu la ceinture. En ce qui concernait sa petite sarbacane, elle pourrait la dissimuler aisément sous sa manche bouffante. Cela fait, elle alla à la fenêtre et regarda où dans le ciel se trouvait le soleil. Il devait lui restait encore deux ou trois heures avant d'aller rejoindre Edward devant l'auberge qu'il lui avait indiqué. Bien, après ces essais concluants, il ne lui restait plus qu'à passer aux préparatifs finaux. Se re-déshabillant, elle commença par se maquiller soigneusement, puis revêtue sa tunique composée d'une chemise et d'un pantalon de lin noir au tissus léger. Ensuite, elle prit sa petite blague de cuir où elle dissimulait ses aiguilles, une vingtaine en tout et les enduits patiemment de poison paralysant. Ceci fait elle la mit dans sa poche et garda une aiguille qu'elle engagea dans sa sarbacane. Ensuite, elle passa autour de son torse la ceinture munie des trois flasques, contenant chacune un demi litre d'eau et d'huile. Enfilant avec précaution sa robe noire, elle y ajusta le grand tablier blanc. Encore une fois, elle vérifia que rien de suspect ne puisse se voir.




/* Hou là là... Mince, on voit mon bas de pantalon... même sous cette fichue robe... Bon, ne me reste plus qu'à faire un ourlet...*/





Une fois ces derniers ajustement fait, elle se contempla, satisfaite. Puis elle mit sa coiffe pour parfaire le tout. Avant de partir rejoindre Edward, elle fit une pieuse et fervente prière à Kesha, lui demandant sa clémence. Cela fait, elle sortie de l'auberge et se dirigea vers son rendez-vous. Rues et ruelles étaient encore agitées par la population qui s'y activait. Le soleil, tombé derrière les hautes montagnes de la chaîne, illuminait d'orange et de rouge les toitures de la citadelle enneigée. Admirant le paysage, elle se rappela combien elle pouvait être tête en l'air ce qui lui valait d'être d'une maladresse notoire. Elle ne se rappelait plus combien de fois elle avait pu trébucher et s’étaler de tout son long en plein milieu d'une rue. Quoi que, à bien y réfléchir, cela ne faisait pas si longtemps que cela lui était encore arrivée. Heureusement, Edward avait su se montrer délicat... Et C'est sur les pavés qu'elle porta son regard lorsqu’elle remarqua sur le sol une petite plume. Elle était toute petite, toute blanche. Allaatkasik la pris délicatement et la posa dans le creux de sa main. Elle était douce au touché, fine presque duveteuse et de par sa forme en déduit qu'elle avait du appartenir à un sizerin blanc. Qui lui-même est un magnifique petit oiseau très reconnaissable de par les plumes de son front colorée d'un rouge intense, presque comme une tâche de sang venant maculé la tête de cet oiseau. En l'observant, il lui vint une idée. Bien souvent, Sifderik lui avait fait remarquer qu'elle était absolument dépourvue de tout sens de l'humour et bien qu'elle s'y efforça, jamais elle n'en avait compris ni l'usage ni le sens. Et elle avait peut-être là l'occasion de s'y essayer une nouvelle fois. Elle mettrait cette plume en lieu et place du carnet qu'elle déroberait. Et puis pourquoi pas non plus en faire sa marque personnelle ? A chaque fois qu'elle exécuterait une mission, elle laisserait derrière elle, une petite plume... A sa manière, elle trouva son idée amusante. Après tout, c'est le surnom que lui avait donné affectueusement maître Amaraq, son employeur... Fière de son inspiration, elle la glissa dans sa poche et reprit son chemin.




Arrivée devant la taverne, une lumière ambrée auréolait les larges fenêtres où des ombres semblaient y danser une bien étrange sarabande. Et l'on pouvait percevoir un brouhaha diffus ponctué d'éclats de voix sortir du lieu. Ne voyant pas Edward, Allaatkasik ne sut trop où se mettre pour l'attendre, alors elle décida de se mettre à coté de la massive porte de bois de l'établissement. Petit à petit, les ombres s'étiraient mollement sur les pavés de granit. Le ciel commença à prendre une couleur limpide et profonde de bleu de cobalt. Bien rapidement, elle comprit que de s'être mise à cet endroit n'était pas des plus judicieux. Les clients qui rentraient dans l'auberge la dévisageait avec concupiscence ou bien avec dédain. Quand à ceux qui en sortaient plus ou moins avinés, lui faisaient des propositions des plus indécentes. Elle se sentait vraiment mal à l'aise et devant les demandes insistantes, ne sachant comment régir pour se débarrasser de ces importuns, elle se contentait de baisser la tête, ce qui ne faisait qu'attiser encore plus leur avidité et leur convoitise. Elle était si ignorante de ce type de comportement humain qu'elle se trouvait complètement désemparée. Si au moins elle avait eu l'idée de revêtir une large cape à capuche... Elle se maudit de ne point y avoir pensée. Mais cela aurait été un moindre mal si elle n'avait pas non plus oublié un accessoire indispensable dont jamais elle ne se départissait. C'est à ces dépends qu'elle s'en rendit compte. Un petit groupe d'homme s'était approché d'elle, eux aussi intéressé par les faveurs qu'elle pourrait satisfaire. Mais au lieu de s'en aller devant son mutisme, ils étaient devenu particulièrement insistants. Et elle se rendit vide compte que les quatre hommes l'avait encerclé et qu'elle se trouvait dos au mur littéralement. Acculée au mur de l'auberge, elle ne pouvait fuir. Leurs visages s'étaient suffisamment rapprochés du sien qu'elle pouvaient sentir leur haleines avinées. L'un deux se fit même plus téméraire que ces comparses et avança son doigt vers son visage jusqu'à lui soulever le menton. Autant Allaatkasik étaient terrifiée rien qu'à l'idée ce qu'ils pourraient bien lui faire, autant le fait qu'on ose la toucher la transporta dans une fureur sans nom. S'il y avait bien quelque chose qui lui faisait perdre le peu d’humanité qui lui restait, c'était les contacts physiques. Sauf, étrangement, ceux venant de son mentor Sifdérik. Quoi qu'il en soit, la tête relevé de force se métamorphosa en un clin d’œil en un masque de pure folie. Ses traits, qui d'habitude étaient si fins si doux, venaient de se crisper hideusement, ses lèvres figées en un rictus dément découvraient ses dents comme une bête prête à vous mordre à la gorge. Quand à ses yeux, ils s'agrandirent démesurément jusqu’à devenir deux soucoupes vacillantes animées du feu de la démence. En voyant ses deux braises flamboyantes rougir ce visage qui n'avait plus rien d'humain, les quatre hommes reculèrent d'un pas et se figèrent. Sur leur visage, leur assurance grossière venait de se muer en appréhension et rapidement c'est une angoisse profonde, terrible qui se saisit d'eux. Tous quatre reculèrent doucement, restant face à elle, tant ils étaient hypnotisés par ce feu infernal, tant par la peur qu'elle ne leur tombe dessus une fois qu'ils auraient le dos tourné. Et une fois suffisamment reculés, ils déguerpirent à toute vitesse sans demander leur reste. Il fallut un certain temps à Allaatkasik pour qu'elle retrouve sons calme et qu'elle se rende compte de son imprudence. Rapidement, elle jeta un coup d’œil autour d'elle, mais elle ne vit personne. Tout en espérant qu'il n'y eut aucun témoin de cette scène, elle se maudit d'avoir oubliée ses lunettes. Mais comment avait-elle pu les oublier alors que jamais elle ne s'en séparait ? Fichue altercation.

   


/* Hou là là... Mais comment ai-je bien pu oublier mes lunettes ? Quelle tête de linotte je fais... Chui désespérement trop nulle... */






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MessageSujet: Re: Un toit pour deux...   Un toit pour deux... Icon_minitimeJeu 9 Avr - 19:33

Puisque le plan semblait leur convenir à tous deux, il ne leur restait plus qu'à attendre le lendemain. Pourtant, ils continuèrent de discuter encore un peu. Kelsier était intrigué par cette jeune fille qui semblait bien trop adulte pour l'âge qu'elle paraissait. Qu'importait. L'essentiel était que leur plan se déroule sans accroc et qu'aucun d'eux ne soit blessé. L'âge réel de Sikuu ne changeait rien. Seule la réussite comptait. Ou l'échec tant qu'ils s'en sortaient indemnes. Certains n'auraient pas compris que le vagabond fasse passer une inconnue avant sa mission. En réalité, il ne la voyait plus comme une inconnue depuis l'instant où ils avaient décidé d'agir ensemble. Une vie n'étant pas celle d'un noble avait plus de valeur que n'importe quel objet qu'il pourrait convoiter et ce, peu importe pour qui serait l'objet.

La jeune fille énuméra les objets qu'elle prendrait. Le Terran l'écoutait avec attention et hochait la tête en guise d'approbation. Un litre d'eau devrait suffire. Le climat Cimmerien lui simplifierait largement la chose en extérieur sans qu'il n'ait besoin d'eau. Il n'y avait qu'à l'intérieur qu'il risquerait d'en avoir besoin. Même dans les égouts, il devrait avoir ce qu'il fallait à portée de main. Lorsqu'elle eut terminé, il se contenta donc de répondre:

"C'est parfait!"

Bien qu'elle ait fait preuve de timidité à plusieurs reprises, là, elle sembla gênée. Comme si elle avait honte de quelque chose et ses propos vinrent le confirmer. Elle s'en voulait de lui avoir demandé le pouvoir de sa broche. Sans trop savoir pourquoi, Kelsier se rapprocha d'elle et la regarda droit dans les yeux d'un air amical avant de lui répondre:

"On est une équipe maintenant. Il est nécessaire que tu connaisses le pouvoir de ma broche. Admettons que je doive m'en servir, il faut que tu saches quoi faire. Te bile pas pour ça! C'est pas franchement un grand secret non plus. Même en connaissant l'utilité de l'objet, celui en face n'aurait pas le temps de s'en protéger s'il ne s'y attend pas. Toutefois, pour le coup, si je dois m'en servir, je préférerais que tu t'y attendes. J'ai pas franchement envie de te porter et hors de question que je t'abandonne!"

Il sourit puis se laissa basculer en arrière, se retrouvant ainsi étalé, les bras en étoile. Il rajouta:

"Les gens sont vraiment compliqués. Faut pas faire autant de manières. Tu sais, je te trouve sympa et on doit faire équipe. Oui, j'échange avec toi. Tu n'es pas un accessoire. Tu es une partenaire et tu passes avant même la réussite de ma mission. Faut pas t'inquiéter pour une stupide broche."

Il rit. Pas par moquerie. Non, juste car c'était agréable d'échanger avec quelqu'un. Il n'aurait peut-être pas pu qualifier Sikuu d'amie. C'était pourtant l'impression qu'il avait. Mais, l'heure tournait et il allait devoir se retirer. Il lui indiqua donc l'auberge où ils se rejoindraient puis il quitta la chambre.

"Bonne nuit!" lança-t-il en franchissant la fenêtre.

Il rentra de nouveau dans le bâtiment mais, par la porte principale. Il avait négligé de se recoiffer mais, après tout, même les nobles pouvaient passer une nuit agité. L'homme de l'accueil le salua comme si de rien n'était. Kelsier lui adressa à peine un signe de main et regagna sa chambre. A peine eut-il franchi la porte qu'il retira ses vêtements, ne gardant que son caleçon et alla se lover sous les draps. La soirée de demain serait haute en couleurs. Il préférait ne pas veiller. Il n'eut en effet aucun mal à s'endormir.

Le lendemain, à peine le soleil se levait que Zéro venait toquer au carreau de la fenêtre. Saleté d'aigle! Pourquoi fallait-il qu'il soit si matinal? Kelsier se leva en maugréant et alla lui ouvrir. L'oiseau entra et se mit à tourner autour de la tête du Nerozian puis, il lui tira les cheveux doucement.

"Zéro, il est trop tôt pour jouer!" maugréa Kelsier en allant vers la penderie pour chercher des vêtements. Il y avait sa tenue d'assassin qu'il portait généralement et le costume pour la soirée. Les vêtements de la veille étaient étalés par terre dans la pièce. Il prit sa tenue d'assassin et la tenue au sol et les mit dans son paquetage puis, il revêtit la tenue de soirée. Le pantalon noir était suffisamment épais pour protéger du froid mais, trop serré pour qu'il s'y sente à l'aise. Il revêtait également une chemise blanche assez ample pour qu'elle ne le gène pas mais, avec quelques broderies inutiles par-ci et par-là. Rien de gênant mais, il trouvait cela affreusement moche. Au pieds, il avait toujours les même bottes en cuir noires mais, elles avaient été cirées pour s'accorder avec son costume. Enfin, il enfila une longue veste noire dont le col était parsemé de motifs argentés. Sans les motifs, il aurait sans doute pu apprécier la coupe mais, s'il voulait passé pour un noble de haut rang, il ne devait pas lésiner sur les détails. Il se regarda dans la glace. Un coup d'eau sur le visage allait être nécessaire. Il ne pouvait pas y aller comme ça. Les nobles ne faisaient pas des escapades sur les toits, ils n'avaient pas le visage ainsi recouvert de poussière. Il tira ensuite ses cheveux vers l'arrière et les attacha en une courte queue de cheval. Il se fixa dans le miroir et avait l'impression d'être face à une cible à éliminer. Cette dégaine... Mais, il manquait quelque chose. Il avait un air trop détendu. Il se raidit. Déjà mieux. Il prit un air prétentieux. Impeccable! Il avait vraiment l'air d'un noble. Du moins il ressemblait aux nobles tel que lui les voyait. Bah, ça ferait l'affaire. Il se contempla un instant de plus. Si on oubliait la tenue, c'était pas si mal les cheveux attachés. Il les détacha pourtant. Il allait les rattacher mais, il fallait qu'il les tire d'avantage vers l'arrière. Il s'exécuta. Là, c'était moche mais, un noble se coifferait ainsi.

Il était fin prêt. Il pris les invitations puis, son paquetage. Il descendit ensuite et salua le gérant, lui disant qu'il ne reviendrait sans doute pas. Il sortit puis alla accrocher son paquetage sur Fae. Il voulait être prêt à s'enfuir si nécessaire. Il espérait que Sikuu ne laisserait rien d'important s'ils devaient partir en vitesse. Bien que Fae n'ait jamais eu à porter de second cavalier, le poids de la jeune fille ne devrait pas déranger. Il caressa la jument et lui dit qu'il reviendrait vite. Il prit ensuite le chemin de l'endroit où il pourrait louer les services d'un cocher.

Arrivé là-bas, un homme s'empressa de l'accueillir en lui faisant une révérence. Il se sentit mal à l'aise mais, il fit son possible pour ne pas le laisser transparaître. Il devait avoir l'air d'un pète sec.

"Allons mon brave, redressez-vous! Comment voudriez-vous m'être d'une quelconque utilité en regardant mes bottes? A moins que vous ne souhaitiez les cirer?

-Euh... N-non. Enfin, si vous le désirez messire, je peux le faire. Toutes mes excuses.

-Bien, alors serait-il possible que ce soir, vous me fassiez parvenir un cocher devant l'auberge du flocon d'argent? Et pas un qui sente le purin! Bien entendu, il n'est pas nécessaire de préciser que vous m'enverrez votre meilleur véhicule.

-Tout ce que vous voudrez messire...

-Excellent! Combien cela va-t-il me coûter?"

L'homme fut soudain mal à l'aise. Il devait craindre que le prix mette Kelsier en colère. Il lui dit donc qu'il lui ferait parvenir la note par son employé. Le Terran acquiesça mais, il sortit tout de même une bourse remplie de pièces d'or volées. Il en sortit la moitié et les tendit à l'homme.

"Voici déjà une première partie pour la réservation.

-C'est que...

-Ce n'est pas assez?

-Si... En fait...

-Bien, dans ce cas, faites en sorte que votre homme soit à l'heure et propre."

L'homme regarda Kelsier s'éloigné sans savoir quoi dire. Il avait été impressionné par ce noble débarqué de nulle part et n'avait pas osé lui demander d'argent mais, il lui avait versé une avance pour la réservation qui équivalait à la location de ses trois plus beaux véhicules. Il s'approcha de sa plus belle calèche et commença à la lustrer. Il ne savait pas qui était ce noble mais, il n'avait rien à voir avec ceux qu'il avait rencontré. Il semblait les dépasser en tous points et pourtant, il avait été si généreux. Mieux valait qu'il soit content de ses services s'il ne voulait pas que ça lui retombe dessus.

Kelsier savait très bien qu'il avait donné beaucoup trop. Mais, vu comme l'homme avait été impressionné, avec une telle somme, il se démènerait et surtout, il ne dirait rien. De plus, il faisait partie des gens du peuple. Cet argent volé aux nobles lui était légitime. Il partit donc tranquille. Il était certain de ne pas arnaquer ce brave travailleur. Il était encore tôt pour aller au flocon d'argent alors, il décida d'arpenter un peu les bas quartiers. Ce n'était pas une si bonne idée. Il avait oublié qu'il avait l'allure d'un noble et les gens le regardaient de travers. Des brigands semblaient en vouloir à sa bourse mais, ils comprirent vite qu'il les avait grillé. Peut-être parce qu'il avait vite posé sa main à sa lame. Il avait donner quelques pièces à des mendiants puis avait quitté ces quartiers.

L'heure avait tourné et il était maintenant grand temps de rejoindre le flocon d'argent. Il serait en avance mais, il n'aurait su dire pourquoi, il était persuadé qu'il en serait de même pour sa partenaire. Lorsqu'il arriva, il se fit bousculé par des types qui fuyaient. Le dernier lui dit:

"N'allez pas par là-bas! La gamine, elle est... C'est un... Un monstre!"

Kelsier le colla au mur et, appuyant son coude contre sa gorge, il lui demanda:

"Qu'est-ce que vous lui avez fait?"

Le type était devenu plus pâle qu'un linge. Ses comparses avaient fui. Il ne savait pas quoi répondre. Finalement, il dit:

"Rien, on ne lui a rien fait!"

Il sentit le coude appuyer d'avantage.

"On... On l'a juste taquinée..."

Kelsier le jeta au sol et se rua dans la direction d'où les types venaient. Le type lui s'enfuit en courant. Le vagabond trouva alors Sikuu. Elle n'avait pas l'air blessée. Il demanda tout de même:

"Ces types, ils ne t'ont rien fait?"

Sa voix était paniqué. Sans trop savoir comment, il avait su qu'ils parlaient d'elle et tout de suite, il avait eu peur qu'il lui soit arriver quelque chose. Heureusement, il s'était retenu de sortir sa lame. Ce n'était pas l'endroit pour tuer un type. Mais, Kel était quelqu'un d'impulsif. Ce qui l'avait retenu? Il s'était souvenu de la réaction de sa partenaire lorsqu'il avait parlé de meurtre. Il ne voulait pas qu'elle le surprenne en train de tuer s'il avait une autre solution.
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MessageSujet: Re: Un toit pour deux...   Un toit pour deux... Icon_minitimeMar 28 Avr - 15:56





Essayant rapidement de reprendre contenance, c'est encore quelque peu hagarde qu'elle entendit le ton de voix familier d'Edward. Et à l'entendre, il avait du malencontreusement être le témoin de la débandade de ces tristes sirs. Peut-être même, en avait-il vu plus. A cette maussade pensée, son visage se ferma sous le coup d'une soudaine contrariété. Que pourrait-elle bien lui répondre ? Trop gênée pour lui dire la vérité, elle ne voulait pas pour autant lui mentir. De par sa profession, elle n'avait que bien peu d'amis et en ce qui concerne d'accorder sa confiance, là, il s'agissait d'une immensité tout aussi stérile qu’aride. Pourtant, après tout ce qu'il avait pu lui dire dans sa chambre lors de la soirée précédente, elle avait le cœur déchiré entre la tromperie protectrice et la dangerosité de la franchise. Elle ne put s'empêcher de se remémorer toutes les personnes qui l'avait aidée dans le village, taisant son secret depuis de longues années déjà. Ils lui avaient accordée le bénéfice du doute et puis leur amitié même. Allez t-elle rester sourde à son passée ? Ou bien prendrait-elle le risque de s'exposer à un jeune homme qui faisait passer leurs existences devant la réussite de leur mission ? Alors, devant le respect qu'il avait de la vie, elle décida de jouer franc jeu. Mais avant de s'approcher d'Edward elle jeta un rapide coup d’œil furtif alentour pour voir s'ils étaient bien seuls. Alors, plongeant ses deux grands yeux noirs et tristes dans les siens, elle s'adressa à lui, de sa voix grave et sourde dans laquelle se reflétait tout autant la gène que le dégoût qu'elle avait d'elle même:




-"Non... Ils ne m'ont rien fait... En fait, je crois tout simplement qu'ils ont eu peur de moi... C'est ma faute, j'ai oubliée mes lunettes... Et ils ont vu, ils ont vus mes yeux et ont du me prendre pour une créature infernale ou dans le genre... Sous le coup d'une émotion intense, cela se produit parfois... Et ce, depuis que je suis du retour dans le monde des vivants... Je ne sais même pas ce que je suis vraiment... Une aberration ou bien une monstruosité ! Ou bien tout simplement le résultat d'une débile farce divine ! Je suis, en d'autre termes, ce que l'on appel une Gorgoroth... Ni vivante, ni morte."





Baissant, la tête vers les pavés sombres et luisant de la rue, Allaatkasik reprit, exempt de toute gène ou bien même d’apitoiement pour elle-même, juste une suite d’énoncé dans laquelle pouvait parfois percer des accents de colères contenus:




-"Depuis le sombre jour où ma destinée bascula et que j'ai été recueillie par Sifdérik, qui fut tout à la fois père pour moi et aussi un mentor, j'ai du vivre cachée, soustraite aux yeux des vivants pendant presque douze longues années. Car les gens de mon espèces n'inspirent bien souvent que de la crainte, du dégoût et bien plus souvent de l'hostilité. Ou pire... Sans cet homme, son courage et sa grande mansuétude, j'aurais sûrement été vendue comme esclave. Jours après jours, il m'a apprit à maquiller, au propre comme au figuré, ma véritable nature. La dissimulation devint pour moi une seconde nature. Puis, quelque peu forcée, je fus embrigadée et c'est le mensonge qui me permit de survivre dans ce monde... Parfois, il ne me reste que cette horrible certitude, celle de savoir à quelle espèce j'appartiens. Car de moi, véritablement, qu'en reste t-il ? Qui suis-je ? Je crois bien qu'au final, je me suis perdu. Mais tout cela n'a plus de sens aujourd'hui. Seul compte la personne que je dois être, celle que je dois montrer aux autres et réussir ma mission. Car en définitive, je suis bien loin d'être malheureuse, j'ai un but et je suis fière de servir ma nation. Pourtant, cela ne comble pas l'immense solitude dans laquelle vagabonde mon esprit. Et tout aussi étrangement je cherche du réconfort et peut-être même la rédemption au près de Kesha. Bref, toutes ces contradictions obscurcissent la voix de mon cœur et je suis heureuse que tu sois là, même fortuitement, pour me le rappeler."





Elle releva la tête lentement et posa son regard sur Edward. Ses deux grands yeux se dilatèrent encore plus sous les assauts de cette jusqu'alors secrète souffrance qui laissa subitement place à une insondable tristesse. De sa voix encore plus basse, tourmentée d'une effrayante inquiétude:




-"Tu veux bien quand même, toujours faire équipe avec moi ?"





Sa voix devint subitement douce et pleine d'assurance:




-"Au fait, je me prénomme Allaatkasik..."





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MessageSujet: Re: Un toit pour deux...   Un toit pour deux... Icon_minitimeLun 11 Mai - 4:04

Lorsque Sikku lui dit qu'ils ne lui avaient rien fait, il poussa un soupir de soulagement et posa ses mains sur ses genoux en haletant. Il n'avait pas couru une longue distance mais, il s'était tellement précipité qu'il s'était vite essoufflé. Heureusement, il n'eut pas besoin de répondre tout de suite car elle poursuivait. Il sentait toutefois que ce qu'elle disait était important à ses yeux. S'ils ne lui avaient rien fait, pourquoi se confier ainsi? Elle avait dû avoir sacrément peur. Il l'écouta attentivement. C'était apparemment eux qui avaient eu peur d'elle mais, il ne comprenait pas pourquoi. Elle parla de ses lunettes et ses yeux. Il la regarda alors et constata en effet qu'elle avait des yeux assez particuliers mais, il n'y trouva rien d'effrayant. Il continuait de voir en elle une amie. Cela éveilla toutefois quelques questions en lui mais, les réponses suivirent. Elle parla d'un retour dans le monde des vivants. Elle était donc une Gorgoroth. Bien qu'elle adoptait une voix des plus neutres, Kelsier la sentait profondément affectée. Il n'eut toutefois pas le temps de la couper car elle reprit. Il s'était redressé et s'était rapproché d'elle.

Sikuu parlait désormais de son passé. Le Nérozia continuait d'écouter d'une oreille attentive. Il était touché qu'elle se confie ainsi à lui et n'en perdait pas une miette. Bien qu'elle disait ne pas être malheureuse, il trouva son passé particulièrement triste. Il n'était pas d'accord avec ce qu'elle disait et il ne pouvait pas rester sans lui donner son avis. Il ne voulait toutefois pas la blesser tout en restant franc. Il prit un air tendre et passa le dos de sa main le long de son visage avant de la déposer sur son épaule.

"Tu sais Sikuu, lorsque j'étais enfant, ma mère me disait que les monstres n'étaient pas toujours ceux que l'ont croyait. J'en suis persuadé. Ce n'est pas parce que les gens craignent les Gorgoroths que ceux-ci sont des monstres. Pour moi, ces types qui ont voulu s'en prendre à toi, ce sont eux les véritables monstres. Ces gens qui trouvent normal de persécuter, tuer ou réduire à l'esclavage les êtres qu'ils jugent différents, c'est eux qui devraient subir ce sort. Je vais te dire. Ils ont raison sur un point. Les êtres qu'ils qualifient de monstres sont bels et bien différents. Ils ne sont pas aussi mauvais qu'eux. Mais, à trop subir la haine, ils finissent par y ressembler et c'est ainsi qu'ils peuvent devenir des monstres à leur tour. On a tous un monstre qui sommeille au fond de nous. C'est parfois la peur qui le réveille mais, le plus souvent, ce monstre est réveillé par la haine dont font preuve les autres à notre égard. Tu veux que je te dise une chose? Ce que je vois en toi, ce n'est pas un monstre. Pas plus que je ne vois une Gorgoroth ou une Terran. Je vois une amie. Cela peut te surprendre que j'emploie ce terme alors qu'on vient de se rencontrer. Pourtant je le pense vraiment. Seule une amie se confierait ainsi à moi. Tu peux te cacher derrière un maquillage. Au fond, tu resteras celle que tu es. Derrière cette façade que tu affiches se cache ta véritable toi. Et c'est cette Sikuu là qui vient de me parler. Pas cette fille qui fait passer sa mission avant tout. Non, ce n'est pas une marionnette qui m'a confié ce qu'elle avait sur le coeur. Une marionnette n'en a pas. Tu es libre de tes choix et de tes actes. Cette confession, tu as choisi de la faire. Rien ne t'y obligeait mais, tu l'as fait. Ceci est la preuve que tu ne t'es pas limitée à ta mission. Tu as tissé des liens. Je ne te dis pas que tu dois changer. Je ne cherche pas à te faire abandonner ta mission. Je suis en train de te dire que tu n'es plus seule. Je suis là désormais. Puisque la réussite de ta mission est primordiale, nous allons réussir. Peu importe ce qu'il adviendra. Si pour cela, nous devons risquer nos vies, alors je tomberais le premier car il est hors de question que je t'abandonne. Je te l'ai dit, la priorité pour moi, ce n'est pas ma mission mais, qu'on s'en sorte tout les deux. Aucune mission, aucune caste ni aucune patrie ne me fera abandonner mes compagnons. Encore moins lorsque ceux-ci sont mes amis. Je suis avec toi et ensemble, nous allons réussir les tâches pour lesquelles nous sommes venus."

Il lui adressa alors un sourire sincère tout en la fixant droit dans les yeux d'un air amical. Il avait beaucoup parlé mais, il pensait tout ce qu'il avait dit. Il ne voulait pas la pousser à devenir une autre personne. Il cherchait seulement à lui faire comprendre que quoiqu'il arrive, elle possédait toujours une entité propre. Et lorsque soudain, elle lui demanda d'une voix inquiète s'il voulait toujours faire équipe avec elle, sans trop savoir pourquoi, il la serra contre lui avant de répondre:

"Allons Sikuu, bien entendu que je veux toujours faire équipe avec toi! Encore plus qu'avant même car désormais, nous ne sommes plus des associés mais, des amis."

Il la lâcha, gêné et recula d'un pas. Qu'est-ce qui lui avait pris de la prendre ainsi dans ses bras? Sans doute s'était-il revu autrefois lorsqu'il avait peur que ses parents adoptifs l'abandonnent à leur tour. Dans ces moments là, ils l'étreignaient justement ainsi. Il aurait tellement aimé qu'ils soient encore là. Mais, ce n'était pas leur faute. Aujourd'hui, il se battait pour leur faire honneur et ne jamais trahir les valeurs qu'ils lui avaient inculqué. Aujourd'hui, c'était à son tour de ne pas abandonner ceux qui lui étaient chers. Ce soir, ce serait Sikuu qu'il n'abandonnerait pas. Après l'avoir lâchée, il dit:

"Je suis désolé, je ne sais pas ce qui m'a pris de te serrer ainsi. J'espère que tu ne le prendra pas mal."

Il était sincère. Comme ils avaient du pain sur la planche, il allait annoncer le début du plan. Toutefois, elle l'interrompit et lui révéla son véritable prénom. Surpris, il recula d'un pas et manqua de tomber sur les fesses. Se rattrapant de justesse, il sourit en passant un bras derrière sa tête et dit:

"Enchanté mais, je ne t'appellerai ainsi qu'après la mission. Après tout, je ne veux pas prendre de mauvaises habitudes et révéler ton identité. Quant à moi, puisqu'on en est aux aveux, mon véritable prénom est Kelsier. Tu sais, cela me touche beaucoup que tu aies finalement changé d'avis à ce sujet."

Il souriait bêtement et ses joues avaient pris une teinte cramoisie. Ainsi c'était cela l'amitié. Cela faisait plusieurs années qu'il n'avait rien vu de tel. Et encore, cela était différent de ce qu'il ressentait pour Gawel. Il se sentait encore plus proche de la jeune fille. Etait-ce parce qu'il voyait d'avantage le Sindarin comme un mentor? Il n'aurait su le dire mais, il était sûr d'une chose. Il avait envie que cet instant dure encore. Il craignait l'instant où ils reprendraient tous deux un chemin différent.
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MessageSujet: Re: Un toit pour deux...   Un toit pour deux... Icon_minitimeDim 17 Mai - 19:40





Alors qu'elle venait de lui parler à cœur ouvert, chose qu'elle n'avait jamais osée faire jusqu'à présent, sans comprendre non plus pourquoi elle avait bien pu réagir de la sorte, Edward fit glisser sa main le long de son visage pour la poser sur son épaule. Allaatkasik en éprouva un frémissement jusqu'alors inconnu. Et sans crier gare, ce dernier la prit ensuite dans ses bras. Elle qui répugnait à ce que son détestable corps, enveloppe froide mue par un semblant de vie, entre en contact avec une chair chaude et saine et qui ne provoquait que le dégoût d’autrui, fut surprise que le jeune homme, s'en rendant compte, ne la rejeta pas brutalement. Certes, elle était vêtue, mais rapidement l'artifice s'évanouissait, laissant place à une abrupt déception. C'était, à bien y réfléchir, seulement la deuxième personne qu'elle connaissait à ne pas être répugnée par sa nature.




Décontenancée par le flot d'émotions violentes et contradictoires qui la submergeaient, elle lui lâcha tout net son véritable nom, enfin celui que lui avait donné Sifdérik, son mentor, le seul quelle connaisse en définitive. Avait-elle fait cela comme simple mécanisme de défense, pour jeter le trouble ou bien par simple honnêteté envers Kelsier ? Il était vrai qu'en peu de temps, elle avait appris à l'estimé, le respecter. Encore plus maintenant avec tout ce qu'il lui avait dit. Finalement, l'honnêteté semblait si facile, les rapports plus simples. Mais Allaatkasik ne se faisait pas d'illusion et dans ce monde, Kelsier était et resterait sûrement une exception. Leur rencontre aussi inattendue qu’invraisemblable resterait pour elle un moment aussi extraordinaire qu'incroyable et elle aurait voulue le prolonger indéfiniment. Elle découvrait et éprouvait pour la toute première fois la douce tristesse d'être tenue dans les bras chaleureux d'un type qu'elle trouvait bien. Était-ce bien cela que les humains ressentent lorsqu'ils se prennent dans leurs bras ? Sûrement pas tout le temps, parfois peut-être... Ignorante de la vaste palette des émotions humaines, elle ne ressentirait peut-être jamais autre chose, mais au moins, pour une fois, elle avait été capable de ressentir ce que pouvait éprouver un être vivant. Et cela lui suffisait. Cette tristesse tiède et mélancolique était ce qui faisait office de bonheur pour elle. Allaatkasik lui en serait éternellement reconnaissante.

     


Cela dit, ses deux grands yeux avaient gardés leur couleur grenat sombre, certes demeurant hagards et perdu dans un océan agité de sentiments bruts. Mais, tout aussi étrangement, ils ne s'étaient pas mis à luire tels deux braises sortie des enfers. Seul Sifdérik l'avait prise dans ses bras par le passé sans que ses yeux ne deviennent des miroirs démoniaques et encore, uniquement les quelques rares fois où elle avait voulu mettre fin à sa non-vie. Alors qu'avec Kelsier, les choses s'étaient faite le plus naturellement possible, sans peur, sans angoisse. Et pendant qu'Edward formulait des excuses pour son geste, qui il faut bien l'admettre, aurait du la plonger dans une rage sans nom, elle ne répondit rien et resta la plantée comme une statue de marbre alors que lui aussi venait de lui révéler son véritable nom. Tout autant perdue par leurs gestes que par leurs propos, son esprit s'effondra sur lui-même. Comment devait-elle réagir ? Qu'aurait fait une humaine à sa place ? La seule chose dont elle était sûre, c'était qu'elle ne voulait en aucun cas ni le blesser physiquement, ni moralement, ni d'aucune autre manière d'ailleurs. Cette certitude la rasséréna et elle s'y accrocha comme à un écueil laminé par le ressac d'une tempête.




Reculant de quelques pas, elle posa son regard doux et triste sur Kelsier, poussa un imperceptible soupir. Soupir de soulagement ou bien de contentement ? Elle-même n'aurait su le dire. Mais bien vite la féerie de cet instant s’effaça et dans sa tête revint son idée fixe, la mission qu'elle avait à accomplir. En aucun cas elle ne devait échouer. Son esprit se scinda en deux sentiments incompatibles, l'un de réussir à tout prix et l'autre de ne jamais mettre en danger ce qui se trouvait être un ami. Sachant que cet état d'esprit les mettrait de toute façon en danger, elle se focalisa sur la mission et de sa voix grave, douce, presque chuchotante:




-"Edward, je suppose que la calèche n'est pas loin ? non ?"






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MessageSujet: Re: Un toit pour deux...   Un toit pour deux... Icon_minitimeMar 9 Mar - 19:13

Allaatkasik ramena le vagabond les pieds sur terre. La calèche... Oui, elle n'allait sans doute pas tarder. Et lui qui avait couru comme un dératé... Il regarda la jeune fille et lui demanda, l'air gêné:

"Je ne suis pas décoiffé?"

Il rit alors avant de rajouter:

"Si je m'étais attendu à poser cette question un jour... Je dois juste jouer mon rôle. J'ai pas l'droit à l'erreur... J'ai beau n'en avoir rien à faire de ma coiffure, si j'arrive décoiffé, ils vont me démasquer..."

Il grommela ensuite quelque chose d'incompréhensible avec son accent qu'il avait développé sur les routes. Aïe, ce n'était pas le moment de retrouver son accent... Il devait faire attention. Edward devait rester et ne pas laisser Kelsier reprendre le dessus. Il avait un rôle à tenir. Ce n'était pas le moment de se laisser aller. La réussite de leur plan reposait en grande partie sur sa capacité à tenir son rôle. En voyant la calèche, il se permit toutefois une dernière plaisanterie:

"La voiture de madame est avancée."

Trève de plaisanteries. Elle était sensée être une servante. Il ne pouvait pas se permettre de lui tenir la porte ou autre galanterie du genre. De plus, même lorsqu'il allait lui parler, il devrait donner l'impression de la prendre de haut. Cela ne lui plaisait pas du tout et il espérait qu'elle n'oublierait pas que ce n'était que de la mise en scène. Il culpabilisait déjà à l'idée de lui parler comme à une moins que rien...

Le charretier ne s'était pas foutu de lui. Il avait dû utiliser une partie de l'argent pour habiller le cocher. Si la jeune fille et lui ne se plantaient pas, tout se passerait bien.Sous peu, ils seraient arrivés sur place. Tandis qu'ils étaient dans la calèche, il échangea avec son amie une dernière fois:

"Nos routes vont se séparer ici. Tu es prête?"

Bien qu'il soit peu probable que le cocher les entende, il préférait ne pas trop parler. Les dés se lançaient maintenant. Il descendit en se dirigeant vers l'entrée principale tandis que Sikku allait emprunter celle des serviteur. Les cartes étaient distribuées et il allait falloir qu'elles jouent en leur faveur.
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MessageSujet: Re: Un toit pour deux...   Un toit pour deux... Icon_minitimeSam 13 Mar - 15:06





Allaatkasik se demanda si la question de Kelsier était sérieuse ou bien s'il ne s'agissait là que d'une boutade. Mais avant qu'elle ne parvienne à une quelconque conclusion, Kelsier se mit à rire ce qui la soulagea vivement tout en lui évitant de répondre. Par contre, à la suite, elle fut bien surprise de l'entendre grognonner de la sorte et se demanda quel pouvait bien être ce dialecte. En tout cas, quelque soit cette langue, il fut peu probable qu'elle soit issue de Cimméria. Et sur cet entre-fait, la calèche arriva et il la gratifia d'une dernière plaisanterie. Décidément, ce jeune homme avait l'humour au bout des lèvres et même si cela désarçonnait Allaatkasik, ce n'en était pas pour autant déplaisant. Mais la partie venait de commencer et elle attendit révérencieusement, le regard baissé, comme l'aurait fait n'importe quelle servante accompagnant son maître, qu'Edward monta dans la calèche puis le suivit et referma la portière derrière elle. Pendant le trajet jusqu'au manoir du bourgmestre de Nuvuya, tous deux gardèrent le silence. Ce n'était pas tant pour les convenances que pour éviter avant tout une méprise qui aurait pu les trahir. La prudence étant de mise, Allaatkasik qui posait de temps à autre un regard furtif sur Edward ne pouvait s'empêcher de le trouver séduisant dans sa livrée noire aux brodures d'argent, ses cheveux bien mis en une soigneuse queue de cheval. En fait, il était bien difficile de savoir s'il jouait la comédie où bien s'il était lui-même issu de la noblesse. Quoi qu'il en soit, il était tout simplement parfait. Et si elle n'osait le fixer, c'est quelle ressentait en l'observant, une sorte de pression comme une boule dans l'estomac. Cette sensation n'était ni agréable, ni désagréable, juste qu'elle lui était inconnue et donc étrange. Alors, troublée par cet singulière émotion, elle préféra détourner son regard vers l'extérieur de la calèche, au delà de la petite vitre où dans le flou s'agitait passants laborieux et aristocrates en goguette. Perdue dans ce kaléidoscope de teintes sombres piqué de petites touches de lumière, la calèche franchit le porche auquel étaient fixé deux grandes torchères illuminant l'entrée de la propriété. La cours intérieur était de modeste dimension et déjà deux autres calèches étaient arrêtées devant la grande porte d'entrée du bâtiment principal. Des hommes accompagnés de femmes élégantes montaient les marches d'un large perron et franchissaient une grande porte à double battant d'où jaillissait une lumière vive, éclaboussant les marches jusqu'aux équipages. Une fois que deux calèches eurent déposer leurs passagers, se fut à leur tour. Allaatkasik sortie la première et en bas du marche pied fit une révérence à l'adresse de Kelsier qui la fit légèrement grimacer. Les deux flasques qu'elle avait ceinturées le long de son ventre, venaient sans crier gare, de la pincer. Gardant tout de même sa contenance, elle lui adressa quelques mots de circonstance de sa voix grave et douce:




-"Messire Edward, si vous le permettez, je vais prendre congé et je vous souhaite de passer une bonne soirée."





Puis Allaatkasik s'engagea sur le petit chemin de gravillons qui contournait le bâtiment sous l’œil impassible des deux serviteurs en livrée rouge accueillant tels de hiératiques statues, les convives. Et quelques dizaines de mètres plus loin, elle aperçut une petite porte qui était ouverte d'où rentraient et sortaient des domestiques et autres coursiers. Avant de se présenter à la porte, Allaatkasik vérifia une dernière fois que tout son équipement était bien attaché et mit la main dans la poche de son tablier pour s'assurer de la présence de son étui à aiguille. Elle put aussi sentir dans les poches de son pantalon ses outils de crochetage ainsi que sa précieuse langue Serpent. Tout lui sembla parfait et elle franchit d'un pas vif le seuil de la porte pour se retrouver dans une salle qu'une quarantaine de mètres carré. C'était ici que les provisions, nourritures et boissons étaient entreposées avant d'être acheminées à la cuisine. Il y avait là deux gars dans la force de l'age qui discutaient et jetaient des coups d’œils équivoques lorsqu'une servante entrait dans la pièce. Ce devait être des commis. Allaatkasik traversa la pièce en regardant le sol mais entendit derrière elle des propos qui auraient bien mérité une volée de bois vert lorsqu'une servante qui devait être dans la trentaine ouvrit la porte et mettant ses poings sur ses hanches, l'harangua.




-"Dis-donc toi ! T'es en retard ! Tu t'appelles bien Marie ?"





Et sans attendre de réponse, elle fit volte face et entra dans l'autre pièce. Allaatkasik la suivit sans rien dire en pressant le pas pour la rattraper. Il y régnait un vacarme étourdissant et une cohue invraisemblable, c'était là les cuisines dont effervescence lui fit tourner la tête un instant. Toute en longueur et à en juger par le mur de pierres apparentes lui faisant face, les cuisines devaient longer le grand hall de l'entrée. Hormis la porte derrière elle donnant sur le cellier, il n'y en avait qu'une autre, tout au fond sur sa droite où se dirigeait la servante. Elle entra à sa suite dans une pièce plus modeste qui permettait d'acheminer les plats à la salle de réception sans l’inconvénient des odeurs de cuisines car à sa gauche une épaisse porte en bois aux lourdes ferrures laissait entendre le doux brouhaha des invités. Elle déduit que cette issue donnait directement sur le grand hall et non directement sur la salle de réception. En face, une autre porte donnait sur une pièce plus grande, sorte de débarras où se trouvaient bon nombres accessoires pour le ménage comme de la cire ou bien de la térébenthine mais aussi du linge de maison pour des appoints, des bougeoirs et des candélabres ainsi qu'une quantité impressionnante de bougies. La servante se retourna vers Allaatkasik et promptement lui expliqua les tâches qu'elle devait accomplir et où se trouvaient les différents d'ustensiles. Elle devait en premier lieu allumer les feux de cheminées dans les chambres des invités, cela fait elle retournerait en cuisine pour aider à la vaisselle et une fois les liqueurs servies aux invités, elle devrait remplir de braise les chaufferettes des chambres et bassiner les lits. Allaatkasik afficha un air gêné car elle n'avait aucune idée de ce que cela pouvait bien signifier. Devant cette mine déconfite, la servante lui expliqua, quelque peu excédée, qu'elle devait prendre une des bassinoires suspendues au mur, la remplir elle aussi de braises et la passer dans le lit afin de le réchauffer. Elle fixa l'ustensile avec curiosité, il s'agissait d'une sorte de petite bassine en cuivre dont le couvercle était perforé et dont le manche devait bien faire dans les un mètre de long. Alors qu'elle contemplait cet étrange objet, la servante revint avec un sac d'étoupe et un briquet à amadou. Lui tendant ses outils, elle lui expliqua la marche à suivre car il était hors de question que les convives ne l’aperçoivent. Au fond du débarras une petite porte donnait sur un escalier en colimaçon qui desservait les deux étages du corps principal et ainsi elle aurait accès aux chambres des invités. Elle devait s'occuper des trois premières du couloir de droite et des deux dernières du couloir de gauche. Ce qui confirma l'exactitude ds informations qu'elle avait reçue. Dans le hall, il devait y avoir deux escaliers partant de chacun des coté du hall et qui devaient se rejoindre au premier étage en formant un balcon. Delà, deux couloirs ceignaient de part et d'autres les chambres des invités et tout au fond, un couloir transversal permettait aux gens de maison de travailler sans croiser qui que ce soi. Allaatkasik prit l'étoupe avec le briquet et gravit l'escalier en colimaçon qui était plutôt raide avec de hautes marches.




Après avoir gravit une vingtaine de marches, une petite porte en bois de chêne située à sa gauche devait desservir le premier étage. Doucement elle l'ouvrit et vit à sa gauche le couloir principal desservant les chambres qui finissait sur le balcon du grand hall et en face d'elle un petit corridor, plus sombre, menant à l'autre couloir. Arrivée là, Allaatkasik se demanda qu'elle serait la meilleur stratégie à adopter car elle n'avait absolument pas prévue de se faire prendre au collet dès son entrée au manoir. Elle qui pensait passer inaperçue dans le flot des domestiques devait revoir sérieusement ses plans. L'alternative qui se présentait à elle, était simple. Soit elle jouait la montre en cherchant le moyen d'accès aux appartements privés du bourgmestre. Ce qui avait pour avantage d'éviter le risque que la véritable Marie ne montre son nez au manoir et ne dévoile sa supercherie mais qui avait pour inconvénient le risque que la servante passe derrière elle pour vérifier son travail ou tout autre chose et alors elle serait prise de court. Soit elle prenait le temps d'allumer les feux de cheminées et ensuite cherchait un moyen d'accès. Mais cela risquait de mettre dans l’embarras Kelsier et que Marie ne face une arrivée inopinée. En fait aucune des solutions n'étaient vraiment idéal. Pourtant, sans savoir l'expliquer, elle sut qu'elle pouvait faire confiance à son équipier d'infortune et qu'il serait largement capable de relever ce défi et elle opta donc pour la sécurité. Par contre, cela allait lui prendre du temps et elle risquait de manquer Kelsier dans le grand hall. Comme elle n'était pas censée faire le service, il lui faudrait se débrouiller pour lui savoir que le plan s'est bien déroulé jusque là et qu'ils pouvaient passer à la phase suivante. Mais bon, une chose à la fois et Allaatkasik verrait le moment venu.




Le couloir donnant accès aux chambres était large, baignant dans la lumière douce de belles et grandes bougies de cire verte maintenues par des appliques murales en bronze finement ornementés de motifs zoomorphes, parfois grotesques, parfois inquiétants. Les murs étaient recouverts d'un lambris de cèdre rouge luisant sous la lumière des bougies dont le vert profond contrastait élégamment avec le carmin du bois. Au sol, un plancher de chêne ciré avec soin quant au plafond qui était à caisson, dans le châtaigné avait été sculpté des motifs géométriques. Comme le couloir était dépourvu de fenêtre, le maître de maison y avait disposé à intervalle régulier de grandes toiles représentant des scènes champêtres ou bien de chasse pourvues de larges moulures aux rinceaux gracieusement enroulés et ciselés recouverts de feuille d'or. Quelques mètres plus loin, une veille pendule au coffre peint émettait un tic-tac feutré. Allaatkasik s'y dirigea et la regarda, elle indiquait presque huit heure. Ne sachant pas combien de temps lui prendrait l'allumage de toutes les cheminées, elle accéléra le pas et se mit au travail. Il lui fallait vite. Elle passa de chambre en chambre assez rapidement tout de même du fait de son expérience acquise au près de Sifdérik. Dans sa contrée d'origine, savoir allumer un feu rapidement est bien souvent une question de vie ou de mort. Alors, quand elle revint devant la pendule, seulement une vingtaine de minutes s'étaient écoulées et elle pouvait toujours entendre les convives dans le hall. C'était bon signe et elle se dirigea d'un pas léger et rapide vers la porte qui semblait donner accès aux appartements privés situés dans la tour carré qui était attenante au bâtiment.




Les murs de la tour pénétraient d'un peu plus d'un mètre dans le hall et le couloir masquant ainsi la porte. Elle était faite d'un bois de chêne aux couleurs foncées et patinées par le temps. Elle était montée sur pentures découpées en motifs représentants des feuilles d'acanthes et pourvue d'un loquet en cuivre sur lequel était gravé une tête de lion. Quant à la serrure, elle était faite de laiton et était composée de deux parties distingues, chacune pourvue d'une serrure. Celle du haut représentait un soleil finement ciselé et celle d'un bas, deux croissants de lune adossés l'un à l'autre dont les extrémités des croissants pointaient à l’opposé. Le travail était de toute beauté et Allaatkasik admira le travail de cet artisan avec respect. Ce type de serrure n'était pas commun certes, mais il était loin d'être aussi complexe à crocheté qu'il n'y paraissait. Alors, jetant un rapide coup d’œil de gauche à droite pour s'assurer qu'il n'y avait personne à l'étage, elle sortit de ses poches sa langue serpent et son jeu de crochetage pour se mettre à l'ouvrage. Elle travailla lentement et consciencieusement afin de ne pas faire de rayures sur les pourtours de la serrure, non pour ne pas laisser de trace mais simplement par égard au travail de ce maître artisan. Mais il lui fallut une bonne quinzaine de minutes avant d'en arriver à bout et lorsqu'elle actionna le verrou pour vérifier, la porte s'ouvrit sans un bruit. Elle la referma donc et repris le couloir en direction de l'escalier de service lorsqu'elle remarqua quelque chose d'étrange. Au début, elle se demanda ce qui pouvait donc bien l’alerter de la sorte quand elle se rendit compte que plus aucun son ne lui parvenait du grand hall.




Les invitée étaient rentrés dans la salle de réception pour le banquet et le seul accès qu'Allaatkasik connaissait était la grande porte à double battants se situant en dessous du balcon. Mais tout comme la porte d'entrée, il était plus que probable que deux valets en livrés y soient postés. Alors, elle eut l'idée lumineuse de se faire passer pour une servante qui apportait un plis à son maître et même si elle-même ne serait pas autorisée à y pénétrer, au moins elle pourrait faire parvenir un message à Kelsier. Mais très vite, elle déchanta. Ni papier, ni plume et encore moins d'encre, elle n'avait sur elle... En fait, elle n'avait aucun moyen de l'avertir en toute discrétion. Peut-être trouverait-il un moyen de la chercher et elle pensa aux cuisines, ce qui pouvait être envisageable, difficilement mais bon. Par contre, elle s'y retrouverait coincée par la servante qui lui avait assigné ses tâches et ne pourrait pas en sortir. C'était l'impasse... A moins qu'il ne trouve un prétexte pour sortir dans le grand hall... Là encore, comment lui faire savoir qu'elle se trouvait au premier étage... Finalement, la seule chose qui lui restait à faire était de lui faire confiance, après tout c'était un jeune homme débrouillard et sûrement plein de ressources, du moins fallait-il l'espérer. Pour l'avertir de sa présence, elle n'avait qu'un moyen qui était des plus discret mais qui allait sûrement lui coûter de fortes réprimandes. N'ayant d'autre choix, elle se cacha derrière le renfoncement de la tour carré et sortit sa sarbacane qu'elle arma d'une aiguille vierge de tout poison et la remit sous sa robe, prête à l'utiliser. Si d'aventure Kelsier entré dans le hall, elle viserait le haut de son crane et la piqûre devrait lui faire lever la tête et ainsi l'avertir de sa présence. Enfin, c'était là encore, une fois de plus à espérer...




/* Bazar de bazar ! Si je ne m'étais occupée que de cette fichue serrure au lieu de jouer la sécurité, on en serait pas là ! Voilà comment on fait capoter un plan qui aurait du rouler comme sur des roulettes... Tout ça par ma faute... Kelsier va me tuer... Enfin si d'autres ne s'en chargent pas... Dans quel pétrin viens-je de le jeter ! Ho misère... */






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MessageSujet: Re: Un toit pour deux...   Un toit pour deux... Icon_minitimeMar 16 Mar - 0:19

Ils étaient arrivés. Sikku descendit et vint tenir la porte à Kelsier avant de lui souhaiter plus poliment que de juste mais, comme un homme de son rang l'aurait attendu, une bonne soirée. Gardant à l'esprit qu'elle devait être sa servante, il se détesta en s'exécutant mais, il ne lui répondit qu'en la chassant d'un geste de la main et en lui adressant un regard méprisant. A ce moment, il espérait vraiment qu'elle comprenne qu'il était dans la peau de son personnage.

Voilà donc qu'ils se retrouvaient séparés. Kel n'était pas à l'aise dans cette tenue de soirée. S'il devait se battre, elle était bien trop serrée. De plus, il n'avait pris qu'une seule de ses deux épées. Il était sensé être de rang suffisamment noble pour que personne ne puisse lui interdire de la garder. Toutefois, deux lames auraient éveillé les suspicions. Bien qu'il devait y avoir chez les nobles des personnes pratiquant le combat à deux lames, ce n'était pas l'entraînement courant qu'ils suivaient. Il était plus courant de trouver ce style de combat chez les brigands de toute sorte. Enfin, si tout allait bien, il n'aurait pas à se battre. Il devait se concentrer sur le paraître. Chose qu'il détestait en temps normal.

Il avança jusqu'à l'entrée, marchant droit comme un i et l'air hautain. Une fois à l'entrée, il s'arrêta devant le domestique et attendit que celui-ci vint lui parler. L'homme, un peu âgé traînait le pas et Kelsier lui fit signe de se hâter. Le domestique s'exécuta aussitôt.

"Qui dois-je annoncer?
-Edward Hamson, fils de la cousine du roi d'Hesperia."

Le domestique se retourna sans un mot et s'exécuta. Bien que l'annonce surprit l'hôte, celui-ci ne pouvait refuser quelqu'un de si haut rang. D'ailleurs, il s'empressa de venir à sa rencontre et le salua.

"Bonjour, je crois que nous n'avons pas eu le plaisir de nous rencontrer. Que me vaut l'immense honneur de votre présence ici?

-Messire, il me semble en effet que je ne vous ai jamais été présenté. A vous voir vous hâter ainsi, je suppose que vous êtes mon hôte. Ma présence ici? Attendez que je réfléchisse... Ah, ça me revient. Mon père trouve, voyez vous, que je ne m'intéresse pas assez à la vie mondaine et politique. Ayant entendu parler de votre soirée, il a pensé que ce serait pour moi un bon entraînement.

-Un entraînement? Dans ce cas, j'espère qu'il ne sera pas déçu de ce que vous apprendrez ici. Sur ce, je vous souhaite une agréable soirée en espérant vous recroiser plus tard."

Kelsier savait que l'homme n'avait pas apprécié de ne pas avoir de réelle importance et que le cousin du roi ne soit envoyé que pour faire ses preuves. Toutefois, vu son rang, il ne manquerait pas de s'afficher à ses côtés. Bah, de toute façon, les autres ne valaient sans doute pas mieux. Ils allaient se ruer chacun leur tour pour s'afficher à ses côtés. Ne pouvant pas s'extraire aux convenances, il devrait faire avec et se tenir à l'image qu'il devait donner. Heureusement, comme il était sensé être plus noble que les autres convives, il n'était pas obligé d'aller vers eux tant qu'ils ne venaient pas le voir. Il alla donc se mettre dans un coin et observa la pièce. Il espérait que son amie reviendrait vite. En attendant, il devait essayer de repérer la statuette sans se faire remarquer. Elle ne serait probablement pas dans cette pièce mais, afin d'en être sûr, il devait ouvrir les yeux.

Tandis qu'il regardait autour de lui, un homme s'approcha avec deux verres et lui en tendit un. Comme Kelsier hésita, il lui dit que celui-ci n'était pas empoisonné. Le jeune homme, bien que méfiant, le pris et trinqua avec l'homme. Après tout, il ne risquait probablement rien puisque l'homme lui avait tendu un des deux verres au hasard. Ce type était apparemment un très riche marchand et le Nérozia comprit alors qu'en effet, il ne devait pas le craindre. Il était venu le quérir afin de tisser des liens et décrocher un nouveau contrat. Bien qu'un marchand ne risquait probablement pas de le démasquer, il risquait de lui tenir la jambe longtemps. Aussi, il le coupa rapidement, lui disant que c'était son père qui gérait les affaires commerciales et qu'il lui en parlerait. Il s'esquiva ensuite et de façon à examiner une partie de la pièce qu'il n'avait pas encore regardé, il alla se caler à côtés de deux jeunes nobles qui semblaient se connaître et n'être guère plus intéressés par la soirée que lui. Comme ils discutaient bon train, il pensait qu'ils ne l'ennuieraient pas et que ça le dissimulerait aux yeux des autres. Hélas, l'un des deux lui dit:

"Alors,vous êtes le cousin d'un roi à ce qu'on m'a dit? C'est bien la première fois qu'on voit ici quelqu'un de si haut rang.

-Êtes vous surpris de ma présence ou de l'absence de personnes mon rang? S'il m'avait été possible de ne pas venir, je m'en serais bien gardé. Mon père trouve que je ne m'intéresse pas assez aux mondanités. Il m'a donc envoyé ici.

-Vous pensez donc que l'on vaut moins que vous?

-Je n'ai jamais dit cela. Au pire, mon père l'aura sous entendu. Pour ma part, je ne prends pas plus goût à être ici qu'aux réceptions organisées par ma maison."

Les deux nobles semblèrent satisfaits et ne cherchèrent pas à parler plus. Kelsier reprit alors son exploration. Après quelques discussions aussi pénibles qu'inutiles, il eut enfin fini de passer la pièce au peigne fin. Il ne pouvait pas explorer le reste de la maison tant que son amie n'était pas revenue. Une fois son absence remarquée, on risquait de le chercher. Il avait fait une impression un peu trop forte et même s'ils ne lui parlaient pas, nombreux étaient ceux qui venaient s'afficher à côté de lui. Certains allaient jusqu'à faire semblant de rire à une plaisanterie qu'il aurait faite.

Enfin, ils passaient à la pièce suivante. Divers plats étaient posés en libre service sur des tables autour d'un grand espace vide qui devait habituellement servir de piste de danse. Là, les domestiques étaient en train d'y installer des chaises et sur le podium où se seraient normalement tenus les musiciens, se trouvaient divers objets de valeur. Les convives les examinaient. Il s'agissait des objets qui allaient être mis aux enchères. Il n'y avait là que des babioles, des objets pour nouveau riche. Toujours aucune trace de la statuette. Kelsier devait rester discret. Il fit donc le tour du buffet et se servit parmi les plats qui lui paraissaient le plus familiers. Les nobles avaient des goûts culinaires étranges. Il fallait croire que l'excentricité d'un plat primait sur son goût... Tandis qu'il grignotait, il regardait les décorations de la pièce. Son hôte le remarqua et vint lui demander si la décoration lui plaisait. C'était l'occasion pour Kelsier d'essayer d'obtenir des informations.

"Mon bon ami, ce serait vous mentir que de flatter cette dernière. Il m'a été donné de voir pire mais, j'ai souvent vu mieux. C'est d'une sobriété... Même ma grand-mère en pâlirait d'ennui et pourtant, elle est elle-même à mourir d'ennui. D'ailleurs, la pauvre femme en est morte...

-Je vois tout à fait ce que vous voulez dire messire. J'ai bien une pièce plus exotique mais, je ne la sortirais qu'à la fin des enchères. Je l'exposais autrefois avec fierté mais, les affaires ont chuté et je n'ai que cette solution pour remonter la pente.

-Pourrais-je la voir?

-Oui, bien entendu messire. Il vous suffira de patienter jusqu'à la fin de l'enchère.

-Très bien. J'ai hâte!"

Zut, il allait devoir la trouver avant et une fois qu'il l'aurait, Allaatkasik et lui devraient filer en vitesse. Pour l'instant, c'était passé pour de la curiosité mais, il ne faudrait pas longtemps au bourgmestre, quand il verrait que la statue avait été volée pour qu'il devine qui était le coupable. Pourvu que son amie vienne vite lui donner le signal.

Le temps passait et toujours pas de signe de vie de Sikku... Rah... Il n'en pouvait plus. Tant pis, il allait quitter la salle de réception aussi discrètement que possible et voir s'il la trouvait dans le hall. Explorer le reste de l'endroit sans être sûr qu'elle ait terminée était risqué. Si on les croisait tous les deux en même temps, leur couverture était fichue...

Kelsier avait donc regagné le hall en prétextant avoir besoin de calme. Il lui dit qu'il attendrait dehors en attendant l'heure des enchères. Ainsi, lorsqu'il quitterait le hall pour fouiller la demeure, cela ne donnerait pas l'alerte.



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MessageSujet: Re: Un toit pour deux...   Un toit pour deux... Icon_minitimeVen 26 Mar - 13:44





Désespérée par cette attente interminable, rongée par de componction, l'esprit d'Allaatkasik s'en alla gambader dans les jardins délicieux de son onirisme divergent et s'en amusa tristement. Parfois elle imaginait Kelsier plein de superbe et de morve crachant à la figure de ces ridicules pantins, parfois elle l'imaginait buvant verre sur verre, jusqu'à plus soif les insultant avec véhémence. Mais à chaque fois, le scénario finissant de la même manière, il se faisait tuer brutalement. Et cette pensée lui était intolérable. Quoi qu'il est commit comme crime par le passé, il ne méritait pas cela et Allaatkasik devenait plus sombre et lugubre. Elle savait que dans cette assemblée il devait y avoir un plusieurs assassins de haut vol et qu'à chaque instant il risquait sa vie. Tout ça pour un vol ? Cela en valait-il la peine ? Bien entendu, elle ne le jugeait absolument pas, juste qu'elle craignait pour sa vie sans trop comprendre le pourquoi. Alors elle se mit à imaginer d'autres idées plus folles les unes que les autres pour le sortir de ce mortel guet-apens jusqu'au moment, où saturée par l'angoisse, elle se figura kelsier buvant verre sur verre et une fois grandement éméché se mettait à insulter les convives, les haranguer brutalement. Elle en aurait bien souri si elle en avait était capable tant la scène aurait-été amusante. Mais les minutes s'écoulaient lentement dans une attente devenue interminable et elle décida de descendre du balcon au moins pour voir si deux laquais faisaient le planton devant les portes de la salle de réception. De toute façon elle pourrait rejoindre son perchoir facilement en reprenant le chemin de la cuisine pour reprendre l'escalier de service. Alors descendant l’escalier, l'air indifférente, elle arriva dans le grand hall et remarqua qu'il n'y avait personne devant les deux grandes portes ce qui lui ouvrait maintenant certaines possibilités et dans le même mouvement, elle remonta par l'escalier en face d'elle et reprit position sur le balcon. Dans sa tête, elle essayait d’échafauder de nouveaux plans mais aucun d'eux n'étaient satisfaisants car tous compromettaient leurs missions. Alors, résignée, elle se décida à attendre encore un peu. Cette attente corrodait, minutes après minutes chacun de ses nerfs et cela devint intolérable. Prête à jouer son va-tout, elle entendit la grande double porte s'ouvrir. D’instinct, elle se coucha sur le sol dans l'attente de voir qui allait pénétrer dans le hall. Son cœur battait à tout rompre. La chance serait-elle enfin de son coté ?




Elle aperçut l'élégante silhouette de kelsier qui se dirigeait vers la porte d'entrée. Vêtu de noir et de brocarts d'argent, même de dos, il en imposait. Pour quelqu'un qui détestait l'aristocratie, il en connaissait suffisamment pour impressionner et donner le change dans une soirée mondaine. Au moins, il n'avait pas brûlé sa couverture et le plan était toujours d'actualité. Passant sa tête en dessous du balcon, Allaatkasik constata qu'il se trouvait d'être seul et au lieu d'utiliser sa sarbacane, descendit rapidement, le pas léger, de nouveau l'escalier et le rattrapa pour lui tirer sur sa manche. Et elle lui chuchota:




-"Désolée d'avoir prit autant de temps mais je n'ai pas le temps de t'expliquer cela maintenant. Par contre, j'ai déverrouillée la porte menant aux appartements privés du bourgmestre se situant dans la tour carré. La porte se trouve dissimulée derrière l'escalier. Viens vite."





Et sans lâcher prise, Allaatkasik le traîna derrière elle tout en remontant l'escalier. Une fois sur le balcon, elle lui indiqua la fameuse porte et reprit, toujours à voix basse:




-"Vue la serrure, je ne pense pas que le bourgmestre en laisse un double à ses domestiques donc au moins nous sommes à peu près sûre de ne croiser personne. Par contre, l'endroit risque fort d'être truffé de pièges ou autres saloperies. Nous devrons être aussi rapide que prudents. Comme je suis pas douée dans ce domaine, je préfère te laisser passer devant..."






snowflakes


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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Un toit pour deux...   Un toit pour deux... Icon_minitimeVen 2 Avr - 13:17

Allaatkasik avait rejoint Kelsier. Elle le tirait par la manche, s'excusant du retard et lui disant qu'il fallait se dépêcher. Cela, l'assassin ne le savait que trop bien. Heureusement, elle avait déverrouillé la porte. Il ne leur restait plus qu'à fouiller la pièce. Le jeune homme suivit son amie et, face à la porte, elle l'avertit qu'il risquait d'y avoir des pièges. Il fit une moue dubitative. Il s'agissait des appartements du bourgmestre. Les pièges avaient dû être installés sur le tas pour protéger les richesses ce soir. Sans doute rien de très compliqué. Dans le cas contraire, une installation ponctuelle complexe aurait risqué de se retourner contre lui. Prudence tout de même. Les tiroirs et les portes risquaient d'être relié à des cloches afin de sonner l'alerte. Le vagabond regarda son ami et lui dit:

"Les pièges les plus dangereux seront sans doute faciles à repérer. Ce qui m'inquiète plus, c'est les tiroirs et les portes de placards qui seront sans doute reliés à des cloches. Ouvre les doucement et si tu sens un fil accroché, détache le lentement pour ne pas faire de bruit.Bon, sur ce, je me lance! Soyons prudents!"

Kelsier poussa lentement la porte. Celle-ci n'était pas piégée. Il avait dû estimer que celui qui réussirait à ouvrir la porte se méfierait probablement. Prudemment, l'assassin entra et contempla la pièce. Elle était sobrement meublée mais, les murs étaient ornées de somptueuses tapisseries colorées. Le jeune Terran aurait aimé les déchirer à coup de lame mais, il n'avait pas de temps à perdre. Il avait récupéré une torche dans le couloir et examinait les moindres recoins. Comme il ne savait pas ce qu'Allaatkasik cherchait, il se concentrait sur la statuette. Il l'interpellait toutefois lorsqu'il trouvait des documents. Si c'était ceux qu'elle cherchait, ça lui ferait gagner du temps. Il avait d'abord examiné une grande armoire qui fermait à clé. Ne voulant pas perdre de temps, il se servit de son épée pour la forcer. Il le fit toutefois avec précaution. Pas de piège mais, l'armoire ne contenait que des tenues luxueuses. Il les poussa vite fait pour être sûr. Rien.

Plusieurs meubles plus tard, il avait détaché six cloches. Un buffet avait alors attiré son attention. Il avait remarqué le mécanisme d'un piège mais, il devait encore remonter la piste. Sans doute une arbalète ou une sorte de sarbacane. S'il ouvrait en évitant de se tenir devant, il ne se ferait pas toucher mais, le bruits des carreaux alerterait le bourgmestre. Il devait donc impérativement la trouver. De toute façon, elle était forcément quelque part d'où elle pouvait atteindre le buffet. Il se mit alors à regarder tout autour. Il remarqua alors que le rideau était décalé. L'homme avait dû mal le fixer et en bougeant, avait caché le piège. Toutefois, cela allait dévier le tir, rendant le piège obsolète. Il fallait tout de même le désactiver pour le bruit. Une fois cela fait, il retourna vers le meuble. Qu'y trouverait-il? La statuette ou les documents de son amie? Peut-être les deux.

Il allait ouvrir le premier tiroir quand il entendit du bruit dans le couloir. Il Se rendit silencieusement vers la porte et attendit épée en main. S'ils avaient de la chance, c'était juste un serviteur qui passait dans le couloir. Sinon, les choses allaient se corser.
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